Vendée-Nicaragua-Venezuela: the Interstices of Genocide Norbert-Bertrand Barbe
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Vendée-Nicaragua-Venezuela: the interstices of genocide Norbert-Bertrand Barbe To cite this version: Norbert-Bertrand Barbe. Vendée-Nicaragua-Venezuela: the interstices of genocide. Interdisciplinary Perspectives on Death Representations in Literature: Epistemological, Social, Anthropological and Aesthetic, 2016, Cambridge, United Kingdom. hal-03049670 HAL Id: hal-03049670 https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-03049670 Submitted on 14 Dec 2020 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. VENDÉE-NICARAGUA-VÉNÉZUÉLA: LES INTERSTICES DU GÉNOCIDE Norbert-Bertrand Barbe "Car digne n'est de posséder vertus, Qui mal voudroit au royaume de France!" (François Villon, "Ballade contre les ennemis de la France")1 "Patriotism is the vice of nations." ( Oscar Wilde, Phrases and Philosophies for the Use of the Young, 1894)2 À Noam Chomsky 1. Contexte général de l'étude 1.a. La Patrie comme mode d'enfermement autarcique Observons les modes de fonctionnement du discours patriotique. En premier lieu, demandons-nous comment naît l'idée de Nation. Marcel Détienne3 montre comment la construction identitaire collective passe par l'élaboration d'ancêtres défenseurs de l'intégrité de la Patrie contre des forces ennemies étrangères. C'est le "sang impur" de la Marseillaise. C'est l'image que nous vendent les récits d'espionnage. C'est la forme qu'assume le discours politique pour envahir d'autres pays: celui du danger potentiel. Toutefois, pour qu'il existe une appartenance ethnique, il faut d'abord qu'il existe une conscience de diversité. Si les peuples primitifs la conçoivent (Guarani-Guayaki, Dogon-Bambara, etc.), les peuples dits civilisés sont ceux qui la développent, notamment, avec la société contemporaine, par l'apparition de frontières. Or, qui dit frontières dit qu'ils faut les protéger. De là la création de murs à Berlin entre l'Europe de l'Est et celle de l'Ouest, en Inde contre les immigrants du Bangladesh4, en Israël en Cisjordanie5, aux États-Unis avec le Mexique6, en Europe contre les clandestins entre la Grèce et la Turquie à Evros7. De là l'apparition des passeports et autres cartes d'identité, qui n'apparaissent, au moins systématiquement, qu'avec les États contemporains8. La référenciation, sous ces deux formes, de la personne implique déjà une délimitation du droit, et entre en conflit, implicite, mais certain, avec les deux alinéas de l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme9. 1http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/francois_villon/ballade_contre_les_ennemis_de_la_france.html 2https://en.wikiquote.org/wiki/Oscar_Wilde#Phrases_and_Philosophies_for_the_Use_of_the_Young_.281894.29 3Marcel Détienne, Comment être autochtone. Du pur Athénien au Français raciné, Paris, Seuil, 2003; Norbert-Bertrand Barbe, Éléments de la construction politique de la contemporanéité XIXème-XXème siècles - Critique et mensonges: de l'École Publique au Socialisme du XXIème siècle, 2010; Barbe, Apparition de nouvelles structures narratives: les genres littéraires du XIXème siècle, 2010. 4https://fr.wikipedia.org/wiki/Fronti%C3%A8re_entre_le_Bangladesh_et_l%27Inde 5https://fr.wikipedia.org/wiki/Barri%C3%A8re_de_s%C3%A9paration_isra%C3%A9lienne 6https://fr.wikipedia.org/wiki/Barri%C3%A8re_%C3%89tats-Unis-Mexique 7http://visionscarto.net/evros-mur-inutile; http://www.courrierinternational.com/article/2011/01/12/le-mur-contre-les-clandestins-est-indispensable 8"La Révolution marque de nombreux changements dans l'histoire de la France, elle va aussi faire avancer l'idée d'une identification plus systématique des individus vivants sur son territoire. L'Etat-Nation marque sa rupture d'avec l'Eglise sur qui les précédents systèmes monarchiques avaient reposé le «recensement» des Français par la tenue des registres paroissiaux. A partir du 20 septembre 1792, les officiers municipaux des mairies de chaque commune doivent tenir un «registre civil républicain» qui se décline en 4 registres: naissances, publications de mariages, mariages (et divorces) et enfin le registre des décès. La même années les grandes villes, Paris en tête, lancent l'usage des «cartes civiques». Des cartes spécifiques pour les forains et des «certificats d'hospitalité» pour les étrangers viennent compléter l'identification de la population. En 1807, Fouché, Ministre de la Police Générale, lance l'usage du «passeport intérieur» de rigueur pour la circulation des Français hors de leur