UNIVERSITE DE TOAMASINA FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUE ET DE GESTION *************

DEPARTEMENT ECONOMIE

MEMOIRE DE MAITRISE ES SCIENCES ECONOMIQUES

ESSAI D’ANALYSES DES OBSTACLES DU DEVELOPPEMENT RURAL (Cas de la commune rurale d’Amboanjo)

Présenté et soutenu par : RAVAOARIMILA Dauphine Promotion : 2003-2004

Sous la direction de :

Monsieur LEMIARY Monsieur SOLEMAN Koné Francis Hary Enseignant à l’Université de Toamasina Responsable de formation du FID Fianarantsoa Encadreur enseignant Encadreur professionnel

Date de soutenance : 24 Novembre 2006

1 UNIVERSITE DE TOAMASINA FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUE ET DE GESTION *************

DEPARTEMENT ECONOMIE

MEMOIRE DE MAITRISE ES SCIENCES ECONOMIQUES

ESSAI D’ANALYSES DES OBSTACLES DU DEVELOPPEMENT RURAL (Cas de la commune rurale d’Amboanjo)

Présenté et soutenu par : RAVAOARIMILA Dauphine Promotion : 2003-2004

Sous la direction de :

Monsieur LEMIARY Monsieur SOLEMAN Koné Francis Hary Enseignant à l’Université de Toamasina Responsable de formation du FID Fianarantsoa Encadreur enseignant Encadreur professionnel

Année Universitaire : 2005 - 2006

2 REMERCIEMENTS

La réalisation du présent ouvrage de mémoire, nous aurait été impossible sans la contribution de nombreuses personnes, à qui nous sommes très reconnaissantes. Tout d’abord, nos remerciements s’adressent à tous les enseignants de l’Université de Toamasina, en particulier aux enseignants du Département Economie qui ont assuré notre formation. Sans leur contribution, il nous serait impossible de parvenir à ce stade. Ensuite nous adressons nos vifs et sincères remerciements, à : - Monsieur RAZAFIMANANTSOA Thomas, Directeur Régional du FID- Fianarantsoa, pour sa générosité et son amabilité en nous accordant un stage au sein de son établissement - Monsieur SOLEMAN Koné Francis Hary, Responsable de formation auprès de la DRF/FID, notre encadreur professionnel, son dévouement et son encadrement nous ont été précieux. - Monsieur LEMIARY, enseignant à l’Université de Toamasina, notre encadreur enseignant, qui nous a largement accordé son temps, malgré ses diverses occupations, pour nous guider dans l’accomplissement de cet ouvrage. - Tous les responsables au sein du FID Fianarantsoa, de nous avoir accueilli à cœur ouvert et de nous avoir aidé pendant notre recherche. Nous tenons également à exprimer notre sincère reconnaissance à Monsieur et Madame RASIDIMANANA, à Monsieur et Madame HASIVANONA qui nous ont apporté leur soutien moral. Enfin, nous ne saurions clore nos expressions de remerciements sans adresser à nos frères et sœurs, surtout à nos chers parents Monsieur et Madame MILA Jean, notre gratitude à travers de ce mémoire, ils ont prodigué tant de sacrifices et d’éducation infaillible tout au long de nos études.

3 SOMMAIRE

Remerciements ...... 3 Liste des abréviations...... 5 INTRODUCTION ...... 7 PARTIE I SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE DE LA COMMUNE RURALE D'AMBOANJO ...... 8

CHAPITRE I : CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA COMMUNE ...... 9 Section I : Présentation physique ...... 9 Section II : Etudes socio-économiques...... 14

CHAPITRE II : ANALYSES ET PROBLEMATIQUES ...... 30 Section I : Concept théorique du développement...... 30 Section II : Les problèmes de la commune rurale d’Amboanjo...... 34 Section III : Les interventions des acteurs de développment et leurs resultats...... 38

PARTIE II LES OBSTACLES DU DEVELOPPEMENT RURAL ...... 51 CHAPITRE I : LES OBSTACLES DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE D'AMBOANJO ...... 51 Section I : Les obstacles endogènes ...... 53 Section II : Les obstacles exogènes ...... 67 CHAPITRE II : PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS ...... 83 Section I : La mobilisation paysanne ...... 83 Section II : Le renforcement des capacités communautaires...... 93 CONCLUSION...... 110 Annexes Liste des figures ...... Liste des tableaux...... Bibliographie Table des matières ......

4 LISTE DES ABREVIATIONS ACORDS : Appui aux Communes et aux Organisations Rurales du Sud pour le Développement AFISD : Alphabétisation Fonctionnelle et Intégré pour le Soutien du Développement AVSF : Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières CDC : Comité pour le Développement Communautaire CICDA : Centre International de Coopération pour le Développement Agricole CISCO : CIrconscription SCOlaire CSB : Centre Sanitaire de Base DSRP: Documents Stratégiques pour la Réduction de la Pauvreté FAO: Food and Agriculture Organisation FED: Fond Européen pour le Développement FID: Fond d’Intervention pour le Développement FRAM: Fikambanan’ny Ray Aman-renin’ny Mpianatra IMF: Institutions de Micro-Finance INDH: Indicateur National de Développement Humain INSTAT: Institut National de STATistique IRA: Infection Respiratoire Aigue MAP: Action Plan MBS: Malagasy Broadcasting System MINESEB: MINistère de l’Education Secondaire Et de Base MPE: Moyennes et Petites Entreprises OMD: Objectifs Milléniaires de Développement OMS: Organisation Mondiale de la Santé ONG: Organisation Non Gouvernemental OP: Organisation Paysanne PADR: Plan d’Action pour le Développement Rural PCD: Plan Communal de Développement PGE: Politique Générale de l’Etat PK : Point Kilométrique PSDR : Projet Soutien pour le Développement Rural RN : Route Nationale

5 INTRODUCTION

Madagascar est un pays parmi les moins avancés, sa population à forte majorité rurale est généralement confrontée à de multiples problèmes, dont le plus important est la pauvreté. La population rurale est censée être de type agricole ayant comme activité économique l’agriculture, une agriculture de subsistance. Son économie demeure sous-développée et dépendante.

Pourtant, l’agriculture concourt au développement économique dans les pays développés ; sa contribution1 au développement est très remarquée : livraison de subsistance, fourniture de mains d’œuvre et de matières premières à l’industrie, offre de débouchés pour les produits industriels et financement de la croissance.

Conscient du rôle moteur de l’agriculture dans le développement économique, et pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ainsi que les objectifs plus généraux de la Déclaration du Millénaire : transformer la vie de millions d’enfants, qui seraient ainsi protégés de la maladie et d’une mort prématurée, de la pauvreté extrême, le développement de l’agriculture, bien entendu le développement rural constitue un ordre de priorité du gouvernement dans la Politique Générale de l’Etat (PGE). Plusieurs acteurs de développement internationaux et nationaux apportent leurs concours pour atteindre cet objectif.

Souvent, dans le milieu rural, on rencontre des problèmes du genre : défaillance des moyens de transport, abondance ou manque d’eaux, présence des insectes, insuffisance de vulgarisation des technologies de conservation ou des transformations des produits agricoles, éloignement ou précarité des établissements scolaire et sanitaire …L’Etat et ses partenaires internationaux et nationaux, bailleurs, collectivités locales, secteurs privés, ONG et associations essayent de les résoudre. en faisant de la vulgarisation agricole, à travers l’irrigation, la lutte acridienne, l’appui aux organisations paysannes, la mise en place des infrastructures de base et des service sociaux de base. La réalité d’aujourd’hui est claire, malgré ces multitudes aides reçues pour le développement rural, malgré

1. HORACE Gatien, Cours POLITIUQE ECONOMIQUE « Agriculture et développement » 4ème Année Economie (Année 2004)

6 l’existence des ONG, des associations et surtout les efforts que faits l’Etat, la population rurale vit toujours dans une pauvreté presque absolue.

La question qui se pose et qui sera à l’origine de notre recherche est la suivante : pourquoi la situation économique et financière des ruraux ne s’améliore guère malgré les interventions des acteurs de développement ? Une chose est sûre, c’est qu’il y a des obstacles qui entravent le développement rural. D’où le choix de notre thème : «Essai d’analyses des obstacles du développement rural, cas de la commune rurale d’Amboanjo » il s’agit ‘identifier les obstacles afin d’aider les ruraux et la collectivité locale pour atteindre l’objectif, leur bien-être. Ce travail englobe les informations obtenues grâce à des enquêtes sur terrain et qui nous ont permis de comprendre les réalités socio-économiques de la région, et les problèmes rencontrés dans le milieu rural. D’autres informations ont été recueillies auprès du FID_FIANARANTSOA et auprès des services publics et des organisations non gouvernementales (ONG) concernées à l’instar du PSDR Fianarantsoa, et de l’INSTAT Fianarantsoa.

Notre devoir se divise en deux grandes parties, la première partie donne un aperçu sur la situation socio-économique de la commune. Elle fait la présentation de la commune, ses atouts et ses faiblesses. Elle évoque en quelque sorte ce qu’on entend par « développment ». Elle montre aussi les structures et les déterminants de la pauvreté dans la commune rurale d’Amboanjo, les interventions des acteurs de développement, et la persistance de la pauvreté, autrement dit la « dynamique de la pauvreté »

Bien loin de s’améliorer, malgré les interventions des acteurs, la situation économique et financière de certaines régions tourne au désastre. Pour certains, les résultats tardent à se manifester. Une analyse approfondie des causes de la pauvreté est donc indispensable pour concevoir et mettre en œuvre des politiques sociales qui seraient efficaces. La deuxième partie participe à cette analyse en examinant les facteurs qui empêchent le développement rural, contribuant à la persistance de la pauvreté. Dans cette partie, nous essayons de proposer et d’évoquer les mesures et les politiques indispensables pour avoir un développement rural durable.

7 PARTIE I

SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE DE LA COMMUNE

RURALE D'AMBOANJO

8 CHAPITRE I

PRESENTATION DE LA COMMUNE

SECTION I : PRESENTATION PHYSIQUE

1-1-DELIMITATION

La Commune rurale d’Amboanjo est une commune dans la sous-préfecture de , dans la région de Vatovavy , dans la province de Fianarantsoa.

1-1-1- Localisation Elle se situe à 30Km du chef lieu du Fivondronana , dont l’accessibilité Manakara- est de 15Km et Marofarihy-Amboanjo 15Km impraticable en période de pluie

1-1 -2- Communes limitrophes Au nord de la Commune d’Amboanjo se trouvent les communes rurales de Mizilo-Gare et d’Amhohitsara, au sud, la commune rurale de Sorombo et de Vohimasy .A l’est la commune rurale de Marofarihy et à l’ouest la commune rurale d’

Tableau 1 : Les communes limitrophes et distance par rapport à Amboanjo Distance par rapport District Communes Orientation au chef lieu de la d’appartenance Commune (Km) Anorombato Ouest 22 Manakara Mizilo-Gare Nord 35 amhohitsara Nord –est Sorombo Sud 35 Vohimasy Sud-Est 30 Manakara Marofarihy Est 12 Source : Commune d’Amboanjo, juillet 2006

9 FIGURE 1 : CARTE DE LOCALISATION DE LA COMMUNE RURALE D'AMBOANJO

10 La commune compte récemment 12 fokontany

Tableau 2 : Liste des fokontany et distance par rapport chef lieu de la commune N° Noms des fokontany Orientation Distance/Chef lieu (Km) 1 Amboanjo : chef lieu 2 Ambodivoamboana Ouest 7Km 3 Androrangavola Ouest 5Km 4 Ankatafana Nord 4km 5 Betsako Nord-ouest 12KM 6 Ifaho Est 8km 7 Mahavelo Est 8km 8 Mitenopiky Sud -ouest 6km 9 Mizilo Est 5km 10 Vohitromby Est 5km 11 Vohitravoa Sud 5km 12 Vohitsivalana Est 3km

Source : Commune d'Amboanjo, Juillet 2006

FIGURE 2 : CARTE GEOGRAPHIQUE DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOANJO

11 1-1-3 - Bref aperçu historique : Origine du nom de la commune

Les premiers venus à Amboanjo étaient Ndemahazo, Iabandratao, et Sengividahy ; ils étaient venus d’, et ils se sont installés à Amboafandra la place de l’école à l’heure actuelle. Le village d’Amboanjo en ce moment était leur champ où ils avaient cultivé des « voanjo » (arachides). Plus tard ils ont construit leur habitat près de leur champ et ils nommaient le village « Amboanjo » Ndemahazo avait épousé Balavao et avait neuf enfants.Iabandratao avait trois enfants, tandis que Segnivindahy marié trois fois, avait quatre enfants avec son épouse Mana, un enfant avec Saona et trois avec Valembohitra

1- 2 - RELIEF

Située à 100m d’altitude, et faisant partie de l’écologie des Basses Alluviales, la commune d’Amboanjo constitue la vallée alluviale du fleuve Managnano

1- 3- HYDROGRAPHIE

Le principal cours d’eau est Managnano, très navigable dans cette partie, elle se faufile au milieu de la commune et assure l’irrigation de toutes les surfaces qui l’abordent

1- 4- CLIMAT

Deux saisons distinctes partagent l’année : l’été, chaud et humide, du mois d’octobre à Mai, et l’hiver, froid et sec du mois de juin à septembre.

Elle dure respectivement et approximativement de huit et quatre mois. Comme toute région du Sud-Est, la commune d’Amboanjo est sujette aux cataclysmes naturels comme les inondations (de décembre à avril) et la sécheresse (de septembre à Novembre)

1- 5- VEGETATION

La forêt primitive a disparu. C’est le domaine de l’aristida, des bosquets, des savoka, parsemé de Ravinala lesquels se réfugient dans les creux des collines et ne sont préservés que dans les périmètres des tombeaux. On observe par-ci et par- là des eucalyptus fatigués par l’incendie et par les âges, datant sans doute de la colonisation.

12 1- 6- SOLS

Dans la partie occidentale, sur les collines exposées annuellement à des incendies répétées et itinérantes, les sols ainsi mis à nu sont à divers degré de dégradation, marqués par la latéritisation et le phénomène de « lavakisation »sur les flancs des collines

Aux abords immédiats des circuits ou des parcours des réseaux hydrographiques (rivières et leurs affluents), se forment des plaines plus ou moins larges, à sols composés d’alluvions, de sable et d’argile. C’est le domaine du « baiboho »

Les plaines et les bas-fonds occupant environ 70%de la superficie totale sont les domaines de la riziculture irriguée, tandis que les basses collines et leurs flancs, détenant les 30% de la surface totale de la commune, sont utilisées pour les cultures de rentes (café) et les cultures sur brûlis (riz pluvial, manioc, canne à sucre, bananes.

SECTION II : ETUDES SOCIO - ECONOMIQUES

2-1- DEMOGRAPHIE

2-1-1-Structure de la population La commune d’Amboanjo compte 13 325 habitants, repartis sur une surface de 160Km soit une densité de 83.43hab /km².

TABLEAU 3 : Répartition de la population par sexe

Population % de la % de la population population masculine féminine Sexe Masculin Féminin Total

Nombre 5 778 7547 13 325 43.23 % 56.76%

Source : Service d’Etat Civil de la commune d’Amboanjo, Juillet 2006 Ce tableau montre que dans la commune d’Amboanjo, la population féminine parait légèrement supérieure à la population masculine. Cette dernière constitue

13 les 43.23% de la population totale, alors que la population féminine forme les 56.76% 2-1-2- Répartition de la population par groupe d’âge Dans cette répartition, on subdivise la population en quatre tranches d âge : - de 0 – 5 ans : on les classe dans les petits enfants - de 5 - 10 ans : on les classe dans les enfants - de 10 -18 ans : on les classe dans les adolescents - de 18 – 60 ans : on les classe dans les adultes - + 60 ans : on les classe dans les vieillards Tableau 4 : répartition de la population par groupe d’âge Taux de la Taux de la Groupe Effectif %par rapport à la population population jeune d’age population totale active age

0 - 5 1 384 10.38% - 5 -10 1 777 13.35% 66.06% 10-18 5 643 42.34% 18-60 3 965 29.76% 72.1% + 60 556 4.17% - - Total 13 325 100% Source : Service d'Etat Civil d'Amboanjo, Juillet 2006

D’ après ce tableau, le groupe d’âge actif détient un poids très important par rapport à la population totale avec un taux de 72.1%, c’est le taux de la population entre 10 – 60 ans, puisqu’à partir de 10 ans, les enfants participent aux taches ménagères et aux activités génératrices de revenu, surtout lorsqu’ils ne sont pas scolarisés. De plus, ce tableau permet de constater que la population de la commune d’ Amboanjo est une population jeune car la population de 0 – 18 ans constitue déjà 66.06% de la population totale. L’effectif de la population augmente rapidement dans la commune d’Amboanjo, cela peut être appréciée par l’augmentation de la taille du ménage. En ce moment la taille moyenne des ménage à Amboanjo est égale à 9, et le pourcentage de 66.06% de la population de jeune âge le prouve. Comme d’habitude, les déclarations de naissances et des décès auprès des autorités administratives se perdent et il n’y a plus de recensement périodique ; alors on n’a pas pu fournir des chiffres concernant le nombre de naissance et le nombre de décès dans la commune d’Amboanjo.

14 2-2- LES US ET COUTUMES

2-2 -1- De la religion

LOCALISATION CHRETIENNE

Amboanjo Catholique

Amboanjo Protestante

2-2-2- La parenté

Comme dans toute société humaine, la cellule de base chez les Antemoro est la famille, laquelle est formée par les descendants du même ancêtre mort ou encore vivant qui était ou est le patriarche (razana). Le « tranobe » ou la grande maison regroupe les familles ayant même ancêtre historique.

La « famille élargie » protège dans le « tranobe » paternel ou maternel toutes les ramifications collatérales dont les membres sont tenus d’assister à de grandes circonstances : fêtes collectives, entraide agricole, construction d’une maison, tressage des nattes de la « tranobe ». Ces circonstances permettent aux membres de la « famille élargie »de se reconnaître ainsi que de mieux affirmer les relations familiales ; c’est pour montrer qu’ils sont parents (mpihavana)

Les termes de parenté sont classificatoires et peuvent déterminer le lien de parenté et d’ancienneté, par conséquent ce titre donne droit à protection, impose un devoir.

2-2- 3- Le devoir et les obligations

2-2-3-1- Au niveau de la famille

Dans un tranobe, les enfants et les petits enfants désignent non seulement par exemple nos propres enfants, mais aussi les gens des générations suivantes. Ces enfants ont le devoir de respecter les gens et les générations précédentes au niveau de la famille, de la « famille élargie » et du clan, et ils ont droit à la protection des aînés.

Les aînés : les frères ou les oncles , voilà encore des termes qui donnent droit ou qui donnent devoir à tout, et à chacun dans la société Antemoro, dans cette

15 organisation sociale encore traditionnelle, le droit et le devoir sont formés par l’ensemble des « fomban-drazana » ou coutumes des ancêtres.

« Rangahy » ou grand-père comme « Ray » ou père et « Ragnavavy » ou grand-mère comme « Reny » ou mère donnent droit au respect, au commandement et ils chargent le devoir de protection.

2-2-3-2- Au niveau de la société

Dans la commune d’Amboanjo, l’administration et l’Etat civil ne sont pas toujours informés des unions et des naissances, un individu n’a pas d’âge absolu. Il a un âge relatif par rapport aux autres de sa génération, par rapport à un événement majeur, local : une incendie par exemple ou une inondation ; régional : une construction d’hôpital par exemple ; national : le grève 2002 par exemple

Mais dans la société, chaque individu, dès sa naissance, appartient à une classe d’âge déterminée par des caractères biologiques, suivant le sexe et correspondant aux différentes étapes du développement humain.

A chaque classe d’âge socialement organisée correspond une charge. Par exemple tous les adolescents qui parviennent au statut de travailleurs devraient être membres de la classe d’âge « apanompo » où les individus se chargent des messages et du service de la société. Et dans son organisation intérieure, après élection par les membres, un individu assurera la fonction de « chef », comme la fonction de « mpanjaka » ou roi, existe pour un mandat déterminé.

L’approche de la société Antemoro nécessite - à tout seigneur tout honneur, le contact préalable du « Mpanjaka » qui, par ses messagers les « Apanompo », convoque ses conseillers pour information et pour délibération sur les dispositions à prendre. La population en sera tenue au courant par l’annonce du soir, avant l’heure de se coucher, prise en charge par les «Apanompo »

Actuellement, ces structures restent les mêmes, mais l’efficacité, la maîtrise des responsabilités et le respect accordé à leur endroit laissent à désirer.

2-2-4- Les cérémonies rituelles

16 La cérémonie rituelle est en général l’aboutissement d’un phénomène d’accumulation, l’affichage des réseaux de sociabilité (unité cérémonielle, divers types d’invité, réseaux d’alliés et de voisins). Cette cérémonie est en quelque sorte un jeu de rapports d’ostentation permettant de repérer des hiérarchies sociales locales. A ce moment là, celui qui est puissant manie cette ostentation à son profit, il domine ceux qui sont plus faibles que lui et accepte en même temps la domination de ceux qui sont plus grands que lui.

L’exécution des rites cérémonielles, objet de maintient de la relation sociale d’un individu ou de la famille ou du lignage envers la société, figure parmi les principales sources des dépenses dépassant les possibilités financières de ces structures de la société.

Les cérémonies très courantes dans la commune d’Amboanjo sont le fampakaran-bady, ou mariage, le fahan-jaza, le fahan-jafy, le resa-trano, le fidirana an-tranobe, et le fandevenana(cf. ANNEXE I) . Au cours de ces cérémonies, la famille apporte du riz blanc pour nourrir les invités, des alcools de campagne en quantité suffisante pour les convives au cours de la cérémonie, et des bœufs pour les sacrifices

2-3- LES ACTIVITES ECONOMIQUES

2-3-1- Les activités agricoles

2- 3-1-1- Le terroir cultivé

Ce sont les bas- fonds pour la riziculture irriguée. Ces espaces sont assujetties tantôt à l’inondation, tantôt à la sécheresse, et là, l’eau est non maîtrisable. Ce sont également les tanety et les collines basses, domaines des cultures sur brûlis (riz pluvial, manioc) et des cultures de rente (café, poivre, girofle), de la canne à sucre et d’autres cultures vivrières d’appoint. Sont associés aux cafiers, les arbres fruitiers et les bananes. Ces dernières dominent principalement les faibles pentes des collines avoisinantes des cours d’eau

La commune d’Amboanjo, comme toutes autres communes de la région Vatovavy Fitovinany, est une commune à vocation agricole, mais les aléas climatiques et l’appauvrissement des sols causés par l’érosion et les cultures sur

17 brûlis, limitent les initiatives de développement du secteur primaire et entraînent une dégradation du revenu des paysans.

2-3-1-2- Les types de cultures

La commune est favorable aux cultures vivrières, industrielles et de rentes, en particulier le café. Cette derniere occupe une part importante des surfaces cultivées, et quatre agriculteurs sur cinq la pratique. Mais après le chute du prix du café, le peuple commence à pratiquer la culture de vanille. Les cultures fruitières sont également abondantes, surtout les cultures de bananes, d’orange et de letchi.

a) -La culture vivrière

La culture vivrière occupe une partie importante des surfaces cultivées dans la commune d’Amboanjo, le manioc et le riz représentent les principales cultures vivrières les plus pratiquées; les autres espèces ne sont que secondaires.

Le tableau ci- dessous montre la production annuelle en cultures vivrières dans la commune d’Amboanjo.

TABLEAU 5 : Production de la culture vivrière dans la commune d’Amboanjo

Type de Spéculations Production (en tonne) % par rapport à la culture production totale

Paddy 1 500 22.99%

Culture Mais 10 0.15% vivrière Haricot 10 0.15%

Voanjobory 2 0.035%

Manioc 5 000 76.64%

Patates douces 2 0.035%

Total 6 524 100% Source : Commune d’Amboanjo, Juillet 2006

D’après ce tableau, on voit que la production en manioc est largement importante par rapport aux autres, elle représente les 76.64% de la production totale. Cela confirme la dominance du manioc dans la culture vivrière; vient ensuite le riz qui représente les 22.99%

18 b) -La culture de rente

Dans la commune d’Amboanjo, le café, le girofle et le raphia tiennent une place importante dans l’exploitation agricole des paysans. Le café représente la principale ressource monétaire des cultivateurs et presque la population entière pratique le café. Le tableau ci-après résume la production annuelle de la commune d’Amboanjo en culture de rente

TABLEAU 6 : Production de la culture de rente dans la commune d’Amboanjo

Type de Spéculations Production (en tonne) % par rapport à la culture production totale

Culture café 400 56.98% de rente Girofle 2 0.29%

Raphia 300 42.73%

total 702 100% Source : Commune d’Amboanjo, Juillet 2006

D’après ce tableau, on a la confirmation que le café est le plus pratiqué dans la commune d’Amboanjo pour la culture de rente et vient ensuite le raphia.

c)- La culture industrielle

La canne à sucre est la principale culture industrielle et vient ensuite les palmiers, mais malheureusement, pendant notre enquête, aucune information n’a pas pu être obtenue à propos de la production de ces types de cultures

d)- La culture fruitière

Les bananes, les ananas, les letchis, les avocats et les mangues composent les principales cultures fruitières existant dans la commune. La culture de bananes monopolise la culture fruitière et viennent ensuite les mangues, les letchis et l’avocat ; les ananas n’occupent qu’une partie minime. Le tableau ci-après montre la production de la culture fruitière dans la commune d’Amboanjo.

