Altwiller

Neuweyerhoff

Édition 2020 Départ du circuit au parking du Neuweyerhof à .

Rapide historique du village d’ALTWILLER :

Etymologie du nom : ALTO : nom du chef d’un clan de Francs installé à Altwiller WILLARE : désigne les villages celtes rencontrés par les Romains (beaucoup de localités en tirent leur terminaison « Willer »). A partir de 1578, on l’appelle Altwiller.

Aux confins de l’Alsace et de la Lorraine, sur le plateau lorrain où coule la Rose, le village d’Altwiller se tient paisiblement.

Mais il n’en a pas toujours été ainsi … Altwiller a été sur des axes de passages importants. Depuis le Néolithique, ce lieu est occupé par l’homme. Un site de cette époque a été découvert dans la forêt de Bonnefontaine (dont les objets trouvés font partie de la collection du musée archéologique de ). Au Moyen-Age, aussi, le village était traversé par la voie romaine qui reliait Dieuze à Strasbourg, la route du sel.

L’histoire d’Altwiller a maintes fois été bousculée, en proie à des invasions successives, des guerres, du fait de sa situation sur des frontières entre l’Empire Germanique et du Duché de Lorraine. Le village a été un des refuges pour les Huguenots, persécutés par les autorités catholiques et protestantes, qui l’ont repeuplé et reconstruit, c’est un village Welche. Ces refuges ont été recensés le long du Rhin, en Alsace jusqu’au Pays-Bas (autres villages welches dans la région : , Burbach, , , Kirrberg, Goerlingen, ). Un circuit cyclotouristique des villages welches est proposé au départ de (Office de Tourisme). En même temps, la commune a une histoire riche en partie grâce à la richesse de son sol. Elle fut notamment un lieu de villégiature, de chasse des Contes de Nassau Sarrebruck, et un lieu « de miracles », grâce à ses eaux des sources bienfaisantes, qui ont fait naître les grandes ambitions de quelques hommes… dont de grands noms ont changé l’histoire et son dénouement.

Édition 2020 CONSIGNES POUR LA SÉCURITE ET LA TRANQUILITÉ DE VOTRE PROMENADE

- Respectez la faune : ne pas quitter les sentiers, ne pas crier, ne pas jeter de déchets de quelque nature que ce soit, les chiens doivent être tenus en laisse,

- Respectez la flore : ne pas cueillir d’espèces végétales, ne pas faire de feu.

- Respectez les autres utilisateurs : préférez vos promenades en forêt entre 9h et 18h, ne vous promenez pas la nuit, évitez la période hivernale (octobre à février). Respectez les panneaux de chasse, ne pas pénétrez pas en forêt lors des battues. Ne fumez pas.

Édition 2020

Édition 2020 1. Neuweyerhof : Naissance d’un hameau

Le domaine de Bonnefontaine avec ses fermes, ses étangs et son vaste massif forestier est propriété allodiale des comtes de Nassau Saarbrücken depuis des temps immémoriaux.

Vers 1750, le comte Guillaume Henri de Nassau-Saarbrück (Wilhem Heinrich von Nassau Saarbrücken) fonde le hameau du Neuweyerhof : construction de quelques fermes seigneuriales, d’un « château » qui lui sert de rendez-vous de chasse, et d’un petit établissement thermal, afin de permettre à ses hôtes de bénéficier des sources d’eau minérale, dont le domaine abonde.

Vue avant de la résidence des Nassau – Date inconnue

À proximité du château, quelques censes seigneuriales, datant de 1761 pour la plus ancienne (selon le livre foncier), seront exploitées par des fermiers, les « Erbbeständer ». Ces derniers sont choisis parmi les immigrés suisses (sud-est de Berne), réputés pour leur honnêteté et leur ardeur au travail.

Le système de mise en valeur des terres se pratique également à Bonnefontaine : liés au comte, par un contrat qui fixe leurs droits,

Édition 2020 devoirs et redevances, les fermiers transmettent leurs charges à leurs héritiers, ce qui leur garantit une situation stable.

