<<

Dépôt Institutionnel de l’Université libre de Bruxelles / Université libre de Bruxelles Institutional Repository Thèse de doctorat/ PhD Thesis Citation APA:

Lefèvre, P. (1989). Intérêts économiques et idéologiques dans l'arrondissement de Mons de 1830 à 1870 (Unpublished doctoral dissertation). Université libre de Bruxelles, Faculté de Philosophie et Lettres, Bruxelles. Disponible à / Available at permalink : https://dipot.ulb.ac.be/dspace/bitstream/2013/213227/2/0984b539-b356-43f1-a864-44f31be3971d.txt

(English version below) Cette thèse de doctorat a été numérisée par l’Université libre de Bruxelles. L’auteur qui s’opposerait à sa mise en ligne dans DI-fusion est invité à prendre contact avec l’Université ([email protected]). Dans le cas où une version électronique native de la thèse existe, l’Université ne peut garantir que la présente version numérisée soit identique à la version électronique native, ni qu’elle soit la version officielle définitive de la thèse. DI-fusion, le Dépôt Institutionnel de l’Université libre de Bruxelles, recueille la production scientifique de l’Université, mise à disposition en libre accès autant que possible. Les œuvres accessibles dans DI-fusion sont protégées par la législation belge relative aux droits d'auteur et aux droits voisins. Toute personne peut, sans avoir à demander l’autorisation de l’auteur ou de l’ayant-droit, à des fins d’usage privé ou à des fins d’illustration de l’enseignement ou de recherche scientifique, dans la mesure justifiée par le but non lucratif poursuivi, lire, télécharger ou reproduire sur papier ou sur tout autre support, les articles ou des fragments d’autres œuvres, disponibles dans DI-fusion, pour autant que : - Le nom des auteurs, le titre et la référence bibliographique complète soient cités; - L’identifiant unique attribué aux métadonnées dans DI-fusion (permalink) soit indiqué; - Le contenu ne soit pas modifié. L’œuvre ne peut être stockée dans une autre base de données dans le but d’y donner accès ; l’identifiant unique (permalink) indiqué ci-dessus doit toujours être utilisé pour donner accès à l’œuvre. Toute autre utilisation non mentionnée ci-dessus nécessite l’autorisation de l’auteur de l’œuvre ou de l’ayant droit. ------English Version ------This Ph.D. thesis has been digitized by Université libre de Bruxelles. The author who would disagree on its online availability in DI-fusion is invited to contact the University ([email protected]). If a native electronic version of the thesis exists, the University can guarantee neither that the present digitized version is identical to the native electronic version, nor that it is the definitive official version of the thesis. DI-fusion is the Institutional Repository of Université libre de Bruxelles; it collects the research output of the University, available on open access as much as possible. The works included in DI-fusion are protected by the Belgian legislation relating to authors’ rights and neighbouring rights. Any user may, without prior permission from the authors or copyright owners, for private usage or for educational or scientific research purposes, to the extent justified by the non-profit activity, read, download or reproduce on paper or on any other media, the articles or fragments of other works, available in DI-fusion, provided: - The authors, title and full bibliographic details are credited in any copy; - The unique identifier (permalink) for the original metadata page in DI-fusion is indicated; - The content is not changed in any way. It is not permitted to store the work in another database in order to provide access to it; the unique identifier (permalink) indicated above must always be used to provide access to the work. Any other use not mentioned above requires the authors’ or copyright owners’ permission.

; r

UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES

Faculté de Philosophie et Lettres

INTERETS ECONOMIQUES ET IDEOLOGIQUES

DANS L'ARRONDISSEMENT DE MONS

DE 1830 A 1870

NOTES

Dissertation présentée par Patrick LEFEVRE en vue de l'obtention du grade de Docteur en Philosophie et Lettres

Bruxelles I 1989 UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES

:. Faculté de Philosophie i et Lettres i

INTERETS ECONOMIQUES ET IDEOLOGIQUES

DANS L'ARRONDISSEMENT DE MONS

DE 1830 A 1870

NOTES

v. X.

Dissertation présentée par Patrick LEFEVRE en vue de l'obtention du grade de Docteur en Philosophie et Lettres

Bruxelles 1989 TABLE DES ABREVIATIONS

A.E.M. Archives de l'Etat à Mons

A.E.M., G.H. Archives de l'Etat à Mons, Grand Hornu

A.E.M-, H.W. Archives de l'Etat à Mons, Hornu et Wasmes

A.G. Assemblée générale

A.G.R. Archives générales du Royaume

A.H. Annales du Hainaut

A.M. Administration des Mines

A.N.F. Archives nationales françaises

A.P. Annales parlementaires

B.U.M. Bibliothèque de l'Université de Mons

C.C. Chambres dé commerce

C.C.M. Chambre de commerce de Mons

C.C.T. Chambre de commerce de Tournai

Ch.R. Chambré des Représentants

C.I.M. Comité d'Agriculture, d'Industrie et de Commerce de Mons

CONS Constitutionnel de Mons

C.P.O.M. Caisse de prévoyance pour ouvriers mineurs

C.S.I.C. Commission supérieure de l'Industrie et de Commerce

D.P. Députation permanente

E.M. Echo de Mons

GAM Gazette de Mons

G.H. Gouverneur du Hainaut

HUYTTENS E. HUYTTENS de TERBECQ, Discussions du Congrès national de Belgique 1830-1831

