Jeffrey Steele

RCM Galerie Jeffrey Steele

La structure et le rythme

La structure et le rythme : sur l’art de Jeffrey Steele

Le peintre britannique Jeffrey Steele a été l’une des figures artistiques les plus en vue au sein de ce grand mouvement qui a animé les années 1960, l’art cinétique. Grâce à un seul tableau, peint en 1964, immédiatement devenu l’archétype de ce qu’un journaliste de Time Magazine désigna sous l’abréviation d’ Op Art pour Optical Art, en prenant bien le soin d’annoncer dans le titre de l’article sa teneur : « Pictures that attack the Eye ». Pour l’Amé- rique, le ton était donné. L’oeuvre intitulée Baroque Experiment - Fred Maddox devint tout de suite emblématique de la grande exposition internationale The Responsive Eye, qui fut organisée l’année suivante au à New York par William C. Seitz et qui connut malgré les réserves d’une partie du public et de la presse en général un grand retentissement.

Baroque Experiment - Fred Maddox, le tableau de Jeffrey Steele aujourd’hui chez un col- lectionneur brésilien, est en effet exemplaire de son art : abstrait, géométrique, bi-dimen- sionnel, fortement structuré par un ensemble de rectangles concentriques partant du centre et augmentant vers la périphérie, en même temps déstabilisé par le basculement de ses élé- ments dans un sens et dans l’autre. Les espaces ainsi créés se trouvent entièrement occupés d’une même forme en demi - lune répétée dont la hauteur est proportionnelle à la largeur des espaces. Le noyau central quant à lui est tapissé de cercles pleins. Pour terminer, l’en- semble est peint à l’huile sur toile de façon neutre, quasi mécaniquement, en noir sur fond blanc, c’est-à-dire privé de couleur. L’abstraction totale, la composition systématiquement élaborée, les formes réduites au plus simple, l’exécution contrôlée sont mises au service d’une expérimentation d’esprit baroque1, fondée sur le mouvement, l’expansion et l’instabilité. Le résultat débouche sur le trouble et la perturbation, quand d’un côté il donne l’illusion de la profondeur et génère de l’autre un effet de vibration se produisant entre l’oeuvre et l’œil de celui qui la regarde.

