RAPPORT DE MISSION EVALUATION RAPIDE DANS LES CERCLES DE , NIAFUNKE ET TOMBOUCTOU, REGION DE TOMBOUCTOU

TABLES BANCS DEBARRASSES DE LEURS BOIS PAR LES GROUPES ARMES

ECOLES DES COMMUNES DE TOMBOUCTOU, , GOUNDAM, TONKA, NIAFUNKE ET SARAFERE REGION DE TOMBOUCTOU MAI 2013

Informations complémentaires :

Mamoudou Abdoulaye DIALLO, IMADEL : 66 78 73 85 Codé CISSE, INTERSOS : 66 75 51 15

Rapport de mission INTERSOS/IMADEL dans les écoles des cercles de Tombouctou, Goundam et Niafunké Page 1

Introduction

Du 22 au 30 Avril 2013, une équipe des ONG IMADEL et INTERSOS au , ont effectué une mission d’évaluation multisectorielle rapide dans les écoles et ménages des personnes déplacées des cercles de Goundam, Niafunké et Tombouctou. L’évaluation a été menée dans deux communes de chaque cercle. La mission avait pour objectifs d’avoir une idée globale des besoins et des problèmes humanitaires, spécialement dans le domaine de l’éducation, afin d’informer les décideurs pour une prise des décisions stratégiques.

I. Contexte

La rébellion touareg ayant abouti à l’enlisement de toutes les régions nord du pays et entrainé une crise humanitaire sans précédent au Mali, a provoqué un déplacement massif des populations de toutes les régions du nord et le retrait de tous les enseignants, les services techniques de l’Etat et les partenaires au développement. Les cercles de Goundam, Niafunké et Tombouctou ont été durement frappés par ce phénomène. Le déclenchement des hostilités au mois de janvier 2013 a davantage accentué le déplacement des populations avec leurs enfants (élèves) qui ont continué à quitter la zone du nord et du nord ouest. Les grandes villes comme Niafunké, Tonka, Goundam et Tombouctou sont devenues les zones de repli pour les populations nord et ouest de la région, notamment les communautés du lac Faguibine qui se sont fortement déplacées suite aux attaques de quelques bandits armés qui écument la zone.

Les écoles et leurs administrations (CAP) ont lourdement été affectées par la crise. Les dernières attaques de ces groupes armés datent des 29, 30 Avril 2013. L’ouverture des écoles a été amorcé au vers les La situation des écoles dans les trois cercles est préoccupante. Le personnel enseignant est insuffisant partout dans la région et s’absente fréquemment à la recherche de son salaire à . Un seul enseignant a en charge deux à trois classes. Les directeurs d’écoles dispensent des cours dans toutes les écoles lors de notre passage. Toutes les écoles visitées sont en état de délabrement avancé à cause de l’absence des autorités scolaires.

Les effets de la crise institutionnelle et sécuritaire ont mis à terre l’économie locale d’où un manque d’argent pour les besoins élémentaires des écoles et des autorités communales pour faire face à la prise en charge des fournitures et équipements scolaires.

I. Objectifs :

L’objectif de cette enquête est de :  Faire l’état des lieux et de faire ressortir les principaux besoins du secteur éducatif dans les CAP de Goundam, Niafunké et Tombouctou suite à l’intervention militaire en Janvier 2013  Analyser les besoins dans les zones accessibles des enfants et des autorités scolaires;  Evaluer l’impact de la crise socio - politique actuelle sur le système éducatif malien et les besoins générés par cette dernière (en termes d’accès, de conditions d’apprentissage et d’encadrement dans les communautés directement concernées.

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II. METHODOLOGIE DE L’ETUDE

La méthodologie adoptée dans le cadre de cette mission a été très participative. Elle a concerné les membres du comité de crise, les autorités villageoises, les directeurs d’écoles, les élus présents et les personnes ressources des localités visitées.

Après la présentation de la mission, un exposé succinct est fait sur ses objectifs. Les principes de l’enquête sont expliqués aux autorités qui facilitent la mobilisation des populations et la formation des focus. Ensuite les autorités locales établissent le contact avec les structures éducatives.