canton. Cette même année, il propose aussi le modèle unique de passeport dit «infalsifiable». Délivré par des officiers publics (maires, commissaires de police, etc), les passeports sont détachés dans des cahiers dont les souches sont gardées par l'administration. Cette conservation facilite les vérifications en cas de contrôle et garantie leur authentification." (https://scribium.com/belya-dogan/a/origines-de-la-carte-nationale-didentite-1/) 9"1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l'intérieur d'un Etat. 2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays." L'existence d'un Autre pourrait laisser penser qu'il existe une délimitation généralisée de l'état de droit de l'autochtone par rapport aux émigrés. Cependant, cela est plus complexe. Selon les pays, on est national par naissance (France, États-Unis) ou par le sang (Allemagne, Israël). Toutefois, la nationalité par naissance n'est ni simple ni exempte de toute récrimination. Il est ainsi intéressant de rappeler que, selon Pierre Piazza10, Maître de conférences en science politique à l’Université de Cergy-Pontoise, après le moment révolutionnaire et sa conséquence d'"encartement rationnel généralisé des Français" à partir de la seconde moitié du XIXème siècle, c'est le régime de Vichy qui posa les bases actuelles du "désir d’identification absolue", autant dire que c'est le nazisme et ses structures qui rationalisèrent la référenciation du citoyen selon son type ethnique, génétique et sexuel. On reconnaît aujourd'hui encore les conflits que supposent les limites du droit citoyen selon l'appartenance de classe et ethnique. Non seulement l'indique la lutte pour les droits civils aux États-Unis durant les années 1960, mais encore les assassinats légitimés par le gouvernement de membres de la communauté noire dans les dernières années11. De même, le cas français et européen offre un intéressant cas de figure, dans lequel la construction européenne, idée politique, devenue un projet financier global, provoque le ressurgissement de partis nationalistes aux thèses de renfermement autarcique. Dans ce cadre, sont révélateurs les débats sur l'identité (qui a le droit de s'exprimer sur quoi) abondamment diffusés par l'État français aux rouages entièrement mis au service de la poursuite d'un seul individu, ni politicien ni gourou d'aucune secte ni terrorriste, mais simplement artiste comique, nous pensons au cas de Dieudonné, qui a maintenant presque quinze ans dédiés à une persécution systématique, abusive, injuste, illégale, mais surtout absurde et incompréhensible du point de vue logique. Tout autant que le sont les modèles imposés autour de la relation de race: le rappeur noir contre la société, modélisé dans sa version négative par NTM et l'antisocial et violent JoeyStarr, et dans sa version positive par les pseudo-philosophes MC Solar, puis par Abd al Malik; le consensus, représenté par des personnages aux noms hautement symboliques et révélateurs (Harlem Désir, Tariq Ramadan); les récurrentes Miss France noires (Véronique de la Cruz Frazer Harrison en 1993, Sonia Rolland en 2000, Corinne Coman en 2003, Cindy Fabre en 2005, Valérie Bègue en 2008, Chloé Mortaud en 2009, Flora Coquerel en 2014), ou critiquées pour ne pas l'être (Iris Mittenaere en 201512), avec une notable exception de blonde aux yeux verts (Sylvie Tellier en 2002), mais jamais asiatiques, arabes, maghrébines ou, pourquoi pas au fond (si ce n'est dans le cadre d'une représentation post-coloniale 13 ), latinoaméricaines; modèles qui révèlent, pour le moins, un problème de définition de l'être autochtone, pour reprendre le terme de Détienne. De fait, il est étonnant, mais aussi significatif que l'on trouve Dieudonné, ancien partenaire du Juif Élie Sémoun (l'affiche de l'un de leur spectacle les représentait Sémoun en nazi, Dieudonné en membre du KKK), boudé par la télévision française, se rapprochant du Front National et d'Alain Soral. 10Pierre Piazza, Histoire de la carte nationale d’identité, Paris, Odile Jacob, 2004. 11http://mappingpoliceviolence.org/unarmed/ 12"Gilles Verdez n'a tout simplement pas supporté de voir son coup de cœur, Morgane Edvige (Miss Martinique), échouer en finale et se contenter de la place de première dauphine. Elle n'a récolté "que" 20% des votes contre 26% pour sa concurrente, Iris Mittenaere (Miss Nord-Pas-de-Calais). "#MissFrance2016 Bon tout le monde est catastrophe car ce n'est pas la vraie Miss qui a été élue.... ", a commenté le journaliste sportif avant de trouver une explication à ce doublé nordiste après le succès de Camille Cerf en 2015: "Pour être