Nouvelles mobilités pastorales : cas des éleveurs d’ovins de la wilaya de , Algérie

Dihia Gaci 1* Johann Huguenin 2 Mohamed Kanoun 3 Jean-Pierre Boutonnet 4 Hacène Abdelkrim 1 ÈRES

Mots-clés Résumé ET FILI ÉLEVAGE Ovin, transhumance, steppe, Les évolutions socioéconomique, démographique, politique et climatique que la système pastoral, Algérie steppe algérienne a connues au cours des dernières décennies ont induit de pro- fondes transformations au niveau des pratiques d’élevage, tout particulièrement Submitted: 11 May 2020 en matière de mobilités pastorales. Cette étude décrit de nouvelles pratiques SYSTÈMES D’ Accepted: 15 September 2020 de mobilité adoptées actuellement par des éleveurs de la région de Djelfa. Elle ■ Published: 1 March 2021 s’est basée sur 59 entretiens semi-directifs réalisés entre 2014 et 2016 auprès DOI: 10.19182/remvt.36324 d’éleveurs dans différentes zones d’accueil. Nos résultats ont mis en évidence une diversité de pratiques pastorales relative à la distance parcourue durant un cycle annuel, au calendrier, à l’itinéraire de transhumance et au passage ou non par le terroir d’attache. Ces mobilités pouvaient varier d’une année à l’autre ou au cours de la vie d’un éleveur. Cette étude a montré que de nouvelles formes d’adaptation au contexte changeant de la steppe algérienne pouvaient être mises en œuvre par les éleveurs par le moyen de nouvelles mobilités de grande distance. Nos résultats soulignent le renouvellement des formes de mobilité pastorale malgré le resserrement de l’espace et montrent que la sédentarisation n’est pas l’unique forme d’adaptation des populations pastorales aux change- ments.

■ Comment citer cet article : Gaci D., Huguenin J., Kanoun M., Boutonnet J.-P., Abdelkrim H., 2021. New pastoral movements: the case of sheep herders in Djelfa Wilaya, . Rev. Elev. Med. Vet. Pays Trop., 74 (1): 000-000, doi: 10.19182/remvt.36324

■ INTRODUCTION recherche de températures plus clémentes et de pâturages (Boukhobza, 1982 ; Chellig, 1992 ; Bourbouze, 2006 ; Nedjraoui et Bédrani, 2008). La mobilité a de tout temps constitué un important pilier dans la capa- Ces mobilités ont pour but d’assurer, au long des saisons, des ressources cité d’adaptation des sociétés pastorales méditerranéennes face aux pâturées pour le cheptel (Rondia, 2006 ; Bencherif, 2011). contraintes de leurs milieux (Nori, 2017). La littérature consacrée au pas- Au cours des dernières décennies, la steppe algérienne a connu une toralisme ovin de la steppe algérienne décrit classiquement deux grands évolution profonde. Sa population humaine a triplé en passant de 4 déplacements pendulaires : la Achaba qui est le déplacement estival vers millions d’habitants en 1977 à 12 millions en 2010 (ONS, 2011), aug- les régions telliennes au nord de la steppe, et la Azaba, qui est le dépla- mentant la pression des usages agricoles (élevage et culture) et non cement hivernal des troupeaux vers les régions présahariennes pour la agricoles sur les terres de parcours. Par ailleurs, les effectifs d’ani- maux présents sur ces parcours sont eux aussi passés de 6 millions en 1. Ecole nationale supérieure agronomique d’El Harrach, avenue Hassan Badi, El Harrach, Alger, Algérie. 1968 à 18 millions en 2009 (Yabrir et al., 2015) ce qui aurait contri- 2. CIRAD, UMR SELMET, F-34398 Montpellier, France. bué à la régression de la disponibilité fourragère spontanée dans la SELMET, Univ Montpellier, CIRAD, INRAE, Institut Agro, Montpellier, France. steppe (Le Houérou, 1995 ; Daoudi et al., 2013 ; Hammouda et al., 3. Institut national de recherche agronomique Algérie, Djelfa. 2013). Les réformes foncières successives ont permis une expansion 4. INRA, UMR SELMET, F-34060 Montpellier, France. importante des cultures, des villes et des bourgs au détriment des SELMET, CIRAD, INRA, Montpellier SupAgro, Montpellier, France. pâturages et des couloirs de transhumance. L’usage massif d’apport * Auteur pour la correspondance de concentré, notamment de l’orge, dans la ration alimentaire des ani- Email : [email protected] maux, ainsi que l’association de l’agriculture au pastoralisme (pâtu- rage de chaume, d’orge sinistrée, de jachère, entre autres) a permis https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/ à certains éleveurs de garantir l’alimentation de leurs animaux sans tropicaux, 2021, 74 (1) des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 1 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2021, 74 (1) ■ SYSTÈMES D’ÉLEVAGE ET FILIÈRES New pastoralmobilityin Algeria 2 a été effectuée cette étude, trouve et se la cette constituerait de steppe effectuée a été au cœur l’Atlasentre et l’Atlas tellien en Algérie. région La Djelfa, de saharien où trouve se carrés kilomètres de avec algérienne steppe millions La 20 ses Zone d’étude ■ les décisions éleveurs. des tionnement influençaient qui et les facteurs plus d’en en vue précise manière de l’organisation, comprendre le fonc la diversité longue de mobilités pratiques de des ressortir distance faire et difficiles fluctuants sociaux às’ajuster« aptitude contextes àdes géopolitiques, et économiques leur selon par thèse laquelle les systèmes caractériseraient se pastoraux formes innovantes les qui confortent. a tenté d’explorer Elle l’hypo peuventmontrent sous que des pratiques des ancestrales perdurer algérienne. s’est Elle appuyée l’analyse sur et Idda de al. (2017) qui Djelfa,de éleveurs des mobilité les de formes actuelles la de steppe présente La 2005), avec d’informations. peu (Bensouiah, sédentaire et semi-transhumant, transhumant, typologie, éleveurs des et al.,tion et 2009) accrue (Bourbouze classées selon la ayant comme suite fortement régressé littérature peu cependant ductibles l’indiqueComme Ben Hounet (2009) Laghouat wilayas éleveurs, des cultivés, partie une variable selonen œuvre par mise les alternative àl’usage une représenterait distance croissant fourrages de d’adaptation systèmes ces de changements. aux longue de mobilité La régionsdes steppiques algériennes d’actualité les systèmes dans d’ Toutefois, toujours (2016), seraient selon Kanoun mobilités grandes les (Abbad déplacements troupeaux de réduit les grands 2004). et Genin, afortement décennies gements dernières que ces aconnus la steppe et (Aïdoud wilaya leur et disponibles privatifs dans collectifs d’originepâturages déplacements, contenter se de grands de régulièrement effectuer pour MATERIEL ET METHODES : le pourcentage d’ pourcentage le » alors qu’ilalors 70 de serait