1 Le titre du tableau est explicite bien qu’il ne renvoie pas pour l’artiste à l’art baroque. Il fait allusion à sa cover : Ovidal form with grey squares, 79 x 57 cm, situation personnelle à l’époque à laquelle est associé le nom de Fred Maddox, un jeune artiste qui partageait son dry powder pigment with gum arabic on paper, 1960, detail atelier. Jeffrey Steele a souvent utilisé dans son travail les rectangles concentriques basculés, comme Au sein de cet ensemble homogène, conséquent et déterminé au point d’exister au pays dans son tableau Eleventh Gestalt (1965-1972), ici associés au thème de la spirale, ainsi que de Francis Bacon, va se manifester à partir de 1960 un groupe d’artistes nés dans les an- le module en demi-cercle (35 Half Circles in Cinematic Rotation , 1961). La combinaison nées 1930, quelques-uns étant plus âgés, qui utilisent des systèmes pour concevoir leurs des deux donne dans le cas présent un résultat spectaculaire, fascinant ou irritant, bien œuvres, ne négligent pas d’utiliser les mathématiques et les exécutent de façon mécanique, propre à susciter les réactions les plus variées et contradictoires qui n’ont pas manqué de la référence au manifeste de l’Art Concret et à l’art des Concrets zurichois 16 étant de leur s’exprimer. Tout de suite remarqué, le tableau de Jeffrey Steele a aussi tout de suite été l’objet part explicite. Dans ce groupe d’artistes « British systematic » figurent Antony Hill et John de traitements divers dans le domaine des arts appliqués 2 . Ernest déjà cités ainsi que , Malcom Hughes, Norman Dillworth, , Peter Lowe, Jean Spencer et naturellement Jeffrey Steele. Il y a bien une « école an- On peut s’étonner de voir Jeffrey Steele ainsi projeté au premier plan en 1965, de même, glaise » de l’art abstrait géométrique fondée sur le recours aux systèmes et la rationalité 17, il faut le remarquer, qu’une autre artiste britannique tout aussi jeune, qui débouchera plus d’une fois sur l’art optique et cinétique et à laquelle participe également (l’un de ses tableaux est utilisé pour réaliser la couverture du catalogue de l’exposition The au premier rang Bridget Riley, bien qu’elle se réclame d’une autre origine, celle du néo- im- Responsive Eye 3 ), quand toute la galaxie de l’art cinétique se trouve depuis la fin des an- pressionnisme et veuille s’en tenir à l’écart. Jeffrey Steele quant à lui en a été l’un des acteurs nées 1950 animée par des artistes du continent, français ou y résidant comme ceux venant primordiaux. d’Argentine, du Brésil, de Suisse, de Belgique, du Venezuela, d’Israël, italiens de Milan En effet, Jeffrey Steele a adopté à partir de 1960 le langage de l’abstraction géométrique : des et de Parme, allemands de Düsseldorf et de Munich 4. Jeffrey Steele appartient en fait à une formes simples – tirets, lignes, carrés, rectangles, triangles, cercles –, immédiatement lisibles, tendance de l’art britannique bien réelle, très spécifique, apparue au milieu des années 1930, utilisées généralement sans couleur, jointes à une exécution précise, une facture neutre, sont celle de l’art abstrait constructiviste 5 : ce courant trouve son origine chez Ben Nicholson 6, disposées dans un espace plat selon un système élaboré au préalable qui permet d’en justifier puise ses sources chez Mondrian et les artistes constructivistes russes et allemands 7, se mani- l’ensemble. Ainsi Triangulation, un tableau de 1960, est-il constitué de registres horizontaux feste à travers des expositions réunissant dans des galeries londoniennes artistes britanniques de même hauteur, parallèles, peints en noir, occupés par un triangle de couleur blanche. et continentaux 8, affirme son ambition avec la publication de l’Almanach Circle en 1937 9 La base est donnée par la largeur du champ pictural, le sommet se déplaçant selon un point et connaît la consécration, si l’on peut dire étant donné les circonstances, avec l’installation dont la position est calculée : l’ensemble traduit l’idée d’une progression répétée en séquences, en 1938 à Londres de Piet Mondrian qui avait quitté Paris, pressentant la guerre 10. en même temps qu’apparaît une diagonale blanche irradiant sa lumière sur les côtés. De la Un nouveau départ se produit après 1950 avec des artistes tous abstraits géométriques, même année, Five Rows of Seven Squares in Cinematic Rotation utilise descarrés blancs sur souvent peintres et sculpteurs, tels que , Mary et , Anthony fond noir disposés en rangées, chacun étant pivoté pour évoquer une forme en mouvement.