TABLEAU 7 : Production de la culture friutière dans la commune d’Amboanjo

19 Type de Spéculations Production (en tonne) % par rapport à la culture production totale

Bananes 750 62.08%

Culture Ananas 8 0.66% fruitière Letchi 150 12.41%

Avocat 100 8.27%

Mangue 200 16.55%

total 1208 100%

Source : Commune d'Amboanjo, Juillet 2006

En terme de production, c’est la culture de bananes qui domine la culture fruitière dans la commune d’Amboanjo. Sa production représente les 62.08% de la production totale de ce type de culture et viennent ensuite les mangue et les letchi

2-3-2- L’élevage

2-3-2-1- Les espaces pastoraux

Dans la commune d’Amboanjo, les animaux d’élevage sont principalement les bovins, les porcins et les volailles. Les bœufs sont gardés dans les pâturages communs à l’ensemble de la communauté, ils sont reconduits aux parcs, la nuit. Le gardiennage est attribué aux garçons de dix à treize ans, c'est-à-dire aux enfants qui ne sont pas encore très prêts pour les travaux nécessitant des forces physiques

2-3-2-2 - Effectif de bétails et de volailles

L’élevage de bovins et de porcins et des volailles est pratiqué dans la commune, mais cette branche d’activité demeure encore une activité secondaire pour les paysans. On pratique à la fois l’élevage extensif et intensif.

Le tableau suivant rassemble l’effectif des animaux dans la commune et les marchés aux bestiaux

TABLEAU 8 : Effectif des animaux dans la commune d’Amboanjo

Nombres Marchés des bestiaux Espèces Elevages Embouche Oui Non Localité

20 Bovins 1000 * Porcins 200 * Volailles 7500 1 Amboanjo

Source : Commune d'Amboanjo, Juillet 2006

Ce tableau permet de constater que dans la commune d’Amboanjo, l’élevage de bovin est plus important que celui du porcin ; les bœufs représentent une grande importance pour la population car ils sont à la fois un des instruments de travail et un objet de sacrifices. Pourtant, ce sont les petits élevages comme les poulets et les canards qui dominent en nombre.

2-3-2-3- Les maladies des animaux

Les maladies pouvant atteindre les bovins, les porcins et les volailles sont regroupées dans le tableau suivant :

TABLEAU 9 : Les maladies des animaux dans la commune d'Amboanjo

Espèces Maladies - charbon symptomatique Bovins - entérite colibacilliaire - fasciolose - dermatose nodulaire -gales Porcins - pestes porcines classiques - diarrhée - choléra Volailles - peste aviaire - parasitose - maladie de Newcastle Source : AVSF d'Amboanjo, Juillet 2006

Dans la commune d’Amboanjo, des gens financés par PSDR pratiquent de l’apiculture, mais comme leur association dénommée MANDRESY vient à peine de commencer ses activités, ils ne peuvent pas donner des chiffres sur leur production. Cette association détient 18 ruches.

2-3-3- Le commerce et l'artisanat

21 2-3-3-1- Le commerce

Des petits commerçants à activités très réduites pour l’achat des produits locaux ainsi que pour la vente des produits de première nécessité existent tant que mal dans la commune rurale d’Amboanjo. L’agriculture et l’élevage deviennent leurs activités d’appoint. Les activités des quatre commerçants dans la commune ralentissent elles aussi.

Les marchands ambulants venant de Manakara affluent à Amboanjo les jeudis et dimanches, jours de marché hebdomadaire. Ils vendent des tissus, des produits de première nécessité comme le sel, le riz blanc, l’huile de table, le savon concurrençant les commerçants et les épiceries résidants ;

2-3-3-2- L’artisanat

Pour la commune d’Amboanjo, l’artisanat a perdu d’intensité, les matières premières comme « harefo », « le rambo » et le « raphia » se raréfient à cause des feux de brousse et de leur utilisation démesurée. Les artisans d’Amboanjo fabriquent des nattes, des chapeaux et des paniers. Ils sont fabriqués pour des usages domestiques uniquement, les tissus sont remplacés par les vêtements faits de jonc ou de raphia.

De même, les activités des forgerons sont réduites par manque de matières premières : ils achètent des angady à Manakara et les transforment en autres outils à leur convenance. L’approvisionnement en produits manufacturés et l’évacuation des produits agricoles devraient s’acheminer vers Marofarihy ou Manakara. Ce centre commercial ne se trouve qu’à 30km d’ Amboanjo, mais le manque de moyens de transports ne permet pas de s’approvisionner régulièrement, surtout pendant la période de pluie.

2-3-4- Les infrastructures et équipements socio-collectifs

2-3-4 -1- Les infrastructures de transports

a)- La piste

22 La commune d’ Amboanjo est reliée à la commune de Marofarihy et la sous- prefecture de Manakara par la RN 12, et à la commune rurale d’ et de Vinanitelo par une route secondaire PK5 – PK17 sur RN12

La RN 12 est goudronnée, mais elle est par endroits dans un état de dégradation avancé. Plusieurs Fokontany de la commune d’Amboanjo sont accessibles en voiture, mais d’autres comme Ankatafana, Betsako, Mitenopiky, Mahavelo, Vohitravoa, ne le sont pas encore. Dans tels cas, les déplacements se font à pieds. Mais il est à noter que la route qui traverse la commune rurale d’Amboanjo est impraticable pendant la saison de pluie.

b)- Les moyens de transports

La commune rurale d’Amboanjo ne dispose pas de taxis-brousse assurant les déplacements des gens vers Manakara ou Marofarihy ou vers d’autres communes avoisinantes, la plupart du temps le déplacement se fait à pieds. Les marchandises ou les produits agricoles des paysans sont transportés à dos d’homme.

Pourtant, lors du jour de marché, le Jeudi et le Dimanche, les voitures et les camions des commerçants qui rejoignent le marché d’Amboanjo assurent leurs transports pour un frais de mille cinq-cent ariary(1 500 Ar) par personne pour Amboanjo - Marofarihy, et trois mille ariary (3 000 Ar) par personne pour Amboanjo – Manakara.

En dehors du jour de marché, ce sont les commerçants résidant à Amboanjo qui transportent les gens lorsqu’ils vont s’approvisionner ou faire des commissions à Marofarihy ou à Manakara.

Par ailleurs, même s’il y a du transport, c’est un nombre infime de la population de la commune d’Amboanjo qui peut se permettre de payer le frais, c'est- à-dire à cause de la faiblesse du pouvoir d’achat, les gens préfèrent aller à pieds vers une telle destination que de payer une telle somme.

2-3-4-2-Santé

a)- Le centre de formation sanitaire

23 La commune d’ Amboanjo ne possède qu’un seul CSB II, implanté à Ifaho. En plus, et il n’y a qu’un infirmier. Il n’y a ni médecin ni personnel d’appui ou d’administration. Afin d’assurer l’accouchement dans les fokontany qui sont tous éloignés du CSB II Ifaho, les gens recourent à des matrones.

Comme il n’y a aucun établissement pharmaceutique à Amboanjo, les épiciers essayent de résoudre ces problèmes en vendant des médicaments courants comme les nivaquines, aspirines, paracétamol, amoxicilline dont le dosage n’est pas difficile à pratiquer

b)- Les maladies et épidémies :

Les maladies qu’on trouve couramment dans la commune d’Amboanjo s’énonce comme suit : l’Infection Respiratoire Aigue (IRA), la tuberculose, le paludisme et la diarrhée, tout cela doublée de la malnutrition. Quant aux maladies épidémiques on y constate souvent la grippe et la conjonctivite

2-3- 4-3- Education

a)- les établissements scolaires

Il y a des établissements scolaires publics dans la commune rurale d’Amboanjo. Le tableau suivant représente la répartition de ces établissements scolaires dans la commune.

TABLEAU 10 : Répartition des établissements scolaire dans la commune d’Amboanjo

FKT 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Total EPP 1 - 1 1 1 1 1 - 1 1 1 - 9 CEG 1 - - - - 1 - - - - • 2 Total 2 - 1 1 1 2 1 - 1 1 1 - 11

Source : Commune d’Amboanjo, 2005

En général, la politique général de l’Etat un EPP par Fokontany semble suffisamment atteinte dans cette localité. L’Etat par l’intermédiaire du ministère de

24 tutelle, doit reconsidérer la situation des écoles primaires dans la commune dans le cadre du fameux slogan « Education pour tous »2

b)- Les effectifs des élèves et des enseignements dans les EPP

Ces 9 EPP sont fréquentés par 1142 élèves dont l’encadrement est assuré par 24 instituteurs et institutrices. Le tableau ci-dessous montre la répartition des élèves et des enseignants dans la commune rurale d’Amboanjo

TABLEAU 11 : Effectif des élèves , des enseignants et de salles de classes des EPP dans la commune d’Amboanjo

FKT 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Total Nombre 6 2 2 3 3 2 2 2 2 - - - 24 d’enseignant Nombre d’élève 196 73 152 126 75 146 120 144 175 - - - • 114 2 Ratio 33 37 76 42 25 73 60 72 87.5 46.83 élève/enseignant Nombre de salle 4 1 3 3 2 3 5 3 3 - - - 27 Ratio élève/salle 49 73 50.6 42 37.5 48.6 24 48 58.3 42.29

SOURCE : Commune d’Amboanjo, 2005

D’après ce tableau de répartition des élèves par classe, la consigne du MINESEB préconisant que le nombre d’élèves ne doit pas dépasser 35 élèves par classe est largement dépassée dans la plupart des Fokontany de la commune d’Amboanjo. Seul le Fokontany de Mahavelo a le ratio d’élève / salle de classe inférieur à 35. Cela traduit une précarité des salles de classe.

En étudiant le ratio élève par enseignant, seulement 3 Fokontany ont un ratio inférieur à 40 élèves par enseignant c’est pour dire que les EPP dans les Fokontany de la commune d’Amboanjo souffrent d’insuffisance en nombre des enseignants.

c)- Répartition des élèves par niveau dans les EPP de la commune d’Amboanjo

TABLEAU 12 : Répartition des élèves par niveau dans les EPP, dans la commune d’Amboanjo

2 Dans la PGE 2005, voir ANNEXE V

25 EPP T1 (11ème) T2 (10ème) T3 (9ème) T4 (8ème) T5 (7ème) 1 95 37 27 14 15

2 89 21 17 9 10

3 70 17 20 9 11

4 62 37 32 13 8

5 43 14 10 6 17

6 62 55 30 21 7

7 83 8 4 16 6

8 64 25 14 4 -

9 87 11 12 - -

TOTAL 655 225 166 92 74 SOURCE : Commune d’Amboanjo, 2005

Pendant l’année scolaire 2004-2005, l’effectif des élèves de la classe de 7ème ne représente plus que 11,29% de celui en classe de 11ème ; cela permet de faire une déduction approximative que seuls 11,29% (74/655) des élèves admis en 11ème pourraient assurément parvenir en classe de 7ème. En d’autre terme, le taux de déperdition s’annonce très élevé dans la commune d’Amboanjo.

d)- Répartition des redoublants dans les EPP

TABLEAU 13 : Répartition des redoublements par niveau dans les EPP, dans la commune d’Amboanjo

26 EPP T1 (11ème) T2 (10ème) T3 (9ème) T4 (8ème) T5 (7ème)

1 7 7 12 3 12

2 5 5 7 7 9

3 7 8 9 5 10

4 6 7 12 5 3

5 5 4 10 - 8

6 7 8 8 9 4

7 6 9 6 11 6

8 10 6 7 - -

9 - 7 9 - -

TOTAL 53 61 80 40 52

%par rapport 8.09% 23.92% 48.19% 43.47% 70.27% effectif /niveau

Source : Commune d’Amboanjo, 2005

D’après ce tableau, on remarque qu’au fur et à mesure que les élèves grandissent et passent à un niveau supérieur, leur effectif et leur taux de réussite diminuent. C'est-à-dire le taux de déperdition des élèves s’accroît au fur et à mesure que leurs âges et leurs niveaux augmentent.

e)- Les effectifs des élèves et des enseignants dans les CEG

TABLEAU 14 : Répartition des élèves par niveau dans les CEG, dans la commune d’Amboanjo

CEG T6 T7 T8 T9 Total

Amboanjo 26 22 14 10 62

Ifaho 20 17 11 8 58

Total 46 39 25 18 120

Source : Commune d’Amboanjo, 2005

27 Les CEG de la commune d’Amboanjo sont fréquentés par 120 élèves dont 62 dans le CEG d’Amboanjo et 58 élèves dans le CEG d’Ifaho, et leur encadrement est assuré par 7enseignants

Le tableau suivant présente la répartition de ces effectifs et les ratios élèves /salle de classe et élèves /enseignant

TABLEAU 15 : Effectif des élèves, des enseignants et des salles de classes dans les CEG, dans la commune d’Amboanjo

CEG Nombre Nombre Nombre Ratio Ratio élève d’élèves de salle d’Enseignants élève/classe /enseignant

Amboanjo 62 6 4 11 15

Ifaho 58 6 3 10 19

TOTAL 120 12 7 10 17

Source : Commune d'Amboanjo, 2005

On peut dire que le nombre d’élèves qui continuent jusqu’au niveau secondaire est très réduit. Il est à noter que dans la commune rurale d’ Amboanjo on rencontre à la fois une insuffisance en nombre des élèves et des enseignants. Il est à noter également que dans cette commune il n’y a aucun enseignement privé

28 CHAPITRE II ANALYSES ET PROBLEMATIQUES

SECTION I - CONCEPT THEORIQUE DU DEVELOPPEMNT 1-1- LA NOTION DE DEVELOPPEMENT3 1-1-1-Définition au sens large du terme Le terme « développement » indique une action qui consiste à ôter l’enveloppe contenant quelque chose, c'est-à-dire en faire de l’exposé dans les détails. Développer c’est donc libérer cette chose de toutes les contraintes qui la bloquent ou qui pèsent sur elle pour qu’elle se déploie librement dans le sens que lui impose sa structure En principe, une chose en développement passe par une série de phases par lesquelles elle se transforme et s’étend vers l’épanouissement. Eu égard à ce phénomène, la notion de développement renferme en elle-même l’idée de mouvement et de changement. A vrai dire, toutes les choses n’existent pas totalement isolées les unes des autres car des forces d’interactions agissent toujours, elles sont directement proportionnelle à leur masse. Ainsi, il est naturel que les choses interagissent les uns sur les autres et qu’elles se modifient dans leur évolution. Bref, le développement implique à la fois au niveau quantitatif : l’accroissement de la dimension qu’une chose acquiert à un moment donné et au niveau qualitatif : l’amélioration de sa forme et de son contenu

1-1-2-Définition dans le sens plus particulier Le terme « développement » trouve sa matérialisation dans le travail humain, ce qui veut dire que le développement est lié à une activité soumise à l’intelligence raisonnante et connaissante de l’homme.. Mais comme les besoins changent qualitativement dans le temps, il est normal que des modifications se produisent dans le milieu social, tant au niveau du mode de production que du mode de pensée ; c’est justement là qu’intervient l’influence étrangère , d’une part pour suppléer éventuellement à certains carences dans l’accomplissement du travail tel que l’insuffisance en matériels ou en

3 RATSIMBAZAFY Cours Politique Economique 4ème Année Economie

29 travailleurs, et d’autre part pour apporter de nouvelles techniques en vue d’améliorer l’activité réalisée habituellement ,donc l’introduction du progrès.

Toutefois, l’unique amélioration venant de l’extérieur n’est pas suffisante pour réaliser le développement. L’idéal est que les changements embrassent toutes les composantes de la société. Ainsi, la croissance économique doit assurer un progrès social, et par la suite produire une stabilité politique.

1-1-3- Définition anglo-saxonne 4 Pour les anglo-saxons, le terme développement désigne un accroissement se manifestant dans le revenu total et le revenu moyen par tête, diffusé largement parmi les groupes professionnels et sociaux, qui dure au moins deux générations et devient cumulatif ». Le développement désigne aussi un accroissement de la productivité, mais il est précisé que c’est un processus continu qui peut perdurer indéfiniment et qui résulte de facteurs très variés, parmi lesquels les facteurs sociologiques occupent une position importante

1-1-4- Définition Formelle Pour préciser la notion de développement ainsi que les notions qui s’y rapportent, François PERROUX a fait un effort très important. Les nuances étaient admises et situent le développement en tant que « catégorie logique » 5. Ainsi, selon François PERROUX, « Le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à accroître cumulativement et durablement son produit réel global. » Il a ajouté également qu’à cette définition, le développement se considère comme des changements de structures mentales et des habitudes sociales qui permettent la croissance du produit réel global et qui transforment les progrès particulier en progrès du tout social.

2-2 – LE BUT DU DEVELOPPEMENT

4 GUILLAUMONT Patrick, Economie de développement, Edition PUF, 1985 Tome I page 45 5 Pierre BADELLI, Professeur des Universités « Le développement territorial durable : pertinence et l’actualité des conceptualisations de François PERROUX » Journée d’Etudes François PERROUX 23 Janvier 2004,

30 Certains économistes supposent que la croissance économique constitue l’objectif final de toute action de développement. Mais en principe, elle ne se réalise que si la population modifie une part de son système de comportement suivant les circonstances : son mode de pensée et sa production.

L’action de développement vise à permettre aux humains d’améliorer leurs conditions de vie ou de subsistance. En effet, l’amélioration souhaitée doit se traduire par la possibilité d’étudier progressivement les avantages matériels et spirituels qu’un pays met à la portée de ses habitants, en l’occurrence la possibilité pour la plupart des individus, et dans la plupart des pays, d’assurer la sécurité sanitaire conforme aux réalités existantes, d’assurer les sécurités sociales telles qu’un emploi rémunérateur, et d’assurer la sécurité alimentaire d’une manière durable.

Eu égard à tout cela, le développement est conçu comme l’accroissement du PIB et l’atteinte du plein emploi, c’est à dire défendre un droit légal pour tout individu de mener une vie convenable. Pour les pays en voie de développement, cette conception se réfère au but final du développement.

2-3- LES INDICATEURS DU DEVELOPPEMENT A l’échelon international, il y a bien des indicateurs du développement6 ; les plus utilisés sont fondés sur les termes de normes économiques : le PIB et le Revenu national Cependant, on a tendance à se référer à un nombre d’indicateurs de plus en plus nombreux pour mesurer le développement.

2-3-1- sur le plan économique - le taux de croissance économique - le niveau de consommation et d’investissement individuel par an - le taux de production agricole ou industrielle - l’évolution de la balance commerciale ou de la balance de paiement

6 HORACE Gatien , Cours POLITIUQE ECONOMIQUE 4ème Année Economie (Année 2004)

31 -les indices de prix et les taux de change

2-2-1-2- sur le plan social - le taux d’alphabétisation des adultes - l’espérance de vie à la naissance - le taux brut de mortalité - la quantité de calorie alimentaire journalière En réalité, la politique de développement a pour but de promouvoir, en priorité, l’économie, sans pour autant négliger les autres composantes. En effet, cette politique de développement doit entraîner, par impulsion, l’évolution des autres composantes dans le même sens. On prend comme exemple d’un développement économique l’accroissement du revenu national :

y s I Hôpitaux Ecoles STABILITE POLITIQUE

DEVELOPPEMENT DEVELOPPEMENT DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE SOCIAL POLITIQUE

- Y : revenu - S : épargne - I : Investissement

D’après ce schéma un accroissement de revenu national qui pourrait être dû par un accroissement de la production, ou un accroissement des exportations ou bien par une augmentation des recettes fiscales, cela conduit à une augmentation des épargnes nationaux ou à une augmentation des investissements7 dans des infrastructures socio-collectifs, par exemple, des hôpitaux ou des salles de classe ou encore des infrastructures routières. Face à cette situation les autorités se montrent responsables en ce qui concerne leurs devoirs et obligations, en même temps la population bénéficiaire se sent protéger par l’Etat et surtout elle pourrait avoir du travail numérateur de revenu. En d’autre terme le développement économique tend

7 LEMIARY Cours MACRO-ECONOMIE « Théorie du multiplicateur d’investissement » 2ème Année Economie (Année 2002)

32 généralement à assurer le bien être de la population et cela entraînera une stabilité de la politique.

Ainsi, le développement économique et social est considéré comme une force d’entraînement influant a priori les autres catégories. C’est pour cela que l’économie occupe une place importante dans la stratégie de développement.

SECTION II : LES PROBLEMES DE LA COMMUNE RURALE D'AMBOANJO

Le problème principal de la commune est la paupérisation massive. La pauvreté est un phénomène prédominant et constant de la société d’Amboanjo depuis toujours. Des nombreuses personnes vivent aujourd'hui dans une pauvreté inacceptable, les femmes en composent l'immense majorité. La pauvreté a des causes diverses, entre autres des causes structurelles. C'est un problème complexe et multiforme.

Dans la commune d’Amboanjo comme dans toutes autres communes rurales de Manakara, la production familiale est dominée par l’autoconsommation. Pourtant la plupart de la population est confrontée aux manques de moyens financiers, permettant de d’améliorer les facteurs de production. Ainsi, les années de bonne production agricole, sans risque de malnutrition quantitative et qualitative avec un surplus pouvant couvrir les besoins au delà de l’autoconsommation, sont considérées comme des années de bonheur et de prospérité. Le bien être de la population se confond alors avec la pauvreté qui, elle aussi, est directement fonction de la production familiale agricole.

Si on se concentre sur les problèmes encourus par la population de la commune d’Amboanjo, on peut mentionner :

2-1- INSUFFISANCE D' INFRASTRUCUTRES

En parlant d’infrastructure, les différentes entités communales ne se situent malheureusement pas sur un même piédestal. Certains ont pu hérité d’une avance

33 non négligeable en dotation en infrastructures, d’autres ne le sont pas. Les réalités de terrain de la commune d’Amboanjo la rangent dans cette deuxième catégorie, pour les raisons suivantes :

- l’insuffisance en infrastructures et en équipements au niveau de l’administration ; si on prend par exemple la Mairie, c’est une toute petite maison en « rapaka » dépourvue d’électricité bien évidemment et n’ayant qu’une seule machine écrire. La commune n’a pas un seul moyen de transport, alors que ses Fokontany sont éloignés; cela pose des problèmes en cas de déplacement des membres des cellules communales, cela leur fait perdre du temps et les fatigue aussi.

- le système d’informations de la commune rurale d’Amboanjo accuse beaucoup de lacunes. Si on parle de la masse média, la commune n’a qu’un seul système d’information « la radio », pourtant les émissions sont mal captées. Pour le MBS par exemple, on ne peut recevoir les émissions que quatre heures dans la journée. Alors, en cas de réunions ou de formations, on informe le maire, celui-ci transmet aux chefs quartiers et ces derniers informent à leurs tours leurs villageois. Parfois ils oublient de le faire.

- pour la répartition des Services déconcentrés, certains n’existent même pas et d’autres sont sous-utilisés. En ce qui concerne les EPP par exemple, Les Fokontany Vohitsivalana, Ambodivomboana et Mitenopiky n’en ont pas, alors que la distance qui les sépare des autres Fokontany n’est pas négligeable, surtout pour un enfant de six à dix ans ; cela constitue un problème pour les parents qui veulent envoyer leurs enfants à l’école. Et pour l’EPP Mahatsara dans le Fokontany d’Androrangavola, il ne dispose même pas de table bancs, les enfants s’asseyent sur des nattes. On nous a dit que le CISCO a promis des tables bancs pour cette EPP l’année scolaire prochaine.

- l’insuffisance d’infrastructures et de réseaux d’irrigation; d’ailleurs, la plupart de celles qui existent sont vétustes et sont non fonctionnelles.

2- 2- ENCLAVEMENT DE LA LOCALITE

Cet enclavement est dû au mauvais état des pistes ; les routes qui relient les fokontany de la commune rurale d’Amboanjo entre eux et avec les communes

34 avoisinantes sont toutes des routes secondaires qui ne sont pas praticables en période de pluie ; et il faut noter aussi l’inexistence de pont pour certains Fokontany. Cette situation ne permet pas de toucher véritablement les principales zones productrices. On prend comme exemple Ankatafana ; dans ce fokontany, il y a des gens qui font des planches en Eucalyptus. Puisque Ankatafana se trouve de l’autre coté de la rivière de Managnano, la vente de ces planches s’avère difficile. C’est pareil pour le fokontany de Betsako, elle a une forte productivité en riz et en manioc, pourtant l’évacuation de ces produits entraîne beaucoup d’autres problèmes.

2-3 –ENVIRONNEMENT EN DEGRADATION

Faute de pouvoir augmenter les rendements sur des terres adaptées à l'agriculture, les agriculteurs ont été forcés de se rabattre sur d'autres terres moins propices, entraînant le déboisement, la dégradation des sols.

L'ampleur de la dégradation des sols et ses effets sur la productivité agricole et la préservation des ressources naturelles est un sujet de préoccupations. L'exploitation abusive des sols, le déboisement et les pratiques agricoles inadéquates sont les premiers responsables de ce phénomène. Ces problèmes sont souvent dus au régime inadéquat des droits à la propriété, à la pauvreté, aux contraintes démographiques.

2- 4- PAYSANS MAL EQUIPES

Cette population ne dispose que des outils très rudimentaires, comme l’angady, la pelle, le goro complétant les services offerts par les bœufs qui sont de plus en plus rares à causes de leur utilisation excessive tant pour le piétinage des rizières que pour l’exécution des rites cérémoniels en tant qu’animal de sacrifice.

2-5- MAUVAISE QUALITE DE L’ENSEIGNEMENT

La population de la commune rurale d’Amboanjo est caractérisée entre autres, par une forte proportion d’analphabètes (75%). Cette proportion démesurée des analphabètes est l’une des conséquences de la mauvaise qualité de l’enseignement. En matière d’éducation, l’insuffisance en nombre des enseignants constitue un problème très important. Dans les neuf EPP, il n’y a que 24

35 enseignants pour assurer l’encadrement de 1142 élèves. Il en est de même pour les CEG ; pour les deux CEG de la commune, il n’y que sept enseignants.

