Le RER, Des Origines À Sa Réalité
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Le RER, des origines à sa réalité De 1835 à 1969 Parmi ceux qui l’appellent « RAIRE » afin d’aller encore… plus vite, qui se souvient que RER signifie Réseau Express Régional ? Moyen de transport souverain pour tous les Franciliens souhaitant se déplacer efficacement, c’est sous la monarchie de juillet que son ancêtre le chemin de fer lui a ouvert la voie. Une voie, ou plutôt des voies, qu’il emprunte toujours aujourd’hui ! Itinéraire ligne de Sceaux 1845-1935 L’HISTOIRE DU RER ? UNE LOGIQUE PAR A + B ertes, en eff et, la RATP exploite aujourd’hui la Cligne A du RER (excepté les branches de Cergy et de Poissy) ainsi que la partie sud de la ligne B (entre Gare du Nord et Saint-Rémy-lès-Chevreuse ou Robinson). Mais l’histoire veut que la première ait été constituée par deux anciennes lignes SNCF – celle de Saint-Germain-en-Laye et celle de Vincennes - reliées entre elles en 1977. Quant à la seconde (ex ligne de Sceaux), elle a été modernisée et prolongée de Luxembourg à Châtelet-Les-Halles puis à Gare du Nord, pour fi nalement être interconnectée à la ligne Embarcadère du chemin de fer de Saint Germain. (1837) SNCF de Roissy et Mitry. Bref, le RER, c’est d’abord un Récit avec un grand R ! 1835 Création de la Compagnie du Chemin de fer de Saint-Germain-en-Laye. 3 Saint-Germain-en-Laye en première ligne Retour au XIXe siècle. À l’époque, le chemin de fer fait très vite ses preuves en tant que mode de transport apte à développer les échanges voyageurs. Et c’est à l’ouest de la capitale qu’est établie la première ligne de ce qui deviendra, plus d’un siècle plus tard, le RER que nous connaissons de nos jours. Il faut dire que cette véritable révolution a tout pour attirer non seule- ment les usagers… mais aussi les hommes d’aff aires. Emile Pereire est de ceux-là. Avisé, il demande la concession d’un chemin de fer allant de Paris à Saint- Germain-en-Laye, future amorce d’une ligne allant plus loin vers la province. Requête exaucée ! Malgré la concurrence d’autres projets, il obtient la concession en juillet 1835 et crée trois mois plus tard la bien nommée Compagnie du Chemin de fer de Saint-Germain- Gare de Denfert-Rochereau. (1943) en-Laye. En un temps record - le trajet de 19 km s’eff ectue en Ce qui n’est alors qu’un modeste embarcadère parisien 30 minutes - les parisiens peuvent dorénavant aller est implanté au sud de la Place de l’Europe, non loin respirer le bon air de la campagne. Ce qu’ils font en des boulevards extérieurs de l’époque. Mais on n’arrête grand nombre, malgré les conditions de confort toutes pas le progrès, au contraire : la ligne est construite en relatives ! deux ans, grâce à un fi nancement facilité par la présence des frères Rothschild. Résultat ? Dès le 24 août 1837, Succès oblige, les deux premières gares intermédiaires la reine Marie-Amélie, épouse du roi Louis-Philippe, de Chatou et de Nanterre sont ouvertes en octobre inaugure en grande pompe cette première ligne de 1837, suivies en 1838 par celle d’Asnières. La même chemin de fer destinée au transport des voyageurs. année, la voie jusque-là unique est doublée. D’un effet de curiosité, on passepasse certes à un désir de prome- nade, mais aussi à une réelle réponse à lala nécessiténécessité dede relier Paris àà sesses villagesvillages alentours : la banlieue com- mence ainsi son existence et c’est dans cet esprit que les gares dede ColombesColombes etet dede Rueil voient le jour à leur tour, respectivement enen 1843 et 1844. 1re ligne de chemin de fer destinée au transport des voyageurs. Cliquer sur la photo pour zoomer. 1837 Environs de Paris (plan extrait du livre de Louis Lagarrigue). (1841) Dessertes pour tout le monde Si la modernité avance à grands pas, les locomotives, Dès 1908, la Compagnie de l’Ouest envisage donc le elles, s’essouffl ent : ainsi, leur puissance trop faible ne recours à la traction électrique sur ses lignes de leur permet-elle pas de gravir le dénivelé vertigineux proche banlieue, et notamment sur celle de Saint- de… 51 mètres séparant la Seine du terminus de la Germain-en-Laye. Une solution d’autant plus encou- ligne, que le projet prévoit à Saint-Germain-en-Laye ! ragée que l’utilisation du courant continu 650 V sur Qu’à cela ne tienne : pour assurer la continuité de la la ligne des Invalides, sur le PO (Paris Orléans) et sur les desserte, « un chemin de fer atmosphérique » est mis lignes de métro parisien a déjà donné toute satisfaction ! en service en 1847 entre lesdites communes, à savoir C’est donc très