Congrès AFSP Paris 2013 Section 20 – Vers une sociologie politique des sciences Carrié Fabien ISP Paris X Nanterre
[email protected] Titre de la communication : Le savant, le cobaye et l’antivivisectionniste : circulation et réception des innovations expérimentales dans les sciences du vivant (France et AnGleterre, 1870-1910). Introduction. L’histoire des sciences du vivant dans la seconde moitié du 19ème siècle est caractérisée par l’affaiblissement de l’autorité séculaire de l’observation clinicienne, anatomique et anatomo-patholoGique, et, corrélativement, par la Généralisation et la léGitimation de recherches fondées sur des modes d’investiGation auparavant marGinaux, vivisection mécanique et chimique, expérimentation animale plus Généralement, en vue d’une interroGation systématique du phénomène du vivant. Cette mise en récit de la Genèse de la bioloGie moderne, maintes fois réactivée, est d’abord connue pour ses hérauts et héros (Magendie, Claude Bernard, Pasteur, Müller, Ludwig, pour ne citer que les plus célébrés), pour les innovations thérapeutiques et médicales et les ruptures induites par leurs recherches respectives. Au chercheur en sciences humaines, cette histoire évoque surtout la mise en œuvre proGressive dans ce domaine des sciences du vivant de centres de rayonnement – en France et en AllemaGne successivement - dont la domination se traduit par une mise en circulation continuée durant la seconde moitié du 19ème siècle de savoirs et d’innovations objectivés sous la forme de biens matériels et symboliques, vers des « périphéries » et « semi- périphéries » comme la Grande-Bretagne, la Russie ou les Etats-Unis. Une domination qui se donne à voir éGalement dans la constitution de circuits de formation des périphéries vers ces centres pour des agents, chercheurs et étudiants, bénéficiant ainsi des structures constituées dans ces espaces.