COMPILATION DES IRREGULARITES FLAGRANTES AYANT MARQUEES LE PROCESSUS ELECTORAL DU Referendum CONSTITUTIONNEL DU 17 MAI 2018
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1 1 COMPILATION DES IRREGULARITES FLAGRANTES AYANT MARQUEES LE PROCESSUS ELECTORAL DU REFERENDUm CONSTITUTIONNEL DU 17 MAI 2018 0. Introduction Le processus électoral du Référendum constitutionnel a été pratiquement lancé par l’acte réglementaire du Président de la République du Burundi via le Décret N° 100/039 du 23 Avril 2018 portant ouverture de la campagne électorale pour le référendum constitutionnel de 2018. Malheureusement, ce même texte réglementaire de base a été systématiquement violé dès sa signature par ceux qui devraient le protéger et le mettre en pratique. Ces derniers se sont plutôt rendus coupables d’actes délictueux qui démontrent jusqu’ à quel degré le processus électoral a été entaché d’irrégularités et des violations graves du processus électoral. Par ailleurs, il a été étonnant de constater l’existence de deux projets de constitution différents et contradictoires. Les détails de toutes ces irrégularités et violations graves ayant marqué tout ce processus électoral sont repris dans le présent document en demandant d’abord à la Cour de trancher sur lequel des deux documents fait foi, puis en relatant ensuite tout ce qui s’est passé durant la période pré-électoral ainsi que la situation qui a marqué le jour du scrutin et enfin la situation qui prévaut au cours de la période post-électoral. I. De l’existence de deux projets de constitution contradictoires La Coalition des indépendants Amizero y’Abarundi a été surprise de la manipulation faite sur le projet de constitution qui se présente actuellement en deux versions différentes et contradictoire en leurs contenus. La premièreversion est celle qui a été adoptée au conseil des ministres extraordinaire en date du 24 Octobre 2017 et qui a fait objet d’explication à la population, du projet de constitution révisée par le gouvernement. La deuxième version est celle qui se trouve sur le site web de la CENI. Il sied de mentionner que les deux versions se diffèrent en certains articles dont particulièrement l’article 174 qui a été reformulé et auquel on a ajouté un deuxième alinéa. Dans la première version, l’article 174 stipule que « Les candidats présentés par les partis politiques ou les listes d’indépendants ne 2 peuvent être considérés comme élus et siéger à l’Assemblée Nationale que si, à l’échelle nationale, leur parti ou leur liste a totalisé un nombre de suffrage égal ou supérieur à 2% de l’ensemble des suffrages exprimés », tandis que dans la deuxième version, cet article a été reformulé tout en y ajoutant un deuxième alinéa et il se présente comme suit : « Les candidats présentés par les partis politiques ne peuvent être considérés comme élus et siéger à l’Assemblée Nationale que si, à l’échelle nationale, leur parti a totalisé un nombre de suffrages supérieur ou égal à 2% de l’ensemble des suffrages exprimés. Les candidats indépendants ne peuvent être considérés comme élus et siéger à l’Assemblée Nationale que s’ils ont obtenu au moins 40% des suffrages exprimés dans la circonscription où ils se sont faits inscrire ». Cela étant, il importe de mentionner que la deuxième version consacre une discrimination d’une partie de la population en général et à l’endroit d’une classe politique en particulier. Cela se remarque par un traitement inégal entre les partis politiques et les indépendants, ce qui est contraire à l’esprit et à la lettre du projet de la constitution. Au moment où l’article 13 de ces deux versions de constitution consacre le traitement équitable de tous les burundais, l’article 174 de la deuxième version le contredit en son deuxième aliéna. Il en est de même pour les dispositions de l’article 19 spécialement quant au Pacte International Relatif au Droits Civils et Politiques de 1966 et l’article 22 du même projet de constitution pour les deux versions. De tout ce qui précède, il est demandé à la Cour Constitutionnelle de statuer en sorte qu’il y ait un texte qui garantit équitablement les droits de tous les citoyens burundais. II. la situation délétère de la période pré-électorale (Du 13 Décembre 2017 au 16mai 2018) La situation qui a marqué la période pré-électorale a été dramatique pour les membres de notre coalition Amizero y’Abarundi qui se sont vus retirés leur droit de battre campagne et celui de participer aisément dans ces activités politiques qui étaient pourtant réglementés et bien explicités dans le décret ci-haut cité. Nous avons constaté avec regret que plusieurs de nos militants ont été arbitrairement victimes d’arrestations, soit pour avoir participé activement dans les activités de la campagne électorale, soit pour avoir enseigné le vote du non au projet de révision de la Constitution. Ce qui est une contradiction flagrante dudit Décret au regard de son esprit et sa lettre plus particulièrement en son article premier. 