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DOSSIER PÉDAGOGIQUE RAZZLE DAZZLE l’art contre-attaque ! 1er degré

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⁄ Introduction

Dans le cadre du Centenaire 14-18, le musée national de la Marine à Brest présente sa nouvelle exposition au titre énigmatique : « Razzle Dazzle, l’art contre-attaque ! ». Autour des commémorations du débarquement des Américains à Brest en 1917, cette exposition présente un sujet aussi méconnu que surprenant : le camouflage Razzle Dazzle (éblouissant, aveuglant, tape à l’œil) des navires pendant la Première Guerre mondiale.

En novembre 1917, les premiers convois débarquent les troupes américaines à Brest. Ils seront bientôt 1 million à transiter par la cité du Ponant. Mauritania, Olympic , Leviathan … les navires réquisitionnés traversent l’Atlantique fardés d’étranges fresques qui leur confèrent un air de zèbre ou d’arlequin.

Avec le camouflage terrestre, le Razzle Dazzle est peut-être l’innovation la plus insolite de la Grande Guerre : sous- marin, avion, char... Basée sur le principe des illusions d'optiques, elle a pour objectif de tromper les sous-marins ennemis en créant de faux effets de perspective afin de rendre difficile le calcul du cap et de la vitesse. Cette peinture aux motifs abstraits et géométriques est inspirée du cubisme ; elle est créée par des artistes mobilisés.

Pour présenter ce sujet aussi méconnu que surprenant, le musée national de la Marine, met en regard une centaine d’œuvres originales avec les créations contemporaines du collectif XYZ. En résidence au château, et 100 ans après les artistes qui l’initièrent, les plasticiens Guillaume Duval et Jean-Baptiste Moal nous transportent dans l’univers graphique et coloré du Razzle Dazzle .

Sommaire

Liens avec les programmes p.3 Repères p.4 Documents p.9 Activités p.14 Repères bibliographiques p.24 Offre public scolaire p. 25 Informations pratiques p.26

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⁄ Liens avec les programmes

1er degré : Cycle 3 – CM2

Thème 3 : La France, des guerres mondiales à l’Union européenne B.O. n°11 du 26 novembre 2015

CONNAISSANCES DÉMARCHES On cherchera de manière prioritaire à faire comprendre à l’élève : À partir des traces de la Grande Guerre et de la Seconde Guerre • que la France a connu deux conflits mondiale dans l’environnement des élèves (lieux de mémoire et mondiaux ; du souvenir, paysages montrant les reconstructions, dates de commémoration), on présente l’ampleur des deux conflits en les • que ces deux conflits ont été marqués par situant dans leurs contextes européen et mondial. une violence extrême et massive ; On peut étudier les acteurs du conflit, les types de combats (armement, phases du conflit), la vie à l’arrière, le rôle des • que cette expérience a conduit la France femmes, le bilan et l’impact durable sur les sociétés européennes à s’engager dans la construction des deux conflits. Combinées à une chronologie, les cartes européenne. peuvent, dans un premier temps, servir de support à un rappel de quelques évènements clés de chaque conflit.

Compétences travaillées (Domaines du socle : 1, 2, 5) • Se repérer dans le temps : construire des repères historiques, utiliser des documents donnant à voir une représentation du temps (dont les frises chronologiques), à différentes échelles, et le lexique relatif au découpage du temps et suscitant la mise en perspective des faits, mémoriser les repères historiques liés au programme et savoir les mobiliser dans différents contextes. • Se repérer dans l’espace : • Construire des repères géographiques. • Mémoriser les repères géographiques liés au programme et savoir les mobiliser dans différents contextes. • Raisonner, justifier une démarche et les choix effectués : poser des questions, se poser des questions, formuler des hypothèses. Vérifier. Justifier. • Comprendre un document : en saisir le sens général, l’identifier et savoir pourquoi il doit être identifié, extraire des informations pertinentes pour répondre à une question, savoir que le document exprime un point de vue, identifier et questionner le sens implicite d’un document. HISTOIRE DES ARTS Domaine artistique : arts visuels Connaissances et compétences associées Donner un avis argumenté sur ce que représente ou exprime une œuvre d’art: • Résumer une action représentée en image, ……………… Dégager d’une œuvre d’art, par l’observation ou l’écoute, ses principales caractéristiques techniques et formelles: • Retrouver des formes géométriques et comprendre leur agencement dans une façade, un tableau, un pavement, un tapis. • Dégager d’une forme artistique des éléments de sens. ( cubisme) Relier des caractéristiques d’une œuvre d’art à des usages, ainsi qu’au contexte historique et culturel de sa création: • Mettre en relation une ou plusieurs œuvres contemporaines entre elles et un fait historique, une époque, une aire géographique ou un texte, étudiés en histoire, en géographie ou en français. Se repérer dans un musée, un lieu d’art, un site patrimonial: Être sensibilisé à la vulnérabilité du patrimoine.

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⁄Repères

I - De l’océan aux tranchées : everybody Razzle Dazzle*

Quelle image avons-nous de la « Grande Guerre » (1914-1918) ? Souvent celle de poilus agonisant dans une tranchée. Soldats partis la « fleur au fusil » dont un sur cinq seulement reviendra du front. Plus de 10 millions de morts et 20 millions de blessés ou de gueules cassées (soit près de la moitié de la population française actuelle) dont la moitié étaient des civils : tel est le bilan de celle qu’on espérait alors être la « der des ders ».

