Un Juge D'instruction Perce Les Secrets Français De L'argent Occulte Du Clan

Total Page:16

File Type:pdf, Size:1020Kb

Un Juge D'instruction Perce Les Secrets Français De L'argent Occulte Du Clan Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 1 Omar Bongo a dirigé le Gabon de 1967 jusqu’à sa mort Un juge d’instruction perce les secrets en 2009 ; sa succession est depuis assurée par son fils Ali. français de l’argent occulte du clan Bongo PAR FABRICE ARFI ARTICLE PUBLIÉ LE VENDREDI 2 JUILLET 2021 Jacques Chirac et Omar Bongo, les présidents de la France du Gabon en 1996, à Libreville. © GERARD FOUET / AFP En amont, la question qui se pose au juge d’instruction Jacques Chirac et Omar Bongo, les présidents de la France du Gabon en 1996, à Libreville. © GERARD FOUET / AFP et aux policiers de l’Office central pour la répression Le juge d’instruction chargé de l’affaire des «biens de la grande délinquance financière (OCRGDF) est: mal acquis » a établi, grâce aux archives policières du d’où vient l’argent qui a permis aux Bongo d’acquérir dossier Elf, que c’est avec l’argent de la corruption en France, moyennant des dizaines et dizaines de pétrolière que le clan présidentiel au Gabon a blanchi millions d’euros, un patrimoine vertigineux composé en France des dizaines de millions d’euros, notamment d’immeubles, d’hôtels particuliers, de berlines, etc., grâce à la BNP, selon l’enquête. alors que le pays qu’ils dirigent végète, à 7000 L’affaire dite des «biens mal acquis » sur la fortune kilomètres de Paris, dans le besoin ? cachée du clan Bongo, qui règne de père en fils La réponse, qui pouvait paraître évidente, est depuis depuis 1967 sur le Gabon, est un scandale français. De peu une certitude acquise du dossier. L’argent vient bout en bout. C’est ce qu’est en train de documenter du pétrole exploité par la France. Pour arriver à cette de manière inédite un juge d’instruction français, conclusion, les enquêteurs se sont fait communiquer Dominique Blanc, selon les derniers développements toute la procédure de l’affaire Elf, un retentissant d’une tentaculaire enquête commencée il y a bientôt scandale jugé en 2003. quinze ans. Le retour de l’affaire Elf Plusieurs développements judiciaires récents éclairent Dans un rapport de synthèse de septembre 2020, dont en effet le rôle dans le gigantesque système présumé Mediapart a pu prendre connaissance, les policiers de corruption (c’est-à-dire comment les Bongo écrivent en conclusion: «Il ressort qu’Omar Bongo ont obtenu des fonds occultes) et de blanchiment était rémunéré par la société Elf Aquitaine.» (comment ils les ont dépensés) de deux grandes institutions économiques françaises: le géant pétrolier «Ces fonds étaient destinés normalement au paiement Elf – Total aujourd’hui – et la banque BNP. du pétrole, ressource principale de son pays. Omar Bongo récupérait à titre personnel les fonds à destination de la République gabonaise», poursuivent- ils. Dans les cartons poussiéreux de l’affaire Elf, les policiers ont notamment retrouvé la trace de virements du géant pétrolier, via sa banque fermée depuis (la Fiba), au profit personnel d’Omar Bongo, pour des millions d’euros. 1/2 Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 2 Ils ont aussi mis la main sur une lettre qu’Omar Bongo clan Bongo en France? Une partie de la réponse avait adressée dans les années 1990 à l’Union bancaire a été donnée par le juge d’instruction, le 11 mai privée (UBP) de Genève, en Suisse, dans laquelle il dernier, avec la mise en examen pour «blanchiment assurait être le réel bénéficiaire de l’un des comptes de corruption» de la BNP, la plus grande banque cachés ouverts au sein de la banque par André Tarallo, française. le «Monsieur Afrique » d’Elf. Dans cette missive, le À elle seule, la banque est soupçonnée d’avoir aidé président gabonais avançait l’argument providentiel le clan Bongo à blanchir, en