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A/HRC/45/CRP.1 16 Septembre 2020 Français seulement Conseil des droits de l’homme Quarante-cinquième session 14 septembre – 2 octobre 2020 Point 4 de l’ordre du jour Situations des droits de l’homme qui requièrent l’attention du Conseil Conclusions détaillées de la Commission d’enquête sur le Burundi* * Publié tel quel, dans la/les langue(s) de soumission seulement. GE.20-11971 (F) A/HRC/45/CRP.1 Table des matières Page I. Introduction ...................................................................................................................................... 3 A. Prorogation du mandat de la Commission ............................................................................... 3 B. Coopération avec la Commission ............................................................................................ 5 C. Méthodologie et droit applicable ............................................................................................. 6 D. Principaux développements ..................................................................................................... 8 E. Développement au Burundi ..................................................................................................... 20 II. Situation des droits de l’homme ....................................................................................................... 37 A. Principales tendances ............................................................................................................... 37 B. Responsabilités ........................................................................................................................ 39 C. Violations des droits de l’homme dans le cadre du processus électoral .................................. 40 D. Autres violations depuis mai 2019 ........................................................................................... 87 E. Violences sexuelles contre les hommes depuis 2015 ............................................................... 99 F. Principales violations des droits de l’enfant depuis 2015 ........................................................ 110 G. Absence de voies de recours utiles, obstacles aux poursuites et impunité ............................... 122 H. Fondements économiques de l’Etat burundais ......................................................................... 128 III. Crimes de droit international ............................................................................................................ 162 A. Éléments constitutifs et typologie des crimes contre l’humanité ............................................. 162 B. Responsabilités individuelles ................................................................................................... 163 IV. Facteurs de risque ............................................................................................................................. 164 A. Concept .................................................................................................................................... 164 B. Indicateurs des facteurs de risques à l’issue de la transition politique ..................................... 165 C. Mesures susceptibles d’atténuer les facteurs de risque ............................................................ 170 V. Conclusions et recommandations ..................................................................................................... 174 VI. Annexes ......................................................................................................................................... 178 I. Carte du Burundi...................................................................................................................... 178 II. Correspondances avec le Gouvernement du Burundi .............................................................. 179 III. Recommandations antérieures faites par la Commission ......................................................... 188 IV. Indicateurs des facteurs de risque communs identifiés dans le Cadre d’analyse des atrocités criminelles (A/70/741–S/2016/71)........................................................................................... 205 2 A/HRC/45/CRP.1 I. Introduction 1. Le présent document de séance est la version détaillée du rapport A/HRC/45/32, présenté à la quarante-cinquième session du Conseil des droits de l’homme en application de sa résolution 42/46, adoptée le 27 septembre 2019. Il doit être lu dans la continuité des trois rapports précédents A/HRC/36/54, A/HRC/39/63 et A/HRC/42/49 que la Commission a présentés respectivement lors des trente-sixième, trente-neuvième et quarante-deuxième sessions du Conseil des droits de l’homme, ainsi que des documents de de séance A/HRC/36/CRP.1, A/HRC/39/CRP.1 et A/HRC/42/CRP.2 qui les accompagnaient. A. Prorogation du mandat de la Commission 1. Mandat de la Commission 2. En septembre 2019, le Conseil des droits de l’homme a décidé de « Proroge[r] le mandat de la Commission d’enquête sur le Burundi afin qu’elle puisse approfondir ses enquêtes, notamment sur le respect et l’exercice des droits politiques, civils, économiques et sociaux dans le contexte électoral, eu égard en particulier aux fondements économiques de l’État, jusqu’à ce qu’elle lui présente un rapport final dans le cadre d’un dialogue qui se tiendra à sa quarante-cinquième session et qu’elle le présente à l’Assemblée générale à sa soixante-quinzième session, […] ». Le mandat global de la Commission reste donc celui qui a été défini par le Conseil dans sa résolution initiale de septembre 2016 qui avait établi la Commission1: • « a) Mener une enquête approfondie sur les violations des droits de l’homme et atteintes à ces droits commises au Burundi depuis avril 2015, notamment pour en évaluer l’ampleur et déterminer s’il s’agit de crimes de droit international, afin de contribuer à la lutte contre l’impunité ; • b) Identifier les auteurs présumés de violations des droits de l’homme et d’atteintes à ces droits commises au Burundi, en vue de faire pleinement respecter le principe de responsabilité; • c) Formuler des recommandations sur les mesures à prendre pour garantir que les auteurs de ces actes aient à en répondre, quelle que soit leur affiliation ; • d) Dialoguer avec les autorités burundaises et toutes les autres parties prenantes, en particulier les organismes des Nations Unies, la société civile, les réfugiés, la présence du Haut-Commissariat au Burundi, les autorités de l’Union africaine et la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, afin de fournir l’appui et les conseils nécessaires à l’amélioration immédiate de la situation des droits de l’homme et à la lutte contre l’impunité [...] »2. 3. Au cours de ce quatrième terme, la Commission a continué à travailler de manière indépendante et impartiale afin de remplir au mieux son mandat. Sa compétence matérielle demeure les violations de tous les droits de l’homme garantis par la législation nationale et le droit international commises par des agents ou entités étatiques. Les atteintes à ces droits, c’est-à-dire les faits commis par des entités non-étatiques organisées avec une structure connue, ou par leurs membres, entrent également dans la compétence matérielle de la Commission. Si sa compétence territoriale reste limitée aux faits commis sur le territoire burundais3, la Commission s’estime néanmoins compétente pour prendre en compte la répercussion ou la continuation de tels faits lorsque cela se produit au-delà des frontières du Burundi. La compétence temporelle couvre la période qui a commencé en avril 2015 avec les premières manifestations contre la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième 1 A/HRC/RES/33/24, par. 23. 2 A/HRC/RES/39/14, par. 22. 3 Voir A/HRC/RES/33/24, par. 23. 3 A/HRC/45/CRP.1 mandat présidentiel, et s’étend jusqu’à la date de présentation du présent rapport au Conseil des droits de l’homme, en septembre 20204. 4. Dans le présent rapport, la Commission s’est intéressée principalement aux violations et atteintes commises depuis mai 20195, principalement en lien avec la tenue des élections, afin d’identifier les tendances les plus récentes en la matière. Elle a également continué à enquêter sur les violations qui ne sont pas directement liées au processus électoral, même si elles conservent une dimension essentiellement politique. La Commission s’est penchée sur les fondements économiques de l’État burundais afin d’identifier les pratiques qui sous-tendent le système économique du pays et qui peuvent favoriser ou contribuer à la persistance des violations des droits de l’homme. Elle s’est intéressée également aux violations des droits de l’enfant commises depuis 2015 et leurs conséquences sur le long terme ainsi que sur les violences sexuelles commises contre les hommes dans le cadre de la crise politique débutée en 2015. Finalement, pour faire suite à son analyse sur les facteurs de risque dans le contexte électoral6, la Commission a analysé l’évolution de ces facteurs dans le contexte de la transition politique en cours et elle a identifié les facteurs qui demeurent, principalement ceux avec une dimension structurelle, et ceux qui se sont atténués, afin d’identifier les mesures prioritaires à prendre par le nouveau Gouvernement du Burundi pour améliorer la situation. 5. La lecture combinée de tous les rapports de la Commission révèle donc l’évolution globale de la situation des droits de l’homme au Burundi depuis avril 2015, y compris les facteurs qui ont conduit à la crise politique de 20157. Elle indique