Les focus sont mis en place et les entretiens se sont généralement tenus à l’école. Après les focus, suit l’organisation d’une série de visites au niveau des écoles pour évaluer l’état des classes et des équipements scolaires. Ensuite, des rencontres individuelles avec certains acteurs tels que les enseignants et les personnes ressources pour approfondir les informations recueillies sur place avec les focus. Les enquêtes ont été réalisées avec deux focus groupes (d’hommes et femmes) composés des leaders religieux, d’associations, des enseignants, des agents de santé et des personnes déplacées.

La mission a rencontré tous les Directeurs des CAP et des écoles de Niafunké (Bocar Daga, Ousmane Macinanké et Saraféré), Goundam (Goundam, Tonka 1er cycle), Tombouctou et Toya avec lesquels de longues discussions ont porté sur la situation des écoles avec la crise en général et des besoins en équipements et fournitures scolaires. L’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement dans les écoles est un souci majeur surtout à Tonka où toutes les infrastructures sont en panne.

Moyen de transport : Avion Tombouctou et Véhicule dans les différents cercles. Ressources humaines mobilisées : deux hommes compte tenue de la situation d’insécurité et des moyens de transport ; Equipements : appareil photo numériques (02) + questionnaires imprimés et stylos

Ciblages des écoles

Les écoles ont été ciblées à partir du critère de fonctionnalité, l’état de dégradation et aussi en fonction de leur accessibilité par rapport à la zone d’insécurité au niveau des cercles de Goundam, Niafunké et Tombouctou. Ce choix a été fait d’un commun accord avec autorités scolaires présentes.

Sélection des informateurs

Les informateurs sont choisis sur la base des critères suivants :

 Autorités scolaires (enseignants et DCAP) ;  Etre ressortissant des cercles ;  Comité de crise et Développement social ;  Avoir séjourné dans le cercle depuis plus de 06 mois ;  Bien connaître les cercles et les problèmes et besoins de la communauté ;  Etre membre actif des comités de crises ;  Etre un élu ou une personne ressource  Etre membre des CGS, AME ou APE ;  Etre un membre actif des organisations locales ;

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III. SITUATION DES ECOLES

La mission a visité au total 23 écoles sur lesquelles 04 sont fonctionnelles.

A Niafunké les sept (07) premiers cycles sont regroupés au niveau des deux premiers cycles Issa MAIGA et Moriba COULIBALY) Le second cycle est fonctionnel avec un nombre très réduit d’enseignants. Les écoles des autres communes du cercle qui ont été redéployés.

A Goundam 748 garçons pour 675 filles ont été transférées pour d’autres écoles de Mopti, Ségou, Sikasso, Koulikoro, Kayes et Bamako. Sur les enseignants dont disposait l’école, seuls trois sont présents. Les 06 autres sont partis. Les classes qui sont ouvertes sont double division soit 2 classes pour 1 enseignant à cause du manque d’enseignants.

Au niveau des chefs-lieux de cercles de Niafunké, Tombouctou et Goundam les premiers cycles sont pléthoriques car toutes les écoles ne sont pas ouvertes. Les autres écoles sont fermées par manque d’enseignants. Les tables bancs ont été utilisées comme bois de cuisine par les groupes armés dans toutes les écoles visitées. Ce qui crée un déficit crucial de tables lorsque ces écoles seront prêtes à ouvrir les portes

3.1. Situation générale des écoles dans les trois cercles

Lors de notre passage, seules les écoles des grands centres sont ouvertes (Tombouctou, Goundam, Tonka et Niafunké). Les autres sont toutes fermées et les enfants attendent l’arrivée des enseignants qui pour la plupart ont été redéployés dans les régions du sud ou sont seulement partis. L’administration scolaire s’installe timidement.

