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COMPILATION DES IRREGULARITES FLAGRANTES AYANT MARQUEES LE PROCESSUS ELECTORAL DU REFERENDUm CONSTITUTIONNEL DU 17 MAI 2018

0. Introduction

Le processus électoral du Référendum constitutionnel a été pratiquement lancé par l’acte réglementaire du Président de la République du via le Décret N° 100/039 du 23 Avril 2018 portant ouverture de la campagne électorale pour le référendum constitutionnel de 2018.

Malheureusement, ce même texte réglementaire de base a été systématiquement violé dès sa signature par ceux qui devraient le protéger et le mettre en pratique. Ces derniers se sont plutôt rendus coupables d’actes délictueux qui démontrent jusqu’ à quel degré le processus électoral a été entaché d’irrégularités et des violations graves du processus électoral.

Par ailleurs, il a été étonnant de constater l’existence de deux projets de constitution différents et contradictoires.

Les détails de toutes ces irrégularités et violations graves ayant marqué tout ce processus électoral sont repris dans le présent document en demandant d’abord à la Cour de trancher sur lequel des deux documents fait foi, puis en relatant ensuite tout ce qui s’est passé durant la période pré-électoral ainsi que la situation qui a marqué le jour du scrutin et enfin la situation qui prévaut au cours de la période post-électoral.

I. De l’existence de deux projets de constitution contradictoires

La Coalition des indépendants Amizero y’Abarundi a été surprise de la manipulation faite sur le projet de constitution qui se présente actuellement en deux versions différentes et contradictoire en leurs contenus.

La premièreversion est celle qui a été adoptée au conseil des ministres extraordinaire en date du 24 Octobre 2017 et qui a fait objet d’explication à la population, du projet de constitution révisée par le gouvernement. La deuxième version est celle qui se trouve sur le site web de la CENI.

Il sied de mentionner que les deux versions se diffèrent en certains articles dont particulièrement l’article 174 qui a été reformulé et auquel on a ajouté un deuxième alinéa. Dans la première version, l’article 174 stipule que « Les candidats présentés par les partis politiques ou les listes d’indépendants ne 2

peuvent être considérés comme élus et siéger à l’Assemblée Nationale que si, à l’échelle nationale, leur parti ou leur liste a totalisé un nombre de suffrage égal ou supérieur à 2% de l’ensemble des suffrages exprimés », tandis que dans la deuxième version, cet article a été reformulé tout en y ajoutant un deuxième alinéa et il se présente comme suit : « Les candidats présentés par les partis politiques ne peuvent être considérés comme élus et siéger à l’Assemblée Nationale que si, à l’échelle nationale, leur parti a totalisé un nombre de suffrages supérieur ou égal à 2% de l’ensemble des suffrages exprimés. Les candidats indépendants ne peuvent être considérés comme élus et siéger à l’Assemblée Nationale que s’ils ont obtenu au moins 40% des suffrages exprimés dans la circonscription où ils se sont faits inscrire ».

Cela étant, il importe de mentionner que la deuxième version consacre une discrimination d’une partie de la population en général et à l’endroit d’une classe politique en particulier. Cela se remarque par un traitement inégal entre les partis politiques et les indépendants, ce qui est contraire à l’esprit et à la lettre du projet de la constitution. Au moment où l’article 13 de ces deux versions de constitution consacre le traitement équitable de tous les burundais, l’article 174 de la deuxième version le contredit en son deuxième aliéna.

Il en est de même pour les dispositions de l’article 19 spécialement quant au Pacte International Relatif au Droits Civils et Politiques de 1966 et l’article 22 du même projet de constitution pour les deux versions.

De tout ce qui précède, il est demandé à la Cour Constitutionnelle de statuer en sorte qu’il y ait un texte qui garantit équitablement les droits de tous les citoyens burundais.

II. la situation délétère de la période pré-électorale (Du 13 Décembre 2017 au 16mai 2018)

La situation qui a marqué la période pré-électorale a été dramatique pour les membres de notre coalition Amizero y’Abarundi qui se sont vus retirés leur droit de battre campagne et celui de participer aisément dans ces activités politiques qui étaient pourtant réglementés et bien explicités dans le décret ci-haut cité.

Nous avons constaté avec regret que plusieurs de nos militants ont été arbitrairement victimes d’arrestations, soit pour avoir participé activement dans les activités de la campagne électorale, soit pour avoir enseigné le vote du non au projet de révision de la Constitution. Ce qui est une contradiction flagrante dudit Décret au regard de son esprit et sa lettre plus particulièrement en son article premier. 3

Normalement, pour la bonne tenue d’une élection libre, indépendante, transparente et inclusive, il importe qu’il y ait un climat apaisé et la présence des observateurs indépendants, nationaux et étrangers et des mandataires des parties prenantes qui assurent le suivi ou le monitoring électoral. Or, très peu d’observateurs indépendants étaient présents sur les lieux au moment où les mandataires de notre coalition ont été soit, chassés des bureaux de vote ou refusés purement et simplement d’avoir des accréditations de la part des organes démembrés de la CENI.

Le climat n’était pas apaisé particulièrement pour les membres et sympatisants de notre coalition des indépendants Amizero y’Abarundi. En effet, nos membres ont été victimes de beaucoup d’intimidations et d’agressions de la part de la jeunesse Imbonerakure affiliée au parti au pouvoir, de l’administration locale et de certains agents des services de sécurité. De surcroit, il y a eu refus d’octroi des accréditations à nos mandataires par les organes décentralisés de la CENI, ce qui a empêché le suivi et l’observation du scrutin par nos mandataires !

Pour plus de clarté, il sied de répertorier les cas de violation des droits des électeurs et de dérapages observés ici et là à travers tout le pays:

II.1. Les intimidations, violences et harcèlement contre les membres et sympathisants de la Coalition Amizero y’Abarundi

Les intimidations et harcèlements subis par les membres et sympathisants de la coalition sont notamment: a) Les intimidations ayant commencé avec le discours d’ouverture de la campagne d’explication du projet de la nouvelle constitution par le Président de la République du Burundi à Bugendana en date du 13 décembre 2017 où il a tracé une ligne rouge à tous ceux qui se dresseraient contre le projet de révision de la nouvelle constitution.

Aussitôt le discours prononcé, aussitôt l’intimidation de la population par certains Imbonerakure et agents de l’administration s’est propagée à travers tout le pays et au même moment, le parti au pouvoir à travers son administration profitait de la stupeur de la population pour imposer le vote du « oui » audit projet de constitution. Il en a aussi profité pour barrer la route à une quelconque intervention des autres formations politiques de l’opposition.