naturellement que le plan d’électrifi - Le Pecq et Saint-Germain-en-Laye. cation va être approuvé en 1910. Ce curieux dispositif pèche non seulement par son Mais la guerre interrompt momentanément le processus coût prohibitif, mais aussi par sa dangerosité : suite à et il faudra attendre des années, après l’issu du confl it, un accident, on y mettra fin en 1859 au profit de pour qu’il soit repris. Non sans réussite ! trains tractés ou poussés par des locomotives à vapeur ! À partir de 1860, ces merveilleuses machines assurent ainsi avec un certain panache (de fumée), et sans rupture de charge, la liaison entre Saint- Germain-en-Laye, le Pecq et Paris. Certes, au fi l des ans, les dessertes s’améliorent ; mais dans le même temps, les durées de parcours augmentent au fur et à mesure que s’ouvrent les gares intermédiaires corres- pondant aux nouveaux lotissements. Dans le sens du courant Autant dire que le trafi c augmente, ce qui va très vite entraîner de grandes diffi cultés d’exploitation, notam- ment à Saint-Lazare. La faute à la traction vapeur qui, à une époque où la réversibilité n’est pas encore en vigueur, oblige les locomotives à des manœuvres de retournement particulièrement gourmandes en voies et en temps ! Locomotive à vapeur du chemin de fer d’0rléans en gare de Cité Universitaire. (1939) Tramway le Paris Saint- Germain : locomotive à vapeur de type Francq. (1889) 5 Carte postale : gare et château de Saint Germain-en-Laye. (1906) Le 27 avril 1924, la traction électrique 650 V continu Une amélioration des conditions de voyage qui en avec 3e rail latéral par prise en dessous est ainsi mise entraîne d’autres, comme l’équipement des lignes en en service entre Paris et Bécon-les-Bruyères. La presse blocks automatiques lumineux : après des tests et le public saluent ces automotrices électriques concluants entre Rueil et Le Pecq, toute la petite toutes neuves qui donnent un coup de vieux aux banlieue au départ de Saint-Lazare en sera dotée rames vapeur et aux voitures à impériale à l’inconfort entre 1924 et 1931 ! Sans oublier une autre avancée notoire. Une belle énergie anime les décideurs : l’élec- majeure, laquelle consiste pour le réseau Etat à placer trifi cation de la ligne de Saint-Germain-en-Laye se ces lignes de banlieue sous l’autorité de régulateurs, prolonge en juin 1926 jusqu’à Rueil, puis jusqu’à son chargés de prendre toutes les mesures utiles à la terminus en mars 1927. bonne gestion du trafi c. C’est du reste l’électrifi cation du Paris-Rueil qui va donner l’idée d’appliquer sur cette ligne une desserte par zone. Objectif ? Raccourcir les temps de trajet pour les voyageurs les plus éloignés de Paris, grâce à la mise en circulation de trains semi-directs. Mise en service de la traction électrique. 1924 Ancienne gare de Chatou Croissy. (1950) Signalisation de la ligne de Sceaux : signal de block À L’EST, DU NOUVEAU et de manœuvre. (1936) u XIXe siècle, la banlieue Est de Paris se trouve Guinguettes et friture sur la ligne Abeaucoup moins bien desservie que la banlieue Et pourtant, quel parcours ! Dans Paris, Ouest. Ainsi n’existe-t-il aucune ligne de chemin de la ligne est établie sur un long viaduc fer entre Paris et Strasbourg au nord et Paris et Dijon en maçonnerie de 75 arches le long de au sud. Décidée par Napoléon III, la création du Bois l’avenue Daumesnil actuelle. Puis elle de Vincennes, sous la direction de l’ingénieur emprunte les futures gares de Reuilly (1877) Alphand, va être l’élément déclencheur de la et de Bel-Air (1861), où elle croise la Petite construction d’une ligne de chemin de fer – celle-ci Ceinture. Ensuite, après avoir dépassé le étant destinée, par ailleurs, à desservir les boucles tunnel de Saint-Mandé, elle atteint la gare de la Marne. Plusieurs projets sont proposés. du même nom et contourne le bois de Les pouvoirs publics retiennent celui de la Compagnie Vincennes, non sans desservir au passage les localités du Chemin de fer de Paris à Strasbourg, qui obtient de Vincennes, Fontenay-sous-Bois, Nogent sur Marne la concession d’une ligne Paris-La Varenne en 1853. (où se trouve un dépôt) et enfin, Joinville-le-Pont. Enfi n, elle fait escale dans les gares situées à l’intérieur Comme souvent, l’implantation de la gare terminale de la grande boucle de la Marne (occupée aujourd’hui dans Paris pose des problèmes. En 1858, après par la commune de Saint-Maur-des-Fossés)… avant maintes discussions et alors que les travaux sont en d’atteindre son terminus de la Varenne, à 17 km de cours, la décision est prise d’installer l’embarcadère Paris ! place de la Bastille.