N° d’ordre : 10/2002

République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique Université des sciences et de la technologie Houari Boumedienne Faculté des sciences de la terre De la géographie et de l’aménagement du territoire

Thèse de Magister en Aménagement du Territoire Spécialité : urbanisme et planification régionale

Présenté par : Mlle BEN LOUNES Fatima

Thème :

Rôle des petites villes dans les espaces métropolitains ; cas de dans l’ALGEROIS.

Soutenu le : 17/ 07/ 2002 Devant le jury composé de :

Mr. GUENDOUZ Mustapha. Professeur (USTHB) Président Mr. NACER M’hamed Chargé de Cours (USTHB) Directeur de thése Mr. CHERRAD Salah Eddine Professeur (Université Mentouri de Constantine) Examinateur Mr. BOUKHMIS Kadour Professeur ( Université Badji Mokhtar de Annaba)Examinateur Mr. REBBOUH Hannachi Maître de Conférence( USTHB) Examinateur .

Introduction générale

1ere partie: Les petites villes dans l’urbanisation en Algérie. 10

Chapitre I: La petite ville: Un problème de définition ……………… 12 I.1: L’approche statistique. 13 I .2: L’approche fonctionnelle. ………………… 14 I .3: Le fait urbain en Algérie. …………………. 16

Chapitre II: Le rôle des petites villes dans le processus d’urbanisation.19 II .1: Croissance urbaine et croissance démographique. …….19 II .2: La dynamique démographique des petites villes………..21 II .3: La place des petites villes dans le réseau urbain……….24

Chapitre III: L’urbanisation dans l’aire métropolitaine d’Alger………… 29 III.1: Les structures héritées. ………….29 III .2: la mise en place des infrastructures de développement.30 III .3: Une croissance démographique spectaculaire…………35 III .4: La répartition spatiales de cette croissance. ……………43 III .5: Les nouvelles formes urbaines. …………….46

2eme partie: Le rôle de Boufarik dans l’organisation de l’espace 50

Chapitre I: Le poids des héritages et l’importance des mutations…….53 I .1: Boufarik dans l’économie agricole. ……………..54 I .2: foyer industriel important. …………….59

Chapitre II: Boufarik dans le développement économique régional. 62 II. 1: L’industrie: Moteur du développement. ………………62 II. 2: Boufarik , chef lieu de daira dans la nouvelle organisation territoriale ………………63 II.3 L’impact des actions de développement : la place de Boufarik dans l’armature urbaine de la wilaya de ...64

Chapitre III: Boufarik dans le réseau métropolitain ……………..66 III .1: Le poids démographique de Boufarik …………….66 III .2: La composition socio-économique : la chute des actifs Agricoles ……………69 III .3: Le poids économique de Boufarik. …………….72 III. 4: Place de boufarik dans la hiérarchie urbaine ………….75 métropolitaine .

Troisième partie : La problématique d’aménagement de l’aire métropolitaine . ……………79

Chapitre I : La mise en place de la politique d’aménagement ………..81 I .1 : la loi sur l’aménagement du territoire ……….81 I .2 : Le rôle des collectivités locales. ……….81 I .3 : les instruments d’aménagement. ……….82 I .4 : l’armature urbaine à travers les instruments d’aménagement. ………83

Chapitre II: L’aire métropolitaine dans les différents instruments ……85 II .1 : Le réseau urbain de la wilaya de Blida dans le PAW ..86 II .2 : Le fonctionnement de ce réseau ……….89 II .3 : Boufarik dans l’aménagement de l’aire métropolitaine..90

Conclusion générale

Introduction

En 1998, l’Algérie comptait 16 966 937 de citadins pour une population totale de 29 272 343 habitants, soit un taux d’urbanisation de 58,30%. Désormais plus de la moitié des algériens vivent dans les villes. On est passé d’un pays à majorité rurale à un pays à majorité urbaine, comme l’indique le tableau suivant :

T 1: Evolution de la population urbaine de 1966 à 1998 . Année Pop urbaine pop rurale pop totale Part de la pop urbaine 1966 3 778 482 8 243 518 12 022 000 31,4% 1977 6 686 785 10 261 215 16 948 000 40,0% 1987 11 444 249 11 594 693 23 038 942 49,70% 1998 16 966 937 12 133 926 29 100 863 58,30% source :RGPH 1998

Ce passage est relativement récent, puisque, c’est autour des années 90 que s’est opéré ce renversement. Jusqu’en 1987, ce taux n’était que de 49,26%. Cependant si la croissance urbaine est encore soutenue, 3,5% par an, pour une croissance démographique de 2,15% par an ; pourtant, pour la première fois, depuis l’indépendance on note un net fléchissement du rythme d’accroissement de l’urbanisation, qui était supérieur à 5% par an pendant la décennie précédente. Si cette urbanisation accélérée qu’à connu l’Algérie depuis l’indépendance a été alimentée pendant longtemps par un croît démographique naturel très important et un exode rural qui ne l’est pas moins ; le fléchissement constaté au cours de la dernière décennie peut trouver son explication dans : - La baisse de la croissance démographique naturelle en général et en milieu urbain en particulier ; depuis 1966, la croissance naturelle au niveau national est passée de 3,2% à 3,12% et à 2,15% au dernier recensement. L’indice de fécondité est de 3 en milieu urbain et 5 en milieu rural. - La stabilisation des grands mouvements migratoires «la croissance urbaine est désormais le fait des urbains. » ( M.Cote 1996) Malgré ce ralentissement, cette urbanisation telle qu’elle s’est produite depuis le début des années 80, sous forme d’une baisse du poids démographique des grandes métropoles et surtout le développement spectaculaire des petites villes demeure une constante en Algérie de ces vingt dernières années. Ce qui a complètement modifié la composition du réseau urbain et a aboutit à de nouvelles formes d’urbanisation et d’organisation de l’espace.

Actuellement le réseau urbain algérien est caractérisé par deux traits essentiels: -1: Une multiplication des petites villes par passage de la strate villageoise à la strate urbaine. C’est ainsi que 236 agglomérations ont accéder au rang de villes entre 1977 et 1987 et 155 l’ont été entre 1987 et 1998. Ce passage du rural à l’urbain qui caractérise le réseau de villes pose le problème de la définition de l’urbain et donc de l’identification de la petite ville dans le contexte algérien . S’agit il d’un artifice statistique, découlant d’une application sans discernement d’une définition inadéquate de l’urbain ? Ou sommes-nous en présence d’une forme particulière d’urbanisation ? -2: Une faible croissance démographique des grandes villes, le taux de croissance des 4 grandes métropoles ne dépasse jamais 1% par an . Il est de 0,6% pour Alger, 0,42% pour Constantine et 0,87% pour ORAN, seule Annaba fait mieux avec 1,28%. Ceci a pour corollaire, un report de leur croissance tant démographique qu’économique sur leur périphérie où les taux les plus élevés sont enregistrés. A titre d’exemple au cours du dernier recensement nous relevons 14% à Draria , dans la périphérie d’Alger, 10,92% à Didouche Mourad, 10,48% à Douar Ain Beida et 9,05% a Berahal situés respectivement dans la périphérie de Constantine, d’Oran et de Annaba. Prés de 1 urbain sur 10 soit 8,5% de la population urbaine totale vit dans l’une des banlieues des 4 grandes métropoles. Cette urbanisation périphérique , si elle est générale à toutes les grandes villes, est exacerbée autour des grandes métropoles et particulièrement autour d’Alger où ce processus a aboutit à la constitution de nouvelles formes d’urbanisation et d’organisation de l’espace que sont les aires métropolitaines . Ce qui distingue ces nouvelles formes urbaines des précédentes , ce n’est pas seulement la taille, c’est à dire une augmentation en dimension et densité des agglomérations existantes, mais toute l’organisation spatiale. Car, cette urbanisation périphérique ne se fait pas de façon continue et généralisée autour de la métropole, mais nous assistons à la diffusion d’activités et d’habitat suivant une dynamique indépendante de la liaison géographique ce qui induit un autre type de fonctionnement du système urbain appelée aire métropolitaine. Une aire métropolitaine peut être définie comme : Une unité spatiale économique et fonctionnelle, qui englobe aussi bien des zones rurales, touristiques, des points forts de concentration industrielles et des zones à fortes densités urbaines. C’est un territoire avec un système de rapports au quotidien, dominé par une grande métropole, qui représente le point fort et dominant, gérant l’ensemble, et dont les autres villes du réseau constituent des pôles secondaires et tertiaires de ce centre principal. Pour l’agglomération algéroise ce processus de métropolisation est engagé depuis longtemps puisqu’en 1978, A. PRENANT écrivait déjà : « se constitue, dans un rayon de 50 à 80 kilomètres autour d’Alger, aux dépens de l’agriculture mitidjienne, une aire métropolitaine déruralisée, où se dispersent, centrées sur les centres préexistants, les extensions des centres de gestion des services et des industries décentralisées d’Alger». Cette urbanisation périphérique et multi- directionnelle, résulte du dynamisme de l’agglomération -mère qui accroît ainsi son emprise sur l’espace environnant. Actuellement l’intensité des relations qu’entretient Alger avec ses zones limitrophes, sur le plan fonctionnel (économique, social etc.) font que ce territoire constitue dans sa globalité, un seul ensemble dans lequel, Alger joue le rôle d’agglomération centrale. Les agglomérations-centres préexistantes ou créations ex- nihilo sont le support de profondes transformations qui, même si elles ne se matérialisent pas systématiquement par une urbanisation intense, c’est à dire une extension de leur périmètre urbain, le sont surtout par les mutations fonctionnelles et une redéfinition de leur rôle dans l’organisation de cet espace. Rôle, qui ne se définit plus essentiellement par rapport à leur environnement immédiat, mais surtout aux besoins générés par le fonctionnement de la capitale. Ces centres servent à accueillir les activités qu’Alger n’est pas en mesure de recevoir, en raison de la saturation de son propre cadre urbain, que se soit la résidence ou l’activité économique.

L’objet de notre travail est d’analyser l’impact de cette nouvelle forme d’organisation de l’espace qu’est la métropolisation d’Alger sur le réseau de villes de l’algérois à travers l’exemple de la ville de Boufarik dont toute l’histoire se confond avec celle de sa région.

Les hypothèses de la recherche :

La région d’Alger a hérité de l’époque coloniale un réseau dense de villes et de villages qui la quadrillent littéralement et dont le rôle était l’encadrement de l’activité agricole. A l’indépendance, la mise en place des infrastructures de développement avec notamment, une industrialisation intense, ont induit vers l’algérois d’importants flux migratoires (4,46% de croissance démographique annuel entre 1966 et 1977). Ce qui a complètement bouleversé l’organisation de l’espace antérieure. A travers notamment une urbanisation spectaculaire qui a vu les anciens petits villages servir de filtre à ces flux et devenir de véritables centres urbains avec des populations multipliées par trois ou quatre en l’espace d’une décennie. Plusieurs de ces centres ont reçu d’importantes unités industrielles. Parallèlement la crise de logement en particulier et du foncier urbain en général que connaît l’agglomération algéroise va devenir de plus en plus aiguë avec comme conséquence le report de sa population et de ses activités sur sa périphérie, et tout le fonctionnement de la région va s’en trouver modifié. Actuellement, alors que l’exode rural s’est tari, que nous n’assistons plus à la création de grandes unités industrielles qu’est ce qui sous- tend l’urbanisation et comment fonctionne cette aire métropolitaine ? Boufarik, deuxième ville de la Mitidja, a joué très tôt un rôle de premier plan dans l’organisation de cet espace. Elle a été un centre agricole très actif, et a connu une industrialisation dés l’époque coloniale, et qui s’est renforcé à l’indépendance. Dans le cadre de cette métropolisation quelle est sa place dans ce nouveau réseau urbain et quel est son rôle dans l’organisation de cette aire métropolitaine ? Malgré, la succession de plusieurs plans et schémas d’aménagement depuis les années 70, la région d’Alger fait toujours face à une urbanisation non contrôlée qui mutile continuellement ses potentialités et dégrade le cadre de vie de ses populations. Pour quelles raisons les instruments d’aménagement actuels n’arrivent pas à inverser les dynamiques en place ? C’est à toutes ces questions que nous allons essayer de répondre à travers ce travail d’initiation a la recherche.

Présentation du périmètre d’étude :

L’aire métropolitaine d’Alger correspond approximativement aux wilayate d’Alger, de Blida, de Boumerdes et de Tipaza. Celles-ci, recouvrent une zone bien individualisée composée du Sahel et de la plaine de la Mitidja. Mais ces quatre wilayate s’étendent sur une aire un peu plus vaste, pour déborder sur les premiers contreforts des massifs montagneux qui bordent cet ensemble sur ces trois côtés Est, sud et ouest : - A l’ouest, le djebel chenoua, la retombée de la chaîne du Boumaad et le djebel Zaccar ferment la plaine. - Au sud Ouest, les chaînons des Soumatas qui prolongent le Zaccar. - Au sud, l’Atlas blidéen constitue une barrière continue avec des altitudes allant jusqu’1629 m au djebel Guérouméne qui domine Blida. - A l’Est, la limite de l’aire métropolitaine est assurée par les premiers reliefs du massif kabyle (djebel Bouzegza).

En 1998, cette zone compte une population totale de 4 500 191 habitants. C’est la zone la plus peuplée d’Algérie. C’est aussi la plus urbanisée avec un taux d’urbanisation de 77,12% ; mais sa particularité réside dans la présence de la capitale nationale, Alger, la plus grande ville du pays. A l’intérieur de cet ensemble, l’exemple de la ville de Boufarik est intéressant à plus d’un titre car l’histoire de cette dernière se confond souvent avec celui de sa région. Avec 48 766 habitants, elle est, après Blida, la 2e ville de la Mitidja où elle a toujours joué un rôle de premier plan. Boufarik est située au centre de la Mitidja centrale, la partie de la plaine comprise entre l’oued El-Harrach à l’Est et l’oued Mazafran à l’Ouest. Elle est distante seulement de 30km d’Alger et de 12km de Blida .Elle est traversée par d’importantes voies de communications reliant Alger au sud et à l’Ouest du pays : - La route nationale n°1 Alger- Laghouat, à laquelle s’ajoute la voie ferrée Alger- Djelfa. - La route nationale n° 4 Alger-Oran que double également une voie ferrée Alger- Oran. - A ces traditionnels axes de circulation s’ajoute l’autoroute de l’Ouest. Un site de plaine dans une position centrale, la proximité de deux pôles urbains importants dans une zone de passage font faire de Boufarik un véritable carrefour d’échange dés la création de la ville. Elle est le premier centre crée par la colonisation et est chef lieu de commune depuis 1851.Elle a connu très tôt une mise en valeur intensive de son terroir agricole qui va induire une mise en place dans la ville d’équipements d’encadrement et de gestion de l’agriculture et d’usines de transformation des produits agricoles. A l’indépendance, la mise en place de la politique de développement va profondément modifier l’organisation de l’espace et Boufarik devra s’intégrer dans de nouveaux circuits économiques où le secteur agricole n’est plus prédominant. Avec la réorganisation administrative de 1974, Boufarik est promue chef lieu de daira. Elle a donc de nouvelles fonctions inhérentes à cette promotion. Actuellement, c’est la dynamique de l’agglomération algéroise qui est au cœur de tout le fonctionnement de sa région, avec de nouvelles formes d’organisation de cette espace où le rôle des niveaux inférieurs du réseau urbain prennent de nouvelles dimensions.

Les moyens de la recherche

1) la présente étude a nécessite, en premier lieu, le recours, à une importante recherche bibliographique. - Nous avons d’abord consulté une série d’ouvrages traitant de la définition de la petite ville. Quand cela a été possible, nous avons pris des exemples à travers un certain nombre de pays avec notamment : La France, le monde arabe en général et le Maghreb en particulier et enfin l’Algérie. - Nous avons également consulté des travaux de recherche sur les mutations spatiales en Algérie et plus particulièrement dans la région algéroise. Parmi ces nombreux ouvrages, on peut citer la thèse de Mutin (1974) où il traite de l’organisation de l’espace en Mitidja depuis l’indépendance jusqu’en 1974. 2 )Malgré l’importance des travaux de recherche sur la région, l’essentiel de notre étude repose sur l’enquête directe pour la collecte des données. - l’information statistique : Les recensements de la population de 1966, 1977, 1987 et 1998 fournissent toutes les données concernant la population, à savoir : Son volume, son évolution, sa répartition spatiale et sa structure. Les enquêtes directes ont porté sur les unités économiques pour évaluer leur nombre, leur type, leurs effectifs ainsi que les divers flux de main d’œuvre et de marchandise Ces enquêtes ont eu lieu soit directement au sein des entreprises soit auprès des recettes des contributions diverses de la ville de Boufarik. En raison de l’impossibilité d’accès au terrain, qui été pour nous la principale difficulté pour finaliser ce travail, certaines données ont été complétées et actualisées sur la base des études élaborées par l’ANAT sur l’aire métropolitaine d’Alger, auxquelles nous avons participé. 3) Un travail d’analyse des textes officiels concernant le système administratif, la planification et la gestion de l’espace ont été également nécessaire. 4) nous avons également consulté tous les plans et schémas d’aménagement établis pour notre zone d’étude tels que : le SRAT de la région Nord centre , les PAW de Blida Tipaza et Boumerdes ainsi que le PDAU de Boufarik .