Une ferme-pilote a même été mise en place, avec des directives pour la modernisation de l’agriculture appliquées par le régisseur de Bonnefontaine. Pour les questions d’élevage, les métayers suisses, experts en la matière, sont consultés et tout le monde, ici, est à l’abri de la misère qui sévit dans le monde rural dans la seconde moitié du 18ème siècle.

En 1793, le comté de est rattaché à la . Mais Ludwig, le fils et successeur de Wilhem Heinrich espère conserver ses propriétés allodiales, mais elles seront mises sous séquestre et le sort du domaine de Bonnefontaine restera indécis pendant de longues années. La lignée des comtes de Nassau- Saarbrücken s’éteindra avec Ludwig en 1794 puis son fils en 1797. Le domaine est restitué aux sœurs de Ludwig qui s’empresseront de le vendre … L’époque de l’Ancien Régime s’achève au « Hoft » après 20 ans de retard !

Ainsi après 1797, le château du Neuweyerhof sera confié à la famille Schindler, qui pour des difficultés de succession, sera devenue vétuste avant d’être vendue à Gaspard de Schlumberger vers 1920. Lui-même la démolira pour empierrer les chemins forestiers de Bonnefontaine.

Le hameau a même possédé sa propre école. Le premier enseignant mentionné au Neuweyerhof est Abraham Noé (1756- 1818) de Goerlingen. Ce n’est que plus tard qu’on fit construire au milieu des années 1850 l’école, qui éduquait les enfants L’école, ses élèves et son institutrice en 1910 du Neuweyerhof et de Bonnefontaine jusque dans les années 1950.

Édition 2020 Le hameau possède également son cimetière.

Le « Begräbnisplatz » est un des derniers cimetières privés de France. Les Schlumberger y ont élu leur dernière demeure : Monsieur Ernest (1851-1926) et son épouse Louise Caroline, leurs trois

fils, et l’une de leur Les tombes de la famille Schlumberger au cimetière petite fille, fille de Jean Schlumberger du moulin de . Les dernières tombes sont celles d’Hubert (1909-1941) et de ses parents Gaspard (1883-1948 ancien maire d’Altwiller et conseiller d’arrondissement en 1923) et Herrade de Turckheim (1888-1974). Le temps a fait son œuvre et les inscriptions de tombes plus anciennes ont plongé les défunts dans l’anonymat. Toutefois, la tombe d’Ulrich Schindler (1784-1852) et de son épouse a résisté aux intempéries, ainsi que la tombe des anciens propriétaires du domaine de Bonnefontaine.

Sortez du hameau, traversez le pont au dessus du canal, puis prenez à droite pour rejoindre le chemin de halage, suivre le balisage :

2. Le canal des houillères de la Sarre : son tracé en question

CE QU’IL FAUT RETENIR

La grande construction du canal a commencé en 1862 sous Napoléon III, après une succession de phases de construction en aval de . Son inauguration et son ouverture à la navigation aura lieu le 15 mai 1866. Il compte 27 écluses sur son tracé et totalise un dénivelé de 73 mètres.

Édition 2020 Le choix de son tracé

Au 19ème siècle, le canal est un enjeu fort pour l’économie prussienne comme pour celle de la France, notamment pour le secteur interactif des salines lorraines et des houillères, compte tenu des coûts élevés du transport par route.

Les nombreuses usines à feu du (forges, tuileries, verreries, briqueteries, salines et autres manufactures) brûlaient beaucoup de bois, au point de faire reculer la forêt et d’entrainer une pénurie du bois. Le développement du charbon se substitue progressivement au bois des forêts.

L’exploitation du sel, autour des salines « royales » de Dieuze, à partir desquelles s’est tissé un réseau de routes de sel, destiné à alimenter l’Empire sarrois, aura également besoin de charbon comme combustible. Gravure des salines de Dieuze

Au cours des siècles, différents projets de canaux ont été imaginés. L’objectif premier était de désenclaver le pays des Comtes de Sarrebruck en le reliant avec les débouchés et les ressources naturelles en bois, dans le duché de Lorraine et en Basse Alsace. Il faut rendre la Sarre navigable, et créer un embranchement avec le canal de la Marne au Rhin.