A titre illustratif, plusieurs membres et leaders de la coalition Amizero y’Abarundi ont été arbitrairement arrêtés et emprisonnés sur base de soupçons selon lesquels ils voteraient ‘‘non’’ au fameux projet de révision de constitution ! Il y a eu également des discours et slogans incendiaires lancés par certains responsables politico-administratifs entre autres le Gouverneur de la Province Makamba, Monsieur Gad NIYUKURI et Melchiade NZOPFABARUSHE, haut cadre du parti au pouvoir qui semble avoir révélé le plan macabre de 4

son parti face aux opposants au projet de la nouvelle constitution (leurs discours en audio- visuels sont disponibles). De surcroit, des séances de sport nocturnes ont été effectuées par les jeunes affiliés au parti au pouvoir dans plusieurs Provinces ( Kirundo, Makamba, Ruyigi, Bujumbura, Cankuzo, Karusi, Rumonge, , etc.) avec des slogans faisant appel aux violences dirigées contre les opposants politiques. Les passages nocturnes des Imbonerakure sur les ménages des membres de l’oppositon pour leur intimer l’ordre de ne pas participer aux différents meetings de la Coalition Amizero y’Abarundi. Cela s’est remarqué essentiellement dans la Province de Bujumbura dans les communes Mubimbi, Mutambu, Kabezi, Nyabiraba et les Provinces BUBANZA, RUYIGI, KIRUNDO et MAKAMBA). b) le blocage de la population pour l’empêcher de participer aux meetings de la coalition Amizero y’Abarundi. Ce phénomène été observé dans toutes les Provinces et communes de la République du Burundi sans exception aucune. Certains Imbonerakure, certains policiers et agents des services de renseignement burundais ont chaque fois érigé des obstacles pour intimider tout passant se dirigeant vers les lieux de rassemblement de nos meetings. Les Responsables de la Coalition ont toujours crié scandale pour dénoncer cette situation auprès des autorités administratives mais aucune suite n’a été réservée à leur appel! Le cas le plus frappant est celui de la Province de Muyinga où en date du 3 mai 2018, au moment où la coalition devrait tenir un meetings au stade de Mukoni, toutes les entrées et sorties vers ce stade étaient gardées soit par les Imbonerakure ou soit par la police ou les agents du SNR pour empêcher quiconque à venir assister à ce meeting.

De surcroit, les maisons des soupconnés membres de la Coalition Amizero y’Abarundi dans la ville de Muyinga étaient gardées par les policiers et Imbonerakure. Il y avait une mobilisation générale de la police et Imbonerakure qui ont été redéployés sur les ménages des membres de la coalition, les obligeant ainsi de rester dans leurs maisons jusqu’à la fin du meeting! Dans la province de RUTANA, après avoir été obligé de changer à maintes fois le lieu de la tenue du meeting suite à la perturbation des calendriers de la Coalition par l’administration locale et pour intimider la population voulant répondre au meeting tenu dans la commune de Bukemba, tout transport menant vers la direction de cette localité a été interdit. Les cyclistes ont été sommés de ne plus prendre le chemin de Bukemba ! Le commissaire provincial de la police a lui-même perturbé les activités du meeting en firmant les participants et en prenant des photos en cachette: Cette immixion des agents de la police dans les activités politiques a failli tourner en échauffourées.

De même, dans d’autres Provinces, certains administratifs communaux ont carrément refusé que les meetings se tiennent dans leurs communes. C’est notamment le cas des communes Bukirasazi et Buraza dans la Province de Gitega et la Commune Mutambu dans la Province de Bujumbura. 5

c) le fait de forcer la population à répondre présente aux meetings du parti au pouvoir comme si tout le monde était membre de ce dernier. Les membres de la coalition connus ont été forcés de répondre présents dans les meetings du parti au pouvoir ! Les marchés, magasins et boutiques ayant été fermés pour contraindre tout le monde à participer aux meetings du parti au pouvoir, situation qui s’est passée presque sur tout le territoire national. d) les agressions, tueries et séquestrations infligées aux membres de la Coalition Amizero y’Abarundi. Plusieurs personnes ont été tabassées et blessées au retour des meetings de la Coalition et on déplore ici la mort de Monsieur NKURUNZIZA Juvénal de la colline Gisitwe qui a été tuée, en provenance du meeting, le 13 mai 2018, par un groupe d’imbonerakure commandé par NSHIMIRIMANA Félix qui est actuellement Directeur de l’ECOFO KIGARI et représentant adjoint de la jeunesse Imbonerakure dans la commune Ntega. Le feu Juvénal Nkurunziza a été achevé en présence de l’Administrateur communal de NTEGA.

En date du 14 mai 2018, dans la commune BUSONI de la Province de KIRUNDO, sur la colline RUNYINYA de la zone MUKERWA, un membre de la Coalition BICAMUNTORE a été sérieusement tabassé par les Imbonerakure assisté par le chef de zone Mukerwa du nom de RUGEMINTWAZA Anatole. La victime a succombé le lendemain suite aux coups et blessures lui infligés. Sur la même colline, quatre des mandataires de la Coalition HATUNGIMANA Christophe, NDIMUMAGENGE Gérard, MUKANDEKEZI Libérate et NDACAYISABA ont été menacés de mort et obligés de prêter serment pour adhérer de force au parti au pouvoir.

En outre, en date du 5 mai 2018, une maison appartenant à une veuve, membre de la Coalition du nom de NTANGIBINGURA Anastasie de la colline Magarure, zone Matyazo, commune Mubimbi, a été détruite par un groupe des jeunes Imbonerakure de la Commune Mubimbi. Cette maison a été détruite à son retour du meeting de la coalition tenu le même jour à Mubimbi. Signalons que cette veuve a pu résister au recrutement forcé pour le Cndd-Fdd et cela à plusieurs reprises.

A travers tout le pays et cela durant la période de campagne référendaire, 70 personnes ont été sérieusement tabassées dont dix sept blessés graves qui sont passés dans les structures de soins à Ruyigi et à Kirundo. A Ruyigi, trois personnes ont été sérieusement blessées à coup de machettes et gourdins et ils ont été hospitalisés au centre de santé Mubavu.

Ces victimes de la barbarie humaine de RUYIGI sont MUHENDE Joseph, TOYI Lambert et NTIBAYAZI Bernard. Celles de KIRUNDO sont NIYONZIMA Elie, RWASA Marc, SINZOBAKWIRA Salvator, HABONIMANA Joseph, NKURIKIYE, NSENGIYUMVAJean Claude, NKURUNZIZALaurent, NEMEYIMANA Ananias, NYABENDA, NDERABANDYA, MIBURO François, NZISABIRA Antoine, BIGIRIMANA, SINIBAGIYE Juvénal. 6

Les Responsables des auteurs de ces forfaits perpétrés à Kirundo sont les nommés KARUHURA Damascène, SWALIBU, NSHIMIRIMANA Félix, NKURIYIMFURA Aloys, NSAVYUMUGANWA, Augustin (enseignent à l’ECOFO Kigari). En plus, trois des véhicules de la Coalition Amizero y’Abarundi participant dans les meeting ont été endommagés respectivement sur la colline Gasongati de la commune Bukirasazi dans la Province de Gitega, à Kw’i Bambo de la commune Bugabira dans la Province de Kirundo et au centre de Buhiga dans la Province de Karusi. Dans toutes ces Provinces, les parres-brises de ces véhicules ont été cassées par des groupes des jeunes Imbonerakure affiliés au parti au pouvoir qui s’organisaient en équipe pour jeter des pierres sur les cortèges des véhicules de ladite Coalition.

