Études Photographiques, 25 | Mai 2010, « Français-English » [En Ligne], Mis En Ligne Le 05 Mai 2010, Consulté Le 18 Mars 2020
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Études photographiques 25 | mai 2010 Français-English Édition électronique URL : http://journals.openedition.org/etudesphotographiques/3038 ISSN : 1777-5302 Éditeur Société française de photographie Édition imprimée Date de publication : 5 mai 2010 ISBN : 9782911961250 ISSN : 1270-9050 Référence électronique Études photographiques, 25 | mai 2010, « Français-English » [En ligne], mis en ligne le 05 mai 2010, consulté le 18 mars 2020. URL : http://journals.openedition.org/etudesphotographiques/3038 Ce document a été généré automatiquement le 18 mars 2020. Propriété intellectuelle 1 SOMMAIRE Edito Question de méthode Thierry Gervais A Matter of Method Thierry Gervais La photographie grand format Avant la « forme tableau » Le grand format photographique dans l’exposition « Signs of Life » (1976) Olivier Lugon Before the Tableau Form Large Photographic Formats in the Exhibition Signs of Life, 1976 Olivier Lugon Reconnaissance institutionnelle La mémoire photographique Les commémorations de la photographie en France (1880-1940) Eléonore Challine Les audaces d'une position française. L'exposition « Un siècle de vision nouvelle » à la Bibliothèque nationale (1955) Dominique de Font-Réaulx Photography and Memory The Commemoration of Photography in France, 1880–1940 Eléonore Challine The Bold Innovations of a French Exhibition Un Siècle de Vision Nouvelle at the Bibliothèque Nationale, 1955 Dominique de Font-Réaulx Portfolio « Sommeils hantés » de Jean-Luc Moulène Michel Poivert Études photographiques, 25 | mai 2010 2 Photographies documentaires Un microcosme hors du temps Les photographies de la « Gold Avenue » de Marion Post Wolcott (1939-1941) Laure Poupard Henri Cartier-Bresson, figure de l’« intellectuel » ? Jean-Pierre Montier A Microcosm Untouched by Time Marion Post Wolcott’s Photographs of ‘Gold Avenue,’ 1939–1941 Laure Poupard Henri Cartier-Bresson, ‘Public Intellectual’? Jean-Pierre Montier Questions d'esthétique « Le flou du peintre ne peut être le flou du photographe » Une notion ambivalente dans la critique photographique française au milieu du XIXe siècle Pauline Martin L'image déhiscente Théophile Gautier et la photographie de montagne des frères Bisson Pierre-Henry Frangne ‘Le Flou of the Painter Cannot Be le Flou of the Photographer’ An Ambivalent Notion in Mid-Nineteenth Century French Photographic Criticism Pauline Martin The Dehiscent Image Théophile Gautier and the Mountain Photographs of the Brothers Bisson Pierre-Henry Frangne Études photographiques, 25 | mai 2010 3 Edito Études photographiques, 25 | mai 2010 4 Question de méthode A Matter of Method Thierry Gervais 1 Dans son ouvrage Why Photography Matters as Art as Never Before, Michael Fried propose une analyse de la photographie d’art depuis la fin des années 19701. Des premiers caissons lumineux du Canadien Jeff Wall aux récents travaux du Français Luc Delahaye – sans oublier les œuvres incontournables de l’Allemand Andreas Gursky –, Fried file sa lecture moderniste de l’art commencée dans les années 1960 pour y inclure des productions photographiques. Théâtralité, anti-théâtralité, place du spectateur ou « forme tableau » interviennent comme autant de paramètres pour analyser les travaux des artistes photographes, mais aussi pour alimenter et légitimer le discours du théoricien. S’il prenait soin de distinguer son travail de critique de celui d’historien dans son recueil d’articles paru en 1998, Fried prévient désormais le lecteur que les deux approches se rejoignent dans ce nouveau livre. Or, si l’éclairage théorique des œuvres peut s’avérer intéressant, le travail d’historien est discutable. En guise d’approche historique, l’auteur se plaît à reconnaître des compositions, des éclairages, des sujets ou des cadres de vie dans des productions qui n’ont en commun ni le siècle ni le support ni même les finalités, mais qui peuvent illustrer sa généalogie artificielle. L’ouvrage de Michael Fried est en soi un objet d’histoire qui témoigne d’une analyse du visuel d’un autre temps, négligeant les paramètres techniques, les données économiques et sociales de la production artistique ou encore le cadre institutionnel dans lequel les œuvres prennent place et se définissent. 