HYMANS L. HYMANS, Histoire parlementaire de la Belgique de 1831 à 1880

I.H. Industriel du Hainaut

J.H. Journal du Hainaut

M.A.E.B. Ministère (Ministre) des Affaires étrangères belge

M.A.E.F. Ministère (Ministre) des Affaires étrangères français

M.B. Moniteur belge

Mémorial Mémorial administratif de la province du Hainaut

MFi Ministère (Ministre) des Finances

MI Ministère (Ministre) de l'Intérieur

MJ Ministère (Ministre) de la Justice

MOD Le Modérateur

M.R.A. Musée royal de l'Armée

M.T.P. Ministère (Ministre) des Travaux publics M.T.P.F. Ministère (Ministre) des Travaux publics français

NOORDZIEK J.J.F. NOORDZIEK et L.H. ARNOLD, Verslag der handelingen yan de Tweede Kamer der Staten-Generaal gédurende de zittingen 1815-1830 gehouden te Brussel en te 's Gravenhage

NORD Compagnie du Chemin de fer du Nord

OH Observateur du Hainaut

OM Organe de Mons

P.V. Procès-verbaux

R.A. Rapport annuel

R.D.P. Rapport de la Députation permanente

S.G. Société Générale

S.W. Sainte-Waudru

T.CM. Tribunal correctionnel de Mons

V.H. Voies hydrauliques Avant-Propos - Notes (1)

(1) L'arrondissement compte 77 communes en 1830. La Bouverie (hameau de Frameries ), Maisières (hameau de Nimy) et Flénu (hameau de Jemappes) deviennent des entités autonomes, respectivement en 1845, en 1868 et en 1870. Baudour perd le hameau de La Haine au profit de Boussu en 1849 (Institut national de statistique. Recensement de la population au 31 décembre 1970, Bruxelles, t.I, 1973, pp.189-190; Communes de Belgique. Dictionnaire d'histoire et de géographie administrative, Bruxelles, 1980 (2 vol. ), passim).

(2) Les fosses exploitées à partir de la fin des années soixante par la Société du Bois-du-Luc à -Denis, Obourg et Havre, bien que situées dans l'arrondissement administratif de Mons, sont traditionnellement rattachées au bassin houiller du Centre (J. MONOYER, Mémoire sur l'origine et le développement de l'industrie houil lère dans le bassin du Centre, Mons, 1874, p.94).

13) Eugies, Warquignies, Hainin, Baudour, Erbisoeul, Ghlin, Genly, Mesvin, Noirchain, Asquillies, Bougnies, Hautrage, Villerot, Sirault, Neufmaison, Herchies, Jurbise,

Masnuy-Saint-Jean et Nimy-Maisières.

(4) Jemappes, Hornu, Boussu, Dour, Elouges, Cuesmes conservent longtemps un carac tère rural que Quaregnon, Frameries, Pâturages, Wasmes et Warquignies perdent plus rapidement.

(5) Une telle confusion peut être considérée comme abusive. Nombreux sont les au teurs (notamment H. WATELET, Une industrialisation sans développement. Le bassin de

Mons et le charbonnage du Grand-Hornu du milieu du XVIIIe au milieu du XIXe siècle, Louvain-la-Neuve' - Ottawa, I98O, p.14, h.l et pp.69-74) qui sont d'avis que le Borinage n'englobe qu'une partie du bassin. Les définitions de cette région sont multiples; elles diffèrent très largement selon les critères retenus: socio-écono miques, politiques, sociologiques, démographiques, dialectaux... (cfr. J.PUISSANT, L'évolution du mouvement ouvrier socialiste dans le Borinage, Bruxelles, 1982, pp.29-83) Notre vision du Borinage correspond assez étroitement à celle de Puissant (L'évolu- Avant-fcopos - Notes (2)

tion.. ., op. cit., p.3D; "•.• (une) entité sociale qui couvre les communes où l'extraction du charbon s'est développée au cours du XIXe siècle, comprenant ) en outre les communes voisines où la majeure partie de la population venait travailler dans les charbonnages. C'est un ensemble géographique qui, du point de vue démogra phique , se caractérise par une densité de population particulièrement élevée et qui, dès 1831, se différencie nettement des communes rurales avoisinantes".