Édition 2020

Le tracé du canal des salines a aussi connu plusieurs épisodes, dont le premier était calqué sur une route du sel antique reliant Dieuze à Sarralbe par la vallée de la Seille puis de la Rose.

Édition 2020 Mais, le tracé définitif du canal des Houillères de la Sarre a été fervemment défendu par les industriels, notamment les industriels alsaciens, mais aussi des gestionnaires des forêts domaniales et communales pour le débouché de leur bois. Ce groupement d’industriels alsacien-lorrains rassemblent même des capitaux privés pour l’avance des fonds nécessaire au lancement des travaux.

En effet, entre Sarralbe et , le canal traverse la vaste forêt de Bonnefontaine, en suivant la petite vallée du Naubach, parallèlement au tracé abandonné qui suivait la vallée de la Rose toute proche.

Les travaux de navigation se sont réalisés en plusieurs phases et tronçons successifs sur la Sarre moyenne, en amont de Sarrebruck, dans le lit de la rivière (la Sarre canalisée). Mais ce vaste projet a été interrompu par des guerres, notamment la guerre de 30 ans, la défaite de Travaux du creusement du canal à Sarralbe Napoléon Ier à Waterloo, les nouvelles frontières … Sous l’Empereur Napoléon III, la loi du 20 mai 1860 lance la construction du canal « international » des houillères de la Sarre. Les travaux démarrent en 1862.

Quant au canal des salines, il a été raccordé au canal des houillères de la Sarre à Mittersheim. Mais cette liaison ne connut qu’un faible trafic avec le développement et le raccordement à la voie ferrée.

Édition 2020 Le transport du bois

Le canal a été un atout formidable pour l’exploitation et le commerce du bois du Domaine de Bonnefontaine.

Deux ports de chargement ont été aménagés par son propriétaire, Monsieur Schlumberger. Le transport du bois pouvait représenter 30 à 35 bateaux par jour.

Chargement du bois sur une péniche en octobre 1918 (collection MRAB)

Continuez sur le chemin de halage, jusqu’à l’écluse 16.

3. Des étangs et des sources

La vallée du Naubach

Cette vallée était autrefois un grand marécage. Son relief relativement peu marqué est sillonné par un réseau hydrographique dense mais indécis. Son sous-sol essentiellement marneux, donc imperméable, retient facilement l’eau en surface.

Même avant la construction du canal, pour limiter les crues en aval, dans le village d’, des digues ont été construites permettant de créer des retenues d’eau, et le tracé de la rivière du Naubach a été repris. Ces étangs artificiels servaient également de zone de pêche.

Extrait de la carte de 1608 – la vallée du Naubach et la forêt de Bonne Fontaine

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La forêt possède de nombreuses mardelles (Seebe – petite dépression : forme caractéristique d'érosion des calcaires en contexte karstique).

La dissolution des calcaires de surface conduit à la formation de dépressions circulaires mesurant de quelques mètres à plusieurs centaines de mètres. Leur fond est souvent occupé par des argiles de décalcification ou terra rossa (terre rouge), fertiles et parfois imperméables. La rétention locale d'eau permise les rend propices au développement d'une riche végétation qui contraste avec le plateau calcaire environnant).

Ces dépressions ont même servi d’habitat lacustre à l’époque néolithique.

Exemple d’une mardelle dans la forêt de Sarralbe (Université de Nancy)

Cette vallée est ainsi très propice à la création d’étangs. Les étangs « réservoirs » artificiels pour alimenter le canal ont été construits : les étangs de Gondrexange (470ha), du Stock (700ha) et de Mittersheim (220ha), qui forment au total une réserve d’eau maximum de 41 millions de m3 contribuant avec la rivière de la Sarre elle-même à l’alimentation du canal.

L’étang réservoir de Gondrexange

Édition 2020 Les sources miraculeuses

La forêt de Bonnefontaine renferme dans son sous-sol une richesse minérale, qui confère aux sources des propriétés curatives, voire miraculeuses.

