LES PÊCHERIES ARTISANALES LACUNAIRES OUEST-AFRICAINES : ÉCHANTILLONNAGE ET DYNAMIQUE DE LA RESSOURCE ET DE L’EXPLOITATION Raymond LAË

LES PÊCHERIES ARTISANALES LACUNAIRES OUEST-AFRICAINES : ÉCHANTILLONNAGE ET DwwQuE DE LA RESSOURCE ET DE C’EXPLOITATION

Éditions de I'ORSTOM INSTITUT FRANÇAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT EN COOPt%ATION Collectign ÉTUDES et THÈSES PARIS1992 ’ Cet ouvrage a fait l’objet d’une thèse d’oceanologie biologique, soutenue le 17 decembre 1990 à l’université de Bretagne occidentale, sous la direction de J. Lahaye.

La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les ((copies ou reproductions strictement réservees à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective» et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, ((toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite» (alinéa1 er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanc- tionnée par les articles 425 et suivants du Code penal.

ISSN : 0767-2888 0 ORSTOM 1992 ISBN : 2-7099-l 099-5 REMERCIEMENTS

J’exprime toute mareconnaissance à madamele pro- Je voudrais ajouter une mention particulière pour les fesseur J. LAHAYE qui m’a encourage à préparer ce nombreux enquêteursqui ont participe à la collecte de mémoire et qui me fait l’honneur de présider ce jury de l’information en Côte-d’Ivoire et au Togo pendanttoutes thèse. cesann6e.s. Sans eux ce travail ne serai&pas si complet. Jeremercie monsieur le professeurDO CHI ainsi que Je les en remercie et plus particulièrement MM. P. MM. LE GALL, LE GUEN et WEBER qui ont accepté BAFFOUE, Y, COULIBALY et K. KLOUSSEH dont de juger cette étude. l’aide et la pr6sencefurent toujours appréciées. Ma gratitudeparticulière va à M. DURAND avecqui j’ai eu le plaisir de travailler pendant plusieurs années, Les travaux de terrain et de rédaction ont étéréalises qui a suivi avec beaucoup d’attention et d’amitié mes aucours&~jourseffectuésauCentre&recherchesoce*1- débuts mouvementésà 1’ORSTOM et qui est a l’origi- nographiquesd’Abidjan, au centre ORSTOM de Lomé ne de mes travaux en Côte-d’Ivoire et au Togo. et au centre ORSTOM de Brest. Je tiens donc a remer- Ces travaux n’auraient pu être menésa bien sansla cierl’ensembledeladirectionetdupersonnel~~c~~ collaboration et les conseils de nombreux collègues. et plus particulikement MM. B. PITON et F. CQNAND Ma reconnaissanceva donc 5 MM. J.J. ALBARET, G. qui ont toujours fait preuve d’une extrêmebienveillance, AMEGAVIE, J.B. AMON KOTHIAS, E. CHARLES- MM. J.J. LECHAUVE et D. CORRE pour leur assis- DOMINIQUE, J.M. ECOUTIN, D.J. et E. FAGGIA- tanceinformatique, Mmes F. LECORNEC, D. FLOCH NELLI, S. HEM, J.P. HlE DARE, J. QUENSIERE et et J. LAE pour leur participation à la confection de ce J.Y. WEIGEL. mémoire. SOMMAIRE

INTRODUCTION ...... 9 TROISIEME PARTIE 3INFLUENCE DES FACTEURS DE L’ENVIRONNEMENT ET PREMIÈRE PARTIE - LE CONTEXTE ÉLÉMENTS D’AMÉNAGEMENT Environnement climatique et caractéristiques Influence des facteurs de l’environnement ...... 119 physico-chimiques des lagunes ...... 13 Éléments d’aménagement ...... P.... 151 Ressourceset pêcheries ...... *.*....*...... 27 Conclusions générales ...... 169 Aspects socio-économiques ...... 43 DEUXIEME PARTIE - ÉCHANTILLONNAGE RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..,...... 173 ET STATISTIQUES ANNEXES ...... 183 Stratégie d’échantillonnage ...... 57 L’exploitation des stocks ...... 73 TABLE DES MATIÈRES ...... 199 INTRODUCTION

Les lagunes,par leur situation géographique,jouent vaise et comptetenu de la lourdeur desréseaux à mettre un rôle d’interface entre milieu marin et milieu conti- en placeet descoûts prohibitifs, il est impossibled’obte- nental. Ces écosys&mes,particulièrement productifs nir des sériesstatistiques longues. Par ailleurs, les pro- sont utilises de façon intensive par dessecteurs d’activité blèmes soulevéspar les pêchesartisanales ne peuvent aussidiversifiés que la pêche,le tourisme,le transportou se limiter à des considérations biologiques ou écono- le commerce... miques.Le poids destraditions en Afrique est très lourd Danslatigion du COPACE(Comité despêches pour dansles sociétésde pêcheursoù les crit2res de rationa- l’Atlantique centre-est) les lagunes côtiikes couvrent lit& despays développes,ne sont pas toujours de mise. 5 000 km2. Leur exploitation assurele débarquementde Tousces éléments font que desaspects entiers de la dyna- 88 000 tonnes de poisson, soit un rendementmoyen de mique despêcheries artisanales sont encoreinexplorés. 176 k&m%n. Le nombre moyen de pêcheursest esti- Un besoin pressantde nouvelles problématiquesse fait mé à 44 000 auxquels viennent s’ajouter 130 Oooper- donc sentir. Nos travaux se situent donc dans le cadre sonnesdont les activités sontétroitement liées au secteur d’une problématiqueplus largequi estcelle desressources de la pêche (transport, transformation, commemialisa- renouvelables(Weber et al,, 1990) définies comme“les tion). Ceschiffres (Kapetsky, 1981) soulignent l’impor- ressourcesqui donnent lieu à prélèvement sur la nature tance économique de la pêche artisanale lagunaire. Ils sansconsentir d’avance productive au milieu exploité expliquent égalementl’effort qui a été entrepris par de dont on ne peut forcer directementle devenir et qui sont nombreuxpays pour tenterde parvenir à une exploitation susceptiblesde pérennite”.La recherchehalieutique s’est plus rationnelle de leurs ressources. efforcéede comprendrela réaction desstocks à l’exploi- Cetteprise de conscienceest relativement récente, les tation maisjusqu’a pr&ent n’est pas capablede prévoir premièresétudes sur les pêcheriesartisanales africaines le devenir des systèmeshalieutiques tant leur variabi- ayant débuté depuis seulement 15 ans. La recherche, liti est importante.Le problemeclairement identifié dans confrontéeà desproblématiques nouvelles s’esttrouvée le cas présent est celui de la dynamique des systèmes freinée par la complexité implicite de ce type de pêche. exploites ce qui supposeque ce champ de recherchese Les premierstravaux entrepris ont privil&ié une approche situe21 l’interface milieux-sociétéset que la recherchedoit halieutique classiquemais tres rapidementdes difficul- porter sur les usagesdes ressourcesrenouvelables au tés liées à l’inadaptation desmodèles de production des mêmetitre que sur la dynamique desressources. populations, globaux ou analytiques,aux pêcheriesarti- Cesdifferents aspects seront abordés au coursde ce tra- sanalessont apparus.Par ailleurs, l’équilibre des éco- vail et nous essayeronsd’y apporternotre contribution à systèmesà la basedes modelisations actuelles doit être travetsles expériences menées en C&e-d’Ivoire et au Togo. remis en questionpour que les notions d’incertitude et de Définir une nouvelle approchedes pêcheries artisa- variabilité puissent être prises en compte.Une certaine nales supposed’en comprendre parfaitement le fonc- adaptabilitédans l’exploitation desressources doit alors tionnement c’est-à-dire les facteurs extirieurs pouvant être envisagée. déterminerla dynamiquedes stocks et les facteurssociaux Les expériences passéessur les pêchesartisanales jouant sur la dynamique de l’exploitation. Le contexte dispers&s ont souIevé de nombreusespoIémiques, les dans lequel s’exercent les activités de pêche fait natu- principaux points d’achoppementportant sur la ressource rellement intervenir l’environnement physique et cli- (nombreusesespèces exploitées simultanément) et les matiquedes lagunes, la ressourcemais également certains modesd’exploitation (pêchediffuse et très diversifiée). aspectssocio-économiques qui sont déterminants. Les méthodesd’enquête sont lourdes et souventincom- Le premier chapitre est donc consacréau cadrephy- plètes. La qualité des informations obtenuesest mau- sique des lagunes, au mode de fonctionnement de ces

9 milieux et a l’évolution desparamktres physico-chimiques a recueillir et les unit& d’observation devant être défi- nies en fonction desorientations de recherchequi seront l=t%XUlH. Dansle cinqui&mechapitre sont nhmis les principaux r&ultats sur l’exploitation desstocks en Côte-d’Ivoire et au Togo. Desanaly sont r&li à différentsniveaux l’environnement de la permettantde comprendrela variabilitk tr&sforte carac- t&istique a la fois de la ressource et des sociétis de pêeliems. Le dernier volet de cette étude aborde les relations croissance. entre la ressourceet les param&resde l’environnement des engins et des techniquesutilisés. Schématiquement ments clefs pour la définition d’un plan les stocks lagunaires sont exploites par des engins col- t des pêcheries. En effet, il existe une lectifs parmi lesquelson compte les serinesde plage, les variabilité naturelle des stocksichtyologiques dûs a des semw tournanteset les ptkheries fixes et par desengins facteursenvironnementaux totalement indépendantsde individuels dont les plw fn5quentssont les filets maillants, l’exploitation humaine. Ces aspectsont été traites dans les éperviers,les lignes, les nasseset les pieges.Jusqu’a le sixiemechapitre a partir de deux exemples: l’un consa- présent les efforts en matiere de recherche ont surtout cre à l’ouverture du cordon lagunaire au Togo, l’autre 2 la pkhe collective phls facile a appri5 l’influence de la pluviométrie sur la capture desethma- t desrendements largement sup&ieurs losesen Côte-$Ivoire. e mdividuelle. Il semblepourtant impen- Enfm le septiemeet dernier chapitre, loin de propo- sable de faire a przb-i l’impasse sur les debarquements serun schémad’amenagement des pkheries artisanales de la pêcheindividuelle. Au cours de cette etude un soin particulier seradonc porte a cesactivit& qui presentent des caractéristiquesparticuli&es : - pêche traditionnelle tres performantepar opposition a he collective d’introduction récente et souvent

t appela une bonne connaissancede la bis kcologie des espkces. correctementle termed’aménagement ne selimitant pas Le troisieme chapitm aborde la composantesocio- a des considérationsbiologiques ou économiquesmais logique, ethnologique et kkonomique de l’exploitation egalement sociales. Ces recherches se situent donc a avecune identification despopulations de @heurs, une l’interface entre les recherchessur la dynamique desres- evaluation de la demandeen poisson et une description sourceset celles portant sm-leurs usages. descircuits de commercialisation.Ces cléments qui por- tent sur les droits d’usagetraditionnels, sur les formesde propriét6 desressources @ans-appropxiative sont extrê- mementimportants modifier les strat&ies de production devel menagesde pkkheurs. L’environnement g&&al dans lequel s’exercent les activik% halieutiques étant ainsi cerne, il reste 2 collec- ter l’information indispensablea l’étude de cespkheries. Bcomprendre l’évo- C’est l’objet du deuxieme volet de ce travail consacreB eurs modesd’exploita- l’&chantillonnage et aux statistiquesde p&he. tion b partir de diff&entes approchesdisciplinaires étant Le quatrieme chapitre traite des strategiesd”&han- bien entenduqu’a l’avenir l’interdisciplinarité devraêtre tillonnage. Il n’existe pas a l’heure actuelle de plan type renforck de telle sorte que les travaux soient menés adapte a l’étude de ces pkheries artisanales. Un gros conjointementet que chaquediscipline Mnéficie et par- travail de r&lexion restea faire, les informations de base ticipe %la connaissancedes autres disciplines. Première partie

LE CONTEXTE Chapitre premier L’ENVIRONNEMENT CLIMATIQUE ET CARACTÉRISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES DES LAGUNES

Les lagunescôtières du golfe de Guinée ont déjà fait - Ghana : Kwei (1977) ; l’objet de nombreuxtravaux et la synthèseprésentée dans -Côte-d’Ivoire : Assemienet a1.,(1970); Lemassonet al. ce premier chapitre y fait largementappel : (1981) ; Dufour et Durand (1982) ; Durand et Skubich - golfe de Guinée : Boughey (1957) ; Webb (1958) ; (1982) ; Durand et Chantraine (1982). - Nigeria : Pngh (1954) ; Olanyian (1981) ; Ce n’estpas le lieu ici de refaire une syntheseexhaus- -Bénin : Tastet(1975) ; Germain (1975) ; LangetParadis tive maisplutôt de classerles différentsfacteurs qui inter- (1977) ; Rabier et al. (1979) ; Texier et al. (1979) ; viennentdans la r&ulation de la productionaquatique des - Togo : Millet (1983,1984) ; milieux lagunaires.

DÉFINITION, FORMATION ET CLASSIFICATION DES MILIEUX LAGUNAIRES Les milieux lagnnairesbien que très diversifiés pré- la barriere littorale dénitique à la successionde régres- sententun certainnombre de caracténstiquesdynamiques sionset de transgressionsmarines au coursdu quaternaire et morphologiques suffisammentoriginales pour ne pas récent : être confondus avec d’autres milieux ouverts deltaïques - stabilisation du niveau des océans à 5 ou 8 mètres ou estuariens.De nombreusesdéfinitions ont été pro- au-dessusdu niveau actuel au cours du Pléistocene poséespour tenter de décrire ces milieux, parmi elles, (80 Oooans BP) avec formation de barrièrescôtières et celle de Lankford (1977) : “Une lagune est une dépres- de deltas en Amérique centrale ou de falaises dansle sion tôlière situeeau-dessous du niveaumoyen des océans continental terminal en AlXque de l’Ouest ; ayantune communicationpermanente ou temporaireavec - régressionmarine jusqu’à un niveau inferieur d’une cen- la mer,mais isolée de celle-ci par un cordon ou tout autre taine de mètresdu niveau actuel (18 000 ans BP) avec type de barrière littorale”. Cette formulation n’est qu’à accumulation littorale de sédimentsterrigènes argilo- demi-satisfaisantecar elle ne mentionne pas l’antago- sableux ; nisme permanentqui existe entre apportscontinentaux - transgressionsholocènes entre 18 Ooo ans BP et 6 000 ans et apportsmaritimes. BP entraînantune inondation desdépressions littorales Les lagunes côtières représentent 13 % des zones et une formation desbarrières côtières à partir dessédi- côtières à l’échelle du globe. Leur répartition (Larras, ments marins et continentaux sousl’effet de l’énergie 1964) est estiméede la façon suivante (fig. 1) : des vagues et des courants littoraux. L’élévation des - océanArctique : 30 %, barrièrescôtières s’est faite progressivementau fur et - océanAtlantique : a mesurede la montéedu niveau de la mer.Les niveaux 25 %, actuels semblentêtre atteints depuis 2 000 ans BP. - océanIndien : 22%, Dans la zone côtiere du golfe de Guinée l’entretien - mers intérieures et grandslacs : 13 %, regulier du littoral sableux semble résulter de l’action - océanPacifique : 10 %. conjuguéedes vagueset de la dérive côtiere d’ouest en Les mécanismesde formation de ces milieux sont est représentéepar le courant de Guinée (Kitson 1916). resteslongtemps mal connus mais a l’heure actuelle de De même,il faut souligner l’importance dans les pro- nombreux auteursassocient l’élaboration progressivede cessusde sédimentationde l’orientation de la côte qui se

13 Les pêcheries artisanales la@naire5 ouestakicaines

Zone d’htude

Figure 1 - R&partition @ographique des lagunes sur le globe (Larras, 1964) presentepar endroits a 45 degréspar rapport %la direc- muniquantavec la mer par quelquesrares passes etroites, tion desvents dominants de sud-ouest.C’est le casnotam- peu profondes et tres espacées.Plans d’eau associésà ment en Côte-d’Ivoire, au Togo, au B&rin, au Nigeria de petits bassinsversants et presentantun balancement (Kouriatchy, 1934 et Bernard, 1939) et d’une maniere saisonnierde la salinité deseaux reparti de façon assez généralesnr toute la côte nord du golfe de Guin&. homogenesur toute l’étendue du plan d’eau (lagunes A l’heure actuelle, il existe plusieurs types de clas- côtieres du Togo et du Bénin) ; sification des lagunescôtieres reposant : - lagunes de grandes dimensions recouvrant souvent - sur des criEèresde formation : developpement de la d’anciens lits de riviere, associeesa des bassins ver- dépression lagunaire et formation du cordon littoral santst&s etenduset en communicationpermanente avec @nkford, 1977) ; la mer.Entretien permanent de gmdi&s r&ionaux et/ou - sur des crit&res dynamiques : effets des courants de verticaux de salinité sous l’effet des maréeset de la marée et de dechargecontinentale, effets des vagues déchargecontinentale (lagunes de Côte-d’Ivoire et de (Nichols et Allen, 1981). l’Ouest du Nigeria). Dansle golfe de Guin& deux Les lagunes côtières apparaissentdonc comme des identifiées par Bernard (1939) syst&mes&zologiques tri% particuliers a l’interface des s’appuyanta la fois sur desconsidkations geogmphiques écosyst&mesmarins et continentaux dont l’étude devra et une dynamique hydrologique : prendre en compte des mécanismesaussi divers que la - lagunes de faibles dimensions, de forme allonge%et morphologie,la géologie,l’hydroclimatologie ou l’oc&- étroite, paralleles au cordon littoral sableux et com- nographie.

LES LAGUNES CdTIÈRES DANS LA ZONE NORD DU GOLFE DE GUINÉE Du cap Vert aux bouchesdu Niger les milieux lagn- Tableau 1 : Superficie des lagunes tropicales ouest-africaines naires abondent (tab. 1) mais deux systemessont plus particulierement developpks : celui de la Côte-d’Ivoire Lagunes côtieres Superficie en km2 (l268km~)etceluiduNigeriaetduB1Sn(1147km~). Liberia 112 Une attentionparticuliere sera port&5 aux lagunesivoi- Côte-d’Ivoire 1268 riennes et togolaises car elles represententchacune un Ghka 434 exempledes milieux identifies par Bernard (1939) et De Togo Rouville (1946). Ce type d’etude se doit d’int.Qrer des Bénill 2;; Nigeria 937 a ts aussi variés que les caractkstiques morpholo-

14 Environnement climatique et carack?ristiques physico-chimiques des lagunes giques, hydrodynamiques locales ou climatologiques La lagune Aby, dont la superficie est de 424 km2, régionales, qui interviennent toutes dans les conditions s’enfonceprofondément a l’intérieur desterres (30 km). d’alimentation de ces milieux, dans le régime de circu- Elle est en communication permanenteavec la mer par lation deseaux ou danscelui des échangesavec la mer. le grau d’Assinie. La profondeur moyenne est de 3,8 m avec des fonds de 15 m dans la partie la plus large de la Topographie des lagunesivoiriennes lagune. Deux fleuves l’alimentent : la Bia et la Tanoé Le systèmelagunaire ivoirien composed’ouest en dont les apportssont tri%inferieurs à ceux du Cornoéet estdes lagunes de Grand Lahou, Ebrie et Aby s’étendsur du Bandama. 300 km de long et couvre une superficie de 1268 km2 (fig. 2 a, b). Sépar&esa l’origine, ceslagunes ont étérac- Topographie des lagunes togolaises cordées entre elles par le canal d’Assagny en 1939 à Le systèmelagunaire togolais d’une superficie de l’ouest et le canal d’Assinie en 1957 B l’est. 64 km2 est constitué du lac Togo prolongé vers le sud- La lagune de GrandLahou est la plus occidentaledes estpar la lagunede Togoville qui rejoint elle-mêmel’exu- lagunesivoiriennes et s’etendsur 50 km de long alors que salargeur n’excède pas 14km. orientée est-ouest,la pro- toire du plan d’eau de la lagune de Vogan au nord-est fondeur y est faible avecun maximum de l’ordre de 3 m. ainsi que la lagune d’Anéh au sud-est(fig. 2 a, c). Sa superficie est de 190km2. Deux fleuves viennent s’y Le lac Togo dont la superficie est estim& a 46 km2 jeter : a une faible profondeur moyenne (0,62 m). Il présente - le Bandama: 1050 km de long déboucheà son extré- danssa partie nord une vastecuvette dont le fond sesitue miti orientale et l’importance de son débit permettait à 1,lO m. L’alimentation en eau est due à l’existence du jusqu’à présentau grau de Grand Lahou, seul exutoire Sio et du Haho, rivières qui débouchentrespectivement de la lagune, de resterouvert toute l’année et a la mark au sud-ouestet au nord du lac. d’y péném en saison&che. La sécheresseet la construc- La lagune de Togoville seprésente comme une ban- tion de barragessur le Bandamaont entraîneune dimi- de d’eau de 13 km de long, parallèle à la côte dont la nution desdébits et la fermeture de la passequi n’a pu largeur varie entre 150 et 900 m. être reouverte en 1973 qu’en utilisant desbulldozers ; - le Boubo : débouche en lagune Tadio. Il s’agit d’un La lagune Vogan longue de 7 km et large de 1,5 km fleuve côtier coulant entièrement en zone forestiere. est orientée nord-sud Elle est alimentée dans sa partie La lagune Ebrié mesure 130km de long, 7 km dans nord par le Boko qui draine un bassinhydrogmphique de sa plus de largeur, et sa superficie est de l’ordre de moindre importance (1000 km2). 566 km15” . La profondeur moyenneest de 4,8 m mais cer- Enfin la lagune d’Aneh constituée d’un réseaude tainesfosses pres d’Abidjan dépassent20 m de profon- bras étroits est la plus profonde (11 m sousle pont rou- deur.La lagunecommunique en permanenceavec la mer tier). Elle s’étendjusqu’a la mer au sud et communique depuis l’ouverture du canal de Vridi (300 m de large) en à l’est en permanenceavec le systèmelagunaire b&inois 1950.Ceci a d’ailleurs provoque l’ensablementdu grau par l’interm&liaire d’un bras étroit le Gbagaqui rejoint de Grand-Bassamqui ne serouvrait qu’exceptionnelle- le basMono à Agbanakin au B&rin. En p&iode de forte ment jusqu’à ce que les autorités décident de pratiquer crue une ouverture artificielle du cordon lagnnaire sur la une ouvertureartificielle en 1987.Trois fleuves sejettent mer estpratiquée au niveau de la ville d’Aneh menacée dansla lagune : d’inondation.Cette ouverture temporaire se referme natu- - I’Agnéby et la Me qui sont desfleuves côtiers, rellement au bout de quatreLi cinq mois et modifie p&io- - le Cornoé (1 160 km) qui prend sa sourceau Burkina diquement le regime hydrologique du complexe lagu- Faso. mairetogolais.

LES SAISONS CONTINENTALES DANS LA ZONE INTERTROPICALE OUEST-AFRICAINE

Action des anticyclones et importance des Cesdeux anticyclonesdirigent, le premiervers le sud- zones frontales ouest,le secondvers le nord-ouest,des masses d’airhumi- Le climat de la zone intertropicale de l’Atlantique de : les alizés.Ces masses d’air serencontrent sur l’océan résulte de l’antagonisme entre deux anticyclones : dansla zone intertropicale de convergence(ZITC) et sur - l’anticyclone desAçores centré entre 25 ’ Net 35 ’ N, le continent au niveau du front intertropical de conver- - l’anticyclone sud-atlantiquecentre entre 20 ’ S et 30 o S. genm 0.

15 Figure 2 - Morphologie des complexes lagunaires

a Prckentation g6nérale b En CBted’lvoire c Au Toeo

0 50 Km 0‘b Jl- OCEAN ATLANTIQUE L”“b Environnement climatique et daractbristiquef physicochimiques des lagunes

21

c ‘\ 6 Y Sèche Petite

Saison ’ des Pluies yy P Sèche Saison

-A-I I

Figure 3 - Position moyenne de la zone intertropicale de convergence à 28 o 0 pour trois années froides (78,82 et 83) : *-*, et trois années chaudes (79,80 et 81) : o-o (Citeau et a/., 1985) En hiver australl’anticyclone sud serenforce repous- de 7 ON et au sud de l’équateur il n’existe plus qu’une santjusqu’à 10-15 ON la zone intertropicale de conver- seule saisonsèche et une senle saisondes pluies, sensi- gence.Simultanément les bassespressions installées sur blement équilibrees en durée. la partie nord-est du continent africain créent un appel d’air matérialisé par la moussonde sud-ouestqui n’est Le climat équatorial en fait que le prolongement des alizés de sud-estsur le Il correspondà la zone comprise entre l’équateur et golfe de Guinée. Sur l’extrême suddu continent les pres- 7 ’ N et il se caractkise par la successionde quatre sai- sions sont relativement hautes. sonsdues aux variations latitudinales de la ZITC : En été austral c’est l’anticyclone des Açores qui se - grandesaison des pluies : de marsa juillet. Elle prkente renforce li son tour, repoussantalors la zone intertropi- un maximum enjuin et durant cettepériode les 3/4 des cale de convergencejusqu’au voisinagede l’ kprateur.De précipitations annuelles sont enregistrées; hautespressions s’etablissent sur le nord de l’Afrique - petitesaison sèche : de mi-juillet à mi-septembre.Maigre alors que la partie sud est occupéepar desbasses pres- l’appellation de saison sèche,on enregistre encore de sions, provoquant ainsi un appel d’air qui se traduit par faibles precipitations durant cette période ; un vent de mousson le long de la côte sud-ouest afîi- -petite saisondes pluies : de fm septembreà mi-novem- Caine. bre. Les pluies sont dues a des aversesorageuses. La zoneintertropicale de convergenceet le front inter- - grandesaison skche : de novembreà mars.Durant cette tropical nord se déplacent donc en cours d’année entre périodeil arrive quel’alizé continental(harmattan) attei- 10-20 ’ N en hiver austral et O-5O N en été (fig. 3) : gne la côte (3 périodes de 4 à 8 jours) apportant des -janvier-février : position la plus méridionalede la ZITC, brumes sècheset des vents de sable. - mars-août: mouvementvers le nord. En août la ban& pluvieuse s’étend entre 3 ’ et 14 o N, Tableau 2 : Précipitations moyennes annuelles du Nigeria - septembre-dtkembre: mouvement inverse, les lignes au Liberia (d’après l’Atlas de Leroux, 1970) frontales redescendentet en décembrela zonede pluie s’étend entre 6 OS et 1 o N. Précipitations annuelles Les variations inter-annuelles du déplacementde la Localisation en millimbtre (mm) ZITC, de saposition la plus septentrionaleou méridio- nale, dépendentdonc du rapport de force entre les deux Bouchesdu Niger 3000 anticyclones. La conséquencede ce double passage Cotonou 1300 annuel de la traceau sol du FIT sur la region côtiere nord Lomé du golfe de Guinée, est l’existence de deux saisonsavec Téma 8: minimum despluies et deux saisonsavec maximum des Cap desTrois Pointes 1500 pluies. Ces saisonssont par ailleurs inégales en durée Abidjan 1800 suivant la latitude du point considéré.Par contre au nord Monrovia 4300

17 les pkheries artisanales laguflaires ouest-africaines

Précipitations (mm) 5oor

...... c\oKl,un Petite Saison - Cap des 3 pointes _._ Cotonau des Pluies t

Figure 4 - Prkipitations moyennes mensuelles en Côte-d’Ivoire, au Ghana, au Togo et au Bénin La zone littorale qui s’étenddu P?igeriaau Liberia est mousson,par l’enfoncement du golfe du Bénin vers le caractérkeepar ce type de climat (fig. 4). Le détail des nord et par l’influence des collines et des plateaux du pr6cipitationslaisseapparaltrede Sud-Togo.Dans la zone septentrionalede cespays, le cli- ZIl’interaction constanteentre la zoneintertropicale et les mat sud équatorial c&le la place au climat soudanien. zonestemp&&es (Leroux, 1970). Le Nigeria (3 000 mm) et le Liberia (4 300 mm) situes Le climat. soudanien aux deux extremitks du golfe de Guinde sont des zones Il est camct&is&par la successionde deux saisonset a tr&sfortepluviositi (tab.2). Entreces deux paysla Cote- il correspondh la zone septentrionalede la ZlT.C : $Ivoire et le Benin occupent une place intermédiaire - saisondes pluies : de mai a octobre, (1 800 et 1300 mm) alors que l’est du Ghka et le Togo - saisonsikhe : de novembre B avril. presententdes pluies faibles de l’ordre de 900 mm/an. Ce type de climat se retrouve en Sierra Leone, en Cettemoindre pluviosid s’expliquerait par la disposition Guin6e ou au Sénegalsur la bande côtiere, dansla zone presque parallele du littoral par rapport aux vents de septentrionaledes autrespays.

LES SAISONS MARI S LA ZONE NORD DU GOLFE DE GUINÉE

Les lagunesjouant M r6le d’interface entre milieu eauxla- et eaux marines.Ce canal,large de 300 m continental et milieu marin, l’hydroclimat marin influ- et d’une vingtaine de mètresde profondeur, reprdsente encede maniere sensiblela qualite deseaux lagunaires. une zonede contactbien plus importanteque les exutoires Cet effet se traduit surtout au niveau de la temperature naturels des autres lagunes. s nutritifs, les variations & salin% des eaux L’action desvents et descourants sur le littoral ivoi- marines (3 %Oen Côte-d’Ivoire et au Togo) ayant peu rien va créer des mouvementshorizontaux et verticaux d’effet au niveau des eaux de mélange. desmasses d’eau en présence: La laguneEbri6 en Côted’Ivoire constituede ce point - eau tropicale superficielle, de vue un casparticulier puisquela constructiondu canal - eau subtropicale, de Vridi en 1950a netmmentameliore les 6chan - eau guin&!Me.

18 Environnement climatique et caractéristiques physicoctiimiques des lagunes

L’alternance de ces différentes massesd’eau déter- début juin le long de la côte nord du golfe de Guinée : mine ainsi quatre saisonsmarines bien distinctes (Mor- - le cycle climatique annuel : cette région se trouve sous lière, 1970) : l’influence du régime cliiatique de l’hémisphère sud, - petite saisonfroide (janvier) : Elle est due à un phéno- l’équateur thermique sesituant vers 6 ON sur cettepar- mened’upwelhng côtier et secaract&ise par deseaux tie du continent africain. froidesetsal&es(T=22°CetS=35~LL20m); - la P&ence d’un upwelling côtier entre 5 ’ E et 10 OW - grandesaison chaude (février à mai) : l’arrêt de l’upwel- provoqué : ling provoque le retour deseaux océaniquessur la côte, 0par un accroissementde la composantezonale vers I’est caractérisépar destemp&atures et dessalinités élevées du vent (favorable au developpement d’un upwelling (T=26”CetS=35%).; d’Ehman). - grandesaison froide (juillet à septembre): développe- l par le renforcementdu courant de Guinée en juin pro- ment de l’upwelling devant Abidjan voquant une remontéedes isothermesà la côte. o par le passaged’une onde de Kelvin piégée à l’equa- (T=18’CetS=35%); teur puis B la côte nord du golfe deGuin&e, qui serait - petite saison chaude (novembre-décembre): les eaux responsableen partie de la remontéede la thermocline guinéennes chaudes et dessaléesviennent recouvrir le long du littoral (Picaut, 1983). cellesde l’upwelling, aprèsl’arrêt desvents demousson Naturellementle volume océaniqueentrant varie sai- (26cTc29 etS=34,8&). sonnièrementavec le niveau relatif desplans d’eau lagu- Ces quatre saisonsse retrouvent égalementdevant naire et océanique.Il est maximal au cours despkiodes le Ghanaet le Togo (fig. 5). Piton et Roy (1983) donnent d’étiage desrivieres et minimal au cours despériodes de deux explications au refroidissementimportant observe cmcs (Dufour et Durand, 1982).

Température ( $0 de degré) /---A-\ ‘.

260

...... Abidjan 220 Cap des 3 pointes Petite Saison ___ Cotonou 180 1 G~~~~r”i~, j C#bUdy 1’1”

150 J F M A M J J A S 0 N D mois Figure 5 -Températures moyennes mensuelles de la mer devant la Côte-d’Ivoire, le Ghana, le Togo et le Bénin

RÉGIME DES FLEUVES ET DES LACUNES Régime des fleuves tente de deux crues annuelles qui correspondentà la répartition despluies dansla zone côtière. Ceseaux de Les fleuves qui alimententla zonecôtière du golfe de cme pén&rent dans les lagunesavec un decalaged’un Guinée appartiennentà deux typesbien distincts et leurs mois sur la saisondes pluies. Ce type de fleuve existe régimeshydrologiques s’apparententau regime despr& sur toute la bandelittorale : Agnéby, Me, Bia, Tanoéen cipitations sur les bassinsversants (Girard et al., 1971) : Côte-d’Ivoire ou Sio et Haho au Togo. - fleuves à régime equatorial de transition : il s’agit des - fleuves à régime tropical de transition : le cours SU~& fleuves côtiers dont le r&ime est caractérisépar l’exis- rieur desfleuves subit l’influence despluies de la zone

19 Les pêchepies artisanales iapnaires ouest-afiicaines

soudaniennealors que le cours inferieur est situe dans se fait plutôt en juillet et les volumes concernessont de les r&ions de climat semi-equatorial caractkise par moindreimportance, l’alimentation de ceplan d’eau étant deux saisonsdes pluies. La combinaison de ces deux assuréepar des fleuves côtiers. régimesest à l’origine du régime tropical de transition. Les fleuves appartenantà ce type coulent donc dansla Régime des lagunes partie septentrionaledes pays côtiers du golfe de Guinée (nord de la Côte-d’Ivoire, nord du Togo...) caract&i&e Les apports d’eau continentale les plus importants par la savaneet la foret claire du domaine soudanien. proviennent des fleuves a rQime tropical de transition Ces fleuves prkrentent une seule cme armuelle située (tab.3). Le débit maximumpour cescours d’eau estatteint entre août et septembre.L’étiage est tres marqué et la en septembre-octobre.A titre d’exemple en laguneEbrié, période de basseseaux s’étend de janvier %mai. C’est le Cornoédéverse en moyennedurant cettepériode 58 % le cas notammentdu Com& et du Bandamaen Côte- de son apport annuel (9,6 . 109ms selon Varlet, 1978), d’ivoire, ou du Mono au Togo et au B&rin. soit deux fois le volume total de la lagune Ebrié. Les apportsen eaude cesrivieres sont considkables. Deux caspeuvent seproduire : Cumules sur l’année, ils reprksententen Côte-d’Ivoire - lagunes en communication permanenteavec la mer, 4 fois le volume de la lagune,les pr&ipitations ne consti- - lagunesprésentant des ouvertures et desfermetures du tuant que 12 % des apports d’eau continentale (Dufour cordon littoral. et Durand, 1982). R&ime des lagunes à ouverture permanente Le Comd par exemple est responsablea lui seul de C’est le casdes trois lagunes ivoiriennes. La lagune 70 % desapports d’eau douce.Ceci entralne,étant donné de Grand Lahou constitue cependantun cas particulier sa position sur la lagune Ebrie, une repartition irregu- puisque la passes’est refermee en 1973 a la suite d’un litre dessalinitks sur le plan d’eau qui constituerala base déficit des eaux du Bandamaprovoqué par la sécheres- de la stratification de la laguneen secteurshydrologiques se dansle Sahel et la construction de barrages. homogenes. Avec l’arriv&-zdes eaux de cme, le niveau moyen des Le tableau 3 resume l’information existante sur les lagunes augmente. Ainsi, en lagune Ebrié la hauteur ~OUISd’eau de C&e-d’Ivoire et du Togo.En cequi concer- moyenne se situe aux alentours de 105 cm en janvier. ne les lagunes Ebrié et Grand Lahou en Côte-d’Ivoire Elle passea 112cm apr&sl’apparition d’un premier pic ainsi que les lagunestogolaises, les apportsd’eau douce enjuin correspondanta la premieresaison des pluies puis sont tardifs maisimportants puisque provenant de fleuves à 140 cm en octobre,ce deuxième pic étant dû principa- a régime équatorial de transition (Corno& Bandama, lement aux apports du Comoé et secondairementa la Mono). En lagune Aby l’arrivée des eaux continentales secondesaison des pluies (fig. 6).

Tableau 3 : Caractiristiques moyennes des cours d’eau lagunaires en Côted’lvoire et au Togo (Durand et Chantraine, 1982 ; Millet, 1984)

Bassin Volumes Modules moyens Régimes Pays Fleuves versant annuels km2 écoules 109 m3 annuel max époque Equatorial Côte-dTvoire 8900 o,g 27 87 Juillet 4300 195 48 115 Juin de Bkl 10000 139 59 155 Juillet TarIo& 16000 4,2 132 342 Juillet Togo BJhO 2800 0,ll 3:9 28 Juillet transition Si0 3400 0,12 26 Juillet Tropical Côte-d’Ivoire Ba&lma 97 500 934 298 1448 Octobre de Corno& 78000 7,l 224 1 157 Septembre transition Togo Mono 21200 3,2 104 351 Septembre

20 Environnement climatique et cara&ristiques physico-chimiques des /aNnes

La lagune Aby ne présentequant à elle qu’une élé- Régime des lagunes à ouverfure occasionnelle et vation tr&s faible de son niveau moyen, l’apport en temporaire eaucontinentale par les fleuvesforestiers étant peu impor- C’est le casdu lac Togo où une ouverture artificielle est pratiquée au niveau d’An6ho pour éviter l’inonda- tion de la ville. Cette ouverture Ii~il1 -- ma/5 est tr& irr&ulière : elle est liée PrécipitOtiorij Mcdulo au volume d’eau drainé par les GOC mensuel fleuves côtiers ou par le Mono. Depuis 1960, douze ouvertures . .; : ont ainsi 6t.épratiquées dont 8 en a juillet et 4 en septembre-octobre. 0 L’évolution du niveau moyen du lac au cours d’une annéenor- maleprésente deux pics (fig.7) : - le premier, fort en juin-juillet qui correspond à la première 1000 saisondes pluies et aux apports desfleuves côtiers ; - le secondplus faible en octobre qu’il faut mettre en relation avec la deuxibme saison des pluies et l’arriv6e deseaux du Mono. L’absenced’exutoire naturel dans ce type de milieu entraîne évidemmentune mont& impor- tante du niveau des eaux lagu- naireset le mamageannuel entre période d’étiage et période de cm crue peut être tr&s important. Ainsi au Togo le maximum observea étéde 2,78m en 1968, la moyenne se situant entre 1,50met2m. ‘f. + Dans toute la zone nord du + Modda golfe de GuinQ l’importante : f mensuel mWs 4. -l variationintem~u~edesapports b c 0 f 75 continentaux explique l’irr&u- / \ + + lariti descrues. La çonséquence + i* + 1 En directe au niveau des lagunes togolaises est une ouverture occasionnelle sur la mer totale- ment &pendante de la mont& deseaux de crue. En casd’ouver- -l-c---a- , 1 I I 1 , IV ture la décruese manifeste assez JFMAMJ J,A.~ b N d violemment durant les premiers jours : 20 cm/jour à Kpémé à Figure 6 - a Précipitations mensuelles moyennes (Abidjan-aéroport : -o-o-). jusqu’à 1 m/jour au pont dei%bé Hydrogrammes moyens pour le régime tropical de transition (Comoé : _ _ -o- - - (Millet, 1984). Aprks cette pre- et Bandama : . ..+) mièrephase de vidange,les eaux b Hydrogramme moyen pour le régime équatorial de transition (Agnéby : ockiniques pénktrent en lagune - ). Hauteur moyenne de la lagune Ebrié à Abidjan (+ + l + +) mais généralementle cordonlit- D’après Varlet (1958), Girard et a/., (1971), Rancurel (1971) et annuaires hydrolo- toral se referme au bout de giques de I’ORSTOM quelquesmois.

21 Les p?cherie5 artisanales lapnaires ouest-afkhes

FACTEURS HY D UES LCKAUX

Lefacteurleplus Oil-d’ém- ce qui concernece parantetrepuisque I’humidite rela- porationde I’atmosph&equi ddequaueparam&ïes: tive minimale est estin&+ a 70 % en Côte-d’Ivoire, au - le rayonnement solaire : 1 ie solaire incidente est TogoetauB~.Lesvanations~~sontfaibles étroitement lice %la couverture nuageuseet a la nébu- avec cependant une legere augmentation en saison losité de l’air. Sur la Coted’Ivoire la moyenne quoti- hurrnide(Texier et al., 1979 ; Durand et Chantmine, dienne est faible : 1500 I/cm2 (Bldin, 1971). Au Togo 1982 ; Millet, 1984). le cycle saisonnier de la dur& de l’insolation et les - le vent : en C&e-$Ivoire il est principalement de sec- valeurs de son amplitude mensuelle sont compatibles teur sud-ouest(46 %) et ouest (20 %) avec une vitesse avec les observations effectuks en Côte-d’Ivoire moyennemodérée de 1,37 m/s (Durand et Chamraine, (Millet, 1984). CependantI’intensite de rayonnement 1982). La variabilité interannuelle est peu marquée. peut être differente, notammenten debut et fm de sai- son s&che(Durand et Chantraine, 1982). L’évaporation moyenneannuelle estime+par Varlet, - la temp&amre: en Côte-d’Ivoire la temp&aturemoyen- (1978) est de 1250 mm en lagune Ebrie avec un maxi- ne de l’air est de 262 ‘C et l’amplitude annuelle de mum en mars et un minimum en juin. Ceci correspond 3,3 “C entre mars (27,7) et août (244). Les variations %60 % de précipitations directes sur le plan d’eau. Les nycthém&alcs peuvent valeurs valeursmensuelles de l’evapotranspiration calculeespar sontcompatibles avec ce ooùles Millet (1984) sur les lagunestogolaises par la formule de temperaturesvarient entre 24 ’ et 29 “C (lvlillet, 1984). Penman sont du même ordre que celles donnees par - l’hygrométrie moyenne: toute la zonenord du golfe de Monteny et Lhomme (1980) en Côte-d’Ivoire : 87 mm Guin&esemble presenter une certaine homogénéiteen en juin et 138,5mm en mars 1982.

DtFI S ET BE SECTEURS LACUNAIRES I..a saisons sontli auxparam&resclima- - saison des pluies (de mai a août) : les précipitations tiquesr@ionaux car I’interaction desclimats maritimeset phrsfortes et sont suiviesdes apports desrivi&es continentaux setraduit d’une part par desapports d’eaux forestiks. La temp&ature atteint sa valeur minimale. oceaniqueset d’autre part par desapports d’eaux douces Cette p&iode correspond a l’upwelling côtier ivoiro- d’origine fluviale et pluviométrique. De plus la qualit&. ghanéen. physico-chimique des eaux lagunaires (températurede - saisondes crues (de septembrea decembre): l’arrivée l’eau, oxygne dissous,salinite . ..) estlargement influencee deseaux desfleuves drainantle nord de la Côte-d’Ivoire par la dur& et la qualit&de l’insolation, par les variations bouleverse certaines regions lagunaires où la salinité de la temperatureet del’humidit& atmosphkriqueainsi que s’approche de z&o. La temptkature remonte à partir par le taux d’evaporation qui en &ulte. Ces variations d’octobre. temporelles liees a l’h&krogen&te spatialer&ultant de Naturellement ce schema ne s’applique qu’aux l’opposition entrelap&&ration deseaux marines et l’arri- lagunespresentant une ouverturepermanente sur la mer. vée deseaux fluviales, permettentde d&nir dessecteurs De ce point de vue la lagune Aby constitue un caspar- lagunaires% composantes estuariennes ou continentales. ticulier puisqu’alimentée par un fleuve soudanien, elle présenteune saisondes crues atypique rappelant plut& Les saiâsns Iagunaires une deuxieme saison despluies. Deux cycles saisonniersont et&identifies suivant la Les saisons Iagunaires en milieux semi-fermés nature des lagunes (ouvertes ou fermees). Dans la zone du CBPACB nous n’avons pas trouvé Les saisons lagtmaires en mikux ouverts d’exemple detaille de lagunessemi-fermées. Pour décri- Elles ont et& d&inies par Durand et Skubich (1982) re le cycle hydrodynamique annuel du lac Togo nous sur la lagune Ebrie : ferons donc appel aux études de Mec (19779, Yanez - saisons&che (de janvier a avril) : les apportscontinen- Arancibia (1981) et Mandelli (1981) au Mexique. Ces taux qu’il s’agisse d’kcoulement ou de prkipitations auteurs ont identifié quatre saisonssur la lagune Chan- sont negligeables. L’evaporation est maximale et tengo. De taille r&duite,de faible profondeur et soumise l’influence marine prepondémnte.Les temp&atureset %un r&ime climatique de type &pratorial de transition les salinids atteignent leur niveau le plus élevé. a tendancedche, cette lagune constitue un bon exemple

22 Environnement climatique et caract&istiques physicochimiques des lagunes

o 1961

A 1966

* 1991

. 1962

03

C

Figure 7 - Variations de niveau du plan d’eau du lac Togo à la station de Zébé (Millet, 1984) de milieu tropical semi-fermésoumis a un régime mixte Ainsi conséquencede la sécheressequi s&it actuellement d’ouverture et de fermeturesur la mer.Ces quatre phases sur l’Atrique, l’ouverture de lapassed’Aneh s’estrévé- peuvent se résumerainsi : lée impossible à réaliser de septembre1980 à octobre - une phase d’isolement au cours de la saison sèchede 1985. novembre à mai qui se caractkise par une augmenta- tion dela temp&atureet de la salirrit.6moyenne des eaux Variations spatiales sousl’effet de l’ensoleillement et de l’évaporation, - une phasede remplissageau cours de la première sai- L’intrusiondeseauxmarinesamortieouamplifiéepar son des pluies de mai a août, marquéepar des tempe- les variationsmorphologiques locales, l’inknce deseaux rahres plus basseset une gammede salinit.6très faible ; Continental~ e&wythme dhIliV&,COtlditiOM~t I’elWi- le niveau des eaux monte considerablementet la pro- ronnement lagunaire. L’étude des paramétresphysico- duction organique primaire augmente, chimiqueset de leurs variations sa.isonni&eset spatiales - une phasede vidange rapide deseaux continentalesde tels que la temp&ature,la salinit& l’oxygène, la transpa- crue marquéepar une baissede la production organique, rence,les sels nutritifs et la chlorophylle, ont permis de - une phased’échange avec la mer jusqu’à la fermeture confirmer l’importance de la salinité et dessels nutritifs du cordonlittoral sousl’effet desvagues et descourants pour la productivité des lagunes.Le rôle de la tempéra- côtiers. Cette période est marqudepar une stabilité de ture paraît faible car les variations thermiquesdes eaux la temp6ratu.mdes eaux, par une remontéede la salinité lagunairesau coursd’un cycle annuelsontrkiuites (fig. 8). et une augmentation de la biomasse du milieu sous Les secteurs géographiques de la lagune Ébrik l’effet des apports marins. La différenciation de secteurspar Durand et Skubich Ce type de milieu restreinten r@rne tropical estforte- (1982) reposesur les travaux de Pageser al. (1979), de mentinfluenc4 par les facteursclimatiques etprkente une Rancurel(l971) et de Plante-Curry (1977). Deux phe- tres grandevariabilité interannuelle. C’est le casnotam- nomènesdéterminent la zonation : ment du Togo où l’importance desprécipitations déter- - l’ouverture de Vridi permanenteet vastea l’origine de mine l’ouverture artificielle du cordon littoral sur la mer. l’influence marine.L’effet de la mar&, bien qu’att&mé

23 Les p&heries artisanales lagunaires ouest-africaines

annuelles de concentration de chlorophylle-a sont rela- tivementfaibles (7 mg/m3)et 1’on trouve environ 1 patg/l de phosphate. Secteur 111 l ’ ------Y\ / La r&ion d’Abidjan (40 km2). C’est le secteurestw rien typique caractkisé par les pulsions biquotidiennes de la mark, des gradients verticaux de salinité perma- nentsplus ou moins marquéssuivant la saison : les eaux sont euhalines(30 %0)ou oligo-halines (.5-5 %KJ)suivant les cas.La pollution est accentukedans diverses baies fer- 5.5 m&s de la zone urbaine. Les concentrations en chloro- phylle-a et en phosphatesont du mêmeordre qu’en sec- teur II. 5.0 Secteur IV D’Abidjan a SAgnéby (107 km2). C’est le troisième secteur estuarien. 11prksente des caractéristiques ana- loguesaux deux précklents : variations saisonnikresdes 4.5 salinités appréciables quoiqu’un peu moins marquées (15 ti 2 Ym),chlorophylle-a de l’ordre de 7 mg/m3,envi- ron 1 patg/l de phosphateminéral dissous de moyenne 4.0 annuelle. Les courants de mar6ey sont marqués. Secteur V Del’Agnéby&15kmducanald’Assagny(198km2). Ce secteurqui repr6senteplw du tiers de la superficie de Figure 8 - Températures et salinités moyennes la lagune s’opposeavec le secteurVI aux secteursestua- mensuelles dans la région d’Abidjan (Varlet, 1978) riens. Il n’y a pas de variations quotidiennes ou saison- nières importantes de la salinit&, les eaux étant caracté- ris& par leur homogénBt&et leur stabiliti. Partout les et d6phas6,est ressenti aux deux ext&mit& de la lagune. eaux sont oligo-halines et les variations saisonnières EecanaldeVndin’étantpas4tu~aucentreduplarnd’eau ftibles : 2 à 5 Y&. Les concentrationsde chlorophylle-a mais au 2/3 est, il en r6sult.eune dissymétrie évidente, sont élev6es et du même ordre que dans le secteur 1: - l’emplacement du Corno situé a l’extrémité orientale 15 ms/m3. Les transparences sont maximales dans de la lagune, drainant 70 % desapports continentaux et cetterégion, de 15 à 3 m. Le ph peut atteindredes valeurs prkentant desvariations saisonnieresimportantes des bassesinf&ieures %5,5. Les teneursdes eaux de surface apports. en oxyg&nedissous sont souvent plus klevées que dans La lagune Ebri6 a donc été découp& eu six secteurs les se4Xeurssous influence marine, cependant on peut d’aprks des crit&res morphologiques, hydro- rencontrer des gradients verticaux prononcés pouvant logiques,chimiques (saliniti) et physico-chimiques(fig. 9). aller jusqu’li une désoxyg&ation au voisinage du fond, Secteur I particuli&ementen fin d’étiage(mars-avril). La biomasse Il regroupe les lagunes Aghien et Potou. La lagune zooplanctoniqueest plus élevéeque danstous les autres Potou, peu profonde connaît des variations de salinité secteurs. appr&iables. La lagune Aghien en revancheatteint 10 m Secteur VI de profondeur et repr&ente un milieu I&S stabled’eaux Situé à l’extr6mit.6occidentale avant le canal d’Assa- presquedouces. Les teneursen chlorophylle-a sont éle- gn caractéristiques gén&alessont identiquesa celles V&S (17 mg/ms) et il y a peu de phosphateminéral dis- du ur V : secteurcontinental stableet oligo-halin. Il sous (0,5 pi3tgl-l). s’en differencie par des biomassesphytoplanctoniques Secteur II exceptionnellementélevées (35 mg/msen moyenne),qui De Bassamà Abidjan ($7 km?). Cetteportion orien- vont de pair avecdes transparences nettement diminuées tale de la lagune est caractkisk par son instabilit6 sai- par rapport au secteurV. Les concentrations moyennes sonnibre : elle est soumise aux crues du Corno qui la annuelles en phosphate minéral dissous sont faibles : balaient ent&ement d’août %novembre. Il en résulte des 0,5 patg/l, du même ordre que celles du secteur V. En variations saisonni&es de salinitk t&s notables : de 0 à revanche, cette région apparaît 6pui en nitrate dis- 20 o/oo(eaux oligo- et mésohalines). Les moyennes sousdurant toute l’année (Pagikset al., 1979).

24 Environwment climatique et carack%istiques physicoxhimiques des lagvnes

Figure 9 - Secteurs de la lagune Ebrié (cf. texte) et variation annuelle de la salinité en une station caractiristique de chacun de ces secteurs (Pages et a/., 1979)

Variations inter-lagunaires - secteur2 : il correspondau sud de la lagune. C’est M secteurplutôt de type estuarien ; Il estpossible de d&ïnir une typologie desmilieux ou - secteur3 : repr6.sent.epar la laguneTendo de formeallon- secteurslagunahes sur la basede critèresmorphologiques gée, les eaux y sont oligo-halines a douces.C’est une et hydrologiques. Durand et Chantraine (1982), ont ain- zone de transition entre les secteurs2 et 4 ; si r&.lS une étudecomparative des lagunes ivoiriennes. Ils y ont différencié quatorze secteursplaces sur un axe - secteur4: c’estla laguneEhy s6pareede la laguneTendo de salinité (fig. 10). La lagune de Grand Lahou, de type par la Tanoe.Les eaux y sont doucestoute l’ann6e. estuarien,peut être divisée en deux secteurs(A et B) qui Les lagunes togolaisessont différentes des lagunes correspondentaux secteursIII et IV de la lagune Ebrié. ivoiriennes puisque l’ouverture du systèmesur la mer Le secteurB est typiquement estuarienpuisque la passe est conditionnéepar l’importance descrues. Deux zones de Grand Lahou et l’arrivée du Bandamas’y opposent. y apparaissentrelativement homogènes: Le secteurA bien que plus protégé des eaux marines et - secteur 1: regroupant le lac Togo et la lagune Vogan, fluviales présenteencore des cycles saisonniersnets. il constitueun milieu oligo-mixohalin monotypique ne La lagune Aby de type continental présente4 sec- devenant polytypique qu’apres l’ouverture du systè- teurs (Chantraine,l980) : mesurlamer; - secteur 1: situé au nord du plan d’eau. Les eaux sont - secteur 2 : regroupant les lagunes de Togoville et stableset homogèneset oligo-halinesa douces(influen- d’AReho, il prksente des eaux polytypiques pouvant ce de la Bia) ; devenir mixo-mésohalinesà chaque période d’étiage,

25 Les pêcheries aftkanale.5 lagonaires ouest-africaines

ind@endamment de l’ouverture du syst&- me sur la mer a Aného. Chaque lagune constitue un cas parti- culier. Selon la morphologie du plan d’eau, l’emplacementdes tributaires et de la passe, les variations inter-@unaires peuvent être tri34importantes mal@ l’existence de fac- teurs hydroclimatiques identiques. LAGUNEEGRIE na..,Ja’l CONCLUSION Les lagunes côtières dans la zone tropi- cale ouest africaine sont des milieux Liforte productivité primaire et d’ordre supkieur. Cetteproductiviti s’expliqueen partiepar des températuresélevées et des apports miné;- raux et nutritifs importants provenant des fleuveset de la mer.Elles suscitentdonc beau- coup d’intérêt par l’importance dessurfaces qu’elles couvrent.Par ailleurs, elles secarac- tkisent par une forte hét6rog6nnéitéspatïo- temporelle : - dans l’espace : grande variabilité des sec- teurs et des lagunes entre elles, - dans le temps : variations importantes des caractéristiques physico-chimiques des eaux lagunties suivant l’importance des précipitations et des apports d”eau conti- nentale par les fleuves et les rivi&3s. Parallèlement 21ces phénom2nnes,on 1 11’ b % b % v VI 1 1 LaguneEbriB obwe desvariations inter- et intwannuelles l 2 3’ 1 4 ( LagunePJ9y de la productiviti qui ont une incidence sur l’abondance des stocks halieutiques. Une bonneconnaissance de cesph&nom&nes et de Figure 10 - Identification de 14 secteurs ou sous-secteurs sur les trois leurssou~esdevariabilitéestn~pour grandes lagunes ivoiriennes. Leur classement indicatif en fonction de leur comprendrel’évolution desproductions de caractère plus ou moins estuarien ou continental est indiqué sur le seg- pkhe. ment horizontal (In Durand et Chantraine, 1982) Chapitre 2 RESSOURCES ET PÊCHERIES

Le premier chapitre a permis de mettre en éviden- pour leur exploitation. La premièrepartie de ce chapitre ce certains paramètresintervenant dans les processus sera donc consacréeaux principaux stocks identifiés régulatoires des milieux lagunaires. Cette approche en lagune (espècespêchées et caractéristiques bio- physique des phénomenesdoit être complétéepar une logiques), la secondepartie traitant plus spécialement bonne connaissancedes ressourcesnaturelles disponi- desmodes d’exploitation (techniqueset engins de pêche bles et par l’identification des moyens mis en œuvre utilisés).

LES RESSOURCES

Composition des peuplements - formes estuariennesd’origine continentale : espèces d’origine continentale, adaptéesau milieu lagunaire. Les milieux lagunaires sont caractérisespar une tres Leur reproductiona lieu en lagunemais également dans grandehétérogénéité qui seretrouve au niveau despeu- les milieux continentaux fluviaux ou lacustresoù elles plementsichtyologiques (fig. 11).Albaret (1991)propose sont égalementrepr&ent4es : Bagridae (Chrysichthys une classificationpour les 153espkces recensées en lagu- nigrodigitatus,Chrysichthys auratus), Clariidae (Clarias ne Ebrie. Sont alors pris en comptepour chaqueespèce, ebriensis), Cichlidae (Hemichromisfasciatus). le degré d’euryhalinité et les caractéristiques fonda- - formesmarines-estuariennes : elles sedistinguent des mentalesdu cycle bio-écologique (lieu de reproduction, espècesestuariennes d’origine marine par l’absencede répartition, existencede plusieurs écophases). Cette clas- reproductionlagunaire. Il s’agit d’espècesmarines ayant sification s’appuieégalement sur une connaissancede la une large r6partition spatio-temporelleen lagune, cor- répartition et de labiologie desespkes dansles milieux respondanta desaptitudes osmoregulatrices poussées. adjacents(océans et affluents) : Elles sontreprésentées par despopulations permanentes - formesexclusivement estuariennes: espècesprésentes et abondantesoù les écophasesjuvéniles sont souvent exclusivementen milieu lagunaireoù sedéroule la tota- largementdominantes voire exclusives: Elopidae(Elops lité du cycle biologique. On y distingue de petites lacerta), Polynemidae (Polynemusquadrijilis), Sphy- espècess&lentaires peu vulnerablesaux enginsde pêche raenidae (Sphyraenaafra)... (Blennidae, Gob&&e, Eleotridae, periophtalmidae) Les espkcesde cesquatre groupes constituent les élé et des esp&cesde taille moyenne commercialisées : mentsfondamentaux de l’ichtyocénosede la laguneEbrié. Cichlidae (Tylochromis jentinki, Sarotherodonmela- Albaret identifie cependantquatre groupes supplémen- notheron, Iïlapia guineensis, Gerres nigrz]. taires parmi des espkes qu’il qualifie de rares. Il s’agit - formesestuariennes d’origine marine : espècesd’origine pour les espècesmarines d’une part de formesaccessoires marine,parfaitement adaptées aux conditions@unaires. r6gulierementcapturees en lagune maispeu abondantes On trouve toujours des individus, une population ou et d’autrepart de formesoccasionnelles très rares, locali- une écophaseen mer.La reproduction a heu en lagune séesà proximité du canalde Vridi. L’équivalentexiste pour mais egalementen mer : Mugilidae (Liza grandisqua- les espècescontinentales avec les formes continentales mis,Liza fdcipinnis), Haemulidae(Pomaaksys jubelini), tolérantesaux bassessalinités (c 5 %) et desformes occa- Clupeidae (Ethmalosafimbriata)... sionnellesapparaissant à l’occasionde la crue desfleuves.

27 Les pêcheries artisanales lagunaires ouest-africaines

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Figure 11 - Quelques schémas caract&istiques de cycle biologique de poissons et de crustacés, passant tout ou partie de leur vie en milieu mixohalin (Durand et Skubich, 1982)

La composition ichtyologique des peuplementsen Méthodes d’étude lagune peut varier sensiblementsuivant les milieux étu- diés et leur caractkreplus ou moins continental ou estua- La reproduction rien. Dans une mêmeregion, les abondancesspkifiques La détermination précise des stadesde maturation peuvent donc changerconsidérablement d’une lagune % desovaires fait appel a desétudes cytologiques établis- l’autre suivant la morphologie du milieu ou l’impor- sant deséchelles de maturité pour chaqueespèce. Par la tancedes apports fluviaux et maritimes.Ces abondances suite, l’examen microscopique d’un fragment d’ovaire peuventégalement evoluer au coursdu cycle annuelentre et la mensuration de quelques ovocytes permettent de la crue et l’etiage ou a l’occasion d’événementsparti- connaîtrele stadesexuel du poisson&$amillonné (Abow culiers : crue exceptionnelle, ouverture épisodique du souanet Lahaye, 1979). Des méthodesmacroscopiques cordon littoral sur la mer (lagunes togolaises). permettentegalement d’arriver a ce résultat bien que la précision obtenue soit moins bonne. Elles nécessitent Caractéristiques biologiques des principa- un apprentissagede la part du manipulateur mais pré- les espèces sententl’avantage de pouvoir être utilisées directement Une trentaine d’especesentrent de maniere signifi- sur le terrain. Dans cette étudela détermination du stade cative dansles débarquementsde poissonsur les lagunes sexuel a et6faite de cette maniere.Les échellesde matu- ivoiriennes ou togolaises. Le but de ce chapitre est de ration adoptéess’inspirent de celle retenue par Albaret d&ire celles qui sont particuli&ement importantesd’un (1982)pour déterminerla reproductiondes poissons d’eau point de vue 6conomique. douce de Côte-d’Ivoire.

28 Ressources et pêcheries

En fonction des critères macroscopiques(vascula- lecture de marques p&iodiques sur les pieces dures risation qui augmente avec la maturation, taille de la @cailles,otolithes) dansle secondcas. gonade,diamètre des ovocytes), sept stadesde matura- - par l’analyse des structures de mille de la population tion ont été définis : pêch&e,ce qui permet d’estimer statistiquementl’âge o Stade FO : femelle immature (avant la première matu- moyen d’un groupe d’individus. ration), lesovaires forment deux bandelettestransparentes De nombreusesmodélisations de la croissanceont sansvascularisation visible. été proposéesentre autres par Gompertz (1825), Von o StadeFl : femelleen repos sexuel (aprks lapremiere matu- Bertalanffy (1938), Rafail(l973) ou Kruger (1973). Le ration). L’aspectdes ovaires et desovocytes est le même plus souvent la croissanceest décrite comme une fonc- que chezles immatures.Les ovocytessont transparents. tion sigmoïde.Cette fonction estrepresentee par unecour- . Stade F2 : femelle en début de maturation. Les ovaires be poss6dant un point d’inflexion, d’emplacement sont un peu plus développ6s.Ils n’ont pas de vasculari- variable suivant le type d’équation adopt& et par une sationvisible a l’œil nu. Quelquesovocytes sont en début asymptotelorsque l’âge augmenteindéfiniment. L’équa- de maturation et marquentle commencementde la vitel- tion de Von Bertalanffy restela plus souvent utilis& car logénèse. elle seprête facilement à uneint&ration dansles mod&s . Stade F3 : femelle en maturation. Les ovaires sont de production (Y/R). Elle sepr6sent.e sous la forme : opaqueset présententune forme arrondie. La vasculari- Lt=Loo(1-e-k(f-t4) sation est visible. avec L= : longueur maximale Morique l StadeF4 : femelle en maturation avancée.Les ovaires forment deux sacsvolumineux. La vascularisationde la k : coeffkient de croissance faceinterne de l’ovaire tend à diminuer.La taille moyen- Lt : longueur au tempst ne des ovocytes opaquesest élevée. Les oeufsne sont to : âge théorique pour lequel Lt = 0 pas encore mûrs. Toutefois l’ajustement de la croissanceest rarement a Stade FS : femelle mûre, prête a pondre. Les ovocytes bon dans l’intervalle de temps de la naissanceà l’âge sont libres a l’intérieur de l’ovaire. maximal.De plus les paramètresde I’équation ne sontque o StadeF6 : femelle venant de pondre. Les ovaires sont de simples supportsmathématiques auxquels il ne faut flasqueset sanguinolents,de volume réduit. Ils peuvent pas,apriori, accorderde valeur biologique (Josseet al., contenir des ceufsmûrs qui n’ont pas été pondus et de 1979). petits ovocytes en repos ou en maturation. + Analyse des distributions de taille Pour les mâles,on définit deux stades: mâle+ (matu- Les méthodesindirectes de déterminationde la crois- ration avancée),mâle - (repossexuel). Gn peut ainsi voir sancesont utilisées plus fréquemmentque celles faisant un éventuel décalageentre la maturation des mâles et appela l’étude despièces dures des poissons. Il esten effet celle des femelles. plus facile de rkolter des mensurationspour l’analyse La taille de première maturation est définie comme desfr6quences de taille que de pr&ever et d’analyser des celle à laquelle 50 % desfemelles setrouvent à un stade piècesosseuses. De plus, tres souvent en milieu tropical avancé du premier cycle sexuel avec des gonadespré- les otolithes ou les écailles ne présententpas de marque sentant en période de reproduction les caractéristiques annuelle claire même quand il est possible de lire des snivantes (Albamt, 1982) : anneauxjournaliers. L’analyse des structures de taille - stade3 au moins de l’échelle de maturation ; n’est pourtant pas toujours applicable en milieu tropi- - rapport gonado-somatiqueélevé ( le RGS est calculé cal car suivant les espkes, la saisonde ponte peut être commele rapport de poids des gonadesau poids total plus ou moins étaléesur l’année.Cette méthode qui repo- de l’individu). se sur l’existence d’une saisonde ponte restreinte et sur Dansle cadrede cetteétude, les Mrantillons recueillis l’apparition d’une cohortedont l’évolution peut être sui- n’ont pas permis de calculer l’âge de première matura- vie, n’est alors plus applicable. tion. Seuleest indiquée la taille de la plus petite femelle A l’origine l’étude des structuresde taille reposesur en maturationavancée. La p&iode d’activite sexuellea été les travauxde Petersen (1892). D’autres méthodes ont été déterminéeparI’étu&des~uncesrelativesdesfemelles développéesdepuis suivant des approchesdifférentes : ayant atteint la ponte ou un stadede maturationavancée. 1 - La méthodede Petersen: elle consistea suivre l’évo- La croissance lution d’un mode dansle temps.Elle est appeléeégale- + Généralités ment méthodedes filiations modales. L’estimation de la croissancepeut être obtenue de 2 -L’analysedes progressions modales (George et Banerji, différentes manières(Daget et Leguen, 1975) : 1964; Brothers, 1980) : deshypothèses sont faites sur la - par marquagesexpikimentaux ou naturels avec mar- correspondancede certains modes classesen fonction quageset recaptmesdes espèces dans le premier caset du temps.