11Faisant partie de ce mouvement, le sculpteur Robert Adams a développé un magnifique travail, davantage situé 2 L’art cinétique a en effet tout de suite été récupéré dans le domaine de la publicité, de la décoration et de la dans la lignée de Constantin Brancusi, de Jean Arp et d’Isamu Noguchi. Sur cette époque, voir le libre remar- mode. quable d’Alastair Grieve, Constructed Abstract Art in England after the Second World War A neglected Avant- 3 Le tableau de Bridget Riley s’intitule Current (1964) ; En 1965, il se trouvait déjà dans la collection du Musée Garde, Yale University Press, New - Haven, Londres, 2005. d’art moderne de New York. 12 Participation de groupe au London Group, 1951 ; British Abstract, Gimpel Fils Gallery, 1951 ; Nine Abstract 4 Un certain nombre d’artistes américains cinétiques essentiellement d’origine européenne, connus à l’époque Artists, Redfern Gallery, 1955 ; This is Tomorrow, White Chapel Art Gallery, 1956, qui donnera lieu à la création seulement aux Etats-Unis, seront présents dans l’exposition de New York, tels que Julian Stanczak ou Richard de magnifiques affiches dues à , Victor Pasmore, Kenneth Martin, ; British Constructi- Anuskiewicz. vist Art, exposition itinérante organisée par l’I. C. A. aux Etats-Unis en 1961, où figurent Victor Pasmore, Mary 5 Déjà avant 1914, lié au futurisme et comme il est advenu dans l’évolution de Giacomo Balla, le vorticisme avait et Kenneth Martin, John Ernest, Stephen Gilbert, Anthony Hill. débouché sur l’abstraction dans certaines oeuvres de Windham Lewis, David Bomberg, Edward Wadsworth et 13 Notamment le magnifique ouvrage d’Anthony Hill, DATA (Directions in Art, Theory and Aesthetics : An Jessica Dismorr notamment. Anthology) , Faber and Faber, Londres, 1968, qui peut être regardé comme un pendant de Circle. 6 Aux côtés de Ben Nicholson et Barbara Hepworth se trouvent Allastair Morton, John Cecil Stephenson et John 14 La revue Structure a été publiée de 1959 à 1964. Elle comprend 10 numéros. Sur ce sujet, voir le livre de Piper. Jonneke Jobse, De Stijl Continued The Journal Structure (1958-1954) An Artist’ Debate, 010 Publishers, Rot- 7 En particulier El Lissitzky, László Moholy-Nagy et Friedrich Vordemberge-Gildewart. terdam, 2005. 8 Ainsi l’exposition Abstract and Concrete à la Lefevre Gallery en 1936, qui réunissait Alexander Calder, César 15 À laquelle participent Baljeu, Biederman, Cairoli, Ernest, Gorin, Hill, Mary Martin et l’architecte Dick Van Domela, Naum Gabo, Alberto Giacometti, Jean Hélion, Barbara Hepworth, Eileen Holding, Arthur Jackson, Woerkom. L’exposition sera suivie notamment par celle intitulée Relief Construction Relief, Museum of Contem- Wassily Kandinsky, Joan Miró, László Moholy-Nagy, Piet Mondrian, Henri Moore, Ben Nicholson, John Piper. porary Art, Chicago, 1968, organisée par Jan van der Marck avec Jean Gorin, Charles Biederman, Anthony Hill, Une autre exposition fut organisée à la galerie Duncan Miller Ltd, Abstract Art in Contemporary Seltings’, et en Joost Baljeu, Gillian Wise. 1937 à la London Gallery, Constructive Art. 16 Max Bill, Camille Graeser, Verena Loewensberg, Richard-Paul Lohse. 9 Circle a été éditée par John Leslie Martin, Ben Nicholson et Naum Gabo (Faber and Faber, Londres, 1937). Une 17 Plusieurs expositions de groupe les verront se manifester, en particulier Systeemi-System Syntactic Art from réédition en fac-simile a été publiée en 1971. D’autres publications ont aussi été en rapport avec cette tendance Britain, Amos Anderson Art Gallery, Helsinki, 1969, organisée par Jeffrey Steele lui-même ; Systems, exposition artistique, telles qu’Axis et Unit 1. itinérante au Royaume Uni, organisée par l’Arts Council, 1972-1973 ; Rational concept 7 English artists, Gallery 10 Mondrian quittera Londres déjà sous les bombes en 1940 pour New York. Lydia Megert, Bern, 1977 ; Britisch-Systematich, Stiftung für konstruktive und konkrete Kunst , Zurich, 1990.

