Altwiller Neuweyerhoff
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Altwiller Neuweyerhoff Édition 2020 Départ du circuit au parking du Neuweyerhof à ALTWILLER. Rapide historique du village d’ALTWILLER : Etymologie du nom : ALTO : nom du chef d’un clan de Francs installé à Altwiller WILLARE : désigne les villages celtes rencontrés par les Romains (beaucoup de localités en tirent leur terminaison « Willer »). A partir de 1578, on l’appelle Altwiller. Aux confins de l’Alsace et de la Lorraine, sur le plateau lorrain où coule la Rose, le village d’Altwiller se tient paisiblement. Mais il n’en a pas toujours été ainsi … Altwiller a été sur des axes de passages importants. Depuis le Néolithique, ce lieu est occupé par l’homme. Un site de cette époque a été découvert dans la forêt de Bonnefontaine (dont les objets trouvés font partie de la collection du musée archéologique de Strasbourg). Au Moyen-Age, aussi, le village était traversé par la voie romaine qui reliait Dieuze à Strasbourg, la route du sel. L’histoire d’Altwiller a maintes fois été bousculée, en proie à des invasions successives, des guerres, du fait de sa situation sur des frontières entre l’Empire Germanique et du Duché de Lorraine. Le village a été un des refuges pour les Huguenots, persécutés par les autorités catholiques et protestantes, qui l’ont repeuplé et reconstruit, c’est un village Welche. Ces refuges ont été recensés le long du Rhin, en Alsace jusqu’au Pays-Bas (autres villages welches dans la région : Diedendorf, Burbach, Eywiller, Rauwiller, Kirrberg, Goerlingen, Hinsingen). Un circuit cyclotouristique des villages welches est proposé au départ de Lorentzen (Office de Tourisme). En même temps, la commune a une histoire riche en partie grâce à la richesse de son sol. Elle fut notamment un lieu de villégiature, de chasse des Contes de Nassau Sarrebruck, et un lieu « de miracles », grâce à ses eaux des sources bienfaisantes, qui ont fait naître les grandes ambitions de quelques hommes… dont de grands noms ont changé l’histoire et son dénouement. Édition 2020 CONSIGNES POUR LA SÉCURITE ET LA TRANQUILITÉ DE VOTRE PROMENADE - Respectez la faune : ne pas quitter les sentiers, ne pas crier, ne pas jeter de déchets de quelque nature que ce soit, les chiens doivent être tenus en laisse, - Respectez la flore : ne pas cueillir d’espèces végétales, ne pas faire de feu. - Respectez les autres utilisateurs : préférez vos promenades en forêt entre 9h et 18h, ne vous promenez pas la nuit, évitez la période hivernale (octobre à février). Respectez les panneaux de chasse, ne pas pénétrez pas en forêt lors des battues. Ne fumez pas. Édition 2020 Édition 2020 1. Neuweyerhof : Naissance d’un hameau Le domaine de Bonnefontaine avec ses fermes, ses étangs et son vaste massif forestier est propriété allodiale des comtes de Nassau Saarbrücken depuis des temps immémoriaux. Vers 1750, le comte Guillaume Henri de Nassau-Saarbrück (Wilhem Heinrich von Nassau Saarbrücken) fonde le hameau du Neuweyerhof : construction de quelques fermes seigneuriales, d’un « château » qui lui sert de rendez-vous de chasse, et d’un petit établissement thermal, afin de permettre à ses hôtes de bénéficier des sources d’eau minérale, dont le domaine abonde. Vue avant de la résidence des Nassau – Date inconnue À proximité du château, quelques censes seigneuriales, datant de 1761 pour la plus ancienne (selon le livre foncier), seront exploitées par des fermiers, les « Erbbeständer ». Ces derniers sont choisis parmi les immigrés suisses (sud-est de Berne), réputés pour leur honnêteté et leur ardeur au travail. Le système de mise en valeur des terres se pratique également à Bonnefontaine : liés au comte, par un contrat qui fixe leurs droits, Édition 2020 devoirs et redevances, les fermiers transmettent leurs charges à leurs héritiers, ce qui leur garantit une situation stable. Une ferme-pilote a même été mise en place, avec des directives pour la modernisation de l’agriculture appliquées par le régisseur de Bonnefontaine. Pour les questions d’élevage, les métayers suisses, experts en la matière, sont consultés et tout le monde, ici, est à l’abri de la misère qui sévit dans le monde rural dans la seconde moitié du 18ème siècle. En 1793, le comté de Sarrewerden est rattaché à la France. Mais Ludwig, le fils et successeur de Wilhem Heinrich espère conserver ses propriétés allodiales, mais elles seront mises sous séquestre et le sort du domaine de Bonnefontaine restera indécis pendant de longues années. La lignée des comtes de Nassau- Saarbrücken s’éteindra avec Ludwig en 1794 puis son fils en 1797. Le domaine est restitué aux sœurs de Ludwig qui s’empresseront de le vendre … L’époque de l’Ancien Régime s’achève au « Hoft » après 20 ans de retard ! Ainsi après 1797, le château du Neuweyerhof sera confié à la famille Schindler, qui pour des difficultés de succession, sera