No 120, juin 2014

Premiers comptes en noir 4 Les joies du temps libre 8 Fregiécourt: la terre en fête 12 Un duo d’exposantes 16 Gentille Marguerite 19

L’essentiel Les garçons si sérieux de 1930 23 Au plus tôt pour éteindre 7 Il était une fois la poste 13

Editorial

Par cette belle matinée de prin- temps, à bord de la nacelle qui m’emmène dans un ciel bleu sans nuages, je contemple la nature. Comme chaque année depuis des siècles, elle se réveille dans un foi- sonnement de verdure et de fleurs. Cette résurrection perpétuelle m’invite à réfléchir. Au cours des dernières décen- nies, notre vie a changé de façon radicale grâce aux inventions, aux nouvelles technologies de toutes sortes, aux progrès réalisés dans tous les domaines. Des moyens de Hans-Jörg et Maria Reichardt. Photo jlm communication toujours plus per- formants ont accéléré ces transfor- • mations et favorisé l’ouverture vers les lointains continents. Sur la toile, Hans-Jörg et Maria Reichardt les contrées les plus lointaines sont à notre portée. Pourtant, malgré leurs prouesses Leur oasis, c’est ici techniques, les hommes n’évitent ni les drames, ni les guerres du Hans-Jörg Reichardt a bourlingué, fait étape, s’est fixé monde dans lequel nous vivons. longtemps dans le secteur bancaire avant de se recon- Dure réalité. Ils ne peuvent pas, ils vertir dans le service à domicile, aidé de son épouse ne pourront rien non plus changer Maria. aux cycles de la nature. Tout n’est qu’un éternel recommencement. Le père de M. Reichardt, Allemand, s’était engagé à l’âge de vingt-quatre ans Ne dit-on pas qu’il faut prendre de la hauteur afin de relativiser? dans la marine durant la Deuxième Guerre mondiale. Il survécut. Mais, très Vu d’en haut en effet, tout est mis marqué par la disparition de nombreux camarades, il n’en parlait guère. En en perspective, et le monde paraît 1950, on lui proposa un emploi en Suisse en tant qu’imprimeur. Il fut alors idéal. Pour autant que l’être humain assuré de pouvoir s’y établir et d’y faire venir son épouse. sache les apprécier, les valeurs et Hans-Jörg quant à lui est né le 24 février 1956 à Baden, dans le canton d’Ar- les bonheurs simples de la vie res- govie. Ce fut une naissance à domicile. Son père était âgé de trente-six ans. teront toujours d’actualité. /eb/ En 1959, la famille s’agrandit avec la naissance d’une petite fille. > o  La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

une septantaine de gallinacés. Des cochons et des oies s’ébattaient alen- tour. Il y avait aussi des chevaux de monte en pension accompagnés de cinq chiens et d’autant de chats. Plus tard, des chèvres rejoignirent cette ménagerie, tout heureuses d’offrir leur lait aux habitants de l’exploita- tion.

Or bleu et enfer vert Dans ce climat subtropical, les to- mates, les choux et les pastèques poussaient à ravir, mais aussi les avocats, les noix de coco et toutes En pleine mer à bord du «MS Caribia», un cargo affrété par la compagnie Swiss Outre- sortes de bananes. C’était pourtant mer Zürich, qui reliait l’Europe et l’Afrique. Le jeune matelot Reichardt était steward et était affecté à l’entretien du bateau. Le cargo a été démonté il y a plus de 30 ans et mis loin d’être un pays de Cocagne, se en pièces détachées dans des conteneurs. Photo hjr souvient Hans-Jörg: «C’est là que j’ai compris que les besoins les plus Hans-Jörg Reichardt avait 11 du Sud. Au Bélize (Honduras britan- élémentaires de la vie étaient les plus ans lorsque la famille obtint la nique), avec des amis, il acheta une durs à satisfaire. Par exemple, en cas nationalité suisse et s’installa dans ferme avec chambres d’hôtes et, pen- de sécheresse, alors que les stocks un lotissement d’une société de d’eau des réservoirs construction. Il se souvient toujours Les conteners à quai, baissaient irrémé- du corridor où ronflait un fourneau fini le farniente diablement, il fal- alimenté au bois et au charbon qui lait aller en cher- tempérait le séjour et une chambre à cher dans le fleuve. coucher. Pour cuisiner, il Chaque samedi, la famille se rendait dant sept ans, il dirigea une exploi- nous fallait du bois, difficile à trouver en forêt pour y récolter du bois. Le tation agricole basée essentiellement dans la nature alentour. Pour nous soir, une table était dressée en forêt sur la production d’oeufs fournis par rendre en ville par temps de pluie, et toutes les familles du lotissement se réunissaient autour d’un bon feu pour déguster des saucisses rôties.

L’appel du large Sa scolarité terminée, Hans-Jörg Rei- chardt entreprit un apprentissage de commerce dans une grande banque zurichoise. Puis l’appel du large se fit ressentir et il se retrouva en haute mer comme marin. Tout d’abord sur un navire transportant des mar- chandises, ensuite sur un bateau fri- gorifique. Ses voyages l’amenaient en Afrique et dans les territoires et Régions d’outre-mer. Lorsque les conteneurs arrivaient à quai, fini les heures de farniente! Le bateau frigorifique «MS Favorita» transportait des fruits, notamment des régimes de bananes, et des légumes. Hans-Jörg était aux commandes à côté d’un officier, car il D’autres voyages le conduisirent en pouvait appareiller à toute heure du jour ou de la nuit. (1976) Photo hjr Amérique centrale et en Amérique o La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014  seul un engin tout terrain pouvait se avons alors vendu notre maison du Dans l’horoscope celtique, le pin risquer dans la boue des ornières, ou lac d’Hallwil. A la recherche d’un est l’arbre de naissance de mon- alors il fallait s’y rendre par le fleuve, nouveau toit, nous sommes tombés sieur Reichardt. Le pin, père de une expédition ni toujours aisée ni sur une maison à vendre à Asuel. Ce la sagesse, croît sur le rocher, sur même sans danger.» fut le coup de foudre! Alors, départ le sable, sur les terrains les plus pour Asuel, où nous voilà installés ingrats. C’est un arbre «blindé». La patrie en famille au Pécal 70 depuis décembre 2012. Les natifs du pin sont bien trop De retour en Suisse, Hans-Jörg Pour nous, Asuel, c’est comme une intelligents pour agir égoïste- Reichardt renoua avec le domaine oasis de calme et de repos après une ment. Un avantage obtenu par un commercial de ses débuts en tant journée éreintante.» natif du pin finit toujours par re- qu’acheteur chez Ditting SA, une so- jaillir sur ses partenaires. Johann ciété sise au Rennweg à Zurich. C’est Service à domicile Wolfgang von Goethe et Victor là qu’il fit la connaissance de Maria, De son côté, Hand-Jörg Reichardt Hugo, entre autres, étaient natifs née à Gênes un 21 juillet au sein de a conservé son activité d’accompa- du pin. la famille Merlino, et épousée en gnateur et continue le «service à do- Quant à l’orme, arbre de l’atti- 1986 dans la chapelle du couvent de micile», tout d’abord au jardin, mais tude noble, c’est l’arbre de nais- Wettingen. De cette union naqui- également dans tous les domaines où sance de madame Reichardt. Les rent deux filles: Claudia en 1987, et son aide pourrait être nécessaire. De natifs de l’orme ont pour idéaux Manuela en 1990, toutes deux main- temps à autre, son épouse lui donne la justice et la tolérance. Ils sont tenant adultes et indépendantes. un coup de main mais, comme il convaincus que tous les hommes Une proposition de travail de l’UBS dit, «elle s’occupe en priorité de no- sont corrects, généreux et servia- le trempa à nouveau dans le secteur tre ménage et... de mon bien-être! bles. Albert Schweitzer était natif bancaire. Il dédia à cet employeur D’ailleurs, elle adore cuisiner et faire de l’orme. trente ans de fidélité, et ce malgré de la pâtisserie». bien des turbulences, comme par Il a souvent des demandes d’aide exemple les fusions, les restructura- de la part de gens dont les parents de leurs filles habitent toujours à Ba- tions permanentes, les licenciements âgés sont propriétaires d’une mai- den. De nouveaux clients résident en et autres crises financières. son qu’ils ne peuvent plus gérer eux- région bâloise. «Et, ajoute-t-il, bien Le lotissement de son enfance ayant mêmes. Les contacts avec le canton sûr, mon plus grand plaisir serait de été voué à la destruction, la famille d’Argovie perdurent, sa mère et une pouvoir compter des Jurassiens > Reichhardt se mit à la recherche d’un nouveau gîte. Elle acheta au bord du lac d’Hallwil, dans le Seetal, une vieille maison qu’elle remit en état en quelques années.

A bon port Maria avait trouvé un emploi com- me vendeuse à Zurich, dans un ma- gasin Coop situé au St-Annahof. Mais entre-temps, la situation au sein des grandes banques devenait de plus en plus difficile. Ce fut alors l’heure du bilan et d’une réorienta- tion. «A côté de ma vie profession- nelle, j’accompagnais et assistais déjà des seniors et des personnes nécessitant de l’aide sur le plan phy- sique (mobilité, par exemple). Par ailleurs, j’avais créé une petite entre- Alta Vista, Bélize: au début, Hans-Jörg se servait d’un char attelé léger pour faire les commissions; par la suite, ce fut à la Willis de dompter les ornières. Photo hjr prise d’entretien des jardins. Nous o  La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

au sein de ma/notre clientèle.» Madame et monsieur Reichhhardt Il sait tout faire! de plâtrerie, de rhabillages divers. se plaisent dans la Baroche, c’est évi- Hans-Jörg Reichardt assure volon- Ses séjours en mer l’ont rompu à dent. Laissons conclure Hans-Jörg. tiers le transport de personnes qui tous les genres de nettoyages. Sa «Mon épouse et moi, accompagnés ont de la peine à se déplacer, mais spécialité, ce sont les travaux de de Félix notre chat et de Bunny, sa peuvent marcher quand même. Il jardinage et la tonte de gazon. partenaire, nous jouissons pleine- n’est pas équipé pour le transport ment de ce nouvel épisode de notre des fauteuils roulants. existence, nous soignons les contacts Si besoin est, il fait le transport de humains et découvrons la nature en- meubles (pas trop grands) et de vironnante et celle du Jura. Je pense fournitures et aide aux déménage- que nous ne devons pas perdre le ments. contact avec la terre et toujours por- Il dispose de ses propres outils pour Adresse électronique: ter soin et attention à la nature.» de menus travaux de maçonnerie, [email protected] /mr/hjr/ca/

Assemblée communale du 12 mai 2014 Enfin un résultat positif!