(6) Les bombardements de 1940 oiit détruit les archives de l'Evêché, de l'Administra tion provinciale et une bonne partie des fonds des Archives de l'Etat à Mons. Constitué en 1987, le Centre d'études sur l'industrie houillère du Borinage, qu'animent A. Farber et Ph. Delforge, ne possédait que quelques documents relatifs à notre période lorsque nous l'avons visité en I988.

(7) A. CORDEWIENER, Organisations politiques et milieux de presse en régime censi taire. L'expérience liégeoise de 1830 à 1848, Paris, 1978.

(8) R. VAN EENOO, Partijvorming en politieke strekkingen bij de cijnskiezers te Brugge (I83O-I893). Thèse de doctorat en histoire, R.U.G., 1968.

(9) E. WITTE, Politieke machtstrijd in en om de voornaamste Belgische steden (1830- 1848), Bruxelles, 1973, 2 vol.

(10) Fait exception l'étude de N. CAULIER-MATHY sur Frédéric Braconnier ("Industrie et politique au Pays de Liège. Frédéric Braconnier (1826-1912)", dans, Revue belge d'Histoire contemporaine, XI, 1980, 1-2, pp.3-84). Pour la première fois, comme l'a souligné G. KURGAN-VAN HENTENRYK ("Un monde à découvrir: le patronat", dans: Revue de l'Université de Bruxelles, 1981, 1-2, p.198), "l'activité économique et politi que d'un patron est étudiée de manière intégrée, avec une mise en relief des liai sons entre son rôle d'industriel, ses relations sociales, sa participation à des groupes de pression et sa vie parlementaire". L'ouvrage de P. CLAEYS (Groupes de pression en Belgique. Les groupes intermédiaires socio-économiques, Bruxelles, Avant-Propos - Notes (3)

1973), intéressant sur le plan théorique, porte sur une période récente.

(11) G. KURGAN-VAN HENTENRYK, "Un monde à découvrir...", art. cit., pp.193-206.

(12) J.-N. JEANNENEY, L'argent caché. Milieux d'affaires et pouvoirs politiques dans la France du XIXe siècle, Paris, 1984, p.5-6. Chapitre 1 - Notes (1)

(1) R.ANDRE et J.PEREIRA-ROQUE, La démographie de la Belgique au XIXe siècle, Bruxelles, 1974, pp.16-77- Epidémies de choléra en 1831-1832, 1848-1849, 1854, 1859 et 1866.

(2) Ce chapitre est basé pour l'essentiel sur les chiffres de population repris dans: Institut national de statistique..., op. cit., pp.144-145. Voir aussi: R.ANDRE, "La population de Mons et de sa région. XIXe et XXe siècle",

dans : Athénée royal de Mons. Enseignement et société. Actes du colloque du 27 avril 1985, Mons, 1985, pp.1-48.

(3) Cfr. supra, Avant-Propos, note 5-

(4) J.PUISSANT, L'évolution..., op. cit., pp.124-125.

(5) Statistique de la Belgique. Industrie. Recensement du 14.10.1846., Bruxelles, I85I, pp.226-307; voir aussi la collection des rapports annuels de la Réputation permanente de la province du Hainaut. "Les Montois fournissaient autrefois presqu' exclusivement à la population boraine tout ce dont elle avait besoin", lit-on dans Le Modérateur du 3•11•1839-" Le Borinage est maintenant pourvu de tout ce qui est nécessaire à sa consommation. Des magasins de toute espèce y sont établis. Rien n'y manque, si ce n'est peut-être quelques objets de luxe. Les commis voyageurs le par courent et font quelquefois plus d'affaires dans un simple village que dans la ville. Les Borains, qui naguère faisaient toutes leurs emplettes à Mons, n'y vien nent pour ainsi dire plus que pour leurs plaisirs ou leurs affaires. Chez eux, ils

obtiennent des facilités, achetant à crédit et payant par acompte. La classe mar chande de Mons se trouve dans des conditions trop défavorables sous tous les rap ports pour qu'elle puisse entrer en concurrence avec celle du Borinage".

(6) P.LEFEVRE et E.GUBIN, "Lens, un canton rural en Hainaut vers 1850", dans: La Belgique rurale du moyen-âge à nos jours. Mélanges offerts à Jean-Jacques Hoebarix, Bruxelles, 1985, pp.321-351.

(7) J.DESÔIGNIE, "Histoire des voies de communication par terre et par eau princi palement au point de vue du Hainaut", dans: Mémoires et publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, t.IX, Mons, 1873, pp.29-41.