2 À la décharge de Michael Fried, il faut reconnaître que nous avons nous-mêmes peu publié d’analyses historiques sur la photographie artistique produite depuis les quarante dernières années. Parmi quelques autres, rappelons l’article de Nathalie Boulouch qui expliquait l’avènement de la photographie couleur dans le discours moderniste du Museum of Modern Art des années 1970 ou celui de Katia Schneller sur les usages postmodernes de la photographie dans l’œuvre de Robert Smithson. Sur des pratiques plus récentes, Marie Bottin a analysé la persistance d’une esthétique dite « trash » de l’œuvre de Nan Goldin dans la critique française et Gaëlle Morel les modes de production et les formes exploitées par Luc Delahaye selon les finalités de ses images2. Études photographiques, 25 | mai 2010 5 Rappelons aussi, au sujet de ces deux dernières études, que les photographes ne nous avaient pas autorisé à publier leurs images, par désaccord ou par crainte d’un discours sur leur travail qui leur aurait échappé. Dans le domaine du visuel en général et dans celui de l’art en particulier, l’histoire du vivant reste un exercice délicat. C’est dommage. 3 L’article d’Olivier Lugon que nous publions dans ce numéro le démontre. La « forme tableau » et la question des grands formats sur lesquelles s’appuient Jean-François Chevrier d’abord et Michael Fried ensuite ont une histoire passionnante. Une histoire dans laquelle des acteurs aussi différents que des architectes, des industriels et des photographes prennent place, exploitant des technologies nouvelles et déplaçant les frontières entre mass media et pratique artistique. Autrement dit, une histoire de l’art que l’on comprend plutôt que l’on accepte. Dans cette dynamique, les articles de Dominique de Font-Réaulx et de Pauline Martin nous éclairent sur le travail de reconnaissance artistique de la photographie dans les institutions françaises des années 1950 ou encore sur la notion de flou que partage les peintres et les photographes du XIXe siècle. Dans cette histoire circonstanciée de l’art photographique, il reste encore beaucoup de travail. Les colonnes de cette revue sont prêtes à en diffuser les résultats. NOTES 1. Michael Fried, Why Photography Matters as Art as Never Before, New Haven / Londres, Yale University, 2008. Sur cet ouvrage, voir la note de lecture de Katia Schneller sur notre site, http:// etudesphotographiques.revues.org/index3000.html ; voir également Robin Kelsey, “Eye of the Beholder : Robin Kelsey on Michael Fried’s Why Photography Matters…”, Art Forum, vol. 47, no 5, janvier 2009, p. 53-54, 57-58. 2. Nathalie Boulouch, “Les passeurs de couleur. 1976 et ses suites”, Études photographiques, n o 21, décembre 2007, p. 106-122 ; Katia Schneller, ”Sous l’emprise de l’Instamatic. Photographie et contre-modernisme dans la pratique artistique de Robert Smithson”, Études photographiques, n o 19, décembre 2006, p. 68-95 ; Marie Bottin, ”La critique en dépendance. La réception de l’œuvre de Nan Goldin en France, 1987-2003”, Études photographiques, n o 17, novembre 2005, p. 67-85 ; Gaëlle Morel, ”Esthétique de l’auteur. Signes subjectifs ou retrait documentaire ?”, Études photographiques, no 20, juin 2007, p. 134-147. AUTEUR THIERRY GERVAIS THIERRY GERVAIS est l’auteur d’une thèse intitulée L’Illustration photographique. Naissance du spectacle de l’information (1843-1914). Il est actuellement accueilli en post-doctorat par l’université Études photographiques, 25 | mai 2010 6 de Ryerson (Toronto, Canada), où il enseigne l’histoire de la photographie et travaille sur l’avènement de la figure du photoreporter. En 2007 et 2008, il a été commissaire d’expositions au Jeu de Paume (“L’événement. Les images comme acteur de l’histoire”) et au musée d’Orsay (“Léon Gimpel, 1873-1948. Les audaces d’un photographe”). Il a récemment publié avec Gaëlle Morel La Photographie. Histoire, techniques, art, presse, aux éditions Larousse (2008). Thierry Gervais is author of a dissertation entitled ‘L’Illustration photographique. Naissance du spectacle de l’information (1843– 1914).’ He is currently pursuing postdoctoral research at Ryerson University (Toronto, Canada) where he teaches the history of photography and is exploring the emergence of the figure of the photoreporter. In 2007–2008, he curated exhibits in Paris at the Jeu de Paume (L’événement. Les images comme acteur de l’histoire)and the Musée d’Orsay (Léon Gimpel, 1873–1948. Les audaces d’un photographe). He recently published with Gaëlle Morel La Photographie. Histoire, techniques, art, presse (Larousse, 2008). Études photographiques, 25 | mai 2010 7 A Matter of Method Thierry Gervais Traduction : John Tittensor 1 In his book Why Photography Matters as Art as Never Before, Michael Fried offers an analysis of art photography since the late 1970s.1 From the early light boxes of the Canadian Jeff Wall to the recent work of the French Luc Delahaye – and without omitting the iconic oeuvre of the German Andreas Gursky – Fried extends the modernist reading of art he began in the 1960s to include photography. Theatricality, absorption, the role of the beholder, and the tableau form are invoked as parameters not only for analysis of the output of artist-photographers, but also for fueling and legitimizing his theoretical discourse. In his collection of articles published in 1998, Fried took care to distinguish his