Gabriel Voisin
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GABRIEL VOISIN Originaire de Belleville, Gabriel Voisin nait le 5 février 1880. Son père, industriel de la fonderie, voit ses affaires péricliter peu à peu après la guerre de 1870 et ferme son entreprise en 1882, année de naissance de son deuxième fils Charles. Il meurt en 1886 laissant une veuve désargentée et quatre enfants. Leur existence est alors assurée par leur grand-père maternel qui héberge chez lui, à Lyon, sa fille et ses trois petits enfants. Pendant les vacances, la famille s'installe à euville à proximité de l'usine familiale et les deux garçons s'initient rapidement à la petite mécanique. A l'âge de 15 ans, Gabriel a déjà fabriqué un fusil qui sera sa première arme de chasse, une bicyclette et un petit modèle de machine à vapeur. Son frère Charles préfère la menuiserie. Les bords de Saône deviennent très vite leur territoire de jeux et de chasse. Excellent mais turbulent élève au lycée Ampère, il entre aux Beaux-arts de Lyon tout en travaillant comme dessinateur dans un Bureau d'Etudes dirigé par un ingénieur des Arts et Métiers. Il sort d'école en 1903 et débute sa carrière chez Ernest Archdeacon, un des promoteurs et mécènes de l'aéronautique naissante. Il s'illustre très vite dans le domaine de l'aviation. En 1905, il modifie, grâce au financement de son employeur, un planeur en hydravion et décolle sur la Seine à Billancourt remorqué par une vedette rapide. Le vol se fait à une altitude de 15 mètres sur une longueur de 600 mètres. L'appareil est un biplan à équilibreur avant, d'une masse de 360 kg et d'une surface totale portante de 50 m2. En janvier 1907, avec son frère Charles, il crée l'entreprise « Voisin Frères» dans un atelier à Billancourt. Son premier client est Léon Delagrange à qui il livre un biplan de 10,50 m de long équipé d'un moteur de 50 cv. Gabriel fait décoller cet appareil en mars et Delagrange effectue en ligne droite un vol de 300 m en novembre. C'est avec un appareil identique quoique légèrement modifié qu'Henri Farman remporte le prix Deutsch en 1908 en effectuant le premier kilomètre en circuit fermé. 2iiO liIJ~r .•()vtJ\:l1·': :'taD' Hivlan •. \"ol1iln Malgré la mort de son frère Charles dans un accident d'automobile, il poursuit la construction d'avions d'abord pour des gentlemen pilotes puis pour l'aviation militaire qui lui commandera pendant la Grande Guerre 10400 biplans à charpente tubulaire et moteur Salmson de 130 ev qui furent utilisés intensivement pour le bombardement. De nombreux exemplaires furent fabriqués sous licence en Russie. En 1918, Gabriel Voisin se détourne de l'aviation et se lance dans la construction automobile. Il présente son premier modèle en 1919, la Ml qui est construite en 100 exemplaires. Puis il se lance dans des modèles de plus en plus puissants et luxueux et produit dans les années vingt une moyenne de 1000 voitures par an. Mais l'incendie de son usine mal assurée et la crise économique de 1929 mettent à malles finances de la société des Automobiles Voisin. Il présente néanmoins aux salons de l'automobile de 1934 et 1935 la mythique C27 Aérosport avec son toit coulissant dans la malle arrière, elle ne sera fabriquée qu'en un seul exemplaire. En 1936, son usine passe sous le contrôle de financiers, il produit alors un véhicule sans âme, la C-30 équipée d'un moteur Graham. Ses véhicules remportent entre les deux guerres de nombreux records de vitesse: 1928: 10000 km à 147 km/h de moyenne 1929: 30000 km à 133 km/h de moyenne 1930: 50000 km à 120 km/h de moyenne Pendant la seconde guerre mondiale, son usine est réquisitionnée par l'occupant, il vit une période sombre au cours de laquelle il essaie de sauvegarder son outil de production. Après la guerre, il dessine le Biscooter, pour lui la voiture de tout le monde qui doit pouvoir transporter au moins la moitié de son poids. Cette voiture dotée d'un moteur de cent-vingt-cinq centimètres cubes, légère et rustique, était conçue pour doter la France d'un véhicule économique. Elle connait un franc succès en Espagne où elle est construite à Barcelone en plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires. En 1958, il se retire sur les bords de Saône au Villars dans cette « ca do Ile » achetée en 1925 par une de ses amies, (elle lui donne en 1955), ancienne maison de passeur qui avait tour à tour été transformée en ferme et en bistro. Sur la fin de sa vie, il part pour Ozenay pour échapper aux nombreuses crues de cette rivière qu'il a tant aimée. Il meurt en 1973 à 94 ans et repose maintenant au cimetière du Villars. Curieux de tout, grand chasseur, virtuose du bricolage, inventif et généreux, doté d'une obstination farouche, Gabriel Voisin était une personnalité hors du commun. Il a exercé ses talents dans les deux secteurs caractérisant la première moitié du xx? siècle: l'aviation et l'automobile. P.S. : à lire de Gabriel Voisin: « Mes 10000 cerfs-volants », « Mes mille et une voitures », « Nos étonnantes chasses» (édition La Table Ronde) et «La naissance de l'aéroplane» (édition Maréchal..