La Franc-Maçonnerie : Ses Diferents Visages
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LA FRANC-MAÇONNERIE : SES DIFERENTS VISAGES Roger Luc Mary LA FRANC- MAÇONNERIE : SES DIFFERENTS VISAGES EDITIONS DE VECCHI S.A. 20, rue de la Trémoille 75008 PARIS Du même auteur aux éditions De Vecchi : Réussir grâce à la concentration Hypnose : vérités et secrets dévoilés Les Nouvelles Voies du spiritisme La Franc-Maçonnerie : mythe et réalité Chez d'autres éditeurs : Survol de l'impossible, éd. France Europe Presse, 1978 La Psycho-mutation, éd. Du Rocher, 1980 Les Germes de la connaissance, La Marge, 1980 Que reste-t-il des Templiers ? éd. Le Monde inconnu, 1985 L'Homme conjuré ou l'Axe vertical, éd. Partage, 1990 L'Initiation, éd. Trédaniel, 1992. A paraître prochainement : L'Esprit des roseaux L'Echo du silence © 1992 Editions De Vecchi S.A. - Paris Imprimé en Italie La loi du 11 mars 19 5 7 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l' article 41, d' une part, que les «copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utili- sation collective» et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, «toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite» (alinéa 1 de l' article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contre- façon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal. A.L.G.D.G.A.D.L'.U. AVANT-PROPOS Cet ouvrage est une suite complémentaire à La Franc-Maçonnerie : mythe et réalité (même éditeur), qui souleva un certain remous dans un microcosme maçonnique, lequel, fort heureusement, n'est pas l'ensemble du Corps Ma- çonnique : celui-ci accepta fort bien mon ouvrage qui, dès sa parution, eut le privilège de faire l'objet d'un nouveau tirage. Ce second livre sur la Franc-Maçonnerie, tout comme le premier et ceux qui suivront dans cette collection, obéissent à ce que le Grand Maître de la Gran- de Loge de France, Michel Barat, a fort bien défini dans sa préface au re- marquable ouvrage d'Alain Pozarnik (Mystères et actions du rituel d'ouver- ture en loge maçonnique, Dervy-Livres, 1991). « ... le lecteur initié a [...] l'impression que son expérience, sa recherche per- sonnelle a été transformée ou pire encore déformée par l'écrit. Pourtant, ce même lecteur attend peut-être paradoxalement qu'un auteur puisse faire apercevoir aux hommes de bonne volonté restés au seuil du Temple combien est belle la démarche maçonnique. La contradiction peut sembler insurmon- table : on se tait et cette initiation cesse de rayonner. » C'est ce rayonnement qui, je crois, amène mon éditeur, et ma directrice litté- raire, Caroline R., à ouvrir une « Collection Maçonnique » afin d'apporter, tant que faire se peut, davantage de lumière sur l'ensemble de la Franc-Ma- çonnerie qui n'est pas « secrète » mais seulement discrète. Elle a pour but de transmettre l'Amour, et toutes les valeurs essentielles dont notre société se trouve dépourvue, mais au sein de laquelle des hommes et des femmes ne cessent d'espérer. A l'instar de mon dernier ouvrage, celui-ci s'adresse aussi bien au « profa- ne » qu'à mes « Frères Trois Points », toutes obédiences confondues, et no- tamment à ceux du Rite Ecossais Rectifié auquel j'ai consacré une grande partie de mon étude : journalistique, maçonnique, individuelle. Cela dit, qu'il me soit permis de réitérer l'essentiel : Toute expression, écrite ou verbale, la meilleure fût-elle, n'est jamais qu'une corruption de la Vérité Absolue : viser la perfection est une chose, l'attein- dre en est une autre. Je ne saurais évidemment échapper à cette règle. Fac-similé de la plus ancienne gravure connue d'un Franc-Maçon en tenue, 1735. (N.N. Mss. Joly de Fleury n ° 184). (Saisie lors d'une perquisition à la Loge à l'enseigne de la ville de Tonnerre, sous Louis XV, en 1736) I Le visage de la Franc-Maçonnerie laïque Naissance de la première Obédience française : le Grand Orient de France Dans un ouvrage de 1929, intitulé Manuel de la Franc-Maçonnerie françai- se, son auteur, Georges Martin, agrégé d'histoire et docteur ès lettres, nous avertit que l'expression « Ordre Maçonnique », désigne spécifiquement le Grand Orient de France (GODF). La restriction s'avère aujourd'hui incom- patible avec l'ensemble du Corps Maçonnique dont l'ossature, il est vrai, de- meure celle du GODF duquel naquirent les Obédiences actuelles. Cette Obédience eut une mouvance évolutive qui se situe entre les années 1721-1772, jusqu'à sa création officielle en 1773. A cette époque, sa défini- tion de la Franc-Maçonnerie reste obscure quant à ses origines : « Malgré la similitude des symboles, aucun lien positif ne la rattache aux anciennes con- fréries de maçons libres ou tailleurs de pierre qui construisirent les cathédra- les gothiques. » Dans l'ensemble du GODF, telle