A Bugabira, l’attaque sur le véhicule d’un membre de la coalition a été mené par les Imbonerakure connus sous les noms de NSABIMANA Innocent, BIZIMANA et MUTETIWABO, tous de la colline Kigoma, sous colline BAMBO. Cela a provoqué l’arrêt d’un meeting de la coalition qui était prévu au stade RUHEHE. e) Des attaques ciblées sur les ménages des membres de la Coalition Amizero y’Abarundi.

Dans la Province de NGOZI, commune RUHORORO sur la colline KAGOMA, trois personnes ont été enlevées dans leurs ménages et conduites sur la montagne Mucamo pour y être tabassés par un groupe des Imbonerakure. Ces personnes victimes de coups et blessures sont MPABANSI Joseph, NIZIGIYE Révérien et Ramazani. Elles ont été tous accusées d’avoir participé à la clôture de campagne tenue à Gitega le 14 mai 2018. Toute personne soupçonnée d’avoir sensibilisé au vote du ‘‘non’’ à la constitution est sérieusement menacée dans cette localité à tel enseigne que certaines personnes vivent en cachette au moment où d’autres sont obligés de payer des rançons allant de 40.000Fbu par personne et de quelques bidons de la bière locale pour avoir participé dans les meetings de la Coalition ou pour avoir enseigné le voté du ‘‘Non’’ au projet de constitution.

Cette situation s’est observée aussi dans la Province de BUJUMBURA particulièrement dans les communes Kabezi et Mutambu respectivement dans les localités de Kimina et Rugembe. L’administration locale a fait sourde oreille aux rançons, harcèlements et séquestrations des membres de la Coalition Amizero y’Abarundi menés par les groupes des jeunes Imbonerakure.

De même, dans la Province de MWARO, commune NYABIHANGA, colline KIBUNGERE, NTAKARUTIMANA Stany a été attaqué à son domicile par un groupe d’Imbonerakure dont NTAKARUTIMANA Maximilien, NDIHOKUBWAYO Abel, MISIGARO Claude, Viateur alias Gatama, Pacifique alias BEBE et d’autres non identifiés. L’attaque a eu lieu vers 1h00 du matin dans la nuit du 16 mai 2018. Il a pu échapper de justesse mais sa femme et ses enfants ont été sérieusement tabassés et une somme de 50.000fbu a été volée. 7

Dans la Province de GITEGA, en commune NYARUSANGE, zone MURAMBI, colline GAHEMBE, un membre de la Coalition du nom de NIJIMBERE Dominique a été attaqué par un groupe d’Imbonerakure à son domicile en date du 16 mai 2018. f) les messages texto d’intimidation envoyés aux membres de la Coalition pour les obliger à abandonner leur lutte politique et se rabattre sur le parti au pouvoir.

Ces messages s’accompagnaient souvent par des menaces de mort comme ‘‘jeter dans les rivières ceux qui sont contre la nouvelle constitution’’. Il y a eu aussi des messages de terrorisme à travers les tracts glissés sous les portes des ménages des membres de la coalition et leaders à la base ainsi que des signaux menaçants comme les croix dessinées sur les portes de ces derniers dans les Provinces de Kirundo, Muyinga, Bujumbura, Gitega, etc. g) la création des pseudo-membres de la Coalition Amizero y’Abarundi pour saboter les meetings et semer la confusion au sein de la population.

Le manque d’impartialité de la CENI s’est fait remarqué à travers ces actes et ses déclarations mensongères qui ont fait la une des medias où le porte parole de la CENI voulait faire entendre qu’il existerait plusieurs courants de la Coalition Amizero y’Abarundi, ce qui n’est le cas ! La CENI était sans ignorer que seul le leader de la Coalition Amizero y’Abarundi, S.E Hon. Agathon RWASA avait fait inscrire la Coalition pour battre campagne. h) Emprisonnement des membres de la coalition ayant participés dans différents meetings.

La Coalition a recensé plus de 80 personnes qui ont été emprisonnées au cours de deux semaines de la campagne électorale dans les provinces Gitega, Mwaro, Cibitoke, Bururi, Bujumbura, Kayanza, Makamba, Ruyigi, Cankuzo, Kirundo, Karusi, Muramvya et la Mairie de Bujumbura alors qu’ils devraient jouir de leurs droits de battre campagne. A titre d’exemple, dans la province de Gitega, Monsieur NSEKERABANDYA Jean Marie de la colline Gihiza a été emprisonné par le chef de zone BUMWENAMAHORO Chrisostome. Le motif de cet emprisonnement est d’avoir mis un fanion ‘‘ Tora oya’’ (vote pour le non) sur sa moto qui est jusqu’ici confisquée ! Dans la même zone, sous colline KAVUMU, NTETURUYE Pétronie été arrêtée et emprisonnée au cachot de la zone MUNGWA le 13 mai 2018. MISAGO Sébastien de la colline NDAVA en commune RYANSORO de la Province GITEGA a été arrêté par les Services Nationales de Renseignement pour motif « avoir porté sur sa moto un client qui venait de la campagne de la Coalition Amizero y’Abarundi ».

Huit autres personnes ont été arrêtées sur la colline Birohe à Tankoma par le commissaire provincial de la police au retour d’un meeting officiel tenu à CERU sur la colline RUGARI- GITAMO. Pourtant, le commissaire les a accusés de travailler clandestinement.

Dans la Province de Bujumbura, commune Mutambu 15 personnes ont été arrêtées parmi lesquelles monsieur Alphonse MANIRAKIZA qui a été emprisonné pour avoir 8

préparé une équipe des danseuses qui voulaient participer dans le meeting de la coalition à Kabezi en date du 11 mai 2018. Il a été arrêté par les Imbonerakure Nathanaël, Ezéchiel, Aloys, Berchimans, Vianney, Dieudonné et Claude. Ce groupe d’Imbonerakure sèment la pluie et le bon temps dans la commune Mutambu.

Dans la Province de Kayanza, commune GATARA, le nommé NTUNZWENIMANA Isaï a été arrêté pour avoir participé dans les meetings de la Coalition sur la colline RUBAGABAGA. Dans la commune de KAYANZA de la même Province, trois personnes NYABENDA Lucien, KAYOBERA Venant et Ismaël ont été arrêtés pour les mêmes motifs !

Dans la Province de MURAMVYA, MANIRAMBONA Eric a été arrêté et emprisonné pour l’unique raison qu’il aurait sensibilisé pour le vote du ‘‘non’’.