(8) H.HASQUIN, Une mutation. Le "Pays de Charleroi" aux XVIIe et XVIIIe siècles. Aux origines de la révolution industrielle en Belgique., Bruxelles, 1971, pp.112-177; Chapitre 1 - Notes (2)

H.WATELET, Une industrialisation , op. cit., pp.85-204 et 301-356; P.LEBRUN et al., Essai sur la révolution industrielle en Belgique, 1770-1847, Bruxelles, pp.348-366; G.DECAMPS, "Mémoire historique sur l'origine et les développements de l'industrie houillère dans le bassin du Couchant de Mons", dans: Mémoires et publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, Ve série, t.I, 1889, pp.8-44; C.DOUXCHAMPS-LEFEVRE, "Le commerce du charbon dans les Pays-bas autrichiens à la fin du XVIIIe siècle " , dans: Revue belge de Philologie et d'Histoire, t.46, 1968, pp.393-421; J.-J. HEIRWEGH, Les corporations dans les Pays-Bas autri chiens, 1738-1784, thèse de doctorat en Histoire - ULB, 1981, pp.470-557; A.VAN NECK, Les débuts de la machine à vapeur dans l'industrie belge, 1800-1850, Bruxelles, 1979, pp.88-96 et 718-719; R.DARQUENNE, "Histoire économique du département de Jemappes", dans: Annales du Cercle Archéologique de Mons, 1962-1964, t.65, Mons, 1965, pp.25-26 et 95-104; H.HASQUIN, "L'industrie charbonnière de la fin du régime français à 1830", dans: Mémoires et publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, t.84, 1971-1973, pp.192-193; J.LAUREYSSENS, "Le crédit industriel et la Société Générale des Pays-Bas pendant le régime hollandais (I8I6-I8.3Ô)" , dans: Revue belge d'Histoire contemporaine, 1972, III, p.137; G.KURGAN-VAN HENTENRYK, "Banques et entreprises", dans: La Wallonie, le pays et les hommes, Bruxelles, 1978, p.27; J.RASSEL-LEBRUN, "La faillite d'Isidore Warocqué, banquier montois du début du XIXe siècle", dans: Revue belge d'Histoire contemporaine, IV, 1973, 3-4, p.432-

437.

(9) La langue ainsi que la brièveté des voyages constituent toutefois des obstacles: "L'Angleterre est de tous les pays celui dont nous avons le plus d'intérêt à suivre les progrès industriels, note la Chambre de commerce de Mons en 1865 (CCM, I865, p.73)- C'est là que, pendant de longues années encore, nous devrons aller chercher des leçons et prendre des exemples. Malheureusement, la diversité des langues fait que nous sommes très peu et très mal informés de ce qui se passe chez elle. Nous n'en connaissons la littérature technique que par de rares et très imparfaites tra ductions, les mines et les usines que par les visites superficielles qu'en font rapidement et à de longs intervalles les fort peu nombreux délégués de nos indus tries. Il est impossible que de la sorte, nous nous formions jamais une idée exacte

de son organisation industrielle. On pourra lui emprunter quelques machines, l'imiter de loin en quelques détails. Mais on ne saura pas tout ce qu'elle fait".

(10) G.ARNOULD, Mémoire historique et descriptif du bassin houiller du Couchant de Mons, Mons, 1877, p.204. Chapitre 1 - Notes (3)

(11) CCM, RDP, 1855, P-263 et 1856, p.294.

(12) Les systèmes à balanciers sont abandonnés au profit de dispositifs à traction directe, les pompes à air sont remplacées par des condensateurs,...Une seule machine consommant cinq fois moins de charbon, suffit en 1870 pour assécher les travaux d'une exploitation qui en nécessitait plusieurs une dizaine d'année plus tôt. (H.WATELET, Une industrialisation , op. cit, pp.252-253; G.DECAMPS, Mémoire histo rique ..., op. cit., t.IL, p.32-36; G.ARNOULD, Mémoire...... op. cit., p.108.)

(13) L'aérage des mines - qui bénéficie de l'attention soutenue des autorités publi ques (Des arrêtés royaux sont notamment pris les 18.12.1831, 16.4.1832, 11.8.1841 et I.3.I85O) - est longtemps assuré par des moyens basés sur la dilatation de l'air; les puits d'aération divisés par des cloisons, sont surmontés de cheminées assurant le tirage; la circulation de l'air est activée par'des foyers installés à proximité de la surface. A partir de 1828, divers moyens mécaniques, actionnés par des machines à vapeur et destinés à augmenter la circulation de l'air trouvent leur application dans la région. Les pompes aspirantes, encombrantes, peu efficaces, à la marche irré gulière et à l'entretien coûteux, sont rapidement abandonnées au profit de ventila teurs de plus en plus puissants. (Systèmes allemands perfectionnés par des ingénieurs locaux comme Letoret, Fabry, Sadin, Lemielle, Guibal...) Les améliorations apportées à l'éclairage (systèmes Davy, Mueseleer, Boty...) visent pour l'essentiel à assurer un meilleur isolement des flammes. (G.DECAMPS, Mémoire historique..., op. cit., pp.79-88 et CCM, 1865, p.72)

