L'industrie Lotoise, Toute Une Histoire !
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
L’INDUSTRIE LOTOISE, TOUTE UNE HISTOIRE ! Sommaire Des racines agricoles… 2 …aux trois phases du développement industriel 4 L’industrie lotoise face à la crise et aux nouveaux enjeux 12 1 DES RACINES AGRICOLES… L’EPOQUE GALLO-ROMAINE, LES DEBUTS DE L’AGRICULTURE LOTOISE 51 av. J.C. : « Romanisation » progressive du se développent activement. Au travail du lin, Quercy après la chute d’Uxellodunum. s’ajoute le travail de la laine vers laquelle Le Quercy connaît son premier essor s’oriente de plus en plus l’élevage traditionnel économique lorsque les Romains impriment du mouton. leur marque sur la civilisation d’origine celte. Les échanges commerciaux avec les pays de Ils importent leur système d’organisation et l’Empire (essentiellement le Languedoc et mettent en pratique la maîtrise des grands l’Italie), concernent surtout le blé, le vin et travaux et le sens du commerce. l’huile de noix. Les fines toiles de lin blanc La déforestation progressive permet le tissées en bas-Quercy, ainsi que les étoffes et développement des cultures telles que les matelas de laine sont particulièrement prisées céréales, la vigne et le lin. par les Romains et constituent la véritable référence du Quercy et de Cahors à Rome. 3e siècle : Déploiement de l’agriculture. Le noyer fait son apparition dans le Quercy et La situation géographique de Cahors, véritable l’actuel Périgord. Les vignes, que l’empereur étape aux bornes de l’Aquitaine et de Domitien avait fait arracher, sont replantées l’Auvergne après la traversée du Languedoc, sous le règne de l’empereur Probus (276-282) et son niveau d’organisation à l’arrivée des avec l’introduction de plants italiens. Les Romains, expliquent l’attention qu’ont portée cultures de céréales, d’arbres fruitiers et de lin ces derniers à son essor économique. LE MOYEN-ÂGE : GUERRES, PAUVRETE ET STAGNATION ECONOMIQUE 5e siècle : Début des invasions et des guerres . L’avènement des Capétiens au 8e siècle Les Vandales, les Wisigoths, les Sarrasins, les changera peu de choses. Les prélèvements de Normands, les Hongrois déferlent tour à tour droits importants sur les terres, les péages à sur le territoire et, se chassant mutuellement, l’entrée des seigneuries sur le parcours des pillent, ravagent, brûlent les richesses, marchandises, les profits sur les monnaies, les détruisent et appauvrissent les systèmes taxes sur les transactions commerciales et les économiques mis en place par les Romains. denrées telles que le sel, le blé, le pain, les Entre temps, les querelles familiales des bestiaux, le vin, contribuent à Francs, des Mérovingiens et des Carolingiens l’appauvrissement de ceux qui travaillent. ont également engendré des invasions e e brutales en Quercy. Le pays connaît une 13 et 14 siècle : liberté d’entreprendre et longue période d’insécurité, de guerres et de artisanat de production. Une courte période décadence qui désorganise totalement de prospérité, de développement et l’économie, anéantit les quelques activités d’intensification des échanges va reprendre, commerciales et artisanales et maintient les aux 13e et 14e siècles, notamment grâce à la populations dans un état de stricte pauvreté. fondation de villes neuves et bastides 2 affranchies des pouvoirs seigneuriaux et préparation de la laine, premiers abattoirs de ecclésiastiques. Ces places fortes sont dotées viande, moulins fariniers, distilleries, etc. Les de « chartes de coutume » qui autorisent les artisans sont regroupés en corporations et libertés individuelles de propriété et confréries structurées et bien défendues. d’entreprise. Devenus plus faciles et affranchis de taxes, les échanges commerciaux stimulent Mais la guerre de Cent ans met fin à cette une reprise de l’agriculture et la création des période faste et le Quercy, lieu de convoitise premiers lieux industriels : fabrique d’étoffes, entre rois de France et d’Angleterre, est à nouveau dépeuplé, détruit et ruiné. L’AGRICULTURE, MERE DE L’INDUSTRIE Sur un territoire pauvre, trop souvent agressé, 1730 : la culture de la vigne s’est largement à population fortement rurale et à habitat étendue dans tout le Quercy, terre propice à dispersé, l’agriculture a en charge de nourrir cette agriculture. Mais le pouvoir va la et de fournir les matières premières restreindre pour ne pas concurrencer la indispensables à l’exercice de l’artisanat et du production céréalière, dont les vertus sont commerce. Ces lourdes prérogatives sont la autant nourricières que commerciales. base du développement économique à cette époque. A côté du vin noir, qui fait la renommée du Les productions vivrières offrent des Quercy jusqu’en Angleterre et même à rendements souvent insuffisants pour cause Bordeaux où on l’utilise pour rehausser des de techniques moyenâgeuses et de sols vins jugés trop peu corsés, se développent pauvres. Seul le blé jouit d’une valeur des productions spéculatives qui dessinent d’échange importante et n’a guère de produit progressivement les bases de l’actuelle