<<

UNIVERSITE D’ANTANANARIVO Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie Département ECONOMIE ------MAITRISE Option :« DEVELOPPEMENT » ------Mémoire pour l’obtention du Diplôme de Maitrise es-Sciences Economiques

LES IMPACTS DE L’EXPLOITATION MINIERE A

Cas des Communes rurales d’ et de Morarano Gare face au projet minier d’Ambatovy

IMPETRANTE : RAZANAPARANY Volana Miharisoa. ENCADREE PAR : Monsieur RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa, Maître de Conférence.

Année universitaire: 2012- 2013

Date de soutenance : 06 Mai 2014

SOMMAIRE

INTRODUCTION GENERALE

PARTIE I : LE SECTEUR MINIER DANS LE CADRE DU DEVELOPPEMENT

CHAPITRE 1 LES RELATIONS ENTRE DEVELOPPEMENT ET L’EXPLOITATION MINIERE SELON LA LITTÉRATURE

Section 1. LES APPORTS D’UN PROJET MINIER DANS LE DEVELOPPEMENT I. UN APPORT ECONOMIQUE 1. Une ressource financière 2. Une création d’emplois 3. Le secteur financier et Bonne Gouvernance II. LES AVANTAGES SOCIALES 1. Construction des infrastructures 2. Amélioration des services de base 3. Bénéfice sur les autres activités

Section 2. LES INCONVENIENTS D’UN PROJET MINIER POUR LE DEVELOPPEMENT ...... 11 I. LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX 1. Dégradation de l’environnement 2. Atteinte au Développement durable II. LES IMPACTS SOCIAUX 1. Perturbation de la vie sociale 2. Risques sanitaires CHAPITRE 2 LE POSITIONNEMENT DU PROJET MINIER D’AMBATOVY DANS LE CONTEXTE DE DEVELOPPEMENT DE MADAGASCAR

Section 1. LES ATTENTES ECONOMIQUES LIEES A LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET D’AMBATOVY I. LES OBLIGATIONS DU PROJET D’AMBATOVY SUIVANT LA LEGISLATION MALGACHE II. AMELIORATION DU MARCHE DE TRAVAIL

Section 2. PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT I. COMPENSATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX i

II. CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE

Section 3. EVOLUTION DE LA VIE SOCIALE I. DES RETOMBEES EN INFRASTRUCTURES POUR LA REGION II. PRESERVATION DES SITES ET CULTURES DE LA REGION

PARTIE 2 : LA COMMUNE DE MORARANO GARE ET D’AMBOHIBARY FACE AU PROJET D’AMBATOVY

Chapitre 1 EVOLUTION DES COMMUNES DE MORARANO ET D’AMBOHIBARY DEPUIS L’IMPLANTATION DU PROJET D’AMBATOVY

Section 1. LES REALISATIONS DU PROJET D’AMBATOVY SUR LES DEUX COMMUNES

I. QUANTIFICATION DES ACTIONS MENEES DANS LA COMMUNE D’AMBOHIBARY III. LES REALISATIONS EFFECTUEES A MORARANO GARE

Section 2. LES CONSEQUENCES DE CES REALISATIONS DANS LE DEVELOPPEMENT COMMUNAL

I. AMELIORATION DES FINANCEMENTS POUR LE DEVELOPPEMENT II. LES IMPACTS SUR LE MARCHE DU TRAVAIL III. AMELIORATION DE LA SITUATION SANITAIRE IV. MEILLEURES INSTRUCTIONS DES ELEVES V. LA SITUATION ENVIRONNEMENTALE VI. LES CONDITIONS DE FERMETURE CHAPITRE 2 RETOURS D’ANALYSE D’AMBATOVY PAR RAPPORT AUX LIENS DU SECTEUR MINIER DANS LE DEVELOPPEMENT

Section 1. AMBATOVY : UN ATOUT POUR MADAGASCAR I. UNE REDUCTION DE LA PAUVRETE II. UN DEVELOPPEMENT SOCIAL POUR LA POPULATION III. UNE EXTERNALITE SUR D’AUTRES SECTEURS D’ACTIVITE A MADAGASCAR

Section 2. QUELQUES ANALYSES CRITIQUES ETABLIS CONCERNANT LES APPORTS DU PROJET

I. LES IMPERFECTIONS DU PROJET SUR LE PLAN COMMUNAL II. LA SITUATION D’AMBATOVY SUR LE PLAN INTERNATIONAL CONCLUSION GENERALE

ii

RESUME

Le présent travail démontre que le secteur minier possède une grande place dans le développement d’un pays. Il met en évidence tous ses apports au niveau national mais surtout au niveau régional et communal. Pour la situation de Madagascar, le projet minier d’Ambatovy serait en mesure de changer le plan économique mais surtout social. Les premiers bénéficiaires de ce projet sont les communes pilotes qui sont les plus touchées par les activités de l’exploitation. Pour les illustrer, nous avons pris le cas des deux communes d’Ambohibary et de Morarano Gare. Grâce à l’entreprise, elles ont connu une amélioration des services publics et des infrastructures et une évolution du niveau de vie. Les bénéfices d’Ambatovy sont un atout pour le développement de Madagascar mais en même temps, elle possède des faiblesses qui risqueraient de freiner le processus, tout en sachant que le manque de bonne gouvernance du pays ne fait qu’accentuer les problèmes du secteur minier.

Mots clés : secteur minier, Ambatovy, développement communal, amélioration sociale, apport économique.

ABSTRACT

This work demonstrates that the mining sector has a large role in the development of a country. It highlights all his contributions at the national level but also at regional and local level. For the situation in Madagascar, the mining project Ambatovy would be able to change the economic but also social. The primary beneficiaries of this project are common drivers that are most affected by the activities of the farm. To illustrate, we took the case of two communes Ambohibary and Morarano Station. Thanks to the company, they have experienced improvement of public services and infrastructure, and an evolution of the standard of living. Profits Ambatovy are an asset to the development of Madagascar but at the same time, it has weaknesses that could hamper the process, knowing that the lack of good governance of the country accentuates the problems of mining.

Keywords:mining, Ambatovy, municipal development, social improvement, economic contribution.

iii

LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ONU : Organisation des Nations Unis

IDH : Indicateurs de Développement Humain

PIB : Produit Intérieur Brut

IPH : Indicateur de Pauvreté Humaine

PNUD : Programme des Nations Unis pour le Développement

EIE : Etude d’Impact Environnemental

LGIM : Loi sur les Grands Investissements Miniers

PGEDS : Plan de Gestion Environnemental et de Développement Social

ONE : Office Nationale de l’Environnement

CSB : Centre de Santé de Base

PCD : Plan Communal de Développement

MST : Maladie Sexuellement Transmissible

ITIE : Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives

PME : Petites et Moyennes Entreprises

FRAM:Fikambanan’ny Ray Aman-drenin’ny Mpianatra

ALBI: l’Ambatovy Local Business Initiative

MECIE:Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement

LISTE DES FIGURES

Figure 1 :Partage de la redevance et de la ristourne minière selon le code minier malgache.

Figure 2 : Estimation des recettes fiscales provenant des industries minières à Madagascar pour les dix prochaines années

Figure 3 : Evolution des prix de cobalt depuis 2002

Figure 4 : Évolution du prix du nickel depuis janvier 2003, en US$/t et en €/t

iv

Remerciements

Avant tout, je loue le tout Puissant par la grâce duquel je suis enfin arrivé au terme de mon travail de recherche du présent mémoire après le cursus universitaire, pourvue de santé.

Ensuite, la réalisation de ce mémoire ne serait jamais à terme que s’il n’y avait l’aide et le soutien de toutes les personnes, citées ci-après, à qui j’adresse mes vifs remerciements :

 Docteur RAKOTO David Olivaniaina, Doyen de la Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie, à l’Université d’Antananarivo;

 Professeur FANJAVA Refeno, Chef de Département Economie de la faculté.

 Docteur RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomazantsoa, enseignant chercheur au centre d’Economie et d’Ethique pour l’Environnement et le Développement à Madagascar (C3EDM), Université d’Antananarivo, qui m’a fait l’honneur de m’encadrer avec toutes sa conscience professionnelle et qui n’a ménagé ni son temps ni ses efforts durant la préparation de ce mémoire ;

 Madame RAZANAPARANY Lala, Maire de la Commune de Morarano Gara, et tous les personnels administratifs de la commune qui m’ont permis d’avoir accès aux données nécessaires pour réaliser cette étude ;

 Monsieur le Maire de la Commune d’Ambohibary et ses collègues, qui m’ont accordé toutes les documents dont j’avais besoins pour l’élaboration de ce travail ;

 Tous les personnels du projet d’Ambatovy qui m’ont aidé dans les enquêtes sur le projet minier ;

 Les habitants des communes respectives d’Ambohibary et de Morarano Gare qui m’ont aidé dans mes enquêtes sur terrains ;

 Le corps administratif et le corps professoral du Département ECONOMIE de la Faculté DEGS pour m’avoir formé et guidé pendant ces années d’étude ;

 Mon mari, mes très chers tuteurs et chaque membre de ma famille qui m’ont apporté appuis et motivation ;

 A tous mes amis qui ont contribué à l’accomplissement de ce mémoire.

Et enfin, par ce travail Je rends hommage à mes chers feux parents qui souhaitaient voir leur fille terminer les études supérieures.

Mes Sincères remerciements.

v

INTRODUCTION GENERALE

Madagascar est un pays comblé par sa biodiversité constituée de plusieurs espèces endémiques et d’autres ressources naturelles exceptionnelles, malgré cela, sa richesse n’est pas en mesure de la conduire et de la favoriser dans le processus de développement. Vue son économie à tendance régressive, elle n’arrive pas à se satisfaire pleinement de ses richesses, telles que les ressources du sous-sol. Or le secteur minier est considéré comme stratégique pour plusieurs Etats africains et d’après la Banque Mondiale, il joue « un rôle central » dans un programme de réduction de la pauvreté et qu’il peut amener l’économie vers la croissance (Thune, 2011). Pour la Grande île, ce n’est que depuis les années 90 que les activités minières deviennent de plus en plus importantes. Actuellement deux projets miniers sont mis en œuvre : celui du QMM de Taolagnaro au Sud Est de l’île et celui d’Ambatovy à l’Est près de la province de Tamatave. Sachant qu’on entend par projet minier : un projet de recherche, de développement, de construction, d’exploitation, de traitement, de transformation s’il y a lieu, et de commercialisation des produits de mines à extraire à Madagascar et, qui fait l’objet d’Investissement (LGIM, 2001). Pour chacun des deux projets cités précédemment, l’Etat malgache s’attend à de nombreux avantages comme l’acheminement vers une croissance économique. Pourtant il faut aussi tenir compte de certains inconvénients. D’où le thème du travail ici présent : LES IMPACTS DE L’EXPLOITATION MINIERE A MADAGASCAR. La question suivante mérite d’être posée : L’exploitation des ressources minières contribue-t-elle au développement local des régions auxquelles elles appartiennent ? Pour avancer une réponse à cette dernière, l’étude ci-après s’intéresse au cas des communes de Morarano Gare et d’Ambohibary. En tant que parmi les communes pilotes d’Ambatovy, elles sont sujettes à des premiers impacts que l’implantation du projet peut produire dans le contexte du développement. Afin de déterminer dans quelle mesure les conséquences engendrées par un projet minier comme Ambatovy tendent à favoriser la vie communautaire ou dans quel cas, elles peuvent ralentir son développement. Compte tenu de la difficulté à trouver des données pour refléter le développement de la vie communale depuis l’implantation du projet, la méthodologie sera fondée sur une approche analytique qui se basera sur la quantification des apports du projet en tenant compte des perceptions auprès des acteurs. La première partie de l’étude tente d’approfondir les relations qui existent entre le secteur minier et le développement d’un pays selon la littérature dans le premier chapitre, en s’orientant à partir du

1 deuxième chapitre vers les places entretenues par le projet d’Ambatovy dans le cadre du développement malgache en analysant successivement dans les sections les apports et les inconvénients qui peuvent se présenter. Quant à la deuxième partie, il est plus question des réalités des communes d’Ambohibary et de Morarano Gare par rapport à l’exploitation minière d’Ambatovy. Au dernier chapitre, nous tenterons un retour d’analyse et une approche critiques de la situation d’Ambatovy actuellement.

2

PARTIE I : LE SECTEUR MINIER DANS LE CADRE DU

DEVELOPPEMENT

Les pays du monde sont catégorisés selon leur niveau de développement. On distingue d’un côté les pays développés qui regroupent les pays bénéficiant de niveau de vie élevé et qui figurent parmi les plus importants dans l’économie mondiale (les pays d'Europe de l'Ouest, les pays Nord- américains, le Japon, l'Australie). Ensuite il y a les pays sous-développés appelés aussi les moins avancés, leurs critères les plus repérées sont leurs situations économiques défavorisées avec des revenus très bas et leur taux de pauvreté très élevés(les pays d’Afrique subsaharienne, les pays asiatiques…). D’après F.PERROUX 1 le développement se définit comme : « la combinaison des changements sociaux et mentaux d’une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement, son produit réel global » (1991).Le développement est devenu l'un des objectifs de toutes les sociétés. C’est une notion qui traduit les aspects d’un pays suivant ses structures démographiques, économiques et sociales en s’accompagnant souvent de la croissance, et un modèle de développement vise à modifier les structures socioéconomiques et qui cherche à maintenir l’évolution à long terme. Par rapport à la croissance qui est plus quantitative, il est plutôt qualitatif donc difficile à mesurer, ainsi pour situer le niveau de développement d’un pays l’ONU propose des indicateurs comme l’IDH qui englobe trois dimensions : le niveau de vie de la population en tenant compte du PIB par habitant, l’espérance de vie à la naissance et le taux de scolarisation des habitants, l’IPH est aussi utilisé pour quantifier le développement d’un pays….

ème 1 Économiste français du 20 siècle (1903-1987). 3

Chapitre 1 LES RELATIONS ENTRE DEVELOPPEMENT ET L’EXPLOITATION MINIERE SELON LA LITTÉRATURE

Certains domaines doivent être maintenus pour permettre le développement d’un pays tel que le plan structurel où l’on considère l’industrialisation, l’urbanisation, la salarisation et l’institutionnalisation et le domaine qualitatif dont la transformation des mentalités et des comportements (Dictionnaire d’économie et de science sociales, 2009). Concernant l’industrialisation, actuellement c’est le secteur le plus convoité pour le développement d’un pays, les firmes leur permettent d’avoir une place dans le marché mondial. Par ailleurs, l’industrialisation joue un rôle dans les stratégies de développement de certains car ce secteur est reconnu par ces apports positifs surtout en matière économique grâce aux potentielles de productivité qu’il offre. D’ailleurs, les pays riches se distinguent des pauvres par leurs fortes industrialisations. Le choix de branche industrielle à investir pour un pays suscite des débats entre certains économistes : pour Ragnar Nurske et Paul Rosenstein- Rodan ; un pays doit investir dans chaque branches industrielles de façon équitable pour que l’offre et la demande sur le marché soient toujours en équilibre tandis que Albert Hirschman et François Perroux conseillent plutôt d’investir dans les branches moteurs de l’économie pour éviter les gaspillages de capital dans les domaines qui n’entraîneront pas de bénéfices (Deubel, 2008). Parmi les branches tant débâtées, il y a le secteur minier. Depuis la fin du XXème siècle, plusieurs grands projets miniers se sont multipliés à cause de l’augmentation considérable des demandes mondiales en minerais métalliques surtout ceux qui sont rares comme l’or (Deshaies, 2009). L’industrie minière cherche à effectuer des opérations d’exploitation et de prospection dans le but d’extraire des minerais et des métaux pour les présenter sur le marché international. Après une période de déclin, le marché mondial des produits miniers connaissent un accroissement des cours des matières premières minérales et des investissements miniers depuis 2003, et cette tendance devrait se confirmer au cours des années à venir (Pedro, 2010). Cette branche de l’industrie est considérée comme un moteur de développement grâce à ses impacts sur l’économie nationale ou régionale et par ses participations dans la vie sociale des habitants. L’ONU déclare dans son rapport que ce secteur peut, sous certaines conditions, constituer un véritable vecteur de croissance pour les pays producteurs (ONU, 2002). Le secteur industriel est porteur d’externalité, qui se définit comme étant des effets créés par une activité qui entraînent soit un avantage ou une désutilité auprès de l’autrui (Dictionnaire économique, 2008). L’exploitation minière peut entraîner des impacts tant positifs que négatifs dans le processus de développement.

