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Jeune Public

DOSSIER PEDAGOGIQUE

TRAVIATA Opéra de Verdi

Quand l’Histoire tousse, c’est la liberté qui générations grâce à un amour irrépressible CO-PRODUCTION : DE LIMOGES, s’enrhume. Le jeune metteur en scène de la liberté. OPERA DE RENNES, OPERA DE REIMS Jean-Romain Vesperini transpose cet opéra

majeur de Verdi, inspiré de La Dame aux Direction musicale : GIACOMO Vendredi 11 mai 20h30 Camélias, dans une époque dont la portée SAGRIPANTI Dimanche 13 mai 14h30 universelle sublime le drame : la naissance Mise en scène : JEAN-ROMAIN VESPERINI Mardi 15 mai 20h00 du fascisme dans l’Italie des années 20. Scénographie : EMMANUELLE ROY Traviata s’y confronte à un ordre social en Lumières : CHRISTOPHE CHAUPIN Générale scolaire proie à la montée du fanatisme. Costumes :SONIA BOSC Mercredi 9 mai 20h00 La période illustre au mieux les désastres Créateur vidéo : SERGE MEYER

des expériences autoritaires et l’oppression Durée : 2h45 avec entracte de toute liberté que Verdi lui-même Violetta : Venera Gimadieva - Alfredo : Chanté en italien, surtitré en français

cherchait à dénoncer. Le compositeur, Edgaras Montvidas - Germont : Marzio SOMMAIRE soucieux de faire de son opéra un miroir de Giossi - Flora : Marie Gautrot - Marquis L'INTERVIEW DU METTEUR EN SCENE : 2 la société, voyait dans son héroïne le grain d’Obigny : ND - Baron Douphol : David de sable qui pouvait enrayer le système Woloszko - Docteur Granvil : Julien ZOOM SUR LES DECORS : 3 FICHE DE PRESENTATION POUR LES social régi par un puissant carcan moral. Veronese - Gastone : Julien Dran - Annina : Si la Traviata, femme noble de cœur et Kathleen Wilkinson ELEVES : 4 d’esprit jusqu’à son dernier soupir, ne VERDI, ELEMENTS BIOGRAPHIQUES : 5 parvient pas à faire basculer l’ordre Chœur : ATELIER LYRIQUE SYNOPSIS : 6 établi, son message d’universalité ne Chef de chœur : SANDRINE LEBEC LA TRAVIATA : ANALYSE D'UN manque pas de toucher les nouvelles Orchestre : OPERA DE REIMS PROCESSUS CONDUISANT AU TRAGIQUE DENOUEMENT : 7 GENESE DU LIVRET : 8 L'OEUVRE ET SA RECEPTION : 9 LES PISTES D'EXPLOITATIONS

PEDAGOGIQUES : 11 Opéra de Reims LES PISTES D'ECOUTES : 14 13 rue Chanzy 51100 Reims Location tél : 03 26 50 03 92 POUR EN SAVOIR PLUS : 22 [email protected]

1 L'INTERVIEW DU METTEUR EN SCENE...

2 ZOOM SUR LES DECORS...

3 FICHE DE PRESENTATION POUR LES ELEVES

 La Traviata est un opéra en trois actes. On doit le livret à Francesco Maria Piave, et la musique à Giuseppe Verdi. Inspiré du roman et de la pièce de théâtre La Dame aux camélias (1847/1852) d’Alexandre Dumas fils, l’opéra fut créé à Venise au Théâtre de , le 6 mars 1853.

L'HISTOIRE EN BREF : GLOIRE ET DECHEANCE D’UNE COURTISANE AU GRAND COEUR

La Traviata raconte l’histoire de Violetta, courtisane de santé précaire, qui choisira de renoncer au faste de sa vie mondaine parisienne par amour. Jugée indigne de cet amour par son beau-père incarnant une société bourgeoise verrouillée et désuète,

Violetta choisira de se sacrifier en renonçant à sa passion.

PERSONNAGE RÔLE TYPE DE VOIX

VIOLETTA VALERY COURTISANE SOPRANO

FLORA BERVOIX AMIE DE VILOLETTA MEZZO-SOPRANO

ANNINA SERVANTE ET CONFIDENTE DE SOPRANO VIOLETTA

ALFREDO GERMONT AMANT DE VIOLETTA TENOR

GIORGIO GERMONT PERE D'ALFREDO BARYTON

DOUPHOL BARON BARYTON

GASTON VICOMTE DE LETORIERES TENOR

GIUSEPPE DOMESTIQUE DE VIOLETTA TENOR

GRENVIL DOCTEUR BASSE

ORBIGNY MARQUIS BASSE

UN DOMESTIQUE DE FLORA, BASSE UN COMMISSIONNAIRE, BASSE AMIS ET AMIES DE VIOLETTA ET FLORA, MASQUES, MATADORS, PECADORS, BOHEMIENNES

L'ORCHESTRE Piccolo - Flûte traversière - 2 hautbois - 4 clarinettes - 2 bassons 4 cors - 2 trompettes - 3 trombones - cimbasso (instrument ancien de la famille des cuivres) Timbales - grosse caisse - triangle - tambourins - castagnettes Harpe - cordes (violons, altos, violoncelles, contrebasses) Banda (orchestre de scène pour le 1er acte)