Les enseignants s’absentent fréquemment, dans la commune d’Amboanjo puisque ces enseignants font de l’agriculture et du commerce à titre d’activités annexes. Pendant les périodes de semences ou de récolte ils ne viennent pas à l’école. Il en est de même pour ceux qui pratiquent le commerce, ils ne donnent pas de cours lorsque le temps d’approvisionnement arrive. Comme il n’y a pas de contrôle technique et administratif de la part du CISCO; les conditions de travail laissent à désirer.

2-6- PRECARITE DE SANTE PUBLIQUE

La santé est très précaire du fait de la prédominance des maladies endémiques dominantes comme le paludisme, les infections respiratoires aigues à cause de la malnutrition, de l’abus d’alcool et la mauvaise qualité des soins médicaux.

La mauvaise qualité de soins médicaux est liée à l’insuffisance de personnel médical. L’hôpital ne dispose que d’une infirmière d’Etat qui assume à elle seule les services techniques et administratifs. L’approvisionnement en médicaments est également aléatoire.

2-7- PAYSANNAT SANS TERRE

Dans la commune rurale d’Amboanjo, les agriculteurs cultivent de minuscules parcelles et en tirent de maigres revenus, à peine suffisants pour nourrir leurs familles. Ces situations constituent un terrain propice à la détresse et aux conflits. Dans la commune rurale d’Amboanjo, les migrations internes sont fréquentes. Pour le Fokontany d’Amboanjo par exemple, la plupart des villageois sont de nouveaux arrivants venant d’Ambila et de Marofarihy, ces nouveaux arrivants ayant peu ou pas accès aux terres cultivables. Ils s'installent souvent dans les aires boisées ou sur des sols plus marginaux, ce qui sape la base des ressources naturelles de la commune et amoindrit les possibilités de croissance future.

36 La distribution des terres se fait de plus en plus inégalement au détriment des plus pauvres. Du point de vue légal, l'appropriation est basée sur l'obtention d'un "titre" auprès du service des Domaines, mais cette opération est longue et coûteuse pour les prétendants dans une commune rurale comme Amboanjo. Par contre, suivant le régime coutumier, les décisions d'appropriation et d'utilisation des terres ancestrales reviennent aux personnes âgées : les fils aînés sont les premiers servis. Mais ce mode d'accès est caractérisé par des superficies de plus en plus réduites, compte tenu de l'accroissement de la population

SECTION III : LES INTERVENTIONS DES ACTEURS DEVELOPPEMENT ET LEURS RESULTATS

3-1- LES INTERVENANTS ET LEURS STRUCTURES D'APPUI

Préoccupé de voir les difficultés de la plupart des communes en raison de l'évolution défavorable à long terme du niveau de vie de la population rurale, de la détérioration des infrastructures rurales, du fardeau grandissant du service de nutrition, et les problèmes inextricables qui ont tous un impact néfaste sur l’économie et l'agriculture, l’Etat essaie de résoudre ces problèmes ruraux par la politique Générale de l’Etat. Confirmant sa volonté de réduire le taux de la pauvreté, l’Etat Malagasy a élaboré le DSRP. Il est précisé dans ce document que la stratégie agricole et rurale est appuyée par un plan d’action pour le développement rural (PADR). Le processus PADR se fait à la fois de façon globale et participative: Global du fait de la prise en considération de tous les secteurs d’activités du monde rural (du social à l’économique) et Participatif car il entend associer tous les intervenants du développement rural (l’Administration au niveau central et régional, les Collectivités Territoriales Décentralisées, les populations concernées et leurs associations, le Secteur Privé et les ONG). Les partenaires techniques et financiers y participent en émettant leurs avis et leurs observations, en assurant la cohérence entre le PADR et leurs propres stratégies d’intervention, ainsi qu’en apportant leur appui technique et financier dans la réalisation du PADR.

37 Le PSDR et le FID sont des projets qui ont apporté leurs appuis dans la commune rurale d’ Amboanjo pour que les petits exploitants puissent augmenter leurs revenus et que leurs moyens d'existence soient améliorés grâce à des entreprises axées sur les marchés et à des activités génératrices de valeur ajoutée. Il y a aussi les autres ONG et associations qui contribuent au processus de développement.

3-1-1-Le FID (Fonds d’Intervention pour le Développement)

Le FID, en tant qu’agence d’Exécution de L’Etat, contribue activement à la mise en œuvre du DSRP par une injection monétaire pour les réalisations d’infrastructures de base, avec une amélioration de l’accès aux services sociaux de base ainsi qu’à l’appui de la population ayant été victime des cataclysmes et chocs divers à travers le programme de Protection Sociale

Le FID est appelé à contribuer de manière plus active et volontariste aux axes de développement actuellement mis en exergue par la politique de l’Etat. Il approfondit également les expériences déjà entamées et assureles impacts au niveau des communes ou communautés.

3-1-1-1-Ses missions8

Le FID, dans le « Projet de Développement Communautaire, vers une efficacité accrue au service du développement local et du monde rural » œuvre pour :

*Restauration d’un Etat de droit et d’une société bien gouvernée :

- réaliser des projets et activités prioritaires issus du plan communal de Développement (PCD) élaborés par les communes

- améliorer la qualité des prestations des parties prenantes (partenaires relais du FID)

-Sensibiliser les communautés et les bénéficiaires sur l’entretien des infrastructures de base en vue de leur fonctionnalité et de leur pérennisation

8 Agenda du FID, Les objectifs et missions du FID dans FID - IV, Année 2006

38 *Susciter et promouvoir une croissance économique à base sociale très élargie :

- participer au désenclavement effectif des zones et améliorer le trafic pour les pistes et ouvrages

- concourir à la réduction de la pauvreté par l’amélioration de la qualité des services et l’accès par la population aux services fournis par les infrastructures de base financées et d’accroître le degré de satisfaction de la population quant à la fourniture de ces services

- faire augmenter la croissance économique dans le domaine des infrastructures économiques et les infrastructures de déblocages (MPI, Piste, Couloirs de vaccination …)

*Susciter et promouvoir des systèmes de sécurisation humaine et matérielle et de protection sociale:

- améliorer l’accès aux centres de santé de base et d’infrastructures connexes pour le bien être de la population

- mise en place d’interventions d’urgence en réponse aux chocs et cataclysmes

- les travaux dans le système à haute intensité de mains d’oeuvre (HIMO) pourvoyeurs de revenu à des couches vulnérables

- les investissements dans la construction d’école assurant l’éducation fondamentale à tous les Malagasy,

- la construction des centres de santé de base pour la promotion de la santé de la mère et de l’enfant et la lutte contre les maladies transmissibles

3-1-1-2-Ses activités dans la commune d’Amboanjo

Le FID appuie à l’élaboration et la réactualisation du PCD. Pour le FID, les ouvrages entrepris dans le cadre de la construction du CEG d’ Amboanjo constituent l’empreinte tangible de son intervention pour la commune. La commune d’Amboanjo a connu un énorme problème, l’éloignement du CEG ; le CEG se trouve à Ifaho et seul le Fokontany de Mahavelo en bénéficie en dehors d’Ifaho lui-

39 même; la plupart des élèves dans les fokontany restants qui ont atteint la classe de 7ème ou ont obtenu le CEPE ne veulent plus continuer leurs études. La distance qui les sépare du CEG les démotive. Désormais le CEG se trouve au centre des fokontany.

Récemment, l’intervention du FID a porté sur la redynamisation du CDC qui compte actuellement une trentaine de membres, par l’intermédiaire de ses partenaires relais, et la réactualisation du PCD de la commune selon la vision inter- communale.

3-1-2- Le PSDR (Projet Soutien de Développement Rural) :

La préparation du projet a été faite selon les méthodes d’approche participative élaborée à travers la réalisation du PADR sous forme d’enquête et collecte intensive d’information dans les milieux ruraux, et une série de concertation qui a eu lieu avec les principaux bénéficiaires, les opérateurs économiques, les ONG les agriculteurs et les autorités locales.

3-1-2-1-Ses missions 9

Le PSDR recherche donc à influencer le comportement des agriculteurs et les autres opérateurs économiques impliqués dans le milieu rural en accord avec l’objectif sectoriel tels que

- reformer sur les institutions et les politiques agricoles,

- promouvoir un partenariat durable pour le développement rural

- stimuler la croissance de la production agricole

C’est-à-dire le PSDR a pour objectif d’ :

- accroître les revenus et de réduire la pauvreté dans les zones rurales, tout en préservant la base des ressources naturelles. Ce projet s’inscrit dans le PADR, un programme approuvé par le gouvernement pour promouvoir la croissance durable de la population agricole,

9 MANUEL D’EXECUTION du PSDR, Année 2001

40 - accroître la sécurité alimentaire et améliorer l’accès aux services de base en milieu rural

Le projet finance les activités de production agricole et de transfert technologique impulsée par la demande d’une part, et renforce les capacités aux niveaux nationaux, régionaux et communautaires d’autre part

3-1-2-2-Ses activités dans la commune d’Amboanjo

Dans la commune d’Amboanjo, le PSDR soutient les investissements productifs qui élimineraient les contraintes principales à la croissance agricole ainsi que les services et les activités d’appui nécessaires, entre autres, au renforcement des organisations pour préparer et mettre en œuvre les sous- projets.

Le PSDR a apporté son appui pour la construction des infrastructures productives comme les canaux d’irrigation, et les petits barrages; cela se fait par son appui à l’association Mahavoky qui oriente ses activités dans les rizicultures, et ce n’est pas l’association seulement qui bénéficie de ces infrastructures mais les villageois aussi.

Le PSDR apporte également son appui dans les productions agricoles par l’établissement des pépinières, l’amélioration des systèmes de cultures existant et diversification des systèmes de production. Cela se fait par l’intermédiaire de l’association Finoana qui fait des cultures maraîchères, d’ananas et aussi de la riziculture (à la ligne),

Le PSDR soutient aussi les activités extra- agricoles telles que les artisanats, l’apiculture tout cela pour aider la collectivité à avoir des activités génératrices de revenu, c'est-à-dire pour améliorer leur productivité procréant des revenus supplémentaires pour assurer leur bien être .

3-1-3 - L'INTER - AIDE

INTER AIDE est une association humanitaire spécialisée dans la réalisation de programmes concrets d’aide au développement (agro, hydro, santé, scolaire, urbain).

3-1-3-1-Ses missions

41 Inter Aide a engagé depuis maintenant 10 ans un projet de développement social urbain, mais en ce moment, elle contribue dans plusieurs milieux ruraux. Sous tendues par un objectif commun de lutte contre la grande pauvreté, ses actions de coopération sont scindées en trois volets : - Accès à l’emploi : formation professionnelle, micro crédit, - Education : pré scolarisation et prévention de l’échec scolaire, - Social : accompagnement des familles les plus pauvres,

Depuis 2003, ces programmes sont mis en œuvre par des équipes locales réunies sous une forme associative à Manakara, et dans la commune rurale d’Amboanjo. Chaque structure bénéficie d’un appui financier et technique d’INTER AIDE (mise à disposition de conseillers techniques/ responsable de programme). . 3-1-3-2-Ses activités dans la commune d’Amboanjo

Dans le cadre d’un programme visant à améliorer l’accès des populations à l’eau potable (captage de sources, adductions, bornes fontaines ; puits), INTER- AIDE a instauré des puits villageois équipés de pompes manuelles dans chaque fokontany de la commune d’Ambaonjo, et il incite en ce moment à promouvoir une meilleure hygiène (construction de latrines, sensibilisation, animation et organisation des communautés), c'est-à-dire L’INTER AIDE intervient aussi dans la commune sous forme de formations, d’animations et de sensibilisation auprès du maire et des conseillers municipaux, auprès des chefs quartiers et des associations ; ces derniers transmettent à leurs tours à la population et supervisent la mise en oeuvre du programme, animent, forment et coordonnent l’équipe locale pour favoriser la structuration et le développement des comités d’usagers et soutenir la mise en place de systèmes d’entretien.

3-1- 4 - Le programme « ACORDS » (Appui aux Communes et aux Organisations Rurales pour le Développement du Sud (ACORDS »

Le DSRP consacre une place prépondérante au développement rural, à l’augmentation des revenus agricoles et insiste également sur la nécessité de susciter l’adhésion et la mobilisation de tous les acteurs, et considère la relance du

42 processus de décentralisation comme un moyen de s’assurer de l’ancrage et de l’appropriation des actions de développement par les populations.

Dans cette perspective, plusieurs interventions et mesures sont prévues : renforcement du rôle des communes dans leur position d’interlocuteur privilégié, renforcement de leurs capacités institutionnelles (incluant l’appui aux Plans Communaux de Développement), le développement des dispositifs de coopération intercommunale et l’amélioration de l’autonomie financière des communes (croissance des ressources fiscales et parafiscales), d’où la coopération avec le Programme ACORDS élaboré par l’Union Européen pour l’Appui au Développement rural et à la Sécurité Alimentaire, défini comme l’un des secteurs de concentration du Programme Indicatif National (PIN) du 9ème Fond Européen de Développement (FED).

3-1- 4-1- Ses missions

Le Programme d’Appui aux Communes et aux Organisations Rurales pour le Développement du Sud (ACORDS) vise à améliorer de façon simultanée la production et les conditions de vie en milieu rural. La stratégie choisie consiste à ancrer les interventions au niveau local et à financer des investissements en ressources humaines et en infrastructures sur la base des Plans Communaux de Développement (PCD).

3-1-4-2- Ses activités dans la commune d’Amboanjo

Le Programme ACORDS intervient dans une commune par sélection de dossier, parce qu’à Madagascar, il y a beaucoup de communes qui ont besoin d’aides et d’appuis, mais le fond monétaire du projet a ses limites, alors il recourt à cette sélection, dont les critères sont étudiés suivant le PCD par rapport aux potentialités et faiblesses de la commune et au planning d’investissements.

La commune d’Amboanjo a été sélectionnée et elle bénéficie d’une construction de CSB II dans le fokontany d’Ambaonjo. Elle a également bénéficié d’une formation au niveau des cellules communales pour une gestion favorable des ressources de la commune et pour augmenter les recettes de la commune. Le programme ACORDS a établi les systèmes de ristournes, les tickets de marché, l’installation de barrière dont les paiements vont droit dans la caisse de la commune.

43 3-1-5 - L’AVSF (Agronomes et Vétérinaires Sans Frontière)

L’AVSF est une association de solidarité internationale qui agit pour le développement rural en appuyant aux agricultures paysannes dans les régions défavorisées et qui contribue aux actions de plaidoyer en faveur de ces agricultures, par la mise en oeuvre de compétences propres aux domaines de l’agriculture, de l’élevage et de la santé animale. L’AVSF est membre du réseau associatif français et international, issu de la fusion de Vétérinaires sans frontières (VSF) et du Centre international de coopération pour le développement agricole (CICDA).

3-1- 5-1- Ses missions

Les principaux objectifs de l'action de AVSl’ F tournent autour de l’agro- écologie et elle voit dans l’agro-écologie la possibilité d’améliorer l’agriculture et l’élevage tout en préservant l’environnement. Cette amélioration concerne la valorisation des exploitations existantes, l'appui aux évolutions positives des systèmes de production (intégration agriculture élevage) en ciblant leurs besoins prioritaires pour les amener au minimum à l’autosuffisance et à la sécurité alimentaire. C'est-à-dire l'intervention deAVS l’ F vise à:

- apporter ou renforcer tout naturellement une diversification d’activités qui doit permettre de consolider cette sécurité alimentaire et assurer une augmentation du revenu de l’exploitation,

- réduire voire supprimer les pratiques agressives de « tavy » (défriche-brûlis) sur le long terme, en diffusant de nouvelles techniques alternatives (agro- écologie), et aboutir à une gestion raisonnée des ressources naturelles.

- mettre en place des réseaux d'auxiliaires communautaires de santé animale selon une approche intégrée : tous les volets santé animale conduits à Madagascar constituent d'ailleurs une composante d'un projet plus large.

- renforcer la structuration du monde rural pour amener progressivement les paysans vers l’autonomisation à la fois technique et organisationnelle.

44 3-1-5-2- Ses activités dans la commune d’Amboanjo

L’AVSF travaille auprès des exploitants motivés et ayant démontré leur volonté pour se mobiliser avec les autres autour d'objectifs communs précis, c'est- à-dire l’AVSF informe la population sur leurs objectifs et leurs activités, et ceux qui sont intéressés s’inscrivent gratuitement auprès de l’AVSF comme étant membre d’une association bénéficiaire des aides et des appuis de l’AVSF. Il s'agit dès lors de les amener à pouvoir défendre plus aisément leurs intérêts, s’unir pour être force de proposition, avoir plus facilement accès aux informations et se structurer pour valoriser leurs productions ( facilités d’approvisionnement et recherches de débouchés intéressants). L’AVSF donne des semences : haricot, maïs, riz, pépinières à ses membres, et ces derniers leurs remboursent au moment de la récolte. De même pour les insecticides et les engrais, les membres ont accès à ces produits et paient à un prix largement inférieur par rapport au prix aux non adhérents au moment des récoltes où ils auront de l’argent. C’est un peu pareil pour les animaux; bien entendu l’AVSF est l’unique vétérinaire qui assure la santé des animaux dans la commune d’Amboanjo : vaccinations et traitements des maladies des animaux. L’AVSF vaccine par exemple un bœuf à 400Ar pour les membres, contre 1500Ar pour les non adhérents.

3-1-6- Les associations dans la commune rurale d’Amboanjo En effet, les interventions de ces acteurs de développement ont engendré des associations villageoises, elles figurent dans le tableau ci-dessous.

TABLEAU 16 :Les associations dans la commune d’Amboanjo et leurs activités Associations Activités Financement Localité Finoana Culture d’ananas PSDR Vohitravoa Mandresy -Apiculture PSDR Amboanjo -Culture maraîchère Mahavoky -barrage hydraulique PSDR Ambodivoamboa - riziculture na Aingavao Apiculture PSDR Mizilo

45 CDC - Mobilisation des FID Amboanjo bénéficiaires des projets, -Suivi et évaluation des indicateurs du PCD - Partage des conseils et techniques reçues par des vulgarisateurs et formateurs AVSF - apports des conseils et AVSF Amboanjo techniques agricoles - suivi et contrôle des santé des animaux - mobilisation des gens à protéger l’environnement Faneva -Formation adulte -AFIDS/ IIZ DVV Amboanjo -apiculture -PSDR -riziculture Source:Commune d'Amboanjo

L’association Faneva est une association financée par le PSDR, mais lors de la sensibilisation de la Formation Adulte, une de ses membres prend en main cette activité. Elle est financée par AFIDS, mais cette AFIDS n’intervient pas directement dans la commune c’est pourquoi elle ne figure parmi les intervenants dans la commune d’Amboanjo

3-2- LE RESULTAT : LA PERSISTANCE DE LA PAUVRETE

Les nombreuses réformes économiques mises en œuvre dans la commune rurale d’Amboanjo n’ont pas suffit à la mettre sur le chemin de la croissance. Malgré une embellie de la productivité pour certains fokontany, les conditions de vie des ménages ruraux d’Amboanjo ont continué à se dégrader et ses écarts de développement par rapport aux autres milieux urbains n’ont cessé de se creuser. De ce fait, on assiste toujours à :

3-2-1- Un niveau de revenu très faible Les interventions faites par les ONG et projets pour faire augmenter les revenus de la population de la commune rurale d’Amboanjo semblent échouer. L’inaptitude à dégager des moyens d'existence autres que marginaux persiste dans et entraîne une autre incidence importante : elle ne cesse de diminuer le pouvoir d'achat d'ensemble des habitants ruraux puisque les prix des autres produits

46 comme les produits de première nécessité, les prix des vêtements, les prix des médicaments augmentent, il en est de même pour les frais de transport. Le niveau de revenu, qui reste toujours très faible, joue ainsi un rôle important dans l'incapacité de l’économie de cette commune à contribuer aux progrès en matière de bien-être économique. En outre, les agriculteurs économiquement marginaux possèdent rarement les ressources financières pour réaliser des investissements en matière d’amendement des sols, de petit matériel agricole, de logement, voire de se constituer une modeste épargne de long terme pour améliorer la productivité ou protéger les ressources, qui pourraient les dégager de la pauvreté.

3-2-2- Des attitudes et comportements très déplorables Ce qui est surprenant dans ce contexte, c’est le fait de savoir que parfois, la population elle-même est indifférente vis-à-vis des efforts que font les acteurs de développement. On prend par exemple l’intervention de l’AVSF dans la lutte contre la pauvreté de la commune rurale d’Amboanjo ; la population sait très bien que cette organisation n’agit qu’en sachant qu’elle est motivée, en adhérant au sein de l’association ; cette adhésion se fait gratuitement, et l’AVSF va lui avancer des intrants agricoles, des engrais chimiques, des insecticides, des conseils et techniques pour améliorer la production. Pourtant, 39 personnes, parmi les 13.325 habitants sont inscrits et bénéficient de ces services qui sont offerts gratuitement. C’est le même cas pour la caisse mutuelle TIAVO, TIAVO intervient dans cette commune pour résoudre les problèmes financiers de la population. Ces problèmes financiers constituent un carrefour de tous les autres problèmes. Pourtant, seules 200 personnes parmi les 13325 habitants sont membres de TIAVO ; bien entendu, sans les aides des micro finances, et avec leurs maigres revenus agricoles plus leurs indifférences vis à vis des vulgarisations agricoles, l’essor de leur économique s’avère très difficile. Pour quelques uns qui ont soif de développement et suivent toutes les approches et tentatives de réformes pour un développement économique, ils s’associent en général dans les associations existantes dans la commune. Ces associations sont financées par des ONGs pour inciter un dynamisme collectif. Les appuis financiers et techniques que fait le PSDR ou l’AVSF par exemple, tendent à faciliter et à favoriser l’amélioration des revenus agricoles et élevages des membres, et par la suite les revenus des localités où ces associations sont

47 implantées. L’amélioration des rendements agricoles, et les différentes formes d’appui stimuleront l’apparition d’autres activités génératrices de revenus développant à son tour d’autres potentialités et des atouts pour la zone d’intervention. La plupart des membres enregistrent vraiment une amélioration de production, et ils sont conscients de la véracité des conseils et techniques offerts par les acteurs de développement. Mais une fois de plus, comme les autres, à chaque fois que la période de soudure s’annonce, beaucoup d’entre eux sont confrontés aux carences de denrées alimentaires et à l’absence d’accès aux services de base puisqu’ils n’ont pas d’argent ; la faim et la malnutrition chronique en est souvent le résultat. C’est pour dire que malgré la bonne productivité la pauvreté persiste.

3-2-3- L’absence du bien-être La non satisfaction des besoins fondamentaux (nourriture, santé, éducation) constitue un handicap pour la productivité, puisque les gens n’ont plus la force et la capacité requise pour effectuer les travaux physiques ; pour certains, les activités agricoles sont délaissées parce qu’ils doivent chercher leur repas quotidien ; au moment de la récolte, on obtient qu’une production médiocre qui ne suffit que pour quelques mois, et on revient au même problème : ils sont confrontés aux carences de denrées alimentaires et ainsi de suite, et cela devient un cercle vicieux . Certaines familles pallient ces problèmes en diversifiant leurs ressources de revenus; et certaines vont jusqu’à vendre leurs actifs comme les minuscules parcelles qui assurent l’autosubsistance, et c’est le pire des cas, car à ce moment là, la pauvreté les engloutit.

Cette persistance de la pauvreté en milieu rural suscite un certain nombre d’interrogations : quels sont les facteurs d’évolution des conditions de vie des ménages ruraux ? Quelles sont les contraintes auxquelles les ménages ruraux font face, quelles contraintes expliquent la stagnation globale de leurs niveaux de vie ? Quelles stratégies les ménages ruraux mettent-ils en œuvre individuellement ou collectivement pour sortir de la pauvreté ou faire face aux chocs qu’ils subissent ? Le constat général d’une dégradation des conditions de vie des ménages cache-t-il des évolutions contrastées selon les régions ?

48 Afin d’apporter quelques éléments de réponse à ces questions, cette partie propose de réunir l’ensemble des recherches travaillant sur la problématique de la pauvreté en milieu rural dans la commune d’Amboanjo pour mettre en évidences les facteurs de persistance de la pauvreté, les obstacles au développement rural afin de voir clair les « chemins de sortie » de la pauvreté rurale.

49 PARTIE II

LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT RURAL

50 CHAPITRE I LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE D'AMBOANJO L’échec du développement dans la commune rurale d’Amboanjo, comme la plupart des communes rurales de Madagascar est aujourd’hui patent. Pendant ce temps, il y des communes qui ont réussi leur développement et, en même temps, ont une agriculture en progrès. N’est-il pas temps de reprendre le problème à la base ? Il faut partir des données fondamentales de la condition humaine que sont “l’espace et le temps”, partir de “l’éthique et croyance ” qui peuvent servir de guide sûr à la réflexion, prendre en compte les données de l’économie rurale qui ne sont pas celles de l’économie politique, analyser la psychologie des civilisations rurales pour pouvoir élaborer des stratégies pour le développement qui ne soient pas de pâles copies de l’agriculture sans bras des civilisations industrielles, et mettre l’homme au centre des problèmes du développement qui est d’abord le sien, sans continuer à le rejeter vers l’emprise de la pauvreté.

SECTION I : LES OBSTACLES ENDOGENS 1-1- LA MENTALITE LIEE A LA TRADITION ET A LA COUTUME La population de la commune rurale d’Amboanjo est encore très attachée à la tradition, et on sait que le développement économique et social d’un pays ne dépend pas uniquement du capital et du travail, comme le suggèrent les économistes et la tradition libérale, la culture est tout aussi déterminante. Les grandes théories qui plaçaient au centre du développement des ressources économiques (matières premières, capitaux, main-d’œuvre, production, investissement, taux de croissance...) étaient dépassées Les facteurs d’ordre culturel, relégués au rang de «menus satellites»10., devaient être considérés comme le moteur essentiel du progrès. En effet, les éléments intangibles et immatériels de la culture conditionnent les mentalités. C’est pourquoi ils représentent une véritable locomotive pour la société.

