Bulletin De L'association Des Anciens Élèves De L'institut National Des
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Bulletin de l’association des anciens élèves de l’Institut national des langues et civilisations orientales proposition_bulletin.indd 1 13/12/06 2:29:48 issn 0752-8477 Les opinions exprimées dans les articles n’engagent que les auteurs proposition_bulletin.indd 2 13/12/06 2:29:48 Association des anciens élèves Le Bulletin Décembre 2006 Institut national des langues et civilisations orientales proposition_bulletin.indd 3 13/12/06 2:29:49 Editorial............................................................................... 5 Actualité.............................................................................. 7 H. Marchal : Nouveaux regards sur les arts lointains .......................................9 P. Lamant : A propos du Musée du quai Branly : un regard ........................... 15 J. Perrin : Compte-rendu de : B. Dupaigne : « Le scandale des arts premiers » ............................................ 17 Carnets.de.route................................................................ 21 M.-J. Tubiana : Carnets de route au Dar For 1965-1970 (Bonnes feuilles) ................................................................... 23 Littérature.......................................................................... 35 N. Guy : Ivan Kraus, biographie et panorama de son œuvre ......................... 37 I.Kraus : Grand-père au cinéma (texte tchèque et traduction) .................. 41 D. Halbout : Hâfez de Chiraz ...................................................................... 47 Histoire.............................................................................. 49 L. Kehren : Les cheminements du « Prêtre Jean » de la Perse aux Indes ....... 51 B. Le Calloc’h : François II Rákóczi, chef pirate ........................................... 63 D. Lemordant : Marseille, porte de l’Orient au XVIIIe siècle ......................... 71 Cinéma.............................................................................. 85 Y. Thoraval : Ritwik Ghatak, un cinéaste visionnaire ................................... 87 Notes.de.lecture................................................................ 93 M. Perret : L’homme et l’animal dans l’Est de l’Afrique ............................... 95 A. Gautier : Mémoires du baron de Tott sur les Turcs et les Tartares ............. 97 N. Komaroff : Lexique juridique et économique Russe-Français – Français-Russe .................................................................. 99 D. Halbout : L’Arabe sans peine, Assimil 2006 ...........................................100 M. Courthiade : Livre des prénoms... ........................................................101 L’Imaginaire..................................................................... 103 E. de Brye : Les secrets d’alcôve (conte) .................................................105 In.memoriam................................................................... 115 proposition_bulletin.indd 4 13/12/06 2:29:49 Editorial Editorial Voici que vous arrive aujourd’hui notre revue sous une autre jaquette, qui lui donnera un petit air de nouveauté. Profitons en pour réfléchir à ce que nous en attendons et, plus largement, à ce que nous voulons faire de l’Association et à nos liens avec l’Institut, notre vieille école des Langues O qui ne cesse de se transformer. C’est précisément de cette mutation en cours (liée à l’évolution générale des cursus universitaires, dans le cadre français et dans le cadre européen) et de l’avenir des Langues O que nous voudrions parler dans le colloque que nous envisageons pour le printemps prochain. Nous attendons vos suggestions, vos propositions : quels thèmes souhaitez vous voir traiter ? par rapport à l’avenir et par rapport au passé, ne l’oublions pas. Nous sommes aussi les gardiens de la tradition. Dites nous également ce que vous souhaitez trouver dans la revue. Nous avons voulu lui garder son caractère éclectique, peut-être un peu hétéro- gène, et nous sommes toujours prêts à accueillir les propositions d’articles les plus divers : le bulletin doit être le reflet des préoccupations et des sa- voirs de tous nos adhérents (et l’on sait qu’ils sont multiples et variés). Mais nous voudrions aussi faire de notre Association et de notre revue une caisse de résonnance des activités de l’INALCO. Nous en sommes encore loin, mais il ne faut pas se décourager. C’est pourquoi je souhaite continuer à publier, comme nous avons commencé à le faire, des articles de fond sur les différents secteurs de la recherche orientaliste et sur le rôle qu’y jouent les Langues O. Et nous tenir au plus près de l’actualité (comme le fait, dans ce numéro, notre mini-dossier sur le tout nouveau musée du quai Branly). Il ne s’agit pas de nous enfermer