29 Les pêcheries artisanales lagunaires ouest-atticaines

3 - La méthode“intigree” (Pauly et David, 19819com- les eaux dessalées.Ce n’est pourtant pas la règle gené- bine les deux méthodesprecédentes. rale puisqu’on signale la pr&ence d’Ethmalosa en Au cours de ce travail nous avons utilise, d’une part ancepour des salinités atteignant 80 % (Albaret, l’étude des filiations modalesavec 1111ajustement selon 19879et que le stock mauritanien vit dans des eaux Von Bertalanffy (logiciel BGC39,d’autre part la m&hode marines ne recevant aucun apport d’eau douce impor- intigree développeepar Shepherd.Dans ce dernier cas, tant. L’esp&e est eurytherme. Il n’y a pas de caractères il s’agit d’ajuster au mieux une fonction de Von Berta- extérieursapparents de dimorphismesexuel. Le sexmtio lanffy a un ensemblede distributions de frequencesclas- exprime en pourcentageest voisin de 50 % dansla majo séesen fonction du jour et du mois (sanstenir comptede rité des$cosyst&mes étudié. Cela n’a pas été v&ifïé en l’ami&) et rép&eessequentiellement le long de l’axe du lagune Ebrie où les &hantillons proviennent pourtant tempsautant de fois qu’il est nécessairepour assurerle de sennes, engins aptiori peu s&ctifs (Gerlotto, 1979). tracé de la courbe. Le principe utilise est donc le même La taille à la première ponte peut varier du simple au que pour la méthodeELEPAN dePauly et David (19819. doublesuivant les stocks&udiés : 8,4 cm en baie de Biétri Toutefois bien que l’hypothese de basesoit identique, le (milieu pollue et enclavé), 13 h 14 cm sur le reste de la critere d’ajustementest différent. Il ne se fait plus sur la laguneEbrie, 19 cm en SierraLeone. Longhurst, (1965) correspondanceexacte entre pics observ& et pics @dits, distingue deux types de stocks principaux : mais fait intervenir une fonction de pi&&& en sinusoïde - les populationsphrs ou moinsenclavées ou nainesvivant prenant en compte le degre d’eloignement ou de rap- dans les milieux ayant une ouverture restreinte sur la prochement des pics. Si cette solution paraît beaucoup mer, caract&isées par une taille à la premiere ponte plus performanteque la méthodeBLEPAN, elle doit être faible, de 10 a 14 cm (lagune de Lagos, lagune Ebrie, employée avec beaucoupde prudence car elle suppose lac Nokoué), que lacourbe de croissanceest identiquetous les ans,que - les populations estuariennesqui ont une phasemarine le recrutementest annuel et que la date de naissancene marqu& (principalement pendant la crue), pour les- variejamais. En consequenceelle ne serautilis& ici qu’en quelles la taille a la Premiereponte est de 16 a 18 cm complémentd’autres méthodes ou par comparaisonavec (Gambie, Sierra Leone, delta du Niger). des donneesbibliographiques. Le frai est collectif et l’émission des produits géni- Ethmalosa fimbriata : Albaret et Gerlotto (19761, taux a lieu en pleine eauvers la tombéedu jour. La repro- Gerlotto (1976 et 19791, Nieland (Y 980), AIbaret duction sefait dansdes eaux de salinité variable : 3,5 Ym et Chrles- Dominique (1982), Charle+Dominique au Seriégal,30 %wen lagune Ebrie et 35 ?&lans le fleuve (1982) Gambie.La localisation de l’aire de ponte et la durée de Il s’agit d’un clupeidae estuarienet littoral abondant la reproduction sont difficiles a pr&iser et la plupart des de la Mauritanie a l’Angola. ti corpsest haut, comprimé auteursn’excluent pasune ponte plus ou moins continue latéralement. La @teest grande et comprise entre 3 et ainsi qu’une eventuelle reproduction en mer. La taille 3,5 fois dansla longueur précaudale. maximale 0bserwZ.e(Pastel, 1950) atteint 47 cm pour un Lethmalose es aline qui fréquente poids de 1,15kg. La longévité est de l’ordre de trois ans. les zoneslittorales s de l’embouchure L’ethmaloseest un poissonplanctonophage. Son regime desgrands fleuves, pouvant passerune partie ou toute sa alimentaire non s&lectifdépendrait des disponibilités en vie dansles eaux mixohalines int&ieures (fleuves,estuai- nourrituredu milieu, indépendammentde la taille du pois- res, deltas, lagunes). Bile est présente uniquement sur son. Il est selon le cas, soit %dominante de phytoplanc- les côtesouest-africaines. ton, soit de zooplancton et de microbenthos.Les études Les &cophasessont distribu&s de maniêrepréféren- de croissancesur l’ethmalosesont assez rares. Cependant tielle puisque les immatures frequentent les lagunes Gerlotto (1976) donne une &uation de Von Bertalanffy, côtieres, les marigots on les zonespeu profondes alors de la forme : que les adultespassent une p&iode plu9 ou moins longue L,=Lm(l-e-k(t-to)) de leur vie en zonesmixohalines. avec L= = 24,4&cm, K = 0,0797, to = - 0,169 Les larves ne setrouvent en pleine eauque Ia nuit. Le test exprimé en mois. jour, elles demeurentau voisinage du fond (Schefferset Les longueurs sont mesureesa la fourche. al., 19729. Ceci ne concerneque Rcophase@unaire de l’esp&e La salinid sembleêtre un facteur limitant Ia distri- en laguneEbrié, pour laquelle la longueur desindividus bution au-d ns d’une valeur de 5 Se De même,devant dépasserarement 20 cm. Par ailleurs, il existe vraisem- la Côte-d’Ivoire il est exceptionnel de trouver des eth- blablementune croissancedifférentielle suivant les sexes malosesdans les eauxmarines, leur pi+férenceallant pour (Gerlotto, 19799.

30 Ressources et pêcheries

Elops iacerta (Hi6 Dar&, 1980 ; Hi& Dar&, 1982) ‘Tllapia (Philippart et Ruwet, 1982 ; Legendre et C’est une esp&ceamphidrome appartenant a l’ordre Ecoutin, 1989; Legendre et ai., 1989) desElopifomres et à la famille desElopidae. Le corpsest Irlapia appartienta la famille desCichlidae. Les deux fusiforme, comprimélatéralement et entierementrecou- genresprincipaux observesen lagune,lïlapia et Sarothe- vert d’écaillescycloïdes a l’exception de la tête.Les yeux rodon, sontcarac~n~chacunparunrégimealimentaire a paupièresadipeuses sont gros et la bouche est en posi- propreet desconditions de reproductionparticulieres. Les tion terminale. fl existe sept especesd’Elops que l’on lZlapias sont très r&istants aux faibles concentrations retrouve dansl’Indo-Pacifique, en Ant&ique latine, dans en oxygène dissous ce qui explique leur présencedans l’Atlantique de l’Ouest, Elops lacerta n’est pr&ente que les marecagesoù peu d’especesparviennent a survivre. sur les côtes de l’Afrique de l’Ouest. Certaines caractéristiquesphysiologiques qui peuvent En milieu lagunaire il sembleraitqu’il n’y ait pas de d’ailleurs êtrecomplémentaires, conditionnent cette faci- reproductionde cetteespèce puisque Hic Daré(1980) n’a lite d’adaptation à des conditions défavorables: jamais trouvé de gonadesà un stadede développement - présenced’hémoglobine qui transportel’oxygène à de permettantla différenciation des sexeset encore moins très faibles teneurspartielles (Dussart, 1963) ; d’individus matures.En mer cependantquelques indi- - respiration au-dessousde la surfaceentraînant l’utili- vidus ont été observés.Il semblerait que la ponte soit sation dans les branchies d’eau riche en oxygene dis- étalée sur l’année. En lagune a Azito (pr&sdu canal de sous (Dussart, 1963) ; Vridi), Hié Daré (1982) a montré la pr&sencede larves - résistance a l’anaérobiose (Kubig, 1972 ; Magid et tout au long de l’année avecun pic centreplus speciale- Babiker, 1975). ment sur juillet et un secondde moindre importance en Les Tilapias supportent des niveaux élevés de CO, décembre.Ces deux saisonsde ponte sont très bien cor- et ils tolèrent des turbidités importantes. Enfin ils pré- releesavec les deux saisonsdes pluies (mentionnéesdans sententune bonne r&&mce a la pollution par des sub- les chapitresp&cédents). La ponteaurait donclieu en mer stancestoxiques, organiquesou inorganiques,naturelles au moment de la dessaluredes eaux et de l’abaissement ou artificielles. Ce sont desfdtreurs et desbrouteurs qui de la température.Elle serait suivie d’une migration des présententdes adaptationsa ce type de régime alimen- larves en lagunes. La croissanceétudiée par l’analyse taire: modale (méthodede Petersen)et par decompositiondes - longueur de l’intestin 14 fois plus longue que celle du modes (méthode de Tanaka), donne des résultats peu corps, fiables car certainspostulats de basene sontpas réalisés - dentsbicuspides et tricuspides, dans la zone intertropicale. - dentspharyngiennes pointues découpantla nourriture En lagune le stock d’Elops lacerta estimmature et se avant qu’elle ne passedans I’estomac. trouve dansune phasede croissanceacc&Xe. Les indi- Dans les lagunesivoiriennes et togolaises,plusieurs vidus &hantillonnés mesuraiententre 10et 27 cm (échap- espècesde Tilapia sont présentes.Les deux plus abon- pementdes petites milles et migration desgrandes tailles dantessont Sarotherodonmelanotheron et Tilapia gui- en mer). Les individus d’un an atteignent 24 cm et la neensis.Ce sont des especeseuryhalines a large distri- courbe de Ford Walford permetd’estimer le L= à 85 cm bution sur la côte ouest-africaine. avec un coefficient de croissanceK = 0,117s. lïlapia guineensisest capablede vivre et de serepro- L’alimentation de based’Elops lacerta est constituée duire à des salinités supérieuresà 30 o/oomais on peut a 70 ou 80 % de poissons(Fagade et Olaniyan, 1973).En également le trouver isolé en eau douce. C’est le cas lagune Ebrié la prédation s’exercerait sur les bancs de notammentdans le lac Ayeméau Bénin apri?sla construc- juvéniles (Ethmalosa, Gerreset Pellonula) sansqu’une tion d’un barrage. Cette espècevit normalement dans preference soit décelable. Elops se nourrirait de ses desgammes de températurevariant entre 18 “C et 32 “C propresjuvéniles (Fagadeet Olaniyan, 1973).Les crus- (Welcomme,1972). A 14 “C elle ne peut d’ailleurs sur- tacésconstituent des proies secondaires. Il s’agiraitde cre vivre (Balarin et IIahon, 1979). Son alimentation est a vettespénéides et chez lesjeunes Elops d’Isopodesde la based’algues, de détritus,de sableet d’invert&br&.Cepen- famille desSphaeronidae. Quelques mollusques bivalves dantsuivant les siteson peutconstater de fortesvariations entrent égalementdans les rations alimentairesd’Elops. de sonrégime alimentaire,ce qui traduit sesgrandes pos- Une étude des cycles d’alimentation montre que la sibilités d’adaptation.La nutrition ne s’arrêtepas pendant prédation s’exercerait plutôt le jour puisque 62 % des la garde desjeunes. individus ont l’estomac vide la nuit. Le moment de La reproduction dépendde la température(au moins chassele plus actif sesitue après21 h ce qui correspond 20 OC),de la photopériode, de l’intensité de la lumiere, à unepériode de forte activité despoissons et desjeunes de la saisondes pluies, du niveau de l’eau (aires de pon- crevettes. te). 7ïlapia développeun comportementde nidification

31 Le5 pêchefies artisanales Iagunaifes 0ueSaiiicaines

Tableau 4 : Pkiodes et stades de maturation sexuelle des trois principales espèces pêchées sur le lac Togo (1984) S. me : Sarotherodon melanotheron T. gu : Tilapia guineensk C. ma : Chrysichthys maurus

Nbde Femelles mâles Esp&es Dafi poissons (stadesde maturation) F M 0 s. me avril 37 17 juillet 203 4 2 T. gu avril 15 3 juillet 17 10 i c. ma avril 14 2 juillet 50 1 : et dessoins parentaux sont apport& aux jeunes.En eaux sur les autresécosyst&mes. Ce phénomhnepeut être dû équatoriales et tropicales où la températurevarie peu, Lil’existence d’une population naine ou à une maturation Tilapia présenteune ponte continue dont l’intensité varie pr&oce. La premikre hypoth&sesemble peu probable suivant les saisons.En laguneEbrié, Legendreet Ecoutin puisque les tailles maximales (1989) ont observé un maximum entre dkembre et @mesivoiriens ou togolais SO février. Au Togo (tab. 4 et 5) desp&hes expérimentales me hypothgseapparaîtrait alors comme une tiaction du ont étér&alis&s en avril et juillet 1984(Lac et d., 1984): stock g une pression de pêche excessive. L’hypothèse l’aspectdes gonades est tr&+caract&istique avec des ove d’une autorégulation du stock en réponseà un stimulus cytes d’une couleur vert-olive tr&sprononc&. Dans les despêches exp&i- échantillons la plus petite femelle en maturation avanc& , lesfemelles tient mesurait 70 mm ce qui est inférieur aux chiffres relevés prêtesou en train de pondre (27 % de stadeF3 et 49 % de dansla littérature. Le petit nombre d’individus capturés stadeH-F!?). En juillet la ponte venait d’avoir lieu (30 % ne permet pas de tirer de conclusion mais il faut noter de stadeF6). Le calcul desRGS confirme a posteriori la cependantque 25 % desfemelles &aient en stade$e matu- d&erminationdes stades sexuels puisque les pourcentages ration (stade F3) et que le pourcentageétait identique progressentdans le sensdes stades supérieurs (tab. 5). Au en avril et en juillet. Le RGS au stadeF4 est de 8,9 %. stadeF4 le RGS est d’ailleurs relativementfaible : 3,8 %. Dans cesconditions de ponte continue l’application des Les donnéesrecueillies au Togo confirment ce que l’on filiations modales ou de la méthode de Shepherd est cotissait dej&ailleurs, Bsavoû queSaro&mdon mela- imposslle. La courbede croissancede Tdapb guineensis notheronest un incubateurbuccal qui pond pendanttoute n’a donc pas été estiméeau Togo car il n’y a pas eu de l’arm&. Au Togo pour les mêmesraisons que précé- prél&vementsde Pi&es osseuses.Si l’on compare les demment,il n’a pasété possible de calculer son Equation résultats obtenus en Côte-d’Ivoire et au Togo, la taille de croissance.En Côte-d’Ivoire les valeurs proposées maximale observ& était de 28 cm dans le premier cas sont les mêmesque pour Tilapia guineensis. contz 27 cm dans le second cas. En Côte-d’Ivoire les pamm&tresde la courbe de Von Bertalanffy sont le-ssui- Tylochromis jentinki jentinki (Amon Kothias, 7982) vants (Doucet et al., 1985) : C’est le poissontype desmiliey estuariens.Il appar- Lm = 25 cm et K = 1,78. tient %la famille desCichlidae et soncycle biologique se Sarotherodon melamtheron : cette esce vit nor- déroule compl&ement et uniquement en eau saumâtre. malement dans une gamme de temp&ature variant de Il est modérémenteuryhalin et ne se trouve plus dans 22 B 32 “C (Welcomme, 1972). A 20 OC.,certaines de les eaux de salinité sup&ieure à 15 %Q.Les abondances sesfacultés sont déjà altér&,s (Balarin et JJahon,1979). les plus fortes se rencontrent dans desrégions de faible L’alimentation est constituée principalement de phyto- salir& (1 a 5 ‘&) dont les eaux sontcamct&is&.s par leur plancton et de débrisorganiques, secondairement de zoo- homogénéitéet leur stabilité annuelle. plancton.La reproductionest caract&is& par une incuba- Tylochromisjentinki nageprès du fond et pr&&re les tion buccaledu mâle f&ondation desœufs. Au Togo, eaux peu profondes desrivages. Il se nourrit d’animaux la taille (lf) de la plus petite femelle en maturation avan- benthiques. Son régime alimentaire est a base d’inver- cQ est de 85 mm ce qui e,stinférieur à la taille observ& t&r& benthiquesdont la plus grandepartie est constituée

32 Ressourceset pkheries

Tableau 5 : Rapports gonado-somatiques (%) correspondant aux stades de maturation sexuelle définis pour Sarotherodon melanotkron, Tilapia guineensis et Chrysichthys maurus (lac Togo) Espkes Nbde RGS poissons st. 1 st. 2 St.3 st. 4 st .5 st. 6 s. me 229 0,14 0,26 0366 3,80 4,90 0,25 T.gu 32 0,28 o,m 4,40 8,90 c. ma 64 021 l,oo 360 7,40

par les mollusquesbivalves (Co&ula trigona). Il s’agit dejuvéniles de poisson,de mollusquesgastkopodes ou donc d’un consommateur secondaire, se nourrissant de crustacés(crevettes). En laguneEbrié la taille dela plus principalement d’invertébrés du zooplancton et/ou du petite femelle mature était de 10 cm pour une L50 de benthos. Les sexessont &par& chez cette espèceet se 14 cm. Au Togo (Lac et ul., 1984),la plus petite femelle distinguent par le nombre et par la fonction desorifices en maturationavancée mesurait 10,5 cm. Lors despêches de la papille génitale : expénmentalesil n’y avait en avril aucun stadeF4 dans - chez le mâle un pore sert a l’écoulement des liquides les échantillons (tab. 4). Par contre en juillet 30 % des minaires et séminaux ; femelles présentaientun stade de maturation avancée. - chezla femelle il existe deux orifices distincts : un petit Il sembledonc que conformémentZI ce qui a été observé pore urinaire postérieuret un pore servanta l’émission en lagune Ebrié, la ponte soit centrée sur la saison des desovocytes. pluies. Trèsabondant en laguneEbrié Chrysichthysmau- Le mâle en maturation sexuelle présentedes colom- rus atteint dans la nature 12 cm en un an et un poids de tions vives et un embonpointSu@eur à celui dela femel- 20 g environ. Au Togo nous avonsentrepris une étudede le. La taille à la premièrematuration sexuelle (LF50) est la croissancede cette espike. Les donnéesont été ana- de 158 mm pour les deux sexes,ce qui correspond& un lysées aprèsregroupement des individus par classede taille de 1 cm, l’unie de tempsd’échantillonnage choisi âgede deux ans.La saisonde reproductions’étale d’août étant le mois. 3 260 individus ont été mesurés.La figu- à février avec une ponte principale en novembreinduite re 12 (p. 34) présenteles distributions de fréquencesde par l’élévation deseaux lagunaires,une femelle ne pon- taille de cetteespèce pour chaquemois. Il estpossible de dant qu’une fois pendantla période dereproduction. Les suivre l’évolution mensuelle desdistributions de taille. valeursles plus muentes de la féconditése situent entre Il semblecependant que l’année 1983ait été marquéepar 110et 420 ovocytespar femelle. Les femellespratiquent deux périodesde ponte distinctes : la premikre en début l’incubation buccale qui dure une quinzaine de jours. A de saisondes pluies au mois de mai, la secondevers le la fin de cettepériode, les alevins sont relâchés : ils sont moisd’août. L’établissement de la filiation desmodes per- capablesde nager et de se nourrir. Chez Tylochromis la met d’établir une équation de Von Bertalanffy devant croissancedes mâles sembleralentie par rapport &celle la croissancede Chrysichthys maurus. Les valeurs uti- desfemelles Zt partir de la quatrièmean&. La croissance lisées pour l’ajustement de la fonction figurent dans le entrezéro et un an estpratiquement linéaire. Ensuite elle tableau6 (p. 35). seralentit. Les individus de taille commercialecourante Les résultats obtenuscorrespondent 2 la courbe tra- (230 a 300 mm) ont entre quatre et huit ans. L’espke céeen figure 14 @. 35) : peut vivre jusqu’à onze ans. L= = 37,2 cm, t = 0,44, to = 0,034. Les machoirons : Daget et Iltis (1965), Dia (1975), L’utilisation du progmmmede Shepherdsupposé plus Dia (1982) objectifque les méthodesclassiques des filiations modales Les Chrysichthys appartiennent à la famille des donnedes valeurs léghrementdifférentes (tab. 7, p. 35) : Bagridae et sont caractériséspar une dorsalerayonnée a L==36cm,K=0,45 5 ou 6 rayons branchus, une adipeusepetite et quatre En Côte-d’Ivoire, aucuneétude de la croissancen’a paires de barbillons courts. Trois espècessont fr@uem- été faite pour Chrysichthys maurus mais la plus grande ment rencontréessur les lagunes ouest-afïicaines. taille observéedans les pêchesest de 40 cm. Un L=Jde Chrysichthys maurus : il est connu dans un grand 36 cm sembledonc tout à fait compatible. nombre de fleuves côtiers depuis la Gambie jusqu’au Chrysichthys nigrodigitatus : c’est une espècecom- Chiloango. Il s’agit d’une forme guinéenne.Il se nour- mune du Sénégalau Niger, que l’on rencontre fr&uem- rit principalementde mollusquesbivalves mais également ment en eau saumâtre.Liée aux eaux peu salées,on la

33 Les pêcheries artisanales @maires ouest-africaines

% 5 10 15 20 longueur 26 r’r”“““““r (cm) 10 0 Sept. 83 n = 265

oct. n = 273 f oct. n = 472

i Nov. I-l=291 Nov. n =459

Déc.n = 433 DBC. n = 578

i-.-Jh&- Janv.84n=218 Janv. 84 n =362

FBv, n = 259 FBv. n = 252

Mars n = 285 Mars n= 94

Av. n=201 Av. n = 149

L Mai n=247 Mai n = 146

Juin n = 229 Juin n=127

Juil. n= 126 Juil. n=137

l-l Aoiit n=213 AoOt n=232

Figure 12 - Etude des filiations modales chez Figure 13 - Etude des filiations modales chez Chrysichthys maurus (lac Togo) Chrysichthys nigmdigitatus (lac Togo)

34 Ressourceset pêcheries

Tableau 6 : Ajustement des données de Chrysichthys maurus au modèle de Von Bertalanffy (lac Togo) L (cm> t (an) L (cm) t (a4 L (cm) t w L (cm) t (a 535 0,33 13,0 1,oo 990 0,67 19s 150 6,5 0,42 14,0 Lao 10,5 0,83 20,o 1,58 0,50 14,5 1,97 12,0 0,92 22,5 2,17 915~~~ 0,750,58 16,015,5 1,331,75 16,0150 1251,17 25,023,5 2,502,33

10,5 0,83 17,5 1,50 1775 133 11,5 0,92 18,0 1,58 18,0 1,42 trouve au momentde la naissancedans les embouchures Au Togo, l’année 1983 semble marquée par deux desfleuves et desrivieres et dansles zonesfortement des- périodesde ponte : la première en juillet pendantla sai- saléesdes lagunes. Chrysichthys nigrodigitutus est un son des pluies, la secondeen janvier durant la saison poisson carnassier qui se nourrit principalement de séche.La figure 13 @. 34) regroupe les distributions de bivalves et secondairement de crustacés (crevettes, Mquences de taille mensuelles.L’établissement de la crabes).La reproduction s’effectuesur les bergesdans filiation modalene permetcependant pas de calculer les des trous ou desbambous (Coton et Van Opstal, 1981), paramètresde l’équabionde Von Bertalanffy.En effet, les les parentssurveillant la ponte et les jeunes.Le mâlepr& plus grandsindividus capturésn’atteignent que 30 cm et sentea ce moment un dimorphisme sexuel temporaire : jusqu’à cette taille on ne note pas de ralentissement la région buccalesubit un &rgissement considérable.En notable de la croissance.L’établissement des filiations Côte-d’Ivoire la ponte a lieu toute l’année avecun maxi- modalespour les poissons supérieurs à 30 cm s’avère mum en mai et juillet pendantla saisondes pluies lorsque tres difficile en raison du faible pourcentagereprésenté la températurede l’eau varie entre 25 “C et 27 “C (Dia, dansles captures. 1975). La plus petite femelle mature mesurait 20 cm L’utilisation du programmede Shepherda cependant (Albaret, 1991). Une étude de la croissanceà partir de permis d’obtenir une estimation des parambtresde la coupesd’épines (Dia, 1975) donnepour les paramètres cmrbc de croissance(tab. 8, p. 36). Avec un b de 85 cm de la courbe de Von Bertalanffy les valeurs suivantes : et un K de 0,15 la croissancede Chrysichthys nigrodi- L=J = 849,3 mm, K = 0,009776, to = -10,47 gitatus au Togo semblepeu différente de celle observée La du& de vie est estiméeà douze ans. en Côte-d’Ivoire où b = 85 cm et K = 0,117(Dia, 1975).

Tableau 7 : Application du programmede Shepherd a Chrysichthys maurus au Togo. La fonction est positive si le mode observé est proche du mode théorique et négative si ce mode se situe entre deux modes théoriques. Le meilleur ajustement correspond donc au résultat le plus fort.

Valeursde K Lw T 1 (cm> 335 940 945 950 30 92 15,5 825 36,7 31 14,8 291 31,6 42,0 32 13,8 20,6 37,5 37,8 33 x9 30s 35,4 38,6 34 18,0 30,8 37,2 43,l 35 24,l 32,4 41,l 43,3 -1 0 1 2 3. 4 S 6 7 36 25,3 36,4 43,7 39,0 37 27,8 41,6 40,o 35,5 AGE EN ANNEES 38 33,4 42,4 36,7 36,8 39 39,2 39,0 36,3 38,4 Figure 14 -Courbe de croissance de Chrysichthys maurus (lacTogo)

3.5 Les p@cheries artisanale5 lagwnaires owst-africait9es

Tableau 8 : Application du programme de Shepherd à Chrysichthys nigrodigitatus au Togo (les valeurs retenues pour K et Lm correspondant au meilleur ajustement sont indiquées en gras) -l T Valeurs de K bcm L- 910 511 $12 913 914 915 916 $17 33 ,19 80 74,l 77,4 83,3 109,7 122,0 1412 154,3 149,l 129,0 1043 81 79,7 736 89,8 111,9 125,8 146,5 15SJ 144,5 121,l 97,0 82 81,9 71,7 96,0 113,6 130,8 151,0 154,5 138,5 113,l 91,l 83 81,5 72,5 100,9 115,7 136,4 154,4 152,l 131,5 105,5 86,7 84 79,3 76,l 104,3 118,7 142,l 156,3 148,l 124,0 98,9 839 85 75,9 81,4 106,5 122,8 147,4 156% 142,8 116,4 93,5 8214 86 72,3 87J 108,3 127,8 151,9 155,6 136,5 109,2 89,6 81,8

MODE D’EXI$L En Afrique de I’Guesl, la pirogue est encorele moyen valeurs moyennesde 5 b 6 m de long, 45 a60 cm de lar- de locomotion privilegie sur les lagunes.En dehorsde la ge et 40 a 45 cm de profondeur En C&e-d’ivoire, sur la pêche,elle sert égalementau transport de personnesou lagnneEbrié Briet evoquedes pirogues de 7,l m de long, de marchandises.Pirogues et enginsde p&zheont déjafait de 60 cm de large et de 34 cm de profondeur. l’objet de descriptions demill notamment en Côte- Cesembamationsontdesdureesdevievariablesdépen- d’ivoire par Briet (1975) et au Benin par Pliya (1980). dam de la pr&ence des Tarets et du pourrissementdû 51 La pêcheartisanale lagunaire peut êaedivis& en deux l’eau. Au Bénin, Pliya propose2 à 5 ans suivant la nature categories: du bois employéalors que Briet avancele chifhe de 10ans. - la pêchecollective, En Côted’Ivoire il est vrai, la pirogue estimmédiatement - la pêche individuelle. sortie de l’eau apr&sla pêche, ce qui évite la détériora- est principalement pratiquéepar tion par les tarets qui s’attaquent seulement aux bois les sennesde plage ainsi que cer- immergeset immobiles. Les pirogues sont propulséesà es servant a piéger le poisson. Ces l’aide depagaie ou deperches. Elles sont tr&smaniables. engins ont d’ailleurs faits l’objet de travaux particuliers (Ecoutin et Bert, 1981). Ils assurenten moyennepres de La pêche collective 50 % des débarquementsde poisson en lagune. Les serines de plage (Fig. 15 a, p. 38) seronsamené9 a utiliser les informations disponibl Ce sont dessennes halees à terre et utilis&s dansdes leurs captures dans les chapitres suivants. La d eauxpeu profondes à proximité du rivage ou sur deshauts tion rapide qui en est faite ici met en evidencela concur- fonds. Le fond et la surfaceservent d’obstaclesnaturels rencefarouche a laquelle selivrent pêcheurscollectifs et empêchantle poisson de sortir de l’espace delimit.6par pêcheursindividuels. le filet. Certainesconditions doivent êtrer&.mies pour que ces sennespuissent être utilisées : le fond ne doit pas Les pirogues des lagunes être trop accidenténi le sUment trop meuble. Gén&alementelles sont D’introduction récente, elles ne sont pas autorisées Le bois doit être dur et suiv à p&her partout car elles capturent de nombreux juvé- différente.Au Beuin ce niles concentiés à proximit& des rives. Ces serinessont tant) ou du bois blanc plus dur. En COted’Ivoire, l’arbre constitn&s deplusieursnappesdefiletmisesboutàbout. co~entutili~%cet~e~tlefr;im~queI’onpou- Lesn sont fabriqueesen nylon et correspondentà vait trouver en bordurede lagune.Actuellement il en res- des mailles carréesde 13 mm de caté. Les longueurs tepeuetilfaut~~~aunetrentairnedelarnaunordpsur varient suivant les lagunes: 1000 m pour la laguneEbrié, trouver un arbre pr&entant les qualités requises (tronc de 500 à 1200 m en lagune Aby. La chute se situe entre droit, diametreavoisinant le mètre).L’iroko plus r&istant 8et15metiln’yapasdepoche. est certainementle bois le plus prise a l’heure actuelle. Les stratégiesde pêchepeuvent être différentes sui- Les pirogues, une fois taiNes se p&sentent sous la vant les équipes: recherchede bancsde p&giques (lagu- forme d’embarcations monoxyles de 6 a 8 m de long. ne Aby) ou utilisation de conditions favorables de cou- Sur le lac Ahemé au B&rin, Pliya (1980) donne des rant de marée.Au nombre de 10 à 12, les pêcheursune

36 Ressources et pikheries fois le filet tourné, tirent alternativementles deux extre- Dans le sud du lac Ahémé et sur les lagunescôtieres mites.Bien qu’elles ne possèdentpas de poche,ces serines btkinoises, les barragessont faits de claire-voie en lattes comprennentcependant une partie centralemontée avec de rachis de palmier “Raphia” ou de palmier à huile en plus~flouetàmailletrèsfine,danslaquellelepoissonest tressesresserrées a la partie inférieure et armésde pieux. retenu.La manœuvreest assez longue et pénible.Elle peut Cesbarrages sont disposésen zigzag, formant une ligne durer six heureset plus, ce qui explique que les pêcheurs bris& avecdes angles ouverts en entonnoirs, munis cha- selimitent en générala une sortiepar jour. Jusqu’en1980, cun d’une nasseà, leurs extrémités pour la capture du lespeCheurssenendaientsurleslieuxdepêche~lapagaie. poisson (Pliya, 1980). La tendance actuelle serait d’equiper les pinassesde moteurs et d’augmenter ainsi leur mobilité. La pêche individuelle Les sennes tournantes (Fig. 15 b p. 38) Beaucoupde riverains utilisent encoredes méthodes D’introduction récenteles serinestournantes sont uti- et desengins traditionnels auxquelsavaient déjàrecours lisées dans les eaux profondes en lagune et en mer sui- leurs parentset grand-parents.Quelques modifications vant les conditions de pêche.Elles sont caract&i&s par sontintervenues et le nylon a remplaced’une façondéfini- l’emploi d’une coulisse à la partie inferieure qui assure tive le coton pour la confection des filets et des lignes. le serragedu filet et la capture du poisson ainsi retenu. De plus, les pêcheursont abandonnéla fabrication des Leurs caract&istiques sont très variables suivant les filets et achetentmaintenant des nappesqu’ils ajustent lagunes : 300 m de long en moyenne et 18 à 50 m de a la longueur désiréeet sur lesquellesils fixent ralingues, chuteen laguneEbrie @manderul., 1979),600 m delong flotteurs et plombs. et 20 m de haut en lagune Aby (Charles-Dominique, Ces techniquesde pêche traditionnelle sont le fruit 1980).Les piroguessont propulsées par desmoteurs hors- d’une expérienceacquise et transmiseet constituentune bord de 25 a 50 chevaux. L’opération de pêche qui doit adaptationà la grande variété qui existe sur les milieux être très rapide vise 8 encerclerun banc de poissonpréa- lagunaims.Elles nécessitentdans tous les casune connais lablement repké. 11s’agit donc d’une pêcheactive diri- sanceempirique de l’écologie et du comportementdes gée en priorite sur des espkcespélagiques (EthmaIosu. espikes. Engins et techniques varient donc en fonction Elops. ..). de l’hydrographie locale et desvariations saisonnières: Les barrages ou pêcheries fixes (Fig. 16 a, b p. 38) - pêchesd’étiage en milieu lagunaire, Il en existe de nombreusesvariantes sur toutes les - pêchesde crue en zone dessa&, lagunesouest-africaines. En laguneEbrié on peut citer le - pêchesen zonesinondees. casdes pêcheries en flkhes qui sontinstallees en bordure Les techniquesutilisées sont identiques du Nigeria a de rivage dans des endroits où la profondeur n’excède gu~150m.Une~partantdunvagebarrelalagu- la Côte-d’Ivoire, ce qui s’explique par la similitude des ne sur une cinquantainede mi$tres.Disposée perpendicu- milieux et le brassageimportant despopulations. lairementaurivage,cettepalissademi?neàunechambrede Les filets maillants (Fig. 17 a, b p. 39) capturedans laquelle sontplacées des nasses. Ces pêche- Il s’agit de filets dormantsdont la longueur peut être ries sontinstallees pkiodiquement (de mai à octobre).A la variable suivant le nombrede nappesutilisfks mais dont fm de la saisonde pêche,elle sontinutilisables et doivent la moyenne se situe aux alentours de 80 m (tab. 9) au ê~refaitesenti~tl’~sllívante.Lapalissadefabr- Togo, 100m en Côte-d’Ivoire et 94 m au Bénin. La chute quéeentig~depalmierappamentàunefamilequienassu- varie entre 1,50 et 2 m et le taux d’armement est voisin re la confection,la miseen place, lWilisation et l’entretien. de 50 %.

Tableau 9 : Longueur moyenne (L) en m desfilets maillants au Togo (Laë et a/., 1984) : (N = Nbre de filets enquêtés) FMPM - Filets à petites mailles FMMM - Filets 5 moyennes mailles FMCM - Filets à grandes mailles FMPM FMMM FMGM ‘Maille. 15 20 25 30 35 40 45 50 60 65 70 80 90 100 110 L 84 86 83 78 85 82 79 73 62 74 72 66 104 75 70 N 136 724 602 650 136 310 216 150 129 67 70 32 94 70 2 22 17 12 9 9 13 14 18 19 5 7 8 23 31 0 L=82 N=2112 L=80 N=812 L=76 N=464

37 Les pêcheries artisanales lagunaires ouest-africaines

a: Senne de terre L=l km b: Senne tournante 1=360m

Figure 15 - Filets collectifs

Pêcheur Pêcheur

pour les pirogues

Figure 16 a - Pêcheries colkctives

a : P&herie en Flèche b: Détail d’une chambre de capture

Figure 16 b - Pêcherie fixe de rivage

38 Ressources et pkheries

FlOttWr -Filets maillants Stgrandes mailles (FMGM) : fabriques V//A V///I en fine cordelette,ces filets ont une maille gérkralement compriseentre 80 et 100mm. On distinguedeux types : l Le filet à Truchinotus(AHRE MOU en Côte-d’Ivoire) : Floiteors de lo ralingue supérieure ce poisson plat est extrêmementapprécié sur toutes les laguneset on lui reconnaîtdes qualités Bgalesà celles du machoiron (Chrysichthys). Le filet se caractérisepar l’absencepresque totale de plombs Bla ralingue du bas. 11est mouille en surfaceoù il estmaintenu à laide depetits flotteurs en polyesterespaces environ d’un mètreles uns a : Dormants desautres. Le filet est amarréà la pirogue et l’ensemble dérive sur la lagune (fig. 17 a). . Le filet à Sphyruena (AKPA MOU en Côte-d’Ivoire) utilise égalementpour la capturedes capitaines. Ce filet est mouille sur le fond où il est maintenu par despierres fixées Bses extrémités. Deux flotteurs signalisateursen indiquent l’emplacement : la hauteur n’excède guère 2,50 m. La ralingue inferieure est garnie de plombs de \Plomb tous les 6 m 10 cm de long disposestous les quatre mètresenviron, ...... ,.,. . . . . :::...... : . . ‘. . . tandis que de petits flotteurs taill& dans des morceaux :. . . : :. : : :: . ’ : :. de polyester sont fixes sur la ralingue supkieure à une b : Dérivgnts distancede 60 cm les uns desautres. Le filet est installé le soir et relevé le matin. Le pêcheurest équipéd’un har- Figure 17 - Filets maiilants pon et d’une massueen casde grossesprises. Les palangres de fond Il en existe une très grande variété suivant l’empla- Parmi ces filets, trois catégoriesont été définies en cementoù elles sont posées(sur le fond, juste au-dessus fonction desmailles utilisées (mesureesnœud a nœud) : du fond ou en surface),le nombre et la nature deshame- - Filets maillants a petites mailles @?MPM): ce sont des çonsutilises, le type d’appât.Les lignes les plus couram- filets de maille 25 mm, quelquefois 20 ou 30 mm. Les mentemployées sur les lagunestropicales ouest-africaines différentes nappes sont utilisées en même temps, un r6pondentaux caractéristiquessuivantes : pêcheurpouvant poserjusqu’a 10 filets au cours d’une QLignes de fond appâtées(Fig. 18 a) : La ligne est mouil- sortie. Les ralingues du haut et du bas sont dotéesd’un 16sde sorte que les hameçonsne touchent pas terre à bouchon et d’un plomb tous les cinquantecentimètres. proximité du fond. Elle est fabriquée à l’aide d’un très Très souvent ces filets sont posesau fond. Cependant long cordonnet de nylon sur lequel des hameçonssont pour la capture de pelagiques, les pêcheurs les utili- fixés tousles deux mètresenviron. Les hameçons(no 18) sentcomme filets de surfaceen les débarrassantd’une sont reliés ZIla ligne par desavançons longs de 15 cm et partie de leur lest. Cesfilets mouilles le soir et relevés sont amorcesavec des petits coquillages. Poséele soir, a l’aube sont facilement manipulables par un seul la ligne estrelevée le lendemainmatin. La longueur peut pêcheur.L’opération de démaillagen’a lien qu’au retour être variable mais rarement inférieure à 200 m, parfois a terre et le filet est de nouveaudispose en nappes,prêt elle peut atteindre 2 000 m. & l’opération du soir. LWlisation de fil très fin rend . Palangresnon appâtées(PLNA) : En Côte-d’Ivoire elles cesfilets performantsmais également très fragileset les sont généralementemployées par despêcheurs maliens dégâtscausés par les crabesnécessitent fréquemment vivant en campement.Constituées d’une ligne princi- desreparations importantes. paleàlaquellesontaaachésdesavançonsespacésdelorm - Filets maillants a moyennesmailles (FMMM) : ce sont et munis chacun d’un hameçon(no 12 à 14), elles peu- des filets de maille 35 a 50 mm. Ils sont fixés par les vent mesurerjusqu’à 300m, la moyennese situant a 100m petits côtés à deux piquets enfonces dans la vase du (fig. 18 b). Tous les 50 hameçons,la ligne principale est fond. La ralingue supérieureest munie de flotteurs en 6quip6ed’un flotteur qui maintient les hameconsau ras mousse synthétique. La ralingue inférieure plombée du fond. Bien que les hameçonsne soientpas appâtes, ils maintient le filet déployé entre la surfaceet le fond de forment un barragepour les machoirons qui se dépla- l’eau, de sorteque la ralingue supkieure n’émergepas. cent au fond. Ces derniers peuvent être attirés par le Cesfilets utilises la nuit commeles p&&ients servent brillant de I’hameçon ou encore être accrochéspar le à capturerEthmalosa mais également Tilapia, Sarothe- flanc. La ligne est poséele soir. Elle peut resteren place rodon et Chrysichthys. 3 à 4 jours mais elle est visitée tous les matins.

39 Les pbzheries artisanales lagunaires ouest-africaines

Flot leur Flolleur arinciool intermédiaire

a : Ligne de fond appatée

Figure 18 - Palangres de fond

y R Q *:.: ‘.. -.: ..*. .. .* .- : 3.. .. . , ;t----- ImIO-

a :Utilisation en groupe b : Utilisation d’une nasse C:Détail d’une nasse Figure 19 - Nasses

. . . . , f ~ Figure 20 - Pi&ges en bambous Figure 21 - Piège à crabe

E ..-*.: . . :. : . : : ...... * . . f * . Figure 22 - Filet à crevettes

40 Ressources et pêcheries

Ceslignes sont interdites sur pratiquementtoutes les Les nassessont utilisks dansles pêcheriesfixes, par lagunesparce qu’elles sontdangereuses pour lespêcheurs groupe de 5 ou 6 amasséesen Ctoile autour d’un piquet et redoutablespour les filets qui doivent être découpes central (fig. 18 b) ou seule, immobilisée sur le fond par lorsqu’ils sontpris dansles hameçons.Malgré cela,elles une pierre (fig. 18 c). Elles attrapent surtout des Chry- sont fréquemmentutilisees et sont régulièrementà l’ori- sichthys. Elles sont visitées tous les deux jours en avril, gine de conflits entre pêcheurs. mai, juin et deux fois par semainele reste de l’année. Les éperviers Elles sontrenouvelées r&ulièrement (tousles trois mois) Ils sontrépandus sur toutesles lagunes.En raison de car elles rksistent mal aux tarets. leur coût minime, ils sont utilisés aussi bien par les Les pièges pêcheursprofessionnels qu’occasionnels. On en trouve On en observede deux types : dans toutes les casescar leurs capturesassurent l’auto- 0 Les bambous(fig. 20). Chaquepiege est constitué par consommationjoumaliere des familles. Leur montage M morceaude bambou d’un mètre de long, évidé en sa peut êtredifffkent selonles mailles et les nappesutilisees. plus grandelongueur mais fermé d’un côté.Les tubessont Les Qerviers employés par les adultes ont une hauteur disposescôte à côte sur le fond de la lagune et maintenu de 8 m en moyenne pour une circonférence de 27 m. Il en placepar de grossespierres. Chaque pêcheur peut ain- s’agit d’un engin actif, le pêcheurrepemnt d’abord le pois- si disposer200 pi&ks en différents endroits mais sur les son avant de jeter son épervier qui se déploie dans l’air fondstapisses de gravieret n’excklant pas 150 m. Devant et vient coiffer le poisson.La sortiede pêche peut êtreti- chaque pyramide de bambous, le pêcheur dispose de lisée a pied depuis la rive, dansl’eau jusqu’a la taille ou grossespierres destinéesà attirer les Chrysichthys. Les encore d’une pirogue. Dans ce dernier cas, la présence tubessont visites une fois par semaineen tempsnormal, de deux personnesest nécessaire: l’une pour pagayer, tous les deux jours en saison des pluies lorsque les l’autre pour pêcher. femelles recherchentdes cavitks pour frayer. A chaque Les pêcheursopèrent souvent dans des endroits choi- fois qu’il veut vérifier le bambou, le pêcheur doit plon- sis et appâtesa l’aide de pulpe de palmier a huile ou de ger d’où la difficulté de ce type de pêchequi restecepen- rognuresde maniocpilé. Certainsse munissent de cailloux dant d’un bon rapport. Les bambousdoivent être chan- qu’ils jettent dansl’eau pour eveiller la curiosité du pois- géstous les six mois a causedes tarets. son. Lorsque le filet est retombe,des poches se gonflent l Les pieges à crabesou balancesà crabes(fig. 21). Ils dans l’eau, rendant impossible toute fuite du poisson. sontconstitues d’un morceaude filet monte sur un cercle Cespoches sont forméespar une ralingue lest& qui est de bois de 30 a 40 cm de diamètresur lequel s’appuieune rentree a l’intkieur sur une hauteur approximative de ansefaite de deux demi-cerclesde bois entrecroises.Au 20 cm et qui est maintenue dans cette position par des sommetde l’anse, une corde flottante permet de repérer bouts de nylon amarréstous les 20 cm. le pige qui est lesté.Un appâtconstitué de viande ou de 1 es nasses poissonpourri est utilise pour attirer les crabes.La pêche Fabriquéesà partir de palmiers raphia qui poussent pratiquée par les femmes au Togo, ou les Béninois en dansles bas-fonds, elles sont de dimensionsvariables. Les Côte-d’Ivoire, dureplusieurs heures, les piègesétant rele- plus répanduesmesurent environ un m&.rede hauteuret vés toutesles demi-heuresbrusquement de manièreà ce prksententun diamètrea l’ouverture de 20 cm. Elles ont que le crabe occupe à mordre a l’appât, se prenne dans une forme en obus et sont constituées de trois parties le fiiet. (fig. 19 a) : Les filets à crevettes (Fig. 22) - un cône tronque haut de 10 cm, d’un diamètrede 20 cm Ce sontdes filets fixes sur deslignes de piquetsémer- à la baseet de 10 cm au sommet, geanta intervalles réguliers en desemplacements choi- - un secondcône haut de 30 cm, placéen retrait, d’un dia- sis en fonction de la profondeuret du courant.Les migra- mètre à la basede 20 cm, tions desjeunes crevettesvers la mer ayant lieu la nuit, - cesdeux cônes placés a la suitel’un de l’aune, maissépa- les pêcheurschoisissent les endroits où le courant sefait réspar un léger intervalle, sontmaintenus par la carcasse sentir et installent leur filet le soir pour les retirer en fm de la nasserenfermant la chambrede capture. de marée. Ces filets sont de taille standard en Côte- Les lamelles viennent presquese rejoindre au som- d’ivoire : 9 m de profondeur pour une ouverture de 4 m met, mais elles sont suffisamment souplespour laisser sur4 m. Les mailles de petitesdimensions vont en régres- passerle poisson. santde l’ouverture (18 mm) au fond de la poche (8 mm). Chapitre 3 ASPECTS SOCIO-ÉCONOMIQUES

Une bonneapprehension de la pêchene peut sesatis- confrontésne peut êtreétudié sans faire étatde ce qui exis- faire des seulesapproches physique et biologique des te en aval de la pêche,la stratégiedes pêcheurs étant natu- phénomenes.L’environnement concerneégalement tous rellement liée à cet ensemblede facteurs. Cette démar- les aspectshumains, la demandeen poisson et sanature, che n’a d’ailleurs rien d’original et veut considérer la les modes d’écoulement des produits (marchés et pêche comme un tout dont les éléments sont interdé- circuits de commercialisation). Un systèmed’exploita- pendants (Sutinen et al., 1981; Weber, 1980 ; Weber, tion aussi complexe que celui auquel nous sommes 1982).

IMPORTANCE DE LA DEMANDE EN POISSON DANS LES PAYS CÔTIERS DU GOLFE DE GUINÉE La production nationale despays côtiers de la zone visionne : le poisson n’intervient de façon significative nord du golfe de Guinée est insuffisante. Ainsi le Bénin, dansles dépensesalimentaires que pour les populations le Togo et la Côte-d’Ivoire importent une forte propor- de Lomé, desrégions maritimeset desplateaux (tab. 11). tion du poissoncommercialisé sur les marchés(tab. 10). Dans cespays, la demandeglobale est loin d’être satis- Les besoinsalimentaires varient d’un pays Bl’autre. faite et l’on peut penserqu’à l’avenir cette situation ne La Côte-d’Ivoire est l’un despremiers pays consomma- fera que s’aggraveren raison de l’accroissementdémo- teurs de poisson en Afrique de l’Ouest avec 22 kg/hb/an graphique important qui les caractérise. contre8 kg/hb/anpour le Togoconsidéré comme l’un des La commercialisation répond a deux types de plus faibles (Weigel, 1989). La demandesur la côte est demande: plus forte quedans les terres: en Côted’Ivoire, la consom- - demandepopulaire en poissonde basprix provenanten mation est estimée à 44 kg/hb/an dans le sud contre ~epartiedesimportationsoudescapturesdelapêche 6 kg/hb/an dansle nord. La pénétration du poisson vers artisanale maritime piroguière (sardinelles, anchois) ; les régions intérieures est due aux techniquesde fumage - demandedes classesaisées en poisson de qualité pro- et au développementd’une chaînede froid. Au Togo par venant desprises de la pêchelagunaire ou continentale contre, le nord du pays est beaucoupmoins bien appro- et de la pêchemaritime.

Tableau 10 : Production et importation de poisson au Bénin, au Togo et en Côte-d’ivoire (en tonnes) Production Année Importation industrielle artisanale lagmaire BÉNIN 1976 626 3 350 12 500 k k I TOGO 1983 500 12 000 1000 1oooo CÔTE-D’IVOIRE 1983 3500 1oooo 12000 100000

43 Les pêcheries artisanales lagunaires ouesM?icaines

Tableau 11 : Part du poisson dans les dépenses alimentaires au Togo (Weigel et Hem, 1984) Region Région Région Région Lomé des des maritime plateaux centrale savanes Milieu rural 20 % 10 % 2 % 4% Milieu urbain 28 % 23,4 % 14Q % 3,8 % 9%

La demandeen poisson de lagune est importante sur En lagune, certaines esp&cessont plus prisées que tous les systèmescôtiers de l’Afrique de l’Ouest, ce qui d’autres. Dans l’ordre despreférenws, on note Polyne- se traduit par la chertk de ces produits dont le prix de musq~~&~~karesurlesmaLchés(l122FCFA/kgGais), vente est t&s supérieur à celui du poisson de mer ou du Chrysichthys spp. (103 1 F CFA), Tilapia, Tylochromis, poisson importé (tab. 12). Par ailleurs, le fumage tout Liza, Sphyruena (vendus entre 700 et 800 F CFA/kg) en permettant une meilleure conservation desproduits, et Ethmalosafimbriutu (215 F CFA/kg) le moins cher. correspond B une préférence alimentaire des consom- mateurs.70 % du poisson est commercialisésous cette La stratégie des pêcheursdépend des prix pratiqués au forme. Le fumage est généralement court (quelques débarcadèreet de l’abondance saisonni&redes espkes. heures)pour les espècesnobles (am8ioration du goût) Dans la pratique cela peut se traduire par un report et long (plusieurs jours) pour les petits Nlagiques (pro- de l’effort de pêche des serinesde Vridi vers la mer ou cédéde conservation). Il concernetoutes les esp&ceset la lagune, par l’utilisation de filets Li grandes mailles dépenden grandepartie de la possibiliti du mareyageen dont les capturesen Truchinoks et Polynemussont d’un frais. Frais ou fumé, le poisson lagunaire revient 30 3 rapport intéressant ma@? la faiblesse des débarque- 50 % plus cher que le poisson de mer local (tab. 12). ments..,

Tableau 12 : Prix du poisson (F CFA/l@ en Côte-d’Ivoire (1983) et au Togo 1984) d’après Weigel et Hem, 1984 ; Weigel, 1989 CÔTE D’IVOIRE TOGO ESPÈCES Frais Fumé Frais Filmé Tilapia 672 1140 670 1130 Chrysichthys 1031 1966 890 1770 - Pêche Polynemus 1 122 lagunaire Sphyraena 770 Elops 646 1131 Ethmalosa 215 898 380 950 Liza 877 1481 Caranx 548 1109 450 1100 Pêche Galeoüies 367 400 maritime Sardinella 479 933 420 720 Trichiurus 470 925 490 940 Chloroscombrus 315 667 600 Ariu Poisson Trachurus :7”3 600529 340 510 congelé Sardinella 322 459 300 450 Galeoides 415 887 Ttichiurus 382 596 Aspects socio4conomiques

POPULATIONS DE PÊCHEURS ET RÉGLEMENTATION DES PÊCHES Compostion ethnique des populations de Dans tous cespays, une partie de la pêche est assu- pêcheurs r6e par des étrangers.Au B&rin on note la présencede pêcheursghanéens Keta et Adan en grand nombre. Au Les lagunestropicales ouest-africaines sont des zones Togo 17 % des pécheurs sont des Béninois, 1 % des a haute densitéde population où le nombre de pêcheurs Nigérians (Haoussan)et 12 % des Ghanéens.Enfin en est élevé. Les riverains ne sont pourtant pas concentrés dansde grossesagglomérations (en dehorsdes capitales) Côte-d’Ivoire sur les 4 800 pêcheursrecensés en lagune maisrepartis dans un grandnombre de villages d’impor- Ebrié, 12 % étaient desBéninois, 1% desTogolais, 8 % tancemoyenne (57 villages de pêcheurssur les lagunes des Gh&ens et 5 % des Maliens (Gerlotto, 1976). Au béninoises,35 sur les lagunestogolaises, 76 sur la lagune Bénin, Pliya (1980) assimilela compositionethnique des Ebrié, 29 sur la lagune de Grand Lahou). populationsde pêcheursà un veritablepuzzle danslequel La pêcheest pratiquéeen priorité par les populations prédominent les sous-groupesethniques pedah et pla. autochtones(73 % en Côte-d’Ivoire, 69 % au Togo)mais Au niveau desvillages, cesdeux groupesauxquels vien- celan’a pastoujours été ainsi. En 1960au Togo,De Surgy nent s’ajouter des sous-groupesminoritaires très dyna- (1965) dénombrait 60 % de pêcheursallochtones. Cet miques, s’imbriquent les uns dansles autres.Il est alors intérêt soudaindes nationaux pour la pêchesemble dû au difficile de parler d’espaceethnique homogènecar s’il retourdes émigres, à la destructionde cocotemies siturks sur existe destaches continues ou desnoyaux pla ou pédah, le cordonlittoral et à la surchargefonci&e s’exeqantsur les on note fréquemmentdes regroupements hétérogZzs. Au terresde banc situeesà l’ouest du lac.Les pêcheursappar- Togo, le phénomène est identique et malgré la faible tiennentgénéralement aux ethniessuivantes : Ebrié,Adjou- superficiedes lagunes, douze ethnies sont pr&ntes dans krou, Ahizi, Agni, Dida et Ehotilé en Côte-d’Ivoire, Ewé, presquetous les villages, dont trois béninoises,une nigé- Ouatchi, Mina et Guin au Togo, Pla et Pédahau Bénin. riane, et trois ghanéennes(tab. 13).

Tableau 13 : Répartition ethnique des pêcheurs sur les lagunes togolaises. Les résultats sont exprimés en pourcentage (La@et a/., 1984)

Lagune Vogan 0 63 16,6 0 0,5 8,7 0 0 0,3 0 8,9 Total 11,l 16,9 39,3 1,7 3,s 12,7 0,6 1,4 1 035 10,9 Nationalité I 69,4 1 16,8 I 134 I 12,4

Gestion des milieux lagunaires place d’une réglementationvillageoise visant à contrôler l’accksa l’eau et a maintenir l’effort depêche à un niveau Théoriquement, l’eau de la lagune est la propriété jugé acceptablepar tous. C’est le casnotamment en lagu- communedes usagers qui acceptentles regles desauto- ne deGrand Lahou où l’accksà la pêchepour lesétrangers rites traditionnelles. La pêcheest donc libre partout sans (principalement Bozo et Haoussa)est limite à un quota qu’aucune contribution ne puisse être demandéeaux fixé par les autoritésvillageoises et subordonnéau verse pêcheurs.En fait, la réalité est bien différente : l’aug- ment d’une redevancede 5 000 F CFA par mois et par mentation de la population, la demandeaccrue en pois- pêcheur au village de N’Zida (Weigel, 1985).Plusieurs son, l’appât du gain, ont considérablementchangé les @nagesou segmentsde lignage se sont attribues des droits mentalitesdurant les vingt dernièresannées, Deux situa- d’usageterritoriaux lagunaires.Ces droits sontconcentrés tions serencontrent fréquemmentà l’heure actuelle. dansles mains d’une ou de plusieurs familles (tab. 14). Autorité traditionnelle forte En lagune Tagba,les eaux sont réparties entre trois Dansde nombreuxcas, il y a eu appropriationde I’es- lignages(fig. 23) : celui desBraffé dont le territoire pro- pacelagunaire par les populations riveraines et mise en pice aux concentrationsde crevetteset à l’implantation

45 Les pkheries arkanales lagunaires ouestafricaines

Tableau 14 : Nombre de familles revendiquant un droit Les chefs de village ayant 6% d&avoués par les admi- d’usage territorial sur la lagune de Grand Lahou (De Surgy, nistrationsnouvellement mises en place a I’ind6pendance 1965 (service des Eaux et Forêts), on assistaà de nombreux abus sansqu’aucune sanction ne soit prise. Par la suite VILLAGES Nombre VILLAGES Nombre Ia situation ne fit que s’aggraveret amendeset sanctions Braffedou 1 Beugr&lou 1 devinrent purementsymboliques, d’où la généralisation Gr&lib&i 1 Alik&ou 1 des infractions et l’absence totale de gestion des stocks (Pliya, 1980). Kokou 1 12 En Côte-d’Ivoire, la pertede pouvoir desautorit& tra- Zaghelebe 1 Lauzouu 17 ditionnelles a entraînél’appropriation de la ressourcepar Imlkou*ïli 1 Tioko 10 despersonnes &rang&es au village (riches commerçants Dibou 1 M&key 1 et fonctionnaires r&idant B Abidjan) pour qui la pêche ne représentait qu’un placement spéculatif. En lagune de pêcheriestraditionnelles, s’étend de l’embouchurejus- Ebri6 la multiplication des engins collectifs (sennesde qu’a l’île de Dakp6 ; celui desDjiplogbata qui couvre la plageet serinestournantes) liée &l’opposition entrepou- partie centraleoù sed&oulent les pêchestraditionnelles ; voir administratifet pouvoir villageois, a entraîn la d&a- celui desGuinguin qui s’6tendjusqu’ti la lagune Màckey grégation de l’amenagementtraditionnel. Ceci s’est tra- et r&e& aux filets maillants (I-Ii& Dan+,1984). duit par l’installation anarchiquede serinesà l’origine de Le principe est le mêmeen lagune Aby où l’accès & conflits graves entre pêcheurs. la ressource pour les étrangers est réglementé par le Le casdes lagunestogolaises est particulier puisque “maître deseaux” (Weigel, 1985) : dès 1966,De Surgy,r6dle l’inexistence de droits d’usa- - 5 000 F CFA/mois et par fdet à crevettesdans les sec- ge territoriaux. Actuellement, les rt5glementationstmdi- teurs d’Etuebue, d’Assinie et d’Assoulan pour les tionnellessont r&luites 21leur plus simple expressionavec pêcheursbéninois, la désuétudedes zones ou destechniques de pêchesinter- - 2 000 F CFA/mois et par pêcheurpour les Bozossur les dites et l’absence de limitation de l’acds ZIla pêcherie. lagunes Tendo et Ehy, Seulereste effective l’interdiction desgrands fdets pour - un dixikme descaptures pour les @heurs &la sennede éviter 21terme un effondrementdes captures. plage install& dans les campements d@endants Difkdfés d’une gestion équilibrt?e d’ Assoulan. Quels que soient les pays considérés, les autorités Auforifd traditionnelle affaiblie villageoisesont rencontn5d%ormes difficult.& pour gérer L’augmentation de la pression de p&he et l’amélio- correctementles activités lagunaires. Ces difficultés se ration destechniques associée9 à la mise en place d’une administration des pêches souvent sans grands moyens et par 1%meme inefficace, ont entraîn dans certains cas une perte d’autorit6 des structures tra- ditionnelles conduisant a dessitua- tions de surexploitationet de conflit. Ainsi, sur les lagunesMninoises des réglementations assorties de sanctionsavaient &65 tic parla autorit& traditionnelles qui vou- laient interdire certainestechniques et engins de pêche. Des zones de ddfensavaient 6%d&mit&s et des jours de repos obligatoires &Gent impos&. L’attribution de parcelles lagunaires pour l’installation de p&heries palissade,de trous Bpois- son ou de pi?cheriesen branchage (acadja)se faisant obligatoirement ap&s avis d’un conseil villageois. Figure 23 - Droits territoriaux traditionnels sur la lagune Tagba (Hié Dar& 1984)

46 Aspects socio&onomiques sont traduites bien souvent par de graves conflits dont - oppositionentre aquaculture traditionnelle et pêcheindi- l’origine etait toujours liée 2 un état d’appauvrissement viduelle, Cesphénomenes ont éte constatesà la fois au des pêcheurs. La croissance demographique aidant, Bénin et au Togo. Au Togo, de 1964à 1974s’est déve- l’exploitation des lagunes est devenue de plus en plus loppéeune technique d’aquaculture extensive dite “Acad- intensive et la compétition entre pêcheurstoujours plus ja”. Cette technique consisteà cr&r un bosquetartifi- forte. Ces troubles ont plusieurs origines : ciel de branchagesau trois quart immergé.Ces acadjas - opposition entre pêcheursallochtones et autochtones. d’un rendementappreciable (5 à 10 tonnes/anà l’hecta- En lagune de GrandLahou, les rendementspar pêcheur re) entraienten compétitionavec la pêchetraditionnelle chtnkrent en 1979.La faute fut rejetéesur les pêcheurs danslamesumoùilsservaientd’abriauxpoissom.C~ maliensqui utilisaient despalangres non appâtéesthéo- tementl’implantation desacadjas fut ressentiecomme riquement interdites. Après de nombreux accrochages uneprivatisation de la lagunepar desnotables loméens qui utilisaient la maind’œuvre villageoiseà bon marche. avec les riverains, ils furent chassesde la lagune. Sousla pression des pêcheursindividuels, les acadjas - opposition entre pêchecollective et pêcheindividuelle. furent interdits, bien queleur efficacitéait étéreconnue. En laguneEbrié les pêcheursconstaterent parall&lement Tous cesexemples présentent de nombreusesanalo- à la prolif&ation dessennes de plageet dessennes tour- gies, et l’apparition destroubles coincident toujoursavec nantesune diminution de leurs captures.La baissedes une augmentationde la demandeet une intensification prisespar unité d’effort associéeà l’impossibilité pour dansl’exploitation du milieu, la fautebtant rejetée sur les les pêcheursindividuels de travailler, l’étroitesse de la structuresnonvelles on lesderniers arrivants. Ceci démon- lagune entraînant une compétition spatiale, s’est tra- tre, s’il en est encorebesoin, qu’un aménagementet une duite par un mouvementde mécontentementqui ne prit gestion concert& des milieux lagunaires doivent être fin qu’avec l’interdiction totale dessennes de plage en entreprispour arriver à la meilleure exploitation possible lagune. de leurs ressources.

LA COMMERCIALISATION DU POISSON

Pendantlongtemps la commercialisation s’est limi- directementle poisson sur l’eau aux pêcheurs.Les fem- tée au poisson fumé. La part des produits consommés mesautochtones lesées obtinrent donc l’autorisation de frais, l’était, soit par le pêcheur, soit par un acheteur faire de même. autochtone, l’ensemble de ces produits représentant L’achat et la transformation du poisson l’autoconsommation villageoise. A l’heure actuelle, le développementdes chaînes de froid en Côte-d’Ivoire et Le commerceest libre. Les femmesattendent tôt le au Bénin, a tendanceà modifier les modesde commer- matin sur la grève, le retour despirogues et les tmnsac- cialisation des espkes dites “nobles”. tions se font sansplus tarder sur la plage. Dans certains cas,les femmespartent sur l’eau pour acheterquelques La commercialisation du poisson fumé belles pièces aux pêcheurs.Lorsque la concurrenceest très forte, il arrive qu’elles repèrentdes grandsfilets en Cetteactivité estexclusivement réservée aux femmes lorsquele poissonest destinéa une consommationlocale pêcheet qu’elles attendentdes heures sur l’eau la fin de sous forme traditionnelle. Gerlotto et al., (1980) pro- l’opération. Au fur et a mesure que le temps passe,la pose une explication à ce quasi-monopole en Côte- lagune secouvre d’une multitude de pirogues et desque d’hoire. A l’origine, le fumage&ait assimiléà un travail le coup est terminé, la vente a lieu sur l’eau, accompa- domestiquedonc féminin, mais qui était rémunéré.Un gnée de cris, d’interpellations et de discussionsparfois pêcheurétait donc tenu de remettrela totalité de sesprises très animéesentre acheteuses.Vient ensuite l’opération à safemme, qui les fumait et touchait une part du revenu de fumagedont la dur& est variable suivant les espèces: de la vente. En contrepartie, elle n’avait pas le droit de - le fumage long, posséderde pirogue ni d’acheter du poisson a un autre - le fumage court. pêcheur.Cette répartition des taches à l’interieur des“uni- Lefumagecourtapourprincipalobjectifde~ndreà tés de production familiale” avait pour résultat, sinon un goût desacheteurs tout en permettantla conservation pour fonction, d’interdire pratiquement toute vente par du poissonpendant plusieurs jours. Il estpratiqué sur des les cadetset autres catégoriessociales dépendantes, en espkcesnobles et dure de quelquesheures a une journék dehorsdu contrôledes aînQ (pères,chefs de cour, doyens Le fumagelong identiqueau prkédent en difke uni- de famille). Des femmesarrivées de l’Est à la suite de la quementpar la du& qui peut atteindretrois à quatrejours. colonisation, modifièrent cette organisation en achetant Il est pratiqué sur desespèces bon marchéet fournit un

47 Les pêcheries artisanales lacunaires ouest-africaines produit parfaitementdess&he qui a perdu les 2/3 de son Abrako, l’ancien bac de et N’Goyem, poids fi-ais,Ce type de fumageest tr&sefficace puisque la Tiebiessou,Ahikakro, Tiame, Tiagba. est le type conservationdans les conditionsambiantes peut atteindre mêmedu marché lagunaire dont la fonction consiste B plusieurs mois. Cette opération est meneeen g&&al à satisfaire la demandedes grossistesen poisson fumé et l’aide d’un four fabriqué à partir d’un fût m&allique dont fiais, ainsi qu’à permettreaux consommateursde s’appro- la partie inferieure a été découp& pour permettrel’ali- visionner par l’interm&liaire desdétaillantes. Fait mar- mentation du foyer. Le poisson est disposeau sommet quant pour un marchélagunaire, 20 % de l’ensemble du du fût sur un treillis métallique à un metre environ au- poisson débarquéest du poisson congele ou décongelé dessusdu foyer alimente en bois de chauffage auquel et fumé destin6à la consommationlocale (moinsonéreux sont ajout&& desécorces de noix de coco et despalmes que le poissonde lagune).85 % du poissonde lagunearri- &ches. Les poissons sont retournés,toutes les demi- ve fumé parmi lequel on compte70 % d’ethmaloses.Les heures.En fin de fumage,ils sontinstalles sur un clayon- grossistesdioula distribuent le poissonpar camions vers nagepour laisser égoutter la graissede la cuisson. les centresde consommationque sont : Abidjan, Bouake, Les circuits de commercialisafiom en Côfe-d’hoire Tiassale,Divo, Lakota et Gagnoa. o Dansle secteurIII, le poissonpêché par les sennestour- Cescircuits sont plus ou moins bien developpessui- nantesest embarquéà bord dep&rolettes vers le marche vant l’importance des lagunes et la densid despopula- de Treichville. On y commercialise surtout du poisson tions résidant dansla région. Ainsi, sur les lagunestogo- fumélematinetdupoissonfraisamvéparlarouteI’a~- laises où la taille du milieu est modesteet la population midi. Le matin une partie seulementdu poisson fumé y villageoise forte, la pêche ne representequ’une activité est débarqué.Le reste est expédié devant le centre cul- d’autoconsommation (au niveau du village). La com- turel de Treichville pour être commercialise sur le mar- mercialisationvers les groscentres urbains reste une acti- ché de gros de “Chicago”. 66 % desdébarquements sont . vite diffuse, de peu d’importance. Sur les lagunesbeni- constituésde sardinellescapturées en mer par les sennes noises et ivoiriennes qui sont tres etendues,les reseaux tournantesbasees à Vridi. commerciaux sont par contre d’une grande complexité c Le marchésecondaire de Grand-Bassam,situé dansla (Pliya, 1980; Weigel, 1989).L’exemple de la laguneEbrie partie orientale de la lagune EbriC, est principalement permettra de comprendre l’organisation et le mode de alimentepar desimportations de poisson.La production fonctionnement de ces marcheslagunaires (fig. 24) qui lagunak ou maritimeest de fait trèsfaible danscette zone. peuvent être divises en quatre catigories suivant leur Une partie desquantités commercialiséesest constituée importance et leur role : également de poisson fumé de lagune en provenance - les principaux marchésabidjanais d’Adjam6, d”Ahobo, directe d’Adiake sur la lagune Aby. de Koumassi,de Mkcory, deYopougon et dePort Bouet, - les lieux de vente spécifiques comme la crike du port La commercialisation du poisson frais et le marchéde gros de poisson fumé de Chicago, C’est une activité nouvelle directementliée au déve- - les marchés des villes secondaires comme Grand- loppement de chaîne de froid. Depuis 1976, il existe en Bassam,Bingerville, Bonoua, Jacqueville, laguneEbrié un circuit de distribution rendu possiblepar - les marchés proprement lagunaire de Dabou et de l’utilisation de glace concasséeet de glaciere de fabri- Treichville pour la laguneEbrie, d’ Adiake pour la lagu- cation artisanale. La demande des consommateursen ne Aby. carpes (Sarotherodon melanotheron, Tilapia guineen- En lagune Ebrié, il existe donc deux circuits princi- sis, Tylochromisjentinki) est forte car cespoissons sont paux, dépendantdes zones d’activité intensive que sont d’un Mn rapport qualité-prix (Amon Kothias, 1981).Les le secteurIIl d’une part, et les secteursV et VI d’autre Machoirons Chrysichthysmaures et Chrysichthysnigro- part. Pour chacunede ces zones,un important point de digitatus restent cependantles plus prises. Les espèces rassemblementdu poisson fume sert de relais avant de faible valeur commerciale(Ethmalosafimbriata, Elops l’expklition vers les grands centresurbains. lacerta, ou Gerres spp.), viennent en dernière position. a Dansles secteursV et VI, jusqu’en 1982,les enginsindi- Les circuits de distribution sont relativement simples viduels et collectifs exer&aientune activite soutenueet carle poissonfrais provient exclusivementdes secteurs V le ramassagedu poisson fume s’effectuait par l’inter- et VI. Du pêcheur au consommateur,le poisson transite mediaire d’une quinzaine de p&rolettes (pinasses à par deux intermédiaires : moteur) qui s’arrêtaient danstous les villages et campe- - le premier au village, achetele poisson, le conditionne mentsdu fond de la lagune, drainant ainsi l’essentiel du et le confie à un transporteur qui l’achemine vers les poissonpêché vers la ville de Dabou.Chargées de paniers marchesde vente, de poisson fumé et dans une moindre mesurede caisses - le second,généralement une femme, réceptionne les de poissonfrais, cespinasses avaient pour point de départ caissesau marcheet vend le poisson au détail.