Quel rôle a joué la Marine pendant la Première Guerre mondiale ? Batailles des Dardanelles ou du Jutland : hormis quelques affrontements majeurs, la guerre navale est plutôt méconnue. Pourtant, elle a fait rage sur toutes les mers du globe. Cette guerre qu’on peut qualifier de totale et industrielle a vu naître de nombreuses innovations : hydravion, mitrailleuse, sous-marin, char de combat, etc. La plus insolite fut peut-être le camouflage. D’abord terrestre, il se décline rapidement sur les navires qui cherchent à se cacher des U-boot allemands. Cette peinture disruptive – le Razzle Dazzle , encore appelée dazzle painting- est inspirée du cubisme. On y reconnaît également les influences du futurisme ou du vorticisme. Ces motifs abstraits et géométriques confèrent aux embarcations un air de zèbre ou d’arlequin.

Cette innovation s’illustre à Brest, ville choisie par les états-majors américains comme principal port de débarquement des troupes. En effet, avant de combattre sur le front français, les soldats américains traversent l’Atlantique sur des navires maquillés de lignes géométriques aux couleurs contrastées. Un siècle plus tard, il parait étonnant que ces peintures pourtant si tape à l’œil et éblouissantes* soient tombées dans l’oubli.

1. Une guerre nouvelle

Aviation, artillerie, chars, gaz, sous-marins, moyens de communication : la Première Guerre mondiale est marquée par des avancées techniques considérables. La science, l’industrialisation et la production de masse sont dédiées aux innovations dans le domaine de l’armement et de la technologie militaire en général.

Les armes à feu et les armes individuelles se multiplient à la fois en diversité et en efficacité. Le pistolet-mitrailleur, les mitrailleuses, les grenades et lance-flammes prennent une place de plus en plus importante dans l’armement. L’artillerie connaît également des progrès liés aux besoins de la guerre de tranchée qui nécessite des armes plus lourdes pour détruire les lignes ennemies et faire un maximum de blessés avant l’assaut. Les premiers véhicules blindés motorisés apparaissent et permettent de renouer avec la guerre de mouvement (mars à novembre 1918). La combinaison du char, de l’aviation et de l’infanterie conduit ainsi les Alliés vers la victoire.

Cette guerre est également la première où les dirigeables puis les avions, jouent un rôle tactique important, notamment pour la Marine. Ces technologies sont liées à l’engagement massif de sous-marins de combat, les U-Boot allemands qui conduit à une véritable guerre de course menée contre les flottes commerciales. Le camouflage terrestre puis maritime va alors se poser en riposte à ces nouvelles tactiques.

2 L’art au service de la guerre

Août 1914 : les soldats français partent au front en pantalon rouge garance… Une tenue inadaptée qui en fait des cibles faciles face aux Allemands alors déjà en uniforme feldgrau (vert-de-gris) depuis 1907. L’idée du camouflage nait alors de manière concomitante dans la tête de deux hommes : le peintre Lucien-Victor Guirand de Scevola (1871-1950) et le collectionneur et mécène Eugène Corbin (1867 – 1952) aidé par son ami, le peintre et décorateur Louis Guingot (1864-1946). Mobilisés sur le front à l’automne 1914, ils sont confrontés aux problèmes

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de visibilité des pièces d’artillerie et de leurs servants. Ils ont alors l’idée de recouvrir les hommes et les canons de blouses et toiles peintes se fondant dans le paysage. Ayant convaincu l’état-major de l’efficacité de tels dispositifs, une première équipe d’une trentaine d’hommes est officialisée le 12 février 1915 autour des deux hommes. Bientôt ils vont étendre la pratique à de nombreux domaines : tenues, artillerie, véhicules, dépôts, routes, avions, navires. La création de cette section est notamment liée à la guerre de position (novembre 1914-mars 1918) qui maintient les troupes face à face et les oblige à demeurer invisibles.

Plus de 200 artistes aux profils très hétérogènes vont y participer, en particulier des décorateurs de théâtre, rompus aux effets de trompe l’œil, tel que Eugène Ronsin (1874-1937) qui sera ensuite affecté ensuite au camouflage maritime. On compte également de nombreux peintres cubistes tels que (1882-1963) ou André Mare (1885-1932), exercés à la déformation de la réalité. Impressionnée par les résultats français, l’armée britannique fonde une section analogue en mars 1916 suivie par la Belgique, l’Italie et les États-Unis, en liaisons étroites avec la section française.

II Brest, port(e) de la Première Guerre mondiale

À l’entrée en guerre des États-Unis en avril 1917, faute d’installations portuaires suffisantes, le port de Brest se révèle impropre à recevoir l’importante logistique nécessaire aux centaines de milliers de soldats américains dont l’engagement en Europe est programmé.

Toutefois, les qualités naturelles du port retiennent l’attention des Américains. La rade offre un plan d’eau propice aux opérations de transport de troupes. Elle bénéficie de conditions très favorables : grande profondeur, accès quelles que soient les marées, protection des vents dominants, accès unique par un goulet offrant une protection contre les attaques. De plus, Brest est le port français le plus proche des États-Unis, ce qui réduit la durée d'exposition des navires à la menace des sous-marins.

