Neveu F., Muni Toke V., Durand J., Klingler T., Mondada L., Prévost S. (éds.) CMLF2010 Congrès Mondial de Linguistique Française - CMLF 2010 978-2-7598-0534-1, Paris, 2010, Institut de Linguistique Française Linguistique du texte et de l'écrit, stylistique DOI 10.1051/cmlf/2010086 Qu’est-ce qu’une fiction cubiste ? La « construction textuelle du point de vue » dans L’Herbe et La Route des Flandres de Claude Simon Yocaris, Ilias, & Zemmour, David Yocaris, Ilias Université de Nice – CIRCPLES
[email protected] Zemmour, David CPGE Versailles – EA4089 Sens, Texte, Histoire
[email protected] 0 Remarques introductives Les problèmes liés à la construction textuelle du point de vue (PDV) dans L’Herbe (H) et La Route des Flandres (RF) ont déjà fait l’objet d’une bibliographie qui, quoique fort abondante, n’épuise nullement un sujet aussi vaste et aussi complexe. En effet, la plupart des critiques (cf. a contrario Lanceraux 1973, Roubichou 1976, Miraglia 1990) abordent la question sous un angle purement narratologique, ce qui ne permet pas de décrire assez précisément les « choix de référenciation du monde » (Rabatel 2008 : 13) mis en évidence dans les premiers Nouveaux Romans simoniens. De surcroît, la perspective herméneutique est faussée par un a priori qui sous-tend bon nombre d’études, à savoir le postulat de « [l]’unité du point de vue » (Viart 1997 : 85) qui sous-tendrait des récits à dominante « phénoménologique » comme H ou RF1. Or, il semble en réalité peu plausible que la matière fictionnelle dans ces deux romans puisse être subordonnée à la perspective unitaire d’un sujet narrant dont on transcrirait le « flux de conscience » à la manière de Joyce dans le monologue de Molly Bloom2.