4 VERDI : ELEMENTS BIOGRAPHIQUES

Verdi est né en Italie, à Roncole, commune de Busseto dans la province de Parme, en 1813, la même année que son faux jumeau allemand : Wagner (1813-1881). D’origines modestes (son père, Carlo, tenait un petit négoce de vins et d’épices), s'il eut toutefois comme père spirituel Antonio Barezzi, commerçant aisé de Busseto, musicien à ses heures et mécène de la Société philharmonique locale. Ses débuts musicaux se font en 1823, dans sa dixième année, grâce à l’organiste de son village. Il passe ensuite sous la direction de

Provesi maître de chapelle et organiste de Busseto et souhaite SES AUTEURS PRIVILEGIES alors s’orienter dans des études musicales. Il passe le concours

d’entrée au conservatoire de musique de Milan - aujourd’hui Verdi affectionne tout conservatoire Giuseppe Verdi - qui le refuse comme élève, le particulièrement Shakespeare. Mais candidat ayant dépassé de cinq ans l’âge légal. Verdi se voit ses lectures éclectiques le conduisent donc contraint de prendre des leçons particulières. Lavigna, aussi vers les tragiques grecs ou bien compositeur et chef d’orchestre, élève de Pasiello se charge Byron, Hugo, Schiller, Guttiérez et pendant trois ans de lui enseigner la technique de l’écriture bien-sûr Alexandre Dumas fils à musicale. En 1836, Verdi devient maître musique de Busseto et l’origine du livret de la Traviata. se marie avec Margherita, la fille de son protecteur A. Barezzi. Il possède un instinct de dramaturge Les deux enfants nés de cette union périssent très jeunes. exceptionnel et s’intéresse avant Eprouvés par ce double deuil, las de leurs vains efforts et des toute chose à la valeur dramatique problèmes financiers, la famille s’installe à Milan. En 1839, des pièces plus que la qualité Verdi fait représenter son premier opéra Oberto. C’est un purement littéraires de celles-ci. succès. Il signe alors un contrat de plusieurs années avec la

Scala de Milan. Cette heureuse perspective est hélas assombrie par le décès de sa femme. A vingt-sept ans, Verdi reste seul. SES PRINCIPAUX Après une courte période de silence, il compose, en 1842, Nabucco représenté cinquante-sept fois en quatre ans, un 1839 : Oberto, conte di Bonifacio record dans les annales milanaises. Face aux succès, les 1842 : Nabucco commandes affluent. En juin 1847, il part pour Londres où il 1843 : I Lombardi alla prima crociata revoit Giuseppina Stropponi ; leur liaison est désormais scellée 1844 : Ernani et s’achèvera par un mariage douze ans plus tard. Verdi 1844 : I due Foscari triomphe avec sa trilogie populaire , Le Trouvère et La 1845 : Giovanna d’Arco Traviata. Les œuvres suivantes sont destinées à l’opéra de Paris 1845 : Alzira : les Vêpres Siciliennes et Don Carlos. 1846 : Attila Verdi est devenu le symbole de l’unité italienne grâce à des 1847-1865 : Macbeth œuvres aux résonances patriotiques : Nabucco, Il Lombardi. 1849 : Luisa Miller Héros du Risorgimento, il est bientôt élu député du premier 1851 : Rigoletto parlement italien. Sa réputation de compositeur lui vaut la 1853 : Il Trovatore commande d’une œuvre pour célébrer la création de l’Opéra du 1853 : La traviata Caire en 1871 ainsi que l’ouverture du canal de Suez inauguré 1855 : Les Vêpres siciliennes deux ans plus tôt. C’est Aïda, l’ouvrage lyrique le plus populaire 1857-1881 : Simon Boccanegra de Verdi. Durant seize ans, Verdi ne compose plus, à l’exception 1859 : Un Ballo in maschera d’un Requiem, écrit pour son ami l’écrivain Manzoni. Sa passion 1862 : La forza del destino pour Shakespeare lui inspire pourtant encore Otello, en 1887 1867-1882 : Don Carlos puis Falstaff, en 1893. Malade et affaibli, il meurt dans sa 1871 : Aïda quatre vingt huitième année - longévité exceptionnelle pour 1887 : Otello l’époque - le 27 janvier 1901. 1893 : Falstaff

5 SYNOPSIS

ACTE I

Dans le fastueux salon de sa maison, Violetta accueille ses invités. Gaston lui présente son fameux admirateur Alfredo. A la demande générale, il porte un toast à l’hôtesse (I, « Libiamo »). Tous se lèvent pour danser ; Violetta prise d’un malaise, reste à l’écart. Alfredo la rejoint et lui déclare un amour enflammé (I, « Un di felice »). Violetta lui conseille de l’oublier mais lui offre une fleur qu’il pourra lui rapporter dès qu’elle sera fanée. Alfredo exulte de bonheur. Restée seule, Violetta s’interroge sur cet amour (I, « Ah fors’è lui »), impossible (« Follie ! »), car elle est libre courtisane (« sempre libera ») ! Sous ses fenêtres Alfredo chante son amour (I, « Amor, amor e palpito »).

Ci-contre : MAQUETTE DES COSTUMES POUR LE PRESENT SPECTACLE

ACTE II

Scène 1

Dans une maison de campagne, près de Paris, Alfredo goûte au bonheur complet : Violetta a tout abandonné pour vivre avec lui (II, De’ miei bollenti spiriti). Apprenant que Violetta vend peu à peu tous ses biens pour subvenir à leurs besoins quotidiens, il part chercher de l’argent. En son absence, son père : Georges Germont vient exiger de Violetta qu’elle renonce à Alfredo pour sauver l’honneur de sa famille et que sa sœur puisse se marier (II, « Pura siccome un angelo »). Eperdument amoureuse, elle refuse d’abord (II, « Non sapete quale affetto »), puis finit par céder devant la pesante logique de l’ordre et de la respectabilité (« II, Dite alla giovine »). Elle écrit à Alfredo qu’elle le quitte pour retrouver son ancienne vie et s’enfuit. Alfredo, que son père tente de consoler (II, « Di provenza il mar » ), court se venger.