Dès lors, au moyen d’importants travaux d’infrastructures, la Base section No. 5 de l’ American Expeditionnary Force devient la principale porte d’entrée des troupes américaines en Europe, avec Liverpool en Angleterre. Ainsi, entre novembre 1917 et novembre 1918, près de 800 000 soldats américains y débarquent avant de rejoindre le front. En 1919, 1,2 millions d’entre eux s’y embarquent pour rentrer aux États-Unis.

À côté de cette activité, les États-Unis implantent des unités combattantes qui renforcent les moyens de la Marine française : destroyers protégeant les convois, hydravions et ballons luttant contre la menace sous-marine.

1 Les convois

Le 1 er janvier 1917, l’Allemagne lance une guerre sous-marine illimitée. Désormais, les U-boot en plongée coulent les navires à la torpille - et non plus au canon après avoir fait surface, moment où ils sont vulnérables. En avril, à l’entrée en guerre des États-Unis, les pertes dues aux submersibles atteignent 20 %.

À l’été, Britanniques et Américains mettent en place un système des convois protégés par des bâtiments militaires, pour assurer la protection des navires marchands et des transports de troupes. Ce précédé, en concentrant les navires, vide littéralement la mer et réduit le nombre de cibles pour les sous-marins allemands. Surtout, il concentre les moyens de lutte anti-sous-marine et complique la tâche des U-boot.

Au sein des convois, le camouflage Razzle Dazzle perturbe encore l’action des sous-marins mais ne constitue pas une mesure ultime. Il se révèle efficace en complément d’autres techniques, telles que les écrans de fumée ou la navigation en zigzag.

La mise en place des convois permet de réduire drastiquement les pertes dues aux U-boot. Ils permettent ainsi l’acheminement vers l’Europe des troupes et de la logistique américaines.

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2 L’USS Leviathan , monstre marin

Navire de tous les superlatifs, le Leviathan est emblématique des transports de troupes accueillis par le port de Brest. Cet ancien paquebot allemand, le Vaterland lancé en 1913, plus grand paquebot du monde long de 290 mètres (l’équivalent de deux terrains de football) et déplaçant 62 000 tonnes, est saisi par les États-Unis à leur entrée en guerre. Conçu pour transporter 3 600 passagers, il est converti en transport de troupes, avec une capacité de 8 000 hommes, portée ensuite à 14 000. Ironiquement, l’Allemagne fournit aux Américains leur meilleure unité de transport sur mer.

Son camouflage est attribué à Norman Wilkinson, artiste britannique inventeur du camouflage Razzle Dazzle .

Après un premier voyage vers Liverpool, le Leviathan effectue huit traversées entre New-York et Brest. De mai à décembre 1918, il transporte à lui seul 110 591 hommes sur les plus de 800 000 débarqués à Brest.

3 Une ville américaine

Pour héberger ses soldats en transit, l’armée américaine créée à Brest un camp capable d'accueillir 90 000 hommes au nord-est de la ville, qui ne compte alors que 60 000 habitants. Le 24 mai 1918, 42 152 soldats américains débarquent dans le port en 24 heures !

De 1917 à 1918, l'armée américaine transforme totalement la physionomie du port. Afin d'accueillir et de réacheminer leur logistique, elle construit et aménage des quais et des entrepôts, installe des grues, crée des lignes de chemin de fer. Aux alentours de la ville, des stations de pompages ou des barrages hydrauliques pour la production d'électricité sont construits.

La présence américaine a des conséquences importantes sur la ville, notamment sur le plan économique. Si elle contribue à développer l'activité, elle a également pour corolaire une augmentation des prix. Accueillie favorablement en 1917, la présence des Américains est moins bien acceptée par la population, surtout après l'Armistice.

III Le camouflage maritime

Dès la fin du 19 e siècle, les marines militaires adoptent une peinture grise afin de réduire la visibilité de leurs navires. Parallèlement, les peintres américains Abott Handerson Thayer (1849 – 1921) et George de Forest Brush (1855- 1941) s'intéressent à la transposition au domaine naval des méthodes de dissimulation des animaux : poissons, zèbres, girafes.

En 1914, s’inspirant des travaux de Thayer, le zoologiste John Graham Kerr (1869-1957) propose sans succès à l’amirauté britannique un nouveau type de peinture des navires. Face à la menace sous-marine en 1917, l'amirauté britannique étudie l'application aux navires de commerce du principe du camouflage apparu à terre en 1915. Engagé dans le corps de réserve de la Royal Navy , l’artiste Norman Wilkinson (1878-1971) parvient finalement à convaincre l’amirauté de tester un type de camouflage de son invention : le dazzle painting ou Razzle Dazzle . L’une des originalités du développement de cette technique réside dans le fait qu’il associe, au Royaume-Uni, puis en France et aux États-Unis, des artistes dont les compétences sont mises à contribution dans l’effort de guerre. L’art se met ainsi au service du développement d’une arme non létale.

1 Tromper l’ennemi

Norman Wilkinson estime qu'il est impossible de rendre un navire « invisible » en le camouflant, car les contrastes ou la fumée d'une cheminée s'y opposent. Il conçoit donc une technique dont l'objectif n’est pas de cacher un navire aux vues d’un assaillant, mais d'en modifier visuellement la perception. Il s'agit de casser les formes et les lignes grâce à de forts contrastes et à des motifs irréguliers. On parle alors de camouflage « disruptif ». Ainsi, le navire n'est pas moins visible ou furtif, mais il présente une image déformée.