(14) AM, RDP, 1866, p.330 et 1868, p.349-

(15) G.DECAMPS, Mémoire. .., op. cit., p.'135-l^ï CCM, 1859, pp. 50-51 et I867, .p. 135; AM, RDP, 1866, pp.329-330, 1868, p.349 et I87O, p.381. Les progrès sont notables cependant. En 1859, un cheval mené par un enfant suffit pour traîner sur 3-000 mètres 12 wagons chargés chacun de 5 hectolitres. Les plans automoteurs (voiture contrepoids) sont pour ainsi dire inexistants (essai au n°19 des Produits en 185D- En I865-I868, à la suite de voyages effectués dans le Lancashire, on entreprend dans quelques char bonnages, avec la collaboration des ateliers mécaniques des Produits, (Grisoeuil en I865, Levant du Flénu en I868) d'assurer le hierchage à l'aide de machines actionnant des cables et alimentées par de la vapeur, ou de l'air comprimé expédié par des tuyaux au départ de la surface. Des motifs de sécurité liés à l'insuffisance de l'aérage et aux dangers d'explosion s'opposent à l'installation des machines à vapeur

à l'intérieur des travaux. Chapitre 1 - Notes (4)

(16) G.DECAMPS, Mémoire..., op. cit., t.II, pp. 146-147 et 159-166; CCM, RDP, 1855, p..281, 1856, p.294 et 1859, P-50; AM, RDP, 1862, p.302 et .1868, p.327.

(1.7) Les Warocquières: dispositifs spécialement conçus pour le transport des ou vriers, bien diffusés dans le bassin du Centre, ne sont pas introduits au Couchant où la descente et la remonte des ouvriers continuent de se faire, jusqu'à la géné ralisation dès cages, théoriquement par les échelles. Malgré les directives prises pour assurer leur sécurité par les autorités provinciales, les ouvriers, s'exposant à de sérieux dangers n'hésitent cependant pas à faire usage des cuffats. (G.DECAMPS, Mémoire..., op. cit., p.172-174; AM, RDP, 1843, p.320-321; 1852, p.219 et 1861, p.324.

(18) G.DECAMPS, Mémoire..., op. cit., pp.177-179-

(19) Houilleur, 13-11-1864.

(20) J.LAUREYSSENS, Industriële naamloze vennootschappen..., op. cit., passim; P.LEBRUN et al., Essai sur la révolution industrielle..., op. cit., pp.390-396; H.WATELET, Une industrialisation..., op. cit., p.265.

(21) Non concernée par la suspension de la Banque de Belgique, la région pâtit néanmoins du malaise financier qui résulte des difficultés rencontrées par celle-ci ainsi que par plusieurs autres banques européennes. De décembre I838 à février 1839, la Société Générale iimite drastiquement ses opérations d'escompte, contraignant plusieurs de ses intermédiaires locaux à refuser leur crédit jusqu'à l'encaissement des effets remis antérieurement (AGR, CC, 629, CCM à MI, 13.1.183.9 ; AGR, SG, 202, Société de Commerce à Société Générale, 25.8.1848 ).

(22) G.KURGAN-VAN HENTENRYK, "Banques et industries...", op. cit., p. 36.

(23) MOD, 29.5.I838.

(24) CCM, RDP, 1847, pp.318-321.

(25) MOD, 26.11 et 1.12.1847.

(26.) G.KURGAN-VAN HENTENRYK, "Geld- en bankwezen", dans: Algemene geschiedenis der Nederlanden, 1.12, Haarlem, 1977, pp.43-48. Chapitre 1 - Notes (5)

Les émissions que la loi du 20.3-1848 a autorisé la Société Générale à faire jusqu'à concurrence d'un montant de 20.000.000 F, s'élevèrent finalement à 13-500.000 F.

(27) AGR, CC, 640, CCM à GH, 21.4.1848; AGR, SG, 3105, Boissau, Directeur-Gérant du Nord du Bois de Boussu, à SG, 23.3.1848.

(28) AGR, CC, 640, CCM à GH, 1.9.1848; AGR, CC, 616, CCM à GH, 5.11.1848 et CCM à MI, 15.4.1849-

(29) CCM, RDP, 1850, p.261.

(30) GAM, 17.12.1853 et 2.1.1854; CCM, 1855, pp.279-280; RDP, 1857, P-334. Voir aussi: K. VERAGHTERT, "Conjunctuurbewegingen, 1830-1914", dans: Algemene geschiede- nis der Nederlartden, t.12, Haarlem, 1977, pp.12-15.

(3D AGR, CC, 617, PVCCM, 6.IO.I856; CCM, RDP, 1857, PP-334-335-

(32) CCM, RDP, 1858, p.311.

(33) CCM, RDP, 1861, p.69.

