Mémoires 2011
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MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE DE NÎMES IXe SÉRIE TOME LXXXV Année 2011 . ACADÉMIE DE NIMES 16, rue Dorée NÎMES (Gard) 2012 TABLE DES MATIÈRES I – SÉANCE PUBLIQUE DU 6 FÉVRIER 2011 BOUSIGES Hugues, préfet du Gard Allocution ..........................................................................................7 CLARY Alain Allocution ........................................................................................15 FOURNIER Jean-Paul Allocution ........................................................................................19 ROGER Jean-Marc, président sortant Compte rendu des travaux académiques de l’année 2010 ..............25 DERONNE Hélène L’artiste, un témoin de son temps....................................................31 PRADEL Yvon Prix Issoire 2011..............................................................................47 II – COMMUNICATIONS DE L’ANNÉE 2011 MATOUK Jean La guerre des monnaies ...................................................................49 PENCHINAT Alain Petite théorie de l’argent .................................................................67 PUECH Charles Les camps de Jalès ..........................................................................85 DERONNE Hélène, Sabine TEULON -LARDIC , Jean-Louis MEUNIER Les esthétiques de la fête au XIX e siècle à travers littérature,.. peinture et architecture, musique.................................................................103 SOURIOU Daniel La main..........................................................................................125 SIMON Bernard Teilhard de Chardin, un iconoclaste au XX e siècle ?.......................139 JALLATTE Charly-Sam Les pendus de Nîmes.....................................................................165 CANONGE Jean-Marc Une bien curieuse figure du journal de Paul Léautaud, Giacomo Antonini (1901-1983), comte vénitien, .journaliste, homme de lettres et espion..........................................................................179 RITTER Vanessa Le fonds Filleron-Lorin, présentation de la collection de cartes postales anciennes de l’Académie de Nîmes.................................197 MARTIN Thierry Maurice André................................................................................211 PLOUVIER Paule L’art du peu : Jacques Clauzel, peintre..........................................223 III – L’ACADÉMIE DE NÎMES AU 31 DÉCEMBRE 2011 Composition de Bureau pour l’année 2011...............................................235 Membres d’Honneur et Membre Honoraires............................................237 Membres résidants....................................................................................239 Membres non résidants.............................................................................243 Correspondants.........................................................................................245 Académies, Sociétés savantes et Organismes correspondants..................255 Table des Matières....................................................................................257 I. SÉANCE PUBLIQUE DU 6 FÉVRIER 2011 ALLOCUTION DE M. HUGUES BOUSIGES Préfet du Gard Messieurs les Présidents, Monsieur le Secrétaire perpétuel, Mesdames et Messieurs les Académiciens, Une tradition, vieille de plus d’un siècle, confie au représentant de l’État l’éminente et agréable mission d’ouvrir – lors d’une séance solennelle et en sa qualité de Président d’Honneur – les travaux de votre Académie. C’est un honneur qui incombe pour la deuxième fois à l’actuel Préfet du Gard. J’en mesure toute la solennité, l’importance, la signification et me réjouis de pouvoir siéger en votre prestigieuse compagnie. Je tiens à saluer – en ce lieu et en cet instant – les nombreux Académiciens dont il m’est donné d’apprécier le concours en diverses circonstances de la vie publique et qui, par leur engagements dans la vie de la cité, y portent le témoignage des hautes valeurs qui vous unissent au sein de l’Académie et qui honorent la République. Une fois rendu cet hommage je devrais me taire pour écouter les orateurs qui me suivront et la communication qui s’annonce passionnante de M. Thierry Algrin, architecte en chef des Monuments Historiques 8 MÉMOIRES DE L’académie de NÎMES chargé de la rénovation de la Maison Carrée, étant encore impressionné par le récit qui nous fut donné, l’an passé, de la vie du père de M. Adolphe Thiers, par un conférencier émérite et plein d’humour. Mais vous attendez – naturellement – de moi une allocution. Je ne me déroberai pas. Je dois à la vérité d’avouer qu’en réfléchissant aux propos que je pourrais tenir en ouverture à vos débats, communications et conférences de l’année 2011, plusieurs thèmes ont – tour à