10 Alain PEYREFITTE La Société de confiance Edition : ODILE JACOB, paru en 1995

51 Si on les néglige, si on ne les situe pas au cœur de la problématique du développement, ils risquent de se transformer en obstacles insurmontables. C’est vraiment le cas pour la population de la commune rurale d’Amboanjo. La tradition, la coutume et même les cultures ont des influences majeures sur l’économie voire le développement.

1-1-1- La soumission aux forces du destin et aux lois des ancêtres La consommation cérémonielle et statuaire est improductive et budgétivore. Dans la commune d’Amboanjo, les gens pratiqueent différentes types de cérémonies familiales ou lignagères dont l’application pourrait avoir des conséquences négatives sur l’économie familiale déjà précaire .Elles sont liées au mariage, à la circoncision, au succès dans la production et dans la reproduction sociale, et surtout en cas d’obsèques. La persistance de la pauvreté des gens d’Ambaonjo est très liée à leurs coutumes, parce que non seulement elles les empêchent d’exploiter à fond les potentialités de la commune, mais elles épuisent également leurs richesses et leurs moyens de survie On va prendre comme exemple la tradition concernant l’union matrimoniale : Comme tous les Malagasy dans les diverses régions de Madagascar, on doit se marier en dehors de la famille naturellement, en dehors du clan et de la famille élargie. Et la notion d’inceste s’étend jusqu’à un degré de parenté éloigné et ne peut être effacée, en cas d’acte commis, que par un sacrifice spécial, le « fafy ou alafady c'est-à-dire « ce qui enlève le tabou », et la sanction correspondant à l’interdit va d’une somme d’argent à un bœuf à tuer, en passant par quelques litres d’alcools. On assiste là à un énorme gaspillage de ressources, puisque l’acte est commis et le mal est fait, mais la famille ose tuer un boeuf qui a coûté très cher ; par coutume et par tradition, on ne pense pas à la valeur économique d’un bœuf. C’est pareil en cas de décès des membres de la famille, surtout pour les aînés, on doit sacrifier au moins un bœuf pour les obsèques. Si les membres de la famille sont aisés, les frères, les sœurs, les beaux- parents, les beaux-frères, les gendres, et la famille elle-même apportent un bœuf pour le sacrifice. On les tue tous, une partie de la viande est prélevée pour le repas et le reste est à partager aux invités constitués non seulement par quelques personnes, mais presque tous les gens des fokontany environnants.

52 Si la famille ne possède aucun bœuf, elle encourt des problèmes d’ordre financier après l’enterrement car c’est honteux de n’avoir aucun bœuf pour le sacrifice. Il vaut mieux s’endetter que de ne peut pas faire ce « lofo » ; les nourritures qu’on doit offrir aux invités représentent déjà une lourde charge. Alors il y a pas mal de gens, oui, il n'est pas rare de voir un pauvre paysan acceptant de vendre une portion de terre pour financer les cérémonies d'enterrement d'un parent, se déposséder des parcelles qui les nourrissent pour acheter un bœuf à tuer et à manger et à partager sans rien gagner en contre partie. Ce n’est seulement après cela qu’il s’expose aux problèmes qui ne sont pas minimes : il devient orphelin et pauvre

1-1-2- L’obligation de prendre en charge la parenté Comme on l’a dit dans la première partie chaque membre dans une famille a ses obligations et ses devoirs envers les autres membres de la famille. Comment peut-on élever comme on l’entend ses propres enfants, quand on doit se plier à la volonté des aînés? Comment prendre du recul et réfléchir à tête reposée quand la coutume vous oblige à vivre à 10 ou à 20 sous le même toit? C’est un problème que connaissent les gens de la commune rurale d’ Amboanjo ; ils sont obligés de prendre en charge leurs proches, surtout lorsque ces derniers se trouvent dans une impasse. On prend comme exemple le cas des frères qui ont une sœur abandonnée par son mari ou une sœur mère célibataire. Selon la tradition, les frères doivent veiller aux besoins de sa sœur et de ses enfants, peu importe le nombre. Ce qui est étrange, c’est que le père de ces enfants ne supporte aucune charge lorsque sa femme retourne vivre chez sa famille, il n’assume aucune responsabilité.

Cette pratique représente un abus en ce qui concerne les valeurs traditionnelles de fraternité et de générosité, car elle freine tout projet individuel. On ne peut pas économiser son argent, ni faire des projets personnels, car on est soumis aux exigences du groupe.

1-1-3- L’obligation de partager en cas de succès économique

53 En cas d’une bonne production, une famille doit tenir compte de sa parenté, elle ne peut pas tout garder tandis que les autres n’ont pas à manger; et là on laisse passer une grande occasion pour avoir un surplus pour l’épargne. Comme ils ont peur du « tsiny », ils doivent alors partager. Cette perception «grégaire» de l’homme, qui prend racine dans la culture traditionnelle, ne conçoit pas l’existence de l’individu en dehors de la communauté. Or, c’est précisément dans l’individualité que réside la source du progrès.

1-1-4- La position marginale des femmes Comme la plupart des communes de Manakara, la commune rurale d’Amboanjo présente des sociétés organisées fortement dominées par les hommes. Ceci nous amène à conclure que l’hétérogénéité de la zone d’intervention conduit à prendre la question du genre de manière spécifique à chaque groupe ethnique en tenant compte de l’influence de la coutume dans le façonnement des mentalités. L’éducation, le mariage, la tradition, la polygamie, le divorce, l’héritage, les activités menées sont des facteurs d’influence dans les relations hommes/femmes et sont d’une façon ou d’une autre les facteurs qui rendent les femmes victimes de tous les concepts socio-économiques et culturels. Les femmes rurales en particulier ploient sous le poids des traditions et des croyances en plus de leur degré d’alphabétisme relativement bas. On sait que dans cette commune, les hommes ont une énorme responsabilité vis-à-vis de leurs familles, et si par exemple le mari doit aider ou doit prendre en charge un des membres de sa famille, il prend la décision toute seule, il ne demande pas l’avis de sa femme, son avis ne compte pas, que cela lui plaise ou non. De même, dans une famille, si un couple n’a pas de fils c’est une grande tristesse puisqu’un fils a une grande valeur par rapport à une fille, c’est lui qui va honorer le fatrangegna; ne pas avoir un fils est semblable à être stérile. En général, les femmes sont reléguées au second plan et leurs avis ne comptent toujours pas pour les décisions, par rapport à ceux des hommes. D’autant plus, comment une femme peut-elle s’épanouir quand elle est constamment obligée de lutter contre ses rivales pour garder l’affection de son mari?

1-2- LE COMPORTEMENT

54 Dans la commune rurale d’Amboanjo, les gens ont de, comportement, qui nuisent aux processus de développement établis. Si quelqu’un est intéressé par les conseils et techniques donnés par les vulgarisateurs et les appliquent, on le prend pour un fanfaron qui sait tout et veut enfreindre l’habitude.

1-2-1- La réticence trop poussée Si quelqu’un a une suggestion pour améliorer les choses dans la commune, les autres jugent que celui-ci entreprend cette démarche pour ses propres fins, ils cherchent à lui mettre des bâtons sous les roues; c’est une mesquinerie qui nuit au progrès. On prend comme exemple le président du CDC, il mobilise les gens pour s’organiser et créer une association qui facilitera l’accès au crédit et aux demandes de financement ; on traduit cette proposition comme étant une manœuvre pour son intérêt personnel, les gens disent qu’il a cette idée parce qu’il veut détourner les financements reçus. Face à ce comportement, ceux qui ont envi de laisser derrière eux les mauvaises habitudes et les manières qui entravent le progrès ; ces derniers font l’objet des critiques injustes de leur communauté. La jalousie et la haine constituent également un comportement qui empêche le développement de la commune rurale d’Amboanjo. Les gens osent dire « Enga anie ho halan-drahalahy….. » comme bénédiction. C’est pour dire que les gens ont une jalousie un peu déplacée, ils haïssent ceux qui peuvent gagner leur vie, ils haïssent ceux qui réussissent dans leurs activités. Ils ne cherchent pas les raisons, les clés de la réussite des autres pour pouvoir l’exploiter, mais ils s’acharnent à chercher les moyens pour le nuire, et vont jusqu’à l’acte d’empoisonnement ou d’envoûtement. C’est un comportement très divergent et négatif pour le développement.

1-2-2- La rigidité de la mentalité Il y a aussi un comportement lié à un manque de confiance, ce sont les vulgarisateurs qui le constatent. En faisant des vulgarisations, par exemple pour avoir des cafés de qualité, les vulgarisateurs disent qu’il faut mettre d’abord les cafés cueillis dans l’eau avant le séchage, pour pouvoir enlever les mauvais cafés. A cela, les gens répondent qu’ils ne veulent pas prendre ce risque car cela pourrait détruire leurs récoltes,

55 C’est pareil pour les rizicultures ; les vulgarisateurs leurs donnent des techniques pour améliorer la production en assurant par exemple la texture des rizières. On doit préparer les rizières pour le repiquage et les terres de cultures pour les semis, par plusieurs passages consécutifs ; le moment est choisi en fonction de l’état du sol, jusqu’à obtenir la qualité du sol voulue. La riziculture améliorée est constituée de plants jeunes et vigoureux (5 à 15 jours) repiqués en ligne un par un dans une boue visqueuse et correctement alignés. Trois sarclages à la houe rotative, exécutée tous les huit ou dix jours à partir du repiquage suffissent à assurer une bonne croissance du riz. Et si la rizière est drainée sur son pourtour et alimentée avec un minimum d’eau suffisant à maintenir l’humidité du sol, la pénétration de l’eau de pluie assure l’aération du sol de la rizière sans assèchement. Mais les paysans pensent que c’est une perte de temps, cela les empêche de travailler un peu plus vite. C’est la même chose pour les techniques de couvertures des rizières, ils ne croient pas que cela apporte la fertilité aux sols. Cela les protège non seulement au coup de soleil, mais assure la régénération de la qualité du sol grâce aux humus formés par la dégradation des matières. Mais ils ne croient pas à ce que les techniciens disent et préfèrent continuer leurs façons traditionnelles de faire les choses.

Les coutumes, les traditions, les tabous, la superstition et la polygamie, ont tous des conséquences sur le développement, mais de tous ces problèmes, le plus grave est sans doute l’absence de souci de rationalité dans ce que l’on entreprend. Il génère une culture d’assistance au détriment de la culture de responsabilité, il paralyse et asphyxie tout processus de développement, il détruit le fondement du lien social. Cela s’ajoute à la tendance à travailler le moins possible, le bas niveau des besoins et des aspirations et surtout l’absence de responsabilité qui contrecarre le développement.

56 1-3- L’ANALPHABETISME ET LE FAIBLE NIVEAU D’INSTRUCTION

1-3-1-Définition de l'analphabétisme11

L'analphabétisme est l'incapacité de lire et d'écrire, mais le contenu de cette notion a évolué. L'omniprésence de l'écrit dans les sociétés contemporaines exige en effet des compétences de plus en plus importantes en matière de lecture et d'écriture. A la fin du XIXe siècle, on n'était pas considéré comme analphabète lorsqu'on était capable de déchiffrer des mots ou d'écrire son nom.

La définition adoptée par l'Unesco en 1958 est beaucoup plus exigeante : elle déclare analphabète «toute personne incapable de lire et d'écrire, en comprenant, un exposé bref et simple de faits en rapport avec la vie quotidienne». Vingt ans plus tard, apparaît la notion d'analphabétisme fonctionnel : selon l'Unesco, elle désigne tout individu «incapable d'exercer toutes les activités pour lesquelles l'alphabétisation est nécessaire au bon fonctionnement de son groupe et de sa communauté, et aussi pour lui permettre de continuer à lire, écrire et calculer, en vue de son propre développement et de celui de sa communauté».

A la même époque, alors que l'analphabétisme semblait définitivement disparu des pays occidentaux, on s'aperçoit qu'une partie de la population, après avoir été scolarisée, a perdu l'usage de la lecture et de l'écriture : pour rendre compte de ce phénomène, on utilise désormais le terme d'illettrisme, alors que les analphabètes sont ceux qui n'ont jamais appris à lire et à écrire.

1-3-2- La situation de la commune rurale d’Amboanjo face à l’analphabétisme

En matière d’éducation, la commune rurale d’Amboanjo n’est pas du tout au niveau. L’analphabétisme touche environ les 75% de la population, les adultes composent la majorité. Cette situation persiste pour des diverses causes :

1-3-2-1 la mauvaise qualité de l’enseignement

11 L’UNESCO Définition de l’Analphabétisme, Analphabétisme - Wikipédia

57 Comme on l’a dit dans la première partie, la mauvaise qualité de l’enseignement est l’une des causes directe de l’analphabétisme. En fait, l’éloignement de l’établissement scolaire, l’insuffisance des matériels pédagogiques, les taux d’absentéismes élevés des enseignants et des élèves ont des effets sur le taux d’analphabétisme.

Si on prend comme exemple l’éloignement de l’établissement scolaire, c’est le cas du fokontany Vohitsivalana, ce dernier n’a pas d’EPP alors que des kilomètres le sépare d’Amboanjo et de Vohitraomby ou de Mizilo ; cela démotive les parents à envoyer leurs enfants à l’école et on sait très bien que la population rurale n’est pas comme celle de la ville qui loue un appartement pour leurs enfants scolarisés lorsqu’ils se trouvent à des endroits loin des établissements scolaires. Cela ne leur dit rien.

Les comportements des enseignants ont aussi des influences sur le taux d’analphabétisme, dans la commune rurale d’Amboanjo. Les enseignants ne sont pas payés régulièrement à cause de l’insuffisance des moyens financiers du FRAM. Bien évidemment, ils doivent survivre et ils pratiquent des activités annexes ; ils ont toutes les raisons de faire cela. Mais parfois, leur liberté est un peu sauvage. A cause de l’inexistence d’inspection et de manque de conscience professionnelle, leur comportement devient un abus, ils délaissent et marginalisent leurs rôles d’enseignant, ils ne donnent pas des cours suivant l’emploi du temps scolaire, mais suivant les calendriers agricoles ou suivant leurs états de stocks. Cela entraîne un manque de suivi des élèves, les programmes scolaires ne sont pas terminés, et en conséquence un faible niveau des élèves, une diminution des résultats. Les parents d’élèves sont découragés et les élèves sont démotivés.

1-3-2-2- la mentalité des parents

Le taux élevé de l’analphabétisme n’a pas comme seule cause la mauvaise qualité de l’enseignement, la mentalité des parents est aussi très déterminante. Comme on l’a dit, la majorité des analphabètes sont des adultes : les parents, les aînés ; ils n’ont pas la moindre idée de l’importance du capital humain, voire de l’importance de l’éducation. Ils éduquent leurs enfants de façon traditionnelle : par des histoires, des récits, des proverbes, des contes et des conseils entre pères et fils, comme leurs ancêtres l’ont fait d’ailleurs. Ils pensent que l’école ne sert à rien,

58 ce n’est qu’une perte de temps et de l’argent, et ils préfèrent voir leurs enfants participer aux taches ménagères, aux activités créatrices de revenus ou à assurer le gardiennage des troupeaux que d’aller à l’école sans rien obtenir en retour.

Pour certains, ils laissent leurs enfants aller à l’école, mais quand ces derniers arrivent à lire et à écrire leurs noms ils pensent que cela suffit. Beaucoup d’enfants abandonnent l’école avant même d’arriver en classe de 7ème. Cela est confirmé par un faible taux des élèves en 7ème par rapport aux élèves en 11ème 11,29% (74/655)

1-3-2-3- La pauvreté

La pauvreté est un déterminant plus qu’important de cette situation, non seulement, elle empêche les enfants à bien se concentrer aux cours, mais elle les oblige aussi à quitter l’école pour avoir de quoi à manger.

Dans la commune rurale d’Amboanjo, nombreuses familles ne peuvent souvent pas faire face au coût de la scolarisation. Celui-ci peut comprendre selon le cas les fournitures scolaires, les frais d’écolage, s’y ajoutent les besoins d’habillement. Ils pensent également qu’en travaillant, ces enfants peuvent apporter de l’aide à leur économie qui est très précaire, ou au moins, les enfants peuvent s’occuper de la maison pendant qu’ils travaillent. Alors les envoyer à l’école n’arrange rien.

Dans certains cas, les enfants qui sont pauvres n’ont pas à manger et ont de difficultés à se concentrer sur les cours. Ils préfèrent abandonner l’école et trouver autres choses à faire susceptible de leur procurer de quoi à manger à leur faim.

A travers cette brève description, il a été constaté que les causes de l'inefficacité du système éducatif sont de deux types: endogènes car propres à la structure et au mode de fonctionnement du système, et exogènes car liées à l'environnement socio-économique.

1-3-3- Les enjeux de l’analphabétisme

1-3-3-1- L’ignorance

Le fait de ne pas être instruit conduit à l’ignorance. L'ignorance renvoie à un manque d'information ou de connaissances. Elle se distingue de la stupidité qui est

59 un manque d'intelligence ; on peut constater cela sur la façon de vivre, la façon de gérer les ressources. On assiste à une mauvaise gestion très flagrante. Dans cette commune, peu importe la quantité de production, chaque année, la population se confronte à la famine pendant les périodes de soudures. La population n’est pas eu de mesure de faire un calcul anticipatif de leurs dépenses et de leurs gains pour pouvoir échapper aux impasses.

1-3-3-2- La naïveté L’analphabétisme se distingue aussi de la naïveté qui est un manque de sagesse. Cela est perceptible à travers leur comportement vis-à-vis des acteurs de développement. Ces institutions leurs donnent des chances pour pouvoir sortir de cette maudite pauvreté, mais la population reste indifférente, et ne saisit pas ces opportunités. On prend par exemple l’AVSF ; cette institution connaît les problèmes de la population du point de vue matériel et financière et propose de lui donner des semences, des engrais, des insecticides, dont les remboursements sont fixés au moment des récoltes. Cette population naïve ne comprend pas que c’est une occasion pour améliorer leur production, mais elle choisit de s’en passer. C’est pareil pour l’emprunt auprès de TIAVO. Ceux qui sont membres dépensent l’argent emprunté à des consommations journalières, pour acheter des vêtements pour la fête nationale, et quand le temps d’échéance arrive, ils n’ont pas quoi rembourser leurs emprunts et recourent aux ventes des actifs, ou à la saisie de ces actifs. C’est la procédure normale, mais les paysans jugent cet acte comme illégal, comme un abus. La rumeur circule que si on ne veut pas être dépouillé il ne faut pas être membre de TIAVO. L'ignorance qui est un manque d'information ou de connaissances, et la naïveté qui est un manque de sagesse sont des caractéristiques qui sont souvent confondues mais elles sont toutes liées à l’analphabétisme et faible niveau d’instruction. 1-3-4- Les effets de l’analphabétisme dans la vie des ménages L'analphabétisme qui va souvent de pair avec la pauvreté et la faim conduit à des problèmes de santé maternelle et infantile. C'est un phénomène crucial qui a d'importantes conséquences sur la réalisation du développement durable. L'analphabétisme est, justement, un fléau qui freine le développement humain et économique. Elle constitue un grand obstacle pour le développement, car non

60 seulement il provoque l'inégalité des citoyens, mais empêche également la population de participer de façon efficace au processus de développement et d'en tirer profit. La pauvreté touche plus durablement les ménages dans lesquels aucun adulte ne travaille, ainsi que les ménages dont le chef de famille n’a aucun niveau d’étude. En outre, la persistance de la pauvreté tend à être plus élevée chez les enfants que chez les adultes. Il y a donc manifestement un risque que la pauvreté se transmette d’une génération à l’autre. Ces observations amènent à penser qu’un faible potentiel de gains, dû notamment à l’absence de qualifications et d’expériences utiles au travail, est une des causes importantes, à long terme, de la pauvreté. Mettant l'accent sur les corrélations entre l'alphabétisation et le renforcement des capacités humaines dans les différents domaines, M. Birou12 a insisté sur le rôle majeur de l'alphabétisation, notamment dans l'élimination de la pauvreté, l'augmentation des circonstances favorables d'emploi, l'amélioration de la santé familiale et la protection de l'environnement. L'indicateur de développement repose sur trois éléments essentiels relatifs au revenu individuel en ce qui concerne la scolarisation et l'alphabétisme et à l'espérance de vie, a-t-il expliqué, notant que l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), C’est un contexte idéal pour mettre fin aux maux de l'analphabétisme

1- 4- L'EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE

Les diverses incidences de l'évolution démographique sont d'ordre économique et social : l'évolution des attentes des consommateurs, l'intensification de la demande quant aux ressources naturelles, l'accélération des besoins en matière de services de santé; le changement de la composition de la main-d'oeuvre ainsi que les valeurs sociales, les croyances et les normes culturelles en évolution. Le tableau 4 montre que la population d’Amboanjo se caractérise par sa jeunesse (0-18 ans). En effet, 66.06% de la population sont âgés de moins de 18 ans. Cette structure fait qu’à Amboanjo, un adulte de la population active doit en moyenne assurer, avec sa propre personne, le soutien de quatre personnes. Parmi

12 M.BIROU, Discours lors de sa nomination en tant que Secrétaire d’Etat, auprès du Ministre de l’Education Nationale de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres, et des Recherches Scientifique, chargé de l’Alphabétisation et de l’Education Formelle.

61 les personnes en charges figurent les personnes âgées de plus de 60 ans et les enfants de moins de 18 ans.

1-4-1- Les causes de l’évolution démographique rapide L’augmentation de la population peut s’expliquer par les facteurs suivants : - La sensibilisation en matière de planning familial fait défaut au niveau des centres de santé de base de la commune. Faute de personnel médical suffisant, ainsi que d’outils de communication et d’information adéquats, les agents de la santé ont des difficultés à atteindre le public cible, en matière d’éducation sur la naissance. - La grossesse précoce pour les jeunes filles est liée à la conjugaison de plusieurs facteurs, entre autres l’absence d’occupation appropriée et de loisir pour les jeunes, l’abandon scolaire précoce.

1-4-2- Les effets de l’évolution démographique rapide 1-4-2-1- l’augmentation des charges Bien des paysans ne sont pas encore persuadés de la nécessité impérative de réduire le nombre d’enfants, pour eux, le fait d’avoir de nombreux enfants présente des avantages économiques. En effet, les enfants fournissent de la main- d’œuvres agricoles et prennent en charge les parents quand ils sont vieux. Dans la commune rurale d’Amboanjo, un ménage compte en moyenne neuf personnes. Le rapport de dépendance indique que la plus grande partie des ressources de la population est consacrée à la préservation du niveau de vie actuel. Des analyses prennent en considération les effets de l’accroissement rapide de la population sur la consommation et les émissions futures. A mesure que les populations augmentent, le nombre moyen de personnes par ménage tend à accroître. Les ménages nombreux font plus de dépenses en consommation que les ménages peu nombreux. Cette étude aboutit à la conclusion que l’accroissement rapide de la démographie conduirait à une augmentation substantielle des dépenses.

1-4-2-2- L’impossibilité d’épargne En analysant la situation de la population de la commune rurale d’Amboanjo, le changement dans la structure des groupes d’âge, c’est à dire l’accroissement du

62 nombre des enfants de jeune âge a des impacts considérables sur la croissance économique. Quand la population active doit entretenir de nombreuses personnes à charge (enfants et personnes âgées), les taux d'épargne et de croissance économique en souffrent. Ce qui aura pour effet de ralentir la croissance puisque les travailleurs ont plus de personnes à charge à entretenir. Cela favorise de la pauvreté car l’épargne n’existe même plus, et il n’y a aucun stimulant pour la croissance économique. Tout cela contribue sensiblement à l’appauvrissement de la commune.

1-4-2-3- Le manque des ressources productives

Dans la commune rurale d’Amboanjo, il existe très peu de moyens pour investir afin d’apporter d’éventuelles améliorations. La population connaît actuellement une croissance démographique qui dépasse de loin la croissance économique, alors que la production agricole diminue. Cette situation de la production devient préoccupante si l’on considère qu’une partie de la population ne dispose pas assez de terres agricoles pour arriver à son autosuffisance alimentaire. C’est pourquoi, à moins que l’effort dans la productivité ne soit entamé sans tarder pour augmenter la production agricole, le modèle néo-malthusien pur et dur risque d’être considéré comme la principale explication de la relation entre la population et son environnement. Le paradigme dominant en matière de population, à savoir la version malthusienne13, semblera ainsi se justifier davantage.

.Le problème fondamental relatif à la croissance démographique rapide peut être défini comme une étroite interaction entre la pauvreté grandissante et les niveaux de productivité dérisoires suite aux insuffisances relatives des infrastructures économiques et sociales, notamment les équipements. Il faut toutefois signaler que cette adaptation avait un effet négatif sur l’environnement (déboisement, mise en valeur des terres marginales avec pour conséquence la dégradation des sols, etc.).

1-4-2-4- La vulnérabilité de la population

Dans les conditions socio-économiques actuelles, une mauvaise production alimentaire, et donc un apport nutritionnel insuffisant couplé avec un nombre assez

13 Rolland MODONGY, Cours Economie de développement, 3ème Année Economie,( Année 2003)

63 élevé de membres dans une famille (plus ou moins 9) risque d’entraîner des conséquences néfastes tel quel :

- la mortalité infantile élevée (suite à la malnutrition de la mère et de l’enfant),

- la diminution de l’espérance de vie, la morbidité élevée, la surexploitation des ressources environnementales (notamment les terres agricoles) etc.

Pourtant, même dans de telles conditions où le développement de la commune est momentanément compromis, on pense qu’on ne peut pas parler d’apocalypse démographique. S’il est urgent de freiner la croissance démographique, ce n’est pas en fonction de la taille de la population par rapport à la surface du territoire, mais à raison du rythme accéléré de cette population qui dépasse de loin la croissance économique et entrave ainsi l’effort de développement

1-5- L’INSECURITE

Si la commune peut se réjouir de ne pas vivre les conflits intérieurs ou les guerres civiles entre ses populations, il est par contre miné par l'insécurité des personnes et des biens qui sévit à la campagne.