Scène 2

Chez Flora, dans une galerie somptueusement meublée, la fête bat son plein (II, Noi siamo zingarelle » ; « E piquillo un bel gagliardo »). Alfredo, puis Violetta au bras de Douphol, entrent. Craignant que Douphol ne le provoque en duel, Violetta tente d’éloigner Alfredo qui, fou de douleur l’insulte et lui jette de l’argent au visage (II, Ogni suo aver tal femmina »). Violetta espère qu’un jour il saura l’amour qu’elle lui porte (II, Alfredo, di questo core »).

6 ACTE III

La chambre à coucher de Violetta faiblement éclairée.

Le docteur annonce à Annina que Violetta n’a plus que quelques heures à vivre. Seule, elle relit une lettre de Germont : il a tout révélé à son fils. Pour Violetta, il est trop tard (III, « Adio, del passato »). Alfredo arrive et les amants jurent de ne plus se quitter (III, « Null’uomo o demon » »). Violetta offre son portrait à Alfredo (III, « prendi, quest’è l’immagine ») avant de rendre le dernier soupir.

LA TRAVIATA : ANALYSE DU PROCESSUS CONDUISANT AU TRAGIQUE DENOUEMENT

PERIPETIES ET DENOUMENT

« Ici le héros se trouve au début dans une situation défavorable , la femme qu’il aime est une courtisane / l’héroïne une courtisane qui n’a pas le droit à l’amour. Il prend pourtant une initiative périlleuse, l’emmener à la campagne pour vivre avec lui / elle prend une décision périlleuse, aller à la campagne, comme il le lui demande pour vivre avec lui et une décision fatale, la rejeter sur un soupçon / elle décide de se sacrifier. Au dénouement, il prend conscience de son erreur, mais trop tard / elle meurt. L’héroïne est souvent condamnée à ne pas agir mais à subir, le seul acte important qu’elle puisse accomplir, c’est précisément le sacrifice. Le dénouement est, comme à l’ordinaire, catastrophique pour la femme. »

 E. Rallo-Ditche, dossier pédagogique de La Traviata réalisé pour le festival d’Aix-En-Provence. Voir rubrique « Pour en savoir plus ».

MARIA CALLAS DANS LE RÔLE DE VIOLETTA

ACTE 1 ACTE 2 ACTE III EXPOSITION PERIPETIES DENOUEMENT VIOLETTA VIOLETTA VIOLETTA LA COURTISANE LA FEMME AMOUREUSE LA SAINTE

VIE MONDAINE SOUS LE SIGNE VIE RANGEE A LA CAMPAGNE MALADIE ET MORT DE DE LA FÊTE ET DU PLAISIR L’HEROÏNE.

DECOUVERTE DE L’AMOUR SACRIFICE CONSENTI AFIN RECONNAISSANCE ET D’ACCEDER A UN MONDE REHABILITATION SOCIALE TROP AUQUEL ELLE N’APPARTIENT TARDIVES PAS

7

GENÈSE DU LIVRET

LA DECOUVERTE DE LA PIECE D’ALEXANDRE DUMAS FILS : LA DAME AUX CAMELIAS

C’est à Paris que Verdi découvre au théâtre du Vaudeville l’adaptation pour la scène du roman d’Alexandre Dumas fils : La Dame aux camélias, roman largement autobiographique et publié en 1849. Le compositeur séjournait dans la capitale française avec sa compagne Giuseppina Strepponi : le 2 février 1852 ils assistèrent à la représentation de la pièce, boulevard des Capucines. Le drame fascina et bouleversa le maestro. La pièce met en scène une courtisane parisienne (Marie Duplessis) qui s’éprend d’un jeune homme et abandonne sa course aux plaisirs pour les vrais sentiments. Mais la respectabilité bourgeoise ne peut le tolérer : la prostituée doit renoncer à sa passion sous la pression de son futur beau- père et meurt, victime de l’hypocrisie qui la rejette.

ALEXANDRE DUMAS FILS

Giuseppina, artiste, chanteuse n’était certes pas une « dévoyée » mais, au regard d’une morale « petit bourgeois », elle passait pour une femme légère, aux mœurs faciles. Dans une lettre datée de janvier 1852 à Antonio Barezzi, son ami et père de sa première femme, Verdi écrit : «en un lieu où tous ont la fâcheuse habitude de se mêler fréquemment des affaires des autres et de désapprouver toute chose ne correspondant pas à leurs idées ; j’ai pour habitude, si l’on ne me le demande pas, de ne pas intervenir dans les affaires des autres, précisément parce que j’insiste pour que nul n’interfère avec les miennes… je n’ai aucune difficulté d’aucune sorte pour lever le rideau qui révèlera les mystères enclos entre les quatre murs de ma maison et pour vous parler de ma vie chez moi. Je n’ai rien à cacher. Dans ma demeure vit une femme libre, indépendante, aimant comme moi la vie solitaire, disposant d’une fortune qui la met à l’abri du besoin. Ni elle, ni moi ne devons à qui que ce soit aucun GIUSEPPINA STREPPONI compte de nos action. L’autre figure centrale de La dame aux camélias : le père De Marion Delorme (Hugo) à Nana de l’amant de Violetta comportait aussi, des points (Zola), en passant par Splendeurs et communs avec le propre père du compositeur. misères des courtisanes (Balzac), la La légende veut que, à peine sorti du théâtre, Verdi prostituée au grand cœur réhabilitée commença à composer la musique de ce qui deviendra par l’amour et par la mort est érigée l’un des opéras les plus célèbres et les plus joués dans le en mythe littéraire. Mais, sur un plan monde. Il en propose le sujet à l’opéra de la Fenice à beaucoup plus personnel, le drame de Venise et esquisse rapidement le projet avec F. M. Piave. Dumas fils ne pouvait pas manquer Il compose La Traviata peu après Rigoletto tout en d’éveiller chez Verdi de forts travaillant parallèlement au Trouvère, créé à Rome en sentiments d’identification. 1853. Les trois œuvres forment la « trilogie de la maturité » du compositeur.