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Lors d'une attaque, le commandant d'un sous-marin doit identifier rapidement au périscope un navire dont la forme se découpe sur l'horizon. En perturbant sa perception, ce camouflage lui complique la tâche, prolonge le temps d’observation et ne lui permet pas d'en déterminer le cap ou la vitesse du navire.

Le Razzle Dazzle contribue à la baisse des pertes due aux sous-marins allemands. Son efficacité reste toutefois sujet à débat, même si les études de la Royal Navy plaident en faveur d'une réelle efficacité.

2 À l’atelier

Les marines britannique, française, américaine, puis italienne, russe et japonaise créent des ateliers destinés à concevoir les schémas propres au camouflage de chaque navire.

Ce travail comprend plusieurs étapes : conception d’un plan, fabrication et peinture d’un petit modèle, test de l’efficacité du camouflage, réalisation d’un plan détaillé.

Créée le 21 novembre 1917, la Section camouflage de la Marine française est installée à Paris au Jeu de Paume. Elle se compose du lieutenant de vaisseau Lamothe-Dreuzy, du sous-lieutenant Eugène Ronsin, décorateur de théâtre dans le civil auparavant affecté au camouflage terrestre, de trois commissaires et peintres de Marine : Georges Taboureau dit Sandy-Hook, Pierre Gatier, Léon Félix. Trois modeleurs et cinq dessinatrices complètent l'équipe. Correspondance, missions, envoi de matériel : les sections françaises, anglaises et américaines collaborent activement.

3 Dans les ports

Après avoir été testé, le schéma de camouflage d’un navire est expédié dans un port sous forme de plan. Sa mise en peinture fait l’objet d’une surveillance attentive de la part d’officiers ou de sous-officiers connaissant les travaux de peinture en bâtiments et habitués à conduire un chantier.

Peindre un navire en grandeur s’avère complexe : le schéma de camouflage doit d’abord être tracé à la craie sur la coque. Les dessinateurs, perchés sur un échafaudage mobile, reçoivent les instructions d'un observateur placé à distance par gestes, par mégaphone, ou au moyen du reflet du soleil projeté par un miroir.

En France, la peinture d’un navire coûte en moyenne 5 000 francs [1 millions d’euros 2016]. Cette opération est à la charge de l’État ; l’entretien incombant à l’armateur. Celui-ci est déterminant pour l’efficacité d’un camouflage. Des traces de rouilles sur des zones claires peuvent en effet révéler l’emplacement des écubiers et des ancres, et donc la position de la proue d’un navire.

Au cours de la guerre, 400 navires de guerre et 4 000 navires de commerce sont camouflés, dont 1 500 en France.

IV Un sujet artistique

S’il est inspiré de mouvements artistiques précurseurs comme le cubisme, rapidement, le Razzle Dazzle devient à son tour une source d’inspiration pour les artistes, qu’ils soient classiques ou d’avant-garde. Sa force esthétique lui permet d’être le sujet de l’œuvre ou encore une forme d’expression plastique.

À partir de novembre 1918, des expositions présentent des œuvres inspirées du camouflage. Elles sont organisées dans des galeries, notamment anglaises, et dans les musées comme le Louvre. Ainsi, la plupart des œuvres présentées ici, sont entrées dans les collections du musée national de la Marine en 1923, suite à leur exposition dans la salle Sénès des Invalides consacrée aux souvenirs de la guerre 1914-1918. Dans le sillage de cette nouvelle forme d’art pictural, la musique jazz et la mode des « années folles » vont s’inspirer de ces formes disruptives et décalées.

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Après la Seconde Guerre mondiale, la Marine française abandonne l’usage du Razzle Dazzle pour camoufler ces bâtiments. Pourtant depuis quelques années, on constate un retour en force du motif dans les propositions plastiques, les performances artistiques, le design ou le prêt-à-porter.

1 Les peintres

Qu’ils soient classiques, impressionnistes, futuristes ou vorticistes et qu’ils aient participé au camouflage des navires ou combattu, de nombreux peintres confronte le Razzle Dazzle à leurs regards d’artistes. On peut noter trois types de peintres. Tout d’abord ceux qui, comme Pierre Gatier, et Sandy Hook en France ; Edward Wardworth et John Everett en Grande-Bretagne, ont pris une part active dans les sections de camouflage. Leur changement de point de vue, passant du technicien à celui d’artiste est alors tout à fait intéressant.

D’autres peintres, mobilisés, embarqués ou envoyés sur les théâtres d’opérations à titre d’observateurs nous offrent un témoignage à la fois immersif et pictural de cette technique. Enfin, d’autres artistes n’ayant pas expérimenté ou appréhendé le camouflage de façon opérationnelle ont toutefois choisi de représenter des navires camouflés. Leurs œuvres montrent l’impact artistique du Razzle Dazzle .

Chacun, par la diversité de leurs regards et leur niveau d’implication, nous offre une interprétation de cette " riposte graphique " devenue un sujet artistique à part entière.

2 La fin du Razzle Dazzle ?

Si les sections de camouflages sont dissoutes à l’Armistice, le principe est utilisé, notamment par les marines allemandes et américaines jusqu'en 1945. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la montée en puissance de l'aviation constitue une nouvelle menace pour les navires de guerre, et les couleurs vives de leur coque facilitent leur repérage depuis le ciel. Mais, vers la fin du conflit, une fois la menace de l'aviation japonaise écartée, l' US Navy initie un programme de camouflage à grande échelle, qui vise tous les cuirassés de la classe Tennessee et quelques porte-avions pour faire face aux sous-marins. Par la suite, l'invention du radar et l'amélioration des systèmes d'observation et de détection rendent son utilisation obsolète.