Dès le Moyen Age, elle fut sans doute un lieu de pèlerinage. Un document de 1361 mentionne la petite paroisse médiévale de Codemburn, que certains historiens situent dans les parages du Neuweyerhof. Jusque dans les traditions les plus anciennes, les eaux ont été source de vie, de purification et de régénérescence du corps et de l'esprit. L'eau miraculeuse, thérapeutique, nectar d'éternité, purifiante et régénérante, purifie, initie. L'eau de jouvence guérit et opère les miracles, rajeunit et lave de toutes souillures.

C’est vers 1603 qu’une soudaine fièvre anime la région : l'on parle déjà de miracle, de guérison future : une source curative venait d'être découverte. On la baptisa "la bonnefontaine" (Gutenbrunne).

Il existe en réalité deux sources nommées : « Blumehiesel » La « Kohlacherbrunne » et « Kohlacherbrunne » situées sur la rive droite du Weyerbach, à hauteur de l’auberge de l’écluse 16, captée dans un bassin circulaire. Ces eaux furent à l’origine de projets de station thermale ; les médecins strasbourgeois en attestent même la qualité et l’utilité.

Traversez le pont de l’écluse, empruntez la route départementale pour rejoindre Bonne Fontaine, suivez toujours le balisage :

Édition 2020 4. Le Château de Bonnefontaine : une station thermale ?

AVERTISSEMENT ! Ce site est une propriété privée. Vous ne pouvez pas y accéder. Vous devez observer le site de Bonnefontaine depuis la route départementale.

En 1816 apparaît dans l'histoire de Bonnefontaine un personnage qui va bouleverser cette partie de l'Alsace. Christophe Mérian Hoffmann, grand homme d'affaires suisse porte ses yeux sur le domaine dont il a entendu vanter les grands trésors minéraux que le sous-sol renfermerait. En moins de deux mois notre homme réussit à rassembler le domaine qui atteindra en 1836 pas moins de 3 212 ha.

Christophe Mérian-Hoffmann En 1818, travaillé par son rêve d'exploiter les eaux minérales, et pour accueillir les riches estivants, Christophe Mérian-Hoffmann fit édifier :

- Le château : une belle demeure en style empire, de trois étages, avec près de 90 chambres, au perron et à la colonnade surmontée d'un vaste fronton à lunette (façade inscrite sur la liste de l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques).

Façade du château dans les années 1920 (Crédit : Revue du MRAB)

Édition 2020 Ce château est construit sur les plans de l'architecte strasbourgeois Jean Jacques Schulle. Les intérieurs sont richement décorés en stuc (), provenant de la manufacture de Joseph Beunat, fondée à Sarrebourg en 1805, et dont la décoration du château fut à la fois le dernier et le plus complet des ensembles réalisés par Beunat qui a fait faillite en 1824. Le bâtiment était unique pour son époque.

- une salle de danse, au nord du château, rotonde avec péristyle, visible sur la gravure (ci-après), dont il ne subsiste plus rien.

- le pavillon de la source, au nord-est de la même composition, centre de rencontre des curistes, également inscrit à l'inventaire des monuments historiques. A côté du pavillon, on trouve encore le nymphée abritant la source, supposée bienfaisante, "Blumehiesel".

Celle-ci coule encore à travers une coquille de pierre dans un petit amphithéâtre demi-cylindrique.

Le domaine compte aussi une maison d'administration, une ferme, une faisanderie, un chenil, un rucher, une maison pour le jardinier.

- Le Parc : Le château ouvre sur le parc par un péristyle de Le pavillon de la source style égyptisant. Faisant écho aux disques solaires ailés de la façade, quatre sphinx ornaient, à l'origine, les escaliers permettant d'accéder au parc. Devant le péristyle, le bassin était jadis orné d'un jet d'eau et d'une cabane à cygnes.

Édition 2020 Le parc à l'origine était constitué d'un jardin d'agrément, d'un jardin potager, d'un semis d'épicéas, et d'un ensemble de prés autour de la propriété et d'un chemin de promenade. (le parc et le jardin inscrits également sur la liste de l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques).