8 DE LA PIECE D’ALEXANDRE DUMAS FILS AU LIVRET DE PIAVE

Du roman d’Alexandre Dumas fils, Verdi a retenu trois éléments avec lesquels Piave, le librettiste va composer : le cadre parisien, où s’est approfondie la relation avec Giuseppina, le destin malheureux d’une courtisane que « rachète » le sacrifice de son amour et l’implacable sévérité d’un père. La trame, l’ossature générale de la pièce est conservée. Piave supprime néanmoins quelques personnages secondaires et le second acte, dramatiquement le moins important afin de donner plus de cohésion à l’ensemble et de resserrer le drame autour de l’héroïne. Il doit satisfaire la censure et accepter que l’histoire se déroule au tout début du XVIIIème siècle !

LE LIBRETTISTE : PIAVE

L'OEUVRE ET SA RECEPTION

LA PREMIERE DE LA TRAVIATA : LE 6 MARS 1853 A LA FENICE DE VENISE

UN DEPART CATASTROPHIQUE...

La Traviata appartient aux chefs-d’œuvre tels Le Barbier de Séville, Pelléas et Mélisande ou encore La Norma qui, avant de remporter un immense succès, connurent un départ difficile, voire catastrophique. La création le 6 mars 1853 de La Traviata est, en effet, un fiasco. Verdi accusa le coup avec superbe : « La Traviata a été un fiasco, écrit-il à Muzio. Est-ce ma faute ou celle des chanteurs ? Le temps le dira. » Et à Vincenzo Luccardi, son ami romain : « Je ne vous ai pas écrit après la première de La Traviata et je vous écris maintenant après la deuxième représentation. Ce fut un fiasco ! Un fiasco total ! Je ne sais qui blâmer et mieux vaut n’en pas parler. Je ne dirai rien de la musique : permettez-moi de ne rien dire des chanteurs. »

9 LES RAISONS DE CE FIASCO : QUELQUES HYPOTHESES

L’interprète principale : un physique qui ne convenait pas au rôle

Dans le rôle-titre, Verdi aurait souhaité « une personnalité élégante, jeune, capable de chanter avec passion. » Or, la soprano que la direction de la Fenice avait engagée, Fanny Salvini-Donatelli, était une personne d’âge mûr, avec un certain embonpoint et Verdi estimait qu’elle n’avait ni le physique ni la voix de l’héroïne. Lors de cette première de La Traviata, elle se montra pourtant au mieux de ses capacités, au grand étonnement du grand maître.

Portrait de Fanny Salvini Donatelli, créatrice du rôle de Violetta à la Fenice

INTERIEUR DE LA FENICE EN 1837 L’immoralité d’un sujet trop actuel VENISE, MUSEE CORRER

Même si la censure avait imposée le déroulement de l’œuvre au XVIIIème siècle et en costumes d’époque, ces « déguisements » ne trompaient personne. Verdi avait osé mettre en scène une « femme perdue » et surtout lui donner le beau rôle. Voilà bien ce qui a pu scandaliser tout le gratin vénitien et bon nombre de ses puritains. Qu’un théâtre de la ville donnât au même moment, dans sa version italienne, la pièce de Dumas fils, pouvait à l’extrême rigueur passer. Mais, qu’un musicien tel que Verdi, pût tirer de cette œuvre triviale la sève de son opéra, c’en était trop et on lui fit fait grief d’avoir voulu mettre le « boulevard » en musique. On continuera de jouer en Italie une Traviata en costumes avec protagonistes masculins portant perruques poudrées, jabots de Croquis de Giuseppe Bertoja dentelles et culotte à la française pendant une cinquantaine (1803-1873) pour le costume d’années. Il faut attendre 1906, soit cinq ans après la mort du de la première Violetta, Museo Ricchieri, Pordenone. compositeur, pour que l’opéra soit enfin représenté (à Milan) Source : wikipedia dans une mise en scène et des costumes contemporains.

10 LES PISTES D'EXPLOITATIONS PEDAGOGIQUES

LETTRES

ETUDE DES DIFFERENTS THEMES ABORDES DANS L’OPERA :

- LE PLAISIR : caractérisé par la liberté de jouissance chanté par Violetta (Cf. « les pistes d’écoutes », analyse de la cabalette « sempre librera » du premier acte) et représenté scéniquement par la fête. - LA PASSION : que nourrissent les deux héros l’un envers l’autre. - LA JALOUSIE : celle d’Alfredo qui rêve de posséder une courtisane, acte II, scène 2. - LA VIE MONDAINE A PARIS AU XIXEME SIECLE - LA CONDITION FEMININE AU XIXEME SIECLE - AMOUR ET MORT

HISTOIRE DES ARTS

Dans le cadre de l’enseignement de l’histoire des arts pourront être abordées, au lycée, les thématiques : « arts, sociétés, cultures » et « arts, goût, esthétiques » et, au collège, « arts, ruptures, continuités ».