1- 5-1- Causes de l’insécurité

Cette insécurité est la conséquence de la recrudescence des actes de banditismes, des feux de brousse, des vols et autres délits de tous genres, perpétués généralement par des bandes de malfaiteurs disposant d'armes plus ou moins dangereuses. Cette recrudescence a commencé, dans la commune rurale d’Amboanjo, vers 1996, où la paupérisation de la population liée à la diminution des prix de café et l'appât de gros bénéfices poussaient les plus pauvres et certaines personnes influentes à commettre et à commanditer des vols. Ainsi, il y a les vols de récoltes, et même des récoltes sur pied ; et heureusement les phénomènes « dahalo » n’existe pas encore dans la commune rurale d’Amboanjo. Les problèmes d’insécurité dans la commune se limitent : - au hala-botry dû à l’oisiveté, la jalousie, le taux de chômage très élevé et aussi la construction des habitats dans les champs

64 - aux actes des banditismes dus à par la prise de la substance narcotique et la projection vidéo non contrôlée. Les problèmes de sécurité peuvent être liés aussi à la discrimination sociale due au favoritisme, ou à la corruption, par abus de pouvoir des gendarmes. Par exemple, ils rackettent aux malfaiteurs.

1- 5 -2- Effets de l’insécurité

Dans un tel contexte d'insécurité :

- les paysans sont découragés et incertains sur l'avenir de leurs biens et même de leur propre personne et de leur famille n'arrivent plus à produire même pour leur survie. La pauvreté augmente.

- on assiste à une dégradation de la société, augmentation des actes de barbaries et surtout du mépris de la population de la part des bandits.

Bref, cette insécurité constitue un des obstacles au développement humain dans la commune d’Amboanjo.

SECTION II : LES OBSTACLES EXOGENES

2-1- L’INSECURITE ALIMENTAIRE

Bien que certaines personnes dans la commune d’Amboanjo subviennent à leurs besoins alimentaires et que certains continuent à vendre des produits agricoles, l'image la plus frappante véhiculée dans ce monde rural est celle de la sébile du mendiant. La population est confrontée régulièrement à des famines et elle pourrait être perçue comme une commune vivant de l'aumône; elle est pitoyable.

2-1-1- Notion de sécurité alimentaire14

D'après l'Organisation des Nations- Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les besoins individuels en aliments varient avec l'âge, le sexe, le poids corporel et le niveau d'activité physique. Il est difficile de fixer avec précision les normes minimales d’une alimentation

14 FAO, COMITÉ DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE (30ème Session)

65 suffisante pour un individu, celle-ci variant avec les autres conditions matérielles. Les données statistiques sur la consommation sont donc incertaines et on peut les utiliser à titre indicatif. Par exemple, ils sont de 1900 calories par jour pour une femme de 18 à 30 ans, pesant 50 Kg et d'activité physique légère, tandis qu'ils s'élèvent à 3700 calories pour un homme de 70 kg, dans la même fourchette d'âge mais d'activité physique lourde. Malgré tout, on peut parvenir à déterminer une moyenne individuelle pour un pays.

La sécurité alimentaire correspond à la capacité d'une famille ou d’une communauté à approvisionner régulièrement ses membres en aliments nécessaires. Une famille a de la sécurité alimentaire quand elle a accès aux aliments nécessaires à une vie saine pour tous ses membres (aliments culturellement acceptables et adéquats en termes de qualité, quantité et garantie).

Les objectifs de la sécurité alimentaire consistent à assurer la production alimentaire adéquate, à atteindre le maximum de stabilité dans le flux de tels aliments et à garantir à tous l'accès aux aliments disponibles. En ce sens, la disponibilité des aliments et l'accès à ceux-ci sont deux déterminants essentiels de la sécurité alimentaire. Le premier n'implique pas automatiquement le second; l'aliment peut être disponible, mais une famille, pour des raisons d'ordre économique, peut ne pas y avoir accès.

2-1-2- La situation de la population en matière de nutrition

La commune rurale d‘Amboanjo est une commune à vocation agricole, et on peut dire qu’elle détient des potentialités en matière d’agriculture, malgré sa pauvreté grandissante. La commune vit dans l’insécurité alimentaire, surtout pendant la période de soudure.

Cette situation peut s’expliquer par :

2-1-2-1- Le faible niveau de capacités productives a) - L’insécurité foncière Les activités de production alimentaire des ruraux d’Amboanjo sont exposées à beaucoup de risques. Le plus important de ceux-ci est le degré de sécurité par rapport à la tenure des terres. La plupart des terres cultivées sont des héritages

66 venus des parents, pourtant la population a connu une forte croissance démographique ; certains d’entre eux se trouvent sans terre. Beaucoup de paysans peuvent, à n'importe quel moment, être expulsés de leurs terres parce qu'ils n'ont pas de titres de propriété, ou qu'ils sont fermiers ou métayers; cela diminue tout à fait la garantie de leurs investissements. Un autre problème est que la majorité des exploitations agricoles se trouvent sur des terres très basses. Dans de telles exploitations, il existe une forte incertitude en ce qui concerne la montée de l’eau dans les plantations, pourtant la population n’a aucune capacité en maîtrise d’eau; les agriculteurs sont à la merci des caprices de la nature.

b)- Le manque de services agricoles En plus de cela, la plupart des paysans n'ont pas suffisamment accès aux moyens (semences améliorées, fertilisants et pesticides) qui leur permettraient de faire face aux maladies des plantes et de lutter contre les insectes nuisibles. Ce problème est également valable en ce qui concerne l'élevage; il existe très peu de services vétérinaires, et même s’il existe, la population est encore très fermée et n’a pas l’initiative de demander leur aide ; la carence en encadrement technique est évidente. Dans de telles conditions, il se révèle difficile pour l'agriculteur de vaincre les obstacles liés au processus de production alimentaire. Les incertitudes relatives à la production de vivres alimentaires s'amplifient avec les possibilités annuelles de formation de cyclones, capables de causer des dégâts inoubliables.

c)- Le manque de moyens financiers En ce sens, l'alimentation des paysans se trouve grandement menacée, surtout en période de "soudure agricole". Une telle situation est aggravée par la faiblesse de leur pouvoir d'achat. Il leur est difficile de trouver des circonstances favorables d'emplois à l'intérieur ou à l'extérieur des limites du système rural. Cette situation explique en partie pourquoi les salariés agricoles, les petits ou moyens propriétaires se trouvent généralement en difficulté de satisfaire leurs besoins. Pour créer la possibilité d'obtenir des rendements agricoles relativement bons, le paysan s'expose à un autre risque: celui de lourdes dettes. Puisqu'il n'existe presque pas de services de crédit, et même si TIAVO essaie de résoudre ce problème, la population se trouve très souvent dans l'obligation de faire des emprunts, consentis à des taux

67 courants de plus de 50% par période de récolte . À cause d'un tel endettement et de la faible capitalisation de ses exploitations, il court le risque de ne pas avoir la chance d'être autosuffisant.

2-1-2-2- Impossibilité de stockage Si, après toutes les soustractions et/ou pertes d'aliments découlant de ces problèmes, il lui reste une certaine quantité de ses productions, la préoccupation est maintenant de savoir quelles sont ses capacités d'en jouir à plus ou moins long terme. L'inefficacité des techniques de conservation utilisées par le paysan est évidente. La technologie de transformation alimentaire n’existe pas. Les pertes alimentaires sont considérables, elles proviennent généralement des détériorations dues surtout à l'inefficacité des méthodes de conservation qui ne permettent pas un contrôle satisfaisant du taux d'humidité du milieu où sont emmagasinés les produits. Elles peuvent être également causées par les rats, les insectes et les oiseaux.

2-1-2-3 - Le manque d’encadrement sanitaire Par ailleurs, il ne faut pas oublier les problèmes liés au manque d'encadrement médical du milieu rural. Par exemple, un mal aux dents, survenu au début de la période pluvieuse, peut faire perdre à un paysan des jours de travail et, par conséquent, nuire au déroulement normal de son programme de production alimentaire. En milieu rural, les conditions sanitaires laissent beaucoup à désirer. À tout cela s'ajoutent des charges sociales et culturelles qui engendrent l'amplification des risques encourus. En effet, les exigences financières relatives à la tradition et aux coutumes, à la scolarité des enfants obligent beaucoup de ruraux à s'endetter ou à vendre une bonne partie des aliments stockés. Cela empêche ces ruraux de consacrer une partie de leur argent pour assurer leur santé.

2- 1-3- Effets de l’insécurité alimentaire

2-1-3-1- La morbidité et la mortalité

L’insécurité alimentaire conduit bien évident à l’état de malnutrition due à l’insuffisance de l’apport énergétique dans les aliments. Tout cela conduit à des maladies associées à la malnutrition. Lorsqu'une communauté est en proie à la

68 maladie, hormis la misère, l'inconfort et la mort qui en résultent, ce sont aussi des facteurs de pauvreté au sein d'une communauté.

L’insécurité alimentaire empêche la population d’avoir une économie plus saine et une population en bonne santé. La santé, grâce à l'accès aux nourritures , à l’accès à eau potable et saine, à l'éducation en matière d'hygiène et de prévention de la maladie, favorise davantage l'éradication de la pauvreté

2-1-3-2- Diminution des forces productives

L'insécurité alimentaire et la pauvreté allant fondamentalement de pair, La population se trouve dans l’insécurité alimentaire parce qu’elle est pauvre, et tôt ou tard, cette situation va conduire aux maladies. Etant malade on n’a pas la force requise pour le travail et les labours quotidiens, et bien entendu cela affecte la productivité, les divers traitements et médicaments constituent déjà des dépenses qui gâchent les investissement. La baisse de productivité et les faibles ressources en sont des conséquences inévitables.

2-2- LE MANQUE DE MOYENS ET SERVICES DE BASE

2-2- 1- Le manque de débouchés aux produits locaux

Dans l'ensemble de la commune rurale d’Amboanjo, les agriculteurs sont à l'affût de nouveaux débouchés sur le marché et d'activités génératrices de valeur ajoutée pour augmenter le revenu des ménages. Les revenus des agriculteurs restent trop tributaires même si l'agriculture est de plus en plus considérée comme une activité commerciale, et que la production doit être axée sur le marché ; la plupart des petits exploitants sont confrontés à des risques, et à l’incertitude des débouchés.

Dans la commune rurale d’ Amboanjo, la commercialisation des produits souffre d’un certain nombre de contraintes :

69 - Qualité des produits non compétitifs : les paysans ne se soucient pas des qualités des produits qu’ils vont mettre sur le marché.

- Forte instabilité des prix et conditions rigoureuses imposées par les acheteurs : les acheteurs, surtout ceux venant des grands villes profitent de la vulnérabilités des paysans. La plupart de temps, ce sont eux qui imposent les prix auquels ils vont acheter les produits agricoles.

- Etroitesse du marché : au jour du marché officiel, ce sont les grands stands des grands commerçants venant des villes qui occupent le marché, et les paysans n’ont qu’une part très minime sur les marché.

- Marché imparfait et monopolisé : les commerçants étrangers et certains nationaux aisés dominent le marché et ils manient les prix au marché selon leurs gré et suivant leurs avantages.

L’inefficacité de la commercialisation représente un obstacle au développement des paysans. Non seulement cela les empêche à accroître leurs revenus grâce au profit tiré des ventes, mais cela empêche aussi le développement de leurs activités.

2-2-2- Le manque de moyens matériels et financiers

Le manque d'argent est un problème auquel nous sommes tous confrontés. Cette expérience individuelle n'est cependant pas à confondre avec la pauvreté en tant que problème social. L'argent étant une preuve tangible de richesse, le manque de liquidités n'en est pas moins un signe de pauvreté. Du point de vue du revenu, une personne est pauvre si et seulement si son niveau de revenu est inférieur à un seuil de pauvreté prédéfini par l'Etat. Le manque d’argent ou de liquidité correspond à l'absence de certaines capacités fonctionnelles élémentaires pouvant aller du domaine matériel, social ou du domaine de revenu et de produits de base puisque les actifs financiers permettent aux familles de mieux utiliser leurs autres ressources, tels que leurs terres, leur travail et leur expertise.

70 Le manque de ressources financières est un obstacle important au développement du secteur agricole. Non seulement il empêche les paysans à faire des investissement dans leurs activités : achat de matériels agricoles comme les bêches et charrue et les intrants agricoles, mais elle empêche également de satisfaire un minimum acceptable de besoins alimentaires, mais aussi de santé, d'éducation, d'emploi et d'autres services fournis par la communauté .

2-2-3- Le manque de moyens de transport

La commune rurale d’Amboanjo, comme la plupart des autres communes rurales d’ailleurs, est confrontée à deux principaux problèmes dans le domaine des transports ruraux :

- l’inadéquation et le manque ou l’absence des routes d’accès reliant les villages, les zones de cultures et le marché

- la mauvaise qualité et l’inadaptation des services de transport rural

Tout cela se traduit pour les populations par des prix plus élevés pour se déplacer. La commune rurale d’Amboanjo ne dispose pas de taxis-brousse assurant les déplacements des gens vers Manakara ou Marofarihy ou vers d’autres communes avoisinantes. La plupart des temps, le déplacement se fait à pieds. Les marchandises ou les produits agricoles des paysans sont transportés à dos d’homme

Pourtant, lors du jour de marché, le Jeudi et le Dimanche, les voitures et les camions des commerçants qui rejoignent le marché d’Amboanjo assurent leur transport pour un frais de mille cinq-cent ariary(1 500 Ar) par personne pour Amboanjo-Marofarihy, et trois mille ariary (3 000 Ar) par personne pour Amboanjo – Manakara.

En dehors du jour de marché, ce sont les commerçants résidant à Amboanjo qui transportent les gens lorsqu’ils vont s’approvisionner ou faire des commissions à Marofarihy ou à Manakara. Par ailleurs, même s’il y a du transport, c’est un nombre infime de la population de la commune d’Amboanjo qui a de quoi pour payer les frais, c'est-à-dire à cause du pouvoir d’achat très faible, les gens préfèrent aller à pieds vers une telle destination que de payer une telle somme.

71 Une enquête sur la perception du bien-être et de la pauvreté par la population a été menée dans le cadre stratégique pour la réduction de la pauvreté. Des réponses données par les personnes interrogées, il est ressorti que la mauvaise qualité du transport est un handicap important. Pour les populations, l’amélioration du transport rural compte donc parmi les besoins prioritaires à satisfaire afin d’améliorer leur bien-être.

En effet, les problèmes rencontrés par les couches sociales défavorisées sont aggravés par l’absence des infrastructures routières qui isolent de nombreux villages ou les rendent inaccessibles pour des périodes pouvant aller jusqu’à six mois pendant la saison des pluies. Ce manque de mobilité limite fortement les échanges et le commerce, et bien évidemment cela a des conséquences sur le développement.

2-3 – LA MAUVAISE GOUVERNANCE 2- 3-1- La définition de la bonne gouvernance 15 ". La " bonne gouvernance ", conçue comme un instrument de développement, comprend un service public efficace, un système judiciaire indépendant et une législation garantissant les transactions, une administration rendant des comptes sur l'utilisation des fonds publics, des organes de contrôle élus, le respect des droits de la personne et de l'Etat de droit à tous les niveaux de gouvernement ; la séparation des pouvoirs et la liberté de la presse.

La bonne gouvernance est fonction de tous les outils et moyens dont on dispose pour mettre en œuvre les principes suivants : - Un Etat de droit qui signifie la primauté de la règle de droit, - La transparence, - L’obligation pour les gouvernements de rendre compte et leur responsabilité, -La participation de toutes les composantes sociales dans les domaines politique, économique, administratif et local.

15 : Définition de la Bonne Gouvernance.

Panel 2

72 Elle est définie comme un système qui garantit la justice, la démocratie et l’équité ; une séparation claire des pouvoirs entre l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire ; qui garantit en outre un Etat de droit sur la base des principes universels des Droits de l’homme ; une juste répartition des rares ressources ; une juste représentation et une participation effective de toutes les populations, qui adhèrent aux normes éthiques les plus rigoureuses dans les pratiques quotidiennes.

2-3-2- La situation de la commune rurale d’Amboanjo en matière de gouvernance

La mauvaise gouvernance est la sape du développement de la commune d’Amboanjo. La corruption, le manque de transparence et d'obligation de rendre compte, la décentralisation mal conçue, la quantité insuffisante de services et l'exclusion sociale sont autant de facteurs qui dévient le cours des ressources destinées aux pauvres, aux nécessiteux et aux faibles pour les orienter vers les riches, les rassasiés et les puissants.

2-3-2-1- La corruption a)- Définition de la corruption16

La corruption qui est la manifestation la plus marquée de la mauvaise gouvernance touche un nombre moins important de ménages dans la commune d’Amboanjo. Peu de ménages y ont été confrontés en tant que victimes ou acteurs de la corruption. Il s’agit là de la petite corruption systémique qui implique de petites sommes d’argent et des agents de l’Etat de petites catégories.

b)- Sa manifestation au niveau de la commune

Dans la commune d’Amboanjo, on assiste aux actes de corruption de la part des intermédiaires financiers des bailleurs de fonds. On prend comme exemple les

16 Constat et définition de la Corruption

La corruption, essai

73 associations financées par le PSDR. Depuis l’année 2005, les associations ne reçoivent qu’une seule tranche de leur financement, et quand ces dernières essaient de connaître la réalité si le financement a été retenu, ces intermédiaires les empêchent de faire quoi que ce soit.

Les ménages les plus nantis sont plus touchés par le phénomène de la corruption que les ménages pauvres. Les résultats de l’étude laissent la corruption apparaître comme un produit de luxe, un peu plus« consommé » par ceux qui ont les moyens c’est-à-dire les ménages non pauvres.

2-3-2-2- Le manque de transparence et d'obligation de rendre compte

a)- Définition de l’obligation de rendre compte L'obligation de rendre compte (ou reddition de comptes) est un mécanisme qui permet de vérifier si les normes d'action sont respectées. Chaque fois que des règles sont établies pour guider l'activité humaine, il est essentiel à la stabilité de l'environnement ainsi créé de vérifier si les règles sont respectées. Les personnes investies de pouvoirs importants et d'une autorité discrétionnaire doivent pouvoir répondre de l'usage qu'elles en font (c'est-à-dire qu'elles peuvent faire l'objet d'une enquête, être interrogées et être finalement félicitées ou punies). En l'absence d'un tel mécanisme, les systèmes ont tendance à verser dans l'autocratie, le despotisme ou la dictature. L'obligation de rendre compte est donc une caractéristique fondamentale des sociétés ouvertes et démocratiques.

En soi, l'expression « obligation de rendre compte » est neutre. Elle s'applique à des actes aussi bien positifs que négatifs. La personne qui doit rendre des comptes est comptable de toutes les activités qui lui ont été confiées; en somme, elle est comptable de toutes les actions qui relèvent de sa responsabilité. Les individus sont comptables de leurs actions, que ces actions soient correctes et ont d'heureuses conséquences, ou qu'elles soient incorrectes et ont des conséquences fâcheuses

b)- Sa manifestation au niveau de la commune

Tant niveau du district qu’au niveau de la commune, on est confronté au manque de transparence et d’obligation de rendre compte, C’est pour dire que la plupart des dirigeants ou des élus dans leur grande majorité ne sont pas conscient

74 des enjeux. Attentives à leurs propres intérêts et sourds aux réalités tragiques de la commune, ils dilapident rapidement une grande capitale de confiance et d’espoir. Ils s’émiettent en une multitude de partis qui passent leur temps en de vaines querelles.

Au niveau de la commune, nous n’avons pas pu obtenir des chiffres de leurs recettes et de leurs dépenses ; des enquêtes ont été menées pour savoir les actions faites par la commune dans leurs dépenses budgétaires, mais rien n’a été mentionné. Il est vrai que la commune a un déficit budgétaire, mais au moins, les recettes fiscales et les impôts perçus doivent aller droit vers sa destination, l’amélioration du bien-être de la collectivité.

On prend comme exemple la politique mise en place dans la commune par le programme ACORDS. La région renforce la capacité financière de la commune par la diversification des assiettes imposables. Pour la commune rurale d’Amboanjo, cela se fait par des ristournes des produits venus au marché, et par le système de barrière économique ; les voitures qui veulent entrer dans la commune paient une somme selon leurs tailles respectives : Poids lourds 10 000Ar, Minibus 5 000Ar, et les voitures légères 2000Ar. Pourtant, on ne voit pas l’affectation des sommes reçues. Une chose est sure, il y a un détournement de fond. La transparence des processus qui est habituellement considérée comme garante de l'exercice responsable des pouvoirs officiels n’existe que dans une seule facette.

2-3-3-Les effets de la mauvaise gouvernance

2-3-3-1- L’inégalité sociale

Les conséquences de la corruption sont néfastes pour l’économie. En effet, la corruption renchérit les coûts des services publics, contribue à l’enrichissement d’un petit groupe d’individus au dépend des intérêts collectifs. L’analyse des conséquences de la corruption montre que ce fléau accroît le coût des services publics, conduit à une baisse de la qualité des services et réduit l’efficacité du système de production dans le secteur public.

De ce fait, la corruption ralentit le développement économique et social, détourne les richesses nationales au profit de quelques-uns, érode la base des ressources d’une collectivité et contribue ainsi à entretenir le cercle vicieux de la

75 pauvreté. Ces phénomènes entraînent l’insatisfaction des ménages vis-à-vis des services sociaux de base, surtout celle des ménages pauvres qui n’ont pas assez de moyens pour payer les frais de la corruption. Pire encore, cela pousse les gens à refuser de payer les impôts, cela affectera les recettes publiques et freinera à son tour les dépenses publiques, d’où la persistance de la pauvreté.

2-3-3-2- La fuite des capitaux

M. Peter Eigen dit que «La corruption pourrait bien constituer l'obstacle le plus pernicieux au développement économique, social et politique des pays dans lesquels la transparence et la liberté de la presse ne sont pas des réalités »17 affirme le président de Transparency International.

Outre ses méfaits imputables à la mauvaise application des ressources et au détournement des investissements, la corruption reste un puissant facteur de dissuasion des investissements étrangers. À partir des impressions des hommes d'affaires qui connaissent bien le marché international,Tr ansparency International a formulé un « indice de perception de la corruption », lequel reflète leur conscience aiguë de la corruption dans un pays donné. Il n'y a pas à en douter : c'est dans le pays le moins corrompu qu'ils investiront, qui leurs dollars, qui leurs marks, qui leurs yens. S'ils investissent dans un pays corrompu, c'est avec l'intention d'obtenir rapidement des profits élevés. Ils ne risquent leur argent que s'ils croient l'affaire en or, ce qui a naturellement pour effet de susciter l'instabilité et l'irrationalité économique dans ces pays.

On entend souvent les gens se plaindre de la fuite des capitaux, mais c'est un phénomène qui n'a rien d'illicite. Rien n'est plus naturel. Imaginez que vous vous trouviez dans un pays où l'extorsion est de rigueur et que vous ne sachiez jamais à quoi vous en tenir en matière de licences, d'importation, d'exportation et de taux de change ; si les pouvoirs publics s'acharnent à faire pression sur vous, vous prenez votre argent et vous allez voir ailleurs.

2- 4- MANQUE DE MICRO-FINANCE

17 M. PETER Eigen Discours du Président du Transparency International Transparency International

76 2- 4-1- La définition de la micro-finance La micro-finance consiste à offrir des services financiers aux populations pauvres et très pauvres, composées notamment de petits travailleurs indépendants ou organisés en groupements. Elle s’est développée en tant qu’approche de développement économique qui s’intéresse spécifiquement aux populations à faible revenu. Les services financiers comprennent généralement le micro-crédit et l’épargne. Certaines Institutions de micro-finance (IMF) ou Structure de financement décentralisé (SFD) proposent également des services d’assurance et de paiement.

Les caractéristiques majeures de la micro-finance sont notamment le petit montant des prêts octroyés, la collecte de la petite épargne, la fréquence des prêts octroyés, les délais de remboursement très courts et le niveau d’activité micro ou local. Les termes et conditions pour les prêts sont généralement flexibles et accessibles aux utilisateurs.

Avec l’intérêt actuel pour la micro-finance, plusieurs objectifs de développement y ont été associés au-delà du simple crédit. L’épargne en est un élément important, non seulement en tant que fin en soi, mais aussi en tant que garantie des prêts. La micro-finance a été utilisée comme un élément moteur dans beaucoup d’autres activités de développement communautaire, comme un point de démarrage des programmes d’organisation communautaire et comme ingrédient dans les formations et autres programmes d’éducation de grande envergure.

2-4-2- La situation de la commune d’Amboanjo en matière de financement

L’un des principaux obstacles que rencontrent les pauvres dans les milieux ruraux lorsqu’ils veulent améliorer leurs conditions de vie est le manque d’accès aux services financiers; ce problème est pratiquement grave dans la commune rurale d’Amboanjo pour beaucoup de gens, souvent, pour obtenir de l’argent, le seul moyen est de s’adresser à des prêteurs qui appliquent des taux usuraires souvent supérieur de 100% par mois.