«Enfin un résultat positif», c’était le le luxe d’amortir ses dettes, celles de un seul homme a voté les comptes, cri du coeur du maire Jean-Pierre l’éclairage public notamment, et de avec des applaudissements pour la Gindrat avant même le vote d’en- constituer de judicieuses réserves. teneure des comptes, s’il-vous-plaît. trée en matière sur les comptes 2013. Elle le doit à des rentrées de 250 000 Seuls 28 ayants droit (y compris les francs liées à des mises en déchar- Nouveau règlement autorités in corpore) étaient là à pro- ges de matériaux de l’A16 à la Mal- d’impôt fiter des explica- Dans la foulée, après que le maire tions de la caissière Des comptes eut expliqué qu’il s’agissait comme Christiane Blaser et comme ceux pour les autres règlements commu- à saluer la perfor- naux d’adapter celui de l’impôt sur mance. Dommage. du ménage la loi cantonale, on l’a fait défiler «Les comptes de la sur l’écran, non sans qu’un citoyen commune, c’est un proteste de l’inutilité de l’exercice. peu comme ceux Le nouveau règlement d’impôt, qui du ménage, disait la trésorière au côte, qui permettent à la commune remplace les cinq des anciennes terme de l’assemblée.» On doute que de respirer un peu sur le plan finan- communes, a tout de même passé à les ménagères mettent autant d’en- cier. Avec gourmandise, Christiane l’unanimité. thousiasme qu’elle à décortiquer leur Blaser épluchait le détail des chif- comptabilité... Oui, oui, tenons-nous fres inscrits au budget, des écritures On remodèle la taxe bien: les charges des comptes de blanches, des rentrées et des dépen- de séjour fonctionnement 2013 se sont mon- ses qui s’équilibrent finalement. Pas Il incombait au conseiller Marc Meier tées à 5 516 350 francs et les produits peu fière «d’être la seule commune à de présenter «les modifications du rè- à 5 527 440 francs, ce qui fait bien un montrer le bilan», la caissière a ainsi glement relatif à la taxe communale bénéfice de passé 11 000 francs! dévoilé que la dette était passée de sur le séjour des propriétaires de rési- 8 174 francs par habitant en 2012 à dences secondaires et des personnes La dette s’allège 7 682 francs à l’heure actuelle, un pratiquant le camping résidentiel». Il Et ce n’est pas tout. Grâce à des ren- nombre proche de la moyenne canto- n’y a que le système de prélèvement trées importantes - et inattendues, il nale. Après lecture du rapport de ré- qui change, expliquait le conseiller. faut le dire, la commune s’est offert vision, élogieux, l’assemblée comme Finies les taxes sujettes à contesta- o La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014  tion de 2 francs par personne et par Désamiantage du sol maire chausse d’abord sa casquette nuitée. Désormais, on ajoutera au «Dès qu’on fait des travaux, il y a de postier pour dire que la poli- forfait de base de 250 francs un mon- danger de dégager de l’amiante, sou- tique actuelle de la grande régie vise tant de 50 francs par unité locative. vent présente dans les liants et les à revoir le service de distribution du Il y aura un gros travail de recense- colles, détaillait Vincent Surmont, le courrier. Dans cette perspective par ment la première année; ensuite, la conseiller de tutelle des écoles». Une exemple, la poste ne peut s’y retrou- facturation sera beaucoup plus sim- maison spécialisée doit procéder à ver s’il y a cinq adresses distinctes ple. Autre avantage: cette manière de des sondages, puis au désamiantage pour une seule rue, un cas connu. La faire se calque sur celle de la com- proprement dit, et enfin à des con- dénomination des rues doit être clai- mune limitrophe de . trôles subséquents. C’est ainsi que se re, c’est au géomètre de mettre à jour Convaincue que les modifications ne justifie le crédit supplémentaire de les tronçons, poursuit Jean-Pierre comportaient aucun risque, sinon 31 000 francs pour le désamiantage Gindrat, ceignant alors son écharpe celui de voir augmenter cette manne, du sol de la halle de gymnastique de de maire, en précisant que dans le l’assemblée présidée par Alain Gers- Miécourt, en plus des 60 000 francs premier cas cité, la commune n’a pas ter les a acceptées à l’unanimité. déjà votés pour son remplacement. été informée. Aux dernières nouvel- On ne badine pas avec la salubrité les, l’affaire en question est réglée. Plan de zones modifié publique, les ayants droit, unanimes La parcelle No 381 du ban d’Asuel toujours, l’ont compris. Plans de carrières n’a plus d’affectation agricole et est Plusieurs citoyens s’informent de contiguë à la zone à bâtir existante. Une parcelle l’avenir des carrières. La carrière de Ainsi, le Conseil communal a entre- à racheter Miécourt est au terme de son ex- pris les démarches pour sa mise en «C’est une malheureuse affaire, ploitation. Elle sera remblayée, mais zone à bâtir. Selon la procédure, à la commentait Jean-Pierre Gindrat...» ce processus sera très encadré par suite du dépôt public, expliquait Ju- La parcelle N° 721 d’Asuel avait l’Office de l’environnement canto- lien Clerc devant la photo aérienne été vendue en 2010 à un particu- nal (ENV) et effectué en collabora- de la parcelle en question, cette mo- lier qui a subi la faillite de la société tion avec le garde forestier, rassure dification du plan de zones devait de construction à laquelle il avait le maire. En cas de mise en décharge être proposée pour ratification par fait appel. De procès en déconve- de déblais, les perspectives de taxes l’assemblée communale. Ce qui a été nues, ce dernier a décidé de jeter pour la commune ne sont pas ex- fait à l’unanimité, sans coup férir. l’éponge et de revendre la parcelle, clues, de même que pour la carrière que la commune va racheter au prix qui se ferme à la Malcôte. A ce pro- de 28 600 francs. Le droit de rémé- pos, la nouvelle société qui a repris Publicité ré étant caduc au bout de deux ans, Lachat SA a noué un bon dialogue l’acte de vente doit être refait, préci- avec les autorités. Elle les informe pé- sait le maire. C’était le septième et riodiquement de l’évolution du pro- dernier point des tractanda, et l’as- jet de nouvelle carrière prévue dans semblée l’a voté sans aucune contes- le secteur du Chételat, dont l’accès tation. Toutes les décisions de la séan- routier sera soumis à la publication ce ont été rondement acquises, ce qui d’une demande de permis. Puisqu’on laissait du temps aux interventions en est à ce chapitre, la création d’une dans les divers. On retiendra deux nouvelle carrière à Scholis près de Spécialiste thèmes sujets à développements. Lucelle France, à la limite de la Ba- roche, ne laisse d’inquiéter, car le L ITE R I E La poste perd son latin versant de cette carrière donnerait Un agriculteur proteste d’être sommé sur l’Allaine. Interpellé, le maire dé- pour le Jura par la poste de modifier son adresse clare que, même si rien d’officiel de ce en faisant précéder du mot «métai- projet privé n’a filtré jusqu’à présent, rie» le lieu-dit de sa ferme exploitée les autorités communales et l’Office

L I T E R I E D ' E X C E P T I O N à l’année. Une intervenante qui a dû de l’environnement veillent au grain. changer tous les imprimés de son af- Il est 22h10. La séance est close. w w w . m e u b l e s - r a i s . c h faire fait écho à ces protestations. Le /jlm/ o  La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

Charmoille. Les BKW (Forces Mo- le PAL à l’ensemble de la commune. Le mot trices Bernoises) débutent tantôt Un rapport d’opportunité de ce nou- au carrefour du Pré de l’Epine des veau PAL a été demandé par le biais du maire travaux de renforcement des lignes d’un appel d’offres. Le Conseil étudie pour terminer l’interconnexion et, si les propositions des bureaux d’ingé- Tout d’abord, je remercie l’assemblée l’occasion d’une synergie l’autorise, nieurs et s’apprête à convoquer une d’avoir accepté tous les tractanda de éventuellement la construction d’un assemblée extraordinaire destinée à la dernière assemblée communale, trottoir qui irait de l’arrêt du bus demander les crédits d’étude néces- et spécialement les deux derniers postal jusqu’en face du pressoir. saires. points rajoutés à l’ordre du jour, des pilules désagréables à avaler (voir le Asuel. Une amenée d’eau sera néces- La Commune de la Baroche ne dis- compte-rendu de l’assemblée). Les saire au Centre de recyclage Lachat pose plus de terrains à bâtir pour des citoyens présents ont su faire preuve SA Deux options se présentent: soit maisons individuelles à Miécourt, de compréhension. par le prolongement d’une conduite Charmoille et . Aussi a-t- du réseau Baroche, soit par le bran- elle invité tous les propriétaires de Le prochain grand travail qui attend chement d’une conduite A16, dont le terrain à bâtir disponible de se ma- le Conseil, c’est le dossier de la crè- réservoir provient des Champs Fallat nifester au Secrétariat communal de che. Vingt réponses au sondage fait à St-Ursanne. Mais dans ce dernier Miécourt afin de pouvoir orienter les auprès de la population sont ren- cas aussi, une interconnexion avec la potentiels acheteurs. Tout doit être trées, concernant une quarantaine Baroche serait possible. mis en oeuvre pour favoriser l’ar- d’enfants (UAPE comprise). La clau- rivée sur la commune de nouveaux se du besoin étant avérée, le Conseil Selon les perspectives, le compte fo- habitants. En effet, l’avenir de l’école a mandaté un bureau d’architecture, restier de 2014 devrait boucler posi- est en jeu. L’effectif des classes d’école qui est sur le point de déposer un tivement. La reprise amorcée lors de baisse dangereusement, accentuant projet (18 mai). ces trois derniers mois se confirme. le risque de fermeture de classe. La demande de bois est croissante, ce Fregiécourt. Le dossier de la piste de qui a permis aux prix de s’améliorer. Conformément à la réorganisation skater-hockey a traîné, car l’avocat des transports scolaires de la Ba- de l’opposant a pu prolonger le délai La commune de la Baroche et la roche, dès la rentrée des classes 2014, pour prendre position devant le tri- bourgeoisie de Charmoille sont dans les bus postaux assureront désormais bunal jusqu’au 28 avril dernier. Les l’impasse concernant la réalisation le transport des élèves. Le Conseil re- recherches de fonds sont restées blo- du plan d’aménagement local (PAL). mercie l’entreprise Froidevaux pour quées et le club s’impatiente. Le ju- Aucune solution n’a encore été trou- les services rendus. /jpg/jlm/ gement devrait être rendu incessam- vée. Les négociations continuent. Le ment. Sur la base de cette décision, bon sens devrait l’emporter. • Brève les autorités veulent aller de l’avant: aménager le chemin d’accès pour les Comme il est urgent de mettre de Le sagex se recycle activités sportives du skater et du tir, nouvelles surfaces constructibles à Le sagex sera dorénavant repris lors faciliter le trafic agricole et soulager disposition, les autorités n’ont plus du ramassage des déchets encom- celui des habitants du quartier. d’autre solution que celle d’élargir brants pour être revalorisé.

Publicité o La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014  Le SIS BAROCHE inaugure…

...son véhicule de première interven- tion. En mai 2013, une assemblée communale en avait décidé l’achat pour le SIS BAROCHE. Cette acqui- sition d’un véhicule d’intervention rapide était préconisée et fortement subventionnée par l’Etablissement cantonal d’assurance (ECA). Il est bien plus efficace en effet de répar- tir ce genre d’engins sur le territoire plutôt que de le concentrer en quel- ques rares endroits. Maurice Froide- vaux était allé en prendre livraison mercredi 16 avril dernier chez Feu- motech à Recherswil (Soleure). A 20 h ce même mercredi, une dou- zaine de soldats du feu étaient convo- qués au local de Fregiécourt pour le découvrir et recevoir une première Le SIS BAROCHE découvre les particularités du véhicule d’intervention rapide. Photo jlm instruction. Aucun chauffeur ne manquait à l’appel. Ce véhicule pour sumait un des hommes présents!» A partir d’un châssis Mercedes, ce l’extinction (VPI) est une vraie mer- Devant le bel engin rutilant, ils tout-terrain de 5,5 tonnes a été éla- veille. Il est prévu pour arriver en étaient tous émerveillés, comme des boré en Suisse selon les voeux formu- premier sur les lieux de sinistre et enfants devant un nouveau jouet. lés par les différents corps de soldats intervenir avant l’arrivée des grands L’éclairage LED, généreux, offre un du feu. C’est dire que sur une base tonnes pompes du centre de renfort confort d’utilisation appréciable, commune, il permet de ranger le de . «Ça fait plaisir, ré- notaient-ils... matériel de chacun. Passé l’enthou- siasme de départ, chacun a scruté l’équipement disponible et s’est ré- parti en deux groupes. Chauffeurs et porteurs ont suivi les explications détaillées de Maurice Froidevaux et d’Emmanuel Mühlethaler. Puis les hommes se sont rendus au local afin de déterminer le matériel personnel qui sera rangé à bord du véhicule. A la fin de l’exercice, ce dernier retour- nerait au hangar d’Asuel, où il doit être maintenu en charge électrique. /ac/jlm/ • Brève Boire l’eau du robinet Le Conseil communal s’associe à l’action du Canton pour encourager la population à boire l’eau du robi- Le moteur de la pompe est à manipuler avec doigté. Emmanuel Mühlethaler explique net, qui est d’excellente qualité dans son fonctionnement. Photo jlm la Baroche. o  La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

• Portrait Jean-Marie et Ragini Droxler Un certain art de vivre

Un jour ou l’autre, tous les Barotchais ont entendu parler du trou des Aidjolats mais ceux qui l’ont approché sont déjà moins nombreux. En continuant de resserrer le tri, il n’y en a que quelques-uns à avoir eu la chance d’y pénétrer - sauf pour les claustro- phobes, bien entendu!