Aujourd'hui, bien que les navires soient de plus en plus furtifs, on assiste à un retour du camouflage sur un certain nombre de bâtiments de guerre, un peu partout dans le monde. La classe de corvette Visby suédoise, la classe de lance-missiles Hamina finlandais, la classe de lance-missiles Type 022 chinois, ou encore le prototype M80 Stiletto américain, arborent un camouflage à des fins de discrétion.

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⁄ Documents

1. Regards croisés Frise à télécharger ici

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2. Une arme nouvelle

Développés à la fin du 19 e siècle, les sous-marins sont la grande innovation de la Marine pendant la Première Guerre mondiale. Construits en grand nombre, les U-Boot allemands ont un rôle particulièrement significatif. Trop lents pour s’attaquer à la flotte de guerre, ils s’en prennent aux navires de commerce, provoquant la mort de nombreux civils. Le 7 mai 1915, le torpillage du paquebot Lusitania fait 1 200 victimes et suscite l’indignation de l’opinion publique. L’Allemagne lance pourtant la « guerre sous-marine à outrance » le 1 er janvier 1917. Le camouflage naval est l’une des ripostes imaginée pour lutter contre cette nouvelle technologie.

L.A. Shafer, Invest In the Victory Liberty Loan 1918, reproduction d’une lithographie © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / image musée de l'Armée

3. Cubisme et camouflage

« S’ils veulent rendre une armée invisible à distance, ils n’ont qu’à habiller les hommes en arlequins ». , 1914, in Picasso, biographie de Jean Cocteau, 1923

Père du cubisme, Pablo Picasso (1881-1973) s’intéresse très tôt au camouflage. Devant le premier canon camouflé qu’il voit, l’artiste s’écrie « C’est nous qui avons fait ça ! » En effet, dans ses souvenirs, Guirand de Scevola reconnaît explicitement s’être inspiré du cubisme : « J’avais pour déformer totalement l’objet employé les moyens que les cubistes utilisent pour le représenter, ce qui me permit par la suite, sans en donner la raison, d’engager dans ma section quelques peintres aptes, par leur vision très spéciale, à dénaturer n’importe quelle forme ».

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4. Arlequin des mers

RMS Mauretania est l’un paquebot transatlantique les plus grands et les plus rapides de son époque. Au printemps 1915, il est réquisitionné comme transport de troupes pour participer à la campagne de Gallipoli tandis que le 7 mai son sister-ship, le RMS Lusitania est torpillé par un U-boot provoquant la mort de 1 200 civils. Son camouflage à la proue – qui n’est pas sans rappeler la tenue de l’Arlequin, lui permet d’échapper à l’attaque d’un sous-marin. Transformé en navire-hôpital en janvier 1916, il arbore une peinture blanche à grandes croix rouges.

Burnell Poole (1884–1933), Mauritania in dazzle paint, 1920, huile sur toile

5. Général John Pershing (1860 – 1948)

Issu d’une famille d’origine alsacienne, John Pershing intègre l'académie militaire de West Point en 1882. Affecté dans la cavalerie, il participe aux opérations de l'armée américaine contre les indiens Apache – dont le fameux Geronimo – et Sioux, puis fait campagne aux Philippines et au Mexique.Promu major-général, Pershing se voit confier le commandement de l' American Expeditionary Force en Europe à l'entrée en guerre des États-Unis. Il débarque à Liverpool le 8 juin 1917, puis installe son état-major à Paris. Durant la guerre, il gère à la fois l'engagement des forces américaines, mais aussi les relations avec les alliés.Pershing effectue trois séjours à Brest : en août et décembre 1918, puis en avril 1919 pour s'embarquer à bord du Leviathan qui le ramène aux États-Unis.

© Portrait du Général Pershing, Collectif XYZ, 2017

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6. Le plus grand transport de troupes

VOYAGES DU LEVIATHAN ET NOMBRE D’HOMMES TRANSPORTES Dates de la traversée Nombre d’hommes Hoboken : 24/04/1918 - Brest : 02/05/1918 11 404 Hoboken : 22/05/1918 - Brest : 30/05/1918 13 341 Hoboken : 15/06/1918 - Brest : 22/06/1918 13 136 Hoboken : 08/07/1918 - Brest : 15/07/1918 12 989 Hoboken : 03/08/1918 - Brest : 11/08/1918 13 558 Hoboken : 31/08/1918 - Brest : 07/09/1918 13 362 Hoboken : 30/09/1918 - Brest : 07/10/1918 11 809 New York : 27/10/1918 - Brest : 06/12/1918 11 218 Source : U.S. Naval History and Heritage Command.

