« Am I Black Enough for You? » Basket-Ball, Médias Et Culture Afro-Américaine Aux États-Unis (1950-2015)
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UNIVERSITÉ SORBONNE NOUVELLE – PARIS 3 ED 514 – EDEAGE ÉTUDES ANGLOPHONES, GERMANOPHONES ET EUROPÉENNES EA 4399 – CREW CENTER FOR RESEARCH ON THE ENGLISH-SPEAKING WORLD Thèse de doctorat Anglais (civilisation américaine) Yann DESCAMPS « Am I Black Enough for You? » Basket-ball, médias et culture afro-américaine aux États-Unis (1950-2015) VOLUME 2 : Annexes Thèse dirigée par Mme la Professeure Divina FRAU-MEIGS Soutenue publiquement le 4 décembre 2015 Jury : - M. Daniel DURBIN, Professeur, University of Southern California - Mme Divina FRAU-MEIGS, Professeur, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 - M. Jean-Paul GABILLIET, Université Bordeaux Montaigne - M. Olivier PÉGARD, Maître de Conférence, Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne - M. Georges VIGARELLO, Professeur émérite, École des Hautes Études en Sciences Sociales 2 Annexe n°1 : Entretiens Entretien avec Tariq Abdul-Wahad Ancien joueur universitaire (Michigan State) et NBA (Sacramento, Orlando, Denver, Dallas). Entraîneur d’une équipe de lycée à San José. Propos recueillis le 24 février 2014 en marge d’une conférence à USC. « It was like you had black kids from New York in the 1960s being coached by white men from Mississippi. The cultural disconnect was that drastic. France, because of its colonies, half the team is black. There was a serious disconnect between the players and the staff. When I was a rookie, we had 3 meetings: one to manage your money, one for security matters, one to handle lovers. All this was meant to protect the NBA brand, the corporate brand. We’re athletes, but we’re more than athletes. I would love to see these corporations consider athletes as individuals, just as they consider themselves. The French media treat athletes the way the American media treated black athletes years ago. Black players are playing like a panther while the white players think and can shoot. You have a responsibility as an athlete, and there are still a lot of issues that need to be tackled. We can be trying to change the landscape of society. In France, rarely are athletes socially conscious. In France, there is an urgent need to talk about the Muslim community. You had guys who had social message and responsibility, like Bill Russell, Muhammad Ali. Journalists have a huge responsibility to tackle these grey areas. The American game is about military precision, proper language and approach, super- enthusiastic… but there’s also the NBA’s corporate side of sport. Everything’s not that pink. The sport aspect is great, but the media aspect and the corporate aspect still have to be infused with people with a better approach. Richard Sherman showed that it’s okay to function in Compton and in Stanford. » 3 Entretien avec Sébastien Audoux Journaliste sportif omnisport à Canal Plus. Propos recueillis le 18 décembre 2008 à Canal Plus. « J'ai découvert le basket sur Antenne 2, avec la Pro A, puis la NBA sur Canal Plus à la fin des années 1980. C'était l'époque des duels entre les Bulls et les Pistons. C'était aussi les années fastes de Jordan. Il développait un jeu ultra esthétique. Il était fluide comme dense. Les basketteurs NBA sont des athlètes hors-normes, au-dessus des autres. Ils sont à la fois grands et rapides. Kevin Garnett est un athlète inouï. Dans les années 1970, la NBA était considérée comme un repère de drogués. Les NBA Finals étaient retransmises en différé. C'est une ligue qui vient de nulle part. David Stern a su parfaitement surfer sur la vague du duel Magic/Bird, puis sur celle de l'émergence de Michael Jordan. Entre le duel Noir vs. Blanc, et le duel Los Angeles vs. Boston, la NBA tenait là un casting parfait. De plus, Jordan est arrivé à Chicago dans un autre gros marché. Le public est essentiellement composé de familles blanches aisées, à cause du prix des places. Elles sont également les cibles du marketing NBA, beaucoup plus que dans le baseball, qui est sur cet aspect plus populaire, avec des tarifs bas. La période Chamberlain/Russell appartient aux seuls fans, car la NBA était peu diffusée. La période 1967-1976, avant la fusion avec la ABA, est une période floue. Ensuite, il y a eu Magic/Bird. C'est le duel entre la vieille Amérique et la nouvelle Amérique, au niveau universitaire, puis en NBA. Le scénario est parfait jusqu'en 1984 et leur première rencontre en Finale. La question de la représentation est travaillée aux États-Unis, comme le lien entre les Pittsburgh Steelers et leur public. Les Pistons sont liés à l'Amérique besogneuse, et les