Tant qu’il est temps Jean-Marie a enseigné jusqu’à l’âge de 57 ans. Afin de se consacrer à d’autres activités, il a pris une retrai- te anticipée en 2006: «À mes yeux, la perte financière que cette décision impliquait était largement compen- sée par le temps libre et la qualité de vie gagnés en retour et aujourd’hui encore, je n’ai aucun regret.» Il faut dire que le métier d’enseignant a passablement changé ces qua- rante dernières années. De moins en moins de liberté dans les branches principales, des tâches adminis- tratives qui prennent de plus en plus de place. Et puis bien sûr, avec le temps, la patience qui s’émousse... Jean-Marie et Ragini Droxler. Photo rj Il relève aussi que la compétition au niveau scolaire est devenue trop pré- Parmi ceux-ci figure une petite De la classe unique sente à son goût. équipe d’enfants emmenée par leur au cercle maître d’école, Jean-Marie Droxler. Enfant de la Baroche, c’est tout na- Semaine blanche... Je vous parle d’une époque révolue, turellement à Pleujouse qu’il com- Il parle avec nostalgie de ses où l’étude des papillons dans leur mence sa vie professionnelle, avec classes où les plus grands aidaient milieu naturel ne nécessitait pas une une classe unique d’enfants de la les plus petits, créant une dynami- autorisation de sortie ministérielle, première à la neuvième année. Une que d’apprentissage riche et un es- ou presque! dizaine d’années plus tard, les éco- prit communautaire proche de ce Les Droxler, un nom alsacien à l’ori- les de Pleujouse et Fregiécourt fu- qu’on trouve dans une famille. Les gine, sont bourgeois de Charmoille sionnent et l’enseignant prend en étoiles dans ses yeux se font encore depuis plusieurs générations. Jean- charge les élèves des degrés cinq à plus lumineuses lorsqu’il évoque les Marie est né en 1949 à Charmoille, neuf dans sa petite école, avant que semaines blanches à Leissigen, dans dans une famille de paysans. Il est le celle-ci ne ferme et que tout le monde une étable au confort rudimentaire à «tchani-surprise» de six enfants, trois se trouve réuni à Fregiécourt. L’école 3 km du village: «Au rez-de-chaussée filles et trois garçons, arrivé neuf ans d’Asuel a perdu une classe. Celle qui il y avait les génisses; au-dessus, une après l’avant-dernier! Sa scolarité reste, tenue par Christiane Chéte- cuisine et une chambre minuscules, obligatoire terminée, il suit les cours lat, a rejoint les deux autres villages et les combles étaient sommaire- de l’Ecole Normale (la Nono, comme et cette union a duré jusqu’en 1993, ment aménagées pour y dormir. Par il dit) et obtient son diplôme d’insti- l’année de naissance de l’actuel cer- endroits, on voyait la neige tomber à tuteur en 1969. cle scolaire de la Baroche. travers les planches! Il n’y avait pas o La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014 

de compétition mais une vraie soli- que ces personnes avaient un vécu, darité entre les enfants. Si l’un avait qu’elles ne changeraient plus à cet de la peine, un autre lui portait son âge-là. Il aurait fallu un énorme coup sac sans que j’aie rien à dire. Actuel- de bol pour tomber sur la personne lement, que ce soit à l’école ou à la rêvée et donc ça n’a pas marché. C’est gym, les enfants sont obnubilés par à ce moment que mon frère, qui vi- vait à l’Île Mau- Pas de compétition rice, m’a suggéré de mais de la solidarité choisir une Mauri- cienne. C’est ce que entre enfants j’ai fini par faire, et c’est comme ça que Ragini est arrivée Masque réalisé pour le spectacle La Voie en 1985. Elle aurait Lactée, par la Compagnie La Dérive, 2012. Photo jmd leurs propres résultats, au mépris dû rester six mois mais le sort en a de ce que font les autres, et je trouve décidé autrement!» d’électricité, l’eau était à l’abreuvoir ça absolument négatif. Moi, je fonc- L’amour est passé par là et afin de dehors et il n’y avait pas de piste de tionnais par le plaisir d’apprendre, permettre à sa douce de rester en ski. Les élèves commençaient par de découvrir.» Suisse, ils ont signé une promesse de damer la neige et ensuite ils remon- mariage, l’ont concrétisée en 1986, et taient à pied. En ce temps-là, je ne sa- L’amour, c’est compliqué en 1987 est née leur fille Marie! vais pas cuisiner, alors on mangeait Jean-Marie s’est marié une première du cassoulet en boîtes, des cervelas fois quand il était tout jeune. Il a eu Tendre smala et beaucoup de sauce tomate, qui une fille, Sarah, mais le couple n’a pas Ragini est donc née à l’Île Maurice teintait en rouge l’eau de la fontaine résisté et l’histoire d’amour s’est ter- en 1966. Elle a un frère. Ses parents quand il fallait faire la vaisselle!» minée par un divorce. Il a ensuite eu travaillaient à la récolte des cannes à Précisons au passage qu’à cette épo- une deuxième femme, sans plus de sucre. Son père ayant quitté la famille que, il avait la classe unique de Pleu- réussite. Ces deux échecs l’ayant un alors qu’elle était encore petite, c’est jouse, donc il partait seul avec des peu dégoûté de la vie de couple, il a sa grand-maman qui l’a élevée avec enfants de la première à la neuvième décidé de prendre une gouvernante: ses cousins, cousines, oncles et tan- année, entassés dans les voitures de «J’en ai essayé deux, de vieilles dames tes. Lorsque sa maman a eu sa propre quelques parents, sans rehausseur ni donc, pour qu’il n’y ait pas d’équi- maison, Ragini n’a pas voulu quitter ceinture de sécurité...! voque. Je n’avais juste pas réalisé cette joyeuse smala qui la gâtait >

...puis verte! Par la suite, il a abandonné la se- maine blanche pour une semaine verte, un concept plus en phase avec sa passion de la nature et sa mission d’éducateur: «J’avais plusieurs en- droits où aller afin d’éviter que cer- tains ne fassent deux fois la même course durant leur parcours scolaire. J’ai pris une accompagnatrice pour faire à manger et me laisser le temps de m’occuper des enfants. On appre- nait la géographie des lieux, on visi- tait les endroits intéressants de la ré- gion et le mercredi, c’était la journée de sport: une grande marche dans Petit théâtre pour le spectacle «Ici», de et par Germain Meyer, donné à Stand’été 2005 (Moutier). A gauche, la fille de Jean-Marie Droxler, Marie, et un ami. Coll. jmd les environs du chalet. Il n’y avait pas o 10 La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

vailler dans son usine de produits chi- miques, ce qu’elle a fait pendant plus de trois ans. Ensuite, elle a été engagée comme cuisinière chez le vétérinaire Stücki à Porrentruy et en parallèle, elle a suivi une formation d’auxi- liaire de santé à la Croix-Rouge. Il faut relever ici que bien qu’elle soit prête à travailler dans toutes sortes de do- maines, c’est bien dans les relations sociales qu’elle excelle et s’épanouit pleinement. Son diplôme en poche, elle a été engagée à la fondation Au fil du Doubs. Une collègue l’a informée qu’un père et sa fille, de Boncourt, cherchaient une aide à domicile. Elle s’est présentée et a tout de suite été engagée. À l’heure actuelle, le père est décédé, à l’âge de nonante-sept ans, mais Ragini continue d’aider la fille, qui a aujourd’hui soixante-cinq Arbre à pots (de fleurs) en cours de réalisation dans l’atelier. Photo rj ans, et de lui tenir compagnie un jour et demi par semaine. tant et plus! Par la suite, elle est n’est pas du genre à se morfondre et allée vivre chez sa cousine, qui rapidement, elle a créé autour d’elle La main verte était pour elle comme une soeur, un petit réseau de voisines, qui tien- Jean-Marie et son épouse sont deux dans la ville de Port-Louis. «Ma tante dra jusqu’au décès ou au départ de amoureux de la nature. Toute petite travaillait et c’est elle qui nous faisait ces dames. Ces dernières années en déjà, Ragini cultivait des légumes, vivre. On n’avait pas grand-chose, effet, les maisons autour de chez les qu’elle regardait avec bienveillance pas de télé, pas d’électricité, mais on Droxler se sont toutes vidées de leurs pousser devant la maison familiale. vivait bien, on était heureux! Bon habitants. Par bonheur, elles se rem- Sur son île, la nature est généreuse c’est vrai, les gens sont tout le temps plissent à nouveau et depuis ce prin- et les fruits ne demandent qu’à être dehors, ils font de la musique, ils dis- temps, le quartier revit. cueillis, au gré des besoins ou des cutent... l’argent ne nous manquait envies. Une fois installée à Pleu- pas du tout.» Imaginez un peu le Savoir-faire polyvalent jouse, en suivant les conseils avisés contraste qu’elle a trouvé en arrivant Ragini s’est occupée du foyer jusqu’en de son mari, elle s’est très vite adap- en Suisse, un 22 novembre, elle qui 2007 quand un voisin, monsieur tée à nos pratiques et à nos saisons, et ne parlait que le créole! Mais elle Balmer, lui a proposé de venir tra- aujourd’hui, sa science du jardinage

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Que la montagne est belle! Ragini a une autre passion: la monta- gne. Elle est membre du Club Alpin Suisse, ce qui l’a amenée à faire de la moyenne et de la haute-montagne: «J’ai fait le tour du Mont-Blanc, les Dolomites, enfin, plein de courses! Partir une semaine, un sac à dos avec «Ce que je veux, quand je veux et avec le temps qu’il faut.» Photo rj le strict minimum, j’adore ça! J’ai fait une pause ces deux dernières années avec Clément Richard. Pour con- et à mesure, mais je n’ai pas de con- à cause du travail mais je recom- clure la part de nature dans ses oc- trainte de temps pour arriver au mence cette année, avec le groupe qui cupations, signalons encore la pêche bout, et ça pour moi, c’est une vraie va gentiment, une fois par semaine. au lancer. Avec un ami, il taquine les richesse. Je peux dire que mainte- Ensuite je pourrai à nouveau partir carnassiers comme le brochet, la per- nant, je ne suis commandé que par plus longtemps faire des cabanes. La che ou le sandre dans le Doubs fran- la nature. Et puis je peux aussi lire montagne me manque!» çais ou en étang. autant que je veux, faire un peu de C’est un excellent bricoleur qui passe méditation et boire des coups avec On ne s’ennuie pas beaucoup de temps dans son atelier. les copains! Nous avons presque tous La cueillette des champignons est Il réalise toutes sortes de choses, à les jours de la visite!» un des passe-temps des Droxler, commencer par celles qui concernent Dire que certains angoissent à l’idée ils en ont goûté de cinquante-trois le logis familial: «Quand on a une d’arriver à la retraite! /jmd/rd/rj/ sortes différentes, dont certaines vieille maison et une femme jeune, il qu’une seule fois! Ils vont aussi cher- y a toujours quelque chose à faire!» Il Publicité cher du houblon, du cresson ou sim- fait de la vannerie, du tournage sur plement se promener ensemble. Jean- bois et fabrique aussi des décors de Marie est un arboriculteur émérite, théâtre. C’est lui qui a supervisé la il taille, greffe, bouture et entretient construction des marionnettes pour plusieurs vergers dans lesquels il le spectacle du cercle scolaire de la pose aussi des pièges à bostryches, Baroche et en a réalisé d’autres pour des insectes d’ailleurs très présents différentes troupes. cette année. Bien sûr, celui qui aime les arbres fruitiers aime aussi les La souple loi abeilles, c’est pourquoi deux ruches de la nature bourdonnent joyeusement au bout «Ce que j’apprécie particulièrement de leur maison. Ceux qui connais- avec la retraite, c’est de pouvoir pren- sent un peu le domaine savent que dre le temps de faire les choses l’une l’apiculture bien faite est une activité après l’autre, tranquillement. Je n’ai gourmande en temps. jamais pu faire deux choses à la fois. Maintenant, je n’ai pas de scrupule à D’autres cordes à l’arc me consacrer uniquement à une ac- Jean-Marie aime aussi la vigne. Il tivité et seulement quand j’en ai en- s’occupe d’un parchet à Fregiécourt, vie. J’ai toujours une liste de choses sous le Montillat, en collaboration qui m’attendent, que je biffe au fur o 12 La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

Fête de la Baroche Tous à Fregiécourt les 4, 5 et 6 juillet

Quatrième année de suite et quatrième fête. Après Pleujouse (2011), Charmoille et l’air (2012), Miécourt et l’eau (2013), voici Fregiécourt, la fête de la Baroche placée sous le signe de la terre.