Selon la conception de la mission, une école est totalement fonctionnelle si l’ensemble des maîtres sont sur place et donnent des cours. Pour les CAP, une école est totalement fonctionnelle si tous les enfants viennent à l’école. La mission a jugé qu’une école de six classes tenue par deux ou trois enseignants n’est pas totalement fonctionnelle.

Village de Village de Tonka écoles Filles garçons Tonka écoles Filles garçons 1ère Année 31 44 1ère Année 2eme Année 29 37 2eme Année 3eme Année 45 38 3eme Année 4ème Année 25 38 4ème Année 5ème Année 32 44 5ème Année 6ème Année 32 25 6ème Année TOTAL 194 226 TOTAL

Effectif en 2012 Effectif en 2013 village de village de Tonka 1er Tonka 1er cycle 1 écoles Filles garçons cycle 1 écoles Filles garçons 1er 1er 1ere année cycle 1 50 66 1ere année cycle 1 36 35 2eme Année 63 62 2eme Année 38 30 3eme Année 55 68 3eme Année 29 41 4ème Année 29 41 4ème Année 26 31 5ème Année 49 58 5ème Année 19 29 6ème Année 34 25 6ème Année 19 22 280 320 167 188

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CAP DE GOUNDAM

EFFECTIF 2012 EFFECTIF 2013

village de Assoumane A village de Diallo écoles Filles garçons Assoumane A Diallo écoles Filles garçons 2eme 7ème année 2ème cycle 7 e année cycle 03 09 8ème année 8 e année 02 05 9ème Année 9 e Année 00 00 Total Total 05 14

village de village de Assoumane A Assoumane A Diallo écoles Filles garçons Diallo écoles Filles garçons 1er cycle 1er 1ère année A 1ere année cycle 21 20 2ème Année 2eme Année 19 09 3ème Année 3eme Année 22 32 4ème Année 4ème Année 12 12 5ème Année 5ème Année 18 18 6ème Année 6ème Année 09 12 Total Total 101 101 CAP de Tombouctou

Ecole de la Ecole de la paix écoles Filles garçons paix écoles Filles garçons 1er 1ère année 1er cycle 66 75 1ere année cycle 105 104 2ème Année 124 131 2eme Année 124 136 3ème Année 99 116 3eme Année 99 116 4ème Année 114 88 4ème Année 114 88 5ème Année 78 85 5ème Année 78 85 6ème Année 80 88 6ème Année 80 88 Total 561 583 Total 600 617

Ecole de la paix écoles Filles garçons école de la paix écoles Filles garçons 7ème année 2ème cycle 26 63 7ere année 2ème cycle 53 60 8ème Année 47 55 8eme Année 25 68 9ème Année 26 45 9eme Année 62 89 TOTAL 99 163 TOTAL 140 217

Ecole Alpha Ecole Alpha Saloum écoles Filles garçons Saloum écoles Filles garçons 1ere année 1er cycle 76 94 1ère année 1er cycle 79 2eme Année 77 87 2ème Année 70 3eme Année 73 88 3ème Année 98 4ème Année 62 89 4ème Année 85 5ème Année 55 50 5ème Année 96 6ème Année 70 88 6ème Année 88 Total 413 496 Total 516

Ecole Alpha Ecole Alpha Saloum écoles Filles garçons Saloum ecoles Filles garçons 7ere année 2er cycle 44 41 7ème année 2er cycle 44 41 8eme Année 62 47 8ème Année 62 47 9eme Année 99 72 9ème Année 99 72 TOTAL 205 160 TOTAL 205 160

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CAP DE NIAFUNKE

Village BOCAR Village DAGA écoles Filles garçons BOCAR DAGA écoles Filles garçons ère ère 1 année 1er cycle 1 année 1er cycle 11 05 2ème Année 2ème Année 15 12 3ème Année 3ème Année 15 10 4ème Année 4ème Année 14 18 5ème Année 5ème Année 12 13 6ème Année 6ème Année 05 10 Total Total 72 68

