Volume 6 O L I A
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P 1991 H volume 6 O L I A Laboratoire de Phonétique et Linguistique Africaine CRLS - Université Lumière - Lyon 2 PHOLIA Volume 6 - (1991) ISSN 0992-4396 Publié par le Laboratoire de Phonétique et Linguistique Africaine Centre de Recherches Linguistiques et Sémiologiques Université Lumière - Lyon 2 Membres de l'équipe : Enseignants-chercheurs : Etudiants-chercheurs : Jean A. Blanchon Paulin Alo Louise V. Fontaney Pierre Bancel Jean-Marie Hombert Jocelyne Dieng François Nsuka-Nkutsi Rachid Hamdi Gilbert Puech Pither Medjio Lolke Van der Veen Médard Mouele Patrick Mouguiama Chercheur CNRS : Gisèle Teil-Dautrey Naïma Louali Toute correspondance est à adresser à : Jean Blanchon LAPHOLIA-CRLS, Université Lumière-Lyon 2 C.P. 11 - 69676 BRON cedex (FRANCE) Adresse électronique: [email protected] Prix du numéro : 60 francs (+ frais de port pour l'étranger) Payable par chèque établi à l'ordre de : Madame l'Agent comptable de l'Université Lyon 2 à envoyer à l'adresse ci-dessus. PHOLIA PHOLIA (ISSN 0992-4396) est une publication annuelle qui rassemble des contributions consacrées à la PHOnétique et à la LInguistique Africaine. Elle contient des articles écrits en français ou en anglais par les membres du Laboratoire de Phonétique et Linguistique Africaine (LAPHOLIA) ou par des chercheurs dont les travaux sont directement liés aux projets du laboratoire. Cette équipe, implantée à l'Université Lumière-Lyon 2, fait partie du LACITO (Laboratoire des Langues et Civilisations à Tradition Orale, UPR 3-121 du CNRS) et collabore avec le GRECO Communication Parlée. Les thèmes de recherche de l'équipe sont : -l'analyse interne et comparative des langues bantu ; - la phonétique expérimentale comme aide à la décision phonologique : application aux systèmes synchroniques et diachroniques ; -l'utilisation de l'informatique dans l'étude des langues africaines : traitement de la parole, bases de données et systèmes experts . La collecte des données s'effectue en laboratoire à Lyon avec des informateurs de langues africaines ou sur le terrain ; elle peut occasionnellement concerner d'autres zones linguistiques. Parmi les contributions incluses dans PHOLIA, certaines sont dans leur version définitive, d'autres constituent une version préliminaire. Directeur de la publication: Jean-Marie Hombert SOMMAIRE BLANCHON, J. A. - Faire un dictionnaire d'une langue bantoue sur Macintosh avec HyperCard 2.0. 7 BLANCHON, J.A. - Le pounou (B 43), le mpongwè (B 11a), et l'hypothèse fortis / lenis 49 DEMOLIN, D.- Les consonnes labio-vélaires du mangbétu 85 GREGOIRE, C. - Premières observations sur le système tonal du myènè-nkomi, langue bantoue du Gabon (B 11e) 107 HOMBERT, J-M. M.MOUELE & L.W. SEO - Outils informatiques pour la linguistique historique bantu 131 HOMBERT, J-M. - Quelques critères de classification des parlers fang 145 JANSSENS, B. - Doubles réflexes apparents en ewondo, ou les chassés-croisés de la dérivation 155 TEIL-DAUTREY, G.- Conditionnement tonal de certains "doubles réflexes" en basaa (A 43a) 181 VAN DER VEEN, L.J. - Etude dialectométrique et lexicostatistique du groupe B 30 (Gabon) 191 VAN DER VEEN, L.J. - Le système tonal du ge-via (Gabon) 219 Pholia 6-1991 7 FAIRE UN DICTIONNAIRE D’UNE LANGUE BANTOUE SUR MACINTOSH AVEC HYPERCARD 2.0. Jean A. BLANCHON Abstract This article examines most of the problems encountered in devising a computerized dictionary of a Bantu language with the help of HyperCard 2.0. Practical solutions are offered wherever possible and the adequacy of the programme to the task is tentatively assessed. 1. INTRODUCTION Faire un dictionnaire a longtemps consisté à établir des fiches sur des cartes en bristol (une fiche par entrée), à les classer dans l’ordre alphabétique de la langue considérée, à les dactylographier bout à bout pour obtenir un document unique, enfin à composer ce document en vue de l’impression. Quant à la consultation, elle impliquait la manipulation physique des fichiers et de leurs fiches ou des volumes et de leurs pages, ce qui était toujours lent et parfois athlétique. Ces temps sont heureusement révolus. En effet, de nombreux logiciels pour micro-ordinateurs gèrent des fiches (métaphoriques), les trient dans l’ordre voulu, font toutes les recherches qu’on leur demande avec la rapidité de l’électronique, et permettent même d’imprimer, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un traitement de textes. Sur les micro-ordinateurs Macintosh, qui équipent de plus en plus fréquemment les Universités et Centres de Recherche, on dispose de plusieurs programmes de ce genre, dits “gestionnaires de bases de données”, tels que Quatrième Dimension et FileForce de ACI, Omnis 5 de Blyth Software, FoxBase de Fox Software, ADN de Initiative ADN, Double Helix de Odesta Corporation, FileMaker et FileMaker Pro de Claris, etc. Apple distribue aussi avec ses machines 8 Pholia 