4

Section 1. LES APPORTS D’UN PROJET MINIER DANS LE DEVELOPPEMENT

Comme l’indique M. L. DIALLO (2009) l’implantation de la société minière apparaît comme une opportunité pour le développement social de la localité. Les richesses en ressources naturelles correspondent à un capital naturel qui une fois exploitées peuvent contribuer à la progression dans d’autres domaines tels que la lutte contre la pauvreté, l’amélioration des institutions, la protection de l’environnement… c’est-à-dire dans les domaines qui pourraient améliorer le quotidien humain de façon durable et l’amener vers une croissance économique, on parle cependant du développement (Banque Mondiale, 1992).

I. UN APPORT ECONOMIQUE

L’industrie minière participe au développement économique, elle est considérée comme une importante ressource financière sur le plan national et une grande opportunité d’emplois pour les populations. La réussite d’un projet minier dépend de la mise en place d’une bonne gouvernance (Maréchal, 2011).

1. Une ressource financière

L’avantage économique du secteur minier réside essentiellement dans les retombées financière qu’il offre au gouvernement. De nombreux projets miniers dans le monde sont financés par des investisseurs privés en vue d’acquérir des profits à long termes en exploitant les ressources du sous- sol (Diallo, 2009). Grâce aux profits, l’industrie minière contribue de façon directe au développement par l’intermédiaire des apports financiers et cela pendant toute la longévité du projet qui est en moyenne une dizaine d’année (MINEO Consortium, 2000). L’augmentation du revenu fait partie des aspirations primordiales pour le développement. La réalisation d’un projet minier implique une importante source de devises et plusieurs taxes pour le gouvernement, les profits obtenus auront un impact fiscal sur les budgets nationaux qui devraient soutenir la croissance économique, ainsi le secteur minier peut assurer au gouvernement des ressources budgétaires pour aider à réduire la pauvreté (Kunanayagam, McMahon, Sheldon, Strongman, Weber -Fahr, 2000). Dans tous les pays du monde, il existe des normes législatives qui régissent les projets miniers implantés dans le pays et qui les soumettent à certaines obligations étant donné que c’est une activité d’exploitation mais aussi commerciale. L’exportation des minerais rapporte suffisamment de

5 ressources en devises pour agir de manière importante sur l’économie (rapport de conférence sur l’exploitation minière pour le développement durable, 2000). L’Etat est considéré comme le propriétaire légitime du sous-sol et des richesses minérales qu’il renferme, les recettes minières représentent une partie des recettes budgétaires (Thune, 2009). L’Economie nationale bénéficie de ristournes et de redevances que les exploitants sont censés verser aux trésors publics, l’entreprise minière doit se soumettre au paiement des impôts préconisé par l’Etat où elle se trouve. Plus un projet est vaste plus le besoin en capitaux est élevé et par conséquent, les profits peuvent être énormes. En échange, les ressources exploitées seront converties en ressources financières, Il s’agit dans ce cas d’une amélioration des performances économiques (Keita, Djire, Traore, Dembélé, Dembélé, Samassekou, Doumbo; 2008). Le secteur minier est favorable au développement d’un pays via les apports financiers que les exploitants versent auprès du gouvernement à travers les conditions fixées par la législation qui régit le pays. L’implantation d’un projet minier correspond à des opportunités d’emplois pour la population surtout pour les riverains.

2. Une création d’emplois

Pour la population, l’industrie minière offre de grandes opportunités de travail non seulement pour les salariés mais elle donne aussi l’occasion aux PME de créer des partenariats et de participer ainsi au projet en question. Les accords de partenariats constituent souvent le meilleur moyen de faciliter le développement des capacités locales. Par l’intermédiaire des emplois générés, elle contribue à la diminution de façon significative aux inégalités des revenus et à la réduction du taux de pauvreté dans la zone d’implantation (PNUD-PNUE, 2011). Surtout pour les zones qui se trouvent dans des régions riveraines, la réalisation d’un projet minier possède une incidence majeure sur le secteur agricole en orientant la population de plus en plus dans le secteur industriel, les paysans auront tendance à quitter leurs champs pour trouver un emploi à la mine. (Easterlin; 1996). Ainsi donc, les emplois créés par un projet minier génèreront le développement des conditions de vie de la population grâce à de meilleurs revenus perçus par les salariés. L’augmentation des revenus est un moyen pour accéder au développement afin que l’individu puisse améliorer son bien-être. La création d’emplois générée par les industries minières est une grande initiative pour réduire le taux de chômage dans le pays d’exploitation et de ramener une partie de la population en dessous du seuil de pauvreté grâce au revenus perçu à un niveau plus acceptable. La réalisation d’un projet d’exploitation

6 minière a besoin d’une « bonne gouvernance » pour assurer la transparence des actions afin d’éviter toutes mauvaises gestions.

3. Le secteur financier et Bonne Gouvernance

La Banque Mondiale préconise dans son rapport en 1989 que le redressement économique d’un pays doit s’accompagner de la notion de « Bonne Gouvernance » (Banque Mondiale, 1992). Une bonne gestion du secteur minier est un atout important pour une croissance économique afin d’appuyer le développement (Chaire en éco-conseil, 2012). La bonne gouvernance se reflète à travers les institutions qui accélèrent le processus de développement dans le but de remédier aux échecs des mauvaises gestions des deniers publics, de lutter contre la corruption et de rendre plus responsables les dirigeants administratifs. Elle se définit selon la Banque Mondiale comme la manière avec laquelle le pouvoir est exercé dans la gestion des ressources économiques et sociales pour le développement (Banque Mondiale, 1996). Elle est nécessaire pour la gestion quotidienne des affaires, autant qu’une politique minière cohérente qui envisage les retombées du secteur sur long terme (Pelon, 2010). Le secteur minier, étant une activité concernant la gestion des ressources se doit de se tenir aux exigences de la bonne gouvernance pour maîtriser le contrôle et la fiabilité dans le cadre de l’administration des ressources, de construire un Etat de droit responsable et d’assurer la bonne gérance des profits obtenus par l’exploitation aux fins de développement économique et social (DAC-OECD, 1993). Cette directive doit se faire dans le cadre la plus transparente possible afin de permettre au secteur minier l’efficacité dans le but de soutenir le développement. La compagnie minière, la société et le gouvernement doivent se regrouper pour se mettre d’accord selon l’Initiative de Transparence des Industries Minières afin de promouvoir une meilleure gouvernance des revenus obtenus de l’exploitation (Maréchal, 2011). L’intégration dans ce principe permet de lutter contre la corruption sachant que celle-ci est un blocage de développement, elle ne fait qu’agrandir le fossé d’inégalité entre riches et pauvres. L’insuffisance de cadres expérimentés dans les administrations constitue un obstacle majeur au développement économique en général et du secteur minier en particulier (Maréchal, 2011). L’efficacité et la clarté des rapports entre le gouvernement et le projet est un moyen efficace pour attirer les autres investissements étrangers. La transparence de paiements et des revenus versés par les industries extractives montre la fiabilité du secteur minier. L’implication du projet minier ne reste pas seulement au niveau économique, il par aussi participe sur le plan social du pays.

7

II. LES AVANTAGES SOCIALES

Le développement d’un pays est fortement lié à la vie sociale. Karl Marx offre une interprétation du développement comme étant indissociable d'un système de rapports sociaux. La réalisation d’un projet minier tend à évoluer la situation économique d’un pays mais l’avantage de celle-ci concerne aussi des dimensions sociales.

1. Construction des infrastructures

Le développement économique relève de l’amélioration du niveau de vie de façon durable. Il est mesuré par le niveau de consommation, le niveau d’instruction, l’état sanitaire de la population et le niveau de protection de l’environnement (PNUD-PNUE, 2011). L’évolution en matière d’infrastructure aide à renforcer ces derniers. La création d’une industrie minière implique les constructions de diverses infrastructures qui sont financées par les investisseurs car ces dernières font partie de la réalisation du projet. L’installation d’une industrie minière dans des régions traditionnelles suscite l’amélioration des sources électriques ce qui permet aux habitants d’en bénéficier eux aussi de cette source d’énergie. Dans ses réalisations, il doit prendre en compte les coûts de transport, pour minimiser ces coûts; il serait important de pouvoir les accéder sans problèmes. D’où les constructions des routes, elles sont nécessaires pour le transport des matériaux, des personnels et des produits. Les investissements miniers prennent en charge des constructions et des entretiens des infrastructures routières. En tant que biens publics, elles seront à la disposition de tout le monde, c’est-à-dire qu’il n’y a pas d’exclusion ni de rivalité de consommation (PNUD-PNUE, 2011). Le projet doit assurer la mise au niveau des réseaux de télécommunication pour les transferts d’informations, le peuple bénéficie d’une évolution en matière de technologies et de communications (Franks, 2012).L’amélioration de ces deux domaines sont les signes de développement d’un pays. Pour minimiser les coûts de production en vue de pouvoir acquérir le maximum de profit de production (Chaire en éco-conseil, 2012), l’industrie minière doit rendre le plus efficace et le plus opérationnel possible les infrastructures portuaires et les aéroports afin de faciliter les embarquements des produits et économiser du temps. La modernisation de ces derniers agit comme catalyseur chez les autres secteurs comme le tourisme, la pêche… (Pelon, 2010). La participation du secteur minier sur la mise en place d’une plateforme d’infrastructures est un levier pour le développement local et régional (Adidi, 1986).

8

Grâce aux investissements des exploitants, la population jouissent des infrastructures et des bénéfices qu’elles offrent. L’acquisition de ces infrastructures permet aux habitants de moderniser et d’évoluer leur mode de vie.

2. Amélioration des services de base

Un projet minier peut être à l’origine de la création d’une ville entière, c’est le cas de Maroc avec ses villes minières dotées d’une production qui attire une concentration de population urbaine (Adidi, 1986). Les déplacements de la population vers la zone du projet dans le but de trouver un peu plus de bien être provoquent une grande hausse de la demande des services de base comme les logements, l’éducation, la santé. Les sociétés minières participent à la vie communautaire en investissant dans les constructions de services de base telle que les écoles, les centres en matière de santé pour que les salariés et leurs familles puissent avoir des conditions de vie adéquates (Franks, 2012). Ses participations reflètent à quel point un projet minier s’implique dans le développement. Les liens entre développement, l’instruction de la population et enseignement sont très importants, comme l’indique l’économiste Galbraith dans la revue Afrique 2000 en 1994: «Il n’y a pas dans ce monde de population éduquée qui soit pauvre et il n’y a pas de population illettrée qui ne soit pas pauvre.» Ces infrastructures permettent une amélioration de la scolarisation. Les investissements dans les programmes communautaires, pour faire évoluer les soins de santé, les structures de divertissements, les installations culturelles et les opportunités d’éducation, représentent des intérêts considérables au niveau de vie de la population et de l’industrie (PNUD-PNUE, 2011). La contribution à ces activités sociales humanitaires fait partie de la mise en place d’un projet industriel. Les potentialités humaines sont davantage mises en valeur ce qui impliquent une amélioration du bien-être d’où un moyen d’aspiration pour le développement.

3. Bénéfice sur les autres activités

En faisant référence de la notion de l’intégration verticale, le secteur minier entraîne d’autres effets positifs dans les autres secteurs d’activités comme dans le domaine du transport et des énergies (Easterlin, 1996). L’Industrie minière consomme beaucoup d’espace, d’énergie et nécessite spécialement certains équipements technologiques. La demande des facteurs pour la production minière favorise et alimente d’autres industries telle que les industries énergétiques comme les centrales électriques, les industries mécaniques produisant les machines et équipements, l’industrie sidérurgique, l’industrie de constructions. L’intégration verticale désigne les liaisons entre ces différentes entreprises

9 industrielles. Elle vise à réaliser des économies d’échelle en intégrant dans sa structure des filières de production. L’industrie minière agit sur les autres sociétés industrielles comme un multiplicateur économique de façon à accroître leurs productivités pour que chacun des secteurs en trouve des intérêts.

10

Section 2. LES INCONVENIENTS D’UN PROJET MINIER POUR LE DEVELOPPEMENT

Malgré que le secteur minier soit une source relative de retombées économiques pour le gouvernement, il a aussi ses aspects négatifs pour ralentir le développement. Il s’agit ici en premier lieu de sa tendance à agir sur l’environnement et aux risques auxquels les ressources naturelles sont exposées à cause de cette dégradation environnementale ce qui remet en question la notion de développement durable.

I. LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX

De nos jours, l’environnement constitue une nouvelle approche du développement (CERCOM, 2000). Malgré que des mesures d’atténuations aient été prises, les impacts sur l’environnement sont les plus énormes et les plus considérables en industries minières surtout quand les zones d’exploitation se trouvent dans des régions plutôt écologiques.

1. Dégradation de l’environnement

Comme toute industrie, les opérations d’exploitation minière ne peuvent s’empêcher de créer des incidences sur l’environnement. Chaque phase de la réalisation d’un projet minier conduit à des problèmes environnementaux : de la prospection à la fermeture du projet, les dégâts environnementaux sont importants. Les effets n’épargnent ni faune ni flore qui peuvent être victime de perte d’habitat et de la destruction de leurs espaces vitales. Les opérations de prospection qui impliquent essais et exterminations de l’espace végétale incitent les espèces qui en dépendent à fuir, ce qui les exposent à des dangers et à l’insécurité. Les constructions des routes, les activités d’excavation et les creusements des puits perturbent les reliefs de la région et accélèrent le phénomène d’érosion du sol. Les ressources forestières seront détruites vue la nécessité d’espace pour les constructions des campements et des usines. La mauvaise gestion des déchets est aussi un grand problème environnemental conséquent des industries minières (Franks, 2012). Les produits chimiques utilisés lors des traitements des minerais n’épargnent pas la qualité de l’air et favorisent la pollution avec l’émission de gaz carboniques par l’utilisation des machines et des véhicules lourds (Chaire en éco-conseil, 2012). La masse d’habitant en quête de meilleures qualités de vie crée des concentrations d’ordures et favorise la pollution de la région. Or l’économie et l’environnement sont deux domaines dont la relation est équivoque l’écosystème représente un enjeu

11 stratégique pour la productivité, l’environnement fournit des ressources importantes pour satisfaire les besoins économiques (Boiral, 2004). Ainsi, les conséquences environnementales ne passent pas inaperçues sur les activités économiques. Certains de ces impacts sur l’écosystème peuvent perturber les moyens de subsistance de la population locale surtout pour les personnes qui en dépendent. L’expropriation des terres cultivables pour les activités de la mine aura tendance à diminuer les productions agricoles de la région, les personnes dont la subsistance en dépend seront les plus concernés (Franks, 2012). Ces effets négatifs environnementaux se feront sentir dans le futur en matière d’insuffisance de ressources, on parle ici des problèmes de développement durable.