En raison du manque de fréquentation, Merian décide d'exploiter les ressources géologiques du domaine.

En 1836, il finit Lithographie de Bonnefontaine – 1817 par vendre sa propriété. En 1851, une vente aux enchères de la propriété va conduire à la division du domaine en six lots. Le domaine est acquis en 1878 par un industriel de Guebwiller Jean Schlumberger, qui développera l’exploitation forestière du massif, et restera dans cette famille jusqu'à son rachat récent par une famille d’Altwiller.

Le château, habité jusqu'en 1926 et ayant subit les dégâts de la Deuxième Guerre Mondiale, est aujourd'hui en ruine. Le domaine, quant à lui, soufrant de plus de 50 ans d'abandon, dans sa partie ornementale, se trouve envahi par la forêt environnante.

CE QU’IL FAUT RETENIR

En 1816, un riche bâlois, Christophe Merian Hoffmann, acquiert la quasi totalité des biens dépendant de la succession du prince de Nassau Sarrebrück situés dans l'ancien comté de Sarrewerden ; Merian envisage la création d'une grande station thermale avec une maison de bains, ce sera le château édifié entre 1818 et 1822. L'exploitation de la station thermale se solde par un échec, en 1836 Merian se résout à vendre. Après des reventes successives, en 1878 le domaine passe dans les mains de la famille Schlumberger qui en exploitera son bois.

Édition 2020

Allez jusqu’au croisement avec la RD 153, tournez à gauche puis quelques mètres après traversez prudemment la route en direction d’Altwiller. Suivez le balisage :

Après 400m environ, tournez à droite et suivez à nouveau le balisage :

5. La forêt

Vous vous trouvez dans la magnifique forêt privée de Bonnefontaine. « Dans cette forêt de Bonnefontaine, on a à droite et à gauche de magnifiques vues sur des futaies de bois d’œuvre de chênes et de hêtres » dit Monsieur Lavaupot, de l’Office national des Forêts.

Petit Quizz sur la forêt et ses peuplements : Les idées reçues sur la forêt : Selon vous, est-ce que …

o La forêt appartient à tout le monde ? o La forêt française est surexploitée ? o En forêt, je ramasse ce que je veux ? o On n’a pas le droit de se promener en forêt privée ? o Le bois laisse passer l’humidité et le froid ? o La forêt ne joue pas de rôle économique en France ?

Les essences : (cf. CRPF Lorraine-Alsace)

Dans nos forêts françaises, il y a plus de 136 espèces d’arbres, 76 feuillus, 60 résineux. 63.5% de la forêt est feuillu, contre 36.5% résineuse.

Les types de forêts sur le plateau lorrain :

Le peuplement forestier « mélangé à feuillus divers » est majoritairement un taillis-sous-futaies et futaies installés sur des sols fertiles mais fragiles, touchés par les guerres et perturbés par la tempête de 1999.

Édition 2020 La gestion forestière

Guide du bon petit gestionnaire forestier : ce qu’il faut connaître :

- la structure de sa forêt : elle correspond aux différentes tranches d’âges des arbres, indiquées par le diamètre du tronc. On observe ainsi : la régénération, le petit bois d’avenir, le sous-étage (=taillis), le moyen bois, le gros bois et enfin le très gros bois.

- la surface terrière : c’est le calcul des densités du bois sur une surface (en m2/ha). Elle renseigne le gestionnaire sur la quantité de bois sur pied, mais aussi sur le degré de fermeture du peuplement et sur l’intensité de la compétition à laquelle se livrent les tiges. C’est le capital d’un peuplement.

- la composition des essences : elle est déterminée par la répartition en surface terrière des différentes essences.

Ces informations permettront d’identifier des interventions sylvicoles qui visent à maintenir les peuplements dans un état optimal de production et de renouvellement, en préservant notamment les sols et en maintenant une diversité biologique et paysagère.