TABLEAU 17 : les institutions financières de proximité

Dénomination Institutions

77 Banque Néant -

Crédits mutuels TIAVO

Caisse d’épargne Néant

Source : Commune d'Amboanjo, 2005

D’après ce tableau, on voit que la commune rurale d’Amboanjo est pauvre en institutions financières. Le réseau TIAVO est l’unique institution financière existant dans la commune rurale d’Amboanjo. Cette précarité peut s’expliquer par les raisons suivantes :

2- 4-2-1- Les risques de l’offre de crédit

a)- Le risque de non remboursement

Les services financiers ruraux sont encore très rares, surtout dans les communes rurales comme la commune d’Amboanjo ; parce que, du point de vu des créanciers, ils courent des risques dans le financement des mondes ruraux à savoir :

- l'incapacité de l'emprunteur à rembourser lorsque l'investissement réalisé avec le capital s'avère moins rentable que prévu, du fait par exemple de mauvaises conditions climatiques ou d'une baisse des cours des produits ; ou bien lorsque les crédits sont déviés à d’autres fins. Souvent, les paysans détournent le crédit octroyé à d’autres fins, c'est-à-dire l’utilisation du fond est différente de l’objet de la demande prévue. Au lieu de financer les besoins de financement des activités génératrices de revenu, le bénéficiaire utilise l’argent pour des cérémonies ou des rituelles , ou bien pour acheter des vêtements pour la fête nationale ; cela entraîne une difficulté de remboursement à la date d’échéance.

- le refus de l’emprunteur de rembourser, ce qui correspond à un comportement opportuniste reposant sur des asymétries d'information18.

18 MODONGY Rolland, Cours Economie de développement ,3ème Année Economie (Année 2003)

78 A cause du risque de non remboursement, le secteur privé se refuse généralement à accorder des crédits à moins de disposer de gages, ou que le créancier ait des liens particuliers avec son débiteur.

b)- La conception erronée de la demande effective

La compréhension incomplète du secteur financier rural, de sa dynamique, et de ses besoins figure parmi les obstacles majeurs qui conduisent à l’inefficacité du financement rural. La plupart des problèmes liés aux services financiers ruraux proviennent d'une conception erronée de la nature de la demande effective pour de tels services.

- La première erreur provenait de ce qu'on considérait que la majorité des petits paysans étaient trop pauvres pour payer un crédit ou, en d'autres termes, qu'il y avait bien un besoin en crédit, mais pas vraiment de demande exprimée.

- La seconde erreur tenait à ce qu'on considérait que les agriculteurs et le reste de la population rurale souhaitaient avant tout emprunter pour la production agricole, mais en fait, une part de la demande exprimée pour du crédit tient à la nécessité d'amortir les incessants décalages entre les mouvements de recettes et de dépenses et elle est étayée par une réelle volonté et capacité de paiement. Les emprunts à but non agricole peuvent donc avoir tout autant d'importance que les emprunts à but agricole.

En réalité, la majorité de la population rurale cherche d'ailleurs à emprunter pour, en priorité, satisfaire ses besoins quotidiens durant la période de soudure à l'aide de crédits de consommation, et non pour acheter des intrants pour accroître la productivité agricole.

2-4-2- 2- Les problèmes liés aux paysans

a)- Le faible niveau d’instruction Le manque de formation des producteurs agricoles est un handicap majeur dans leur relation avec les institutions financières. Les agriculteurs sont souvent peu éduqués, ont une connaissance très lacunaire des besoins du marché, et n’ont guère accès à l’information nécessaire pour améliorer leurs activités.

b)- La pauvreté

79 Les agriculteurs ont également des difficultés à fournir des garanties en raison des restrictions juridiques et réglementaires qui peuvent, par exemple, les empêcher d’apporter leurs terres en garantie, et de l’absence de titres fonciers sur les terres qu’ils cultivent, et de facteurs sociaux. Par exemple, même si des agriculteurs sont autorisés par la loi à proposer leurs terres en garantie, les financiers peuvent dans la pratique être dans l’incapacité de faire valoir leurs droits en cas de défaillance de l’emprunteur. Quelques organisations et institutions financières s’emploient à faciliter le financement agricole grâce à l’enregistrement des titres fonciers.

2-4-3- Les impacts du manque de financement à l’économie

La précarité des services financiers dans la commune rurale d’Amboanjo est un des facteurs de persistance de la pauvreté. Les gens n’ont pas de moyens pour investir dans des activités agricoles ou non agricoles susceptible d’engendrer plus de revenu.On sait que le monde rural vit dans une situation de vie précaire et démunie.Or, en principe, le volume de crédit est limité par le patrimoine et par l’avoir. Si la capacité de remboursement de l’emprunteur est très faible, on octroie aussi un crédit eu égard à sa situation. De ce fait, la contrainte de pauvreté persiste parce que l’absence ou la faiblesse de garantie bloque ou minimise l’octroi.

Le crédit est distribué et plafonné par la capacité de remboursement. Les paysans sont enfermes par le cercle vicieux de pauvreté19; le processus de développement est donc lent et faible au point que le proverbe dit que : « le banquier ne prêtent qu’aux riches » l’amélioration du niveau de vie est quasiment faible et lente par conséquent des effets désastreux pourront survenir dans la répartition du revenu et du patrimoine.

En bref les facteurs importants ont été identifiés comme étant les obstacles du développement rurale et la base de la pauvreté ; ce sont :

- Les pratiques traditionnelles néfastes constituant une menace permanente pour la qualité de vie - Le gaspillage des richesses personnelles, lors des cérémonies traditionnelles - Le comportement et l’état d’esprit de la population

19 Rolland MODONGY Cours Economie de développement. 3ème Année Economie (Année 2003)

80 - L’inadéquation de la formation des ressources humaines pour le développement - La forte croissance démographique et le faible poids économique de la ville - Le faible développement des infrastructures et services de base - L’étroitesse du marché financier, la faiblesse des investissements - Les lacunes dans la gestion des ressources publiques ; - La mauvaise gestion; - Le manque d’une dynamique économique favorable à la création d’emplois Et on peut les résumer par le schéma ci-dessous

81 FIGURE 3 : RESUME DES FACTEURS DE LA PAUVRETE EN MILIEU RURAL

PAUVRETE EN MILIEU RURAL

Insécurité Alimentaire Faible Productivité Faible Revenu

Vulnérabilité Potentiel agricole non exploité Dégradation fertilité du sol Activités Génératrices ed Revenu Limitées/non diversifiées

Dégradation de Insécurité foncière Agriculture de Faible accès au Prix de produits

l’environnem ent et des facteurs subsistance Capital/facteurs de production non incitatifs

de production naturels

Insécurité des biens et M auvais Dim inution * Répartition Faible Ressources limitées (cash, Écoulements Distorsion personnes soin/état de couverture foncière professionnalisation/ intrants, savoir-fa ire) produits non m archés santé végétale inégalitaire capacité satisfaisants M au vae is * Difficulté accès m a îtrise eau à la terre

Faible appui Faible niveau Faible appui Logistique technique d’éducation/taux de financier déficiente scolarisation

* Relâchement * Eloignement / * Feux de brousse et tavy * Loi foncière * peu de transfert * Eloignement / * accès difficile au financement * mauvaises routes et pistes application loi précarité centres de inadaptée de compétence précarité santé * surexploitation ressources bâtiments * procédure bancaire sélective * absence marchés * Recul autorité forestières * faible structuration scolaires organisés publique * Non accès à l’eau du monde rural * faible couverture institution potable * affectation des ressources micro finance * absence magasins de non planifiée stockage

82 CHAPITRE II PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS L’agriculture peut grandement contribuer à l’atteinte des ODM. C’est d’elle que les pauvres des pays en développement qui vivent en région rurale tirent en majorité leurs revenus, et c’est elle qui procure aux populations rurales et urbaines la plus grande partie de leur nourriture, une nourriture produite essentiellement par des femmes. Dans le cadre de cet énoncé de politique, le terme « agriculture » désigne l’ensemble du système qui relie les producteurs aux consommateurs de produits agricoles alimentaires et non alimentaires. Ce système comprend différents éléments tels que la production, l’entreposage, le commerce et l’utilisation de ces produits, la base des ressources naturelles, de même que les politiques et règlements sur lesquels s’appuie le système. L’objectif de ce présent chapitre est de proposer ou bien de recommander des mesures pour qu’il y ait développement rural durable qui améliorera les conditions de vie de ces pauvres ruraux, tout en facilitant leurs accès aux différents services socio- économiques de base.

SECTION I : LA MOBILISATION PAYSANNE Pour que tout projet de développement soit un succès, toute la population doit être mobilisée pour le soutenir, et y contribuer avec leur créativité et leur travail. Les manifestations de la pauvreté sont diverses : revenus et moyens de production insuffisants ; faim et malnutrition ; mauvaise santé ; difficulté d'accès à l'éducation et autres services de base ; taux croissants de morbidité et de mortalité dus aux maladies ; absence de logement et mauvaises conditions de logement ; insécurité, discrimination sociale et marginalisation. Elle se caractérise également par l'exclusion de la prise de décisions, de la vie civile, sociale et culturelle. Les facteurs qui favorisent la persistance de cette pauvreté sont liés d’une certaine manière à la collectivité elle-même, c’est pourquoi il est indispensable voire nécessaire de mobiliser la population

1-1- SENSIBILISATION DE LA POPULATION Ici, le but c’est de développer les différents secteurs dans la communauté de base, permettant de contribuer au processus de changement de comportement qui

83 vise l’amélioration du cadre de vie de la population et les faire participer c'est-à-dire responsabiliser la population pour leur propre développement.

1-1- 1- Changement de mentalité et de comportement Le développement économique a un lien étroit avec comportement des hommes, et comme on l’a dit dans le premier chapitre dans cette deuxième partie, la mentalité et le comportement des gens sont des facteurs qui favorisent la persistance de la pauvreté. Il est alors nécessaire que chacun soit conscientisé des effets néfastes que produisent leur mentalité et leur comportement. On sait que le changement peut être, soit améliorer les choses, soit empirer les choses voire dégrader la situation, et le changement déclenche toujours certaines craintes puisqu’on a peur de devoir reformer quelque chose. Plus gens sont pauvres, plus il leur est difficile de changer quoique ce soit, cela peut être bête mais c’est la réalité. Donc il faut : 1-1-1-1- Encourager l’égalité de sexe et l’autonomisation des femmes Pour éliminer la pauvreté et parvenir à un développement durable, il faut que les hommes et les femmes participent pleinement et sur un même pied d'égalité à la formulation des politiques et des stratégies macro-économiques et sociales. L'élimination de la pauvreté ne peut se faire sur la seule base de programmes de dépaupérisation, mais exige une participation démocratique et doit passer par une modification des structures économiques afin de garantir l'égalité des chances et l'accès aux ressources et aux services publics.

Hommes et femmes devraient alors contribuer au développement de l’économie, que chacun soit pragmatique. La mentalité liée à la coutume et aux habitudes de négliger les femmes doit changer. Alors les femmes doivent :

- avoir les capacités pour le faire, non seulement un statut égalitaire avec l'homme, mais un seuil de connaissance et d'alphabétisation fonctionnel,

- être en mesure d'appréhender la réalité qui l'entoure avec précision et discernement. Ce qui suppose qu'elle doit disposer d'information sur tout l'environnement qui l'entoure. Une information qui puisse lui permettre d'identifier correctement les problèmes pour pouvoir conclure une évaluation et construire des

84 projets de solutions réalisables. C'est dans ce sens premier que l'on doit comprendre la nécessité de faire en sorte que l'information soit au service de l'intégration de la femme rurale dans le vaste chantier du développement durable.

1-1-1-2- Eradiquer la pauvreté et la faim en stabilisant l’évolution démographique

Le développement durable de l’agriculture pourrait contribuer de façon considérable à la diminution de la pauvreté et à la réduction de la faim dans les milieux ruraux. La différence entre le taux de croissance économique et démographique favorise l’insécurité alimentaire, puisque la productivité de la population est très faible alors que le nombre des bouches à nourrir ne cesse d’augmenter. Pour cela il faut que les ruraux réfléchissent bien sur la taille de leur ménage vis-à-vis de leur productivité. Il importe que le taux de la production agricole soit en harmonie avec celui de la population afin qu’il se crée dans leur liaison un processus cohérent de développement. Afin de soutenir le rythme de croissance de la population, il faut que la population rurale accepte les campagnes de planning familial, c'est-à-dire qu’elle soit raisonnable. Il ne faut plus penser avoir beaucoup d’enfants tant que Dieu nous donne, mais il faut se référer à l’économie pour choisir le nombre d’enfants à naître. Pour pouvoir éradiquer la faim et la pauvreté, le secteur devra encourager : une croissance économique favorable aux pauvres tout en allégeant les devoirs et obligations liés aux coutumes c'est-à-dire il faut que la communauté fasse une réforme sur sa tradition très budgétivore, cause de sa pauvreté , et que cette croissance soit à un taux au moins comparable à celle de la croissance démographique, sinon la commune sera toujours confrontée au même problème, l’insuffisance de denrées alimentaires à cause de l’insuffisance de la production par rapport au nombre de la population. Pour ce faire, il faudra donc accroître la productivité agricole en acceptant les conseils et techniques offerts par les vulgarisateurs c’est à dire en adoptant un comportement rationnel en laissant derrière soi les méfiances et l’indifférence ; réussir l’intégration de l’agriculture aux marchés locaux et internationaux et créer des emplois agricoles et extra-agricoles productifs.

1-1-1-3- Contribuer à la santé humaine et à l’éducation

85 Une bonne santé et une bonne éducation, voilà deux conditions préalables au développement durable. Investir en capital humain est un des moyens parmi les plus efficaces pour réduire la pauvreté et favoriser ledit développement durable.

a)- Santé

Avoir une bonne santé, c’est avoir le privilège d’augmenter la productivité puisqu’on a la force d’accomplir différentes activités aussi bien physiques qu’intellectuelle qui pourrait procurer davantage de revenus. En plus, on n’a pas à se soucier des dépenses médicales.

Pour être en bonne santé, il faut bien se nourrir. L’approvisionnement alimentaire, s’il n’est pas suffisant en lui-même, n’en joue pas moins un rôle déterminant dans la nutrition. L’amélioration de l’état de santé en mangeant des aliments propres et sains et aussi en consultant des médecins dés qu’il y a une moindre symptômes, puisque les ruraux ont cette mauvaise habitude de ne pas aller voir un médecin que dans un état très grave, à un stade critique des maladies, contribue à l’amélioration des revenus, à la hausse de la productivité ; cela qui pourrait rompre le cycle intergénérationnel de la malnutrition. En améliorant la production agricole et la gestion de ces produits la population peut avoir de la sécurité alimentaire et disposer aussi des moyens pour se faire soigner.

b)- Education

Sans les programmes d’éducation, les vulgarisations et les formations agricoles ne garantissent rien en matière d’information sur les nouvelles technologies, les variétés des plantes et les pratiques culturales à transmettre aux agriculteurs

Il faut donc mobiliser tous les acteurs concernés, en particulier la société civile pour qu’ils aient une attitude considérant la lutte contre l’analphabétisme comme une question qui les concerne exclusivement. Il faut que la population rurale sache qu’en apprenant, elle aurait les qualifications essentielles et fonctionnelles, leur permettant de gagner dignement leur vie et de s’adonner à une activité productive. De cette façon, la lutte contre l’analphabétisme contribue à la lutte contre la pauvreté et la marginalisation, tant cet effort bénéficie à toute catégorie fragile de notre tissu social, en particulier les enfants de moins de 15 ans,

86 les femmes du monde rurale, et les autres catégories incapables de communiquer avec leur environnement. Ainsi il faut faire sentir aux uns et aux autres les bienfaits de leur apprentissage et l’importance de leur émancipation du joug de l’analphabétisme et de l’ignorance. C’est en quelque sorte mettre à la disposition du pays des ressources humaines qualifiées qui améliorent sa compétitivité, car celle-ci se mesure désormais à l’aune de la qualité de ces ressources et non pas au faible coût du main d’œuvre 20.

c)- Proposition En ce qui concerne la santé, il faut envisager la réhabilitation du CSBII existant dans la commune rurale d’Amboanjo, puisque celui d’Amboanjo puisque celui d’Amboanjo ne peut plus être qualifié comme CSBII faute de médecin, et d’équipements médicaux dérisoires. Il faut alors que l’Etat prenne en considération ces problèmes en révisant la répartition des personnels et le fonctionnement des services médicaux, par exemple des services d’aides aux distributions et ventes des médicaments ; cela entraînerait : - une hausse du taux de fréquentation du CSB puisque la population serait encouragée et mobilisée pour se faire soigner - une baisse du taux de prévalence des maladies endémiques - une augmentation de la productivité Pour l’éducation, il faut : - une mobilisation totale de tous les acteurs économiques et sociales, les responsables du secteur public, les représentants des collectivités locales, les secteurs productifs et la société civile pour la réhabilitation des établissements scolaires , pour la sensibilisation des instituteurs et enseignants pour qu’ils soient conscients de leurs responsabilités dans leur travail. Tout cela c’est pour la redynamisation de la vie scolaire, et un regain d’intérêt des parents pour la scolarisation de leurs enfants. - une mobilisation de la population à travers leur sensibilisation à l’importance de la responsabilisation dans la réussite de leur intégration et leur prise de conscience quant à la nécessité de rompre l’isolement dont elle souffre à cause de l’analphabétisme et de l’ignorance, puisque les connaissances acquises à l’école faciliteraient la

20 M.BIROU, Discours lors de sa nomination en tant que Secrétaire d’Etat, auprès du Ministre de l’Education Nationale de l’Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres, et des Recherches Scientifique, chargé de l’Alphabétisation et de l’Education Formelle.

87 compréhension des méthodes et techniques agricoles que les vulgarisateurs proposent, et les aideraient à améliorer leur productivité

1-1-1-4- Donner la place aux jeunes

Ceci permet aux jeunes, à leurs amis et aux membres de leur famille, ainsi qu'aux intervenants locaux de mieux comprendre l'importance de leur existence dans les collectivités rurales. Le fait de donner de place aux jeunes profite à la fois aux membres de la collectivité et aux jeunes qui ne connaissent peut-être pas les possibilités qui existent dans leur région. Si on leur montre combien ils sont les importants, ils sont les principaux piliers du développement de leur commune tout en renforçant leur sentiment d'appartenance, cela favorise leur participation ; de sorte qu'ils puissent choisir d’améliorer leurs devoirs dans la commune, et ils n’aient recours aux actes violents et ne gaspillent leurs existence dans l’alcool et les substances narcotiques. Cela assurera la sécurité de la commune, et pourra contribuer à la lutte contre la pauvreté.

1-1-1-5- Atteindre la durabilité de l’environnement

D’habitude, dans le monde rural, on ne se soucie pas de l’état de l’environnement, on ne sent pas directement les effets des mauvais traitements de l’écosystème, la population n’imagine même pas la répercussion de la dégradation de l’environnement sur leur productivité.

Pourtant, le potentiel agricole est essentiellement fonction de la base des ressources naturelles, c’est-à-dire de l’état des terres cultivables, de l’eau, de la forêt. Ces ressources exercent une grande influence sur l’activité humaine en agriculture, dont elles subissent à leur tour son influence.

Autrefois, l’agriculture répondait exclusivement au besoin de se nourrir. Aujourd’hui les terres cultivables de la planète sont déjà en bonne partie exploitées. L’écosystème sert aujourd’hui à poursuivre les objectifs : réduction de la pauvreté, sécurité alimentaire. Pour que l’on arrive à satisfaire les besoins alimentaires actuels et futurs, la productivité devra augmenter rapidement, sinon les terres deviendront de plus en plus fragiles et peu productives. Pour cela il faut tenir compte la durabilité de l’environnement. Tout le monde devrait s’inquiéter en voyant le déboisement, feux de

88 brousses ainsi que toutes les actions humaines qui pourraient entraîner une dégradation de l’environnement ; ils réduisent les potentialités de l’écosystème et handicapent le développement durable en mettant en péril les facteurs de production et la capacité à produire.

Il faut alors intensifier la sensibilisation de la population rurale en matière de l’environnement car c’est elle qui vit à proximité de la nature ; elle devrait donc connaître la valeur précieuse de cet environnement qui l’entoure et aussi l’immense aide que ce dernier lui procure. Si la population rurale est consciente de tout cela, elle participera à toutes les activités menées pour la durabilité de l’environnement.

1-1-2- La participation active de la population

La viabilité du financement agricole et d’autres projets de développement dépendent souvent de la participation active des agriculteurs. Pourtant, dans la commune rurale d’Amboanjo, à cause de l’indifférence et de l’ignorance la participation de la population au développement de leur commune est considérablement insignifiante.

Il faut donc que les gens aient conscience de leurs devoirs et leurs responsabilités dans le développement de leur commune, qu’ils sortent de leur coquille, de leur complexe d’infériorité et effacent leur sentiment de se considérer comme un vaut rien ou un fainéant, qu’ils laissent derrière eux leurs ignorances, leurs indifférences et surtout leurs mauvaises habitudes d’accepter en apparence mais de refuser intérieurement.

Pour cela, il faut qu’il ait une campagne de sensibilisation sérieuse qui expliquerait davantage leur rôle respectif dans la développement communautaire afin qu’il sachent que les diagnostics des problèmes de leur commune, aussi bien que les solutions, les décisions, les évaluations des priorités et les programmations des actions devraient être faits par eux –même, c'est-à-dire la communauté de base. C’est la recherche-action participative. C’est pour pouvoir mettre en place des structures cohérentes pour répondre aux besoins de la population et pour la pérennisation des actions des projets. Une très forte mobilisation est alors vitale, soit dans la formulation des plans, soit dans le travail à donner pour toutes sortes d’activités nouvelles, collectivités ou individuelles.

89 1-2- LA CREATION ET RENFORCEMENT DES ORGANISATIONS PAYSANNES

1-2-1- Définition

Les Organisations paysannes sont des formes diverses des organisations qui relient les capacités des individus et de groupes afin d’échanger des idées, de générer des connaissances et de les mobiliser en vue d’une action collective. Ils apparaissent lorsqu’une certains nombres d’individus ressentent le besoin de collaborer et de prendre conjointement des décisions ; ils commencent ensuite à agir en tant qu’entité cohérente en vue de s’attaquer plus efficacement à des problèmes de développement, dans un environnement dynamique, complexe et difficile.21

Dans la commune rurale d’Amboanjo, à cause de l’état d’esprit des gens, on assiste à l’inexistence d’organisations paysannes solides ou indépendantes ; il n’y a que quelques associations de producteurs au de nombre réduit.

Pourtant, l’existence d’organisations représentatives des paysans revêt une importance capitale pour le développement car non seulement elles assument un rôle de représentation politique et professionnelle, mais elles interviennent aussi dans le système de production et elles sont également actives dans les domaines sociaux : caisse mutuelle, solidarités.

La collectivité doit relever le défi d’apprendre à travailler ensemble et de prendre en main leur propre destinée. Toujours aux prises avec des difficultés économiques, les gens ont perdu leur sens de responsabilité et n’ont plus les moyens de maîtriser leur propre destinée.

1-2-2- L’objectif de la création des organisations paysannes

L’objectif des organisations paysannes est alors de promouvoir l’agriculture durable et la sécurité alimentaire. Cela vise à réorienter les politiques agricoles et commerciales et aussi à renforcer les associations paysannes déjà existantes à établir des solidarités entre eux et entre les acteurs composant la société, passant

21 Gérald AYER L’avenir de Madagascar : Idées forces pour un vrai changement. 2001, page 71

90 par la connaissance de la diversité des situations et la compréhension des enjeux communs.

Dans la commune rurale d’Amboanjo, par exemple, comme dans beaucoup d’autres communes rurales d’ailleurs, les producteurs sont vulnérables, et les collecteurs de leur coté profitent la situation en leur imposant des prix largement inférieurs pour gagner des marges abusives. Si dans cette commune les producteurs se sont organisés, la situation ne serait pas pareil, disons un peu tolérable. Quand il y a une organisation paysanne, celle-ci prendrait progressivement une part prépondérante dans la collecte des produits, avec une obligation de livraison et de vente aux réseaux de distribution comme dans l’approvisionnement en intrants. Elle devrait en même temps développer les infrastructures de stockage indispensables à la stabilité des prix, permettant aussi la conservation des intrants. Elle achèterait les produits de ses membres au prix officiel, et bien entendu cette organisation peut étendre ensuite ses activités dans d’autres secteurs comme l’élevage par exemple.

Vue sous cet angle, l’organisation paysanne contribue à la construction d’un environnement socio-économique de la population agricole qui soit sécurisé et incitatif pour les exploitations familiales, tout en tenant compte des intérêts socio- professionnels des producteurs.

1-2-3- Les conditions de réussite des organisations paysannes

Mais pour assurer l’efficacité des organisations paysannes il faut :

1-2-3-1 - Etudes et formations

Pour qu’une organisation paysanne puisse un jour négocier avec les commerçants et les industriels dans toutes les filières, il faut qu’elle suive des formations spécialisées en gestion et marché, sur un système de contact approprié avec les transporteurs, les points de ventes en milieu urbain, les système de marketing des produits paysans, une certaine discipline collective de production.

Pour mieux développer ses capacités, l’organisation paysanne doit recourir à une équipe permanente pluridisciplinaire (en agronomie, économie, sociologie, politique économique et sociale).

1-2-3-2- Echanges entre agriculteurs

91 Les paysans sont les acteurs essentiels dans la mise en place d’une coopération agricole. Dans cette perspective, il est capital qu’ils s’apprennent à se connaître, à se partager des expériences, à identifier leurs intérêts communs et à mettre en place des stratégies communes.

1-2-3-3- Organisation d’atelier ou séminaires pour des campagnes de sensibilisation

Les campagnes d’informations permettent de toucher un éventail large du public. Ce sont autant de tentative d’influencer l’opinion publique pour qu’elle comprenne mieux les contraintes qui pèsent sur les producteurs et aussi permettre d’expliquer les intérêts pour la société de soutenir des politiques de développement plus juste.

1-2-3-4- Leadership à haut niveau

Il est indispensable pour une organisation paysanne de développer à la fois ses capacités techniques de négociation et d’action aux principales échelles de décision que soit au niveau national et régional, en vue de maîtriser progressivement les politiques qui influencent l’agriculture paysanne. Mais si les leaders de la collectivité manquent de vision, rien ne se passe. D’autant plus, que face aux comportements des gens dans la communauté les leaders se heurtent souvent à un manque de respect et certains gens à cause de la jalousie veulent leur mettre des bâtons sous les roues. Sans un vrai et un bon leader, on n’espère rien en matière de développement communautaire.