2. Atteinte au Développement durable

Un autre impact peut se lier à ces problèmes environnementaux, c’est le dilemme de l’insuffisance des ressources pour l’avenir. Singer (1950) et Prebish (1950) considèrent que la multitude de ressources naturelles est un désavantage pour un pays exportateurs de ces produits car plus il devient dépendant de l’exploitation de celles-ci, plus ses performances économiques diminuent. Ils qualifient même de « malédiction des ressources » (Prebish et Singer ; 1950). Une malédiction qui touche une grande partie des pays pétroliers et qui peut atteindre les pays miniers. Elle possède une corrélation avec le « Syndrome hollandais » selon lequel les devises provenant des exportations des produits miniers entraînent une surévaluation des taux de changes de la monnaie nationale d’où la migration des salariés dans le secteur minier cat ils sont attirés par l’augmentation des salaires qu’ils peuvent percevoir. Les autres activités d’exportation comme celle des produits agricoles et manufacturières seront négligées alors que le pays ne dépendra plus que sur l’exportation des matières minérales, ce qui empêche l’évolution économique du pays (Pegg, 2003 et Pelon, 2010). Or l’exploitation minière n’est pas une activité durable (Pedro, 2010). Selon Weber (1995), il existe deux types de ressources : les renouvelables et les non renouvelables. Les matières minérales font partie des richesses non renouvelables. Le stock de ressources du sous-sol est fixe et limité, ce qui signifie que les opérations d’exportation ne peuvent pas durer éternellement car tôt ou tard, les ressources seront épuisées (Chaire en éco-conseil, 2012). Il s’agit ici d’une controverse entre le secteur minier et les exigences du développement durable qui est actuellement un grand défi pour l’industrie minière (Chaire en éco-conseil, 2012). La notion du développement durable cherche la satisfaction des besoins de la génération actuelle sans diminuer celle du futur car une croissance économique demande la disponibilité des ressources (Chaire en éco-conseil, 2012). Donc pour satisfaire les besoins de l’avenir,

12 il faut chercher à éviter le problème de l’insuffisance des ressources. La minimisation des incidences environnementales est un enjeu pour un projet minier afin de soutenir le développement durable, pourtant cela semble difficile de concilier en même temps : conservation de l’environnement et l’exploitation minière car à chaque phase de la réalisation du projet, certains impacts sont inévitables (Revéret, 2006). L’industrialisation entraîne l’épuisement des ressources naturelles comme le cas des ressources minières qui sont non renouvelables (Meadows ,1972 et 2004), il faut tenir compte que les ressources sont limitées et avec les demandes des industries minières, cette quantité tend à se décroître (Tilton, 1996).

II. LES IMPACTS SOCIAUX

L’augmentation du nombre de la population dans les régions d’implantation du site minier est liée aux mouvements de migrations, les habitants sont attirés par les opportunités qu’offre l’industrie, ce qui complique la vie sociale. Ces mouvements de migration non contrôlés peuvent avoir des impacts négatifs sur la vie sociale de la population qui réside la zone minière.

1. Perturbation de la vie sociale

Les déplacements de masse de population dans les régions minières risquent d’entraîner des tensions sociales entre les migrants et les habitants de la communauté. Les malentendus peuvent se produire. L’expropriation des terres peuvent inclure l’extrait des surfaces cultivables. Les peuples qui en dépendent en sont des victimes et auront du mal à s’en sortir pour trouver d’autres terres pour nourrir leurs familles. Les parcellisations des terres diminuent les espaces viables de la région d’implantation, des problèmes de logement des ménages peuvent apparaître, le manque d’espace habitable se ressent et les problèmes de réinstallation dans les endroits inappropriés dus à l’insuffisance d’assistance peuvent apparaitre. Certains peuples sont très attachés à leurs terres car ils les considèrent comme fortunes ancestrales et d’autres peuvent en être très dépendant surtout quand les terres sont exploitées pour la culture et l’élevage. Les projets miniers impliquent des changements et auront tendance à avoir des percussions sur le mode de vie traditionnel. L’insertion d’une mine moderne dans un environnement traditionnel tend à bouleverser l’organisation sociale des villageois (Diallo, 2009). Les mouvements de migration affectent la cohésion sociale, les mœurs et les coutumes alors que ces derniers représentent une valeur inestimable pour les peuples autochtones (Keita, Djire, Traore, Dembélé, Dembélé, Samassekou, Doumbo, 2008). Pour une population traditionnelle, il serait difficile

13 de s’adapter aux modifications apportées par l’installation du site. La nouvelle économie apportée par le projet risque de détériorer ou même de détruire les valeurs et les coutumes qui maintiennent la solidarité et l’unité communautaire (Franks, 2012). Les changements apportés par les techniques industriels auront des répercussions sur les pratiques culturelles et traditionnelles des zones riveraines. Or les coutumes ont une place dans le développement pour le fait qu’ils valorisent la solidarité et l’unité du peuple. Elles sont aussi porteuses de développement durable en donnant l’occasion à la génération future de vivre et de préserver la vie de leurs aïeux.

2. Risques sanitaires

Le développement concerne le bien être de la population, ses conditions et son espérance de vie. Les opérations minières peuvent créer des risques sanitaires auprès de la communauté et des travailleurs.

Des risques sanitaires potentiels et d’autres dégâts du bien-être peuvent avoir lieu compte tenu de l’exploitation minière. Les minerais exploités peuvent contenir des éléments pouvant être dangereux pour la santé des travailleurs et de la population. Des substances dangereuses qui peuvent être nocives pour la population et l’environnement. Par leurs concentrations en produits chimiques et leurs caractéristiques infectieuses, ces substances peuvent causer l’augmentation du taux de mortalité dans la région, et peuvent être la raison de certains handicaps et malformation chez les nouveaux nés. Ils peuvent être radioactifs comme le cas de l’uranium qui est à l’origine de plusieurs maladies comme le cancer des poumons. Il émet de l’énergie et se transforme en d’autres substances tout autant radioactives. Ces risques sur la santé publique peuvent être liés aux dégâts environnementaux. La contamination de l’eau, une ressource vitale pour l’homme, qu’elle soit de l’eau du surface ou de l’eau souterraine, entraîne les problèmes de restriction d’eau et la multiplication des maladies. La pollution de l’air par les substances chimiques comme le dioxyde de souffre utilisé fréquemment dans les usines de traitement accentue les problèmes respiratoires de plusieurs personnes. Les plus vulnérables sont ceux dont les activités économiques leur conduisent à s’exposer aux contaminants environnementaux, c’est-à-dire les activités de pêche ou de chasse (Chaire en éco-conseil, 2012). Les gens habitant les environs du site peuvent mener de mauvaises conditions de vie. S’ajoutant à cela, il y a l’insuffisance d’hygiène, le manque d’accès à l’eau potable, l’absence des soins de préventions. Les accidents de travail peuvent être aussi fréquents dans la pratique des opérations de l’exploitation. Pendant l’extraction, en creusant les mines les miniers sont soumis à des risques d’éboulement si les mesures de sécurités ne sont pas suffisants. 14

La migration de la population incite l’accroissement des réseaux de prostitutions, et implique de fortes chances de prolifération des différentes maladies infectieuses et celle des maladies incurables comme le VIH/SIDA surtout quand les employés sont en manque de connaissances ou d’information. Les conséquences sanitaires risqueront d’avoir des impacts sur l’espérance de vie des habitants en augmentant le taux de mortalité tant chez les jeunes que chez les plus âgées. Ce qui représente un blocage de développement (Franks, 2012). Un des inconvénients d’un projet est que les avantages qu’il offre s’arrêtent avec sa fermeture. D’où l’on déduit que l’impact du secteur minier sur le développement possède ses limites (Pelon, 2010). L’arrivée d’une industrie moderne dans une région rurale est d’un côté porteuse de développement grâce aux améliorations économique et sociale. Mais d’un autre côté, des incidences sur l’environnement peuvent remettre en cause les appuis du développement durable. Ensuite, les perturbations de la communauté sont souvent inévitables à cause des nouvelles pratiques véhiculées par le projet. Ambatovy est un des plus grands projets miniers implantés à Madagascar. Le pays espère beaucoup des opportunités qu’il offre. Ce qui fait que ce projet occupe une grande place dans les perspectives de développement de la Grande île.

15

Chapitre 2 LE POSITIONNEMENT DU PROJET MINIER D’AMBATOVY DANS LE CONTEXTE DE DEVELOPPEMENT DE MADAGASCAR

Pour Madagascar, c’est au milieu de la grande biodiversité d’Ambatovy que se localise un gisement source de nickel et de cobalt qui se contiennent à l’intérieur des couches minérales latéritiques d’où le projet d’extraction minier. Ayant débuté grâce à l’entreprise Phelps Dodge en 1995 (EIE projet Ambatovy, 2006), Ambatovy est l’une des plus grandes exploitations minières implantées dans la grande île, plus exactement, c’est le plus grand investissement étranger entrepris dans le pays d’où elle constitue une condition nécessaire à la croissance économique (Sarrassin, 2007). De ce fait, avec sa longévité perçue pour une trentaine d’année, l’exploitation minière d’Ambatovy constitue un espoir pour propulser Madagascar dans le processus de développement en agissant de manière significative sur le PIB. Néanmoins, malgré cette perspective optimiste, de possibles inconvénients peuvent se présenter.

Section 1. LES ATTENTES ECONOMIQUES LIEES A LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET D’AMBATOVY :

Face à la situation de sous-développement malgache, le Gouvernement espère que le projet Ambatovy serait une occasion pour le pays d’évoluer. Sur le plan économique, Ambatovy propose de participer au financement du budget public selon les lois régissant l’Etat malgache en ce qui concerne le secteur minier, en plus des améliorations que le projet tente d’apporter pour accroître le revenu des habitants en leur donnant l’occasion de participer au projet. Pour l’amélioration et le succès du secteur minier à Madagascar, Ambatovy doit adopter des mesures d'atténuation des impacts socio- économiques qui comprennent des mesures de réduction des effets négatifs et de maximisation des retombées positives du projet.

I. LES OBLIGATIONS DU PROJET D’AMBATOVY SUIVANT LA LEGISLATION MALGACHE Madagascar dispose des ressources minières de nature à contribuer à son développement. Depuis toujours les investisseurs sont attirés par la richesse de l’île Le Nickel et le Cobalt d’Ambatovy devrait constituer un important capital non renouvelable pour la croissance économique, ce qui fait que son exploitation doit être gérée de façon efficace et prudente pour que les effets sur le développement

16 du pays puissent être sentis (Pelon, 2010). L’objectif du projet minier d’Ambatovy est de produire chaque année 60000T de nickel et 5600T de cobalt ainsi qu’un sous-produit : de la sulfate d’ammonium de 190000T. Le gouvernement malgache a élaboré la Loi no 2001-031 du 8 octobre 2002 établissant un régime spécial pour les Grands investissements dans le secteur minier malagasy (« LGIM ») afin de soumettre ces derniers à un cadre législatif et fiscal qui cherche à préserver les intérêts de l’Etat et de la vie communautaire. Le 27 juillet 2005 celle-ci a été complétée par la loi n°2005-022. Pour le cas d’Ambatovy, les actionnaires ont investis à peu près 6,9 milliards de dollars américains pour l’exploitation minière (fiche Ambatovy, 2006). Ce qui qualifie le projet comme étant un des plus grands investissements dans l’Afrique subsaharienne. Il sera identifié comme une énorme source de devises pour Madagascar, des subventions seront versées chaque année suivant les chiffres d’affaires. D’après cette LGIM; toute entreprise industrielle minière implantée à Madagascar est soumis au paiement d’une redevance et d’un ristourne basé sur le chiffre d’affaire de la société.

Figure 1 : Partage de la redevance et de la ristourne minière selon le code minier malgache.

Source : R. Pelon ; 2010.

La redevance est versée au gouvernement tandis que la ristourne est accordée aux collectivités locales après validation du ministère des finances. Le titulaire du projet est soumis à divers impôts tel que le taux d’IBS fixé de 10 à 25%. Un impôt qui regroupe le frais d’administration, les dotations, les intérêts des emprunts pour le financement du projet, les amortissements, les déficits, les contributions, les coûts 17 d’investissements. Les rémunérations des salariés sont soumises aux impôts IRG (plafonné à 35%) retenus par les employeurs et versés au trésor comme tout citoyen (LGIM, 2001). La contribution du projet au PIB du pays sera d’environ 7,8 % par an. Madagascar a besoin de nouvelles ressources financières, Ambatovy prévoit d’apporter à l’Etat malgache à peu près 50 millions de dollars par an pour les 10 prochaines années et environ 4,5 milliards de dollars pendant sa longévité qui est estimée à 30 ans pour apporter un impact positif à long terme sur l’économie . Le tout sera basé sur le cours international de nickel et de cobalt qui est actuellement en baisse vue la situation universelle de crise et sur les prix des autres variables affectant les activités de l’entreprise. Ce qui différencie Ambatovy des autres projets minier c’est que celui-ci ne fait pas seulement qu’extraire les minerais mais effectue également le traitement de raffinage des produits dans une usine implantée dans le province de Tamatave avant de les présenter sur le marché international, ce qui représente encore un avantage pour le pays face aux autres concurrents qui la plupart exportent de produits bruts mais pas raffinés. En effet, le projet serait le premier dans le secteur minier malgache à produire des produits finis d’où un apport de forte valeur ajoutée à l’économie du pays. Par contre, cette loi sur les grands investissements miniers stipule que « Lorsque les produits des mines vendus …… sont des produits miniers transformés, le titulaire bénéficie d’un abattement de 50% sur la valeur desdits produits pour le calcul de l’assiette de la redevance minière exigible » (article 91). Ce qui fait que ce taux initial de 2% sera réduit à 1%. Madagascar semble donc dans une situation peu favorable au regard du régime fiscal (LGIM, 2001). On attend du projet d’Ambatovy l’amélioration du secteur minier à Madagascar afin d’attirer un plus grand nombre d’investisseurs et d’améliorer la gouvernance des activités de manière à contribuer et à permettre une bonne perspective à l’économie malgache. L’effet des retombées économiques que le projet produira devraient avec de la bonne gestion servir à financer les programmes pour la réduction de la pauvreté dans le pays. Le succès du projet et ses contributions au développement du pays devraient se faire sentir au fur et à mesure, notamment par l’accroissement des recettes fiscales de l’Etat tel que ce dernier devrait garantir son utilisation optimale (Pelon ; 2010).