de substitution. Mais les années de mauvaise industrie agroalimentaire : noix, châtaignes, récolte sont courantes et entraînent disettes fruits frais, truffes, champignons et volailles et spéculations pernicieuses. grasses. Le Lot, terre peu fertile pour les céréales et les D’autres cultures vont prendre un essor légumes, va progressivement accueillir et important, notamment la culture du chanvre sélectionner une agriculture différente, dont le pouvoir royal, en 1781, va spécialisée, et dont les besoins sont adaptés recommander l’intensification afin de aux typicités locales : développer la confection de voiles pour la 1650 : Introduction de la culture du tabac. marine marchande. Expédiée vers des manufactures agenaises, sa 1784 : premières récoltes de pomme de terre production va représenter un gros apport en Quercy. pour les agriculteurs lotois car elle leur assure un revenu régulier et contractualisé. Dépourvu de matières premières en provenance du sous-sol, de sources d’énergie facilement mobilisables, de moyens de communication adaptés, le Lot a souffert de handicaps structurels importants pour développer une industrie moderne. Il aborde le 19e siècle complètement démuni, dans un état de sous-développement, doté en 1840 de seulement deux industries manufacturières employant plus de 20 salariés. 3 …AUX TROIS PHASES DU DEVELOPPEMENT INDUST RIEL Si les origines de certaines filières lotoises remontent à des temps très anciens, leur modernisation s’est articulée en trois étapes essentielles qui, auto-entretenant le développement des techniques, permettent de subvenir aux besoins du moment : 1- 19E SIECLE, QUAND LE SOUS-SOL LOTOIS DEVIENT UNE RICHESSE Mal exploitées en raison d’un manque de Une importante fonderie de fer, implantée à capitaux, les carrières lotoises parsemaient Bourzolles en 1700, près de Souillac, valorise tout de même le paysage lotois depuis le 17e le minerai de Cressensac et produit des siècle : le marbre et la pierre serpentine à chaudières, des marmites, des ustensiles de Cahus et St Céré; la terre argileuse à Catus et cuisine et parfois de canons. Son transport Cazals; les phosphates à Larnagol et Cajarc; la ainsi que la fourniture de bois et d charbon de houille à St Perdroux, Viazac et Fourmagnac; bois met en œuvre 150 ânes, chevaux et le fer à Cressensac, Lherm et Belaye; le plomb mulets conduits par 20 enfants de moins de à Cuzac; l’argent à Floirac. 16 ans, 30 femmes et 50 hommes. Entrée des carrières de Castelfranc au début du 20e siècle * Avec 81 fours à tuiles et briques recensés en d’amélioration de l’habitat développé au 1830, cette activité est bien représentée et cours de la deuxième moitié du 19e siècle. concourt à l’effort de construction et Les Grandes Tuileries Mécaniques, à Reyrevignes, au début du 20e siècle (75 salariés). 4 * L’imprimerie est une très ancienne tradition de Cahors, et rapidement devenue une des dans le Lot puisque la première trace d’un plus célèbres du royaume, a favorisé atelier d’imprimeur, à Cahors, remonte à l’émergence de cette activité. Au 19e siècle 1472, soit peu de temps après les découvertes vont se développer plusieurs imprimeries de de Gutemberg (1440). De plus, le labeur dont certaines existent encore au rayonnement de l’université cadurcienne, début du 21e siècle. créée en 1331 par le pape Jean XXII, originaire L’atelier de l’Imprimerie France Quercy au début du 20e siècle Avec quelques entreprises de taille modeste, attardées et non adaptées à l’évolution des besoins et des techniques, le Lot entre dans le 20e siècle dans un état de sous-industrialisation. Pourtant, face aux besoins générés par le développement et la modernisation de la France (densification du réseau ferré, la naissance de l’aviation, électrification…), quelques entreprises font leurs premières armes dans le secteur des biens d’équipement et acquièrent rapidement une bonne notoriété. 5 2- UNE POIGNEE D’ENTREPRENEURS VONT REVOLUTIONNER L’INDUSTRIE LOTOISE En 1904, Paulin Ratier crée un atelier de Concorde, Airbus, ATR…, parmi les principaux menuiserie spécialisé dans la fabrication héliciers mondiaux, grand spécialiste d’hélices en bois pour l’aviation, et d’équipements d’avions, l’évolution de Ratier- d’ébénisterie pour téléphones. En 1916, Figeac a suivi les gloires mais aussi les crises l’entreprise s’installe à l’entrée de la ville de (1948, 1977) de l’industrie aéronautique Figeac puis construit, sur le site actuel, une mondiale. Elle emploie aujourd’hui plus de nouvelle usine, inaugurée en 1940, pour la 1000 salariés, dans une usine de 52000m², mise en œuvre de l’invention du fondateur: doublée en 1992 pour accueillir des unités l’hélice à pas variable en vol. Les Ateliers dédiées aux matériaux composites, à la d’Aviation Pierre Ratier deviennent la société maintenance et aux traitements de surface. Ratier-Figeac en 1954, puis Ratier-Forest en Donneur d’ordres, Ratier-Figeac sous-traite 1966, à la suite de la fusion avec Forest et Cie une partie de sa production auprès de PME créée en 1957, pour reprendre, finalement, locales.