Ecole Ecole Ousmane Ousmane Macinanké écoles Filles garçons Macinanké écoles Filles garçons ère ère er 1 année 1er cycle 41 45 1 année 1 cycle 61 22 2ème Année 41 47 2ème Année 24 17 3ème Année 47 52 3ème Année 26 29 4ème Année 54 30 4ème Année 24 04 5ème Année 27 16 5ème Année 10 09 6ème Année 26 17 6ème Année 00 02 total 236 207 total 145 83

Ecole Ecole SARAFERE SARAFERE 2e 2ecycle écoles Filles garçons cycle écoles Filles garçons 7ème année 2ème cycle 6 10 7ème année 2ème cycle 8ème Année 1 6 8ème Année 9ème Année 5 13 9ème Année 12 29

Ecole de Ecole BOCAR Type SARAFERE 1er DAGA école Filles garçons cycle Type école Filles garçons 1ère année 1er cycle 1ère année 1er cycle 38 40 2ème Année 2ème Année 30 26 3ème Année 3ème Année 25 13 4ème Année 4ème Année 26 17 5ème Année 5ème Année 13 11 6ème Année 6ème Année 3 14 Total Total 135 121 Commentaires :

Les tableaux vides s’expliquent par le fait que les écoles ne sont pas fonctionnelles. Sur l’ensemble des écoles visitées aucune n’a son effectif de 2012, c’est avant l’occupation de la zone par les islamistes et les rebelles touareg.

3.2. Besoins en enseignants

Concernant le fondamental, les besoins se présentent comme suit :

CAP Niafunké

 Au lycée : tous les professeurs et un proviseur ;  Au 2ème cycle : 28 enseignants dont 10 pour les langues, le dessin et la musique, 11 LHG, 22 MPC, 16 BIOCHIMIE ;  Au premier cycle : 152 maîtres du premier cycle.

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Goundam : le besoin en enseignants

Au deuxième cycle, le besoin se présente comme suit :

- Lettre histoire et géographie : 15 - Mathématique, Physique et chimie (MPC) : 29 - Langues Dessins Musique (LDM) : 16 - Education Physique (EPS) : 10 - Sciences naturelles et physique chimie : 18

Tombouctou

- Lettre histoire et géographie : 44 - Mathématique, Physique et chimie (MPC) : 43 - Langues Dessins Musique (LDM) : 31 - Education Physique (EPS) : 11 - Sciences naturelles et physique chimie : 28

L’ensemble des écoles visitées sont déficitaires en matière d’enseignants. En vue d’améliorer la situation des fréquentations des écoles de la région, il est impérieux pour l’Etat de redéployer très rapidement les enseignants et les services administratifs au niveau des cercles.

IV. ACCES ET ENVIRONNEMENT D’APPRENTISSAGE

Les écoles visitées dans l’ensemble des cercles sont toutes des écoles publiques. Les premiers cycles sont celles qui sont fonctionnelles dans la majorité des villes principales. Les écoles sont toutes accessibles lors de notre passage.

4.1. Contraintes principales liées à la non scolarisation et/ou déscolarisation des enfants

Les différentes contraintes à la scolarisation des enfants sont :

 L’utilisation des enfants dans les travaux champêtres et la conduite des animaux ;  L’insécurité résiduelle dans la zone avec des attaques occasionnant morts d’hommes toutes les semaines ;  Le manque d’enseignants et de matériels d’apprentissage pour les élèves.  Le manque de nourriture et d’eau pour les enfants à l’école;  Mauvais état des salles de classes et manque d’enseignants ;  Réticence des parents à envoyer les enfants à l’école en cette période d’insécurité ;

L’absence des autorités administratives, communales et des partenaires à l’éducation qui dotaient d’habitudes les écoles en fournitures a fortement joué sur le bon déroulement des cours cette année. De l’ouverture des écoles jusqu’à nos jours les écoles n’ont pas reçu d’appui en fournitures assurent les Directeurs rencontrés.

4.2. Situations des points d’eau à l’école

La situation des points d’eau dans toutes les écoles visités n’est bonne. Les points d’eau sont en panne dans l’ensemble des écoles sauf à Tombouctou. A Saraféré l’école n’a pas de point d’eau fonctionnel ainsi que Goundam sur la rive droite.