7. Tromper l’ennemi

Lorsqu’il observe un navire au périscope, le commandant d’un sous-marin bénéficie d’un avantage lié à son point de vue au ras de l’eau : le navire se détache en effet sur le ciel sans arrière-plan. Il cherche alors à en déterminer la distance, le cap et la vitesse, afin de se positionner de façon optimale pour porter l’attaque. Cette observation doit se faire rapidement pour de ne pas être repéré et conserver l’avantage de la surprise. En l’absence de dispositifs d’aide à la visée, l’appréciation de la position de tir repose sur l’expérience du commandant et sur l’identification d’éléments remarquables tels que la proue, la passerelle ou les cheminées. Par ailleurs, la faible vitesse des torpilles à l’époque, parfois moins rapides que certains navires, rend cruciale la visée initiale, celle-ci se faisant sur une trajectoire d’interception, en avant de la cible en anticipant sa position future. Le dazzle camouflage , en perturbant la perception d’un navire au travers d’un périscope complique la tâche du commandant, prolonge le temps d’observation et ne lui permet pas de déterminer aisément le côté du navire qu’il voit, et donc d’en connaître le cap. Il peut ainsi le conduire à choisir une mauvaise visée. Ce type de camouflage ne constitue pas une mesure ultime contre la menace sous-marine. Il se révèle efficace en complément des techniques de convois et de lutte anti-sous- marine (navigation en zigzag par exemple). L’une des conséquences inattendue observée lors de la guerre par temps de brume est la collision !

Encyclopedia Britannica (Periscope view), Norman Wilkinson (1878-1971) © Droits réservés

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8. La naissance du Service du Camouflage français

Service du camouflage (Janvier – Novembre 1918) Service technique des Constructions navales Ministère de la Marine Lieutenant de vaisseau LAMOTHE- DREUZY S/Lieutenant E. RONSIN, précédemment au camouflage de terre Commissaires de Marine et Peintres de Marine : TABOUREAU (Sandy-Hook) GATIER Léon Félix 5 dessinatrices 3 modeleurs

En 1918, le Service du Camouflage était installé dans un petit bâtiment à un étage encastré au centre de l’actuel Pavillon, du Jeu de Paume, terrasse des Tuileries. Le Ministère des beaux-arts avait prêté ce bâtiment au Ministère de la Marine (premier étage) et au Service du Ravitaillement de l’Armée (rez-de-chaussée). Le premier étage formait un atelier bien éclairé par un toit vitré, avec vue sur la rue de Rivoli et les jardins des Tuileries. Dans l’atelier il y avait une installation de périscope. On y plaçait la maquette du bateau que l’on voyait sous le même angle que le sous-marin. Le but était de donner l’impression que le bateau allait dans une direction différente que celle qu’il avait en réalité. On y arrivait à l’aide de lignes coupées, transversales, fausses cheminées, effets trompe-l’œil, etc. Les couleurs employées variaient suivant les mers et les saisons. La palette consistait en vert olive, diverses nuances de gris, de gris-bleus, de bleu et de blanc et noir. À la réception du plan du bâtiment à camoufler, la maquette était construite, puis étudiée au périscope. Les couleurs choisies étaient indiquées par les commissaires de Marine directement sur la maquette en bois. Les dessinatrices en reportaient le dessin et les couleurs sur les plans (bâbord, tribord et superstructures). Ces plans étaient envoyés dans les ports pour le camouflage des bateaux en attente. Le service du camouflage était « top secret ». Des officiels des marines alliées – britanniques et américaines –ont rendu visite à plusieurs reprises au Camouflage pour étudier les méthodes de la marine française Le camouflage pris fin le 11 novembre 1918, jour de l’Armistice.

Courrier du LV Lamothe-Dreuzy, décembre 1918, musée national de la Marine

9. Néo dazzle

Le camouflage disruptif est également utilisé depuis plusieurs décennies dans l’industrie automobile afin de dissimuler l’esthétisme final des prototypes lors des essais, notamment contre les « paparazzis ». Il se rencontre également aujourd’hui à des fins artistiques. Ainsi plusieurs coques ont été récemment camouflées, notamment lors de Biennales Liverpool (ferry camouflé par Sir Peter Blake en 2015) ou encore à Nantes ( Maillé Brézé ). En 2010, le collectionneur d’art Dakis Joannou s’offre Guilty , un yacht de 35 mètres créé par la designer Ivana Porfiri et décoré par l’artiste américain Jeff Koons.

Keff Koon (1955), Exterior Camouflage, Reproduction d’une photographie © Andrea Ferrari

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⁄Activités

SALLE 1

Activité 1. Le contexte

La première guerre mondiale commence le 2 août 1914. Elle oppose la triple entente et la triple alliance.

D’après cette affiche d’époque, quelles sont les armées mobilisées ? …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… Laquelle manque-t-il ? À ton avis, pourquoi ? …………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………

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Activité 2. Les forces en présence

À l’aide de cette carte et sa légende, peux-tu dire quels sont les pays de la triple entente et quels sont les pays de la triple alliance (aussi appelée triplice) ?

Pays de la triple entente Pays de la triple alliance

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Activité 3. Les forces en présence

À droite en entrant dans la première salle tu peux voir un tableau de George Demarle.

Georges Demarle, Un soir, 1915, Huile sur toile, Musée national de la Marine

Cette scène se passe dans une …………………………………… en septembre 19…

Comment appelait-on les combattants ? Sais-tu pourquoi ? …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………

Tu peux remarquer qu’il n’y a plus de végétation. À ton avis, pourquoi ? …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………

Quelle est la couleur de la tenue des soldats ? …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………

Dès 1907, les allemands ont un uniforme de couleur vert de gris.