6-1991 un programme hybride très original, HyperCard, qui possède un certain nombre de fonctions analogues à celles des programmes déjà énumérés, ce qui le rend apte, malgré certaines limitations, à remplir à peu près les mêmes tâches. Bien sûr, aucun de ces programmes n’a été conçu en fonction des besoins particuliers du lexicographe, mais il est en général possible, avec un peu d’astuce, de les utiliser dans un but non spécifiquement prévu par le concepteur. Ayant moi- même confectionné un dictionnaire d’une langue bantoue1 en utilisant HyperCard 1.2., puis HyperCard 2.0. (version américaine), je me propose de préciser ci-dessous le mode d’emploi de cette dernière version à l’intention de ceux qui, tentés de suivre le même chemin, se désespéreraient de ne pas trouver les renseignements nécessaires dans les manuels. J’essaierai ensuite de tirer quelques conclusions de cette expérience. 2. PRINCIPES GÉNÉRAUX Avant de se lancer dans l’élaboration de ce qui sera en somme une application artisanale, il convient de se pénétrer des trois principes suivants : 2.1. Premier principe HyperCard, ou un gestionnaire de bases de données, n’est en aucune façon un système expert qui puisse prendre des décisions à la place du linguiste. Si l’on veut par exemple que le programme sache pour chaque entrée où se situent les frontières entre préfixe et thème ou entre radical et extension (ou extensions), il faut soit lui fournir une méthode automatique de segmentation, c’est à dire écrire un petit “script”, soit, si ce n’est pas possible, prévoir une méthode de saisie directe de ce genre de renseignements. 1. Il s’agit du pounou (B 43 ipunu) parlé dans le sud du Gabon et en particulier à Tchibanga. Les exemples et illustrations du présent article ont été puisés dans ce dictionnaire (inédit). Pholia 6-1991 9 2.2. Deuxième principe La forme à donner à l’application dépend de ce que l’on veut lui faire faire. Il faut donc analyser soigneusement au départ tous les besoins prévisibles. Par exemple, dans une langue bantoue, on aura peut-être besoin d’étudier l’existence de phénomènes d’harmonie vocalique progressive et/ou régressive. Cela implique que l’application soit conçue de telle façon que l’on puisse identifier et manipuler facilement la voyelle radicale, les suffixes et la voyelle finale. Certes, si l’on découvre à l’usage un besoin non prévu jusque là, il sera toujours possible de modifier l’application ; mais le processus est en général laborieux et il vaut mieux faire en sorte de ne pas avoir à le faire. 2.3. Troisième principe La forme à donner à l’application dépend évidemment aussi des particularités de l’outil utilisé pour la créer et il convient donc de se familiariser d’abord avec HyperCard et son langage de programmation HyperTalk autant qu’on le peut. On s’aperçoit assez rapidement, par exemple, que les fonctions de recherche d’HyperCard ne distinguent pas toujours les caractères accentués des inaccentués2. Même pour une langue où le type tonal se lit directement, grâce aux accents, dans l’orthographe du mot en isolation, il faudra donc saisir ce type tonal sous une autre forme dans un champ réservé à cet usage, afin que l’application puisse l’utiliser dans tous les cas. 3. ETABLIR LES CHAMPS INDISPENSABLES A la différence des gestionnaires de bases de données, qui proposent des modèles de fiches différents (les “formats”) pour la saisie des données et pour divers types de consultation, HyperCard n’en utilise en principe qu’un seul, lequel 2. Cela tient au fait que tous les caractères accentués ne sont pas obtenus de la même façon. Pour certains, la frappe de deux touches appelle un caractère unique comportant un accent, tandis que pour d’autres deux caractères viennent se superposer. 10 Pholia 6-1991 sert à presque tout et en particulier à la saisie, un peu comme dans le cas de fiches sur bristol. Il est donc important de le confectionner avec soin, c’est à dire de prévoir correctement tous les champs dont on aura besoin pour saisir et manipuler les données. 3.1. Le champ “Entrée” De nombreux lexiques présentent comme entrées uniquement des thèmes, précédés d’un tiret pour indiquer qu’on les a amputés de leur préfixe. Ceci est peut- être commode et rapide pour le spécialiste, mais totalement artificiel pour tous les autres, y compris le locuteur natif de la langue. Dans la mesure où l’on veut constituer un véritable dictionnaire, il me semble que devrait y figurer dans un champ “Entrée” un mot complet accompagné éventuellement de son pluriel ou de ses pluriels, dans l’orthographe courante si elle existe déjà, ou dans une orthographe susceptible d'être un jour généralement adoptée, caractères spéciaux indispensables et signes diacritiques de tonalité inclus. ex. dib”afi2 / mab”afi2 dufi&omb3utsu / k&omb3utsu u∫éts3Kfi2 Ceci implique l’utilisation dans ce champ d’une police phonétique, de préférence “laser” afin d’obtenir une impression de bonne qualité.