PREMIERE PARTIE : LES PETITES VILLES DANS L’URBANISATION EN ALGERIE

INTRODUCTION

L’urbanisation accélérée que connaît l’Algérie depuis l’indépendance, s’est traduite notamment, par la naissance d’une multitude de petites villes essentiellement par passage de la strate villageoise à la strate urbaine. C’est ainsi qu’entre 1966 et 1998, 486 agglomérations ont accéder à la strate urbaine. Sur les 580 villes qui constituent le réseau urbain actuel, 84% d’entre elles ont moins de 40 ans. Cette urbanisation par le bas a aboutit à une refonte radicale du réseau urbain. En effet, le pays est passé d’une armature urbaine dominée par les grandes villes à une armature où les petites villes prédominent. Cette urbanisation accélérée a induit également sa généralisation à l’ensemble du pays. Pendant longtemps, concentrée sur le Nord du pays, le fait urbain est ubiquiste aujourd’hui puisqu’il concerne aussi bien les hautes plaines que le sud

Chapitre 1 : la petite ville : un problème de définition :

Qu’est ce qui fait qu’à partir d’un certain seuil dans la hiérarchie des groupements de populations, on quitte les centres ruraux pour accéder à la catégorie des petites villes. Cette difficulté se pose aussi bien pour les niveaux inférieurs que supérieurs, à partir de quels seuils quitte t’ont la petite ville pour la grande ville. Quoique ces deux problèmes ne soient pas de même nature ; Les seuils supérieurs établissent une coupure au sein de l’urbain lui-même et les seuils inférieurs séparent le rural de l’urbain. Pour ancien et classique qu’il soit, cette question se pose toujours en des termes aussi difficiles à résoudre. Organismes internationaux, instituts statistiques nationaux, chercheurs ont des finalités différentes et sont conduits chacun à proposer une définition à partir de critères variés (population, statut administratif, équipement fonction etc. ...) car le fait urbain recouvre des aspects multiformes et hétérogènes et chaque discipline a sa propre définition de la ville. Pour PH CHOMBART DE LAUWE (1963) «la ville est à la fois un cadre matériel et un complexe social et culturel. » H.BEGUIN (1974) considère par exemple que dans l’approche macro géographique de l’organisation de l’espace «la ville est un lieu de forte concentration des activités tertiaires, dont le rayonnement dépasse les limites de la cité ». Pour l’administrateur, elle se définit comme un lieu d’implantation des services d’encadrement d’une certaine portion du territoire. Du point de vu de l’aménageur, la ville implique le plus souvent la notion d’agglomération continue, de tissu fortement construit et de convergence des réseaux. Ces différentes définitions du fait urbain ont donné lieu à de multitudes démarches pour définir la petite ville et qui peuvent se résumer en deux approches : - Une approche purement statistique. - Une approche fonctionnelle.

I.1: L ’approche statistique : Elle est basée sur des critères démographiques à savoir ; la taille de la population dans l’agglomération et la proportion d’actifs non agricoles. Dans la multitude de critères retenus pour la définition de la petite ville, le poids démographique est omniprésent. Il s’impose en premier dans la mesure où il ne désigne pas seulement un niveau dans une gradation de processus, mais par les impacts qu’il détermine sur les autres critères (activités, équipements etc. ...). Cependant si tous les auteurs s’accordent sur l’importance de ce critère, les seuils quantitatifs tant au niveau inférieur que supérieur ne font pas l’unanimité. S’il est admis que ce qui distingue l’agglomération urbaine du village est : - Un seuil minimum de population groupée - Une prédominance d’actifs non agricoles. Ces seuils de population varient fortement. De 40 000 habitants dans certains pays du sud Est asiatique à 250 dans certains pays du nord de l’Europe. Les seuils de population généralement utilisés dans beaucoup de pays (le MAROC, la TUNISIE, la FRANCE etc. ...) varient de 2 000 à 5 000 pour les seuils inférieurs et 20 à50 000 pour les seuils supérieurs. Le seuil de 20 000 habitants est souvent retenu pour distinguer, chez certains auteurs, la petite ville de la ville moyenne. Même ce seuil ne fait l’unanimité ; à titre d’exemple, avec 22 000 habitants, Nouadhibou, 2ieme ville de Mauritanie, est qualifiée de ville moyenne par K.TIRERA ( 1974) alors qu’en Egypte, elle serait classée comme petite ville. Bien qu’en 1887, une résolution ait été votée par l’assemblée générale de l’institut international de la statistique, stipulant que les localités (ou les communes ) ayant une population de 2000 habitants ou plus sont à considérer comme urbaines et une étude de l’ONU (1969 )retient le seuil de 20 000 habitants comme critère de distinction entre les grandes villes d’une part, les petites et le secteur rural, d’autre part. Cependant, ce critère n’a jamais été considéré comme la seule solution et l’ONU considère les définitions nationales et a été amenée à les retenir dans le cadre d’études ultérieures. Mais quel que soit le choix des limites numériques retenues, elles sont fortement arbitraires, même si comme l’a montré BERRY (1972) la dimension principale de tout le réseau urbain réside dans l’inégalité des tailles des agglomérations, elle ne suffit pas à elle seule pour rendre compte de la complexité de la classification des villes. P.BARRERE et M.CASSOU- MOUNA (1980) notent que certaines villes de 5000 habitants sont sans véritables caractères urbains alors que des villes de tailles plus modestes sont des villes authentiques. Force est de recourir à la combinaison de plusieurs critères qui rendent comptent du degré d’urbanité et du rôle de la ville dans l’organisation de l’espace à travers ses différentes fonctions.

I. 2 : L’approche fonctionnelle :

Cette approche s’appuie sur la spécificité des activités urbaines (industrie et services ) fournissant des services aussi bien aux citadins qu’aux habitants d’une certaine zone d’influence. Les démarches adoptées dans cette approche sont diverses et les critères retenus pour apprécier les fonctions urbaines sont très variés. La banque mondiale, toujours préoccupée de mettre en valeur le rôle des activités non agricoles en milieu rural, considère les petites villes et les villes moyennes, dont le rôle et les fonctions économiques sont directement liées à l’agriculture comme appartenant au secteur rural. P.BARRERE et M.CASSOU -MOUNA définissent la petite ville comme «un centre local, rayonnant sur un petit pays et une morphologie urbaine, fort bien ressentie à travers les caractères de l’habitat, la concentration des commerces et un début d’animation. Dans cette approche les auteurs délaissent les seuils statistiques pour privilégier les fonctions exercées par les villes au détriment de leur poids démographique, à titre d’exemple, nous avons retenu la classification établi par J .TROIN pour les petites villes marocaines sur la base de critères de sélection et d’exclusion :

Critères de sélection Critères d’exclusion Fonction administrative ou militaire notable cité minière ou industrielle impliquant des équipements stricto sensu. » Equipement commercial conséquent (au moins dépendance étroite du tourisme 100 implantations ) (type station balnéaire ) avec activités très saisonnières Grande étendue du territoire commandé faubourg , banlieue ou satellite proche d’une grande ville Carrefour routier actif , jouant un rôle relais ruralité très marquée (activités, type d’habitat) Urbanité en progression rapide Agglomération purement routière (fonction technique d’étape )

Pour ce chercheur, la ville se définit par ses fonctions mais pas une mono- fonctionnalité. Elle doit disposer d’équipements et de commerces en nombre suffisant lui permettant de desservir un territoire qui dépasse le seul cadre de l’agglomération. Elle doit avoir assez d’autonomie dans son fonctionnement pour ne pas constituer une simple banlieue d’une ville plus importante. Nous pouvons donc conclure que malgré la diversité des approches de la petite ville, un consensus se dégage pour la définir comme étant un groupement de population avec des équipements de commerce et service desservant un territoire en dehors du seul cadre de l’agglomération considérée. Mais la difficulté surgit quand il s’agit d’arrêter des seuils quantitatifs où l’unanimité est impossible à réaliser tant la petite ville est fortement dépendante du pays où elle se trouve; Ce qui est valable dans un pays ne l’est pas dans un autre. A l‘intérieur d’un même pays, ce qui convient pour une période ne l’est pas pour une autre car les formes et les modalités de l’urbanisation sont en perpétuel changement et l’appartenance d’une localité à une classe bornée à la fois par le bas et par le haut n’est qu’une phase de sa croissance «cette strate est transitionnelle par nature. » ( Fargues)

1.3 : La définition du fait urbain en Algérie

En Algérie, l’armature urbaine, telle que la définissent les recensements jusqu’en 1987 s’exprime essentiellement à partir d’indicateurs se rapportant au volume et à la structure de la population active ainsi qu’à la fonction administrative. Les agglomérations urbaines doivent compter au moins 5000 habitants et moins de 25% de leur population active dans le secteur agricole. Mais, tous les chefs lieux de wilaya et de daïra sont intégrés à la state urbaine même s’ils ne répondent pas à ces critères. C’est ainsi que de véritables villages avec des populations n’excédant pas plus de 1000 habitants tel que Hassasna, chef lieu de daïra dans la wilaya de Saida, qui ne comptait que 1102 habitants, ont été intégrés en 1977à l’armature urbaine, ainsi que des agglomérations secondaires c’est à dire sans fonctions administratives. Le recensement de 1998 est plus sélectif, puisqu’il introduit de nouveaux paramètres et un seuil de population comme critère de base : - Il retient comme agglomérations urbaines uniquement celles qui regroupent au moins 5000 habitants quels que soient leurs fonctions administratives. C’est ainsi que 21 centres classés urbains en 1987 ont été exclus de la strate urbaine en 1998 en raison de leur population inférieure à ce seuil. - Il maintient le critère de moins 25% d’actifs agricoles. - Il introduit des nouveaux paramètres en rapport notamment avec le degré d’équipement comme la présence d’un réseau AEP et l’existence d’équipement de service (collège, PTTetc...). Sur la base de ces critères le recensement de 1998 définis 580 agglomérations urbaines à l’intérieur desquelles il distingue quatre strates : - la strate urbaine supérieure qui est introduite pour la première fois. Elle comprend tous les centres urbains dont le nombre d’occupés est supérieur à 10 000 dont plus de 75% non agricoles. Ils doivent abriter des équipements de type supérieur : université, hôpitaux spécialisés, gare routière, ferroviaire, port, aéroport etc. . La strate urbaine : Elle comprend les agglomérations ayant au moins 20 000 habitants. Le nombre d’occupés hors agriculture doit être supérieur à 2000 et représenter au moins 75% du total des occupés. - la strate sub-urbaine qui comprend les villes satellites des grandes métropoles dont elles représentent soit des zones d’habitat soit des zones d’activités. - La strate semi-urbaine : Elle regroupe les agglomérations dont le seuil minimum d’habitants est de 5000 et les occupés hors agriculture au moins égal à 1000. Elles abritent des équipements scolaires et sanitaires qui desservent leur population mais également celles des unités rurales proches.

A coté des définitions retenues par les différents recensements et qui relèvent d’une démarche statistique, des chercheurs ont essayer de définir les petites villes en Algérie à partir d’approches fonctionnelles. Pour MARC COTE , en Algérie la fonction urbaine est assurée par le commerce (de statut privé) et par les équipements (en majorité publique). La ville est donc à la jonction de ces deux phénomènes. Ce sont eux qu’il faut retenir conjointement comme critères d’analyse. Son étude sur les petites villes de l’Est algérien, en 1986, repose sur ces deux critères. Son objectif est d’établir des limites supérieures et inférieures au phénomène «petites villes. » Sur la base de ces critères, les valeurs suivantes ont été retenues pour définir la petite ville dans l’Est algérien : -nombre d’établissements commerciaux : entre 100 et 800 -nombre d’équipements : entre 20 et 40 A partir de ces indicateurs l’auteur retient 54 villes Dans un deuxième temps sept (7) variables ont été répertoriées pour chacune de ces 54 agglomérations : - L’effectif de population entre 1954,1977 et 1985 (estimation ) - La fonction administrative en 1963, 1975 et 1985. - Le nombre d’abonnés au téléphone. - L’emploi industriel. - Le montant de l’adjudication d’un souk. - Le programme de logements dans les ZHUN et les lotissements. - La population totale desservie par les commerces et les équipements. Cet inventaire a permis de définir un profil type de la petite ville pour cette région qu’on peut résumer ainsi : La petite ville est une agglomération de 8 000 à 30 000 habitants comptant 100 à 800 établissements de commerces, de 20 à 40 types d’équipements, 100 à 600 abonnés au téléphone et desservant de 25 000 à 100 000 habitants. Au niveau des seuils quantitatifs les auteurs qui ont travaillé sur l’Algérie retiennent des seuils démographiques très variés, c’est ainsi que MARC COTE (1996) place les petites villes dans la fourchette entre 5000 et 40 000 habitants. CHERRAD (1990) retient le seuil de 10 000 à 50 000 habitants. Mais A GERONIMI (1986) introduit une coupure à l’intérieur de cette classe, qu’elle situe à 20 000 habitants, car «le seuil de 20 000 habitants, outre qu’il marque une rupture dans les modifications de la structure par taille... et représente une forme particulière d’urbanisation : passage du rural à l’urbain par modification du contenu social de certaines agglomérations rurales. » C’est à dire essentiellement une baisse des actifs du secteur agricole.

Pour notre part, nous avons choisi de travailler à l’intérieur des 580 agglomérations urbaines telles que définies par le recensement de 1998. A l’intérieur de cet ensemble nous désignerons par petites villes, les agglomérations dont la population est comprise entre 5000 et 50 000 habitants. Nous avons donc opté pour une fourchette assez large, puisqu’elle se situe à l’intérieur des limites inférieures et supérieures retenues par tous les auteurs ayant travaillé sur les petites villes. Cependant tout au long de notre analyse, nous distinguerons des sous catégories à l’intérieure de cette large fourchette que nous avons retenue.

chapitre2: Le rôle des petites villes dans le mouvement d’urbanisation en Algérie :

Au recensement de 1998, le réseau urbain algérien compte 513 villes de moins de 50 000 habitants qui abritent prés de la moitié de la population urbaine (47%). Autant par leur nombre que par leur poids démographique les petites villes marquent profondément ce réseau et leur développement est l’une des caractéristiques principales du processus d’urbanisation en Algérie, et ce, en raison de la croissance démographique soutenue que cette catégorie urbaine connaît depuis l’indépendance.

2-1:Croissance urbaine et croissance démographique en Algérie : De 1966 à 1998, la population totale du pays a été multipliée par 2,4 et dans le même temps la population urbaine l’a été par 4,5. Malgré son ralentissement, la croissance urbaine demeure toujours supérieure à la croissance démographique. Comme l’indique le tableau n°2, même si l’écart entre les deux taux diminue nettement, la croissance urbaine décroît plus rapidement ; la part de la population urbaine dans la population totale continuera donc à augmenter.

T 2 : Croissance urbaine et croissance démographique en Algérie de 1966 à 1998 Période démographique Urbaine écart 1966-1977 3,2%par an 5,40% 2,2% 1977- 1987 3,01% 5,46% 2,45% 1987-1998 2,15% 3,52% 1,37% RGPH: 1977-1987-1998 Cette croissance a induit une généralisation de l’urbanisation à l’ensemble du territoire national avec notamment : - Une densification du réseau dans la zone tellienne en général, avec une très forte poussée sur les zones montagneuses peu urbanisées jusque là, comme l’indique la carte n° (2) , où la croissance urbaine est très élevée ( + de 4,5%) , dans les wilayate de Tizi ouzou , Médéa , Jijel, Ain Defla etc... Cette forte urbanisation accompagne une très faible croissance démographique .Toutes ces wilayate enregistrent des taux de croissance démographique nettement inférieurs à la moyenne nationale moins de 2% par an (tableau en annexe). Cette situation peut s’expliquer par l’insécurité à laquelle sont confrontées ces zones et qui poussent les populations vers les villes. Dans cette même zone tellienne, les wilayate déjà très urbanisées connaissent une très faible croissance urbaine, particulièrement à l’Ouest du pays, parallèlement à une très faible croissance démographique. _ Une très forte croissance urbaine sur les hauts plateaux aussi bien à l’Est qu’au Centre et à l’Ouest où les taux atteignent 5 à 6% par an. - Une urbanisation spectaculaire dans le sud du pays, avec 10,63% par an à Tamanrasset. Ici la forte croissance urbaine est souvent associée à une forte croissance démographique, toujours supérieure à la moyenne nationale. Ce n’est donc plus le littoral qui est le plus attractif pour les populations, ce qui préfigure donc d’une nouvelle distribution de la population avec son redéploiement vers les hauts plateaux et le sud du pays. Cette redistribution de la population urbaine se fait également l’intérieur du réseau urbain, puisque ce ne sont plus les grandes villes qui absorbent le surplus démographique, mais ce sont les petites villes qui l’accueillent.

2-2 : la dynamique démographique des petites villes :

Sur les 580 agglomérations qui forment le réseau urbain algérien 513 sont des petites villes, c’est à dire avec moins de 50 000 habitants. Elles n’étaient que 81 en 1966 leur nombre passe à 187 en 1977 et à 405 sur 447 en 1987. 66% d’entre elles ne sont donc villes que depuis une vingtaine d’années. Alors que la croissance urbaine semble se tasser la part des petites villes dans la population urbaine ne cesse de progresser. En effet, de 36% en 1966 leur part dans cette population passe à 40% en 1977 et à 43% en 1987 pour atteindre 47% en 1998. Depuis 1966, les petites villes connaissent une croissance démographique soutenue, toujours supérieure à la croissance moyenne nationale comme le montre le tableau n°(3).