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Activité 4. Ni vu…

Dans la vitrine de gauche, tu vois une tenue de …………………………………………

Pourquoi utiliser une telle tenue ? Fais une liste :

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Le caméléon est le symbole de l’atelier de camouflage de l’armée française. Peux-tu dire pourquoi il a été choisi ? …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………

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Activité 5. L’art au service de la guerre

Maisons dans les rochers à Ploumanac'h (1881-1946) 1913, huile sur toile Musée des beaux-arts de Brest Métropole

Cubisme et camouflage

Père du cubisme, Pablo Picasso (1881-1973) s’intéresse très tôt au camouflage. Devant le premier canon camouflé qu’il voit, l’artiste s’écrie « C’est nous qui avons fait ça ! ». Dans ses souvenirs, Lucien-Victor Guirand de Scevola reconnaît explicitement s’être inspiré du cubisme : « J’avais pour déformer totalement l’objet employé les moyens que les cubistes utilisent pour le représenter , ce qui me permit par la suite, sans en donner la raison, d’engager dans ma section quelques peintres aptes, par leur vision très spéciale, à dénaturer n’importe quelle forme ».

D’après ce texte, peux-tu donner une définition du cubisme ? …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………

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Activité 6. Les innovations

Fais le tour des vitrines de la première salle et fais la liste des nouvelles armes, véhicules, moyens de transports inventés pour faire la guerre? …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………

Activité 7. L’entrée en guerre des Etats-Unis

Entre 1917 et 1918 , les Etats-Unis entre dans la guerre. 804 670 soldats américains et 275 000 tonnes de matériel vont transiter par Brest. Comment surnommait-on les soldats américains ? …………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………

De nombreux navires comme le Léviathan transportent les hommes et le matériel. À quel animal te fait penser la proue de ce bateau ? …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………

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SALLE 2

Activité 8. Tromper l’ennemi

Encyclopedia Britannica (Periscope view), Norman Wilkinson (1878-1971) © Droits réservés

Tromper l’ennemi Norman Wilkinson estime qu'il est impossible de rendre un navire « invisible » en le camouflant, car les contrastes ou la fumée d'une cheminée s'y opposent. Il conçoit donc une technique dont l'objectif n’est pas de cacher un navire aux vues d’un assaillant, mais d'en modifier visuellement la perception. Il s'agit de casser les formes et les lignes grâce à de forts contrastes et à des motifs irréguliers. On parle alors de camouflage « disruptif ». Ainsi, le navire n'est pas moins visible ou furtif, mais il présente une image déformée.

Lis attentivement ce texte et observe les deux illustrations de Norman Wilkinson. Décris ce que le camouflage ne permet pas de faire : …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… Et ce que la technique du Razzle Dazzle apporte : …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… À ton tour, amuse-toi à « déguiser ce bateau » :

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Activité 8. Illusions d’optique

Observe les planches sur les illusions d’optique

À ton avis, ces lignes sont -elles parallèles ? Quelle impression as-tu ? ……………...... ……………...... ……………...... ……………......

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Les deux ronds centraux sont –ils de la même dimension ?

Observe ce bateau. Quelle impression as- tu ? ……………......

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Activité 9. Dans l’atelier

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Des ateliers destinés à concevoir le camouflage des navires sont créés en Angleterre, en France, aux Etats-Unis notamment. Sur cette photographie, tu peux voir 3 personnes au travail. Quelle est la tâche de chacune ?

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Comme dans la plupart des autres industries, de nombreuses femmes sont mises à contribution pendant la Première Guerre mondiale.

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Activité 10. Et aujourd’hui ?

Le Razzle Dazzle continue d’inspirer les artistes. Dans la dernière vitrine tu peux observer quelques objets « décorés » avec cette technique. Cites-en un ou deux : …………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………

En classe, tu pourras poursuivre ce travail en faisant des recherches sur d’autres artistes comme Yacov Agam, André Léocat, Victor Vasarély……