Tout est prêt. Au cours des deux tra- qui commencent, et le recueillement compositions originales et tubes ac- ditionnels ateliers, les enfants de la se mêle à la joie de la fête. tuels. Des chansons douces ou en- Baroche ont préparé les décorations Vers 11h30, la Clique des Petits Tai- traînantes, qui rient ou qui pleurent. de la fête, sur le thème de la terre . gnons, composée d’une trentaine De l’émotion, et surtout du talent à Vendredi vers 18h30, le coup d’envoi d’enfants, entre en scène. Et les per- revendre... A ne pas manquer! de la fête est donné sous la cantine cussions de faire chalouper la can- Que le public se rassure, à Fregié- principale, avec les mots de bien- tine, telle une école de samba. court, lors de la fête de la Baroche, venue du maire, M. Jean-Pierre Entre 14h30 et 16h30, la compéti- il n’y a pas qu’à voir et à faire, il y Gindrat, et de la présidente du comi- tion de «jass au verger» départage a aussi à boire et à manger, à échan- té d’organisation, Jenny Mahon. les meilleurs joueurs de cartes, qui se ger surtout. Comme de coutume, les Dans la foulée, le duo «Edward Huitt sont inscrits sur place. De nombreux sociétés locales mettent les petits et Ursula Glaser, original songs» lots récompensent les participants. plats dans les grands, et si l’on veut égaie l’apéritif. Leurs chansons de Dès 16 h, il y a l’habituel concert de goûter de tout, il y a intérêt à bien style pop accompagnent à merveille la Chorale des Cerisiers. s’organiser. les repas des premiers convives. 20 h: la fête s’achève en beauté grâce Pas de fête de village sans manège. A partir de 22h30, une musique de à la prestation de «JUNE». Dans le Pour la plus grande joie des petits, il y fond vous fait rester dans une bon- genre pop folk, le répertoire de Gas- en a. Malgré l’exiguïté des lieux. Les ne ambiance, jusqu’à extinction des par Narby et Valentine Valley mêle forains font l’impossible. /jm/jlm/ feux. Les Freedancers, un groupe de danse de rue, sont en ouverture le samedi «Quand la terre devint tuile» à 18 h, sur des rythmes hip hop, L’exposition éponyme célèbre la terre cuite par le biais d’une industrie une façon stimulante d’attaquer la autrefois bien connue en et dans la Baroche, industrie aujourd’hui soirée. disparue: la production de tuiles et de briques. A ne manquer sous aucun prétexte, à L’exposition «Quand la terre devint tuile» se tient dans une des salles 19h30 et à 22 h, le traditionnel specta- du rez-de-chaussée de l’école. Un fondu-enchaîné y retrace l’histoire cle humoristique, appelé cette année d’un des fleurons de cette industrie: la tuilerie mécanique Gassmann de «Election Miss Barotchaise», choré- Charmoille, d’après un écrit de Jean-Claude Bouvier, l’un de ses derniers graphié et réglé de main de maître témoins. L’exposition est visible dès l’ouverture de la fête jusqu’à 22 h le par Noé Cassi. Le groupe formé il y vendredi et le samedi, et de 10 h à 20 h le dimanche. a deux ans s’est étoffé et évolue dans une ambiance vintage. Entre ces Animation et ateliers deux prestations, c’est l’excellent ac- Mais l’art et l’artisanat liés à la terre cuite sont toujours bien vivants. cordéoniste et chanteur Asmus, vu à La céramiste Regula Hauser et la potière Ursula Glaser sont là pour le Miécourt en 2013, qui prend le relais. démontrer. Le vendredi à partir de 21 h a lieu à l’extérieur une démons- Après le spectacle, c’est encore lui qui tration de raku, un procédé japonais de cuisson lente qui produit un mène le bal dans la plus pure tradition émaillage particulier (Regula Hauser). La maîtrise du feu, c’est spectacu- musette. laire, c’est beau. Deux ateliers se déroulent simultanément le dimanche Le dimanche, à 10h45, la cérémo- 6 juillet de 14 h à 16 h à l’abri devant les gradins: les ateliers tournage nie oecuménique a lieu dans la (Ursula Glaser) et modelage (Regula Hauser). On s’inscrit sur place grande tente. La chorale Ste-Cécile (enfants dès 7 ans et adultes. Inscription: 10 fr., pour le matériel et la est partie prenante, avec enthousias- cuisson). Les participants retireront leurs objets à la fin des vacances. me et ferveur. C’est l’été, les vacances o La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014 13

La Poste de Charmoille Regard sur 140 ans d’histoire La Poste est le lieu de toutes les affaires, de toutes les négociations. Les absents, par elle, deviennent présents, elle est la consolation de la vie. Voltaire

Le préfet organise Ce fut le 1er octobre 1865 que rivait à occuper ces deux fonctions le courrier Pierre-Joseph Gassmann reprit le bu- avec l’aide de sa famille et pendant Au début du XIXe siècle, le service reau de poste du village, jetant ainsi son temps libre après l’école. Il faut de messagerie est bien insuffisant en les fondements de la dynastie des préciser qu’à cette époque, le mé- Ajoie, le préfet Xavier Stockmar, le Gassmann, qui dura 90 ans. tier d’instituteur était fort mal payé, signale le 9 novembre 1834 à la Com- aussi cette seconde activité lui per- mission bernoise des postes *: Le règne d’Auguste mettait de mettre du beurre dans les «Les relations entre les communes Pierre-Joseph, cordonnier à Char- épinards. rurales exigent des communications moille, fut titulaire pendant seule- Fait particulier pour l’époque, ce fut régulières entre tous les villages, au ment 2 ans (1865 – 1867). S’avisant le Conseil fédéral, dans sa séance moins deux fois la semaine. Chaque que son fils Auguste avait plus de du 27 mars 1909, qui nomma offi- dimanche, des messagers parcourent temps, il lui laissa la place. A cette ciellement Auguste Gassmann en déjà les communes du district, mais époque, son salaire annuel se mon- qualité de buraliste et facteur pos- ils ne portent que les dépêches de la tait à 40 francs. tal à Charmoille. Avec un salaire de préfecture ainsi que celles remises Pierre-Joseph mourut tragiquement 2 000 francs par année, sous réser- par les particuliers. Les lettres de la en descendant des escaliers alors ve du versement d’une caution à la poste restent au bureau jusqu’à ce qu’il allait souhaiter la bonne année Direction des Postes de Neuchâtel. qu’on vienne les retirer, elles y sé- à des connaissances. journent parfois longtemps. Pour le Auguste Gassmann prit officielle- Fiat lux district de Porrentruy, quatre mes- ment ses fonctions le 1er septembre Le 2 août 1912, son fils Jules, qui était sagers seraient nécessaires. Ainsi la 1867. Instituteur de profession avec alors auxiliaire postal, adressa une Baroche et ses alentours se verraient une classe unique de 50 élèves, il ar- lettre à la DAP de Neuchâtel > desservir deux fois par semaine, les mercredis et samedis, soit les loca- lités de , , Asuel, Pleujouse, Fregiécourt, Charmoille, Miécourt, et Alle.» Parole de préfet, la balle est dans le camp de l’administration bernoise!

La Poste de Charmoille Le premier bureau de poste de Char- moille fut ouvert le 1er juin 1862. Son titulaire était Joseph Fridelance, qui resta en fonction jusqu’en septembre 1865. Nous ne savons pas pour quelle raison son règne fut si bref. Pour la petite histoire, l’ouverture du bureau allait les jours de semaine Trois buralistes: au premier plan à droite Auguste Gassmann (de 1867 à 1919) avec sa famille. Derrière lui, son fils Jules (de 1919 à 1939). Fils de ce dernier, Germain 2( e de 06h00 à 20h00 et le dimanche de depuis la gauche au premier plan (de 1939 à 1956). Archives Gassmann 10h00 à 11h30. o 14 La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

postal depuis bien des années. En espérait être rapidement démobilisé! revanche, il assuma sa tâche d’insti- Il se faisait du souci pour son épouse, tuteur jusqu’à 76 ans. Il mourut en l’exhortant à demander de l’aide, ce 1925, à l’âge canonique de 93 ans. qu’elle fit. Dans une lettre datée du 11 août, elle écrivait à Jules: «Diman- Mobilisation de guerre che, j’étais si fatiguée que j’ai télépho- 1914 – 1918 né à M. Ebneuter de me faire rempla- En 1914, malgré sa demande cer. Il fallait être au téléphone nuit et d’exemption, vu ses charges à la jour.» Elle ajoutait que le lundi, deux poste et au télégraphe, Jules fut mobi- soldats étaient arrivés et qu’elle les lisé; bien qu’alors seulement nommé avait mis au courant concernant le 1er aide et remplaçant du titulaire, il téléphone, ce qui n’était pas facile car assumait en fait toutes les tâches à la ils ne savaient presque pas le français. Le véhicule postal des ATA (Auto Trans- poste. C’est donc son épouse Juliette Et puis elle ajouta: «Le téléphone est ports d’Ajoie) Asuel - Alle - Asuel, et son chauffeur, Jules Adatte. Archives Gass- qui le remplaça. Au cours du mois complètement au service des mili- mann d’août, les deux époux échangèrent taires, on ne peut même plus télépho- une correspondance qui nous est res- ner jusqu’à Delémont.» Elle racontait (Direction d’arrondissement pos- tée. Jules était mobilisé à Uster, près aussi que ces soldats téléphonistes tal) pour l’installation de la lu- étaient très gentils, mière au bureau de poste et à proxi- A quoi sert qu’ils mangeaient mité du passage de la diligence une cavalerie sans avec la famille, dor- postale. maient sur des ma- Cette même année, la lumière élec- chevaux, sans selles telas au bureau, que trique fut installée dans le village. ni fusils l’un d’eux avait re- A préciser que le 29 décembre 1895, tourné la terre d’un l’assemblée communale de Char- coin de jardin pour moille décida déjà d’installer le télé- que l’on puisse phone/télégraphe à la poste. de Zurich. Comme il faisait partie de planter le poireau et que les enfants Auguste Gassmann prit une retraite la Landsturm (défense territoriale), étaient bien contents qu’ils soient là, bien méritée en 1919, après 52 ans de et ne voyait pas à quoi sa compagnie qu’ils jouaient avec eux… service et à l’âge de 87 ans, alors que de cavalerie pourrait encore servir La dernière lettre date du 13 août. son fils Jules assurait alors le service sans chevaux, sans selles ni fusils, il On peut supposer que Jules put alors rentrer à Charmoille. Fait intéressant, il y eut un jour la panique au bureau de poste lorsque des bruits parvinrent au vil- lage selon lesquels l’empereur d’Alle- magne se trouvait à la frontière des Ebourbettes et que l’on croyait à une bataille imminente. Mais cela ne se produisit pas.

Le 13 juin 1919, Jules Gassmann fut nommé buraliste et facteur à Char- moille. Père de sept enfants, il était également maire de Charmoille.

Pour l’anecdote, il faut relater les faits suivants: Le bureau de poste réquisitionné pendant la guerre de 1914 - 1918: A g. Jules Gass- En 1936, il fut chargé par le Conseil- mann et son violon; les autres sont des militaires. Carte postale. Archives Gassmann Exécutif d’administrer la commune o La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014 15 d’Asuel. En 1939, une plainte de Jules Gassmann fit rentrer de Bâle M. Rérat, instituteur à Asuel, et adres- en 1930 son fils Germain de 22 ans, sée au préfet de Porrentruy, dénonça qui avait terminé son apprentissage un état administratif très précaire de de comptable. Il avait besoin d’aide la commune en question. Il disait en - en plus de la mairie et de la poste, substance qu’il y avait la troupe au il y avait encore la tuilerie. Germain village et que personne ne s’occupait Gassmann reprit officiellement le de la défense de la population. Par bureau de poste le 1er juin 1939. Il ailleurs, il fallait une autorisation du s’était marié l’année précédente, était maire pour obtenir certaines denrées devenu père et avait besoin d’un sa- alimentaires - sucre spécialement laire fixe. pour les abeilles, mais rien ne se fai- A l’époque, la poste jouait un rôle sait. Dans sa séance du 12 septembre de plus en plus important. Il y avait 1939, le Conseil-Exécutif du canton deux distributions par jour. Et que de Berne réitéra sa confiance à Jules n’envoyait-on pas! Des abeilles aux Gassmann en qualité d’administra- poussins, en passant par les cais- teur de la commune pour liquider settes de fruits, et j’en passe! Un jour, les affaires courantes et précisa que un client arriva avec une chaise rus- la charge d’administrateur n’était tique munie seulement d’une éti- certes pas aisée à remplir et que la quette avec l’adresse d’un Bâlois. Il population devait être reconnaissan- riait de ce destinataire qui avait vou- te aux personnes de bonne volonté lu lui acheter cette chaise! Marthe Gassmann, téléphoniste. Archives Gassmann qui voulaient bien l’assumer. Jules Autre anecdote, dont sa fille se sou- Gassmann sera relevé de ses fonc- vient: Germain arrivant en tournée tions après 5 années au service de la chez un vieil homme solitaire, lui une augmentation des cases postales commune d’Asuel. dit: «Je vous apporte votre mandat, il de 8 à 60, les exigences en matière faut signer, mais pour ça, il faut net- d’exploitation étaient acquises. M. toyer vos berliches» et, s’emparant de Jean-Paul Varrin fut nommé le 1er ses lunettes, il les lui astiqua. Autre décembre 1991 comme digne succes- fait amusant, un client qui télépho- seur de Pierre Simonin. > nait au préfet de la cabine télépho- nique du hall, leva son chapeau en signe de respect envers ce magistrat. La cabine était vitrée et Marthe pou- vait bien le voir.