La ressource BOIS

« Le bois d’œuvre ce sont des arbres de hautes futaies qui sont menés par le gestionnaire forestier droits et élancés sans branches pour obtenir le maximum de produits finis de type planches pour l’ébénisterie etc.. » Dit Monsieur Lavaupot, de l’Office national des Forêts sur le bois d’œuvre.

En France, la ressource bois est une filière porteuse. La forêt, en expansion, couvre 1/3 du territoire national, les ¾ appartiennent à des propriétaires privés, soit 20% de la surface. Mais la ressource reste sous exploitée.

C’est un matériau renouvelable dédiée principalement à la construction et à l’énergie : c’est une économie verte, à la condition de faire l’objet d’une gestion durable, par le label d’écocertification PEFC, par exemple.

Édition 2020 La gestion forestière pionnière du domaine de Bonnefontaine

L’exploitation du bois par la famille Schlumberger

La méthode appliquée a donné des résultats d’un point de vue économique et sylvicole remarquables.

Le domaine était divisé en 2 parties (5 316 et 2 076 ha), chaque partie était divisée en coupes, puis en lots. Le travail des régisseurs consistait à passer très fréquemment dans toutes les parcelles, à marquer les arbres, à les compter par essence, à cartographier le n° et le nom des coupes, leur superficie, les sections et les parcelles. Tous les 2 à 4 ans, chaque parcelle était passée en Le régisseur de Bonne Fontaine sur un gazogène coupe de jardinage, soit environ expérimental en 1928 (crédit photo MRAB) 500 ha par an.

C’était le propriétaire qui désignait lui-même les arbres à abattre selon les résultats des graphiques des comptages.

Les chemins du domaine ont été empierrés pour permettre un accès aux coupes, ainsi qu’une surveillance assurée par le Le rouleau compresseur en 1928 (crédit photo MRAB) régisseur (6 gardes étaient nécessaires pour faire le travail).

Édition 2020 Les résultats obtenus

En 1900, le « matériel sur pied » comprenait environ 100 000 arbres de plus de 20cm de diamètre. En 1930, on en comptait 300 000. En 30 ans, la surface terrière est passée du simple au triple ! En veillant au bon

état du sol forestier et du Les scieurs de bois en 1913 (crédit photo MRAB) peuplement.

C’est une magnifique épopée forestière qui a pris fin avec la mort de Gaspard Schlumberger en 1948 avant que le domaine fût partagé entre les différents héritiers, et qui disait :

« C’est avec la hache qu’on fait pousser le bois ! »

6. La faune

Le loup

Les Amérindiens ont toujours respecté le loup comme un animal sacré. Dans beaucoup de tribus comme chez les Iroquois, Sioux qu'ils soient Lakota, Nakota ou Dakota, le loup était vénéré comme un Dieu. Le Dieu-Loup, comme ils le nommaient, était censé emmener l'âme des guerriers morts au combat, dans les plaines du Grand-Esprit.

On retrouvait souvent le loup gravé sur des Totems, et lorsque l'homme blanc voulu exterminer les indiens, ils tuèrent beaucoup d'animaux, comme les bisons, pygargues à tête blanche et bien évidement les loups. Les côlons craignaient le loup et le maudissaient pire que la peste.

Ainsi, au cours de l’Histoire, le loup a alimenté des préjugés, les peurs ancestrales, les fantasmes qui peuplent les contes et les légendes.

Édition 2020 Le loup dans les bois de Bonnefontaine

Au 17ème siècle, on disait que les loups logeaient dans les maisons en ruine et brûlées après la guerre de 30 ans, à l’issue de laquelle Altwiller était devenu désert, puisque les quelques habitants rescapés s’étaient réfugiés dans la forêt.

Le garde-forestier du domaine de Bonnefontaine Pierre Kastendeuch abattit le dernier loup en 1884, évènement commémoré par une pierre, qu’Ernest Schlumberger fit dresser en forêt sur la « Grenztranchée ».

La chasse

Quelques informations sur la chasse

Avec 1.230.000 pratiquants, la chasse est le troisième loisir des Français. Alors que la société n’a jamais été aussi urbaine, que le progrès technologique est omniprésent, que les valeurs dominantes semblent être devenues la performance, la rapidité, le zapping, ceci peut paraitre surprenant. Et pourtant !