tour – occupé mon esprit. J’aurais pu – et peut-être aurais-je dû – souligner l’actualité de la devise de notre pays et l’écho que trouvent, en tous points du monde, ces mots, si riches d’histoire, si pleins de sens et si porteurs d’avenir, ces mots de liberté, d’égalité et de fraternité gravés au fronton de tous les monuments de notre Nation. Les événements actuels qui se déroulent dans le bassin méditerranéen, m’y incitaient. La prudence m’a retenu. J’aurais pu – et peut-être aurais-je dû – évoquer l’importante réforme des collectivités territoriales qui, prenant place dans un ensemble de réformes institutionnelles, va conduire tous les départements de France à remodeler leurs territoires intercommunaux et à engager, dès 2014, un rapprochement entre départements et région qui va se traduire par l’élection de « Conseillers Territoriaux » siégeant dans les deux assemblées. Mais le temps qui m’est imparti ne me permet pas de vous présenter une révolution institutionnelle qui mériterait une conférence spécifique. J’y ai donc renoncé. De façon plus classique et prosaïque, il m’est apparu de circonstance de présenter brièvement à votre Académie les grands axes de la politique culturelle du gouvernement et ses déclinaisons tant régionale que départementale. Hugues BOUSIGES, Allocution 9 Cette communication m’a paru intéressante pour appréhender ce que peut être une politique culturelle nationale dans un contexte de mondialisation, de circulation accélérée de biens et services y compris culturels et alors que nous vivons le tournant du numérique. Ceci dans un rapport de force économique et financier à l’échelon mondial qui n’épargne pas le monde de la culture et que nous ne saurions méconnaître. Lors de la présentation de ses vœux à la presse le 25 janvier dernier, M. Frédéric Mitterrand, Ministre de la Culture, annonçait qu’il placerait son action sous le signe de la diversité : Faire de 2011 l’année de la diversité pour notre Ministère, c’est prendre davantage en considération l’état réel de la société française, sa créativité et son dynamisme. Je suis en effet persuadé que nous disposons des leviers et des outils pour participer à la réduction des inégalités d’accès à la culture, avec l’appui du riche tissu des associations anciennes ou nouvelles qui travaillent au quotidien avec les publics. Cela passe par une ambition renouvelée en matière de démocratisation culturelle et de développement des publics de la culture. Ce qui conduit le Ministre à afficher quatre ambitions : – Faire de l’année 2011 celle de la diversité et de la démocratisation culturelle. – Manifester une ambition forte pour nos politiques patrimoniales. – Porter une ambition artistique et culturelle forte pour le spectacle vivant et la création. – Placer l’ambition numérique au service de la diversité culturelle. Au cœur de cette politique demeure une priorité centrale et constante : l’accès à la culture pour chacun. Cela nécessite un dialogue et une mobilisation de tous les partenaires institutionnels amenés à développer une offre culturelle destinée à l’ensemble des publics en favorisant en particulier les pratiques numériques. 10 MÉMOIRES DE L’académie de NÎMES Cela suppose le renforcement des partenariats avec les collectivités et les autres administrations de l’État, mais aussi l’ensemble des acteurs des champs de la culture dans le cadre d’un dialogue permanent, adapté pour développer les politiques d’éducation artistique en tout lieu, sans omettre la politique de la ville. Ainsi doit émerger le principe de la gouvernance culturelle territoriale qui doit aboutir à la formalisation d’engagements réciproques en recherchant les outils contractuels les mieux adaptés à la configuration sociale et économique – nécessairement évolutive – du territoire considéré. Cette gouvernance permet par ailleurs à l’État de jouer son rôle de stratège, garant de l’équité territoriale ou encore d’expert ou d’animateur. Bien entendu, à ces objectifs nationaux se superposent – dans notre région – des actions indispensables dont les thématiques sont connues et qui ne suscitent pas de commentaires particuliers : – Sauvegarder, protéger et mettre en valeur le patrimoine culturel. La Direction Régionale des Affaires Culturelles poursuivra dans ce domaine sa politique de conservation des monuments et d’approfondissement des connaissances, tout en exerçant son rôle en matière de contrôle scientifique et technique. – Favoriser la création des œuvres d’art et de l’esprit. Elle veillera à une meilleure structuration professionnelle des équipes artistiques ainsi que des établissements culturels et intensifiera la mise en réseau des différents acteurs. – Développer les pratiques et les enseignements artistiques et contribuer au développement de l’éducation artistique. Elle accompagnera la politique des établissements d’enseignement