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Et si l’enjeu était l’après-Hocine Aït Ahmed ?

La crise, qui secoue le Front des forces socialistes dans l’un de ses principaux bastions, en Petite Kabylie en l’occurrence, interpelle. Et pour cause : cette crise survient à quelques mois de la présidentielle. Ce qui est loin d’être fortuit, d’autant que les démissions en cascade semblent obéir à une stratégie, du moins à un agenda, arrêté par ceux qui orchestrent ce qui s’apparente à une campagne de presse. Une campagne de presse où on semble chercher à donner le maximum d’ampleur et de retentissement aux démissions collectives qui surviennent à des intervalles réguliers pour donner le temps à la presse de s’emparer de la chose et de porter l’estocade à un adversaire, la direction nationale du parti. Si le FFS a connu des crises, récurrentes, depuis la création en France du FFS 2 sous la houlette d’Abdelhafid Yaha à la démission des Zenati, Bouhadef et Mammeri, en passant par le groupe de Tizi de Saïd Khelil, par Naït-Djoudi, par Djamel Benseba, Karim Tabbou, etc., le parti n’a pas eu tellement à en pâtir ; son leader charismatique était encore aux commandes. Il avait maintenu le cap grâce notamment à des cadres de valeur. Aujourd’hui, la donne a changé. La fronde est, certes, menée par des cadres sans grande envergure – ils n’ont pas l’étendue d’esprit d’un Djamel Zenati, d’un Saïd Khelil ou d’un Djamel Benseba, mais leur entreprise survient au moment où Hocine Aït Ahmed n’a plus d’emprise sur le parti. Et ils se réclament de l’héritage et du combat du plus vieil opposant au pouvoir politique, contraint à l’exil en 1965, Aït-Ahmed en l’occurrence. Ils considèrent qu’ils jouent à armes égales avec les nouveaux dirigeants du parti, sans grande envergure eux aussi, si ce n’est le fait de disposer d’un avantage certain : l’appareil du parti. Les démissionnaires, à leur tête Khaled Tazaghart, ne peuvent pas ignorer le fait que la direction nationale n’est pas en mesure aujourd’hui de rebondir en menant une campagne d’adhésion et de ré-adhésion. Cela aurait été possible si les élections législatives et locales n’avaient pas lieu dans quatre ans. Et si le présidium du FFS a jusque-là observé un silence assourdissant vis-à-vis de l’élection présidentielle, prévue en avril 2014, ces membres seront dans l’obligation de sortir de leur réserve et de prendre position. Terrain sur lequel espèrent les emmener leurs détracteurs, qui mènent une fronde tous azimuts. Rappelant qu’après les membres de la Fédération de wilaya, à leur tête Khaled Tazaghart, une centaine de militants de la section de viennent de claquer la porte du vieux parti de l’opposition avant d’être rejoints, hier et avant- hier, par les militants et élus de la section de et par les anciens maquisards et militants de 1963. On croit savoir que la série noire va se poursuivre puisque l’on annonce des démissions en cascade des militants des sections de , , Tamokra et . Réagissant à ces démissions, Rachid Chabati, député de Béjaïa, a appelé Khaled Tazaghart à assumer publiquement sa démission des rangs du parti avant de l’inviter pour être conséquent avec lui-même de renoncer à son mandat qu’il a eu par la grâce du FFS. Sur les démissions en cascade, ils expliquent que ce sont souvent des gens, qui ne sont nullement liés organiquement avec le parti. Il a déploré le fait qu’on entraîne dans des considérations politiciennes les anciens militants de 1963.

M O