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⁄Ressources

Bibliographie

- Éric Rondel, « Brest le port de la Première Guerre mondiale », Ed Astoure, 2013. - Marcel Hervé, « 14-18, La vie, la guerre, les Américains à Brest 1917 » Collectif, « 1917, les troupes de l’oncle Sam débarquent à Brest », Les Cahiers de l’Iroise, n° 225, janvier-février- mars 2017. - Jean-Yves Besselièvre, « Brest à l’heure américaine 1917-1919 », 14-18 Le magazine de la grande guerre, novembre 2017. - Jean-Yves Besselièvre, « Le Razzle Dazzle, peinture de guerre. », revue n° 291 Chasse-marée. Cécile Coutin, « Tromper l’ennemi, l’invention du camouflage moderne en 1914-1918 », Ed Pierre de Taillac Ministère de la Défense, 2012. - « André Mare, cubisme et camouflage 1914-1918 », Musée municipal (Bernay), 1998 - « Camouflages=exposition. Péronne 1997 », Historial de la Grande Guerre, 1997 - « 1917 La victoire vient de la mer », Cols bleus le magazine de la Marine Nationale, avril 2017 n°3057 - « 14-18 centenaire de la 1re Guerre mondiale. Les Américains débarquent dans l’Ouest » Hors-série Ouest France 2017 - Roy R. Behrens, Camouflage, , and Creativity – The Dissolution of Boundaries, The Journal of Creative Behavior, Volume 11 issue 2, 1977. - Elizabeth Louise Kahn, The neglected majority : « les camoufleurs », art history and World War I, Lanham MD, University Press Of America, 1984. - Claire Le Thomas, Cubisme et camouflage, L’Histoire par l’image, Réunion des musées nationaux, 2014. Thierry Leroy, « Le personnel de l’aérostation maritime française (1917-1919) », Revue historique des armées [En ligne], 252 | 2008, mis en ligne le 17 septembre 2008, consulté le 30 septembre 2016. URL : http://rha.revues.org/3313 - LEROY (Thierry), La guerre sous-marine en Bretagne (1914-1918) ; Victoire de l'aéronavale, Bannalec, Musée national de la Marine – Château de Brest – 2017/2018 48 1990, 254 pages. - VERCKEN (vice-amiral Roger), Histoire succincte de l’aéronautique navale, 1910-1988, Paris, ARDHAN, 1993, 173 pages. - DUCOM (René), « Les dirigeables en Manche 1914-1918 », Neptunia, n° 164/1986-4. - GAUDIN DE VILAINE (lieutenant de vaisseau), La protection de la navigation en Manche et océans, à partir de la DGSM, École de guerre navale, Paris, 1922, 58 pages. - PLESSIS (J. du), La vie héroïque de Jean du Plessis, commandant du Dixmude, 1892-1923, Plon, Paris, 1924, 350 pages. - Renaud Bouchet, « Mémoires du camouflage de la Grande Guerre dans l’art contemporain », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 123-3 | 2016, mis en ligne le 31 octobre 2018, consulté le 23 novembre 2016. URL : http://abpo.revues.org/3412

Filmographie

- Wolfgang Petersen, « Das Boot », film de 1982 - Claude Humbert, “Good bye Cleveland, hello France”, film documentaire de 2015 - Frédéric Tonolli et Laurence Graffin, « André Mare, carnets de guerre d’un caméléon », film documentaire de 2014

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⁄ offre public scolaire

Visite commentée Razzle Dazzle l’art contre-attaque ! 1 er (cycle 2 et 3) et 2 nd degré Visite commentée de l’exposition par une médiatrice culturelle Sur réservation

Malette pédagogique Razzle Dazzle l’art contre-attaque ! 1 er degré, cycle 1 Pour une visite en autonomie À disposition à l’accueil, sur réservation (à partir de mars 2018)

Ressources pédagogiques Pour vous aider à préparer votre visite, le musée met à votre disposition un ensemble de ressources pédagogiques, sur demande et sur notre site internet : http://www.musee-marine.fr/brest • Des fiches enseignant pour décrire les visites : http://www.musee-marine.fr/content/brest-visites- commentees-scolaire-collection • Des fiches et dossiers pédagogiques pour élaborer un parcours autonome : http://www.musee- marine.fr/content/brest-ressources-pedagogiques-collection • Des contenus multimédias pour animer en classe des travaux dirigés : http://www.musee-marine.fr/toutes- les-ressources-numeriques

Réservation groupes Toute visite en groupe est soumise à la réservation. Réservation 1 semaine minimum à l’avance pour une visite libre et 2 semaines minimum à l’avance pour une visite guidée. Cette réservation doit se faire auprès de Mme Laura Arnould, responsable du service groupes au 02 98 37 75 51 ou à [email protected] En cas d’absence, vous pouvez contacter l’accueil au 02 98 22 12 39 (sur les horaires d’ouverture du Musée)

Service culturel et éducatif Education nationale Conseiller-relais éducation nationale Jean-Jacques Grall [email protected] Conseillère pédagogique Adeline Blatteyron [email protected] Musée national de la Marine Jean-Yves Besselièvre, administrateur [email protected] Lénaïg L’Aot-Lombart, adjointe à l’administrateur, chargée de la médiation culturelle [email protected] Médiatrices : Mélina Jaouen, Laura Arnould, Laurence Milin, Mireille Kervella (Office du Tourisme)

Conseils pour une bonne visite Dans les salles du musée, les élèves doivent rester sous votre responsabilité et sous la surveillance des adultes accompagnateurs. Veillez à ce que votre groupe ne gêne pas les autres visiteurs par des courses intempestives et des éclats de voix. D’autre part, merci de rappeler à vos élèves qu’il est interdit de toucher les œuvres, de boire et de manger dans les salles.

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⁄ Informations pratiques

Adresse

Musée national de la Marine Château de Brest 29200 Brest 02 98 22 12 39

Tram : arrêt « Château » Bus : Ligne 1, arrêt « Musée de la Marine »

Horaires

Du 01/04 au 30/09 de 10h00 à 18h30 Tous les jours sauf le 1 er mai Du 01/10 au 31/03 de 13h30 à 18h30 Tous les jours sauf le mardi (hors vacances scolaires zone A) 25 décembre et 1 er janvier - Fermeture annuelle 2018 : du 8 janvier au 9 février

Tarifs

Tarif visite guidée groupe scolaire de l’UE : 2.50 €/personne. Groupe de 30 personnes maximum. 1 accompagnateur gratuit pour 10 enfants (primaire, collège et lycée) et 1 accompagnateur gratuit pour 4 enfants (maternelles).

Tarif visite libre scolaire de l’UE : gratuité de l’entrée pour les élèves et les enseignants.

Audioguides selon disponibilité en français, anglais, allemand, espagnol, italien ou néerlandais. Location : 2 €/pièce.

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