Le 1er mars 1956 marqua la fin de la dynastie des Gassmann à la tête du bureau de poste de Charmoille. En effet, le nouveau titulaire Pierre Simonin et son épouse assumeront durant 35 ans les affaires postales, avec beaucoup de dévouement et de savoir-faire.

Nous arrivons à la fin du 20e siècle et la Poste n’avait pas échappé aux pro- grès de la technique et de la gestion Dans sa tournée, Germain Gassmann de ses affaires. Aussi une nouvelle Marc Steulet, devant l’escalier de l’église bavarde avec Mme Baguet, tenancière en compagnie d’un collègue. Archives du restaurant du Boeuf, à Charmoille. poste voyait le jour dans le village. Gassmann. Archives Gassmann Grâce à des locaux plus vastes et o 16 La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

Puis vint le règne des techno- finitivement de leur bureau de poste. Lausanne jusqu’en 2010. Son fils Jo- crates et le long cortège des nathan Gassmann a lui aussi rejoint restructurations, caractérisées par La dynastie de la famille Gassmann la grande famille des postiers et tra- la contrainte de la maîtrise des coûts, au sein de l’Entreprise La Poste n’est vaille en qualité de gestionnaire en la diminution des effectifs, la ratio- pas encore éteinte. En effet, René logistique à Neuchâtel. /rg/ nalisation du travail, etc. C’est ainsi Gassmann, fils d’Ami Gassmann, que, le 1er décembre 2001, les habi- reprenait le relais en 1969 à la Direc- tants de Charmoille furent privés dé- tion des Postes de Neuchâtel, puis à *Archives cantonales jurassiennes, Porrentruy

• Fondation des Amis du Château de Miécourt A fond les manettes Deux séances - le 29 mars et le 23 mai, la brocante, l’atelier photo nature, suivi de près de l’exposition «Collages», la saison commence fort au château. La mobilisation est au maximum...

La dernière chronique de LaBaro- L’atelier photo du château en augure d’autres tout che annonçait tous ces événements... Lorsqu’on photographie la nature, aussi passionnantes à vivre. sur le papier. Mais dans la réalité des à moins qu’on vise l’azur du firma- faits, il y a toujours des imprévus, ment, une lumière douce est bien «Collages» des impondérables, heureux ou non: plus flatteuse. Et ce sont les condi- a bien décollé c’est la vie. tions auxquelles les participants Le 2 mai avait lieu le premier vernis- à l’atelier photo nature de Pascal sage de la saison. «L’art contemporain Une météo Pradier ont eu droit le 26 avril der- s’est invité au château de Miécourt, miraculeuse nier. L’activité a eu lieu finalement autour d’un dialogue entre deux ar- Ce printemps, on peut dire qu’on a aux étangs de Vendlincourt. Le déli- tistes fraîchement installées dans le vécu une série de petits miracles. Le cieux repas de midi, préparé par Eric Jura.» (I.L.) L’hiver était-il vexé de 29 mars dernier, après une matinée toujours, venait conclure une mise s’être si peu montré en saison? Ce passée à nettoyer le site en prévision en commun qui donnait des envies jour-là, c’étaient les éléments déchaî- de la brocante et à protéger l’arbore- de reviens-y. Cette première expé- nés. Cette offensive tardive n’a nulle- tum, l’équipe de la Fondation a dîné rience dans le cadre des animations ment gêné une bonne cinquantaine et siégé en plein air devant l’entrée du château sous un soleil radieux. Notre ami Eric avait mis les petits plats dans les grands pour le plus grand bonheur de tous. Dix jours plus tard, il faisait aussi une météo idéale pour monter la cantine, et comme nous étions nombreux, cela s’est fait dans un temps record. Idem pour le démontage. La pluie et le froid ayant décidé de se faire at- tendre encore une semaine, les deux jours de brocante eux-mêmes se sont déroulés dans une douceur printa- nière. Et l’affluence populaire était bien là, comme l’année dernière. Si ce n’est pas de la chance, cela! L’atelier de photo dans le terrain. Photo jlm o La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014 17

plusieurs domaines. La manifesta- tion est destinée à permettre à ces amateurs d’objets particuliers de les montrer au public, le cas échéant de les échanger contre d’autres ou de les vendre. Un inventaire à la Prévert, juste pour vous mettre l’eau à la bouche: on y verra dans les salles des couteaux et des poupées anciennes, des jouets à bruit et des rabots, des Wakouwas et des pots à lait, des jeux de cartes et des chouettes, des boîtes de bière et des «bondieuseries», des disques vi- Regula Hauser et Isabelle Lecomte. Photo nyles et des fèves de gâteau des rois, Ursula Lampart. Photo jlm jlm des dés à coudre et un métier à filer, de personnes de venir saluer la céra- entre autres... Mais pas de raton la- d’arts visuels de Genève (devenue la miste Régula Hauser et la collagiste veur! Bref: à boire et à manger... mais Haute Ecole d’Art et de Design) se Isabelle Lecomte, qui se sont présen- aussi au sens propre, car comme de déclare autodidacte en matière de tées tour à tour et n’ont pas ménagé coutume en semblable circonstance, peinture. Ses sources d’inspiration leur peine à expliquer leur démarche. la FACMI tient buvette et buffet dès sont surtout les paysages, les ani- «Regula Hauser propose son uni- l’heure de l’apéritif. Dans la cour si le maux, les plantes, les nuages, etc. Sa vers poétique dans des céramiques, temps le permet, dans la cave en cas formation récente d’art-thérapeute où la nature et la féminité servent d’intempéries. Et au pire, elle a son l’a incitée à explorer aussi le monde de fil conducteur thématique. Le fil charme, la cave... intérieur, imaginaire, mystérieux. sous toutes ses formes (fil électrique, Ursula Lampart réalise ses gouaches fil de fer, laine) y est d’ailleurs bien Ursula Lampart en atelier, debout face à une paroi présent, en souvenir de sa formation droit devant verticale. Toujours droit devant son de styliste et comme symbole du lien Le calendrier veut que la prochaine sujet. Exposition à voir à la galerie qui unit les Hommes entre eux. Aux exposition, «Mes idées peintes», pré- du château du 30 août au 26 octobre, cimaises, les collages d’Isabelle Le- cède l’édition d’automne de LaBa- vernissage le 29 août. comte reprennent avec humour sa roche. C’est une bonne raison pour découverte du Jura et de la Suisse. A l’annoncer. Ursula Lampart, l’expo- En saison, il se passe toujours côté des hommages rendus à Plonk sante, vit depuis trente ans à Grand- quelque chose d’intéressant au châ- et Replonk ou à Rémy Zaugg, les thè- fontaine. Cette diplômée de l’Ecole teau. Bienvenue aux visiteurs! /jlm/ mes de la religion ou de la chasse se déclinent dans la veine surréaliste.» (I.L.) A noter que les 14 et 15 juin, en guise de finissage, Isabelle Lecomte a proposé un atelier de collage.

Exposition multicollections Le dimanche des collectionneurs, deuxième du nom, c’est le 29 juin, de 9 heures à 18 heures, à l’intérieur du château, sur les trois étages. Dési- rant reprendre une initiative de 2013 en l’amplifiant, la FACMI réunit cette année une vingtaine de collec- tionneuses et collectionneurs dans Clin d’oeil: arrestation musclée à la Fête de la rhubarbe à Spechbach-Le-Bas. Photo lpd o 18 La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

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• La chronique des Cerisiers La vie utile de Marguerite

Tous les jours, Marguerite Jobé sillonne les couloirs de la Résidence Les Cerisiers. Elle n’aime pas rester seule dans sa chambre, alors elle part à la rencontre des autres résidants. Entre les amies chères de longue date et les personnes rencontrées récem- ment, elle a un sourire pour tous, une parole de réconfort. Elle m’explique qu’elle n’aime pas voir que quelqu’un souffre, que des mots gentils aident souvent, même les personnes les plus désorientées.

Une doyenne ingambe Marguerite fêtera cent trois prin- temps le jour de l’été, c’est donc no- tre doyenne à tous, à la Résidence. Très alerte sur ses jambes, elle fait encore tout le tour du jardin avec son déambulateur. Une mémoire ex- Marguerite Jobé. Photo RLC ceptionnelle lui permet de situer des personnes qu’elle n’a pas vues de- prés, pour éviter que lors de la fenai- travail: étendre les andains, puis les puis cinquante ans. Seule sa vue est son la faux ne s’abîme. Ils allaient retourner, le soir les rassembler, le devenue très faible depuis quelques avec la grand-mère, qui avait trouvé lendemain recommencer la même années, la privant opération. Lorsque le foin était de lecture, de télé- Le premier travail bien sec, il était chargé sur le char, vision… et surtout était de ramasser serré avec une perche et des cor- de reconnaître les dages. Les enfants même les plus jeu- personnes qu’elle les cailloux nes étaient mis à contribution, par croise. exemple pour chasser, à l’aide d’une branche feuillue, les taons sur le dos L’enfance aux champs comment les motiver pour cette tâ- de la vache qui était attelée au char. Marguerite a grandi à , che rébarbative: elle cachait pour eux Plus tard, il y avait les moissons, qui avec deux frères et deux sœurs; elle de petits morceaux de chocolat dans étaient plus éprouvantes encore, car me raconte son enfance rythmée le pré, en racontant que c’étaient les il faisait souvent très chaud. par les travaux de la ferme. Comme corbeaux qui les avaient laissés là. la plupart des habitants de Courte- Des lettres doux, ses parents possédaient une ou Belle mais dure saison et des chiffres deux vaches, un gros jardin potager. En juin, les enfants étaient libérés de Marguerite aimait beaucoup l’école. Dans le temps, il n’y avait pas de ma- l’école pour les vacances des foins; si Elle aurait voulu prolonger ses étu- gasin de légumes, et il n’y avait pas le temps était mauvais, les vacances des, mais pour cela, il aurait fallu non plus de gazon autour des mai- étaient reportées. Le jour de la fenai- aller jusqu’à Porrentruy, à pied, et sons, mais des rangées de pommes son, le papa commençait à faucher elle avait une santé fragile, ayant de terre, de choux, etc. Au printemps, dès quatre heures du matin, les en- contracté une pleurésie. Sans anti- le premier travail des enfants était fants venaient un peu plus tard lui biotiques, elle avait dû rester trois d’aller ramasser les cailloux dans les apporter son déjeuner et faire leur mois à la maison pour se soigner. > o 20 La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

