58 ANNÉE – N 17939 – 1,20 ¤ – FRANCE MÉTROPOLITAINE ---
FONDATEUR : HUBERT BEUVE-MÉRY – DIRECTEUR : JEAN-MARIE COLOMBANI
SAMEDI 28 SEPTEMBRE 2002
0123
Football :
télévision
« 24 Heures chrono » série sous tension
plus d’argent
Comment Raffarin entend réformer sans bloquer
pour les clubs professionnels français
SANGATTE
Fermeture en deux étapes
p. 5 p. 3
INVITÉ de la nouvelle émission
politique du service public, « Cent
LES RESPONSABLES du foot-
ball français souhaitent obtenir du ministre des sports, Jean-François Lamour, des aménagements de la loi Buffet. Claude Simonet, le président de la Fédération française de football (FFF), et Frédéric Thiriez, le président de la Ligue de football professionnel (LFP), devaient rencontrer, vendredi 27 septembre, Jean-François Lamour afin de lui livrer une version d'un « protocole d'accord » qui vise à modifier la législation en vigueur. Il est ainsi question d'accorder davantage de droits commerciaux aux clubs professionnels. Dans un entretien accordé au Monde, l'ancienne ministre de la jeunesse et des sports, Marie-George Buffet, déclare qu'elle s'opposera à un aménagement de la loi qui porte son
nom : « Le sport n'est pas devenu en France le lieu où l'on cherche à faire de l'argent à tout prix. Ce serait dom- mage de gâcher cela. »
fLe premier ministre s’est expliqué
minutes pour convaincre », sur France 2, Jean-Pierre Raffarin a pu s’exprimer pendant près de deux heures. Répondant aux questions de huit journalistes et réagissant à des témoignages filmés, le premier ministre s’est efforcé d’imposer une image de détermination, mélange de ténacité et de pragmatisme. Son seul contradicteur pour l’opposition était l’ancien ministre
Claude Allègre. « Il faut maîtriser notre vitesse pour ne pas bloquer la
PROCHE-ORIENT
Le Hamas, cible de Tsahal
durant deux heures sur France 2
fVantant sa ténacité et son pragmatisme, il s’est félicité
TERRORISME
Erreurs dans l’enquête sur l’attentat de Karachi
p. 11
de la mise en œuvre rapide des réformes
ENTREPRISES
Les dangers de l’endettement p. 19
société »,
- a
- déclaré M. Raffarin,
tout en se félicitant de la mise en œuvre des premières réformes
d’une France qui « n’est pas en bon
état ». Il engagera la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale, au printemps 2003, à propos de la réforme des retraites. Sur la situation internationale, le premier ministre a dit que la
France devait « tout tenter avant la guerre ». « La guerre, c’est toujours la dernière échéance », a-t-il insisté.
fIrak : «Il faut tout tenter avant la guerre »
SIDA
Les protéines qui immunisent
fExtraits, réactions et analyses
p. 31
Lire pages 6 à 8, notre éditorial page 17 et Pierre Georges page 38
Lire page 28
DANS UN CLIMAT de transpa-
rence et de liberté, les Marocains devaient élire, vendredi 27 septembre, les 325 membres de la Chambre basse de leur Parlement. Il s’agit aussi du premier scrutin général depuis l’accession au trône en juillet 1999 du roi Mohammed VI. Le souverain veut en faire l’acte fondateur d’un royaume plus démocratique. Mais l’élection sera également une maniè- re de jugement porté sur le bilan de cinq années d’un gouvernement dirigé par le socialiste Abderrahmane
Youssoufi. « L’axe cardinal de cette expérience, c’était d’obtenir des élec- tions nettes, claires, transparentes, qui permettent aux Marocains de s’exprimer librement », explique M. Youssoufi, ajoutant : « Ce résul- tat, nous l’avons obtenu. » Aucune
des grandes formations ne semblait en mesure d’obtenir une majorité. Les islamistes devaient enregistrer un score respectable. Le scrutin a lieu dans une situation économique difficile.