dissimulant l’origine des de l’«intérêt national» pour justifier le fait d’être passé fonds, au moins 35 millions d’euros d’argent occulte par un prête-nom, tout en ajoutant: «J’ai contrôlé, par l’entremise d’une petite société baptisée Atelier comme il se doit, la gestion de ce compte.» Difficile 74, comme Mediapart l’avait déjà raconté. d’être plus clair. Parmi les motifs de mise en examen, la justice a retenu En faisant de la sorte la jonction entre l’affaire Elf que « la BNP, malgré ses obligations légales, n’avait et celle des «Biens mal acquis » — la seconde étant pas mis en place de système efficient » de détection des une prolongation de la première —, la justice française opérations suspectes. « La BNP n’a effectué aucune jette une lumière sans fard sur tout un pan de l’histoire recherche sur l’origine et la légalité des fonds » et de la Françafrique et de la corruption inhérente qui la « n’a effectué aucune déclaration de soupçon [aux sous-tend. autorités – ndlr] », souligne encore le procès-verbal C’est ce qu’avait d’ailleurs raconté, en novembre de mise en examen de la banque en tant que personne 2019, l’ancien patron d’Elf, Loïk Le Floch-Prigent, morale. dans le cabinet du juge Blanc. «Les premiers Représentant la BNP devant le juge, Georges Dirani, présidents d’Elf […] ont eu pour première tâche son directeur juridique, a certes reconnu « des d’augmenter le pétrole disponible du pays, avait- carences » mais, selon lui, celles-ci « ne constituent il détaillé. Leur opinion, c’est que l’instabilité pas pour autant des infractions pénales ». En gouvernementale conduit à des soubresauts trop définitive, « rien n’établit », d’après lui, que la banque importants. On a demandé aux présidents successifs savait que « la famille Bongo tirait les ficelles » de la d’Elf de veiller à la stabilité de ces États, stabilité société-taxi qui lui a permis de blanchir 35 millions institutionnelle et juridique. Le premier pays qu’on d’euros d’un claquement de doigts. voulait stabiliser était le Gabon. » Sollicitée par Mediapart, la BNP n’a pas souhaité faire Le «on » ici évoqué représente l’État français. de commentaire. Dès lors, la question qui se pose ensuite à l’enquête est : comment et avec quelles complicités éventuelles l’argent de la corruption a été dépensé par le Directeur de la publication : Edwy Plenel Rédaction et administration : 8 passage Brulon 75012 Paris Direction éditoriale : Carine Fouteau et Stéphane Alliès Courriel : [email protected] Le journal MEDIAPART est édité par la Société Editrice de Mediapart (SAS). Téléphone : + 33 (0) 1 44 68 99 08 Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 24 octobre 2007. Télécopie : + 33 (0) 1 44 68 01 90 Capital social : 24 864,88€. Propriétaire, éditeur, imprimeur : la Société Editrice de Mediapart, Société par actions Immatriculée sous le numéro 500 631 932 RCS PARIS. Numéro de Commission paritaire des simplifiée au capital de 24 864,88€, immatriculée sous le numéro 500 631 932 RCS PARIS, publications et agences de presse : 1214Y90071 et 1219Y90071. dont le siège social est situé au 8 passage Brulon, 75012 Paris. Conseil d'administration : François Bonnet, Michel Broué, Laurent Mauduit, Edwy Plenel Abonnement : pour toute information, question ou conseil, le service abonné de Mediapart (Président), Sébastien Sassolas, Marie-Hélène Smiéjan, François Vitrani. Actionnaires directs peut être contacté par courriel à l’adresse : [email protected]. ou par courrier et indirects : Godefroy Beauvallet, François Bonnet, Laurent Mauduit, Edwy Plenel, Marie- à l'adresse : Service abonnés Mediapart, 4, rue Saint Hilaire 86000 Poitiers. Vous pouvez Hélène Smiéjan ; Laurent Chemla, F. Vitrani ; Société Ecofinance, Société Doxa, Société des également adresser vos courriers à Société Editrice de Mediapart, 8 passage Brulon, 75012 Amis de Mediapart, Société des salariés de Mediapart. Paris. 2/2.