est encore de nos jours la conviction de ses membres. C'est à partir de cette recherche originelle que deux tendances di- vergeront. Etudions pour l'heure celle du GODF. Selon cette Obédience, les sociétés secrètes du passé auraient été peu favorables à la conservation de té- moignages écrits permettant une reconstitution historique remontant au- delà du XVIII siècle, et ce par crainte d'indiscrétion, d'où une transmission rigoureusement orale. Plus tard, après l'admission de documents rédigés, ceux-ci auraient été détruits pour qu'ils ne tombent pas entre des mains pro- fanes. Tous les Frères constituant le GODF ne sont pas nécessairement d'ac- cord avec ce point de vue. L'histoire des sociétés secrètes a fait l'objet d'études sérieuses, notamment de la part de Claude Lévi-Strauss, Mircea Eliade, Karl Gustav Jung, pour ne citer que ceux-ci. L'ethnologie, l'archéologie, l'exégèse des religions compa- rées, s'accordent généralement pour reconnaître que la principale caractéris- tique des lointaines sociétés, secrètes ou tribales, était l'Initiation, pratique- ment absente dans le monde occidental depuis le bas Moyen Age. 1 PUF éditeur. Gestes, signes, attouchements rituels, communs aux divers types d'initia- tion, procèdent d'une haute ancienneté, s'ils ont traversé l'espace et le temps, leur signification profonde semble perdue. Ce qu'on pense en con- naître en Franc-Maçonnerie démontre en tout cas qu'il ne s'agit pas seule- ment de simples signes de reconnaissance, et qu'ils ont sur l'être humain une portée que l'on pourrait croire « psychologique », ou psychique, alors que, l'initiation aidant, ils s'avèrent bien plus que physiologiques : ils sont finale- ment un moyen d'éveil à la Connaissance qu'il faut différencier du savoir in- tellectuel : je « dévoile » ici un secret maçonnique, encore que « dévoiler » en une telle occurrence, c'est recouvrir à nouveau de mystère le Mystère que l'on perce individuellement. Si on demeure dans le cadre de la prudente hypothèse, on peut penser que certains gestes accomplis en Loge ont à la fois une action de concentration, d'orientation, et de mise en œuvre des forces subtiles inhérentes à l'humain et au para-humain. De fait, dans la répétition d'un rituel parfaitement vécu, pénétré, l'initié est convaincu que son gestuel amène ces énergies subtiles aux points d'application les plus favorables à sa concentration d'abord, à sa pé- nétration ensuite, ce qui crée (entre autres choses) l'indéfinissable osmose de la Fraternité, et surtout permet le travail efficace d'une Loge maçonnique. Ceci entre encore dans le contexte du secret qui n'est pas véritablement révé- lé ici, d'une part parce qu'il y a une impossibilité de révélation verbale ou écrite, et aussi par respect vis-à-vis du futur initié qui devra découvrir par lui-même (quoique aidé par ses Frères) à quoi correspond tel mouvement en Loge, ou tel signe. Le « Signe d'Ordre », par exemple, selon le grade dans lequel il est utilisé, a un rapport étroit avec la tête et la gorge, la poitrine (le cœur), le ventre, le tout restant lié moins à l'esprit qu'à l'ineffable (sans connotation de « reli- giosité » qui dégrade l'étymologie latine religare : relier). Laïc ou spiritualiste, tout le Corps Maçonnique obéit au principe du Rituel. Ce que l'on peut dire à cet égard est qu'il existe une importante correspon- dance entre le gestuel maçonnique et les circonstances dans lesquelles on l'emploie. Cela prouve en tout cas que cette tradition n'a pas été fixée de ma- nière empirique puisqu'elle est, finalement, opérative. Le GODF pose généralement comme axiome que la Franc-Maçonnerie, jus- qu'en 1717, ne fut qu'un groupement corporatif de maçons au sein duquel s'introduisirent des intellectuels venant abriter leurs recherches (mystiques ou autres) sous la protection des franchises accordées aux corporations arti- sanales. Ici encore, les opinions divergent. Quoi qu'il en soit, il semble clair que la Franc-Maçonnerie procède du Compagnonnage, voire d'un groupement plus ancien d'ouvriers maçons, ne serait-ce que par son nom, ses outils sym- boliques et les termes qu'elle utilise. Le GODF ne nie pas le fait, mais semble gêné par le hiatus 1400-1700 qui sé- Ce tableau correspond à des secrets alchimiques, notamment à ceux qui concernent le passage au troisième grade (Maître) de la Franc-Maçonnerie pare les derniers maçons du Moyen Age des premières Loges spéculatives qui apparaissent en France. La Franc-Maçonnerie anglaise, qui se prétend la seule « régulière », tranche la question : « En Angleterre et en Ecosse, les confréries ouvrières ont mieux conservé qu'en France leur personnalité spirituelle, leur goût de l'indépen- dance absolue, et les rituels complexes que les corporations françaises ont oubliés.