T 3 : Croissance urbaine et croissance des petites villes de 1966 à 1998 1977 1987 1998 Population taux de population taux de population Taux de urbaine croissance croissance urbaine croissance 66-77 77-87 87-98 Petites villes 6,42% 4 982091 6,3% 7 678 430 4% 2 680 657 Totale: 5,40% 11 532868 5,46% 16 508 070 3,52% 6 686 785 source : RGPH 1966-1977-1987-1998 Sur les 4 975 202 nouveaux urbains enregistrés entre 1987 et 1998, 2 696 339 soit 54,19% l’ont été dans les petites villes. Elles ont donc absorbé plus de la moitié du croît urbain total. Les 114 nouvelles agglomérations ayant accédé à la strate urbaine représentent à elles seules 1 228 972 habitants, donc 22% du croît urbain est lié au passage du rural à l’urbain. Cette urbanisation par le bas s’accélère puisque au cours de la décennie précédente, les petites villes n’ont contribué qu’à 47,5% du croît urbain. Ceci s’explique au regard des taux de croissance démographique enregistrés par les petites villes qui peuvent atteindre jusqu’à 14% par an. comme l’indique le tableau n°(4) sur les taux de croissance démographique entre 1987 - 1998 :

T4: croissance démographique et taille des villes de 1987 à 1998

Taille des Villes Population Croissance

1987 1998 acc 87/98 + 100 000 5 747 096 7 098 384 1,90% 50-100 000 1 457 145 2 212 786 3,79% 20-50 000 2 288 778 3 434 335 3,68% 10-20 000 1 448 247 2 711 755 5,75% - 10 000 411 813 1 509 677 12,27% source RGPH 1998

Les taux les plus forts concernent exclusivement les petites villes. Plus une ville est grande moins son rythme est élevé avec un taux graduel de la catégorie des plus grandes vers les plus petites. Ce sont les niveaux urbains de base c’est à dire les agglomérations entre 5 et 10 000 habitants qui connaissent toujours les taux les plus élevés, par opposition aux les villes de plus de 100 000 habitants qui ont des taux presque toujours inférieurs à la moyenne nationale. Les quatre grandes métropoles ont les taux les plus bas, inférieurs à 1% par an. Cependant les petites villes ne constituent pas un ensemble homogène au regard de leur croissance, celle ci varie fortement selon les catégories de taille et la situation géographique. En effet, si on regarde le tableau n°5 établi à partir des taux de croissance démographique des petites villes par catégorie, on note : T5 Tableau de contingence : distribution des agglomérations urbaines par taille et par taux de croissance démographique en 1998 Taille des de 5000 à 10 000 à 20 000 à 50 000 à + de 100 villes 10 000 20 000 50 000 100 000 000 taux de croissance -2,8% par an 23% 40% 39% 19% 83% 2,8- 3,52% 15% 14% 25% 38% I, 7% 3,52- 4,5% 19% 21% 18% 34% 0 4,5- 5,5% 12% 11% 16% 3 ,8% O > 5% 21% 12% 6% 3,8% O 100% 100% 100% 100% 100%

1) la classe de 5 à 10 000 habitants qui correspond au niveau urbain de base, est fortement présentée dans les taux supérieurs à 5% (les plus élevés) mais également inférieurs à 2,8% (inférieurs à la croissance naturelle ). Cette variation est liée à la situation géographique de chaque centre ; en règle générale, ceux qui connaissent les taux les plus élevés, autour de 10%, se situent dans la proximité de villes de plus de 100 000 habitants et notamment autour des grandes métropoles. On les trouve également dans les zones de forte croissance urbaine tels que les hauts plateaux centre et Ouest. Comme dans les wilayates de Tissemsilt, Djelfa, M’sila etc... Mais dans ces dernières toutes les villes quelle que soit leur taille font face à des taux très élevés. Les taux les plus bas sont enregistrés, par contre, dans les régions où la croissance démographique est basse (inférieur à la moyenne nationale ). A savoir : - le tell oranais (région Nord Ouest) où les taux de croissance démographique sont Les plus bas au niveau national. ( 1,81%par an) - les zones montagneuses du tell central avec Tizi Ouzou, Jijel etc... 2) Les classes de 10 à 20 000 et de 20 à 50 000 habitants ont des comportements similaires avec prés de la moitié des villes de cette catégorie qui connaissent des taux de croissance inférieurs ou égaux à 2,8%. Par contre ce niveau est très peu présent dans les taux très élevés.

2-3 : place des petites villes dans le réseau urbain algérien :

Les petites villes dominent largement le réseau urbain algérien et leur développement a contribué à transformer radicalement le réseau hérité de la colonisation . 2-3-1: La structure du réseau urbain : l’analyse du tableau n°6 sur l’évolution de la structure du réseau urbain entre 1966 et 1998 permet de mesurer les dimensions de ces transformations avec notamment le passage d’une armature dominée par les grandes villes à une armature de villes moyennes et petites villes. - nous avons un réseau mieux structuré avec une base plus large et un fort niveau de villes moyennes. Si on fait abstraction de la macrocéphalie d’Alger, on serait en présence d’un réseau urbain classique. T6: Evolution de la structure du réseau urbain algérien depuis 1966 : taille des villes 1966 1977 1987 1998 nb pop % nb pop % nb pop % nb pop % les 4metropoles 4 - 1 679 466- 44 4 2 44 4 207 36, 4 2 882 167 25 4 3 022 827 18,3

+100 000 hts O 4 491 254 7% 12 1 632 823 14 29 3 705 294 22

50- 100 000 11 729 813 19 16 1 071 270 16 26 2O36 057 34 2 212 786 12 17 20-50 000 26 786 813 21 38 1 232 073 18 79 2 284 234 20 114 3 434 335 21

10-20 000 29 395 239 10, 70 1 003 845 15 92 1 304 630 11 201 2 711 755 16

5-10 000 19 154 801 4 47 349 018 5 185 1 219 925 10 198 1 509 677 9

- 5000 5 13 696 0,3 32 95 118 1, 49 173 302 1 0

Total 94 3 759 932 211 6 686 785 447 11 532 868 16 508 070

source RGPH 66-77-87-98 le tableau n°6 montre l’évolution de la composition du réseau urbain depuis 1966, sa lecture indique -Un fléchissement net et continu des quatre grandes métropoles, leur part dans la population urbaine diminue de plus de moitié entre 1966 et 1998, de 44,66%, elle passe à 18,31% ceci en raison de leur faible croissance démographique (intra- muros) comme nous l’avons montré dans le chapitre précédent. C’est la strate de plus de 100 000 habitants (non compris les 4 métropoles ) qui connaît le développement le plus remarquable ; inexistantes en 1966, elles n’étaient que quatre(4) en 1977 avec 7,3% de la population urbaine, elles sont 27 aujourd’hui avec 22,44% de cette même population, elles doublent de population à chaque décennie. Elles constituent le niveau fort de l’armature urbaine actuelle. Leur développement s’explique par le glissement de la strate inférieure (50 à 100 000) qui a connu une croissance démographique relativement importante entre 1977 et 1987. Les villes constituant cette strate(100 000) sont toutes des chefs lieux de wilaya depuis 1974 et ont donc bénéficié de la politique de développement des villes moyennes, correspondant aux chefs lieux de wilaya, entreprise dans les années 70 - 80 avec la dotation de ces dernières en équipements tertiaires et en unités industrielles qui explique leur développement. -une stagnation de la strate des 50 000 à 100 000 habitants, c’est à dire celles que nous qualifions de villes moyennes. La majorité d’entre elles sont chefs lieux depuis 1984. Cette stagnation est l’un des changements notables par rapport aux périodes précédentes. Leur nombre augmente régulièrement mais leur part dans la population urbaine a nettement diminué entre 1987 et 1998, elles passent de 17,65% à 12,73%. Cette situation s’explique notamment par le glissement dans la catégorie supérieure (100 000 habitants), et le ralentissement des investissements étatiques n’a pas permis comme c’était le cas pendant la période antérieure le développement de cette strate. Sur les 34 villes de ce niveau 10 d’entre elles avaient déjà plus de 50 000 habitants en 1987.

2. 3. 2 : la place des petites villes dans le réseau actuel : Toujours sur la base du tableau n°6 on remarque que depuis la décennie précédente un changement se dessine dans la place des petites villes. On constate un net ralentissement dans l’augmentation du nombre d’agglomération ayant accédé au statut urbain. Cette baisse est liée d’une part à la redéfinition du fait urbain par le recensement de 1998 qui introduit des critères plus sélectifs comme nous l’avons souligné dans le premier chapitre ( 21 agglomérations on perdu le statut urbain en 1998), d’autre part la croissance démographique importante constatée sur les petites villes a été le fait de celles existantes déjà en 1987 ; En effet, comme nous l’avons souligné précédemment, sur les 2 696 339 nouveaux urbains dans les petites villes plus de la moitié a été enregistrée sur ces dernières. Le tableau montre également que les petites villes, ont connu une croissance régulière depuis 1966 mais que cette catégorie de villes ne constitue pas un bloc homogène. Si l’on établi des sous-catégories par taille on peut relever : Les villes entre 20 et 50000 habitants ont vu leur part dans la population urbaine demeurer relativement stable, autour de 20% aussi bien en 1966 qu’en 1998. par contre le nombre d’agglomérations a considérablement augmenté de 26,elles passent à 116, toujours par glissement de la catégorie inférieure. La catégorie entre 10 et 20 000habitants s’est nettement développé depuis 1966 mais de façon moins régulière. La catégorie inférieure à 10 000 qui correspond au niveau de base de l’urbain a connu une croissance régulière depuis1966 leur part dans la population urbaine a été multipliée par deux, en nombre d’agglomération, cette catégorie de villes domine largement le réseau urbain, environ 40% des villes constituant ce réseau relève de cette catégorie. En 1966, les villes de cette taille ne représentaient que 25% des villes. Cette importance montre que l’urbanisation par le bas devient une caractéristique de tout le processus d’urbanisation en Algérie, c’est à dire essentiellement par passage de la trame villageoise à la trame urbaine. C’est à dire du rural à l’urbain. Ces villages qui ont d’abord servi de tremplin aux grands mouvements migratoires vers les villes dans les premieres années de l’indépendance, actuellement, avec le tarissement des grands mouvements migratoires, ils servent de réceptacle au trop plein des grandes villes. , Ce processus d’urbanisation est caractérisé par une décroissance des grandes villes avec de très forte croissance de leurs périphéries. Ce constat n’est pas le «résultat d’une atténuation de leur attraction, mais d’une redistribution de cette attraction sur leur environnement. »A Geronimi, en raison de leur incapacité à faire face à leur propre dynamisme. Cette forme d’urbanisation a aboutit à de nouvelles formes d’organisation et de fonctionnement de l’espace avec la constitution d’aire métropolitaine dont celle d’Alger est la plus représentative. Ce qui redéfini le rôle des petites villes dans le fonctionnement de cet espace, comme nous allons le voir à travers l’analyse de l’aire métropolitaine d’Alger.

Chapitre 3 : l’urbanisation dans l’aire métropolitaine d’Alger

Au recensement de 1998, l’aire métropolitaine d’Alger compte une population urbaine de 3 470 619 habitants pour une population totale de 4 500 191 habitants soit un taux d’urbanisation de 77,12% c’est le taux le plus élevé du pays. Cette population urbaine se répartie entre 90 agglomérations dont Alger est bien sur la plus importante. Malgré l’importance de son urbanisation le rythme y est cependant nettement inférieur à la moyenne nationale, il n’est que de 2,58% par an pour une moyenne nationale de 3,5% entre 1987 et 1998. Le fait urbain est très ancien dans cette région, puisqu’elle a hérité de la colonisation un réseau urbain dense dont l’évolution, en raison de la présence de la capitale nationale, va être le reflet de toutes les mutations socio-économiques qu’a connu l’Algérie depuis l’indépendance.

III. 1 : Les structures héritées : Au lendemain de l’indépendance, l’organisation de l’espace est le reflet d’une longue période coloniale dont l’agriculture est à la base de l’économie de la région. Un semi de villes et de villages dont le rôle est l’encadrement de cette économie quadrille littéralement la région ; leurs fonctions sont la collecte, la distribution et la transformation des produits agricoles. L’industrie n’est cependant pas totalement absente puisque l’on dénombre trois pôles industriels ; -Blida qui concentre principalement des industries alimentaires, du bâtiment et d’entretien : 3600 emplois environ. -Boufarik qui constitue le deuxième foyer avec des industries essentiellement liées à l’agriculture et totalise environ 2000 emplois. -Rouiba -Reghaia qui abritent des industries de biens d’équipement et emploi 620 travailleurs. « Une hiérarchie s’est établi entre les différents centres urbains liée au trafic et à l’intensité des échanges : Blida qui aspire à un rôle régional et Hadjout, Boufarik, , Boudouaou etc... à des rôles de centres intermédiaires. » En 1966, notre zone compte 22 agglomérations dans la strate urbaine (urbaines, semi-urbaines et sub-urbaines) abritant une population de 1 263 319 habitants dont 943 551 soit 75,38% pour la seule agglomération algéroise, le reste du réseau urbain, hormis Blida, était constitué de grosses bourgades. Avec la mise en place de la politique de développement, cette région capitale va connaître de profonds bouleversements dans le fonctionnement et l’organisation de son espace

III -2 : la mise en place des infrastructures de développement : Dans le cadre de la politique de développement, deux actions clés, l’industrialisation et les réorganisations territoriales vont modifier en profondeur les anciennes structures spatiales.

III 1 2 : l’industrie à la base du développement économique : C’est à partir de 1967, avec le lancement du plan triennal, que commence l’industrialisation de notre zone. Les ¾ des entreprises héritées de la colonisation sont nationalisées. Cette nationalisation s’accompagne d’opérations de rénovation et d’adjonction d’équipements. Ainsi la d’une petite et moyenne industrie mise en place par l’économie coloniale se transforme en une série d’établissements de grandes dimensions. Au cours de ce plan et du premier plan quadriennal, l’algérois bénéficie de 23,1% des emplois réalisés ou en projets, représentant 12,5% du total des investissements industriels programmés durant cette période. La branche des industries métalliques mécaniques et électriques concerne essentiellement l’algérois qui reçoit 41,6% des emplois programmés dans cette branche d’activité à l’échelle nationale. Dans le deuxième plan quadriennal, la part de l’algérois dans les emplois et les investissements baisse sensiblement, elle ne bénéficie que de 9,6% des emplois et de 4,8% des investissements. A partir des années 1980, avec le lancement du plan quinquennal, la politique de développement marque un tournant, l’industrie n’est plus le secteur prioritaire, elle ne reçoit que 36% des investissements de ce plan contre 68% dans le cadre du 2e plan quadriennal. Les nouvelles réalisations se font en dehors de l’algérois où l’on assiste par contre à un développement important de petites entreprises privées. Ces initiatives développées au niveau de l’équipement industriel individualisent 4 grands pôles industriels : - Rouiba-Reghaia avec environ 9000 emplois -Sidi Moussa - avec 3465 emplois - Boufarik - Birtouta - Baba Ali avec 3465 emplois. -Blida - Beni Mered -Soumaa-Beni Tamou avec 2914 emplois Des oppositions entre les différentes parties de notre région se manifestent dans la taille, la structure des entreprises et la part du secteur privé. Ces oppositions vont induire des différences dans l’évolution des structures spatiales comme nous le verrons au cours de notre analyse. Le secteur public prédomine dans la partie orientale avec de grandes concentrations dans les communes de Rouiba et Reghaia (la ZIR), Meftah et Sidi-Moussa, comme on peut le constater à travers la carte n°3. Ici les unités sont de grandes tailles et portent principalement sur les matériaux de construction, le bois et le papier ainsi que la mécanique. Dans la partie centrale, à savoir la zone de Blida et Boufarik, nous avons un tissu industriel plus diffus, c’est à dire dispersé sur plusieurs communes. Les unités sont de tailles plus modestes avec une forte présence du secteur privé. Trois branches industrielles prédominent : Le bois et papier, le textile et l’agro-alimentaire. Ce sont donc les zones anciennement industrialisées qui ont accueilli les nouvelles localisations avec un renforcement de la partie orientale.

III 2 : Les réorganisations administratives : En Algérie, le système administratif a joué un rôle considérable dans la création progressive des structures spatiales et la formation du réseau urbain. La fonction administrative, en prenant de plus en plus d’importance dans la vie économique et sociale des collectivités et des structures productives, est devenue l’un des facteurs clé de l’organisation de l’espace. En effet, la politique algerienne de développement attribue à l’état un rôle essentiel dans la construction de l’économie nationale. L’on considère explicitement la refonte périodique des limites administratives comme étant une mesure de réajustement allant dans le sens du développement. « Elles s’imposent comme l’outil principal dont dispose le pouvoir central pour restructurer l’espace. »A Bendjelid(1989) C’est à travers la hiérarchie administrative et territoriale, wilaya, daira, commune, que l’état va mettre en place le développement et les processus d’intégration de l’espace. En s’appuyant sur l’armature urbaine héritée, le projet étatique de développement vise à décoloniser celle -ci et rechercher un quadrillage progressif de l’espace par des villes de statut administratif différent. Ainsi chaque niveau spatial (national, wilaya, daira, commune )doit être structuré par un échelon urbain qu’il a fallu doter d’organes administratifs locaux et d’un certain nombre d’équipements de desserte tertiaire. Ceci a aboutit à la mise au point d’une série de grilles d’équipement sectoriel qui vise à obtenir à terme, une véritable hiérarchie des villes. L’implantation des circonscriptions, agences ou points de vente des organismes et sociétés nationales sont mis en place progressivement en fonction des niveaux de cette hiérarchie administrative. C’est en fonction de cette dernière que sont décidés les volumes des investissements de chaque plan de développement pour les agglomérations. Toutes les agglomérations chef-lieu (de wilaya, de daira, et de commune ) sont dotées de tous les équipements inhérents à leurs fonctions respectives selon une grille d’équipement systématique qui épouse la hiérarchie administrative. Cette grille fixe la réparation des infrastructures selon deux conditions : - La masse de la population à desservir. - L’échelon administratif de l’agglomération.