Dans la Province KARUUSI, commune BUHIGA, deux personnes membres de la Coalition ont été emprisonnés pour avoir participé au meeting de la Coalition tenu au stade de Karusi en date du 13 mai 2018. Il en de même pour la commune de KITARAMUKA où trois personnes ont été emprisonnées pour la même raison. Il s’agit de NGAMBARAZI Jérôme (de la colline BUGWANA), MBAHONANKWA Pierre (de la colline GASASA), SIBOMANA Adrien ( de la colline CIRAMBO) et RUJENAGAHETA Raphaël de BUHIGA. i) Des campagnes ont été sabotées respectivement à Gakungwe et Kirombwe dans la Province de Bujumbura, à Mbuye dans la Province de Muramvya, à Ntega dans la Province de Kirundo et à Bukemba dans la Province de Rutana, etc. j) A la veille du fameux scrutin et plus tard la nuit (entre 2h00 et 5h00 du matin), le groupe des jeunes Imbonerakure, certains policiers et agents du Service National de Renseignement ont réveillé les menages de nos militants et leaders pour les intimider et les exiger de voter pour le oui au risque d’avoir des ennuis après le scrutin (pour le cas d’espèce, on citerait parmi tant d’autres, l’exemple de la Province de Bujumbura dans la commune de Mubimbi où les Imbonerakure, commandé par un certain Casimir (Imbonerakure de la colline Karugamba) ont réveillé les militants et leaders à la base de la Coalition en affûtant les machettes sur les murs de leurs maisons et en leur proférant des menaces de mort s’il advenait que le oui ne remporte pas ! Signalons que lors de cet acte de barbarie, quatre des mandataires de la coalition ont été arrêtés par ces Imbonerakure vers 2h00 du matin et personne ne sait où ils seraient emprisonnés jusqu’ici ! Ces mandataires portés disparus sont Ladislas NGENDAKUMANA, Jean Bosco NSABIMANA, Tite NICIMPAYE et Lambert HAKIZIMANA.

Ce genre de comportement est inacceptable dans un processus électoral mais aussi pour la quiétude d’esprit de la population en attente du jour du scrutin.

II.2. Refus catégorique d’octroi des accréditations à nos mandataires (En violation de l’article 42 du code électoral de 2014). 9

Nos mandataires n’ont pas reçu des accréditations en temps utiles pour des raisons multiples : a) Certains responsables à la base de la Coalition des Indépendants Amizero y’Abarundi qui devraient récupérer les accréditations à la CECI ont été mis sous les verrous à la veille du scrutin, occasionnant ainsi la non distribution des accréditations à nos mandataires. A titre d’exemple, en Province de Kayanza, 4 représentants communaux de ladite coalition ont été emprisonnés le 16 mai 2018. Il s’agit de Fabien de la commune Butaganzwa, Oscar de la commune Gahombo, BIVUGIRE Crêscent de la commune Kayanza et Dédit NIRAGIRA de la commune Matongo. Bref, à l’exception de quelques cas isolés, il n’y a pas eu de mandataires dans toutes ces communes de la Province de Kayanza dont les responsables étaient emprisonnés. Pour le cas de la commune Butaganzwa en particulier, aucun mandataire n’a pu faire l’observation faute d’accréditation. b) Dans la province de BUJUMBURA, commune KANYOSHA, zone KIYENZI, MARENGA Jacques a été arrêté et emprisonné dans cette zone alors qu’il s’y rendait pour distribuer les accréditations aux mandataires de la coalition. Il était lui-même l’un des mandataires où il devrait travailler au centre de vote de RUKUBA de la zone Kiyenzi. Il en est de même dans la commune MUTIMBUZI où le représentant communal de la coalition du nom de Fabrice NDEREYIMANA a été arrêté et emprisonné dans la zone RUKARAMU quand il était entrain de distribuer les accréditations. Ce qui a été une entrave grave quant à la distribution des accréditations et par conséquent à l’observation du scrutin c) L’octroi des accréditations insuffisantes au regard des centres et des bureaux de vote disponibles et cela uniquement pour les mandataires de la Coalition des indépendants Amizero y’Abarundi. Le cas frappant est celui de la Province de Kayanza où il y a eu octroi d’une et une seule accréditation par centre de vote alors qu’un seul centre de vote pouvait compter plus de dix bureaux de vote. Comment est-ce qu’un seul mandataire pouvait-il suivre les élections dans dix bureaux de vote ? A titre exemplatif, la commune RANGO n’a reçu que 34 accréditations pour la coalition Amizero y’Abarundi alors qu’elle disposait 97 bureaux de vote soit 34 mandataires au lieu de 194 mandataires prévus par la CENI à raison de 2 mandataires par bureau de vote. d) Dans la commune Nyamurenza de la Province de Ngozi, les accréditations de nos mandataires ont été confisqués par un leader du parti au pouvoir du nom de HARABANDI Jean après les avoir arrachées par force des mains du représentant de la coalition à la base du nom de NGENDAKUMANA Paul. Ce qui a fait que sur toute la colline de Nyabikenke, il n’y a eu aucun mandataire. e) Dans la commune BUSONI sur la colline GISENYI, le chef de zone GISENYI a arrêté RUHURAMBUGA Elisée qui est le représentant de la Coalition à la base et qui détenait 10

toutes les accréditations de la zone Gisenyi. Ce qui a occasionné le manque des mandataires dans toute cette zone. Soulignons que la victime a été torturée et dépouillée de tous ses biens par l’Administrateur communal de BUSONI du nom de HASHAZINKA Marie-Claudine. Les biens volés sont entre autres un carnet de chèque, les contrats d’achat des propriétés foncières, deux plaques solaires et une somme de 550.000 Fbu. Il a été arrêté avec NKAZAMIHIGO Jean Baptiste et NTIRAMPEBA David, tous membres de la Coalition Amizero y’Abarundi. f) L’Administrateur de la commune BUSONI a intimidé et empêché UWIZEYIMANA Rémegie et NDORIMANA Hadji qui étaient en train de distribuer les accréditations aux mandataires de la coalition dans les centre de vote Gatare, Gisenyi, Nyagisozi et Murore. Par conséquent ces centres de vote n’ont eu aucun des mandataires de la coalition Amizero y’Abarundi! g) Dans la commune de GITOBE de la Province Kirundo, SIMBARAKIYE Célestin a été arrêté par le comptable communal GITOBE alors qu’il était en possession des accréditations des mandataires des centres de vote ECOFO TONGA, ECOFO CUMBA, ECOFO GITAMBWE, d’où aucun des mandataires de la coalition n’a reçu une accréditation dans toute la zone de SHORE. Il en est de même pour BIBONIMANA Jérôme de la commune KIRUNDO qui a été arrêté (emprisonné au PJ Kirundo) sur la colline KIREKA alors qu’il était en possession des accréditations des mandataires des Collines KAGANA, KINYANGURUBE, MWENYA et MURAMBA. D’où l’absence des mandataires de la Coalition Amizero y’Abarundi dans toutes ces localités.

Tous ces éléments, parmi tant d’autres, se sont reproduits au su et au vu de la CENI et de ses démembrements qui sont curieusement restés inactifs en violation de l’article 38 du Code Electoral.

Comme vous le constatez, ces éléments ne sont pas de nature à rendre le scrutin crédible, libre, transparent, indépendant et encore moins inclusif. Cette inertie manifeste de la CENI et de ses démembrements montre à suffisance leur complicité dans la fraude électorale, ce qui les a empêchés de faire respecter les règles de jeu de tout le processus électoral.

III. Situation pendant le jour du scrutin

A. Séquestration des mandataires de la Coalition Amizero y’Abarundi (en violation de l’article 41, 42, 43,…du Code Electoral)

1. Le 17/5/2018 jour du scrutin a été marqué par une violation grave et flagrante de la loi électorale et de tout le processus référendaire.