à la sédentarisation définitive à la sédentarisation al. 2006 al. étude visait meeting pointswith transhumants. INSID, 2013, Land-use map, Bneder humants. Figure 1 étudiées. Elles Elles étudiées. ; Ghozlane et al., 2009). Cet ensemble chan de : Répartitiondespréc INSID, 2013,Carted’occupationdusol,Bneder/// à caractériser, àtravers àcaractériser, le éleveurs des cas éleveurs transhumants transhumants éleveurs

» (Ben Hounet, (Ben 2009). s’agissait Il ici de sont le plus souvent la dans décrites % élevage pastoraux et agropastoraux élevage etagropastoraux pastoraux , comme l’une, comme voies des possibles à Djelfa. Djelfa. à « [ s’il] existe encore des », mobilités restent ces ipitations aunorddel’Algérieet principauxpointsderencontreavec lestrans à serait de 30 de serait la sédentarisa la « % irré

à - - - - - une alternance entre périodes sèches et humides. Les périodes sèches sèches périodes et sèches humides. Les périodes entre alternance une pluviométriques, variabilités fortes de avec par caractérisé saharien àpré semi-aride aride, àbioclimat méditerranéen climat un connaît Située les entre isohyètes 100 et 300 l’espace sur steppique. concurrence et al., 2018). a conduit forte facteurs àune ces de combinaison La en 1997 et s’approcheraient qui actuellement de d’ovins effectifs des sont qui de passés ont aussi pressions eux fortes de connu sous l’effet l’augmentation de éleveurs (sous nomade majoritairement était la tente). parcours Les chefs-lieuxmérations wilaya, de qu’autrefois alors levie de des mode les des habitationsagglo population résidait dans en dur dans cette 1987 à1 population locale. 437 de population est passée Cette profonds changements le vie de la de mode démographiques et dans région de a connu cette décennies, dernières quatre des Au cours 72 pour pastorale mobilité locale. système Le d’ d’ vité rencontrentse les éleveurs (Atchemdi, et les demandeurs 2008). L’acti le pays où le àbestiaux plus 2007). possède marché Elle (Kanoun, gros d’effectifs wilaya en termes cette nal, de la faisant première ovins dans d’ovins,cheptel 3,5 dépasserait millions qui soit 14 ovine viande avec de en Algérie productrice un la première être pour 85 environ avec est Sa 33 de superficie sahariens. les parcours les entre du hautes sud plaines zone transit l’Atlas de de une et tellien dernières décennies, la région offre un terrain de choix pour choix de pour terrain la région un décennies, offre dernières faitDu mutations des rapides et profondes qu’elle les aconnues durant 2005 (Roselt, harmala Peganum serratuloides, Atractylis la steppe. s’agit Il connaît d’unités par dominées principalement d’autres végétales régressive unités la dynamique représentant que l’armoise ( blanche ( mations àalfa paysageLe for des végétal autrefois par était la de steppe dominé et (Belala al., 2018).2004 ont celles 1940–1950, été de les plus importantes 1980–1985 et 1999– Rainfall distribution in Northern RainfalldistributioninNorthern Algeria andmain élevage revenu de source la constitue principale

491

370 en habitants 2013 2016). (Kanoun, 2013, En 81 ; Hourizi et al., 2017). Hourizi

% de parcours steppiques. région parcours est% de Cette aussi connue Stipa tenacissima Stipa Artemisia herba-alba Artemisia élevage élevage % pratiqué dans ces territoires s’appuie territoires ces dans pratiqué la sur des éleveurs des 2016). (Kanoun, ), ( le sparte

mm (figure 1),mm la région 1 million en 1978million ). Actuellement, on retrouve et

236 kilomètres carrés carrés kilomètres 236 Salsola vermiculata vermiculata Salsola Lygeum spartum 4 % millions (Bousaïd (Bousaïd millions s de la population population la de s du cheptel natio