Grille des équipements Niveau Education santé Sport PTT tourisme Pharmaci Entreprise centrale de réalisation Wilaya Centre Hôpital Complexe Centre de Hôtel de direction Entreprise universitaire Polyvalent Omnisports 10 à 150 à 300 de wilaya 20 000 lits Spécialisée lignes Daira Lycée Hôpital Stade 500à 2000 Hôtel de agence Syndicat Omnisports lignes 30à 40 lits inter Communal Commune CEM Polyclinique Aire de Raccorde antenne Entreprise Jeux ment au Communale réseau de travaux Source :M.Cote : « L’Algérie ou l’espace retourné »1988

Avec cette grille on vise, dans la mesure du possible, une correspondance entre la dimension de l’équipement et le statut administratif d’une localité, tout en veillant à faire coïncider l’aire de desserte des prestations fournies à celles des territoires. En 1974, le découpage administratif crée quatre wilayates dans l’aire métropolitaine d’Alger a savoir : Alger, Blida, Tipaza et Boumerdes. Aux unités industrielles vont s’ajouter des infrastructures tertiaires : administrations, universités, hôpitaux ; banques etc. En liaison avec l’encadrement de l’économie nationale et des besoins de la population. A l’économie agricole va se juxtaposer une économie industrielle et tertiaire qui va modifier en profondeur les structures spatiales héritées notamment le réseau d’agglomérations (villes et villages ) qui va servir de réceptacle a toutes ces actions de développement et attirer d’importants flux migratoires vers notre région.

III 2 : une croissance démographique spectaculaire : A partir de 1966, l’aire métropolitaine d’Alger va connaître un bouleversement tant dans la croissance que dans la distribution spatiale de sa population.

T8 : Evolution du taux de croissance démographique dans l’algérois : 1966-1998 Date 1966 1977 1987 1998 66/77 77/87 87/98 Pop 1 854 000 2 979200 3 663 515 4500191 4,39 1,92 1,8

Le tableau n°(8) montre l’ampleur des mutations intervenues depuis l’indépendance : -Entre 1966 et 1977 l’aire métropolitaine connaît un doublement de sa population qui passe de 1 857 400 à 2 979 240 habitants soit un taux de croissance démographique de 4,39% par an pour une moyenne nationale de 3,2% pour la même période. Cette croissance spectaculaire dans notre zone d’étude est donc alimentée par un flux migratoire venant de l’extérieur. Paradoxalement le taux d’urbanisation n’a pour ainsi dire pas changé puisqu’il passe de 67 à 68%. Le rythme d’urbanisation, en moyenne de 4,22% par an, est donc sensiblement égale à la croissance démographique pour la même période. Nous pouvons en déduire que les flux migratoires se sont réparti de façon égale entre le milieu rural et le milieu urbain. C’est à partir de 1977 que notre zone va connaître un renversement de ses tendances de croissance : - Entre 1977 et 1987, elle enregistre une chute de sa croissance démographique, son taux annuel n’est plus que de 1,92% pour une moyenne nationale de 3% pour cette période. Cette décroissance est le fait des grandes villes puisque Alger et Blida enregistrent respectivement des taux de 0,6% et 0,28% par an. Hors agglomération algéroise ce taux est de 3,27%. Nous assistons à un début de report de la croissance des grandes villes sur leur périphérie -Entre et 1987 et 1998 les tendances constatées pendant la décennie précédente se confirment comme le montre la comparaison entre les cartes n°5 et n°6 avec notamment : La baisse de la croissance démographique de l’aire métropolitaine qui continu avec un taux de 1,8% par an pour une moyenne nationale de 2,5% La baisse de la croissance Des deux grandes villes avec 0,36% pour Alger et 2,16% pour Blida contre des taux supérieurs à 10% dans leur périphérie. Les taux les plus élevés se retrouvent dans la périphérie immédiate de ces deux villes

III 3 : La répartition spatiale de cette croissance : Entre 1966 et 1977, comme nous l’avons souligner précédemment ces flux migratoires venant de l’extérieur de la région aboutissent aussi bien dans les villes qu’à leur périphérie. Comme le montre le tableau qui suit, l’agglomération algéroise accuse un taux de 3,34% par an et ses communes périphériques atteignent des taux de 9% par an.

T9:evolution du taux de croissance démographique annuel dans l’algérois 1966-1998

196681977 1977-1987 1987_1998

Agglomération 3,34% 1,08% 1,11% d’Alger dont : quartiers centraux 2,61% -0,66% -1,032% quartiers périphériques 3,83% 2,52% 2,11% Reste de l’algérois Sahel occidental 4,61% 4,1% 3,98%

Axe oriental 5,6% 5,44% 3,19%

Reste Mitidja orientale 4,2% 6,01% 1,16%

Mitidja centrale 4,44% 2,98% 2,4%

Mitidja occidental 4,05% 4,14% 2,7%

A partir de 1977, la répartition spatiale de la population va connaître un bouleversement, les mouvements se faisant essentiellement à l’intérieur de la région elle-même : Dans l’agglomération d’Alger, comme le montre le tableau 9, les quartiers centraux ont une croissance négative, leurs effectifs de population diminuent. Les quartiers périphériques, de zones attractives, deviennent des zones de départ. dans le reste de l’Algérois comme le montre la carte 5 : -Nous avons un déplacement de la croissance démographique des premières communes autour d‘Alger vers des communes plus éloignées situées sur les piémonts de la mitidja orientale ; où l’on a un renversement des tendances pour des communes telles que , ouled moussa, et khemis el khechna qui voient leur taux de croissance passer de 3% à 7% entre 1966-1977 et 1977 -1987. - En Mitidja centrale , on observe un renversement de la tendance, avec une baisse de la croissance en général, mais autour de l’agglomération blideene certaines communes atteignent des taux très élevés avec 10,63% à Ouled yaich, 6,2% et 6,39% à Beni Mered et Beni Tamou . Entre 1987 et 1998, les anciennes tendances se confirment avec : -Dans l’agglomération d’Alger, les quartiers centraux continuent à perdre de la population. Quant aux au quartiers périphériques, particulièrement la zone Est, ils connaissent à nouveau une très forte croissance. -Le sahel oriental et occidental est la zone qui enregistre la plus forte croissance, particulièrement dans la périphérie immédiate d’Alger. -Le maintien d’une très forte croissance dans l’axe Alger -BLIDA Mais au cours de cette même période de nouvelles tendances se dessinent et parfois nous constatons des renversements en raison d’un élément fondamental dans les mouvements de population est qui la situation sécuritaire. Nous revenons à la répartition spatiale de 1966-1977 comme on peut le voir à travers la comparaison des cartes 5 et 6. les taux les plus élevés sont exclusivement dans la périphérie immédiate d’Alger et de Blida avec une reprise d’une forte croissance dans les quartiers péri-centraux d’Alger notamment dans la partie Est (Dar-El-Beida, Bab-Ezzouar etc...) Alors qu’au cours de la décennie précédente nous avons constaté un déplacement de cette croissance des premiers communes d’Alger vers des zones plus éloignées. les communes sur les premiers piémonts enregistrent des taux inférieurs à la croissance naturelle, parfois négatifs. A l’exemple des communes de et Hammam melouane avec respectivement -0,6% et -4,20% Une baisse de la croissance en Mitidja particulièrement dans la zone orientale qui enregistre un ralentissement très net par rapport aux décennies précédentes -2,40% à sidi-moussa. C’est dans Les communes situées dans la périphérie immédiate des grandes villes, Alger et Blida où l’on constate les taux les plus élevés ; particulièrement dans la proximité immédiate d’Alger. Mais d’une manière générale l’ex gouvernorat du grand Alger a connu des taux très élevés (sauf les quartiers centraux). dans la wilaya de Blida, autour de la ville nous avons des taux élevés alors que sur le piémont on rencontre des taux négatifs (chrea -5,81%, -25%).

Ces dynamiques démographiques constatées sur ces trois décennies (1966- 1998) sont le résultat de deux phénomènes (en dehors de la croissance naturelle). -Les migratoires des autres régions du pays au cours de la première décennie. -Les déplacements de population à l’intérieur de la région à partir des années 80. Comme l’illustre la figure suivante. Cette pression démographique s’est traduite par une expression de la demande de logement dont une partie a été absorbée par une offre foncière privée. Elle s’est concrétisée par l’extension de l’habitat en milieu rural. Avec comme corollaire une urbanisation importante, avec notamment un passage des petits douars à la strate urbaine. C’est ainsi qu’entre 1977 et 1987 on est passe de 36 à 61 agglomérations urbaines. Le taux d’urbanisation atteint 71,5% soit un rythme de 2,78% par an, supérieur à la croissance démographique. Ces formes qui ont changer le paysage de l’algérois sont le résultat de la diffusion de l’urbanisation dans les communes rurales. L’urbanisation dans son double sens : spatiale et culturelle ; elle se propage en territoire régional au- delà des agglomérations traditionnellement urbaines, à partir de deux processus bien distincts : - Dans les années 70, il est lié au développement de l’habitat spontané sur les terres privées, ce qui explique l’importance du phénomène en Mitidja orientale, en raison de l’existence de terres agricoles relevant de ce secteur contrairement à la partie centrale et occidentale. -Dans les années 80, à l’urbanisation sur les terres privées vient s’ajouter l’extension urbaine programmée par l’intermédiaire des PUD et PUP sur les réserves foncières. « Ainsi pour les petites agglomérations chef -lieu de commune dans le but de répondre aux besoins de la petite ville ont servi en réalité à définir des sites urbanisables pour accueillir la dynamique urbaine régionale et plus particulièrement le développement de la fonction résidentielle induite par la dynamique d’Alger. » Brahimi-Gourrmala.F : (1990). des enquêtes effectuées auprès des acquéreurs de lot de terrain à bâtir dans les communes de Ouled Chebel et Ben Khelil indiquent que prés de 50% d’entre eux sont originaires d’Alger. Ainsi, les migrations définitives d’Alger vers sa région ne résultent pas d’un réajustement entre le développement de la fonction résidentielle et des foyers d’emplois régionaux, mais il apparaît évident que la fonction résidentielle qui s’étend dans les communes périphériques est induite directement par Alger. Ces formes de croissance en dehors des grands centres urbains ont pour corollaire une diffusion du bâti à l’ensemble de la région sous forme d’un semi de petites agglomérations et un étalement en tache d’huile des deux centres les plus importants.

III 3 : les formes spatiales de cette croissance : La carte n°7 indique une emprise du cadre bâti allant de Tipaza jusqu’à Dellys et de Hadjout à Baghlia plus au sud, sous la forme d’un tissu plus ou moins dense à partir des deux plus grandes agglomérations Alger et Blida . Ces dernières s’étalent en taches d’huile vers leurs périphéries sous formes de tissus plus ou moins continus selon des axes de croissance préférentiels, le long des principales voies de communication. Alger s’étale : - à l’Ouest sur le littoral le long de la RN 11. -sur le sahel vers le sud Ouest par la RN 36 en direction de Blida. - au sud est à partir de Baraki le long de la RN 8. - à l’Est sur le littoral par la RN 24 vers Boumerdes. Blida absorbe les agglomérations de Ouled yaich , Bouarfa et Khazrouna avec lesquelles elle forme actuellement une seule et même agglomération. Elle s’étale sur les communes de Beni tamou , et Beni merad sous forme d’un tissu discontinu en cours de densification lié essentiellement à l’installation de zones industrielles ou d’activités aussi bien publiques que privées. Blida s’étale également vers le Nord- Est avec une densification, sous forme d’habitat urbain , des anciens douars Graba , halouya, Bahli, Ferroukha et avec l’agglomération de Soumaa. Ici à coté des constructions sous formes de lotissements, s’est développé un important programme d’habitat lié au centre universitaire de Blida.

III 4 : Les nouvelles formes urbaines : En 1966, l’aire métropolitaine compte une population urbaine de 1 251 654 soit un taux d’urbanisation de 67,3% repartie sur 22 agglomérations urbaines (toutes strates confondues). Ce réseau se réduisait en fait à deux principales villes Alger et Blida qui concentraient à elles seules 82% de cette population urbaine (75% pour la seule ville d’Alger ) les autres agglomérations atteignaient rarement 20 000 habitants sauf Boufarik qui en comptait 24 000. Jusqu’en 1977, il y’a certes des changements mais pas de mutations profondes : Le taux d’urbanisation augmente très légèrement pour passer à 68,59% alors que la population totale a doublé pour la même période, la croissance urbaine était presque égale à la croissance démographique (4,22% par an pour 4,39%) les surplus de population sont répartis également entre le milieu rural et le milieu urbain comme nous l’avons déjà monte. C’est entre 1977 et 1987 que vont intervenir les grands bouleversements dans le réseau urbain. Le taux d’urbanisation passe à 71,5%, son rythme est supérieur à la croissance démographique et le restera pour la décennie suivante c’est à dire jusqu’en 1998. Au recensement de 1998, l’aire métropolitaine d’Alger compte 90 agglomérations ; c’est à dire 68, soit 72%, d’entre elles ont accédé à la strate urbaine depuis 1966. Sur ces 90 villes 52 sont classées dans la strate sub-urbaine c’est à dire «constituant des zones d’habitat voisines, représentant l’extension en terme d’habitat et parfois d’activités des 4 grandes métropoles. Il s’agit essentiellement des agglomérations très proches des 4 métropoles régionales (villes satellites ). Celles ci répondent aux critères d’activités et des principales caractéristiques urbaines. » dans notre zone d’étude plus de 50% des agglomérations constituant le réseau urbain est donc une extension fonctionnelle d’Alger et de Blida à un degré moindre. Toujours dans le cadre de ce recensement, 9 agglomérations sont semi- urbaines c’est à dire «des agglomérations dont le nombre d’occupés hors agriculture est fixé à 1000 actifs et celui du seuil minimum d’habitants à 5000. cette strate est composée d’unités qui ont un rayonnement local et offrent un service minimum notamment en matière d’éducation et de santé pour non seulement pour leur population mais également au profit des unités rurales proches ». Sur les 90 agglomérations urbaines de l’aire métropolitaine 8 seulement sont dans la strate urbaine. Ce processus de sub-urbanisation qui illustre le report des fonctions de l’agglomération principale sur sa périphérie est de plus en plus important et va en s’accélérant comme le montre le tableau suivant : T 10 évolution du nombre d’agglomérations par strates : Strate de villes 1977 1987 1998

Urbaine 11 13 10 dont 2 US sub-urbaine 15 27 52

Semi-urbaine 3 17 29

Semi-urbain 5 2 potentiel Total 34 59 91

Ce tableau montre que l’urbanisation se fait essentiellement au profit de la strate sub-urbaine alors que dans le même temps la strate urbaine proprement dite diminue puisque trois(3) agglomérations classées urbaines par le RGPH de 1987 sont passées à la strate sub-urbaine. C’est donc bien le report des fonctions de la métropole algéroise qui est le moteur du processus d’urbanisation dans notre zone. Cette urbanisation se fait essentiellement par développement d’une multitude de petites villes. Toutes les agglomérations formant le réseau urbain, hormis Blida ont moins de 50 000 habitants T11 évolution de la structure du réseau urbain dans l’aire métropolitaine 1966 -1998 taille des 1966 1977 1987 1998 villes nb pop nb pop nb pop nb pop

Alger 1 943 551 1 1 353 826 1 1 507 241 1 1 569 897

+50 000 1 84 993 1 136 033 2 287 912 4 528 961

20-50 1 24 242 8 255 529 19 509 544 25 553 896 000

10-20 9 139 997 15 210 902 12 172 486 26 344 442 000

5-10 000 7 52 633 5 41 796 23 154 515 34 261 420

-5000 3 6 238 6 16 421 4 15 041 0 0

TOTAL 22 1 251 654 36 2 014 507 61 2 656 739 90 3 258 616

source RGPH Le tableau n° 11 montre l’évolution de la structure du réseau urbain depuis 1966. de son l’analyse on à peut relever : - la multiplication du nombre d’agglomérations urbaines qui passent de 22 à 90, cette multiplication est très importante depuis 1977 où environ 30 nouvelles agglomérations accèdent à la strate urbaine. - la diminution de la part de l’agglomération d’Alger dans la population urbaine de l’algérois qui passe de 75,38% à 48% suivi d’un développement des strates inférieures. - le développement des villes de plus de 50 000 habitants, hormis Blida correspond à des centres constituant des périphéries immédiates d’Alger, formant en fait une continuité de la ville que des centres urbains autonomes ; tels que Birkhadem, Ain Benian et Cheraga... L’évolution de la strate des petites villes, c’est à dire avec moins de 50 000 habitants, selon les catégories n’a pas connu le même rythme d’évolution : - de 20 à 50 000 habitants, leur développement a eu lieu surtout jusqu’en 1987. Elle correspond à la catégorie de villes ayant accédé aux rangs de chefs lieux de daira lors du découpage administratif de 1974 ou aux centres industriels. Comme Boufarik, larba, El-Affroun etc. ces villes ont donc reçu soit des implantations industrielles soit des équipements tertiaires lies aux promotions administratives accompagnées de programmes de logements. - les moins de 20 000 habitants, au nombre de 60, ont connu un développement régulier depuis 1966 mais leur nombre et leur part dans la population urbaine ont enregistré une augmentation spectaculaire surtout depuis 1987.La majorité d’entre elles ont accédé au rang de chef lieu de commune lors du découpage administratif de 1984. Cependant, celles qui ont connu la croissance la plus importante se localisent essentiellement autour d’Alger ; dans le gouvernorat, et autour de Blida. Ce sont elles qui accueillent en priorité les programmes d’habitat public ou privé, de ces agglomérations.

conclusion :

Dans l’évolution du réseau urbain de l’aire métropolitaine nous pouvons retenir : La forte diminution de la part de la population d’Alger dans la population urbaine de cette zone, de 75% en 1966 elle ne représente plus que 48%. Cette diminution liée a un report de sa croissance sur sa périphérie, s’est traduite par une pression sur cette dernière dont le mode d’occupation et de fonctionnement s’en est trouve totalement modifie. la diffusion du fait urbain a l’ensemble de la région a fait des petits villages et douars nés de l’agriculture de véritables agglomérations urbaines, mais plus que leurs mutations spatiales, leurs mutations fonctionnelles ont été souvent plus profondes mais moins apparentes. De centres dont le rôle était l’encadrement de l’économie agricole sous la colonisation, ils sont devenus des réceptacles a l’industrialisation entreprise dans la région au lendemain de l’indépendance en même temps qu’ils servaient de filtre a l’exode rurale . Actuellement dans cet espace dont tout le fonctionnement est induit par la dynamique de l’agglomération Algéroise, quel est le rôle de ces petites villes en dehors de la fonction résidentielle pour le trop plein d’Alger ? c’est a cette question que nous allons essayer de a travers l’exemple de Boufarik .

