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CHRONIQUE DE PULVERSHEIM Imprimerie - Editions ALSATIA 68500 Guebwiller - 1977 A la Mémoire de mon cher fils MARCEL 1922 - 1967 et En hommage aux habitants de Pulversheim et à leurs Maires Camille Hueber et Georges Bourgeois Préface Dans de nombreux villages d'Alsace, vieilles fortifications, maisons à façades sculptées ou à colombages décoratifs, monuments d'hommes cé- lèbres et fontaines publiques témoignent d'un passé riche en événements et haut en couleur. D'autres villages cachent pudiquement leurs épreuves et leur pauvreté sous l'aspect de masures miséreuses. Serait-ce une raison pour que tant de générations qui y vivaient soient sacrifiées à l'oubli ? On vient de me présenter le manuscrit traitant l'histoire d'un de ces villages : Pulversheim, au surplus une ancienne seigneurie, au passé peu ou mal connu non seulement du grand public, mais aussi de nombreux ha- bitants, guère cité dans nos annales. L'histoire de ce village, qui a subi un sort identique à tant d'autres, présente des particularités propres, pleines d'intérêt. C'est donc pour moi une véritable joie et un grand honneur de pré- facer cette remarquable monographie. Son auteur, Ewald Hirsinger, originaire de Sengern, exerçait du- rant 40 ans comme Directeur d'école et Secrétaire de Mairie à Pulversheim. Après sa mise à la retraite, il retourne dans sa vallée d'origino, à Schweig- house, village natal de son épouse. Mais il demeure fidèlement attaché au village de ses activités passées. Durant ses heures de loisirs il se préoccu- pait d'ajouter à ses souvenirs et ses expériences personnelles les connais- sances rassemblées au cours de patientes recherches dans les archives et des ouvrages imprimés. Il voulait encore se rendre utile à ses concitoyens, à ses anciens élèves et à ses collègues en leur offrant une chronique de leur cité. N'est-il pas dans les attributions des enseignants de faire revivre à travers l'histoire locale les joies et les malheurs, les épreuves déprimantes et les sursauts de grandes espérances, le travail quotidien et les réussites collectives des anciennes générations pour créer chez les contemporains une volonté commune de maintenir et de développer dans une coexistence pacifique l'amour du terroir ? En cela M. Hirsinger a suivi l'exemple d'anciens précurseurs tels Thiébaut Walter, fils de Ballersdorf, Eugène Wacker, originaire de Knoe- ringue, Victor Krust, d'Aspach-le-bas, tcus membres de l'Enseignement. Après avoir placé le village dans son contexte géographique, l'au- teur rappelle les vestiges laissés par les premières peuplades qui occu- paient les alentours à i'ére néolithique, les tumulus de l'époque celtique et les trouvailles, plus nombreuses, de la domination romaine. Plusieurs chapitres sont réservés à la « Seigneurie de Pulversheim », dont l'origine remonte aux Comtes d'Alsace. Les donations faites par eux au couvent de Saint-Etienne à Strasbourg et à l'abbaye de Murbach sont largement commentées. Il n'était pas facile pour l'auteur de démêler les différentes transmissions des terres seigneuriales et les contestations qui en résultaient. Pulversheim apparaît en qualité d'alleu des Comtes de Horburg ; il passe en 1324 aux Comtes de Wurtemberg, devient fief des Ribeaupierre à partir de 1406, sous-fief des Marquis de Rosen de 1725 à 1775 qui disposaient déjà du ban de Pulversheim par engagement depuis 1645. Le commentaire relatif à l'administration municipale a dû causer moins de difficultés à l'ancien Secrétaire de Mairie. Notons cependant que les événements locaux sont traités dans le Cadre de l'histoire générale propre aux différents régimes politiques issus des 3 guerres qui ont décidé du sort de l'Alsace. L'auteur attache une attention particulière à l'ancien village, aux conditions de vie de ses habitants, paysans et bûcherons, manquant de terres de culture et vivant pauvrement dans leurs modestes habitations. Ayant été de longues années en contact étroit avec cette population, Ewald Hirsingor assiste aussi au renouveau de ce village deshérité, à sa mutation en une cité urbaine, à l'afflux d'une population cosmopolite aux aspirations nouvelles : une période relativement courte, mais riche en réa- lisations de toute nature : culturelles, économiques, urbaines, sociales et sportives. Quoique do date récente on ne peut pas les ignorer ; contrastant singulièrement avec l'immobilisme séculaire de l'ancien village, ces inno- vations témoignent de l'évolution rapide du village tel qu'il apparaît aujourd'hui aux contemporains. Ceux-ci liront avec beaucoup d'intérêt le livre « Pulversheim, ce village que l'on aime ». C'est une monographie fort bien rédigée, où les événements sont concentrés en chapitres bien coordonnés, au surplus, écrits avec beaucoup de cœur. Un travail, qui mérite tous les éloges. En général, le lecteur se sent moins sensibilisé par la lecture d'un ouvrage sur l'histoire générale que par celle d'une monographie sur son propre village. Qu'il soit descendant d'anciennes générations ou résidant de date