Les Irakiens de France face à la guerre qui menace
MAISON
La double vie du paravent
p. 30 p. 29
GOLF
La Ryder Cup en Angleterre
Lire page 2 et un point de vue page 18
INTERNET
Google, journal sans journalistes
p. 24
L’Elysée réinvente la théorie du chaos, version chatouille
DEPUIS que Bernadette Chirac a dû intervenir ellemême, dans la nuit du 10 au 11 juillet, sous les fenêtres du palais de l’Elysée, pour rappeler àl’ordre des gardiens de la paix turbulents, et que cette descente nocturne a été relatée par Le Canard enchaîné, l’ire de la première dame de France a suscité une quasi-affaire d’Etat. Outre une procédure disciplinaire, confiée au Service d’inspection technique d’étude et de discipline (Sited), le préfet de police, Jean-Paul Proust, a ordonné àl’Inspection géné- rale des services (IGS) d’élaborer un « projet de restructuration » de la compagnie de garde de l’Elysée. S’y est ajoutée une enquête interne, afin d’identifier l’origine de la « fuite » qui avait alimenté l’hebdomadaire satirique. Dans cette version policière de la théorie du chaos, c’est une simple « chatouille » qui tint lieu de froissement d’aile du papillon. La main d’un gardien vers la hanche d’une gardienne provoqua les cris de cette dernière, qui alertèrent la première dame de France, qui ouvrit la fenêtre, s’indigna, sermonna les fautifs, exigea des sanctions… Le préfet de police prit connaissance des rapports établis dans la nuit. Il s’en fut le jour même àl’Elysée, pré- senter au directeur du cabinet de Jacques Chirac ses « excuses » au couple présidentiel ainsi que les premiè- res mesures adoptées. Les ordres de mutation de
l’auteur et de la victime des chatouilles « dans l’intérêt
du service » étaient déjàprêts, de même que celui du brigadier commandant la brigade de nuit. Lorsque parut l’article du Canard enchaîné, le 18 septembre, la crise enfla. Le Sited s’est employé, depuis, àvérifier la provenance des documents reproduits : les vérifications entreprises attesteraient que les pièces divulguées n’avaient été diffusées qu’auprès de la direction du budget, du matériel et du contentieux, chargée d’administrer les procédures disciplinaires àla préfecture de police. Les investigations concluent aussi que ce service a reçu la visite de deux des fonctionnaires mis en cause, venus consulter leurs dossiers respectifs, et que l’un d’eux en a obtenu la photocopie. Ce dernier était accompagné de délégués d’un syndicat de policiers. Cette information aurait pu conduire àl’ouverture immédiate d’une nouvelle procédure disciplinaire àl’encontre des syndicalistes eux-mêmes, sans l’intervention des hiérarques les plus expérimentés de la police parisienne. Pour l’heure, l’affrontement a été évité, mais il paraît acquis que, pour satisfaire Mme Chirac, la surveillance de l’Elysée sera « restructurée ».
ILS SE SONT ÉTABLIS en France à partir du milieu des années
1970. Deux mille à trois mille, intellectuels de gauche d’abord, activistes politiques ensuite, puis des familles aisées, des chrétiens, des Kur-
des enfin. « Ni Bush ni Saddam », disaient ceux de la Fête de L’Huma-
nité (photo). La guerre les inquiète, mais tous ne sont pas hostiles à
une intervention américaine. Enquête page 15, Informations page 4
PATRIMOINE
En Belgique, l’art contemporain à l’usine
p. 33
International.............. 2 Entreprises ............... 19 Union européenne.... 5 Communication...... 24 France......................... 6 Marchés.................... 25 Société ....................... 11 Aujourd’hui.............. 28 Régions...................... 13 Météorologie........... 32 Carnet ....................... 14 Jeux ........................... 32 Abonnements .......... 14 Culture...................... 33 Horizons.................... 15 Radio-Télévision...... 37
Hervé Gattegno
a
L’Asie du dialogue craint l’Amérique
Matt Damon, simple star
POUR l’Asie du Nord-Est, la menace d’une attaque américaine sur l’Irak est perçue comme « un feu au-delà de la rivière », mais son onde de choc ne s’en ferait pas moins sentir dans une partie du monde où est situé l’un des trois pays « diabolisés » par George W. Bush : la Corée du Nord. En cas d’attaque sur l’Irak, Pyongyang ne manquerait pas de sentir le « souffle du boulet » et risque de se cabrer, provoquant un regain de tension dans la région. entre Pyongyang et Séoul en juin 2000 –, témoigne du souci du Japon et, derrière lui, des autres grands acteurs de la scène asiatique (Chine, Corée du Sud et Russie) de faire émerger en Asie orientale un équilibre fondé sur la concertation et non la menace : une initiative qui peut apparaître comme un contrepoint à la logique de la guerre et à laquelle a souscrit l’Union européenne lors de la réunion du Forum Asie-Europe de Copenhague. en filigrane derrière leur soutien officiel à la politique américaine. Pragmatiques, ils restent à l’écart du débat sur l’unilatéralisme. Mais, sans rompre le cordon ombilical avec les Etats-Unis, ils cherchent à mettre en place dans la péninsule coréenne un ordre qui permette de neutraliser la menace que représenterait la Corée du Nord et d’écarter ainsi l’option militaire. Une tentative qui, si elle réussit, peut être riche d’enseignements en faisant apparaître des solutions différentes à des problèmes globaux de celles concoctées à Washington.