18

Figure 2 : Estimation des recettes fiscales provenant des industries minières à Madagascar pour les dix prochaines années

Source : Estimation Banque Mondiale 2008.

D’après les estimations de la Banque Mondiale en 2008, la contribution fiscale du projet d’Ambatovy, s’ajoutant à celui des deux autres projets miniers existants à Madagascar c’est-à-dire, celui du QMM de Taolagnaro2 et de la Kraoma3, devrait atteindre 18% en 2018. D’après ces projections, le secteur minier représente une importante grande part de ressources fiscales pour Madagascar. Le pays devrait atteindre le même niveau de développement que chez certains pays africains tel que la Guinée pour qui le secteur minier est un moteur de développement (Banque Mondiale, 2008). La contribution aux recettes fiscales n’est pas la seule retombée économique du projet d’Ambatovy, il peut aussi améliorer le marché du travail du pays.

II. AMELIORATION DU MARCHE DE TRAVAIL

Avec la situation économique de Madagascar, 92% de la population se trouvent sous le seuil de pauvreté. Une situation liée au problème du marché de travail qui est d’une manière générale dominé par le secteur informel. D’ailleurs en 1998, moins de 1500 emplois dépendent de l’industrie minière face à 50000 jusqu’à 100000 qui sont liés au secteur informel (Banque Mondiale, 1998). Les opérateurs ont développé des initiatives importantes pour promouvoir l’emploi national et développer les compétences techniques et administratives des salariés locaux. En collaboration avec le Ministère du travail, Ambatovy tend à rendre meilleur l’aspect du domaine du travail à Madagascar en donnant la possibilité à la population malgache de contribuer au projet grâce aux offres d’emplois ce qui

2Mine d’Ilménite qui est en activité depuis Mars 2009 3Entreprise d’Etat qui produit de la chromite depuis 1969 19 diminuera le taux de chômage ainsi que le secteur informel et qui rehaussera la capacité du travail malgache. Les emplois fournis priorisent les populations et les entreprises locales. Ambatovy fournit un grand nombre d’emplois de différents types qu’il soit direct ou indirect pour stimuler l’économie locale. Direct pour désigner les emplois dont l’exécution est liée sans intermédiaire au projet et indirect pour ceux dont l’activité n’est pas forcément en relation avec l’objectif du projet. Les mains d’œuvre locales et régionales seront priorisées. Tout le long du projet, le nombre de création d’emploi estimé est en moyenne : 1400 à 2000 pour les emplois directs et 2000 à 4000 pour les indirects. (EIE volume G, 2006). Sachant que dans les périodes précédentes, l’économie de la région s’est seulement basée sur l’agriculture et l’exploitation financière des ressources forestières ce qui signifie la coupe et le sciage des bois de la forêt. Depuis l’implantation du site d’Ambatovy, il se trouve que cette activité est en déclin. Actuellement, le projet minier d’Ambatovy comprend 9000 employés dont la plupart sont des malgaches et seulement 10% sont des étrangers. Parmi ces emplois, le 1/ 3 est permanent tandis que le reste est générés par les sous-traitants (Fiche Ambatovy, 2006). Le projet est divisé en cinq sites :

 le site de la mine  le pipeline de pulpe  l'usine de traitement  le parc à résidus  l'extension portuaire

Dans chaque site correspond différentes activités. Pour assurer la production de la mine, il demande 540 mains d’œuvre pour la construction et 360 pour subvenir à l’exploitation. Et comme perspective des années à venir, elle prévoit l’extension du nombre de salariés jusqu’à plus de 3000 personnes. Pour ce qui est du pipeline, seul quelques mains d’œuvre ont été nécessaires dans sa construction. Ensuite il y a l’usine de traitement qui représente une opportunité de travail pour une grande partie de la population vivant à proximité soit pour les emplois salariés ; la production artisanale ; ou autres affaires. Pour sa construction, elle implique 2800 d’importantes mains d’œuvre tel que plus de 1100 sont des malgaches et pour l’exploitation, la totale des travailleurs est à peu près 1150 dont plus de 1000 malgaches. Ces derniers sont dotés d’une certaine qualification après avoir suivi une formation. Plus les gens auront de l’habileté et de l’expérience, plus ils occuperont des emplois plus qualifiés. Les formations produites par le projet serviront à élargir la capacité et les compétences des salariés.

20

La société soutient les entreprises locales. Il représente un avantage dans les affaires des PME et les micro-entreprises locales car elles ont l’occasion de participer au projet grâce au tutorat ou au partenariat. Certaines peuvent subvenir aux besoins de la compagnie minière, les travailleurs et leurs familles. Les entreprises qui sont en collaboration avec Ambatovy doivent remplir les conditions requises pour la législation des entreprises (NIF, document de l’Etat…). On estime environ 45000 créations d’emplois où pour 5emplois créés, un sera tenu directement à Ambatovy. (Fiche Ambatovy, 2006). Ambatovy est responsable de ses employés ; il doit leur fournir d’assurance couvrant tous les risques afférents aux travaux. Les dispositions doivent être prises avant le commencement des travaux. Des plans de sécurité et de santé doivent être effectués pour réduire au minimum les dangers et les risques potentiels pour leur santé et leur bien-être. On fait référence à un plan sécurité-santé qui couvrira les travailleurs ainsi que la population de tous risques résultants du projet. A côté de ses promesses d’emplois locaux, Ambatovy vise à promouvoir un développement durable et solide en termes de protection de l’environnement.

21

Section 2. PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT

Obligatoirement, Ambatovy présente des dangers pour l’environnement, c’est difficile qu’il s’en échappe, mais il reste à espérer que les risques accrus associés aux catastrophes naturelles que présente-la mine pour le public et le milieu naturel soient faibles et conformes aux normes internationales. D’ailleurs, le projet sera soumis à établir des mesures d’atténuations et de compensations pour corriger les dégâts qu’il aura à produire.

I. COMPENSATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX

Développer nécessite la prise de conscience considérable des détériorations de ressources environnementales à travers des sensibilisations et des mobilisations. Comme préciser auparavant, les industries minières agiront négativement et inévitablement sur l’environnement. En dépit de cela, les questions environnementales sont actuellement inséparables du processus de développement (CERCOM, 2000). Le projet d’Ambatovy est validé après avoir subi une étude d’impact environnemental. L’obtention du permis résultant de cette étude montre que les aspects négatifs qui risquent de produire sur l’environnement pendant les opérations seront inférieurs aux impacts positifs que le projet devrait apporter (EIE Volume A, 2006). Il doit être conforme aux politiques environnementales et aux déclarations qui visent à minimiser les impacts (PGEDS, 2006). En collaboration avec l’ONE, Ambatovy doit élaborer un PGEDS, à chaque phase de l’exploitation4, détaillé pour que les mesures d’atténuation, de suivi et de surveillances soient opérationnelles et conformes aux échéances prévues. Les pollutions produites par les technologies et par les produits utilisés doivent être minimisées: les technologies utilisées pour l’exploitation des ressources doivent généralement être adaptées aux conditions locales5, qui offrent des possibilités de développement de compétences technologiques spécialisées dans le secteur des matières premières et des biens intermédiaires. Les incidences créés sur l’environnement doit être remises sur pieds. Des luttes contre les dégâts du sol qui comprennent l’exposition, l’érosion et le compactage des sols, ainsi que la perte de nutriments se doivent d’être mises en marche dès la fin de la phase d’exploitation du projet. Il faut procéder à des activités de réhabilitation du sol et de la reconstruction de la couverture végétale de façon progressive. Les pentes doivent être corrigées de manière à recréer les reliefs stables. Après chaque opération, des réhabilitations immédiates de la végétation doit s’effectuer pour démarrer rapidement la succession

4Avant la construction, pendant l’exploitation et à la fermeture 5Climat, minéralogie, l’état des terrains 22 forestière (PGEDS, 2006). La revégétalisation fait partie de ces opérations de compensation, elle permet de lutter contre l’érosion mais en même temps de réutiliser les terres dans l’avenir. Pour compenser les pollutions engendrées par le projet, Ambatovy doit adopter des techniques de surveillances et de remédiations tout au long de sa réalisation. Il doit établir des activités pour la gestion des déchets durant la réalisation, et doit prendre en compte leur collecte, leur transport, leur élimination de manière à mettre en sécurité la communauté et de rendre service à l’environnement. La protection du milieu environnemental induit la conservation de la nature car les diversités biologiques possèdent de grandes valeurs.

II. CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE

Madagascar est reconnue pour ses aspects à être riche en ressources naturelles, elle en est très dépendante. Comme évoquer précédemment, la mine d’Ambatovy est une zone écologique qui renferme une partie des richesses environnementales du pays recouvrant plusieurs espèces endémiques de l’île. La conservation de la biodiversité a trois objectifs : décrire et étudier la diversité du monde vivant, comprendre les impacts des activités humaines sur l’espèce, la communauté et l’écosystème et enfin concevoir des approches pour préserver et restaurer des diversités biologiques à long terme. La dégradation de l’environnement se justifie par des raisons économiques (Primack et Ratsirarson, 2005). Le problème de la conservation des ressources écologiques et de l’exploitation minière se pose encore une fois. Ambatovy essaie d’établir le maximum de mesure pour protéger l’environnement et pour compenser les dégâts environnementaux qu’il engendre. La mise en application de mesures permettrait ainsi d'améliorer et de réduire les incidences sur l’environnement. Ambatovy essaie de se conformer aux conditions décrites par le MECIE (Mise en Compatibilité des Investissements avec l’Environnement). Le site de la mine est recouvert de forêts naturelles et contient des espèces florales considérés comme en péril et localement endémiques, pour ce qui est des faunes, ils comprennent surtout des espèces rares et interdits au commerces. La conservation de ces espèces doit faire partie des enjeux du projet. Des inventaires exacts des espèces demandent d’être faits pour concevoir leur conservation et leurs protections vis-à-vis de la réalisation du projet. Pour ce qui concerne cette conservation, Ambatovy doit adopter certaines politiques environnementales pour éviter toutes éventuelles pertes. Le projet doit s’appuyer sur les recherches et expertises scientifiques. Des efforts doivent être fournis pour les prises en charges des espèces en voie de disparition et leurs conservations dans des zones spéciales.

23

Section 3. EVOLUTION DE LA VIE SOCIALE

L’objectif du développement est de propulser plus d’épanouissement à la vie sociale qui est le reflet du progrès. Ambatovy doit être en mesure de favoriser le domaine social de la vie de la population locale, régionale et nationale sans créer des impacts résiduels qui risqueraient de les nuire. Le projet possède des responsabilités envers la communauté. Pour avoir du succès, il doit être sur et sans risque pour ses employés mais aussi pour les localités environnantes.

I. DES RETOMBEES EN INFRASTRUCTURES POUR LA REGION

Sachant qu’Ambatovy appartient à la région de , c’est la première qui reçoit les retombées positives liées au développement des infrastructures (Pelon, 2010). Le projet a investi pleinement dans les constructions de ces derniers (les chiffres et données qui vont suivre ont été le fruit des enquêtes auprès de la société Ambatovy). Plus de 1350 foyers ont dû être réinstallés pour l’implantation du projet. Ambatovy est responsable de la réinstallation de ces derniers et doit assurer l’aménagement du territoire. Pour compenser les pertes de logement de la population lors de la mise en place du projet, il doit prendre en compte la construction de nouveaux habitats. La LGIM dans l’article 114 soumis le projet Ambatovy à ses responsabilités vis-à-vis de la population affectée par le projet en cas de dommages, de pertes causées par les activités de lé réalisation, et par la négligence de son personnel ou par les matériels et les biens d’équipement. La modernisation qu’Ambatovy apportée au port de Tamatave ; la collaboration avec Madarail pour les travaux d’amélioration de la voie ferrée, le développement d’un central électrique, ce sont les apports positives et durable que le projet devrait fournir à l’Etat Malgache. La priorité devra viser les interventions sur la migration rapide et inclure les services de rapatriement. La création des logements pour les travailleurs et leurs familles venus s’installer dans la zone de l’exploitation repose entièrement sur le projet. On attend à ce que le projet compense l’expropriation des terres durant la réalisation du projet. Pour assurer les travailleurs, la société doit prévoir leur logement et en cas d’accident, elle doit fournir des centres de santé. Le projet doit financer des services de santé primaire avec amélioration des infrastructures et des équipements. Il doit assurer un meilleur accès aux services sociaux partagés et en meilleure qualité. Ambatovy prend part des activités entretenues dans la région pour favoriser la société. Le projet finance la construction de certaines écoles de la région et prend en charge leurs ameublements. Les frais scolaires doivent diminuer pendant le cours du projet pour augmenter le nombre d’enfants pouvant avoir accès à l’enseignement, que ça soit primaire ou secondaire. Non seulement pour les enfants, 24 l’alphabétisation des adultes doit faire aussi l’objet du projet. L’éducation et l’enseignement sont des facteurs de développement et un catalyseur de développement. En ce qui concerne les besoins des familles et des enfants, des instituts d’enseignement nécessitent d’être bâtis à la fin du projet, les infrastructures seront à la disposition du pays pour permettre à d’autre exploitation de gisement. Il investit dans la construction des bornes fontaines afin de faciliter l’accès à l’eau potable. L’arrivée du projet dans la région de Moramanga doit apporter une amélioration des routes, sachant que la RN44 est composée exclusivement de routes secondaires, la mise en place des routes goudronnées et améliorées par rapport à celles antérieures. Ce qui rendra accessible à certaines zones désenclavées. En collaboration avec les administrations locales, les entretiens des routes relèvent de la responsabilité du promoteur qui est principalement la société minière.

II. PRESERVATION DES SITES ET CULTURES DE LA REGION

Les coutumes et traditions jouent des rôles dans le développement d’un pays grâce à leurs valeurs en tant qu’héritage ancestrale. Ils permettent à la génération future de connaître les modes de vie des peuples anciens, on peut dire qu’ils ont un enjeu de durabilité en permettant à l’avenir d’avoir une idée sur le passé. Notre pays est très reconnu pour ses cultures et ses traditions. La croyance dans les traditions et dans la sagesse accumulée des ancêtres a façonné la culture malgache. La région de Moramanga valorise encore ses pratiques et les considère comme sacrées dans la vie de l’homme. La modernisation apportée par Ambatovy doit considérer ces dernières pour ne pas porter atteintes à leurs pratiques. Les opérations d’exploitation doivent respecter les « fady » et les tabous de la région pour ne pas compromettre la société. Les peuples de la région sont encore très croyants des sites culturels : les tombeaux ou les « fasandrazana » sont considérés comme les résidences des ancêtres, ce qui signifient que ce sont des lieux sacrés, un rituel approprié doit être scrupuleusement respecté lorsqu’on les déplace ou lorsqu’on doit les profaner. Les « Tanana Taloha » qui sont des anciens villages abandonnés ; pour les habitants autochtones, ces villages abritent encore les âmes des anciens villageois et représentent de certaines valeurs pour être irradiés. Il y a aussi les lieux de cérémonies qui sont des autels de prière familiale ou communale…. Ces différentes cultures ne devraient pas être remises en cause par la réalisation du projet car Madagascar tient beaucoup à ces traditions car elles représentent ses valeurs. Le projet d’Ambatovy se doit de respecter les cultures des villageois si jamais le projet affecte les coutumes et les traditions. Ces traditions doivent être conservées pour le bien de la communauté et

25 surtout pour une raison que le peuple exige leur préservation. Si jamais, il se peut qu’Ambatovy devrait enfreindre ces lieux sacrés ou que le projet doit cependant passer par les diverses coutumes pour être réalisé, il doit réaliser les rituels et les sacrifices nécessaires avant toutes opérations pour avoir l’approbation de la population, par exemple, le sacrifice d’un zébu. Ambatovy est un projet qui réserve pour Madagascar des éventualités de développement grâce au financement à partir des termes fixés dans la LGIM ou encore par les promesses d’emplois qu’il fait part aux habitants. Les constructions des infrastructures et le respect des traditions et cultures font partis des engagements d’Ambatovy dans le processus de développement du pays.

