Le Français De Suisse Romande
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Mémoire de licence Le français de Suisse romande Une réelle variante de la langue française ? Författare: Calner, Josefin Handledare: Hauksson Tresch, Nathalie Examinator: Lutas, Liviu Termin: HT19 Ämne: Franska Nivå: G3 Kurskod: 2FR30E Abstract Switzerland is a European country officially named the Swiss Confederation, composed of 26 cantons which have a high degree of independence. In addition to its many cantons, Switzerland has four official languages: German, French, Italian and Romansh. It is often said that the Swiss French is different from the French spoken in France, and the most common examples are the words septante (seventy) and nonante (ninety), instead of soixante-dix and quatre-vingt-dix, respectively. Sometimes, the French spoken in Switzerland is even considered a proper language, but it is unclear whether the difference between the French spoken in Switzerland and France is big enough to justify this name. The aim of this study is to find out whether the differences between the Swiss French and the French of France are used frequently enough in everyday conversation for the Swiss language to be considered a proper variant of the French language. To do this, a database called Corpus Oral de Français de Suisse Romande, composed of recordings of French-speaking Swiss and developed by the University of Neuchâtel, is used (Avanzi, Béguelin et Diémoz 2016, a). We use two different “Swiss French – French” dictionaries to find 50 expressions that can be searched in the database. The results show that several expressions claimed to be used in the French-speaking part of Switzerland are, in fact, used instead of the corresponding French expressions. However, the French versions are more common in most cases, which suggests that most of the so called “Swiss French expressions” might not be used in the conversations of everyday life. Unfortunately, there are also 19 cases where neither of the versions of the given expression can be found in the database. An explanation for this might be that several of the chosen expressions are ill-fitted to the contexts of the recordings available, or that neither version is used in everyday conversation. Keywords French-speaking Switzerland, Romandy, Swiss French, OFROM Table des matières 1. Introduction _______________________________________________________ 4 1.1 Objectif _______________________________________________________________________ 4 1.2 Études antérieures, cadre théorique et méthodologique __________________________________ 5 1.3 La disposition du travail __________________________________________________________ 7 2. L’histoire du français helvétique _______________________________________ 8 2.1 Origine du français ______________________________________________________________ 8 2.2 Le français helvétique ____________________________________________________________ 9 3. Matériaux et méthode ______________________________________________ 10 3.1 Matériaux _____________________________________________________________________ 10 3.1.1 Le corpus _________________________________________________________________ 11 3.1.2 Les dictionnaires ___________________________________________________________ 11 3.2 Méthode ______________________________________________________________________ 12 3.2.1 La sélection d’expressions ____________________________________________________ 12 3.2.2 Chercher dans le corpus ______________________________________________________ 16 4. Analyse _________________________________________________________ 17 4.1 Origine des expressions cherchées _________________________________________________ 17 4.1.1 Les dialectismes ____________________________________________________________ 17 4.1.2 Les archaïsmes _____________________________________________________________ 18 4.1.3 Les germanismes ___________________________________________________________ 18 4.1.4 Les statalismes _____________________________________________________________ 19 4.2 Résultat de la recherche _________________________________________________________ 20 5. Synthèse _________________________________________________________ 23 6. Conclusion _______________________________________________________ 25 Bibliographie _________________________________________________________ 26 Annexe : Liste complète des recherches _____________________________________ I 3 1. Introduction La Confédération Suisse est un pays constitué de 26 cantons ayant leurs propres constitutions (subordonnées à la Constitution fédérale) parlements, gouvernements et tribunaux. De plus, il y a quatre langues officielles en Suisse : L’allemand, le français, l’italien et le romanche, dont la présence varie dans les différents cantons. La Suisse romande, ou la Romandie (Romandy en anglais) est le nom de la partie francophone de la Suisse, composée de six cantons et quelques districts d’un septième canton (Manno 2007 : 5-6). Le français parlé en Suisse se distingue quelque peu du français de France. Par exemple, il y a les mots septante et nonante (soixante-dix et quatre-vingt-dix, respectivement), qui constituent des exemples de mots dits spécifiquement suisses assez connus. Cependant, il semble aussi exister d’autres mots ou expressions dits spécifiquement suisses, et sur l’internet on peut trouver plusieurs « dictionnaires » montrant des différences entre le français de France et le français de Suisse. Ces « dictionnaires », qui sont plutôt des listes d’expressions dites spécifiquement suisses, suggèrent que la différence entre le français respectivement parlé dans les deux pays, dépasse les deux mots de nombres connus. La question résultant de cette suggestion est de savoir si les traductions présentées dans ces listes en ligne sont vraiment employées par les Suisses francophones dans la vie quotidienne. L’Université de Neuchâtel a développé un corpus utile pour essayer de répondre à cette question. Composé de 64 heures d’enregistrements de 341 Suisses francophones, le corpus est une base de données extensive, où il est possible d’examiner l’occurrence des mots et des expressions (Avanzi, Béguelin et Diémoz 2016, a). Ce travail de recherche consiste à utiliser ce corpus pour examiner si cinquante expressions dites spécifiquement suisses (selon quelques « dictionnaires » en ligne) sont utilisées dans une mesure qui suggère que le français de Suisse, également appelé le suisse romand, pourrait être considéré comme une véritable variante de la langue française. 1.1 Objectif L’objectif de ce mémoire est d’explorer certaines différences entre le français de France et le français de Suisse romande en examinant dans quelle mesure des expressions dites spécifiquement suisses sont employées par les Suisses francophones dans la vie quotidienne. Cet objectif donne lieu à la question de recherche suivante : Dans quelle 4 mesure certaines expressions dites spécifiques du français de Suisse romande sont-elles vraiment employées dans la langue quotidienne par rapport aux expressions correspondantes françaises ? 1.2 Études antérieures, cadre théorique et méthodologique Il existe un mémoire de master ayant pour sujet la langue française en Suisse, appelé Le français de Suisse romande et écrit en 2016 par Ratthapat Charoenwutipong. Dans ce mémoire, l’auteur décrit de manière extensive l’aspect historique du français parlé en Suisse romande (Charoenwutipong 2016 : 8). De plus, les particularités et les variations du français de Suisse sont présentées dans une partie du mémoire traitant des aspects descriptifs (Charoenwutipong 2016 : 19). La troisième partie de ce mémoire traite des aspects sociolinguistiques, à savoir : les « attitudes des Suisses Romands par rapport au français régional » (Charoenwutipong 2016 : 34). quant aux autres études, nous pouvons citer Giuseppe Manno qui a écrit à propos de l’influence germanique sur le français de Suisse romande. Dans son article « L’influence de l’adstrat germanique sur le français régional de Suisse romande » de 1997, il essaye, comme suggéré par le titre, de « dresser un tableau des influences objectivement démontrables » exercées par les langues germaniques sur le français parlé en Suisse romande (Manno 1997 : 2). Il décrit les différents types de germanismes, c’est-à-dire : les différents types d’emprunts existant en Suisse romande, ainsi que les traces morphologiques et syntaxiques trouvées dans le français de cette région. De plus, il écrit sur le sujet du lexique, où il constate que le vocabulaire est, en comparaison avec la grammaire, « beaucoup plus ouvert à l’emprunt et aux influences extérieures » (Manno 1997 : 6). quant aux aspects quantitatifs, il regarde « l’origine des régionalismes » du français de Suisse romande ainsi que « les composants du français non conventionnel » dans la même région (Manno 1997 : 10). Selon Manno, l’influence germanique sur le français de Suisse romande est la plus évidente « dans le vocabulaire administratif, militaire et culinaire ainsi que dans le registre familier », mais il déclare aussi que ses matériaux sont « bien trop réduits et épars ». (Manno 1997 : 13). Manno a aussi écrit un article appelé « La situation du français en Suisse : considérations démolinguistiques et de politique linguistique » où il traite « la complexité de la situation linguistique helvétique » du point de vue démographique et politique. Dans l’article, Manno écrit à propos de « la Suisse quadrilingue ». Il décrit la naissance de la 5 Confédération Suisse, l’histoire des quatre langues dans le pays ainsi que les parties dans la Constitution fédérale qui concernent ces langues