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Les écoles des Ousmane Macinanké de Niafounké, le 1er cycle 1 de Tonka ne disposent pas de points d’eau potable. Au niveau de l’école Bocar DAGA, le point d’eau est panne. Les écoles de Tombouctou que nous avons visité disposent au moins chacune d’un point d’eau en bon état.

4.3. Les groupes d’enfants qui ont le moyen/la chance d’aller à l’école Il est ressorti de notre investigation que les orphelins, les enfants déplacés, les enfants âgés, les enfants non accompagnés et les enfants séparés ont le moins la chance d’accéder aux activités éducatives.

Les élèves déplacés, les orphelins, les enfants non accompagnés et les enfants séparés sont les plus vulnérables.

V. ENSEIGNEMENT ET APPRENTISSAGE

Au niveau de la région toutes les écoles visitées manquent de matériels didactiques (manuels), de matériels d’enseignement pour les maîtres comme les tables bancs, les tableaux, les craies, outils (règles, compact et équerre).

Les ameublements (comme bureau, chaises, bancs) manquent crucialement dans toutes les écoles car les écoles ont toutes été vandalisées. L’ensemble du matériel (meubles) est en mauvais état à cause du manque d’entretien pendant 14 mois d’absence des maîtres. Les enfants sont assis à même le sol pour apprendre.

Les enfants sont privés de leurs plaisirs. Les écoles ne disposent pas de matériel récréatif pour les enfants. Aucun équipement sportif n’est disponible. Le terrain de basket de Ténenkou est complètement délabré. Les enfants n’ont nulle part où jouer (pas de terrain de foot, pas de basket ball etc.).

Groupe scolaire Alpha Saloum de Tombouctou voir état du tableau et des enfants assis sur le sol

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5.1. Approvisionnement en eau, hygiène et assainissement

L’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement est un problème général pour les élèves dans toutes les écoles visitées sauf à Tombouctou ville et Toya. Les points d’eau sont en panne dans la plus part des points d’eau.

Les superstructures des points d’eau dans l’ensemble des écoles de Goundam, Tonka, Niafunké et Saraféré sont en mauvais état. Les bassins de réception des eaux perdues sont quasi inexistants. Les ordures ménagères débordent au niveau de certaines écoles. L’hygiène dans les écoles et aux alentours commencent à se dégrader avec les défécations à l’air libre pratiquées par les enfants suite à leur retour à l’école.

Vendeuses d’aliments et toilettes dégradées à Goundam

Les principaux messages ou informations urgents nécessaires pour que les enfants dans cette école puissent se protéger des crises

Les messages clés pour protéger les enfants de la crise sont :

 Prise en charge de psychosociale des enfants adultes déplacés  Education à la paix, prévention et résolution de conflits  Promotion de la santé, de la nutrition et de l’hygiène

Les conditions qui font que l’enseignement n’est pas donné comme souhaité sont :

 l’absence de l’administration et des forces de sécurité dans ces parties du pays ;  l’insécurité résiduelle dans la zone ;  le manque de formation continue en pédagogie du préscolaire ;  le manque d’espace appropriée de jeux et de lots de jeux ;  l’insuffisance d’enseignants et manque de craies ;  la mauvaise volonté de certains enseignants dans les écoles ouvertes.

L’absence des maîtres est surtout aux conditions sécuritaires qui ne sont pas assez favorable et le redéploiement anarchique de l’Etat qui fait que certains enseignants ayant pris gout à la ville ne veulent plus quitter. L’absence de structures financières et la délocalisation des salaires à Mopti, Ségou et Bamako a fait que les enseignants se déplacent à chaque fin de mois pour aller chercher les salaires. Cette situation crée un vide dans les classes.