26

PARTIE 2 : LA COMMUNE DE MORARANO GARE ET D’AMBOHIBARY FACE

AU PROJET D’AMBATOVY

La bonne intégration des projets industriels dans le tissu économique local dépend de l’augmentation éventuelle du niveau de vie dans les zones minières (Pelon ; 2010). Le projet minier d’Ambatovy établit des relations de collaboration et de partenariat avec les administrations municipales de la ville de Moramanga et les administrations communales. L’Industrie minière est vectrice de mutation économique et de changements socio-spatiaux (Adidi, 1986). Elles vont pouvoir bénéficier des opportunités mais seront aussi soumises aux éventuels risques présentés par les activités du site. La notion de développement local fait référence à plusieurs domaines. La partie suivante prend en considération les cas des communes d’Ambohibary et de Morarano Gara qui sont des communes suburbaines de la région de Moramanga. Le projet d’Ambatovy possède en tout quatre communes pilotes : Ambohibary, Morarano Gare, Andasibe et Ampasipotsy (EIE volume A, 2006) et les plus concernées par l’implantation actuellement sont Ambohibary et Morarano. Le site de la mine se trouve juste à côté de ces communes. Ambatovy participe activement au développement local des communes du district de Moramanga, en même temps, il s’assure que les mesures prises sont conformes à la vie de la communauté. La rétribution du projet ne se fait pas seulement de façon monétaire mais prend pour la plupart la formede travaux d’infrastructures. Les évolutions entreprises dans la région peuvent se ressentir à travers les donations et les actions communautaires. La vision établie par cette dernière est de développer et d’exploiter de façon durable un projet d’extraction et de transformation de nickel et de cobalt pour pouvoir contribuer de manière significative au développement de Madagascar; en assurant des retombées économiques et sociales exceptionnelles et une protection de l’environnement exemplaire (Fiche d’Ambatovy, 2006). Comme indiquer dans le Code Minier Malgache, La population locale obtient une part des bénéfices du projet. Le projet minier devra verser une ristourne à la collectivité territoriale et effectuer des activités dans le cadre du développement. Les communes qui touchent les sommes de ristournes sont celles qui correspondent et qui sont les premières victimes des impacts du projet. Cette seconde partie de l’étude tentera d’éclaircir les conséquences de l’exploitation minière dans le domaine social, économique, environnemental et culture de la communauté locale d’Ambohibary et de Morarano Gare.

27

Chapitre 1 EVOLUTION DES COMMUNES DE MORARANO ET D’AMBOHIBARY DEPUIS L’IMPLANTATION DU PROJET D’AMBATOVY

Ambatovy est une entreprise citoyenne qui agit et participe activement au bien-être et au développement de la communauté. Grace aux apports du projet, Les communes suburbaines de Moramanga évoluent par rapport à leur situation avant. Ambatovy apporte une nouvelle opportunité de développement pour Madagascar et les premiers à en profiter sont les communautés se trouvant dans la zone d’implantation. Pour évaluer le développement que les communes ont bénéficié depuis l’implantation du projet, la première section du chapitre tentera d’analyser les réalisations effectuées respectivement dans les deux communes. Quant à la seconde section, nous irons voir les véritables effets du projet sur la vie communautaire en se basant sur la perception des acteurs notamment les habitants des deux communes.

Section 1. LES REALISATIONS DU PROJET D’AMBATOVY SUR LES DEUX COMMUNES

Une définition du développement se traduit comme la rupture avec la société traditionnelle, par accomplissement de la société industrielle impliquant la multiplication des équipements et des infrastructures (routes asphaltées, des moyens de transport modernes, des armements sophistiqués, des bureaux climatisés, des voitures...) (Barry, 2006). Ambatovy a commencé ses travaux en fin 2010, les constructions, suivies des opérations d’exploitation ont débuté. Le site de la mine se trouve près des communes d’Ambohibary, de Morarano Gare, d’Ampasipotsy et d’Andasibe. Actuellement il entame l’exploitation du site de Vatovy puis d’Analamay ; les communes d’Ambohibary et de Morarano Gare sont les premiers à recevoir les impacts du projet.

28

I. QUANTIFICATION DES ACTIONS MENEES DANS LA COMMUNE D’AMBOHIBARY

Se trouvant à 20 km de Moramanga, la commune d’Ambohibary regroupe au totale 34253 habitants (recensement 2013). Ils sont répartis dans les 12 fokontany: Ampitambe avec 5023 hbts (habitants), Befotsy 2058hbts, Analalava 2273hbts, Ampahitra 4080hbts, Ambohimanatrika 1120hbts, Sahafitahana 3248hbts, Soavindrona 2815hbts, Tsirinala 4957hbts, Ankarahara 2562hbts, Ambohitrakanga 2599hbts, Antsily 1675hbts, Ambodimanga 1832hbts. Ambohibary est la première région à être concernée par le projet car actuellement, les exploitations de nickel et de cobalt concernent le site de Vatovy. C’est cette partie du site qui appartient à la communauté d’Ambohibary. Ambatovy maximise ses interventions dans la commune afin d’en bâtir un développement solide et durable. Le projet offre des donations et participe à la construction de plusieurs infrastructures. Ambohibary a reçue différents améliorations de la part d’Ambatovy, elle reçoit des apports financiers mais aussi des améliorations de plusieurs domaines tels que la santé, l’enseignement scolaire, l’environnement et autres activités sociales.

 Les apports financiers de la commune provenant du projet

En tant que commune concernée par le projet d’Ambatovy, Ambohibary perçoit des impôts fonciers depuis 2009, tels que ces derniers valent 5 500 000 Ar par an. Actuellement la commune n’en a touché que pour une période de deux ans. Il y a aussi les frais d’administration basés sur les codes des impôts et valent 32000000 Ar par an. La commune a touché le droit de carrière d’Analamay équivalent à 143 000000 Ar et un droit de construction depuis 2009 jusqu’en 2011, valant 278034Ar. Ces apports financiers ont servi dans le financement de plusieurs projets de développement de la commune.

 Les évolutions en ce qui concernent la Santé :

La société fait don de plusieurs médicaments dans les fokontany d’Ambohimanarivo et d’Ambohibary, 2 fois par semaines. Il a aussi fait construire un centre de santé de base dans le village d’Ampitambe. Dans 4 communes, le projet a fait dons de lit et d’équipement pour l’amélioration des soins attribués au villageois. Des activités de consultations foraines ont été effectuées à Ambohimanarivo, Ambomainty, Berano : 4 campagnes par site ont été effectuées depuis 2012.

29

 Les améliorations de l’enseignement dans la commune :

L’accessibilité de la population à l’enseignement est un but préconisé par la commune et comme priorité, l’amélioration des bâtiments sont nécessaires. 2 salles de classes ont été construites à Ampitambe pour élargir la capacité des écoles avec une bibliothèque pour inciter les élèves à la lecture. Il offre au niveau de toutes les écoles primaires des livres et des manuels d’enseignements. Dans le fokontany de Berano, des établissements éducatifs sont construits en appuyant la protection environnementale de la région. Ces établissements sont les éco écoles sont composées d’un bâtiment préscolaire meublé ; d’un bâtiment primaire à deux salles de classes, une latrine et un point d’eau avec un dispositif de lavage des mains.

 Pour l’environnement

Ambatovy appuie les initiatives de la protection de l’environnement. Il offre des formations pour les habitants d’ pour les créations des pépinières en « kininina » et des formations en arboriculture pour inciter les gens à planter des arbres, pour remédier aux déboisements créés lors de la mise en place du projet minier.

 Les activités sociales

Ambatovy organise des tournois sportifs dans le but de sensibiliser et lutter contre la drogue et la délinquance dans la région. Il fait des donations de ballons et de maillots. Elle contribue aussi à l’évolution des cultures par l’intermédiaire des concours en donnant des lots comme des outils de cultures et des arbustes. Certaines des activités communautaires ont comme objectif de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire des ménages dans les fokontany d’Ambodivato et d’Ambohitrakanga.

 Pêche et agriculture Afin d’augmenter la production agricole dans l’ensemble de la commune ; Ambatovy offre des formations en agricultures pour les habitants d’Ambohibary dont le centre se trouve à Moramanga. Les formations amélioreront les capacités des paysans en matière de riziculture. Ambatovy octroie aux paysans des engrais, des outils et des semences pour la mise en application des formations. Les populations d’Amoronomangoro reçoivent des formations techniques et des donations en semences en culture d’oignon. Ampitambe a obtenu un bassin piscicole et Ambohitrakanga en a reçu 2 qui se trouvent à proximité des stations de pompage pour améliorer le secteur de la pêche. Depuis

30 l’implantation du projet, la commune d’Ambohibary a connu plusieurs développements en infrastructure et 50% de la population ont été recruté pour travailler à Ambatovy. Ce qui représente l’amélioration des revenus de 50% des habitants sachant que l’entrés en revenus de la plupart de la population avant l’arrivée du projet s’est basé simplement sur la vente des produits agricoles et l’élevage des bétails. Ambatovy contribue au développement de ses communes pilotes dans des différents domaines à travers les actions communautaires et les constructions d’infrastructures qu’il fiance. Ambohibary est le premier à avoir connue les bénéfices d’être à l’issue d’Ambatovy car le site de Vatovy est la première partie du site à être exploité. Mais il reste d’autre partie du site encore non exploité, comme le site d’Analamay, ce dernier concerne plutôt la commune de Morarano Gare et comme Ambohibary, elle reçoit aussi des externalités engendrées par le projet.

III. LES REALISATIONS EFFECTUEES A MORARANO GARE

Morarano est à l’origine un petit village, elle regroupe au total 2670 ménages (Recensement 2013), il se trouve à 30 KM de Moramanga sur la RN44. Elle regroupe sept fokontany qui sont : Marovoay, Morarano Gare, AmbohidrayMarofody, Androfia et Sakalava. Morarano correspond au site d’exploitation d’Analamay qui ne se trouve aujourd’hui qu’au début d’exploitation. Comme la commune d’Ambohibary, l’économie de la région est à caractère rural et urbain dont les principaux moyens de subsistance sont l’agriculture. Elle est dominée par les cultures vivrières (manioc, maïs, riz…) et aussi par l’élevage bovin. Sur le plan financier ; Morarano Gare attend l’octroi de droit de construction et de carrière mais pour le moment, c’est le milieu social qui bénéficie le plus des avantages du projet, des donations et des travaux d’infrastructures ont été réalisé même si ils ne sont pas encore nombreux.

 Le domaine scolaire

Des cantines scolaires ont été offertes aux écoles primaires et secondaires. Ambatovy a assuré l’attribution des premiers prix aux meilleurs élèves. En 2006, Le taux de scolarisation de la région est de 83,83%, et actuellement, Morarano vient d’avoir un lycée et espère qu’avec Les aides apportées par Ambatovy, ce taux de scolarisation s’améliorera.

31

 La santé

Comme pour Ambohibary, Plusieurs habitants de Sakalava ont pu bénéficier des consultations foraines pour se prévenir de certaines maladies. La commune possède trois centres de santé de base dont 2 CSB II et 1 CSB I.

 Les infrastructures de la commune

Pour ce qui concerne les autres infrastructures, la commune de Morarano Gare a comme objectif dans son PCD de mettre à la disposition de la population les établissements nécessaires pour le développement socioéconomique de la commune. Ambatovy a construit le pont qui donne accès au village de Sakalava sachant qu’avant pour y accéder, les gens se contentent de quelque planches qui servent de pont ou préfère contourner les cours d’eau et les rizières. Il a aussi financé la reconstruction et l’amélioration de la commune ainsi que des fokontany de Morarano et de Marovoay en assurant les ameublements nécessaires comme les bureaux, des imprimantes, des ordinateurs….

 Offres d’emplois Quant au recrutement pour des emplois dans le site, actuellement Ambatovy fait appel aux habitants de Morarano Gare pour un contrat de 8 mois pour des travaux de construction dans l’exploitation du site d’Analamay. Les premières retombées du projet d’Ambatovy touchent les communes d’Ambohibary et de Morarano Gare. Il s’engage socialement envers eux ce qui correspond à de solides bases de développement et La participation d’Ambatovy au développement de ces dernières se reflète à travers les travaux d’infrastructure et les actions sociales qu’il finance. Au fur et à mesure que le projet continue ses activités, il aura tout le temps des perspectives d’avenir pour les communes ainsi que pour leurs développements. Le site continue de s’élargir et d’apporter d’autres activités et autres projets afin que la région locale puisse en bénéficier. Il renforce les capacités de la commune à s’investir dans les services publics de bases.

Ces apports ont transporté des changements au niveau des communes. Des changements qui véhiculent des facteurs de développement.

32

Section 2. LES CONSEQUENCES DE CES REALISATIONS DANS LE DEVELOPPEMENT COMMUNAL

En réponse de leurs sollicitations respectives, Ambatovy agit sur la vie de la commune. Les agissements du projet minier permettront d’atteindre certains points appuyés dans leurs PCD. Certains citoyens identifient le développement local comme la mise en place d'infrastructures d'intérêt communautaires (construction d'infrastructures administratives, d'écoles, de centres de santé, de maisons de jeune, de voies routières, de marchés...). Il a pour but de fonder le développement à l’aide des acteurs de base avec les moyens locaux ainsi que le bien-être social et l’autosuffisance en terme économique, financier, logistique et autres ressources dans un territoire déterminé (CERCOM, 2000). Toute exploitation minière affectera de manière significative au développement économique de la région où elle se trouve. Malgré le manque d’indicateur de développement, des enquêtes faites auprès de certains responsables communaux et de quelques habitants ont permis de reconnaître qu’Ambatovy a su apporter un vent de changement dans les régions. C’est à travers la perception de ces acteurs que le développement communal sera analysé.

