L’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick à l’ère du XXIe siècle Donald Desserud, Institut des études urbaines et communautaires Stewart Hyson, Département d’histoire et de sciences politiques Université du Nouveau-Brunswick (campus de Saint John) Saint John (Nouveau-Brunswick) E2L 4L5 Courriels :
[email protected] et
[email protected] Produit pour le Groupe canadien d’étude des parlements, Ottawa, 20111 Groupe canadien d’étude des parlements Introduction Lorsque le Nouveau-Brunswick est entré dans la Confédération, en 1867, les fondations du modèle de Westminster de démocratie législative (à savoir un gouvernement représentatif et responsable) étaient déjà en place. De telles institutions étaient typiques dans les colonies britanniques de l’époque, caractérisées par un électorat relativement restreint, une activité gouvernementale de portée limitée et des méthodes de prise de décisions élitistes. Toutefois, si les institutions parlementaires et la culture politique d’autres anciennes colonies britanniques ont évolué de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle, il semble que le Nouveau-Brunswick, lui, se soit figé dans le temps. Au sujet de la propension au clientélisme et à la corruption dans la province, Patrick Fitzpatrick a écrit, en 1972, qu’on pourrait décrire la politique provinciale au Nouveau-Brunswick comme fermée, stagnante et anachronique et qu’elle rappelle, sous certains abords, la politique qui avait cours au XIXe siècle en Grande-Bretagne avant le mouvement de réforme (116; voir également Doyle, 1976, et Thorburn, 1961). Quoi qu’il en soit, les bases de la réforme avaient déjà été jetées. Les années 1960, en particulier, ont été balayées par de grands changements sur le plan de la gouvernance, des services sociaux, de l’éducation et de la redistribution des revenus, grâce au programme visionnaire « Chances égales pour tous » du premier ministre libéral Louis Robichaud, au pouvoir de 1960 à 1970 (Stanley, 1984; Young, 1986, 1987; ICRDR, 2001; Cormier, 2004).