Cette journée a été un calvaire pour la population votante en général et pour les membres et sympathisants de la Coalition Amizero y’ Abarundi en particulier. 11

2. En effet, toute une machine d’intimidations, d’arrestations suivies souvent d’emprisonnements était mise en place pour tous les présupposés votant pour le Non. Cette situation inédite manifestait un plan de collaboration et de complicité bien élaboré entre l’administration, la Police, les agents des démembrements des CEPI jusqu’au niveau des bureaux de votes, ainsi que les jeunes affiliés au parti au pouvoir.

3. Refoulement, garde à vue, arrestations et emprisonnement arbitraires des mandataires

On a observé un à travers tout le pays qu’avant, pendant et surtout au moment le plus décisif de comptage des voix, nos mandataires étaient dans la ligne de mire. Il importe, sans être exhaustif, de relever quelques cas illustratifs :

- En province de RUMONGE, soixante douze mandataires dans les communes Bugarama, Rumonge, Buyengero et Muhuta ont été refoulés et n’ont pas suivi le déroulement du scrutin tandis que dans la commune Burambi les mandataires se sont vus chassés durant le comptage de voix ( cfr. liste en annexe)

- Dans la Province de BURURI, en commune de Bururi, zone Bamba les mandataires Sindayikengera Gédéon, Manirambona Léonard et ndayongeje Elican ont été refoulés.

- En province de Gitega dans la commune de Buraza, les mandataires se sont vus refusé d’accomplir leur travail par l’administrateur communal de Buraza en personne de RUTOZI Didace. C’est lui qui a donné l’ordre clair de ne plus reconnaitre les mandataires de la Coalition des Indépendants Amizero y’Abarundi. Les Mandataires BIZIMANA Silas ( Hangar BAG, Bureau de vote n°2) , Nsavyimana Claude ( Centre de Vote situé au Lycée Communal de Rutegama , Nkunzimana Jean de Dieu (Centre de vote de l’Ecofo Kimanama) a été arrêté par le Président du Bureau de vote à l’Ecofo Kimanama du nom de NDUWARUGIRA Philippe.

- En Province de RUYIGI, les mandataires du BV Migege en commune Butaganzwa, ont été tous sommés de quitter les lieux par un groupe de jeunes imbonerakure au vu et au su des Présidents des bureaux de vote , un certain NDARUHEKEYE Samuel alias Gasongo a été arrêté et emprisonné le jour du référendum à Kinyinya puis emmené à la Brigade de Ruyigi par les jeunes Imbonerakure affiliés au parti au pouvoir.

En commune Gisuru, a été arrêté et emprisonné à la Brigade de cette commune, un certain Edouard NZAMBIMANA, par un imbonerakure en compagnie des agents de la police. Il est toujours en état de privation de sa liberté jusqu’ici.

- En Province RUTANA, l’Administrateur de la Commune Rutana Isidora NKUNDIZANYE s’est fait délivré une liste des mandataires de la Coalition Amizero y’Abarundi la veille du référendum et les a tous intimidés au point que tous ces mandataires prévus sur ces bureaux de vote n’ont pas pu participer à l’observation électorale. 12

Sur la Colline Gakobe, en comune Rutana, un mandataire du nom de Violette a été empêché d’accomplir sa mission d’observer l’opération de vote par un certain Désiré, chef des Imbonerakure dans cette localité de Gakobe.

A l’Ecofo MUGOMBWA, en commune GITANGA, un mandataire du nom de Cossan a été chassé du Bureau de voté où il était affecté par Ramadhan, Chef du Parti Cndd-Fdd dans cette commune. Dans la même commune, à l’ECOFO NYAMABUYE, un mandataire du nom de SINABIZIGA Fabien a été sommé de sortir du BV. Il en est de même du mandataire Jean Claude sur l’ECOFO RUKOBE.

- En Province KARUSI, en Commune GITARAMUKA, l’Administrateur communal a refusé que les mandataires de la Coalition Amizero Y’Abarundi fassent leur travail d’observation électorale.

En commune Buhiga,au Bureau de Vote Karuri, un mandataire du nom de Déus NIBIZI a été sommé de sortir du BV sur ordre de Muvala, époux de l’Administrateur communal de BUHIGA.

En commune SHOMBO, au centre de Vote Gikombe et Bukirasazi, les mandataires SAGANGA Déo, NIYOKWIZIGIRA Ezéchiel ont été refusé l’accès aux Bureau de vote et ont été contraints de rebrousser chemin et rentrer chez eux. Sur la Colline Gitaramuka de ladite commune, un autre mandataire du nom de NDAYIKEZE Emery a été tellement intimidé qu’il a fini par abandonner son poste d’attache et est parti sans avoir joué son rôle de mandataire.

- En Province BURURI, commune SONGA, au Lycée Communal de KIRYAMA, B.V N°2, le mandataire du nom de Joséphine a été refusée d’entrer au BV jusqu’à 11hoo. De même, à l’Ecofo Jenda, B.V n°3, le mandataire Dieudonné NIYINTUNZE, a été refusé l’accès à son B.V jusqu’à 15h30.

En Commune Matana, ECOFO GASHINYIRA, le mandataire du nom de Jean de Dieu a été refusé l’accès à son B.V du matin jusqu’à 15h20min.

En commune Rutovu,au Centre de vote RUHANDO, le mandataire NTUNGWANAYO Pascal été sommé de quitter le bureau de vote. Il importe de signaler qu’en commune Bururi deux superviseurs de la Coalition Amizero y’Abarundi ont été arrêtés et emprisonnés. Il s’agit de NIYOMFISE Richard et BUKEYENEZA Elvis. Dans la même commune, un autre superviseur communal du nom de NKENGURUTSIMANA Egide s’est vu son téléphone saisi par un policier et cela sans aucun motif.

En Commune MUGAMBA, ECOFO KAVUMU, le mandataire Yves a été refusé l’accès aux B.V sans motif. 13

- En Province Kirundo, Commune Kirundo, colline Gakana, un certain BIBONIMANA Jérôme, a été arrêté avec toutes les accréditations qu’il avait en sa possession pour les distribuer à ses collègues. En conséquence, tous les mandataires des 4 BV de l’Ecofo Gakana ont été privés des accréditations et par-là n’ont pas pu accomplir leur mission d’observation sur ces Bureaux de vote d’affectation.

En commune BUGABIRA, sur les B.V KIRI 1 et KIRI 2, les mandataires de la coalition Amizero y’Abarundi ont été empêchés de suivre le scrutin. A RUBUGA 2, toujours dans la même commune, les mandataires ont été chassés par un leader du parti au pouvoir dans la commune du nom de MUGEMANYI. A leur retour, ils ont encore été chassés au moment du comptage de voix. Cette activité a été seulement accomplie par les Imbonerakure. Nos mandataires ont également été chassés sur tous les bureaux de vote de l’ECOFO MAMFU.

- En Province MURAMVYA, Commune KIGANDA , ECOFO RUVUMU, un mandataire du nom d’Isaie, a été arrêté et emprisonné pour la simple raison qu’il est arrivé le premier sur le Bureau vote !