"IMAGES DE FEMMES" : REGARDS CROISES AUTOUR DE LA REPRESENTATION DE LA COURTISANE AU XIXème siècle

La courtisane « vend cher son plaisir aux bourgeois, plaisir que ne saurait donner une femme mariée, honnête et vertueuse. La courtisane est gaie, amusante, elle festoie, elle est au centre d’une vie où l’on s’amuse, elle incarne le désordre et la prodigalité, la dépense ; la femme au foyer représente le sérieux, la pudeur, la pureté, les devoirs conjugaux, l’économie, l’ordre, mais peut-être bien l’ennui… La courtisane exalte le désir, le met au premier plan, alors que le devoir conjugal a pour but la procréation. Le stéréotype de la courtisane exige qu’elle fasse dépenser de l’argent à ses protecteurs, qu’elle leur coûte cher, elle est consommation pure et ne thésaurise pas, c’est pourquoi elle a souvent des problèmes d’argent et craint de mourir à l’hôpital. »

E. Rallo-Ditche, dossier pédagogique pour le festival d’Aix-en-Provence EAU FORTE DE VISET « UNE Voir rubrique « pour en savoir plus… » COURTISANE ROMANTIQUE » DE JOHANNES GROS, PARIS, 1929

11 A COMMENTER...

A peine quinze ans après le scandale d'Olympia, Manet aborde une nouvelle fois le thème de la courtisane. Vêtue d'un corset bleu ciel et d'une chemise légère, la jeune femme est en train de se maquiller devant son miroir : elle tient dans une main son rouge à lèvres et dans l'autre une houppette. En dépit de son titre, qui pourrait faire songer à un lien avec le roman homonyme d'Emile Zola : Nana, ce tableau a été peint

deux ans avant la parution du

premier chapitre de Nana.

L'héroïne de Zola était toute fois déjà présente dans les derniers chapitres de l'Assomoir.

OLYMPIA MANET 1863

12 A LIRE...

Nana est un roman d'Émile Zola publié en 1880, le neuvième de la série Les Rougon-Macquart, traitant le thème de la prostitution féminine à travers le parcours d'une courtisane dont les charmes ont affolé les plus hauts dignitaires du Second Empire. L'histoire commence en 1868. comme Violetta, elle connaîtra un destin tragique....

Ce roman a souvent été adapté au cinéma. On peut retenir notamment une première adaptation en Suède en 1910 par Kund Lumbye. Un autre Suédois, Mac Ahlberg, a traité le sujet en 1970. Entre temps, on notera surtout l'adaptation de Jean Renoir en 1926 (voir Nana) et celle de Christian-Jaque (1955), avec Martine Carol et Charles Boyer (voir Nana). Plus récemment, Nana a été adapté à la télévision, en 1981, sous forme d'un feuilleton en quatre épisodes, réalisé par Maurice Cazeneuve.

A VOIR ...

Différentes adaptations cinématographiques de Nana notamment celle de Jean Renoir en 1926 ou encore celle de Christian Jacques de 1955.

13 LES PISTES D’ECOUTES

Offrant un choix d’éclairages multiples et variés sur l’opéra, elles doivent permettre aux professeurs d’établir, avec plus de facilités, différentes connexions en fonction de leurs disciplines, projets pédagogiques et compétences visées.

LES CLEFS MUSICALES POUR TROIS VISAGES DE FEMMES, TROIS STYLES COMPRENDRE L’ŒUVRE… VOCAUX…

L’opéra témoigne d’une extrême cohésion PREMIER ACTE : LA COURTISANE par la présence d’éléments musicaux Dans ce premier acte, brillant, mondain, récurrents notamment ceux exposés dès le frivole, règne une virtuosité vocale qui traduit prélude du premier acte : mort et la superficialité de ce milieu. Cette virtuosité souffrance de Violetta et la passion culmine dans la grande scène où Violetta amoureuse. exprime son trouble puis son amour avant de Cette cohésion est renforcée par l’unité se ressaisir et enfin de réaffirmer dans une d’expression musicale de chaque acte à cabalette vertigineuse sa liberté de courtisane travers les trois facettes de Violetta : la « sempre libera ». courtisane, la femme amoureuse, la sainte. SECOND ACTE : LA FEMME Ici, la virtuosité vocale s’assagit : Violetta n’a plus recours au « colorature ». La ligne vocale se fait plus sobre. Ce n’est plus la courtisane qui agit mais la femme, d’abord vindicative au nom de son amour puis écrasée qui renonce dans une cantilène pathétique avec contrechants de hautbois puis violoncelle « Dite alla giovine ».

TROISIEME ACTE : LA SAINTE A l’acte III, le chant de Violetta mourante (avec toujours le hautbois plaintif) s’emplit d’une infinie tristesse (III, air « Adio del passato »).

Verdi souhaitait, pour le rôle de Violetta (soprano grand lyrique), une « donna di prima forza » qui allie, comme nous venons de le voir, virtuosité, prouesses vocalistiques, colorature, mais aussi force et noblesse, force et faiblesse à la fin.