000 habitants en en habitants 000 - à 2 étudier les les étudier millions étudiée

% de % de ) et ) - - - - - Nouvelles mobilités pastorales en Algérie nouvelles formes de mobilités entreprises par les éleveurs pour faire Le guide d’entretien de la seconde phase comportait six volets : a) la face au contexte d’incertitudes variées que connaît la steppe algérienne. famille et l’histoire de vie des éleveurs ; b) la structure de l’exploitation Les mobilités « de longue distance » prises en compte dans cette étude comme la taille du troupeau, les moyens détenus, le type d’habitat ; c) sont celles qui se pratiquent en dehors de la wilaya de Djelfa. les mobilités pastorales, soit le type de déplacement, les raisons des déplacements, le choix des terroirs d’accueil, le calendrier des trans- Démarche méthodologique humances sur le court, moyen et long terme ; d) l’organisation des déplacements (aspects logistiques et relationnels), comportant entre Pour étudier les mobilités pastorales de grandes distances, deux séries autres les moyens de transport utilisés, le choix de la main-d’œuvre d’enquêtes ont été réalisées entre octobre 2014 et novembre 2016. Dans sollicitée, l’organisation familiale autour de cette pratique, le repérage un premier temps (octobre 2014) une vingtaine d’entretiens explora- des sites de transhumance, la location des parcours, le déplacement toires ont été menés auprès de personnes ressources (éleveurs, techni- des troupeaux, des campements ; e) les relations sociales impliquées, ciens, institutionnels, ingénieurs, entre autres). Cette phase a été réali- comme le/la propriétaire des terres et des camions loués, la garde des sée avec la collaboration des agents de l’Institut national de la recherche enfants, les liens sociaux avec le berger, l’importance de la dimension agronomique d’Algérie (INRAA) à Djelfa. Durant cette phase les éle- sociale dans la pratique de transhumance ; et f) les ressources utili- veurs ont été rencontrés sur des parcours collectifs ou chez eux. Les sées pour la conduite du troupeau, notamment l’accès à l’eau, le choix résultats ont permis d’orienter les entretiens en mettant en évidence les du type de parcours, les types de végétation qui les caractérisent, la principaux terroirs d’accueil des éleveurs qui pratiquaient les grandes quantité de concentré utilisé selon la période de l’année. mobilités, la saisonnalité et les raisons de leurs déplacements. Dans un second temps (de février 2015 à novembre 2016) des entre- Traitement des données tiens plus approfondis avec les éleveurs ont été réalisés pour réunir Une préanalyse du contenu des enquêtes a été réalisée pour faire ressor- les éléments permettant de comprendre les pratiques de mobilité et tir les variables les plus importantes. Celles-ci ont été codifiées, caté- leurs motivations. L’échantillonnage des éleveurs s’est fait selon une gorisées et classées dans un tableau Excel qui comprenait 90 variables. combinaison de trois méthodes (Kherri, 2013 ; Kheffache, 2018) : a) Pour l’étude sur les mobilités de déplacement sur longues distances, l’échantillonnage « raisonné de convenance » réalisé dans le cas où les 15 variables pertinentes ont été sélectionnées : passage ou non par le unités d’échantillonnage étaient faciles à joindre et disponibles pour terroir d’attache durant l’année, diversité des lieux de passage pour répondre aux entretiens ; b) l’échantillonnage « selon le jugement » chaque saison, taille du troupeau, possession de terres personnelles ou réalisé lorsqu’un éleveur ou un groupe d’éleveurs étaient jugés inté- non, distance minimale et maximale parcourue pour chaque saison, ressants pour satisfaire les objectifs de cette étude ; des éleveurs prin- distance maximale et minimale parcourue durant l’année, distance cipalement transhumants ont ainsi été sélectionnés ; et c) la méthode moyenne parcourue pour chaque éleveur. Parmi les 15 variables, sept « boule de neige » lorsqu’un répondant indiquait un ou plusieurs éle- étaient qualitatives. Les données relatives à ces dernières ont été trans- veurs qui comportaient les caractéristiques recherchées, ici la mobilité formées en modalités ou codes. Le total de ces modalités est de 21 de grande distance, définie comme la mobilité hors de Djelfa. (tableau I). Les informations de la base de données ont été recoupées Au total, 59 éleveurs de la région de Djelfa pratiquant différents types afin de mettre en évidence les typologies de mobilités existantes selon de mobilité de grande distance ont été interviewés sur leurs terroirs la proximité des pratiques des différentes exploitations. d’accueil (zones de Laghouat, El Bayadh, ) ou sur leur terroir Pour cela des opérations statistiques comme des corrélations, des comp- d’attache dans la wilaya de Djelfa (figure 1). Les informations ont tages, des pourcentages ou des descriptions ont été réalisés (Wenlin, été recueillies sur leurs déplacements sur une période de 10 ans en 2007). Ceci a permis de décrire la diversité des mobilités pastorales moyenne. Le critère « distance maximale parcourue durant un cycle rencontrées, leurs singularités, mais aussi leur originalité par rapport annuel » a été retenu afin de classer les éleveurs. Ces entretiens ont à ce qui existe dans la littérature. La diversité des grandes mobilités été réalisés grâce à la collaboration des agents du Haut Commissariat pastorales rencontrées est présentée dans la figure 2. Notre étude rend du Développement de la Steppe (HCDS) dans les wilayas de Djelfa compte des informations recueillies concernent les déplacements des et d’El Bayadh, et des agents de la Conservation des Forêts (relevant éleveurs durant la dernière décennie écoulée. Ces informations ont per- de la Daïra d’Aflou et de Charef) ainsi que de quelques éleveurs. Les mis de caractériser trois types de déplacement de longue distance (cf. éleveurs ont été rencontrés sur leur lieu de pâturage : au niveau de plus loin). L’appartenance à l’un de ces trois types n’est pas définitive : parcours mis en défens par le HCDS, sur des terrains privés ou sur des au cours de leur vie ou de la vie de leur famille, les itinéraires et les dis- parcours collectifs. Les campements et les habitations ont été repérés tances peuvent évoluer. Certains éleveurs qui transhumaient loin de leur au fur et à mesure des déplacements ou grâce aux informations déte- wilaya se sont repliés sur leur terroir d’origine, d’autres ont inauguré des nues par les agents du HCDS, de l’INRAA ou des forestiers. transhumances de grande amplitude (Gaci et Boutonnet, 2020). Dans certains pays sahéliens comme au Niger ou au Sénégal (Ham- mel, 2001 ; Comité national du Code rural, Niger, 2010), « Le terroir ■ RESULTATS d’attache est défini juridiquement comme étant une unité territoriale, déterminée et reconnue par les coutumes ou les textes de loi, à l’inté- Les principales caractéristiques discriminantes des mobilités des éle- rieur de laquelle vivent habituellement pendant la majeure partie de veurs ont été a) la distance parcourue, b) l’itinéraire, et c) le passage l’année des pasteurs et à laquelle ils restent attachés administrative- ou non par le terroir d’attache. ment et culturellement lorsqu’ils se déplacent, que ce soit à l’occasion de la transhumance, du nomadisme ou des migrations. Ceci permet d’attribuer un droit d’usage prioritaire sur les ressources naturelles Transhumance à distances diverses à la communauté de pasteurs attachée à ce terroir. » En Algérie, il Dans l’échantillon, trois éleveurs ont parcouru des distances qui n’existe pas de définition juridique officielle de « terroir d’attache » pouvaient atteindre 3000 km durant un cycle annuel. Au cours de mais les éleveurs transhumants sont, comme les autres agriculteurs, ce cycle, la majorité, soit 34 sur 59 éleveurs, transhumait sur de lon- enregistrés comme tels dans leur wilaya d’origine, même si leur trou- gues distances qui avoisinaient 1500 km, 15 éleveurs parcouraient peau paît hors de la wilaya la plupart du temps. Ce concept sera donc environ 800 km en moyenne, seuls 7 éleveurs se déplaçaient sur des utilisé pour identifier le lieu d’appartenance des éleveurs transhu- distances de moins de 500 km (figure 2). Des éleveurs de troupeaux mants de la wilaya de Djelfa. de tailles très diverses pouvaient avoir les mêmes comportements de tropicaux, 2021, 74 (1) des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 3 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2021, 74 (1) ■ SYSTÈMES D’ÉLEVAGE ET FILIÈRES New pastoralmobilityin Algeria 4 tances potentially coveredtances inayear inNorthern Algeria l’Algérie /// maximales potentiellementparcourue Figure 2 régions sahariennes des pastorales éleveurs ressources aux accéder ont souhaiter déclaré entretiens, des libre des la plupart la partie du troupeau. Dans la taille n’est lors la de transhumance à liée parcourue apparue pas distance La (figure 3). km 100 à3000 diversité de grande une distances, de pouvaient têtes parcourir et 400 différentes. Ainsi, les éleveurs ayant 250 entre compris effectifs des pouvaient avoir même taille de sement mobilités des troupeaux des têtes). moyenne à600 (200 taille de détenaient troupeaux des Inver 200 de variait troupeaux des la taille mobilité. les Ainsi, éleveurs 34 sur 1500 parcouraient qui thern Algeria andtheirmodalities Tableau I :

Modalités Variables jusqu’à 3000km 3000 environ 1500km 1500 environ 1000km 800 moins de500km 500 base delafréquence année établiesurla Distance moyenne parcourue enune des itinéraires les plus pratiqués : : : : :

Lesvariables qualitatives transhumance aunorddel’Algérieetleursmodalités///

Number of breeders accordingtothemaximumdis Numberofbreeders

Nombre d’