Recommended publications
  • Les Profiteurs.Pdf
    Public Disclosure Authorized Les Profiteurs Incriminer l’enrichissement illicite pour combattre la corruption Public Disclosure Authorized Lindy Muzila Michelle Morales Marianne Mathias Tammar Berger Public Disclosure Authorized Public Disclosure Authorized Les Profiteurs Stolen Asset Recovery (StAR) Series StAR—pour Stolen Asset Recovery Initiative—est un partenariat entre la Banque Mon- diale et l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (UNODC) qui soutient les efforts internationaux de lutte contre les paradis fiscaux utilisés par les détenteurs de produits de la corruption. StAR travaille avec les pays en voie de développement et les centre financiers pour combattre le blanchiment des produits de la corruption et pour faciliter un recouvrement plus rapide et plus systématique des avoirs volés. La série Stolen Asset Recovery (StAR) soutient les efforts de StAR et de l’UNODC en apportant aux praticiens une meilleure connaissance et des outils de décision qui con- tribuent à consolider les bonnes pratiques internationales, ainsi qu’une expérience pra- tique étendue sur l’ensemble des questions les plus pointues en matière de lutte anti- corruption et de recouvrement d’avoirs. Pour de plus amples informations, se référer à l’adresse suivante: www.worldbank.org/star. Titres de la série Stolen Asset Recovery (StAR) Biens mal acquis: un guide des bonnes pratiques en matière de confiscation d’actifs sans condamnation (CSC) (2009); Theodore S. Greenberg, Linda M. Samuel, Wingate Grant, et Larissa Gray Personnes Politiquement Exposées:
    [Show full text]
  • Manuel De Recouvrement Des Biens Mal Acquis Un Guide Pour Les Praticiens
    Manuel de Recouvrement des Biens Mal Acquis Un Guide pour les Praticiens Jean-Pierre Brun Larissa Gray Clive Scott Kevin M. Stephenson Manuel de Recouvrement des Biens Mal Acquis Manuel de Recouvrement des Biens Mal Acquis Un Guide pour les Praticiens Jean-Pierre Brun Larissa Gray Clive Scott Kevin M. Stephenson © Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement / Association pour le Développe- ment International ou Banque Mondiale. La Banque Mondiale 1818 H Street NW Washington DC 20433 Téléphone : 202-473-1000 Internet : www.worldbank.org Tous droits réservés 1 2 3 4 13 12 11 10 Ce travail a été effectué par le personnel de la Banque Mondiale et enrichi de contributions externes. Les interprétations et conclusions exprimées dans ce livre ne reflètent pas nécessairement les vues des directeurs exécutifs de la Banque Mondiale ou des gouvernements qu’ils représentent. La Banque Mondiale ne garan- tit pas l’exactitude des données contenues dans cet ouvrage. Les cartes présentées dans ce livre ont été réalisées par la Map Design Unit de la Banque Mondiale. Les frontières, couleurs, dénominations, ainsi que toutes les autres informations figurées sur ces cartes n’impliquent de la part de la Banque Mondiale aucun jugement au regard du statut légal de tel ou tel territoire, ou une quelconque reconnaissance ou acceptation de telles frontières. Droits et permissions Le contenu de cette publication fait l’objet d’un dépôt légal. La copie et / ou la transmission de portions ou de la totalité de ce travail sans permission peut constituer une violation de la loi applicable. La Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement / la Banque Mondiale encourage la diffusion de son travail et accordera généralement la permission de reproduire des portions de cette publication dans des délais brefs.