- En Province Cankuzo, en Commune CANKUZO, Mme le mandataire NDIKUMAGENGE Antoinette a été malmenée par la police et ses téléphones ont été confisqués.

- En Province MAKAMBA, Commune NYANZA-LAC, ECOFO NYANZA -LAC II, BV n°9, les mandataires ont été refusés d’accomplir leur rôle d’observer les opérations de vote. Ils ont été chassés par la Présidente de ce BV du nom de Mme Odette Marie. Cette dernière s’est donnée le droit d’accompagner les votants dans les isoloirs tout en leur intimant l’ordre de voter pour le ‘‘EGO’’.

- En Province BUJUMBURA, la Commune de MUGONGOMANGA, deux mandataires ont été chassés au BV de KIRARI et au même moment l’observateur provincial de la Coalition des indépendants du nom de GAHUNGU Jean a été arrêté.

Dans la commune de Mubimbi, sur le centre de vote de Nyankuba, l’administrateur NTIRANDEKURA Léonidas accompagné d’un groupe des Imbonerakure a arrêté un mandataire du nom de HAVYARIMANA Juvénal et au centre de vote de Mubimbi, ils ont chassé le mandataire Roger HAVYARIMANA de son bureau de vote.

Dans la commune de Kabezi, cinq mandataires ont été menacés et obligés de fuir les lieux où ils étaient affectés tandis que d’autres ont été emprisonnés. Il s’agit de Mme NTIRAMPEBA Fébronie et Methussela qui étaient affectés respectivement au centre de vote MENA et MIGERA.

Dans la Commune Kanyosha, tous les mandataires qui étaient affectés au Centre de vote de KIROMBWE et à GITONGO (sur la colline MIRAMA) ont été chassé sous prétexte qu’ils étaient venus à deux par B.V. Ils ont été acceptés vers 14h00 ! 14

- En province de MWARO, NINTIJE Daniel a été arrêté et emprisonné en possession de toutes les accréditations et par conséquent tous les mandataires n’ont pas eu accès aux bureaux de vote pour observation. Il a été sérieusement tabassé par des jeunes Imbonerakure munis de gourdins. Ceux qui ont été identifiés sont notamment NDAYIKENGURUKIYE Regis, MANIRAKIZA Vital alias Ruboga, HABONIMANA Jean Claude, KARIBWAMI Claver alias Muhe, NKURUNZIZA alias Bijebegeri, NIYONIZIGIYE Clovis (un boutiquier), NISUBIRE Pascal, KWIZERA Salvator, MANIRAKIZA Etienne, et un motard du nom de HABONIMANA François alias Shoferi. L’administrateur qui devrait jouer le pompier a lui aussi giflé l’arrêté et l’a lui- même conduit en prison.

- En province BUBANZA dans la commune MPANDA, sur les B.V des écoles Rubira, , , et Rugenge ainsi que dans la commune de sur les BV des écoles de Mivyiru, Mugombarima, Masare, Lycée Communal Musigati, Kigomera, Kanazi, Mpishi et Kayange, les mandataires ont été sommés de déguerpir et des inconnus ont signé les procès verbaux des résultats à leur place.

- En Province KIRUNDO, Commune BUSONI, ECOFO MUHEMBUZI, le mandataire du nom de NIHORIMBERE Ezéchiel a été arrêté et mis au cachot de la zone Gatare.

Dans cette même Province, Commune KIRUNDO, à l’ECOFO KIREKA, un mandataire du nom de HABARUGIRA Samuel a été malmené par un Imbonerakure et a dû fuir le lieu et quitter son BV d’affectation.

En outre, les Présidents et membres des Bureaux de vote ont refusé de donner les Procès verbaux des résultats du Référendum aux mandataires de la Coalition des Indépendants Amizero y’Abarundi. Cela a été constaté dans les Provinces suivantes: Ngozi, Karusi, Bururi, Mairie de Bujumbura, Muramvya, Gitega,Bubanza, Cibitoke, Ruyigi, Bujumbura, Kirundo, etc.

B. Cas de bourrage d’urnes

Les cas de bourrage d’urnes ont été signalés un peu partout. C’est même la raison qui a fait qu’on refusait l’accès aux bureaux de vote par les mandataires de la Coalition des Indépendants Amizero Y’Abarundi. On profitait de leur absence pour bourrer les urnes par des bulletins préalablement préparés. Les exemples sont légion. On signale les cas de Rumonge, Bururi, Bujumbura,etc.

C. Orientation des électeurs dans les isoloirs et vote à leur place

Tous ces comportements frauduleux se sont observés sur tous les bureaux de vote du territoire national. 15

 Le rôle macabre joué par les Présidents et les membres des bureaux de vote

Tout en n’étant pas exhaustif sur les cas relevés, il a été remarqué que les Présidents et membres des bureaux de vote ont joué un rôle négatif soit en votant pour les électeurs sans procuration ou soit en accompagnant les électeurs dans les isoloirs. A titre illustratif :

Dans la Province de RUMONGE, à l’Ecofo Minago, sur le BV de Minago, le Président du Bureau de vote en la personne de Jean Marie a sommé un électeur de voter le « Ego » et ce dernier lui a demandé pourquoi il lui indiquait ce choix. La réaction du Président a été brutale et il y a eu une intercation entre les deux.

En Province de KAYANZA, Commune de RANGO, à L’Ecofo GACOKWE, B.V n°2 , un électeur a été obligé de voter le « Ego » pendant que faisait irruption dans le BV un observateur national. Pris la main dans le sac, les membres du BV ont tenté de dissimuler le cas en qualifiant l’électeur de sourd-muet. Mais après vérification, l’observateur s’est rendu compte que ce n’était pas vrai mais plutôt que c’était pour cacher la vérité.

En Province de GITEGA, Commune ITABA, à l’ECOFO Gihamagara, la Présidente du BV n°4 procédait au vote en lieu et place de tous les électeurs qui ne savaient ni lire ni écrire.

Dans la Province de BURURI, Commune Rutovu, à l’ECOFO Mukoni, BV2, les membres de bureau de vote s’arroger le droit de voter à la place des électeurs avec pour motif qu’ils ne savaient ni lire ni écrire.

Dans la Province de BUJUMBURA, Commune KANYOSHA, Zone KIYENZI, colline NYAMABOKO, les membres des bureaux de vote se sont arrogé le droit de voter pour les autres sans procuration.

 Le rôle joué par les Imbonerakure et les agents de l’administration

Partout dans le pays, les jeunes Imbonerakure affiliés au parti au pouvoir et administratifs à la base ont fait immixtion dans les opérations de vote, ce qui a influencé négativement le vote surtout qu’ils faisaient surtout recours aux intimidations.

Quelques exemples parmi tant d’autres ont été relevés :

Dans la Province de BURURI, en commune Rutovu, colline Muheza, BV Mugomogomo, la dame de l’Administrateur communal de Rutovu a, toute la journée durant, joué le rôle de guide des électeurs dans les isoloirs pour certains et elle a même voté à la place des électeurs pour d’autres cas. 16

Dans la même province, commune Songa, ECOFO JAGARA, les Imbonerakure se dressaient en route pour intimider les votants en leur disant de voter pour ‘‘ Ego’’ au risque d’être chassés de leurs collines d’origine.