. Le coût du transport pour 1000 kilomètres kilomètres 1000 pour coût du transport . Le éleveurs en fonction des distances automne etenhiver presaharienne en par lasteppe stepsud-hiv l’hiver durant l’automneet régions sahariennes presaharienne etles la steppe,steppe hiv step-stepsud-- en automneethiver régions sahariennes presaharienne etles passage parlasteppe stepsud-sahara-hiv automne ethiver présaharienne en steppe etla passage parla step-stepsud-hiv et hiver steppe enautomne uniquement dansla step-hiv Région d’accueilen : passagepar et enhiver automne : passage à 3

: passage dans uneannéeaunordde 000 brebis d’entre et 24 000 eux

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km par an, an, par km : : passagepar passagepar : Mobilités printemps passage : passage était - -

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de l’Algérie/// Figure 3 : Il fallait en effet trouver le personnel de confiance qui assurait non assurait en qui effet fallait Il trouver confiance de le personnel les qui sociaux géraient. et réseaux des terrains des connaissance éleveurs des isolées ressources ces nécessitait la de bonne part une plusieurs l’accès pour Cependant semaines. pâturages de disposer à pas (DA) (soit dinars tête par 800 de 24 de le prix au printemps terroir d’attache passage parle prin N-passage- au printemps terroir d’attache passage parle passage-prin d’attache au Passage par considéré comme un obstacle car ce déplacement permettrait de de déplacement ce obstacle un permettrait car considéré comme printemps le terroir : pasde Rapport distanceparcourue /tailledutroupeauau nord :

Distance traveledDistance /herdsize ratioinNorthern Algeria telliennes les plaines la steppeet passage par step-tel-été uniquement la steppe passage par step-été d’accueil en Région Qualitative transhumancevariables inNor été Mobilités estivales :

:

été d’attache en par leterroir pas depassage N-passage-été été d’attache en le terroire passage par passage-été d’attache en Passage par le terroir été

kg d’orge), n’ qui ce :

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: : n’apas

détient était était - Nouvelles mobilités pastorales en Algérie seulement le déplacement des animaux vers les zones d’accueil mais Déplacement de moyenne amplitude aussi la surveillance des animaux au pâturage, l’approvisionnement en Les figures 4 et 5 montrent que les éleveurs pratiquant des dépla- eau, l’installation des campements, les relations avec les populations cements de moyenne amplitude, environ 500–800 kilomètres, trans- locales et les services administratifs, etc. Nos enquêtes ont révélé que humaient vers les régions présahariennes des wilayas limitrophes de pour ceux qui ne disposaient pas des relations sociales variées néces- Laghouat et d’El Bayadh. Ils allaient vers ces régions en hiver afin de saires, l’accès aux ressources s’avérait difficile, non rentable et parfois impossible en raison de la grande pression sur les pâturages. La dispo- retrouver des températures plus clémentes, de l’espace, de la sécurité nibilité de ce « capital social » pouvait se retrouver chez des éleveurs et un peu de plantes d’abroutissement. Ils ne cherchaient pas néces- possédant des troupeaux de toute taille, de même de grands éleveurs sairement un parcours pour la qualité de sa végétation, raison pour pouvaient ne pas disposer des ressources sociales nécessaires. laquelle ils complémentaient leur troupeau avec des concentrés (sur- tout de l’orge). Leur but était d’assurer pour les brebis des mises bas dans de bonnes conditions et de minimiser les pertes d’agneaux dues Itinéraire et calendrier de déplacement au froid ou au vol. Au début du printemps, les éleveurs revenaient vers Les itinéraires et les distances parcourues pour chaque éleveur ont les zones steppiques d’altitude (800–1200 m) et y louaient des terres permis d’identifier trois types de transhumance de longue distance au mises en défens ou des jachères. En été ces éleveurs louaient des cours d’un cycle annuel (figure 4). chaumes ou des céréales sinistrées au nord en région tellienne et plus

Figure 4 : Principaux itinéraires de transhumance au nord de l’Algérie /// Main transhumance routes in Northern Algeria

Figure 5 : Calendrier de transhumances au nord de l’Algérie /// Calendar of transhumance in Northern Algeria tropicaux, 2021, 74 (1) des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 5 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2021, 74 (1) ■ SYSTÈMES D’ÉLEVAGE ET FILIÈRES New pastoralmobilityin Algeria 6 proches des frontières. des proches ventes d’animaux grandes de au niveau régions ces de marchés des économies. des parallèle, En lesveurs éleveurs réaliser de réalisent compléments. de éle mois apport aux deux près sans Cela permet exclusivement nourrir se de animaux aux d’herbe permettent durant Selon sont les ils éleveurs, verdoyants, quand sahariens, les parcours (35 d’euros)times les et sur routes 50DA/km/camion de goudronnées d’accueil. coût la de location Le wilaya leur les relations wilayas bonnes dans de etsant sociales dans route.de n’ opérations Ces préférablement qu’il la de même afin tribu, n’y vol de ait pas en cours faisaient appel àd’autres camion, un éleveurs possédant confiance, de ils animaux, leurs de la totalité Pour transporter camion. ralement un géné possédaient éleveurs transhumance de Les faisaient type qui ce 2006). Boutonnet, et (Alary pour aliments acheter des pour les éleveurs liquidités financières de ainsi disposant d’organiser plus efficacement et plus rapidement la vente d’animaux, Cela permettait importants. interrégionaux tenaient marchés se des vaient jusqu’aux même arriver libyenne où frontières ou marocaine, Tindouf, régions de comme Bechar. en direction en pou camion Ils d’hiverdéplacements fin de faisaient se généralement vers le Sahara HCDS ou auprès jachères des d’agriculteurs. en zones telliennes Les en défens mises auprès louer du terres des pour la steppe dans rester (Chehmaet al., 2005). Si n’ ce plusieurs pendant mois gratuite fourragère ressource une assurer éphémère,tation appelée maient vers les régions sahariennes rendaient et jusqu’au yrestaient du Cet itinéraire printemps. milieu végétationde pastorale) les éleveurs les régions sahariennes, dans s’y favorableannoncée (sur le plan pluviométrique et donc en matière ou d’El s’abriter de Bayadh afin vents des l’année froids. Quand la wilaya zones situées montagneuses dans steppes des Laghouat de l’hiver. les période, éleveurs cette au pied des demeuraient Durant la steppe,passage du dans début l’automne de jusqu’au de milieu long un par caractérisait se amplitude déplacementLe grande de Déplacement degrandeamplitude animaux. des besoins des et devaientfourragères l’orge acheter de la couverture assurer pour pauvres en ressources collectifs parcours des sur troupeaux leurs d’attache.estivale, terroir leur dans rester pâturer faisaient alors Ils veillaient àpréserver. D’autres éleveurs préféraient, la période durant d’années, que les précieux semblait acquis qui ce un être nombre certain et jachères des un depuis chez les mêmes agriculteurs mobilité. de effet, En type la ce de pratique louaient ils chaumes des dans stabilité certaine une garder de permettaient leur sociaux liens rentable. peu et parfois Des importante organisation une demandait s’aventurer de eux pour vers Bechar. zones des comme Cela leur d’entre expliqu ont eux d’accès et difficultés de Certains au terrain. transport de en termes contraintes de rentableschoisi avec minimum itinéraires des un moyens éleveurs. économiques des éleveurs Les auraient groupe ce de ne exclusivement semblait lié être pas choix itinéraire cet de Le aux brebis. à600 200 de moyenne taille de troupeaux des possédaient itinéraire cet effectuant et pouvaient du troupeau jusqu’ aller taille même en faible louées quantité. surfaces Les chaumes disponibles des seulement profiter passage un pour y faire d’attache, son terroir avait dans pouvait terres des il l’ ypasser éleveur le où un cas Dans terrains. ses de son et espace la qualité pour la région région appréciée Tiaret. de dans est Cette très fréquemment