    [Show full text]
  • Abusing UNESCO: President Teodoro Obiang of Equatorial Guinea
    BRIEFING PAPER Abusing UNESCO: President Teodoro Obiang of Equatorial Guinea FEBRUARY 2012 THIS BRIEFING PAPER EXAMINES the on-going effort by President Teodoro Obiang of Equatorial Guinea to abuse the reputation and standing of the United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO) by Using the establishment of a UNESCO science prize to launder the image of his regime, which is accused of extensive human rights abuses, and which has several senior officials who are subjects of at least three separate anti-corruption investigations in the US and Europe; and Appointing his son as Equatorial Guinea’s Deputy Permanent Delegate to UNESCO, which could endow him with diplomatic immunity in the face of criminal money laundering investigations in France. The UNESCO-Obiang Prize The UNESCO-Obiang Nguema Mbasogo International Prize for Research in the Life Sciences was approved in October 2008 when the Executive Board of the United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization (UNESCO) accepted the offer of $3 million from President Teodoro Obiang Nguema Mbasogo of Equatorial Guinea to endow an award in his name.i The prize was scheduled to be awarded in June 2010, but was suspended indefinitely by the UNESCO Executive Board in October 2010 due to a lack of consensus among members as to whether to proceed with the prize in light of significant allegations of human rights abuses and corruption relayed by civil society and government leaders. Following a failed attempt to reinstate the prize in May 2011, President
    [Show full text]
  • PRESIDENTIAL PROFITEERING How a Company Linked to the Congolese President Stands to Earn Millions from New Fee
    PRESIDENTIAL PROFITEERING How a company linked to the Congolese president stands to earn millions from new fee 8 December 2020 Djeno oil terminal, Republic of Congo. Brazzaville Infos 242 via Facebook. GLOBAL WITNESS DECEMBER 2020 PRESIDENTIAL PROFITEERING 1 A company linked to Republic of from entering Canada where his wife and children Congo’s presidential family stands were based on the grounds of implication in organised financial crime. to earn almost 6 million euros ($7 million) per year from a new fee on On 20 August 2020, Copremar, which is oil tankers in what is suspected to headquartered in Pointe-Noire, Congo, be the family’s latest illicit scheme, unilaterally announced to shipping agents that, from 7 September 2020 onwards, all VLCC and Global Witness reveals. Suez Max tankers loading at Congo’s Djeno oil The revelations come months ahead of the 2021 terminal will be charged a new “safety watch fee” presidential election in which Denis Sassou- of 69,500 euros (almost $84,000), according to a Nguesso, incumbent for 36 of the past 41 years, document seen by Global Witness. will stand. In September 2020, Copremar took over towing In July, we documented how the president’s son, operations at the Djeno terminal, replacing Denis Christel Sassou-Nguesso, allegedly stole French oil major Total, the terminal’s overall millions from Congo’s national oil company, operator, Copremar informed Global Witness. which he used to buy expensive real estate and This award was made during negotiations luxury goods in the US, France and elsewhere. In between Total and the Congolese government for 2019, we revealed how Denis Christel and his the former to renew its terminal operating sister Claudia have seemingly laundered and licence, which expired on 17 November 2020, and spent up to $70m in stolen state funds.
    [Show full text]
  • French Relations with Sub-Saharan Africa Under President Sarkozy
    OCCASIONAL PAPER NO 1 0 7 South African Foreign Policy and African Drivers Programme January 2012 French Relations with Sub-Saharan Africa Under President Sarkozy R i c h a r d M o n c r i e f f s ir a f f A l a n o ti a rn e nt f I o te tu sti n In rica . th Af hts Sou sig al in Glob African perspectives. About SAIIA The South African Institute of International Affairs (SAIIA) has a long and proud record as South Africa’s premier research institute on international issues. It is an independent, non-government think-tank whose key strategic objectives are to make effective input into public policy, and to encourage wider and more informed debate on international affairs with particular emphasis on African issues and concerns. It is both a centre for research excellence and a home for stimulating public engagement. SAIIA’s occasional papers present topical, incisive analyses, offering a variety of perspectives on key policy issues in Africa and beyond. Core public policy research themes covered by SAIIA include good governance and democracy; economic policymaking; international security and peace; and new global challenges such as food security, global governance reform and the environment. Please consult our website www.saiia.org.za for further information about SAIIA’s work. A b o u t t h e S o u t h A f r I c A n f o r e I g n p o l I c y A n d A f r I c A n d r I v e r S p r o g r A m m e Since the fall of Apartheid in 1994, South Africa’s foreign policy has prioritised the development of Africa.