(34) CCM, RDP, 1862, p.68; K. VERAGHTERT, "Conjunctuurbewegingen...", op. cit., p.15 et G. KURGAN-VAN HENTENRYK, "Industriële ontwikkeling", dans: Algemene ges- chiedenis der Nederlanden, t.12, Haarlem, 1977, p.42. Voir aussi: H.GALLE, La "fami ne du coton" l86l-l865- Effets de la guerre de Sécession sur l'industrie eotonnière gantoise, Bruxelles, 1967, passim.

(35) Houilleur, 18.12 et 25-12.1864, 23-4, 7-5 et 23-7-1865; CCM, I867, pp.129-130.

(36) Houilleur, 23.4.1865-

(37) Houilleur, 22.10.1865-30.12.1866. Les expéditions de houille montoises ne ressentent guère les effets de la brève crise financière et commerciale qui résulte en mai-septembre 1866 des tensions puis de la guerre austro-prussienne.

(38) Houilleur, 27-1.I867 et 19.9-1869. Calme entrecoupé de quelques moments d'activité en septembre-octobre 1868 et en juin 1869 par exemple. Chapitre 1 - Notes (6)

(39) Houilleur, 5.1.1868.

(40) K. VERAGHTERT, "Conjunctuurbewegingen...", op. cit., p.15; Houilleur, 19..9.1869- 25.9.I87O.

(41) RDP, 1871, p.367.

(42) Houilleur, 4.9, 18.9 et 25.9-1870. 10

Chapitre 2 - Notes (l)

(1) GAM, 22.7- 1841.

(2) J. STENGERS et al., Index des éligibles au Sénat (1831-1893), Bruxelles, 1975, p.41.

(3) Loi du 30.4.1836. (Pasinomie, I836, pp.113-125.)

(4) En vertu de la loi dû 30.6.1842, abrogée par celle du 1.3.1848, le bourgmestre peut être choisi par le pouvoir central en dehors du conseil. Aucune nomination n'est faite en fonction de celle-ci dans l'arrondissement de Mons. (RDP, 1846, P-87)

(5) Pasinomie, 1841., pp. 552-566. "L'arrêté de l'An XI laisse toute latitude aux chambres de commerce pour dénoncer aux gouvernements les abus qui se glisseraient dans le service des travaux publics comme dans celui de la douane, ou pour indiquer les améliorations qui pourraient être apportées à l'un et à l'autre." (AGR, CC, 613; CCM à GH, 26.ll.l837) "En général, on n'apprécie pas à sa juste valeur la mission des chambres de commerce, et l'on n'envisage pas assez l'influence considérable qu'elles doivent exercer sur lès décisions de l'autorité. C'est d'après les rensei gnements que fournissent ces collèges, c'est d'après les avis qu'ils émettent, que les grands corps de l'Etat, le Sénat, la Chambre des Représentants, le Gouvernement, les administrations provinciales et communales prononcent sur les graves intérêts commerciaux et industriels du pays... " (Houilleur, 19.2.1865).

(6)"Il faudrait faire entrer leurs travaux dans le domaine de la publicité, de la discussion. Pourquoi ces assemblées échapperaient-elles à la loi commune qui régit tous nos corps délibérants? La Constitution veut que les séances des Chambres soient publiques. Nous trouvons la même prescription dans la loi du 30 avril I836 en ce qui concerne les conseils provinciaux. Aux termes de la loi du 30 mars I836 la publicité des séances des conseils communaux est obligatoire." (Houilleur, 19-2.

1865).

(7) La discussion est engagée le 19.11-1840 à la Chambre, le 1.3.1841 au Sénat à l'occasion d'un projet de loi relatif aux frais des chambres de commerce. Dumortier propose d'y introduire un article additionnel aux termes duquel les membres des chambres de commerce seraient élus d'après le même mode que ceux des tribunaux de commerce, c'est-à-dire par les négociants notables. Sa proposition est rejetée par la Chambre. Un nouveau débat a lieu les 13 et 17.12.1841 à la suite d'une pétition 11

Chapitre 2 - Notes (2) adressée par des négociants anversois demandant que les membres des chambres de commerce soient nommés par voie d'élection directe (HYMANS, II, p. 24, 60 et 107). Certains journaux montois partagent leur mécontentement: "Les membres de ces cham bres se désignent eux-mêmes ou choisissent leurs remplaçants. Ils ont adopté un système de permanence, d'inamovibilité favorable à la perpétuation des abus dont le commerce et l'industrie de notre arrondissement ont tout à se plaindre." (AH, 17.2.1839); "Un abus existe depuis longtemps. Malgré le texte qui institue les chambre de commerce et qui exige qu'elles soient renouvelées par tiers chaque année, il n'en est pas moins vrai qu'elles se perpétuent et restent toujours les mêmes." (MOD, 22.11.1840).