14 PRELUDE DU PREMIER ACTE

CD PLAGE 1

Ce prélude du premier acte expose deux éléments riches d’avenir au sein du drame : - Souffrance et mort de Violetta - La passion amoureuse

SOUFFRANCE ET MORT DE VIOLETTA Le prélude débute de manière pré-impressionniste et on croirait voir une sorte « d’éther vaporeux » (pour reprendre les propos de Liszt au sujet du Prélude de Lohengrin de Wagner) car quelques violons seuls sont présents et très divisés (8 soli divisi) dans une nuance extrêmement piano (ppp). La présence de nombreux chromatismes lui donne son caractère expressif. Ce thème se retrouve dans le dernier acte et il s’agit de la figuration musicale de la maladie mortelle de Violetta que Verdi tient à mettre au premier plan.

8 premières mesures confiées à quelques violons (8) très divisés avant l'entrée du tutti.

LA PASSION AMOUREUSE Ce thème s’épanouit dans la tonalité lumineuse de Mi majeur et contraste, par sa sérénité, son côté voluptueux et chaleureux avec le premier moment du prélude. Enoncé aux cordes dans le prélude, nous le retrouverons d’abord dans le premier acte quand Alfredo déclare sa flamme « Amor, amor è palpito » puis au second acte, au moment même où Violetta fait ses adieux à son amant ou encore au troisième acte quand l’héroïne lit la lettre d’excuses de Germont.

15 ACTE 1, ALFREDO « LIBIAMO, LIBIAMO », CHANSON A BOIRE, « BRINDISI »

CD PLAGE 2

Cette chanson, emblématique du style festif de l’œuvre, invite à trinquer et célèbre l’amour. Dans le croisement de regards, les premiers sentiments entre Violetta et Alfredo éclosent.

 Dynamisme, grâce et légèreté sont les signes identitaires de cet air célèbre. Le saut de sixte initial donne à la mélodie un rebond « félin » pouvant aussi évoquer la levée de la coupe de champagne, tandis que de petites fioritures (appogiatures et broderies) l’enjolivent. L’accompagnement prend le caractère d’une valse.

ALFREDO, VIOLETTA PUIS CHŒUR MIXTE :

Libiamo, libiamo ne’ lieti calici, Buvons, buvons dans les joyeuses coupes Ce la belleza infiora ; Que fleurit la beauté ; E la fuggevol, la fuggevol ora Et que l’heure, que l’heure fugitive S’inebrii a voluttà S’enivre de volupté. Libiam ne’ dolci fremiti Buvons dans la douceur des frissons Che suscita l’amore, Que suscite l’amour, (indicato Violetta) (montrant Violetta) Poichè quell’occhio al core Puisque ces yeux, tout-puissants, Onnipotente va. Vont au cœur. Libiamo, amore, amor fra i calici Buvons ! L’amour, l’amour, au milieu des coupes, Più caldi baci avrà. Aura des baisers plus ardents.

16 ACTE 1, CABALETTE DE VIOLETTA « FOLLIE !….SEMPRE LIBERA »

CD PLAGE 3

VIOLETTA

Follie!... follie!... delirio vano Folies !... Folies !… ce n’est qu’un vain è questo!... délire !... Povera donna, sola Pauvre femme, solitaire, Abbandonata in questo Abandonnée au milieu Popoloso deserto De ce désert peuplé Che appellano Parigi, Qu’on appelle Paris, Che spero or più?... che far Que puis-je donc espérer ?... Que degg'io?... Gioire ! faire ?... Jouir ! Di voluttà nei vortici, di Dans les tourbillons de la volupté, périr voluttà perir ! de volupté !

Cette cabalette est entièrement baignée de l’atmosphère de fête et renvoie au canto fiorito di bravura de type Donizetti avec roulades, vocalises, sauts d’intervalles, trilles... Elle exige donc l’agilité et la brillance d’une soprano-coloratura qui exprime le désir impérieux de jouissance. Les nombreuses vocalises sont d’une virtuosité étourdissante, notamment celle sur le mot « gioir » - jouir- où la colorature atteint la note la plus haute de sa tessiture : ré bémol. Bien que Violetta soit déjà amoureuse d’Alfredo, son surmoi a pris le dessus : elle se déclare une femme « toujours libre » pouvant « passer de réjouissance en réjouissance » malgré les invectives de son amant (placé hors scène) qui lui rappelle sa flamme : « Amour, amour est la vie ».

Début d'une vocalise vertigineuse sur "gioir"

Ré bémol : climax de la mélodie

17 ACTE II, SCENE 2 : CHŒUR DES GITANES

CD plage 4

L’atmosphère festive est particulièrement remarquable dans les morceaux d’ensembles où concertent soli et chœurs notamment dans cet extrait du deuxième acte avec le très célèbre chœur des gitanes pour sopranos et altos.

CORO DI ZINGARELLE CHŒUR DES GITANES

Noi siamo zingarelle Nous sommes des gitanes, venute da lontano; Et nous venons de loin ; d'ognuno sulla mano Dans la main de chacun, leggiamo l'avvenir. Nous lisons l’avenir ; Se consultiam le stelle Lorsque nous consultons les astres, null'avvi a noi d'oscuro, Rien ne nous est obscur, e i casi del futuro Et les événements futurs, possiamo altrui predir. Nous pouvons les prédire.

Il comprend deux parties : l’une en mi mineur et l’autre en mi majeur. La simplicité de la mélodie, dépourvue de fioritures et dont l’ambitus est restreint, ainsi que la présence du tambour basque lui donnent son caractère populaire.