L’inclusion de la Corée du Nord dans l’« axe du Mal » a suscité un malaise en Corée du Sud et au Japon, les deux alliés des Etats-Unis en Asie orientale. Coréens et Japonais ont tiré des suites du 11 septembre 2001 des leçons qui apparaissent
La récente visite du premier ministre japonais, Junichiro Koizumi, en République populaire démocratique de Corée (RPDC) – l’événement le plus important dans la péninsule coréenne depuis le rapprochement
LA PROMO, son rang de
star, de tout cela il ne veut plus. Simplement acteur. Et
Philippe Pons
scénariste.
- Lire page 36
- Lire la suite page 17
Afrique CFA 1000 F CFA, Algérie 40 DA, Allemagne 1,50 ¤, Antilles-Guyane 1,50 ¤, Autriche 1,50 ¤, Belgique 1,20 ¤, Canada 2,50 $, Danemark 15 KRD, Espagne 1,50 ¤, Finlande 2,00 ¤, Grande-Bretagne 1 £, Grèce 1,50 ¤, Irlande 1,50 ¤, Italie 1,50 ¤,Luxembourg 1,20 ¤,
Maroc 10 DH, Norvège 16 KRN, Pays-Bas 1,50 ¤, Portugal cont. 1,50 ¤, Réunion 1,50 ¤, Suède 16 KRS, Suisse 2,40 FS, Tunisie 1,5 DT, USA (NY) 2 $, USA (others) 2,50 $.
2/LE MONDE/SAMEDI 28 SEPTEMBRE 2002
I N T E R N A T I O N A L
M A G H R E B
Plus de 14 sont appelés l’indépendance du royaume en 1956, est la première la fin du « ’ »
- ,
- sentation nationale à une multiplicité de partis. Der-
aux urnes, vendredi 27 septembre, pour élire les consultation populaire depuis l’accession au trône mis en place par l’ancien monarque en 1998 et con- rière les grandes formations issues du mouvement 325 députés de la chambre basse de leur Parlement. du roi VI, en juillet 1999, après la duit par le socialiste Abderrahmane Youssoufi. Scru- national, le PJD, le seul Ce scrutin législatif, le cinquième seulement depuis mort de son père, Hassan II. L’élection marque aussi tin de liste à la proportionnelle, le vote ouvre la repré- pourrait réussir une percée.