(8) F.MATTHIJSSENS, Des chambres de commerce et du Conseil d'Etat en Belgique et en France, Anvers, 1852, pp.13-21.

(9) "Les chambres de commerce se renouvellent par tiers tous les ans. Sur le tiers sortant chaque année, un seul membre est rééligible. Cette disposition a été intro duite parce que l'expérience avait démontré que ces corps se recrutaient constam ment des mêmes personnes et qu'une fois une chambre de commerce complétée, tout accès y était à jamais interdit à de nouvelles lumières. L'inconvénient que l'on a voulu éviter par cette disposition s'est représenté au même degré. Seulement deux ou trois personnes de plus prennent part à ce roulement, et celui qui sort une année de plein droit est toujours certain d'y rentrer l'année suivante. Le seul moyen de donner aux chambres de commerce une place élevée dans l'opinion publique serait de leur appliquer le mode d'élection directe par les électeurs aux chambres qui sont patentés." (MOD, 8.9-1848).

(10) HYMANS, III, p.13-

(1.1) AGR, CC, 644, MAEB, DP, 21.2.1852.

(12) AGR, CC, 644, CCM à GH, 22.3.1852.

(13) F.MATTHIJSSENS, Des chambres de commerce... , op. cit., 33 P- La brochure est communiquée par son auteur à la chambre de commerce de Mons à la mi-mars 1852 (AGR, CC, 644, CCM à Matthijssens, 19-3.1852).

(14) AEM, PV Conseil communal de Mons, 8.5.1852. "Votre section, déclarait Grenier, a été d'avis qu'il y a lieu d'appliquer le système d'élection à la formation des 12

Chapitre 2 - Notes (3) chambres de commerce comme à celle des chambres législatives, des conseils provin ciaux et communaux, des tribunaux de commerce. Un reproche, qui nous a paru devoir

être adressé avec raison à la formation actuelle des chambres de commerce est sans contredit sa recomposition partielle par elle-même. Il est évident qu'aussitôt qu'une prépondérance d'intérêt est établie en son sein, les mêmes vues, les mêmes principes peuvent sans cesse y être représentés avec succès, les deux tiers restants continuant à faire majorité et se choisissant en outre eux-mêmes des candidats pour remplacer le tiers des membres dont le mandat est expiré. Cette représentation peut devenir en quelque sorte la propriété exclusive de quelques hommes. Dans une cham bre de commerce composée comme celle de Mons de 12 hommes, il est excessivement facile de la concentrer dans 16 personnes seulement, dont 12 membres en fonction et 4 autres attendant leur tour de rentrée. 15 personnes suffiraient même puisque dans les 4 sortants, un membre se trouve encore rééligible. Les membres de la chambre de commerce devraient être nommés selon nous par une certaine catégorie de patentés, dont la patente, à déterminer par la législation, devrait être assez élevée. Les membres sortants seraient rééligibles. Les chambres de commerce seraient pour ainsi dire formées de la même manière que les conseils communaux". Ce rapport de Grenier provoqua les protestations de Ch. Picquet et F. Corbisier qui, prenant la défense de l'industrie charbonnière, montrèrent combien le système proposé devait conduire à l'exclusion des exploitants houillers, non soumis à la patente, des élections pour la nomination des membres des chambres de commerce, et conséquemment à leur minorisation en leur sein.

(15) [Ch. SAINCTELETTEJ ,A Monsieur H. F. Matthijssens, négociant et membre de la chambre de commerce d'Anvers, s.l.n.d., [Mons, 1852], 38 p. Elle est datée du 15 juin 1852.

(16) Sainctelette ajoutait: "Votre proposition exclut formellement les bouilleurs. Les dispositions législatives sont on ne peut plus formelles. La loi du 21.5.1819 exempte des patentes les propriétaires ou exploitants de mines. Demander l'élection des membres des chambres de commerce par les électeurs patentés c'est vouloir pri ver les houilleurs du droit de participer à la formation de ces corps. Ce que je ne puis concevoir c'est qu'à Mons, au sein du pays houiller, le rapporteur choisi par le conseil communal, c'est-à-dire l'homme qui eût dû combattre votre proposition le plus vivement ait pu conclure à l'élection par les patentables des membres des chambres de commerce. Ce rapporteur ne peut prétexter d'ignorance. Juge au Tribunal de commerce, il est négociant en toiles et approvisionne une partie des détaillants du Borinage". (A Monsieur H. F. Matthijssens..., op. cit., p.28) 13

Chapitre 2 - Notes (4)

Sainctelette recommande la désignation des membres des chambrés de commerce par le pouvoir central sûr la base d'une liste double de candidats introduite par la cham bre de commerce d'une part, par la Députation permanente d'autre part, mode de no mination analogue à celui utilisé pour la désignation des membres dès commissions administratives des hospices, bureaux de bienfaisance et établissements publics d'enseignement moyen.

