Heather O'neill
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
HEATHER O’NEILL Écrire en anglais au Québec HIVER | PRINTEMPS 2019 Deni ELLIS BÉCHARD Blanc Heather O’NEILL Mademoiselle Samedi soir Patrick deWITT Sortie côté tour David MITCHELL Slade House C DA Thomas WHARTON Un jardin de papier suivi de Logogryphe (édition spéciale) David MITCHELL Les mille automnes de Jacob de Zoet Emma HOOPER Etta et Otto (et Russell et James) Nick CUTTER Troupe 52 © Nadia Morin editionsalto.com | aparte.info HIVER | PRINTEMPS 2019 Édito Deni ELLIS BÉCHARD Yes sir ! Madame…* Blanc Je n’avais jamais entendu prononcer le nom de Linda Leith avant de me porter volontaire comme bénévole à Heather O’NEILL Metropolis bleu. Je m’engageais certes pour la Littérature, pour baigner dans le chaos d’un festival (et assister à des évènements gratuitement), mais j’y allais surtout pour échanger avec des auteurs et des autrices autrement que par Mademoiselle Samedi soir livre ou professeur interposé. Et pour cela, j’étais prête à me rendre dans un hôtel impersonnel du centre-ville de Montréal où se tenait alors la manifestation. La jeune vingtaine, je poursuivais alors avec une ardeur non feinte et une inspiration emballée un baccalauréat en Patrick deWITT études anglaises et littérature comparée à l’Université de Montréal. J’avais très peu ou alors vaguement conscience que des anglophones écrivaient aussi au Québec. Dans mes cours, nous lisions dans le texte original Emily Dickinson, Sortie côté tour Cormac McCarthy, Don DeLillo, Jean Rhys ou Joseph Conrad, mais très peu d’œuvres québécoises — en français ou en anglais —, à l’exception de Cohen dont les romans The Favorite Game et Beautiful Losers m’avaient laissée mystifiée David MITCHELL et confuse par le talent de leur auteur. Les premiers écrivains anglo-québécois que j’ai étudiés à l’université ont été Corey Frost et Gail Scott. J’ai tout de Slade House suite aimé l’écriture de Gail Scott. Tout était si différent de ce que j’avais pu lire jusqu’alors. Les lieux étaient les mêmes cependant, Montréal et ses rues, mais le ton, la forme, la voix me soufflaient. À Metropolis bleu, il y avait un peu de cette inquiétante étrangeté vis-à-vis de ma propre ville et de ma propre langue. J’y côtoyais des auteurs anglo-québécois dont je n’avais jamais entendu parler. Blue Met était pratiquement le seul endroit en ville où l’on pouvait rencontrer de grands auteurs internationaux. Ainsi, j’ai somnolé un peu devant une discussion avec Margaret Atwood (animée par l’animateur vedette de CBC d’alors, Jian Ghomeshi !), j’ai ri à gorge déployée lors d’entretiens avec Daniel Pennac, j’ai fumé des cigarettes avec Alaa El Aswany et j’ai entendu Gore Vidal exiger plus d’alcool avant l’une de ses conférences. C’est à Metropolis bleu, en 2007, que j’ai vu Heather O’Neill pour la première fois. Avec Rawi Hage, Marie Hélène Poitras et Neil Smith. Ils discutaient de Montréal, justement. L’évènement « The Spirit of Montreal » faisait de la ville un personnage, comme dans les romans de O’Neill. À l’époque, j’avais lu Lullabies for Little Criminals dans le texte. C DA Pas l’imbuvable traduction faite en France de ce grand roman, qui allait paraître l’année suivante et décourager les lecteurs québécois de se frotter à cette grande autrice de chez eux. Thomas WHARTON Jamais je n’aurais pu prévoir que, plus de dix ans plus tard, j’inviterais Heather O’Neill — l’écrivaine a maintenant trois romans à son actif — à figurer en couverture de Lettres québécoises et à y signer deux textes : un autoportrait Un jardin de papier espiègle de son corps et son esprit, et un récit vibrant et senti de sa relation à Montréal. Je ne pensais pas non plus collaborer avec Dimitri Nasrallah, écrivain et traducteur de talent, éditeur chez Véhicule Press, pour élaborer tout suivi de Logogryphe un dossier sur les écrivaines et écrivains anglo-québécois. Nasrallah nous a ouvert les portes d’un milieu littéraire (édition spéciale) que les francophones connaissent trop peu, malgré les tentatives de rapprochement des dernières décennies. Dans une contribution à un dossier que la revue Spirale avait intitulé en 2006 « Write here, write now : les écritures anglo- montréalaises », Lianne Moyes et Sarah Henzi notaient que « [l]’écriture anglo-québécoise n’est pas une solitude ; elle David MITCHELL est, bien davantage, « a company of strangers » […]1 ». J’aime beaucoup cette perception des écritures anglophones comme un bloc morcelé, souple, multiple. Selon laquelle il y a des femmes et hommes de lettres, des humains, Les mille automnes des sensibilités derrière cette appellation que l’on creuse et décortique peu finalement. de Jacob de Zoet Dans ce numéro printanier, c’est notre volonté d’inclure ces écrivains anglo-québécois dans nos pages, à l’instar du travail