Le nouveau Maroc organise ses premières élections « transparentes »
Pour le scrutin législatif du vendredi 27 septembre, le roi Mohammed VI, les pouvoirs publics et la société civile ont donné des gages d’équité pour mettre fin à quarante ans de fraude électorale. Souvent accablée par un quotidien difficile, la population campe dans l’expectative
EN SE RENDANT aux urnes,
vendredi 27 septembre, pour élire leur nouvelle Chambre des repré- sentants, quelque 14 millions d’électeurs marocains mettent fin à une époque et en inaugurent une autre. En désignant les 325 membres de la chambre basse de leur Parlement, ils rompent avec près d’un demi-siècle de scrutins truqués, ces élections législatives étant les premières depuis l’indé- pendance, en 1956, à avoir été entourée de garanties élémentaires grâce à un vote à bulletin unique, un scrutin de liste à la proportionnelle, la mobilisation de la société civile pour veiller sur sa régularité et, aussi, grâce à une vaste campagne d’instruction civique, primordiale dans un pays dont la population est partiellement analphabète. me plus démocratique. Principal enjeu du vote, au même titre que
sa « transparence », le taux de parti-
cipation devrait indiquer l’ampleur de l’adhésion à ce projet. A cet égard, la morosité de la campagne dans les centres urbains politisés du « Maroc moderne » est un sérieux avertissement. Les responsables du royaume placent généralement la barre à 60 %, au-dessous de laquelle ils estimeraient l’exercice « décevant ». Plus réaliste, le directeur de l’Institut de sondages CSA-Maroc, Hafid Berrada, affirme qu’une participation de la moitié des électeurs inscrits « pourrait
être considérée comme bien ».
Le bilan du gouvernement sortant est, naturellement, controver-
sé. « Je pars la conscience tranquil-
le », affirme Abderrahmane Youssoufi, qui, à 78 ans, reste à la tête de son parti, l’Union socialiste des forces populaires (USFP). « Tous
les engagements que j’avais annon- cés ont été honorés,en particulier la réforme de l’enseignement,le code pour la couverture sociale et la réfor- me de l’audiovisuel ».
Si les sondages ont fleuri comme jamais auparavant dans le royaume, avec une marge d’incertitude d’autant plus grande qu’ils ne pouvaient se référer à aucun autre scrutin organisé dans les mêmes conditions, tout le monde s’accorde à prédire un éclatement de la repré- sentation parlementaire, du fait du nombre des formations en lice (26), du nouveau mode de scrutin, et malgré la fixation d’un seuil de 3 % des voix destinée à éliminer les « partis fantômes ». Comme en 1997, les plus de
2 millions de ressortissants marocains qui vivent à l’étranger sont exclus du vote. Celui-ci, pour la première fois, devrait livrer la carte politique du Maroc, révéler le poids réel des grandes formations telles que l’USFP ou l’Istiqlal et, peut-être, apporter une surprise avec le score des islamistes modé- rés, seuls de la mouvance à concourir. Le Parti de la justice et du développement (PJD) pourrait, selon les sondages, obtenir près de 10 % des suffrages.
Moustapha Ramid, responsable du Parti de la justice et du développement (PJD),seule formation islamiste représentée au Parlement,fait campagne dans les rues de Casablanca. Le score de ce parti est l’une des grandes
2 ’
Dans un pays où un cinquième de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté, où le monde rural reste largement déconnecté de toute modernité, où les bidonvilles croissent plus vite que l’économie et où plusieurs dizaines de
milliers de « chômeurs diplômés »
gonflent les rangs de l’armée des sans-emploi, les rivaux de l’USFP ne manquent pas d’arguments pour mettre à mal l’autosatisfaction du premier ministre sortant. La critique des acquis de ces cinq dernières années tient ainsi lieu de programme à la plupart des partis qui se présentent devant les électeurs.
« »
Quel que soit son résultat, le vote mettra fin au bail de l’actuel
inconnues du scrutin.