Elle aimait autant les dictées que lée travailler chez Spira, où la dureté qu’ils ne soient pas séparés jusqu’aux les calculs, et souvent les autres du travail et la sévérité des contre- mouvements tels que la JOC ou la Vie enfants copiaient sur elle; le maître maîtres lui a laissé les pires souve- Montante, qu’elle a relancée pour la fermait les yeux sur ces pratiques in- nirs. Il fallait sortir de là, et après Haute-Ajoie, elle a toujours distribué terdites. Le papa de Marguerite a été un cours de couture, elle s’est mise sa gentillesse et son attention. receveur communal durant trente- à son compte et est bientôt devenue cinq années; c’est elle qui tenait les une couturière renommée, bien que La positive attitude livres, à la plume et à l’encre, chaque n’ayant pas de diplôme. Elle a conti- Marguerite nous rappelle néanmoins registre en plusieurs exemplaires. nué d’habiter chez ses parents, et que cent trois années de vie, ce sont Beaucoup de villageois venaient à la c’est son père qui lui a acheté sa pre- quand même aussi beaucoup de dou- maison, mais pour le paiement de mière machine électrique. A l’âge de leurs, de deuils, de maladies, qu’elle l’eau par exemple, elle faisait la tour- cinquante-huit ans, elle a eu la joie a endurés avec courage et ténacité. née, et si son père l’accomplissait en d’être recrutée par le directeur de Rendons-nous compte un instant: une journée, à elle il lui en fallait l’hôpital de Porrentruy, où elle a vécu toutes les personnes qui constituaient deux ou trois, tant les gens aimaient les plus belles années de sa vie pro- son entourage durant son enfance et discuter avec elle. fessionnelle, car jusqu’à ses soixante- son adolescence sont décédées. Elle cinq ans, elle a cousu le linge de l’hô- a toujours accepté ce que le destin Du bonheur de coudre pital: draps, tenues professionnelles, lui apportait, est toujours allée de Marguerite a commencé à travailler linge vert pour la salle d’opération, à l’avant face aux obstacles, et c’est le en usine sur les pierres fines, à faire partir de gros rouleaux de tissu. message qu’elle voudrait faire pas- des creusures, des biseaux, de l’an- Marguerite s’est toujours occupée ser aux jeunes d’aujourd’hui: «Mal- glage. En 1930, la crise a entraîné la des autres. Depuis ses cinq neveux gré les obstacles ou les difficultés, ne fermeture de l’usine. Elle est alors al- orphelins très jeunes adoptés pour baissez jamais les bras!» /mj/am/

25 ans de triathlon Un anniversaire sportif et solidaire

Le 9 août prochain, le Granit Man les handicaps physiques. Le Groupe internet. Le jour de la course, tous d’Asuel soufflera ses vingt-cinq sportif d’Asuel versera la somme les supporters d’Axel seront invités bougies! Toute la population de la de 2 francs par concurrent inscrit à également à se placer sur le bord de Baroche est ainsi très cordialement l’association de soutien d’Axel. Le la chaussée pour encourager chaleu- invitée à venir soutenir les concur- public pourra lui aussi, et ce dès à reusement ce jeune sportif! /nc/ rents et à passer une très agréable présent, soutenir financièrement le http://axelair2014.jimdo.com/ soirée en compagnie de the voice défi d’Axel en se rendant sur son site www.granitman.ch of la Baroche, c’est-à-dire Christo- phe Meyer, accompagné de ses amis troubadours. A noter que les plus petits pourront se défouler sur un château gonflable. Cette année, la manifestation spor- tive sera placée sous le sceau de la solidarité. En effet, le jeune Axel, de Soulce, polyhandicapé, ainsi que ses frères et parents, prendront part au triathlon dans sa formule «Décou- verte». C’est ainsi qu’à la nage, à vélo et à la course à pied ils relieront Por- rentruy à Asuel. Ils emploieront des engins spécialement conçus pour Un bouquet pour le 25e Granitman. Photo nc o La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014 21 La petite histoire d’eau de Wallisellen L’agglomération zurichoise, et Wallisellen en particulier, ont été confrontées il y a plusieurs décennies déjà à la problématique de la rénovation des infrastructures, en raison de la croissance de la population. Petite histoire de l’approvisionnement en eau de Walli- sellen, par Isidor Harzenmoser.

Les coûts du confort captage de la source originellement Alors que pendant des siècles, l’ap- situé dans le quartier du Hof a ain- Le Jura a du retard en matière de provisionnement en eau était assuré si dû être remplacé par une station renouvellement des infrastructu- par des fontaines, l’or bleu est sou- de pompage plus performante en res et une partie significative de dainement devenu disponible sans 1917 déjà. Avec l’extension de l’ur- l’eau potable (40%!) part dans le effort aucun dans le courant du banisation, l’ancien réservoir était terrain. C’est une situation into- vingtième siècle. Il suffit de tourner trop bas et il a fallu en construire lérable. Des investissements coû- le robinet pour que l’eau coule chez un nouveau, de 11 mètres plus haut. teux sont ainsi urgents, comme soi. On oublie toutefois que des in- L’ancien réservoir servait alors pour la Baroche a dû le constater ces frastructures sont nécessaires et in- lutter contre les incendies. dernières années. /gw/ dispensables en arrière-plan. Se regrouper Deux stations pour assurer se regrouper et mettre en commun originelles Mais les besoins en eau ont conti- leur approvisionnement en eau. Les premières stations d’approvi- nué à croître et il a fallu passer des C’est ainsi qu’a été fondée en 1954 sionnement en eau potable ont été conventions avec les communes voi- la société d’approvisionnement en construites en 1895 à Rieden et en sines d’Opfikon en 1918 et Zurich en eau Lattenbuck (Gesellschaft Grup- 1896/1897 à Wallisellen. La source de 1933 pour assurer l’approvisionne- penwasserversorgung Lattenbuck; Wallisellen était alors captée dans la ment. Au milieu du vingtième siècle, GWL), qui regroupe les communes partie sud-ouest du village, le quar- des motifs de rationalisation et des de Bassersdorf, Brüttisellen, Diet- tier du Hof; c’était aussi là que se problèmes techniques dans le réseau likon et Wallisellen. Cette société trouvait la station de pompage. Rie- ont poussé différentes communes à assure l’approvisionnement en eau > den de son côté exploitait une source au Hörnligraben. Lors de la fusion des deux communes en 1916, l’ap- provisionnement en eau a également été regroupé et on a de ce fait aban- donné l’exploitation du réservoir de Rieden. A l’origine, les conduites de Rieden représentaient une longueur de 1750 m et 1400 pour Wallisellen.

Des besoins croissants La situation a considérablement changé depuis lors, puisqu’en 2011, le réseau de Wallisellen comptait à lui seul 61 000 m de conduites... La croissance de la population a bien entendu provoqué une augmenta- tion des besoins en eau potable. Le Ancienne station de pompage de Wallisellen. Photo Isidor Harzenmoser o 22 La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

de ces communes et exploite éga- un rôle-clé et essentiel. L’eau du ro- encore longtemps se payer le luxe de lement les différents réservoirs. La binet a les mêmes qualités que l’eau laver nos voitures avec de l’eau miné- répartition de l’eau est toutefois du minérale en bouteille et contient rale? /Isidor Harzenmoser*/ ressort des communes partenaires, d’excellents minéraux. L’eau du ro- traduction et adaptation: gw/ qui se chargent du réseau. 60 000 binet est issue à 96% de la nappe personnes sont ainsi approvision- phréatique et à 4% de sources; elle n’a *Isidor Harzenmoser est ancien membre nées en eau potable, ce qui représente pas à craindre la comparaison avec de la Commission de l’énergie et des eaux un volume de 5 400 000 m3 (chiffres les eaux en bouteille. (Werkkommission) et actuel membre du Musée 2013). 1 500 000 m3 sont utilisés par Mais la question se pose: pourra-t-on local (Ortsmuseum). Wallisellen.

La qualité • Brève-Miécourt est un luxe Les Klaus passent la main C’est une évidence pour tous, nous Bon vent à Hannelore et Raymond Klaus, qui ont tout récemment cessé l’ex- avons à disposition et en suffisance ploitation du restaurant de la Douane à Miécourt. Après près de vingt ans de l’eau potable. La société d’appro- passés au sein de cet établissement (cf. MDC no 97 de septembre 2008), ils visionnement en eau de Wallisellen ont choisi de profiter d’une retraite bien méritée du côté de Cornol. La Ré- (die werke versorgung wallisellen daction leur souhaite le meilleur pour ces jours qu’on espère plus calmes ag) met tout en oeuvre pour que et moins stressants. Mais que les amateurs de tranches à la crème se rassu- cette situation perdure. Wallisellen rent: le restaurant reste ouvert. Philippe Fleury en est le nouveau tenancier peut se réjouir de disposer d’eau po- et continuera à cuisiner les filets mignons et la fameuse sauce aux morilles. table sans restrictions aucunes. Les présentera prochainement ce nouveau tenancier, auquel on sou- contrôles de qualité de l’eau jouent haite d’ores et déjà plein succès. /gw/

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Du solide, du sérieux 1936, sauf pour le caissier. La finance née de succès, puisqu’elle génère 208 26 décembre 1930: 14 jeunes garçons d’entrée est fixée à 2 francs pour les francs de recette. Cinq jours plus de Miécourt décident de se consti- membres fondateurs, et à 5 francs tard, on décide d’organiser une pro- tuer en société, dont les buts seront pour les nouveaux venus. La cotisa- menade jusqu’à Courgenay, «pour «d’avoir une bonne camaraderie et tion annuelle s’élève à 50 centimes aller y prendre les quatre heures», une sincère amitié, ce qui est néces- par mois. mais faute de participants, la sortie saire pour avoir la paix dans notre est annulée. Ce premier échec n’est village qui est mixte». L’absentéisme puni pas sans conséquence: dès ce jour C’est par cet engagement à la fois La société organisera différentes ac- des amendes sanctionneront les ab- simple et ambitieux qu’est fondée tivités au cours des ans: la première sences injustifiées aux assemblées la Société de Jeunesse de Miécourt. année, les jeunes vont chanter pour (25 centimes) et aux activités organi- Son premier comité se compose la nouvelle année. Le président note sées par la société (1 franc 50). Et le comme suit: Robert Boéchat, prési- que «la conduite des garçons fut procès-verbal d’ajouter: «tout indivi- dent; Aimé Froté, secrétaire; Joseph exemplaire, car tous furent très polis du qui refusera de payer ces amendes Voisard, caissier; Paul Widmer et à l’égard de la population de notre sera exclu de la société, et il faudra Fritz Spring, assesseurs. L’instituteur village, dont cette dernière fut très un motif grave pour qu’une excuse Charles Fleury a par ailleurs accepté large à notre égard». Cette largesse se soit valable». On ne rigole pas avec la le rôle de «directeur», une fonction traduit par un bénéfice de 30 francs camaraderie… morale impliquant «respect et obéis- 80 pour la soirée. sance» de la part des membres de Les garçons se lancent ensuite dans Une soirée théâtrale la Société. Le comité sera reconduit le théâtre, avec une première repré- Le 22 novembre 1931, un loto est or- dans sa composition initiale jusqu’en sentation le 15 mars 1931 couron- ganisé et rapporte 309 francs. >

La Société de jeunesse de Miécourt, photo prise lors de la sortie du 6 mai 1933 à Strasbourg: De gauche à droite: Paul Merçay, Raymond Monnin, Robert Balmer, Aimé Froté, Joseph Merçay, Louis Pheulpin,Charles Fleury instituteur, Camille Choulat, Ar- sène Pheulpin, Louis Pheulpin, Robert Boéchat, Gottfried Wenger, Marc Petignat, Fritz Amstutz, Arnold Hügli, Robert Domon, Jean Vifian, Paul Widmer, Fritz Spring, Aimé Garessus, Joseph Pheulpin, Gustave Altermath. Doc. mm o 24 La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