Une histoire naturelle

Depuis l’aube de l’humanité il y a des hommes qui chassent. Par nécessité dans un premier temps pour se nourrir et se défendre, puis dès l’apparition de l’élevage et de l’agriculture (milieu du néolithique soit 15.000 ans avant notre ère !) par plaisir uniquement.

De tout temps, des hommes et des femmes ont ressenti ce besoin de renouer avec le lien ancestral qui les relie à la nature. Redevenir prédateur comme à l’origine, mais progrès social aidant, un prédateur conscient, mesuré, raisonnable. Retrouver les émotions vraies du contact originel avec la nature, dans ce qu’elle peut avoir d’immuable, de sauvage, de violent parfois. Affronter le froid, l’humidité, la fatigue, la déception souvent, pour accéder à la joie suprême d’être soi-même, un temps, débarrassé des oripeaux de la modernité. Se confronter au naturel.

Édition 2020 De l’art de vivre à la fonction sociale

Plus qu’un loisir, la chasse est avant tout un art de vivre, une posture face au monde du sauvage. Cependant, au fil des temps, elle a eu à s’adapter aux évolutions de la société, répondre aux impératifs environnementaux comme à la nouvelle demande sociale. C’est ainsi que le chasseur cueilleur, il y a encore peu de temps, est devenu gestionnaire avant que de se transformer en acteur incontournable de la protection de la nature. Par sa connaissance de la faune bien sur, mais aussi par son implication chaque jour plus grande dans l’aménagement des milieux, la lutte pour le continuum des espaces, la recherche sur les espèces, le maintien de la biodiversité, la veille sanitaire, la régulation des espèces invasives…

La chasse dans le domaine de Bonnefontaine

Le fils et successeur de Wilhem Heinrich, Ludwig, avait une passion pour la chasse. Le « Miederswald », comme on appelait la forêt de Bonnefontaine, semble avoir été un de ses terrains favoris. Il imposait alors aux fermiers du Neuweyerhof de renforcer leurs clôtures pour protéger leurs récoltes, car plus question d’inquiéter le gibier. Les fermiers étaient même réquisitionnés pour faire les rabatteurs alors qu’ils étaient en pleine moisson. En ces temps là, la colère grondait.

Aujourd’hui, le domaine est toujours un haut lieu de la chasse. L’enjeu de nos jours est de réguler la population des animaux, de limiter les dégâts qu’ils causent aux récoltes mais aussi à la production du bois dans la forêt même, face à une pression foncière de plus en plus importante.

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Traversez la RD et retournez au parking, votre point de départ

Bibliographie : • Canaux et Batellerie en Alsace – René Descombes - 1988 • Collection FLOHIC – Alsace/Canton de Sarre-Union • ALTWILLER - Portraits et Paysages à travers les âges – Alain LIEB – 2012 • Revue Association d’Histoire et d’archéologie de Sarre-Union - N°6 – 1992 • Revue Le pays d’Albe – le canal des Houillères de la Sarre à Sarralbe - n° 38-2008 • Aux frontières de l’Alsace Bossue – le château de Bonne Fontaine – G. Trendel (année ?) • La coopérative scolaire ALTOVILLARE – H. Loeffeler et M. et R. Gloeckler – 02 mai 1964. • Alsace Bossue, la nature à nos côtés – La vallée du Naubach et la forêt domaniale de Bonnefontaine • Sites internet : fédération de chasse, forêts privées, ONF

Rédaction : Mlle Julie FEISS Conception : CCAB

Crédits : photos d’archives (collections publiques et privées), Photoclub d’, Yvon Meyer ©, illustrations extraites de sites Internet.

Impression : Communauté de Communes de l’Alsace Bossue – juillet 2020

Édition 2020

90 rue principale - 67430 LORENTZEN 03 88 00 40 39 [email protected]

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Imprimé par nos soins, merci de ne pas jeter sur la voie publique Édition 2020