3 Normalement, pour la bonne tenue d’une élection libre, indépendante, transparente et inclusive, il importe qu’il y ait un climat apaisé et la présence des observateurs indépendants, nationaux et étrangers et des mandataires des parties prenantes qui assurent le suivi ou le monitoring électoral. Or, très peu d’observateurs indépendants étaient présents sur les lieux au moment où les mandataires de notre coalition ont été soit, chassés des bureaux de vote ou refusés purement et simplement d’avoir des accréditations de la part des organes démembrés de la CENI. Le climat n’était pas apaisé particulièrement pour les membres et sympatisants de notre coalition des indépendants Amizero y’Abarundi. En effet, nos membres ont été victimes de beaucoup d’intimidations et d’agressions de la part de la jeunesse Imbonerakure affiliée au parti au pouvoir, de l’administration locale et de certains agents des services de sécurité. De surcroit, il y a eu refus d’octroi des accréditations à nos mandataires par les organes décentralisés de la CENI, ce qui a empêché le suivi et l’observation du scrutin par nos mandataires ! Pour plus de clarté, il sied de répertorier les cas de violation des droits des électeurs et de dérapages observés ici et là à travers tout le pays: II.1. Les intimidations, violences et harcèlement contre les membres et sympathisants de la Coalition Amizero y’Abarundi Les intimidations et harcèlements subis par les membres et sympathisants de la coalition sont notamment: a) Les intimidations ayant commencé avec le discours d’ouverture de la campagne d’explication du projet de la nouvelle constitution par le Président de la République du Burundi à Bugendana en date du 13 décembre 2017 où il a tracé une ligne rouge à tous ceux qui se dresseraient contre le projet de révision de la nouvelle constitution. Aussitôt le discours prononcé, aussitôt l’intimidation de la population par certains Imbonerakure et agents de l’administration s’est propagée à travers tout le pays et au même moment, le parti au pouvoir à travers son administration profitait de la stupeur de la population pour imposer le vote du « oui » audit projet de constitution. Il en a aussi profité pour barrer la route à une quelconque intervention des autres formations politiques de l’opposition. A titre illustratif, plusieurs membres et leaders de la coalition Amizero y’Abarundi ont été arbitrairement arrêtés et emprisonnés sur base de soupçons selon lesquels ils voteraient ‘‘non’’ au fameux projet de révision de constitution ! Il y a eu également des discours et slogans incendiaires lancés par certains responsables politico-administratifs entre autres le Gouverneur de la Province Makamba, Monsieur Gad NIYUKURI et Melchiade NZOPFABARUSHE, haut cadre du parti au pouvoir qui semble avoir révélé le plan macabre de 4 son parti face aux opposants au projet de la nouvelle constitution (leurs discours en audio- visuels sont disponibles). De surcroit, des séances de sport nocturnes ont été effectuées par les jeunes affiliés au parti au pouvoir dans plusieurs Provinces ( Kirundo, Makamba, Ruyigi, Bujumbura, Cankuzo, Karusi, Rumonge, Bubanza, etc.) avec des slogans faisant appel aux violences dirigées contre les opposants politiques. Les passages nocturnes des Imbonerakure sur les ménages des membres de l’oppositon pour leur intimer l’ordre de ne pas participer aux différents meetings de la Coalition Amizero y’Abarundi. Cela s’est remarqué essentiellement dans la Province de Bujumbura dans les communes Mubimbi, Mutambu, Kabezi, Nyabiraba et les Provinces BUBANZA, RUYIGI, KIRUNDO et MAKAMBA). b) le blocage de la population pour l’empêcher de participer aux meetings de la coalition Amizero y’Abarundi. Ce phénomène été observé dans toutes les Provinces et communes de la République du Burundi sans exception aucune. Certains Imbonerakure, certains policiers et agents des services de renseignement burundais ont chaque fois érigé des obstacles pour intimider tout passant se dirigeant vers les lieux de rassemblement de nos meetings. Les Responsables de la Coalition ont toujours crié scandale pour dénoncer cette situation auprès des autorités administratives mais aucune suite n’a été réservée à leur appel! Le cas le plus frappant est celui de la Province de Muyinga où en date du 3 mai 2018, au moment où la coalition devrait tenir un meetings au stade de Mukoni, toutes les entrées et sorties vers ce stade étaient gardées soit par les Imbonerakure ou soit par la police ou les agents du SNR pour empêcher quiconque à venir assister à ce meeting. De surcroit, les maisons des soupconnés membres de la Coalition Amizero y’Abarundi dans la ville de Muyinga étaient gardées par les policiers et Imbonerakure. Il y avait une mobilisation générale de la police et Imbonerakure qui ont été redéployés sur les ménages des membres de la coalition, les obligeant ainsi de rester dans leurs maisons jusqu’à la fin du meeting! Dans la province de RUTANA, après avoir été obligé de changer à maintes fois le lieu de la tenue du meeting suite à la perturbation des calendriers de la Coalition par l’administration locale et pour intimider la population voulant répondre au meeting tenu dans la commune de Bukemba, tout transport menant vers la direction de cette localité a été interdit.