devenue vétuste avant d’être vendue à Gaspard de Schlumberger vers 1920. Lui-même la démolira pour empierrer les chemins forestiers de Bonnefontaine. Le hameau a même possédé sa propre école. Le premier enseignant mentionné au Neuweyerhof est Abraham Noé (1756- 1818) de Goerlingen. Ce n’est que plus tard qu’on fit construire au milieu des années 1850 l’école, qui éduquait les enfants L’école, ses élèves et son institutrice en 1910 du Neuweyerhof et de Bonnefontaine jusque dans les années 1950. Édition 2020 Le hameau possède également son cimetière. Le « Begräbnisplatz » est un des derniers cimetières privés de France. Les Schlumberger y ont élu leur dernière demeure : Monsieur Ernest (1851-1926) et son épouse Louise Caroline, leurs trois fils, et l’une de leur Les tombes de la famille Schlumberger au cimetière petite fille, fille de Jean Schlumberger du moulin de Wolfskirchen. Les dernières tombes sont celles d’Hubert (1909-1941) et de ses parents Gaspard (1883-1948 ancien maire d’Altwiller et conseiller d’arrondissement en 1923) et Herrade de Turckheim (1888-1974). Le temps a fait son œuvre et les inscriptions de tombes plus anciennes ont plongé les défunts dans l’anonymat. Toutefois, la tombe d’Ulrich Schindler (1784-1852) et de son épouse a résisté aux intempéries, ainsi que la tombe des anciens propriétaires du domaine de Bonnefontaine. Sortez du hameau, traversez le pont au dessus du canal, puis prenez à droite pour rejoindre le chemin de halage, suivre le balisage : 2. Le canal des houillères de la Sarre : son tracé en question CE QU’IL FAUT RETENIR La grande construction du canal a commencé en 1862 sous Napoléon III, après une succession de phases de construction en aval de Sarreguemines. Son inauguration et son ouverture à la navigation aura lieu le 15 mai 1866. Il compte 27 écluses sur son tracé et totalise un dénivelé de 73 mètres. Édition 2020 Le choix de son tracé Au 19ème siècle, le canal est un enjeu fort pour l’économie prussienne comme pour celle de la France, notamment pour le secteur interactif des salines lorraines et des houillères, compte tenu des coûts élevés du transport par route. Les nombreuses usines à feu du Grand Est (forges, tuileries, verreries, briqueteries, salines et autres manufactures) brûlaient beaucoup de bois, au point de faire reculer la forêt et d’entrainer une pénurie du bois. Le développement du charbon se substitue progressivement au bois des forêts. L’exploitation du sel, autour des salines « royales » de Dieuze, à partir desquelles s’est tissé un réseau de routes de sel, destiné à alimenter l’Empire sarrois, aura également besoin de charbon comme combustible. Gravure des salines de Dieuze Au cours des siècles, différents projets de canaux ont été imaginés. L’objectif premier était de désenclaver le pays des Comtes de Sarrebruck en le reliant avec les débouchés et les ressources naturelles en bois, dans le duché de Lorraine et en Basse Alsace. Il faut rendre la Sarre navigable, et créer un embranchement avec le canal de la Marne au Rhin. Édition 2020 Le tracé du canal des salines a aussi connu plusieurs épisodes, dont le premier était calqué sur une route du sel antique reliant Dieuze à Sarralbe par la vallée de la Seille puis de la Rose. Édition 2020 Mais, le tracé définitif du canal des Houillères de la Sarre a été fervemment défendu par les industriels, notamment les industriels alsaciens, mais aussi des gestionnaires des forêts domaniales et communales pour le débouché de leur bois. Ce groupement d’industriels alsacien-lorrains rassemblent même des capitaux privés pour l’avance des fonds nécessaire au lancement des travaux. En effet, entre Sarralbe et Mittersheim, le canal traverse la vaste forêt de Bonnefontaine, en suivant la petite vallée du Naubach, parallèlement au tracé abandonné qui suivait la vallée de la Rose toute proche. Les travaux de navigation se sont réalisés en plusieurs phases et tronçons successifs sur la Sarre moyenne, en amont de Sarrebruck, dans le lit de la rivière (la Sarre canalisée). Mais ce vaste projet a été interrompu par des guerres, notamment la guerre de 30 ans, la défaite de Travaux du creusement du canal à Sarralbe Napoléon Ier à Waterloo, les nouvelles frontières … Sous l’Empereur Napoléon III, la loi du 20 mai 1860 lance la construction du canal « international » des houillères de la Sarre. Les travaux démarrent en 1862. Quant au canal des salines, il a été raccordé au canal des houillères de la Sarre à Mittersheim. Mais cette liaison ne connut qu’un faible trafic avec le développement et le raccordement à la voie ferrée. Édition 2020 Le transport du bois Le canal a été un atout formidable pour l’exploitation et le commerce du bois du Domaine de Bonnefontaine. Deux ports de chargement ont été aménagés par son propriétaire, Monsieur Schlumberger. Le transport du bois pouvait représenter 30 à 35 bateaux par jour.