d’ouverture accompli par Linda Leith à Metropolis bleu. Et vous l’avez peut-être remarqué : notre section Emma HOOPER critique accueille toujours plus de romans canadiens-anglais traduits par des maisons d’édition québécoises. Etta et Otto Traduire fait beaucoup plus que construire des ponts. Et si d’excellentes traductions sont réalisées ici au Québec — pensons notamment aux éditions de la Pleine lune, Boréal, Marchand de feuilles, Mémoire d’encrier —, il faut encore (et Russell et James) que ces livres tombent entre les mains des lecteurs et lectrices francophones. Voilà le but avoué de ce numéro : vous inciter à lire celles et ceux qui écrivent en anglais au Québec, sans que vous n’ayez à vous demander si ce sont Nick CUTTER bien des écrivains québécois ou pas. u © Nadia Morin Troupe 52 Annabelle Moreau * Si vous n’avez pas vu ce film de Robert Morin, n’attendez plus de grâce. 1. Lianne Moyes et Sarah Henzi, « Les "prétendues ‘deux solitudes’" : à la recherche de l’étrangeté », Spirale, no 210, septembre-octobre 2006. editionsalto.com | aparte.info CAHIER CRITIQUE Fondateur Adrien Thério† Membre honoraire André Vanasse 043 Équipe : Sandra Lachance Sandra : Éditeur Alexandre Vanasse Une affection rare Annabelle Moreau Rédactrice en chef Photo de Catherine Lemieux Coordonnateur éditorial Jérémy Laniel > Thomas Dupont-Buist Photographies de Heather O’Neill Sandra Lachance (sandralachance.net) Tout savoir Stylisme de Heather O’Neill sur Juliette Margaux Tabary d’Érik Vigneault Infographie > Paul Kawczak Alexandre Vanasse Épiphanie Traduction Daniel Grenier, Luba Markovskaia, de Myriam Beaudoin Annabelle Moreau, Daoud Najm Marie-Michèle Giguère Révision linguistique Le goût du Goncourt Luba Markovskaia, Marie Saur de Luc Mercure Correction d’épreuves > Nicholas Giguère Diane Martin Comité de rédaction Jelly bean Sébastien Dulude, Marie-Michèle Giguère, de Virginie Francœur Jérémy Laniel, Kim Leblanc, > Nicholas Giguère Annabelle Moreau, Alexandre Vanasse Les chimiques Conseil d’administration de Caroline Devost Katherine Fafard, Bertrand Gervais, HEATHER O’NEILL Dominique Lemieux, Mélanie Thivierge, > Olivier Boisvert Alexandre Vanasse 004 La minotaure Lettres québécoises est une revue de Mariève Maréchal trimestrielle publiée en mars, juin, > Autoportrait de l’artiste, > Isabelle Beaulieu septembre et décembre. huile sur toile Lettres québécoises est répertoriée dans Heather O’Neill Ombres Érudit et Repère. Lettres québécoises est > Ma mère, Heather O’Neill sur la tamise membre de la Société de développement Arizona O’Neill de Michael Ondaatje des périodiques culturels québécois > Thomas Dupont-Buist (SODEP). > Ted Hughes n’en vaut pas la peine Heather O’Neill Les collaborateurs sont entièrement Portrait d’homme responsables des idées et des opinions > La vie rêvée d’une lectrice sur les décombres exprimées dans leurs articles. Jérémy Laniel de David Homel Distribution Dimedia > Incandescent de beauté > Michel Nareau Marie-Michèle Giguère Impression Marquis imprimeur Celle qui marche sur ISBN | Papier 978-2-924360-31-6 la pointe des pieds ISBN | Numérique 978-2-924360-32-3 ÉCRIRE EN ANGLAIS AU QUÉBEC de Danielle Fournier ISSN | 0382-084X > Laurence Perron Poste-publications envoi no 41868016 Terminal Parution mars 2019 017 Grand Nord Envoi de livres pour recension C.P. 83577, succursale Garnier > La littérature anglo-québécoise d’Isabelle Lafortune Montréal (Québec) H2J 4E9 en évolution > Stéphane Picher Responsable de la publicité Dimitri Nasrallah Alexandre Vanasse > L’écrivaine et le voleur [[email protected]] Heather O’Neill Abonnements > Alto et la traduction PAR INTERNET Julia Caron www.lettresquebecoises.qc.ca > Créer de nouvelles cartographies PAR LA POSTE : Sophie Gagnon-Bergeron : Myriam Daguzan Bernier Service d’abonnement SODEP C.P. 160, succ. Place d’Armes > Se refléter dans le souffle Photo Montréal (Québec) H2Y 3E9 Rachel McCrum téléphone 514 397-8670 > La perle du Mile-End [email protected] Samuel Mercier Rédaction > Gardiens d’insécurité C.P. 83577, succursale Garnier, Ralph Elawani Montréal (Québec) H2J 4E9 > Quelques pistes de lecture [email protected] 514 237-1930 Arizona O’Neill et Richard King > Se surprendre dans l’œil de l’autre www.lettresquebecoises.qc.ca Yvon Paré > Les suggestions BD du FBDM Virginie Mont-Reynaud et Martin Morin 069 056 069 Neiges rouges Chauffer le dehors de François Lévesque de Marie-Andrée Gill > Laurence Pelletier > Jérémy Laniel La disparition d’Ivan Bounine Malade ! de Pierre-Louis Gagnon d’Alain Vadboncœur > Laurence Pelletier > Marie-Ève Sévigny Le marabout La maison mère d’Ayavi Lake d’Alexandre Soublière CAHIER VIE LITTÉRAIRE > Ariane Gélinas > Marie-Ève Sévigny L’homme qui venait de nulle part Pierre Guyotat politique 083 de Gilles Dubois de Julien Lefort-Favreau > Ariane