    [Show full text]
  • “Manna from Heaven”? RIGHTS How Health and Education Pay the Price for Self-Dealing WATCH in Equatorial Guinea
    HUMAN “Manna From Heaven”? RIGHTS How Health and Education Pay the Price for Self-Dealing WATCH in Equatorial Guinea “Manna From Heaven”? How Health and Education Pay the Price for Self-Dealing in Equatorial Guinea Copyright © 2017 Human Rights Watch All rights reserved. Printed in the United States of America ISBN: 978-1-6231-34815 Cover design by Rafael Jimenez Human Rights Watch defends the rights of people worldwide. We scrupulously investigate abuses, expose the facts widely, and pressure those with power to respect rights and secure justice. Human Rights Watch is an independent, international organization that works as part of a vibrant movement to uphold human dignity and advance the cause of human rights for all. Human Rights Watch is an international organization with staff in more than 40 countries, and offices in Amsterdam, Beirut, Berlin, Brussels, Chicago, Geneva, Goma, Johannesburg, London, Los Angeles, Moscow, Nairobi, New York, Paris, San Francisco, Sydney, Tokyo, Toronto, Tunis, Washington DC, and Zurich. For more information, please visit our website: http://www.hrw.org JUNE 2017 ISBN: 978-1-6231-34815 “Manna From Heaven”? How Health and Education Pay the Price for Self-Dealing in Equatorial Guinea Map .................................................................................................................................... I Summary ........................................................................................................................... 1 Neglecting the Right to Health ..................................................................................................
    [Show full text]
  • Corruption: Le Testament Judiciaire D'un Ancien Patron D'elf
    Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr 1 Il y a, sur fond de Françafrique, une parenté Corruption: le testament judiciaire d’un évidente entre les deux dossiers, et c’est tout l’enjeu de l’instruction actuellement menée par le juge ancien patron d’Elf Dominique Blanc d’en établir objectivement le lien PAR FABRICE ARFI ARTICLE PUBLIÉ LE MERCREDI 30 SEPTEMBRE 2020 pour les besoins de la démonstration judiciaire. Loïk Le Floch-Prigent, ancien dirigeant d’Elf, en août 2012. © FRED TANNEAU / AFP Loïk Le Floch-Prigent, ancien dirigeant d’Elf, en août 2012. © FRED TANNEAU / AFP Condamné dans l’affaire Elf, dont il fut le PDG, Loïk L’affaire des « biens mal acquis » porte sur le Le Floch-Prigent a récemment été entendu comme patrimoine vertigineux (hôtels particuliers, villas, témoin par un juge dans le scandale des biens mal œuvres d’art, voitures de luxe, bijoux…) acquis en acquis. Il a confirmé que l’argent du pétrole a permis France par les familles dirigeantes de deux pays de financer personnellement des présidents africains, africains amis de la France, le Gabon et le Congo- notamment au Gabon et au Congo-Brazzaville. Et Brazzaville, présidés par deux clans eux-mêmes unis assuré que le système perdure aujourd’hui, sous par des liens familiaux : respectivement les Bongo et d’autres formes. les Sassou-Nguesso. D’un dossier l’autre. Reconnu coupable et condamné Omar Bongo a dirigé le Gabon de 1967 jusqu’à sa en 2003 dans l’un des plus retentissants scandales mort en 2009 ; sa succession est depuis assurée par financiers de ces dernières décennies – l’affaire Elf son fils Ali.