48 Figure 24 - Les circuits de commercialisation du poisson en lagune Ebrié (Wéigel, 7989) * Aspects socb-&onomiques

Les deux principaux marchésde commercialisation supérieurs.Cette meilleure valorisation explique que ce du poisson frais sont Dabou et surtout Treichville. A marché draine un flux aussi important de poisson frais Dabou, le poisson est acheminépar pétrolettes mais ne dont l’origine est identique a celle du marchéde Dabou, représentequ’une faible part des quantités commercia- c’est-à-dire Ia partie occidentale de la lagune Ebrié et lisées (3 à 6 %). En raison de la mauvaiseconservation accessoirementGrand Lahou (Weigel, 1989).Ce draina- des Chrysichthys, 80 ?I90 % des débarquementssont ge est permis par le développementd’un circuit court repr&ent&spar les carpes.La commercialisationpar cir- de commercialisation basésur l’utilisation & camion- cuit long (pinasses) et les ruptures fréquentes dans nettes, d’où la présence sur le marché de Treichville l’approvisionnement en glace à Dabou seprêtent peu en de Chrysichthys de bonne qualité (20 fois plus qu’à effet B la conservation d’un poisson aussi fragile que Dabou). En raison de son efficacité, le transport par le machoiron. Au marchéde Treichville par conue, les camionnettess’est d&eloppé trèsrapidement pour occu- quantitéscommercialisées en poissonfrais de lagunesont per pratiquementtoute la part du marchéde poissonfrais doubles de celles observéesà Dabou en raison des prix (tab. 15).

Tableau 15 : Conditions de transport du poisson frais vers le marché de Treichville à Abidjan (Weigel, 1989) ANNÉE 1977 1978 1979 1980 1982 Transport par route 9% 22% 22 % 53 % 92% Transport par pinasse 91% 78 % 78 % 47% 8%

Tableau 16 : Débarquements annuels (en tonnes) de poisson frais sur le marché de Treichville à Abidjan (Weigel, 1989) Poissonde lagune Poisson de Kossou 1 Année I Quantité Cichlidae Chrysichthys Autres Cichlidae Autres 1977 565 442 90 33 1978 602 449 111 42 1979 501 345 95 61 1980 539 399 97 43 1982 646 287 62 36 207 54 I -

Cescamionnettes en provenancede la côte sud de la Le poisson fumé lagune Ebrié ont pour point de dbpart Azagny, Tiagba, -A Adiaké sur la lagune Aby, les transformatrices ,Tchamé. Elles sont spMalis&s dansle trans- commercialisentleur poisson fumé en gros ou au détail port du poisson frais et font le voyage tous les jours. sur place, au détail g Grand-Bassamou sur le marchéde A Treichville, le poisson frais est commercialisé gros de Treichville (Chicago). L’activité de fumageréa- l’a@- midi, maisune partie desdébarquements est assu- liséeà l’aide d’un matérielrudimentaire s’avère d’un coût ré depuis 1982par desarrivages en provenancedu lac de 112sfaible, l’achat de poisson fiais restantladépense la plus Kossou (tab. 16) importante (tab. 16). 73 % des MS concernent l’achat du poisson,les 27 % restantreprésentant les dépensesen Les coûts et les marges bois de chauffage.La différence de coût dans le cas de La diversitédes circuits induit descoûts et desmarges fumage court ou long est en définitive très faible. différents.En lagune, toutesles activités ayantun mpport Les coûtsde commercialisationsont de deux ordres : avec la pêche, sont étroitement liées : transformation et - les fiais fixes estimes8 10 F CFA par kg de poisson en première étape de commercialisation, commercialisa- 1982. Ils concernent l’achat de carton ou panier, la tion du poisson frais et pêche (certains commerçants manutention,les transportsdes paniers de la ville au mar- financentles activitésdes pêcheurs de mêmeque certaines ché ; femmesde pêcheursassurent la première étapede com- - les frais de transport : ils sont variables suivant la dis- mercialisation). tance & parcourir. A titre d’exemple, la commerciali-

51 Les pêcheries artisanales lagonaires ouest-africaines

sation du poisson d’Adiaké a Grand-Bassamentraînait (en gros : panier de 50 kg ou au détail : par tas), suivant en 1982, un supplement de coût estimé a 20 F CFA le lieu de vente.Les margesles plus importantessont obte- du kg. nues par les d&aillantes (de 50 B 60 % de marge forte L’estimation des delaventeetdesmargesdes contre 10 a 15 % pour les grossistes).Ces commerçantesest difficile à.r&liser puisque celles-ci plus élevéespour les e.sp$cesnobles que pour varient suivant le modede commercialisationdu poisson communes(tab. 17).

Tableau 17 : Prix et marge de deux esp&es vendues fum&s sur les march& d’Adiak6 et de Grand-Bassam en Côte-d’Ivoire (Weigel, 1989) Prix de gros Prix de détail Especes Marge grossiste Marge d&aillante au kg au kg Ethmalosa 412FCFA 11% 845 F CFA 56% Chrysichfhys 890 F CFA 14 % 1910 F CFA 60%

Le commerceen gros ou au détail des espècesdites Les frais occasionnéspar le transport occupent une nobles,semble le plus lucratif. Il n&essiteun fond de rou- grossepart (37 a 58 %) des frais de commercialisation, lement important et semble être, pour cette raison, un l’achat de glacerepr&entant l’autre grossedépense (cir- element de différenciation sociale entre fumeuses. cuit court : 3 barres de glace par caisse,à 350 F CFA la Le poisson frais barre ; circuit long : 6 barres de glace %250 F CFA la Les coûts de commercialisation ont trois origines : barre).Ces fiais paraissentcependant bien faiblesen com- - miseen caisse: achatde glace,main-d’oeuvre a l’embar- paraison du prix de vente pratiqué sur les marchés : la quementet au debarquement, marge bén&iciaire par rapport aux prix de gros est de - transport des caissespar pinasseou camionnette, 30 % sur les Cichlidae et de 50 % sur les Bagridae.Il exis- - taxes de marché. te donc une différence de valorisation selon les esp&ces Les coûts de r&rig&ation et de main-d’œuvre sont a (meilleure pour Chrysichthys que pour 7Zapia) et selon peu près constants,mais les frais de transport varient en lesmarches (prix devente supérieurs au marchede Tmich- fonction du moyen de transport et de la distance a par- ville qu’à celui de Dabou), ce qui explique la désaffec- courir (tab. 18). tion du premier et l’expansion du second(tab. 19).

Tableau 18 : Coût de commercialisation (en F CFA) du poisson frais sur les marchés de la lagune Ebrié en 1983 (weigel, 1989)

DABGIJ (pinasse) TREICHVILLE (camionnette) Achat de glace 1400 Achat de glace 1100 Main-d’oeuvre 150 Main-d’œuvre (manutention) 300 Frais de transport Frais de transport au départ de : au départ de Tiebiessou 700 bgny 1700 Tiagba 1500 Tiagba 2500 N’Goyem 700 Tiamé 1500 Tefredji 1ooO Totiouzou 2600 Tiame 700 Taxe de marche 100 Taxe de marché 100 Total par caisse(moyenne) 2 570 Total par caisse(moyenne) 3 575 Total par kilogramme 50 Total par kilogramme 70

52 Aspects socio-konomiques

En fait, les margesbénéficiaiies doivent être parta- marchés,le poisson frais est vendu en gros ou au détail. géesentre les diff&ents agentsde la commercialisation: A nouveau,Ia margedes dkaihantes se r&èle plus impor- acheteuse,transporteur, grossiste, et le bénéficeest beau- tante à Treichville qu’a Dabou en raison d’une forte coup moins élevé que ne le laisserait penser la marge demandedes tenancièresde restaurantqui achètentdes par kilogramme commercialisé.Une fois arrivé sur les quantités importantesde Cichlidae.

Tableau 19 : Prix moyens de vente (F CFA) du poisson frais sur les marchés de Dabou et de Treichville en lagune Ebrié en 1983 (Weigel, 1989)

DABOU TREICIIVILLE Prix de gros Prix de détail Prix de gros Prix de détail Cichlidae 534 588 735 882 Bagridae 1017 998 1082

CONCLUSION

La diversité rencontrée au chapitre précédent se Au niveau économique,les pays de la zone nord du retrouve dans la varieté des modesd’exploitation, elle- golfe~GGuinée~tentpourlaplupQitundéfi~tdeleur mêmeliée a la spécificitédes peuplements lagunaires. La approvisionnementen poisson qui doit être comblé par cohabitation d’espècesappartenant aux formes conti- 1’importation de poisson de mer congele.Dans ce contex- nentalesestuariennes et marines estuariennesse traduit te, les produitslagunaims ne constituentqu’une faible part au niveau descycles biologiques par despériodes et des de l’approvisionnement, Ils apparaissentplutôt comme zonesde migration décalées,voire inverséessuivant la desproduits de hrxe, leur prix de ventearrivant largement nature des espécesconsidér6es. en tête devant celui des produits de la pêche artisanale Cette complexité apparaît de nouveau lorsque l’on maritime ou celui despoissons importés congel& s’intkesse aux populationsde pêcheurs et aux techniques Les circuits de commerciahsationsont caractksés par qu’elles utilisent. En effet, dans tous les pays étudiés, leur vitalité et leur complexité. Notons cependantque pêcheries autochtones et allochtones sont étroitement l’absencede moyensde conservationlimitent la diffusion mêlées.A cet égard, pendant longtemps la pêche a Bté de poisson frais aux seulesr6gions du sud, le nord étant Pratiqu&een majorité par des&mngers (Maliens, Burki- approvisionnéen poissonfumé. La commercialisationdu nab6,Ghkeens, Togolais...),mais à l’heure actuellecette poisson (activité largement r&ervée aux femmes) se tendances’est inversée. Les techniques de pêche sont camct&ise par une parcellisation qui assureune redis- aussi multiples que variées, situation a relier d’ailleurs tribution de la marge commerciale entre de nombreux à l’hétérogénéitédes peuplements. Il faut soulignertoute intermédiaires. fois que sur tous les milieux lagunaires, la pêcheartisa- Tous ces aspectssoulignent la diversité qui caracté- nale semble subir les mêmes contraintes. L’élément rise la pêcheet son environnement en milieu @unaire. moteur est devenu le développementd’une économie Les étudesB entreprendrepour appréhenderces activi- marchandebas& sur le seul profit immédiat. La consé- tésde façon satisfaisantesont donc complexes.Bien sou- quence immédiate est une pression de pêche accrue et vent d’ailleurs, le caracterediffus et occasionnel de la l’appropriation de l’espace@unaire par les techniques pêche rendra les estimations de production, de com- collectives. mercialisation et d’autoconsommationdifficiles. Deuxième partie

ÉCHANTILLONNAGE ET STATISTIQUES Chapitre 4 STRATÉGIE D’ÉCHANTILLONNAGE

L’évolution destechniques de pêcheet l’augmenta- - multiplicité des engins et des techniquesde pêche, tion de la populationdes pays riverains du golfe de Guinée - forte hétérogénéitédes zones de pêche: secteursmarins ayant entraînéune augmentationde la pressionde pêche, ou continentaux soumis à des variations temporel- le modede gestion traditionnelle a cédéla place rapide- les liées au rythme de la crue et à l’entrée deseaux mari- ment à une exploitation arbitraire et empirique.La baisse nes, desrendements et l’apparition de conflits sont à l’origine - diffusion extrêmedes points de débarquementet decom- desnombreuses études entreprises ces dernières années. mercialisation du poisson, Dansce contexte (11,l’acquisition de connaissancesur la - stocksplurisp&fiques composesd’espèces sédentaires ressourceet sur sesformes d’exploitation seheurte à de nombreusesdifficultés liées à l’hétérogénéité structu- et migratoiresentraînant des stratégies différentes selon relle qui caractériseles pêchesartisanales : lespêcheurs : utilisation d’enginsactifs ou passifs,d6pla- - nombre élevé de pêcheursnon uniformément repartis cernentsur les zonesde migration... suivant les secteurs, Cesinformations ne peuvent être recueillies auprès - communautésde pêcheurscomposites pr6sentant des des administrations locales qui ne disposent générale- niveaux d’activité variables et des traditions de pêche ment pas des moyens suffisants pour assurerleur col- différentes, lecte.

LES CONTRAINTES DE L’ÉCHANTILLONNAGE

Bien que les techniquesd’échantillonnage aient et.6 Afrique le casdu Sénégal,de la Côte-d’Ivoire, du Congo, maintes fois décrites (Cochran, 1977 ; Scherrer,1983), du Togo... La difficulté dans ce cas provient de la dis- la nécessitéde définir une stratégiepropre à l’étude des persion desactivités sur la côte et du nombre important pêchesartisanales dispers%s est due au manqued’inté- d’unités depêche. Leur dénombrementest toutefoisfaci- rêt manifestéjusqu’à présent pour ce type de pêcheries lité par l’existenced’une barrepermanente qui rend n&es- jugéestrop complexes.En effet,une grandepartie destra- saire l’utilisation de pirogues motoris6esassez lourdes vaux réalisésjusqu’à présentl’ont éti sur despêcheries et exclusivementréservées a la pêche.La présenced’une industriellesbasées sur l’utilisation d’unités importantes, ligne de côte en mer constitue égalementun facteur de bien répertoriées,utilisant au stadede la commerciali- simplification. sation des circuits centraliseset facilement repérables: La pêcheartisanale lagunaire est beaucoup plus com- criées...(Laurec et al., 1983).Durant les vingt dernières plexe car elle utilise une grande variété d’engins (cha- années,les pêchesartisanales maritimes ont fait l’objet pitre 2). Elle fait intervenir des groupes socio-profes- également d’études plus approfondies. On notera en sionnels différents : pêcheurspermanents, saisonniers,

(1) Les études pn%ent&s ici ont été réalisées dans le cadre de I’ORSTOM à la demande des gouvernements ivoiriens et togolais, soucieux d’améliorer les conditions d’existence des pêcheurs.

57 Les pkheries artisanales iagunaire5 ouest-afiicaines occasionnels.Elle est diffuse et diversifiee et assurefré- Front& (1983)pose le problèmede la façonsuivante : quemmentl’autoconsommation ou la consommationvil- “Qn n’échantillonne correctementque si l’on sait ce que lageoise.Elle n’entre pasfor-cernent dans les circuits clas- l’on va faire des donnéeset si d’autre part on a parfaite- siques de commercialisation du poisson. Nous nous ment compris en quoi consiste l’interaction nommée intéresseronsplus la p&he individuelle. dchantillonnageentre l’objet analyseet l’acte d’analyse”. Les serines de plagee urnantesfaisant l’objet Il est donc nécessaireavant de r6aliser une collecte sys- d’études particulieres. Elles sont d’ailleurs utilisQs par tématique d’tMantillons, de bien estimer l’intérêt des desprofessionnels présentant 2 ce titre parametresa suivre et de définir les traitementsqui leur production différentesde cellesdes pt?cheurs individuels. seront appliqués. Pour atteindre cet objectif, nous nous Compte tenu du cara&re diffus et diversifié de la sommesinspirés de l’organigramme de l’échantillon- p&he lagunaire, un certain nombre de techniquesutili- nage et de l’analyse proposé par Quensière et Benech sablespour l’étude des pêcheriesartisanales en milieu (1983). Trois phases essentielles sont ainsi définies continental (Bazigos, 1983) seront reprisesici. Chaque (fig. 25) : terrain constituant un ensembleparticulier, l’échantil- - une phased’analyse conceptuelle permettant de défi- lonnage doit donc être adapteB la variabilité naturelle du milieu, de la ressourceet a l’hét&ogénéid despopu- nir la problématiquede l’étude et de concevoirdes solu- lations de pêcheurs. tions aux questions ainsi posées, Ces problèmes d’&hantillonnage ont été frt!quem- - une phased’analyse organique qui aboutit a définir des ment abordes sous leurs aspectstechniques de recolte problemespratiques : choix des descripteurs,des sta- d’échantillons ou de valeur deséchantillons. Nous nous tions, des &helles d’observation, des traitements... emploierons plus sp&ialement ici h adapter un plan - une phase de réalisation dans un secteur réduit per- d’échantillonnage aux milieux lagunaires tropicaux et mettant de tester le syst&med’échantillonnage et de aux pêcheriesartisanales dispersees. s’assurerde l’intérêt desrésultats obtenus. Analyse conceptuelle CONNAISSANCES ~DTIVATIONS ANTÉRIEURES OU SYSTCNE ÉCONOMIQUES La problématique générale ABORDÉ MOTIVATIONS consiste 21démonter les méca- SCIENTIFIQUES nismesde fonctionnement du sys- t&mepêche en milieu lagunaire : influence desparamètres de l’envi- INTERROGATIONS BJECTIFS SCIENTIFIQUES ronnement, importance de la res- source,poids des facteurs écono- STRATÉGIE D'APPROCHE miques,rôle desfacteurs humains et des stratégies de production. Ceci suppose une quantification IX DES DESCRIPTIO des diverses sources d’hétérogé-

H~IX DE~ ÉCHELL néit.6.Les opérations h mener doi- vent conduire 2 une évaluation des HOIX DE5 MfTHOD DE TRAITEHENT stocksexploitésparestimation des débarquementset a la définition de stratégiesde pêcheen paruedépen- dantde: -phénomènesmigratoires chez les poissons, - l’abondance du poisson et son -TESTS DE FONCTIONNEMEN prix de vente. CQUISITION DES DUNNÉES - îa concurrenceavec d’autres acti- vités : agriculture, élevage... CONTHÔLL DES UONNÉES Dans le cadre de cesétudes, la connaissancede la bioécologie et de la dynamiquedes stocks exploi- tés repose sur la collecte de deux Figure 25 -Organigramme de l’échantillonnage et de l’analyse types d’informations bien dis- (Quensière et Benech, 1983) tinctes :

58 Stratégie d’échantillonnage

Information de type exhaustif rieur de chaque strate spatio-temporelleun échantillon Cesinformations concernenten particulier : indépendant sera prélevé pour chaque engin de pêche - la distribution des unités de pêche incluant une des- selonune procédureal&toire. Un exempled’échantillon cription de leurs caractkristiquestechniques, théorique portant exclusivement sur les débarquements - la composition ethnique et sociologique des popula- de poisson est illustré par le tableau 20. Ce type de tions de pêcheurs, schémaest d’ailleurs tri& difficile à suivre en respectant - l’inventaire et la cartographiedes points de débarque- la notion d’échantillonnage aléatoire pour des raisons ment du poisson, humaineset matérielles. - l’inventaire desfilSre.s de commercialisationdu poisson. Analyse organique Information de type non exhaustif Cettedeuxiême phase s’appuie sur une bonneconnais- Plusieurs opérationsd’échantillonnage doivent être sancedu terrain à enquêter. menées,spécialement sur : Difkulfés d’accés aux sources d’information - l’effort depêche : suivi desvariations spatio-temporelles Dans la majorité des cas les informations d’ordre des activités des differentespêcheries, quantitatif sont inexistantesou parcellaires.Au nombre - les débarquementsde poisson : espkcesdébarquées, desdifficultés, on peut citer : quantité, type d’engins utilisés, tempsde pêche... - l’impossibilité d’obtenir une estimation du nombre de - les circuits de commercialisation, bateaux de pêcheou d’engins de pêcheauprès des ser- - les structures de taille des lots de poisson débarqués vicesadministratifs. Toute tentative d’inventaire exhaus- par espke, l’estimation desparamètres de croissance, tif est vouée à l’échec en raison de la superficie SIcou- la période de reproduction, la taille de première matu- vrir et de l’importance de la population concernéepar ration sexuelle, la mortalité totale et parpêche, la pêche ; - la consommationvillageoise. - l’existence de nombreux centresde commercialisation Comptetenu de cesBéments, l’échantillonnage à défi- du poisson rendant difficile l’estimation des tonnages nir serastratifié dansle tempset dansl’espace. A l’inté- commercialisés; Tableau 20 : Schéma théorique de l’échantillonnage par enquêtes des débarquements de poisson en lagune par strate par engin et par pêcheur (Pin : pêcheur n dans la strate 1)

Engins SECTEURS FMPM FMMM FMGM PLNA Éperviers Nasses Pièges Pêcheurs PI1

PI2 I I , 1 I , I I , 1 1) 1 PI3

Pin PJ1 PJ2 J PJ3 I I I I I I

PJn 1

K PKll

59 Les pkheries artisanales Iagunaires ouest-africaines

- la grande dispersion des points de debarquementdu La technique retenue dans ces deux cas consiste à poisson et la faible concentrationdes pkheurs par vil- identifier les embarcationsde pêche et B leur associer lage, nkessitant un effort d’enquête important ; desengins en interrogeant les pêcheursou par recoupe- - la diversite des techniques de p&he liée à la richesse ment avec d’autres informations. spécifiquedes peuplements et la permutationfi+quente Les lagunes tropicales couvrent une superficie lar- des kpripages, des pirogues et des filets ; gement supkieure (126 800 hectaresen Côte-d’Ivoire) - le niveau d’activite de p&he variable d@endant de a celle des milieux étudi&s par Farrugio et Le Corre l’existence de terres cultivables sur le territoire de (27 000 hectares).De plus la pêcheiudividuelle dansces l’agglomt%ation. PYS stissementrelativement faible, Méthode d’estimation Ne aux actiwit& de pêche bien parmpportau niveaudeviedes Cesméthodes ont Bd appliquks entierementou par- populations et il en decouleune profusion de pirogues et tiellementsur les lagunesivoiriennes et togolaises,chaque de filets. A titre d’exempleles lagunestogolaises de faible étude apportantdes elements nouveaux utilises pour les superficie(7 400 hectares),sont tout de mêmeexploitées travaux ult&ieurs. Ces choix resultent d’exp&imenta- par pres de 1800 pêcheurs.Plus généralement,l’origi- sur le terrain et leur application sejustifie nalite despêcheries lagunaires tropicales tient à la mul- it& des pkhes artisanales lagunaires en titude despêcheurs et des engins à laquelle il faut asso- milieu tropical. cier une tres grande diversid des techniques de pêche. L’estimation desdebarquements totaux reposesur la Autre diffkulté liée %l’étude de ces milieux : les commissancede trois param&tres: sont rarement identifiables et qui plus est, ne - le nombre d’unit.& de pkkhe permettant l’extrapola- nt pasune bonne indication du niveau d’exploi- tion a l’ensemble du milieu des rknrltats acquis par une part cesembarcations servent au commerce échantillonnage, ou au transport et d’autre part de nombreux @heurs a l’épervier, aux bambous,aux nassesse déplacent à pied. - la prise par unit.6d’effort des differents engins, - l’effort de pêche de ces engins. Une premiereapproche de ce problemeconsiste donc a effectuer un recensementexhaustif de l’ensemble des Estimation du nombre d‘ut&& de p&he métiers utilisk pour la pêcheindividuelle. Cette opéra- Une estimation de ce type a ér$ réalis tion &alisable sur les lagunestogolaises en raison de leur milieux lagunairesméditerran&ns (J%rrugio taille rkluite, a nkessitk desefforts très importants et un 1985).Leur secteurd’activité avait et&choisi de mani&e investissementen tempsnon négligeable.Les principales à obtenir une et des difficultés rencontr&s furent les suivantes : cequiassumi quesd - impossibilitéd’obtenir une liste exhaustivedes pêcheurs - lagunes de types differents (superficie, profondeur), aupres des “vieux” ou du chef de village tant leur - lagunesa activite halieutique diversillee ou monotone, nombre est important Il faut d’ailleurs préciser que la - lagunesa activitk halieutique importante ou faible. définition du pêcheurest différente selon les villages et Le fichier de la flottille est Btabli a partir de listes dependprincipalement du degnZde professionnalisme. d’embarcationsfournies par les servicesde l’administra- Le choix retenu pour la circonstanceest de considérer tion desaffaires maritimes, par enquEtesaupres W@ comme @heur tout homme possklant au moins un desstations locales des affaires maritimes, par le concours engin de pêche ; desdifffkents prud’hommes de pkheurs. Iv¶algreces faci- - impossibilit.6en interrogeant un pêcheur de connaître lites, la rQartition desbateaux entre mer et lagune,l’uti- exactementle nombre d’engins qu’il possède. lisation d’annexes,la difficuld d’identification desuni- Le recensementnécessite donc de visiter toutes les t& de pkhe ont posé de nombreux problèmes. familles et d’effectuer un comptagedes filets p&ents a Cesproblemes se posent également au Sénegaloù le cases.La tâchea accomplir est énormeet Centrede rechercheoc&anographique de IkkwThiaroye de façonrigoureuse, elle resterelativement suit les statistiques de p&he artisanale dans la region impnkise. Les t&ultats obtenusau Togo sont consignds dansle tableau21: le nombred’engins de pêcheest consi- dérableet aux 1800 pêcheursdénombrés ne correspon- dent que 98 1 pirogues. La même expdrience a été tentée en Côte-d’Ivoire recensementsannuels (en avril et septembre).A chaque par Briet ef al. (1975) mais le recensementa nécessité pirogueest attribueun type d’engin : serre tournante,filet deux annéesde travail (tab. 22). Cette p&iode est trop maillant, senne de plage, pirogue motorisee pikhant % longue pour prendre en compteles modifications à court la ligne, pirogue %voile pkhant %la ligne (C%rardet termeet les migrations de filets et de pêcheursd’un sec- Gréber, 1985). teur a l’autre. L’échantillonnage (et a fortiori l’inven- Stratégie d’bchantillonnage

taire exhaustif des engins de pêche) est trop lourd pour utilisée pour l’étude despêches artisanales dans le delta être réalisé plusieurs fois par an : l’unité d’observation central du Niger s’est révélée tri% satisfaisantebien que retenuenepouvantêtrenilapiroguenil’engindepêche,le nkessitant un investissementhumain et financier consi- potmtieldepêckseradonc~parlem~de~ durable. L’estimation du potentiel de pêche auquel on en sachantcependant qu’il existedifferents niveaux d’acti- peut associerla distribution desunit& de pêchepar stra- vité chez les pêcheurs,que certains propriétaires peu- te et la compositionethnique des populations de pêcheurs, vent ne pas pêcher,et que certains “pêcheurs” emprun- ont donc & réaliséesau cours d’enquêtespn%minaires tent ou louent pirogues et filets pour leur sortie de pêche. par procédure de sondages,seule solution adaptéeà la Une deuxième approche de ce probleme passepar taille et à la complexité du milieu. Le nombre d’unités l’application destechniques de sondage.Cette méthode susceptiblesd’intervenir dans les activités de pêche a

Tableau 21 : Recensement des principaux métiers utilisés dans les quatre secteurs du systéme lagunaire togolais (Laë et a/., 1984)

Lagune LacTogo Lagune Lagune Total Togoville vogan Aného FMPM 2 077 486 703 210 3 476 891 121 194 90 1296 FMGM 486 119 36 18 659 Eperviers 671 848 950 636 3 105 Nasses 1 2762 1 492 1 4 829 1 488 1 8 571 1 PLNA 609 135 129 39 912 Piègescrabes 3804 1740 9 784 2 686 18 014 Serinescrevette Semes de rivage 1 88 I OI OI 0 1 88 I Pirogues 377 168 256 180 981

Tableau 22 : Recensement par secteur des principaux métiers utilisés en lagune Ebrié (Gerlotto et a\., 1976)

Secteurs II III IV V VI Bambous 65 145 30 Eperviers 140 20 670 2 115 430 25-30 400 130 3 130 4 650 2 650 Filets maillants 40-50 600 80-100 maliennes 15 220 Lignes palangres 45 20 12 565 680 Pêcheriesfixes I I 1 9 1 25 1 27 Nasses 1100 4 070 2500 Sennes de rivage 15 11 59 1 tonmantes 32

61 Les pêcheries artisanales Iagunaires ouest-afîicaines

étéobtenu par extrapolationdes résultats des échantillons A cespréoccupations viennent s’ajouter le choix des a l’ensemble du delta @ansoko et Quensiere, 1988 ; échelles spatio-temporelleset les conditions d’extrapo- Morand, 1988; La& 1988,1989; Herry, 1988; Baumann, lation des points enquêtésa l’ensemble de la strate. 1988 ; Kassibo, 1988 ; Fay,1988). L’effort de p&he Les d&barquernents Capture, effort de pêche et prise par unité d’effort L’estimation de la production deslagunes en poisson sontrecueillis par échantillonnage.A cet effet, les agglo- repose sur la quantifïcation des efforts de pêche et des mérations retenues doivent être s&ztionnées de telle prises par urnit$d’effort correspondantes.Dans ce cas sorte que toutes les activités de pÏ%he soient échan- l’acquisition des e basedoit tenir comptede la tillonnées correctement.Le nombre de stationsa retenir variabilité existant s dépendde l’importance du secteuret de la diversité des - répartition irréguliere des @heurs avec des concen- techniquesqui y sont employées. trations plus fortes danscertains secteurset desmigra- L’estimation de l’effort de pêchepeut se faire de dif- tions saisonnieres, férentesmanikes : - inter-relation entre les sites de débarquement: %titre - par proc&lure de sondagedans les ports ou par recen- d’exemplel’existence d’une foire hebdomadaireou d’un sementexhaustif des pêcheries fixes à partir d’un bateau traduit pour l’agglomérationconcem& par un ou d’un avion (Faruggio et Lecotre, 19859, entdes d&wquements depoi cialisation y est plus facile et les prix plus avantageux, - par comptagedu nombre de pirogues au sec le matin - variation temporelle des débarquementssur un même alors que la pêcheest commencéeet le soir lorsqu’elle site intervenant est termin& (Gérard et Gréber, 19859, e %l’échelle de la jour-m%,les différentespêcheries ayant - par enquête auprÏ%des “vieux” prksents sur la plage des créneaux horaires d’intervention différents : filets (Gérard et Gr&er, 19859, - par pointage des pirogues au retour de la pêche, op& ration r&lis& par un agentprésent toute la journée sur le lieu du débarquement(Gérard et Gréber, 1985). domadaire dans la region (activite plus forte la veille, Cesproc&hues sont difficilement applicablesdans le inexistante le jour de la foire), casdes pêches lagunaires car elles sont définies pour des o à l’echelle dessaisons, le r&ime descrues et les apports activités de pêche professionnelle. Le pointage des d’eaux marinesentramant des variations saisonm&esde piroguesde retour de la pêcheest difficilement réalisable despoissons qui s’accompagned’une modi- car il existe plusieurs points de débarquementpour M activit& de pkhe. mêmevillage. L’interrogation des vieux est tres impré Tous ces $léments sont de nature %modifier le plan cise en raison du nombre éleve de pêcheurset desdiffé- d’échantillonnagequi pourra êtreconcu sur une basespa- rents t d’engins embarquespour une même sortie. tio-temporelle continue ou ponctuelle suivant la région Enfin les survols aériens, performants dans le cas de et le type de *heurs a enquêter (professionnels, sai- pkheries fixes, le sont beaucoupmoins pour repérerdes sonniers, occasionnels...). fdets maillants ou des lignes. Seul un comptage des Certainschoix doivent égalementintervenir en ce qui embarcationspourrait être réalis ZIcondition de pou- concerne : voir différencier les pirogues de pêche des pirogues de - la définition desunités a échantillonner : le pêcheur,la transport.Dans tous les cascette opkation nécessiterait pirogue, l’Équipe de pêche... de nombreusesheures de vol, les retours au débarcadère - la définition des unites d’effort %prendre en compte : pouvant avoir lieu a n’importe quelle heuredu jour ou de le pêcheur, la pirogue, le filet, le type de pêche... et la nuit suivant les engins. l’unit6 de tempsà retenir : la journ&e,la nuit, l’heure de La proc&iure la plus adaptk à ce type de pêche p&he, la sortie... consiste donc a definir un échantillon permanent de - le choix desinformations a recueillir : niveau de descrip- pkheurs qui sont interroges tous les jours sur leurs acti- tion deslieux de pkhe et d’identification desespkces. vités de la jourmk

DU SYSTiiME D’ÉCHA TILLONNACE Une fois définie la stratification geographique des ries (chapitre39, des points de débarquementont &e s&c- lagunesEbrié (6 secteurs)et togolaises(2 secteurs)basde tionnés de manier-ea ce que les principales activit&s de sur les caract&istiquesphysico-chimiques des eaux (cha- pkhe soient échantillonnées de façon satisfaisante.La pitre 19,sur la composition spkifique despeuplements s&lectiondes villages tient compteégalement de leur degré (chapitre 2) et sur l’implantation des différentes pêche- de sp&cialisationpour la pêche ou l’agriculture.

62 stratégie d%chantiilonnage

Points d’enquête Cettehypothèse n’est pastoujours respectée car les condi- tions climatiques peuvent changer d’une quinzaine sur Sur les lagunes togolaises les villages d’Amédé- houévé,de Sévatonou,d’Afidenyigbaont &.&teuus dans l’autre (pluie, vent). le secteur1 ainsi que ceux d’Agbodrafo, de Badougbeet L’unité d’observation définie pour ce type d’enquête d’Aného dansle secteurII. Leur populationest composée est la pirogue de retour de la pêche. Les enquêtessont selon les casde pêcheursprofessionnels, saisonniers ou faites sur la population de pirogues qui débarquent.La occasionnels.Les enquêtesmenées a raison de quinze selections’effectue de façonaleatoire, la pirogue retenue jours par mois ont permis d’obtenir une bonne représen- correspondanttoujours à la Premiereembarcation attei- tation de l’activité et du rendementdes pêcheries quelle gnantla plageapri% la fin de la dernii% enquête.Ce mode que soit la saison(crue ou étiage). de sélectionimplique une présenceeffective de l’enquê- teur sur les lieux de débarquementpendant toute la jour- En Côte-d’Ivoire, le principe retenu est le même.Le née car il existe une hiérarchiition des types de pêche secteurV1.a été enquête à Tefredji, Azan et Tiagba.Dans en fonction de l’heure : les professionnelspêchent sou- ce secteurla pêche collective est interdite mais il existe vent la nuit et débarquentle matin contrairementaux occa- desdifférences d’activité entre les campementsd’Azan sionnelsqui sortentà n’importe quel momentde la jour- et de Tefiedji et le village de Tiagba. De même,dans le née.Compte tenu desconditions matérielleset humaines secteurV les villages d’Ahikakro et de Tiébiessousont danslesquelles se déroulent ces op&ations, certaines dif- le siège d’activités variées (sennestournantes, sennes ficultés apparaissent: de plage, engins individuels) contrairementaux villages - l’essentiel desdébarquements ayant lieu de 6 h à 13 h, de Nigui Assoko ou de Boubo où l’activité agricole est l’enquêteur travaille surtout danscette tmnchehoraire, développéeet la pêche collective inexistante. la soiréeétant réservée aux enquêtesdites “d’activité” ; La multiplication des zones de débarquementper- - les enquêtesde pêcheursprofessionnels sont difficiles met donc de prendre en compte les différencesde ren- à réaliser car les femmeschargees du fumage et de la dementet d’activité selon le degréde professionnalisme commercialisationdu poissons’opposent régulièrement despêcheurs. aux enquêteurs; - il existe un risque de biais systématique (suréchan- Types d’enquêtes et périodicité tillonnage des pirogues nécessitant peu de travail) Deux types d’enquête sont réaliséesen routine dans lorsqueles retours sont nombreux, l’enquêteur ayant ten- chacunede ces agglomérations(fig. 26). dance à voir un maximum de pirogues, c’est-a-dire à Échantillonnage des activités de pêche enquêtercelles dont les prisessont faibles ou peu diver- Danschaque village un échantillon fixé à 40 ménages sifii%s ; a été sélectionnépar tirage aléatoire. Cesménages sont - les pêcheursvillageois ne sedéplacent dans les grands interrogés tous les soirs sur leurs activités de la joumee centresde débarquementque lorsque leurs prises sont à raison de 15jours par mois. Le questionnairea été sim- importantes.Il existe donc dansce casun risque de sur- plifié au maximum de manière a ce que l’opération se évaluation des captures. déroule rapidement sansque le pécheur soit importuné Pour chaquepirogue les informationsrecueillies sont (tab. 23). de quatre types : - informations généralesrelatives à la date, au lieu de Les renseignementsrecueillis : sortiede pêche et type débarquementet au pêcheurenquête, d’engins utilises, autresactivités réaliséesdans la jour- - informations sur la sortie de pêche,recueillies par inter- née (agriculture, commerce...). doivent permettred’esti- view du pêcheur : lieu de pêche, distance, temps de mer l’effort de pêchejournalier de l’agglomération. pêche,nombre de coupsr&lis&, nombre de personnes Échantillonnage des prises d&barquées ayant participe à l’opération, Au niveau d’un centre d’enquête, l’échantillonnage - informations sur les enginsutilisés ; bien que les engins s’effectue à raison de quinze jours par mois. Pour des de pêchesoient pr&ents dansla pirogue,il n’estpas pos- raisonspratiques, il n’a pasété possiblede tirer les jours sible de les mesurer faute de temps. Le comptageet d’enquête de la semaineou du mois de façon aléatoire l’identification sont donc réalisés par l’enquêteur, la commecela avait étépr&u. En effet, les tempsde dépla- hauteur et la longueur desnappes étant fournies par le cemententre agglomérations sont si longs que les enquê- pêcheur ; teursy consacraientplus de la moitié de leur tempsde tra- - informations sur les captures; s’agissantde pêche indi- vail. La solution adoptée,basée sur l’hypothèse d’une viduelle, les débarquementssont généralementfaibles stabilit&mensuelle, consiste donc a suivre chaqueagglo- (inférieurs à 20 kg). Les capturestotales et par espèces mération pendant quinze jours consécutifs, un enquê- sont donc pesées.Lorsque c’est possible, les poissons teur assurantdans le mois le suivi de deux agglomemtions. sont comptes.En cas de vente de poisson sur l’eau ou

63 P Figure 26 - Schema d’un syst+me d”&chantillonnage adapt& aux pêcheries artisanales en milieu lagunaire

/SECTEURII!

I VILLAGEENQUÊTÉ I I I 1 EFFORT1

Rage aIMoire de 40 pécheurs I

CapturaAtotales

I nb. d’angin;~~~heurs/lwr Mensurationkspkifiques Vente s1r l’eau Stratenie d’bchantillonnage

Tableau’23 : Exemple de fiche d’activité correspondantà un échantillon réduit de 20 pêcheursau Togo

Village de Sévatonou Décembre 1983

Koffl Boli SE R SE A C SE SE R SE SE A R SL SE SE Messanvi Aba SE A SE A C V SE V SE SE C SE SE SL SL Ayeglo Koklo R A SL SL C R SE V SE SE C SE V SL A SeblatouAba SE A SE A R A SE A V SE C SL SE SF SL

A : Absent du village C : Travail au champ D :Réparation du mathiel M : Malade R : Repos ou fête S : Sod mais pas enquêté SE : Eperviers SF : Filets maillants SL : Lignes SN : Nasses SP : pièges V : Sorti et euauêté dansun autrelieu de débarquement,il estprévu d’inter- dia& de relations longue@oids. Lorsque les captures mger le pêcheursur les quant&&(en nombre)ainsi &OU- sont importantes,elles sont estimtks en nombrede bas- 16es.Pour chaqueespèce, un échantillon de poissonest sines, unité fréquemment utilisée pour la pêche aux mesuré. Cette information servira a établir les S&IX- engins collectifs (Durand et al., 1978). turcs démographiquesobservées dans les débarque- Un exemple de fiche de débarquementest présenté ments et à recalculer les poids pêchéspar l’intermé- dansle tableau24.

I PROCÉDURE DE TRAITEMENT Comptetenu de la diversité desmilieux, desespkces important. Le plan d’échantillonnage proposéici serait et des engins, des différences de comportementpropre d’ailleurs diffkent danssa conception s’il ne concernait aux pêcheurs,le nombre de paramètresà estimerest très qu’un seul type d’engin et qu’une seuleespèce. La métbo-

65 Les &deries artisanales larn.rnairesouest-africaines

Tableau 24 : Fiche utilisée pour l’enquête des débarquements de poisson

Aggio *...... *...... Date *...... Enquèteur : ...... a...... Pêcheur : ...... Informations sur la pêche Lieu de pêche : ...... Distance en pirogue (en temps) : ...... Heure de départ et de retour ...... Heure de pose des engins : ...... Nombre de coupe réalisés : ...... Pêche réalisée en piroge ou à pied : ...... moteur : ...... Nombre de pêcheurs hommes : ...... femmes : ...... enfants : ...... Informations sur les engins de pêcha : Type d’engins...... Longueur: ...... Hauteur (nbre mailles) : ...... Nombre d’engins ...... Informations sur les prises :

TOTAL DEBARQUE

/ “Lds ou nbrelespèce)

l Espèce I Poids 1 Nombre 1

Espèce ~ If--- Taille (mm)

66 Stratégie dS?chantil/onnage dologie retenue repose sur l’indépendance de I’échan- Estimation de l’effort de pêche tillonnage des captureset des efforts de pêche.La stra- Au niveau de chaque centre d’enquête, le calcul de tification s’est faite à deux niveaux : l’effort de pêchepeut se faire suivant deux procedums; - dHinition de stratesspatio-temporelles correspondant l existence d’un recensementexhaustif des engins d’une part aux secteurslagunaires définis dansle pre- Un taux moyen d’utilisation journalier est calcul6par mier chapitre,d’autre part à un pasde temps6quivalent au mois qui sejustifie par la stabilite de la pêchepen- métier : dant cette période, saisonsde p&he et migrations de T=- s*e pêcheurscorrespondant B un pas de tempsde l’ordre de t*J deux a trois mois ; s : nombre de sorties durant la période d’enquête, - par catégoriesocioprofessionnelle et par engin depêche. e : nombremoyen d’engins utilises au cours d’une sortie, Danschacune de cesstrates la qualité de l’estimation t : nombred’engins appartenant aux pêcheurss&ctionnés, des données de base : effort, prise et prise par unité j : nombre de jours d’enquête. d’effort, déterminerala qualite finale desstatistiques de Le calcul de l’effort par secteuret par engin est alors pêche à l’échelle des lagunes. donné par : f=E* J*T Estimation de l’effort total dans une strate E : nombre d’engins sur la zone, Choix des unités d’effort par méfier J : nombre dejours dans le mois, Chercher à définir un effort de pêche,revient en fait T : taux d’utilisation. à quantifier l’importance de la pression de pêche exer- Cetteprocédure a et65utilis& au Togo.Ailleurs (C&e cée sur un stock a un moment donne. Ceci implique que d’ivoire, par exemple) elle est difficilement applicable l’on tiennecompte du nombred’embarcations participant car il est rare d’obtenir un recensementexhaustif des. à la pêche, de leurs caractéristiques (taille, nombre engins. d’hommes à bord, motorisation), de l’engin de pêche, du niveau d’activité et des capacitéshumaines en jeu. l absenced’un recensementexhaustif des engins On peut alors exprimer l’unité d’effort On procède au calcul du nombre journalier moyen - soit par deséléments simples : un nombre d’hameçons d’engins utilisés par pêcheur : immergés,une longueur de filet... .=S*e - soit par l’ensemble des opérations effectu6espendant P*J un nombred’heures ou dejours de présencedans l’aire s : nombre de sorties durant la période d’enquête, de pêche. e : nombremoyen d’engins utilisés au coursd’une sortie, Pour chaque type d’engin, l’unit6 d’effort choisie p : nombre de pêcheurséchantillonnés, integreà la fois la taille (longueurde filet utilisee, nombre j : nombre de jours d’enquête. d’hameçons, nombre d’engins) et le temps de pêche : Le calcul de l’effort est ensuiteréalisé suivant la for- - filets maillant3 : ils sont utilises la nuit et l’unit6 d’effort mule : correspondan~estlanuitdepêchepourunfiletde 100m f=n*P*J de longueur (la hauteur d’une nappeest de 2 m) ; n : moyennedu nombre d’engins en pêche/jour/pêcheur, - palangres non appâtées: elles sont relevées tous les matins mais peuvent rester immergeesplusieurs jours P : nombre de pêcheursdu secteur, avant d’être ramennéesau campement.L’unité choisie J : nombre dejours dansle mois. est de 1000 hameçonspar 24 heuresde pêche ; C’est le cas le plus fréquemmentrencontré. - éperviers : ils sont utilisés ind@endammentle jour ou Les enquêtesjournalières d’activité ne permettantpas la nuit. Le temps de sortie de pêchepeut être variable de différencier les filets utilisés suivant la terminologie et l’unit.6 d’effort devrait être l’heure de pêchemais le adoptée: petites,moyennes et grandesmailles, cetteven- peu de précision obtenuenous a incités à lui préfirer la tilation est r&.lisée aposteriori à partir desobservations sortie de pêche ; faites lors desenquêtes de debarquementdu poisson.Ce - nasses: commeles lignes, les nassessont poséespour modede calcul supposeque ces enquêtesreflètent par- plusieursjours et visitéestous les matins,l’unit6 d’effort faitementla proportion desfilets en activité. Le risqueest seradonc celle d’une nassependant 24 heures ; cependantminime car les filets utilises de façonr4guli&re - piges : leur utilisation est variable suivant le jour ou et intensive sur les lagunesivoiriennes ou togolaises,sont la nuit. Comme pour les éperviers, l’heure de pêche les filets à petites mailles. Les autres filets n’assurent étantpeu sûrenous avons choisi commeunité d’effort des rendements intéressantsque pendant une p6riode la sortie de pêche. brève de l’année.

67 Les pkhefies artisanales lagunaifes ouest-africaines

Estimation par unité d”effort Pour chaque engin de pï?che,les mensurationssp& dans une st cifïques étant regroupéessur une basemensuelle, il est procedé au calcul d’une taille moyenne de capture à Une unit& d’effort ayant et&definie, l’indice d’abon- laquelle correspondun poids moyen. La reconstitution dancedu stock le plus imm&liat correspondB la prise par d’une enquêtede pêche est alors obtenue de la manière unit6 d’effort (PUE),rapport des prises a I’effortpour une suivante : p&iode donnée.Dans le casd’une zouehomogène ou les poissonssont distribues au hasardet indépendammentles cik = Nik * Pik uns desautres, qu’il n’existe ni saturation desengins, ni Ctk : capturesde I’espGcei dans l’enquête k, interaction entreles bateaux,il existe Me relation directe N,, : nombre de poissonsde l’espece i dansl’enquête k, entre PUE et abondance(La- et Leguen, 1981). Pir : poids moyen de l’e i pour la strate spatio- temporelle et l’engin con De telles conditions sont difficiles &respecter et par- ticulierement en milieu &Maire tropical où l’existence Lorsquedes poissons ont ét&vendus sur l’eau, le poids de saisonsprovoquées par les entr6esd’eaux marineset correspondantn’estpascoMu.Ilestrecalculécommepré les apportsd’eaux cominemalesentrahrent des variations cédemment& du nombrede poissonsvendus et d’un dansla composition despeuplements ichtyologiques. Il poids moyen que estimépar engin sur le mois cou- en r&ulte desphénomènes migratoires chez les poissons rant. qui empruntent des passagesobligatoires utilises com- me pii3gepar les @heurs. Il existe donc de fortes hété- Estimation des débarquements totaux rogénéit& aussi bien dans le temps que dans l’espace. Le recensementr&tlisé pour chaque agglomération Certaineses&ces sont distrib&s en bancs(Ethmulosa et l’échantillonnage des efforts et des débarquements, jïmbriatu...) ce qui induit deux types de problemes: permettentde calculer pour chaquecentre d’enquêteles - relations entre capturespar banc et taille du banc, qua&& p&chéespar extrapolation desrt%ultats obtenus - relations entre le nombre de bancsps%ch&s par unite de %l’ensemble despêcheurs présents dans le village. tempset l’abondance r6elle des bancs. Le calcul desquantit&s débarquees par strate spatio- Par ailleurs, il existe de fortes variations de captura- temporelle se fait de la même manière, par extrapola- biliti au cours d’un cycle annuel. Ces variations ont des tion descaptures observées dans les centresd’enquête iI origines diverses. L’une d’entre elles provient de phé- l’ensemble des centresde la zone. nomenesde saturation des engins lorsque 1’ Le calcul desfacteurs d’extrapolation est conditionné augmente.C’est le cas notamment apr&sla par trois éléments(Laloe et Samba,1991) : reproduction ou pendant les migrations de bancs. - le choix des descripteursde l’effort, Tous ces phénomènescontribuent %compliquer les - le choix des unit6s geographiques, relations entre PUE et abondancedu stock. Le calcul de - le choix de la strate temporelle. la PUE d’un eugin (U) se fait suivant la formule : e Les descripteurs de l’effort Le passagedes rendements A la capturetotale se fait -b Ch par le biais d’un effort global calculé pour chaquecaté- u = IlpPfk gorie d’engin. Cettedonnée n’existe en fait qu’au niveau Ck : capturesréalis& pour une sortie, des centres d’enquête. Le seul indice disponible par fk : effort correspondantA cette sortie. ailleurs est le recensementdes pêcheurs dans les diffé- Lors de la collecte des données sur le terrain, cer- rentes strates. L’extrapolation suppose donc vérifiée tains poissonsne sont pas pes6smais comptis. C’est le l’hypothesed’homogénéité des comportements de pêche cas notamment lorsque la précision du peson est jugée (depart en migration ..) et d’uniformité du taux d’utili- insuff%antepour estimer le poids de tres faibles quanti- sation desengins de pêche.Le calcul descaptures totales sefait alors pour Me stratedoM6.e par extrapolation des r&ultats observés sur l’échantillon de pêcheurs à l’ensemble des @heurs recensesdans la zone. La pro- duction des lagunes est obtenue par addition des pro- desrelations longueur/poids appropriees (Bert et Ecoutin, ductions de chacunedes strates. 1982). Cesrelations sont de la forme : csLes unit& géographiques Pour chaquestrate geogmphique il est indispensable P=aLb que tous les engins de pêcheutilisés soient effectivement avec a et b constantes, &ramillonn&s. Par ailleurs, la définition d’unités géo- P : poids en gramme, graphiquessuppose que I’hypoWse d’homogénéité du L : longueur g la fourche en cm. milieu et desstocks ichtyologiques soit v&ifi&. Cetteder-

68 Stratégie d’échantillonnage nière condition n’est pas toujours vérifiée car les zones notammentpour Ethalosaj~~uta, pour les sardinelles depêche sont souvent dif&entes : pleine eau,hauts fonds, quipWtrentenlaguneal’étiageoupourlesespZxesconti- baies... nentalesdont l’arrivee coïncideavec la crue.Le nombrede . Le pas de temps cessaisons varie selonles milieux (ouvertou semi-fermé). En milieu lagunaire les saisonshydrologiques sont A chacunede cessaisons correspondent des peuple- marquéespar desdifférences d’abondance et de compo- mentsichtyologiques particuliers et despratiques de pêche sition de la faune ichtyologique. Cesvariations r&sultent différentes.Le choix du mois commeuniti d’observation essentiellementde phénomènesmigratoires. C’est le cas permet de prendre en compte toutes cesvariations.

EFFORT D’ÉCHANTILLONNAGE SUR LES LAGUNES IVOIRIENNES ET TOGOLAISES

L’application d’un plan d’échantillonnageà la pêche Évaluation des efforts de pêche artisanaledispersée s’avère souvent difficile pour les rai- Il n’y a paseu d’évaluation réelle de l’effort depêche sons évoquéesprécédemment Ce plan doit prendre en des engins individuels jusqu’en 1983. Gerlotto et al. compte la variabilité spatio-temporelle des milieux L1 (1976)avaient calculé le taux d’utilisation desfilets dans laquelle on peut associerl’évolution saisonnièredes peu- 12villages de la lagune.Le taux moyenétait estiméà 8 % plementsdont dépendentles stratégiesdéveloppées par pour les filets maillants,90 % pour les lignes et 64 % pour les pêcheurs. La collecte de ces informations pendant les éperviers.Durand et al. ont repris cesestimations en plusieursannées pose des problemes mat&iels et humains 1976et 1977. considérables.C’est pourquoi les résultats disponibles Ceschifbes ont certainementévolué parallèlement au sontvariables en qualité et en quantité.Les analysesentre- développementde la pêchecollective et afortiori après prises porteront donc sur les trois lagunes étudiées,le l’arrêt des sennesde plage et des sennestournantes. De choix du milieu de référencepour un thèmedonné étant plus l’utilisation d’un taux annuel déjZtfort imprécis ne uniquement fixé par la qualité desdonnées qui y ont été tient pascompte des évolutions saisonnièresqui sontloin recueillies. L’objet de ce paragrapheest deretracer l’his- d’être négligeablessur ce type de milieu. Des observa- toriquedes études entreprises et depréciser les points forts tions visant à préciser ces points ont été faites en 1984 et les points faibles de l’échantillonnage pour chacundes et 1985dans les villages de Tiébiessou,Ahikakro, Nigui- milieux étudiés. Assoko,Tefredji et Azan. Lagune Ébrié Évaluation des PUE Les pêcheries artisanales de la lagune Ebrié font L’échantillonnage des secteurs V et VI permet de l’objet d’observationsdepuis 1973.En 1975un premier suivreun secteuroù la p&he collective estimportante (V) bilan a été dressépar Gerlotto et al. (1976) suivi d’un et un autre où elle est interdite (VI). exposedes statistiques de pêchepour les années1976 et Ces deux secteursreprésentent 51 % de la surface 1977(Durand et al., 1978).Ces travaux concernaienten de la laguneet abritent58 % despêcheurs individuels (I.aë priorité la pêche collective et le plan d’échantillonnage et Hie Dare, souspresse). Les r&&at.~ obtenus ne sont en dehors des circuits de commercialisation visait plus pourtant pasextrapolables à l’ensemble de la lagune car spécialementà évaluer les prises des serinestournantes les secteursV et VI s’opposentaux secteursde type estua- et dessennes de plage.Le recensementeffectué par Briet rien (II, III, IV) par l’homogénéité et la stabilité de leurs en 1973 et 1974 mettait en évidence une concentration eaux oligohalines (peuplements ichtyologiques diffé- importante de ces engins dans les secteursIII et V. Par rents).Dans le secteurIV, nous disposonsd’informations la suite le développementde la pêchecollective ti Vridi sur les pêchesà la crevettequi sont importanteset occu- et dans le sud du secteur V devait entraîner une aug- pent une majorité de pêcheurs.Pour le secteurII où l’on mentationimportante du nombrede pirogueset de l’effort observedes phénomènesmigratoires marquéschez les des sennes de plage et des sennes tournantes. Ceci poissons,l’information est insuffisante. explique qu’une attention particulière ait été portée sur Le secteur1 marqué par le caractèreplus continental les secteursIII et V. Les enquêtesdes engins individuels de seseaux, présenteune dynamique despêches indivi- ont étéréalisées suivant le mêmeprocessus dans les sec- duellesparticuli&e. Dansce secteurl’utilisation desbam- teurs V et VI qui correspondaientà une zone d’activité bous, desnasses, des lignes appâtéesest très importante intense pour eux (tab. 24). contrairement aux autres secteursoù ce sont les filets

69 Les p@cheries artisanales lagunaires ouest-afpicaines maillants, les palangresnon les éperviersqui rer lesrendements obtenus dans les secteursV et VI àiceux dominent. Les possibilités tion %ce niveau de la lagune Tagdio. seront donc très faibles. Le village de Tagdiovalekro qui regroupe de nom- On note quelques interruptions dans les s&ies sta- breux pi$cheursa éte choisi pour saposition centrale sur’ tistiques (tab. 25) : c’est le casles six premiers mois en la lagune. Les enquêtesont été men&s de 1976 B 1978 1982pour le secteurV et 1981Bmars 1983 à raison de deux jours par semaine(tab. 25). Les jours pour le secteurV1.L’app 81 de troubleslies d’enquête: le mardi et le jeudi correspondaientau dépla- à l’effondrement tatas cernent habituel de l’enquêteur chargé par la mission diction faite aux engins collectifs de p&her en lagune a catholique de ravitailler le campementen médicaments, perturM le fonctionnement normal du réseaud’&han- nourriture... Le trajet Lauzoua-Tagdiovalekro nécessi- tillonnage et provoqué l’arr&. provisoire des enquêtes desengins individuels qui continuaient tant deux heures de pirogue aller-retour les enquêtes de 7 h a 13 h. Le choix du mardi et du Toutes cesenquêtes ont éte effeclu s d’enquête est certainementà l’origi- lagesdont quatresont caracti tiellementliees & la p%he ne d’une erreur systématiquesur l’estimation desefforts Azan, et trois par desacti de pêchemais il y a peu de chancepour qu’il agis Bo~bo, Nigui-Assoko, Tiagba. bment sur l’indice des rendementslocaux, seul para- metre à nous intéresserréellement. Lagune de Grand Lakou Le taux d’&hantillonnage étant relativement faible, En lagune de Grand Lahou la p&he collective est le nombrede pêcheursenqui%% par mois estparfois insuf- formellement interdite. Les e fisant. Desregroupements ont donc été effectuespar tri- mêmes,le seulobjectif de l%tude mestrede maniere B suivre les variations saisonnières.

Tableau 25 : Effort d’échantillonnage des prises dkbarquées sur les lagunes ivoiriennes et togolaises (exprimé en nombre d’enquêtes mensuelles)

Années 01 02 03 04 05 06 07 12 - 1976 J J 7 1 23 21 17 28 28 1977 8 19 37 21 26 42 31 48 13 1978 32 21 26 - 53 ~ 72 75 39 73 69 l Secteur1 83-84 140 151 loi9 142 388 342 301 185 209 Togo - SecteurII 83-84 96 102 181 128 ~239 293 208 318 122 121 176 121 1978 33 34 36 7L 45 38 74 78 34 12 2 J 1979 / 40 105 66 93 143 99 98 40 123 75 11s 1980 105 124 71 43 45 48 48 51 41 42 24 J secteur v 1981 36 38 26 38 40 42 50 49 43 60 58 27 1982 J J J J J 6 12 17 55 78 67 83 1983 J J 35 90 75 264 93 93 105 192 137 110 1984 216 101 101 161 160 155 162 191 126 167 156 J Ebrié 1978 5 84 118 30 110 37 64 55 --iii J 1979 J 24 133 74 35 J 105 49 25 J 1980 2 4 76 32 43 59 51 6 47 38 secteur VI 1981 14 J 30 44 38 241 J J 1982 J 23 J J J J J J : J 1983 J J 53 86 91 99 86 J 72 123 1984 J 55 58 170 150 190 68 89 80 J -

70 Stratégie d’échantillonnage

Les lagunes togolaises mentutilises ou p&entent desactivités saisonniéres mar- Cinq enginsde pêche sont principalement utilises sur quees.La seuleincertitude concerneles piègesB crabes, les lagunes togolaises : filets maillants, palangres non présentssur toute la lagune et fréquemmentutilises par appâtes,éperviers, nasses, pièges. La pêcheindividuelle les femmes.Ces engins ont et6peu échantillonnés et les représentedonc I’activité principale si l’on exclue la pr& capturesen crabessont certainementsous-estimées. sente des acadjasqui se rapprochent plus d’un dispo- L’effort de pêchea été estimépar procédurede son- sitif de concentration du poisson que d’une pêche col- dage auprès d’un échantillon fixé à 40 ménages(voir lective. khanfillonnage des ac+t/vités de pêche) L’Mantillonnage ayantet.6 conçu pour ce type d’acti- Les circuits de commercialisation étant très diffus il vite, la qualité des résultats y est plus satisfaisanteque n’a pasété possible comme en Côte-d’Ivoire d’estimerles sur les autres lagunes. Le tableau 25 traduit l’effort quantita-,commer&lisfks. Il faut p&iser quedans le cas d’enquêtespendant un cycle annuel (septembre1983 à deslagunes togolaises la plus grandepart descaptures est août 1984) : les filets maillants a petites mailles, les consomméeau niveau des villages même s’il existe palangresnon appâtéeset les éperviers ont été réguliè- quelquescircuits de poissonsfrais vers Lomé ou Aného. rement suivis et l’effort mensueld’enquête est suffisant. Dans l’ordre chronologique les lagunes togolaises Les filets maillants a moyenneset grandesmailles, les sont les dernièresa avoir été &.udi&s. Elles ont naturel- nassessont peu ou pasétudiés certains mois maisl’tMan- lement bénbficié de l’expérience acquise sur les autres tillonnage n’estpas en causepuisque ces engins sont rare- milieux.

CONCLUSION De nombreuxauteurs se sont intéressés aux stratégies consommationet de la commercialisationpose de nom- d’échantillonnage des pêcheries artisanalesdispersées breux problèmesmais les proc&lures à mettre en place mais s’il estrelativement aisede concevoir un plan théo- pourraientsi le niveau deprtlcision n’est pastrop fort, être rique, les modalitésd’application sur le terrain sontbeau- simplifieespar rapport Ltcelles utilis6es pour l’estimation coup plus difficiles à r6aliser en raison de la taille impor- directede la production. Par ailleurs il parait indispensa- tante des milieux, de la diversité des activités, de leur ble d’étudier les stratégiesde production despêcheurs, dispersionet de la forte pressionde pêcheexercée sur les les variationssaisonnières des efforts de pêchen’étant pas ressourcesbiologiques. duesuniquement a la variabilité qualitative ou quantita- La difficulté principale qui caractérisela pêcheindi- tive de la ressource. D’autres facteurs interviennent viduelle tient à l’évaluation du nombre de pêcheursqui comme : participent effectivementà l’exploitation desstwks. De - l’influence du prix de vente du poisson dans le choix plus les contraintes matérielles et humainesinfluencent d’un engin de pkhe, énormémentle processusd’enquête de telle sorte que - le partagedu tempsde travail entrepêche et agriculture l’échantillonnage aléatoire n’est parfois plus respecté. suivant la rentabilité de l’une ou l’autre de cesactivités, A la suite des essaisentrepris en lagune Ebrie et en - le coût d’exploitation et la frequence de renouvelle- lagune de Grand Lahou, ce type d’6chantillonnage a été ment des engins de pêche. réaliséavec des r6sultats satisfaisants sur les lagunestogo- L’étude despêcheries lagunaires doit servir de base laises. a l’établissementd’un plan d’exploitation rationnelle de Il n’en demeurepas moins que l’évaluation desquan- la ressource.La connaissancedes paramètresbiologi- tités totales débarqwks ne repose que sur un seul type queset kcologiquesne suffit pas à comprendrela dyna- d’estimation(PUE x effort). Al’aveniril famitait,en colla- mique de la pêche, les seuils d’exploitation maximale borationavec un économistedes pêches, tenter de détenni- ne correspondantpas forcément aux seuils de rentabi- ner la pârt, souventimportante, r6serv6e à I’autoconsom- lité économique. Dans l’étude du systèmepêche, les mation et Stla consommationvillageoise. Ces quantites plans d’échantillonnage a venir devront donc prendre associ6esà la part réelle desproduits qui transitentpar les en compte parallèlement aux critks biologiques, des circuits de commercialisation(egalement difficiles à esti- informations de type anthropologique ou économique mer), permettraient d’obtenir une deuxième évaluation seulescapables de fournir des explications aux straté- des productions totales. L’étude quantitative de l’auto- gies adoptéespar les pêcheurs. Chapitre 5 L’EXPLOITATION DES STOCKS

Les premiers travaux réalisésen Côte-d’Ivoire et au renteséchelles de temps(saison, armée). Des comparai- Togo ont débutépar l’acquisition de statistiquesde pêche, sonssont faites entre lagunesou secteursde lagune pré- aucuneétude structurée n’ayant &5 entreprisejusque-la. sentant des peuplements ichtyologiques et des modes Les résultatsles plus marquantsseront pr&ent& au cours d’exploitation diff&ents. de ce chapitre dont la premièrepartie vise à décrire plus En laguneEbrié l’étude despêches individuelles por- spécialementle comportementdes pêcheurs confrontes tera principalement sur les années 1978-1984. Nous à l’évolution des techniques de pêche et la variabilité seronsamenés également 2 parler des engins collectifs des rendements.Les réponsesB ce niveau peuvent être (serinesde plageet serinestournantes) pour lesquelsnous de plusieurs ordres : développementd’activités altema- n’avons pas effectué d’observationspersonnelles car si tives (agriculture, élevage,commerce...), report de l’ef- l’on veut étudier la dynamiqued’un stock tous les efforts fort de pêche sur de nouvelles espèces,migrations de qui lui sont appliques doivent être pris en compte. Ces pêchevers deszones plus favorables.La stratégieadop engins travaillent souvent dansles mêmeszones que les tée est fonction du statut du pêcheur et de l’enviromre- engins individuels et capturent les mêmes especes ment danslequel il évolue (type de village, de secteurou (Durandetal., 1978,Ecoutinet al., 1991).Les &udesn% de lagune). liséesau Togose limitent aux annees1983-1984, certaines La deuxièmepartie s’intéresseplus particulièrement informations complementairesayant été recueillies en a l’évolution desrendements et descaptures pour diffe- 1986et 1989.

DIMINUTION DU RISQUE ET STRATÉGIES INDIVIDUELLES Soumisaux variations naturellesde l’environnement agricole. La notion de stratégie d’exploitation ne peut (pluviométrie, hydrologie), à l’évolution destechniques être laisseeB l’écart puisqu’elle constitue souvent l’élé- de pêche,à l’accroissementde la pressionexercée sur les mentindispensable à la compréhensionde l’évolution des stocks, les pêcheursprivilégient certainesstrat&ies de pêcheries.En matièrede pêcheartisanale une description production suivant leurs traditions ethniques et l’envi- des modalités de prise de décision a été faite par Laloe ronnementdans lequel ils évoluent.Cette notion derisque et Samba(1989) ainsi que dessimulations permettantde et de prise de décision a été étudiéechez les agriculteurs démontrerqu’une integration desrelations reflétant cer- (Grossier,1989 ; Milleville, 1989).Trois typesde @onse tainescaractéristiques de la pêcheartisa&e sénégalaise au risque ont ainsi été identifiées : conduisaitB des n5sultat.s de capture,de rendements et de - la dispersion a tous les niveaux, destinéeà atténuerles répartition d’efforts comparablesà ceux observésdans effets du risque, la r&lité. Dansles systèmeslagunaires pour une unite de - l’évitement qui consisteà prévenir les risquesen empê production, le systèmede pêche peut s’articuler avec chantleur manifestationen agissantdirectement ou indi- d’autressystèmes productifs commele systèmeagricole. rectement sur leurs causes, Dans ce cas les choix effectues dans chacun des deux - le contournementqui sansagir ni sur les causesni sur systèmesne sont pas indépendants.Chacune des pro- les effets,permet de sesituer hors d’atteintedes risques. ductions est soumise21 des ensembles de conditions bio- Ce problème de choix est égalementcrucial pour les écologiqueset socialeset des effets synergiquesdéter- pêcheurs.Notons d’ailleurs qu’il existe de nombreuses minent l’articulation des deux productions à partir de analogies entre systèmesde production halieutique et l’interaction entre les deux ensemblesde production.