Dans la province de MWARO, des responsables de la Coalition ont été arrêtés en cascade et d’autres attaqués pendant la nuit et sérieusement tabassées. Il s’agit de NTAKARUTIMANA Stany, NTAKARUTIMANA Elie, Astere BASHINGWANUBUSA. NSAVYUMUKNZI David a été arrêté à l’ECOFO NTOMBWE dans la Province de Gitega, par la police sur ordre du Président du Bureau de vote du nom de Théophile sur motif qu’il parlait avec sa femme sur le vote de « OYA ».

Dans la Province RUMONGE, Commune Muhuta, les personnes suivantes ont été arrêtées : NIBITANGA Jérémie, BIZIMANA Laurent, NDABAMBARIRE Jeanine et NZIRUBUSA Peres. Ces militants de la Coalition des Indépendants Amizero y’Abarundi sont des leaders de la Collation Amizero y’Abarundi sur la colline MUHUZU, zone Minago.

Dans la Province RUTANA, commune Giharo, zone Muzye , une quinzaine d’Imbonerakure dont Bahufise Eric, Rwenda alias Wakoroka, Ngayabosha Ferdinand, Niyongabo Gedeon, Ndikumana Athanase ont demoli une maison d’un militant de la Coalition Amizero du nom de Nivyoyangeneye Pontien.

Dans la Province KIRUNDO, commune Busoni à l’Ecofo Gatemere, le mandataire NTAKARUTIMAN Ezéchiel a été arrêté et mis au cachot de la commune Busoni pour avoir refusé de changer le « OYA » en « EGO ». Il a dû payer la rançon de 30 000F sans quittance pour être libéré.

Tous les Députés de la Coalition des Indépendants Amizero y’Abarundi ont été tous filés dans les Provinces où ils s’étaient rendus pour observer les opérations de vote du référendum.

En Mairie de BUJUMBURA, NDIZEYE Gervais qui était mandataire au BV2 de KIZINGWA BIHARA, Centre de vote Eglise Marango a failli être fusillé par Bigirimana Rubin qui a pris de force l’arme de son garde du corps pour tirer sur NDIZEYE Gervais. Celui-ci a été sauvé de justesse parce qu’il a aussitôt fui.

IV. Situation d’après la journée du scrutin (dès le lendemain du scrutin à nos jours)

La période d’après le jour du scrutin est caractérisée par le harcèlement, les intimidations, les arrestations arbitraires et emprisonnements dirigés spécialement contre les mandataires et tous ceux qui sont accusés d’avoir voté Non au projet de la nouvelle constitution.

IV.1. Cas des mandataires politiques de notre coalition Amizero y’Abarundi 17

Sur tout le territoire national, les mandataires sont en train de vivre un cauchemar sur presque toute l’étendue du territoire national : a) Dans la Province de Karusi, il y a chasse à l’homme aux mandataires de notre coalition. Monsieur Jean Marie Vianney a été sérieusement battu par les Imbonerakure pour avoir joué le rôle de mandataire le jour du scrutin. NIJIMBERE Sylvestre ne vit plus sur sa colline Gatamba par peur des imbonerakure qui le menace de le tuer pour avoir été mandataire. D’autres ont été arrêtés et emprisonnés. Il s’agit de MBONIHANKUYE Félix, NIYONKURU Gaspard, COYITUNGIYE Emmanuel, SINDAYIHEBURA Jean Marie. Ils sont tous emprisonnés depuis le 21 mai 2018 dans la zone Buhiga, commune Buhiga par le chef de Zone Buhiga sous la seule accusation d’avoir été mandantaires de notre coalition et d’avoir voté pour le non. D’autres mandataires sous les verrous à Karusi dans la commune GIHOGAZI sont NSHIMIRIMANA Dimitri, NDAYIKENGURKIYE Jean Claude, NIYONKURU Pascal, NSENGIYUMVA Eric, NDAYIKENGURUTSE Jean, NKESHIMANA Tarcisse, NTAKARUKIMANA Egide, NSHIMIRIMANA Jean, GAHUNGU Joseph. Quant à NINDORERA Triphonie (mandataire), elle a été battue par NDIHOKUBWAYO Joseph et MUSHUGURI Simon tous les deux sont des Imbonerakure de la colline RUYAGA. Selon les informations qui nous parviennent, le commanditaire de toutes ces arrestations serait l’honorable François MBONIHANKUYE alias Brigadier élu dans la circonscription de Karusi. Il importe de souligner que certains de ces détenus ont subi des tortures sous la surveillance de cet élu du peuple ! Pour la commune MUTUMBA, les imbonerakure ont arrêtés NGERAGEZE Léonidas et GASAGO Charles qui étaient tous nos mandataires.

C’était le 18 mai 2018. b) Dans la Province de Bujumbura, notre mandataire NDEREYIMANA Joseph alias Kabwa a été arrêté le 22 mai 2018 alors qu’il poursuivait ses activités commerciales à Kabezi dans la commune de Kabezi. Les mandataires de la colline Rugembe ont été obligés de fuir par peur d’être arrêtés après avoir appris qu’ils étaient recherchés pour avoir participé comme mandataires le jour du scrutin. Dans la commune Mutambu, tous les mandataires ont été sommés, par l’administrateur de la commune du nom de Jean Pierre NIYONGABO, d’écrire des lettres de demande de pardon pour avoir été mandataire de la Coalition Amizero y’Abarundi c) Dans la Province de NGOZI, commune de GASHIKANWA, on a arrêté et condamné deux mandataires dont MWIZERO Manassé et NIZIGAMA Léonard. Le tribunal de Grande instance de Ngozi les a condamné à une amande de 500.000FBU chacun et croupissent dans la prison centrale de Ngozi. Dans la commune de Kiremba de la même Province, notre mandataire NDIHOKUBWAYO Hermès a été arrêté sur la colline Ruyumpu en date du 18 mai 2018 par les Imbonerakure. 18

d) Dans la Province de MURAMVYA, notre mandataire NDUWIMANA Oswald de la colline Mubira, zone SHOMBO en commune MURAMVYA, a été arrêté par les Imbonerakure pour avoir été mandataire. e) Dans la Province de BURURI, commune SONGA, notre mandataire NIBIGIRA Anicet a échappé de justesse à l’arrestation quand les Imbonerakure venaient l’arrêter chez lui. f) Dans la Province de RUYIGI, commune KINYINYA, NZAMBIMANA Edouard a été arrêté à 20h07min le 18 mai 2018 tendis que Martin est en fuite depuis ce jour après avoir échappé à l’arrestation par les Imbonerakure et la police. Dans la commune NYABITSINDA, un certain Philbert a fui sa commune natale pour avoir été pourchassé par un militaire surnommé MAZURU. La raison de cette chasse est que sa colline natale avait majoritairement voté pour le non.