centimes) pour le transport en piste. centimes) le transport pour de visu de bétail bétail ou par leurs informateurs de confiance que la végé confiance de informateurs leurs ou par et pallier le manque de fourrage sur les parcours les parcours sur fourrage de le manque et pallier é lors l’entretien de qu’il plus était contraignant achebs étaie était étai nt accessibles qu’aux éleveurs dispo , poussait bien les après pluies pour était t pas let pas cas, les éleveurs préféraient emprunté quand les éleveurs quand emprunté esti de 40 de à 100 hectares

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dans l’annéedans éleveurs ces par pouvaient 1500 dépasser kilomètres. abondants effetEn si l’année n’avait favorable été pas et les chaumes passage un en lorsqu’ils été y faire jugeaient que cela en valait la peine. d’attache terroirs leurs pouvaient ils dans terres des veurs possédaient élevés eux, soit pour n il les prix car années pouvoir ne pas de louer certaines n’avaientfinanciers arrivait leur parcelles. Il meilleures aux accès pas enquêtesdes que les éleveurs les moins avantagés moyens de en termes semblait d’eau, points aux rapport par parcelle ou locaux marchés aux situation La la de sinistrées. chaumes des ou céréales des la qualité louées surfaces des l’ louées choix par de parcelles des critères des s’ qui confiance de chezculteurs lesquels avaient ils l’habitude séjourner. de relation La qu’ils sinistrées ou leschaumes céréales avaient réserv pouvoirde déplacer se vers le les nord, régions les telliennes, dans sur défens collectives au HCDS ou en en occupant terres des attendant les la éleveurs steppe Dans en en faisaient louant escale mises des àl’ appartenait qui camion un par ce de Lors animaux. des cement. éleveurs le transport sur Les économies des faisaient ainsi brebis aux brouter de la végétation dépla leur de au cours permettre généralementfaisait plusieurs àpied sur (15 jours km/jour) pour à20 nait deve en la région chaleur du quand printemps, saharienne Au milieu la ressource et du moyen de transport, maîtrise des relations des sociales). et dula moyen maîtrise ressource transport, de (herbe, eau, conditions météorologiques) de et son accessibilité (prix en question remis l’existence entre jours la de ressource ou la qualité d’unl’itinéraire dépendaient effectués et la tou distance compromis cycle un dans ne dépassaient annuel 200 pas rents d’une année s’offraient qui pâturages de tunités la de pluviométrie qu’aux interannuelles ainsi variations oppor bonnes catégorie d’Cette d’avoir échanges àdes services. de recours ou eu informations des nécessité demander yaurait de le où il cas soigneusement étaient contacts Ces les entretenuséleveurs par dans les ou marchés. sur transhumances lesde lors lieux sur rencontres des ventes de location terres, de d s’ qui confiance de marchands liens la de base sur relationsCes du temps, tissent se au le cours moyen sur ou long terme, les régions exemple dans telliennes, par sinistrés céréales à Tiaret. en défens,les mises Bayadh àEl exemple, par ou les chaumes et les zones convoitées sont Des très le Sahara. comme comme difficiles (pâturages, pastorales eau) ressources aux zones des éloignées sur et l’accès faciliter sociales. pour Celaconnaissances est nécessaire de réseau un requiert transhumance de type ce pratique de La ou même famille membres la de aux appartenant campements àdix deux de groupes ou vols de pannes pouvaient fatals, les être éleveurs déplaçaient se en d’assurer leur sécurit le gardiennage,comme l main-d’ ces de citerne. Lors l’ de en camion. Un éleveur seul transportées ou des citernes des barils l’eau de selon jours trois en les eau. transport besoins Le dans faisait se ou puits de publics, d’unetaines fréquence àune fois tous les ou deux fon de en chercherment soit pour soit àpartir chez particuliers des jusqu’ parcouraient éleveurs Les zones ces dans rencontrée contrainte grande La échantillon, possédant 2 possédant échantillon, élevée élevée œuvre familiale ou salariée pour effectuer différentes tâches tâches différentes effectuer pour ou salariée œuvre familiale définir définir , les éleveurs n’y parcourues passaient distances pas. Les pour les animaux, le retour vers le retour les les zones steppiques animaux, pour se les critères de choix de l’ de les critères éleveur à leur à à l était était défini selon le tarif proposé par l par proposé selon le défini tarif était déplacements, les éleveurs les devai déplacements, ’autre. Certaines années les distances parcourues parcourues les distances ’autre. années Certaines é dans ces endroits très isolés endroits ces très où les ri é dans ’y avait plus disponibles. parcelles de Si les éle établie entre l’ établie entre tribu. s adaptait ses itinéraires de transhumance aux aux transhumance de itinéraires ses s adaptait déplacement, le campement était campement le déplacement, e transport de l’eau de e transport Afin et nourriture. de 000 animaux, disposait d’un disposait animaux, camion- 000 ’animaux ou d’accès àl’eau, ou encore à 150 kilomètres éleveur. à eux. Ceux-ci pouvai éleveur l et éleveur.