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VI. ENSEIGNANTS ET AUTRES PERSONNELS D’EDUCATION

Les enseignants et autres personnels d’éducation sont en nombre insuffisant dans l’ensemble de la région de Tombouctou. Ce problème est ressorti de tous les entretiens que nous avons eus avec les autorités scolaires des trois cercles. Les écoles à l’intérieur des cercles sont toutes encore fermées. Certains enseignants sont présents dans les villages mais refusent de venir dispenser les cours évoquant l’insécurité.

Tous les enseignants rencontrés affirment avoir besoin de formation. Les enseignants ont des besoin en formations dans les domaines suivants par ordre de priorité:

1. Didactique des disciplines ; 2. Appui psychosocial 3. Pédagogie des grands groupes 4. Bonne pratique alimentaire 5. Remediation 6. Education à l’hygiène 7. Détection des cas de malnutrition ; 8. Education à la paix/prévention de la violence ; 9. H. curriculum.

VII. DECENTRALISATION, COORDINATION ET GESTION DE L’EDUCATION

A la date de la réalisation de cette étude, aucun partenaire ne soutient l’éducation des enfants au niveau des trois cercles. Les partenaires comme Plan Mali et le PAM sont en train de mener des investigations en vue d’apporter des appuis en termes de fournitures et d’appui alimentaire. Aucune des cantines scolaires des trois cercles n’est ouverte à ce jour.

Avec la reprise des activités éducatives en Avril 2013, les écoles ont reçu de la part de l’UNICEF une assistance en matériels d’apprentissage pour élèves, matériels pédagogiques pour enseignants, mobiliers (table/banc), espaces d’apprentissage (ex. Tentes écoles), formation des enseignants, alimentation scolaire, kits d’hygiène

Espace d’apprentissage offert par l’UNICEF au groupe scolaire Alpha Saloum de Tombouctou

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VIII. BESOINS ET PARTICPATION DE LA COMMUNAUTE

Les besoins les plus essentiels actuellement dans les écoles sont :

 formation en appui psychosocial aux enseignants (hommes et femmes) et aux élèves (garçons et filles) pour environ 85% des écoles ;  Mettre en place des cantines opérationnelles dans toutes les écoles.  garantir la sécurité/protection des enseignants et des enfants (filles et garçons);  Remplacer le matériel scolaire au niveau des écoles de la rive gauche du fleuve Niger ;  la Réhabilitation / construction des bâtiments ou installation scolaire endommagés  Assurer la prise en charge alimentaire et financières des enseignants car les salaires sont en retard ;  retour des enseignants redéployés et déserteurs au niveau des écoles;  reconstituer les bibliothèques scolaires dans 80% des écoles ;  construction et réhabilitation des latrines pour 90% des écoles ;  construction de logements pour les enseignants dans les villages ruraux où ils manquent de logements adéquats.

IX. SUIVI ET ENCADREMENT

Le suivi des activités éducatives dans les écoles est assuré par des directeurs intérimaires dans tous les cercles. Ces derniers sont généralement tous des originaires des régions du nord. Il en est de même que pour les quelques enseignants présents. Les écoles de Tombouctou ville ont reçu un soutien de la part des autorités locales. Au niveau de Goundam, le groupe scolaire Ousmane A Diallo a reçu des comités de gestion des boites de craies et des fournitures à toutes les classes. Les autres écoles ainsi que celles du cercle de Niafunké n’ont rien reçu comme appui ou suivi. A Tonka 1er cycle 1 il faut à reconstruire et reconstituer l’école. Trois (03) salles de classes sur six (06) sont état de délabrement avancé. On voit même le soleil étant à l’intérieur. Les CGS et l’école n’ont pas les moyens de les reconstruire. Un appui extérieur est vivement souhaité pour éviter le risque d’effondrement sur les enfants surtout que les enfants seront à l’école pendant l’hivernage

Aussi la plus part des enfants s’asseyent à terre pour étudier, donc il faut un appui en équipements à tous les niveaux.