Cette situation de chasse à l’homme à nos mandataires est révélatrice d’un plan savamment préconçu en complicité avec la CENI dans le seul but de frauder les élections. De mémoire, la coalition AMIZERO Y’ABARUNDI avait mis à la disposition des démembrements de la CENI (CEPI et CECI), deux mandataires par bureau de vote soit 22.152 mandataires sur tout le territoire national. Mais, les rapports qui nous parviennent nous montrent que la participation de nos mandataires n’atteint même pas 10%, ce qui est un scandale électoral.

IV.2. Violences et tueries contre tout autres personnes accusées d’avoir voté pour le ‘‘Non’’

Depuis la fin du scrutin, les administratifs à la base comme les leaders et jeunes du parti au pouvoir ont directement commencé des poursuites et violences contre toute personne accusé d’avoir participé dans les meetings de notre Coalition Amizero y’Abarundi et d’être soupçonné d’avoir voté contre le projet de la nouvelle constitution. Ce qui est une violation grave du principe démocratique en général et du processus électoral référendaire où chaque votant a deux possibilités de choix entre le ‘‘oui’’ et le ‘‘non’’ !

Cette chasse à l’homme et les violences observées dès lors jusqu’ici, il a été généralisé sur tout l’étendue du territoire nationale et prend de plus en plus l’ampleur surtout qu’il s’accompagnent des menaces de mort et de graves violences verbales de la part des administraifs !

A titre illustratifs, relevons quelques cas dans diverses provinces du pays : a) Dans la Province de RUTANA, un certain BAZIRA Anicet a été arrêté en pleine culte dans l’Eglise méthodiste et amené au cimetière où il a été battu à mort et il est porté disparu jusqu’ici. Les Responsables de ces actes ignobles sont les Imbonerakure dénommés Gilbert NDUWAYO et Gordien. Un autre disparu est un motar du nom de Réverien NIRAGIRA qui a été battu par ces Imbonerakure et dès lors personne ne sait il se retrouve actuellement. Le 19

chef de zone de BUTEZI se promène avec la liste des personnes qu’il accuse d’avoir enseigné le NON pour les arrêter et les torturer. Dans la même Province, commune BUKEMBA, zone MUZYE, les Responsables du parti au pouvoir appuyés par leurs jeunes installent chaque jour à partir de 15h jusqu’à 21 h00 des baffres et lance- voies faire chanter de chants de diabolisation de son excellence le Premier Vice-Président de l’Assemblée Nationale et Président de notre Coalition Amizero y’Abarundi, l’Honorable Agathon RWASA. b) Dans la Province de MWARO, commune NYABIHANGA, l’équipe des tambourinaires est sérieusement menacés par les administratifs qui les accusent d’avoir accueilli l’Honorable Rwasa Agathon au rythme du tambour au stade de Mwaro lors d’un meeting qui y a été tenu en date du 13 mai 2018. Certains de ces tambourinaires ont fui leurs menages et vivent en cachette et l’un d’eux a été arrêté pour la même raison. Il s’agitde Monsieur NKESHIMANA Jean qui est incarcéré au cachot communal de NYABIHANGA. c) Dans la Province de BUJUMBURA, les Batwa de la colline MUHORORO en commune MUBIMBI sont menacés pour avoir voté ‘‘ Non’’ à la nouvelle constitution ! Ils sont menacés de mort par les Imbonerakure qui sont appuyés par l’honorable NKUNZIMANA Emmanuel (natif de la même commune) qui a intimé l’ordre de chasser ces batwa de certaines activités pouvant leur générer des revenus. Dans la commune MUTAMBU, zone GOMVYI, sur la colline KIVUNGWE, Monsieur NDAYIZEYE Augustin a été obligé de vivre en cachette après avoir été menacé de mort par les Imbonerakure NAHIMANA Jean Paul alias Nyamurenge, SINDABAKWIRA Paul alias Maguru et SINZOTUMA Patrice alias Gasosi. d) Dans la Province RUMONGE, 22 personnes ont été arrêtées le 18 mai 2018 pour avoir été actives quant au vote contre le projet de la nouvelle constitution. Après les avoir fait payer des amandes injustifiées, 18 d’entre elles ont été relâchées et obligées par la suite de se convertir pour le parti au pouvoir tandis que 4 ont été transférées à la prison centrale. Les 4 victimes de cette injustice sont NIBITANGA Jérémie, BIGIRIMANA Laurent, NDABAMBARIRE Jeanine et NZIRUBUSA Pérès, tous de la zone MINAGO, colline MUHUZU.

Aussi, les femmes vendeuses des fruits dans la commune BUGARAMA ont été interdites de continuer leurs petites activités commerciales sur la route Bujumbura-Rumonge. La raison de cette interdiction est que certaines d’entre elles ont accueillies chaleureusement S.E Honorable Agathon Rwasa lors d’un meeting du 10 mai 2018 en étalant leurs pagnes à son passage ! Ces femmes ne peuvent plus s’approcher de la route (de leur lieu de travail habituel) au risque de les emprisonner ! Ce sont les honorables députés élus dans cette circonscription dont Séraphine et HABONIMANA Odette qui ont pris cette injuste et discriminatoire décision contre ces pauvres femmes qui ne vivaient que de ce petit commerce. 20

e) Dans la Province de GITEGA, les Imbonerakure ont terrorisé la population avec des chansons d’intimidations ayant un caractère terroriste. C’était en date du 18 mai 2018. Ils disaient que les mandataires de RWASA seront ‘‘ lessivés’’ et que ceux qui ont voté ‘‘non’’ à la constitution seront chassés de la commune. Suite à ces menaces, 31 mandataires vivent déjà en cachette. Dans la même Province, commune Gitega, zone MUNGWA, colline BIHANZA, un citoyen burundais du nom de MANIFASHA Jean Bosco s’est vu refusé le droit de faire enregistré son enfant (le nouveau-né). Le chef de zone MUNGWA, monsieur BUMWENAMAHORO Christian lui a martelé qu’il ne peut pas enregistrer l’enfant d’un partisan du ‘‘non’’ à la nouvelle constitution ! Et d’ajouter que c’est à Rwasa de s’occuper de l’enregistrement de cet enfant rebelle !!!

f) Dans la Province KAYANZA, commune de GAHOMBO, un défilé a été organisé par les Imbonerakure sous le commandement du conseiller de l’Administrateur du nom d’ABDALLAH. Dans ce défilé, les chansons entonnées étaient de menacer les mandataires d’Amizero y’Abarundi qu’ils seront tués et d’autres enterrés vivants ! Ce qui a été dit à haute et intelligibles voix et sans scrupule ! Nos mandataires ont été tétanisés et vivent actuellement dans la peur!

Au regard de cette situation plus que dramatique de cette période post-électorale et qui se généralise partout dans le pays, on est dans l’obligation d’affirmer qu’il y avait un plan de vol des élections qui se manifeste par les intimidations visant à effacer les traces de ce plan. Il est clair que nos mandataires étaient des cibles privilégiés de cette chasse à l’homme et cela a un sens qu’il importe d’analyser avec attention !

Le code électoral a été violé dans toute son entièreté et particulièrement en ses articles 29, 30, 31, 32, 38, 39, 40, 41, 42, 43, etc.