I. AMELIORATION DES FINANCEMENTS POUR LE DEVELOPPEMENT :

Les apports d’Ambatovy ont changé le niveau financier des communes. Les sommes remises à la commune ont des répercussions sur les recettes communales en ce qui concernent les fonds de développement local et ont servis à améliorer les conditions de vie. Dans la gestion de ces dernières, les communes sont encadrées et supervisées par la Banque Mondiale et le PGDI pour que lors de leurs utilisations, elles puissent servir à des fins de développement mais pas à d’autres. D’ailleurs, en tant que parmi les communes OCAI (regroupe 180 communes), leurs principes pour le développement se basent sur un triangle vertueux basé sur 3 piliers : la fiscalité local dans laquelle participe Ambatovy, la sécurisation foncière, et la gouvernance communale. Ambatovy participe ainsi à la réalisation du PDC des communes. En dépit d’un retard de paiement des obligations, pour le cas d’Ambohibary, les droits de carrière et de construction ont servi à contribuer au budget participatif qui représente la possibilité des citoyens à participer dans l’élaboration des politiques communales. Grâce à cette somme, la commune possède actuellement un « trano-pokonolona », un hôpital, l’élargissement des établissements scolaires. Les impôts permettent les fonctionnements de la commune comme les achats de fourniture. Les responsables de la communes avouent que les sommes octroyées par Ambatovy ont aidé dans 33 l’amélioration des infrastructures de la commune et à exécuter certaines opérations du PCD mais, elles restent quand même assez serrées et justes pour accomplir un grand pas vers un reél développement local. Morarano Gare, quant à elle, se prépare dès maintenant, à élaborer des procédures pour l’utilisation des apports financiers qui lui reviennent. Depuis 2011, elle met en place des procédures de participation communautaires pour le développement Après chaque réalisation, des rapports doivent être fait pour justifier les causes de l’utilisation des deniers publics.

II. LES IMPACTS SUR LE MARCHE DU TRAVAIL

Ambatovy stipule dans ses enjeux que pour participer au développement des communes d’accueil, le projet priorise les populations locales dans les embauches des employés. Ce qui aura tendance à bouleverser les revenus des habitants. Ambatovy recrute ses personnels dans la région, mais les postes exigent certaines qualifications. D’un côté, malgré les formations qu’elle offre, les habitants des communes qui travaillent à la mine sont peu nombreux. D’après les chiffres, seulement 2% de la population de Morarano Gare y travaillent de manière permanente, et quelque fois, certains jeunes se font payer pour de travaux occasionnels comme les travaux de défrichements. Pour Ambohibary, à part le manque de qualification, le problème du recrutement se trouve au niveau de la constitution des dossiers d’embauches. Certaines personnes qui veulent travailler à Ambatovy se font passer pour des habitants de la commune alors qu’elles ne le sont pas. On observe ici une certaine forme de corruption car ces dernières arrivent à se procurer du certificat de résidences sans être inscrites dans la liste communale. D’un autre côté, plusieurs sont les avantages à participer directement au projet. Les travailleurs bénéficient des indemnités de logement, des moyens de transport (moto, voiture,..). Le plus important c’est l’amélioration du revenu journalier. Si auparavant, certains de ces salariés ne vivaient que grâce aux travaux des champs c’est-à-dire une ressource financière assez médiocre. Actuellement, Ambatovy leur permettent d’améliorer leur niveau de vie grâce à un revenu plus acceptable. A part les travailleurs, les paysans profitent aussi de l’implantation du projet. Après les formations d’amélioration en techniques agricoles, ils sont capables de fournir des produits atteignant les normes des qualités internationales. Ces paysans sont formés pour subvenir à la demande de consommation des personnels d’Ambatovy. Pour Morarano, un fokontany entier fournit des légumes et des fruits à la CAM ou une Centrale d’Achats de Madagascar (CAM) qui a été mis en place en partenariat avec

34

Ambatovy dans le collecte des produits agricoles et qui se charge de l’approvisionnement en nourriture du personnel (environ 14000 personnes). Le but de ces formations est d’améliorer les performances de ces derniers pour que même à la fin du projet, ils arrivent à écouler des produits de bonnes qualités sur le marché.

III. AMELIORATION DE LA SITUATION SANITAIRE

Développer implique une meilleure santé de la population car c’est de cette manière que l’espérance de vie puisse évoluer. Le projet minier d’Ambatovy essaie d’améliorer à sa façon le domaine sanitaire de la communauté en réalisant des œuvres de donations des soins et des équipements. Il cherche à réduire les fardeaux des maladies chez la population en général autour de la zone de bail et à apporter des solutions transitoires aux problèmes d’accès aux soins de ces populations assez enclavées. Les consultations foraines constituent pour les zones enclavées ont permis à de nombreuses personnes d’avoir accès au soin en ce qui concerne les maladies graves comme le paludisme, la tuberculose... Ces actions ont permis de sensibiliser les peuples à consulter les médecins en cas de maladies, car certains ont encore foi à la médecine traditionnelle c’est-à-dire, à travers les croyances et les « fanafodygasy ». Plusieurs fokontany ont actuellement accès à l’eau potable grâce à Ambatovy ce qui diminue les risques de maladies comme le choléra. Beaucoup de jeunes du district ont été sensibilisés sur le VIH/SIDA et connaissent davantage les dangers qu’elles peuvent présenter. Et les actions de dépistages attirent de plus en plus de monde Les contributions d’Ambatovy pour améliorer la situation sanitaire de la région de manière pérenne et durable ont réellement aidé la population. Mais ces actions semblent insuffisantes pour satisfaire pleinement les besoins des peuples, car il existe encore des zones qui ont besoins de ces aides sanitaires mais qui n’en reçoivent pas jusqu’à présent.

IV. MEILLEURES INSTRUCTIONS DES ELEVES

Le développement local est relié à plusieurs domaines tels que l’enseignement.Le taux de scolarisation fait partie des dimensions considérées dans l’IDH qui est un indicateur de développement. Les améliorations des conditions en matière de scolarité cherchent à atteindre une bonne qualité de l’éducation dans la région. Dans le domaine de l’éducation, à part les infrastructures et les différentes donations, les qualifications des enseignants ont été reconsidérées pour accroître et de soutenir les conditions scolaires. Un projet de développement local est engendré par la valorisation des infrastructures éducatives et institutionnelles. Ambatovy préconise le domaine de l’enseignement des riverains par l’intermédiaire de différentes actions et formations dans le but de permettre à la 35 communauté une institution favorable. Les techniciens au niveau de la circonscription scolaire ont été formés pour assurer leurs rôles en tant que maître d’ouvrage en matière d’éducation scolaire. Les aides scolaires cherchent à améliorer le niveau d’instruction dans les communes. Grâce à cette évolution sur le plan de l’enseignement, plusieurs parents sont incités à envoyer leurs enfants à l’école, plutôt que de les emmener à travailler au champ. Les bibliothèques attirent de nombreux élèves passionnés par les lectures. Ambatovy est un moteur de développement durable car il prend en compte les dimensions économiques et environnementales. Il exporte des ressources tout en préservant l’environnement en adaptant des mesures de compensation des dégâts environnementaux issus de l’implantation du projet.

V. LA SITUATION ENVIRONNEMENTALE

L’environnement constitue un élément fondamental autour duquel tournent les facteurs sociaux et économiques dans le développement (CERCOM, 2012).Un des objectifs du Plan Communal de Développement des communes est de valoriser les potentiels environnementales. Le projet d’Ambatovy a attiré plusieurs habitants dans la zone de la région de Moramanga. Certains habitants du capital et des autres provinces se sont immigrés pour tirer profit du projet. La concentration d’une telle masse de personne a eu conséquence sur l’abondance des déchets et les ordures sont d’importants porteurs de microbes. Dans un plan de Gestion Environnemental et en collaboration avec les communes, le projet met en place des programmes de gestion des déchets pour réduire les pollutions que peuvent générer le projet. Le standard environnemental d’Ambatovy essaie de remplir au maximum les conditions évoquées dans ce plan. La conservation des biotes est respectée et le projet perfectionne sa pépinière pour être prêt à la reconstitution des terrains endommagés durant les exploitations.

VI. LES CONDITIONS DE FERMETURE

La fermeture du projet ne signifie pas que les apports en matière de développement s’achèvent. Ambatovy assurera la surveillance et établira des mesures d’atténuation après la fin des exploitations (PGEDS, 2006).Il y aura des inspections et des entretiens réguliers. Ambatovy a créé un programme de démobilisation pour les anciens salariés pour leur montrer la reconnaissance d’avoir participer au projet. Les travailleurs issus des formations d’Ambatovy et en fin de contrat bénéficieront de suivi grâce au Bureau de Redéploiement de la Main d’Œuvre pour trouver de nouveaux emplois ou pour accéder à de nouvelles formations spécialisées ou d’autres activités génératrices de revenus par le biais de l’Ambatovy Local Business Initiative (ALBI) dont le rôle est de lutter contre le chômage dans 36 les régions locales. Tout comme les travailleurs, les paysans formés par Ambatovy seront suivi et encadrés durant quelques mois et les produits qu’ils vont créer seront destinés à des marchés déjà prévus pour le cas. Les aires d’élimination de déchets seront clairement identifiées et les registres d’inventaire des types de déchets seront conservés Les zones contaminées seront nettoyées à lafermeture. Les périodes actives après la fermeture du projet durera cinq ans avec un programme de surveillance avec suivi post fermeture de 0 à 10 ans. Avant la fermeture, il y aura un audit environnemental qui doit être évalué par l’ONE. Après reconstruction, les zones forestières seront ré habitables pour les espèces victimes de perte d’habitat durant les activités de l’exploitation

Dans toutes ses activités, le projet Ambatovy essaie de maximiser les effets apportés sur l’amélioration des communes rurales du district de Moramanga grâce aux donations sociales et la construction des infrastructures. Par rapport à ses interventions, Ambatovy est perçu comme un acteur de développement pour Madagascar au niveau national mais aussi communal, par contre nous remarquons que ces actions sont loin d’atteindre les perfections espérées d’un projet minier.

37

Chapitre 2 RETOURS D’ANALYSE D’AMBATOVY PAR RAPPORT AUX LIENS DU SECTEUR MINIER DANS LE DEVELOPPEMENT

Certes, Ambatovy tend à apporter un vent de développement dans la région d’AlaotraMangoro, particulièrement aux communes locales qui sont les plus touchées par le projet. Dans le cas ici présent et à l’état où se trouve le projet actuellement, ce sont les communes rurales d’Ambohibary et de Morarano Gare qui reçoivent les plus importantes conséquences issues du projet. Les communes profitent de biens meilleures infrastructures qui leur permettent d’accéder plus facilement aux différents services de bases comme une meilleure scolarité pour les enfants, des centres de santé de bases pour les zones enclavées… et aussi des donations pour les habitants les plus nécessiteux. Par rapport au contexte international, Le projet se trouve-t-elle dans les normes attendus pour soulever le développement d’un pays tel que Madagascar ? C’est la question qu’on tentera de répondre dans ce présent chapitre. Pour qu’il puisse participer au programme de développement malgache, les conséquences du projet sur le plan local, régional et national sont-elles conformes aux conditions de développement qu’on attend d’un projet minier ? Le développement local d’une commune se traduit par l'amélioration des conditions de vie de tous les habitants de la collectivité et se mesure par des critères tels que : la diminution du chômage, la capacité de famille paysannes à se nourrir quotidiennement, la satisfaction des besoins en scolarisation des enfants, l’écoulement de pouvoir facilement leur production, un bon rendement de culture (Diallo, 2010). Par rapport à la première partie qui établit la contribution d’une industrie minière au développement d’un pays, Ambatovy montre à quel point il participe au développement des régions locales de Madagascar. Ses impacts sur la situation de Madagascar concernent surtout l’apport en infrastructure mais aussi les redevances financières qu’il offre à la fiscalité malgache que nous pouvons qualifier comme une amélioration de la situation économique du pays. Pourtant, il semble que certaines limites à ses bénéfices minières peuvent se poser : il reste à savoir si ces nombreux avantages dureront aussi longtemps après l’arrêt du projet comme le prévoit le programme du projet.

38

Section 1. AMBATOVY : UN ATOUT POUR MADAGASCAR

Le secteur minier de Madagascar est décrit comme carrément vierge, l’arrivée du projet Ambatovy est une occasion pour que ce dernier exécute des rôles importants dans le processus de développement du pays.

I. UNE REDUCTION DE LA PAUVRETE

Le projet cadre bien la politique de l’Etat Malagasy, en accordant une certaine priorité au secteur minier en tant que pôle de développement économique, contribuant ainsi à la réduction de la pauvreté. Malgré le faible pourcentage, Ambatovy apporte des ressources financières significatives au pays. Une source d’argent qui est capable d’aider le pays à réduire sa pauvreté qui de plus en plus se fait remarqué dans le monde d’après les dernières statistiques de la Banque mondiale6. Le manque d’emplois explique souvent la pauvreté. Les emplois créés par Ambatovy a fait évoluer la vie de plusieurs malgaches, surtout les habitants de la région de Moramanga car le projet priorise la population locale. L’entreprise minière d’Ambatovy est fondée sur le savoir, les travailleurs participent à des programmes de formations avant d’intégrer le projet, ce qui améliorent leurs capacités et leurs qualifications pendant sa réalisation du projet mais aussi pour leur avenir. Avec de meilleures qualifications, la population sera apte à accéder à de meilleurs emplois. En contribuant au programme de Réduction de la pauvreté, Ambatovy est en mesure de rendre le secteur minier malgache apte à favoriser la croissance globale et le développement. Grace aux améliorations en infrastructures, le projet apporte un développement social.

II. UN DEVELOPPEMENT SOCIAL POUR LA POPULATION

Avant l’implantation du site d’Ambatovy, Madagascar ne possédait que très peu d’infrastructure nécessaire à un projet de cette envergure. La rareté des infrastructures socio- économiques et des voies de communications reflètent souvent la pauvreté du pays. Ambatovy a commencé ses travaux de construction pratiquement sans routes ni services publics – ce qui fait d’Ambatovy l’un des plus grands projets miniers construits « en terrain vierge » actuellement en cours dans le monde. Son arrivée dans le pays est un grand pas pour Madagascar dans l’évolution en infrastructure. Il a attribué des prestations à caractère social. Le port de Toamasina, amélioré par le projet, profitera des avantages non seulement pour l’exportation de Nickel et de Cobalt mais aussi

6 92% selon la Banque Mondiale en 2012 39 d’autres produits que le pays exporte. Les constructions de plusieurs voies routières ont évité à des régions l’isolement. Ces apports en infrastructures éducatives feront bénéficier plusieurs générations. Les centres de santé construits sauveront beaucoup de vie dans la commune. Ces évolutions offrent aux communautés un meilleur accès aux marchés et aux services.

Ambatovy permet de relier certaines zones isolées à la vie active en améliorant les infrastructures routières. Non seulement les communications évoluent mais les commerces aussi peuvent s’élargir ainsi que d’autres domaines comme le transport. En communicant et en s’ouvrant à l’extérieur, la population possède plusieurs possibilités pour sortir de la pauvreté et améliorer sa vie sociale.