Puisque « développer » c’est « changer », et plus de changement réclame plus de leadership car ce dernier gère le changement dans un environnement complexe qui demande de mobiliser l’initiative d‘une multitude de personne22 , sans quoi, cela ne peut pas marcher.

Il faut d’un leadership de haut niveau dans une organisation paysanne, puisque la fonction du leader est d’impulser le changement : il doit être capable de mobiliser les forces afin de dépasser les blocages inévitables qui suscitent le changement, de même que la définition d’une direction permet d’orienter le

22 La Formation sur l’information « Revue LU et VU »n°09 du 24Mai - 06Juin 2006

92 mouvement dans une voie appropriée, et qu’un alignement réussi amènera les gens à s’engager davantage. Une motivation efficace leur insufflera l’énergie nécessaire pour surmonter les difficultés.

Le développement économique communautaire exige donc que les citoyens s’engagent à créer une base de leadership solide au sein de leur communauté.

SECTION II : RENFORCEMENT DES CAPACITES COMMUNAUTAIRES

Dans les communes rurales l’agriculture a peu évolué, l’environnement en amont et en aval peu incitatif, n’arrive pas à tirer en avant la productivité locale, et l’entrée des opérateurs dans le secteur, pour effectuer le passage vers un agriculture moderne et garantit la sécurité alimentaire. Les problèmes sont d’abord institutionnels et juridiques, la répartition des compétences est peu clairement définie entre l’Etat, les collectivités territoriales et les privés.

Le développement économique communautaire met alors l’accent sur les personnes et sur les techniques du renforcement des capacités communautaires leur permettant de prendre en mains leur communauté.

Le renforcement des capacités communautaires est un processus continu qui implique la création et le maintient de l’environnement où les personnes se soutiennent les unes et les autres, dans le but de favoriser le développement des capacités de leadership qui leur permettront de soulever le défi de faire évoluer leur communauté.

Renforcer la capacité communautaire est devenu le « leitmotiv »23 du développement communautaire, surtout dans son expression de « développement communautaire durable». Mais pour pouvoir renforcer les capacités communautaires, il faut restructurer les institutions agissantes dans la commune, et surtout il faut appuyer les activités des pauvres ruraux pour améliorer leurs conditions de vie.

2-1- RESTRUCTURATION DES INSTITUTIONS

23 ANDRIAMIHAJAMANANA Lalao , Technique de mobilisation communautaire (outils et méthodes ) , Août 2006

93 2-1-1- Redéfinition du rôle de l’Etat

Malgré la volonté de l’Etat de réduire la pauvreté, confirmée à travers des documents, plans et programmes comme : DSRP, PADR, PNDR, et le MAP, dans la réalité, c'est-à-dire sur terrain, on ne voit pas assez ces contributions. Dans plusieurs domaines, des associations et des ONG tendent plus à substituer ou prêter mains fortes aux services publics. Elles sont présentes partout, assurant même les fonctions dévolues à l’Etat.

Il est évident que l’Etat a peu de moyens pour réaliser en même temps des investissements en infrastructures sociales en milieu rural pour améliorer l’habitat, les conditions sanitaires, l’accès à l’eau potable, les transports, la communication, l’éducation ; mais il faudra négocier avec les bailleurs de fonds pour les convaincre davantage que tout cela va de pair avec le relance économique, et que l’Etat, dans son rôle régalien, doit distribuer les subventions et aides reçues et les investissements sociaux de façon équitable puisque investir dans les villes sans une forte contrepartie d’investissements en milieu rural, c’est créer un cercle vicieux de migration et surtout laisser les pauvres dans une situation affreusement délicate.

Il ne faut pas oublier qu’au sujet du financement, surtout en service essentiels, la décentralisation ne sert pas de prétexte aux autorités centrales pour se décharger de leurs responsabilités financières dans des secteurs aussi vitaux pour l’avenir du pays. Même si la décentralisation attribue le rôle clé dans l’organisation et le fonctionnement des services sociaux à la Région, l’Etat a plus que jamais des rôles qui lui reviennent.

2-1-1-1- Proposition

Le passé et le présent montre qu’à Madagascar, l’état de droit ne règne que de manière sélective. Les droits de propriété sont inexistantes pour la grande majorité des citoyens, et les élites jouissent d’un pouvoir politique et économique illimité ; seule une petite fraction de la population accède à la totalité des services sociaux de base.

Pour enrayer cette tendance et pour relever le défi de sécurité alimentaire et une agriculture durable, l’Etat devrait :

94 - améliorer la gestion des affaires publiques, le cadre institutionnel et l’instauration d’une bonne gouvernance et de la décentralisation, tout en garantissant le respect des droits de propriété à une grande partie de la population. Cela inciterait une large palette d’individus à investir et à participer à la vie économique

- adapter et mettre à niveau l’économie, les infrastructures et les équipements, tout en limitant les actions des élites, les politiciens, et les autres groupes puissants. Cela les empêcherait à s’approprier des revenus ou les investissements d’autrui ou de fausser les règles du jeu.

- rendre plus cohérent les politiques de développement, et trouver un mécanisme de correction des inégalités et redéfinir le système d’investissement public, tout en promouvant l’égalité de chance pour de vastes pans de la société. Cela encouragerait l’investissement, notamment dans le capital humain et la participation à la production économique.

2-1-2- Gestion et coordination des projets

Avant, pendant le régime centralisé, les financements des services sociaux essentiels, étaient effectués suivant la volonté des bailleurs, c'est-à-dire les investissements à faire étaient déterminés par les bailleurs, et souvent ces investissements ne correspondaient pas aux attentes des bénéficiaires.

Peu après, c’étaient les agents d’exécution et les MPE qui déterminaient les besoins prioritaires de la communauté, présentés sous forme de dossiers destinés aux présélections. Souvent, ces organismes priorisent les actions de façon à faciliter l’obtention du financement, c'est-à-dire ils ne présentent pas à la commune leurs dossiers afin que celle-ci les approuve avant la sollicitation de financement auprès des bailleurs. Pourtant, ils ne sont pas au courant de la réalité des problèmes locaux. Ainsi les réalisations ne correspondent pas aux besoins les plus urgents de la communauté

Mais à quoi servirait-il, par exemple, de se borner à la création des bornes fontaines dans une zone agricole qui en est dépourvue, si la malnutrition y sévit et reste le lot d’une grande partie de sa population ? C’est faire en sorte que la production agricole puisse augmenter et la population mieux se nourrir qu’il faut parallèlement s’attacher.

95 2-1-2-1- Les critères de succès d’un projet

Pour que les projets concourent vraiment au processus de la lutte contre la pauvreté et dans l’établissement d’un développement durable, il faut que ceux-ci aient les critères de succès :

a)- La pertinence

Il s’agit de déterminer la corrélation entre les objectifs du projet par rapport aux besoins réels des groupes cibles ; elle se réfère à la convenance entre les objectifs du projet et les besoins et attentes des bénéficiaires

b)- L’efficience

Il s’agit de mesurer la capacité de rendement et la performance du projet dans sa réalisation ; elle se réfère au coût et au rythme auquel les interventions sont transformées en résultats. La mesure de l’efficience est basée sur la comparaison des coûts et des résultats.

c)-L’efficacité

Il s’agit d’évaluer la réalisation des objectifs, c'est-à-dire apprécier la différence entre ce qui était prévu, les objectifs et la réalisation, les résultats ; elle se réfère au degré de réalisation des objectifs du projet en terme de qualité, de quantité et de respect du délai d’exécution.

d)-Les impacts

Il s’agit de mesurer les effets produits par la réalisation du projet, qu’ils soient directs ou indirects ; elle se réfère aux changements apportés par le projet à la vie de la communauté.

e)-La durabilité ou la viabilité

Il s’agit d’évaluer la capacité de l’action ou des résultats à se poursuivre d’une façon autonome après le retrait de l’assistance extérieure ; elle se réfère à la capacité des bénéficiaires à gérer et à faire fonctionner le projet sans assistance extérieure.

2-1-2-2- Proposition

96 Pour que les projets aient ces critères de succès, il faut :

- renforcer les collaborations entre les ONG et la communauté, pour pouvoir réunir et diffuser les informations la concernant, puisque les donateurs et les bailleurs trouvent souvent difficile de devoir consulter une foule de personnes et de groupements de l’endroit avant d’établir les objectifs de programme ou de projet, et de décider des activités répondant le mieux aux besoins locaux. La planification participative et collaborative permettent de voir que tous les aspects pertinents du développement local sont pris en considération. Si l’on vise une intervention durable et adaptée aux besoins, une bonne collaboration est essentielle afin que chacun assume sa part de responsabilité, et que les intéressés se sentent directement concernés.

- que le personnel de projet ait une bonne connaissance de la situation locale : sur le plan physique, culturel, social, économique et politique ; c’est un facteur clé de réussite des projets de développement rural parce que même si les objectifs du développement sont les mêmes : augmenter la production agricole ou maintenir la production, réduire la faim et la pauvreté, et donner aux populations rurales les moyens de planifier et de gérer leur propre développement afin de jouir d’un meilleur niveau de vie sur le plan du développement rural , étant donné que les situations varient d’un endroit à un autre, un projet qui a donné de bons résultats dans une région ne conviendrait pas nécessairement ailleurs.

- qu’il y ait transparence et obligation de rendre compte dans la réalisation des projets, parce qu’on assiste parfois aux détournements de fonds, à la surfacturation, et à la corruption ; ce sont les agences d’exécution, les soumissionnaires et les partenaires relais qui profitent les projets en s’enrichissant ; les suivis et évaluations sont faits de manière fictive. Que chacun soit responsable dans l’exécution de ses devoirs et se sente concerné par la réalisation des objectifs du développement social durable, en même temps qu’il y ait des contrôles et audits rigoureux.

2-1-3- Développement des services financiers

L’inaccès aux capitaux, surtout en matière de finance, constitue un obstacle au développement rural, parce que cette exclusion limite les possibilités d’amélioration

97 et d’accroissement de la production et les profits en provenance des diverses opportunités.

Comme on l’a mentionné dans chapitre I de cette deuxième partie, les institutions de microfiancement ne sont pas très actifs dans le domaine du financement rural agricole en raison de leur perception des risques du secteur, et pensent même qu’elles n’ont qu’un rôle marginal à jouer en la matière. Toutefois, elles peuvent jouer un rôle plus dynamique en devenant des partenaires dans le processus de développement rural, puisqu’il existe un lien direct entre les agriculteurs, le marché financier et le développement, mais parfois, on l’ignore. Dans les politiques économiques d’aujourd’hui, le financement agricole est intégré dans les plans stratégiques pour le développement et dans les stratégies de réduction de la pauvreté parce qu’elle permet :

- aux ménages d’obtenir des intrants, de la mains d’œuvre et du matériel à investir dans leur activités pour augmenter les revenus.

- de relever les capacités des pauvres à assumer des risques, ce qui les encourage à tenter de nouvelles activités plus hardies et plus rémunératrices

- de stabiliser la consommation, cela aplanit les fluctuations annuelles et saisonnières

En d’autres termes, les services financiers peuvent aider les gens dans le milieu rural pour améliorer leur bien être, mais elles devraient adopter quelques dispositions pour que leur existence soit un pilier pour le développement :

2-1-3-1- Plus de souplesse

a)- Dans l’octroi de crédit

D’habitude, les micro-finances déclinent les prêts aux pauvres agriculteurs car ces derniers possèdent rarement des garanties à fournir en contre valeur du prêt sollicité. Elles déclinent aussi les prêts à la consommation par opposition aux prêts d’investissements destinés à permettre aux exploitants agricoles de surmonter les périodes de difficultés, par exemple avant la moisson. Tant que les besoins de financement des paysans ne sont pas satisfaits, le développement devient incertain.

98 Alors, dans leur fonctionnement les institutions financières, tant que les demandeurs de crédit possèdent des garanties, tant qu’elles ne s’exposent à une énorme risque, doivent accepter l’octroi de crédits peu importe leur motifs. Dans le milieu rural, les gens n’aiment pas trop exposer leurs problèmes et certains n’admettent pas qu’ils sont pauvres. S’ils demandent alors un crédit, cela veut dire qu’ils ont vraiment besoin d’aide. Les institutions financières ne doivent pas définir au préalable les types d’investissements permettant d’obtenir des crédits. Les institutions financières ne doivent pas se préoccuper de l’affectation de ces crédits, elles doivent accorder un peu de confiance aux paysans, et les paysans, de leur coté, doivent, tout au long de leur vie, adopter un comportement responsable et rationnel dans leurs activités

b)- Dans le remboursement de crédit

Dans la commune rurale d’Amboanjo, par exemple, le TIAVO, la seule institution financière, le remboursement des emprunts se fait par semaine ; bien entendu, dans cette institution, les emprunts sont toujours à court terme. En réalité, cette procédure de recouvrement est peu contraignante pour la population pauvre. On sait très bien que la majorité de la population a comme activité principale l’agriculture, bien évidemment, les rendements ne s’obtiennent pas en une petite semaine, cela prend des mois. La majorité de ces agriculteurs ne peuvent avoir de l’argent chaque semaine, ils n’ont de l’argent qu’après les récoltes, alors les institutions financières doivent reconsidérer cette situation. Cette procédure est valable pour les commerçants parce que la circulation de l’argent se fait très vite, mais pour l’agriculture, la situation est tout autre. Devoir chercher de l’argent pour le remboursement chaque semaine démotive les gens à emprunter auprès des institutions, ils préfèrent aller auprès des simples usuriers qui les extorquent. Cela oblige à réexaminer le financement agricole de façon à mettre des outils essentiels pour garantir le développement. Les institutions financières doivent alors revoir leurs politiques aussi bien pour l’octroi que le remboursement de crédit, elles doivent comprendre et bien analyser le secteur agricole.

2-1-3-2- Elargissement de leurs fonctions

Il est vrai que les institutions financières ont comme fonction l’octroi de crédit et les collectes d’épargne, et elles ne doivent pas s’arrêter à leur rôle financier, mais

99 elles peuvent l’élargir dans le domaine de la formation, dans le domaine de la gestion d’activités et des compétences au sein de la collectivité rurale ; Gramen Bank24 du Bangladesh a adopté ce modèle dans l’établissement de la politique de « Structure de Financement Décentralisé » qui s’est développé en tant qu’approche de développement économique qui s’intéresse spécifiquement à la population à faible revenu. Au-delà de leur fonction financière, ils jouent un rôle d’intermédiation sociale à travers la formation, la sensibilisation, l’expérimentation des groupement de personnes en vue de renforcer leurs capacités et leur confiance en eux-mêmes .

Loin d’être une simple affaire de banquier, là-bas, la microfinance est vraiment un outil de développement. Ce modèle peut alors nous servir d’exemple, car la stagnation de l’économie rurale malgache a comme raison principale la persistance de cette économie de survie, de cette économie de subsistance. Les institutions financières, suivant ce modèle, peuvent orienter la population rurale vers une économie de marché en les incitant à améliorer leurs productions, les vendre, et puis à investir.

D’un autre coté, les institutions financières peuvent leur donner un esprit d’entreprenariat à travers la mise en œuvre d’une organisation inspirée de l’entreprise moderne, pour que la communauté puisse s’affranchir progressivement du poids de la tradition et de certaines habitudes qui contrecarrent le développement. A ce moment là, l’institution devient partenaire des agriculteurs. On prend comme exemple les infrastructures dans les zones rurales, elles sont souvent insuffisantes ; cela occasionne des coûts de transactions et des risques accrus pour les producteurs et pour les financiers.

Pour réduire ces risques, les institutions financières pourraient conseiller à la population de s’investir là déçu en envisageant de financer les infrastructures nécessaires, telles que des systèmes d’irrigation. Elles pourraient également prévoir des mécanismes en vertu desquels des investisseurs institutionnels financeraient de nouveaux projets d’infrastructure. Elles peuvent se donner ainsi les moyens d’accroître le financement des investissements, tandis que les agriculteurs renforcent

24 Hari SRINIVAS Banque de Grameen, Bangladesh Cassant un cercle vicieux en fournissant le crédit - www.grameen-info.org + [email protected]

100 leurs actifs et ont tout intérêt à accroître leur production. Elles doivent toutefois s’assurer que l’activité est compatible avec les réglementations locales.

2-2- APPUI A LA PRODUCTION AGRICOLE ET NON AGRICOLE

2-2-1- Formation et vulgarisation agricole

La plupart des programmes de développement visent fondamentalement à jeter un pont entre ceux qui possèdent le savoir technique et ceux qui en ont besoin.

Il est nécessaire alors de faire comprendre à la population les programmes de développement et contrôler sa participation, ensuite leur donner un coup de mains pour qu’ils puissent réaliser leur propre développement.

2-2-1-1- La formation

La formation des hommes est prioritaire et permanente avant et à travers tous les aspects des actions pour le développement25. Dans le milieu rural, certains individus peuvent avoir un potentiel intellectuel très élevé qui ne s’exprime pas , soit parce qu’ils ne sont pas motivés , soit en raison d’un blocage venant de la formation scolaire ; cela constitue un obstacle pour le développement de leurs activités et de leur vie.

La formation est donc indispensable pour développer le milieu rural parce qu’elle est nécessaire pour faire évoluer les mentalités et donner les connaissances concrètes et nécessaires à l’exploitation agricole ou artisanale. Elle doit commencer par la technique puisque le premier besoin des paysans est d’avoir de quoi vivre et faire vivre leur famille.

Pour que la formation s’adresse à tout homme, il faut que :

25 Henri de LAULANIE, Abrège d’une doctrine du développement Rural de Madagascar, Printemps 1989. Version diffusée sur Internet par l’Association Tefy Saina Antananarivo,

101 - elle intéresse : à ce qu’il est, à ce qu’il fait, et à ce qu’il pense ; elle doit donc se présenter sous forme de être dialogue et de maïeutique.

- elle l’aide à pénétrer à l’intérieur des réalités qu’il a vue jusqu’ici de loin et superficiellement c'est-à-dire d’aller de connu vers l’inconnu, partir de ce qui est vécu

- elle le laisse libre dans ses décisions. Il doit pouvoir fixer lui-même le moment où il appliquera la formation reçue dans ses actions et en assumera alors la responsabilité. Elle deviendra sa technique à lui

Il est à noter qu’il s’agit ici de formation adulte en vue de changer le comportement et certaines pratiques, parce que le développement au niveau de la commune rurale ne peut être acquis sans une aptitude réelle de la communauté à se prendre en charge, une aptitude qui implique une capacité de s’organiser et à organiser ses actions

L’objectif de la plupart des formations en développement communautaire est de transmettre des savoir faire et une certaine faculté de gérer des fonds.

a)- Savoir- faire

Le but de la formation est de transmettre du savoir-faire, ceci se traduira par les aptitudes suivantes :

- Identifier elle-même les problèmes, formuler et prioriser ses propres solutions.

- Etre apte à se procurer de manière rationnelle et économique tous les biens et services nécessaires au fonctionnement de la communauté

- Etre en mesure de faire des négociations auprès des bailleurs de fonds et de contacter des entités fournisseurs

b)-Faculté de gestion

L’incapacité de gérer leurs ressources est un des problèmes des ruraux. Quelque soit leur niveau de production, leur problème reste le même le manque d’argent. La formation tend à éradiquer ce genre de problème pour que les paysans,

102 au moment des années propices où ils enregistrent de meilleurs rendements, puissent avoir une chance pour un ressort économique.

Ceux qui sont membres d’associations ou d’organisation subventionnées par des bailleurs, sont aussi concernés par le besoin de formation, pour avoir une faculté de gérer leurs fonds. La formation leur donne des savoir-faire pour que leur association puisse gérer leurs activités sans l’assistance permanente venant de l’extérieur, et pour que l’association puisse se développer de façon autonome, tout en assurant l’efficacité, l’efficience et aussi la viabilité du projet.

2-2-1-2- La vulgarisation agricole

La vulgarisation, en tant qu’élément de la formation, peut contribuer efficacement à la réalisation d’une agriculture durable et au développement rural. La vulgarisation agricole consiste foncièrement à introduire de nouvelles connaissances et des idées dans les zones rurales afin d’apporter un changement et améliorer la production, voire la vie des agriculteurs et de leurs familles.

L’objectif de la vulgarisation agricole est de permettre au plus grand nombre d’agriculteurs dans les meilleurs délais et au moindre coût, d’adopter librement des comportements positifs à l’égard des innovations techniques, économiques et sociales présentées par la recherche ; d’avoir une attitude responsable en face des problèmes que crée leur situation.

Quand on y réfléchit, beaucoup de choses peuvent favoriser un progrès en améliorant uniquement les techniques culturales ou d’élevages traditionnelles. Dans la pratique traditionnelle, on a tendance à cultiver beaucoup mais en retour le rendement est très faible. C’est pour changer cette mauvaise habitude qu’il y a vulgarisation, car il est beaucoup plus rentable de travailler peu, mais avec une assurance de forte productivité. La collectivité doit comprendre cela, pour qu’elle ne refuse pas la vulgarisation qui préserve leurs avantages et leur avenir, parce qu’on sait très bien les problèmes fonciers à l’heure actuelle l’insuffisance des terres à cultiver s’ajoute à la diminution progressive de la fertilité du sol.

Au cours de la vulgarisation, les techniciens informent la population sur la technique qui va droit à la résolution de ces problèmes : techniques concernant les cultures, l’aménagement des terres, l’utilisation des fertilisants, les travaux à faire. Ce

103 sont les travaux parfaits suivant les techniques améliorant et garantissant le développement de la production paysanne. Sans les aides des vulgarisateurs, ces paysans ne peuvent y parvenir.

2-2-1-3- Proposition

Pour que la formation et la vulgarisation puissent apporter à la population des moyens pour améliorer la production et de poursuivre sa croissance sur des bases durables, il faut des formateurs compétents. Le problème de taille de la formation et de la vulgarisation dans notre pays comme dans les autres pays sous-développés est l’insuffisance des enseignements qui préparent les étudiants aux emplois de vulgarisation et d’enseignement agricole. Parmi les établissements qui ont été mise en place à Madagascar, ceux qui sont fermés sont plus nombreux que ceux qui fonctionnent encore.

Ces établissements ont tendance à privilégier les enseignements scientifiques et techniques, et même s’il y a des diplômés sortant de ce genre de formation, ils ont acquis des formations ne comportant pas assez d’enseignement qui repose sur l’expérience. Leurs connaissances sont plutôt plus théoriques que pratiques, alors ils ne sont pas en mesure de résoudre efficacement les problèmes posés par le développement rural.

- les programmes dans les établissements d’enseignement agricole doivent alors être revus et améliorés pour qu’ils soient bien adaptés à la situation afin que les étudiants soient en mesure d’analyser les problèmes et d’imaginer les solutions.

- pour mieux répondre aux besoins de la population rurale, il est nécessaire d’instituer un programme de formation appuyé sur les connaissances, les aptitudes et attitudes c'est-à-dire l’enseignement doit être riche du point de vue théorique tant dans le cadre pratique pour que les étudiants soient opérationnels sur le marché de l’emploi et contribuent au développement de la commune, voire du pays

- les vulgarisateurs doivent appuyer les paysans dans le choix des investissements à faire, que les investissements soient à base de travail ou de capital permettant l’amélioration de la production correspondant aux caractéristiques de l’exploitation et de son environnement économique. D’une manière générale, les vulgarisateurs ne doivent pas diffuser des techniques

104 requérant des marchandises importées ou très coûteux ; cela ne sert qu’à marginaliser la quasi-totalité des pauvres paysans et les décourager. Tant que cela est possible, il est préférable de choisir des investissements qui ne requièrent que des travaux parfaits et soigneux garantissant de meilleures productions.

2-2-2- Mise en place des infrastructures de base adéquates

L’inadéquation des infrastructures rurales représente un obstacle de taille pour son développement. Il faut mobiliser des investissements pour mettre en état les infrastructures existantes et pour en construire de nouvelles.

L’inaptitude à fournir des services relatifs aux infrastructures adéquates, répondant aux besoins de la population des zones ruraux et éloignées freine le développement économique et social. Leur mise en place serait un élément décisif de la lutte contre la pauvreté ; cela augmentera la possibilité des petits exploitants à améliorer leur condition de vie.

2-2-2-1- Aménagements hydrauliques

Dans le milieu rural, dans la commune d’Amboanjo par exemple, la non maîtrise de l’eau constitue un problème qui gêne la productivité. La plupart des gens n’ont pas les techniques efficaces et nécessaires pour bien aménager leurs terres. Face à l’insécurité foncière et l’inaccès aux terres cultivables, il est indispensable d’investir dans l’aménagement hydraulique. La réalisation des canaux d’irrigations ou des micro- périmètres irrigués permet :

- d’augmenter la chance d’accès à la terre cultivable, parce qu’il y a des terres qui pourraient être cultivées si elles ont accès à l’eau

- de réduire l’insécurité alimentaire ; avec une augmentation de la surface à cultiver, on peut espérer une production additionnelle.

2-2-2-2- Mise en place des infrastructures de transport

La mise en place des infrastructures rurales est très importante dans la lutte contre la pauvreté et concourt au développement économique dans le contexte global. Dans la PGE, parmi ses actions prioritaires (cf.Annexe.IV), l’Etat a choisi les

105 infrastructures routières dans les milieux ruraux parce que l’inadéquation de ces infrastructures engendre des risques pour les producteurs, les investisseurs, les institutions financières, et pour les autres agents ou acteurs de développement.

La mise en valeur des réseaux routiers, que ce soit la construction ou l’entretien, et l’amélioration des moyens de transport est un élément décisif dans le processus de développement :

- Elle réduit le dysfonctionnement du marché, en permettant à la population rurale de prendre part aux chaînes d’approvisionnement moderne, d’obtenir des intrants, d’assurer l’évacuation des produits et d’améliorer leurs ventes.