73 Les pêcheries artisanales lagunaires ouest-akicaines

Comptetenu de cesobservations, l’étude desproduc- mailles dont la longueur moyenneatteint successivement tions halieutiques ne peut se satisfaire d’un suivi limite 225 m, 394 m et 508 m en 1976,1977 et 1978.La situa- aux sorties de pêche. C’est pourquoi les activites des tion est identique dans le cas des palangres non app% “pkheurs” seront appréhendeesdans leur integralite. t&s dont le nombre moyen d’hameçonspasse de 1 170 L’analyse des rt%ultatssera effectu&e% deux niveaux : en 1976 & 2 170 en 1978. celui desunites de productionet celui desagglomkations. Cetexemple ilhrstre l’impressiongén&alement r@an- due chez les pêcheurs d’un accroissementrégulier de Adaptation de l’effort de pêche aux la pression de he. Cet accroissementpeut être sous- conditions de l’environnement estimé si la notion de taille ou de nombre d’engins uti- Infensificafion progressive de I’eftorf de pêche liséspar sortien’est pasprise en compte,la baissedes mn- Les variationsinter-annuelles des rendements peuvent dements &ant compensée:dans un premier temps par être importanteset s’expliquent g&&alement en casde l’augmentation en taille desfilets et des lignes. chute descaptures par desconditions environnementales Si l’on considère le paramètre“engins embarques” défavorablesou par un accroissementde la pression de comme un bon indicateur du niveau d’exploitation des pêche. Les r&ctions face à âme te& SituatiOn di%rent lagunes,il sembleque le lac Togo subissela pression de suivant le milieu danslequel evolue le p&cheuret la part pêchela plus elevéepuisque le nombre d’engins mis en de la pêche dans activit& professionnelles.La ten- ceuvrepar pêcheury estlargement supérieur à celui enre- dancegén&ale consistepourtant à augmenterle nombre gistré ailleurs (tab. 26). de sortieset à multiplier le nombredes engins embarquks. Report des acfivifés sur des engins plus performan fs Sur la lagune de Grand Lahou, le campement de Tagdiovalekro a pu &re suivi durant trois annéescons& En 1983,nous avons dénombresur les lagunestogo- cutives (La& 1986). En 1978 on enregistre une baisse laises659 filets maillan ailles dont les cap importante des rendements.La réaction des pêcheurs, turcs sontgén&alement poissonsde grande tous professionnels,h cette situation est immédiate.Elle taille commePolynemus, Galeoides, §phyraena et Tra- se traduit par une augmentation de la surfacedes filets chinotux Dans chacundes villages qui ont servi de point et de la longueur des lignes (fig. 27). Les filets à petites d’observation ces filets existaient en grand nombre : mailles passentainsi de 68 m en 1976 a 323 m en 1977 - Agbodrafo : 58 - Amédéhouévé: 51 et à 428 m en 1978.Même chosepour les filets à grandes - Sevatonou: 275 - Badougbé : 18

LONGUEUR DES FILETS EN ME TRES NOMBRE D’HAMECONS DES P.L.N.A

1500 -r 2500

1000 2000

500 1500

i 000 1976 1977 1978

F.M.P.M m F.M.G.M m P.L.N.A Figure 27 - Evolution de la taille des engins de p&.he en lagune de Grand Lahou de 1976 à 1978 (FMPM : filets maillants petites mailles, FMMM : filets maillants moyennes mailles, PLNA : palangres non appâtées)

74 1 ‘exploitation des stocks

Tableau 26 : Nombre d’engins utilisés par pêcheur (m : moyenne, e : écarttype) (Les enquêtes sont réalisées au débarcadere) PMPM FMGM PLNA LAGUNES Années I T m e m e m e 1978 3,95 0,51 3,Ol 0,88 1979 t 2,40 0,97 1,58 0,82 1,97 1,30 1980 3,76 1,37 1,62 0,41 3,40 0,43 Ebrié 1981 2.58 0.38 1,58 0,31 2,69 0,46 1982 t 2,61 0,89 1983 3,02 0,ll 3,16 0,15 3,55 0,75 1984 2,65 l 0,67 2,57 0,56 3,05 2,47 1976 2,25 0,71 1,17 0,41 GrandLahol 1977 3,94 1,18 151 0,67 1978 5,08 2,86 2,12 0,82 12,50 1 0,98 4,54 0,88 Togo 83-84 4

Nous ne les avonspourtant jamais vus en pêcheet le Évohtion des lieux de pêche nombre très insuffisant d’enquêtes(8 pour l’an&) ain- Une modification des lieux de pêche fréquentéspar si queleur taux d’utilisation @rochede 0) prouventqu’ils les pêcheursartisans semblait a priori peu probablepour n’étaient plus ut&&. Iles pêchesexpérimentales effec- les raisons suivantes : tuéesen avril et en juillet 1984 ont fourni l’explication - Contr&ede l’accès à l’eau par les autorit& villageoises à ce phénom&ne.Ces pêches ont étéréalisées a l’aide de et droits de pêcheexclusivement réservés aux riverains filets maillants considéréscomme les engins les mieux en dehors de certains accordspassés avec des étran- adaptés a ce type de milieu peu profond, bien que gers, l’ensemble du peuplement ne soit pas 6chantillonné - déplacementssur l’eau r&lis& Bl’ai& de piroguesnon (esp&esfouisseuses ou espècesinf&xi&s aux herbiers). motoriséeset impossibilité de parcourir dans de telles Labatterie utilisée comprenaitneuf fdetsde maille : 12,5; conditions de grandesdistances. 15 ; 20 ; 22,5 ; 25 ; 30 ; 40 ; 50 ; 80 mm d’une longueur Si l’on exclut les migrations saisonni&resde certains de 50 m et d’une chute de 2 m. L’effort exercé était de pêcheurset l’extension des zones de pêche aux plaines deux nuits depêche par station,les filets étantrelevés dans inondéesen période de crue, il y a peu de variations des la journée à causedes crabes. Cinq lieux de pr&vement lieux de pêche.Cette idée est renforcéepar le fait qu’en avaient été retenusen fonction deszones hydrologiques lagune l’exploitation est intensive et l’espacedisponible identifiées par Millet (1984) : limité. - plaine inondée en p&iode de crue : Skvatonou, En lagune de Grand Lahou où la pression de pêche - zone centrale du lac Togo : Agbodrafo, est semble-t-il moins forte qu’en lagune Ebrié, des dif- - lagunede Togoville peu profondeet de salinitémoyenne, férencesde comportementont ponrtantété observées chez - lagune d’ Aného, plus sa& et plus profonde, les pêcheurs.En 1977les activités de pêcheB Tagdiova- - lagune de Vogan : entie d’eau douce limitée. lekros’ex~entenpric&&wourducampement(tab.27). Cespêches exp&imentales réaliséesl’une à l’étiage 69 % deslignes, 70 % desfilets à petites mailles et 65 % et l’autre en période de crue ont montre qu’au-dessus des filets à grandesmailles, pêchaient dans ce secteur. d’une maille de 40 mm, les filets ne capturaientplus que L’augmentationen nombredes pêcheurs, l’utilisation de descrabes. La faible abondancedes poissons de grande filets et de lignes deplus en plus longs associésà une bais- taille, due Liune pressionde pêchetrès forte et à la ferme sedes rendements ont entraînéun déplacementdes acti- ture anormalementlongue de la lagune à Aného (4 ans), vités vers le secteurde Tioko et d’Ebonou en 1978(55 % a entraînél’abandon provisoire de cesfilets pourtant en deslignes et 61% desfilets de Tagdiovalekro).L’exteu- excellent état. sion des zonesde pêche malgré la fatigue (traverséede

75 Les pêcheries artisanales lagurpairesouest-africaines

Tableau 27 : Evolution des lieux de pêche au campement de Tagdiovalekro (Grand Lahou) pour 1977 et 1978 (Ces lieux sont class& en distance croissante par rapport 3 Tagdiovalekro) PLNA PMPM PMGM 1977 1978 1977 1978 1977 1978 Tagdiovalekro 69,2 3,l 70,2 16,9 55,l 32,3 Banc de sable 735 Gakparn 17,2 :; 155 Lauzoua 299 16,4 34 13 135 391 Bbonou 33 68 893 23,4 21,3 40,o Tioko 22 48,8 14,2 37,6 22,l 21,4 Divers OS 02 397 26 196 Nbre d’enquêtes 104 547 84 77 136 65 la lagune en pirogue non motorise@et les risquesencou- ~hea~~c~~.1lenressddeuxgrandstypesdecom- rus (agitation de l’eau en casde coup de vent) était in&& portement (tab. 28) : table pour compenserla baisse des rendements.Cette - 85 % despêcheurs enquêtes à Agbodrafon’utilise qu’un extension des zonesde pêchea entraîné une augmenta- seul type d’engin au cours du mois. Ce chiffre atteint tion desPUB et destailles moyennesde captnre diffici- 93 % à Amédéhouéve.D’un mois sur l’autre l’engin lement interprétable en l’absenced’informations sur les peut changer ; lieux de pêche. - a Sévatonou et Badoughe par contre la majorité des Diversification des techniques de p&che pêcheurschangent r&ulierement de techniquede pêche Les pêcheurspossèdent gen&a.lement de nombreux d’un jour sur l’autre. métiersdont l’utilisation au coursd’un cycle annuelpeut A titre de comparaisonle même calcul a été réalisé être variable. Plusieurs solutions sont envisageables: dans deux villages de la lagune Ebrié : Ahikakro et - utilisation d’un seul type d’engin durant toute l’année, Tiebiessou. Dans ces deux cas les chiffres étaient t&s - utilisation saisonnièredes engins de pêche, voisins, 93 et 94 % despêcheurs s’étaient spécialises dans - utilisation mixte des engins tout au long de l’année. une techniquede pêche et ne pratiquaientque celle& pen- Au Togo l’activid des @heurs a et& analy& pen- dam le mois considéré. Ces comportements collectifs dant un cycle annuel complet. Les observationsont Bté dependenten fait du degré de professionnalisaQondes regroupéespar mois, le comptagedes engins utili @heurs, lui-même lie a la situation de l’agglomération la journ& étant fait tous les soirs. Pour chaque agglo- qui peut offrir d’autres alternatives commel’agriculture meration un taux mensuel d’utilisation des engins de ou l’élevage (disponibilit& en terrescultivables...). Une Tableau 28 : Pourcentage de pêcheurs utilisant le même type d’engin de pêche pendant au moins un mois (lac Togo) Villages Mois AGBODRAFO AMBDEHOUEVB SEVATONOU BADOUGBE Septembre 100 93 38 49 Octobre 96 93 38 56 Novembre 84 ;3 17 55 Décembre 83 23 40 Janvier 85 98 57 26 P&rier Mars 77 iii 21 43 Avril 81 96 21 48 Mai 94 93 30 Juin E ;4 5 9

JuilletAoût 82 83 3415 3: Moyenne 85 93 26 36 1 ‘exploitation des stocks typologie des agglomérations semble donc réalisable. Typologie des pêchem Elle permettrait & différencier les villages a prédomi- Comptetenu de la diversité dessituations obserwks nance agricole des campementsde pêche. précédemment, une étude d&aill& des ménages de L’existencede variations saisonni&resdans le manie- pêcheurset de leurs activitks professionnellesa étéentre- ment des engins de pêche a egalementété test& pour prise. L’idée de départétait d’identifier certainsgroupes les ménagesprésentant une spkialisation mensuelle.19 de @heurs (la définition du pêcheurétant prise au sens d’entre eux ont été s&ctionnés de manière aléatoire à large) présentantdes comportementssaisonniers iden- Agbodmfo et Amédéhouévéet leurs activités contrôlées tiquesau cours d’un cycle annuel. A Agbodrafo et Amé- durant un cycle annuel : inventaire des engins utilisés déhouévé,nous avons calculé pour chaque pêcheur le sur une base mensuelle (tab. 29). Ces pêcheursmani- nombrede sortiesde pêchemensuelles (annexe la et b). festent en fait une très grande spécialisationpuisque la Dans un premier temps on ne s’intéressequ’au niveau majorité d’entre eux utilisent le même métier pendant d’activité sanstenir compte du type de pêchepratiquée. toute l’année. Une mention particulière doit être faite Le but de cette opération était d’obtenir un nombre lorsque l’engin employ6 est un épervier. Il s’agit géné- rkluit de classesde pêcheurs.Les analyseshi&a.rchiques ralementd’une activité d’appoint qui peut être combinée qui fournissent une s&ie de partitions gigognesrangées avec d’autres formesd’exploitation halieutique comme selon leur finesse,ont paru les mieux appropri6espour les filets maillants ou les palangresnon appâtées. r&liser cette oprkation. Le passaged’une partition à la Il ressort de ce qui vient d’être dit, que l’identifica- suivante se fait en regroupant plusieurs classesen une tion d’une pirogue ou d’un pêcheur revenant au débar- seule.Une partition est caract&is& par son niveau, gran; cadère,constitue une information génkalement insuffi- deur qui est utilisée dans la représentationde la hiérar- sante pour connaître le type de pêche qui vient d’être chie sousforme d’arbre (Laurec, 1979).Nous avonsuti- pratiquée.Il faut donc passerà un niveau d’enquêteinfé- lisé l’algorithme de Jambu(1978) car il est.applicable 2 rieur permettant le comptagedes engins embarquésau un e;randnombre de données.Les rkwltats sont kxposés cours de la sortie et leurs caractiristiques. sur~esfigures 28 et 29.

Tableau 29 : Calendrier de pêche de quelques ménages résidant sur les lagunes togolaises

Pêcheurs Sept. oct. Nov. Déc. Jan. Fév. Mars Avril Mai Juin Juil. Août 1 NA NA NA NA NA - NA NA NA NA NA NA 2 FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM 3 FM FM FM FM FM FM FM NA NA NA NA FMtNA 4 FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM 5 FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM 6 FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM 7 EP EP EP ______- EP 8 PLNA PLNA PLNAtFM PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA - - 9 NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA 10 PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA - PLNA PLNA 11 PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA PLNA 12 EP EP ______- 13 NA NA NA ______- 14 FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM FM 15 NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA NA 16 FMtEP FMtEP ------FMtFtNA 17 EP EP EP EP EP EP EP EP EP PLNAtEPPLN4tEP WtEP 18 EP FMtEP FMtEP FMtEP FM+EP FMtEP FMtEP EP EP FM FMtEP FMtEP 19 EP EP EP EP EP EP EP EP EP EP EP P :Epervier FM :Filetmaillant IA :Nasse PLNA: Palangre non appâtbe

77 Les pkheries artisanales lagunaires ouest-africaines

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Figure 29 -Classification hiérarchique des activités professionnelles des pêcheurs d’Am&iéhoubvé (lac Togo) Les pkheries artisanales lagunaires ouest-africaines

A l’issue de cette analyse trois classesapparaissent Taux de sortie (%) de maniere bien distincte. Elles se retrouvent dans cha- n cun desvillages Etudieset correspondenta descompor- tementsde pêchedifférents : - le premier groupe pratique la ptkhe de manière régu- 60 lièretQutaulongdel’année.~estcarac~~parun~ de sortie (nombrede jsurs de pêchesurnombre de jours 50 ouvr& (360) voisin de 60 % ce qui est considkable si l’on tient comptedu tempsconsacre % la reparationdes 40 filets et desjours de reposou de Wes villageoises. I-es pêcheursde ce groupe utilisent un matkiel performant 30 itant une solideexpkience et desinvestissements relativementimportants par rapport a leurs revenus.I-es 20 engins en question sont principalement des filets maillants et des palangres non appS5es(fig. 30). La 10 pêche constitue assurementl’activid principale de ce groupe auquel nous donneronsle qualificatif de “pro- 0 fessionnel”.Certains d’entre eux sedeplacent en campe- Professionnels Saisonniers Occasionnels mentspour suivre les mi tiens du poisson : %la sai- Pbcheurs sondes pluies ils pro plutôt les zonesint&ieures et visent les espkces icoles alors qu’au plus fort - Fllels kmPalangres 8i@Epervlars de la saisonskche on les retrouve vers les zonesestua- Nasses@xi PiBges riennes où les espikes marines p&rètrent en lagune (lorsque l’ouverture a eu lieu). Leur activitk s’exerce alors indiff&emment en mer ou en lagune suivant les Figure 30 -Typologie des pbzheurs et utilisation des engins de pêche sur le lac Togo saisonset les rendements(ce serale caspar exempleen laguneEbrie pour les pkheurs utilisant les serinestour- nantes).Parmi les@heurs migrantson trouvedes élran- activités de pêcheen fonction de leurs obligations agri- gers qui resident le plus souvent en campementspour coles et desrendements de la pêche.Ils vivent dansdes despkiodesallantde3B4mois.Cen’estcependantpas zonesde plantations,ce qui exclut le plus souventle cor- la regle genéraleet il arrive que desétrangers se fixent don littoral qui séparela mer de la lagune.En dehorsdes definitivement dansdes villages. C’est le caspar exem- saisonsconsacrées aux travaux agricoles ils pêchent ple des Béninois install& autour du lac Togo. Arrives régulierement comme des professionnels. dans ces campementsdepuis de nombreusesann&s, -dans le troisieme groupe se trouvent réunis des ils sont maintenanttout %fait s&lemari~s. On compte “pêcheurs” dont les activités peuvent être tres faibles égalementparmi les professionnelsdes @heurs sklen- et/ou intermittentesau cours de l’année. Le taux de sor- taires. Ces gens parviennent %travailler toute l’ami& tie annuel est voisin de 16 %. L’engin le plus utilise est en utilisant differentes techniques de pêche (filets alors l’épervier bien que filets maillants et lignes puis- maillants % petites ou grandes mailles, éperviers, sentêtre empruntes a la famille ou a un ménageami. T&s lignes...) adapteesaux cycles saisonniersdes espkes. souventla pêchene constituequ’une activite d’appoint - le deuxiemegroupe semble limiter activitks de p&he pour ce groupedans lequel on trouverades agriculteurs, a la saisondes pluies et descrues. Il est caractérisépar des fonctionnaires, des femmes, des étudiants. Nous un bien inférieur a celui du grou- qualifierons les membresqui le constituentde pêcheurs pe que la saisonhumide soit pour occasionnels.Ils représententune part importante des lui vité intense. La sp$ciaIisation populations lagunaires. Il est difficile de donner une dans le mat&iel de pkhe est moins forte que précé- définition type du comportementde cespêcheurs mais demment. A cela deux raisons : le coût des eperviers il ne faudrait pourtant pas négliger l’importance des moins prohibitif que celui des aillants, l’adé- capturesqu’ils r&lisent, car une grossepartie de l’auto- quation saisons/milieuxde p&h s/enginsem& consommationdes populations riveraines est assur& par nant l’apparition desnasses dans les zonesinondees et eux. dansles chenaux. Compte tenu du caractikesaisonnier Dans les deux villages étudiés, la repartition entre de leurs activids nous conviendrons d’attribuer a ces pêcheursprofessionnels, saisonniers et occasionnelsest pêcheursle qualificatif de “saisonniers”. Tres souvent comparable(tab. 30) : a Agbodrafo 37 % des pêcheurs ils pratiquent égalementl’agriculture et modulent leurs appartiennenta la catégorie des professionnels,21% à

80 L’exploitation des stocks

Tableau 30 : Classification des pêcheurs et importance de leurs acti- pêcheursoccasionnels et saisonnierssont donc vit& à Agbodrafo et Amédtrhokvé (lac Togoj plus nombreuxsur la rive nord que sur la rive sud. En dehorsde l’agriculture, les pêcheurspra- Agbodrafo Amklehouévé tiquent également l’élevage comme activité secondaire.Chez 60 % d’entre eux, on trouve de la volaille, desmoutons, des chèvres ou desporcs Pêcheurs (tab.3 1).Cette activite estr@utie sur l’ensemble Professionnels du syst&melagunaire. Saisonniers Chaque ménage posskle un petit nombre Occasionnels d’animaux (de 1 a 10). L’achat et l’alimentation du bétail est du ressortde la cellule familiale, les Jours enquêtes femmeset les enfantss’occupant desbêtes dont Activité professionnelle la nourriture provient de résidus agricoleset des Activité saisonnière restesde cuisine. Les animaux ne disposentque Activité occasionnelle 496 1 1316 d’un habitat rudimentaire, le plus souvent des I enclosconstruits a l’aide de matiriaux végétaux, celle dessaisonniers et 41% Ltcelle desoccasionnels. Les chiffres sont respectivementde 37 %, 30 % et 32 % à dans lesquels ils sont parquesle soir venu. Ils ne béné- Amklehouévé. Dans cesvillages l’activité de pêcheest ficient d’aucun soin quand ils sont maladeset payent un due en grandepartie aux pêcheursprofessionnels (64 % lourd tribut aux maladiesparasitaires, notamment entre dessorties) bien qu’ils ne repr&ententque 38 % deseffec- les mois dejuin et d’août lorsquele taux d’humidité aug- tifs. A l’inverse les pêcheurs occasionnelsqui consti- mente. tuent 36 % despêcheurs ne réalisent que 10 % dessor- Bien que nous ne disposions que d’une évaluation ties. Agbodrafo et Amédéhouévésont situes sur la rive rapide,il semblequ’une bonnepartie de la productionsoit sud de la lagune.La disponibilité en terre cultivable y est autoconsommée,le resteétant vendue sur les marchesde faible et l’intérêt pour l’agriculture limite. Par contre sur la zone a desprix assezavantageux. larive nord les activités agricolessont pratique courante. Malgré des comportements individuels marques, La proportion de pêcheurs-agriculteurspasse ainsi de l’impression qui se degagede ces premiers travaux est 352 % dans le sud Li84,6 % dans le nord (fig. 31). Les que les pêcheursse regroupent fréquemment par affinité Nbre de pêcheurs 2000 1

1500

1000

500

0 Rive sud Rive nord Localisation géographique

m PQche m Pkhe et Agri

Figure 31 - Pratique de la pêche et de l’agriculture au Togo en fonction de la localisation géographique

81 Les pêcheries arti~nales lagunaires ouest-ah-icaines et réagissentaux conditions du milieu de façon collec- syst&mesrenvoie a des combinaisons donnéesmais les tive. Tout ceci devrait cependantrenvoyer à des obser- combinaisonseffet danschaque systeme ne sontpas vations socio-ethnologiquessur l’utilisation desengins, indépendantesles unes desautres. Chacune des produc- sur les comportementsvis-%-vis de la pêche,sur les stra- tions est soumise %des ensemblesde conditions bio- tegies de production adopteespar les ménageset leurs ecologiques(état des finages) et sociales(accès aux terres, cons6quencessur la r6partition de leurs activit& entre la actes aux eaux) et des effets synergiques determinent p&he, l’agriculture, l’elevage... l’articulation des deux productions a partir de l’inter- ustifie plei- action entre les deux en bles de conditions. sciplinaires Ces phénomènesse retrouvent également chez les artisanales. populationsriveraines deslagunes et entraînentune sp& raes en sctencessociales asso- cialisation halieutique plus ou moins grande des agglo- ciés a des halieutes est donc a l’évidence une necessiti merations suivant la disponibilité en terre ou les facili- incontournable. tes d’acc&s% l’eau, les traditions et les intérêts en jeu. Le travail de terrain,qu’il s’ recensementdes Ainsi le recensementexhaustif de la population de @heurs ou du suivi de lems est relativement pêcheursr6alisé au Togo en mai 1989 indique un effec- facile lorsque l’on s’int&esse aux @heurs profession- tif masculin de 2 600 hommeset de 250 femmesrepar- nels. Il s’agit en effet de gensconnus dansles villages et tis sur 35 villages ou campementsde pêche.Il s’agit pour qui sont regulierementrencontres sur les lieux de debar- la plupart de pêcheurspluriactifs puisqueseuls 487 d’entre quementdu poisson.Les deux autrescategories sont beau- eux ne pratiquent que la pêche.Les implantations ayant coup phrsdifficiles %saisir Pourtantmos estimations mon- parsrdred’imporpanceleplusgroscontingentdepêcheu~s trent qu’ils representemt60 % des@heurs et 35 k des exclusifs sont Aného, Zowlaga, Sévatonou, Séwati et activit6s de @ha en lagune. Il paraît donc dangereuxde Agbodrafo.A l’opposéles pêcheurspluriactifs sontforte- faire l’impasse sur cesdeux 5oupes de @heurs mal56 ment concentresa Zowlaga, Dekpo, Aného, Badougbe les difficultés evidentesque soulevent leur échantillon- et Akoda. Par autres activités on entend en premier lieu nage.Cette remarque concerne notamment les pêcheurs l’agriculture (qui peut être l’activité dominante) et l’ele- saisonniersdont l’importauce des activites est li6e aux vage qui sont associ6esB la pêchedans 80 % descas. En variations d’abondancedu poisson. deuxieme lieu, il s’agit d’activités artisanaleset surtout commerciales,ces demieres étant essentiellementle fait Typologie des agglomérations des femmes. Dansle deltacentral du Niger au Mali, Fay (a paraltre) Les pêcheursriverains de la lagune de Togoville et décnt les syst&mesde production et établit une analogie de la lagune Vogan ont pour activité Premiereou com- entre le systemede culture et le systemepêche. Un sys- plementairel’agriculture. Il s’agit en généralde cultures ternede pmductiomest alors d&ini commel’organisation Vivr&es, principalement de maïs et dans une moindre desressources pour produire (Couty, 1987).Chacun des mesurede manioc, qui épuisentles terresde barre par la deux systemesse pr&ente commeun ensemblede com- diminution voire l’absemcede jachere et dont les rende- binaisons sp6culative-s.Dans le premier cas des choix ments sont faibles (7 B 8 quintaux a l’hectare). A cette devront être faits concernant les varietes Lrcultiver, la zoneest et sud-estdu syst.&melagunaire togolais s’oppo- répartition dans l’espace (terroir, parcelles) et dans le sela zone sud du lac et la rive sud de la lagune d’Anéh temps,les techniques employeeset les niveaux de ren- avec une dominante de cocoteraieset surtout a l’ouest dementatteiut. Dans le secondcas les choix porteront sur d’Agbodrafo de palmiers à huile. les engins de pêche,leur applicatiomdans l’espace (hio- Le comportementdes pêcheurs individuels est iden- topes) et dans le temps (cycles saisonniers)en fonction tique en CGted’Ivoire. Certainesobservations effectuées des esp$cesde poisson recherchees.Fay note que ces dansles secteursV et VI de la lagune Ebrié ont permis syst$mesde p&he renvoient & des rapports sociaux de de calculerle pourcentagede @heurs sortispar jour pour production,aussi bien le fonctionnementde l’unit6 de pro- un engin donné (tab. 3 1). Cesdonu&s sont issuesd’en- duction que les rapports sociaux qui determinemtl’acc&s quêteseffectuées en 1984 et 1985, période où la pêche aux i relevemtd’ordres emboi- collective etait interdite en lagune. Les résultats obte- h, villageois, organisationdes uus permettentd’identifier deux types de village suivant droits dep&he), iutervilla5ois (articulation desfmges) la natmeet la f&!quencedes activites qui y sontpratiqu&s : mais egalementregional ou national (lois, r&lementa- - une Premierecategorie comprend les villages h forte tions, impactsde celles-ci).Le syst&mepfiche peut s’arti- dominante agricole commeNigui Assoko, culer avecd’autres systemesproductifs, en l’occurrence - une secondecatégorie comprend des villages ou des avec un Systè;mede culture si les deux activites (halieu- campementssp&ialis& dauslapi?checomme Abikakm, tique et agricole) sont misesem ceuvre. Chacun desdeux Tefredji ou Tiébiessou.

82 L’exploitation des stocks

Tableau 32 :Taux de sortie (%) par métier des villages et des campements des secteurs V conditions de pêchevaria- et VI de la lagune Ebrié (C : campement, V : village) bles (hauteur d’eau, cou- rant, zones d’inondation) ont pour effet principal de provoquer un renouvelle- ment des engins et techni- quesde pêched’une saison sur l’autre. Les compor- tements collectifs des pê- cheursont été suivis durant M cycle annuelsur leslagu- nes togolaises. Les résul- tats sont exprimés en nom- bre de sorties mensuelles uour chacun des mands &oupesd’enginsu&&sde Cettetypologie desagglom&ations intègre plusieurs façon significative (fig. 32). paramètresfondamentaux comme l’appartenance eth- Les filets maillants à petitesmailles sont utilisés pen- nique des ménages,la disponibilité en terre, l’accès B dant toute l’année, la période compriseentre septembre l’eau, la répartition spatio-temporelledes activités pro- et décembreétant lég&ement plus favorableg leur manie fessionnelles. ment. Si l’on se réEre à la stratification géographique L’activité depêche enregistrée a Tïébiessou,Ahikakm adoptéepr&édemment, leur taux annuel d’utilisation est ou Tefredji est nettement supérieure %celle calculée & plus fort dans le secteurII (18 %) que dans le secteur1 Nigui-Assoko (tab. 32) : la proportion moyenne de (11,7 %). Les variations mensuellessont surtout irrégu- pêcheurssortis par jour est de 66 % dansle premier cas lières dans le secteur II. En terme de sorties de pêche contre42 % dansle second.La pêcheaux filets maillants l’activité des filets & petites mailles ne représenteque à petitesmailles est la plus dpandue, quelquesoit le type 15,8 % de l’activité halieutique totale. de village concerné.Les différencesobservées provien- L’utilisation desfilets maillants &moyennes mailles nent essentiellementde l’opposition existant entrepêche correspondà une activité saisonnièrecentrée sur la sai- et agriculture,l’incertitude qui accompagneces deux acti- son des pluies, qui se ralentit considérablementavec la vités étantdéterminante dans le processusde choix. L’état baissed’abondance des @es continentales.Ces phéno- d’avancementde la saison et les sp&ulations faites sur mènesse retrouvent dans les deux secteursde la lagune la rentabilité de chacune de ces activitis conditionnent où le taux annuel d’utilisation estpratiquement identique les stratégiesau niveau de chaqueménage ce qui a pour (5et6%).lls’agitd’uneactivitéréduitequinerepr&ente conséquencede modifier le nombre de pêcheurs sai- que 3 % des sorties de pêcheréalisées en lagune. sonniersou occasionnels,les professionnelspar défmi- Les palangresnon appâtéesdont les taux d’utilisation tion n’exerçant que la pêche. Ces comportementssont annuels sont semblablesdans les deux secteurs(40 et généralementcollectifs au niveau d’un village et condi- 42 %), sont employéespendant toute l’année. Comme tionnés par la disponibilité en terre. Ainsi la rive sud de dansle casprécédent, le maximumd’activité estenregisti la lagune Ebrié est bordéede villages et de campements de mai à novembre, période qui englobe les deux sai- de pêcheurs, l’étroitesse du cordon lagunaire ne per- sons des pluies. Cet engin est embarqué à bord des mettant pas l’exploitation de surfaces cultivables. A pirogues dans 11, 1 % descas. l’opposé de nombreux villages de la rive nord sont par- Les éperviersdont le taux annuel d’utilisation sesitue tagésentre pêcheurset agriculteurs car les terresy sont aux alentoursde 17 et de 15 %, assurentune grandepart plus facilement disponibles. de l’autoconsommation villageoise. Il s’agit de l’engin le plus utilisé sur la lagune (59,3 % dessorties de pêche). Adaptation saisonnière des techniques de Il peut pêcher pendant toute l’année mais son activité pêche est sérieusementralentie au moment des pluies alors L’existence de deux saisons&ches et de deux saisons qu’elle est maximale en saisonsèche. despluies entraîneune modification desparam&res phy- Les nassessont utilisées pendanttoute l’année. Elles sico-chimiquesde l’eau (en particulier de la salinité) pro- présententtoutefois un cycle annuel marqué avec deux voquant une modification des peuplementslagunaires maximum au moment des pluies et deux minimum en dont la tendancepeut être continentale ou maritime. Ces périodes sèches.La phasela plus favorable correspond variations d’abondance auxquelles il faut ajouter des à uneélévation du niveaudes eaux, B l’inondation desher-

83 Les pêcheries artisanale5 lagunaires ouesi-africaines

Sorties de pêche (4000)

œ fmmm 15 nasse !ZJ plna epervier 10 El33 fmpm

5

0 9 10 11 12 1 2 3 4 5 6 7 8 Mois Figure 32 - Activité saisonni&re des engins de p&che au Togo (exprimk en nombre de sorties mensuelles) biers et a l’arrivke desespeces continentales. Cette acti- pêcherie.Ces fluctuations ne correspondentpas fopcément vite représente11,8 % des sorties de pkhe enregistrées a une modification desrendements saisonniers de pêche en lagune. mais plut& a l’arrêt ou au ralentissementd’autres acti- On observeégalement une saisonnalitk dans l’utili- vités commel’agriculture qui laissentdu tempslibre pour sation de certains engins comme les filets maillants a pratiquerla pêche.Il faut d’ailleurs soulignerl’importance moyennesmaill@, les massesou les éperviers.D’autres deséperviers en lagune qui represententplus une pêche engins commeles filets a petites mailles prksententdes d’autosubsistancequ’une r6elle activit.6 économique. variations plus irr&guli&resqui s’expliquent en partie par Nousreviendrons d’ailleurs sur cesquestions dans le cha- l’entrée et la sortie des pkheurs occasionnels dans la piue suivant.

EFFORT DE PÊCHE La connaissancedu nombre de pêcheursou d’engins Les relevéseffectués en Côte-d’Ivoire (Grand Lahou de pêche (chapitre 4) ne suffit pas pour estimer l’effort et Ebrie) montrent que les pêcheurs travaillent généra- nominal de pkhe. Pour chaque catégorie d’engins le lement six jours sur sept. Le jour chômé de la semaine niveau d’activité doit êtrc exprimé en unités d’effort. est identique pour tous les pêcheursd’une mêmeagglo- mération mais peut varier d’un village a l’autre. Dans jours de pêçhe les secteursV et VI de la lagune Ebrié le repos aurait Les lagunes ivoiriennes et togolaisesprésentent de lieu le dimanche: les pêcheurssortis le samedisoir récu- nombreusesressemblances pour ce qui estdes techniques pkrent leurs engins de pêchele dimanche matin mais ne de pêcheutili . Les engins y sont pratiquementiden- retournent pas les poser le dimanche soir. Il n’y a donc tiqueset sontfabriques avec les mêmesmatériaux aucun débarquementde poisson le lundi matin. D’autres de filet, ralingues, fil). Les pêcheursappartiennent fr&- jours de la semainepeuvent égalementêtre chômespar quemmentaux mêmesethnies. l’ensemble du village %l’occasion de funérailles ou de

84 L’exploitation des stocks f”etesvillageoises. Ces arrêts ne sont pas systématiques de pêche étant différentes au Togo et en Côte-d’Ivoire, et sont alors pris en comptedans le calcul du taux d’uti- le nombre de jours ouvres seradonc estimé a 360 dans lisation des différents engins. le premier cas et a 300 dansle second(un jour de repos Seuleexception, la pêcheaux palangresnon appâtées hebdomadaireauquel il faut ajouter une dizaine dejours lorsqu’elle est pratiquée par les Bozos. Le village de fériés). Bouboregroupe essentiellement des pêcheurs maliens ins- tallés en campement.Ce village où il n’existe pasde jour Tableau 34 : Pourcentage de sortie par pêcheur suivant les officiel de repos,a eté suivi pendantune période de deux jours de la semaine (Togo : mars 1986) ans (Ecoutin, 1983).Le taux de sortie despêcheurs y est trRr:éleve et c’est pourquoi Durand et al. (1978) don- Date AGBODRAFC BADGUGBE naient une probabilité de pêche de 90 % pour cet engin avec un nombre de jours de pêche dans l’année estimé Vendredi 7 mars 0,74 0,51 a 340. Les pêcheursde Boubo qui sont de vrais profes- Samedi8 mars 0,74 0,49 sionnelsne sont pas les seulsa utiliser les palangresnon Dimanche 9 mars 0,47 0,27 appâtées.Certains @heurs ivoiriens ont adoptece type Lundi 10 mars 0,58 0,32 de pêche (tab. 33) sanstoutefois exercerleur activité de Mardi 11 mars 0,74 0,27 façon aussi intensive. Mercredi 12 mars 0,47 0,41 Jeudi 13 mars 0,68 0,32 Tableau 33 : Recensementdes palangres non appâtées en Vendredi 14 mars 0,79 0,46 lagune Ebrié (secteurs V et VI) Samedi 15 mars 0,68 0,20 Dimanche 16 mars 0,79 0,20 Village

AHXAKRO 04.82 0 06.83 0 Nombre de pêcheurs 01.84 10 Au Togo le nombre de pêcheurs, toutes catégories professionnellesconfondues, a étéestimé par recensement TlEBlESSOU 04.82 7 direct St1800. Ce chiffre élevé correspond‘d une exploi- 07.83 0 tation intensive de la lagune (tab. 35). 1984 31 En Côte-d’Ivoire, nous avons déjà évoqué le recen- BOUGBO 07.82 25 sementeffectué par Briet en 1973 et 1974 (Briet ef al., 1975).Des recensementscomplémentaires, globaux ou BRBKBO 04.82 4 partiels, ont égalementété r&lisés en 1982,1983,1984 et 1985 dans les secteurs V et VI de la lagune Ebrié N'GOYEN 04.82 34 (tab. 36). AHUA 04.82 18 En 1974,on dénombrait 1643 pêcheursdans le sec- teurVet52odansle~~~vI.DanslesecteurV,Ecoutin et Ben.(1981) estimait à 22 le nombre de graudsfilets et a 12 le nombrede serinespour l’année 1980.A raison de 16pêcheurs par filet et de 8 pêcheurspar senne,la répar- tition se fait donc de la maniere suivante : pêcheurscollectifs : 448, NIGUI-ASSOKO 02.83 112 pêcheursindividuels : 1 197. 05.83 120 Au cours du recensement&lisé par Briet, il estpos- 09.83 93 sible quecertains villages et campementsaient été regrou- 04.84 157 pes,ce qui interdit toute comparaisondirecte des chiffres 07.84 148 de 1974et de 1985.Il semblepourtant qu’au coursde ces onze annéesil y ait eu un certain transfert des activités de pêche des villages vers les campements(ex : Nigui- Au Togo, la pêcheest ouverte toute l’année. Il n’y a Assoko,Thiaha, Nigui-Saff, ...). Globalementles chiffres pas de jour officiel de repos.Le tableau 34 présenteles de 1195 pêcheursindividuels dansle secteurV en 1974 taux de sortie par jour des villages de Badougb& et contre 1069 en 1985 et de 520 contre 384 dans le sec- d’Agbodrafo en mars 1986. Les habitudeset traditions teur VI, traduisent une relative stabilité du nombre de

85 Les pêcheries artisanaks lagunaires ouest-africaines

Tableau 35 : Recensement des pêcheurs, des pirogues et des engins sur les lagunes togolaises en 1984 ENGINS l- Villages r ?iiogues‘êcheurs FMPM FMGM @mieri Nasses PL..NA Pii3ges Agbodrafo 254 173 58 23 32 57 230 25 19 Koul&o 69 14 3 17 0 0 173 13 13 Kpessi 36 0 0 16 0 30 300 12 11 Togo Koné 38 13 0 8 93 57 332 19 21 Agbodan 26 27 2 13 719 10 385 16 19 AmtWhouévC 168 123 61 14 559 34 0 27 59 Abobo 98 113 7 90 40 5 0 21 43 Kpoguedé 123 19 8 124 220 24 1485 47 65 Dem 456 255 63 97 62 124 0 95 124 Sévatonou 680 104 251 178 591 219 320 89 119 Djidodéka 26 7 0 34 446 0 350 8 24 Ekpoui 103 43 33 57 0 0 229 7 26 Togoville 53 6 47 63 6 0 894 11 33 Badougb& 262 48 18 141 214 110 295 47 80 Agbantoko@ 19 5 1 155 31 0 52 28 39 Akoda 13 5 1 349 194 0 376 47 82 Dtankassé 4 2 0 51 8 14 30 8 14 Kwewou 11 8 1 33 24 9 93 6 19 An yroko@ 37 37 3 57 1961 2 294 33 57 HounlokwB 177 13 0 167 515 51 2164 47 107 Adaboukofi 85 47 6 177 1509 43 210 92 90 Pdakondji 41 45 6 116 204 2 840 8 74 Afidbn ygban 73 14 1 142 92 6 3 590 11 110 66 3 12 123 532 4 296 19 78 Zowzaga 224 35 8 168 16 22 2 390 46 103 Zalive 13 9 2 111 227 17 369 28 53 Glidji Kopkji 11 0 0 13 18 0 21 9 15 Glidji 32 21 13 91 64 2 575 20 30 Kéia Assouko~ 4 0 0 68 39 0 163 6 19 zebe 2 4 2 11 49 0 40 6 6 Aného 148 56 1 342 91 20 1518 111 214 Abati Ko~IZ 29 10 13 23 2 2 0 8 16 SBwatikopcZ 95 37 38 33 13 0 0 13 20 Total 3 476 1296 659 3 103 8 571 913 18 014 981 1800

86 L ‘exploitation des stocks

Tableau 36 : Recensement des pkheurs de la lagune Ebrié pêcheursdans les deux secteursconcernés. Ceci (secteurs V et VI) entre 1974 et 1985 paraît surprenantcar logiquement l’arrêt de la l- ANNEES pêchecollective aurait dû entraînerune relance Agglomérations de la pêcheindividuelle. Il n’en a apparemment 1974 1982 1983 1984 1985 - - T rien été et dans les estimations globales, faute ABRACO 201 18 d’informations plus précises, nous considère- NIGUI-ASSOKO 300 66 68 5; rons que le nombre de pêcheursindividuels est TIANE 130 60 36 sensiblementconstant : 1 130 pêcheursdans le B 90 21 secteurV et 450 dans le secteurVI ( moyenne PASS 60 50 des années1974 et 1985). V NOPOYEN 20 24 Dansles autressecteurs, les chiffres globaux 1 BODOU 15 fournis par Briet ont été conservés.Le nombre L TIAHA 100 n de pêcheursindividuels a été calculé en retirant ABRANIAMENBt 100 les pêcheursa la crevette dans les secteursII et i 4”o IV (Garcia, 1977)et les pêcheurscollectifs dans S G AGBAILLE Lii E les secteursII, III et IV (Ecoutin et Bert, 1981). E PANDAH 85 ;; Les résultatssont regroupesdans le tableau 37. C S ATTOUTOU A 109 82 T 46 31 NIGUI-NANE 20 Évolution des efforts pêche Fi NIGUI-SAFF 90 80 de R PETIT BADIBN 150 47 Au Togo TIAVA 24 L’épervier est l’engin de pêchele plus utilisé V c KODJOKRO 6 9 en lagune ce qui setraduit par M nombreannuel A AHIKAKRO 15 48 Ei de sortiesestime a 176Ooo, 47 CHXIpour les filets M TIEBIESSOU 14 2; 63 63 à petites mailles, 35 000 pour les nasses,30 000 P N’GOYEN 16 pour les lignes et 9 Ooopour les filets à moyennes E AHUA 27 4: mailles. M BLEKRO 20 16 Les efforts de pêcheexprimés selon les uni- E KOUASSIKRO B 15 téspropres a chaqueengin sonttres proches pour N N’ZINAKRO 4 les filets à petitesmailles, les palangres non appft- T Camp AT’TOU’IGI 33 téeset les éperviers(tab. 38). Les filets à petites 17 -S KOKO mailles sont6 à 7 fois plus présentsdans les eaux ii ‘IBFREDJI 90 29 37 40 41 lagunaires que les filets à moyennesmailles. ICOSROU 250 95 En terme de secteurslagunaires, l’activité 114 c V TIAGBA de pêcheest moins importantesur les lagunesde T BEHIRI 19 Togoville et d’Anéh que sur le lac Togo et sur COUVE la laguneVogan. La différencese fait surtoutsen- TABOUTOU z tir pour des engins commeles palangresou les i - ABRA 19 nasses,le secteurII offrant peu d’emplacements C propices a leur exploitation (fig. 33). -VI - AZAN 180 43 En Côte-d’Ivoire Tableau 37 : Estimation du nombre de pêcheurs en lagune Ebrié - L’estimation globale de l’effort (f) a étéréa- Pêcheursa la Pêcheurs Pêcheurs lisée en utilisant la formule (cf. chapitre 4) : secteurs crevette collectifs individuels s*e f=- *P*J II 140 224 297 P*.i III 240 38 IV 440 112 882 (s / p * j) : taux de sortie, V 448 1195 e : nombre moyen d’engins utilisés au cours VI 520 d’une sortie, P : nombre de pêcheurs, 580 1280 2 932 J : nombre de jours de pêche.

87 Les pêcheries artisanales iagunaires ouest-africaines

Unit& d’effort (milliers) Dans ce calcul, le terme (s / p * j) * P * J est 500 constant puisque le nombre de pêcheurset leur taux de sortien’ont pratiquementpas varié de 1978a 1984. Cette situation caractérisela lagune Ebrie et ne peut être extrapoléeà d’autres milieux. Elle signifie égale 400 ment que les variations interannuelles de l’effort ne dépendentpas de la frequencede sortie despêcheurs mais du nombre d’engins qu’ils utilisent (e). Les 300 pêcheursauraient donc par catégorieprofessionnelle un rythme de sortie constant L’intensification de l’effortdepêchesefàisantparl’utilisationd’unnombre 200 ., croissantde filets. Le choix de ce nombre est lie Lila saisonet à l’importance des rendements. D’autresmodes de calcul peuventêtre utilises pour . l’estimation de l’effort de pêche.Durand et al., (1978) 100 estimaientà 175000 l’effort desfilets Bpetitesmailles dans les secteursV et VI, chiffre obtenu à partir du recensementdes filets réalisepar Briet en 1974et d’un 0 El!7 taux d’utilisation estiméa 8 %. Cetteméthode n’a pas FMPM FMMM PLNA Epervier Nasses été retenue pour les raisons suivantes : d’une part Engins de pkhe absencede réactualisation du recensementdes filets depuis cette date, d’autre part attribution d’un taux m Secteur I tZ?I Secteur II unique de 8 % à l’ensembledes filets maillants (petites mailles et grandesmailles) non verifiee sur le terrain. Figure 33 - Activik! annuelle de pêche pour les En effet toutesles observationsdécrites dans lespara- deux secteurs définis sur les lagunes togolaises graphesprécedents, infirment l’hypothèse d’un taux (exprimée en unités standardisées) unique. L’effort de pêche des filets Ltpetites mailles, exprimé en unités standardisées,est estiméa 439 000 Les rksultatssont expriméspour deux typesd’agglo- en 1978et B266 000 en 1979 (fig. 34). Cette évalua- mérations : villages et campements(tab. 39). La r@arti- tion est nettement supérieure à celle annonce+par tion despêcheurs a et.6faite surla basedu recensementréa- Durand er al. en 1976 et 1977. Il semble qu’à cette lis&en1984,soit:821p&heursdanslesvillagesdusccteurV époquel’effort d’enquêteait porté principalement sur et 379 dausceux du secteurVI contre 311pêcheurs dans les enginscollectifs ce qui a eu pour conséquenceprin- 1escampementsdusecteurVet~dansceuxdusecteurvI. cipale de sous-estimer la pêche individuelle. Les

Tableau 38 : Efforts de pêche mensuels (810) au Togo (exprimés pour chaque engin suivant l’unité définie au chapitre 3) FMPM FMMM PLNA EPERVIER NASSES 1 II 1 II 1 II 1 II 1 II 09.83 946 722 62 42 706 311 362 345 4 898 0 10.83 862 344 276 186 746 424 374 475 4499 100 11.83 446 750 370 138 980 194 833 575 1847 0 12.83 690 660 42 120 730 249 898 634 2 836 250 01.84 630 287 42 22 713 176 860 713 1687 1037 02.84 592 430 20 41 667 170 802 630 1578 234 03.84 526 602 10 54 482 261 520 554 938 50 04.84 668 472 21 0 482 211 543 536 2 177 243 05.84 777 430 10 0 630 279 524 515 3 187 402 06.84 668 417 21 22 690 276 579 615 3443 437 07.84 518 545 42 879 598 188 555 713 2 999 578 08.84 633 430 339 77 830 122 486 475 2 812 322

88 L’exploitation des stocks

Tableau 39 : Estimation de l’effort de pêche annuel (en unités standardisées) pour les principaux métiers des secteurs V et- VI de la lagune Ebrié ( V = village,C = campement) Engins 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 - 35 G- 194600 118 200 185 200 127 100 160600 127600 134000 FMPM C 125 300 76 100 119 300 81800 103 400 82 200 86 300 T 319 900 194 300 304 500 208 900 264000 209 800 220 300 S V 51900 27 200 27 900 27200 52 100 52 100 45 700 E C 33 700 17700 18 100 17 700 33 800 33 800 29 700 C T 85600 44900 46000 44900 85 900 85 900 75400 T V 19 400 19 400 33 500 26500 25 700 31100 25 300 E FMGM C 12 900 12900 22 200 17 600 17000 20600 16 800 U T 32 300 44900 46000 44900 85 900 85 900 75400 R V 19 800 25 300 23 200 30 400 49 500 49 500 42600 PLNA C 13 500 17200 15800 20700 33 800 33 800 29 ooo V T 33 300 42 500 39000 51 100 83 300 83 300 71600 V 17200 17 200 17 200 17 200 17 200 17200 17 200 EPERVIER C 12 100 12 100 12 100 12 100 12 100 12 100 12 100 T 29 300 29 300 29 300 29 300 29 300 - - 29 300 29 300 V 89800 54600 85 500 58 700 74 100 58 900 61900 FMPM C 29 400 17 900 28000 19 200 24300 19 300 20300 T 119200 72 500 113 500 77900 98 400 78200 82 200 S V 24000 12 600 12 900 12600 24000 24000 21 100 E C 7900 4200 4300 4200 7900 7900 7000 C T 31900 16 800 17200 16 800 31900 31900 28 100 T V go00 9000 15 500 12 200 11900 14 400 11700 FMGM C 3000 3000 5.200 4100 4000 4800 3900 t T 12000 12000 20 700 16 300 15 900 19200 15 600 R V 9100 11700 10 700 14 ooo 22 900 22 900 19 700 V PLNA C 3200 4000 3700 4900 7900 7900 6800 1 T 12 3oQ 15 700 14 400 18 900 30 800 30 800 26500 V 8000 8000 8000 8000 8000 8000 8000 EPERVIER C 2800 2800 2800 2800 2800 2800 2800 T 10 800 10 800 10 800 10 800 10 800 10800 10 800 - - chiffres produits à partir de 1978 n’ont d’ailleurs rien ceux du Bénin ou du Togo sont exploites de manièretres d’exceptionnels puisque des milieux similaires comme active par ce type de pêche.

LES RENDEMENTS L’indice d’abondancedu stock le plus immédiat cor- - les variations temporelles, respondau rendementdes bateaux ou plus précisement - les différences entre effort nominal et effort effectif. à la prise par unité d’effort, rapport desprises a l’effort Cesfluctuations sont différentessuivant la naturedes pour une période donnée. Les relations entre PUE et stocksa étudier.Maigre tout, l’évolution temporelledes abondancepeuvent varier suivant différents faCtCUrS : PUE peut être utilisée comme un indicateur de l’abon- - le degré d’homogénéité des zonesà étudier, dancedu poisson.Il convient donc de recolter cet indice - la distribution spatiale despoissons, de la manière la plus satisfaisantepossible.

89 les pêcheries artisanales @unaires ouest-africaines

Efforts Efforts 400 000 120000 SECTEUR V SECTEUR VI

1978 79 .90 81 82 83 04 1978 79 80 81 82 83 a4 années Années

Figure 34 - Efforts annuels des engins individuels dans les secteurs Vet VI de la lagune Ebri&

Sources de variabilité nels.Les différencesde PUE waient alors duesau meil- tats leur entretiendes filets et g la plus grandeexpétlence des A cet égard, une simple extrapolation d p&&eurspmfw%nnelsr&idantMhikakmet~&i~. observésn’est pas possible car il existe sur nes deux sourcesprincipales d’h&.&ogénéit& - le village de Nigui-Assoko est situé au nord de la lagu- ne Ebrib contrairement aux deux autres qui bordent la Le de@ de pro fessionnalisrne des pêchem rive sud.L’hypothèse de départpour l’ensembledu seo- A I’int.&ieur d’un mêmesecteur nous avons enregistré teur V est que les peuplementssont identiques et leur des&rts significatifs entre les PUE d’engins ba densité homogène.Mais desdifférences peuvent exis- desagglom&ations pourtant prochesles unesdes autres. ter entreles deux rives, pourtantproches l’une de l’autre. C’est le casnotamment pour les filets maillants a petites Notons cependantque la PUE à Nigui-Assoko est pra- mailles fortement utilisés dansle secteurV de la lagune tiquement stable toute l’année et paraît plus liée ZIdes Ebrib problkmesd’efficience et de capturabilité qu’8 desphé- Les prises par unité d’effort enregistrks 2 Nigui- nom&nesd’abondance. Assoko en 1984 sont toujours nettement inférieures B Dans ce casl’exp&ience et l’état du matériel utili&, celles desdeux aulres villages ssouet Ahikakro paramètresqui sont liés, jouent un rôle essentieldans le (fig. 35). Lhalyse de variance, sur les PUE men- degre d’effïcacitb du pêcheur. Le calcul d’une PUE suelles, donne pour un intervalle de confiance de 95 %, moyenne sur l’ensemble des pêcheurs peut introduire une diff&ence significative. Les PUE sont donc signifi- un biais si le nombre d’enquêtesr&lis&s au débarque- cativementdifférentes (fig. 36),l’&art enregisti s’expli- ment n’est pas proportionnel aux sorties effectuéespar quant de deux mani&res: les trois grandsgroupes de pêcheurs.On s’aperçoit ega- - les taux de sortieenregistn% %N&ui-Assoko sont relati- lementque PUE et abondancene sontpas forcément liées, vement faibles et sont li&s &la pr&ence dansce village le degréde professionnalismedu pêcheurjouant alors M d’un grandnombre de @heurs saisonnierset occasion- grand rôle. L’exploitation des stocks

CPUE en kg A Tiébiessou /

______------._ /-- --___ -- --.----Nigui-Assoko Id.’ 0 I I I i 1 I I I I t J F M A M J J’ A’ S 0 N

Figure 35 - Prise par unité d’effort des filets maillants à petites mailles pour trois villages de la lagune Ebrib (1984) 7.8 l I I I Variabilité des PUE entre secteurs diffhnts La lagune Ebrié a été découpéeen six secteurs (chapitre 1). Deux phénomikes déterminent en fait la zonation : 5.8 ...... __..: ...... *..... - l’ouverture de Vridi, permanenteet vaste, à l’origine de l’influence marine.Le canal de Vridi n’étant pas situé au.centredu plan d’eau mais au 2/3 est, il en résulte une dis- symétrie évidente entraînant une slratifi- cation hydrologique ; 3.8 .. . . .: .. . . . -1...... *...... :...... - l’emplacement du Comoé situé à l’extré- . . mité orientale de la lagune, drainant 70 % 3 desapports continentaux et presentantdes variations saisonnières importantes des apports. Cette hétérogénéité se répercute bien 1.8 ...... , ...... entendusur la productivité desmilieux lagu- nain2 qui estinégalement reparue snivant les secteurs.Durand et Skubich (1982) ont tente de relier cesrésultats a la production halieu- tique. Ils notent entre autre que les concen- -S- I I I VILLAGES trationsen chlorophyllea varienten moyenne - 0.2 entre 35 mg/m3 (secteur VI) et 15 mg/m3 Nigui-ASSOko Tiebiessou Ahikakro (secteursV et I) pour les eaux continentales Figure 36 - Analyse de variante et intervalle de confiance à 95 % pour dessalksalors qu’elles oscillent autour d’une les PUE des filets maillants à petites mailles en lagune Ebrié (secteur VI valeur moyenne de 7 mg/m3 pour les sec-

91 Les p&cheries artikmal~ lagunaires ouest-africaines teurs de type estuarien (II, III et IV). Les biomasses Tableau 46 : Rendements (kg/ha/an) obsetv6s en lagune Ebrié phytoplanctoniques correspondantessont tri33élev6es au cours de Pan&e 1977 (Durand et Skubich, 1982) et sont associéesà une production primaire brute tr&r forte qui atteint 300 mg de carbone par heure et par m3 dansle secteurVI. Cetteforte productivit& doit être mise en relation avec la temp&ature elevéed’une part et les apportsmin&aux et nutritifs desfleuves et de la mer d’autre part. D’apres Dufour et al. (1981), les regions continentales et plus particuli&rement celles qui sont situéesà l’extimité occidentalede la lagune, sont plus riches en élementsnutritifs et egaIementplus efficacesvis-a-vis de leur utilisation. Durand et Skubich (1982) en associantces r&whats aux rendements elap2chelagunairepourl’ann& suivent un cycle r&ulier dansles deux secteursavec une 1977 arrivent B clusions quelque peu contradic- baisse d’avril Li septembre et une forte remontée de toires (tab. 40). En effet, bs rendementsles plus Beves novembreà mars.Les prisesdes filets %moyennes mailles sont obtenusdans le secteurou la productivité initiale de sont mieux repartiesentre les especes,avec un maximum l’écosysti?meest la moins forte. Ils avancentdeux expli- vers décembreet janvier. Les capturesdes palangres non cations a ce phenomene: appâtéessont constituéesen majorité par Chrytichthys - une surexploitation du secteurV engendréepar l’utili- spp. (75 %) avec des variations saisonn2re.sde la PUE sation des sennesde plage ; très faibles, ce qui semblelié au caracteresédentaire de - une grande vuln6rabilit.6 des ethmalosesau moment cette espece.Les prises des éperviers se caract&isent où elles sont concen dansle secteurIII pour assu- commeprecédemment celles desfdets a petites mailles, rer leur reproducti par une nette pr&lominance de Sarotherodbn melano- Ils p&isent cependantque d’autr ts devraient theron, le maximum apparaissantà nouveau en période être pris en consideration comme le benthos, le d’étiage. rôle du zooplanctonou l’effrcacite destransferts à l’inté- Il sembledonc qu’en saisondes pluies la pratique de rieur deschaînes alimentaires de la pyramide trophique. la pêchesoit moinsrentable (montée des eaux et migration Quoiqu’il en soit, il existe de multiples raisons(phy- despoissons vers les zones inondées où a lieu la repro- siques,chimiques, biologiques ou humaines)pour que la duction). L’utilisation de filets maillants lestes,de chu- nature et l’abondance des populations ichtyologiques te importante ou d’éperviers dans les herbiers se r6vele varient d’un secteur% l’autre. alors inefficace. Sansaborder les problemes de s6lecti- vite sp&ifique desengins, il sembleque les variations de Variabilité saissnni&re des PUE PUE soientplus influencéespar desproblemes de captu- mbilit& du poisson que d’abondancer&Ale. Ceci expli- Les milieux lagunairesuopicanx sont soumisZI la fois que l’existence de pêcheries saisonnieres comme les a l’influence des ezmxmarines (contact avec la mer) et nassesou les barrageset la mise en défens de certaines a celle des eaux douces (saisons des pluies, crue des zones, propices a la capture d’esp&cesprovisoirement fleuves).Il en découledes variations desparam&res phy- inaccessiblesaux engins utilises en p&iode d’étiage. sico-chimiques de l’eau, notamment de la salirut& qui induisent des migrations chtyologique et PUE en lagune Ébrié modifient la disponibilité d place.Ces varia- Les filets maillants 2 petites mailles ont une prise par tions saisonnieresd’abondance ont deseffets immédiats unité d’effort de 4,l kg de poisson par nuit et par 100 m sur la pêche et sur les rendementsdes engins utilisés. de fdet mouille. Deux esp&cesdominent dans les cap- mes : Ethmalosajbnbriata et Elops lacerta qui repré- fvolufion saisonniére des PUE au Togo sententB elles deux 75 % de la prise totale (tab. 46). Les Les prisespar unité d’effort totaleset sp&fiques sont variations spatialesentre les secteursV et VI sont liées regroupeesdans les tableaux 4 1 à 45 pour les cinq prin- directementaux differencesd’abondance de I’ethmalose cipaux engins utilisés sur ces milieux. dont la proportion dans les capturespasse de 60 % dans Les PUE des filets à petites mailles sont plus fortes le secteurV à 9 % dansle secteurVI. Les variations sai- dansle secteurI quedans le secteurII (15 kg contre 1 kg). sonnièresenregistrées dans le secteur V (pics en juin- Dans les deux cas Sarotheroabnmelanotheron est lar- juillet et septembre-octobre)sont dues aux migrations gement dominant puisqu’il representerespectivement effectuéespar cette espèceentre le secteurIII et le sec- 68 et 73 % desprises. Les variationsmensuelles de la PUE teur v (fig. 37).

92 Tableau 41 : PUE mensuelles par espèces. Filets maillants à petites mailles au Togo (2 secteurs). N désigne le nombre d’unités d’effort enquêtées Déc.83 1 Janv.84 Fév. 84 Mars 84 Avr. 84 Mai 84 Juin 84 1 Juil. 84 T Août 84 1 II 1 II II 1 II 1 II - 299 2,03 3.08 131 1,06 139 1,31 0.95 1.35

0.10 0,03 0.06 0,06 0.05 0,04 0904 0 0,05

0,09 404 0.03 0.04 0.04 0,18 0.03 0.18 0.06 0.10 403 0.06 0.06 0,Ol 0.01 0,Ol 0.03

Sarothero. 10.34 10.04 1.81 1.81 2.50 0.46 IO,91 10.10 IO,38 10.25 1 1.81 10.56 0.76 OSJ 0.21 1,06

Tikzpiaguin. I0.04 10,Ol 0.14 0,03 0.28 0,16 -404 0.08 0,03 Hemichrotn.IO.03 10.01 0,03 0.04 0.04 403 0.04 0,Ol -

172 231 110 104 111 1 98 1 86 294 1 94 1 188 1 277 1 280 1 238 1 234 190 212 213 376

Tableau 42 : PUE mensuelles par espèces. Filets maillants à moyennes mailles au Togo (2 secteurs)

Sept. 83 Oct. 83 Nov. 83 Déc. 83 Janv.-Fév. 84 Mars-AK-Mai 84 Juin 84 Juil. 84

1 II 1 II 1 II 1 II I II 1 II 1 II 1 II

PUE 1,30 0.41 1,83 1.04 1.95 1.98 4.09 1.05 2,30 5.40 1.53 1.01 1.66 3,49 2,26 1.68

Heterotis 0,03 0 0,23 0,49 1.29 1,03 1.43 0,20 1,33 0,35 0,35 0 0 0 0 0

Ckltias 0.45 0,06 0,39 0,34 0,15 0,08 0.24 0.04 0,05 0 0.55 0 1.31 0 1.14 0

Sarotherodon 0,24 0,ll 0.69 403 0.25 0,81 2.15 0.76 0,74 3,Ol 0 0 0 0.15 0,46 435

Protopterus 0,50 0 0,39 0 0.10 0 0.10 0 0 0 0,08 0 0 0 0,Ol 0

Callinectes 0 0.19 0 406 0 401 401 0.03 0,04 1.96 413 1 0.03 3.04 0.09 0,80 w N(lOOm/nuit) 26 31 66 90 77 122 13 58 30 21 6 38 10 17 17 46 Les ptkheries artisanale5 lagunaires ouest-africaines Tableau 45 : PUE mensuelles par espèces des nasses au Togo -

Sept. 83 Oct. 83 Nov. 83 Déc. 83 Janv.-Fév. 84 Mars-Avr. 84 Mai84 Juin 84 Juil. 84 Août 84

1 n. 1 II 1 II 1 II 1 II 1 II I.II 1 II 1 E-1 II~

PUE 0.09 - 0.13 0,32 0.07 - 0.11 0,lO 411 0.10 0,43 0.22 0.13 0.13 030 0.14 0.22 0.10 0.32 0,X’

Siwotlu?radon 0.05 - 0,07 0.19 0,02 - 0,06 0.06 0.08 0.06 437 0 0,06 405 0.24 0,04 0.16 0.05 417 0.05

cdlinectes 0 - 0 0 0 - 0.01 0 0,Ol 0 422 0,03 0,05 0.01 0,05 0,02 0.02 401 0.08

N (nasse./nuit) 1264 - 695 45 423 - 330 57 218 53 402 .84 902 141 796 257 436 242 659 245

.”IR’ Q LAGUNE EBRIE - SECTEUR V

14

12

10

B

6

4

0 LIIIl,,,,ll’,,,,,,,,,,I’,,,,,,,,,,, - II 1,,,,,,,,,, v i- ,,,,,,,,,,, : ,,,,,,,,,,,:,,,,,,,,,,,* t I JFMAMJJASONDJFMAMJJASONDJFMAMJJASONDJFMA~JJA§ONDJFMAMJJASONDJFMAMJJASONDJFMAMJJASON -1978 -.-A- 1979 ,:< 1980-.-&--I 981 +.-J-l982 -.+1+-J 98 3 I -*k---- I984-

Figure 37 - Prises par unité d’effort observées dans le secteur V de la lagune Ebrié. Filets maillants à petites mailles fakhau 46 : BUE annuelles pour I’enparnble dee FMBM dam les seeteun Vet VI de la lagune Ebrltk N dhigne le nombre d’unIf& d%ffott enqu&&ae 391 03 0;e 0;3 0;4 0;2 o:a 0‘2 0,5 0,l0,2 61, 0,3 0,6 039 0,4 OP WJ O,@ 0,4 0,5 0,s 5,cz- y=i= 13 $4 4,6 1R 2 129 1549 389 l1408 /100

Tablaau 47 : BUE annuella~ pour I’en~emble de& FMMM dem les seeteurciV et VI de la lagune Ebri6

81 -ii‘- 83 08 06 0,4 w 092 8:: 0:: 092 OP O:tw 0:: 05 -z 2,& 23 ‘142 106 121 1002 849

Tablarru 48 : PUE mnuallsr; peur I’eneemble dee FMGM dam les txxhxwr; V et VI de la lagune EbrlB

80 81 0 A L’exploitation des stocks’

Tableau 49 : PUE annuelles pour l’ensemble des PLNA dans les secteurs Vet VI de la lagune Ebrié

I secteurv I secteur VI I I 78 l 79 80 81 82 83 84 78 79 80 81 82 83 84 195 1,l 0,3 0,8 2,0 3,4 2,2 0,4 0,9 1,o 1s 091 Oll 0;1 0;1 031 091 02 02 0,5 035 034 0,3 OJ 0.4 092 093 097 1s 04 19 038 395 33 194 l-4 1,4 209 17 634 285 81 23 Is1315 Les Tilupia et les Elops dominent dans les captures moyennes, que ce soit les captures spécifiques ou la des filets maillarus à moyennesmailles. On note égale- prise totale, sont plus fortes dansle secteurVI que dans ment la présencede Polynemus dans le secteurV et celle le secteurV. de Chrysichthys dansle secteurVI (tab. 47). Les 113~nltat.sobtenus entre 1976et 1984pour les éper- Dansles filets à grandesmailles les espècescapturées viers montrent une dominante dansles capturesde trois sont principalement Trachinotus teraia et Polynemus espècesougroupesd’espèces:~~p~,TylochrorrasetChry- quudrifîlis, la prise moyenne étant de l’ordre de 1,5 kg sichthys (88 %) pour une prise moyennede 4,7 kg/sortie (tab. 48). La premierede cesespeces représente 71% des (tab. 50). Les PUE du secteur V sont a nouveau deux prises contre 11 % pour la secondedans le secteur V. fois plus fortes que celles du secteurVI. Dans le secteur VI où la PUE est deux fois plus forte. Polynemuset Truchinotus contribuent respectivementA PUE en lagune de Grand Lahou 37 et 8 % des captures. 15 % sont représentéspar les Sept espècesou groupes d’espècesdominent dans Chrysichthys et les Tilupia, les 40 % restantregroupant les capturesdes filets maillantsB petites mailles (tab. 5 1) : une grande diversité d’especes. Chrysichthys spp. (40 %), Ethmalosajïmbriata (9 %), La prise moyennedes palangres non appâtéesest en Polynemusquadriflis (8 %), Elops lacerta (8 %), Liza moyenne de 1,4 kg pour 1000 hameçonset par jour de spp.(6 %), Tilapia guineensis(5 %) et Pomadasysjube- pêche. Chrysichthys et Trachinotus représentent res- lini (4 %). La PUE annuellemoyenne est voisine de 5 kg, pectivement 56 et 11 % de cette prise, Polynemus et les rendementsmensuels étant superieurs pendant la pre- Tilupiu venant en 3eet 4eposition (tab. 49). Les captures mière moitié de l’ann6e.