Lakers à Hollywood. Les Celtics sont l'équipe des WASP, l'équipe blanche. Pourtant, Red Auerbach a participé à l'intégration des Noirs. Mais la présence de stars blanches, comme Cousy, ou Bird, colle parfaitement à la population. Quant à Magic, il ne pouvait pas jouer ailleurs qu'à Los Angeles... Michael Jordan est une idole pour tout le monde. Avec lui, on dépasse le cadre du basket. Il a eu un tel impact qu'il est devenu plus grand que le basket lui-même. Il a essayé de se donner une image lisse. L'histoire de Jordan est une véritable success story. La NBA joue là-dessus, sur le duel entre les bons et les méchants (Bad Boys...). La NBA, c'est du business. On ne s'intéresse pas à l'âme du jeu, on vend du basket. Si en France, il y a l'aspect fédéral et associatif à prendre en compte, aux États-Unis, c'est différent. Le sport est une entreprise commerciale, qui ne travaille pas pour la promotion du sport. La NCAA, c'est beaucoup plus que du business. Il y a des bourses accordées, on insiste sur l'intégration... La NCAA gagne de l'argent sur des joueurs non payés, ce qui entraîne des dérives logiques. En ce qui concerne He Got Game, je pense que l'histoire de base est bancale, mais dans l'ensemble, c'est bien vu, notamment lorsque le joueur visite la fac US. L'arrière-plan est très important. Lee critique le système dans son ensemble. La grande question est : est-ce qu'il exagère ? Je ne pense pas, car il y a bien pire que ce que vit Jesus Shuttlesworth. Il y a un lien entre le basket et les zones urbaines. Les joueurs sont des exemples de réussite, des modèles. C'est le cas de Magic Johnson. C'est terrible, mais pour les jeunes Noirs américains, Michael Jordan est devenu plus important que Malcolm X ou Martin Luther King Jr. Aujourd'hui, LeBron James est un modèle pour eux, bien plus qu'un PDG noir. Les États-Unis forment une société de l'image. La NBA vit par la télévision. Les matchs sont diffusés en direct sur les grandes chaînes nationales. Et les souvenirs du duel Magic/Bird ou des exploits de Jordan sont liés à la télévision. C'est très américain de rappeler les moments de l'histoire. On resitue sans cesse la performance dans un cadre historique plus large. C'est très important là-bas. La Dream Team et la Redeem Team sont le symbole de la puissance US. 4 Pour beaucoup de jeunes afro-américains, le rêve américain passe par le basket-ball. Le spectacle est très important dans la réussite du sport. On donne l'avantage à l'attaque et on adapte les règles dans ce sens. Malgré cela, les Pistons ont remporté le titre face aux Lakers en 2004. La grande question est la suivante : « est-ce que la NBA a dénaturé, fait du mal au basket ? N'ont- ils pas transformé le basket en jeu du cirque ? » 5 Entretien avec Todd Boyd Professeur de critical studies, School of Cinematic Arts, USC. Spécialiste de la question raciale et de la culture populaire. Propos recueillis le 16 novembre 2009 à USC. « I think basketball has played a part in the history of the African-American community. I think sports, for a long time, have played an important role in terms of African-Americans’ ability to move into mainstream American society. And many of the most important moments in Black history are tied to sporting events, going on right back to Jack Johnson in boxing and certainly Jackie Robinson in baseball, breaking the color line. And these were all events that took place before the Civil Rights Movement even started. So, I would say in the post-Civil Rights era, basketball has been a sport that has been the most connected to African-American culture – urban culture, particularly, beginning in the 70s and increasing in importance with each decade. Basketball became a way for young black men from generally urban environments, it’s an urban sport, even though players come from all background, basketball was a sport different than baseball, which was always more conservative and traditional, very much rooted in its own history. I think of baseball as a Republican sport, and football also, which is, I think, quite influenced by the military, very militaristic and a different sort of context. Basketball, I think, is an urban sport, to the extent that you have a large percentage of the African-American population moving from rural areas to urbanized areas, starting in the 1920s. Going forward, basketball, by the 70s, 80s, 90s, came to be the most predominant sport relative to those issues. Basketball, as I say, has a different history than baseball and football. Basketball was originally a sport in America. In the history of the game, it was really Jews and African-Americans, which is sort of the urban history of America in a same way.