- Elle améliore les conditions de vie des ruraux en facilitant l’accès de la communauté pauvre, pour la plupart, aux services sociaux comme les centre de santé, les services publics, les écoles

- Elle encourage les acteurs de développement, les institutions financières, les agents de vulgarisation et de formation, surtout les fonctionnaires : instituteurs, infirmiers, médecins, à s’installer dans ces régions

Et en conséquence, cette mise en place prévoit :

- un accroissement substantiel des flux des biens et services provenant de l’augmentation des volumes des marchandises transportées

- une diversification des produits et une augmentation de la production provenant l’amélioration des techniques agricoles et des connaissances transmises par les vulgarisateurs et formateurs

- une amélioration des conditions de vie des ruraux, l’augmentation des activités génératrices de revenus, appuyées par les institutions financières et les autres institutions.

- le bien-être de la population, la satisfaction des besoins et des services essentiels : santé et éducation.

2-2-2-3- Mise en place d’un marché plus performant

106 La réussite dans le secteur agricole26 tient à un nombre de facteurs liés les uns aux autres comme la disponibilité des intrants agricoles, les compétences en gestions, la capacité d’innover, les technologies adoptées, les liens avec les fournisseurs des intrants agricoles et les consommateurs des produits agricoles et le cadre institutionnel.

Le commerce est un facteur probablement nécessaire au progrès social et économique, pourtant, dans les milieux ruraux, on assiste à une défaillance du marché :

- qualité des produits non compétitive

- forte instabilité des prix et conditions rigoureuses imposées par les acheteurs

- étroitesse du marché

- marché imparfait et monopolisé.

Si ces contraintes ne sont pas dissipées le développement de l’économie du monde rural qui est très dépendante de la nature du marché n’évoluera pas.

Une réhabilitation ou construction de marché assurera :

- une hausse du volume des échanges commerciaux intra et intrervillageois

- une disponibilité des intrants agricoles

- un débouché pour les produits agricoles

- une diversification des produits disponibles

- une augmentation des recettes communales par les tickets de marché et les ristournes

2-2-2-4- Proposition

a)- Concernant les infrastructures de transport

Comme le transport et le déplacement sont indispensables pour développer l’économie et améliorer la condition de vie et le bien-être de la population locale, les

26 Gerald AYER, L’avenir de Madagascar : Idées forces pour un vrai changement , Antananarivo 2001, p. 69

107 pouvoirs publics, en tant que responsable dans le développement de l’économie du pays voire celle de chacune des régions doivent alors:

- faire le diagnostic de la situation des infrastructures rurales pour pouvoir définir et adopter des politiques et stratégies cohérentes pour le fonctionnement du monde rural

- trouver des moyens pour améliorer la planification et le financement pour la construction et l’entretien de ces infrastructures

En ce moment de décentralisation, l’amélioration des réseaux routiers intercommunaux est à la charge de la commune et de la Région, et cela constitue une tâche très importante pour elle. Dans son intervention, qui est très indispensable pour remettre en état les infrastructures rurales et pour en construire des nouvelles, la région peuvent établir des alliances avec les institutions existantes dans la communauté c'est-à-dire établir des partenariats entre secteurs publics et privés.

b)- Concernant le marché

En plus de la réhabilitation ou construction de marché, pour qu’il y ait développement, les paysans doivent penser à :

- l’amélioration de certaines pratiques culturales permettant d’avoir une bonne qualité de produits agricoles avec un rendement beaucoup plus élevé.

- la diversification des types cultures permettent de répondre aux attentes des entreprises et des consommateurs

- l’adoption des principes tendant à la maximisation et à l’accumulation de surplus. Ces surplus constitueront un levier pour le progrès, dans la mesure où ils peuvent servir de sécurité pour l’année à venir, ou bien si ces surplus sont destinés aux ventes afin qu’elles engendrent des bénéfices qui vont améliorer la vie en faisant d’autres investissements, suivant le principe du multiplicateur d’investissement. Les règles d’hospitalité familiale devraient être alors révisées pour qu’une année de bonne

108 récolte soit une bonne occasion pour une famille de redémarrer son économie, et non la partager avec les membres de la famille ou des amis.

- l’organisation entre producteurs qui est impérativement indispensable, en s’organisant, les producteurs pourraient exiger des prix planchés. Et même pour les infrastructures, ils peuvent commencer, la construction, les institutions, surtout ceux qui ont des intérêts, peuvent les financer. Surtout que ces organisations pourraient bénéficier d’un certain appui financier des pouvoirs publics ou des ONG,

Dans de telles conditions, il faut renforcer les capacités des paysans et leurs acquis ; il faut surtout réduire les asymétries d’informations qui caractérisent l’imperfection du marché rural. Comme cela les paysans seraient correctement informés de la qualité des produits qu’ils achètent sur le marché et connaissent en même temps les attentes des consommateurs. Ainsi les paysans et les autres agents au sein de la commune disposeront de chances égales pour mener leurs activités commerciales.

109 CONCLUSION Arrivant à terme de notre étude, nous pouvons conclure que la tradition et la coutume ancestrale qui ont des répercussion négatifs sur l’état d’esprit et le comportement de la population rurale constituent les causes présumés de la pauvreté du milieu rural. Toutefois, il est indubitable que les causes réelles sont plus profondes : le secteur agricole anémique, l’insécurité alimentaire, la faim, et la détérioration de l’environnement constituant d’important facteur aggravant l’instabilité de la situation économique rurale qui plie sous le poids d’une poussée démographique rapide, d’une croissance économique asthénique, d’un gouvernement velléitaire et d’un développement humain affaibli. Il est alors nécessaire de mobiliser toutes les forces vives de la nation : les paysans, les sociétés civiles, les secteurs privés et publics et les partenaires nationaux et internationaux, pour concourir aux actions pour le développement, avec une mentalité et un comportement digne, relevant comme défi toutes les attitudes pouvant mettre en péril les objectifs : la jalousie, la haine, l’égocentrisme, L’atteinte des objectifs visés par les différents projets de développement dépend de la participation effective et active de toute personne physique ou morale, bénéficiaires ou donateurs ; chacun doit être conscient et responsable. Pour terminer, le gouvernement doit aussi établir des instruments politiques pour concilier les besoins à long et à court terme. Il est important de mettre l’accent sur les méthodes de gestion, la mise sur pieds des accords visant à réorienter l’utilisation des ressources , les droits et les devoirs liés à l’utilisation des terres, des eaux et de forêts , le fonctionnement des marchés, et l’accès à l’information , au capital et aux autres facteurs de production, tout en veillant à la formation et au renforcement des capacités de la population à assumer les plus grandes responsabilités dans les cadres des efforts déployés en vue d’un développement durable. La réussite du secteur agricole est un objectif inéluctable pour le développement de Madagascar dans son ensemble. Tant que ces ruraux sont dans une situation critique, c’est l’économie malgache qui demeurerait sous-développé. Les problèmes ruraux nous concernent alors tous, que nous soyons ruraux ou citadins. Nous avons une part de responsabilité dans le développement dans le développement rural, et ce sont nos actions qui seraient le pilier du dispositif de la

110 lutte contre la pauvreté et du développement de Madagascar ; c’est pourquoi nous désirons lancer un vibrant appel à la population malgache toute entière, et à toutes les catégories de responsables de ce pays pour s’acquitter de leurs devoirs en tant que patriotes , et de s’épauler dans la réalisation de tous projets et programmes afin d’atteindre les objectifs du millénaire de développement comme tous les autres pays essayent de faire et que nous ne soyons pas le derniers.

111 BIBLIOGRAPHIE

- ANDRIAMIHAJAMANANA Lalao « Technique de mobilisation Communautaire : Outils et méthodes » Antananarivo 2006 - AYER Gérald « L’avenir de Madagascar : Idées forces pour un vrai changement »Antananarivo, 2001 - BARRE Raymond « Economie de développement », Paris. Edition PUF 1985 - BOUSSARD Jean Marc « Introduction à l’économie de développement » Economica 1987 - GUILLAUMONT Patrick « Economie de développement » Tome I Edition PUF 1985 - LEHMANN, Paul Jacques « Circuits Financiers », Paris. Edition Dalloz 1987 - Marc PENOUIL et Jean –Pierre LACHAUD « Le développement spontané» Edition A.Pedone Paris 1985 - Manuel d’Exécution du PSDR Année 2001 - Monographie de la Région VATOVAVY FITOVINANY - Plan Communal de Développement de la commune rurale d’Amboanjo - Revue « LU et VUE : La formation sur l’information n°09 du 24 Mai au 06 Juin SUPPORTS DE COURS

- HORACE Gatien « Politique économique » 4ème Année Economie, Année 2004 - LEMIARY « Macro-économie » 2ème Année Economie, Année 2002 - MODONGY Rolland « Economie des Ressources humaines » 4ème Année Economie, Année 2004 - MODONGY Rolland « Economie de développement » 3ème Année Economie, Année 2003 - PARAINY Auguste « Théorie économique » 3ème Année Economie, Année 2003 ANNEXE 1

TYPES DE INVITES APPORTS OBSERVATIONS CEREMONIE NATURE PARTICIPATION En cas séparation ultérieure entre le couple,l es objets comme les Membres de la -Volamagnatra : Conjoint ustensiles de cuisine reviendront à famille élargie et somme nécessaire la conjointe amis pour les préparatifs du nouveau ménage Un coq conjoint A offrir à la famille de la conjointe

Fangataham-bady Une poule Conjointe A offrir à la famille de la conjoint

Du riz blanc Conjoint –conjointe Une partie à prélever pour le repas

De l’alcool Conjoint Par famille présente

En numéraire Les invités Membre de la Du riz blanc conjoint famille élargie et amis Du riz blanc Un bœuf Le conjoint Fahan-jaza de sacrifice Conjoint

De l’alcool Conjoint Par famille En numéraire Les invités Du riz blanc Le conjoint Membres de la Un bœuf de sacrifice Le conjoint famille élargie De l’alcool Conjoint Fahan-jafy En numéraire Les invités Par famille Du riz blanc Le conjoint Membre de la Resan-trano famille élargie et amis Un bœuf de sacrifice Le conjoint De l’alcool Le conjoint En numéraire Les invités Par famille Du riz blanc Le conjoint Membre de la Un bœuf de sacrifice Le conjoint famille élargie De l’alcool Le conjoint et amie Lambamena pour le Le conjoint Fidirana an- tranobe Mpanjaka à introniser En numéraire Les invités Par famille ou par clan présents ou représentés Membre de la Du riz blanc Le conjoint famille élargie Un bœuf de sacrifice Le conjoint De l’alcool Le conjoint Fandevenana Lambamena Le conjoint Pour le Mpanjaka défunt ANNEXE III

Axe: Etat de droit et bonne gouvernance ANNEXE IV Axe: Croissance économique à base large( PGE 2005) ANNEXE V Axe: Sécurisation Humaine et Sociale

ANNEXE II

La Politique Générale de l’Etat 2005

Axes stratégiques OBJECTIFS Orientations Croissance économique : > 7% macroéconomiques Inflation: <6% Déficit budgétaire: <4,5% du PIB Stabilité monétaire: Fluctuation mensuelle ± 2,5% Taux d’investissement privé: > 14% du PIB

Mise à jour du DSRP - Intégration de la Vision: « Madagascar naturellement » (objectifs à long terme; meilleure organisation du monde rural, développement des agro-industries alimentaires et non alimentaires; protection de l’environnement) - Programmes nationaux dans lesquels les interventions des bailleurs de fonds seront intégrées - Programme d’actions révisé et détaillé pour 2005 et 2006

Renforcement de - Amélioration de la communication interne (Intranet) et externe l’efficacité du - Accords de performance Gouvernement et des hauts responsables de l’administration

Décentralisation et -Bonne Gouvernance Déconcentration -Infrastructures (routes, télécommunication, énergie) - Education pour tous -Monde Rural et Environnement - Eau potable pour tous - Santé: Sida, Paludisme - Secteur Privé -Tourisme LISTE DES FIGURES

Figure1 : Carte de localisation de la commune rurale d’Amboanjo...... 10 Figure2 : Carte géographique de la commune rurale d’Amboanjo...... 11 Figure 3 : Résumé des facteurs de pauvreté en milieu rural...... 82 LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Les communes limitrophes et leur distance par rapport à la Commune rurale d’Amboanjo...... 9 Tableau 2 : Liste des Fokontany et leur distance par rapport au chef lieu de la commune...... 11 Tableau 3 : Répartition de la population par sexe ...... 13 Tableau 4 : Répartition de la population par groupe d’âge...... 14 Tableau 5 : Production de la culture rivière dans la commune rurale d’Amboanjo...... 18 Tableau 6 : Production de la culture rente...... 19 Tableau 7 : Production de la culture fruitière dans la commune rurale d’Amboanjo...... 20 Tableau 8 : Effectif des animaux dans la commune rurale d’Amboanjo...... 21 Tableau 9 : Les maladies des animaux dans la commune rurale d’Amboanjo...... 21 Tableau 10 : Répartition des établissements scolaires dans la commune rurale d’Amboanjo...... 24 Tableau 11 : Effectif des élèves, des enseignants, et des salles de classe au niveau du fokontany ...... 25 Tableau 12 : Répartition des élèves par niveau dans les EPP, dans commune rurale d’Amboanjo...... 26 Tableau 13 : Répartition des redoublements par niveau dans les EPP, dans la commune rurale d’Amboanjo ...... 27 Tableau 14 : Répartition des élèves par niveau dans les CEG, dans commune rurale d’Amboanjo...... 27 Tableau 15 : Effectif des élèves, des enseignants, et des salles de classe dans les CEG dans la commune rurale d’Amboanjo...... 28 Tableau 16 : Les associations dans la commune et leurs activités ...... 39 TABLE DES MATIERES

Sommaire ...... 3 Remerciements ...... 4 Liste des abréviations ...... 5

INTRODUCTION ...... 6

PARTIE I : SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOANJO ...... 8

Chapitre I : PRESENTATION DE LA COMMUNE ...... 9

Section I : Présentation de la commune ...... 9

1-1-Délimitation ...... 9 1-1-1- Localisation ...... 9 1-1-2- Communes limitrophes ...... 9 1-1-3- Bref aperçu historique : Origine du nom de la commune ...... 12

1-2- Relief ...... 12 1-3- Hydrographie ...... 12 1-4- Climat ...... 12 1-5- Végétation ...... 12 1-6-Sols ...... 13

Section II : Etudes socio-économiques ...... 13

2-1- Démographie ...... 13 2-1-1- Structure de la population ...... 13 2-1-2-Répartition de la population par groupe d’âge ...... 14

2-2- Us et coutumes ...... 15 2-2-1- De la religion ...... 15 2-2-2- La parenté ...... 15 2-2-3- Le devoir et obligation ...... 15 2-2-3- 1Au niveau de la famille ...... 15 2-2-3-1- Au niveau de la société ...... 16 2-2-4- Les cérémonies rituelles...... 17

2-3- Les activités économiques ...... 17 2-3-1- Les activités agricoles ...... 17 2-3-1-1- Le terroir cultivé ...... 17 2-3-1-2- Les types de cultures ...... 18 a)- Les cultures vivrières ...... 18 b)- Les cultures de rentes ...... 19 c)- Les cultures industrielles ...... 19 d)- Les cultures fruitières ...... 19 2-3-2- Les élevages ...... 20 2-3-2-1- Les espaces pastoraux ...... 20 2-3-2-2- Les effectifs de bétails et de volailles ...... 20 2-3-2-3- les maladies des animaux ...... 21

2-3-3- Le commerce et artisanat ...... 22 2-3-3-1- Le commerce ...... 22 2-3-3-2- L’artisanat ...... 22

2-3-4- Les infrastructures et équipements socio-collectifs ...... 23 2-3-4-1- Les infrastructures de transport ...... 23 a)- La piste ...... 23 b)- Les moyens de transport ...... 24 2-3-4-2- La santé ...... 24 a)- Le centre de formation sanitaire ...... 24 b)- les maladies et épidémies ...... 24 2-3-4-3- L’éducation ...... 24 a)- Les établissements scolaires...... 24 b)- Les effectifs des élèves et des enseignants dans les EPP...... 25 c)- La répartition des élèves par niveau dans les EPP ...... 26 d)- La répartition des redoublants dans les EPP...... 27 e)- Les effectifs des élèves et des enseignants dans les CEG ...... 27

Chapitre II : ANALYSES ET PROBLEMATIQUES...... 29

Section I : Concept théorique du développement ...... 29 1-1- La notion du développement ...... 29 1-1-1- Au sens large du terme ...... 29 1-1-2- Au sens particulier ...... 29 1-1-3- La définition anglo-saxonne du développement ...... 30 1-1-4- La définition formelle du développement ...... 30

1-2- Le but du développement ...... 31 1-3- Les indicateurs du développement ...... 31 1-3-1- sur le plan économique ...... 31 1-3-2- sur le plan social ...... 32

Section II : LES PROBLEMES DE LA COMMUNE RURALE D’ AMBOANJO ..33 2-1-Insuffisance des infrastructures de bases ...... 34 2-2-Enclavement de la localité...... 35 2-3- Dégradation de l’environnement ...... 35 2-4- Paysans mal équipés ...... 35 2-5- Mauvaise qualité de l’enseignement ...... 36 2-6- Précarité de santé publique ...... 36 2-7- Paysannat sans terre ...... 36

Section III : Les interventions des acteurs de développement...... 37 3-1- les intervenants et leurs structures d’appui ...... 37 3-1-1- Le FID ...... 38 3-1-1-1-Ses missions...... 38 3-1-1-2- Ses activités dans la commune rurale d’Amboanjo ...... 40

3-1-2- Le PSDR ...... 40 3-1-2-1--Ses missions...... 40 3-1-2-2- Ses activités dans la commune rurale d’Amboanjo ...... 41

3-1-3- L’INTER AIDE ...... 42 3-1-3-1-Ses missions...... 42 3-1-3-2- Ses activités dans la commune rurale d’Amboanjo ...... 42

3-1-4- Le programme « ACORDS »...... 43 3-1-4-1-Ses missions...... 43 3-1-4-2- Ses activités dans la commune rurale d’Amboanjo ...... 44

3-1-5-L’ AVSF ...... 44 3-1-5-1-Ses missions...... 44 3-1-5-2- Ses activités dans la commune rurale d’Amboanjo ...... 45 3-1-6- Les associations dans la commune rurale d’Amboanjo ...... 46

3-2- Les résultats : la persistance de la pauvreté ...... 47 3-1-1- Le niveau de revenu très faible ...... 47 3-1-2- Les attitudes et comportements déplorables...... 47 3-1-3- L’absence du bien être ...... 48

PARTIE II LES OBSTACLES DU DEVELOPPMENT RURAL ..... 50

Chapitre I : LES OBSTACLES DU DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE D’AMBOANJO ...... 51

Section I : Les obstacles endogènes ...... 51 1-1- La mentalité liée à la coutume et tradition ...... 51 1-1-1- La soumission aux forces de destin et lois des ancêtres ...... 52 1-1-2- L’obligation de prendre charge la parenté ...... 53 1-1-3- L’obligation de partager en cas de succès ...... 54 1-1-4- La position marginale des femmes...... 54

1-1-2-Le comportement ...... 55 1-2-1- La réticence trop poussée ...... 55 1-2-2- La rigidité de la mentalité ...... 55

1-3- L’analphabétisme et faible niveau d’instruction ...... 57 1-3-1- La définition de l’analphabétisme ...... 57 1-3-2- La situation de la commune d’Amboanjo face à l’anathématisation ...... 57 1-3-2-1- La mauvaise qualité de l’enseignement ...... 58 1-3-2-2- La mentalité des parents ...... 58 1-3-2-3- La pauvreté ...... 59 1-3-3- Les enjeux de l’analphabétisme ...... 60 1-3-3-1-L’ignorance ...... 60 1-1-3-3-2- La naïveté ...... 60 1-3-4- Les effets de l’analphabétisme ...... 61

1-4- L’évolution démographique ...... 61 1-4-1-Les causes de l’évolution démographique ...... 62 1-4-2- Les effets de l’évolution démographique rapide ...... 62 1-4-2-1- L’augmentation des charges ...... 62 1-4-2-2- L’impossibilité d’épargne ...... 63 1-4-2-3- Le manque des ressources productives ...... 63 1-4-2-4- La vulnérabilité de la population ...... 64

1-5- L’insécurité ...... 64 1-5-1- Les causes de l’insécurité ...... 64 1-5-2- Les effets de l’insécurité...... 65

Section II : Les obstacles exogènes...... 65 2-1- L’insécurité alimentaire ...... 65 2-1-1- La notion de la sécurité alimentaire ...... 67 2-1-2- La situation d’Amboanjo en matière de nutrition ...... 67 2-1-2-1- Le niveau des capacités productives ...... 67 a)- L’insécurité foncière...... 67 b)- Le manque de services agricoles ...... 67 c)- Le manque des moyens financiers ...... 68 2-1-2-2- L’impossibilité de stockage ...... 68 2-1-2-3- Le manque de l’encadrement sanitaire ...... 68 2-1-3- Les effets de l’insécurité alimentaire ...... 69 2-1-3-1- La morbidité et la mortalité ...... 69 2-1-3-2- La diminution des forces productives ...... 69

2-2- Les manques de moyens et services de bases ...... 70 2-2-1- Le manque de débouchés aux produits locaux ...... 70 2-2-2-Le manque des moyens matériels et financiers ...... 71 2-2-3- Le manque des moyens de transports ...... 71

2-3-La mauvaise gouvernance ...... 72 2-3-1- La définition de la bonne gouvernance ...... 72 2-3-2- La situation de la commune d’Amboanjo en matière de gouvernance ...... 73 2-3-2-1- La corruption ...... 74 a)- La définition de la corruption ...... 74 b)- Sa manifestation au niveau de la commune rurale d’Amboanjo...... 74 2-3-2-2- Le manque de transparence et d’obligation de rendre compte ...... 74 a)- La définition de l’obligation de rendre compte ...... 74 b)- Sa manifestation au niveau de la commune rurale d’Amboanjo ...... 75 2-3-3- Les effets de la mauvaise gouvernance ...... 76 2-3-3-1- L’inégalité sociale...... 76 2-3-3-2- La fuite des capitaux ...... 76

2-4- Le manque de micro-finance ...... 77 2-4-1- La définition de la micro-finance ...... 77 2-4-2- La situation de la commune d’Amboanjo en matière de financement ...... 78 2-4-2-1- Les risques de l’offre de crédit ...... 78 a)- Les risques de non remboursement ...... 78 b)- La conception erronée de la demande effective ...... 79 2-4-2-2- Les problèmes liés aux paysans ...... 80 a)- Le faible niveau d’instruction ...... 80 b)- la pauvreté...... 80 2-4-3- Ses impacts sur l’économie de la population et de la commune ...... 80

Chapitre II : PERSPECTIVES ET SUGGESTIONS ...... 83 Section I : La mobilisation paysanne ...... 83 1-1- La sensibilisation de la population...... 83 1-1-1- Le changement de la mentalité et de comportement ...... 84 1-1-1-1- Encourager l’égalité de sexe et autonomisation de femme ...... 84 1-1-1-2-Eradiquer la pauvreté et la faim en stabilisant l’évolution démographique 85 1-1-1-3- Contribuer à la santé humaine et l’éducation ...... 86 a)- La santé...... 86 b)- L’éducation ...... 86 c)-Proposition ...... 87 1-1-1-4- Donner places aux jeunes...... 88 1-1-1-5- Atteindre la durabilité de l’environnement ...... 88 1-1-2- La participation active de la population ...... 89

1-2- La création et le renforcement des organisations paysannes ...... 90 1-2-1- Définition des organisations ...... 90 1-2-2- L’objectif des organisations paysannes...... 91 1-2-3- Les conditions de réussite des organisations paysannes...... 91 1-2-3-1- Les études et formations ...... 91 1-2-3-2- Les échanges entre agriculteurs ...... 92 1-2-3-3- L’organisation des ateliers ou séminaires pour des campagnes de sensibilisation ...... 92 1-2-3-4- L leadership à haut niveau ...... 92

Section II : Le renforcement des capacités communautaires...... 93 2-1- La restructuration des institutions ...... 94 2-1-1- La redéfinition du rôle de l’Etat ...... 94 2-1-1-1- Proposition ...... 95

2-1-2- La gestion et coordination des projets ...... 95 2-1-2-1- Les critères de succès d’un projet ...... 96 a)-La pertinence...... 96 b)- L’efficience ...... 96 c)- L’efficacité...... 96 d)- Les impacts ...... 97 e)- La durabilité ou la viabilité ...... 97 2-1-2-2- Propositions ...... 97

2-1-3- Le développement des services financiers ...... 98 2-1-3-1- Plus de souplesse...... 99 2-1-3-1-1- Dans l’octroi de crédit ...... 99 2-1-3-1-2- Dans le remboursement de crédit...... 99 2-1-3-2- L’élargissement de leurs fonctions ...... 100

2-2- L’Appui à la production agricole et non agricole ...... 101 2-2-1- La formation et vulgarisation agricole...... 101 2-2-1-1- La formation ...... 102 a)-Le savoir- faire ...... 103 b)-La faculté de gestion ...... 103 2-2-1-2- La vulgarisation agricole ...... 103 2-2-1-3- Propositions ...... 104

2-2-2- La mise en place des infrastructures de bases adéquates ...... 105 2-2-2-1- Aménagement hydraulique ...... 106 2-2-2-2- La mise en place des infrastructures de transports ...... 106 2-2-2-3- La mise en place d’un marché plus performant...... 107 2-2-2-4- Propositions ...... 108 a)- Concernant les infrastructures de transport ...... 108 b)- Concernant le marché ...... 109

CONCLUSION ...... 110 Annexes Liste des tableaux Liste des figures Bibliographie Table des matières