Le loto «s’est passé très gentiment suivent de nouvelles décisions quant tave Altermath, Fritz Amstutz, Ro- par exception de petits incidents aux cotisations, le moment de les bert Balmer, Alfred Pheulpin, Alfred dans la soirée». Une nouvelle pièce verser, le montant des amendes, etc. Zbinden, Robert Monnin, Paul Mer- de théâtre est agendée pour le 31 jan- On enregistre également plusieurs çay, Arnold Hügli, Robert Domon, vier 1932. A nouveau une réussite démissions au cours de l’année, par Jean Vifian et Emile Moosman. pour la société, qui enregistre 245 exemple Arsène Pheulpin et Robert francs de recette. Balmer, qui se marient. 19 octobre 2013: deuxième soirée du La bonne santé financière de la Socié- Groupe Jeunesse de Miécourt réu- té permet d’organiser une sortie au Deux belles sorties nissant membres anciens et actuels. Vieil Armand, qui aura lieu durant En mars 1934, grande décision: une Le cahier de 1930 circule et suscite l’été 1932. A la fin de cette même an- sortie à Paris est organisée pour quelques remarques amusées devant née, on relance les préparatifs pour les membres de la société. Selon le le sérieux (apparent) de nos prédé- le théâtre. Les pièces retenues sont procès-verbal du 14 janvier 1935, le cesseurs. Comme Alessandro Manci «Les piastres rouges», «Le vétérinai- président Robert Boéchat a remercié et moi-même assistons à la soirée, re de ma belle-mère» et «Eugène ou «chaque membre pour la discipline nous sourions à l’idée de rendre le chapeau de ma capitaine»1, pièces qu’on lui a vouée pour la réussite ainsi hommage à nos grands-pères auxquelles s’ajoute «La chanson du de ce voyage qui restera un éternel fondateurs. Finalement, «Société» ou chasseur». Pour cette soirée à l’hôtel souvenir pour chacun de nous». Il «Groupe», la Jeunesse de Miécourt de la Cigogne, le succès est à nouveau a d’ailleurs lui-même longtemps ra- perpétue la tradition à travers les gé- au rendez-vous: une recette de 227 conté «qu’il y avait plus de monde nérations. /hb/rb/ francs et une soirée qui se terminera qu’à la foire»… à 2 heures 30 du matin. Le secrétaire Un second voyage est organisé au 1 «Les piastres rouges», drame en 3 actes de Charles note: «tous rentrent en emportant un Havre en 1935, mais les procès- Le Roy-Villars; «Eugène ou le chapeau de ma capi- joyeux souvenir d’une aussi brillante verbaux se limitent aux aspects fi- taine», vaudeville militaire en deux actes de Louis soirée, où des efforts surhumains nanciers de l’expédition. En août Noël; «Le vétérinaire de ma belle-mère», pas de furent déployés pour arriver à un 1935, on évoque la possibilité de dis- référence connues. aussi brillant succès». soudre la société, sans toutefois en donner les raisons. Le 9 janvier 1936, L’ère du soupçon la vente des panneaux de la société à • Miécourt Est-ce l’ampleur des bénéfices ou la la fanfare est décidée pour permettre gestion des frais liés aux différentes de boucler les comptes. C’est le der- La paroisse approuve activités ? Toujours est-il que l’an- nier procès-verbal du cahier. la fusion née 1933 est tourmentée: on met L’assemblée de paroisse a accepté les en cause la gestion des comptes, le L’évocation comptes, qui bouclent avec un bé- caissier démissionne, on trouve un vaut bien un hommage néfice de près de 16 000 francs, un remplaçant à grand peine - Camille Tout au long de ces années, les per- résultat obtenu grâce à des impôts Choulat accepte finalement le pos- sonnes suivantes sont mentionnées des années antérieures. Les partici- te, on révise les comptes par deux comme membres de la société: Aimé pants ont accueilli favorablement le fois pour finalement constater qu’il Garessus, Marc Petignat, Louis projet de fusion des paroisses de la manque… 6 francs en caisse. S’en- Pheulpin, Gottfried Wenger, Gus- Baroche. /mah LQJ 14.05.2014/

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• Radio Téléréseau CABLOTEL • Télévision • Internet Tél. 079 444 78 25 • Téléphone [email protected] o La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014 25 Le FC Miécourt recrute

Lors de sa dernière assemblée, le effet un appel aux habitants et aux Tous les footballeurs souhaitant re- FC Miécourt a pris acte de plusieurs habitantes de la Baroche. joindre notre équipe sont également démissions. En premier lieu, il a pris invités à se faire connaître connaissance de la démission de la Cantinier(ière) Afin que le club survive, nous avons cantinière. La personne responsable Le poste de cantinier(-ière) com- besoin du soutien des habitants de de la tonte du terrain a également prend les tâches suivantes: passer notre région. Le FC Miécourt tire pris la décision de ne pas poursuivre commande des boissons et de la un bilan positif de l’année écoulée. ses activités. Au fil de l’assemblée, le nourriture, tenir la cantine lors des Même si les résultats ne sont pas for- président ainsi que la secrétaire ont matchs qui ont lieu le vendredi soir cément au rendez-vous, il règne entre également présenté leur démission; il (assurer le service, s’occuper de la les joueurs un esprit de convivialité et va sans dire qu’ils restent à disposi- préparation des repas servis après les de franche camaraderie. De plus, les tion du club pendant encore quelque matchs ainsi que préparer le thé pour manifestations, notamment le tradi- temps. les joueurs pour la mi-temps). tionnel loto, ont permis de dégager un bénéfice. Toutefois, le manque de Merci Entretien du terrain joueurs se fait sentir et, afin de main- Le FC Miécourt profite de cet article Concernant l’entretien du terrain, ce tenir notre équipe, il est envisagé un pour remercier chaleureusement les poste comprend la tonte du terrain rapprochement avec un autre club de personnes démissionnaires de leur au moins une fois par semaine; le la région. Le but de cette collabora- investissement et leur engagement matériel est mis à disposition par le tion est d’assurer à chaque match un au sein du club. club. nombre suffisant de joueurs. Une indemnité est versée aux per- A ce jour, aucun des membres du sonnes responsables des postes Toutes les personnes s’intéres- club ne s’est fait connaitre pour re- précités. sant à un des postes cités ci-dessus pourvoir ces postes vacants. C’est peuvent dès à présent s’adresser à pourquoi le comité du FC Miécourt De plus, toute personne motivée à se M. Jacques Vifian par téléphone au profite de la tribune offerte par le présenter au poste de président ou de numéro 078 659 14 69 ou par e-mail: journal LaBaroche pour lancer à cet secrétaire du club est la bienvenue. [email protected]. /lc/

Naissances Anniversaires

Bienvenue à deux nouveaux petits La route est étroite qui mène au bonheur d’une vie accomplie. Elle côtoie habitants de la Baroche! les hauteurs, et nombreux aussi sont les cols qu’il nous faut franchir. Nous devons progresser par degrés afin d’atteindre la cime, qui est la fin de toute Le petit Célio est né à Pleujouse le 13 chose, le but vers lequel nous dirigeons tous nos pas! mars 2014 dans la famille de Sylvie et Frédéric Gindrat. Dans quelques Plusieurs habitants de la Baroche entrent en ce printemps 2014 dans le cercle temps, il formera avec ses deux frères élu des octogénaires: Robin et Quentin un beau trio de pe- Martin Koller, le 22 mars, Fregiécourt tits mousquetaires! Edith Bonvallat, le 8 avril, Miécourt Le foyer d’Aurélie et Gilles Chaignat Charles Berther, le 16 avril, Charmoille junior a accueilli pour Lana leur Eugène Sutterlet, le 16 mai, Miécourt petite fille un petit frère prénommé Jacqueline Berther, le 2 juin, Charmoille Théo. Il est né le 23 mars 2014. Roland Balmer, le 11 juin, Miécourt La Rédaction adresse à ces heu- Domenico Petrullo, le 21 juin, Charmoille reuses familles toutes ses félicita- tions et leur souhaite beaucoup de LaBaroche félicite ces aînés et leur souhaite pour les années à venir de garder bonheur. /eb/ une bonne santé et de cueillir tous les bonheurs qui passent. /eb/ o 26 La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014 Autrefois et aujourd’hui

Carte postale estampillée du 17 juillet 1917. Fonds Yves Rondez

2010. Photo jlm o La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014 27

Correction de L’Allaine à Miécourt

L’Allaine restaurée (17 mai). Photo jlm

A Miécourt, les travaux de correction de l’Allaine en amont du Pont du Cornat ont commencé le 1er avril dernier. On a com- mencé par prélever les poissons de la zone afin de les protéger. Le maçonnage du mur de la propriété Bonvallat destiné à le ren- forcer nécessite la canalisation provisoire de la rivière. Au-delà du mur de l’ancienne école, au bout des tuyaux, il n’y aura qu’à La berge droite est renforcée grâce à des blocs et des pierres disposer quelques blocs de pierres qui freineront le courant et disposées à droite et à gauche du lit en modèrent le courant. favoriseront le frai. Photo jlm Photo jlm

Nouveau Bed and breakfast à Asuel

Monique Sthioul et sa fille Janine ont démarré le 7 juin l’exploitation d’un «Bed and breakfast» à Asuel. Elles posent ici sur la jolie terrasse arrière de leur établissement. Article à venir dans le prochain numéro de LaBaroche. Photos jlm o 28 La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

Compte-rendu de l’assemblée générale du 28 avril 2014

Comptes 2013 Raoul Jallon, contributeur régulier, verbe et complément. Pour le reste… L’assemblée annuelle ordinaire s’est qui réside dans ce village, préfère si un petit travail de mise en forme tenue le 28 avril dernier à Miécourt. son statut de collaborateur extérieur. est nécessaire, les responsables de la Les 10 ayants droit présents ont no- L’idée est toutefois lancée d’annon- rédaction s’en chargeront. Tous les tamment approuvé les comptes 2013, cer dans chaque édition la date et le lecteurs de la Baroche sont ainsi des qui bouclent avec un bénéfice de lieu de la prochaine séance du comi- rédacteurs potentiels. Les idées d’ar- 5 263, 01 francs. La fortune s’élève té de rédaction, afin que d’éventuel- ticles sont par ailleurs les bienvenues. ainsi à 42 365,42 francs au 30 novem- les personnes intéressées puissent y Un appel est lancé et tout sujet peut bre 2013. La subvention communale, prendre part. sans autre être communiqué à l’un de 3 000 francs, permet la diffusion des membres de la rédaction. du journal en tous-ménages dans la Rapport Baroche. du président Trentième Cela étant, si d’aventure le journal Le président, dans son rapport d’ac- anniversaire devait s’arrêter, la fortune serait ver- tivités, souligne que de nombreuses Le Journal fête ses trente ans cette sée à la Commune pour qu’elle la activités ont lieu dans la Baroche et année. Nous avons le projet de faire conserve. Le cas échéant, le fonds notre journal s’en fait régulièrement relier entre 5 et 10 éditions complè- ainsi constitué pourrait servir à un l’écho. Nous continuons par ailleurs tes du journal, soit les 100 numéros autre groupe qui se lancerait dans la à entretenir des contacts réguliers de Miécourt Douce Campagne et les rédaction d’un nouveau magazine. avec Wallisellen, par l’entremise du 20 de LaBaroche. Nous en remettrons vice-chancelier, Guido Egli. Parmi un exemplaire aux Archives commu- 700 exemplaires les nombreuses collaborations exté- nales et un aux Archives cantonales. diffusés rieures, nous pouvons signaler celle Le comité de rédaction va également Au total, le journal est distribué en de Thomas Huber, conseiller com- certainement mettre sur pied une vi- 700 exemplaires, dont la moitié seu- munal. Anne Mandrès, responsable site, par exemple d’une imprimerie, lement sont des abonnés. Le nombre de l’animation à la Résidence Les ou la rencontre d’un autre groupe de d’abonnements est en baisse. Cer- Cerisiers, poursuit les relations ini- rédaction. tains lecteurs âgés sont décédés et tiées avec Séverine Nussbaum. Mar- d’autres, anciens résidents de Mié- jory Winkler, Raoul Jallon et Nicolas Divers court, ne se sentent plus concernés Comment sont également des rédac- Au vu de la faible participation à par un magazine qui se fait l’écho teurs extérieurs réguliers qui ont des l’assemblée générale, la prochaine de cinq villages. La diffusion en tous contacts étroits avec la Baroche. assemblée pourrait avoir lieu à la ménages n’incite pas les habitants suite de celle du Groupe de déve- de la Baroche à s’abonner. Ceux qui Articles à venir loppement de Miécourt, pour avoir s’acquittent néanmoins de l’abonne- Chaque membre de la rédaction à davantage de personnes présentes. ment sont vivement remerciés. En son tour rédigera un édito dans les Cette question sera étudiée pour l’as- dépit du faible taux d’abonnés au prochains numéros. Nous repren- semblée 2015. sein de la Baroche, on peut penser drons également les portraits des Le président remercie finalement la que le journal continue à être lu et à conseillers communaux, puis nous Commune de Miécourt et celle de susciter de l’intérêt. présenterons les collaborateurs de Wallisellen, ainsi que tous les an- l’administration communale. D’une nonceurs et les abonnés. Comité de rédaction façon générale, l’actualité prime sur L’assemblée a finalement été levée Aucun changement n’est à signaler les sujets à caractère magazine ou à 21h – une édition d’une longueur au sein du comité de rédaction. Il historique. Le président souligne inédite, et a été suivie d’une verrée serait judicieux que chaque village qu’à son sens, chacune et chacun agrémentée de pâtisseries confec- soit représenté. Un représentant de est en mesure d’écrire; il suffit d’ex- tionnées par Edith Winkler. Fregiécourt manque encore à l’appel. primer ses idées et d’aligner nom, /gw/ o La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014 29

Mots croisés n° 6

1  3   6 7  9 10 11 1 Verticalement

1 1. Qui a la forme d’une figure géo- métrique.  2. Refait le tour de ses connaissan-

ces. Il ne lui manque qu’un article 3 pour présider le FN. 3. Prénom en odeur de sainteté  chez les Alsaciens. Brassent.  4. Deuxième épouse d’Héraclès. Rechercher les curiosités. 6 5. Européens, oui mais…On la fait pour se pavaner. 7 6. Forme d’auxiliaire. Ligne d’inter- section. Thulium.  7. Règles. Bout de bois. Petite sur- 9 face. 8. Hic. Volontairement omise. Ma- 10 ladie du seigle. 9. Peuple de l’Iran ancien. Frotté

11 selon un rite sacré.