éleveur. kilomètres. Finalement Finalement kilomètres. était Il est apparu au cours au cours est apparu Il établissent lors la de depuis leur campe leur depuis ’agriculteur ’agriculteur le manque d’eau. le manque étaient soit trop trop soit étaient ent disposer de de ent disposer Parfois le choix choix le Parfois és ent être diffé ent être ’agriculteur,

transporté étaient peu peu étaient à des agri des sques de de sques à était était la ville un un ------Nouvelles mobilités pastorales en Algérie

Déplacement de petite amplitude ou encore le déplacement pendant une année de sécheresse sur tout le territoire algérien. Sur les 30 éleveurs qui revenaient à Djelfa, 23 Les éleveurs pratiquant une transhumance de petite amplitude se dépla- çaient vers des zones peu éloignées de leur terroir d’origine et pour disposaient dans leur terroir d’attache de droits d’accès exclusifs aux des durées courtes. Ils passaient l’hiver dans les régions présahariennes parcours octroyés par les autorités locales. Le reste des éleveurs (29) comme à Brizinaet Lebyed Sidi Echikh (El Bayadh) pour les raisons ne revenaient quasiment pas dans leur terroir d’attache avec leurs évoquées précédemment pour les éleveurs pratiquant les déplacements troupeaux. Ils ont indiqué ne pas y trouver de place pour faire pâturer de moyenne amplitude. Au printemps ils revenaient dans la steppe les animaux. Ils avaient bien conscience que les parcours de Djelfa pour louer des terres mises en défens par le HCDS. Les surfaces louées étaient saturés. Ils ne songeaient même pas à y revenir un jour. Ils pouvaient varier d’un éleveur à l’autre selon la taille du troupeau et erraient entre la steppe des hautes plaines et les régions sahariennes à la disponibilité des terres. Le coût de la location pour environ deux la recherche de pâturages et ne revenaient sur leur territoire que pour mois était de 1000 DA/ha (7 €/ha), et de 2000 DA/ha (14 €/ha) pour des nécessités administratives ou familiales. les plantations en plantes fourragères comme Atriplex. L’argent était reversé dans la trésorerie de la commune. Cependant tous les éleveurs ■ DISCUSSION n’y avaient pas accès. De nombreux éleveurs ont confié avoir des dif- ficultés à trouver des terres mises en défens à louer, surtout les petits Cette étude a décrit une réalité rarement documentée dans la littéra- éleveurs possédant moins de 150 têtes. Il était parfois nécessaire de s’y ture. Les informations recueillies ont montré la complexité des mobi- prendre plusieurs mois à l’avance pour réserver une place et très sou- lités de longues distances pratiquées par les éleveurs de la région de vent le nombre d’hectares attribués aux éleveurs était insuffisant. Les Djelfa, qui résultait, d’une part, de l’étendue du territoire parcouru, charges pastorales autorisées dans la steppe n’étaient donc pas toujours d’autre part, du perpétuel mouvement des éleveurs dans ces zones. respectées. Les demandes des éleveurs étant nombreuses et les cheptels Les enquêtes ont mis en évidence l’existence toujours actuelle de importants, les parcours mis en défens se retrouvaient souvent surpâ- mobilités de longue distance pratiquées de façon pérenne et selon turés. Les responsables du HCDS ont confié avoir rencontré beaucoup des modalités variées de la part d’éleveurs de la wilaya de Djelfa. de difficultés à réguler les charges animales en raison de l’importance Ce constat remet en cause les propositions de Bensouiah (2005) et des troupeaux et de la pression exercée par les éleveurs. D’autre part, Bencherif (2011). Selon eux, l’abandon des grandes mobilités serait les éleveurs disaient que l’offre fourragère des parcours mis en défens dû à la diminution des parcours, au rétrécissement des couloirs de restait très faible, surtout les années où il ne pleuvait pas. transhumances et à l’adoption d’un mode de vie sédentaire par les Les animaux se nourrissaient surtout de l’herbe qui poussait après les éleveurs. La présente étude a permis d’établir, au contraire, que ces pluies. Les plantes ligneuses étaient utiles pour leurs apports en fibres contraintes avaient incité certains éleveurs à innover en matière de dans le cas où les éleveurs étaient contraints d’acheter du grain à des mobilité pastorale afin de maintenir leur élevage a) dès les années prix de l’ordre de 3500 DA/q (25 €/q) pour compléter la ration alimen- 1970 grâce au transport par camion des animaux et de l’eau, et b) taire des animaux à raison de 1 kg/tête/jour en moyenne. Cette quantité depuis les années 2000 grâce à la sécurité recouvrée dans les vastes pouvait augmenter jusqu’à 2 kg en cas de disette. Les terres mises en territoires du Sahara et aux progrès des télécommunications qui ont défens étaient louées en réalité afin d’assurer une tranquillité et une favorisé la mobilisation de leurs réseaux sociaux. C’est ainsi que cer- sécurité aux éleveurs et à leurs animaux. Selon eux, il était de plus en tains éleveurs parcourent de très longues distances et n’hésitent pas à plus difficile de trouver des terres pour faire pâturer leurs animaux explorer de nouvelles destinations afin de trouver des pâturages inté- car l’appropriation des terres à des fins de constructions ou de mise en ressants. Certains d’entre eux se déplacent toute l’année sans revenir culture commençait à se généraliser. à leur terroir d’attache. Selon Bourbouze et al. (2009) et Kanoun et al. (2018), l’accès à l’information via le téléphone portable et le dévelop- En été, ces éleveurs restaient dans la steppe sur des terres collectives pement des réseaux routier et hydraulique sur l’ensemble du territoire dont l’accès était contrôlé par des tribus du nord d’El Bayadhvers algérien, ainsi que l’acquisition de moyens motorisés modernes ont Rogassa. Ils pouvaient aussi retourner à Djelfa sur leurs propres terres permis d’accéder plus facilement à de nouveaux espaces mais aussi ou sur les terres collectives de leur propre tribu. Cependant la végéta- aux marchés locaux ou interrégionaux. tion y est pauvre et ne couvre que les besoins en fibres. Les éleveurs qui empruntaient cet itinéraire préféraient nourrir leurs animaux au Les déplacements vers les zones de transhumance se décident plus grain en été et les faire pâturer sur de la végétation maigre que de louer vite et se font sur de plus longues distances. Pour réduire leur vulné- des chaumes. Le choix de cet itinéraire semblait être dû aux difficultés rabilité résultant de la faible productivité des parcours pastoraux, les économiques et au manque de relations sociales pour trouver des terres éleveurs doivent envisager un minimum de mouvement afin d’assurer de location et pour se déplacer vers les régions sahariennes. Les dis- les besoins alimentaires de leur troupeau et de minimiser le recours tances parcourues durant l’année par ces éleveurs ne dépassaient pas aux sous-produits des cultures et aux concentrés. C’est ainsi que les 500 kilomètres. éleveurs amènent leurs troupeaux et leurs citernes en camion vers des régions où l’accès à l’eau reste difficile. Ils vont vers les régions saha- Un retour au terroir d’attache souvent problématique riennes et présahariennes dès qu’une précipitation engendre la germi- nation des végétations éphémères. Cette pratique n’était pas envisagée Tous les éleveurs ne passaient pas par leur terroir d’attache avec leurs chez les éleveurs traditionnels steppiques. Selon Kheldoun (2000) les troupeaux, la région de Djelfa ayant connu une fermeture des espaces éleveurs sans moyens ont tendance à se replier sur une partie de leurs de plus en plus prononcée par l’urbanisation et la mise en culture terrains privés et à s’y fixer toute l’année. Selon Kanoun (2016), la des terres. Les éleveurs ne trouvaient plus où faire pâturer les ani- sédentarisation reste une logique minoritaire dans la région de Djelfa maux dans leur terroir d’attache. Il était presque nécessaire à chaque dans le rapport à l’espace des éleveurs. fois de les faire déplacer en camion d’un site à l’autre. Notons que certains éleveurs revenaient pour une période de l’année dans leur Outre les moyens matériels, l’accès aux pâturages par transhu- terroir d’attache. Parmi les 59 éleveurs interviewés, 30 ont déclaré mance demande notamment des facultés d’organisation, de bonnes y séjourner avec leurs troupeaux au moins à un moment de l’année. ressources relationnelles. Nos enquêtes confirment les résultats de Les périodes de passage pouvaient varier de deux semaines à une Kanoun et al. (2013) selon lesquels les ressources relationnelles sont saison entière voire deux. Les raisons évoquées étaient la disponibi- très importantes pour maintenir l’élevage dans ces milieux. Ce sont lité en herbe dans les parcours collectifs ou sur leurs propres terres, donc généralement des éleveurs disposant de moyens financiers et tropicaux, 2021, 74 (1) des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 7 Revue d’élevage et de médecine vétérinaire des pays tropicaux, 2021, 74 (1) ■ SYSTÈMES D’ÉLEVAGE ET FILIÈRES New pastoralmobilityin Algeria 8 pour son accueil et son son logistique accueil appui pour et méthodologique. Nous Nous l’UMR de remercions SELMET la direction Remerciements qu’ilsselon et les besoins opportunités leurs ont les de mobiliser. matiques, ou économiques, sociaux les éleveurs par d’ovins Djelfa de s’adapter pour utilisées cli complémentaires aléas ressources de aux d le terroir sur préservés parcours des sur pâturage lement, la longue de mobilité l’achat distance, d’aliment pour concentré, production. leur de peut la qui menacer rentabilité ce Fina d’aliment achats à des grossier recourir et de environs immédiats, tielle, sont d’attache ils obligés, terroir leur sur ses en restant ou dans d’avance pas et ne sociaux disposant réseaux substan trésorerie de n’ont ressources, àces n’étant accès pas les » « bons dans inséré pas les éleveurs Quand capitauxde importants. relationnels et financiers l’accès problématique reste ressources aux l’accès facilité ont grandement carburant pratique. àcette Cependant abordable du que le prix ainsi recouvrée national,ritoire la sécurité le développement du routier, réseau forages des d’eau àtravers le ter moyens motorisés, les technologies les téléphones comme portables, systèmes leurs les d’ éleveurs maintenir Djelfa de pour sont amplitude l’un par les grande de mobilités utilisés outils des d’attache,l’année le terroir par passer sans déjà Actuellement saturé. la de steppe.torales déplacements Ces peuvent s’effectuer toute sur éleveurs le pas qui peuvent la réduction ressources des pallier pour les moyenne en amplitude, œuvre par mis sont outils des et un grande celles de longue de notamment distance, fait, les transhumances 2004 (Abbad distance et Genin, grande de mobilité pratiques de des gressif entra transhumances de et couloirs des cours les analyses selon par des superficies des lesquelles les diminutions systèmes des aussi remettent pastoraux.tion irrémédiable Ils en cause régions steppiques. réfutent résultats l’hypothèse Ces sédentarisa de les systèmes dans d’ central pilier nir. un reste mobilité La contexte yparve moyens des en mobilisant pour et humains matériels d’actualité steppique et que les éleveurs en territoire s’adaptent àleur Nous avons transhumance. de montré que les mobilités sont toujours d’un au cours cycle parcourues les distances et annuel le calendrier itinéraires, leurs par distinguent se identifiées transhumance formes de chezmobilités les en évidence amis étude nouvelles de Cette grandes des organisations ■ loppement nouvelles des l’ pratiques de (agriculture,pastoral pastoralisme) urbanisation, le dépendront déve l de usages ces entre concurrents arbitrages Des territoires. ces à cela l’accroissementterait du cheptel et du nombre d’ d’un plus de S’ajou en appauvrissement plus parcours des important. s’accompagner notamment pourrait situation Cette l’urbanisation. de le développement et par marquée parcours des en culture la de mise être individuelle pourrait qui appropriation plus de en plus importante une connaître pourraient et sahariens steppiques,cours présahariens Al’avenir, éleveurs des demande printanière. la saison durant les par la satisfaire en pour défens mises aux ne sont actuelles suffisants pas en défens. mis les Selon parcours sur sante eux, les espaces accordés agentstante. Les du HCDS notent aussi eux pression une grandis et chaumes des commence la location parcours des plus de en plusdistances des ments sur longues. pour concurrence La la accroissant pression déplace des et sahariens, pour présahariens les parcours même dans ressentir faire àse commence qui locales inaccessibles du fait l’appropriation de privative collectives terres des Selon les éleveurs interviewés, deviennent plus de les parcours en plus s’aventurent qui d’un importants social capital pratique. de genre àce CONCLUSION ; Bensouiah, 2005 Bensouiah, éleveurs la de wilaya Djelfa. de ; Aïdoud ; et

