Bilan 2017-2018
Total Page:16
File Type:pdf, Size:1020Kb
BILAN 2017-2018 INTRODUCTION D’ENRICO LETTA INTRODUCTION D’IMOLA STREHO Président de l’Institut Jacques Delors, Fondateur de l’Académie Notre Europe Directrice de l’Académie Notre Europe Nous entrons dans la troisième phase du projet d’intégration européenne, et naviguons, une fois n’est pas coutume, en L’Institut Jacques Delors a initié la création de l’Académie Notre Europe lors de l’été 2017. L’Académie a ouvert ses portes eaux troubles. Durant les deux premières phases – l’après-guerre et l’après-effondrement de l’Union soviétique – le chemin en novembre 2017 et propose depuis un parcours de formation modulable en fonction du public. Le parcours se construit à suivre était clair et le vent favorable aux voiles de ce projet qui se développait dans un monde euro-centré, à la fois sur avec des modules d’études, d’échanges avec des experts, des acteurs et faiseurs d’Europe ainsi que des modules de ré- le plan économique et géopolitique. La crise financière de 2008 a mis fin au mythe d’une croissance économique infinie, flexion et d’action sur le projet européen, sa genèse, son histoire, sa géographie et son actualité mais aussi des focus sur remettant anthropologiquement en question le dogme d’ouverture sur lequel la mondialisation et l’intégration européenne des thématiques plus théoriques et transversales sur la démocratie, la place de la société civile, de l’opinion publique ou avaient prospéré jusqu’alors. Ces épreuves économiques ont mis en lumière d’importantes fractures entre les gagnants les liens entre citoyens et institutions de l’UE. et les perdants de la mondialisation au sein des sociétés européennes, à l’heure où les vagues migratoires apportaient un L’Académie a ainsi un triple objectif : l’apprentissage de connaissances théoriques et pratiques sur l’Union européenne défi extérieur à leur Union. C’est ce mix explosif qui a amené le continent à faire face à des défis qu’il n’était pas préparé à (1), la sensibilisation à des thématiques transversales structurant le projet européen et la société européenne (2) et enfin relever, comme ceux des politiques identitaires, dont l’aspect économique n’explique pas tout, loin de là. Au cours de cette l’expérimentation du civisme européen (3). L’Académie se veut un lieu ouvert où tous les points de vue peuvent se partager troisième phase, le défi que doit relever le projet européen est avant tout culturel. C’est peut-être la plus grande leçon à et être sources d’échanges. En effet, le postulat de base est que le parcours est source d’apprentissage, d’interrogations tirer du Brexit . mais aussi de transformations et par la même permet, avant tout, de « sensibiliser » à la citoyenneté européenne. L’Acadé- Et c’est précisément pour y répondre que nous avons créé l’Académie Notre Europe . Les événements qui ont ébranlé mie se veut ainsi un parcours d’ouverture et de culture du civisme européen. l’Europe au cours des dernières années ont libéré des énergies puissantes, de nombreux citoyens voulant comprendre, Tout au long de l’année 2017-2018, les premiers membres de l’Académie ont fait des rencontres et mené des échanges s’engager, agir. L’Académie veut à la fois répondre à leur besoin d’information, mais aussi les pousser à challenger le statu vifs et stimulants avec des grands témoins, des acteurs et des experts de la construction européenne à Paris mais aussi quo, les encourager à proposer de nouvelles idées, et leur proposer des rencontres, échanges, voire même des confronta- à Bruxelles, Strasbourg, Berlin et Rome. Le parcours civique a été nourri, tout au long de l’année écoulée, par la rencontre tions, toujours respectueuses des valeurs démocratiques, afin de susciter les interrogations, et propositions d’alternatives des membres de l’Académie de leurs récits, de visites culturelles partagées ensemble mais surtout d’échanges constants à la polarisation croissante de la société au sujet du projet européen la création d’espaces nationaux et transnationaux où dans différents cadres sur la diversité et la richesse du projet européen. Chaque participant a ainsi pu découvrir et vivre différentes visions de l’Europe peuvent coexister, se nourrir, se transcender et mener jusqu’à la phase suivante ce projet certains aspects du projet européen. au cœur duquel les citoyens seront plus que jamais moteurs. C’est ce qu’ils sont déjà à l’Académie Notre Europe, et leur passion, enthousiasme, et espoirs ne laissent aucun doute sur l’avenir exaltant que peut avoir la construction européenne. La nouvelle année 2018-2019 permettra d’accueillir de nouveaux membres au sein de l’Académie mais aussi de garder le lien avec les membres de la promotion sortante pour continuer à enrichir les échanges alors que les consultations ci- toyennes sont en cours et les élections au Parlement européen sont à venir. OBJECTIFS ET AMBITIONS DE L’ACADÉMIE NOTRE EUROPE 1. Public cible C’est en juillet 2017 qu’Enrico Letta, président de l’Institut Jacques Delors et