DEUXIEME PARTIE : LE ROLE DE BOUFARIK DANS L’ORGANISATION DE L’ESPACE

Introduction L’objet de cette partie est d’analyser le rôle de la ville de Boufarik dans l’organisation et la structuration de l’espace métropolitain d’Alger. Nous avons vu que cet espace constitue une nouvelle forme d’urbanisation et d’organisation de l’espace dont tout le fonctionnement est induit par la dynamique de la métropole algéroise, ce qui redéfinit le rôle des niveaux inférieurs de ce réseau urbain métropolitain. Le rôle de toute ville est d’abord d’organiser son espace en vu d’assurer toute forme de desserte. Pour Christaller «la ville est une place centrale dispensatrice de biens et de services à son espace environnant ... » et les villes selon leur importance assurent deux types de desserte : -Une desserte aux opérateurs économiques qui rend compte du rôle de la ville dans l’économie nationale ou (et) régionale et qui concerne généralement les agglomérations importantes. - Une desserte à la population en commerces et services que rempli la ville quel que soit son importance. L’étude de ce rôle de la ville a fait l’objet d’un grand nombre de recherche et a donné lieu a plusieurs théories qu’on peut résumer ainsi : - « la ville point focal du milieu rural » : Elle est entendue comme remplissant des fonctions d’animation, d’organisation et de contrôle des campagnes. Sa dimension dépend du volume des populations rurales encadrées. Elle sert de relais entre les zones rurales et le reste de l’économie. -« La ville spécialisée » : Chaque ville exerce une fonction dominante. Nous aurons une ville commerciale, une ville industrielle... Les géographes ont proposé de multiples typologies inspirées de cette vision. -« La ville entendue comme un maillon » dans un réseau et dont l’importance dépend de sa position au sein du réseau urbain dans lequel elle s’inscrit. Or, dans les nouvelles formes d’organisation spatiales que sont les aires métropolitaines, le rôle des villes constituant le réseau urbain est défini par rapport au centre principal qu’est la métropole ; les niveaux inférieurs ne constituant que des centres secondaires et tertiaires du centre principal. Cependant, Quelle que soit leur approche de la ville toutes ces théories s’accordent sur le fait que pour une ville donnée, l’analyse de ses structures n’est réalisable et surtout correctement interprétable que si on se place dans la totalité du système urbain dans lequel elle s’inscrit. On ne peut évaluer la situation d’une agglomération que par rapport à celle des autres villes. Pour cela, tout au long de notre analyse, nous replacerons Boufarik dans le système urbain de l’aire métropolitaine, chaque fois que les données sont disponibles.

Chapitre 1 : LE POIDS DES HERITAGES ET L’IMPORTANCE DES MUTATIONS

Dans notre zone d’étude, comme nous l’avons souligné précédemment, les villes constituant le réseau urbain, (hormis Alger et Blida ) sont nées de l’économie coloniale et leur rôle a été l’encadrement de cette économie basée sur l’agriculture ; mais avec la décolonisation, l’encadrement administratif va considérablement se renforcer, les fonctions administratives vont devenir de plus en plus importantes du fait de la socialisation progressive de tous les secteurs vitaux de l’économie, à cela va se rajouter l’industrialisation et qui vont modifier radicalement les fonctions des villes. En effet, en Algérie, les mutations fonctionnelles du réseau urbain vont s’opérer par l’intermédiaire de deux actions principales : les implantations industrielles et les promotions administratives. - Par les implantations industrielles, la ville devient un lieu de production et s’intègre à l’économie nationale. -Par les promotions administratives, elle devient un lieu de desserte et d’encadrement aux populations. Industrialisation et organisation administratives vont mettre les villes au premier plan de la stratégie algérienne de développement et rompre avec le schéma colonial où le rôle des villes était d’être au services de l’économie coloniale extravertie basée sur l’exportation notamment des produits agricoles. Dans notre région une nouvelle organisation de l’espace va supplanter l’ancien ordre rural avec notamment, un bouleversement du réseau d’agglomérations hérité, tant dans sa composition que dans ses fonctions. Les gros bourgs et villages hérites de l’économie coloniale vont devenir de véritables centres urbains dont les fonctions initiales seront totalement modifiées. A cela s’ajoute, dans cette région capitale, l’impact de l’agglomération algéroise dans l’évolution des structures spatiales, et qui sera de plus en plus déterminant. Actuellement c’est la dynamique et la croissance de la capitale qui conditionne le fonctionnement de tout l’espace régionale. L’analyse des mutations fonctionnelles de la ville de Boufarik, dont l’histoire est intimement liée à celle de sa région, permet de saisir toutes les transformations qu’ont connu les petits centres urbains dans cette zone. . 1.1. Boufarik dans l’économie agricole : Au lendemain de l’indépendance, Boufarik est caractérisée par des fonctions essentiellement liées à l’agriculture. Par l’importance de ses fonctions, elle était la capitale agricole de la Mitidja. Elle a connu très tôt une mise en valeur intensive de son terroir agricole qui a induit une mise en place dans la ville, d’équipements d’encadrement et de gestion de l’agriculture ainsi que des usines de transformation des produits agricoles. A cela s’ajoute la présence d’un important marché de bétail et de fruits et légumes. Toutes ces structures vont permettre à la ville de jouer un rôle de premier plan l’organisation de l’espace.

1.1.1 L’encadrement et la gestion de l’agriculture : La carte n°8 sur les équipements d’encadrement de l’agriculture montre que Boufarik dispose d’une gamme importante de services et par le nombre d’unités représentées, elle arrive en deuxième position juste derrière Alger et avant Blida. Ce qui confirme son rôle particulièrement actif dans l’économie agricole de la plaine. Rôle qui sera renforcé par la présence de structures de distribution et de conditionnement des produits agricoles.

1.1.2. la distribution des produits agricoles : Le Souk : une structure déterminante : Pour Boufarik, l’existence de ce marché est doublement importante. Il est d’abord une des principales sources de revenus, il procure plus de la moitié des ressources communales. Par son rayonnement, il attribue à la ville une place déterminante dans la distribution des produits agricoles à l’échelle nationale. Il se place dans les premiers marchés algériens par l’importance du bétail qui y transite. Cette importance est liée à deux facteurs essentiels : - la convergence de plusieurs voies de communication à boufarik, comme nous l’avons souligné dans l’introduction. - Son insertion dans les flux de bétail destinés à l’approvisionnement de l’agglomération algéroise : Il est la dernière étape avant les abattoirs d’Alger. En regardant les cartes n°9 et n°10 sur l’origine et la destination du bétail, ce marché apparaît comme un transit entre les régions productrices et les régions consommatrices, dont principalement, la région d’Alger. L’aire de ramassage du bétail est très étendue. Elle s’étend sur toute la Mitidja, englobe une partie du Chelif à l’ouest, descend jusqu’aux hautes plaines, arrive jusqu’à Touggourt au sud et Bejaia à l’Est. Contrairement à l’aire de collecte, la desserte est très proche. Seulement une faible partie du bétail qui arrive au marché de Boufarik ressort de la région d’Alger. Ce marché est d’abord un centre d’approvisionnement des centres urbains de la région ; 1/5 des bêtes vendues sont achetées par des bouchers d’Alger. Le bétail qui ressort de la région à savoir 20% environ est dirigé principalement vers Tizi-Ouzou , Béjaia et Chlef. L’activité de ce marché ne se limite pas uniquement au bétail, les fruits et légumes constituent aussi des transactions importantes. Comme pour le bétail, l’aire de collecte et de desserte dépassent largement le cadre régional. Mais, contrairement au bétail, l’aire de collecte est proche et la desserte plus vaste. L’aire de collecte se limite à la Mitidja et ses environs immédiats. Sur 70 commerçants interrogés, 50 d’entre eux s’approvisionnent en Mitidja dont 12 dans la commune même de Boufarik. L’aire de desserte, même si elle est plus vaste, ne concerne principalement que la région d’Alger. Ce marché fait de Boufarik une véritable plaque tournante dans la redistribution des produits agricoles, au centre de la Mitidja, entre les régions productrices et les régions consommatrices à l’échelle nationale. Boufarik compte également deux centres de conditionnement d’agrumes qui vont devenir à l’indépendance des centres de collecte, de conditionnement et de distribution de fruits et légumes produits sur tous les vergers de la Mitidja centrale et occidentale. .

1.1.3. Un foyer industriel important : Boufarik constituait avec Blida le deuxième foyer industriel de la mitidja avec 2000 travailleurs répartis principalement sur 4 unités à savoir : - La jucoop (fabrique de jus de fruits) -gougeat ( textile ) -Bach ( meuble ) - cdc (matériaux de construction) L’ensemble de ces structures de production, de gestion et de distribution attribuaient à la ville un rôle fondamental dans l’économie et l’organisation de l’espace régional. G Mutin résumait ainsi ce rôle : « sans conteste Boufarik exerce un rôle régional... L’influence boufarikoise s’exerce de façon presque exclusive sur les communes proches : Birtouta , , Chebli , Mouzaia dans sa partie Nord ... Par le rayonnement de son marché et le recrutement de sa main- d’œuvre industrielle , Boufarik empiète sur la zone blidéene au sud . »

CHAPITRE II BOUFARIK DANS LE DEVELOPPEMENT REGIONAL L’industrialisation de l’algérois et sa promotion administratif au rang de chef- lieu de daira vont avoir un impact déterminant dans l’évolution des fonctions et le rôle de Boufarik dans sa région .

II.2.1. L’industrie : Moteur du développement économique Comme nous l’avons vu précédemment, Boufarik a hérité de l’époque coloniale, quelques unités industrielles avec lesquelles elle formait le deuxième pôle industriel de la Mitidja. De 1967 à 1980, elle ne reçoit pas de nouvelles installations mais les unités héritées de l’époque coloniale sont rénovées et agrandies. Cependant, en ce qui concerne le secteur privé, partir de 1980, beaucoup de petites unités vont voir le jour. En 1988, une entreprise publique a été mise en exploitation. Il s’agit d’une unité de prise à mâcher. En 1996 on dénombre à Boufarik 6 unités du secteur public : - EPRC : entreprise des produits rouges du centre avec environ 116 emplois. - ENATAB fabrique des meubles et totalise 550 emplois. - ENAJUC : fabrique des jus de fruits avec 186 emplois. C’est l’une des plus importantes du genre en Algérie. Elle a une capacité de traitement de 16 000 tonnes. - SOITEX : fabrique de textile. Elle compte 813 travailleurs. - SAM : produit des parfums et des cosmétiques et emploi 24 personnes. - SNTA : fabrique de la prise à mâché avec 320 travailleurs. A côté de ces entreprises publiques, on dénombre environ 50 unités relevant du secteur privé. Elles sont de taille plus modestes (ne dépassant pas 50 emplois ). leurs activités portent sur les branches : Mécanique, matériaux de construction, agro-alimentaire et textile.

II 2 : BOUFARIK chef lieu de daira dans la nouvelle organisation territoriale: La réorganisation territoriale de 1974, crée la wilaya de Blida et Boufarik est promue chef lieu de daira . Pour une ville cette promotion est déterminante car, elle se voit doter d’un certain nombre d’équipements inhérents à cette fonction. 1974, date du lancement du plan quadriennal, marque également un tournant dans la planification algérienne. C’est l’intervention de l’état au niveau des circuits de commercialisation et la nationalisation du commerce de gros de fruits et légumes avec la naissance d’une coopérative au niveau de chaque chef-lieu de wilaya ou de daira. On voit également la localisation d’agences étatiques de distribution, pour les produits de large consommation dans ces mêmes chefs-lieux. A ces structures commerciales vont se rajouter, des équipements de services (banques, équipements socio-culturels, sanitaires etc..) toujours en fonction de la hiérarchie administrative

II 3 : L’agglomération boufarikoise a la veille de sa promotion administrative / En 1974, à la veille de la naissance de la wilaya de Blida et de la promotion de Boufarik au rang de chef lieu de daira, G. Mutin a établi un schéma d’organisation régionale (carte n°11 ) où il définit un classement hiérarchique des villes de la région d’Alger de 4 niveaux :

Niveau Agglomérations Nombre Niveau 1 Blida 1 Niveau 2 Boufarik 1 Niveau 3 Boudouaou-El-Affroun- Hadjout-Larbaa 4

Niveau 4 Merad- Ahmeur El Ain- Bourkika-Mouzaia-- Sidi moussa-Oued El 11 Alleug-Soumaa-- Birtouta-Bougara Dans cette hiérarchie, Boufarik est la deuxième ville de la région juste derrière Blida. L’auteur note le rôle particulièrement actif de Boufarik, «elle se caractérise par l’importance de ses fonctions agricoles, elle dispose d’un bon équipement commercial, considérablement renforcé par l’existence d’un important marché. la ville possède également certaines activités de service... Pour Boufarik , sa promotion administrative ne fait qu’entériner, dans une certaine mesure, une situation de fait. En effet, la ville abrite déjà, des équipements dont l’audience dépasse le seul cadre communal. Sa promotion au rang de chef lieu de daira va certes permettre un renforcement d’une partie de ses équipements. cependant, l’homogénéisation des niveaux et des types d’équipements des centres urbains de même rang administratif ne risque t-il pas de faire perdre à Boufarik sa particularité et sa place dans la hiérarchie urbaine ?

II.3 : L’impact des actions de développement : La place de Boufarik dans l’armature urbaine de wilaya de Blida : Pour mesurer cet impact, nous avons refait une classification des villes à l’exemple de celle qu’a établi G. Mutin en 1974. Pour cela, nous avons adopté un système de notation pondéré à partir des paramètres suivants et ce pour toutes les agglomérations chefs lieu : ( voir annexe ) - La population : Volume-taux de croissance démographique annuel - part des actifs non agricoles dans la population occupée. - Les commerces : Détail- gros et commerces de service. - les services ont la population. - Les services à l’économie. Sur la base de cette méthode nous obtenu une hiérarchie très ouverte : 2 à 111 points, comme on peut le constater sur le tableau suivant :

Classification des agglomérations en 1974 et 1994 1974 1994 Niveau nombre de points Niveau nombre de points agglomération agglomération 1er Blida 72 1er Blida 111

51 2e Boufarik 61 2e Boufarik 3e Larbaa, 23 à 26 3e Labaa, 41 El Affoun El Affroun 4e Mouzaia, 18 4e Bougara 26 à35 Chiffa O. E A , Meftah, Mouzaia, Chebli, Birtouta , Birtouta, Meftah , Bougara, SidiMoussa Sidimoussa . 5e O.E.A, Chiffa, 10 à20 Soumaa, Chebli tous les nouveaux _ de 10 chefs lieux de communes

En analysant ce tableau on remarque qu’il y a des permanences mais aussi de profonds changements : -L’armature urbaine s’est étoffée, avec 6 niveaux au lieu de 4. - On constate un renforcement de Blida qui dépasse de très loin Boufarik. Ceci en raison du développement des services à la population et à l’économie liés à sa promotion au rang de chef lieu de wilaya. Blida a vu également l’installation de directions régionales des différents ministères. - Nous avons un renforcement des centres de la partie orientale avec Meftah, Sidi Moussa et Bougara , contrairement à ceux de la partie centrale et occidentale qui n’ont pas enregistré de modifications notables. Ce renforcement de la partie orientale de notre zone d’étude est lié en premier lieu au développement de l’industrie. En effet c’est l’Est de l’algérois qui a accueilli les installations industrielles les plus importantes. Parallèlement à l’industrialisation ces trois centres ont connu une très forte croissance démographique (25%/an à Sidi Moussa entre 1977 et 1987 ) ce qui a induit une multiplication des commerces et des services à la population. En second lieu, dans cette partie de notre région, il n’existe pas d’agglomérations importantes. Nous avons donc une concentration des services et commerces à Larbaa, Sidi Moussa, Meftah et Bougara, contrairement à la partie centrale, autour de Boufarik, où nous avons un réseau d’agglomérations plus étoffé et qui empêche la concentration sur quelques centres. - Boufarik se maintient au 2e rang, mais l’écart entre elle et Blida se creuse, alors qu’avec Larbaa et El Affroun, il se rétrécit. Ces deux centres sont, au même titre que Boufarik, chefs lieux de daira, et à ce titre, ils reçoivent les mêmes niveaux de services. Le maintien de Boufarik est d’abord du à son acquis en matière de services, ainsi qu’à son poids démographique qui induit un développement de son commerce de détail et les services à la population. L’impact le plus important sur Boufarik est la perte de sa suprématie sur l’encadrement de l’économie agricole. En effet on constate un glissement des services de ce type sur Blida. Sur 58 unités de service à l’agriculture, 8 sont localisés à Blida contre 4 seulement à Boufarik.