Tableau 50 : PUE annuelles pour l’ensemble des éperviers dans les secteurs V et VI de la lagune Ebrié

secteur VI secteurv I T I I I 79 80 81 82 83 84 78 79 80 81 82 -ii- Tilapia 039 12 099 038 3.7 2.9 1.2 0.7 132 334 Tylochromis 094 0,5 1;2 215 W Chrysichthy 094 02 094033 gi 095 193 096 O$ Polynemus 095 Elops 0,l 033 025 Divers OS O-3 197 0,3 o-7 0,7 098 TOTAL. 198 22 138 424 5,7 7,9 10,4 32 394 738 N r i(1OOmxnuit) l-196 123 161 220 129 54 1 56 150 85 266

97 Les pêcheries artisanales lagunaires ouest-alricaines

Tableau 51 : PUE annuelles des FMPM en lagune de Chrysichthysspp. arrive égalementen tête desdébar- Grand Lahou quementsdes éperviers (tab. 54) en 1976 (45 %), deux autresespi&es occupant également une place de choix : 1976 1977 1978 Ethmalosa fimbriata (325 96) et Tii’apiu guineensis Ethmalosajkbriata (15 %). Polynemusquadr@lis 0:: 0:: Elops lacerta Tableau 54 : PUE annuelles des éperviers en lagune de Liza fklcipinnis Et: 0:; Grand Lahou Tilapia guineensis 011 Pomadasysjubelini 091 02 Divers 054 OS5 Chrysichthys spp. TOTAC 2,7 493 Ethmalosafimbriata N ( 100 m enquêtes) 261 340 Tilapia guineensis Divers Dans les filets Bgrandes mailles trois espècesconsti- TOTAL tuentl’essentiel des dtSarqueme.nts (tab. 52) : Truchinotw Heures de pêche teruia (51%), Polynemusquadr@lis (25 %) etArius gigas (10 %). L’analyse des PUE mensuelles fait apparaître un cycle bien marquepr&entant un premier maximum Évolution interannuelle des PUE en Côte- en janvier-fevrier et un seconden juin-juillet. d’ivoire Tableau 52 : PUE annuelles des FMGM en lagune de Désaisonnalisation des PUE en lagune Ébrié Grand Lahou L’évolution desindices de rendementdes captures est largement influencée parcle caract.$resaisonnier des 1976 pêcheries.Il est donc difficile de tirer desconclusions sur l’état d’abondanced’une population ou d’un stock en se Trachinotus teraia 12 Polynemus quu&ijZlis basantsur les r&ultats bruts mensuelsdes rendements de Arius i: pêche. L’analyse préalable des composantsde l’indice Liza falcipinnis 011 d’abondanceparaît donc indispensable. Sphyraena L’évolution temporelle de la PUE est la r6sultant.e Divers ot3 de plusieurs composantes(Le Gall, 1976) : - la disponibilité du poisson (due aux variations saison- TOTAL 32 Enquêtes(100 m de filet) 103 nieres ou annuelles), - l’efficacité de la pêcherie au senslarge, Deux esp&es dominent tres nettementdans les cap- - l’évolution r&lle de l’abondance du poisson, tures despahmgres non appâtees(tab. 53) : Chrysichthys - l’intérêt croissant ou d&croissantd’une flottille pour spp. (83 %) et Dasyatismargurita (11 %). une especeou pour une zone. Les composantessaisonnières de la PUE ont étéana- Tableau 53 : PUE annuelles des PLNA en lagune de demani&e~d&nirdes indicesd’abondancesmen- Grand Lahou t annuels satisfaisants. Principes et méthodes 1976 1977 1978 Le but recherchéest l’identification destrois sources de variations majeuresqui determinent l’évolution tem- Chrysichthys spp. 395 591 porelle d’une sériede capturespar unité d’effort (Laurec Trigon margarita 097 095 et Le Gall, 1975) : Arius + 02 Pomudasysjubelini + + - m : la tendance, Trachinotus teraia + - s : le facteur de saisonnalisation, Liza fàlcipinis + -e:le idu inexplique. Polynemus quadrifilis nfauttenirc~~d’unepartdeI’incidencedeI’effolt Divers 031 + de pêchedéployé sur la tïabiliré de la PUE, d’autre part de l’utilisation de s&ies de donnees incompletes. Un TOTAL 493 -58 modelemultiplicatif a et.&retenu par oppositionau modèle N (1000 hameçonsenquêtés) 50 167 additif pour lequel l’incidence du facteur saisonnierdans

98 L’exploitation des stocks la sériedes valeurs prédites est excessivepour les années d’ailleurs que cette augmentation des PUE provienne où la PUE &lle est faible, et insuffisantelorsque la PUE d’une captureplus forte de Truchinotus reruiu largement est élevée.En ce qui concernele type de dérivée (conti- exploite jusque-là parles sennesde plage. L’année 1979 nue ou en escalier),les d&iv&s continuesparaissent théo- sembleà nouveau meilleure que l’année 1978 pour les riquementp&f&ables maisles dérivéesen escalierappor- deux secteurs. tent une certaine simplicité et conduisent directementà De 1980 à 1982, les palangresnon appâtéesont été l’estimation d’indices annuels.L’ajustement du modele insuffisamment échantillonnées dans le secteurVI, de a été réalisé par regression, la methode des moyennes mêmeque de 1979 à 1982 dans le secteurV. Les varia- mobiles pn%entaritparfois des cahotsinexpliqués. Une tions interannuellesdes PUE évoluent différemmentsui- ponderation par les efforts de pêche a été réalisée. Le vant les secteursétudiés. Dans le secteurV les PUE fluc- traitement (programmeDESAI : Ifremer) fournit trois tuententre 1,4et2,5 kgde 1978à 1984.De 1980a 1982 séries: celle desdonnées brutes, celles desdonnées lis- les PUE sont divisées par deux et retrouvent progressi- sées(= tendanceannuelle) et celle desdonnées prédites vementleur niveau initial en 1984(2,5 kg). Dans le sec- (tendance+ composantesaisonniere). teur VI le phénomèneest beaucoupplus net. On assiste Interprétation des r&ultats a une chute brutale desPUE qui passentde 5 kg en 1978 L’analyse a Ctemenée sur les PUE mensuellesdes à 1,4kg en 1981.Il semblequ’il y ait une repriseen 1983 principaux engins ut&& dansles secteursV et VI. Les mais en 1984 la courbe s’infléchit a nouveau. donnéessont~~eLaeetHié~~(1986).Une~~- En 1978 et 1979 les PUE des éperviers dans le sec- tation graphique desrésultats est présentéeen annexe2 teur VI sontquatre fois plus importantesque celles du sec- (aetb). teur V. Les années1980 et 1981 sont à nouveau carac- Le niveau des prises par unité d’effort des filets a t&isées par une chute des PUE suivie d’un retour à la petites mailles dansle secteurV estréguliérement supé- normale en 1983 et 1984. rieur d’un tiers à celui du secteurVI et la période 1978- Calcul d’un indice d’abondance global 1984 peut être divide en trois phasesbien distinctes : Les figures 38 et 39 présententl’évolution desPUE - 1978-1979 : niveau élevedes PUE dont les valeursoscil- de 1978à 1984pour les cinq principaux engins dessec- lent autour de 6 kg, teursV et VI. Les r&uh.ats observespour les différentes - 1980-1981: chute brutale des PUE dans le secteurV pêcheriesconvergent et setraduisent par une baissebru- en 1980,confirmée en 1981(1 kg). Dans le secteurVI taledes PUE en 1980et 1981.Pour tousces engins, l’arrêt le phénomeneest moins marqué et la baissedes PUE de la pêchecollective correspondégalement a une amé- se manifesterégulièrement sur les quatre années, lioration desrendements. L’évolution temporelledes PUE - 1982-1984: remontéeprogressive des PUE aprèsl’arrêt constituedonc un pammetrerelativement fiable, les biais de la pêche collective dans le secteurV. enregistrésétant les mêmesd’une anneesur l’autre. La baissedes captures en 1980et 1981correspond en La diminution d’abondancedu poisson dansles sec- grandepartie à une diminution de l’abondanced’Ethmu- teursles plus occidentauxde la laguneEbrie peut êtrev&i- losa exploitée de façon intensive par les sennesde plage fiée en calculant un indice annuel d’abondancecommun et les serinestournantes. Dans le secteurVI les prises aux cinq engins ayant opéré dans les deux strates(V et semblent mieux équilibrées entre Ethmalosu, Elops, VI), les caracténstiquesde ces stratesétant supposées Chryxichthys et Linz. La baisse enregistréeen 1980 et reprcductiblesd’une annéesur l’autre. Nous avonsdonc 1981 serépercute de façon sensiblementégale sur cha- ajusteun modèlequi r&ercute le plus fidelementpossible cune des ces espèces.Il faut noter égalementque si les les variationsdes PUE descinq enginsdans les deuxzones PUE sont diviséespar deux dansce secteur,elles le sont étudiées.Un ajustementde ce type peut être réalisé par par quatre ou cinq dans le secteurV. un modelelinéaire, les PUE mensuellesétant pondérées Les prises par unité d’effort annuelles des filets par les efforts de pêche. maillantsa moyennesmailles (annexe 2 : a et b) pr&entent Le programmesal-estim (Ifiemer) a été utilisé. Les des variations fortes et irrégulières avec des valeurs en données couvraientsept années (1978 à 1984),cinqpêche- hausseen 1983 et 1984 par rapport à celles de 1980 et ries @?MPM,FMMM, FMGM, palangres,éperviers) et 1981.En 1979,les rendementssont supérieursà ceux de 24 strates spatio-temporelles( 2 secteurset 12 mois). 1978 quelque soit le secteurconsidéré. Les résultatssont regroupesdans le tableau 55. Dans le secteurV, les variations annuelles des PUE Les indices d’abondanceainsi calculés sont les sui- des filets a grandes mailles sont tri% irrégulieres mais vants : on note a partir de 1982une haussedes valeurs moyennes 1978: 2,98 1979: 3,67 1980: 1,27 qui seconfirme en 1983 et 1984.Ces valeurs sont alors 1981: 1,26 1982: 2,ll 1983 : 2,26 supérieuresa cellesobservées en 1978et 1979.Il semble 1984 : 2,63

99 Les pêcheries artisanales lagunaires ouest-ah-icaines

P.U.E Kg

9 a 9 6 5 4 pervier 3 2 1 0 1978 1979 1986 1981 1982 1983 1984 Figure 38 - Evolution annuelle des PUE dans le secteur V de la lagune Ebrié P.U.E Kg

9 a 7 6 - 5 P‘ervier 4 3 2 1 0 . 1 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984

Figure 39 - Evolution annuelle des PUE dans le secteur VI de la lagune Ebrié

100 L’exploitation des stocks

Tableau 55 : Facteurs de correction et d’interaction calculés pour 12 mois et deux secteurs en lagune Ebrié MOIS SECTEURS Ja Fe Ma AV Mai Jn Jl Ao Se Oc No Dé 0,93 0,96 124 0,84 0,82 1,28 1,OS 1,27 1,16 1,09 0,79 Facteurscorrectifs vIV 0,77 par strate 0,60 0,97 1,40 124 0,97 0,74 0,96 138 0,92 144 1,05 0,79 V+VI 0,68 0,95 1,16 124 090 0,78 1,ll 1,18 1,08 1,29 1,07 0,79 Facteursinteraction V 1,13 0,98 0,83 1,OO 0,93 1,05 1,16 0,91 1,17 0,90 1,02 0,99 vI 0,89 1,02 1,21 1,00 1,07 0,95 0,87 1,09 0,85 1,12 0,98 1,Ol

Les années 1980 et 1981 correspondentbien à un - 1980-1981:rendements très faibles pour tousles engins. minimum d’abondance.Les indices sont élevésen 1978 Il n’y a pas de reprise des capturescomme cela a été et 1979 (particulii?rementen 1979), ils chutent en 1980 observépour les serines; et 1981et remontenten 1982pour atteindre en 1984des - 1982-1984 : nette amélioration des PUE des filets à valeurs comparablesà celles de 1978. petites mailles en secteur V qui progressentde 0,2 à 3,2 kg entre 1981 et 1984,laPUE de 1984 se situant à Évolution interannuelle des PUE peu pmsau mêmeniveau quecelui de la premièrepério- spécifiques de. Pour les trois autres sériesil n’y a pas d’évolution apparente. L’évolution des rendementsau cours de la période Le secteurVI apparaîtpour l’ethmalose commeune 1976 1984se fait différemmentselon les espècesconcer- zone limite de sa distribution lagunaire. Les variations nées.A titre d’exemple quatre groupesd’especes repré- d’abondancesuivent cellesdu secteurV maisà M niveau sentantun fort pourcentagedes captures totales, ont été 5 à 6 fois plus faible. L’année 1980représente pour tous retenus. Ces groupes correspondent aux principales les enginsune annéeà trèsfaible rendementd’ethmalose. classesde l’ichtyocénose de la laguneEbrié : Erhmulosa fimbriata (estuarienned’origine marine), Elops lacertu Elops lacerta (marine estuarienne), Chrysichthys spp. (estuariennes Les différentesséries pour Elops lacerfa ne montrent d’origine continentale) et Tilupiu spp. (estuariennes). pas de similitude entre elles (fig. 40). Leurs minimums et maximums ne correspondentpas. Les variations de Ethmalosa fimbriata rendementparaissent de mêmeindépendantes des sec- Cette espi?cedominante dans les capturestotales et teursétudiés. Seules les PUE desfilets maillants à petites répanduesur toute la lagune est principalement exploi- mailles semblentrelativement corréléesavec leurs évo- téepar les sennesde rivage (secteurV), les sennestour- lutions au cours de la période 1976-1981.Les mauvais nantes(secteur III) et les filets maillants à petitesmailles rendementsd’ethmalose observés en 1980-1981ne sont (secteurV et VI). Les rendementsdes sennesde rivage pas aussibien marquéspour cette espèce. et des sennestournantes diminuent régulièrement entre Ces observationsparaissent bien liées au cycle bio- 1975(1977 pour les sennesde plage) et 1980,minimum logiqued’Elops lacerta qui n’est pr&ente en lagunequ’au observe pour ces deux séries de données(fig. 40) ; en coursde son écophaselarvaire et juvénile. Sesvariations 1981,les prise moyennessont du mêmeordre que celles d’abondanceen lagune ne semblepas liées directement observeesen 1979; en 1982,l’estimation desPUE calcu- à l’environnement lagunaire. Une étude sur la distribu- lée sur les cinq premiers mois de l’année, est en baisse tion géographiquedu stock d’adultes en mer permettrait par rapport à l’année précédente.Les variations de ren- certainementd’expliquer l’absencerelative de variations dementdes engins individuels (filets à petitesou moyen- de son écophaselagunaire. nesmailles) sont toujours plus fortes en secteurV qu’en secteurVI. Malgré cettedifférence importante entre sec- Chtysichthys SQQ. teurs, trois phases marquent les évolutions des PUE Les variations de PUE des Chrysichthys dans les d’ethmaloseentre 1976 et 1984 : engins de pêcheindividuels présententune concordance - 19761979 : PUE relativement forte pour chacun des très marquéedans leurs optimums observésau cours de quatre engins de pêche. Maximums et minimums de cettepériode, optimums visibles en 1979et 1983(fig. 40). chaques&ie correspondententre eux ainsi qu’avecceux La comparaisondes rendementsentre engins de pêche des variations des sennes; de mêmecatégorie montre toujoursl’importance du sec-

101 Les p&cheries artisanales laguffaires ouest-africaine.9

ST FPY V FPY V 100 . SR FPY VI FPU VI 8.. 1 non PPW VI i: , \ zoo ‘1 y ?i’ \ ( > * ‘.., . *... ? 100 jt . -. ._.._. jr(’ ‘, ,X’.. : .SR 2% t . . . ..’ ~,- _ ._ FPYV Y.

. ..4 --*--- x 0 _i 0 1s ,...’ 0 re V” J.. -- “^ “^ “. -- .” .Y . . CO rw m

- ---- * * 26 :: .? *: , , :: 9 ,; ; SR , 1: : 23 t , ': : , 9 :

c) Chrysichthys spp. Secteur V d) Chrysichthys spp. Secteur VI

PNA V RP v 10 SR EP V

12

10

a

6

:: ; .-)Y---. PNA V 4 75 76 ---. __.. -- ~~~~~f-~-~~~...~..“~ 77 76 70 110 61 82 as a4 e) llapia spp. Figure 40 - Evolution annuelle des PUE d’fthmalosa fimbriata (a), Elops lacerta (b), Chrysichthys spp. (cet d) et Tilapia spp. (e) pour les principaux engins de pêche de la lagune Ebri6

102 L ‘exploitation des stocks teur VI par rapport au secteurV. Les résultatsdes annks Les données de base constituent un tableau bidi- 1980 et 1981 en secteurVI sont là aussi les plus faibles mensionnel de 25 espkes et de 83 observations, cha- des s&ies observées.Par contre en secteurV les valeurs cune d’entre elles étant rapportéea un engin de pêcheet lesplusbassessontestiméespour les annks 1981-1982, à un secteurde lagune. Les informations obtenuesétant 1980 apparaissantpour ce dernier secteurcomme une trop nombreuseset trop lourdes à manipuler pour per- annéemoyenne. mettreune comparaisonrapide et synthétiquedes lagunes, Les trois espikesquicomposent le genreChrysichthys il a été fait appel 8 desméthodes mathématiques dont le sont desformès d’origine continentale et leur reproduc- principal interêt est de résumerles ressemblanceset les tion peut êtreobservée en lagune(Alban%, 1991). Les pics dissemblancesentre echautillons, ceci de façon “objec- d’abondanceconstates simultanement sur tous les engins tive”. Au premier rang de ces techniques figurent les hormis les serinesen 1979ou 1983pourraient provenir de analysesfactorielles qui sont une variante de l’analyse ladominancedel’unedesespècesouaucontrairedel’exiç- g&%aledéfinieparLebartetFenelon(1971)ouBenzecri tente d’une reportsecommune aux variationsde l’environ- et al., (1973). Leurs apportset leurs limites en écologie nement.L’analyse des proportions de ces esp?ces dans les marine ont été discutespar Frontier (1974), Blanc et al., capturesdes sennesde plage sembleplutôt confiier la (1976), Chardy et al., (1976). secondehypothèse. En effet,le rapportde la PUEde Chry- Lesrepr&entatious obtenues sont des structures eucli- sichthysnigrodigitatus a celle de Chrysichthysspp. reste diennessimples. Les analysesd’inertie consistenten fait constantquelles que soient 1’annQ et le lieu d’enquête. en une analysegénérale d’une matrice de distanceentre lïiapia spp. prélèvements,les variantesentre chaquetype d’analyse Les PUE des deux espkes de Il’ilapia capturéesen étant introduites, au niveau du choix de ces distances: lagune Ebrié ne présententpas de caractkistiques inter- - coefficient de correlation et covariancepour l’analyse annuellesparticuliikes, bien que certainesséries de don- en composantesprincipales, néessuivent des évolutions similaires. C’est le cas des - distance du chi2 pour l’analyse des correspondances. serinesde plageset desfilets maillantsa moyennesmailles Le choix d’une distancerevêt donc une importance du secteurV (fig. 40). Cetteabsence de tendance marquée particulièreen ce sensqu’il revient à déterminerla métho peut avoir deux origines. D’une part, les deux espkes de la mieux appropriée au probleme que l’on veut Sarotherodonmelanotheron et Titapia guineensisn’ont rksoudre(Chardy et al., 1976 ; Dessieret Laurec 1978). g&%alementpas été distinguees par les enquêtetuschar- L’analysedes correspondances a étéchoisie car elle tient gésde l’eutde desdes pêches individuelles. On saitcepen- moins compte des indices absolus d’abondance des dant que leur micro-répartition est nettementdistincte : espikesque l’analyse en composantesprincipales. Nous Sarotherodonmelanotheron domine plutôt le long des relevons en effet trois élémentsde ponderation du rôle rives arboreeset des mangrovesalors que Tilapia gui- de l’abondance : neensisa une préférencepour les fonds sableux.D’autre - utilisation des frequencesrelatives, part cesdeux formesexclusivement estuariennes offrent - attribution d’une masseà chaque point, inversement une certaine facilité de réponseaux variations environ- nementalesdu fait de leur reproduction quasi continue proportionnel aux effectifs, ce qui doit atténuerles variations d’abondance(Legendre - normalisationdes données par transformationpnklable et Ecoutin, 1989). en log (X + l), d’où atténuation du rôle desespèces les mieux représentéespar rapport aux espècespeu abon- Relations milieux/engins/espèces dantes. Une étudecomparative des lagunes togolaises et ivoi- En outre, l’analyse descorrespondances a pour avan- riennes a été tentée à l’aide des analysesd’inertie. Ces tagede permettre une représentation simultanée des points lagunes appartiennent au même ensemblebiogéogra- espècesaux barycentresdes points observationsqui les phique etprksententdes peuplements ichtyologiques voi- contiennent et nkiproquement les points observations sins dont la composition varie essentiellementen fonc- aux barycentresdes espèces qu’elles contiennent.L’inter- tion desarrivées d’eau douce et/ou de la pénétration des prétation de l’analyse est ainsi facilitée par cette confï- eaux marines. gurationduale (projection des observations et desespkes dansle mêmesysteme d’axe d’inertie). Présentation des analyses d’inertie L’analyse de cesvariations est baseesur l’utilisation Représentation graphique des résultats et essai pour chaqueengin desPUE spécifiques,l’unité d’obser- d’interprétation des trois premiers axes vation retenue&ant la stratespatio-temporelle définie par Les valeurspropres et lespourcentages d’inertie expli- une unité de tempségale à l’annéeet par une unité d’espa- quéspar les trois premiers axes, calcules en utilisant le ce representéepar les secteurslagunaims d&nis précé- programmeCom 4 c (Ifremer), sont regroupesdans le demment. tableau56.

103 Les pêcheriesartisanales l’unaires ouest-africaines

Tableau 56 : Valeurs propres et pourcentages d’inertie regroupementsentre observations car il existe une cer- pour les trois premiers axes taine continttiti entre les espkes ou les techniques de pêche. +Axe1 Sur l’axe 1les plus fortes contributions sont duesaux espêcessuivantes (tab. 57) : Trachinotus(41%), Zïkzpia (22,7%), Polynemus (112 %) et Tylochromis(5,6 %).Le premier groupe qui englobe Sphyraena,Polynemus et Trachinotzu correspondaux formesmarines estuariennes qui sedistingue par l’absencede reproduction en lagune Le pourcentagede variante expliqué (44,4 %) peut ou tout au moinspar une phaseobligatoire en mer.Il s’agit paraîtreassez faible maisil s’explique par le nombrerela- souvent d’individus adultes qui pén&rent en lagune. A tivement élevé des espkes (W), des engins (5) et des ce groupe est opposé un deuxième ensemblecompre- secteurs(5) à prendreen compte.Frontier (1976)propose nant Tilapiu, Tylochromiset Hemichromisqui sont des de comparer la ddcroissancedes valeurs propres B la formes exclusivement estuariennesdont la totaliti du dkroissance desvaleurs obtenues par le modèledu bâton cycle biologique se deroule en lagune. Il s’agit souvent brisé. La logique de ce test est la suivante : si l’on consi- d’individus de taille moyenne. derela variante commeune ressourcepartagk entre les diff&ents axesprincipaux, sadistribution au hasardpeut On voit donc apparaîtreune oppositiontr&s nette entre être décrite par le modele du bâton brise simultané et il espkes estuarienneset espikes marines estuariennes. serainutile de cherchera interpr&er les axesprincipaux Cette opposition se retrouve dans I’espace puisque les qui expliquent une fraction de la variante inférieure a lagunes togolaises isolées du milieu marin depuis plu- sieurs anr&s (en 1984) ne sont plus accessiblesaux celle donnée, par ce mod&le d6atoire. ces VdeurS Sont de 17,99pour le premier axe, 12,99pour le secondet 10,49 espkes marinesestuariennes, Ces lagunes se retrouvent pour le troisiP;medans le casoii l’on a retenu20 variables. bien opposeesde ce point de vue a la lagune de Grand Pour25 valeurspropres, les rkwltats quenous avons obte Lahou et à la lagune Ebrié qui prdsenterespectivement nus sont donc sup&ieurs a ceux donnespar le mod&ledu une ouverture temporaire et une ouverture permanente b&on bris& sur la mer.Par contre on y retrouve commepour les deux autresmilieux un peuplementichtyologique typiquement Les projections despoints observationset despoints estuarien. espêcesdans le plan des axes I-II et I-III sont respecti- vement repr&ent&s par les figures 41 et 42. Comptetenu de ce qui a éti dit pr&%demment,l’axe 1 opposeau niveau desengins de pêche(tab. 58) les filets Interprétation des axes I et II maillantsà grandesmailles (47,3 % descontriiutions) qui Les observationssont reparties sur l’ensembledu plan capturentde grosindividus commePolynemus, Trachi- par lagune ou par secteurde lagune, par engin de pêche notusou Sphyraenaaux éperviers (25,9 % des contri- et par espkes. Il est parfois difficile d’effectuer des butions) qui réalisent sur les trois lagunes les plus forts prélèvementssur les stocksde Tilapia Tableau 57 : Espèces dont les contributions aux trois premiers axes sont les et d’Hemichromis. plus importantes L’axeIsembledonctmduimlesphé AXE1 AXEII AXEIlI nom&nnadVchangeenuemeretlagune. Lorsqu’une communication existepar E$=s % Espèces % EspèUX % l’intermklktire de grau ou de canaux, Trachitwtus 41,0 Ethmalosa 32.5 Chrysichthys 24.2 l’entrée d’esp&cesmarines estuarien- Tilapia spp. 22.7 Chtysichthys 22.7 Trachirwtus 17.8 nesest possible, leur captureétant alors Polynemus 11.2 Elops 12.9 Clarh 15.4 n!alSepardesenginsapproprit!s(fllets ljbchromk 5.6 Callinectes 9,7 Dasyatis 8,5 maillants à;grandes mailles). Il ne faut clàrias 4,4 Davyatis 6.7 Tilapia spp. pas confondre existence d’une com- Penaetu 4.0 Trachitwtw 3,9 Protopterus ;1 munication et salinité car cesespkes Calliwctes 1.9 Liza 2.7 Callinectes 417 sont euryhalines. Une fois entréesen Hemichromis 1.5 Clafias 2.6 Hepsetus 4.2 lagune elles sont capablesde suppor- Protopterus 1,3 Gerres 1.5 l?thm&sa 3.1 ter de faibles niveaux de salinité. Hepseptus 192 Penaeus 3.0 Sphyraena 1.1 Polynemus * 1.8 +AxeII Parqhiocephulus 1.5 Cet axe explique un pourcentage d’inertie voisin du prkedent (14,6 %). TOTAL 95.9 TOTAL 95.2 TVTAL 96.3 Les plus fortescontributions sontdues L’exploitation desstocks

Tableau 58 : Observations dont les contributions aux trois premiers axes sont /nterpr&ation de l’axe 111 les plus importantes La représentationdans le plan des axes 1 et III (fig. 42) fait apparaîtrele AXE1 AXEIl AXEItI lien étroit, déjà évoqué à propos de T T 1 l’axe 1, existant entre espècecible et Observations % Observations % Observations % engin de pêche. FMGM Ebrié V 20.4 FMPM Ebrié V 36,8 FMMM Togo 1 249 La signification de l’axe III est a FMGM Lahou 17.1 PLNA Lahou 14.8 PLNA Lahou 19,3 priori moins évidente.Le pourcentage FMGM Ebrié VI 9.8 FMPM Ebdé VI 11 FMGM Ebrié V 12,2 d’inertie expliqué par cet axe (12,7 %) Epervier Ebrié V 92 PLNA Ebrié VI 9s PLNA Ebrié V 5.1 est du même ordre que les deux pre- Epervier Ebrié V 8 PLNA Ebrié V 7.1 FMGM Ebrié VI 5 miers. L’examen des contributions relatives liées aux observations, fait FMMM Togo 1 FMMM Togo 1 39 PLNA Ebrié VI 4.8 7.7 apparaîtredeux observations: PLNA Ebrié VI 7.5 FMMM Ebrié V 3.9 FMGM Lahou 4.5 Epervier Togo 1 FMM Ebric?VI FMPM Lahou - l’influence du facteur que peut tra- 5.8 3.3 4.3 duire l’axe III semanifeste principa- Epervier Togo 1 FMMM Ebrié V 3 FMGM Lahou %1 3.5 lementauniveaudusecteurIdeslagu- Epervier Togo II 2.9 Epervier Lahou 1.4 Epervier Lahou 2.7 nestogolaises (24,9 S), au niveau de FMPM Togo 1 22 Epervier Ebrié V 1.0 FMPM Ebrié V 2.1 la lagunede grandLahou (19,3 %) et FMPM Togo II 198 FMMM Ebrié V 2 au niveau du secteurV de la lagune FMMM Togo II 2 Ebrié (12,2 %). Epervier Ebrié V 198 - au sein de cestrois lagunesil oppose FMPM Togo 1 1.4 indifféremmentpalangres non appâ- Epervier Togo II 192 tées (29,2 %), filets maillants à TOTAL 95,4 TOTAL 94.8 TOTAL 96.8 moyennesmailles (28,9 %) et filets a grandesmailles (21,7 %). Partant de cesdeux indicationsl’on aux espècessuivantes : Ethmalosa(32,5 %), Chrysichthys constateun agencementdes observations de basen haut, (22,7 %), Elops (12,9 %), Callinectes(9,7 %) et Dasyatis le long de l’axe III, suivant un ordre bien établi en rela- (6,7 %). Deux groupes d’espkes sont ainsi opposées. tion avec les différents milieux étudiés : Le premiergroupe comprend Ethmalosa, Elops et Gerres - secteur1 des lagunes togolaises, qui sont des formes esmariennes,estuariennes marines - secteurII des lagunes togolaises, ou marines estuarienneset qui ont pour caractéristique - secteursV et VI de la lagune Ebrié, commune d’appartenir aux poissonstypiquement péla- - lagune de Grand Lahou. giques. Le second groupe réunit des especescomme Il sembleen fait que l’axe III mette en opposition les Chrysichthys, Dasyatis. Citharichthys, Cynoglossuset situations extrêmesobservées sur cestrois lagunes.Les Callinectes qui appartiennentà la faune benthique. filets maillants à grandesmailles, à moyennesmailles et De ce point de vue le secteurV semblele plus favo- les palangres non appâtéesfont l’objet de pêches sai- rable à la présencedes espèces pélagiques, le secteurVI sonnièresou très spécialiséespar opposition aux filets maillants à petitesmailles ou aux éperviersutilisés toute l’étant M peu moins.La lagunede GrandLahou setrouve à:une place intermédiaire entre la lagune Ebrié et les l’année dansdes conditions pratiquement identiques. Ces lagunestogolaises qui secaractkisent par une faible abon- enginssont donc plus aptesà traduireles variationssaison- danceen Gerreset en Ethmdosaet par l’absenced’Elops. nieres propres a chacun des milieux étudiés. L’ichtyofaune benthique est représenteesur les trois Dans cesconditions, le facteur déterminant interve- lagunes. nant dans la définition de l’axe III, pourrait bien être la salinité car : Deux engins de pêche apparaissentclairement dans - le secteur1 des lagunes togolaises est caractkisé par des la définition de cet axe II : il s’agit des filets maillants à eaux oligo-mixa-halinespouvant devenir doucesen sai- petites mailles (51,7 % descontributions) très efficaces son despluies ; sur les espkes migrantes se deplaçanten surfaceet les - les secteurV et VI de la laguneEbrié présententdes eaux palangres non appâtées(31,4 %) adaptéeà la capture homogeneset stables.Les variationssaisonnières y sont d’espècessédentaires vivant sur le fond. faibles (2 à 5 %) ; L’axe II semble donc prendre en compte un facteur - la lagunede GrandLahou estdécoupée en deux secteurs, édaphiqueopposant l’ichtyofaune pélagique à l’ichtyo- tous deux classésdans le type estuarienpar Durand et faune démersale. Chantraine (1982).

105 Figure 4.1 -Analyse des correspondances sur les PUE spécifiques relevées en Côte-d’Ivoire et au Togo. Projection des espkes et des observations dans le plan des axes I et II

0 Secteur V Ebrié Cl Secteur VI Ebri@ 0 Togo Secteur I et II A Grand bahou

----_-em__ 4’

l **...... *

H.od C. lam b l?anec f? obs L’exploitation desstocks

6 S&teir V Ebrié IJ Secteur VI Ebrié 0 Togo Secteur I et II A Grand Lahou \ PLNA

FMPM. . o .a

-.,u Epervi ‘. : 0. C.la ‘a.. FMMM -'

f?af

C.la,z + H.,od P. anec l?obs

Fig&e 42 - Analyse des correspondances sur les PUE spécifiques relevées en Côte-d’Ivoire et au Togo. Projection des espèces et des observations dans le plan des axes I et III

107 Les pfkheries artisanales-&Unaires ouest-atîicahes

Les especesprésentant les plus fortescontributions quel’expression la plus ais6mentmesurable.~Guelorget %l’axe III sont Chrysichthys,Trachinotus, Clarias et et Perthuisot(1983) qualifient ce parametrede confine Dasyatis.Leur r@artitionle long de cet axese fait sui- mentet l’exprimentcomme le tempsde renouvellement vant un gradientde salinitéallant deseaux douces aux des616ments d’origine marineen un point dOM6. eauxmarines (fïg. 42) : Conclusion - Clarias,Hepsetus, Protopterus, Parophiocephalus : ces esp&cesappartiennent aux formescontinentales sou- L’analysedes correspondancespr&ente donc sous danienneset guinéennes.Elles viventnormalement en ’ uneforme synth&ique l’image de nosobservations. Elle eaudouce et ne colonisentles eaux mixohalines que de permetde degager les principaux facteurs explicatifs des façonexceptionnelle (Daget, 1965) ; ph6nomenesobsew& en lagune. - Pellonula,Trachinotur, Polynemus, Sphyraena, Ililapia, Dansle cadrede notre&ude, cetteanalyse a facilite Tylochromis,Potnaaksys, Elops, Liza : ces espbces I’inWpnWiondesdonn&setpermisde&agertroisfae- appartiennentaux formesestuarietmes (au senslarge) tetusimportants intervenant dans le fonctionnementdes qui sont normalementcaptur6e-s dans les eaux mixo- écosysti?mes: halinesmais qui peuventp6n&w dansles eaux conti- - l’existenced’une ouverturedu cordon lagunaireet la nentales.Il s’agit de poissonstotalement euryhalins. possibilit6d’échanges entre mer et lagune, Certainesde cesesp&es sont des formes estuariennes - lesconditions de salinid ou de confinementdu milieu, migratricescomme Trachinotus teraia et Polynemus - l’opposition entre stock migrant et stock sédentaire. quadrifilis alors que d’autres sont des formesestua- Des diffdrencessont 6galementapparues entre les riennessédentaires vivant et se reproduisantdans les lagunestogolaises et ivoiriennes.Si l’on s’en tient aux eauxmixohalines : Pellonula afzeliusi,Sarotherodon indicesd’abondance, calcul6s pour desengins identiques, melanotheron,Tilapia guineenis, Y@ochromis jentinki ; il sembleque la lagunede Grand Lahou soit la moins - Ethmalosa,Caranx, Dasyatis : il s’agitde formes marl- exploit.&,suivie de la laguneEbrie puis des lagunes togo- ~c’esta-diredepoissonsrtssidantnormalementenmer.laises. Ces différences se retrouvent au niveaudes peu- En laguneces esp&es constituent des &ments penna- plements,la lagunede GrandLahou pr&entant un pour- nentsdes peuplements que l’on trouveen toutes saisons. centagede formesmarines plus fort que le secteurV et L’axe III sembletraduire l’influence de facteursphy VI de la laguneEbri6 et i!tfortiori que le secteur1 des sico-chimiquescomme la salinité.Il s’agiraitd’ailleurs lagunestogolaises ob de nombreusesformes continen- plut& d’un complexede facteurs,la saliniti n’en étant talessont capturées.

CAPTURES TOTALES Les capturestotales par engin et par secteur,ont Bté Schématiquementlap&iode1978-1984peutêuedivi- calcul&s sur la basedes efforts annuels et desPUE glo- s& entrois parties suivant I’évolution des captures (Fig. 43 bales. et44): - 1978-1979: prises relativement élev&s de la petitepêche Production de la lagune Ébri4 (2 500 tonnes) avecpredominance des filets maillantsa Les statistiquesannuelles de pêchesont pr&ent& petitesmailles qui assurent75 h 80 % descaptures. Les en annexe3 et sonttirees de Ecoutinet Bert (1981),Lae importantesdanslescapturessontmspectivement et Hi6 Da&(1986), Ecoutinet al(1991). Ethmalosa(40 %),Elops (20 %) et Chtysichthys(10 %). Les pêches individuelles - 1980-1981: effondrement des prises (800 tonnes) auquel Il estdifficile d’6valuerles captures totales des engins s’ajoute une baissede production des filets a petites individuelspour lesraisons d6ja &oqu&s dansle chapi- mailles.La raréfactiondes ethnialosesdans le milieu tre 3. Certainesétapes sont particulierementdelicates : sembleêtre a l’origine de ce phénomenebrutal. Paral- extrapolationdes rtlsultats observ& a l’ensembledes sec- lélementon observeune 16gerediminution desprises teursV et VI, priseen comptedes activit& depêche indi- en Chrysichthyset en Elops maisdans une proportion viduelledes secteurs II et IV Le tableau59 donne les r&wl- moindreque celle desethmaloses. tatsglo~~pourlessecteursvetvI,lesdonn~détaill~ - 1982-1984: remonteedes prises (2 000 tonnes)n’attei- figuranten annexe3 (a, b, c, d, e, f, g). L’extrapolationa gnantcependant pas le niveauinitial de 1978(2 500)et l’ensemblede la lagune(tab. 60) est donn& sousforme retourh la situationqui p&&it avantla criseet caract.6 de fourchettedu fait desincertitudes déjà évoquées plus ride par unepr&ominance des filets a petitesmailles et haut. untonnageenethmalosesmpr6sentant40%descap~. tonnes Tableau 59 : Captures totales des techniques individuelles de la lagu- / 4I ne Ebrié de 1978 à 1984 (Secteurs V + VI) t /’ ’ 1978 1979 1980 1982 1 1983 ~1984 Ethmalosa 1034 1112 61 548 359 769 Elops 714 278 118 300 208 289 Chrysichthys 146 267 152 231 351 ~ 267 Liza 166 61 45 ~ 44 Tilapia 65 75 61 84 101 214 Tylochromis 45 38 35 93 77 63 Polynemus 98 107 141 80 70 52 Pomadasys 66 500 Trachinotus 47 31 49 68 72 66 Gerres 32 22 Divers 119 326 263 329 3; 341 TOTAL 2532 2295 925 1733 1623 2 027

--___----

Figure 43 - Captures annuelles des principales espèces pêchées par les engins individuels dans les secteurs V et VI de la lagune Ebrié

% CAPTURES ANNUELLES 90

i

80 -Il tonnes

Figure 44 - Pourcentage des captures annuelles réalisées par les en ins individuels utilisés dans les secteurs V et VI de la lagune Ebrié et captures annuel f:es totales (V + VI)

109 Les pêcheries artisanales lagunaii-es oueskafricaines

Tableau 60 : Données globales disponibles sur l’exploitation des ressources vivantes en lagune Ebrié entre 1975 et 1984. (Les résultats sont exprimés en tonnes et les chiffres entre parenthèses correspondent 2 des valeurs incertaines. Pour la pêche individuelle iiest proposé une valeur minimale et maximale) .

75 76 77 81 82 83 1 84 SeMestoumantes 890 177.5 2370 1350 1060 920 0 0 Seunesde rivage (5 260) (3 970) 2440 2225 2 020 690 * Pêcheindividuelle 3 165 995 2 165 2030 25300 (3 020) t(1925) (1925) 3 670 1 155 2510 2350 2940 Total poissons 6 740 6380 4740 4075 3 775 9 170 7660 6735 7245 6840 4920 4235 4120 Crevettes 780 600 665 400 CmbeS 200 400 400 650 Total global 7 790 10 150 8660 7800 8 295 + : : * en 1982Résultat pour5 mois de pêche

La__ baisse ^. des débarquements en 1980et 1981 s’expli- (Weigel, 1989 ; Albaret et Ecoutin Comm.pers.). Ces que à la fois par le recul desPUE et par une diminution de secteurspr&entent donc un moded’exploitation de la res- l’effort de pêchepour tous les engins. L’arrêt de la p&he sourcedisponible, différent de nos secteursde tif&ence. collective en 1982aurait dû provoquer une relance de la L’application de taux d’utilisation propresaux secteursV petitepêche : il n’en a rien &! et si lesPUE sontmeillews et VI demanderaitdonc certainesvkifications. apr&scette date, elles n’ont jamais atteint le niveau de A titre indicatif la production de la petite pêchea tout 1979. De même, les debarquementssont restésleg&re- de mêmeété estiméeen utilisant les capturesannuelles ment infkieurs %ceux de 1978alors que la concurrence moyennesdes pêcheurs vivant dansles secteursV et VI. avecles serinesn’existait plus. Il faut naturellementlaisser ont étéextrapolks à l’ensembledes pêcheurs le tempsau stock de se reconstituer. De ce point de vue tsdans lesautres sectem.Laproductionvarierait les annéesà venir seront riches en enseignement. de 3 165 2 3 670 tonnes pour l’année 1978 et de 995 à Les statistiquesde pkhe ayant&S cipa- 1155 tonnespour l’aru& 1981. lement dans les secteursV et VI, l’e eees résultats B l’ensembl lagune paraît peu justifike Les pêches collecfives compte tenu des hypo s simplificatrices qui ont été Les tableaux 61 et 62 présententles capturestotales formulées.Par ailleurs, il sembleraitque le secteurI soit annuellesdes sennestournantes et des sennesde rivage. une zonepropice Bl’utilisation de bambous,de nasses,de En ce qui concerne les sennestournantes concentr&s paJanw et de ligues app%eset queles filets maillants dans le région d’Abidjan, les captures totales (fig. 45) y soientpeu reprksentks (AIbaret et Ecoutin con-un.pers.). montant destendances assez nettes : augmentationde 1975 De même dans le secteur II, il existerait une pêcherie à 1977puis diminution entre 1977et 1981(en 1982I’acti- importantede Bozosalimentant le marchéen machoirons vit& dessennes tournantes n’a pascouvert toute l’année).

Tableau 61 : Captures totales des sennes tournantes de la lagune EbriB de 1975 à 1982 (en tonnes)

75 76 77 78 79 80 81 82 Ethmalosa 781 1 130 1747 1010 850 719 620 333 Elops 12 25 11 4 6 15 34 4 Sardinella 40 128 290 240 215 501 308 468 Chloroscombrus 19 60 143 50 50 38 25 40 Anchoviella 3; 195 142 21 40 88 13 41 Divers 37 37 25 179 102 56 87 TOTAL 892 1575 2 370 1350 1240 1441 1052 856 L’exploiWon des stocks

Tableau 62 : Captures totales des sennes de rivage de la lagu- l’importance relative desethmaloses diminue entre 1977 ne Ebrié de 1977 à 1981 (en tonnes) et 1980 : 56,50,41 uuis 17 %. Ainsi entre 1979et 1980, les captures des serinesrelativement stables (2 274 et I I 1978 1979 1980 2 123tonnes) sont completementtransformées du point de vue de leurs compositions spécifiques : le déficit en 1360 1 114 942 354 ethmalose(500 tonnes) est compensépar une augmen- 153 61 148 tation desprises d’Elops et de Chrysichthysdue semble- 173 239 370 505 t-il à une redistribution de l’effort des sennes. 198 173 169 308 162 230 218 254 217 133 Ensemble des pêcheries 90 178 159 137 Le tableau60 présenteune récapitulation descaptu- 238 242 232 376 restotales annuelles. Trois pêcheriessont largement domi- nantes: les filets a petitesmailles, les sennesde rivage et 2 274 2 123 2442 2 225 les sennestournantes représentent de 90 a 95 % descap Ilne&mtpasend&irenfkes- sairementune tendanceB la sur- Milliers de tonnes exploitation et/ou une diminution d’abondanceglobale car les ren- dementsglobaux n’ont pas sen- siblementvarie entre1975 et 1982 (tab.63). L’évolution descaptures totalesreflete I’évolution de I’effort de pêcheeffectif en lagunequi se conclut par l’arrêt de ce type de pêche en 1983. Il n’en estpas de mêmesi l’on considere les captures spécifï- ques.Les prises d’ethmalose dimi- nuent rapidement et leur impor- tancerelative passede 75 a 50 % Mal général en 1982. Les petits pélagiques marins constituent égalementun attrait pour les sennestournantes. Les sennes de rivage exer- 75 76 77 76 79 60 61 62 63 64 çaientleur activité principalement Figure 45 - Captures totales en lagune Ebrié (poissons et crustacés) en secteurV. Il en existe pourtant dans d’autres secteurs(II et IV essentiellement). Lesrésul- tures totales. L’incertitude sur les pêchesindividuelles tats du secteur V ont donc été extrapolés en tenant compte entraîne bien entendu des hypotheseshautes et basses d’un effort de pêcheaugmenté de 17 à 27 % suivant les pour l’ensemble des captures. annéeset de rendementsidentiques a ceux du secteurV Les capturestotales en poisson despêcheries artisa- (tab. 62 et fig. 45). La stabilité des capturespondérales nalessont maximalesde 1975à 1977avec 7 à 8 000 ton- totales masque en fait des évolutions significatives : nesdébarquées environ. Parla suiteon constateune dimi-

Tableau 63 : Prise par unité d’effort (kg/sortie de pêche) et nombre d’enquêtes (N) (en terme d’unités d’effort enquêtées) des sennes tournantes de la lagune EbriB (Secteur Ill)

75 76 77 78 79 80 81 82 Ethmalosa 266,2 256,6 315,l 210,8 230,7 203,8 252,l 131,l Sardinella 13,8 32,6 51,4 94,7 58,4 142,0 125,6 X34,2 Elops 4,2 6,4 2,0 1,l 1,8 4,2 13,8 1,5 TOTAL 304,o 370,7 427,2 351,l 336,8 414,6 429,4 363,7 N 108 820 1 108 1730 1724 1561 780 685

111 Les séchefies artianales lacunaires 0ue.Gefkaines

Milliers de tonnes cette demiere annéerepr&entant seulementle tiers des capturesenregistrées en 1978. A l’opposé les captures d’esp&es démersaleset s&lentairesrestent stablesmal- gre les changementssurvenus dans l’exploitation des StOCkS. On peut situerles capturesmaximales en laguneEbrie a 9,10 000 tonnes (poissonset crustac&) chiffre atteint vers 1975-1977et jamais atteint depuis: 5 à 6 000 tonnes vers 1980-1981 alors que toutes les pêcheries coexis- taient encore,3 a4 000 tonnesen 1983-1984en l’absence de p&hes collectives. Production des lagunes togolaises Les r&wltats sont regroupésdans les tableaux 64 et quantités totales débarquéesont eté estiméesà M 75 76 77 78 79 a0 ai a2 a3 a4 nes pour cycle annuel, parmi lesquelles plus de la moiti6 ont éd captureespar les éperviers (5 1,4 %) Années et un quart par les filets maillants petites mailles. Les Total poisson Pkhe individuelle lignes et les nassesse situent a peu pr&sau mêmeniveau Çennes de rivage Serines tournantes soit 10 % des prises (fig. 47). ~ Figure 46- Captu ales en lagune Ebrié (pêche L’abondancerespective des différentes e individuelle ou collective) bleau 65) met en valeur la nette pn?dominan laproduction jusqu’en 1981 (tab.60 therodonmelanothemn (50 % descaptures) suivi de Chry- escaptures semblent meilleures mais sichthys spp. (15 S), de lïlapia guineensis, de Penaeus la p$che&Ieetive est interrompue en cours d’ann&z.En et de nectes(5 à 6 %). Les 17 % restantsregroupent 1983-1984les p&zhescollectives sont toujoursinterdites, clixe s dont Clarù~, Gerres,Hemichromis et Ethma- diminue, bien que l’on note une repri- losa represententchacun 2 B 3 % des prises. Parmi les individuelles qui ne parviennent tou- Chrysichthys spp. la grande majorité est en fait repré- compenserl’absence des gaêches collectives. sentéepar Chrysichthys maurus. Les mois d’octobre à fevrier semblentles plus favo- Figurent egalement dans le tableau 60 les estimations rables h la pêche (tab. 66) : ils represententa eux cinq de capturestotales de craIxz(Callinectes sp~p.)et de cre- 53,4 % des débarquements. naeus notialis) en lagune. En ce qui concerne Cullinectes.le développementest spectaculaire Productivités Le tableau67 r&wmel’information sur lesrendements par hectarede la lagune Ebrie au cours de la période étu- di&e.Le rendementannuel moyen de captures de pois- son est d’environ 120-130kg/ha/an pour les annéesoù pêchecollective et pêcheindividuelle secôtoient. L’esti- mation de ce rendementn’est plus que de 35-50 kg/ha/an ciaMes (Pantoustier,comm. pers.). Geai contraste tota- apres 1982.Exprimée pour l’ensemble desproductions lement avec les regressionsdes capturesde poissonset lagunaires (poissonset crustacés),sa valeur se situe aux alentours de 150-155 kg/ha/an avant 1980, Les rende- de crevettes.Il faut cependant__ garder a l’esprit qu’il ne s’agit pasn&essairement d’une augmentation du stock de cmbesmais peut être d’un tmns- Tableau 64 : Captures totales pour les principales espèces (ou groupes fert d’activité, les crabes devenant une res- d’espèces) Captur&es en lagune Ebrié sourceintéressante dans un contexte de dimi- nution des autresressources. Le tableau64 pr&emteles capturestotales specifïquesentre 1978 et 19&4.Les captures ; totales des esp&es p&agiques (Ethmalosu fimbriata et Elops lacerta) diminuent régu- libremententre 1978et 1984,les r&wltats pour Tilapia 1 1501 2401 2101 220

112 L’exploitation des stocks

Tableau 65 : Principales espèces capturées par les artisans pêcheurs en 1983-l 984 au Togo (en tonnes)

TOTAL WMM PLNA Eper- Pièges ESPECES FWPM viers Nasses Tonnes % Sarotherodon 154,7 999 253,4 539 481 50,l Chrysichthys 11,2 0x5 75’; 52,8 04 141,3 14,7 Tilapia 15,9 095 215 45,5 2,9 67,3 7 Penaeus 197 52,2 06 54,5 597 Callinectes 4,2 3,8 1,3 14,2 4,6 20Q 49 Gerres 7P 24,3 31,7 23 Clarias 39 895 83 394 4,2 28,3 3’ Hemichromis 39 15 4 22Q 2,4 Ethmalosa 535 18 23,5 2,4 Heterotis 12 95 12 65 098 19,2 2 Protopterus 1 28 0,3 0,5 3,2 Liza 333 36 2: LE Hepsetus 2 1 093 092 4:9 015 Pellonula 32 ;: 3,3 094 Paraphiocepha. 092 1 035 2-4 491 0,4 Divers 3 1,4 1,7 3 596 14,7 1,5 222,3 39 101,l 4939 83,2 20,9 960,4 23,l 491 10,5 51,4 897 292

Tableau 66 : Captures mensuelles et annuelles par engin de pêche et captures totales au Togo (en tonnes)

TOTAL Eper- DATE FMPM PLNA Nasses Pièges viers Tonnes % 09.83 929 1 4 40,9 5,5 61,3 6,4 10.83 18,9 10,2 37,9 797 81,7 835 11.83 26,4 ;9 14,4 61,8 3 115,5 12,0 12.83 29,8 3* 12,6 6499 42 23 117,3 12,2 01.84 23,l 2s 796 60,7 396 035 97,6 10,2 02.84 23,9 2,7 725 64,5 Z5 101,l 10,5 03.84 15,9 037 796 25,4 5,2 0,7 55,5 538 04.84 12,9 0,3 5 13,4 12,4 32 47,2 49 05.84 14,3 092 7 23,9 598 2,7 53,9 596 06.84 21 131 8,3 29,5 13,7 2,4 76 739 07.84 14,3 2,4 798 32,7 9 3,l 69,3 72 08.84 11,8 894 9 38,3 11,9 52 84,6 898 I Tonnes 222 39 101 494 85 20 961 TOTAL % 23,l 4.1 10,5 51,4 w3 291

113 Les p&cheries artisanales @maires ouest-africaines

fmmm 4 % ZONE 1 (A)

fmmm 4.2 %

pervier 43.7%- épervier s4,9v-

Tonnage annuel Tonnage annuel 611 tonnes 349 tonnes

igure 47 - Répartition des captures totales et par secteur pour les principaux engins utilis& sur les Jagunes togolaises Les dbbarquements totaux sont estimés à 960 tonnes ments obtenus dans les trois grands secteurs&udiés de - En zone où la pêche individuelle est l’unique compo- la lagune EbriC ne contribuent pas de la mêmemarriere santedes activités de pêche, le rendementmoyen annuel au rendementglobal : est stableautour de 40 h 60 kg/ha. Il s’agit d’abord des - En secteurabidjanais (III), le rendementobservé est une rendementsobserves au niveau du secteur VI quelle fonction directe de l’effort de pêche des w-mes tour- que soit la p&iode d’étude (1976-1977,1978-1979 et nantes et donc des strategiesde pêche qu’elles utili- 1983-1984),puis de ceux du secteurV aprèsl’arrêt de sent. Il faut cependantremarquer que ces rendements la pêchecollective (1983-1984)qui s’avèrenttri% inf& correspondent% des esp&es dont la croissances’est rieurs %ceux de la p&iode pr&%dente.Faute de données, effectuee pour l’essentiel hors de la zone lagunaire on ne peut analyserl’évolution desrendements des sec- Ce pélagiquessoit c&i&resmarines, soit lagunaims teurs V et VI après 1984. comme Ethmalosafimbriata qui passeune partie de En 1983-1984, le rendement moyen en poisson en son cycle dansd’autres secteurs lagunaires). Cette forte laguneAby estprochede 215 kg/ha (Charles-Dominique, productivité (300600 kg/ha/an) est li6e au renouvel- 1988). La situation de la lagune de Grand Labou est lement permanentde I’ichtyomasse de ce secteur. l’homologue de celle de la lagune Ebrie après 1982(pas -En secteurV avant 1982, cbtoyaienttechniques indi- depi?che cohective, activit6 despêcheurs individuels plus viduelles et collectives.Le rendementmoyen augmente ou moinsprofessionnalis& suivant les villages et les cam- apparemmententre 19761977 et 1978-1979.Ceci refle- pements).Avant 1982,ces trois lagunesivoiriennes pr& te probablementune certainesous-estimation des p&hes sententdes systèmesd’exploitation différents : présen- individuelles en 19761977. Le rendementmoyen entre ce-absencede pêchecollective, professionnalisationplus 1975 et 1981 se situe plus probablemententre 170 et ou moins forte destechniques individuelles, sectorisation 200 kg/ha. ou non des zonesde pêche.

Tableau 67 : Rendement en kg/ha de la lagune Ebrié. (S, surface en hectare)

SECTEUR TOTAL coMMENTms III V VI S (ha) 4000 19800 9 100 56 600 1976-77 400/600 130/150 40150 120/135 Augmentation entre 1976 et 1977 de l’effort de pêche des sennestournantes en secteurIII 1978-79 310/360 170/200 70 115/125 Diminution de l’effort de pêche des sennes tournantesen secteurIII 1983-84 60180 45165 35150 Arrêt de la pêchecollective

114 L ‘exploitation des stocks

En étendantla réflexion à l’ensemble deslagunes du venant d’autres systèmesécologiques, la par mise en golfe de Guinée, il est possible de compléter ces divers place des acadjas. schemasd’exploitation. Le lac Togo dont l’exploitation - le secteurV par son mode d’exploitation de type pro- très intensive est assur& uniquementpar destechniques fessionnel avant 1982, avec des rendementsannuels individuelles, a une productivité en poissonde l’ordre de de 170 à 200 kg/ha. 160 kg/ha/an (Iae et al., 1984).D’autres exemplessont On peut aussi remarquer qu’un rendement moyen egalementcites dans la littérature et notammentsur les comme celui observé en secteur VI (50-60 kg/Wan), plans d’eau saumâtresdu sud Bénin. Il s’agit d’une part est encoreune confirmation de l’hypothèse du “non pro- des lacs Nokoué et de Porto Novo (145 km2), d’autre fessionnalisme” de certains pêcheursindividuels de la part du lac Ahemé (85 km2). Avant 1970, de nombreux lagune Ebrié. Cette situation est très liée à la sectorisa- acadjasétaient exploites sur ces lagunes, la producti- tion de l’exploitation qui est due Lides dynamiques socio- vité était alors proche d’une tonne a l’hectare (Welcom- logiques beaucoupplus qu’à la productivité potentielle me,1971).Le début des années1970 marque l’arrêt de desdiverses zones de la lagune.Ce diagnostichalieutique l’exploitation intensive de cesacadjas. En 1976,la pro- ne pretend pas naturellement avoir valeur généraleet il ductivité moyenneest compriseentre 340 kg/ha/an (lac renvoie à la discussionde la notion d’exploitation “opti- Nokouéet PortoNOV~) et 610kg/ha/an (lac Ahemé)(Wel- male” qui peutprendre de nombreuses acceptations, éven- comme, 1979). Cesderniers chiffres de rendementstrès tuellementcontradictoires. 11 est en effet possiblequ’une élevésreflbtent en vérité une augmentationde la produc- exploitation extensivede l’ensemblede la lagunepar les tivité par rapport a l’écosyst.&menaturel pour lequel les pêchesindividuelles conduisentà une gestioncorrecte de r~entsdevraientsesituerautour~200~250~a/an, la ressource(taille plus élevée pour certaines espèces, chiffres déja très importants pour un écosystemeaqua- valeur économiqueplus importante ...) et à une dispari- tique. tion des conflits, tous résultats très appréciablesmême Pour conclure nos observations nous amènent a si les captures totales, correspondant à un rendement penser que la lagune Ebrie n’a jamais été exploitée de moyen de 60 à 70 kg/ha, diminuent notablement. maniere optimale, au sens de la production maximale Les lagunes tropicales se présentent comme des soutenue,étant donnésles rendementsmoyens obtenus. milieux a productivité potentielle forte (Kapetsky, Cette conclusion est déja étayéepour la période 1977- 1984)aussi bien en poissonsque pour les crustacés.Une 1981 et elle est encore plus évidente a partir de 1982. bonnegestion de ces milieux peut privilégier soit les ind- Avant cette date seuls deux secteursprésentaient des rêts économiques,soit bio-écologiquesou encoresocio- valeurs de productivite forte : logiques, mais l’aménagementdes pêches doit de toute - le secteurIII avec 300 a 600 kg/ha/an. Cesvaleurs res- façon prendre en considération les différents aspectsde semblent (I celles des lagunes b&rinoises : enrichisse- ce milieu complexemulti-espèces, multi-engins et multi- ment du milieu ici du fait de l’importation de poisson strategies.

RÉSUME ET CONCLUSION

La pêcheindividuelle en lagune semblecaractérisée de pêcheursprofessionnels. C’est d’ailleurs l’existence par une grande capacité d’adaptation aux phénomenes de pêcheursoccasionnels pour qui la pêchene constitue naturelsou humains.Les changementsde stratégiey sont qu’une activité d’appoint,qui assuremême dans les situa- permanentset se traduisentpar descomportements par- tions les plus critiques le maintien d’un effort minimum ticuliers parmi lesquels on peut noter : l’utilisation sai- depêche accompagné de t&s faiblesrendements à la limi- sonnièredes engins de pêcheadaptée aux variationsnatu- te ou en dessousdu seuil de rentabilité. relles despeuplements ichtyologiques, l’augmentation de Le nombre d’engins utilises par pêcheur et par sor- la taille et de l’efficacité desengins en r@onseà la baisse tie pourrait être un indice de l’état d’exploitation des des rendements,l’abandon de certains engins ou tech- stocks, l’augmentation des filets ou du temps de pêche niques de pêchejuges peu rentables,l’élargissement des compensanten partie la baissedes rendements. En effet, zonesde pêche...Il existe parmi les pkheurs différentes il sembleque sur les lagunes togolaisesce nombre soit catégoriesdéfinies par rapportau tempsreellement consa- supérieur ZIcelui relevé en lagune Ebrié et en lagune de cré à la pêche: dansle casd’activités alternativeson par- GrandLahou. Cetteclassification correspondégalement lera de pêcheursoccasionnels ou saisonnierset dans le aux premiersindices d’exploitation dont nous disposons casoù la pêcheconstitue l’activité principale on parlera à savoir forte exploitation d’un milieu confiné au Togo,

115 Les pkheries artisanales @unaires ouest-africaines

exploitation importantede la laguneEbrié où l’influence annees1982 à 1983étant marquées par une remont& pro desengins collectifs est forte, exploitation plus modér6e gressivede cet indice qui atteinten 1984le niveaude 1978. en lagune de Grand Lahou. Les peuplementsichtyologiques deslagunes pr&en- Les métiers utilises varient suivant les milieux et la tent des variations suivant l’état de confinement qui les rentabilité de la pêche, les eaux les moins riches &.ant caractérisent.Ainsi les lagunestogolaises s6par&s de la exploitéespar les enginsn$cessitant le minimum d’inves- merdepuis4ans,sont~~~enpéxiodedecrue,~naan- tissement.Ainsi au Togo 50 % de la production est assu- breusesformes continentales, l’esp&cela plus courame rée par les 6pervier.s(de faible coût) alors qu’en Côte- par ailleurs étantSarotherodon mel6anotheron. La lagune #Ivoire l’engin le plus utilise reste le filet maillant a Ebrié et plus principalement les secteursV et VI pr&en- l’exchrsion dessennes de rivage et desserines tournantes tentdes eaux homogènes et stablesde faible salirtiti (5 S). qui releventd’une utilisation et d’un environnementnatu- Les espkes les plus fréquentessont Ethmalosafimbriata rel et humain différents. (40 % descaptures), Chrysichthys spp. et Elops lacerta. Les capturespar unite d’effort restent un bon indi- Enfin les esp&cesprépondérantes en lagune de Grand cateur de l’abondance du stock. Les calculs et les extra- Lahou, la plus estuariennedes trois lagunes, sont Chry- polations nécessitentde prendre en comptela qualifica- szchthysspp.,D~~mmgmiralors&lasaisondescrues tion professionnelle des pêcheurs et d’établir une Ce chapitrea permis de brosserun état de la situation classification desvillages et des campements.Les PUE qui prévalait sur les lagunesivoiriennes et togolaises.II les plus élev6e.ss’observent en lagune de Grand Lahou n’a paspermis d’aborderles causesdes variations obser- et les moins élev6essur les lagunestogolaises. En C&e- vées. Ce sera l’objet des deux chapitres suivants qui d’ivoire la définition d’un indice annuel d’abondance s’emploieront à l’aide de donneesbiologiques et socio- calculé pour tous les metiers et tous les secteurs,a mon- économiquesB comprendreles variations d’abondance tré que les années1980 et 1981étaient caract&iséespar desstocks et les réactions despêcheurs face ZIces situa- une baisse importante de l’abondance des especes,les tions inattendues. Troisième partie

INFLUENCE DES FACTEURS DE L’ENVIRONNEMENT ET ÉLÉMHYTSDM~É AGEMENT Chapitre 6 CE DES FACTEURS DE L’ENVIRONNEMENT

Les variationsd’abondance du poissondans les stocks crisesdystrophiques (malaïgues) qui touchentles lagunes exploitesont étéattribuées pendant de nombreusesannees du littoral languedocienet qui malgré leurs effets spec- à l’intensification de l’effort depêche (Pella et Tomlinson, taculaires (fortes mortalités instantanées),ne parvien- 1969 ; Fox, 1970). Ces fluctuations d’abondancesont nent pasà détruire l’écosystemequi serétablit tri%rapi- égalementdues à descauses naturelles commechez les dementlorsque la criseest passée (Gu&rget et Perthuisot, petits pélagiques (‘Iioadec et al., 1980) et apparaissent 1983). Même phénomèneen petiode de sécheressesur mêmeen l’absenced’exploitation (Soutaret Isaacs,1974). le lac Tchadoù la turbulenceau fond, associéeà la faible Dansce contexte,les facteursabiotiques intervenant direc- profondeur, est le facteur essentiel des mortalités. De tement sur la biologie et l’écologie desespèces marines mêmedans l’archipel de l’est du lac Tchadenvahi par la sont principalement (Nikolski, 1963) : végétation,la décompositiondes macrophytes cause des - la densité, la températureet la salin% de l’eau, mortalités importanteslors de la crue annuelle (Benech - les sels nutritifs, et al., 1976).En Côte-d’Ivoire, on a observéen 1979des - les gaz dissous, mortalités importantes de poisson dans les secteursles - l’f5clairement. plus productifs de la lagune Ebrié. A la suite de cesphé- Le Guen et Chevalier (1981) ont intégré l’action de nomenesun programmed’étude visant à déterminerles ces facteurs abiotiques dans leur réflexion sur l’étude mécanismesd’apparition de cescrises a éti initié au centre despêcheries et a l’heure actuelle si l’on connaît mal les de rechercheocéanographique d’Abidjan. Les résultats contributionsrelatives desfacteurs influant la dynamique de cestravaux (Guiral et Chantrame,1982) montrent que desstocks, il sembleadmis que les variationsd’abondance ces mortalités résultent d’une évolution naturelle du sont tributaires des fluctuations climatiques (Garcia, milieu lagunaire. Des situations climatologiques parti- 1984). culières setraduisant par une alternancede stratification En Afrique les études récentes entreprises sur les et d’homogénéisation des eaux, permettent alors un stocksexploites ont permis derelier l’abondancerela tive accroissementdes concentrations en selsnutritifs à par- des espèceset les conditions climatiques (Ben Tuvia, tir du stock sédimentaire.Cet enrichissementest à l’ori- 1959; Binet, 1982; Belvezeet Erzini, 1983).C’est pour- gine d’un bloomphytoplanctonique et la mort de cettebio- quoi Freon (1983), travaillant sur les stockspélagiques masseainsi produite,suivie de sasédimentation provoque du Sénégal,propose une sophistication du modèle glo- le dépassementde la capaciteauto-épurative aérobie du bal intégrant des fluctuations de l’environnement. système.Pour recycler ce stock, le milieu a recours à Reprenantcette démarchequi intègre à la fois l’effort desprocessus de min&alisation anaérobieet les produits depêcheetlesconditionsclimatiques,CuryetRoy(1987) issus de ce métabolisme (NI$, NI$, CH+.) sont res- ont développé un modèle dérivé de l’approche globale ponsablesdes mortalités observées. appliqué aux espècespélagiques du plateau continental A ces variations naturelles du milieu il faut égale- ivoirien. ment ajouter les dégradationsde l’environnement pro- En milieu @unaire cesfacteurs abiotiques sont éga-. voquéespar l’homme. Kapetski (1981) signale que la lement trèsimportants. On peut citer à titre d’exempleles construction du barrage Volts au Ghana a entraîné des

119 Les pêcheries artkanales lagunaires ouest-africaines

modificationsde la qualit. et de l’abondancedes eaux leurs effets associésou non a l’action prédatrice de dansl’estuaire et dansles lagunesadjacentes. Ce fac- l’hommeont un impactsensible sur l’abondance des peu- teur est l’une descauses de la disparitionde la produc- plementsichtyologiques. Il paraît donc indispensable tion ostr&coleet crevettieredes lagunes, tandis que dans d’étudierl’influence de cesfacteurs abiotiques et par la l’estuaire la production crevettierea et.6réduite à son mêmela variabilitenaturelle des stocks. minimum (Mensah,1979). La constructiondu barrage Le continentafricain a et6marque au coursdes vingt ami-seldans l’estuaire du fleuveSénegal a provoqueune demieresannées par unesécheresse catastrophique dont baissede production de 11000 tonnesde poisson par an les effets les plus marquantsont éd ressentisdans les (Dorfman,1980). Enfin la cr6ationde chenauxd’actes pays sahéliens(Tchad, Niger, Mali...). Pour les pays entremer et lagunes(Nigeria, Benin) est souvent à l’ori- côtiers du golfe de Guiru%,moins touchespar cette gine de perturbationsimportantes. tragédie,on a enregistrecependant une diminution des Il s’agit dansles exemples dt!crits ci-dessus de situa- précipitationset du débit desfleuves qui pourrait être ZI tions particulièreset peu prévisibles.Gén&alement les l’origine des perturbations survenuessur certaines phénom&nesobservés sont moins spectaculairesmais lagunes.