initiateur de l’Académie Notre Europe, PRÉSENTATION a annoncé le lancement de cette dernière pour la rentrée 2017 sur France Inter, appelant tout jeune de 18 à 26 ans et tout journaliste à envoyer sa candidature à l’Institut. Cette annonce a été complétée par une importante cam- La promotion pilote de l’Académie Notre Europe s’achève le 22 juin 2018. Tout au long de l’année 2017-2018, cette pagne de communication sur les réseaux sociaux, dans les réseaux des partenaires de l’Institut Jacques Delors Académie populaire et gratuite a proposé un parcours de citoyenneté européenne à ses membres : échanges et notamment de ceux plus éloignés des questions européennes, et une campagne plus ciblée dans les établisse- avec des grands témoins, praticiens et experts de la construction européenne telle qu’elle se fait, sessions hors- ments d’études supérieures et auprès des rédactions de journaux français. les-murs, engagement dans des débats, activités et projets pouvant contribuer à faire vivre l’Europe ont été au programme de cette année très riche. La campagne auprès des journalistes a permis d’identifier un fort intérêt de la part de ces derniers et de leurs rédactions à se former sur les questions européennes, mais aussi quelques difficultés techniques. L’Académie S’inscrivant pleinement dans l’ADN de l’Institut portant le nom de Jacques Delors, père du programme européen n’étant, à ce stade, pas organisme de de formation, elle ne pouvait prétendre à entrer dans le programme de forma- d’éducation et formation tout au long de la vie, cette Académie a vu le jour grâce aux efforts conjugués des équipes tion des journalistes ni à délivrer une formation diplômante ou certifiante, ce qui a constitué un frein à la candidature de l’Institut Jacques Delors et de la directrice de l’Académie, Imola Streho. Au-delà de l’implication des équipes et pour ce public. Nous avons donc revu la répartition et le nombre de jeunes et de journalistes participants, et avons instances de l’Institut Jacques Delors dans la réussite de ce projet, son fondateur a été présent tout au long de l’an- accepté, après étude de leur candidature, sept journalistes de rédactions locales et nationales, généralistes et née de l’Académie à travers les références à son parcours, ses réalisations, ses propos et les partages d’expériences spécialisées, dans le « cursus Bruxelles ». de grands témoins ayant travaillé avec lui. Nous avons reçu 42 candidatures de jeunes (18 à 26 ans), sous la forme de réponses à un questionnaire et d’une L’année pilote de l’Académie, qui a rassemblé une quarantaine de jeunes et de journalistes et plus de quarante inter- vidéo de motivation, un format qui permettait d’évaluer les personnalités et motivations de chacun, et d’entrevoir venants, a permis à chacun de ses cursus de bénéficier desessions pédagogiques et d’effectuer des sessions hors- quel type d’esprit de promotion il serait possible d’avoir en fonction des candidatures choisies. Le comité de sélec- les-murs, respectivement à Bruxelles et Berlin pour les journalistes, et Rome et Strasbourg pour les jeunes, pendant tion, composé de l’initiateur de l’Académie, Enrico Letta, du président emeritus de l’Institut Jacques Delors, Pascal une année marquée sur le plan politique par la mise en place et la tenue des consultations citoyennes. Lamy, de la directrice de l’Académie, Imola Streho, et du directeur de l‘Institut Jacques Delors, Sébastien Maillard, a ensuite effectué un choix parmi ces candidatures. Trois grands groupes de provenance de candidatures se sont rapidement dégagés : • des jeunes très éloignés des questions européennes parce qu’étant très jeunes, ayant fait peu d’études, ou bien dans des domaines complètement déconnectés des affaires européennes (psychologie, cinéma, biologie, etc…) ; • des jeunes ayant fait des études leur ayant permis une première approche européenne sans avoir approfondi ou touché du doigt « l’Europe comme elle se fait », qui est devenu le slogan de l’Académie Notre Europe ; • des jeunes faisant déjà des études européennes et souhaitant approfondir, construire un réseau et devenir « ambassadeurs ». Nous avons opté pour la formation de trios comprenant un membre de chaque groupe identifié ci-dessus, afin de favoriser un dialogue et un apprentissage par les pairs : les membres plus éloignés des affaires européennes pourraient poser leurs questions aux plus sensibilisés, et ces derniers seraient en mesure de questionner leurs sa- voirs et certitudes grâce aux réactions et questionnements des premiers. Vingt-sept candidatures ont finalement été sélectionnées, réparties en trios au sein du « cursus Strasbourg ». Cette aventure n’aurait pas été possible sans le soutien financier de la région Île-de-France et de la fondation Crédit Mutuel, et sans l’enthousiasme et le soutien logistique et matériel de la Représentation de la Commission européenne, de la fondation Charles-Léopold Mayer, du Centre Jeunesse Tour des Dames et de la Représentation du Parlement européen en France.