III. UNE EXTERNALITE SUR D’AUTRES SECTEURS D’ACTIVITE A MADAGASCAR

Ambatovy est l’un des plus grands investissements entrepris dans l’île. Sa réussite doit permettre le décollage des industries malgaches. Le dynamisme de celui-ci est une occasion pour les secteurs industriels malgaches d’évoluer. Plusieurs autres projets de la même importance pourraient voir le jour à moyen terme et augmenter le poids du secteur des industries extractives dans l’économie malgache. Le cobalt et le nickel sont des métaux d’alliages. Dans l’industrie du ciment, le cobalt est un élément constitutif du ciment. Il est aussi utilisé dans les industries de biens et équipements pour les fabrications des batteries lithium-ion dans les matériels électroniques portatifs. Ambatovy possède des liens latéraux avec le secteur des infrastructures (électricité, logistique, communications, eau) avec les renforcements des compétences et des capacités technologiques, le projet a permis l’élargissement de ces secteurs dans plusieurs régions de Moramanga. Ambatovy a permis à plusieurs paysans de se former et de s’évoluer dans leur domaine. Ils connaissent ainsi de nouvelles techniques pour améliorer l’agriculture et avoir de meilleures récoltes. Pour écouler leurs produits, Ambatovy leur propose de les acheter et de les consommer pour les besoins des travailleurs. C’est ainsi que c’est créer le « FRUID’ILE » qui est une association de paysans ressortissant des formations d’Ambatovy est dont les récoltes atteignent actuellement les normes des qualités internationales. On peut dire que les cultivateurs dans l’association sont plus qualifiés et se sont améliorer en techniques. Ambatovy est un vrai acteur social, il a su améliorer le bien-être de la population malgache et spécialement, les habitants de Morarano Gare et d’Ambohibary. La disposition de certains indicateurs de développement aurait pu nous être utile dans l’analyse de l’amélioration de la vie communale. Par

40 contre, nous avons dû nous contenter de la considération des perceptions au niveau des acteurs ce qui nous a permis de soutirer certains critiques compte tenu des apports liés à ce projet.

41

Section 2. QUELQUES ANALYSES CRITIQUES ETABLIS CONCERNANT LES APPORTS DU PROJET

Ambatovy contribue par plusieurs façons dans l’amélioration de la situation malgache, mais cela semble insuffisant pour pouvoir reconnaître que le projet minier est vraiment efficace pour le processus de développement. Certaines critiques ont été avancées pour comprendre l’imperfection du projet d’Ambatovy : en premier lieu, sur le plan communal car ls communes sont les premières à être touchées par le projet et en second lieu, sur le plan international vue qu’en tant que firme, la société doit faire face au marché mondial.

I. LES IMPERFECTIONS DU PROJET SUR LE PLAN COMMUNAL

La société d’Ambatovy est elle aussi touchée par la corruption qui règne à Madagascar. Ce qui risque de remettre en cause les objectifs de développement du pays préconisé par l’industrie.

1. Problèmes d’emplois

Le projet accumulera beaucoup de bénéfices pour le pays et pour les habitants locaux. La création d’emplois aura généré de bien meilleurs revenus. Certes, Ambatovy a beaucoup apporté aux communes d’implantations, mais Il exite des limites en ce qui concerne les contributions du projet dans la vie communale et certains problèmes risquent d’apparaître fréquemment.Il existe une certaine incompréhension entre la société et les collectivités pour permettre une meilleure amélioration sociale et économique. Le problème d’emplois attire le mécontentement de la population et empêche leur satisfaction en matière de développement. Ambatovy a fait des promesses d’emplois à la population locale. Il a promis aux employés embauchés lors des travaux de constructions de les réembaucher plus tard dans les autres phases du projet mais cela n’a pas pu avoir lieu, ce qui a créé un mouvement de grève des salariés, revendiquant aux exploitants leurs priorités en tant que population locale. Ambatovy manque de responsabilités envers ces citoyens qui espèrent tant du projet. Mais quand viendra le jour où les activités d’exploitation cesseront et cela malgré qu’Ambatovy a établi un période d’activité après la fermeture, certaines personnes perdront leur travail et auront du mal à s’y remettre. La fermeture du projet aura de grands impacts sur les employés, notamment au niveau de leurs revenus. Certains seront contraints au chômage et d’autres doivent s’adapter à un niveau de vie plus bas que lorsqu’il y avait le projet.

42

2. Le manque de transparence

C’est surtout au niveau communal que les apports financiers sont ressentis car n’oublions pas que les ristournes issues du projet sont attribuées aux communes d’implantation. Actuellement, ces communes n’ont pas encore pu toucher les sommes dites précédemment vu la situation politique du pays récemment instable, Ambatovy attend la probation du ministère des finances pour pouvoir arriver au fait (explication responsable du projet). A côté des ristournes, il y a les différents impôts et droits qu’Ambatovy a déjà fait part auprès de la commune d’Ambohibary (voir Partie II/chapitre1/Section1/ I/6), le problème c’est que pour manque de transparence et d’information, une partie de cette somme a subi des détournements sans motifs de développement ou d’évolution dans la vie communale. Un secteur minier durable et bien géré, capable de générer des rentes tirées de l’exploitation des ressources. D’où, la nécessité de la « Bonne Gouvernance » dans le secteur minier du pays, pour que les détournements de fond, les corruptions et les fraudes au niveau administratif puissent cesser d’être des blocages de développement pour la Grande île. L’inscription du pays dans le processus de l’ITIE est une bonne chose. Le cadre de l’ITIE est un rempart à ne pas négliger afin que le pays puisse tirer profit de ces investissements miniers en se basant sur la confrontation des montants déclarés et versés par les compagnies et ceux effectivement reçus par l’Etat.

43

II. LA SITUATION D’AMBATOVY SUR LE PLAN INTERNATIONAL

Le secteur privé devenu une composante clé d’une économie en cours d’industrialisation, diversifiée, dynamique et compétitive à l’échelle internationale. Sur ce plan, la société doit faire face à la crise du marché international et aux concurrences.

1. Une crise internationale du marché international

Dans le contexte actuel et comme le cas de toutes entreprises dans le monde, Ambatovy se trouve dans une position en difficulté. Le marché international de matières premières minérales est en déficit, les prix sont inférieurs aux coûts.

Figure3 : Evolution des prix de cobalt depuis 2002

Source : revue d’actualité des minéraux et métaux, mars 2013.

44

Le cobalt comptant en LME7désigne celui à basse teneur tandis que le cobalt 99,8% est plus pur. Dans le Monde, la réserve mondiale de cobalt compte 4,7 Mt (millions de tonnes) tel qu’Ambatovy cherche à extraire 5 600 tonnes de cobalt par an. En 2003 et début 2004, on constate une hausse spectaculaire du prix du cobalt pour atteindre jusqu’à 60$, grâce à la forte demande des entreprises chinoises dans les industries de superalliagepour les réacteurs d’avion et d’autres turbines (25% de la réserve mondiale de cobalt), ainsi que dans les fabrications des batteries lithium-cobalt de certains appareils électroniques portatifs (10% du cobalt mondial). Ensuite, le déclin de la valeur mondiale de cobalt depuis la fin de 2004 jusqu’au début 2007 est surtout dû à l’existence des autres métaux substituant moins chers, comme le lithium qui contient trois fois moins de cobalt mais qui produit la même énergie que le cobalt ordinaire, les consommateurs préfèrent se tourner vers cette matière pour plus de rendement. Le pic de 2007 à 2009 s’explique par la reprise de la production et des importations accompagnées par un renchérissement des prix, mais face à la grande récession mondiale, cela ne dure pas longtemps. Le cours du cobalt connait une forte baisse en 2012 ; une chute qui est la plus basse depuis 2003 et qui représente 18 % et 20 % par rapport aux prix moyens enregistrés en 2011.

7London Metal Exchange, c’est le centre boursier se trouvant à Londres pour les métaux non ferreux industriels de négociation et de gestion des risques de prix. 45

Figure 4 : Évolution du prix du nickel depuis janvier 2003, en US$/t et en €/t

Source : revue d’actualité des minéraux et métaux, mars 2013.

Le premier consommateur de Nickel est la Chine qui achète à peu près 20 % de la production mondiale pour la fabrication des aciers inoxydables et qui vont servir dans le secteur de l’automobile et des bâtiments. Le cours de Nickel varie régulièrement. En 2003, la demande tend à s’accroître et une hausse de plus de 15000$ par tonne se fait marquée en 2004-2006 ; le début de 2006 à mai 2007, les prix atteignent jusqu’en 54000$/t sur le LME. La crise de Subprime de 2008 les a fait chuter rapidement et de façon continue à cause de différents facteurs: une production soudaine devenue excédentaire, la fabrication de plus en plus répandue d'un acier plus pauvre en nickel (grâce à des produits de substitution du nickel brut, comme le « pigiron nickel » et le «ferronickel » ), la crise de la sidérurgie et du secteur automobile, la reconstitution rapide des stocks mondiaux qui est passé en une seule année, de 2006 à 2007, de l'équivalent de 3 semaines de consommation mondiale à l'équivalent de 7 semaines (DIMENC,2011). Depuis février 2011, le Nickel perd plus de 30% de sa valeur (21 670 $/t jusqu’à 15 190 $/t). La prévision mondiale est que cette diminution de prix durera jusqu’en 2016.

46

A côté de ces divers problèmes sur le marché international, Ambatovy connait un retard de démarrage. L’entreprise a du mal à augmenter ses chiffres alors qu’elle doit encore faire face au remboursement des emprunts auprès des 14 Banques qui lui ont servis de démarrage. Le prix sur le marché international est trop bas pour que les compagnies minières trouvent leurs profits. On observe alors une surproduction au niveau de tous les producteurs de cobalt et de nickel. Le problème des prix ne reste pas le seul souci d’Ambatovy, elle doit aussi prendre en considération qu’il existe des concurrences sur le marché international.

2. Existence des concurrences

La montée des concurrences est l’une des raisons de cette situation d’austérité d’Ambatovy. Parmi les plus grands producteurs de cobalt dans le monde se trouve la République Démocratique de Congo, la Finlande, la Russie, et le Canada.Pour ce qui est du nickel, il ya l’Australie, la Nouvelle Calédonie, le Canada, l’Indonésie et la Russie. Ambatovy, sur l’échelle internationale, doit affronter d’autres plus grandes firmes. Parmi ces dernières, il y a la société canadienne « Inco Ltd » qui est l’un des leaders de la production mondiale de nickel, elle est implantée dans à peu près 40 pays et possède plus de 82% de la réserve mondiale. La production de nickel en Australie est trônée par le « BHP Billiton » et en Russie, c’est le « Norilsk Nickel Holding » qui possède 20% des parts de marché mondial de nickel. Les performances des autres industries ne sont pas comparables à celles d’Ambatovy vu que la plupart de celles-ci appartiennent à des pays avancés forts en industrie et meilleurs en technologies. Ambatovy ne pourra pas facilement avoir l’avantage et se démarquer dans le commerce international de nickel et de cobalt.

47

CONCLUSION GENERALE

Le secteur minier représente une « fenêtre d’opportunité » pour un pays comme Madagascar. Etant donné sa richesse en ressources minières, le développement de ce secteur est une possibilité pour le pays de sortir de la pauvreté. Un projet d’exploitation des ressources minières à Madagascar possède un poids important sur le plan économique mais en même temps il affecte aussi le plan social. L’implantation d’un tel projet va en premier lieu toucher la situation de la zone d’implantation notamment les communautés puis les régions et enfin le pays en général. Le projet minier d’Ambatovy est une source et une opportunité d’emplois mais aussi de revenus fiscaux non seulement pour le pays mais surtout pour la région d’Alaotra Mangoro et pour les communes pilotes telles qu’Ambohibary et Morarano Gare. Une telle industrie est un espoir d’amélioration de la situation socio-économique pour les populations rurales de la région grâce à sa participation à la vie communautaire. Les investissements d’Ambatovy dans la création d’emplois, les infrastructures et le soutien aux entreprises locales vont également contribuer, de manière significative, au développement du potentiel des communes et de l’avenir de la croissance de Madagascar. Malgré cela en tant qu’exploitation et industrie minière, il va représenter autant de risques que d’opportunités. Il pourrait entrainer la destruction des paysages, et porter une grave atteinte à l’environnement ainsi qu’à la population environnante. Les importantes perturbations restent au niveau de l’environnement, de la tradition et de la culture. Mais le projet minier comme Ambatovy se trouve sous les conditions d’une EIE qui stipule qu’en échange du permis environnemental qui lui donne le feu vert, il doit appliquer des règles de sécurité et des solutions pour réduire les impacts qui risqueront d’avoir lieu sur le milieu environnemental. En revanche, le succès d’une telle industrie suscite la mise en place d’une « bonne gouvernance » accompagnée d’une politique efficace, transparente et stable. Certains pays étrangers, même en Afrique, ont prouvé que la bonne gestion du secteur minier permet d’optimiser l’avantage comparatif de l’économique en la développant de manière durable (Pelon, 2010). Ainsi pour on peut conclure qu’une exploitation minière peut contribuer au développement local, malgré les risques sur l’état environnemental qu’elle présente grâce aux activités économiques, le bien-être matériel, les contributions en éducation et santé, l'intégrité culturelle, mais pour ce faire la transparence sur les exploitations doit être de mise. Le secteur minier servira dans l’avenir économique de la Grande Ile, mais qu’en est-il des autres secteurs d’activités comme l’exploitation des matières premières agricoles?

48

ANNEXES

I. RELATION ENTRE DEVELOPPEMENT ET EDUCATION

PIB pc et Taux de scolarisation par groupes de pays

Les pays développés tel que les pays de l’OCDE caractérisés par un revenu élevé avec un PIB par tête moyen égal à 29 000 dollars sont dotés d’un haut niveau de niveau de scolarisation. Les pays en voie de développement avec un PIB en moyen 4054 quant à eux présentent un taux de scolarisation brut de 60%. Les pays de l’Afrique subsahariens dont les revenus sont plus faibles correspondent à un TBS à un peu plus faible égal à 44%. Quant au pays les moins avancés, ils possèdent un TBS encore plus faible équivaut à 43%.

II. CHANGEMENTS COURAMMENT INDUITS PAR L’INDUSTRIE MINIERE ET SUSCEPTIBLES D’ENTRAINER DES IMPACTS SOCIAUX (FRANKS, 2011).