al., 2006 al., élevage pastoral algérien. pastoral élevage : il nécessite la mobilisation mobilisation la nécessite il î neraient un abandon pro neraient un ; Bencherif, 2011). Bencherif, De ’attache sont autant à devenir impor devenir Les différentes différentes Les à Montpellier éleveurs dans dans éleveurs élevage. élevage bétail, le le bétail, ’espace ’espace Les Les des des ------participé cessives du manuscrit version rédigé la première et leur interprétation, et les versions suc les enquêtes t de l’ àla de conception et àla planification aparticipé DG Déclaration descontributionsauteurs que déclarent l’ auteurs Les Conflits d’intérêts d’enrichir judicieuxconseils nous texte. ont notre permis nous anonymes remercions dont les relecteurs étude. les Enfin cette Redouan. Nous remercions l’ensemble éleveurs des à ayant participé Hiba, Menad, Idir, Gaci lem, Loumasine Kenza et Gaci Tahri Bedak cette de bué àla réalisation Djelfa. Nos remerciements vifs vont ayant à toute personne contri d’enquête la période durant son accueil kouh pour la région de dans Amedj Nous la famille remercions notamment le terrain. sur appui remercions la Conservation Forêts des d’Aflou leur et Djelfa de pour des enquêtes. à la direction Djelfa Nous ont qui l’INRAA participé l’ensembleremercions notamment de et des techniciens des cadres Nous le terrain. sur appui disponibilité, et grand leur accueil leur Moussa et toute son la de WilayaHCDS Djelfa, de d’El le commissaire Bayadh Ahmed g Djelfade et Bayadh, El Monsieur le Commissaire et particulièrement remercions vivement du HCDS les et techniciens cadres, ingénieurs osï . ohi . uBi . cmt S., 2018.Bousaïd Souhair A., N., L’amplification Bois Du C., Schmitz la de d’ Systèmes 2006. A., Bourbouze Chiche., A., Saad Ben A., ter R., 2009.Bourbouze des Sauvegarder Jaubert M., 1982.Boukhobza L’agro-pastoralisme l’ordre de traditionnel Algérie : en : algérienne la de steppe Bensouiah agro-pasteurs R., 2005. Pasteurset Y., Hounet Ben algé 2009. Le steppes dans du nomadisme poids les pastoral Belala F., Hirche Muller A., S.D., Tourki M., Salamani M., T., Ait Hamouda S.,Bencherif 2011. L’ V.,Alary J.P., Boutonnet L’ 2006. du Nord arides H.N., Le A., LeAïdoud Houérou Floch E., steppes Les 2006. Genin A., D.,Abbad 2004. REFERENCES l’ensemble àla conception la de recherche. et du participé travail l’article de en et forme àla rédaction mise à leur les enquêtes énéral énéral Maghreb. l de dunord steppes 11 Envi. Nat. Lands. Envi. Nat. d’habiter la de Wilaya modes :les Djelfa. de algériennes steppiques nes hautes plai dans les agro-sylvo-pastorales pratiques les par désertification S (coord.), rural Méditerranée», en le développement «Repenser B(dir.), In Hervieu rains parcours. de et collectifs Thibault (dir.), H-L Abis 458 p. Universitaires, Alger, Presses colonial. des tribal au désordre Algérie, Office 10.4000/strates.478 sur laenquête Djebel Amour. de région riennes. s40333-018-0095-x 20 in vegetation natural Boughani M., 2018. Paris,Agroparistech, France, 268 p. Doct., :Évolution Thèse possibilités et développement. de algérienne pleine en évolution. un secteur Maghreb : l’Afrique.de al.).et IRD, Paris, France, 341-358, doi: In: (Ed.Picouët mutation Environnement en M. société et développement. nouvelles recherche de de problématiques pour enseignement Maghreb : : 243-275 : Amedjkouh Moustafa et les ingénieurs Makhlouf Aissa du Aissa Amedjkouh Moustafa et les Makhlouf ingénieurs à la rédaction de l de à la rédaction Études Rural.Études Sécheresse ; JPB a participé àl’interprétation d’enquête, données des aparticipé JPB Sécheresse 28 p. doi: errain, collecté les données, construit leur analyse analyse leur les données, collecté construit errain, élevage la et céréaliculture pastoral dans la steppe