Apres la mise en place des structures de développement, a travers notamment l’industrialisation et les différentes réorganisations territoriales qui ont profondément modifié l’organisation de l’espace héritée et ont conduit à de nouvelles structures spatiales, actuellement c’est le fonctionnement même de la capitale qui est au centre des mutations des structures spatiales et de l’organisation régionale. comment toutes actions ont modelé le réseau urbain comment se présente t-il actuellement ?

CHAPITRE III : BOUFARIK dans le réseau urbain métropolitain Comme l’avons montré dans la première partie de ce travail, ce réseau urbain est constitué de 90 agglomérations, largement dominé par Alger avec 1 569 897 habitants et Blida avec 229 335 habitants (inclus les agglomérations de Bouarfa, Ouled-Yaich et Beni-Merad ), le reste du réseau est formé exclusivement de petites villes de moins de 50 000 habitants. Les agglomérations de Ain-Benian, Cheraga, Birkhadem et Baraki qui comptent des populations supérieures à 50 000 habitants sont limitrophes de l’agglomération d’Alger et sont dans sa continuité en terme de cadre bâti. Elles constituent de véritables quartiers de cette dernière.

III-1Le poids démographique de Boufarik dans ce réseau : Au lendemain de l’indépendance, avec 24 100 habitants, Boufarik était la 3e ville de la région algéroise derrière Alger et Blida. En 1998, elle compte 48 517 habitants et elle n’est plus que la 7e de l’aire métropolitaine, derrière Bordj El Kiffan, Birkhadem, Ain-Bénian et Chéraga. Ceci en raison d’une faible croissance démographique.

T12 : Croissance démographique annuelle de la ville de Boufarik de 1966 à 1998 66/77 77/87 87/98 Boufarik 3,04% 2,08% 1,49% W.de Blida 4,4% 3,39% 1,94% Moy nationale 3,2% 3,O8% 2,38% Source RGPH

La lecture de ce tableau indique que depuis 1977, Boufarik voit sa croissance baisser régulièrement, elle est inférieure à la croissance moyenne nationale et celle de la wilaya. Le cas de boufarik est caractéristique des villes de sa catégorie, telles que les agglomérations de kolea, Bordj Menael et Larba etc... A savoir des centres relativement importants, avec plus de 30 000 habitants, anciennement urbanisés avec des fonctions administratives de chef lieu de daira, contrairement aux tous petits centres qui connaissent de fortes croissances.

A l’échelle de l’aire métropolitaine nous avons : - Entre 1966 et 1977, la croissance est générale pour tout le réseau de villes et de villages, notamment ceux à proximité d’Alger et de la partie orientale de la région. - Entre 1977 et 1987 : Les agglomérations relativement importantes(+de 20 000 habitants) connaissent une baisse notable de leur rythme de croissance contrairement aux petits centres (- de 10 000 habitants ) qui enregistrent des taux de croissance très élevés, supérieurs à 10%, particulièrement à l’Est. Comme nous l’avons montré dans la première partie de ce travail, d’une part cette zone a connu une industrialisation importante qui l’a rendu très attractive et d’autre part l’existence de terres privées a facilité la construction de logements. La réorganisation territoriale de 1984, en érigeant un certain nombre de petites agglomérations en chef lieu de commune, leur confère le droit de se doter d’un plan d’urbanisme (PUD et PUP)et de se constituer des réserves foncières ce qui aboutit à un développement de programmes d’habitat comme nous l’avons montré dans la première partie de notre travail ce qui explique le développement de ces petits centres entre 1977 et 1987. - Entre 1987 et 1998 : comme pour le niveau communal, pour les villes, la croissance, au cours de cette période est liée surtout aux problèmes de sécurité ce qui explique les fortes croissances des petits centres dans la périphérie immédiate d’Alger et de Blida et le ralentissement très net de centres plus éloignés notamment en mitidja orientale et sur les piémonts ; comme on le constate à travers la carte n° 12. l’exemple de la ville de Sidi-Moussa qui passe de 25% de croissance annuel entre 1977 et 1987 à une croissance négative de -1,22% entre 1987 et 1998. Cependant ce schéma connaît des exceptions liées à la situation géographique des villes ; Les centres urbains situés dans la proximité immédiate de l’agglomération algéroise ont des taux très élevés quelle que soit leur taille. C’est le cas de AinBenian et Bordj El Bahri, (avec des populations supérieures à 20 000 et des taux de 3,46% et 13,29%) et des petits centres tels que Draria qui atteignent 14,88%. La faible croissance de Boufarik s’explique d’une part par le statut juridique de ces terres qui relèvent exclusivement du secteur public, elle n’a donc pas connu de développement d’habitat du secteur privé, les programmes relèvent du secteur du secteur public qui sont donc planifiés et peu importants. Par contre ses zones limitrophes où les enclaves privées sont importantes enregistrent des croissances très élevées ; comme Benchabane, Graba etc... Cette pression démographique a complètement changé le paysage de l’Algérois et a modifié les hiérarchies urbaines, mais plus que les mutations démographiques, les mutations fonctionnelles des petites agglomérations ont été beaucoup plus profondes.

III 2 : la composition socio-économique : la chute des actifs agricoles Au lendemain de l’indépendance, boufarik, comme toutes les villes de la Mitidja était caractérisée par des fonctions liées à l’agriculture ; celles-ci comptaient une forte proportion d’actifs agricoles parmi leur population active. Au recensement de 1966 Boufarik comptait 22,3% d’actifs agricoles parmi sa population occupée. En effet, toutes les agglomérations de la région, y compris celles classées dans la strate urbaine (urbaines, suburbaines, semi-urbaines ) à l’époque, abritent des actifs du secteur agricole en proportion importante jusqu’à 46% pour El Affroun. Même les 8 agglomérations considérées comme urbaines par le recensement de 1966 ont parfois une part importante de leur population active constituée par des actifs de ce secteur. Mais depuis cette date, cette part ne cesse de diminuer, surtout jusqu’en 1987, pour se stabiliser autour de 10%. De 1966 à 1998, l’agglomération Boufarikoise voit la part ses actifs agricoles passer de 22,3% à 6% du total des actifs. Cette baisse a été nette surtout entre 1966 et 1977 où la part de ces derniers chute à 7%, c’est à dire le tiers. Depuis cette part reste stable, autour de 6%. T 12 : Evolution de la structure de la population occupée de 1966 à 1998 Année Agriculture BTP industrie Autres total 1966 22,3% 1977 439 7% 471 8% 1999 34% 2994 51% 5903 1987 580 6,7% 575 6,4% 1790 21% 5619 65% 8564 1998 507 6,03 392 4,6% 869 10,3 6638 78% 8 406 Source RGPH Cette disparition brusque des actifs agricoles dans les agglomérations s’est fait surtout au profit du secteur tertiaire qui domine largement, notamment dans les centres les plus importants ; alors que les actifs du secteur industriel, après avoir connu une croissance très importante, enregistrent une diminution non seulement de leur part, mais également de leurs effectifs. Les mutations intervenues dans la structure de la population active n’ont pas eu lieu de façon homogène au cours de ces trois décennies. C’est ainsi qu’entre 1966 et 1977 la chute de la part des actifs agricoles a été la plus importante (plus de la moitie ). Cette baisse s’est faite aussi bien au profit du secteur secondaire que du tertiaire. Comme nous l’avons indiqué précédemment, c’est au cours de cette période (au cours des deux premiers plans triennal et quadriennal) qu’ont eu lieu les installations industrielles dans la région et qui a bénéficie du quart des investissements de ce secteur ainsi que des emplois industriels. Entre 1977 et 1987, la diminution de la part des actifs agricoles continu mais de façon moins importante. Le glissement se fait au profit du tertiaire qui représente plus de la moitie des occupés, alors que la part des actifs dans l’industrie commence à baisser. Entre 1987 et 1998 on constate que la part des actifs agricoles reste stable alors que les occupés dans le secteur secondaire voit leur part diminuer nettement pendant que celle du tertiaire continu a augmenter. Cette tertiarisation de la population active est liée d’une part au développement des activités de service à la population ainsi qu’aux services administratifs avec les différents découpages territoriaux de 1974 et 1984 et l’installation des grands équipements tertiaires, universités, hôpitaux etc... dans les grandes villes. A l’échelle de l’aire métropolitaine nous avons comme montre la carte de la répartition des actifs par secteur d’activité (non compris l’administration et l’agriculture) D’une manière générale les services prédominent dans toutes les villes. La distinction se fait sur les autres secteurs. A savoir le commerce, l’industrie et les BTP. Les centres importants, entre 30 000 et 50 000 habitants abritent des actifs en proportion importante aussi bien dans les services que dans le commerce . Mais plus que leur taille c’est la localisation qui semble déterminer les profils urbains avec des spécificités zonales, en dehors du secteur des services qui est présent sur l’ensemble . La répartition de la population active par ville permet d’observer qu’à l’Est de l’agglomération algéroise, les villes a forte population industrielle prédominent alors qu’à l’Ouest, notamment dans la périphérie immédiate de la capitale, elles présentent des profils à dominante commerce. Dans la partie centrale de l’aire métropolitaine, les centres présentent des profils hétérogènes puisqu’on trouve aussi bien, des villes à dominante industrielle, btp que tertiaire. Alger spécialise donc sa périphérie : - Sa périphérie orientale, autour de Rouiba- Reghaia, est à dominante industrielle en raison de la présence d’un nombre important d’unités industrielles avec des zones industrielles ( Zir, sidi-moussa). - La périphérie occidentale a proximité d’Alger est à dominante service dans les zones plus éloignées se sont les BTP et l’artisanat qui dominent. - La périphérie centrale est plus hétérogène car soumise à différentes influences ; notamment celle de Blida pour le secteur tertiaire, des zones industrielles de sidi moussa de Blida- Beni Mered. Cette répartition de la population active par secteur et par zone géographique se retrouve également dans la distribution de l’activité économique. Car la densité de la trame urbaine et des voies de communication multiplie les mouvements pendulaires et dissocie les espaces résidentiels des bassins d’emploi donc la structure de la population ne peut rendre compte à elle seule du contenu économique des villes

II 3 : le poids économique de Boufarik Une analyse des activités économiques des agglomérations urbaines de l’aire métropolitaine a été élaborée à partir des indicateurs suivants : - l’emploi industriel et BTP - le nombre d’unités de services a l’économie (voir annexe ) - commerce de gros et stockage. La carte sur la répartition de ces activités par ville montre une concentration de l’activité économique dans un rayon très proche de l’agglomération algéroise et une spécialisation zonale des villes.

III.3.1. La concentration du tissu économique La carte n°14, établie à partir de la répartition des activités économiques par ville montre une concentration de celles-ci sur quelques pôles, à proximité de l’agglomération algéroise dans un rayon ne dépassant pas 50 kilomètres environ. Ces derniers, au nombre de quatre (4) à savoir : Boufarik, Ain-Benian, Cheraga, Kolea et Rouiba, constituent les pôles économiques dominants dans l’aire métropolitaine (en dehors d’Alger et de Blida ). Ils réunissent à eux seuls 20% des unités de commerce de gros, 14 % des unités de services et 21% de l’emploi industriels de toute notre zone d’étude (non compris Alger et Blida). Ce niveau économique regroupe des villes de tailles différentes avec 50 000 habitants pour Ain- Benian et 25 000 pour Rouiba. La carte montre également qu’aux centres les plus importants qui se caractérisent par diverses fonctions c’est à dire qui abritent plusieurs activités, vont s’opposer des petits centres bien moins équipés et présentant des profils économiques avec une seule fonction qui représente généralement une seule unité économique. Ce profil est le même que celui du pôle dominant dans leur zone. C’est ainsi qu’a l’Est nous avons des petits centres avec un profil exclusivement industriel ; le pôle dominant étant ici la zone industrielle de Rouiba-Reghaia . A l’Ouest : dans la proximité immédiate d’Alger, nous avons des petites agglomérations a dominante tertiaire, et dans la partie occidentale plus éloignée nous avons une mono-fonctionnalite lie aux BTP. Dans la partie centrale de l’aire métropolitaine où se situe Boufarik, les villes présentent des profils plus hétérogènes, on y trouve aussi bien, des villes à dominante industrielle que tertiaire, artisanat ou BTP. Cette espace est en effet soumis à plusieurs influences : d’abord celle de Blida , au sud , avec les petits centres limitrophes où domine le secteur tertiaire comme a Soumaa , Ouled-Yaich , ou industriel comme à Beni- Mered qui abrite la zone industriel de Blida . Au Nord, celle d’Alger et des zones industrielles comme celle de baba -ali, ici les villes présentent des profils industriels comme Birtouta et Ouled Chebel ou commerce de gros et dépôt comme Tessala.

III.3.2.La spécialisation zonale : Tout comme pour la répartition de la population active, celle de l’activité économique indique également des spécialisations par zone avec : - A l’Est des villes à dominante industrielle. - A l’ouest, toujours dans la proximité immédiate d’Alger le secteur tertiaire domine fortement avec des commerces de gros et les services -Dans la partie centrale, les centres associent plusieurs activités. Cette spécialisation zonale aussi bien de la structure de la population active que de l’activité économique est induite par la diffusion d’un type d’activité à partir d’un pôle dominant , celui ci peut être une ville , ici c’est Alger et Blida avec une dominante tertiaire c’est ainsi que même les petits centres dans leur proximité sont à dominante tertiaire à l’exemple de Draria de Ouled Fayet pour Alger Ouled yaich pour Blida, ou une zone d’activité importante comme la ZIR ; dans la proximité immédiate de cette dernière, les villes se présentent toutes avec une dominante industrielle. A l’échelle de l’aire métropolitaine, la comparaison entre la distribution de la structure de la population active et celle des activités économiques indique qu’il n y a pas de dissociation par zone puisque les profils de la structure de la population active correspondent à ceux des contenus économiques des villes, la dissociation se fait entre agglomérations d’une même zone comme on peut le constater à travers la lecture des cartes n°13 et n°14 où la dissociation concerne principalement les agglomérations les plus importantes, qui elles, ont une population active résidente à majorité tertiaire et qui associent plusieurs activités économiques (industries, btp et artisanat ) La concentration de l’activité économique sur quelques villes très proche d’Alger pose la question de sa hiérarchisation.

III-4: Boufarik dans la hiérarchie urbaine métropolitaine L’étude de l’ANAT sur le réseau urbain de l’aire métropolitaine d’Alger, en 1996, a établi une hiérarchie de ce réseau sur la base d’une analyse multi-critéres à partir des indicateurs suivants : -population de l’agglomération -fonction administrative -services à l’économie -services à la population - commerce de gros (stockage et distribution ) et de détail. Une première analyse a d’abord permis de sélectionner des indicateurs discriminants et d’en éliminer certains. ( voir annexe ) Une première classification a permis d’établir une hiérarchie des villes où Blida apparaît très loin devant les centres constituant le deuxième niveau. Cette position de Blida induit un regroupement trop important des autres niveaux ce qui rend très difficile leur distinction. Pour cela une deuxième classification a été faite en excluant Blida. celle ci a aboutit à une hiérarchie urbaine a quatre (4) niveaux ; comme le montre l’organigramme. Dans cette hiérarchie Boufarik apparaît, après Alger et Blida, au 3e niveau avec Cheraga, Rouiba, Boumerdes et Kolea. Ce niveau urbain regroupe des villes de taille différentes 48 000 habitants pour Boufarik et 28 000 pour Boumerdes. Une (1) est chef lieu de wilaya et trois (3) sont chefs lieux de daira Ces villes sont toutes au centre de l’aire métropolitaine et relativement proche d’Alger. A l’intérieur de cet ensemble Boufarik se distingue par deux caractères fondamentaux : Boufarik est un centre urbain autonome pour le RGPH de 1998, parmi les 5 centres cités précédemment, seul Boufarik est urbaine contrairement au 4 autres qui sont définis comme sub-urbain d’Alger ; c’est à dire des zones de prolongement des activités d’Alger. Ain -Benian et Cheraga sont de véritables quartiers d’Alger en terme de continuité du bâti, ils s’intègrent dans l’agglomération d’Alger. Boufarik présente un profil économique diversifie, avec des fonctions industrielles et tertiaires importantes. En effet avec environ 3200 emplois dans le secteur industriel, Boufarik se place derrière la zone industrielle de Rouiba - Reghaia qui totalise 10 000 emplois. son tissu industriel est ancien et dominé par la branche textile et surtout alimentaire. Si l’on exclu Blida et Alger bien sur, Boufarik est le premier centre de service de l’aire métropolitaine. Avec 199 unités de ce secteur elle se place devant les 4 pôles avec lesquels elle partage le niveau économique ; parmi ces unités un nombre important est constitué de sièges d’entreprises. la carte n°14 portant sur les fonctions dominantes des villes dans l’aire métropolitaine indique que l’agglomération boufarikoise associe deux fonctions l’industrie et les services.