VIOLETTA « AH, FORS’E LUI », FIN DU PREMIER ACTE

CD PLAGE 5

A l’opposé du style fastueux, festif, un grand nombre d’arias sont écrites dans un style intimiste, d’intériorité, proche de la musique de chambre donnant une saveur toute particulière et une expressivité intense à cet opéra. Ce style s’applique aux monologues, moments de contemplation lyrique.

La ligne mélodique, aussi simple que naturelle, est dégagée de toute fioriture superflue. Essentiellement syllabique, cette mélodie de type canto spianato (chant aplani, par opposition au canto fiorito) développe un cantabile très introverti dans le ton du secret. Violetta laisse parler son cœur et s’abandonne à une rêverie sentimentale. La délicatesse et la sobriété de l’accompagnement des cordes jouant « sempre staccato » renforce le climat d’intériorité du chant. A la fin de cet air, nous reconnaissons le thème récurrent de la passion amoureuse, sous les paroles « A quell’amor ».

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Ligne vocale dépouillée

Accompagnement staccato des cordes

VIOLETTA Ah fros’è lui che l’anima Ah, peut-être est-ce lui que mon âme, Solinga ne’ tumulti, Solitaire au milieu des tumultes, Solinga ne’ tumulti, Solitaire au milieu des tumultes, Godea sovente pingere Aimait souvent à peindre De’ suoi colori occulti, De couleurs inconnues, De’ suoi colori occulti… De couleurs inconnues… Lui, che modesto e vigile Lui, modeste et vigilant, All’egre soglie accese, Gravit mon seuil de malade E nuova febbre ascese Et m’enflamma d’une nouvelle fièvre, Destandomi all’amor !... M’éveillant à l’amour !... A quell’ amor, quell’amor ch’è palpito A cet amour, cet amour est la vie Dell’ universe, dell’universo intero, De l’univers, de l’univers entier, Misterioso, misteriose, altero, Mystérieux, mystérieux et altier, Croce, croce e delizia, Croix, croix et délice, Croce e delizia, delizia al cor. Croix et délice, délice au cœur.

A me fanciulla, un candido Enfant, un frémissant E trepido desire Et candide désir Quest’effigio dolcissimo Me peignait ce très doux Signor dell’avvenire, Seigneur de l’avenir Signor dell’avvenire, Seigneur de l’avenir, Quando ne’ cieli il raggio Quand au ciel je voyais Di sua belta vedea, Les rayons de sa beauté, E tutta me pascea Je me repaissais toute Di quel divin error. De cette erreur divine

Senti ache amore, che amore è palpito Je sentais que l’amour, que l’amour est la Dell’ universe, dell’universo intero, vie] De l’univers, de l’univers entier, Misterioso, misteriose, altero, Mystérieux, mystérieux et altier, Croce, croce e delizia, Croix, croix et délice, Croce e delizia, delizia al cor. Croix et délice, délice au cœur.

19 VIOLETTA: LECTURE DE LA LETTRE D’EXCUSES DE GERMONT, PèRE D’ALFREDO, ACTE III

CD, plage 6

Verdi utilise la technique usuelle du mélodrame pour les lectures de lettres à l’opéra : la lecture est parlée sur fond musical. Le climat d’intériorité est rendu par les cordes, utilisées en effectif très réduit, jouant en trémolos et pianissimo. Le coup de génie du compositeur est d’avoir eu l’idée de faire revenir le thème de la passion amoureuse pendant cette lecture. Il se dégage aux premiers violons. Cette sorte de « flash-back » en surimpression valorise l’authenticité de l’émotion et la vérité dramatique.

Texte récité

Thème de la passion amoureuse

Trémolos des cordes

VIOLETTA « Teneste la promessa… La disfida « Tenez votre promesse… Le duel Ebbe luogo…Il barone fu ferito, A eu lieu… Le Baron a été blessé, Pero migliora…… Alfredo Mais il va mieux… Alfredo E in stranio suolo.Il vostro sagrifizio Est à l’étranger. Je lui ai moi-même Io stesso gli ho svelato. Révélé votre sacrifice. Egli a voi tornera pel suo perdono… Il viendra vous demander pardon… Io pur verro… Curatevi…Mertate Je viendrai aussi… Soignez-vous… Vous méritez Un avvenir migliore… Un avenir meilleur… Giorgio Germont. » Georges Germont. »

20 VIOLETTA : AIR « ADDIO DEL PASSATO », ACTE III

CD, PLAGE 6

Pureté et expressivité sont les signes distinctifs de cet air qui fait suite à la lecture de la lettre de Germont où il a tout avoué. Violetta dans une attitude très verdienne d’autosacrifice, s’abandonne à une mort qu’elle sait prochaine. Dans la douleur du moment présent, elle se souvient aussi des bonheurs qui appartiennent au passé.

La ligne mélodique chantée « legato e dolce » est souple et très enroulée autour notamment des doubles croches. On remarquera que la prononciation du mot « Traviata» (« dévoyée ») pour la seule fois dans l’opéra, se fait dans un contexte religieux.

L’accompagnement orchestral, particulièrement feutré et joué aux seules cordes qui exécutent un rythme de valse lente, dernier vestige des fastes des temps passés.

On notera l’intervention mélancolique du hautbois dont Berlioz, dans son traité De L’instrumentation disait qu’il « exprimait à merveille » « la douleur d’un être faible ».