PEUPLEMENTS,ICHTYOLOGIQUES EN MILIEU CONFINÉ ET ES§Al DE DESENCLAVEMENT : L’EXEMPLE DU TOGO

Historique des ouvertures et fermetures la distanceentre la meret la laguneest faible, I’eCoule- du lac mentdes eaux douces et l’élargissementdu canalse font L’ouverturedu cordon@unaire n’estpas naturelle, rapidement.A l’inversesi la crueest faible le canaldoit elleest géneralement provoquée par les villageois qui crai- êtrelong et profond,l’écoulement des eaux est mauvais gnent les inondationsde la ville d’Anéh ou par les et l’ouverture trop étroite se refermesous l’action des p6cheu.mqui estimentcette operation bénéfique pour le marees. renouvellementdu stock Le percementd’un canalreliant Il existeune relation directe entre les pluies sur la la lagunea la merest conditionné par l’état de chargedu frangecôtiere du Togo, les apportsdes fleuvescôtiers lac, la réussitede l’entrepriseétant directementliée a commele Sio, le IIaho, le Boko, les apportsdu fleuve l’écoulementdes eaux douces vers la mer(niveau du lac Mono dont le courssup&ieur se trouve sous l’influence sup&ieurà celui de la mer) et a l’élargissementnaturel despluies de la zonesoudanienne et la cme deslagunes de la passeau niveau de la ville d’ Aného.Plus la cruedu togolaisesdont dépendl’ouverture éventuelledu cor- lacest importante et plusl’op&ation estfacile 2 r6aliser: don lagunaire. 2000 rrrr-ri-m (-m-r-r-ri-m-j-rrrrrfl-r-rr-r-1”

1600

Moyenne

0 ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ 1 ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ 1 ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ ’ J-1 1900 1910 1920 1930 -1940 1950 1960 1970 1960 ‘J.Sc30 Figure 48 - Evolution, moyenne et écart type des prkipitations (mm/an) 3 Aného (annuaire hydrologique du Togo : 1900-l 988)

120 Inhence des facteurs de l’environnement

Depuisplusieurs annks, lespêcheurs se plaignent de Lesapports continentaux sont également tr& variables la dégradationdes conditions climatiques qu’ils estiment d’uneannée sur l’autre. La cruedu Mono qui estrespon- exceptionnellementmauvaises. Qu’en est il exactement? sablede la majoritedes apports en lagune montre une ten- L’analysedes pr&ipitations a Anéhodepuis le début danceB la baissedepuis 1950 (fig. 49). En 1983et 1984 du sic?cle(fig. 48) montreque la pluviositeannuelle peut le débit esttrès faible mais encore supérieur aux valeurs varierdans des proportions importantes puisque le mini- releveesen 1957.La dernièredécennie est marquéeen mumenregistré est de 400 mm en 1930et le maximum 1981,1983 et 1986par desdébits dfZicitaires des fleuves de2 000mm en 1%9.La pkiode 1973-1989est largement côtiers(tab. 68). d&icitaireparmpportàlapénode1960-1972maissesitue L’ouverturedu cordonlagunaire qui dépendde ces dansles moyennesde prkipitations-observéesdepuis apportsen eaucontinentale ne peut doncavoir lieu tous 1900.Celles des dernieres années 1983-1986 sont faibles. lesMS. De 1960à 1975,on enregistre10 tentatives cou- ronnks de sukès (tab. 69). A partir Débit (ms/s) de 1976la situationest moins favorable 250 et deuxouvertures seulement peuvent êtreréalisée jusqu’en 1984. m En definitiveil sembleque les pê- cheurs aient quelquesraisons de se plaindre puisque les conditions cli- . 200 ...... <... matiquesleur sontdéfavorables. Cette situation n’est pourtant pas excep- tionnelle: elle s’estdéjà produite dans lesannées 1950. Il faut croireque dans le passéces états de crise étaient moins violemmentressentis, peut être en rai- 150 son d’une pression de pêche plus faible. Évolution récente de la situation En 1983,date à laquelleont debuté les premieresétudes halieutiques sur 100 leslagunes togolaises, le lac btaitisolé dela merdepuis déjà trois ans. En 1984 à l’initiative despêcheurs une tenta- tive d’ouverturedu cordonlagunaire a étéréalisée. Des centaines de person- nes ont participe au creusementdu 50 canal qui s’est referméen quelques jours sansqu’il y ait eu le moindre contactentre mer et lagune,le niveau

. m du lac étanttrop bas. En 1985,la cruedu Mono està un 0 IlIl l I I I I Il I I l I I I I l I I I I I I I 1 , , , , , de sesniveaux les plus elevésdepuis 55 60 65 70 75 80 85 1950. L’ouverturedu cordonlagunaire Années estdonc provoquée de façon artificielle Figure 49 - Débits annuels moyens du fleuve Mono a la station de Tététou par lesriverains et I’opérationest cou- (données : annuaire hydrologique du Togo) ronnéede succès.Par la suite,l’ouver-

Tableau 68 : Débits moyens annuels pour les principaux tributaires alimentant les lagunes togolaises (en m3/s) ANNEES RIVIERES 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986 1987 Si0 7,6 4,57 1,07 12,7 2,66 ll,o Haho 4,08 0,28 9,40 11,7 1,59 12,5 Mono 158 58 25 15 50 158

121 Les pfikheries artisanales kpnaires ouest-africaines

Tableau 69 : Variations maximales interannuelles du plan d’eau du lac l’arrivée despremières eaux de crue, la Togo de 1960 à 1983. Station de Kpérne - Cote IGN en m (Millet, 1984) fl&chede sablene s’étantpas encore sta- bilisk. Ann& Cotemini Goremaxi Datecrue Datede La gestion des passes(frkquence, étiage étiage maxi I’ouverture dur&, importancedes ouvertures) est un 1983 0,19 1,85 03/10/83 aspectfondamental des lagunes. Kape+&i 1982 0,56 2,16 21/07/82 : (1985) envisageaprks d’autres auteurs 1981 op5 1984 02/10/81 cetteopération comme l’une desplus pro- 1980 034 2,67 18/09/80 l6,&80 metteusespour la gestionet le d&elop- 1979 0,46 2,72 31/07/79 31/07/79 pementdes pêches et de l’aquaculture.La 1978 0,48 1,65 27/06/78 possibilitéde fairevarier les en& d’eau 1977 0,51 1,63 23/09/77 0 douceetd’eaudemerestunmoyend’aug- 1976 0,59 1,56 05/11/76 0 menterla productivit&des milieux. 1975 0,53 1,65 10/07/75 10/07/75 Au Togoune telle opkmtion devait logi- 1974 0,50 1,89 25/09/74 21/11f74 quementavoir deseffets MnHiques : 1973 0,48 2,25 10/10/73 - enrichissementdu milieu @unaire en 1972 0,51 1,93 01/07/72 Ol,&Z individusde grandetaille commePoly- 1971 0,52 1,68 28/08/71 24/08/71 nemw, Trachinotus ou Liza mais éga- 1970 0,Sl 536 10/10/70 lement.en juv6nile.sd’origine marine. 1969 0,54 1,72 05/10/69 0 - recrutementpost-larvaire de crevettes 1968 0,46 3924 17/07/68 16107168 Penaeusaprès la ponteen mer.L’intir& 1967 0,54 1s 18/06/67 estdouble : enrichissementde la lagune 1966 0,48 2,20 17/09/66 29,&66 en crevettesauquel s’ajoute par la suite 1965 manque manque uneamélioration des rendements en mer, 1964 0,45 29 07/07/64 07/07/64 les juvéniles migrant dans ce sensau 1963 0,48 2,89 29107163 29107163 momentdes crues (abaissementde la 1962 0,49 2,38 15/06/62 15/06/62 salinité). 1961 0,48 1,52 07/07/61 La modification des peuplements 1960 0718 2,65 06/10/60 04,&x9 devaitnormalement provoquer des chan- gementsde stratégiechez les ticheurs en hue a étéentretenue naturellemennt pendant cinq mois.Le tihabilikmb l’usagedes filets à &ndes et a moyennes cordons’est refermé en décembre1985. mailleset en provoquantun certaindésintérêt pour les En 1988une nouvelle ouverture est réalis& dansdes filets à petitesmailles. conditionsparticulières. Le TogoP&ente sur safaçade maritimeun littoralsableux confronté depuis deux décen- Nature des données niesà de gravesph&nomikes d’érosion dûs en grande par- Troiss&ies de donnéesd’importance inégale ont été tie à la conshuctionde barrages et deports dans la r&ion. utiliséespour évaluerles modificationsde la naturedes Cette situationde déséquilibremorpho-s&imentaire a peuplementsde poissonset de crustacésainsi que leur atteintau Togo des propotions impressionnantes. Le recul impactsur l’exploitation. annuelmoyen observéest de l’ordre d’une dizainede m&es, maispeut atteindre des maximum de 40 m (Rossi La premibresérie qui correspondà la situationavant et Blivi, 1989).Face à cettesituation, un plan d’am&a- ouvertureprovient des études de Millet (1984)pour ce gementa Btéproposé puis appliquédans le secteurde qui concerneles paran&&s physico-chimiquesdu milieu Kpém&Anéhosur 13 km de long. Le plan pr&oyait la et de Laë et al. (1984)pour la partie traitantdes peuple- constructiond’un brise-lameà Anéhoet de4 épisà l’est mentset de la pkhe. Lesprincipaux r&ultats ont déjàété du brise-lameainsi que de 6 &pis dans le secteurde exposésdans les chapitresprécédents. Gumukopé.Ces mes= ontnSg% en partie les probl$mes La deuxi&mesérie correspond aux observationsr&- d’érosionmaritime au Togo.Elles ont,également eu un lisks en mars 1986.Le suivi statistiquedes pêcheries impact sur les lagunestogolaises en provoquantune ayantété interrompu en octobre 1984, le réseaud’échan- ouverturedu cordonlagunaire. tillonnagefut. r&ctiv~ pour nnepériode d’un mois.Cette En effet, en 1988,la constructiondes dpis à AnBho, &udea permisde suivrel’évolution des paramètres phy- entraînela rupture du cordon littoral, le 15 avril. Cette sico-chimiquesde la lagune,leur impactsur la compo- ouverturese maintient pendant. un anet ne sereferme que sition et l’abondancedes peuplementsainsi que leurs le 12 avril 1989pour serouvrir d&sle moisde mai avec tipercussionssur les pratiquesde pêche.

122 Influence des facteurs de l’environnement

La troisième série Hauteur commela précédentecor- 300 c respondà uneaction ponc- tuelle menéeen mai-juin 1989apres que le lacait été 250 en communicationavec la merpendant près d’un an. Dansles deux derniers cas 200 le moded’échantillonnage fut identique à celui qui avait été adoptéen 1984, 150 les points d’observations restantles mêmes. 100 Évolution des para- mètres physico- 50 chimiques du lac Hauteur du lac cm La figure 50 reptisente 0 III II I 11 l 11 1 ’ II “‘1 les hauteursmoyennes du JJ FF MM AA MM JJ JtJt AA S S 0 0 NN DDQuinzaines lac pour trois stationsen Figure 50 - Evolution bimensuelle de la hauteur du lac Togo au cours de l’année 1985 1985. Les variations y pour trois stations : Sévatonou, Zébé et Kpéme apparaissent_ syn-. chrones et secaractkrïsent pas une très lente élévation du niveau progressifdans les secteursde Kpéméet de Sévatonou del’eau demars à juin avecune brusque montée des eaux plus éloignésd’Aného. enjuillet et août,Quinze jours apr&sl’ouverture du cor- don lagunairele lac retrouveson niveau initial, Un exa- Salinité menplus d&aille montreque la baissedes eaux est très La figure 52 représentedes données de 1981 et 1982 rapidele premierjour dansle secteurde zébé prochede (Millet, 19849,années consécutives à l’ouverture du cor- l’ouverture(fig. 51). Le phénomèneest beaucoupplus donlagunaire en 1980.Le cycleannuel de la salinitépeut être décomposéen trois Hauteur phases: 300 - de novembreà avril, augmentationde la sali- nité qui correspondà la progressiond’un front 250 salé d’Aného vers le nord du lac. Cephéno- mèneest très net puis- 200 qU'OnObSeNeUndh- lage d’un mois entre Zébé et Kpémé et de troismois entre zébé et 150 Sévatonou; - demai à juin, chutebru- taledelasalinitésurl’en- 100 sembledu lac,à mettre enrelation avec la pre- cm mièresaison des pluies ; 50 t,“““““““.‘.““““~‘~’ - de juillet à novembre, 6 II 16 21 26 31 Jours baisseprogressive de la Figure 51 - Evolution journalière de la hauteur du lac Togo en ao0t 1985 salinitéqui atteint son à Zébé, Sévatounou et Kpémé (ouverture du cordon lagunaire) niveaule plus bas lors

123 Les @cheries artisanales lagwnaires oweskafricaines

de 1’arrivGedes eaux de crue et de la deuxième saisondes pluies. Les courbes Btablies pour lesanr&es 84-85 qui correspondent& un isole- mentprolong de la lagu- ne, sont caract&is&s par desvaleursdelasalinitia lativementbasses (fig. 53). En effet, si la situation sembleavoir peu évolué a Zébé où l’on observe 2 nouveauun maximum % 18 %CIen saisonsikhe et % il n’en est pas de même pourles stations de K@m6 et de S&atonouoti la sali- nité est faible (tab. 70). Il J FMAMJJ’ASONDJ semblequ’il y ait unelente FMAMJJ’ASOND Mois - 1981 1982- dkroissancede la salinid Figure 52 - Evolution mensuelle de la salinité (SI 3 Sévatonou, Kpémé et Zébé d’uneannksurl’auwelork+ en 1981-l 982, annees consécutives à l’ouverture du lac Togo sur la mer quela fermeturedu cordon lagunaires’éternise. Lesmesures de salinité en mars1986, trois mois apr&s Tableau 70 : Salinités maximales observ&s sur le lacbgo la fermeturedu cordon lagunaire,donnent les valeurs

Acemomentlefiiontsalésesituaitauniveaud’Ekpoui :Salinité %, et remontaitvers le nord du lac. Les salinitésnul- les observéesaux trois stations en septembre 1985(ap&s l’ouverture) semblentnormales puis- que cette ouverture du coIdonl~S’~- 10 - pagne dans un premier tempsd’une vidangede - Zebe la lagune.Il semblepour- tant que les échangesse _ “\ soient faits principale- 5 mentdans le senslagune mer,les eaux douces pro- .- \ venant des tributaireset les eauxde la deuxième @son despluies contri- 0 buant au maintien de J+ A S 0 N D J F M A M J J+ A S Mois l’ouverture. Les faibles -g---l984 1985- salinités observées en Figure 53 - Evolution mensuelle de la salinité (s) à Sévatonou, Kp6mé et Zébé 1986 par rapportà celles en 1984-l 985. Le lac Togo est alors isolé de la mer depuis 5 ans de 1981 semblentindi-

124 27/11/80 WI2 4/1laa 28/1 2412 18/3 0/4 24/5 Date 194 0 , 4 I I

2- AOJIDO 4 - 6.

8 - 10 - 12 - 14 - 16 -

20' 7 Salini?&: ( Wl) 0/4 27/11/87 16/12 5/1/88 2P/l 25/2 18/3 15/4 24/5 C&e il 2 BAOJI 4 6 .- 8

10 12 OlLl 14 l,5 16 ;f ,5 18

20 22

Salini!%

ce/11 28/11/87 17/12 4/1/88 28/1 24/2 18/3 9/4 2114 Date

Figure 54 - Evolution de la salinité moyenne en fonction du temps (1987-l 988) et de la profondeur au Togo (Rossi et Blivi, 1989)

125 Les pêcheries artisanales lagwnaires oweshafiicaines quer que la lagunes’est referméerapidement après la typesd’engin de pêche. Dans ces conditions, nous consi- vidangedes eaux douces limitant tres sérieusementles dèreronsque les capturesfournissent une bonne image entreesd’eau marine. Ce ph&tomène est particuli&ement de la phaseexploitée des peuplements. intkressantpuisqu’il impliquedes &hanges rednits entre Sarotherodbnmelanotheron vient largementen tête mer et lagunece qui ne manquerapas d’avoir desinci- avec50 % des captureset des pourcentagesmensuels dencessur les peuplementsichtyologiques et la pêche. variant de 14 à 62 %. La deuxiemeespèce par ordre L’ouvertureprolongee de la laguneen 1988-1989a d’importanceest reprksent&par Chrysichthys wakeri egalemententraîne une augmentationde la salinitédes (14%).Les 8 premièresespèces représentent 91 % des eaux lagnnaimsdont l’évolution a éte suivie en partie d&arqnementset les 17espkes s&ctio~&s atteignent par l’équipe du professeurRossi (fig. 54). On noteainsi presque99 % des capturestotales. En p&iode de fer- a partir du 15 avril unebrusque remontée de la salinit& metureprolongée du cordonlagunaire et d’exploitation surtoutes les stations. A notrearriv&e, au mois de mai 1989, intensive,ce milieu se caract&ise donc par un petit cessalinités etaient encore importantes par rapportZi la nombred’espèces t&s abondanteset parun grandnombre pkiode 1983-1984,puisque l’on enregistraitdes valeurs d’especespeu abondantes.Il faut signalercependant en de plus de 18 %Oa Aného, 7 %XJa Agbodrafo,4 o/ooà, faible nombre,la présencede crevetteset de crabes. l’entréede la lagunede Voganet 3 o/wa Sevatonou. Cettefaible diversitéglobale peut être miseen évi- En conclusionl’ouverture de la passe% Aného semble dencepar le calculde l’indice dediversit.& de Shannon (Il. avoir entraM une forte augmentationde la salinitéen Il sembletoutefois anormal d’attribuer la mêmeimpor- 1988 alors que son impact en 1985était plutôt réduit. tancedans l’organisation et le fonctionnementd’une bio- Dans les deux cas on a enregistredes modifications cenoseài un individu d’une espke de grandetaille et a notablesdu milieu dont les répercussionsdevraient se un individu d’une espikede petitetaille. C’estpourquoi fairesentir entre autres sur la compositiondes populations on s’intiresseraaux biomasses spkifiques, leseffectifs de poissonset de crustacés. observesétant remplaces directement par le poids dans la formulede Shannon(Daget, 1979) : Observations icktyologiques 1 = - Pi ht2 Pi Composifion des peuplements ichtyologigues avecpi : pourcentagesspkifiques enpoids dans les cap- avant l’ouverture de 1985 turesannuelles. La pêche lagunaire, Pratiqu&epar de nombreux L’indicede Shannon(fig. 55,p. 125)varie de 1,86en pêcheursd’origine ethnique di@mnte, met en œuvre des fevrierl2,54 enmai. L’augmentation traduit en fait l’arri- techniquestr&s diversifiées capables de capturerprati- véedes eaux de crue dansle lac et la baissede la sali- quementen tons lieux et en toutessaisons les especes nite qui s’accompagnede la colonisationd’une partie abondantesdans le milieu.Par ailleurs, l’adaptation des du milieu par les espGcesd’origine continentale. techniquesde pêchea l’abondancedes espkes peut se Pour suivre les variationsintra-annuelles des peu- faire rapidementcar chaquepêcheur posséde plusieurs plementsnous avons utilise a nouveaules classifications hiérarchiques.Nous n’avons tenu compteque des espkces intervenant de maniere significative dans les débauquementstotaux:17 I, T groupesd’espêces sur les 35 tece: / sés ont été retenues(tab. 71). En 4 /’ effet, les espkes absentesou rares 2*4 -/ \ / ’ / sonttri& nombreuseset la similitude / / ’ 1 entrerelevks risquaient d’être établie \ ,-y sur des absences.Lonbens (19739 282 - / ’ / signalepar ailleurs que les espèces \ / V \ / absentesou raresfaussent le résultat \ / lorsqu’on utilise la transformation 2.0 - ” . logarithmiquecar cettetransforma- ’ / - - I Shanmom tion diminue fortement les diffé- v rentes qui existententre espèces; I,9 I I 1 I I I I I I I . une espke absenteou négligeable S 0 N 0 J’F M A M J J’ * voit son importancerelative aug- Figure 55 -Variations saisonnikes de l’indice de diversité menter fortement et comme ces dans les débarquements de poisson au Togo espkes sont souventnombreuses,

126 Muence cks facteurs de l’environnement leurrôle peut devenir notable ou mêmeprépondérant. Les donnéesnumériques brutes (captures spécifiques men- suellesexprimées en quintal) ont été normaliséespar transformationlogarithmique (log x + 1). Cette trans- formationrend les distributionsmoins dissymétriques + Ic maisla norma& n’estencore qu’approximative. L’inter- + prétationde la matricede similitudea étéréalisée sous

127 Les @&eries artisanales Iagunaires ouesbafiicaines

Tableau 71 : Captures mensuelles et annuelles par espikes (en quintaux) dans l’ordre des poids totaux décroissants (lac Togo)

Sept. Qct. Nov. Déc. “1”1” Av. Mai Juin Juil. Août 83 l 83 83 83 84 84 84 84 84

S. melanotheron . 85,3 331,3 570,3 537,7 SOS,6630,3 295,l 270,5 :24096 1#29,2 338,3 378,5 Chrisichtys spp. 54p 119,6 220,3 L49,l 124,9 172,9 89,2 48,l 98,9 115,8 106,8 112,5 T. guineensis 11,l 12,8 40,7 68,3 100,5 85,4 60,7 40,8 48,8 69,6 77,2 56,6 P. duorarwn 535,9 187,1 099 1,4 0,5 2,3 4,6 694 13 1,6 33 C. latimmw 3,9 3,9 494 56,7 44Q 36,7 28,3 49,4 58,4 57,4 65,7 80,6 Gerres spp. 19,7 7,3 16,4 97,s 97,5 21,5 15,6 6 5.3 11,5 9,l 9,7 C. lazeva 14,5 33,3 27,6 26,8 6,3 7,8 4,3 297 14 12,5 25,4 109.5 E. jïmbriata 10,4 13,l 28,4 54,2 42,5 22,l 16,6 20,7 3 12 4,5 H. fastiaus 27,2 15,S 18,5 26,5 31,4 212 3.4 6,5 14,7 27:: 30 13,9 H. niloticus 3,6 30,7 96,3 36,4 7Q 2,3 3,4 097 196 4,2 6,3 P. annectens 18,8 26,l 8x5 0,8 22,6 L. falcipinnis 6 394 23 2 491 3,3 i:: 21,6 8,9 49 6,7 3,6 H. odoe 2,4 6,6 339 513 7,7 7,5 3,l 2,3 1 097 2,l 7,7 P. obscurus 293 0,5 091037 4 10,4 6,9 16,5 F! afieliusi 03 097 18,8 78 594 E. lacerta 196 0,8 2,4 4,4 3 D. margarita 6,0 2,4 ::9 Divers 13,31 22,3 13,8 6.7 d---l-12 31,3 996 61 17,2

117tonnes au cours de l’ann& 1983-1984.En cesens les Pourcomparer globalement ces deux situations, nous productionsglobales ne présententqu’un intérêtréduit avonsutilisé la classificationpropos& par Albaret (199 1) sur unepériode d’observation aussi courte puisqu’elles déjaprésentée au coursdu chapitre2 (fig. 58). En 1984 sont Btroitement1 aux saisonset aux arrivéesd’eau les débarquementsdu secteur1 sont constituésà 76 % de façon significatived’une d’espkes estuariennesou d’origine marinecontre 81% annk surl’autre. L’examen de la compositionspkifique en 1986 (fig. 59). Cette demi$re annéecependant les desd&arquements paraît plus: satisfaisant dans la mesure espècesmarines sont mieux représenttks (13,5 % contre où on s’intkesseplus particulièrement Bla naturedu peu- 6,6 % en 1984).Dans le secteurII on retrouvele même plementlagunaire et aux relationsd’ordre entreles dif- phénom*ne(fig. 59) mais en 1989la situationest plus férentesesp&ces qui le constituent(tab. 72). marquk: 359 % d’espkes marinescontre 142 en 1984. En 1984et 1986,les deux espkes arrivanten t&e Le test de Kolmogorov-Smirnova été utilis6 pour dansles débarquementssont identiques : Sarotherodon comparerles débarquementsenregistrés dans les deux (56 et 59 %) et Chrysichthys (17 et 11 %). Le mois de secteursde la laguneen 1984et 1986.Ce testest basé sur mars1986 se caractirk parune augmentation de l’impor- la comparaisondes fonctions cumulatives de fréquence tancerelative des esd’origine marine ou estuarienne desdeux distributionsde manièreà déterminerl’écart comme: maximumexistant en valeurabsolue entre les deux fonc- - Callinectes (10,4 % contre54 en 19849, tions (Scherrer,1983). Pour les grandséchantillons la - Penaeus(4,s % contre0,4 en 19849, valeurdu DC%est obtenue par la formule : - Liza (4 % contre0,l en 19849, Da=Ma ++$ - Elops (0,8 % contre0 en 19849, - Polydactylus (0,3 % contre0 en 1984). avecK~x = lp2 (- Iog, aa> Ces espkes ont d’ailleurs été pkhks en majorité Da : valeurcritique, damsle secteurIl et leur abondanceen laguneest % mettre ml : nombred’observations de la premi&e distribution, enrelation directe avec l’ouverture du cordonlagunaire. n2 : nombred’observations de la deuxi&medistribution.

128 R DL :Oui:VetP / I

@aIement en rivih3 r Ma DL :fVetP APL : t (e) R 1 : Non 1 ( r6g”ll*resenlagune C. maurus L falcipinnis R : Non DL :LetS C. nigrodigitatus E. fimbriata DL :LetlouS E :* S. mandibularis + H. fasciatus T. teraia C. hippos E :. cccasbnnellesen lagune B Autres : S. mystus T. mariae P. elongatus C. chrysurus r&yli8res en lagune T. guineansis P. peliucida + E. melanopterus S. mslanotheron C. s tampflii M. bruyerei A. longipinnis + E. lacerta A. occiokntalis 1 1 T. jentinki M. furcidens 11.. : 1.africana wcasbnnàks en lagune H. isopterus 1 1 G. nigri B. auritus P. bovei H. odoe ‘1 . IL----- M. curema L. laevigatus A. nurse P. endlicheri S. maderensis P. quinquarius P. afer I S. aurita C. guentheri P. incisus Peuplement lagunaire fondamental L

CO : formes continentales occasionnelles, Ce : formes continentales a affinite estuarienne, Ec : formes estuarfennes d’origine continentale, E : formes estuariennes strictes, Em : formes estuariennes d’origine marine, ME : formes marines-estuariennes, Ma : formes marines accessoires, Mo : formes marines occasionnelles APL : abondance des populations lagunaires : * rares, tt abondantes, t*t tres abondantes R : reproduction lagunafre DL : distribution lagunaire : V = vaste, L = limitée, S = saisonniére, P = permanente E : euryhalinite : l faible, 1, forte, tt* quasi totale

Figure 58 - Les grandes categories dans les peuplements de poisson de la lagune Ebrié (Albaret, 1991) Les pêcheries artisanales lagunaires ouest-africaines

SECTEUR I

1984 1986

SECTEUR II

1984 1986

Figure 59 - Composition des débarquements de poisson au Togo (mars 1984 et mars 1986)

Tableau 72 : Production spécifique en kg (mars 84 et mars 86) au Togo Secteur 1 Secteur II Lagune ESPECES 1984 1986 1984 1986 1984 1986 Elops 212 4 452 Heterotis 340 324 340 ” Ethmalosa 718 423 937 160 1655 584 Pellonula 21 2 7 314” 28 Hepsetus 314 Chrysichthys 6047 7 169 2 872 2 559 8 919 9 728 Schilbe 94 3 96 Synodontys Clarias 292 3 252 139 47 431 32;: Liza 3 454 69 75 69 3 528 Polynemus 145 108 253 Polypterus 14 Pomadasys 237 578 49 1555 118 Gerres 977 284 Psettus 96; 133 45 2 51 Sarotherodon 15 381 37 14 14 32% 29 514 52 281 Tilapia 4 189 2184 1879 1 159 6 088 3 344 HemichromisParophiocepha. 19665 6;: 144 291 34065 ii Acentrogobius Citharichthys 25 10 10 25 Cynoglossus 3 3 ProtopterusCallinectes 78033 3 728 2046 5 496 28;: 9 224 Penaeus 226 3 997 226 3 997 Caranx 34 34 Total 29 332 59 951 23 043 28 875 52 395 88 825

130 Influence des facteurs de l’environnement

Le testest significatif (probabilitéinferieure à 0,OS) Tableau 73 : Test de Kolmogorov-Smirnov : Ecart maxi- pour le secteurII, il ne I’est paspour le secteur1 ni pour mum constaté et valeur critique calculée pour les échan- l’ensemblede la lagune(tab. 73). Il y a donceu modifi- tillons de 1984 et 1986 cationde la naturedes débarquements de poisson dans le secteurII qui esten contactdirect avec la merlorsque le 1 Zone1 1 Zone11 1 Lagune 1 cordonlagunaire est rompu. L’importance relativement faible descaptures dans le secteur1 fait qu’au niveaude I Dobs 1 0,117 1 0,235 1 0096 1 la lagunetoute entière,ces modifications n’apparaissent pasde façon significative. I nl I 180 I 88 I 268 I Les taillesmoyennes de capture relevées en 1986sont n2 178 159 337 globalementen augmentation par rapport a cellesde 1984 (fig. 60). C’est le cas notammentpour Sarotherodonet D (0305) 0,144 0,180 0,111 Tilapia dans les filets maillantset les éperviers,pour Chrysichthys dansles palangres. UneanalyseplusfinefaitcependantapFQoûtredesdifféqu’en 1984 quel que soit l’engin de pêche consid&e et le sec- rentesmarquées entre le sectmr 1où Sarotherodon,Tila- teurII où lestailles relevées la secondeannee sontpresque pia et Chrysichthys sonten moyenneplus petits en 1986 toujourssupkieures à cellesde la premi&eannée (tab. 74).

Sarotherodon Chrysichthys melarwtheron SPP- 1211_._.______._.._._._.___..._...... 10.

6

6

4

2

0 PLiA FMPM PLU EP I FMPM PLNI EP = 1984 ml988 m 1909 Figure 60 - Evolution des tailles moyennes de capture de 1984 à 1989 pour Chtysichthys spp., Sarotherodon melanotheron et lïlapia guineensis CTogo)

Tableau 74 : Taille moyenne de capture des principales espèces pêchées au Togo en 1984 et 1986 (secteurs I et II) I PMPM l- PLNA Epervier 1 Nasse 1 I 1 II 1 II 1 II 1 II Ethmalosa 13,6 11,6 Chrysichthys 13,4 16,5 18,5 12,9 14,2 Sarotherodon 11,l 12,8 13 10,9 11,5 14,2 Tilapia 11,7 13,8 10,3 10,8 Hemichronùs 11,6 Ethmalosa 12,3 Chrysichthys 12,l 15,l Sarotherodon 999 11,4 11,5 Tilapia 11,5 13,2 Hemichromis 12.7

131 Les pkheries artisanales IaKunaires ouest-africaines

Certainschangements sont intervenusdans les pra- - dansle secteurII par contre,l’effort desfilets maillants tiquesde pêche: petitesmailles a diminuéalors qu’il augmentaitpour les - dansle secteur1, de 1984à 1986,l’effort depêche a tri- filets a maillesmoyennes dont les prises sont essen- pie pour les filets maillantsà, petites mailles et double tiellementconstituees par les crabes(fig. 61a). pourles palangres non appâtees (tab. 75). Dans le même Les diff&entesrkctions enregistrkesdans ces deux tempsla PUE a baisséconsiderablement pour cesdeux secteurssont B mettre en relation avec la naturedes peu- engins(rapport de 1 à 6 pour les filets maillant@; plementsen place.

Tableau 75 : PUE et effort de pêche 0 au Togo (2 secteurs) exprimes en unités standardisées par engin

1986 PUE 1,Ol 1,76 0,58 295 0.88 0,05 I SII. f 1920 2 055 2 269 5 743 6 111 11380 1

70 100

60 80

50

60 40

30

20

10

0 FMPM FMMM PLNA EP NA PI FMPM FMMM PLNA EP NA PI SE

a m Mars 1984 a Mars 1986 b œ Juin 1984 m Juin 1989

Figure 61 - Répartition des captures par engin de pêche au Togo a:1984et1986 b: 1984et 1989

132 Influence des facteurs de l’environnement

Dansle secteur1, le plus éloignede la zoned’ouver- La pr&dominancede Sarotherodonmelanotheron en ture,la salinitéest pratiquement nulle en mars1986 et la 1983-1984(50 % descaptures) souligne la baissede la compositionspécifique des débarquements de poisson diversitéspkifique en lagunedont lescauses probables n’est pas significativementdifférente de celle de 1984. sont liées B l’isolementdu lac depuis 1980.Cet isole- Parcontre, les tailles moyennes de capturesont toujours mentn’est d’ailleurspas complet car certains échanges, inférieures,quelles que soientles espkes et quelsque bien que reduits,peuvent avoir lieu ZItravers le cordon soientles engins, a cellesde 1984ce qui doit êtremis en Iittomlou par l’intermédiaire d’une onde de mar& enpro- relationavec l’augmentation spectaculaire de l’effort de venancedu Bénin (Millet, 1984).Ceci expliquela per- pêchedes filets a petitesmailles (multiplié-par 3). sistanced’espkces à affinité marine. L’ouverturedu cordonlagunaire ayant peu affecté le L’ouverturedu cordonlagtmaire r&lisée en 1985par secteur1, les peuplements ichtyologiques sont restés les lespêcheurs devait rompre l’isolement du lac en facili- mêmeset l’intensificationde l’effort desengins B petites tantles échanges entre masses d’eau d’une part, en favo- maillesa entraînéune baisse des rendements et la dimi- risant les migrationsdes espèces marines et lagunaires nution destailles moyennes de capture. d’autre part. Il sembleraittoutefois que les conditions de cetteouverture aient été différentes de cellesqui pré- Dansle secteurII par contre,bien quela salinitésoit valaienten 1980puisque les effets observessont dia- apparemmenttrès faible, des diffkences significatives ont métralementopposes. En effet, les tresfaibles salinités éte observéesdans la compositionrelative des débar- relevéessur le lac en mars1986 ne correspondentpas à quements.La présenced’es$ces comme Callinectes lati- cellesrencontuks par Millet (1984)en 1982.L’ouverture manus,Penaeus duorarum, Liza falcipinnis, Elops lacerta du cordonlagunaire n’a doncpas provoqué de modifi- et Polynemusquadrifillis temoignentbien deseffets de cationsprofondes du milieu commel’on pouvait s’y l’ouverturesur les peuplements lagunaires, effets qui res- attendreet la rupturede l’isolementdu lac ne s’estfaite tent cependanttrès limites. L’augmentationdes tailles que partiellement.Conséquence immédiate : les peu- moyennesde capture dans ce secteur,provient probable- plementsichtyologiques ont tres peu varié (fig. 62a) et mentde la moindreutilisation des filets maillants B petites la compositionspécifique des débarquements est prati- mailles(effort diminuépar trois par rapportà mars84) quementidentique a celle observéeen mars 1984.Des et du reportd’une partie de l’effort depêche sur lesCalli- différencessinnificatives sont ceuendant relevées entre nectescaptures par les filets maillantsmoyennes mailles le secteur1 etïe secteurII. (effort multiplie par trois par rapportà mars1984).

a0 7 60

...... 60 60

40

20

0 CO CE EC E EM ME MO CO CE EC E EM ME MO

a m Mars 1984 m Mars 1986 b m Juin 1984 m Juin 1989 Figure 62 - Composition des captures au Togo suivant les catégories identifiées par Albaret (1991) a:1984et1986 b:1984et1989

133 Les pkheries artisanales lagpmaires ouest-alikaines

Situation observée après l’ouverture de 1988 Dansle secteurII la situationest encoreplus marquée: A titre de comparaison,nous avonscalcul6 la pro- lesespkes a affinitécontinentale se font plusrares (9 % ductiontotale des lagunes pour les mois de mai-juin 1989 en 1989 contre 17 8 en 1984) alors que les espèces (tab.76). Elle estle triple de cellequi avait&é observée marinessont plus abondantes (81% conlre13 % en 1984). en 1984.Les espkcesles plus couramment caphmks sont Parmices demiks Ia majoritéest constituée d’espèces Liza falcipinnis (34,5 %9, Caranx hàppos (21,2 %), estuariennes-marinescapables de supporterdes varia- Penaeusduorarum (10,9 %), Sarotherodonmelanothe- tions importantesde salinité(fig. 63). ron (9,l %), Chrysichthys nigrodigitatus (8,6 %) et En 1989,les taiks moyennesde capture pour ‘lilapia Ethmalosajïmbriata (4,7 %). et Chrysichthyssont identiques ou lég&ementinfkieures Sarotherodonet Chrysichthys qui Btaientles espèces à cellesrelevées en 1984(fig. 61b et tab. 77). Il n’existe lesplus abondantes en mai-juin 1984 avec 38.1% et 13 % pas de donnéesantirieures pour les espècesnouvelle- des débarquements,n’arrivent plus qu’en troisièmeet mentapparues. Cette situation peut toutefois êtrecompa- quatrièmeposition. réeavec celle de la IaguneEbrie en Côte-d’Ivoire où l’on Le regroupementdes espèces en classescomme cela retrouveles mêmes espèces et lesmêmes engins de pêche, a étéfait pr&kdemmentmontre que (fig. 63) dansle sec- LesrailIes enregistrées au Togo sont toujours t&s inf&ieu- teurI lesd&arquements sont constitu& à 80 % d’espkzs res8 celles de la Côte-d’Ivoire: Elops lacerta (180 mm estuariennesou d’originemarine en 1984contre 85 % en contre 226 mmpour les filets &petites mailles, 142 mm 1989.A notercependant qu’en 1989les espèces marines contre 231 mm pour les 6perviers),Liza falcipinnis reprksentent63 % descaptures totales contre 5 % en 1984. (174mm contre 261 mmpour lesfdets et 133mm contre

Tableau 76 : Production spécifique en kg (juin 84 et juin 89) sur le lacTogo SECTEURS ESPECES 1 T Il T 1 1984 1989 1984 1989 1984 1989 Elops 167 780 76 530 243 1350 Heterotis 324 Ethmalosa 145 4 340 208 6 890 353 11230 Pellonula 781 781 Hepsetus 67 67 Uuysichthys 7 218 4640 4 360 16 140 11578 20 780 Schilbe 130 77 77 130 Dasyatis 104 104 Clarias 1218 2 570 34 11890 1252 2 570 Heterobranchus Caranx 4 850 45 880 50 730 Liza 434 9 860 52 72 840 486 82 700 Polynemus 220 280 500 Polypterus Pomadasys 90 900 Gerres 684 710 463 5 030 1 147 5 740 Psettus Yarotherodon 28 886 9 900 14 038 42 924 21790 Tilapia 4712 420 2 252 860 6964 1280 Hemichromis 1405 826 2231 Parophiocepha. 934 110 109 820 1043 930 rlcentrogobius Citharichthys 10 69 100 Callinectes 1450 4 970 28;; 2 550 4 339 7 520 Penaeus 83. 5 770 104 20 450 187 26 220 Total 16 696 49 370 26 338 184 160 73 741 234 470

134 Infhnce des facteurs de l’environnement

SECTEUR 1

1984 1989

E SECTEUR II Et

33.6 1984 1989 Figure 63 - Composition des débarquements de poisson au Togo en juin 1984 et juin 1989

343 mm pour les éperviers),Caranx (111 mm contre 231 mm pour les éperviers),Liza falcipinnis (174 mm 145 mm pour les filets). Les mensurationsrelevées en contre261 mmpour les filets et 133mm contre343 mm Côte-d’Ivoirecorrespondent aux années1978-1981 où pourles éperviers), Caranx (111mm contre 145 mm pour la pressionde pêcheétait déjà forte. Il sembleque les les filets). Les mensurationsrelevées en Côte-d’Ivoire taillesobservées au Togo soient anormalement faibles et correspondentaux années1978-1981 où Ia pressionde une attentionparticulière devra y être port&. .Pourles pêcheétait déjà forte. Il sembleque les tailles observees espkesnouvellement apparues, Il estpossible de compa- auTogo soient anormalement faibles et uneattention par- rer la situationobservée au Togo avec celle de la lagune ticulièredevra y êtrepottee. Ebrieen Côte-d’Ivoireoù l’on retrouveles mêmes espe- Lesdeux périodes mi-juin 1984et mai-juin1989 sont ceset les mêmesengins de pêche.Les tailles enregis- égalementmarquees par uneévolution rapide des com- tr&s auTogo sont toujours largement inferieures à celles portementset destechniques de pêche (fig. 61b).En 1989, de la Côte-d’Ivoire : Elops lacer& (180 mm contre l’effort desfilets maillantsà petitsmailles est multiplie 226 mm pour les filets à petitesmailles, 142 mm contre par 8,5, celui despalangres par 3,4, celui despièges a

Tableau 77 : Taille moyenne de capture des principales espèces pêchées au Togo en 1984 et 1986 (secteurs I et Il) FMPM PLNA Epervier 1984 1989 1984 1989 1984 1989 Liza 17,4 192 13,3 Caranx 11,l 11,9 10,8 Sarotherodon 12,4 10,5 13,5 12,4 10,7 11,6 Chrysichthys 14,7 14,6 16,7 18,4 12,8 13,9 Ethmalosa 11,8 13Q 92 Callinectes 995 96 Tilapia 12,3 10,7 15,l 122 10,l E~ODS 18,0 11,5 18,3 L

135 Les p&heries artisanales lagunaires ouest-africaines

Tableau 78 : PUE et effort de pêche 0 au Togo (2 secteurs) exprimh en unités standardSes par engin NASSE 1 PIEGE

11286 0,03 149000 PUE 2,20 0,67 5,04 0,03 su f 72664 24 100 1247 81000 crabespar 3,l et les serines& crevettes inutilisks en 1984font leur apparitiong partir de 1988.A l’inverse l’effort deséperviers chute de 75 % et lesnasses sont abandonnkes(rab. 78). Commeen 1986,les PUE sont ulutot en baisse dans Tableau 79 : Nombre moyen d’engins utilisés par sortie (lacTogo) le secteur1 et enfor& augmentatiôndans le secteurII (tab.78). Caccroissement des débarquements totaux Filets maillants Palangres est dû à la combinaisonde deuxfacteurs : le niveau plus élevédes PUE dansle secteurII et l’augmenta- 1984 1989 1984 1989 tion considérablede l’effort depêche. La réactiondes *heurs s’esttraduite par uneintensification des sor- Agbodrafo 6,3 7,8 5,3 3,7 tiesde pêche, le nombremoyen d’engins utilisés pour !Xvatonou 13,2 10,8 4,4 5,7 chaqueop&ation restantassez stable (tab. 79).

Conclusion parrapportaux années preC&lentes et parrapportB celles L’analysedes observations réalisées en 1986et 1989 desautres lagunes exploitées dans la rbgion. montreque l’ouverturedu cordonlagunaire peut avoir En Côte-d’Ivoireune opération du mêmetype (ouver- deseffets diff&ents suivant les conditions dans lesquelles turedu graude Grand-Bassam)a été réalisée sur la lagu- elle a étér&lis& et l’intensiti deséchanges entre milieu neEbrié (Alharetet Ecoutin,1989). Plus on $&Oignede marinet lagunaire.En 1986il sembleque ces échanges Grand-Bassamet plus l’importancedes espkes conti- soientassez limités, l’ouverture de la passeétant réduite nentalesaugmente (tab. 80) : 17 % en lagunesAghien et dansle tempset dansl’espace. De ce fait, les peuple- Potou,0 % auniveau de la passe.A l’inverseles espèces mentsvarient peu bien que certaines s estuariennes- typiquementmarines représentent 75,5 % despeuple- marineset marines-estuariennessoient pr&entes. En 1989 ments& Grand-Bassam,0 % en Aghien et Potou.Entre par contrel’ouverture est permanentependant un an et les deuxon rencontredes situations de transition.Rien les&hanges sont importants. On observealors une “mari- de semblableau Togooù les étatssont beaucoup moins nisation” du stock de poisson(fig. 62b) et une r&ien- tranchés,la majoritedes espkes présentesétant plutôt tationdes activit& de pêche vers la capturede ces espkes estuariennes.La faibletaille de la lagunefait qu’ensitua- nouvellementintroduites. Les effets sont immkliats : aug- tion d’ouverturel’influence marine se fait sentirpartout mentationdes PUE et de.l’activitb despêcheurs. Paral- y comprisdans le haut du secteur1 qui correspond3 la C?ernentla situationfînanciere des pêcheurs s’am&iore. partie la plus continentale.De mêmel’influence des Le recrutementdû %l’ouverture de la lagunesemble avoir rivièreset du fleuve Mono est perçuejusque dans les tilu enpartie les probl&mes de surexploitation ressentis lagunesde Togoville et d’Aného. Les populationssti- par lesriverains. Les taillesde capturedes espkes typi- nohalinessont donc maintenuesà l’écart du plan d’eau quementlagunakes restent pourtant anormalement basses de la lagune.

136 Influence des facteurs de l’environnement

Tableau 80 : Comparaison de la composition spécifique des peuplements en Côte-d’Ivoire et au Togo (Les catégories sont définies en figure 58) MO+MA ME EM+E+EC AghienPotou 11,5 27,0 61,5 C.-I. 1988 Bingerville 33,0 50,o 17,0 Grand-Bassam 35,5 29,0 35,5 1986 secteur1 OS 334 899 7,2 secteur11 02 15,9 83,7 092 TOGO 1989 Secte~1 w 23,5 70,7 597 secteur11 36,5 63,3 092

CHUTE DES CAPTURES EN LAGUNE ÉBRIÉ

Introduction teur ; cet effondrementétant lui-même attribué à l’aug- En 1982,de violentsconflits Oppos&entles tenants mentationrapide du nombred’engins collectifs pendant destechniques individuelles pour la plupartdes autoch- la dernièredécennie. toneset riverainsanciens de la lagune,à ceuxpratiquant lespêches collectives, d’origine diverse. Ces conflits res- Les conséquences de la crise téslatents pendant plusieurs années et dûs,en apparence La pêchedite collective emploie 1 700 personnes au moins,& une incompatibilitéentre les deux familles environet regroupeles serinestournantes et les serines de techniquesde pêche, ont aboutien 1982à l’interdic- deplage. Les premières &Ploient l’essentielde leur acti- tion pureet simpledes serines par l’auto& administm- vitéen secteurIII @rochede l’océan), les secondes dans tive.Cette mesure a et&justifiée par l’argument d’une sur- lessecteurs V et, dansune moindre mesure, II. La pêche exploitationdes stocks dont l’effondrement des captures individuellequi concerneenviron 3 000p%so~e-s est sur- desengins individuels était considéré comme le révéla- tout activedans les secteurs1, II, V et VI ( fig. 64).

Agneby I

OCEAN ATL A NTfOUE

0 20Km A

Figure 64 - Répartition des engins de pêche en lagune Ebrié A : zone de pêche individuelle exclusive B : Zone où dominent les sennes de rivage C : Zone de pêche 8 la crevette D : zone où dominent les sennes tournantes E : zone à activité de pêche faible et sans dominante

137 Les pêcheries artkanales lagonaires ouest-africaines

Production collectifssont interdits en lagune et lescaptures assurees En 1978et 1979,amrks quenous prendrons en refé- uniquementpar la pêcheindividuelles sont inferieures Li rente, la pêcheindividuelle assurait48 % des débar- 3 000 tonnespar an. quementstotaux compris entre 6 500 et 7 000 tonnes Composition spécifigue contre 19 % pour les sentiestournantes et 33 % pour les L’ebmalose (ErhmuZosu@nbri~ru),clupeïdae pélagi- serinesde plage(tab. 81 et fig. 65a). quetres abondant dans les eauxsaumâtres d’Afrique de l’Ouest,constituait à elleseule 50 % deces debarquements Tableau 81 : Captures des engins individuels, des sennes totaux,plus de 70 % descaptures des serines tournantes de plage et des sennes tournantes en 1978 et 1979 enlaguneetunpeumoins&50%descaphrresdessennes (lagune Ebrié) deplage et desengins individuels. Les filets maillantsB petitesmailles représententd’ailleurs la quasi-totalité P.I. S.P. S.T descaptures des engins individuels en ethmalose. Capturestotales 78 3 400 2 225 1350 De 1975(date a laquellefurent entreprises les études sur les lagunesivoiriennes) a 1982(date d’interdiction en tonnes 79 3100 2 270 1240 de pêchepour les enginscollectifs), la prépondérance de l’ethmalosefut tresforte puisqueles capturestotales de cetteespke reprkentent 40 a 80 % despêches lagu- En 1980et 1981les captures totales chutent d’un bon naires((Durand et al., 1978), (Bcoutin et Bert, 1982), tiers,le déficitemegistré &ant difhkemmentressentisui- (La$ et Hie Dare, 1986). Ethmalosafimbriata a par vantles secteursde la lagune(fig. 65b). ailleurs une aire de distribution t.r&sétendue allant du Dans le secteurIII, on enregistreune légere aug- secteurIII mixohalinau secteurVI oligohalin.Il semble mentationdes captures en 1980(16 % parrapport a 1979) cependantque ce secteurreprésente une zonelimite de alors que dansles secteursV et VI les prisessemblent sarépartition géographique en lagune. s’écrouler(- 35 % en 1980et - 42 % en 1981).Les cons& En 1980et 1981,la chutedes captures totales est due quencessont d’ailleurs differentesdans ces deux sec- ZIune diminution des prises d’Ethmalosa.@briata dans teurssuivant les engins considér& : les sennesde rivage les secteursV et VI et dansune moindremesure dans le semblentpeu (- 8 % desd&arquements & pois- secteurIII (fig. 66a).Pour les autresespkes on noteune son en 1980,- 12 % en 1981)alors que la pêcheindi- légeretendance a la baisseen 1980et 1981bien moindre viduelleest fiappee de plein fouetpar cettecrise (- 60 % cependantque celle de l’ethmalose qui seraitseule 8 l’ori- en 1980et - 65 % en 1981).A partir de 1983,les engins gine de la crise(tab. 82).

Milliers

% 5ooo- 7 . . . ______..,.._. 6 . . . . . ,...... , 5

4

3

2

1

0 1076 1870 1930 Ici31 1982 1883 1984

78 7s 80 il 82 83 84

W Secteur Ill El Secteurs V et VI Figure 65 - Captures totales en lagune Ebrié de 1978 3 1984 A : Par engin de pêche B : Par secteur

138 Intlutncedes facteurs de I’envhnnement

Tonnes

2500

Lagune Secteur III Secteur V et VI

78 79 80 31 32 33 34 78 70 80 31 AnnBes AnnBes

= Cwhr,# Eli 123 Capturea totala œ CaDturee Efl m Captune lOtdO* Figure 66 - Importance des ethmaloses dans les captures totales en lagune Ebrié A : par secteur de 1978 à 1984 B : pour les sennes de plage dans les secteurs V et VI C : pour les filets maillants dans les secteurs Vet VI

Dansle secteurV lescaptums d’ethmalose diminuent enregistrentune chute brutale des débarquements totaux considérablementen 1980.Ce phénomèneest ressenti (fig. 66c). à la fois par les sennesde plage et les filets maillants. L’exploitation des e thmaloses On assistealors à un changementde stratégiedes pê- Nous avonscalcule la corr&uion existantentre les cheursB la sennequi r&niententleur effort sur des espkes PUE totales,les PUE d’ethmaloseet l’effort de pêche commeElops, Chrysichthys ou Gerres et rthtssissent expriméen unités standardisées(tab. 83). Une repré- ainsi à compenserleur perte (fig. 66b). A l’inverse sentationgraphique est égalementdonnée sur les fïgu- les filets maillants semblentincapables de réagir et res 67a,b etc.

139 Les pêcherie5 artisanales @maires ouest-africaines

Tableau 82 : Principales espèces capturées dans les secteurs Ill, V et VI de la lagune Ebrié (en tonnes) 1978 1979 T 1980 1981’ 1 V+VI III v+vI V+VI III 1 V+VI 1 III Ethmalosa 1869 1010 1873 850 353 719 750 620 Elops 893 4 577 6 618 15 436 32 Chrysichthys 276 403 407 244 Tilapia 111 194 165 174 Polydactylus 98 107 141 Gerres 165 128 113 2;; Tylochromis 208 243 214 136 Sardinella 240 215 501 308 Divers 580 96 606 169 669 206 1 380 1 92

Tableau 83 : Coefficient de corrélation unissant PUE eteffort de soneffort de pêcheen laguneau momentde la péné- de pêche en lagune Ebrié nationdans le secteurabidjanais d’espèces marines pela- giques(sardinelles, anchois). L’ethmalose qui représen- S. III (ST) S. v (SP) s. v (PI) tait jusque-la l’espececible se trouve provisoirement PUE t/f 0127 - 0,88 - 0,19 rel@néeau secondplan au profit desbancs de sardinelles ou d’anchoisqui assurentune meilleure rentabilité eCo- PUE efi/f 0,42 - 0,51 - 0,27 nomique. Dansle secteurV la relationentre la PUEtotale et l’ef- PUE t/PUE efi 020 0,60 0,98 fort depêche des sennes de rivageest bonne (r = - 0,88) au seuilde confiance de 95 % pour un ddl egala 6. A une Dansle secteurIII l’effort dessennes tournantes n’est diminution des rendementscorrespond une augmen- pasoriente uniquement vers la capturedes espi?zes lagu- tation des sortiesde pêche.L’etbmalose constitue une naires.Ainsi, lesprises d’ethmalose qui suiventun cycle part importantedes captures de cet enginmais en situa- annuelmarqué (fig. 68) sontles plus fortesen janvier et tionde crise comme ce fut le casen 1980les pêcheurs peu- février (Efzoutinet al., 1991)alors que I’effort maximal ventréonenter leur effort surd’autres esp&xs. Le cycle intervientavec un retardde deux mois (mars-avril). Cette saisonnierest bien marqué(fig. 68b) avecdes valeurs pêcheriea la sennetournante se caract&ise par uneacti- maximalesen juin-juillet (160 kg/sortie) et en octobre vité doubleen meret en laguneet par uneredistribution (120 kg).

Ko 14

12

:77 1878 19781980 les9 Andes Andes -.- PUE totale -+- PUE Efi -*- Effort

Figure 67 - PUE et efforts de pêche annuels en lagune Ebrié A : Pour les sennes tournantes B : Pour les sennes de plage C : Pour les filets maillants

140 Mhnce des facteurs de l’environnement

Figure 68 - Cycles saisonniers en lagune Ebrié (Ecoutin et a/., 1991) A : effort de pêche et rendements d’ethmalose pour les sennes tournantes dans le secteur III B : rendements d’ethmalose pour les sennes de rivage et les filets maillants dans le secteur V

Le cycledes filets maillantsa petitesmailles est pra- Labaissedeproductiond’ethmalosedanslesec~~m tiquementidentique mais on noteun décalagedans l’aug- ne paraîtdonc pas li& a une diminution d’abondance mentationdes rendements qui s’expliquepar la sélecti- du stockmais plutôt à un report de l’effort de pêchesur vite proprede chacundes engins (fig. 68b).Un schéma le stockde sardinelleen lagune(débarquements multi- explicatif estpr&enté en,figure 69. Les filets maillants plies par 2 entre 1978et 1980)mais également en mer. à petitesmailles ont une taille de s&ctivité de 13,5cm Dansle secteurV, la situationparaît plus complexecar pour l’ethmalose(Cantrelle et al., 1983)alors que celle lesinterpr&ations diff&rent selon que l’on s’int&esseaux dessennes de plage est beaucoup plus basse : 7 cm.Cette sennesde plage ou auxfilets maillants. Dans les deux cas valeurest identique pour lessennes tournantes fabriquées on observeune diminutionimportante des PUE et des avecles mêmesnappes de filet. Il n’existepas de rela- capturesd’ethmalose pour l’année 1980.En 1981par tion directeentre l’effort de pêcheet la PUE maisl’eth- contre,les rendements et les débarquementsdes sennes maloseconstitue pour cet engin la prise principale(le de plageremontent alors que ceux des filets maillants coefficientde correlationentre les captures d’ethmalose restentanormalement bas (tab. 85). et les capturestotales est égal à 0,98). Tableau 84 : Activité des sennes tournantes dans le secteur Ill @uation observée en 1980 et 1981 de la lagune Ebrié (Efi : ethmalose, aut. : autres espèces) Dans le secteurIII, la baisseprogressive de la pro- ductiond’ethmalose est à meureen parallele avec la dimi- 1978 nution de l’effort de pêcheen lagune(4 040 sortiesen 1978contre 2 450 en 1981) et avecla relativestabilité DébarquementsEfï 1010 desPUE (del’ordre de 200kg). Les aunees1980 et 1981 Débarquementsaut. 240 sontégalement marqu&s par une augmentation des debar- PUE Efi 210,s quementsde sardinelledue à desPUE nettementSU~& PUEaut. 94,; rieuresà cellesdes années pr&édentes. Parallelement à Unités en activité 60 la diminutionde l’effort enlagune on observeune recru- Effort en lagune 4040 descencede l’activité en mer (tab. 84). Effort en mer 1070

141 Lesp&cheries artisanales lagunaife5 ouest-africaines

% DU MAXIMUM DE SELECTIVITE Biais d'échantillonnage de Ià.aenne en relatton wsc la taille du poisson

Echappement a travers la maille i Evitement de la senne 100 . .--_------

Zone de fiabilité du vecteur

50..

Q-

TAILLE

Figure 69 -Schémas des courbes de sélectivité du filet maillant (FM) et de la senne de rivage (Benech et Quensière, 1987)

Il sembleque les faibles rendements observes en 1980 n’y trouvejamais de grandsindividus comme cela est le soientdûs a un mauvaisrecrutement dans le secteurV, casen année“normale”. Contrairementà l’année 1980, pour desraisons qui restenta préciser.Du fait du déca- l’année198 1 secaractérise donc dans le secteurV par un lage de deuxmois dansle rythmed’exploitation (d6ca- recrutementnormal mais ires saisonnier. Les faiblesren- lage pr&Alemment impute a la differencede s&zcti- dementsdes filets maillantsseraient dûs cette fois $Iune vite), lesfilets maillantssont plus durement touchés que exploitationintensive des jetmes écophases par lessenties lesserines deplage. Par ailleurs la diminutiondes tailles de plage(mode a Q7 cm commeen 1980). de capturedes serines de plage(mode % 11 cm en 1979, a 7 cmen 1980)ne fait qu’accentuerle handicapdes filets Cycle migratoire de I’ethmalose maillantsdans cette p&iode & crise(fig. 70). En 1981 lesPIJE des filets maillants restent au même Lar@artitiond’Ethmulusujù&iutu esttri% vaste en niveauque celles de 1980alors que les PUE desserines laguneEbrié mais son abondance pr&ente de fortes varia- reviennenta leur niveauinitial. L’analysedes PUE men- tions.L’évolution par secteurdes indices d’abondance suellesmontre que l’exploitation des ethmaloses par les absolu(fig.7la) et relatif (proportiond’etbmalose dans sennesse fait cetteannée-la sur unepériode h-es courte l’ensemble du peuplementde poisson échantillonné (mai et juin) avecdes rendements 6levCs(PUE de (fig. 71b)montre que l’esp&ce est rare en secteur1 et peu l’ordre de 240 kg). Lors du secondsemestre les prises abondanteen secteurVI (les plus éloign6sde l’embou- deviennenttr&s faibles dansles serinesde plage et on chure),moyennement abondante dans les secteursIV et V, abondanteen secteurIII et tr&sabondante en Tableau 85 : Activité des serines de plage et des filets maillants dans secteurII. Il faut de plus noter desconcentra- le secteur V de la lagune Ebrié tions exceptionnellesde l’esp5cedans certai- 1978 1979 1980 1981 nes baieseutrophes de la région estuarienne commela baiede Cocody.L’analyse des struc- PUE Efi 3,1 52 0,3 0,2 turesde taille globalesmontre que les grandes ethmalosesse trouventmajoritairement dans PM EffortDébarquements (* 100) Efi 3199985 19431014 3045 20:; lessecteurs proches de l’embouchure: III et IV surtout,II dansune moindremesure (fig. 72). PUE Efi 975 95,3 34,7 82,3 C’estd’ailleurs en secteurIII et IV quele poids SP IXbarquementEfi 917 781 329 648 moyenindividuel est le plus élevé(30 g contre Effort (* 100) 9400 8200 9500 7880 15 à 20 g pour le restede la lagune).

142 Influence des facteurs de /‘environnement

Figure 70 - Structure en taille des ethmaloses capturées par les sennes de plage et par les filets maillants du secteur V de la lagune Ebrié de 1979 à 1981 (Ecoutin et a/., 1991)

A

90% 16 se~PUE (HI 14PUE (Kg) 7EE-- 12.. Me- LE-- 598-

1 2 3 4 5 6 SECTEURS

Figure 71 - Abondance des ethmaloses (Efi) dans les différents secteurs de la lagune Ebrié (pêches expkrimentales à la senne tournante) : A : PUE en nombre et en poids B : Abondance relative calculée à partir des effectifs (Laë et a/., 1991)

143 Les pêcheries artisanale5 lagunaires ouest-afpicaines

+ secteur II + Secteur 111 -3t Cocody - Secteur V -B- Secteur IV

LF (mm)

Figure 72 - Structure en taille des ethmaloses dans les différents secteurs de la lagune Ebrié

Ethmalosafimbriata se caractérise par me extrême un maximumen février et mars).On noteraégalement aclaptabilitéaux conditions t&s variablesdes milieux lagu- en secteurIII, unecourte période de ponte (plus ou moins mires. Cette estem particulier fortement euryha- importantesuivant l’ann&$ lors de la saisonsèche en line : elle estCaptur&e dans toute la gammedes salinités août ou septembre.Cette localisation de la zoneprt%fé rencontn%sen lagune Ebri6 (de 0 à 35‘%m9. Les plus fortes rentiellede reproduction centr& surla r&ion abidjanaise capturessont relev&s entre0 et 12 ?& maison ne peut explique,en partieau moins,que l’on y trouvela majo- cependantétablir de relationétroite entre l’abondance et rité desethmaloses de grandetaille (plus de 11 cm). La la salir&?(tab. $6). Ce dernier facteur semble en revanche taille de premii% maturité(L509 est de 11B 12cm pour conditionnerla reproductionqui, bien quepossible dans les mâleset de 12 à 13 cm pour les femelles. une gamme 19919,est en laguneEbrié L’ensembledes observations réalis&s sur la biologie essentiellem deszones où la salinitéde et l’écologie desethmaloses de la laguneEbrié conduit surfaceest sup&ieure2 10 et même15 %u: le secteur111 & penserqu’elles appartiennentzi la mêmepopulation et unepartie des secteurs II et IV en saisonstihe (avm (un seulstock pour les halieutes)dont la zonede repro-

Tableau 86 : Répartition des ethmaloses (en effectifs) par classes de salinité de surface et par secteurs

s (9m9 Zones o-1 l-3,5 3,5-7 7-12 12-17,s 17,5-25 25-35,5 II 50668 3600 11523 12 878 8 740 CCCCdy 46 483 68 173 32 562 29 522 15 104 27 845 1472 1,v, VI 329 2766 III 2004 3 133 3 151 5248 6 475 2 169 PUEIV 135565 61449 022 35001 103 1282588 689523 iii 5:

144 Inhence des facteurs de l’environnement duction englobela totalité du secteurIII et une partie De plus la baissede production en secteurIII seraitsim- dessecteurs II et IV. La pontequi a lieu en saisons&che plementdue à un changementde stratégiedes pêcheurs donnelieu a defortes concentrations. Du fait deleur com- plusint&ess& par la capturedes sardinelles dont le stock portementde reproduction, les ethmaloses sont alors fort sembleêtre en plein accroissement. vulnérablesaux enginscollectifs (Albaret et Gerlotto, Il sembleque la crise présent& commeune catas- 1976).Gerlotto (1979) décompose le cyclemigratoire de trophepour l’ensembledes riverains de la lagunen’ait l’ethmaloseen trois phasesdistinctes : en fait touchéque les pêcheurs des secteurs V et VI. On - naissancedes ethmaloses dans les eauxpoly et méso- observea cepropos une bonne corrélation entre les PUE halinesde la lagune(secteur de Vridi) à l’époqueoù d’ethmalosedes filets maillantsdu secteurVI et celles l’effet de la merest le plus sensible.Les larvespuis les du secteurV (r = 0.889bien queles premieres se situent juvénilesrestent dans cette zone jusqu’a 4 mois(6 cm) ; a un niveau5 a 6 fois inférieuresa cellesdes secondes. - vers4 h 6 moisles ethmaloses migrent vers les eaux oligo- Le secteurVI apparaîtdonc comme une zonelimite de halines.Pour la plus grandepartie de la population la distributiondes ethmaloses. cettearrivée s’étale entre mai et octobre.A cetteépoque L’hypothèsela plusprobable pour expliquer les chutes on trouvede petits individus dans les débarquements de derendement serait celle d’une mauvaiserepartition des Dabouet de Tiébiessou(secteur V). La croissancese ethmalosesdans ces deux secteurs en 1980,l’année 1981 poursuitalors jusqu’a l’âge de 10 mois(13 cm) ; étantmarquee par l’exploitationsoutenue des sennes au - lesethmaloses migrent alors vers le secteurde Vridi où détrimentdes filets maillants.Pour desraisons encore ellesse reproduisent. Le rassemblementcommence en inexpliquéesla migrationdes ethmaloses vers les secteurs décembreet setermine en juin, datea laquelletous les continentauxse serait déroulée de manièreinhabituelle. poissonsde 14cm ontdisparu de Tiebiessou. Les ethma- Lesprincipaux facteurs pouvant influer surles dépla- losessejoument alors dans le secteursIII pendantquel- cementsdes ethmaloses sont les suivants: quesmois puis quittent la lagunepour gagnerla mer. - la sali& : cetavis est partagé par de nombreux auteurs : La taille maximaleobservée en laguneEbrié estde Boelyet Elwertovski(19709, Reizer (19719, Scheffers et 27 cm et d’unemanit?re générale les individus d’une taille al. (1972)au Sénégal, Salzen (1958) et Longhurst (MO) sup&ieurea 20 cm sontrares. Bien que l’hypoth&se d’une en SierraLeone, Fagade et Olanyan(1972) au Nigeria. migrationvers la mersoit gén&alementadmise, des eth- malosesadultes ayant été observées en mer (Troadecet al., 1969 ; Bouillon et al., 1969),Charles-Dominique (1982)signale que les concentrations significatives d’eth- malosessur le littoral ivoirien semblentfort rares. L’étude des PUE trimestriellesrelevées en lagune 40 (moyenne1978-1984) permet d’apporter quelques pré- cisionssur le cyclemigmtoire de l’ethmalose (fig. 739qui seraitprésente en secteurIII pendanttoute l’année~avec 30 toutefoisune abondance plus forte durant la saison&che. Lesethmaloses sont également toujours pr&entes en sec- teurV, la périodede plus forte abondance étant alors cen- 20 tréesur le deuxiemeet le troisièmetrimestre. Il y aurait doncconcentration des ethmaloses en secteurII, IIl et IV au momentde la saisonsèche correspondant à la période de reproductionpour cetteesp&e. Par la suiteles juvé- 10 nilesse dispersent de manierea occuperla quasi-totalité de l’espacedisponible en lagune,de manièreplus ou moinsdense suivant les ressources trophiques des diffé- 0 rentesrégions et leur éloignementpar rapportà la zone 1 2 3 4 de reproduction. m Sennes de piage Explication à la crise CIII Sennes tournantes Les abondancesd’ethmalose indiquées par Albaret TZ; Pêche individuelle (19919 ne cadrentpas avec l’hypothese d’une surexploi- Figure 73 -Cycle annuel moyen des PUE d’ethmaloses tation du stock car elles sont maximalesen secteurII dans les secteurs III (serines tournantes) et V (filets trèspeu exploite par la pêchecollective et tresfaibles en maillants et sennes de rivage) de la lagune Ebri6 secteurV et VI où l’activid halieutiqueest la plus forte. (exprimé en pourcentage de la PUE annuelle)

145 Les pêcheries artisanales lagunaires ouest-africaines

- la reproduction: duranttoute sa phase lagunaim l’eth- m3/a maloseest euryhaline mais dans les eauxoligohalines 35 on ne trouveque des poissons en phase de repos sexuel. Il sembledonc que les migrations soient principalement liées au phénomènede reproductionqui ne peut se faire que dansdes eaux sup&ieures a 5 %. Au Sénégal Scheffemet Conand(1976) voyaient également dans la reproductionle facteuressentiel de la migration. - l’actionde la tempkuuren’a pasété &udi&e par Gerlotto 20 ...... <...... (1976) mais Schefferset Conand(1976) suggéraient 1 t \ que le refroidissementpar les eaux marinespouvait contraindreles ethmaloses a remonterdans les fleuves plus chauds.Un phénomèneidentique est d’ailleurs observéchez les sardinellesqui fuientles eauxfroides de l’upwelling ivoirien pour seréfugier dans les eaux guinéennessituées devant le Liberia (Binet, 1983). Notonsqu’en 1980,année correspondant 2 un upwel- ling fort, la pénétrationdes sardinellesen lagunefut importantece qui détournaune partie des sennes tour- 12 3 4 5 6 7 S 9 10 11 12 nantesde la pêchea l’ethmalose. Au niveaulagunaire, il sembleque la température mois soit relativementstable au coursde l’annéeet les eaux - moyenne f-19SO +19.¶3 thermiquementhomogenes. Le seul facteur pouvant influer sur le déplacementdes ethmaloses semble donc Figure 74 - Cycle hydrologique moyen de I’Agnéby être la salinité.Le rôle de 1’Agnébyest a cet égardpré- (1955-l 985) en C&e-d’lvoire, années 1980 et 1983 pondérantpuisqu’elle marque.p apportscontinen- taux,une fïonti&e entre le secte ‘unepart et lessec- Il n’existepas de correlationentre les ap~~~rtsmen- teursV et VI d’autrepart. L’étude du rkgimehydrologique suelsde 1’Agnébyet lesPUE d’ethmalosedans les sec- decefleuvelaisa2 ‘Ire descoïncidences troublantes teursV et VI (fig. 75 a et b), mais si l’on regroupeles puis 83 caractérid par de fai- observationssur une base trimestrielle, aux pics de crue bles danslesec sontéga- correspondentpresque toujours une augmentation signi- lementdes annees de crues anormalement (fig. 74). ficativedes rendements dans le secteurV (tab. 87). En P UB m3/s Pue m3/s 12 35

10 ...... _ .