Conclusion : L’analyse du réseau urbain de l’aire métropolitaine d’Alger montre une concentration de l’activité économique dans un rayon ne dépassant pas 50km d’Alger, où se concentrent les pôles économiques dominants et les niveaux supérieurs de ce réseau. C’est à l’intérieur de cette zone que l’on peut véritablement parler de réseau métropolitain. Sur les marges orientales, profitant de l’axe Alger- Tizi-ouzou, les villes se présentent sous forme d’une trame dense mais où dominent de tous petits centres plus ou moins dynamiques. Les marges occidentales, en raison de la barrière naturelle que constituent les monts du Chenoua et en l’absence d’un pôle économique important, le réseau urbain, en dehors de cherchell, avec des fonctions spécifiques, s’apparente plus à une armature villageoise qu’à une véritable trame urbaine. De l’aire métropolitaine, telle que nous l’avons définie au début de notre travail, comme englobant les quatre (4) wilayate : Alger, Blida, Tipaza et Boumerdes, il faudrait donc exclure : - La daira de Cherchell à l’extreme Ouest, plutôt montagneuse ,qui annonce le Zaccar . - Les dairate de Thenia et Zemmouri à l’extrémité orientale et qui appartiennent aux premiers contreforts du massif kabyle . La caractéristique essentielle de ce réseau est sa spécialisation par zone induite par la dynamique de la métropole algéroise : - une périphérie orientale, industrielle autour de la ZIR - Une périphérie occidentale tertiaire (commerce de gros et dépôt) - une périphérie centrale hétérogène car soumise à diverses influences. Le rôle des petites villes ne se définit donc plus principalement par rapport à leur espace environnant mais directement aux besoins de la capitale. Actuellement ce réseau présente une logique dans son fonctionnement par la diversité de ses fonctions et par sa complémentarité, il constitue un atout sur lequel peut s’appuyer le développement futur de la région si ses performances ne sont pas entravées par les formes que revêt actuellement une urbanisation non contrôlée car non planifiée à l’échelle métropolitaine.

TROISIEME PARTIE : LA PROBLEMATIQUE D’AMENAGEMENTDANS L’AIRE METROPOLITAINE D’ALGER

Introduction Dans l’aire métropolitaine d’Alger la problématique d’aménagement est conditionnée par la volonté «affichée » de sauvegarder le potentiel agricole et les besoins générés par le développement économique régional en général et la dynamique de la métropole algéroise en particulier. Depuis les années 70 notre zone d’étude a fait l’objet de plusieurs plans et schémas d’aménagement, pourtant celle ci fait encore face aujourd’hui à une croissance anarchique qui mutile toujours un peu plus ses potentialités et dégrade le cadre de vie de ses populations ; ceci en l’absence d’une politique urbaine cohérente en générale et à l’échelle métropolitaine en particulier. Car l’urbanisation accélérée et non organisée à laquelle fait face toute la région, en dehors des diverses atteintes au milieu avec notamment les mutilations successives des terres agricoles, pose le problème de l’organisation du réseau urbain métropolitain sur lequel doit s’appuyer toute politique d’aménagement.

CHAPITRE I : LA MISE EN PLACE DE LA POLITIQUE D’AMENAGEMENT C’est au début des années 80 que la politique d’aménagement du territoire va se mettre progressivement en place à travers notamment, la loi sur l’aménagement du territoire, le lancement du SNAT etc. ...

I.1: La loi sur l’aménagement du territoire : Elle constitue l’aboutissement de plusieurs années de tâtonnements et de réglementations diverses en matière d’aménagement du territoire et de protection de l’environnement et un cadre de référence à tous les niveaux pour l’entreprise des actions de développement. Elle vise : - La mise en valeur rationnelle et optimale du territoire national. - Le développement des régions intérieures et des régions spécifiques (zones montagneuses et zones frontalières ) - L’organisation et la maîtrise des grands centres urbains, «l’aménagement du territoire doit maîtriser le processus d’accroissement des grands centres urbains notamment dans le Nord par la prohibition de l’extension sur les terres agricoles riches. » la loi sur l’aménagement défini également les objectifs du SNAT et du SRAT .

I.2 : Le rôle des collectivités locales : En 1981, le remaniement des codes de wilaya (de 1969 ) et de communes (de 1967), s’est traduit par l’obligation faite à ces collectivités, d’établir leur plan d’aménagement, mais, sans pour autant appréhender le contenu et les objectifs fixés au plan d’aménagement de la wilaya (PAW) et de la commune (PAC). En 1990, les nouveaux codes de wilaya et de communes sont adoptées. Ils attribuent de nouvelles prérogatives aux collectivités locales en matière d’aménagement. En ce qui concerne la wilaya, ce nouveau code stipule que «l’APW adopte le plan de wilaya. Elle définit le plan d’aménagement du territoire de la wilaya et contrôle son application. » Il souligne également la participation de la wilaya aux procédures de mise en oeuvre d’opérations d’aménagement de portée régional ou national. Pour le code communal ; en matière d’aménagement, le rôle de la commune est plus restreint. Il se limite à veiller à l’application des lois en vigueur notamment en matière d’urbanisme : « La commune s’assure du respect des affectations des sols et des règles de leurs utilisations et veille au contrôle permanent de la conformité des opérations de construction dans les conditions fixées par les lois et réglementations en vigueur. » L’innovation la plus importante réside dans l’élaboration d’instruments opérationnels dans le but de garantir la cohérence de la politique nationale d’aménagement du territoire à travers le schéma national d’aménagement du territoire ( SNAT) et ses répercutions au niveau régional par le biais du schéma régional d’aménagement du territoire (SRAT), le plan d’aménagement de la wilaya et enfin au niveau local le PDAU I.3 : les instruments d’aménagement Le SNAT : La loi sur l’aménagement du territoire, dans son article 26 stipule que : « le SNAT traduit les options et choix arrêtes en matière d’aménagement et d’organisation de l’espace national à long terme et constitue le cadre de référence pour la répartition et la localisation des actions de développement. » Il constitue avec les perspectives de développement économique et social, les bases à partir desquelles sont élaborées, dans leur dimension économique et spatiale, les plans nationaux de développement dont le bilan d’exécution doit comporter le bilan de mise en oeuvre du SNAT. De ce fait ce dernier ne peut être considéré comme un instrument de programmation des actions, mais comme un cadre spatial et temporel (long terme ) dans lequel sont envisagées la concertation intersectorielle et la coordination inter-régionale des actions de développement.

Le SRAT : La même loi le défini comme un instrument de précision des choix et actions du SNAT à l’échelle régionale. A ce titre, il démultiplie et adopte les actions contenues dans le SNAT dans le but d’enrayer les déséquilibres et de favoriser le développement inter-régional. Initié à partir de 1988, le SRAT tente donc de définir des entités régionales délimitées selon leur cohérence socio-économique dans lequel il va inscrire ses actions.

I.4 L’armature urbaine à travers les différents instruments d’aménagement : En terme d’armature urbaine, c’est l’objet de cette partie de notre travail chacun de ces instruments doit se préoccuper d’un palier spécifique de cette armature tout en tenant compte dans ses propositions des orientations que fixe le palier précédent Le SNAT : Pour le niveau national, l’urbanisation doit se faire en complémentarité avec le monde rural. « car la résolution des problèmes de croissance urbaine désordonnée réside d’abord dans l’amélioration des conditions de vie des ruraux. » Pour cela l’armature urbaine telle que projetée pour l’an 2000 devait avoir pour buts : - La maitrise de la croissance des grandes villes surtout dans le Nord. -Le développement du réseau urbain des hauts plateaux et du sud. -Le développement des petites et moyennes villes. Actuellement, l’armature urbaine algérienne, au recensement de 1998,comme nous l’avons analyser dans le premier chapitre est caractérisée en effet par : - une très forte baisse de la croissance des grandes métropoles. - une poussée urbaine sur les hauts plateaux et le sud. - Une place prépondérante des petites et moyennes villes au sein du réseau urbain. Peut-on dire pour autant que tous les objectifs du SNAT soient réalisés ?

Le SRAT : En tant qu’instrument de précision et de démultiplication des orientations du SNAT au niveau des régions (sous-ensembles fonctionnellement spécialisent et structurés par une métropole ). Le SRAT, au niveau de l’armature urbaine traite des agglomérations qui structurent et encadrent le fonctionnement régional soit les métropoles régionales et leurs relais intra-régionaux. Ses préoccupations en ce qui concerne les fonctions urbaines, portent sur les services aux activités et les grands éléments des structures d’activités motrices ou infrastructures d’appui que doivent se partager la métropole régionale et ses relais.

Le PAW : Pour l’armature urbaine des wilayates, on passe au niveau local pour lequel les fonctions urbaines changent de dimension de référence spatiale car elles donnent la prééminence aux services à la population, en complément des fonctions de gestion et d’organisation assurées par le chef lieu de wilaya.

Dans la pratique, la cohérence de ces instruments n’est pas respectée. Les effets de retour entre les différents niveaux territoriaux n’ont pas lieu puisque des PAW sont réalisés avant les SRAT de leur propre région. En terme d’armature urbaine les instruments actuels amènent plusieurs remarques quant au rôle des villes : - L’armature urbaine est considérée comme un secteur de planification au même titre que le redéploiement industriel, la mise en valeur agricole etc... Dans cette approche sectorielle, le moyen de maîtriser le développement urbain se pose en terme de «rééquilibrage » où l’on procède à un jeu de redistribution des populations et des activités entre grandes villes, villes moyennes et petites villes. - Si pour accomplir ses fonctions le réseau urbain a besoin d’être hiérarchisé, celle-ci doit transcender la hiérarchie administrative et doit dépasser les schématisations abusives qui tendent à mettre toutes les activités urbaines sur le même plan et à vouloir les hiérarchiser en terme de zone d’influence, selon le même moule et des niveaux territoriaux identiques et régulièrement emboîtés du palier local, au régional et national en niant les particularités locales. -Au niveau des SRAT ; la non-reconnaissance de l’entité régionale induit plusieurs confusions dans les concepts même de métropole régionale qui est assimilée au chef lieu de wilaya, or, tous les chefs lieu de wilaya ne sont pas en mesure de jouer ce rôle c’est à dire d’animer et d’encadrer une région. les zone d’influence des villes qui se confondent avec les circonscriptions administratives.

CHAPITRE II : L’aire métropolitaine dans les instruments d’aménagement. Pour le SRAT qui nous concerne, à savoir celui de la région Nord centre (1) et particulièrement la première couronne (Alger et les wilayates de Blida, Tipaza Boumerdes ), les orientations pour le réseau urbain sont déterminées par la spécificité de cette zone à savoir : -La présence de la capitale. - La forte croissance démographique. -Le rythme d’urbanisation accéléré. - Un environnement a très forte potentialité agricole. Les villes auront donc a répondre aux besoins de leur population en matière d’habitat, d’équipements et d’emploi tout en minimisant l’empiétement sur les terres agricoles. Dans cette perspective plusieurs actions sont à menées : - Freiner la croissance de toutes les agglomérations situées sur les terres agricoles. -Orienter la croissance, limitée au seul croît naturel vers les agglomérations du piémont et du sahel. - Limiter la création d’emploi dans cet espace, aux seules activités nécessaires au fonctionnement de la capitale. Les PAW des wilayates de Blida, Tipaza et Boumerdes doivent traduire toutes ces orientations à leur niveau. est ce le cas et comment ? C’est à ces questions que nous allons essayer de répondre à travers le PAW de Blida .

1) Le SRAT région Nord centre comprend les wilayate de : Alger- Blida- Boumerdes- Tipaza- Tizi ouzou- Bejaia- Bouira- Medea- Ain defla- Chlef.

II.1 le réseau urbain de la wilaya de Blida dans le PAW : Dans la wilaya de Blida, la marge de manœuvre quant à une politique urbaine est assez étroite, entre les sollicitations dont fait l’objet la wilaya en matière d’habitat, d’équipements et d’activités d’une part, et la volonté de limiter les pertes des terres agricoles d’autre part. Pour juguler la croissance urbaine le plan d’aménagement de la wilaya propose deux modèles de développement urbain. Le principe commun pour les deux variantes est la distinction entre l’urbanisation de la plaine et celle des piémonts : - les terres situées en plaine seront réservées aux activités dites de «pointe » et aux équipements lourds. - Les piémonts accueilleront les programmes d’habitat. Les différences entre ces mêmes variantes résident dans les rôles et les fonctions qu’auront à assumer les villes de ce réseau urbain futur. La 1ere variante tend vers une spécialisation des espaces et la 2ieme vers leur complémentarité.

La variante 1 propose comme le montre la n°15 et 16 - De maintenir les pôles d’urbanisation actuels à savoir : Blida -Boufarik pour la zone centre. Meftah - Sidi-Moussa - Larbaa pour la zone Est El-Affroun - Mouzaia pour la zone Ouest. - De maintenir les aires d’influence de ces pôles en y encourageant le développement de tout un ensemble d’agglomérations sur les piémonts et dont la fonction principale est de limiter les flux migratoires vers ces pôles. - d’encourager au niveau des agglomérations d’appui et des pôles d’urbanisation les activités liées aux secteurs secondaire et tertiaire.

La variante 2 subdivise le territoire de la wilaya en trois sous -espaces selon des fonctions complémentaires : - « l’espace dynamique » matérialisé par les axes de transport, contiendra les principales agglomérations qui auront a assumer des fonctions mixtes liées aux activités des secteurs secondaire et tertiaire. - L’espace de plaine situé de part et d’autre des principaux couloirs d’urbanisation, sera réservé à l’activité agricole intensive. -l’espace des piémonts sera comme dans le cas de la première variante orienté vers l’agriculture extensive. Cette variante propose également le maintien des mêmes pôles d’urbanisation et leur relais par une série d’agglomération d’appui.

II 2 Le fonctionnement de ce réseau urbain

Schéma d’organisation de l’armature urbaine proposée par le PAW de Blida

Zone Ouest Zone centre Zone Est

ElAffroun - Mouzaia Blida -Boufarik Larbaa -Sidi Moussa

O. E.A - Chiffa O.Yaich -Bouinan Soumaa -O Chebel

O.Djer - Ain Romana Ben Chabane -Birtouta Djebara- Souhane

Beni Mered Tessala - Chebli Hammam-melouane

Série d’agglomérations secondaires

Le réseau ainsi proposé, pour toute la wilaya de Blida, est constitué de quatre niveaux urbains hiérarchises, La hiérarchie des équipements étant calquée sur celle des villes. Les villes au sommet abriteront les équipements et services des plus rares aux plus courants et les centres à la base qui abriteront les services de proximité. Ce réseau s’articule autour de huit (8) agglomérations principales : - deux (2) pour encadrer la partie centrale se sont les villes de Blida et Boufarik. -Quatre (4) pour la partie orientale : Larbaa - Sidi Moussa -Meftah - Bougara . Deux pour la partie occidentale : Mouzaia - El Affroun . Celles- ci sont relayées par six (6) agglomérations qui constituent le deuxième niveau de la hiérarchie. Le troisième niveau est constitué par quinze (15) agglomérations «d’appui de 1er ordre » qui sont les chefs lieux de communes. Le dernier niveau (a la base ) est formé de toutes les agglomérations secondaires. Chacune de ces agglomérations quel que soit son niveau est classée selon un rythme de croissance future en fonction de sa situation par rapport à l’environnement agricole. C’est ainsi que toutes les agglomérations de la mitidja centrale sont appelées à connaître un ralentissement de leur urbanisation en raison de leur situation dans ou à proximité d’un périmètre de mise en valeur. Contrairement aux agglomérations des piémonts qui vont connaître une accélération de leur développement. Le report de la croissance urbaine sur les piémonts est très ancien, le POG (1975) prévoyait déjà l’urbanisation du piémont en y développant quatre «groupements urbains » (Hadjout-Tipaza, Blida, L’Arba-Bougara, Bordj-Ménael- Issers) destinés à drainer les flux d’immigrants vers Alger. Le PUD (1980) proposait dans l’une de ses variantes, l’urbanisation le long du piémont, de Hadjout à Boudouaou, totalement ou partiellement ou une urbanisation en pôles, autour de cinq sites du piémont. Or, ceci n’a pas endiguer la croissance urbaine, puisque l’extension du cadre bâti se fait toujours essentiellement sur les zones de fortes potentialités agricoles, comme on peut le constater à travers les cartes 17 et 18. La Mitidja et le sahel accueillent 77% du cadre bâti de l’aire métropolitaine, avec 30% pour la seule Mitidja et 24% pour les retombées sud du Sahel et seulement 7,5% pour les piémonts. La diminution de la SAU pour la seule Wilaya de Blida a été évalue par l’ANAT à 10% entre 1984 et 1996.