D’une œuvre à l’autre, celles-ci étant souvent constituées de séries, qui permettent d’ex- les maîtres de l’art cinétique (on pense à Julio Le Parc, Francisco Sobrino, Hugo Demarco, ploiter toutes les occurrences. Jeffrey Steele va conduire des expérimentations, rechercher Horacio Garcia-Rossi), comme s’en trouvera marquée Bridget Riley, quand celle-ci se tour- des combinaisons, élaborer des systèmes. Son langage va varier en conséquence, les formes nera vers l’abstraction et jouera tout de suite des phénomènes rétiniens 20. être diversifiées, la technique appropriée et les résultats se présenter à chaque fois différents. L’étude pour l’œuvre Geometrical Composition n°4 , ici avec ses variantes, voit dans un car- Croisement, progression, augmentation/ diminution, permutation, rotation, superposition, ré divisé en 4 chacune des portions occupées par une forme spécifique, semi-ovoïde, lignes transformation constituent quelques-uns des thèmes retenus par l’artiste, qui sont rendus striées, triangle, parallélogramme à la façon d’un répertoire. La série d’œuvres au trait Eight de façon systématique au moyen d’un programme. Aallotar de 1967 traite de l’ondulation, Screen Prints de 1977 montre les variations de disposition dans le plan de lignes obliques un thème que l’on retrouve chez Michael Kidner, et Bridget Riley. Syn- horizontales ou verticales, croisées ou non, selon un système de répartition particulier évo- tagma Sg VIII 103 de 1988 est élaboré sur une progression comme en trouve dans l’oeuvre quant à la fin une calligraphie mystérieuse. Eight Rhythm Studies on Two Canvases de 1991 de Richard-Paul Lohse. Xanten Alternating Gestalt de 1964 fait directement référence à la se présente sous forme de diptyque. Le volet gauche est occupé par 4 bandes horizontales Gestalttheorie, qui a tant marqué cette famille d’artistes, par son jeu d’alternance entre le constituées de tirets faits de 2 épaisseurs et dont la longueur varie, le volet droit montre le fond et la forme, le blanc et le noir : ici les variations sur l’épaisseur des lignes permettent même parti sous la forme de 4 colonnes verticales. À gauche et à droite dans une grande de créer des formes virtuelles et d’engendrer dans l’œil des effets de clignotement, comme économie de moyens, il s’agit de l’expression de rythmes fondée sur l’alternance et le déca- Victor Vasarely en avait donné l’exemple au début des années 1950 18. Un autre point mérite lage, brèves-longues, maigre-gras, au moyen de tirets horizontaux, peints en noir avec la plus ici d’être souligné : celui de l’attirance de l’artiste pour le clair-obscur, dont témoigne ce extrême précision sur une trame finement dessinée au crayon et à la règle sur la toile laissée tableau, mais déjà Triangulation comme on l’a vu, ou encore sa peinture Lolovo de 1964, recouverte de sa préparation. L’ensemble, très dépouillé, et qui évoque la graphie d’une dans laquelle, à travers les progressions à l’horizontale et à la verticale, les superpositions et partition musicale du Moyen-Âge, traduit bien l’univers de Jeffrey Steele où tout se résout les renversements, c’est la lumière qui apparaît dans l’obscurité. Jeffrey Steele n’est pas le en mesure. seul à pratiquer de la sorte. Tous les artistes systématiques britanniques ont fait de même ainsi que tous deux se réclamant de l’art concret en Europe comme en Amérique du Sud. Serge Lemoine François Morellet de son côté déclarait : « Le résultat m’intéresse évidemment moins que le système lui-même » 19. Ajoutons que, à l’instar de ce montrent les dessins préparatoires de Richard- Paul Lohse notamment, cette façon de faire a beaucoup à voir avec les pratiques qu’adopteront les artistes conceptuels. L’art de Jeffrey Steele, fondé sur le raisonnement et le contrôle ainsi que sur l’expérimentation, est bien l’expression de la structure et du rythme. C’est ce que montrent les œuvres présentées à la galerie RCM à Paris. Au premier abord, ce qui frappe c’est la diversité : diversité des compositions, diversité des formats, diversité des techniques. Ensuite l’unité, celle des figures géométriques, celle de l’absence de couleur, celle de la prédominance du trait, celle de la précision de l’exécution, celle de la rigueur de la méthode fondée sur la programmation. Plusieurs œuvres témoignent des débuts de Jeffrey Steele dans l’abstraction géométrique en 1960, l ‘artiste ne voulant rien montrer de ses travaux antérieurs. Ovoidal Form with Grey Squares date de 1960, de même que Five Quasi-Identical Ovoidal Forms. La référence à Vasarely, à sa période « Belle Isle » où l’artiste s’inspirait du dessin lisse et précis des galets roulés par la mer pour constituer tout un répertoire de formes ovoïdes, est ici direct. Pareillement Vasarely aura aussi marqué avec un autre aspect de son art les peintres argentins arrivés à Paris peu avant 1960, vite devenus