Social and Cultural Change

Population and demographics: In-migration, out-migration, workers’ camps, social inclusion, growth or decline of towns, conflict and tensions between social groups

Social infrastructure and services: Demands on and investment in housing, skills (shortages and staff retention), childcare, health, education, and training

Crime and social order : Corruption, domestic violence, sexual violence,

vi substance abuse and trafficking, prostitution, change in social norms, pace of change for vulnerable communities

Culture and customs: Change in traditional family roles, changing production and employment base, effect of cash economy, reduced participation in civil society, community cohesion, sense of place, community leadership, cultural heritage

Community health and safety: Disease, vehicle accidents, spills, alcohol and substance abuse, pollution, interruption to traditional food supply, awareness and treatment programs

Labor: Health and safety, working conditions, remuneration, right to assemble, representation in unions, labor force participation for women

Gender and vulnerable groups: Disproportionate experience of impact and marginalization of vulnerable groups (e.g., women, disabled, aged, ethnic minorities, indigenous, and young), equity in participation and employment

Human rights and security: Abuses by security personnel (government, contractor, company), social disorder in camps, suppression of demonstrations, targeting of activists, rights awareness programs

Economic Change

Distribution of benefits: Employment, flow of profits, royalties and taxes, training, local business spending, community development and social programs, compensation, managing expectations, equitable distribution across state/regional/local/ethnic/family groups, cash economy

Inflation/deflation: Housing (ownership and rents), food, access to social services

Infrastructure: Demands on, and investment in, roads, rail, ports, sewerage, telecommunications, power and water supplies

Socio-Environmental Change

vii

Pollution and amenity Air: (e.g., dust), water (e.g., acid and metalliferous drainage, cyanide, riverine and submarine waste disposal), noise, scenic amenity, vibration, radiation, traffic, government capacity to monitor and regulate

Resources (access/competition) Land, mobility, water (groundwater, river, ocean), mineral resources (artisanal and small-scale mining), cultural heritage, forest resources, human, post mining land use

Resettlement Consent and consultation for resettlement, compensation, ties to land, adequacy of resettlement housing and facilities, equity, post settlement conditions, livelihoods

Disturbance Disruption to economic and social activities (including by exploration), consultation for land access, frequency and timing, compensation

The Process of Change

Community engagement: Consultation, communication, participation, empowerment, access to decision makers, transparency, timing, inclusiveness – particularly for vulnerable and marginalized groups – respect of customs and authority structures, reporting

Consent: Indigenous sovereignty/title (free, prior, and informed consent), community consent

Participation: Planning, development of programs, monitoring, selection of alternatives and technologies, operational aspects

Remedy: Grievance and dispute resolution, acknowledgment of issues, compensation, mitigation

Agreements: Equity, timely honoring of commitments, issues with delivery, duress, clarity of obligations, capacity and governance (including government capacity to respond to and manage change)

Community development :Participation, adequacy, appropriateness, capacity to

viii facilitate, consistency, prioritization

ix

III. SOURCES DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX

Source : MINEO Consortium, 2000, “Guide pour l’évaluation des projets EIE du domaine minier ».

x

IV. L’ORGANIGRAMME CI-DESSOUS MONTRE UNE REPRÉSENTATION DES ÉLÉMENTS DE BASE DE BONNES PRATIQUES DE L’EIE:

Source : MINEO Consortium, 2000, “Guide pour l’évaluation des projets EIE du domaine minier”.

xi

V. CARTE DU PROJET D’AMBATOVY

(Source :www.Ambatovy.com)

xii

VI. LA CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE ET LE DEVELOPPEMENT

xiii

BIBLIOGRAPHIE

1. Andriananja H. et Raharinirina V. (2004) « Quels enjeux pour la durabilité et la gouvernance des ressources naturelles et forestières à Madagascar ? », in Mondes en développement, n° 127, p. 75- 89.

2. Adidi A. (1986) « Espace minier et formes de croissance urbaine dans le bassin phosphatier de Khouribga », thèse en géographie soutenue à l’Université Jean Moulin, Lyon III.

3. Banque Mondiale (1992) « Banque Mondiale, rapport annuel 1992 », n°111296, 273p.

4. Banque Mondiale (1996) « Banque Mondiale, rapport annuel 1996 », n°15995 ; 287p.

5. Banque Mondiale (2008) « CIRDI – rapport annuel 2008 », n°46686, 84p.

6. Boiral O. (2004) « Environnement et économie : une relation équivoque », in Vertigo - la revue électronique en sciences de l’environnement (en ligne), Volume 5 n° 2.

7. CERCOM, (2000), « Développement local et représentations », in SERADIKA, n°00, p 17-27.

8. Chaire en éco-conseil, (2012), « L’industrie minière et le développement durable », document de travail, Université du Québec à Chicoutimi, 71p.

9. Conférence Internationale sur l‘Exploitation Minière pour le Développement Economique Durable dans la Région des Grands Lacs (2012), « Rapport de la conférence », Burundi, Congo, 72p.

10. Conférence de Haut Niveau sur le Partenariat UE-Afrique sur les Matières PremièresTransformer les Richesses Minières en Développement Réel pour l’Afrique (2012), « Rapport de la conférence de», Bruxelles, 34p

11. DAC-OECD (1993) « Orientations du CAD sur le développement participatif et de la bonne gestion des affaires publics », Paris.

12. Delbecque N. etVerveckken K., (2013), « On the development of binominal quantifiers in Spanish: the notion of lexical persistence revisited », in CogniTextes [En ligne], Volume 10.

13. Dembélé S., (2008), «L’impact de l’activité minière et les exigences de protection de l’environnement », in Commentaires et analyses (en ligne), n°17.

xiv

14. Deshaies M. (2011) « Grands projets d’exploitation minière et stratégie des firmes pour se rendre environnementalement acceptables », in L'Espace Politique(en ligne), n° 15.

15. De Soto H., (1994) « Le mystère du capital », Flammarion, Paris, 302p.

16. Deubel P. (2008) « Analyse économique et historique des sociétés contemporaines», Pearson Education, France, Chapitre 12.

17. Diallo M. L. (2009) « Mine d’or et développement durable : Quelques réflexions sur le site de Sabodala (Sénégal oriental) », in EchoGéo(en ligne), n°8.

18. « Dictionnaire des Auteurs en Sciences Economiques et Sociales », 2009, Breal, 350p.

19. « Dictionnaire d’économie et de sciences sociales », 2009, Nathan, 575p.

20. Dimisoa, (2014) « Développement : secteur minier peut être le levier pour Madagascar », in Courier.

21. DIMENC (2011) « Bilan premier semestre 2011 : Mines/métallurgie - chiffres et faits marquants », n°1, 6p.

22. EASTERLIN E.A. (1996) «La croissance triomphante : une perspective historique sur le XXIe siècle », Nouveaux horizons, The University of Michigan Press, Etats-Unis, 207p.

23. FIDA, (1999) « LA BONNE GOUVERNANCE: UNE MISE AU POINT », Conseil d’administration - Soixante-septième session, Rome, 10P.

24. Franks D. (2012), « Etude d’impact social des projets d’exploitation de ressources », The International Mining for Development Centre, Australie, 15p.

25. Goedefroit S. et Revéret J.-P., (2006) « Introduction : Quel développement à Madagascar ? », Études rurales, n°178, p. 9-22.

26. ICMM : Conseil International des Mines et Métaux (2010), « Guide de Bonnes Pratiques Les Peuples Autochtones et L’exploitation Minière », Londres, Royaume-Uni, 120p.

27. Keita A., Djiré M., Traoré K.,Dembelé D., Dembelé A., Samassekou M.et Doumbo M (2008) « Communauté Locale et Manne aurifère : Les oubliées de la Législation Minière Malienne », IIED, Londres, 43p.

xv

28. Kunanayagam R., McMahon G., Sheldon C., Strongman J., Weber–Fahr M., 2000, « Secteur minier: Avant-projet pour commentaires », 25p.

29. Lewis, W. A. (1954) "Economic Development with Unlimited Supplies of Labor», Manchester School of Economic and Social Studies, Vol. 22, p 139–91.

30. Maréchal L. (2011), « Comment mettre les ressources minières africaines au service d’un développement durable ? », in Secteur privée et Développement-La revue de Proparco, n°8, p3-5.

31. Meadows D. and D., Randers J. and W. Behrens W. (1972), “The Limits to growth: A report for the Club of Rome's Project on the Predicament of Mankind”.

32. Meadows D. and D. and Randers J. (2004), “Limits to Growth: the 30-Year Update, Chelseagreen Publishing Company, White River Jonction, Vermont”.

33. MINEO Consortium (2000), “Guide pour l’évaluation des projets EIE du domaineminier”, in Review of potential environmental and social impact of mining, 130p.

34. Pedro A.M.A (2010), «La Vision pour l’Industrie Minière en Afrique: schéma directeur pour un développement durable », in Africa Mining Vision, p1-9.

35. Pegg S. (2003), “Poverty Reduction or Poverty Exacerbation? World Bank Group Support forextractive industries in Africa », Rapport du département de Sciences politiques, Université Indiana, Purdue. 48 p.

36. Pelon R. (2010), « A la recherche des trésors de la Grande île : les ressources minérales », in Madagascar la Grande île, p 129-147.

37. Perroux F. (1961), « L’Économie du XXe siècle », Presses universitaires de Grenoble, 814 p.

38. PNUD-PNUE (2011), « Analyse Économique du secteur des Mines, liens Pauvreté et Environnement», Burkina Faso.

39. Prebisch R. (1950), “The Economic Development of Latin America and its Principal Problems”, New York: Lake Success United Nations Department of Economic Affairs, 59 p.

40. PRIMACK R.B.et RATSIRARSON J. (2005), « principe de base de la Conservation de la biodiversité », 295p.

xvi

41. Projet Nickel Ambatovy (2006), « Plan de Gestion Environnemental et de Développement social », ONE, 107p.

42. Revéret J-P. (2006), « Investissement minier et développement L'exploitation de l'ilménite dans la région de tolagnaro (fort-dauphin) », in Etudes rurales, n° 178, p. 213-228.

43. Rwehera M. (2004), « Curriculum, compétences et lutte contre la pauvreté en Afrique Subsaharien : Education, Développement ET Pauvreté en Afrique Subsaharienne »,BIE- UNESCO Séminaire international, Genève, p.10-13.

44. Sarrasin B. (2003) « Madagascar : Un secteur minier en émergence, entre l'environnement et le développement », in Afrique contemporaine, 4 n°208, p. 127-144.

45. Sarrasin B. (2007), « Le projet minier de QIT Madagascar Minéral à Tolagnaro (Fort-Dauphin, Madagascar) : quels enjeux de développement ? », in Afrique contemporaine, 1 n°221, p.205-223.

46. Thune M. (2011) ; « L’industrialisation de l’exploitation de l’or à Kalsaka, Burkina Faso : Une chance pour une population rurale pauvre ? » ; in Echogeo(en ligne), n°17.

47. Tilton J.E. (1996), “Exhaustible resources and sustainable development: Two different paradigms”, Resources Policy, Volume 22, n° 1-2, pp. 91-97.

WEBIOGRAPHIE

48. www.ambatovy.com

49. www.mines.gov.mg

50. www.afbd.com

xvii

TABLE DE MATIERES SOMMAIRE RESUME ...... iii

LISTE DES FIGURES ...... iv

REMERCIEMENTS ...... v

INTRODUCTION GENERALE ...... 1

PARTIE I : LE SECTEUR MINIER DANS LE CADRE DU DEVELOPPEMENT ...... 3

CHAPITRE 1 LES RELATIONS ENTRE DEVELOPPEMENT ET L’EXPLOITATION MINIERE SELON LA LITTÉRATURE ...... 4 Section 1. LES APPORTS D’UN PROJET MINIER DANS LE DEVELOPPEMENT ...... 5 I. UN APPORT ECONOMIQUE...... 5 II. LES AVANTAGES SOCIALES ...... 8 Section 2. LES INCONVENIENTS D’UN PROJET MINIER POUR LE DEVELOPPEMENT 11 I. LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ...... 11 II. LES IMPACTS SOCIAUX...... 13

CHAPITRE 2 LE POSITIONNEMENT DU PROJET MINIER D’AMBATOVY DANS LE CONTEXTE DE DEVELOPPEMENT DE MADAGASCAR ...... 16 Section 1. LES ATTENTES ECONOMIQUES LIEES A LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET D’AMBATOVY : ...... 16 I. LES OBLIGATIONS DU PROJET D’AMBATOVY SUIVANT LA LEGISLATION MALGACHE ...... 16 II. AMELIORATION DU MARCHE DE TRAVAIL ...... 19 Section 2. PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT ...... 22 I. COMPENSATION DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ...... 22 II. CONSERVATION DE LA BIODIVERSITE ...... 23 Section 3. EVOLUTION DE LA VIE SOCIALE ...... 24 I. DES RETOMBEES EN INFRASTRUCTURES POUR LA REGION ...... 24 II. PRESERVATION DES SITES ET CULTURES DE LA REGION ...... 25

PARTIE 2 : LA COMMUNE DE MORARANO GARE ET D’AMBOHIBARY FACE AU PROJET D’AMBATOVY27 Chapitre 1 EVOLUTION DES COMMUNES DE MORARANO ET D’AMBOHIBARY DEPUIS L’IMPLANTATION DU PROJET D’AMBATOVY ...... 28 Section 1. LES REALISATIONS DU PROJET D’AMBATOVY SUR LES DEUX COMMUNES 28 xviii

I. QUANTIFICATION DES ACTIONS MENEES DANS LA COMMUNE D’AMBOHIBARY 29 III. LES REALISATIONS EFFECTUEES A MORARANO GARE ...... 31 Section 2. LES CONSEQUENCES DE CES REALISATIONS DANS LE DEVELOPPEMENT COMMUNAL ...... 33 I. AMELIORATION DES FINANCEMENTS POUR LE DEVELOPPEMENT : ...... 33 II. LES IMPACTS SUR LE MARCHE DU TRAVAIL...... 34 III. AMELIORATION DE LA SITUATION SANITAIRE ...... 35 IV. MEILLEURES INSTRUCTIONS DES ELEVES ...... 35 V. LA SITUATION ENVIRONNEMENTALE...... 36 VI. LES CONDITIONS DE FERMETURE ...... 36

CHAPITRE 2 RETOURS D’ANALYSE D’AMBATOVY PAR RAPPORT AUX LIENS DU SECTEUR MINIER DANS LE DEVELOPPEMENT ...... 38 Section 1. AMBATOVY : UN ATOUT POUR MADAGASCAR ...... 39 I. UNE REDUCTION DE LA PAUVRETE ...... 39 II. UN DEVELOPPEMENT SOCIAL POUR LA POPULATION ...... 39 III. UNE EXTERNALITE SUR D’AUTRES SECTEURS D’ACTIVITE A MADAGASCAR 40 Section 2. QUELQUES ANALYSES CRITIQUES ETABLIS CONCERNANT LES APPORTS DU PROJET ...... 42 I. LES IMPERFECTIONS DU PROJET SUR LE PLAN COMMUNAL ...... 42 II. LA SITUATION D’AMBATOVY SUR LE PLAN INTERNATIONAL ...... 44

CONCLUSION GENERALE ...... 48 ANNEXES ...... vi

xix

Nom : RAZANAPARANY Prénoms : Volana Miharisoa

Titre du mémoire : Les impacts de l’exploitation minière à Madagascar : le cas des communes d’Ambohibary et de Morarano Gare.

Nombre de pages : 48

Nombre de figures : 4

RESUME

Le présent travail démontre que le secteur minier possède une grande place dans le développement d’un pays. Il met en évidence tous ses apports au niveau national mais surtout au niveau régional et communal. Pour la situation de Madagascar, le projet minier d’Ambatovy serait en mesure de changer le plan économique mais surtout social. Les premiers bénéficiaires de ce projet sont les communes pilotes qui sont les plus touchées par les activités de l’exploitation. Pour les illustrer, nous avons pris le cas des deux communes d’Ambohibary et de Morarano Gare. Grâce à l’entreprise, elles ont connu une amélioration des services publics et des infrastructures et une évolution du niveau de vie. Les bénéfices d’Ambatovy sont un atout pour le développement de Madagascar mais en même temps, elle possède des faiblesses qui risqueraient de freiner le processus, tout en sachant que le manque de bonne gouvernance du pays ne fait qu’accentuer les problèmes du secteur minier.

Mots clés : secteur minier, Ambatovy, développement communal, amélioration sociale, apport économique.

Encadreur :Monsieur RAMAROMANANA ANDRIAMAHEFAZAFY Fanomezantsoa, Maître de conférences.

Adresse de l’auteur : Lot AKM III 77 bis Ambohimasina Alakamisy.