dans notre chapelle, bien au contraire. Nous avons une forte responsabilité dans une société française qui est en crise avec ses minorités (comme toute l’Europe, d’ailleurs) et qui s’interroge sur sa place dans un monde où toutes les cultures sont désormais instanta- nément accessibles (par la télévision, internet et tous les moyens nouveaux de diffusion du son et de l’image). Comment s’y reconnaître, comment se situer par rapport aux nouvelles questions qui nous assaillent, sans tomber dans les pièges rivaux de la confusion ou de l’enfermement ? Ce n’est pas proposition_bulletin.indd 5 13/12/06 2:29:49 Le Bulletin la violence et l’anathème, non plus que la peur et l’isolement qui éviteront ce choc des civilisations que personne ne souhaite et qui serait la pire des erreurs. C’est la connaissance de l’autre, c’est le dialogue, c’est le partage, en un mot tout ce qui constitue un homme civilisé. Eh bien c’est ce que font les Langues O depuis des siècles : n’est-ce pas le premier établissement en Europe où l’on a enseigné l’arabe, le turc et le persan ? Aujourd’hui on y enseigne plus de quatre-vingt dix langues, on peut y côtoyer des étudiants de toutes nationalités (qui seront plus tard les meilleurs ambassadeurs de la culture française), c’est un lieu privilégié de rencontre. Il faut en profiter, et il faut le faire savoir. Ce devrait être notre tâche. La première urgence est de recruter de nouveaux adhérents, surtout parmi les jeunes diplômés qui sont trop rares à venir nous rejoindre. Il faudrait que chacun d’entre nous réussisse à retrouver un de ses anciens condisciples et le convainque de venir nous rejoindre. La partie serait ga- gnée. Michel.PERRET proposition_bulletin.indd 6 13/12/06 2:29:49 Actualité proposition_bulletin.indd 7 13/12/06 2:29:49 proposition_bulletin.indd 8 13/12/06 2:29:49 Actualité Nouveaux.regards.sur. les.arts.lointains Répondant à la volonté du Président de la République, qui désirait « rendre justice à l’infinie diversité des cultures » et renouveler le regard « sur le génie des peuples et des civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amé- riques », le Musée du Quai Branly a ouvert ses portes en juin 2006. Etabli au pied de la Tour Eiffel sur un projet de l’architecte Jean Nouvel (auquel on doit l’Institut du Monde Arabe) et baigné de verdure, le bâtiment aux lignes étirées surprend par les boîtes colorées qui rythment en surplomb la façade principale. Une longue rampe serpentiforme, déroulant un flux d’images liées à la pensée d’autres cultures, emmène jusqu’aux collections permanentes le visiteur qui découvre dès l’entrée une particularité archi- tecturale : une colonne centrale en verre transparent traverse le musée sur toute sa hauteur pour faire apparaître les instruments de musique dans des réserves généralement logées dans les sous-sols. L’idée d’un « musée des arts premiers », avancée par le collectionneur et marchand Jacques Kerchache (décédé en 2001), est ainsi devenue réa- lité, à l’issue d’une longue aventure décennale. Parvenu à entraîner Jacques Chirac dans son combat, ce partisan acharné de l’égalité des cultures l’avait convaincu, après avoir obtenu l’introduction des arts non-occidentaux au Musée du Louvre, de la nécessité de consacrer selon ses termes tout un musée aux « arts premiers » pour symboliser l’ouverture sur le monde et le refus de l’ethnocentrisme européen. Le musée a perdu son nom originel au terme d’un parcours émaillé de vifs débats, puisque pour le réaliser il a fallu dépouiller des institutions existantes aux vocations divergentes. Le qualifi- catif envisagé initialement fut récusé par les spécialistes pour son caractère à la fois réducteur et paternaliste : en effet, les arts auxquels on voulait l’associer ont exigé beaucoup de savoir et la référence à des arts « premiers » pouvait impliquer des arts « derniers », c’est-à-dire une descendance cor- respondant aux arts de maintenant. Or, on a en mémoire la réplique de Picasso qui, refusant toute filiation, ironisait « L’art nègre ? Connais pas ! ». On a également renoncé à l’épithète de « primitif », couramment utilisée jusque là, ainsi qu’à l’appellation, parfois usitée, d’« arts tribaux » ou encore proposition_bulletin.indd 9 13/12/06 2:29:49 10 Le Bulletin d’« arts sauvages », en raison d’une connotation jugée négative. On aurait pu peut-être adopter l’expression des « arts lointains », mais elle n’a pas été retenue. Finalement, faute de pouvoir s’entendre sur un intitulé qui aurait pu résumer toute la richesse du contenu du musée, on a choisi de le dési- gner par son adresse (avant sans doute de lui donner plus tard le nom de son promoteur présidentiel !). Les oeuvres rassemblées pour satisfaire le programme de l’établissement proviennent du fonds de l’ancien musée des arts d’Afrique et d’Océanie de la Porte Dorée, augmenté d’une partie importante