II 3 : Boufarik dans l’aménagement de l’aire métropolitaine : la problématique d’aménagement de la ville de Boufarik est déterminée par sa situation : - Dans un contexte agricole riche sur lequel elle ne doit pas empiéter en terme d’extension. - Entre deux pôles urbains très importants Alger et Blida, dans une zone de passage et traversée par des voies de communication d’importance nationale et régionale qui font que Boufarik a un rôle déterminant dans le développement futur de sa région. Boufarik, ainsi que toute la mitidja centrale fait partie d’un périmètre de mise en valeur agricole. A ce titre, elle va connaître une intensification des activités liées à ce secteur (encadrement, gestion etc...). Mais il est prévu également le maintien et le renforcement des pôles industriels de cette même zone de la plaine avec les pôles de Blida - Boufarik et Birtouta, selon les orientations du SRAT en ce qui concerne la première couronne de la région Nord-centre, c’est a dire l’aire métropolitaine. le PAW prévoit, quant a lui, en même temps le ralentissement du développement des agglomérations de la mitidja centrale, et le report de leur surplus démographique sur les piémonts. Dans le cadre de l’armature urbaine future proposée par le PAW , comme le montre l’organigramme , notre ville est appelé à devenir un pôle d’urbanisation de premier ordre , au même titre que Blida , Larbaa, Meftah , Sidi Moussa, El Affroun et Mouzaia.

Armature urbaine pour la zone centre

Blida Boufarik

O.Yaich -Soumaa Bouinan -O.Chebel

Beni-Tamou Guerrouaou Birtouta -Ben Chabane Chrea - Beni Mered Tessala-Chebli

Elle rayonnera sur toute la partie Nord de la mitidja centrale à savoir les communes de Chebli, Bouinan,Birtouta, Ouled-Chebel ,Tessala et Benkhelil . Les équipements de desserte à la population et le renforcement de son pôle industriel va induire inéluctablement une extension de la ville qui se fera sur des terres agricoles ce qui va rendre caduc la protection de ces dernières Le PDAU de Boufarik élaboré en 1994, ne tient pas compte de cette dimension régionale de la ville dans ses prévisions. même si dans son préambule, il est fait référence aux orientations du SRAT et du PAW de Blida notamment en ce qui concerne la protection des terres agricoles. Cet instrument établi ses prévisions sur la croissance démographique de la seule population communale à l’horizon 2014. Il évalue les besoins fonciers pour l’habitat et les équipements nécessaires à cette population de l’ordre 127,78 ha. Pour cela, il prévoit une zone d’extension au Nord Ouest de la ville de Boufarik pour la localisation d’un habitat de type dense. Il prévoit également des opérations de rénovation, de réhabilitation et de densification au centre ville pour les équipements. Le PDAU de Boufarik , souligne qu’au-delà de l’horizon 2014, toutes les agglomérations de la commune seront saturées et que la croissance devra être reportée sur l’extérieur de la commune. Or les cadres de mise en œuvre de ces orientations ne sont pas mis en place et cette croissance future risque de se faire dans la commune et donc sur les terres agricoles.

Conclusion : Les tendances à l’étalement des agglomérations sont donc appelées à se poursuivre puisque le PDAU, le seul instrument réglementaire en matière d’urbanisme, dans ces propositions se contente souvent de reporter l’extension des agglomérations principales vers les agglomérations secondaires ou leur périphérie même lorsque les possibilités de densifications existent. Quand il apporte des solutions appropriées, elles restent de portée locale, alors qu’elles devraient s’inscrire dans une problématique globale de l’aire métropolitaine donc d’un instrument à sa mesure capable de traduire les solidarités de cet espace particulier et d’en assurer les politiques de mises en œuvre. Cependant, quelles que soient les mesures prises pour notre région, son aménagement reste tributaire d’une politique nationale d’aménagement du territoire, en raison de la dimension nationale de la ville d’Alger. De plus, actuellement le passage à une économie de marché va multiplier les acteurs sur l’espace et rendre cette région encore plus attractive pour les investisseurs et accentuer par la même les engorgements qu’elle connaît aujourd’hui.

Conclusion générale : De 1966 à 1998, la part de la population urbaine algérienne dans la population totale passe de 31,4% à 58,30%. L’Algérie est désormais un pays à majorité urbaine. Cette urbanisation accélérée s’est effectué dans des périodes de profondes transformations économiques et sociales. La planification sectorielle d’une part qui favorise la création d’emplois industriels et tertiaires, les promotions administratives d’un grand nombre d’agglomérations d’autre part, qui s’accompagnent d’un programme d’équipements ont aboutit à une refonte radicale du réseau urbain tant dans sa structure que dans sa répartition spatiale. L’Algérie est passé d’un pays de grandes villes à un pays de petites villes. Ces dernières abritent prés de la moitié de la population urbaine. De nouvelles tendances se dessinent avec notamment la baisse de la croissance démographique et du rythme d’urbanisation, ce qui laisse prévoir que l’urbanisation par glissement de la campagne vers la ville, sera vraisemblablement limitée à l’avenir. Cependant, de par la structure démographique du pays (population jeune) la croissance urbaine restera encore relativement soutenue du fait même de la propre croissance des villes. L’autre changement fort dans le mouvement d’urbanisation réside dans la forte croissance des villes du sud et des hauts plateaux. Ce ne sont plus les grandes villes du littoral qui attirent les populations. Cependant la faible croissance démographique de ces dernières, (inférieure à la croissance naturelle), ne signifie pas pour autant une diminution de leur attraction mais un report de celle-ci sur leur périphérie, en raison de leur incapacité à faire face à leur propre dynamisme. En effet dans les zones périphériques des grandes métropoles, les croissances démographiques sont spectaculaires. Ce report se fait sous forme d’une urbanisation anarchique et non contrôlée qui désorganise ces dernières et diminue leurs potentialités. L’exemple de la région d’Alger est le plus illustratif de cette situation. La mise en place de la politique de développement dans notre région à induit vers celle-ci d’important flux migratoires et a complètement modifié l’organisation de l’espace hérité de la colonisation à travers notamment une urbanisation intense qui a fait passer les petits villages à de véritables centres urbains. Ces derniers ont, dans un premier temps, servi de filtres aux migrations vers Alger et ensuite de réceptacles aux activités qu’elle ne pouvait plus recevoir. En effet saturé au niveau de son cadre urbain, Alger rejette sur sa périphérie, une partie de sa croissance, tant démographique qu’économique, sous forme d’un semi de petites agglomérations, et d’un étalement des centres importants au détriment de l’agriculture mitidjienne et du cadre de vie de ses populations. Cette situation est le résultat de l’inefficacité de la politique d’aménagement du territoire en générale et urbaine en particulier mise en place depuis plus de deux décennies. Jusqu’à présent la politique urbaine se confond avec la politique du logement avec une volonté de freiner la croissance des grandes villes et de protéger les terres agricoles. Cependant, malgré la stabilisation des mouvements migratoires depuis le début des années 80, l’algérois fait toujours face à la complexité de sa propre croissance. La question du logement se pose toujours avec autant d’acuité et les effets pervers de l’urbanisation sur l’environnement sont de plus en plus graves. les instruments d’aménagement dans leur conception actuelle n’arrivent pas à inverser les dynamiques en cours. L’aménagement de l’aire métropolitaine doit s’inscrire dans une stratégie globale et cohérente d’aménagement de l’Agglomération algéroise. Dans la mesure où c’est cette dernière qui est à la base de tout le fonctionnement et dysfonctionnement de toute cette région. Cet aménagement concerté est tributaire de la mise en place d’un instrument à l’échelle de cette aire métropolitaine, pour intégrer toutes les solidarités fonctionnelles et de sauvegarder toutes les potentialités. Cet instrument devra également mettre en place les politiques de mise en œuvre des orientations d’aménagement. Actuellement, avec le nouveau cadre politique et économique du pays et des nouvelles formes de missions que se fixe l’état, il est impératif de définir une nouvelle politique d’aménagement qui tienne compte des nouvelles réalités nationales tant économiques que spatiales. Un projet de loi sur l’aménagement et le développement durable est élaboré actuellement et qui traduit le souci d’un développement économique en charge de l’environnement et du cadre de vie des populations.

Références bibliographique.

Barrére. P. et Cassou-Mouna. M. Les villes françaises. Masson. Paris 1980. Begun. H. L’organisation de l’espace au Maroc. Académie royale des sciences D’outre-mer. Bruxelles. 1974. Bendjelid. A. L’organisation urbaine des bassins intérieurs oranais : Formation et Fonctionnement d’un réseau urbain dans un pays à économie planifiée. Thèse de doctorat d’état. Université de paris. 1989. Cherrad. S E. Du petit bourg à la petite ville dynamique : Cas de Taher. In Colloque International « Petites villes et developpement local dans le Monde Arabe » Tours 1994 Chombart de Lawe. PH. Des hommes et des villes. Paris. 1963. Cote. M. L’Algérie ou l’espace retourné. Flammarion. Paris 1988. Cote. M. L’Algérie. Masson. Paris 1996. Cote. M. La petite ville et sa place dans le développement algérien. In cahiers de L’URBAMA. N° 16. 1986. El Ghazali. A. L’approche du concept de l’urbain. Le cas du Maroc. In cahiers de L’URBAMA. N°16. 1986. Gaidon-Arvicus. A. L’industrialisation et organisation spatiale dans l’algérois. leurs Incidences en Mitidja orientale. In cahiers de l’aménagement de L’espace. OPU 198O. Geronimi-Gaidon. A. Croissance des grandes villes et péri-urbanisation en Algérie. In colloque international sur la gestion des grandes villes. 1988. Geronimi-Gaiidon. Rôle et place des petites villes dans la dynamique du système Urbain algérien. In Cahier de l’URBAMA N°16. 1986. Gourmala-Brahimi. F. L’habitat spontané du milieu rural en Algérie et rapport au plan d’urbanisme. Thèse de magister EPAU 1990. Mutin. G. La Mitidja : Décolonisation et espace géographique. OPU 1977 Prenant. A ; Centralisation de la décision à Alger, décentralisation de l’exécution en Algérie ; la mutation des fonctions capitales d’Alger. In cahiers géographiques de l’ouest . 1978 Tikera. K. Naissance et développement d’une ville moyenne en Mauritanie. Cas de Nouadhibou. Mémoire de DEA en géographie. Université de Lyon II. Troin. J.F. Petites villes et villes moyennes au Maroc : Hypothèses et réalités. In Cahiers de l’URBAMA n°16. 1986.

Etudes et publications : - Schéma national d’aménagement du territoire . ANAT 1983 - Schéma régional d’aménagement du territoire . Région centre. ANAT 1986 - Plan d’aménagement de la wilaya de Blida. ANAT 1991 - PDAU de Boufarik URBAB 1994 - Schéma d’organisation de l’armature urbaine de la région métropolitaine d’Alger ANAT 1997 - Organisation et maîtrise de l’urbanisation dans l’aire métropolitaine d’Alger. ANAT 1998. Documents statistiques : -Recensement général de la population et de l’habitat. 1966- 1977- 1987- 1998. - Armature urbaine en Algérie – RGPH 1977-1987-1998. - Maîtrise et organisation de l’urbanisation dans l’aire métropolitaine d’Alger

Textes législatifs : - Loi n°87-03 relative à l’aménagement du territoire- J.O.R.A. du 28/01/ 1987 - Loi n° 90-29 relative à l’aménagement et l’urbanisme- J.O.R.A. du 2/12/1990. - Législation nouvelle relative à l’organisation de l’administration locale ( commune- wilaya ) avril 1990.

Liste des abréviations : ACL :Agglomération chef lieu AS : Agglomération secondaire. ANAT : Agence nationale pour l’aménagement du territoire. APC : Assemblée populaire de wilaya. ISMME : Industrie sidérurgique métallurgique mécanique et électrique PAC : Plan d’aménagement communal. PAW : Plan d’aménagement de wilaya. PDAU : Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme. PUD : Plan d’urbanisme directeur. PUP : Plan d’urbanisme provisoire. RGPH : recensement général de la population et de l’habitat. RN : Route nationale. SAU : Surface agricole utile. SNAT : Schéma national d’aménagement du territoire. SRAT : Schéma régional d’aménagement du territoire. ZHUN : Zone d’habitat urbaine nouvelle. ZIR : Zone industrielle de Rouiba-Reghaia.

Annexes

Annexe 2 Taux de croissance démographique annuel des agglomérations urbaines dans l’aire métropolitaine d’Alger 1966-1998

Agglomérations 1966-1977 1977- 1987 1987- 1998

Alger* 3,38% 1,07% 1,11% Bordj El Kiffan* 8,25% 2, 71 4,32% Ain Benian* 4,66% 1,76% 3,46% Reghaia ** 16,56% 5,84% 2,72% Staoueli * 5,26% 3,55% 3,50% Bordj El Bahri 13,29% Cheraga* 4,64% 4,24% 2,97% Dar El Beida * 8,03% 3,90 6,52% Rouiba * 5,37% 2,16% 3,63% Sidi Moussa** 5,21% 25,99% -1,33% Ain Taya* 4,64% 4,59% 0,33% Birtouta** 4,30% 5,80% 8,27% Douera* 1,66% 4,96% 4,22% Zeralda * 4,41% 3,84% 3,23% El Achour*** 4,72% 7,44% Draria* 6,56% 8,14% 14,83% Hai Djaafri*** 10,28% Diar El Gharb Haraoua Ben Choubane*** Hai Djaafri 10,28% Vsa Zeralda Ouled Fayet Sidi Boukhris(Kra

Saoula* 3,43% Belhadj Merdja

Blida * 4,75% 1,59% 2,24% Boufarik* 3,04% 2,08% 1,44% Larba ** 4,04% 3,83% 1,93% Bougara** 0,95% 7,10% 1,24% Meftah ** 8,89% 3,38% 1,70% El Affroun* 3,49% 4,12% 0,99% Mouzaia ** 4,07% 5,06% 2,68% Beni Tamou *** 4,02% 6,73% 9,46% Bouinan *** 5,39% 12,18% 2,79% Oued El Alleug*** 7,28% Benchabane *** 6,66% 13,08% 4,40% Guerrouaou *** 4,87% 4,98% 2,52% Soumaa *** 3,19% 6,18% 4,30% Chiffa *** 3,96% 4,24% 2,01% Bouarfa Oued Karrouche Graba-Bahli Ouled Slama Halouiya

Boumerdes** 25,34% 6,99% 5,94% Boudouaou* 5,44% 4,80% 4,89% Bordj Menael* 3,25% 3,29% 1,87% Khemis El Khechna*** 2,97% 6,31% 3,23% Dellys* 1,59% 2,91% 1,70% Ouled Moussa *** 4,08% 3,83% 5,55% Thenia** 2,16% 2,97% 0,75% Isser** 3,13% 3,33% 2,20% Haouch Mekhfi*** 5,24% Larbatache *** 8,93% 5,35% 3,09% Benmerzouga OuledHeddadj*** 2,94% Zemmouri *** 2,97% 4,20% 3,44% Hamadi Chabeut Ahmeur*** 2,46% 5,28% 1,85% Boudouaou El Bahri Naciria*** 3,25% 2,84% 1,87% El Kharouba Baghlia Corso

Tipaza *** 1,74% 4,29% 4,37% Kolea* 2,34% 3,31% 1,57% Hadjout* 1,42% 4,28% 2,02%

Bou Ismail* 2,31% 3,80% 1,85% Cherchell* 1,92% 2,44% 2,20% Fouka** 4,10% 4,23% 0,62% Douaouda** 5,44% 4,80% 3,10% Ali Amari Ahmer El Ain*** 3,47% 3,9% 1,79% Bourkika*** 3,45% 3,56% 3,11% Attatba *** 4,14% 3,43% 4,41% Gouraya *** 1,64% 7,24% 4,42% Chaiba *** 3,88% 6,35% 4,30% Menaceur Sidi Ghiles*** 4,86% 1,55% 2,51% Merad Hkemisti*** 4,23% 2,16% 4,17% Bou Haroun Ain Tagourait Damous

* Urbaine en 1966 ** Urbaine en 1977 ***Urbaine en 1987

Annexe 1

Croissance urbaine et croissance démographique par wilaya 1987-1998 Wilaya Croissance Croissance Urbaine Démographique Tamanraset 10,63% 3,2% Jijel 7,03% 1,78% Tissemsilt 6,91% 1,35% Ouargla 6,16% 4,17% Tizi-ouzou 5,84% 1,54% Tindouf 5,83% 4,64% Djelfa 5,68% 4,44% Khenchela 5,34% 2,63% M’sila 5,26% 2,64% Mila 5% 2,54% El-Oued 4,95% 2,68% Médea 4,92% 1,89% Tiaret 4,92% 2,13% Ain Defla 4,82% 1,89% Boumerdes 4,78% 2,18% Relizane 4,78% 1,51% ElTarf 4,52% 2,27% Oum-El6bouaghi 4,50% 2,31% Saida 4,50% 1,57% Setif 4,45% 2,49% Bordj-Bou Arreridj 4,45% 2,47% Mascara 4,43% 1,62% Djanet 4,16% Bouira 4,02% 1,63% Skikda 3,95% 2,14% Chlef 3,94% 2,09% Sidi-Bel-Abbes 3,87% 1,50% Bejaia 3,78% 1,84% Tipaza 3,76% 2,41% Guelma 3,73% 1,80% Laghouat 3,73% 3,71% Batna 3,53% 2,26% El-Bayad 3,47% 0,88% Tlemcen 3,32% 1,50% Tebessa 3,19% 2,69% Naama 3,09% 1,03% Biskra 3,07% 2,69% Blida 3,07% 1,94% Souk-Ahras 3,03% 1,98% Adrar 3% 3,32% Ghardaia 2,83% 3,04% Mostaganem 2,52% 2,03% Oran 2,39% 2,49% Ain-Temouchent 2,08% 1,60% Constantine 2,04% 1,83% Annaba 2,02% 1,85% Bechar 1,63% 1,80% Alger 1,57% 1,70% Total 3,15% 2,8%