récente, il s'identifie au passé de son village en tant qu'héritier dos activités de ses ancêtres ou en tant que spectateur et artisan de l'évolu- tion de sa cité. Par leurs diversités, les biographies de nos villages, aussi différen- tCIS les unes des autres que la physionomie des hommes que nous cotoyons, constituent une contribution précieuse à l'histoire de notre province. En ce sens, et bien qu'elle ne traite le passé que: d'un village fort modeste, la chronique sur Pulversheim enrichit les Alsatiques d'uno nouvelle et belle publication, d'un livre qui mérite de trouver le meilleur accueil non seulement parmi la population de Pulversheim et des environs, mais aussi auprès des amis do l'Histoire de notre province. PAUL STINTZI Agrégé de l'Université A la recherche du Passé... Pulversheim, jadis un petit hameau qui végétait à l'ombre de son châ- teau, était un alleu seigneurial qui a maintenu son intégrité au milieu des possessions habsbourgeoises jusquà la Révolution. Village modeste, au pas- sé presque inconnu, dont le nom est peu cité dans les ouvruges historiques. Une grande partie de son histoire s'inscrit dans les manuscrits et par- chemins des seigneurs. A la demande de Desportes, Préfet impérial du Haut-Rhin et propriétaire d'anciens domaines seigneuriaux à Pulversheim, ces documents ont été rassemblés en une seule collection. Celle-ci iut ven- due aux enchères à Paris vers 1850. Le danger était grand que ces précieux documents soient dispersés et perdus à tout jamais pour la collectivité. Ua Alsacien, Engel-Dollius, les conserva précieusement à Paris pendant l'anne- xion et les remit en 1920 aux archives départementales à Colmar où ils occupent un rayonnage de 2 m 60 de long. A défaut de coite volumineuse collection, seule et unique par sa com- position, il aurait été pratiquement impossible de reconstituer l'histoire du village sous l'ancien régime. Grâce à l'appui financier de la municipalité, des photocopies des plus importants documents ont pu être réalisées. Elles seront intégrées au « dépôt » du Secrétariat de la Mairie où elles pourraient marquer le début d'un fond d'archives concernant la période d'avant la Révolution. Complétées au cours des années, les photocopies de ces vieux manuscrits, — abstraction faite de leur valeur intrinsèque au point de vue historique — constitueraient un précieux enrichissement des Archives municipales facile à consulter par les amateurs d'histoire locale. Les sources bibliographiques sont moins nombreuses. Eparses dans lets ouvrages historiques, il fallait glaner par ci et par là, rassembler et coor- donner les trouvailles sous les divers chapitres de ce recueil. Jadis la commune comptait un nombre respectable de personnes, issues de vieilles souches, qui se rappelaient encore des récits que leur faisaient leurs grand-parents, dix, vingt fois, toujours avec la même fierté, la même passion. En les écoutant parler de leur passé, de celui de leurs aïeux, ils ont été gagnés par leurs émotions, leur attachement au sol. Cette génération a disparu et, avec edle, les derniers tenants de l'histoire locale. La population actuelle se compose de quelques descendants de cette vieille souche et de familles, plus nombreuses, venues d'autres horizons, les uns et les autres connaissent peu ou prou de l'histoire de leur commune d'origine ou d'adoption. Tous ceux qui se sont penchés sur l'étude du passé d'un village avaient une ambition commune: éveiller à travers les connaissances de l'histoire une prise de conscience du patrimoine collectif, constitué par l'attache- ment au sol, l'amour du terroir, des coutumes et des traditions, par le senti- ment d'appartenance à une même collectivité aux aspirations communes, toutes ces sages vertus que possédaient à un si haut degré les anciennes générations. Il en est des villages comme des familles. Mieux les enfants connaissent leurs aïeux, leurs comportements et leurs antécédents, mieux l'osprit fami- lial s'épanouira et se consolidera. Plus le citoyen est au courant du passé de son village, plus il s'attachera au sol, à son entourage, à ses concitoyens. Inconsciemment peut-être, il attribue une âme à ce milieu familier dans lequel il a l'habitude de vivre. Et s'il devait revenir au pays après une lon- gue absence, il s'écrierait avec le poète : Objets inanimés avez-vous donc une âme, Qui s'attache à notre âme et la force d'aimer. Avant d'aborder le vrai sujet, je voudrais, fidèle à une vieille coutume, remercier toutes les personnes qui, à titre quelconque:, m'ont encouragé, conseillé et aidé, tant par leur soutien matériel que moral, à réaliser une chronique sur Pulversheim. Mes remerciements vont d'abord à Monsieur Bourgeois, Député-Maire, cet ami de longue date, à Messieurs les adjoints Xavier Groshaeny, Pierre Meyer et Auguste Miesch, ainsi qu'à Messieurs les conseillers municipaux qui, généreusement ont bien voulu prendre à la charge de la commune les frais des photocopies de pièces d'archives, de la multiplication du texte manuscrit et finalement souscrire à l'achat d'un important stock de livres.