10. Note. Spécialité italienne. 1 11. Île et ville de Grèce. Cri de charretier. Pris à la ligne. 12. Faire cesser le nomadisme.

Solution du n°  Horizontalement 1. Temple de la gastronomie (nom composé). B A R B O U I L L E U R 2. Craints. Nombre de piges. O D E O N R I A N T E 3. Victimes d’un grand déshonneur. Elle nous vient en tête, M O G A D O R B A E S phonétiquement. B S S I L E N E S T 4. Résultats d’un entassement. Sans originalité. A S E N A S A L E I 5. Direction. Gardien de la charia. 6. Au bout du kolkhoze. En Suisse, réunions apéritives. R E P U E P V H O T 7. Engagée dans le pot. Cela gaze avec le sirop. D E A N R E A C R U 8. Arbres au bois aussi dur que l’ébène. Utile au golfeur. De E S T R E C R U T A T barrage pour arrêter l’ennemi. M E P I T R I N I 9. Enthousiasme outré. Émis un bruit de bouche. E P E L E R E S O O 10. Pic pyrénéen. Commission bancaire. 11. Dans le noyau de l’atome. Article. N U A N A R I S B N 12. Ā l’aise et habile dans les intrigues galantes. T R O T T I N E T T E S

o 30 La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

Carnet de deuil Asuel La Malcôte sine et d’autres fruits, et ses produits Jean Bürki AOC obtinrent plusieurs médailles Fregiécourt La famille de M. Jean Bürki nous d’or et d’argent. Paul Richard ayant fait part de ses dernières volon- Bien intégré dans son village d’adop- Paul Richard est né le 2 mai 1921 à tés, et par respect pour sa mémoire, tion, il fonda la société d’embellisse- Fregiécourt dans le foyer de Joseph sa nécrologie ne paraîtra pas dans le ment Asubelle. Lors de sa retraite, il et Fanny Richard. Troisième enfant journal. /eb/ réalisa son rêve: faire à pied la route d’une fratrie de six (1 fille et 5 gar- de St-Jacques de Compostelle. çons), il accomplit toutes ses classes Asuel Malheureusement, la maladie fit son scolaires dans son village. Sa sœur Ulrich Blaser apparition fin 2012. Ulrich lutta avec et lui s’y établirent, alors que tous Ulrich Blaser est né à Bâle le 10 dé- courage. Malgré tous les soins qui lui leurs frères partirent chercher for- cembre 1934, issu d’une famille furent prodigués, son combat s’ache- tune aux quatre coins de l’Amérique. suisse qui habitait dans un petit vil- va le 25 mars 2014. /eb/ Au mois de mai 1956, Paul Richard lage alsacien, Wattwiller. Il grandit épousa une jeune fille de Vellerat, au sein d’une fratrie de cinq garçons. Charmoille Esther Zwygard. Le couple reprit le Il fit ses classes dans son village et Natacha Droxler domaine et se consacra au travail de apprit l’allemand à l’école. Pendant Natacha Droxler est née le 12 avril la terre. quatre ans, il vécut sous l’Occupa- 1989 dans l’Île Maurice. Santa et Au cours des années, la famille tion, dont il garda une marque in- Michel Droxler habitaient alors à s’agrandit avec la naissance de cinq délébile, se souvenant d’avoir dormi Curepipe (Île Maurice) et avaient enfants, trois garçons et deux filles. avec sa famille dans l’écurie de la adopté cette petite fille d’origine Hélas, un de leurs fils décéda dans ferme, l’endroit le plus sûr pendant indienne âgée de six mois. Une an- sa vingt-troisième année, une sépa- les bombardements. née plus tard, un petit garçon de ration qu’ils surmontèrent avec cou- Il se forma comme horticulteur en 21 jours, Vicky, devint le frère de rage. Avec le temps, ce furent seize Alsace, à Angers puis en Suisse, se Natacha. Ainsi les deux enfants petits-enfants qui comblèrent d’af- perfectionna comme pépiniériste, adoptés grandirent ensemble. fection les grands-parents. arboriculteur et paysagiste et tra- En 1992, toute la famille fut de retour M. Richard s’investit beaucoup dans vailla deux ans en tant qu’indépen- à Charmoille pour exploiter à nou- sa commune par le biais de diverses dant. veau la ferme familiale. Natacha fut commissions et comme conseiller En 1959, il épousa Anita Bernard, scolarisée d’abord dans la Baroche, communal. de Lajoux. De cette union naquirent puis à Porrentruy, au collège Thur- Il était animé de convictions éco- trois enfants, deux filles et un gar- mann. A sa sortie de l’école, elle sui- logiques qu’il mettait en pratique çon. Puis le couple éleva une fillette vit pendant trois ans les cours d’éco- sans ménager son temps. Il aimait devenue orpheline suite à un drame nomie familiale à Courtemelon. travailler dans la nature. Grand dé- dans leur village. Au cours des ans, Malheureusement, son état psy- fenseur des vergers à hautes tiges, il huit petits-enfants devaient faire le chique, très perturbé dès son adoles- planta des centaines d’arbres frui- bonheur d’Ulrich et Anita. cence, ne lui permit pas de se stabili- tiers et récolta les fruits de son tra- Face à l’agrandissement de la fa- ser et de trouver un emploi. Ne pou- vail, et ce jusqu’à l’âge de nonante mille, M. Blaser décida d’entrer dans vant entrer dans le monde du travail, ans, au soir de son existence. Bon le corps des gardes-frontière. Sur le elle se trouva très isolée au milieu nombre de personnes profitèrent de conseil de ses supérieurs, il devint des jeunes gens de son âge. De plus, ses avis et de ses connaissances en fonctionnaire et termina sa carrière le décès de son papa l’affecta profon- arboriculture. Les cours d’eau aussi comme inspecteur des douanes. Il dément. Au fil des années, elle perdit le passionnaient. Il draina une quan- fut un chef bienveillant et aimé. pied et son moral se détériora. tité de champs dans la campagne. Après 18 ans passés à Witterswil Elle fut hospitalisée plusieurs fois, Toutes ces années de labeur finirent dans le canton de Soleure, il acheta dont un séjour de quatre mois à l’hô- par l’éprouver. Il fit quelques séjours une maison à Asuel. La famille s’y pital de Delémont en 2013. Elle entra à l’hôpital. Sa maladie s’aggravant établit définitivement en 1985. Il put ensuite au Centre Espace Vie à Mal- malgré son courage, il ne put plus alors s’investir totalement dans sa leray. Malgré les soins et l’attention rentrer à son domicile. Il est décédé passion: les arbres, les fleurs, la na- de son entourage, elle n’y trouva pas le 21 février 2014. /eb/ ture en général. Il promut la damas- sa place. A nouveau hospitalisée en o La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014 31

Unité hospitalière médico-psycho- maman Eliane qui était sa confidente logique, elle a choisi de quitter ce et à tous ses proches. Nous pensons monde qu’elle ressentait hostile. Bien aussi aux parents de Léo. que secourue rapidement, elle entra Les deux familles affrontent avec dans un coma dont l’issue fut fatale. courage le quotidien et subissent Elle est décédée le 27 mars 2014 à l’absence de leurs enfants partis bien l’âge de 25 ans. /eb/ trop tôt. /eb/

Miécourt Pleujouse Loann Boéchat Marie-Louise Jobin Le 29 avril dernier, dans la tristesse Marie-Louise Jobin est née le 11 sep- Ont collaboré à ce numéro et l’incompréhension, une foule tembre 1929 dans le foyer de Marie de parents, d’amis et surtout de et Alcide Gindrat. Aînée de trois Cosette Aeschimann jeunes était rassemblée dans l’église frères et d’une sœur, elle ne quitta Hervé et Robert Boéchat de Miécourt pour dire un dernier jamais Pleujouse. Très tôt, elle aida Edith Bonvallat adieu à Loann, décédé avec un autre ses parents aux travaux de la ferme. Alain et Christine Cassi Ajoulot le 26 avril des suites d’un Puis elle prit un emploi à la Filature Lydie Clerc terrible accident. de laine à Alle, où elle travailla par Nicolas Comment Loann est né le 4 juin 1993, ac- équipe pendant dix ans. Jean-François Comte cueilli avec tendresse par sa jeune En 1954, elle épousa François Jean-Marie et Ragini Droxler maman Isabelle et son papa Yves. Jobin et vint habiter à la ferme de ses Guido Egli Il trouva aussitôt sa place au milieu beaux-parents. Elle s’occupa d’eux Pascal Erard de toute une tribu attentive et pleine jusqu’à leur décès. Le couple reprit le René Gassmann d’amour, dont son grand-papa Léon domaine familial en 1970. Leur fils Jean-Pierre Gindrat et sa grand-maman Eliane. Il pas- François resté avec eux les aida dans Isidor Harzenmoser sait aussi de bons moments avec sa l’exploitation. Hospitalière, la mai- Raoul Jallon grand-maman Eddy, qui lui apprit son située à l’ombre du château fut le Marguerite Jobé les rudiments de la cuisine. lieu de ralliement de la famille Jobin. Lestin Après sa scolarité, il entra à l’école Discrète, cette terrienne de souche se Lucienne Maître des métiers à Porrentruy où il effec- consacra aux travaux de la ferme, à Anne Mandrès tuait sa dernière année d’apprentis- ses fleurs et à son jardin. Elle éduqua Jean-Louis Merçay sage d’automaticien. ses enfants, une fille et trois garçons. Hans-Jörg et Maria Reichardt Loann avait le goût de la décou- Au cours des ans, quatre petits- Edith Winkler verte et a fait beaucoup de voyages. Il enfants et un arrière-petit-fils agran- Gladys Winkler Docourt aimait aller à la rencontre des gens. dirent la maisonnée. Jeune homme sympathique et convi- Pendant de nombreuses années, vial, il faisait partie de nombreuses Marie-Louise entretint la chapelle du sociétés dans la région et participait village et la fleurit avec beaucoup de activement à la vie sociale du village. plaisir. En 2003, elle se cassa le col du Il était à l’âge des projets, des espé- fémur et dut être hospitalisée. Bien Impressum rances. Il était aimé de tous. que gênée dans ses déplacements, Editeur Journal de la Baroche Le destin a voulu que Loann Boéchat la présence constante de son fils Coordination rédaction Jean-Louis Merçay et Léo Valley montent dans une voi- François lui permit de réintégrer son Gladys Winkler Docourt Design maquette ture pour une sortie. Une embardée domicile et de reprendre ses occupa- Jeudi Douze – communication design solutions, Bâle www.jeudidouze.ch sur une route de campagne… et la tions. Malgré sa ténacité, ses forces Impression mort a fauché les deux jeunes gens déclinèrent petit à petit et son état de Centre d’impression Le Pays, Porrentruy Contact rédaction et traumatisé les quatre autres pas- santé se dégrada. En 2008, elle dut [email protected] Contact annonces sagers. entrer à la Résidence Les Cerisiers, 032 462 27 83 ou [email protected] Abonnement annuel Cette tragédie a ému toute la région. où sa famille venait souvent la voir. 25 francs

Loann manque cruellement à ses Elle est décédée le 17 mai 2014 après Imprimé sur papier certifié FSC, issu de forêts parents, ses petites sœurs, sa grand- une vie de travail bien remplie. /eb/ exploitées de façon durable. ISSN 1663-9448 o 32 La Baroche Le rendez-vous des villages – N 120 – juin 2014

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Edith Winkler 2946 Miécourt Tél. 032 462 27 83

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