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Elle triomphe face aux sans-grades mais peine face aux plus grands

équipe nationale : à vaincre sans péril…

Assurément vexés par tout ce qui a été logiquement dit à leurs propos au lendemain de la cruelle désillusion de Ouagadougou où ils furent battus à la régulière par une sélection malienne beaucoup plus aguerrie, les Verts ont conjuré leur frustration vendredi soir en battant largement une faible équipe gambienne. Le fait de s’être directement retrempés dans le bain de la compétition officielle, quatre jours seulement après la défaite en terre burkinabée, a ainsi été doublement bénéfique aux poulains de Vahid Halilhodzic puisque cela leur a permis de remettre rapidement le bleu de chauffe et de ne pas trop sombrer dans les regrets et les remords d’avoir, maladroitement, vendangé une bonne occasion de confirmer leur renouveau, remettant ainsi en cause la crédibilité de leurs éclatantes victoires face à des adversaires de moindre calibre. De ce large succès aux dépens d’une Gambie pas réellement au niveau, le plus évident des enseignements est que cette équipe nationale a, indubitablement, trouvé en le véritable chasseur de buts qui lui manquait. Double buteur dans deux registres différents, le centre-avant du Chabab de Belouizdad a, d’ailleurs, volé la vedette à ses autres compères de l’avant-garde nationale. Récidivant précocement, comme il l’avait fait au Burkina Faso où il avait scoré dès la 6e minute de jeu, Slimani a cette fois-ci contraint le gardien gambien à commettre la bourde que l’opportuniste a intelligemment mis à son profit pour donner à l’EN l’avantage au tableau d’affichage après seulement une quinzaine de secondes, avant de se charger lui-même de doubler la mise d’une surpuissante reprise du droit pour, enfin, (re)faire le break peu après la pause à la faveur d’une jolie déviation en extension. Coaching gagnant ou efficacité confirmée, Islam Slimani totalise, depuis vendredi soir, quatre buts en trois élections seulement ! En moins d’un mois, l’attaquant du CRB a fait mieux que… Karim Matmour en trente sélections et cinq ans de présence chez les Verts. Outre Slimani et son sens du but aiguisé, l’autre enseignement, toujours d’un point de vue offensif, concerne la confirmation des talents de finisseurs de Hilal Soudani, lequel a prouvé que son année portugaise, à défaut d’un temps de jeu suffisant, lui a, au moins, permis de se forger un mental d’acier, de côtoyer le haut niveau international et de s’aguerrir à même de pouvoir passer un cap, chose désormais faite sous le maillot vert de la sélection où il totalise, également, déjà quatre buts.Cette paire Slimani-Soudani doublement tranchante qui compose la nouvelle force de frappe “SS” constitue d’ailleurs, incontestablement, la bonne nouvelle de la tant appréhendée trilogie du mois de juin qui attendait l’EN de Vahid Halilhodzic. En revanche, avec trois joueurs différents en trois rencontres, le poste de latéral-droit n’a pas encore trouvé “preneur”. Le problème du flanc droit de la défense algérienne donne, en effet, l’impression de demeurer insoluble. Le sélectionneur national l’a, d’ailleurs, démontré de la plus empirique des façons en titularisant, vendredi soir, Mehdi Mostefa, alors qu’il avait promu à ce poste Abderrahmane Hachoud face au Niger en amical avant de faire le choix du physique à Ouagadougou en lançant Smaïl Bouzid. En lançant Mehdi Mostefa dans le onze rentrant, Halilhodzic a confirmé, bien malgré lui, ses difficultés à mettre un visage sur cette partie du terrain et un nom sur le maillot floqué du numéro 2, question de créer un certain équilibre avec le flanc gauche où, encore une fois, le Milanais a été l’auteur d’une prestation en demi-teinte qui soulève beaucoup d’interrogation sur son niveau de jeu actuel et l’influence directe qu’aurait son manque de compétition en club sur ses productions en équipe nationale. Mais si Mesbah, en dépit de ses décevantes prestations, demeure incontournable, voire indispensable aux yeux de Vahid Halilhodzic, ce n’est certainement pas le cas de . Puni pour sa production quelconque à Ouagadougou, le Sochalien a ainsi été mis sur le banc, n’ayant droit à faire son entrée qu’une fois le sort de la partie scellée, comme pour lui confirmer que l’EN pouvait facilement gagner sans ses arabesques et autres folies techniques qui stoppent la fluidité de la transmission de balle au moment où un jeu simple aurait été plus approprié. À l’image donc d’un Boudebouz appelé à confirmer l’immensité de son talent beaucoup plus lors de rendez-vous importants et de confrontations avec les grosses cylindrées africaines qu’à l’occasion des démonstrations de force face à des sans-grade du continent, l’équipe nationale version Vahid Halilhodzic demeure, nonobstant ce premier palier passé sans peine, encore en quête d’une crédibilité qui ne sera, vraisemblablement, acquise qu’à la faveur d’un véritable coup d’éclat. Comme celui de l’EN de Rabah Saâdane lorsqu’elle était parvenue à se qualifier à la Coupe du monde 2010 après avoir évincé de son chemin une Egypte double tenante du titre africain. Ni plus ni moins.

R. B.