XI. CONSTATS

Au terme de cette mission, les constats suivants se dégagent :  85% des écoles visitées sont en état de délabrement avancé à cause de l’absence des autorités scolaires et l’impact des pillages;  A Goundam et Niafounké les CAP et les lycées ont été pillés et tous les équipements scolaires détruits. Les vitres des bureaux et salles de classes sont brisées par les groupes armés ;  Les tables bancs de toutes les écoles sont endommagées par les groupes armés. Les tables sont :

 Un manque crucial de matériels scolaires pour les élèves et les enseignants ;  95% écoles des cercles sont fermées par manque d’enseignants ;  Les enseignants sont soit partis dans leurs villes d’origine ou ont été redéployés dans d’autres localités du pays ;  80% des écoles manquent de points d’eau potable ;  Les points d’eau dans toutes les écoles sont très sales ;  Au niveau de tous les chefs-lieux de cercles les écoles fonctionnent avec les enseignants qui sont restés sur place et cela au détriment des autres écoles des autres communes des cercles ;  Les enseignants présents sont presque tous des ressortissants des cercles concernés ;

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 A part la ville de Tombouctou tous les Centres d’Animation Pédagogiques (CAP) sont dirigés par des intérimaires ressortissants des cercles.

CONCLUSION

Les classes ouvertes sont surpeuplées d’élèves venus des différentes communes des cercles de la région. Toutes les écoles ne sont pas ouvertes. Les écoles fonctionnelles sont surtout au niveau des chefs-lieux de cercle. Les élèves sont tous concentrés dans quelques écoles d’où un surpeuplement dans les classes. A Niafounké, près de cinq écoles sont réunies à l’intérieur de deux écoles. La situation sécuritaire revient petit à petit et pour la consolider, il est important que l’administration revienne en vue de donner confiance aux parents d’élèves. Les écoles n’ont pas été évaluées sur la présence des mines. Cette dernière doit être menée pour protéger les enfants en cas de présence des mines. Les enfants séparés et non accompagnés au niveau de la ville de Tonka souffrent de malnutrition et du manque de logements. Leur situation sanitaire est précaire, surtout les du lac Faguibine. La situation de familles chassées des villages de Tama et Hangabéra au nord-ouest de Goundam est préoccupante. Les chefs de famille ont été dépouillés de tous leurs biens. Une assistance humanitaire urgente est plus que salutaire. Les familles ont besoin de beaucoup de protection car l’hivernage avance à grand pas et les familles d’accueil n’ont pas suffisamment de ressources.

RECOMMANDATIONS

Au terme de la mission au niveau des trois cercles, et le retour amorcé de l’administration et des déplacés, il est urgent de mettre en place les recommandations suivantes pour faciliter le bon déroulement des activités éducatives.

 La plus part des enfants s’asseyent à terre pour étudier, donc il faut un appui en équipements à tous les niveaux ;  Doter les maitres en équipements pédagogiques et les former en appui psychosocial dans toutes les écoles  Développer rapidement un programme ATPC car la situation de l’hygiène et de l’assainissement au niveau des écoles et dans la communauté est préoccupante dans cette zone déjà vulnérable pour parer à tout risque de cholera au niveau de ces villages ;  Une large sensibilisation des populations mérite d’être menée  Réhabiliter, équiper les CAP de Goundam et Niafunké et rééquiper les bibliothèques scolaires ;  Réhabiliter très rapidement les écoles dont les tables sont endommagées notamment à Goundam, Niafunké et Tombouctou. Dans ces villes les enfants sont assis à même le sol pour permettre une bonne reprise ;

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 Faire des cours de rémédiation pour rehausser le niveau des élèves.  Redéployer rapidement les enseignants sur le terrain et organiser des cours de rattrapage pour relever le niveau des enfants ;  Equiper les écoles dont les équipements sont vétustes en tables bancs (toutes les écoles visitées) ;  Mettre en œuvre un projet d’hygiène et assainissement dans les écoles et dans les villages, car la situation d’hygiène dans ces villages est alarmante ;  Urgence de développer un programme WASH pour prévenir tout risque de choléra surtout que la région connait des épidémies récurrentes de choléra..

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