VIOLETTA Addio del passato bei sogni ridenti, Adieu, beaux rêves souriants du passé, Le rose del volto gia sono pallenti ; Les roses de mon visage ont déjà pâli L'amore d'Alfredo perfino mia manca, Et l'amour d'Alfredo me manque toujours... Conforto, sostegno, dell'anima stanca... Soutien et réconfort de mon âme épuisée... Conforto, sostegno, Soutien et réconfort, Ah, della traviata sorridi al desio, Ah, souris au désir de la dévoyée, A lei, deh, perdona, tu accoglila, o Dio ! Ah, pardonne-lui, accueille-la, mon Dieu ! Ah !... tutto, tutto, fini, Ah, tout, tout est fini... Or tutto, tutoo fini... Désormais tout est fini... Le gioie, i dolori tra poco avran fine, Bientôt mes joies, mes douleurs vont connaître leur fin, La tomba ai morti di tutto è confine ! La mort est la borne de tout pour les défunts ! Non lagrima o fiore avrà la mia fossa ! Ma tombe n'aura ni fleurs, ni larmes ! Non croce col nome che copra quest'ossia ! Pas une croix ne couvrira mes cendres ! Non croce... non fior... Ah, ni croix...ni fleurs... Ah, della travaiata sorridi al desio, Ah, souris au désir de la dévoyée, A lei, deh, perdona, tu accoglila, o Dio ! Ah, pardonne-lui, accueille-la, mon Dieu ! Ah!... tutto, tutto fini, Ah, tout, tout est fini... Or tutto, tutto fini... Maintenant tout est fini... (siede) (Elle s'assied)

21 POUR EN SAVOIR PLUS...

BIOGRAPHIE

DUMAS Alexandre fils, La Traviata, Pocket Classiques, Paris, 1994. Avec un dossier historique et littéraire

ISSARTEL Christiane, La Dame aux camélias de l’histoire à la légende, Paris, Chêne-Hachette, 1981.

POUR UNE PREMIERE APPROCHE REIBEL, Emmanuel, Verdi, Paris, Jean-Paul Gisserot, 2001.

ÉTUDES PLUS COMPLETES ET SPECIALISEES DE VAN, G., Verdi, un théâtre en musique, Paris, Fayard, 1992. GATTI, C., Verdi, 3 vol., Les Introuvables, Plan de la Tour, 1977. LABIE, Jean-François, Le Cas Verdi, Paris, Laffont, 1987. MILZA, Pierre, Verdi et son temps, Paris, Perrin, 2001. ORCEL, Michel, Verdi, la vie, le mélodrame, Grasset, 2000. PHILLIPS-MATZ, M.J., Giuseppe Verdi, 1993, Paris, Fayard, 1996.

CORBIN, Alain, les Filles de Noces, misère sexuelle et prostitution au XIXème siècle, Champs Flammarion, 1892.

OUVRAGES COLLECTIFS

- Dossier pédagogique de La Traviata réalisé pour le festival d’Aix-en Provence avec la participation d’Armelle Babin, Valérie Bedouk, Elena Dolgouchine, Anne Le Nabour, Alain Perroux, Elisabeth Rallo- Ditche.

- Dossier pédagogique de l’opéra de Lille avec la participation de Sébastien Bouvier

- Avant-Scène opéra N°51 de 2008

Alain Duault : Argument

Francesco Maria Piave : Livret intégral

Michel Orcel : Traduction française

Stéphane Goldet : Guide d'écoute

Regards sur l'œuvre et son époque

Christiane Issartel : Une visite à Marie

Pierre Enckell : Petite chronique des dames

galantes

Jean-Michel Brèque : Marguerite, Violetta,

Esther et les autres...

Jacques Gheusi : La création malheureuse de

la Traviata

Gilles de Van : La Traviata ou la fin de l'idylle

André Tubeuf : L'introuvable voix de Violetta

Jacques Gheusi : Quinze Violetta célèbres

22 DISCOGRAPHIE

Giulini, Callas, di Stefano, Bastianini,Milan, EMI, 1955.

Leiber, Cotrubas, Domingo, Milnes, Munich, Deutsch Grammophon, 1977.

 CD utilisé pour le présent dossier pédagogique. Prêt sur demande par l'opéra de Reims

FILMOGRAPHIE

Films inspirés plus ou moins librement de la vie de Verdi :

- Giuseppe Verdi de Carmine Gallone, 1938 - Giuseppe Verdi de Raffaello Matarazzo, 1953 - Giuseppe Verdi de Renato Castellani, 1982 (affiche ci-contre) - Giuseppe Verdi, documentaire de Francesco Barille

CONFERENCE

"VIVA VERDI" PAR FRANCIS ALBOU, PROFESSEUR AGREGE D'EDUCATION MUSICALE Le vendredi 20 avril, à l'opéra de Reims, de 18h à 19h30 Entrée libre mais réservation conseillée

WEBOGRAPHIE

LE TEXTE INTEGRAL DE LA DAME AUX CAMELIAS D’ALEXANDRE DUMAS FILS http://fr.wikisource.org/wiki/La_dame_aux_camélias

LA PARTITION D’ORCHESTRE DE LA TRAVIATA http://www.dlib.indiana.edu/variations/scores/bfk3821/lar ge/index.html

LES OPERAS SUR LE SITE OPERA GLASS (STANFORD) http://rick.stanford.edu/opera/Verdi/main.html

VERDI, VASTE SITE EN ANGLAIS ET ITALIEN http://www.parmaitaly.com/verdik.html

GIUSEPPE VERDI : SA VIE, SON ŒUVRE PAR NELLY JOHNSON http://nelly.johnson.free.fr/Page60.html

SITE DE LA FONDATION VERDI http://www.giuseppeverdi.it/

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