    [Show full text]
  • Synthèse Et Recommandations
    Synthèse et recommandations es biens mal acquis révoltent. Heureusement. Car la fortune que certains dirigeants amassent sur le dos de leur population est insupportable. LLElle est indécente car elle jouxte la misère d’un grand nombre. Pour la trentaine de dictateurs dont nous dressons ici l’inventaire, nous estimons les avoirs détournés entre 105 et 180 milliards de dollars. En tête de ce palmarès de la honte : Saddam Hussein (Irak), le Shah d’Iran, Suharto (Indonésie), Houphouët- Boigny (Côte d’Ivoire) et Marcos (Philippines). Pour certains pays, la ponction a été massive : la fortune de 5 à 6 milliards de dollars amassée par Mobutu repré- sente plus de 100 fois ce que le gouvernement de la République démocratique 2 134 exactement si l’on s’en tient aux du Congo consacre chaque année à la santé2, dans un pays où l’espérance de vie prévisions budgétaires pour 2009. Source : Kongo Times, 12 mars 2009. n’atteint que 42 ans ! Les biens mal acquis sabordent l’idée démocratique et le développement en éri- geant en modèle la cupidité, l’illégalité et le mensonge. Ils ont souvent pour corollaire la dictature, le clientélisme et la répression. Ils posent la corruption comme clé de la réussite politique ou économique, ruinant souvent les espoirs de démocratisation même des plus téméraires. les biens mal acquis peuvent rassurer, également. À tort, cette fois. Ils renvoient cette image, dans laquelle beaucoup se complaisent volontiers, de pays en développement – notamment africains – nécessairement corrompus. La posture de donneur de leçons est si commode. Le traitement médiatique de l’af- faire Bongo et Sassou Nguesso n’en est pas toujours exempt.
    [Show full text]
  • “Biens Mal Acquis” Case: Teodorin Obiang Refuses to Appear Before Judicial Authorities the Judges Release an International Arrest Warrant
    “Biens Mal Acquis” Case: Teodorin Obiang refuses to appear before judicial authorities The judges release an international arrest warrant Paris, 13 July 2012.Teodoro Nguema Obiang (TNO), son of the President of Equatorial Guinea and recently appointed “second vice president”1, refused for the second time to appear before the investigating judges of the “Biens Mal Acquis” (“Illicit Enrichment”) case. He was summoned on July 11 for his preliminary examination – a legal procedural step that precedes a criminal indictment under French Law2. The arrest warrant, that remained outstanding since the first summons in March3, was issued right away. SHERPA and Transparency International France (TI France) welcome this measure, which confirms once again the allegations they have been asserting for five years. The decision of the investigating magistrates to indict TNO does not come as a surprise, given the accumulation of incriminating evidence over the last months. In September 2011, the French judges seized some fifteen luxury cars of his: Maserati, Aston Martin, Rolls Royce, Porsche, Bugatti, Bentley, Ferrari… Last February, three truckloads of luxury assets, such as antique furniture, works of art and cases of wine were seized in an unprecedented ten-day-search, as suspected proceeds of corruption. TNO’s lavish possessions are vastly out of proportion with his official income: according to the US Department of Justice, which initiated civil proceedings in order to confiscate his US-based assets4, TNO has spent more than $300 million worldwide between 2000 and 2011, while his salary as Minister of Agriculture and Forestry is estimated at Assistant Attorney General Breuer, less than $100,000 per year5.
    [Show full text]
  • Biens Mal Acquis Des Dirigeants Africains: Une Information Doit Être Ouverte
    Communiqué de presse Le 31 janvier 2008 Biens Mal Acquis des dirigeants africains: une information doit être ouverte Une enquête préliminaire française pour le chef de détournement de biens publics contre plusieurs présidents africains vient d’être classée sans suite en dépit de la révélation de biens de luxe, de voitures et de dizaines de comptes en banque valant des dizaines de millions de dollars appartenant aux dirigeants, à des membres de leurs familles ainsi qu’à de proches collaborateurs. Bien que constituant la première du genre en France, l’enquête constituait un test-clé suite à l’appel du président Sarkozy pour « un nouveau partenariat entre l’Afrique et la France dans leur engagement en faveur de la lutte contre la corruption ». L’investigation a pris fin en novembre 2007, suite à la décision du Parquet de Paris jugeant les infractions « insuffisamment caractérisées ». L’enquête fut lancée en juin 2007 à la suite d’une plainte déposée par trois organisations non gouvernementales – Sherpa, Survie et la Fédération des Congolais de la Diaspora – alléguant que des familles dirigeantes d’Angola, du Burkina Faso, du Congo Brazzaville, de la Guinée équatoriale et du Gabon avaient acquis des biens en France pour des millions d’euros, sommes qui ne pouvaient provenir du fruit de leurs salaires officiels. « Sherpa et Survie, comme l’a fait Global Witness, ont mené une campagne contre le manque de transparence, la corruption et le détournement des biens publics en Afrique, particulièrement dans les pays africains riches en ressources naturelles et nous sommes extrêmement préoccupés que cette affaire ait été classée sans suite, considérant le nombre important de preuves apportées par l’enquête policière » déclare William Bourdon, Président de Sherpa.