. ______.__...._.<...__ . . . ..____._ 8 ...... _..._.

IT P7 9 1980 1981 1983 1984 mois mois Figure 75 - PUE des filets maillants (-1 et débits mensuels de I’AgntSby (-+) en lagune Ebrié A : dans le secteur V B : dans le secteur VI

146 hfluence cks facteurs de l’environnement

1980et 1981ces pics n’apparaissentpas dans les PUE Tableau 87 : PUE trimestrielles des filets maillants et des desfilets maillantscar la concurrenceentre ces engins et sennes dans le secteur V, d&bittrimestriel de I’Agn&by (m3/s) les serinesde rivagejoue à plein. Débit m% PUE en kg 1 Nous avonscherché à vérifier si la relationentre les Années PUE d’ethmaloseet les apportsde 1’Agnébyétait effec- Agnéby Filets Sennes tivesur une base phni-annuelle et nonplus seulement srti- 1 1 094 2,58 116 sonniere.L’examen des variations annuelles de la crue 798 4984 montrecertaines similitudes avec les rendements obser- 7 :II 8,6 2;; véspour les filets maillants,seuls engins a exploiterles 9 Iv 13,9 9:38 151 ethmalosesaprès 1982 (fig.76). 11 093 Il existeune bonne corr&tion entreles années sèches 9 II E!J 55 et lesfaibles rendements alors qu’a l’inversea debonnes III 2; 0:06 cruesde I’Agnéby correspondentdes PUE fortes (année : IV 4:1 0,07 D 1979). Le coeffkient de corrélation(r = 0,77 pour 5 ddl) 1 1 OS 0,35 traduit une relation sigificative à 5 %, en faisant abs- II 12 0,28 314 tractiondu problèmede la non-indépendancedes don- 8 III 0,02 58 n&s successives,puisque ce résultat est sup&ieur à celui 1 IV ii:: 0,15 21 de la tabler (0,755)donné par Frontier(1983). 11 0,02 Nous avonségalement cherche à parfairecette rela- 9 II 62 tion en utilisantles efforts de pêche.Malheureusement 8 III 736 2,85 la différence de s&ctivité des senneset des filets 2 IV OS 0,72 maillantsfait qu’il estimpossible de standardiser les deux 1 1 0,03 Seriesde données.Il est néanmoinscertain que l’arrêt 9 II 3:1 0,49 desengins collectifs en lagune soit à l’originede laremon- III tkedes PUE des filets maillant.~, le faibleniveau de la crue i IV Z$ :$ en 1983&.ant alors moins cruellementressenti par les pêcheursindividuels. 1 1 094 129 Nous disposonsde peu d’informations pour relier la 9 II 19 197 cruede 1’Agnéby à la salinitéobservée en lagune.Sur la 8 III figure 77 nous avonsregroupe les observationsdispo- 4 IV 1;:; $8

-. :- _- -

/ i ! ’ I I

0.17 0.27 0.37 0.47 0.57 Figure 76 - Corrélation entre les rendements des filets maillants en secteur V et la crue de I’Agnéby (1978-l 984)

147 Les @cheries artisanales lapinaires ouest-africaines

Salinité accentueraitsimplement la migrationdes juvéniles vers 6 le secteurII et limiterait leursdéplacements vers le sec- teur V jugé moinsaccueillant. En 1980il semblequ’il y ait toutde mêmeeu une peti- te migrationdes ethmaloses vers le secteurV au moment de Ia cruede 1’Agnéby.On observeen effet uneaugmen- tationde la PUE desserines de rivagece mois-la(90 kg contre255 en 1978ou 531en 1981).Les taillesmoyennes de capturesont tri% faibles : 9,4 cm contre 11,8en 1979 ou 12,4en 1978.Les ethmalosespeu abondantescette anru%ladans le secteurV sontexploitées très rapidement par les serinesde rivage qui ne capturentalors que de jeunesindividus. Les filets maillantsne capturentrien. En 1983la cruede l’Agn6byest encore plus mauvaise qu’en 1980.On peut supposerque l’extensiondu stock o/“““““I d’ethmalosese fait plutôtvers le secteurII quevers le sec- 12 3 4 5 0 7 8 9 10 11 12 Mois teurV. II n’y a plusde sennesen lagunemais les captures d’ethmalosepar les filets maillantsont lieu en juillet, - 1975 -+-1961 +- 1980 moisqui correspondà la cruede 1’Agnéby (fig. 78).Les Figure 77 - Salinit& de surface relev&s tailles de capturebaissent a nouveaucar les individus dans le secteur V (baie de Mopoyem) de la lagune Ebrié pêchessont jeunes (fig. 79).Contrairement à cequi s’était en 1975,1980&1981 passeen 1980,les filets maillantslib6res de la concur- rencedes serines de rivage, r6ussissent Bexploiter la faible nibles en secteurV. Il sembleque les valeursrelevées partiedu stockqui a migrédans ce secteur. soientlegerement sup&ieures a cellesde 1975et en tout II sembleque contrairement a ce quenous pensions état de causeplus fortesque celles de 1981notamment a l’époque,la situationne puisse s’expliquer par unesur- dejuin à octobre,mois qui paraissentd&erminants pour exploitationdu stockou un mauvaisrecrutement lie à des lamigraliondese .Aunefaiblecruedel’Agnéby facteursclimatiques défavorables. Les ethmalosesen correspondraientdonc desvaleurs de la salinitélegere- situationnormale sont beaucoup moins abondantes dans mentsup&ieures en secteurV (de l’ordre de 4 %). lessecteurs V et VI, trop éloignésdu canalde Vridi, que Ce sontces faibles variations de salinitéqui seraient dansles secteursII ou IV. Une faible augmentationde a l’origine desconflits enregistres en 1980.II n’y aurait la salinitépeut provoquerdes situationsde seuil chez pomzm pasde relation directe entre la salinitéet I’abon- les juvéniles qui se déplacentalors vers le secteurII. dancedes ethmalosesmais plutôt un seuil au-dessus duquelles ethmalosesp&&ent peuen secteurV et VI. En effet en dehorsdu secteurIII en contactdirect avec la mer,les plus fortes concentrations sont toujours obser- véesdans des gammesde salinit.6allant de 0 a 3,5 o/oo (Lat!ef uf., 1991). En situationnormale, il sembleraitque la saliniténe constituepas le seul facteurinfluant sur la répartition desethmaloses en lagune.La distanceà l’embouchure joueraitégalement un rôle importantce qui expliqueles faibles rendementsobservés en secteurVI de salinité pourtantcomparable % celle du secteurV, maissitué a l’extrémité de la lagune.Ceci expliqueraitegalement l’importance du secteurII proche de la r6gion abidja- naisedont les salinitéstombent a zéroau momentde la cruedu Comsé.La diffusion desjeunes ethmaloses qui semblentavoir des preferences marquees pour les faibles salinités,se ferait donc plus facilementvers ce secteur répondantparfaitement aux exigencesde I’esp&ceque versles secteursV et VI plus difftciles %atteindre. En Figure 78 - PUE mensuelles des filets maillants situationanormale, l’elévation de salinitémême faible 2 petites mailles dans le secteur V en 1983

148 Influence des facteurs de Penvirannement

L’abondancer6elledes ethmaloses en lagune ne serait pas ponibihtéde cetteespèce dans les secteurs les plus occi- en cause,il s’agiraitsimplement d’un problemede dis- dentauxde la lagune. 16 -.j ...... ’ ,..<..: ...... 1.. ..1..<..!. . . .f ~...... ’...... ’. ..<...... !...... ’ . . . I..<<.<’ ,.....’ ...... Y. . .. .i..- :

i Décembre Aout

i I II I I , t 11, , 1, I , I , , , 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 ANNEES

Figure 79 - Structure de taille des ethmaloses capturées par les filets maillants petites mailles de 1978 à 1984 en lagune Ebrié (secteur V)

CONCLUSION

Le-sdonnees dont nous disposons au Togo ou enCôte- de certainesesp&ces à affinité plus marine.Ceci n’est d’ivoire repr&entent des s&ies trop courtespour per- passans conséquence pour le pr&lateurque constitue le mettred’aborder n?ellement l’&xle deI’influence des fac- pêcheuret conduita dessituations de crisecomme celle teursclimatiques sur l’abondancedes stocks, du moins observéeen laguneEbrié. dansle moyenou long terme.Ces relations existent néan- Les étudeshalieutiques ne peuvent donc se satisfaire moins,nous l’avons montre à partir de situationsexcep- desimples relevés de statistiques de pêche. ParalMement tionnellescomme l’ouverture du cordon lagunaireau a l’acquisitiondes données biologiques, les paramètres Togo (d+endant des pluies et des crues)ou le déficit physico-chimiquesdu milieu doiventêtre relevés.Ces pluviom&riqueen Côte-d’Ivoirea l’origine desfaibles informationspour partiepourront être obtenuesauprès cruesdes fleuves soudaniens ou côtierscomme I’Agnéby. de la météorologienationale (pluie en différentessta- Lesr@ercussions au niveau des lagunes sont importantes. Ellesprovoquent des modifications daus la composition tionssur la lagune)ou aupresdes services hydrologiques despeuplements ichtyologiques qui pr&ententdes carac- (cruesdes fleuves). Certaines données spécifiques seront téristiquesplus ou moinsestuariennes suivant le rapport acquisesau coursde l’échantillonnage: salinité,tempe- entrearr%& d’eau douceet pénétrationd’eau marine. rature,turbidité, cycle lunaire... Dansles secteursconfinés, de faiblesvariations de sali- Tousces él6ment.s permettront d’analyser le rôle des nité peuventdéclencher des situations de seuil repous- facteursde l’environnementdans l’évolution des stocks. santles populationsstrictement continentales vers les Trèssouvent ils serontd&erminants, la pressionde pêche fleuvesou a l’inverseréduisant les circuits migratoires ne faisantalors qu’amplifier les phénomènesnaturels. Chapitre 7 ~’ ÉLÉMENTS D’AMÉNAGEMENTS

L’aménagementdes milieux lagunairespeut sepré- corresponda une r&ction B leur baissede revenu,les semersous des formes très différentes suivant les prio- deuxactions pouvant avoir un effetde synergie.Le déve- rites définiespar les états.Celles-ci se traduiront sui- loppementde l’effort depêche est généralement dû à un vantles cas par desactions variees, souvent concurrentes accroissementdémographique important et a une évo- et parfoismême inconciliables : créationd’un port inté- lutionrapide des matkiaux et techniquesemploy6s (fibre rieur ou implantation d’industries nouvelles,rejet de synthétique),qui conduisenta uneexploitation intensive déchetstoxiques ou urbains,lutte contrela pollutionpar deslagunes. Les administrationsen placequi disposent l’améliorationdes échanges entre mer et lagune,déve- de moyensréduits ne semblentpas pouvoir contrôlerla loppementd’aires de loisirs, exploitation desressources situationet les réglementationsde pêche,parfois discu- ichtyologiques(p&he) et/ouamélioration de la produc- tables,sont rarement respectées. Par ailleurs,l’absence tiviténaturelle du milieu(aquacuhure intensive ou exten- decontrôle et deconnaissance sur lesefforts de pêche et sive)...Ces utilisations sont conciliables tant qu’elles res- les débarquements,autorise tous les excès.Les propo- tentmodér&s mais une compétition trop forteentre elles sitionsd’aménagement sont alors difficiles à formuleret provoque généralementdes conflits sociaux graves généralementpeu adaptees aux sociétés de pêcheurs aux- (Vallejo, 1981).Dans ce cadretrès général, l’aménage- quelleselles sont destirks. ment des pêcheriesqui ne constituequ’un élémentde A traversles exemples du Togoet dela Côte-d’Ivoire l’aménagementglobal, sera plus ou moinsdéveloppe sui- nousverrons qu’en matière d’am&ragement la plusgrande vantl’importance que l’on veutréserver a la pêche.Cet prudences’impose car lesmécanismes d’adaptation des aménagementcorrespond :‘au moyen d’atteindre des espikesaux perturbations provoquées par lesvariations objectifsdéterminés par la maîtrisedirecte ou indiiecte desconditions environnementales et par l’accentuation de l’effort de pêche ou de certainsde ses éléments” dela pressionde pêche, sont encore tres mal connus. Les (Panayotou,1983). actionsa entreprendrepourraient alors être diamkrale- Sur les lagunesdu golfe de Guinée,il faut voir dans mentopposées à cellesqui sontenvisagées dans le cadre lesdifficultés ressenties par lespêcheurs l’action defac- despêches industrielles car le moteuret la dynamiquedes teursexternes (phénomènes naturels) indépendants de leur pêchesartkanales lagunaires en Afriquerépondent d des volonté et l’augmentationde la pressionde pêchequi critèresdifférents.

LE TOGO

Le Togoest un petit paysfaiblement industrialisé et efficacede lutter contrele chômage: forte demandeen peu touristique.Dans ce contexteet malgréle volume maind’œuvre pour la pkhe, la transformationdu pois- réduit desdébarquements de poisson (1 000 tonnes/an), son(fumage et séchage),le transportou la commercia- la laguneconstitue une sourced’approvisionnement en lisation.Ces activités permettent également de stabiliser protéinespour les populationsriveraines et un moyen lespopulations rurales à l’extérieurde la capitale: Lomé.

151 Les pêcheries artisanales lagunaires ouest-africaines

La volontédes autorités de définir un plan d’arnéna- (Hongskul,1979 ; Ursin, 1979)et il en existemaintenant gementdes pêcheries ou plusgénéralement de la lagune, de nombreusesvariantes dont les plus completespren- sejustifie par la dégradationdes conditions d’existence nenten comptele niveaudu recrutementet les interac- despopulations riveraines. Bien qu’en 1989la situation tions entre espèces(relation prédateur-proie)et entre observeesoit meilleurequ’en 1984,certains cléments engins. demeurentpr&rccupants, l’augmentation des débarque- Dans le cas particulier des lagunestogolaises les mentsétant due %une intensificationde la pressionde modelesglobaux ne peuventêtre retenus car d’une part pêcheet nonpas a uneaugmentation de la ressource.Les il est impossiblede standardiserl’effort des différents tailles moyennesde capturesont anormalement petites enginset d’autrepart nous ne disposonsque d’une an* et pour certainestrès inférieures à cellesqui sontobser- d’observation.L’utilisation de mod&s multispecifiques véesdans les lagunes voisines (Bénin, C&ed’Ivoire). La ~multi~~resteparcontrepossiblesiI’onveutadmet- situationObserv&e en 1989est due au maintienexcep- tre certainesl~ypothêses simplificatrices comme l’exis- tionnelde l’ouverturedu cordonlagunaire pendant un an. tenced’un recrutementconstant indépendant du niveau Elle risqued’être modifiéeradicalement dans les mois d’exploitationou I’absenced’intemctions interspécifiques. à venir.En effet,les experts ayant travaillé à la construc- Cedernier point qui n’estprobablement pas respecte, est tion desépis en mer,n’excluent pas la fermeturede la tres difficile à formuler dansun modèlequi supposela passeen fin d’année,la réouverturen’étant possible en stabilitid’un certainnombre de paramètres (Laloe, 1989). 1990qu’en casde crue suffisante.Si ceshypotheses se Les étudesmen&es par Sissenwineet af. (1982) à partir confirment,nous serions donc ramenés a la situationqui d’un modeleglobal élargi, sont de cepoint de vueexem- existaiten 1983,avec tous les risquesque cela suppose plaires: cesauteurs ayant testé les interactions de 29 esp& de confinementdu milieu. cespêchees au nord-estdes Etats-Unis par desmodeles A cespréoccupations vient s’ajouter l’accroissement classiquesde dynamiquedes populations, concluent que régulierdu nombrede pêcheurs: en 1983le contingent lesformulations utili nepermettent pas de les prendre s’adonnanta la pêcheétait de 1800 hommeset 345fem- en compte. mes; en 1989il estde 2 602 hommeset de 249 femmes, Bien que les informationsrécolt&s soient parfois soit uneaugmentation de 33 % en six ans.Cette situation imprécises,nous avons utilise un programmed’analyse estpreoccupante car si la passedevait a nouveause refer- et desimulation de pêcheries permettant d’une part l’ajus- mer pour une longuepériode, l’augmentation continue tementdes mortalités par pêche (WA) à partirde compo- de l’effort de pêchedéjja considéré comme important, sition en taille de capture(Mesnil, 1989)et d’autrepart risqueraitde compromettrele maintiendu stock à son des simulationsde production correspondanta divers niveauactuel. 11 est impossible de dire dansl’état actuel r&imes degestion des pêcheries muldsp&ifiques opérées deschoses a quel niveaud’exploitation correspond un par plusieursengins (programme MSLF : IF‘REMER). début de déséquilibre.Ce risque existe cependantsi La basedu modeleest constituée par uneanalyse de l’effort de pêchen’est pasmaîtri pseudo-cohortede typeJones (1981). Lad&inition d’une cohorteest élargieB l’ensembledes individus nés une Approche halieutique classique mêmeannée. L’analyse prend en compteles captures Les modelesde dynamiquede populationsexploi- annuellespar classe d’âge de la phaseexploit&, la décrois- t&s cherchent& évaluer l’impact de la pêchesur lesres- sancede l’effectif d’une classeannuelle étant une fonc- sources.Deux approches ont été développees. La Premiere tion exponentielledu temps. qui a engendréles modèlesglobaux ne considereque Le calculde F aux differentsâges et de l’effectif des desmodifications du niveaud’exploitation. II s’agit en cohortesen débutet en fin d’annéese fait selonune pro- quelquesorte d’une boîte noire comportant en entréedes cédureitérative a partirdes captures annuelles par âge sur variationsde l’effort de pêcheet en sortieles captures unecohorte, des çoeffrcients de mortalitépar pêche pour totalescorrespondantes (Schaefer, 1954 et 1957). La un âgedonné ainsi que du coefficientinstantané de mor- secondeapproche s’intéresse au contenu de la boîtenoire talité par pêchepour un âge donné,Cette methodene et a la qualitéde l’effort de pêche.Ces modeles dits ana- nécessitepas de connaîtreles efforts de pêchedont les lytiques sont évidemmentplus exigeantsen données: estimationspeuvent être à l’origine de biais.Les calculs paramètresde recrutement,de croissance,de reproduc- effectuésdans ce type d’analyse sont explicités dans tion,de mortalite naturelle et parpZche (Beverton et Holt, Cadima(1977). L’initiation descalculs par un F termi- 1957; Ricker, 1958).A l’origine cesmodeles s’intéres- nalne constitue pas un r&el probl&ne puisque l’erreur rela- saientaux pêcheriesmonospecifiques utilisant un seul tive tend a diminuer pour les premiersgroupes d’âge enginde pêche. De nombreusetentatives ont éténZalis&s exploit& (Jones,1961). D’autre part l’analyse des cohor- depuispour concevoirdes modeles monospécifiques ou tesatténue les conséquencesd’une erreursur la morta- phuispecifiquesfaisant intervenir un ou plusieursengins lité naturellequi esten général inconnue (Mesnil, 1980).

152 &ments d’am&agement

Les coefficientsde mortalitépar pêchesont estimés Le nombrede survivantsNt au bout de l’intervalle de par classeet modulés,dans la phasede simulation,en tempstest lié aunombre No d’individuspr&ents & l’ori- fonction des caractéristiquesde sélectivitédes engins ginepar la relation : selonles subdivisionséventuellement adoptées dans la Nt=No.e-Zf phased’analyse. L’algorithme de &olution vise& repro- 2 : tauxinstantané de mortalitétotale. duire danschaque classe la captureen nombren%lisée Lescourbes de capturespécifique sont établies àpar- par chaquemétier sur l’espèce considéréeet fournit tir desdébarquements et desdistributions mensuelles de d’embléeles F partielspar métier. lYi&pencede taille. Les données sont cumul&% par engins Les simulationspermettent d’estimer les effets à court de pêchede manièreà obtenir la structurede taille des et à long terme,par espèceet par métier,ainsi que les débarquementsannuels. La mortalitétotale est calcul& variationsrelatives par rapportà l’état de référence,de à partir desvariations d’effectifs en fonctiondu temps. modulationsde l’intensité de pêcheet, lorsquecela est Les débarquementspar classede taille sonttransformés pertinent,de changements de maillageappliqués aux dif- en classed’âge en utilisantla relationâge longueur éta- férentsmétiers. blie & partir de la courbede croissance.Un exemple& En casde changement de maillage, l’augmentation de calculest présenté dans le tableau88. La valeurde Z est la taille a la premikrecapture entraîne toujours une dimi- obtenuepar régressionentre log, (Nldt) et l’âge médian nutiondes prises correspondant au tempsnécessaire aux dela classede taille. Les courbes de capture établies pour poissonspour passerde la taille de départ2 la nouvelle les deuxChrysichthys, Sarotherodon et Tilapia sontpré- taille envisagée.Le tempsapproximatif au hout duquel sentéessur la figure 80,Les valeursde Z, l’écart typeet les pertessont complètementabsorbées peut être esti- le coefficientde corrélationdans le tableau89. mé a partir deséquations de croissance. 1 L--L1 Tableau 88 : Courbe de capture de Tilapiaguineensis t2-t1= - log - L= = 25 cm et K = 1,78, Dt : durée de vie dans la classe, N : Effectif k Lm-L2 r l- Ll : taille au tempstl Liite de classe Dt N b3 Inf. sup. entrée sortie L2 : taille au tempst.2 NPt k et Lw : paramètresde l’équationde Von 5 6 0,665 0,694 0,029 57 472 14,51 0,68 Bertalanffy. 6 7 0,694 0,725 0.03 1 124723 15,23 471 Le programmesimule pour chaque engin 7 8 0,725 0,757 0,032 55 542 14,36 0,74 de pêche un bilan global par régime 8 9 0,757 0,791 0,034 128214 15,14 477 d’exploitationet donneles r&ultats cumu- 9 10 0,791 0,827 0,036 189 166 15,47 481 lés par espèces.Au casoù les hypothèses 10 11 0,827 0,866 0,039 MO 588 15,99 0,85 d’équilibre sontbien respectéesil est éga- 11 12 0,866 0,907 0,041 144320 15,06 489 lementpossible d’analyser les interactions 12 13 0,907 0,952 0,045 !41005 15,84 493 entrepêcheries, pour chaquestock ou sur 13 14 0,952 1,001 0,049 !37 057 15,39 0,98 l’ensemblede la ressourceexploitée. 14 15 1,001 1,055 0,054 !lO 616 15,19 1,03 15 16 1,055 1,114 0,059 97 431 14,31 1,08 Calcul des mortalitds 16 17 1,114 1,180 0,066 58 581 13,69 1,15 La mortalité totale (Z) est définie 17 18 1,180 1,255 0,075 10370 11,84 1,22 commele nombred’individus disparaissant 18 19 1,255 1,342 0,087 6033 11,15 1,30 durantun lapsde tempsdonné. 11 s’agit en 19 20 1,342 1,444 0,102 1087 9,27 1,39 fait d’une mortalité apparente,les migra- 20 21 1,444 1,570 0,126 1200 9,17 1,51 tions de poissonentraînant suivant les cas 21 22 1,570 1,731 0,161 498 8,03 1,65 unesous-estimation (entrée dans la pêche- rie de nouveauxindividus) ou une suresti- mation(sortie d’individus) de ce param&e. Tableau 89 : Mortalité totale (21, écart type (SI et coefficient de corréla- Deuxphénomènes majeurs déterminent cet- tion (r)obtenus par kgrcssion de log N/dtet l’âge médian de la classede taille te mortalitétotale : la mortaliténaturelle M (prédation,maladie, sénilité) et la mortali- Z té par pêcheF due a l’exploitation humai- 9,40 ne. De nombreusesméthodes ont été pro- 1193 poséespour le calcul deZ (Gulland,1969 ; 2,39 Ricker, 1975; Pauly, 1982 ; Jones,1984). 2,39 Nous avonsretenu la méthodede Ricker. r

153 Les pêcheries artisanales lagunaires ouest-africaines

LOG N/DT LOG N/DT 19

0.5 1 1.4 1.8 AGE 0.6 0.9 1.2 1.5 1.8 AGE

LOG N/DT LOG N/DT 16 IL.7 ,,,r T I = 127-- a I - 1s

10.7 -- - m

a.7 ---FL

6.7 --

-L 4.7-’ ” ’ 0 1 2 3 4 AGE 0 1 2 3 4 AGE Figure 86 - Courbes de capture de Sarotherodon melanotheron (A), 7ïlapia guineensis (81, Chrysichthys nigrodigitatus (Cl et Chrysichthys maurus (Dl

154 Eléments d’amhagement

Les coefficientsde mortalitétotale sont très élevés Tableau90 :Mortalités naturelles calculées en Côte-d’Ivoire pour Sarotherodon melanotheron et pour Tilapia gui- et au Togo sur une base annuelle neensisqui subissentl’effort de pêcheintensif des filets maillants,des eperviers et desnasses. Espèces L’estimationde la mortalit.6naturelle très difficile à tm obtenirn’a pu êtrecalculée dans le cadrede cette Btude : la méthodede Beverton et Holt (1956) utilisant des Sarotherodon 2,78 1 - 1,2 lP1 1,04 couplesde donnéesd’effort de pêcheet de mortalité Tilapia 2,78 1 - 1,2 2,08 1,27 nécessiteplusieurs aunées d’observations, celle de Munro C. nigro. 0,39 0,s - 1,l 0,53 0,66 (1984) supposecomme préalable de définir la courbe C. maurus 1,09 1 - 1.2 1.36 1.04 de SéleCtivitédes engins de pêche.Hamley (1975) qui s’estplus particulièrement intéressé aux filets maillants relientle coefficientinstantané moyen de mortaliténatu- définit la s&ectiviteSij d’une maille i sur despoissons relle aux paramètresL= et K de l’équation de crois- de taillej commele rapportdu nombrede poissons cap- sancede Von Bertalanffyet à la températuremoyenne turéspar cette maille a cette taille (Cij) au produit de ambiante(Pauly, 1980). l’effort dep&he du filet correspondant(xi) par le nombre IogM = - 0,0066- 0,279IogLm + 0,6543 logK réel de poissonsde la classej : + 0,4634logtw Sij = Cij/Xi . Nj Cesestimations sont très approximatives et paraissent Le calcul de la s&ectiviténécessite de connaîtreNj bien supérieuresaux valeursavancées par Douceter al. ce qui n’est g&&alement pas le cas. Les principales (1985)en Côte-d’Ivoire(tab. 90). C’est pourquoinous méthodesproposées sont donc des estimations indirectes procéderonsà deux s&ies de simulation : la prendereutili- (RegieretRobson, 1966). Elles sont basées sur des expé- sautle M calculepar la formulede Pauly (1980), la seconde rimemationsde marquage-recaptureou sur la compa- reprenantla valeurmoyenne obtenue en Côte-d’Ivoire. raison classede taille par classede taille des captures Données de base dedeux engins similaires. Dans ce dernier cas on suppose En 1984quatre esples représentent71,8 % descap- que l’hypothesede similitudegéométrique des courbes turestotales et 80,4 % descaptures de poisson.11 s’agit des&ctivit& estrespectée (Baranov, 1914) ce qui, semble de Sarotherodon melanotheron, Tilapia guineensis, nepas toujours être le cas(Benech, 1975 ; Durand,1978). Chrysichthys walkeri et Chrysichthys nigrodigitatus. Au Togo les pêcheursutilisent plusieursfilets a la. L’étudesera menée sur ces quatre esp&es pour lesquelles fois et lespoissons arrivent démailles au débarcadère.Il nous disposonsde donnéessuffisantes : relationslon- n’est donc paspossible de connaîtrela compositionen gueur-poids,équations de croissance,mortalité natu- taille des capturesdes différentsengins ce qui nous a relle, mortalitétotale, prix desespèces (tab. 91 et 92). d’ailleursamené à regrouperles filets maillantspar ca& Une partie des informations regroupéesdans ce goriesde maille.Compte tenu de l’imp&ision desinfor- tableaun’a pu êtrer&oltée auTogo. Nous avons alors uti- mationsrecueillies et desdifficultés soulevées par l’étude lisé les valeurscalculées en Côte-d’Ivoire aprèsavoir desfilets maillants,nous n’avons pas cherché à appro- vérifié que les longueursmaximales observées corres- fondir cettenotion de sélectivité. pondaient.C’est le casen particulier pour lescourbes de De cefait l’estimationdes mortalités naturelles a été croissancedes Cichlidae et pourles param&res de repm obtenueen faisantappel à desméthodes empiriques qui duction.

Tableau 91 : Paramètres biologiques des quatre espèces les plus abondantes en 1984 sur les lagunes togolaises (L- : longueur en mm, M : mortalité naturelle, F : mortalité par pêche) I P=aLb Croissance I Mortalité R production Esp&s a b L= k M F L50 L75 L25 I I I Sarotherodonmelanotheron 2,342 10-5 2,928 250 1,78 2,78 6,62 135 190 120 w Tilapia guineensis 2,392 10-5 2,975 250 1,78 2,78 9,15 140 195 125 1,27 Chrysischthysnigrodigitatus 2,060 10-5 2,924 850 0,45 0,39 1,99 480 535 385 0,66 Chrysichtys walkeri 1,88910-5 2,966 360 0,15 1,02 1,36 165 205 140 w J 155 Les p&herks artisanales iagunaires ouest-atifcaines

Tableau 92 : Prix moyens enregistrés au debarcadke pour les princi- une bonneconnaissance de l’écologie et pales espèces pêch&s en lagune (F CF/UkgL Ces prix seront utilisés pour du comportementdes sen+&letr& les simulations à venir (tab. 94) dangereuseen cas d’appauvrissementdu milieu.Les pf+cheurs concentrent alors leur 1984 1989 Esp&lx?s activite sur les rives ou dans de faibles petit moyen grand petit moyen grand volumesd’eau qui représententdes zones favorablesaux juv&iles tout en &ant inac- Sarotherodon 151 158 188 165 180 205 cessiblesaux fuets maillants. Tilapia 109 146 182 128 160 193 Résultafs Chrysichthys 323 361 393 350 387 442 Dansun premiertemps, tous les engins intervenanten lagune ont Bté regroupes Les tauxd’exploitation : 0,56pour Chrysichthyswal- pour définir un enginfictif dont l’effet de l’exploitation keri, 0,83 pour Chrysichthys nigrodigitatus, 0,70 pour correspondraità la r&&ante desactions de chacundes Sarotheroabnmelanotheron et 0,77pour lIla@a guineen- engins.Une simulationa eti r&aliseedans cet esprit en sis sontforts et correspondenta unemortalité par pêche faisantvarier l’effort total, c’est&lire en multipliant im~~teparrapportalamoaaliténaturelle(F>2M). l’effort dechacun des engins par le mêmecoefficient. Les Les prix moyensenregistres dans trois villagesde la deux valeursde mortaliti naturelle présentéesprécé- lagune (Agbodrafo, Afidenygba et Sevatonou)font demmentont éti testées.Les résultatsdes simulations apparaîtrela faible valorisationdes gros poissonspar indiquentqu’en 1984les principaux stock étaientexploi- rapportaux petits. tes au-del8de leur maximumbiologique puisque toute L’etudede s&ectivid desengins de p&he n’ayantpu reductionde l’effort nominalentraîne un accroissement se faire, il seraimpossible au cours des simulationsà des captures(fig. 82a). L’imprecision due B une mau- venirde modifierla tailledes mailles utilisées. On pourra vaiseconnaissauce de la mortalitenaturelle entralne une toutefoisfairev~~I’effortdesNetsmaillants~petiteset différencede captureentre les deuxs&ies de modèlede moyeunesmaillesZourpr@mrccssimulalionsuousavonsl’orbe de 190touues (30 % desdébarquements de 1984). vouluconnaître l’impact des dif&ents eugiussur le stock Le meilleurr&ultat estobtenu pour lesvaleurs de M cal- A cet effet nous avons calculé d’une part les tailles cul&s en CGted’Ivoirequi sontpour lesCichlidae deux moyennesde capture pour les diff&entes mailles de filets fois plus faiblesque les valeursobtenues z1 partir de la maillants(fig. 81a)et lesdiff&entes catégories d’engins formulede Pauly (1980). Les milieux laguuaims ivoiriens (tub. 93), d’autre part les courbesde captureen pour- et togolaispr&entant de nombreux points communs, nous centagepar classede 1 cm pour lesprincipales espèces utiliseronsdonc par la suiteM calculeen C&e-d’ivoire. (fig. 81b,c, d). Les résultatsobtenus Tableau 93 : Taille moyenne de capture des principales espèces et importance pur Sarotherodon,Tilapia et Chry- relative dans les débarquements sichthys montrent une urogression , r&uli& destailles de ca$urëlorsque Engins Esp&Zs Taille moyenne % descaptures les maillesvarient de 15% 25 mm et en cm totales unenette augmentation de cestailles Sarotherodon 12,4 16,l entre25 et 30 mm. FMPM Chrysichthys 14,7 12 Lesvaleursobserveespour1esfiletst- Tilapia 12,3 157 maillants% petites mailles (12,4 cm 1301~1Sarotherodon, 14,7 cm pour Sarotherodon 16,5 170 Chrysichthyset 12,3cm pour lI1apk.z) TilapiaChrysichthys 19215,9 0:: sont prochesdes longueursmoyen- nescalcul&s pour lesfilets a mailles Sarotherodon 13,5 09 25 mmqui sontles plus fréquemment LHM Chrysichthys 16,7 utilisésdans cette cat&uie. L’essen- Tilapia c tiel des capturessemble être rbalis6 Sarotherodon 10,7 26,4 surle stockde juvéniles qui estparti- Eperviers Chrysichthys 12,8 culièrementexploite par les éperviers Tilapia 10,l 4:; dontlataillemoyennedecaptureestde 10,7cm pour Sarotherodon,10,l cm pour Tilapia et 12.8 cm pour Chry- Nasses SarotherodonChrysichthys 12- 01 sichthys. Cettepêche qui fait appela ~ Tilapia 0:3

156 f%ments d’aménagement

A B

Longueur noyenne IE NE (Y)

17

16

15

14

13

12

II 15 20 25 30 6 7 8 9 10 Il 12 13 14 1s 16 17 16 19 20 21 22 Hoille Longueur on cm

C D

Nt (X)

6 7 8 B 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 21 25 26 27 28 29

Figure 81 -Tailles de capture dans les filets maillants de maille 15 à 35 mm A : tailles moyennes ; B, C et D : structures de taille pour Sarofherodon, Tilapia et Chrysichthys

157 Les pkherics artisanales lqpnaires ouest-aHaines

Les faiblesecarts de prix pratiquesen fonctionde la En fait, l’augmentationdu maillageà 35 ou 40 mm taillefont queles revenus globaux des pkheurs sontrela- paraîtpeu judicieuse car la taille moyennedes espkes tivementbien cor&& aux debarquementsde poisson estalors elev6e. Les maillesactuellement utilisées sont (fig. 82bet c)*Les plus gros kcarts enregistres entre l’aug- g&r&alementde 25 mm. Une augmentationà 30 mm, mentationde poidset l’augmentationdes prix sontseu- auraitcertainement un effetencore plus fort surle volume lementde 7 %. descaptures Sk long terme.Il nousest cependant impos- Cespremieres simulations ont surtoutporte sur les siblede chiffrer cettesolution. de pkhe en termesde quantiti. Limite53 de la mddlisa fion Nos observationspr&&lentes sur les courbes de captures L’utilisation de modelesanalytiques en pêchearti- en taille desdiffkents enginsont égalementmontre que sanaleest mremeut possible car les nombreuses donnees l’effort dep&he pouvaitêtre d&ïï en termesde qualite. a fournir sontparticulikement difficiles i+i recueillir : dis- Ainsi les mortalitésles plus fortesde juv&Gles sont dues persiondes points de débarquement,cliversification des principalementaux eperviers,aux mas activités,multiplicite desespkces et desmétiers. L’uti- maillants% petites mailles. Changer le rapportexistant lisationdes param&res de croissance des tilapias (établis dansla miseen owvre de cesdifferents engins peut éga- en C&e-d’ivoire) dansles simulationssur le lac Togo, lementcontribuer â unemeilleure gestion des ressources entraînecertaines r&erves de notrepart. la&s. A ceteffet quatre simulations ont et6conduites La connaissancede la mortaliti naturelleau Togo qui modifientle diagrammed’exploitation des stocks. Le devraitêtre approfondie car toutesles simulations réali- seulpoint communentre elles est que l’effort de pêche séespar la suitemontrent qu’une diminutionde la mor- expriméen nombrede sortiesannuelles (280 000) reste talid par pêchedes classes d’âge les plusjeunes permet identique a celui de 1984. Les situationsenvisagées d’obtenir un accroissementde la production.Ceci n’est ainsi queleur impactsur les debarquementsde poisson possibleque si les gainspondéraux dûs a la croissance sontpresentés dans le tableau94 et sur la figure 82d. desanimaux, sont supkieurs aux pertes dues â la morta- Les simulationsretenues vont toujoursdans le sens lité naturelle.Une forte mort&& naturellea donctendance d’une augmentationde la taille a la premièrecapture, ce a minimiserles effetsde ceschangements de maillage. qui entraîneune diminution des prises pendant le temps Par ailleurs l’adaptation des populations ichtyo- nécessaireaux poissons pour atteindrela nouvelletaille logiquesaux variationsde l’environnementn’est pas envisag&.Le tempsau bout duquel les pertes seront com- priseen comptedans ce typede modele.Il semblepour- plètementabsorb&s depend de la vitessede croissance tant que l’on ne puisse faire 1’6conomied’une telle dechacune des espkces. Les meilleursresultats sont obte étudecar ces aspects peuvent devenir déterminants dans nus en diminuantl’action deséperviers. La situationla le processusde reproduction des ca.Nous n’en pren- plus favorablecorrespond d’ailleurs g la disparitionde dronspour preuveque la situationobservée au Togooù cet enginauquel il faut associerles nasses, â la rtiuction certainesinformations diff&ent de ce quel’on a l’habi- demoiti6 de l’effort des filets a petitesmailles, le toutétant tudede rencontrer sur desmilieux voisins: compensepar uneaugmentation tres forte (multipliépar - bien que les tailles maximalesrelewks wur Sarothe- 25) del’effort desfilets maillants % moyennes mailles. Les rodan melanotheronet Tilapia guineensissoient identi- débarquementsenregistrés sont alors de 50 % supérieurs quesh cehesobservfks en C&edWGrc, les tailles moyen a ceuxde 1984.Cette solution a pour objectif principal mesde capture sont largement inférieures dans le casdu deprotéger les poissons pendant deux phases particuli&e- Togo (tab.95) ; mentcritiques de leur cyclebiologique : le recrutementet - les essaisd’aquaculture en enclosréalisés par le ser- la reproduction.L’interdiction des nasses et deseperviers vicedes productions animales sont assez décevants, la intervientdans ce senspuisque les herbierset les rives croissancede Sarotherodonétant anormalement basse du lac sont alors inaccessiblesà la prédationhumaine. (Amegavie,Comm. pers.) ;

Tableau 94 : Modification du diagramme d’exploitation des stocks au Togo (R = gain ou perte en % par rapport au régime P de 1984) * de f par engin R Immédiat W Loxw terme 9 Régime - lTïVl.PMl=lQIMM PLbTA Eper. Valeur Poids Valeur 26 81 93 -35,2 22,l 26,6 - 20,s 14,6 22,l -44,9 48,3 55,3

158 .&ments d’aménanement

Production en tonnes Tonnes Millions CFA iow ,

A 200 ...... , ......

i 0”““““““““’ 1 1 .Q .8 .7 .6 .5 .4 .3 .2 .l 1 .Q .0 .7 .6 .5 .4 .3 .2 .1 Multiplicateur d’effort Multiplicateur d’effort

--- M (Pauly) + M (Cd) - Poids + Prix

,ooo ,Tonnas Millions CF] 150

1200 ZOO IOW

600 100 I C 4w 200 ...... -.-...... __...... ___._._ 50 200

t 0”““““““““’ D 0 1 .Q .8 .7 .6 .5 .4 .3 .2 .l I II III IV V Multiplicateur d’effort Modification du diagramme d’exploitation

- Poids + Prix lgq pfix m Poids

Figure 82 - Résultats des simulations réalisées sur le IacTogo A : Captures totales pour deux valeurs de M B : Captures (poids et prix) obtenues avec le M de Pauly (1980) C : Captures (poids et prix) obtenues avec le M de la C.-l. D : Modification du diagramme d’exploitation (1: situation de 1984, II à V expliqués dans le tableau 94) Les pkherieç artisanales lagumaires ouest-africaines

Tableau 95 : Tailles moyennes de capture relevées au Togo et en Côte-d’Ivoire Allmsou,1974 ; Eyeson,1983 ; Lazard, 1984).C’est pourquoi le contile arti- Espke?S Milieux FMPM FMMM FMGM PLIA Eper. ficiel de la reproductiondoit absolu- ment être assureem cas d’élevage S. melano. Togo 124 16,s 135 10,7 (Baroiller et Jalabert,1989). C-1. 19,7 22,3 23,7 205 22,4 Nos propresobservations sur les Togo 12,3 15,9 10,l lagunestogolaises ne nous permet- T. guineen. c e-I . 17,9 21,0 21,7 20,4 22,7 tent pas de trancher entre les deux situationssuivantes : - croissanceanormale des tilapias et observation d’un phénomènede - lestailles de maturationsexuelle paraissent plus basses nanismequi seraitla con encedirecte de la pression au Togoqu’en Côte-d’Ivoire. depêche extrêmement forte et del’état de confinement Des observationsde memenature ont déjàéta faites danslequel se trouvent les lagunes; pour ces especes.Ainsi Legemlre et Ecoutin (1989) - activite sexuelledes tilapias stimuléeentraînant une comparantla reproductiondes tilapias en Côte-d’Ivoire maturationprécoce. concluentque Sarotherodonatteint la matmit&sexuelle Les repensesa cesquestions sont nécessaires si l’on (140mm) en enclos a unetaille inf&ieure à celledu milieu veutcomprendre les strategiesadaptatives des espkes. naturel(176 mm). La maturitesexuelle serait alors attein- Elles sontde toutemaniere déterminantes dans le choix te entre6 et 8 moispour Sarotherodom,entre 7 et 9 mois du modede gestionbiologique % retenir sur cesmilieux. pour Tilapia. Les stratigies de reproductionpour ces En effet,dans le modelepr&&lent les solutionsles plus ndredes conditions extkieures, les efficacesconduisant a une augmentationdes captures, ts et plus nombreuxen enclosque passentpar unereduction de l’effort depêche et par son dansle milieu naturel.Le manqued’information sur la aménagement(modification des engims utilisés). Si l’on croissancedes tilapias err lagune mepermet pas à ces admetque le stressdû au confinementdes lagunes et à auteursde conclureentre tme croissance ralentie et une la forte pressionde pêche,est à l’origine d’un ralentis- maturationprécoce. sementde croissance,les courbesutilisées précédem- D’autresobservations font état d’um relationentre mentsont fausseset toutesles simulationsdoivent être la taille desretenues d’eau et la taille de maturationdes revuesa la baissepuisque le gain empoids attendud’un tilapias(Lowe-Mcconnel, 1982), les deux valeurs&JO- changementde maillage est inférieur a ce qui étaitP~&U. me serisce qui expliqueraitles diffé- A l’inversesi la croissancereste normale et si la matu- ntrele Togoet la C%e-d’Ivoire.Eyeson ration intervientplus rapidement,une diminution de la (1983) signaleegalement que dansun environnement pressionde pêcheou la réapparitiond’une situation’de confiné S’arotherodonpeut être sexuellementactif a 4 désenclavementpeut provoquer un retour à l’état initial ou 6 moiset %une taille aussifaible que4 ou 5 cm (lon- qui setraduirait dans ce caspar uneaugmentation de la gueurstandard). LoweMccor1nel(1982) montre que chez taille a la premierematurité. Dans cette hypothèseet Oreochromis ni2oticus(Cichlidae) les poissonsprésen- contrairementà ce que l’on a l’habitudede dire en matière tant un faiblerapport taille/poids ont unetaille de repro- de gestiondes ressources exploitées, l’augmentation de duction inferieure à celle des poissonsde condition la pressionde pêche conduirait a un accroissementde la meilleure.D’autres facteurs environnementaux en aqua- productivitéen tilapias. Cette situation seraitd’autant culturetels qu’un espaceréduit, desdensités elevees et plus avantageuseque la faible valorisationdes poissons despêches p&iodiques dans les enclospeuvent consti- degrande taille ne justifie pas une augmentation des tailles tuer desfacteurs de stressqui influemtsur les stratégies decapture. Le nouveaumode de gestion pour ces milieux de reproduction.Ainsi, les changementsobservés dams seraitalors de déterminer le stadecorrespondant a la taille la fécond&5d’urne population de Or~ochromismossam- de maturationla plus basse. bica au Sri Lanka semblentliées à la pressionde pêche Toutceci reste naturellement a l’étatd’hypothèse mais (De Silva, 1986). il est importantque les travauxa venir sepenchent sur A l’opposé de nombreuxauteurs pensent que les cesconsidérations écologiques et éthologiques(relations caracukistiquesbiologiques des tilapias font qu’ensitua- depredatiorr entre espkes, rapport des classes d’âge entre tion de confinementou decompetition pour la nourriture elles,effets inhibiteurs des unes sur les autres, n5gulation la tendanceest a la surpopulationet aunanisme (Hiclding, densité-dépendance...).De cesconsiderations sortiront 1960; McBay, 1961; Loya et Fishelson,1969 ; Hyder, denouvelles approches que les modeles actuels trop limi- 1970; Fryer et Iles, 1972; Bardet al., 1974; Bruton et tésne peuventprendre en compte.

1fXl Approche traditionnelle de la pêche l’assentimentdes pêcheurs qui craignentpour leur propre survie.C’est pourquoi en matièrede réglementation, La modélisationévoquc?e prktklemment ne s’applique toutemesure visant à interdireou à diminuerle nombre qu’à la période 1983-1984.Elle ne peut en aucuncas d’enginsde pêche, est violemment rejetée et ce,quelque prendreen compte les modifications qui ont suivil’ouver- soit l’engin considéré.A la question: “ Serait-ilbon de ture du c.ordonlagunaire en 1986et 1989.Pourtant ces reduirel’effort de certaiusengins”, nous avons obtenu phénomènesd’ouverture et defermeture font partieinté- 93 % de non pour les dperviers,85 % pour les filets grante du mode de fonctionnementde la lagune et maillants,85 % pourles nasses, 77 % pourles filets à cre- devraientà l’avenirse succéder suivant un rythme entiere- vettes,62 % pour les palangres.En l’état actuel des mentdépendant de la pluvioméhielocale. Le degréde choses,les pêcheursconseillent même d’augmenter le complexitéqui en découleparaît difficilement appré- nombrede piegesà crabes,décision qu’ils justifient par hendablepar desmodèles classiques. Par ailleurs,défi- le rkent développementde cetteespke enlagune (92 % nir uuplan Worique d’aménagement ne constitue pas une de réponsesfavorables). Toute solution visant à instau- fin en soi et les nombreuxéchecs enregistrés dans le rer un contrôlede l’effort depêche est mal ressentie. Une pas& sontliés a I’inad&prationexistant entre les mesures majoritéd’entre eux rejettent donc l’éventualité d’un sys- proposéeset les mesuresacceptables par les pêcheurs. tèmede licences,pourtant gratuite. Dans l’hypothèse la D’autres voiesd’aménagement doivent être explorées plus favorablecette licence ne devraitconcerner que les et notammentcelles qui s’appuientsur les traditionset pêcheurs,en aucuncas les enginsde pêche. la culturedes sociétés de pêcheurs&a& 1989; Ntiamoa- Baidu, 1989). - Tableau 96 : Enquête cadre d’aménagement réalisée dans treizevil- Enquête auprès des pêcheurs lages riverains des lagunes togolaises en 1989 Au Togo la démarcheadoptée allait dansle % repenses sensd’une plus grande participation des pêcheurs Propositions à l’effort derecherche et àla définitiond’un plan l positives d’aménagementr@ondant à leurs aspirations Ouverturede la passe - permanente 69,2 réelles.Le dialogueétabli au coursde réunions - temporaire 15.4 villagekes permitainsi des &anges fructueux - non 15,4 entre scientifiquesd’une part, autoritéstradi- Limitation du nombrede filets maillants 15,4 tionnelleset populationde pêcheurs d’autre part. Réglementationdu maillage 38,5 Lessolutions envisagées par chacune des parties. donnèrentlieu à desdiscussions passionnées au Limitation du nombredes éperviers 797 coursdesquelles des points majeurs de désaccord Réglementationdu maillage 30,8 apparurententre pêcheurs eux-mêmes. Les rksul- Interdictiondes palangres 38,5 tatsdes enquêtes qui furent réaliséesdans trei- Diminutiondu nombrede sennesà crevettes 23,l ze villages,sont présentesdans le tableau96. Augmentationdu nombrede piègesà crabes 92,3 La mesurede loin la pluspopulaire consiste Réglementationdes nasses 15,4 à assurerl’ouverture annuelle du cordonlagu- Echangegratuit de FM de maille+ grande 38,5 dre. 69 % despêcheurs pensent que cette ouver- Instaurationde licencesde pêche 38,5 ture devraitêtre permanente, 15 % temporaire. Permisdélivrés aux pêcheurs 23,l En fait,l’augmentation des captures individuelles Permisdélivres par engin 15,4 et desprix devente jugés bons pour desespèces Surveillancevillageoise de la pêche 15,4 à forte demandecommerciale, rend cetteopé- Surveillanceadministrative de la pêche 8443 ration positive pour une majorité d’entre eux. Fermeturesaisonnière de la pêche 797 Les réponsesnégatives sont obtenuesdans la Zonesde pêcheinterdites 38,5 région d’Aného où l’augmentationde salinité entraîneune migrationdes espèceslagunaires Conseilvillageois de la pêche 38,5 versle fond de la lagune.Les r&onses sont éga- Acadja(forme traditionnelle) 38,5 lementr&erv&s dansles zones d’inondation où Enclosbambous (forme adaptée) 76,9 sonthabituellement posées les nasses. Gestionde l’enclos - par la famille 15,4 - par le village 15,4 Del’avis générall’exploitation est trop inten- - par une coopérative 15,4 sive et justifierait une limitation de l’effort de pêche.Ce type d’interventionne recueillepas Créationde bambouseraies 46,2 Les pêcheries aftisaflales /agimaire ouest-africaines

De cesentrevues il ressortegalement que les pêcheurs D’autres mesures,encore mal acceptées,seraient sont tres sensibles% la diminution de taille de capture pourtantenvisageables. C’est le casd’une réglementa- despoissons, cette preoccupation revenant r&ulièrement tionsutlesmaillagesetdela~~~cedecartesdepêche dansles discussions.Ils pensentqu’il faudraitrevenu à permettantde connaîtrel’effort développken laguneà unesituation plus saine mais sur la questiondes maillages, défautde pouvoir efficacement le contrôler.Ces mesures craignentl’instauration d’une réglementation allant dans bienqu’impopulaires, ont donnélieu a denombreuses dis- ce sens.39 % d’entre eux accepteraientune augmenta- cussionset il sembleque desactions de sensibilisation tion des maillesdes filets maillants,31 % dansle cas viendraienta bout des réticencesdes pêcheurs et per- deséperviers. De nouveau,on releveune contradiction mettraientd’en assurerle succès.De telles opérations entrel’analyse qu’ils font de la situation(dangers liés a supposentune action continueaupres des pêcheurset l’utilisation de mailles trop petites) et les mesuresa l’établissementd’un dialoguepermanent. prendrepour revenir h des normesqu’ils jugent plus La condition sine qua non du respectde ces enga- acceptables.Ce désaccordest dû à leur certituded’être gementsest que la réglementationsoit établie pour immédiatementp&ralisés par la reglementation(à court l’ensemblede la laguneet qu’elle soitla mêmepour tous. terme,forte baissedes captures des la miseen applica- Tout manquementà cetteregle entraînerait une réaction tion du nouveaumaillage). négativedes pêcheurs. Si le choix leur Ctaitdonné d’échanger leur filets à Le rejet desautorités traditionnelles peut s’expliquer petitesmailles contre des fdets % mailles plus importantes, par la crainte qu’elles inspirent et par l’obligation qui 39 % d’entreeux acceptemientde respecterla nouvelle seraitalors faite auxpêcheurs de respecter scrupuleuse- réglementation.Une interdiction des eperviersentraî- ment la réglementationtransgressée quotidiennement neraitun mouvementde m6contentementdes pêcheurs lorsquecette tâche revient à l’administration. occasionnelsdont la reconversionaux filets maillants soulèvede nombreuxproblemes : investissementsplus Apport des autorit& traditionnelles importantspour l’achatde filetset depirogues, temps de En fait denombreuses mesures d’aménagement exis- pêcheplus important,acquisition d’un savoir-faire. taientdéjà dans le passé(Weigel, 1985). Elles sonttom- béesen désuétudeau momentde l’accessionà l’indé- Parailleurs, l’instauration de fermetures saisonnières pendancedes Etats africains lorsque l’administration de la pkhe leur sembleinacceptable car pour unemajo- nouvellementcr&e mit fin à l’exercicedu droit de maî- rite d’entreeux cette activite ne sertqu’à assurerl’auto- trise traditionnel.Au Mali, la cohérencede cesrègles consommationjournalière (‘72% de non). La mise en reposaitsur descorrespondances définies entre les par- défensp&iodique de certaines zones sensibles comme les ticularitésdes surfaces en eau,les typesd’unités de pro- frayeresne semblentpas non plus retenir l’accord des duction,les types de prélèvement de la ressource(pour- pkheurs (71 % de repensesnégatives). suite,attraction, ramassage, barrage), les types derelation Au casoù un consensusse degageraitsur certaines entreles aires de pêche,les typesd’ac&s auxpêcheries propositions,une major-S de pêcheurspensent que la (acteslibre, exclusivité,préséance, privilège), les types miseen applicationde cesmesures doit êtreconfiée aux de traitementdes instances mystiques (divinités d’eau ou servicesadministratifs (71 %), 39 % d’entre eux envi- génies)par lessp6cialistes (Fay, 1989). Les mutationsde sageantune participation des autorites villageoises. ce systemesont duesà la conjonctionde plusieursfac- En fait, si l’on veutprendre un peu de recul par rap- teurs: monétarisationdes échanges, intensification des port a cetteenquête et s’ecarterdu discoursfrontal des migrations,innovations techniques, explosion démo- pêcheurs,l’impression générale qui ressortde cesentre graphique,sécheresse, apparition de nouveauxpouvoirs tiensest bien celle d’une dégradationde la situationdont (Kassibo,1990 ; Fay,1989). Des situations conflictuelles les causesles plus fréquemmentavancées sont les sui- sontdonc apparues sur la plupartdes plans d’eau et l’exis- vantes: tencemême de ces rivalités traduit la pertede pouvoir des - conditionsmétéorologiques défavorables, autoritéstraditionnelles incapables de contenir les muta- - développementincontrôle du nombrede pêcheurs, tions socialeset technologiquesen cours. Fay (1989) - multiplicationdes engins autrefois interdits en lagune. signalequ’au départ dans le systèmetraditionnel les arti- Les réglementationsfort mal accueilliesparaissent culationsentre les productionsdes différentsgroupes, nrknmoinsnécessaires. Certaines d’entre elles sont inac- la reconstitutiondu stock et les divers statuts,s’articu- ceptableset seraientirrém&liablement contournées si laienten mférence à un territoireglobal, à un savoirhomo ellesétaient imposées de façonautoritaire. C’est le cas gèneet à un rapport hi&archique entre identitkr (eth- notammentd’une réglementation sur les efforts de pêche niques,statutaires) et typesde prél&ernent des ressources. ou de l’instaurationd’une fermeturesaisonniere de la Actuellementil n’y a plus deuxterritoires d’ordre supé- pêche. rieurqui s’emboîtentmais un pouvoirqui reconnaîtl’exis-

162 t%ments d’amthagement

tented’une collection d’individus (permis de pêche, libre superficietotale de 92 hectaresmis en œuvrepar plus de circulation)et tentede regler les conflits qui lesopposent 3oopêche~)etl’échec&leurgestioncon~~parleur à partir de principesnon homogènesentre eux et exté- interdictioneffective a partir de 1975.Bien quetechni- rieurs au modede vie despêcheurs. quementrentable l’acadja fut à l’origine de tensions Il sembledonc que la situationactuelle soit marquée socialesque l’on peutrkwner de la façonsuivante : par l’existencede deux systèmes,l’un traditionnel et - émergencede conflits sociauxentre pratiquantsde l’autre administratif,tous deux imparfaitset domma- l’acadja et pêcheurstraditionnels, ces derniersaccu- geablesà l’existencede l’autre.L’administration conser- santl’acadja de servir de piège et dedépeupler les zones verait desprérogatives sur la réglementationà l’éche- libres de la lagune; lon national, les autorités villageoises cherchant à - accélérationdu défrichementdue au fait quece mode s’adapteraux contraintes s@cifïques de manière trks loca- d’exploitation nécessiteune quantitétres importante lisée.Le résultatest décevant puisqu’il n’y a plus d’uni- de branchages; cite dela réglementationet qu’il nepeut exister dans ces - accentuationde la s&iimentationen lagunepar accu- conditionsde systèmed’exploitation halieutique cohé- mulationde matières organiques provenant & debrisde rent qui permettraitune exploitation équilibrée de la res- branchages@rocessus accélére par lestarets lorsque la source.La démarchela plusconstructive consisterait peut- salinitéaugmente) ; êtreà faire un inventairedes reglementations tradition- - appropriationdu milieu lagunairepar les citadinsqui nelleslocales, à leshomogénéiser et à lesadopter à l’khe utilisent la main-d’oeuvrevillageoise à bon marché. lon national (Weigel,1990). Ceci revientà clarifier le Desévénements identiques furent d’ailleurs observés rôle de l’état et desinstitutions qui lui sontliées tout en auBénin, au Ghana et enC&-d’Ivoire (Kapetski,1985). reconnaissantl’existence des structures traditionnelles qui Pour lutter contre ces inconvénientsWeigel et al. serviraientalors de relaisà l’autorité administrative. (1989)proposent d’avoir recoursà l’enclosen bambous Activités complémentaires qui s’inspiredu principedes acadjas tout en limitant les Quelleque soit l’efficacité desmesures à mettreen inconvénient+sdeces derniers. Schématiquement, il s’agit placeil est certainque l’augmentation des captures que d’unestructure composée d’un filet circulaireou declaies l’on peuten espérer,sera insuffisante pour répondre à la enbambou et d’un nScifcentral formé de piquets de bam- demandetoujours croissante.On peut alors envisager bou et de fagotsde branchage(fig. 83). Le principeest d’augmenterla productivitédes lagunes en faisantappel defavoriser sur les parois immergees des bambous plan- auxtechniques d’aquaculture. De cepoint devue l’aqua- tésverticalement sur le fond,le développementdes algues cultureextensive semble bien adaptéeaux pays en voie épiphyteset desorganismes zooplanctoniques ; la posi- de développementcar elle requiert un faible niveaude tion verticaledes tiges de bambou permettant à la lumière technicitéet unemain-d’œuvre abondante. Sur les lagunes d’agir de façonefficace sur la productionphotosynthé- nigérianna,béninoises et togolaises(Fked, 1%7 ; Everet, tique en épiphytes.Les expkirnentationsmenées au 1976 ; Welcomme,1972) des parcs en branchageplus centrede rechercheocéanographique d’Abidjan sur les communémentappelés acadja ont été utiliséspendant enclosen bambouindiquent des rendements à l’hectare plusieursannées. Ces techniques sont également répan- comprisentre 6 et 8 tonnes/ha/an(Hem, 1982 ; 1988). duesen milieu continentalpuisqu’on les retrouve sur le fleuveNiger (Raimbault,1960) et surla riv&e Benueau Lechoix&I’enclosenbambouscompenselesinconvé Cameroun(Stauch, 1966). L’acadjaqui estcomposé d’un nientsde l’acadjacar il reposesur les principes suivants : bosquetartificiel de branchagesaux trois quartsimmer- - structureisolée du milieu ambiantpar un filet ou des gésen eaucalme et peuprofonde (1 à 2 m&res),provo- claiesen bambou; quele d&eloppementd’algues filamenteuses qui abritent, - empoissonnementa partir d’alevinsde 20 grammesde de mêmeque le bois en décomposition,une flore et une Sarotherodonmelanotheron. Cette solution est voisine fauneriches et variéesdont le poissons’alimente. Dans d’uneaquaculture en enclos en bambous par opposition cettepêcherie traditionnelle, l’idée de favoriserla pro- à celle de l’acadjaqui est plus proched’une pêchede ductionde la nourriturenaturelle est le fondementmême capture; du processusde production. La récolte des poissons - sédimentationdiminuée car la duréede vie destiges de s’effectueen entourant I’acadja d’un filet verticalà petites bambousest de 3 à 4 anscontre 7 B 12 mois pour des maillesque l’on rétrrkitau furet à mesureque l’on arrache fagotsde branchages. lesbranchages, pourreplanter ceux-ci à l’extérieurdu filet A cesavantages, on peut en ajouterdeux autres: la de façonà reconstituerun nouvelacadja. surfacedu récif enbambou est plus grande que celle des Pourtantl’histoire du développementdes “acadja” branchages(une tige de bamboud’un diamètrede 8 cm sur le lac Togomontre à la fois le vif succèsde leur vul- et d’un mètrede long fournit une surfacesolide théo- garisation(puisqu’en 1972, on comptait133 acadjas d’une riquedu cylindrede 0,25 m2), la dur& de vieplus longue

163 Les pêcheries artisanales lagunaires ouest-africaines

‘iquc Me 14 mm

Zone de fraybres faite de fagots de branchages

Figure 84 - Schéma d’un enclos extensif (module d’un hectare de superficie) i y ! ? ;Km\,* ,$ j ! : : : ..

Figure 85 - Sites des bambouseraies et des hauts fonds favorables à l’implantation des enclos bambous sur le lac Togo

164 /%mmts d’aménagement du bambouet sameilleure verticalité permettent de mieux siblede laisser cette situation se perpétuer. Des solutions exploiterla zonephotosynthétique. alternativesB la réduction de l’effort de pêche sur Une prospectiond&aillee bas& surla bathymétrieet l’ensembledu système@unaire togolaisdoivent être la naturedes fonds a été menéede maniereà identifier envisagées.L’une d’entre ellespourrait promouvoirle leszones les plus favorables.Aux critèresde profondeur développementdu petitélevage, la populationcible étant (elle doit êtreinférieure ou égaleà un mètre)et denatu- alorscelle des pêcheurs pratiquant déjà l’élevage dans les re des fonds (la préférenceva aux sols sableuxplutôt villagesriverains. quevaseux), on a rajoutécelui de l’aptitudedes popula- Lbalyse de ce type d’activité a montreque l’éle- tions concerne22(fig. 84). vagese pratiquait à l’échellefamiliale avec des effectifs Cettetechnique n’est tout de mêmepas transposable r&luits composesdans un ordre décroissantde poulets, directementau Togo puisqu’on y trouvepeu de bambous caprins,canards, pigeons, ovins, porcs et pintades.La autourdu lac. Cetteplante est pourtantconnue dans la volontéde proposerla technologiela plus maîtrisable régiondes Plataux, eswitiellement dans le triangleBadou- possibleet celled’aider les populationsde pêcheursou Atakpam~Palimé,où il existedes plantations de quelques de pêcheursagriculteurs explique que l’option du petit aresqui nefont pasl’objet d’une exploitationsystémati- élevagefamilial doive être choisiede préférenceà un que.Cette rareté, malgré des conditions climatiques favo- élevagede type modernequi s’adresseraità desentre- mbles,expliqueleprixélevédestiges(2OOFCFA).L’exis-preneurs vraisemblablement d’origine urbaine et qui tencede plantations de bambou à grandeéchelle @lusieurs nécessiteraitune mobilisation de capitalbeaucoup plus hectares)en Côte-d’Ivoirerend prometteuse toute tentative importanteque celle dont ils disposent,Ce projet de déve d’implantationde bambousemies dans un environnement loppementaurait également I’avantage de s’inscrimdans humain et physique relativementsimilaire. Un repé- l’objectif gouvernementalde promotion de l’élevage des ragedes sites favorables à l’emplacementdes futures bam- petitsruminants et de l’aviculture. bouseraiesa donc &2 effectué(Weigel et ul., 1989),la tech- Une analyseeconomique des différents types d’éle- nique milis& étantinspirée d’une expkienceà grande vagefamiliaux tend à prouverla rentabilitédes élevages échellemenée dans la valléedu Niari auCongo en 1960. avicolesou ovins- caprinsmais pas ceux des porcs. Ces Activités alternatives deuxtypes d’élevage ont suscitel’intérêt des bénéficiaires De 1984à 1989le nombrede pêcheurs exerçant leur potentielslors des treize r&mions villageoises (Weigel et activitéen lagunea augmentéde 30 %. Il n’estpas pos- ul., 1989).

APPROCHE SOCIOLOGIQUE DES CONFLITS EN CÔTE-D’IVOIRE

Dansles chapitres5 et 6 nousavons abondamment Conformémentà cette observation,les activités parlé de la crisesurvenue en 1980et 1981sur la lagune halieutiquesdans les secteurs V et VI pr&ententune spé- Ebrié. Ces approchesécologique et halieutique sont ‘: cificité spatiale: les sennesde plage sont concentrées incomul&escar elles ne suffisent nas àexuliauer ladurete .’ sur une trentainede kilomètressur la rive sud et dans desconflits qui ont suivi.Les référenc&àîa crisesont deuxvillages de la rive nord(Abmco et Abraniamembo). plu&anciennes et nécessitentde s’intéresserà l’histoire La pêcheindividuelle est pratiquk danstous les villages et aux règlesauxquelles cette dernière est soumise.De autochtonesquelle que soit leur localisationmais dis- ce point de vue le regarddes anthropologuesest riche pose d’une activité exclusivesur la moitié nord de la d’enseignements. laguneainsi que sur touteson extrémité occidentale. Les adeptesde la pêcheindividuelle parmi les rive- Territoires de pêche et populations de rains sonten priorité desAïzi. Treizevillages se n$par- pêcheurs tissentpresqu’à égalité sur les deuxrives (7 au nord, 6 Il existeen lagunedes zones de pêche réservées aux au sud). Le poids démographiquede la rive nord est différentsengins. Ce partagespatial ne relèvepas de la cependantprépondérant puisqu’on y trouveles trois vil- traditionmais d’une succession de compromis, et estfon- lagesles plus peupléset que globalementla population déesur la notiond’eaux territoriales villageoises. Chaque de cetterive recouvreles deux tiersde l’ensemble.Les village disposed’une zonede compétenceà l’intérieur terroirsagricoles de cesvillages sont exigus et avantla de laquelleil peut limiter la liberté de pêchepar l’inter- colonisationl’agriculture y était une activitémarginale diction ou le contingentementde certains engins rkserveeaux femmes.Les pêcheursindividuels vivent (Verdeaux,1988). dansdes villages, communautés sédentaires et pérennes

165 Les p&twies artisanales lammaires ouest-africaines

qui soumettentles intir&s desindividus et unitésde base involontaire: toutpropri&aire souhaite travailler avec des auximpkatifs dela vie eucollectivité. Les unit& sociales gensde mêmeorigine que lui. Ceciest possible dans bien debase sont constituks amourde syst&mesde relations descas mais paradoxalement pas pour les propri&.aires parentalesetr&identielles qui induisentun certainnombre autochtonesqui ne trouventpas suffisamment deperson- de comportementset d’obligations qui n’ont souvent nel. Verdeaux(l988)interpr&e cette situation comme un qu’un rapport lointain avecles exigencesde la produc- refus de la part des petits producteursde devenir les tion (Verdeaux,1988). manœuvresde leurs pks. Ainsi l’acquisitiondes serines Les tenantsde la pêchecollective sont principale- par les autochtonesde la rive nord devaitprocurer aux mentdes allochtones. Ils sontmoins nombreux mais eth- aînésM substitutaux plantations et permettreaux jeunes niquementplus hétérogenesque leurs colkgues locaux. detrouver un emploisur place. Ti&s rapidement les cadets Ils sontCO surune trentaine de km dela rive sud, ont renonceB travailler pour les “vieux” et la main- concentra ntut!epar le regroupementde plus de d’oeuvrede cesfilets est devenueexclusivement kran- la moitie des unités de pikhe au centre de la zone. gère(gtiktne, malienne). Théoriquementles filets appartiennenten majoritézi des L’apparenteopposition entre autochtones et allochto Ivoiriens(57,6 %) maisl’origine ivoirienne ou ghanéenne nesserait en fait l’expressiondéformée d’une compéti- despropnétairesn’zima~tmalétablie.Parailleursla~- tion en grandepartie inter-régionaleentre deux catégo- jcctoiresociale et le modede fiicement desfilets, lais- ries socialesantagonistes : les détenteursdes principaux sentplaner un doutesur le statutréel d’une grandepar- moyensd’appropriation de la ressourced’une part, et tie despropri&aires déclares qui pourraieutn’être que de lespetits producteurs d’autre part qui refusententre autres un certaintype de rapport social (salariat) entre membres en proportionsinfimes d’une mêmesocietk étrangerset particulie- Les sociologuesavancent également que les reve- rementles Ghanéens(772 %) y sont majoritaires.On nusdes pratiquants de techniques individuelles ne dépe- note un pourcentagenon négligeablede Maliens,ce qui dentpas nécessairement des seules ethmaloses, mais de amèneà penserque le savoir-fairerequis pour la mani- l’ensembledes especes dont certainessont pêchkes avec pulation d’une scnnepeut tresbien reposersur trois ou d’autresengins. Chaque pêcheur poss&de en effet une quatreindividus, la plusgrande partie de l’équilsage étant panopliede filets adaptesaux pêches sa.isonni&es et aux alors constitueed’une simple force de traction. Ces différentsmilieux exploitablesen lagune.Dans ce cas pêcheurssont installésdans des campements.Ce sont c’estplus la valeureconomique des captures, plutôt faible desmigrants lies auxpropri&aires par un contratsaison- dansle casd’EfhmuZosujk&riatu, que leur abondance nierou pluri-annuel.La seuleorganisation qu’ils connais- seulequ’il faut prendreen compte.De ce point de vue, sentsur place est l’unite deproduction a laquelleils appar- les capturesdes filets a grandesmailles (PoZydactyZus, tiennent.La vie sociale est uniquementrythmée par 7’ruchinotu.s).des palangres non appâtees(Chryichthys) l’activit.6de pêche. ou mêmedes éperviers (Z%zpiu), constituent un meilleur Concernantl’emploi de maind’ceuvre,les compor- apportque celui des filets a petitesmailles. Pour les socio- tementsdif&ent selon les propriétairesde filets : les logues,sans nier nkessaimment une éventuelle crise et le allochtonesfont appelB des pêcheurs kangers, souvent rôledes serines dans celle-ci, il apparaîtqu’il y a unevolon- Ghanéens.Les autochtonescomme les Agni emploient té anciennedes autochtones de sen?approprier l’ensemble uniquementdes gens issusde la mêmeeth eux du territoire lagunaire.La diminution des capturesne contrairementaux Alladian et auxN’zima mal ntés seraitalors devenue qu’un pnkxte eu 1982pour atteindre dans leurs propres compagnies(18,6 % de la main- ce but. l’exuloitation trot intensivedes stocks &ant un d’œuvreemployee). En fait, il sembleraitque ceci soit phénomeneamorcédepms de nombreusesannées.