équipe Rainfall patterns of Algerian steppes and impacts on on and impacts Rainfall Algerian of steppes patterns 17 ; 184 ’Afrique: du la pastorale de société une relecture , (1–2): 31–39 (1–2): th JH a contribué à poser la problématique àposer acontribué etJH a 17 century. century. : 107-122, doi: (1-2): 01-06 (1-2): 10.4000/cybergeo.29257 Politiques de développement agropastoral au agropastoral Politiques développement de ’article étude a été menée sans conflit d conflit sans menée aété étude , en particulier Laarbi Moulay, Laarbi , en particulier leur pour étude élevage ovin dans l élevage et production animaleélevage production et dans les J. Arid Land Arid J. ; , en particulier à Dellaoui Boua àDellaoui , en particulier MK aconçu leMK projet et organisé 10.4000/books.irdeditions.1146 10.4000/etudesrurales.10514 Sécheresse Revue Strates Revue

10 : 561–573, doi: doi: 561–573, : ’ économie des pays du des économie , 17 ; (1-2): 40-46 (1-2): HA a supervisé asupervisé HA

étude, réalisé 11 : 1-14, doi: ’intérêts. Mediterr 10.1007/ ------, Nouvelles mobilités pastorales en Algérie

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Summary Resumen Gaci D., Huguenin J., Kanoun M., Boutonnet J.-P., Abdelkrim Gaci D., Huguenin J., Kanoun M., Boutonnet J.-P., Abdelkrim H. New pastoral movements: the case of sheep herders in H. Nuevas posibilidades pastorales: caso de los criadores de Djelfa Wilaya, Algeria ovinos del distrito (wilaya) de Djelfa, Argelia

The socioeconomic, demographic, political and climatic Las evoluciones socioeconómica, demográfica, política y cli- changes that the Algerian steppe has undergone in recent mática que a conocido la estepa argelina en el curso de las decades have led to major alterations in livestock husbandry últimas décadas han inducido profundas transformaciones a practices, particularly in terms of pastoral mobility. This study nivel de las prácticas de crianza, particularmente en materia describes new mobility practices currently adopted by herd- de movilidades pastorales. Este estudio describe nuevas prác- ers in the region of Djelfa. It was based on 59 semidirective ticas de movilidad adoptadas actualmente por los criadores interviews conducted between 2014 and 2016 with herders in de la región de Djelfa. Se basó en 59 entrevistas semi direc- various hosting areas. Our results revealed a diversity of pasto- tivas realizadas entre 2014 y 2016 con criadores de diferen- ral practices related to the distance traveled during an annual tes zonas de recepción. Nuestros resultados han evidenciado cycle, the calendar, the transhumance itinerary, and whether una diversidad de prácticas pastorales relativa a la distancia or not they passed through their home areas. The movements recorrida durante un ciclo anual, al calendario, al itinerario de could vary from one year to another or during the herders’ trashumancia y al paso o no por el territorio de pertenencia. lifetime. This study showed that new forms of adaptation to Estas movilidades pudieron variar de un año al otro o durante the changing context of the Algerian steppe could be imple- el curso de la vida de un criador. Este estudio mostró que las mented by breeders through new long-distance movements. nuevas formas de adaptación al contexto cambiante de la Our results highlight new forms of pastoral mobility despite estepa argelina podrían ser implementadas por los criado- the tightening of space and show that settling is not the only res mediante nuevas movilidades de gran distancia. Nuestros form of adaptation of pastoral populations to changes. resultados realzan la renovación de las formas de movilidad pastoral a pesar del estrechamiento del espacio y muestran Keywords: sheep, transhumance, steppes, pastoral systems, que la sedentarización no es la única forma de adaptación de Algeria las poblaciones pastorales a los cambios.

Palabras clave: ovino, trashumancia, estepas, sistemas pasto-

rales, Argelia tropicaux, 2021, 74 (1) des pays et de médecine vétérinaire Revue d’élevage 9