    [Show full text]
  • REQUEST for INVESTIGATION June 10, 2010 1. This Complaint
    REQUEST FOR INVESTIGATION June 10, 2010 TO Patrice Sam, Investigator UNESCO Internal Oversight Service, Investigation Section FROM Open Society Justice Initiative Asociación Pro Derechos Humanos de España Association Sherpa EG Justice REGARDING Concerns related to source of funding of the UNESCO-Obiang Nguema Mbasogo International Prize for Research in the Life Sciences INTRODUCTION 1. This complaint centers on concerns that UNESCO may have accepted or may be in the process of accepting money1 representing illicit proceeds of corruption or other crimes, in 1 The Model Rules for Prizes, established in a Decision of the Executive Board in April 2005, states that UNESCO will begin to accept nominations for a prize when the money has been received. Given that UNESCO has already concluded its extended period of time to submit nominations, we believe, accordingly, that the the form of a $3 million donation from the Obiang Nguema Mbasogo Foundation (“the Foundation”), to fund the UNESCO-Obiang Nguema Mbasogo International Prize for Research in the Life Sciences (“the Prize”), in contravention of United Nations policies and staff rules. 2. The United Nations clearly states a policy and determination “to prevent, detect, and deter … transfers of illicitly acquired assets and to strengthen international cooperation in asset recovery” and recognition of “the need to safeguard integrity and to foster a culture of rejection of corruption.”2 3. The international community, including the United Nations and the International Monetary Fund and World Bank, has acknowledged the 40 Recommendations to prevent and combat money laundering developed by the Financial Action Task Force - Groupe d’action financière (“FATF”), as implementing such policy and determination by establishing international standards of controls in financial and other institutions encountering risk of money laundering.
    [Show full text]
  • Legal Remedies for Grand Corruption
    LEGAL REMEDIES FOR GRAND CORRUPTION THE ROLE OF CIVIL SOCIETY ACKNOWLEDGMENTS This volume was compiled by Ken Hurwitz, senior legal officer for the Anticorruption Program of the Open Society Justice Initiative, and Richard E. Messick, a lawyer and consultant on anticorruption issues. It brings together in final form a series of papers that were first presented at a day of discussions on the worldwide legal fight against high-level corruption organized by the Open Society Justice Initiative and Oxford University’s Institute for Ethics, Law and Armed Conflict in June 2014. Several of the individual papers have been previously published on the Global Anticorrption Blog (https://globalanticorruptionblog.com/), which is edited by Richard E. Messick and Matthew Stephenson, professor of law at Harvard Law School. Our sincerest thanks to the authors for their inimitable contributions. Copyright © 2019 Open Society Foundations. This publication is available as a pdf on the Open Society Foundations website under a Creative Commons license that allows copying and distributing the publication, only in its entirety, as long as it is attributed to the Open Society Foundations and used for noncommercial educational or public policy purposes. Photographs may not be used separately from the publication. ISBN: 9781940983875 Published by: Open Society Foundations 224 West 57th Street New York, New York 10019 USA www.OpenSocietyFoundations.org For more information contact: Ken Hurwitz Open Society Justice Initiative [email protected] Cover, design, and layout by Ahlgrim Design Group Printing by GHP Media, Inc. LEGAL REMEDIES FOR GRAND CORRUPTION: THE ROLE OF CIVIL SOCIETY 1 CONTENTS 2 Foreword: Seeking Legal Remedies for Grand Corruption Ken Hurwitz 8 Introduction: Past Steps and Future Directions Richard E.
    [Show full text]