Tableau 97 : Caractéristiques ethniques (en %) des propriétaires et des équipages de sennes Werdeaux, 1988) Ivoiriens Ghanéens Maliens 57,6 35,4 66 Propri&aires Alladian N’Zima Agni Ahuna Fami Maliens 898 4434 494 26,6 8,8 676 533 7732 16,8 Equipage Adioukrou Aiii Alladian Agni N’zima AhMa Fami Maliens 1 4,8 18,l 28,6 30s 16,8

166 Avantage des études pluridisciplinaires nes et provoquede fortes récriminationsqui, relayees Bien que certainspoints soient encore difficilement par les autoritéstraditionnelles, entraîue l’interdiction explicables,il sembleque la confrontationdes differcntes desserines de plageen lagune.Il semblebien quela cri- disciplinesconcernées par la pêcheait permisde pro- sesoit davantaged’ordre sociologiqueque biologique. gresserdans la compréhensiondes événements survenus L’arrêt de la pêchecollective n’a pasété suivi d’une en 1982(Lac et ul., 1991). intensificationde l’effort depêche des engins individuels. Le fait est surprenanten lui-mêmepuisque le principal L’hypothèsed’une surexploitationdes stocks d’eth- argumentavancé pour interdireles sennesétait lié à leur malosesparaît peu justifi& d’unepar& parce que les éco- fortecompétition avec les filets maillants.Il estprobable phasesles plus jeunes résident en majoritedans des sec- qu’il n’existaitpas en 1982un potentielde pêcheurs suf- teurspeu exploites (secteurs II et IV), d’autrepart, parce fisantpour provoquer une explosion des activités halieu- qu’ensecteur III la pêcherieest r6glementée par une riva- tiquesparmi les populations autochtones ni la possibilité lité exacerbéedes activités en mer et enlagune qui emraî- pour les pêcheursallochtones d’occuper ce secteurqui naen 1980et 1981un d&intf%essementconjoncturel pour venaitde selibérer. Globalement cette décision est posi- lesethmaloses au profit du stockde Sardine&s.La crise tivepour les pêcheurs individuels puisqu’on assiste à une selimite donc aux seuls secteurs V et VI et débuteen 1980 augmentationdes PUE et destailles de capture,le tout par une mauvaiserépartition des ethmalosesdans ces contribuant a améliorer la situation économiquedes secteurs.Les rendementssont donc bas et les senncsde ménages.La haussedes rendements et la qualit. desesp& plage,pour assmerun revenuminimum r6orientent leurs cespêchees (d’une valeur 6conomique plus forte que celle efforts sur les espècestraditionnellement captur&s par desethmaloses) sont des éléments favorables a un retour les pêchesindividuelles (Tilupiu, Chrysichthys). a la pêchedes riverains. Malgré tout lescaptures totales En 1981le recrutementsemble normal et lespêche- en 1984 se situaiententre 3 000 et 4 000 tonnesalors ries collectivestentent de serenflouer en exploitantde quele potentielde la laguneest estimé a 10 000 tonnes. manièreintensive les jeunes ethmaloses non accessibles La situationactuelle est d’autant plus regrettable qu’elle par les filets maillants.Il s’ensuitdonc une deuxieme conduità unesous-exploitation des stocks lagunaims dans aunéede crisepour lespêcheurs utilisant cette catégorie M paysqui estgros importateur de poissons et atteintpar d’engins,qui par ailleurs,souhaitent ardemment se réap- lesproblèmes de chômage. proprier l’ensembledu territoirelagunaire. Dansle casprécis de la laguneEbrié les autorités tra- L’existenced’une forte abondancede sennesde plage ditionnellesont donc défenduI?ntérêt despopulations au seinde zonesde pêches individuelles pose le proble- riverainessans aucune considération pour l’économie me d’uneappropriation du milieupar des&rangers et de géneraledu paysqui seraà son6chelle pt5nalisée par les l’enrichissementde cesdentiers aux dépens des autochto- décisionsqui ont étéarrêt&es.

CONCLUSION La prudencedoit êtrela regled’or en termesd’ame- administrativeet l%utrctraditionnelle. Ces deux syst&mes nagement.Des mécanismes entiers de la dynamiquedes ont tendancea se neutraliserl’un l’autre laissanttoute stocksexploites sont encore mal compris et desfacteurs libertéaux pêcheurs et engendranttoutes sortes d’abus. aussiimportants que les relationsliées a la densite: les La démarchela plus constructiveconsisterait sans doute phénomènesde maturation pr6coce, de nanisme en report- à fusionnerces deux structures en n?dOMant aux autori- seà desvariations de l’environnementou dela pression téstraditionnelles la placequi était la leur dausle passe, depêche doivent être étudiés avant d’envisager une ges- les réglementationsétant décidees a l’échelon national tion optimisée.Les outils dont nousdisposons actuelle- par l’administrationsur la basedes droits coutumiers. ment(modeles globaux et analytiques)sont insuflïsants L’Etat doit garderla directiondes opérations, les intérêts pour traiter cesproblèmes. Les aménagementspropo- personnelsou à court termeprimant souvent sur l’inté- ses se font donc le plus souventde façon empirique. rêt général(Côte-d’Ivoire). S’agissantde pêcheartisanale africaine, il faudraautant Ce typed’aménagement suppose que les différentes que faire sepeut, éviterde raisonneren termesde pro- “facettes” de la pêcheartisanale aient ét.6étudiées car fits et de productionmaximale équilibrée, les traditions auplan sociologiqueces pêcheries résultent d’une acti- ancestralesdes pêcheurs répondant souvent à d’autrescri- vité traditionnellestructur6e par l’histoire et les fonde- tères.Une autrecaractéristique des pays africains réside mentsculturels des peuples qui l’exercent.Au plan éco- dansle fait que,malgré la volontéexprim6e des Etats, la nomique,la pêcheinterf2re souvent avec d’autres secteurs pêchesoit soumise à deuxtypes de réglementation : l’une d’activitécomplémentaires ou concurrents,l’aménage-

167 Les pêcheries artisanales lagunaires ouest-africaines mentdes pkhes ne peut doncse limiter a uneétude des commeune multiplication de travauxconçus et réalisés pratiqueshalieutiques et de la dynamiquede la ressource. defaçon indépendante (mais les écueils sont nombreux : Il doit êtrereplace dans un contextesocial et économique decalagedes observations,échelles non compatibles, d&erminant,notamment dans les pays en voie de déve- synergiesfactices...). Il sembleque ce type d’approche loppement.Il estdonc de plus en plus génkalement admis soittres prometteur. Une expkimentationest en cours au quel’étude de ces pêcheries doive se faire dans la concer- Mali surles pkheries arkanalesdu deltacentral du Niger tation et la pluridisciplinarité.Celle-ci doit être vécue et l’avenirdira si la constructionde plan d’aménagement commel’approche intégréed’un objet d’étude défini adaptéaux sociétésde pêcheursafricaines doit passer conjointementpar les disciplines concernéeset non par ce type d’approche. CONCLUSIONS GÉNÉRALES

Les dernièresdécennies ont vu l’accessionà l’indé- d’une ouverturepermanente ou temporairedu cordon pendancede nombreuxEtats africains dont unedes pré- @unaire,induiseut des dynamiques particulieres. L’oppo- occupationsfut d’exploitereux-mêmes leurs ressources sitionentre eaux continentales et eauxmarines structure naturelles.En matièrede pêche ces décisions se sont tra- la laguneen un ensemblehétérogène présentant des scc- duitespar le développementde grosses unit& qui nesont teursa dominantemarine, estuarienne ou continentale. pas toujoursrentables car elles exigentdes investisse- Cettevariabilité se retrouve également à l’échelleintra- mentsimportants,unemain-d’œu~spécialiséeets’~- annuellepuisqu’un même secteur peut évoluer vers l’une tent mal à la variabilitéde la ressource.Dans le même ou l’autrede ces composantes suivant la saisonet saposi- temps,des pêcheries artisanales se développent sponta- tion par rapportaux tributaires. némentconnaissant comparativement un succi%certain. Les peuplementslagunaires sont adaptes aux condi- On admetaujourd’hui que ce type d’exploitation est tionsde leur environnement, de nombreuses espèces sup mieuxadapté aux pays en voie de développementcar il portantdes gammes de salinitéétendues. Pour le resteles demandeune main-d’œuvrenombreuse, une technicité formesprkentes en lagune peuvent être très varices puis- moins importanteet présentede grandespossibilités qu’ellesaccusent des caract&istiques typiquement mari- d’adaptationet de reconversion. nes,estuariennes ou mêmecontinentales. Aux deuxextrê- Très rapidement,la questionde la gestionde ces mes,leur~~est~~~dansletempsetdansl’espace pêcheriesartisanales est posée. De nombreuxproblèmes suivantles conditions de salinitédu moment.Le nombre méthodologiquesapparaissent, l’étude et l’aménagement de cesespkces est très importantet supérieurà 100 en de ces pêcheriesprésentant des caractéristiquesdiffé- lagune Ebrié, leurs caractéristiquesbiologiques sont rentesde cellesdes pêcheries industrielles. variables: temps de résidence eu lagune, reproduction sai- Les travauxentrepris ici s’inscriventdans le cadre sonnikesou continue,cycle et circuitde migration...tout généralde la mflexionqui estmenée actuellement sur les ceciinfluant bien sûrsur les saisonset les techniquesde pêcheriesartisanales. Ils ont étéconduits en milieux lagu- pêche. naires,considérés comme des zonesLi forte producti- L’exploitationen milieu lagunairea beaucoupévo- vité, qui font l’objet d’une pêcheartisanale intensive. lué durantces dix dernièresannées avec l’émergence de Ils concernentplus particulièrementles -lagunes ivoi- la pêchecollective (serines deplage et sennestournantes) rienneset togolaisesmais pour de nombreuxaspects bien quecette dernière n’ait pasencore fait sonappari- débordentce cadrerestrictif, les hypothesesformulées tion sur de nombreuxmilieux (lagunede GrandLahou, étantapplicables au cadreplus généraldes pêches arti- lagunestogolaises) et qu’elleait étéinterdite sur d’autres sanalesmaritimes, lagunaires ou continentales. (laguneEbrié, 1982et laguneAby : interdictiontempo- L’impressiondominante qui ressortde cette étude raire). Les techniquesnouvelles ont révolutionnéles estla complexiteet l’ampleurdes travaux à entreprendre formesd’exploitation des lagunes car ellesont fait évo- pour appréhenderle systemepêche dans son int&alité. luer la pêchevers une économie marchande basée sur le La variabilitésemble jouer à tousles niveaux : milieuphy- profit immédiat.Elles ont égalementaccéléré le proces- sique,ressource, exploitation, stratégies des pêcheurs... sus d’affaiblissementdes autoritéstraditionnelles. La L’environnementphysique est déterminant. Certains pêcheindividuelle (filets dormantset dérivantsde sur- facteurscomme la taille du milieu, le rapportentre arri- face et de fond, palangres,éperviers, nasses, pièges, vée d’eau douceet entréed’eau marineou l’existence serinesà crevettes...)était, elle, plutôt bas& surle respect

169 Les pkherie5 artisanale5 @unaires ouest-atiicaines deces droits coutumiers. Cette pêche est tr&s performante - extensiondes zones de pêche (Grand Lahou) ou redis- et bien adaptéea la variabilitéde la ressourcepuisqu’elle tribution de l’effort versde nouvellesespèces (serines met en œuvredes engins et destechniques modulables tournantesde Vridi partantpécher en mer), enfonction des saisons. Elle permetl’exploitation de tous - diversificationdes techniques de pêchepermettant de les milieux. partagerle risquesur plusieursespèces. Bien queles quantites pf!ch&es ne soientpas toujours Partantde ces informations,différentes catégories trèsimportantes (1000 tonnesau Togo,10 000 tonnes en depêcheurs ont étéidentifiees suivant leur degréde sp& Côte-d’Ivoire) la pêchegénere de nombreuxemplois cialisationdans la pêche: professionnels,saisonniers et directsauxquels il faut ajouterun certainnombre d’acti- occasionnels.Les comportementsde ces groupessont vitésdont une bonne partie concerne les femmes : conser- suffisammentdistincts pour justifier uneétude séparée. vationdu poisson(les chaînes de froid sonttres limitées Lescycles d’abondance des espèces ont étédécrits par et l’on a le plus souventrecours aux techniquestradi- l’intermédiairedes PUE ainsique les cycles saisonniers tionnellesde conservationtelle le fumage),commercia- de pêche.L’étude de la variabilité spatio-temporellea lisationen groset au détail. débouchesur uneclassification des lagunes ou secteurs L’hétérogénéitedes milieux et despeuplements lagu- delagune étudiés en fonctionde leurs caracteristiques ich- naires,la diversitedes techniques et la diffusiondes acti- tyologiqueset de leur niveaud’exploitation. La lagune vitésde pêcherendent difficile toutetentative d’échan- deGmndLahou pamît plus estuarienne que les secteurs V tillonnagede la production.Les méthodologies appliqudes et VI de la laguneEbrié ou queles lagunes togolaises où enpêche industrielle ne sontpas appropriees ici : denom- l’on rencontre de nombreusesformes continentales. breusesinformations sont impossibles a obtenir,de nom- L’analysedes PUB et des structuresde taille montreà breusesautres sont trop imprécises.La démarcherecom- l’inverse que la pressionde pêcheest très forte, moins mandéeest la suivante: intensiveen lagunede GrandLahou. - estimationdes populations humaines pratiquant la pêche En laguneEbrié, la pêcheindividuelle represcnte 56% parproc&lum de sondage lorsqu’il n’existe pas de recen- descaptures totales si l’on inclut lesprises de crevettes sement(pêcheurs, engins depêcheoupirogues) aunivean et decrabes qui font l’objet d’exploitationsparticulières. desservices administratifs, un recensementexhaustif Lesserines de plage et lessennes tournantes représentent n’étantpar ailleurspas réalisable ; respectivement17 et 3 1% desdébarquements en année - identificationde categories socio-professionnelles chez dite “normale”. Les ethmalosesassurent zi elles seules les “pêcheurs”; étudede la répartitionde leursactivi- 40 % de la productiontotale de la lagune.En 1980à la tes et desstratégies adoptées ; suited’une baisse importante de la production,des conllits - séparationdes enquêtes de PUE et d’effort, les unités éclatent entre pêche collective et pêche individuelle d’observationétant différentes : dansun casil s’agit de menanten 1982a l’interdiction desengins collectifs en la pirogueenquêt& au retour de la pêche,dans l’autre il lagune.Cette decision est présentée comme une cons& s’agitdu ménageinterrogé sur ses activité de la journee. quencede l’accroissementde la pressionde pêcheet de la surexploitationqui logiquementen découle.Il semble Les plansthéoriques d’Mamillonnage sontdifficiles enfait queles problemes se soient uniquement poses dans a définiret lesmodalités d’application sur le terrainvien- les secteursV et VI et que seulle stockd’ethmalose ait nent souventbouleverser toutes les previsionsqui sont été touché. Nos observationsont permis de montrer faites.Les contraintesmat&ielles et humainesinfluen- l’importancede l’Agneby qui constitueune véritable fron- cent les processusd’enquête de telle sorteque l’khan- tièreentre les secteurs IV d’unem V et VI d’autrepart tillonnagealéatoire. n’est plus respecte. Par ailleurs, I’éva- En situationde déficit hydrologique il sembleque la faible luation des quantitésdébarquees ne reposeque sur la augmentationde salinité constatéedans le secteurV connaissancede l’effort de pêcheet desPUE par engin. constitueun seuil,et soitsuffisante pour perturber l’exten- Desenquêtes complémentaires seraient nécessaires pour sion versl’ouest du stock d’ethmalose,les juvéniles se étudierlesquantit&mmsitantparlcsmarches etpouresti- déplaçantalors vers le secteurII où lessalinités sont plus merl’autoconsommation villageoise. Ceci renvoit à des basses.Quoiqu’il en soit, sousl’impulsion desautorit& préoccupations&onomiques et sociologiques. traditionnelles,la pêchecollective est interdite en lagune Les étudesentreprises ont permisde mieux cerner cequi conduitglobalement ZI une situation de sous-exploi- l~s~~~depêcheen~~nse~lav~b~~dumilieu tationde ce milieu, la pêcheindividuelle n’ayant pu occu- et de la ressource.Elles peuventd’ailleurs être variées : per tout le créneaudétenu par les enginscollectifs. - iutensificationprogressive de l’effort depêche lorsque Au Togo aprèsquatre années d’isolement, les peu- les PUE diminuent(Grand Lahou), plementslagunaires se trouvent en situation de dés& - report de l’effort de p&he sur desengins plus perfor- quilibre, la nettepmdominance de Surotherodon melu- mm.3 (Togo), mtheron (plus de 50 % des captures)en étantun effet

170 Conclusions gén&a\es visible. Le désenclavementde la lagune dépenduni- espècesaux conditionsde l’environnementet a la pres- quementde l’importance des apports en eau douce et des sionde pêche est possible par exemplepar modification échangesentre mer et lagune.De cepoint de vue, l’ouver- desstratégies de reproduction et de croissance.Ces der- ture r6aliséeen 1985semble avoir eu peu de répcrcus- nièresont été insuffisamment &udi&s bienqu’elles soient sionssur les peuplementsichtyologiques, les échanges de première importance car elles font entrevoir des entreles massesd’eau ayantété très limites. Par contre possibilitésde productivitkaccme qui ne sontpas envi- l’ouvertmeréalisée en 1988semble être un SU~&Spuis- sagéesdans les modélisations développées jusqu’à pré- qu’on assistea une forte marinisationdes peuplements sent.D’un point de vue économique,la dynamiquedes qui conduità unenette améliomtion des captures totales pêcheriesartisanales ne se limite pas à des critèresde et de la situationdes pêcheurs. rentabilitemaximale bien que la tendanceaille plutôt dans Ceci met à jour l’instabilité des systèmes.Sous ce sens.Il est importantde connaîtrel’histoire de ces l’action de phénomenesnaturels (pluie, crue) ou attifi- pêcheriespour en bien comprendrele fonctionnement, ciel (interventionhumaine), on assistea desmodifications de mêmeque les coutumeset le droit traditionnelqui importantesde l’tkologie deslagunes. Ces modifications occupentune place importante même si tout celasemble qui touchentfaiblement les populations euryhalines, peu- devoirêtre partiellement remis en question.Il seraitsou- ventprovoquer des effets de seuilchez les espèces sténo- haitabled’associer le droit administratifet le droit cou- halinesqui sontalors maintenues aux limites du système tumier,dans la mesureoù un rapprochemententre ces (milieumarin ou continentalsuivant les cas). Laréaction deuxinstitutions qui s’ignorent,est r6alisable. Cette ini- desstocks à cessituations exceptionnelles est certainement tiativepourrait apporter la solutionaux abus constates sur riche d’enseignements.C’est tout le sensdes démarches les laguneset à la violation permanentedes réglemen- qui sont entreprisesactuellement et qui, plutôt que de tationsen vigueur. rechercherdes situations moyennes en lissantles phé- Faceà tantde complexité et d’interrogations,de nou- noménesexceptionnels, tendent a comprendreles meca- vellesdémarches sont actuellement en cours.Basées sur nismesd’adaptation des stocksconfrontés B desmodi- uneapproche plUndisciplinaim, elles considèrent la pêche ficationsbrusques de leur environnement(Cm-y, 1989). commeun ensemblecomplexe. Cette approche intégrée L’un desobjectifs de cesétudes, certainement le plus d’un mêmesujet d’étude, développéeau Mali dansle attendude la part despays demandeurs, est de définir la cadredu deltacentral du Niger,unit desdisciplines aussi gestionla plus optimiséepossible en fonctiondes choix varieesque l’anthropologie,la sociologie,la démogra- politiqueset économiquesqui serontfaits. Jusqu’à pré- phie, l’Économie,l’hydrologie, la biologie, l’écologie sent ce type d’aménagementse fait plutôt de maniere et l’halieutique(Quensière, 1990). Les difficultés à ce empirique,les outils dont nousdisposons étant trop exi- niveaurestent nombreuses car il estdifficile d’accorder geantsen données et n6cessitantde longues séries d’obser- lesunités d’observation et leséchelles de temps,chaque vation trop lourdesà obtenir dansle cadredes pêches disciplineayant des raisonnements disciplinaires et des artisanales.De plus,les modèles globaux ou analytiques conventionsde travailqui leur sontpropres. A pluslong développesjusqu’àpnknt, semblenttrop simplistes pour terme,les formes de modélisationa développerdevront aborderla complexitédes pêches artisanales. D’un point intégrer tous les aspectsque nous venonsd’évoquer, de vuebiologique d’abord, la notionde production maxi- l’objectifrecherchéétant de dkire et d’analyserle com- mum soutenueest inappropriéedans des systèmes par- portementet l’organisationde ces acteurs dans leurs inter- ticulièrementinstables. Par ailleurs, l’adaptation des actionsavec leur environnement. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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Annexe 1a : Sorties mensuelles des pêcheurs d’Amédéhouévr5

Pêch. Sept. oct. Nov. Déc.’ Janv. Fév, MiUS Av. Mai Jn -z-- Août 1 4 0 0 ; 5 i ; 0 4 3 5 12 11 0 0 4 5 ; 11 10 4 11 11 1 0 ii ; 7 4 ; 11 9 0 0 6 iii 8 9 si 11 8 8 6 8 9 ii 12 11 7 10 !: .8 ; 9 10 9 5 6 14 9 11 11 :: i 9 5 5 3 0 10 9 3 2 i 9 10 12 11 11 1; :i 3 3 1: ; 12 12 16 12 6 :: 11 10 5 14 13 9 9 10 4 10 : ii 4 13 4 4 1 0 ii 12 0 ; 0 :5 1 12 1; 6 9” 16 1: 13 9 :: 11 11 :z :; 7 8 12 17 2 2 7 0 0 0 0 12 15 13 18 1 0 “0 0 0 0 14 19 ; 5 Y) 10 FJ 11 13 1; 13 11 11 ii 2 4 0 0 7 ;: 13 13 11 11 12 10 1: 13 ; 0 7 23 0 0 ii 0 0 i 0 0 0 0 0 11 12 11 13 11 12 11 12 13 G 4 I: 4 6 8 8 8 1 26 12 12 11 10 8 11 11 17 8 12 15 8 8 4 ;7 i 0 0 i 0 0 0 0 29 1: 1: i 0 0 0 6 12 12 10 13 3 i 5 I: 11 14 31 9 13 10 12 12 13 7 7 10 12 11 10 8 12 ii 0 0 3: 12 12 10 12 12 12 11 10 9 34 11 11 !: 5 3 5 6 11 :: 10 10 9 8 ; 11 10 11 12 12 16 35 0 0 12 0 0 15 14 37 13 13 11 :; 6 5 3 5 5 9 15

183 Les pkheries artisanales lagunaifes ouest-a fiicaines

Annexe la : Sorties mensuelles des pêcheurs d’Amédéhouév6 (suite)

Pêch. Sept. Oct. Nov. Dec. Janv. Fév. Mars Av. Mai Jn Jl. Août 8 8 5 12 13 12 11 10 11 13 10 10 11 11 13 11 10 7 14 15 11 11 10 13 9 :: 0 13 15 2 2 9 13 13 13 :i :: 12 14 5 5 10 13 13 13 11 11 12 :: 14 12 12 11 11 13 12 10 10 7 8 8 0 0 0 0 0 0 ; 4 12 10 11 13 13 12 12 14 14 :; :: 11 9 :; 11 12 7 6 12 12 6 ; 12 ii 15 0 0 0 0 ii 0 0 0 11 7 7 Fi 0 10 i 0 0 11 Fi 0 i 3 9 0 i 0 0 9 0 0 ii 13 13 10 12 13 14 13 11 10 0 0 7 2 0 0 0 4 9 7 11 1: 3 11 a : 11 11 15 14 0 0 Ei 2 2 0” 0” 0 0 0” i 0 9 11 13 12 14 10 12 13 1; 12 i 1 11 4 4 0 0 0 ii 0 0 11 13 13 0 0 5 12 12 0 0 0 0 i 0 0 7 12 14 1: 10 13 :: 7 i : 0 0 0 12 8 5 9 12 3 9 5 B 11 40 6 5 13 4 :2 :; 10 1; 13 1; :Y i 1: :3 13 13 9 13 9 11 0 10 0” 0 : 0” 0” i 0 0 0 0 ii i i 11 11 13 12 1: 10 10 1: 13 0 7 0 0 0 0 0 10 i 0 0 10 10 0 13 i 11 ii 0 0 0 : 0 0 i 2 13 0 7 0 0 0 ; 0 0 5 0 0 i 0 0 0 0 7 10 13 12 12 10 1; 0 6 0 0 rl i i 2 0 0 0 2 0 1 i 0 0 0 0 0 1 0 0 0 a 8 1 Fi i t 15 :3 0 0 13 8 0 0 0 0 0 :; :: ii 10 12 0 ii 11 :: 0 0 a 0 10 2 0 fi i i 0 12 :: i i 0 12 5 7 .i 0 I: 0 0 13 12 11 11 12 0 0 0 0 ii 12 6 8 0 0 0

184 Annexes

Annexe 1b : Sorties mensuelles des pêcheurs d’Agbodrafo Pêch. sept.Tz Nov. Déc. Janv. Fév. ‘Av. Mai -ii-- -x- Août 1 11 17 14 12 9 14 12 14 10 11 0 2 4 2 ii 3 8 3 12 ;o 1: 8 15 15 1: 1: 10 ; 4 i 0 12 11 11 12 17 10 10 10 0 ii! 0 0 z ; 0 : t El 0 0 0 2 0 i ii i 10 14 14 13 6 7 ii 15 19 1 5 ; 6 14 4 7 15 9 5 10 17 ; 7 8 10 8 11 12 6 10. 8 14 18 16 ii 14 10 11 10 11 11 14 11 11 13 15 i; 5 11 10 :: 12 7 14 6 4 : 0 0 5 0 13 7 12 14 11 12 12 5 8 : 10 12 14 4 14 11 :: 14 14 15 13 13 13 0 ii 0 0 0 0 0 ; 0 0 :i 1 7 4” 11 10 9 12 6 11 11 5 0 17 11 13 8 6 9 4 18 s 12 14 10 5 5 ; 3 4” 11 7 19 12 14 12 3 8 3 6 0 ii 11 7 :: 11 14 13 14 14 10 13 11 21 ; : 0 0 0 0 0 :; 10 14 7 0 22 12 15 10 11 18 15 18 16 12 14 12 23 12 15 17 8 0 0 0 10 14 5 9 24 9 10 10 4” 12 16 14 13 13 11 0 i 0 0 0 0 0 0 0 0 25 0 8 10 15 17 15 18 16 14 14 5 6 27 0 2 16 15 11 13 17 13 12 13 11 13 28 3 17 15 13 13 17 13 12 13 11 13 29 0 7 16 12 10 8 14 9 10 13 6 13 18 13 8 13 17 13 8 11 11 :4 ;Fi ,o 0 5 2 3 8 ii ; 0 i :3 17 13 12 5 ii : 11 7 0 0 0 0 0 0 0 13 34 0 0 13 16 15 13 17 15 14 14 12 15 16 15 0 0 0 35 0” i :o” 16 :fi 12 1 1: 12 13 5 12 8 0 37 0” : 33 4 0 0” i i ii 0 00 39 0 0 0 5 0 0 0 0 0 0 0 0 0 4 0 1 12 0 :1 00 i ii ii 11 8 10 12 ii 42 0 5 0 i 0 12 i : 6 : i 0 0 ii i 4 Y 5 0 0 0 0 0 5 45 i 0 i 9 11 15 11 46 0 i 9 16 i 11 0 0 0 47 0 i : 9 0 0 14 0 6 48 0 0 0 5 9 0 3 7 5 0 4

185 Les pêcheries artisanales @maires ouest-africaines

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186 Annexes

:-.-.h------. . : :. i .! : L-+-“.“--t4 5 : :

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187 Le5pêcheries &tkanales lagunaires ouest-atifcaines

Annexe 3a : Principales espkes captur4es par les engins individuels dans les secteurs V et VI de la lagune Ebrié en 1978

Filets maillants TOTAL ESPECES Lignes Eperviers 1 PM MM GM malienne Tonnes % Ethmalosa 1027 7 1034 40,8 Elops 703 11 714 282 Liza spp. 159 7 166 66 Chrysichtys spp. 36 19 65 26 146 53 Polydactylus 24 49 12 8 5 98 39 Pornadasys 46 17 3 66 2.6 Tilapia spp. 4 3 58 65 ‘A6 Trachinotus 12 11 24 47 L8 Tylochromis 3 3 39 45 137 Gerres 32 32 193 Divers 105 2 2 10 119 477 2 132 129 25 108 138 2 532 84,l 591 1 4,3 5s

Annexe 3b : Principales espéces capturées par les engins individuels dans les secteursV et VI de la lagune Ebrié en 1979

r Filets maillants TOTAL ESPECES T Lignes ZperviersT 1 PM GM naliennes Tonnes % Ethmalosa 1080 32 1 112 48,5 Elops 250 28 278 12,l Chrysichtys sgq. 82 24 5 64 92 267 11,6 Polydactylus 36 8 50 12 1 107 4.7 Tilapia spp. 31 5 39 75 393 Liza spp. 61 61 2,7 Tylochromis 7 3 28 38 196 Trachinotus 31 31 lrr Divers 223 38 30 30 5 326 14,l 1732 168 116 114 165 2 295 TOTAL 733 5 5 7.2 Annexes

Annexe 3c : Principales espikes capturées par les engins individuels dans les secteurs V et VI de la lagune Ebrié en 1980

Filetsmailla: TOTAL ESPECES Lignes ~Eperviers PM 1 MM GM maliennes Tonnes % ~.Chrysichtysspp. 65 8 5 64 152 16,4 Polydactylus 84 6 36 15 ‘141 152 Elops 106 8 4 118 12.8 Ethmalosa 61 61 f-66 Tilapb spp. 14 4 43 61 6.6 Trachinotus 49 49 593 Liza spp. 45 45 49 Tylochromis 10 25 35 33 Divers 178 10 19 39 17 263 28,4 109 122 99 TOTAL 11,8 131,s 10,7

Annexe 3d : Principales espèces capturées par les engins individuels dans les secteurs V et VI de la lagune Ebrié en 1981

lets maillants TOTAL, ESPECES magnes Eperviers MM 1 GM Tonnes %

Elops 12 6 169 2132 Chrysichtys spp. 2 4 73 15 115 14,4 Tilapia spp. 46 12 39 97 12,2 Polydactylus 4 55 18 77 w Ethmalosa 57 57 72 Liza spp. 36 36 495 Tylochromis 12 18 30 398 Trachinotus 26 26 393 Divers 131 13 14 20 11 189 23.7 Tonnes 396 89 99 123 89 796 TOTAL % 49,8 11,2 ( 12,4 15,4 ( 112 Les pêcheries artisanales lagunaires ouest-africaines

Annexe 3e : Principales espèces captukes par les engins individuels dans les secteurs Vet VI de la lagune Ebrié en 1982

Filets maillants TOTAL ESPECES PM MM GM . m%ii%s Epe*iers Tonnes %’ Ethmalosa 531 17 548 31,7 Elops 286 9 5 300 173 Chrysichtys spp. 108 38 4 56 25 231 133 Tylochromis 13 16 64 93 5,4 Tilapia spp. 13 11 60 84 498 Polydactylus 26 17 28 9 80 4,6 Trachinotus 68 68 39 Divers 202 36 14 18 59 329 19.0 Tonnes 1 153 143 114 110 213 1733 TOTAL 70 6695 83 6,6 6,3 12,3

Annexe 3f : Principales espèces capturées par les engins individuels dans les secteurs V et VI de la lagune Ebri6 en 1983

Filets maillants TOTAL ESPECES Lignes Eperviers PM MM GM maliennes Tonnes % Ethmalosa 359 359 222 Chrysichtys spp. 129 98 2 97 25 351 21,6 Elops 186 17 5 208 12,8 Tilapia spp. 30 11 60 101 62 Tylochromis 13 64 77 498 Trachinotus 72 72 494 Polydactylus 17 44 9 70 4,3 Gerres 42 42 26 Divers 179 54 25 26 59 343 21,l Tonnes 895 229 143 143 213 1623 TOTAL 70 55,l 14,l 833 68 13,l

190 Annexes

Annexe 3g : Principales espéces capturées par les epgins individuels dans les secteurs Vet VI de la lagune Ebri6 en 1984

Filets maillants ESPECES mygyes Eperviers’ Tinnrm % ‘I PM MM GM Ethmalosa 754 15 769 37,8 Elops 248 39 2 289 142 Chrysichtys spp. 49 8 11 172 27 267 132 lïlapia spp. 61 11 3 139 214 10,6 Trachinotus 66 55 66 33 Tylochromis 8 63 3,l Polynemus 30 12 10 52 2,6 Liza spp, 44 44 22 Gerresspp. 22 22 1s Divers 99 62 35 31 14 241 il,9 Tonnes 1216 223 135 a 216 237 2 027 TOTAL % 60 11 67 10.6 11.7 LISTE DES FIGURES

Pages Pages Figure 1 - Répartition géographique des lagunes sur Figure 24 - Les circuits de commercialisation du le globe ...... 14 poisson en lagune Ebrié *..,...... ,...... 49 Figure 2 -Morphologie des complexes lagunaires . . .. 16 Figure 25 - Organigramme de l’échantillonnage et Figure 3 - Position moyenne de la zone intertropicale de l’analyse .*..***,.*.....,...... 58 de convergence a 28 ’ 0 pour trois annéesfroides . . 17 Figure 26 - Schémad’un systèmed’échantillonnage Figure 4 - précipitations moyennes mensuelles en adapteaux pêcheries artisanalesen milieu lagunaire 64 Côte-d’Ivoire, au GhZna, au Togo et au Bénin ...... 18 Figure 27 - Evolution de la taille des engins de pêche Figure 5 - Températures moyennes mensuelles de en lagune de Grand Lahou de 1976 a 1978 ...... 74 la mer devant la C&e-d’ivoire, le Ghana, le Togo Figure 28 - Classification des activités professionnelles et le Bénin ...... 19 despêcheurs d’Agbodrafo (lac Togo) ...... 78 Figure 6 a - Précipitations mensuelles moyennes Figure 29 - Classification des activités professionnelles b - Hydrogramme moyen .,...... 21 des pêcheurs d’Am&lehouéve (lac Togo) ...... 79 Figure 7 - Variations de niveau du plan d’eau du Figure 30 - Typologie des pêcheurs et utilisation des lac Togo à la station de zébé ..,...... ,...... 23 engins de pikhe sur le lac Togo ...... *...... 80 Figure 8 - Températures et salinit& moyennes Figure 3 1 - Pratique de la pêche et de l’agriculhue au mensuelles dans la région d’Abidjan ...... 24 Togo en fonction de la localisation géographique . .. 81 Figure 9 - Secteurs de la lagune Ebrié et variation Figure 32 - Activité saisonniere des engins de pêche annuelle de la salinité en une station caractkristique au Togo t...... ,...... 84 de chacun de ces secteurs ...... *...... *...... 25 Figure 33 - Activité annuelle de pêche pour les deux Figure 10 - Identification de 14 secteursou sous- secteursdéfinis sur les lagunes togolaises ...... 88 secteurs sur les trois grandes lagunes ivoiriennes . . 26 Figure 34 - Efforts annuels des engins individuels dans Figure 11 - Quelques schémascaracteristiques de les secteursV et VI de la lagune Ebrié ...... 9Cl cycle biologique de poissons et de crustacés ...... 28 Figure 35 - Prise par unité d’effort des FMPM pour Figure 12 - Etude des filiations modales chez trois villages de la lagune Ebrié (1984) ...... 91 Chrysichthystnuurus (lac Togo) ...... *... 34 Figure 36 - Analyse de variante et intervalle de Figure 13 - Etude des filiations modales chez confiance pour les PUE des FMPM en lagune Ebrié 91 Chrysichthysnigrodigitatus (lac Togo) ...... 34 Figure 37 - Prises par unité d’effort observéesdans le Figure 14 - Courbede croissance de Chtysichthys secteurVdelalaguneEbrié.PMPM ...... ,...... 94 maurus (lac Togo) ...... 35 Figure 38 - Evolution annuelle des PUE dans le Figure 15 - Filets collectifs ...... 38 secteur V de la lagune Ebrié ...... 100 Figure 16 a - Pêcheries collectives Figure 39 - Evolution annuelle des PUE dans le b -Pêcherie fixe de rivage ...... 38 secteur VI de la lagune Ebrié ...... 100 Figure 17 - Filets maillants ...... 39 Figure 40 - Evolution annuelle des PUE d’Ethmalosu Figure 18 - Palangres de fond ...... 40 jbnbriata, Elops lacerta, Chrysichthysspp. et Figure 19 - Nasses ...... 40 Tilupia spp. pour les principaux engins de pêche Figure 20 - Pièges en bambous ...... 40 de la lagune Ebrié .,,.....,...... ,...... ,...... ,...... 102 Figure 21 - Piège 3 crabe ...... 40 Figure 41- Analyse des correspondancessur les PUE Figure 22 - Filet & crevettes ...... 40 spécifiques relevées en Côte-d’Ivoire et au Togo . . 106 Figure 23 -Droits territoriaux traditionnels sur la Figure 42 - Analyse des correspondancessur les PUE lagune Tagba ...... 46 spécifiques relevees en CSte-d’Ivoire et au Togo . . 107 Les pêcheries artisaflaks lagunaires oueskafricaines

Pages Pages Figure 43 - Captures annuelles des principales espisces Figure 64 - Répartition des engins de pêche en lagune pêchéespar les engins individuels dans les EbliB ...... 137 secteurs V et VI de la lagune Ebrie ...... 109 Figure 65 - Captures totales en lagune Ebrie de 1978 Figure 44 - Pourcentage des captures annuelles réali- a 1984 ...... 138 séespar les engins individuels dans les secteurs V Figure 66 - Importance des etbmaloses dans les et VI de la lagune Ebrie et captures annuelles totales 109 captures totales en lagune EbriB ...... 139 Figure 45 - Captures totales en lagune EbriB Figure 67 - PUE et efforts de pêche annuels en lagune (poissons et crustacés) ...... 111 Ebrié ...... 140 Figure 46- Captures totales en lagune Ebrié (pêche Figure 68 - Cycles saisonniers en lagune Ebrié ...... 141 individuelle ou collective) ...... 112 Figure 69 - Schémasdes courbes de s&ctivité du filet Figure 47 - Répartition des captures totales et par maillant (FM) et de la senne de rivage ...... 142 secteur pour les principaux engins utilisés sur les Figure 70 - Taille des ethmaloses capturks par les lagunes togolaises ...... 114 serres de plage et par les filets maillants du Figure 48 - Evolution moyenne et écart type des secteur V de la lagune Ebrie de 1979 & 1981 ...... 143 pkipitations a Aneho ...... 120 Figure 71- Abondance des ethmaloses (El?) dans les Figure 49 - Débits amuiels moyens du fleuve Mono differents secteurs de la lagune Ebrie ...... 143 a la station de Tététou ...... 121 Figure 72 - Structure en taille des ethmaloses dans les Figure 50 - Evolution bimensuelle de la hauteur du lac différents secteurs de la lagune Ebrie ...... 144 Togo au cours de l’année 1985 pour trois stations 123 Figure 73 - Cycle annuel des PUE d’ethmaloses Figure 51 - Evolution journaliere de la hauteur du lac dans les secteurs III (sennes tournantes) et V (filets Togo en aoiit 1985 ...... ~...... 123 maillants et serinesde rivage) de la lagune Ebrié . . . 145 Figure 52 - Evolution mensuelle de la salinité à Figure 74 - Cycle hydrologique moyen de 1’Agnéby Sévatonou, Kpéme et zébu en 1981-1982 ...... 124 (1955-1985) en C&e-d’Ivoire, en 1980 et 1983 . .. . . 146 Figure 53 - Evolution mensuelle de la salinité % Figure 75 - PUE des filets maillants et débits Sévatonou, Kpémt?et Zébé en 1984-198.5...... 124 mensuels de 1’Agnéby en lagune Ebrie ...... 146 Figure 54 - Evolution de la salinité en fonction du Figure 76 - Correlation entre les rendements des filets temps (1987-1988) et de la profondeur au Togo . . . . 125 maillauts en secteur V et la crue de 1’Agneby Figure 55 - Variations de l’indice de diversité dans les (1978-1984) ...... *...... 147 débarquementsde poisson au Togo ...... 126 Figure 77 - Salinités de surface relevées (secteur V de Figure 56 - Dendrogramme des similitudes inter- la lagune Ebrié) en 1975, 1980 et 1981 ...... 148 mensuelles (Togo) ...... 127 Figure 78 - PUE mensuelles des filets maillants B Figure 57 - Dendrogramme des relations inter- petites mailles dans le secteur V en 1983 ...... 148 speciques (Togo) ...... 127 Figure 79 - Structure de taille des ethmaloses Figure 58 - Les grandes catégories dans les peuple- capturées par les filets maillants petites mailles ments de poisson de la lagune Ebri& ...... 129 de 1978 à 1984 en lagune Ebrié (secteur V) ...... 149 Figure 59 - Composition des debarquementsde Figure 80 - Courbesde capture de Sarotherodon poisson au Togo (mars 1984 et mars 1986) ...... 130 melanotheron,Tilapia guineensis,Chrysichthys Figure 60 -Evolution des tailles de capture de 1984 à nigrodigitatus et Chrysichthysmaurus ...... 154 1989 pour Chrysichthysspp., Sarotherodon Figure 8 l- Tailles de capture dans les filets maillants melanotheronet Tilapia guineensis(Togo) ...... 131 de maille 15 a 35 mm ..*,..*...... *..*....,.*.*...*...... 157 Figure 61- Répartition des captures par engin de Figure 82 - Résultats des simulations réalisées sur le pêche au Togo ...... 132 lac Togo ...... 159 Figure 62 - Composition des captures au Togo suivant Figure 84 - Schema d’un enclos extensif ...... , ...... 164 les categories identifi&s par Albaret (199 1) ...... 133 Figure 85 - Sites des bambouseraies et des hauts- Figure 63 - Composition des débarquementsde fonds favorables a l’implantation des enclos poisson au Togo en juin 1984 et juin 1989 ...... 135 bambous sur le lac Togo ...... 164 LISTE DES TABLEAUX

Pages Pages Tableau 1: Superficie des lagunes tropicales ouest- Tableau 18 : CoQt de commercialisation du poisson africaines ...... 14 frais sur les marchés de la lagune Ebrié ...... 52 Tableau 2 : précipitations moyennes annuelles du Tableau 19 : Prix moyens de vente du poisson frais Nigeria au Liberia ...... 17 sur les marchés de Dabou et de Treichville .*...... ,. 53 Tableau 3 : Caract&istiques moyennes des cours Tableau 20 : Schéma théorique de l’échantillonnage d’eau lagtmaires en Côte-d’Ivoire et au Togo .,...... 20 par enquêtes des débarquementsde poisson en Tableau 4 : Périodes et stadesde maturation sexuelle lagune par strate par engin et par pêcheur ...... 59 des trois principales espècespêchées sur le lac Togo Tableau 21: Principaux métiers utilisés dans les (1984) ...... 32 quatre secteursdu système lagunaire togolais ...... 61 Tableau 5 : Rapports gonado-somatiques correspon- Tableau 22 : Recensementpar secteur des principaux dant aux stadesde maturation sexuelle définis pour métiers utilisés en lagune EbrZ ...... 61 Sarotherodonmelanotheron, Tilapia guineensiset Chrysichthysmaures (lac Togo) ...... 33 Tableau 23 : Exemple de fiche d’activité correspon- Tableau 6 : Ajustement desdonnées de Chrysichthys dam a un échantillon de 20 pêcheurs au Togo ...... 65 m~~urusau modèle de Von Bertalanffy (lac Togo) 35 Tableau 24 : Fiche utilisée pour l’enquête des Tableau 7 : Application du programme de Shepherd à débarquementsde poisson ...... 66 Chrysichthysmaurus au Togo ...... 35 Tableau 25 : Effort d’échantillonnage des prises débar- Tableau 8 : Application du programme de Shepherd à quées sur les lagunes ivoiriennes et togolaises ...... 70 Chtysichthysnigrodigitatus au Togo ...... 36 Tableau 26 : Nombre d’engins utilisés par pêcheur . . . 75 Tableau 9 : Longueur moyenne (L) en m des filets Tableau 27 : Evolution des lieux de pêche au campe- maillants au Togo ...... 37 ment de Tagdiovalekro pour 1977 et 1978 ...... 76 Tableau 10 : Production et importation de poisson au Tableau 28 : Pourcentagede pêcheursutilisant le même Bénin, au Togo et en Côte-d’Ivoire ...... 43 type d’engin pendant au moins un mois (lac Togo) . .. 76 Tableau 11 : Part du poisson dans les dépenses Tableau 29 : Calendrier de pêche de quelques m&na- alimentaires au Togo ...... *...... *.. 44 ges résidant sur les lagunes togolaises ...... 77 Tableau 12 : Prix du poisson en Côted’Ivoire (1983) Tableau 30 : Classification des pêcheurs et importance et au Togo (1984) .,...... ,...... 44 de leurs activités à Agbodrafo et Amedehouévé .. . . 81 Tableau 13 : Répartition ethnique des pikheurs sur les lagunes togolaises ...... 45 Tableau 32 : Taux de sortie par métier des villages et des campements(secteurs V et VI, lagune Ebrié) .. 83 Tableau 14 : Nombre de familles revendiquant un droit d’usage territorial sur la lagune de Grand Lahou . . . 46 Tableau 33 : Recensementdes palangres non appâtées Tableau 15 : Conditions de transport du poisson frais en lagune Ebrié (secteurs V et VI) ...... 85 vers le marché de Treichville à Abidjan ...... 51 Tableau 34 : Pourcentagede sortie par pêcheur suivant Tableau 16 : Débarquements annuels de poisson frais les jours de la semaine (Togo : mars 1986) ...... 85 sur le marche de Treichville à Abidjan ...... 51 Tableau 35 : Recensementdes pêcheurs, des pirogues Tableau 17 : Prix et marge de deux espècesvendues et des engins sur les lagunes togolaises en 1984 . .. . . 86 fumées sur les marches d’Adiaké et de Grand- Tableau 36 : Recensementdes pêcheurs de la lagune Bassam en Côted’Ivoire ...... 52 Ebrié (secteurs V et VI) entre 1974 et 1985 ...... 87

195 Les pêcheries artisanales lagunaires ouest-africaines

Pages Pages Tableau 37 : Estimation du nombre de pêcheurs en Tableau 63 : Prise par unit& d’effort et nombre lagune Ebrie ...... 87 d’enquêtes des serinestournantes de la lagune Tableau 38 : Efforts de pêche mensuels au Togo ...... 88 Ebrié (secteur III) ...... ***...*.**...... 111 Tableau 39 : Estimation de l’effort de pêche annuel Tableau 64 : Captures totales des espèces(ou groupes pour les principaux m&iers des secteurs V et VI de d’esp&ces)capturées en lagune Ebrié ...... 112 la lagune Ebrie ...... 89 Tableau 65 : Principales espècescapturées par les Tableau 40 : Rendements observés en lagune Ebrié artisans pêcheurs en 1983-1984 au Togo ...... 113 au cours de l’année 1977 ...... 92 Tableau 66 : Captures mensuelles et annuelles par Tableau 41: PUE mensuelles par esp&ces.FMPM au engin de pêche et captures totales au Togo ...... 113 Togo (2 secteurs) ...... i...i ...... 93 Tableau 68 : Debits annuels pour les principaux Tableau 42 : PUE mensuelles par espèces.FMMM au tributaires alimentant les lagunes togolaises ...... 121 Togo (2 secteurs) ...... 93 Tableau 69 : Variations maximales interannuelles du Tableau 43 : PUE mensuelles par esp&ces.Palangres plan d’eau du lac Togo de 1960 2 1983 ...... 122 non appâtéesau Togo (2 secteurs) ...... 94 Tableau 70 : Salinités maximales observées à Kpkné Tableau 44 : PUE mensuelles par esp&cesdes et Sévatonou pour les années 1981,1982,1985 . .. . . 124 éperviers au Togo ...... 94 Tableau 7 1: Captures par esp&cesdans l’ordre des Tableau 45 : PUE mensuelles par espècesdes nasses poids décroissants (lac Togo) ...... 128 au Togo ...... 95 Tableau 72 : Production spécifique (mars 84 et Tableau 46 : PUE annuelles pour l’ensemble des mars 86) au Togo ...... 130 FMPM dans les secteurs V et VI de la lagune Ebrie 96 Tableau 73 : Test de Kohnogorov-Smimov : Ecart Tableau 47 : PUE annuelles pour l’ensemble des maximum constaté et valeur critique calculée pour FMMM dans les secteursV et VI de la lagune Ebrié 96 les échantillons de 1984 et 1986 ...... 131 Tableau 48 : PUE annuelles pour l’ensemble des Tableau 74 : Taille moyenne de capture des principales FMGM dans les secteursV et VI de la lagune Ebrié 96 espkes Pêch&esau Togo en 1984 et 1986 Tableau 49 : PUE annuelles pour les PLNA dans les (secteurs 1 et Il) ...... 131 secteurs V et VI de la lagune Ebrie ...... 97 Tableau 75 : PUE et effort de pêche au Togo par engin 132 Tableau 50 : PUE annuelles pour les éperviers dans Tableau 76 : Production spécifique (juin 84 et juin 89) les secteurs V et VI de la lagune Ebrie ...... 97 sur le lac Togo ,...... 134 Tableau 5 1 : PUE annuelles des FMPM en lagune de Tableau 77 : Taille de capture des principales espèces Grand Lahou ...... 98 pêchkes au Togo en 1984 et 1986 (secteurs 1 et Il) 135 Tableau 52 : PUE amntelles des FMGM en lagune de Tableau 78 : PUE et effort de pêche au Togo Grand Lahou ...... 98 (2 secteurs) par engin ...... 136 Tableau 53 : PUE annuelles des PLNA en lagune de Tableau 79 : Nombre moyen d’engins utilisés par Grand Lahou ...... 98 sortie (lac Togo) ...... 136 Tableau 54 : PUE annuelles des éperviers en lagune Tableau 80 : Comparaison de la composition sp&ifi- de Grand Lahou ...... 98 que des peuplements en Côte-d’Ivoire et au Togo 137 Tableau 55 : Facteurs de correction et d’interaction Tableau 81: Captures des engins individuels, des pour 12 mois et deux secteurs en lagune Ebrié ...... 101 serres de plage et des semrestournantes en 1978 et Tableau 56 : Valeurs propres et pourcentagesd’inertie 1979 (lagune Ebrié) ...... 138 pour les trois premiers axes ...... 104 Tableau 82 : Principales espècescaptur&s dans les Tableau 57 : Esp&cesdont les contributions aux trois secteurs III, V et VI de la lagune Ebrié ...... 140 premiers axes sont les plus importantes ...... 104 Tableau 83 : Coefficient de corrélation unissant PUE Tableau 58 : Observations dont les contributions aux et effort de pêche en lagune Ebrié ...... 140 trois premiers axes sont les plus importantes ...... 105 Tableau 84 : Activité des sennes tournantes dans le Tableau 59 : Captures totales des techniques indivi- secteur III de la lagune Ebrié ...... 141 duelles de la lagune EbriB de 1978 %1984 ...... 109 Tableau 85 : Activité des semtesde plage et des filets Tableau 60 : Données sur l’exploitation des ressources maillants dans le secteur V de la lagune Ebrié ...... 142 vivantes en lagune Ebrié (1975-1984) ...... 110 Tableau 86 : Répartition des ethmaloses par classes Tableau 61 : Captures totales des sennes tournantes de salinité de surface et par secteurs ...... 144 de la lagune Ebrié de 1975 a 1982 ...... 110 Tableau 87 : PUE trimestrielles des FM et des sennes Tableau 62 : Captures totales des sennesde rivage de dans le secteur V, débit trimestriel de 1’Agnéby . .. . . 147 la lagune Ebrié de 1977 a 1981 ...... *...... 111 Tableau 88 : Courbede capture de Tilapia guineensis153

196 Listedes tableaux

Pages Pages Tableau89 : Mortalité totale,écart type et coefficient Tableau93 : Taille moyennede capture des principales de corrélationobtenus par régressionde log N/dt et espèceset importancedans les débarquements...... 156 l’âge médiande la classede taille ...... *.....*..... 153 Tableau94 : Modification du diagrammed’exploi- Tableau90 : Mortalités naturellescalculées en C&e- tation desstocks au Togo ...... 158 dIvoire et au Togo sur une baseannuelle ...... 155 Tableau95 : Tailles moyennesde capturerelevtks au Tableau91: Param&resbiologiques des quatre Togo et en CGte-d’Ivoire ...... 160 espècesles plus abondantesen 1984sur les Tableau96 : Enquêtecadre d’aménagement réalisée lagunestogolaises ...... 155 danstreize villages deslagunes togolaises en 1989 161 Tableau92 : Prix moyensenregistrés au débarcadère Tableau97 : CaractGristiquesethniques des proprié- pour les principalesespèces pêchées en lagune ...... 156 taireset deséquipages de sennes...... f...... 166 TABLE DES MATIÈRES

Pages Pages REMERCIEMENTS ...... 5 Les saisons lagunaires ...... 22 Les saisons lagunaires en milieux ouverts ...... 22 SOMMAIRE ...... 7 Les saisons hagunaires en miüeux semi-fermés ... 22 INTRODUCTION ...... 9 Variations spatiales ...... 23 Les secteursgt!ographiques de halagune Ébrik ... 23 Première partie - LE CONTEXTE Variations inter-lagunaùes ...... 26 Chap&e 1 - ENVIRONNEMENT CLIMATIQUE CONCLUSION ...... 26 ET CARACTERISTIQUES PHYSICO- Chapitre2 - RESSOURCES ET PÊCHERIES .. 27 CHIMIQUES DES LAGUNES ...... 13 LES RESSOURCES ...... 27 DÉFINITION, FORMATION ET Composition des peuplements ...... 27 CLASSIFICATION DES MILIEUX Caractéristiques biologiques des prinçipales LAGUNAIRES ...... 13 espèces ...... 28 LES LAGUNES CÔTIÈRES DANS LA ZONE Méthodes d’étude ...... 28 NORD DU GOLFE DE GUINÉE ...... 14 La reproduction...... 28 Topographie des lagunes ivoiriennes ...... 15 La croissance...... 29 Topographie des lagunes togolaises ...... 15 Ghhlit& ...... 29 LES SAISONS CONTINENTALES DANS LA Analyse des diitributions de taille ...... 29 ZONE INTERTROPICALE OUEST- Ethmalosafimbriata ...... 30 AFRICAINE ...... 15 Elops lacerta ...... 31 Action des anticyclones et importance des zones Tilapia ...... 31 frontales ...... 15 Tylochromisjentenki jentenki ...... 32 Le climat équatorial ...... A...... 17 Les mâchoùons ...... 33 Le climat soudanien ...... 18 MODE D’EXPLOITATION ...... 36 LES SAISONS MARINES DANS LA ZONE Les pirogues des lagunes ...... 36 NORD DU GOLFE DE GUINÉE ...... 18 La pêche collective ...... RÉGIME DES FLEUVES’ET DES LAGUNES 19 Les serinesde plage ...... 335 Régime des fleuves ...... 19 Les sennestournantes ...... 37 Régime des lagunes ..,,...... ,...,...... 20 Les barrages ou pkheries faes ...... 37 Rkgime des lagunes à ouverture permanente ..,... 20 La pêche individuelle ...... 37 R&ime des lagunes à ouverture occasionnelle et Lesfilets maillants ...... 37 temporaire ...... 20 Les palangres defond ...... 39 Les éperviers ...... FACTEURS HYDROCLIMATIQUFS LOCAUX 22 Les nasses ...... 4: DÉFINITION DE SAISONS ET DE Les pièges ...... 41 SECTEURS LAGUNAIRES ...... 22 Lesfilets à crevettes ...... 41

199 Les pêcheries artisanales lagunaires oue5t-atiicaines

Pages Pages Chapitre3 - ASPECT§ SOCIO-ÉCONOMIQUES 43 EFFORT D’ÉCHANTILLONNAGE SUR LES IMPORTANCE DE LA DEMANDE EN LAGUNES IVOIRIENNES ET TOGOLAISES 69 POISSON DANS LES PAYS CôTIERS Lagune Ébrié ...... 69 DU GOLFE DE GUINÉE ...... 43 Evaluation des efforts de pêche ...... 59 POPULATIONS DE PRCHEURS ET Evaluation des PUE RÉGLEMENTATION DES Pï?C.HES ...... 45 Lagune de Grand Lahou ...... 70 Composition ethnique des populations de Les lagunes togolaises ...... 71 pêcheurs ...... 45 CONCLUSION ...... 71 Gestion des milieux lagunaires ...... 45 Chapitre5 - L’EXPLOITATION DES STOCKS 73 Autorite tra&onnelle forte ...... 45 Autorite traditionnelle affaiblie ...... 46 DIMINUTION DU RISQUE ET STRATÉGIES Di@ti-i-ultdsd’une gestion équilibrée ...... 46 INDIVIDUELLES ...... 73 LA COMMERCIALISATION DU POISSON 47 Adaptation de l’effort de pêche aux conditions ...... 74 La commercialisation du poisson fumé ...... 47 de l’environnement 74 L’achat et la transformation du poisson ...... 47 Intensifmation progressive de l’effort de pêche . . Les circuits de commercialisation en CGte-d’ivoire 48 Report des activités sur des engins plus peeormants ...... 74 La commercialisatiou du poisson frais ...... 48 Evolution des lieux de pêche ...... 75 Les coûts et les marges ...... 51 Diversification des techniques de pêche ...... 76 Le poisson fume ...... 51 Typologie despêcheurs ...... 77 Le poisson frais ...... 52 Typologie des agglomérations ...... 82 CONCLUSION ...... 53 Adaptation saisonnière des techniques de pêche 83 Deuxième partie - ÉCHANTILEO AGE ET EFFORT DE PÊCHE ...... 84 STATISTIQUES Jours de pêche ...... 84 Nombre de pêcheurs ...... 85 Chapitre4 - STRATÉGIE D’ÉCHANTILLON- Evolution des efforts de pêche ...... NAGE ...... 57 Au Togo ...... 8:: LES CONTRAINTES DE L’ÉCHANTILLON- En C6te-d’ivoire ...... 87 NAGE ...... 57 LES RENDEMENTS ...... 89 Analyse conceptuelle ...... 58 Information de type exhaustif ...... 59 Sources de variabilité ...... Information de type non exhaustif ...... 59 Le degré de professionnalisme de pêcheurs ...... 90 Variabilite des PUE entre secteurs differents ..... 91 Analyse organique ...... 59 Diffxultés d’actes aux sources d’information ... 59 Variabilité saisonnière des PUE ...... 92 Méthode d’estimation liée aux activités de pêche 60 Evolution saisonnière des PUE au Togo ...... 92 Estimation du nombre dunités de pêche ...... 60 PUE en lagune RbriJ ...... 92 Les aZbarquments ...... 62 PUE en lagune de Grand Lahou ...... 97 L’effort de pêche ...... 62 Évolution interannuelle des PUE en Côte- d’ivoire ...... 98 DESCRIPTION DU SYSTÈME D’ÉCHAN- Désaisonnalisation des PUE en lagune Rbrie .... 98 TILLONNAGE ...... 62 Principes et méthodes ...... Points d’enquête ...... 63 Interprétation des résultats ...... ii; Types d’enquêtes et périodicité ...... 63 Calcul d’un indice d’abondanceglobal ...... 99 Échantillonnage des activites de pêche ...... 63 Evolution interannuelle des PUE spécifiques ... 101 Échantillonnage desprises debarquées ...... 63 Ethmalosafunbriata ...... 101 PROCÉDURE DE TRAITEMENT ...... 65 Elops lacerta ...... 101 Estimation de l’effort total dans une strate ...... 67 Chrysichthys spp...... 101 Choix des unités d’effort par métier ...... 67 Tilapia spp...... 103 Estimation de l’effort de p&he ...... 67 Relations milieux/engins/especes ...... 103 Estimation des prises par unité d’effort dans Présentation des analyses d’inertie ...... 103 une strate ...... 68 Représentation graphique des rdsultats et essai Estimation des débarquements totaux ...... 68 d’interpr&ation des trois premiers axes ...... 103

200 Table desmati&es

Pages Pages Interprétation des axes I et II ...... 104 Production ...... 138 Interprétation de I’axe III ...... 105 Composition sp&fïque ...... 138 Conclusion ...... 108 L’exploitation des ethmaloses ...... 139 CAPTURES TOTALES ...... 108 Wuation observtfeen 1980 et 1981 ...... 141 Production de la lagune Ébrié ...... 108 Cycle migratoire de l’ethmalose ...... 142 Les pêches individuelles ...... 108 Explication ZIla crise ...... 145 Les pêches collectives ...... 110 CONCLUSION ...... 149 111 Ensemble desp&cheries ...... Chapitre7 - ÉLEMENTS D’AMÉNAGEMENT 151 Production des lagunes togolaises ...... 112 Productivités ...... 112 LE TOGO ...... 151 Approche halieutique classique ...... 152 RÉSUMÉ ET CONCLUSION ...... i.. 115 Calcul des mortBlit& ...... 153 Troisième partie - INFLUENCE DES Donn&esde base ...... 155 FACTEURS DE L’ENVIRONNEMENT ET Résultats ...... 156 158 ÉLÉMENTS D’AMÉNAGEMENT Limites de la modelisation ...... Approche traditionnelle de la pêche ...... 161 Chapitre6 - INFLUENCE DES FACTEURS DE Enquête auprès desp&cheurs ...... 161 L’ENVIRONNEMENT ...... 119 Apport des autorites traditionnelles ...... 161 PEUPLEMENT TYPOLOGIQUE EN MILIEU Activittfs complémentaires ...... 163 CONFINÉ ET ESSAI DE DÉSENCLAVE- Activités alternatives ...... 165 MENT : L’EXEMPLE DU TOGO ...... 120 APPROCHE SOCIOLOGIQUE DES Historique des ouvertures et fermetures du lac 120 CONFLITS EN CÔTE-D’IVOIRE ...... 165 Nature des données ...... 122 Territoires de pêche et population de pêcheurs 165 Évolution des parametres physico-chimiques Avantage des études pluridisciplinaires ...... 167 duqac ...... 123 Hauteur du lac ...... 123 CONCLUSION ...... 167 Salinité ...... 123 CONCLUSIONS GÉNÉRALES ...... 169 Observations ichtyologiques ...... 126 Composition despeuplements ichtyologiques RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...... 173 avant l’ouverture de 1985 ...... 126 Situation observeeaprés l’ouverture de 1985 ..... 127 ANNEXES ...... 183 Situation Observ&eapres l’ouverture de 1988 ..... 134 Conclusion ...... 136 LISTE DES FIGURES ...... 193 CHUTE DES CAPTURES EN LAGUNE ÉBRIÉ 137 LISTE DES TABLEAUX ...... 195 Introduction ...... 137 Les conséquencesde la crise ...... 137 TABLE DES MATIÈRES ...... 199 ORSTOM Editeur Dbpôt lbgal : juillet ‘1992 Microédition Impression ORS-TOM BONDY F&SUMÉ WMMARY * I_“&ude des pkheries artisanales a permis d’iden- The study of artisanal fisheries allowed the iden- tifier les facteurs biokologiyues pouvant influen- tification of tbe biological and ecological factors cer la dynamique des stocks et les facteurs sociaux affecting the dynamics of stocks and the social and et kononriques jouant sur la dynamique de I’exploi- economical factors interfering in the dynamics of tation. Une str&gie d’&hantiIlonnage propre a fisheries. A definition of sampling adapted to scat- ces pêcheries dispersées est propos&e et les résul- tered fisheries is proposed and the main results tats observ& sur les lagunes ivoiriennes (1978- observed on lagoons from Ivory Coast 0978- 1984) 1984) et togolaises il 983-l 984) sont pr&ent&. and Togo (1983-l 984) are presented. The pheno- Une attention particuli&re est portée aux pheno- menon of drought is studied in detail for its respon- mènes de skheresse responsables de l’isolement sibility in the “confinement” of the lake Togo and du lac Togo et de l’effondrement des captures in the decrease of ethmolose’s catches in the wes- d’ethmalose dans les secteurs les plus occidentaux tern part of the fbrié lagoon in 1987 and 9982. de la lagune Ebrie en 1981 et 1982. L’utilisation de The use ofglobal or analytkal models is inefficient modèles globaux ou analytiques se r&&le inefficace because of the great instability of the lagoon and of dans le contexte lagunaire ~III l’instabilite est grande, fhe adaptability of species to environmental condi- où l’adaptation des espèces aux conditions de I’envi- tions and to fishing pressure. This adaptability may ronnement et a la pression de pêche peuvent induce modifications of demographic strategies of conduire à des modifications des strategies démo- these species. In fact management and development graphiques de certaines espkes de poissons. Enfin of this kind of fisheries bave to take into account I’amenagement de ces pêcheries doit être replace fhe social and economic context. This should lead dans le contexte social et économique africain ce towards the promotion of multidisciplinary fishe- qui justifie la constitution d’&+lpes pluridiscipli- ries research. naires.

ORSTOM Édrtiorrs 2 13 rue La Fayerte 75480 Paris Cccle~:10 Ditîusiw 72, route d’Aulnay Photo de couverture : 93143 BONDY Cedex. Pêche artisanale dans un village de C&e-d’ivoire K3.l : 0767-2888 ISBPJ : 2-7099-l 038-5 Cliche : Emmanuel Charles-Dominique