18L’un de ces tableaux …a justement été présenté en 2013 dans l’exposition Dynamo Un siècle de lumière et de mouvement dans l’art 1913-2013, que j’ai organisée au Grand Palais à Paris avec une équipe scientifique compo- sée de Marianne Le Pommeré, Domitille d’Orgeval et Matthieu Poirier. Une autre œuvre de l’artiste… apparte- nant à la collection d’Aldo Rubino sera présentée en 2018 au Kunsthal de Rotterdam dans une nouvelle version de cette exposition. 19Dans le catalogue François Morellet, Centre national d’art contemporain, Paris , 1971, p. 58, dans l’entretien de 20 Quelque 30 ans plus tard, Philippe Decrauzat se réclamera à son tour de l’exemple de Vasarely. l’artiste avec Jean Leering. Five Quasi-identical ovidal forms, dry powder pigment with gum Arabic on paper, 62 x 52 cm, 1960 Geometrical composition N° 4, dry powder pigment with gum arabic on paper, 53.5 x 53.5 cm, 1960

Geometric composition 3, dry powder pigment and gum arabic on paper, 57.5 x 78 cm, 1960 Ovidal form with grey squares, dry powder pigment with gum arabic on paper, 79 x 57 cm, 1960

Systematic partitions of a rectangle, ink, dry powder pigment on paper, 35.5 x 25.5 cm, 1960

Sig I 22, ink on paper, 63.5 x 63:5 cm, 1 974

next 2 pages : Study for geometrical composition N°4, Eight screen prints, dry powder pigment with gum arabic on paper, 75 x 50 cm, each, 20.5 x 29 cm, 1977, 1960W work number 494 (Jeffrey considers this a unique work as he made all of the frames for each. Eight Rhythm Studies on Two Canvases, pencil and oil on acrylic ground on canvas, 122 x 122 cm (each). Work numbers 308 and 309, 1991 Jeffrey Steele (1931, Cardiff, Wales)

Selected solo exhibitions 1961 Institute-Institute of Contemporaryof Contemporary Arts, Arts, London London 1963-Dillwyn 1963-Dillwyn Gallery, Gallery, Swansea, Swansea, WalesWales 1964 Regional-Regional College College of ofArt Art Gallery, Gallery, Manchester Manchester Grabowski-Grabowski Gallery, Gallery, London London 1966- 1966- McRoberts McRoberts and and Tunnard, Tunnard, London London 1967 Sheffield-Sheffield University University Art Art Gallery Gallery 1974 1974 -Lucy -Lucy Milton Milton Gallery, Gallery, London London Galerie-Galerie Média, Média, Neuchâtel Neuchâtel 1976 Le-Le Disque Disque Rouge, Rouge, Brussels Brussels 1977 Galerie-Galerie Gilles Gilles Gheerbrant, Gheerbrant, Montreal Montreal Galerie-Galerie Swart, Swart, Amsterdam Amsterdam 1978 Galerie- Galerie Swart, Swart, Amsterdam Amsterdam 1979 Galerie-Galerie Lydia Lydia Megert, Megert, Bern Bern 1989 Galleria-Galleria Seno, Seno, Milan Milan 1992 Clare-Clare Hall, Hall, Cambridge Cambridge 1998 Musée-Musée 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