- « gouvernement
- d’alternance »,
Mais, surtout, ce scrutin devrait valoir par l’engagement solennel de celui qui s’en porte garant : le roi Mohammed VI. La première consultation populaire depuis son accession au trône, en juillet 1999, après les trente-huit années de règne de son père, Hassan II, se veut l’acte fondateur d’un royauune coalition de sept partis hétéroclites qu’a conduite, depuis mars 1998, le premier ministre socialiste Abderrahmane Youssoufi. Celui-ci avait accepté la main tendue de Hassan II qui, à la fin de son règne, avait invité la gauche marocaine, exclue de la gestion du pays pendant trente-cinq ans, à revenir au gouvernement… sans être légitimée par les urnes. « L’axe
cardinal de cette expérience,c’était d’obtenir des élections nettes,clai- res,transparentes,qui permettent aux Marocains de s’exprimer libre-
ment », estime Abderrahmane
Youssoufi. « Ce résultat,nous l’avons obtenu. Notre pari aura été
tenu ». Celui de Hassan II également : non sans paradoxe au regard de l’Histoire, le « gouverne-
ment d’alternance »
- a
- été le
meilleur allié du trône pendant le délicat passage d’un règne l’autre. à
Florence Beaugé (à Rabat) et Stephen Smith
Le royaume chérifien en chiffres
b Le Maroc est une monarchie
constitutionnelle de droit divin : un texte fondamental organise la séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire ; le roi,
Mohammed Tozy, politologue de l’université de Casablanca
L’islamisme « apprivoisé » d’Abdelilah Benkirane
« Les gens ne croient pas à une alternative »
CASABLANCA
de notre envoyée spéciale
dans l’ensemble médiocre : il n’y a plus d’ambiguïté sur le bloc des partis au pouvoir. Chacun est bien à part. Il serait cohérent que l’un des partis au moins passe dans l’opposition. La disparition de la koutla [le « bloc démocratique » issu du mou-
vement national] est une bonne cho-
se et le signe d’une maturation de la classe politique. On va pouvoir cesser de considérer la légitimité historique et se tourner vers l’avenir, et surtout vers l’efficacité. Or répéter l’expérience passée serait de manœuvre dont il disposait.
RABAT
Benkirane a toutes les chances de voir son mandat renouvelé. Souriant, chaleureux, l’homme sait parfaitement doser sympathie, roublardise, mauvaise foi et langue de bois. Pourquoi donc le PJD ne présente-t-il des candidats que dans 56 des 91 circonscriptions que compte le Maroc depuis le dernier découpage
électoral ? « Vous devez bien l’imagi- ner : pour ne pas risquer de rempor- ter une victoire qui serait un raz-de-
marée », répond-il, refusant d’admettre que le PJD, en bon stratège, a décidé de n’envoyer ses troupes que sur des objectifs à sa portée.
« On s’interdit de risquer d’être le premier parti du pays,de devoir for- mer un gouvernement et devoir le diri- ger. Ni la conjoncture interne ni la conjoncture internationale ne nous le permettraient », soutient-il, en donnant pour preuve « ce qui s’est passé en Algérie après la victoire du FIS »
et en y voyant la main de « l’étran-
ger ». « Dans l’intérêt de notre parti, insiste-t-il, nous devons y aller douce-
ment ». Le PJD envisage-t-il d’entrer dans le futur gouvernement ?
« C’est une possibilité à laquelle nous pensons,avec l’Istiqlal,mais sans dou- te pas avec l’USFP,ce que nous som-
Le pouvoir affirme que ces élec- tions vont enfin livrer la carte politique réelle du Maroc. Mais est-ce vrai, alors que le principal courant de l’islamisme, autour de Cheikh Yacine, ne participe pas au scrutin ?
de notre envoyée spéciale
- Comment
- entrevoyez-vous
De 14 sièges, sur les 325 que compte le Parlement, le Parti de la justice et du développement (PJD)
sacré, est considéré comme le « commandeur des croyants ».
b 14 millions de Marocains – la
moitié de la population – inscrits sur les listes électorales sont appelés à élire les 325 députés de la Chambre basse du Parlement pour un mandat de cinq ans.
b 26 partis politiques présentent,
au total, 5 865 candidats dans 91 circonscriptions. Les députés sont élus à la proportionnelle, dans un scrutin de liste.
b Ancien protectorat français et
espagnol, le royaume a accédé à l’indépendance en 1956, sous le règne de Mohammed V. Après sa mort, en 1961, son fils Hassan II lui a succédé et a régné pendant trente-huit ans, jusqu’en 1999.
b Dans l’économie marocaine,
l’agriculture compte pour un tiers des exportations, suivie des
l’échiquier politique marocain au lendemain du vote ?
Je ne crois pas à de grands bouleversements. La tendance actuelle est au statu quo. Les Marocains pensent, dans l’ensemble, qu’il n’existe pas pour le moment d’alternative sérieuse. Ils portent globalement un jugement négatif sur l’action du gouvernement, tout en estimant qu’il n’y a pas mieux, et que les choses sont peut-être plus compliquées que ce qu’ils avaient imaginé.