(17) HYMANS, III, P-129. Discussions des 23 et 24.12.1852. L'Indépendance et la Gazette de Mons, reprenant les arguments de Sainctelette, polémiquent notamment avec Le Constitutionnel de Mons. (GAM, 13.1 et 15-1-1853)-

(18) AGR, CC, 617, PV CCM, 8.2.1869.

(19) A.R. des 6.2.1833, 25.12.1858 et 7.5.1865*

(20.) A.Daminet en 1841 (Charbonnage de Haine-Saint-Pierre), A.Thomeret en 1847 (Charbonnage du Bois-du-Luc), N.Debauque en 1848 (Forges à Houdeng-Aimeries ), A. de La Roche en 1850 (Charbonnages de Strépy-Bracquegnies), L.Duray en 1853 (Filatu res de coton à Braine-le-Comte), V.Boch en 1857 (Faïenceries de La Louvière ). Se joindront notamment à eux après 1860: J.Wincqz (Carrières à Soignies), J.Daubresse (Charbonnage à Saint-Vaast et verre ries), J.P.Mouzin (Céramiques à Saint-Vaast), V.Bourg (Charbonnage du Bois-du-Luc), Ch. Flameng (Filatures à Braine-le-Comte), Tacquenier (Carrières à Lessines), B.Scaillez (négociant à Lessines), B.Deleener (négociant à Enghien), G.Hauptmann (Fabrique de sucre au Roeulx), Monoyér (Huileries au Roeulx), Ch.Druart (Carrières d'Ecaussines), A.Gravez (Charbonnage de Sars-Longchamps à Saint-Vaast)...

(21) AGR, CC, 661, CCM à GH, 10.10.1864.

(22) AGR, CC, 661, GH à CCM, ,16.6 et 9-9,1864.

(23) J. Daubresse, exploitant de charbonnages à La Louvière, écrit le 4.10.1864 à Sainctelette (AGR, CC, 66.1): "Faites ressortir dans la pièce à adresser par la chambre de commerce en réponse à une demande de création d'une nouvelle Chambre au Centre qu'en portant à 18 membres les chambres de commerce de Charleroi et de Mons on pourrait accorder 9 membres à chacun des arrondissements administratifs; de cette manière 18 membres représenteraient les deux arrondissements qui veulent faire scission. N'oubliez pas Charleroi. Si vous marchez d'accord avec cette chambre de 14

Chapitre 2 - Notes (5) commerce, nous aurons succès complet dans notre opposition".

(24) AGR, CC, 661, GH à CCM, 22.5-1865- Dispositions prises par A.R. du 7-5-1865-

(25) AGR, CC, 661, CCM à GH, 10.10.1864.

(26) F.MATTHIJSSENS, Des chambres de commerce..., op. cit., p.8-10.

(27) A.R. 27.3.1859 (Pasinomie, 1859, PP-157 et 493)-

(28) La chambre de commerce de Mons délègue Charles Sainctelette, son secrétaire. Corbisier a décliné cette fonction en raison de "ses nombreuses occupations" (AGR, CC, 617, PV à CCM, 14.11.1859). Jules Drion succède à Sainctelette, après son élec tion au parlement en 1870.

(29) A.R. 27-11.1862 (Pasinomie, 1862, p.493).

(30) Joseph Daubresse, administrateur de charbonnage à Saint-Vaast de 1863 à I865. V. Bourg, régisseur du Bois-du-Luc, ensuite.

(31) AGR, CC, 661, CCM à GH, 10.10.1864.

(32) " Mais, allez-vous me dire, ces brasseurs, ces négociants en quincaillerie, en denrées coloniales et autres n'existent en aussi grand nombre que parce qu'il y a dans ces divers arrondissements une population ouvrière considérable, que parce que les conditions qui sont faites à cette population ouvrière lui permettent de consommer beaucoup. La prospérité de leur industrie et de leur commerce est subor donnée à la prospérité de l'industrie de la houille. Tout porte à croire qu'ils suivront l'impulsion, qu'ils accepteront les conseils des houilleûrs. Que vous connaissez peu la nature humaine! Les négociants, dont je vous parle, n'aiment pas en général à reconnaître toute la puissance de l'action qu'exerce sur leur commerce le mouvement des grandes industries. Il semble vraiment qu'il y ait là un aveu qui coûte à leur orgueil" (Ch.SAINCTELETTE, A Monsieur H.F. Matthijssens..., op. cit., pp.23-26).

(33) Les dispositions prises à l'époque hollandaise (A.R. 28.6.181.8 et 26.10.1826) ne sont revues qu'en 1845 (A.R. 31.3.1845); comme c'est le cas pour les chambres de commerce depuis 1841, le nombre des membres sortants qui peuvent être réélus est 15

Chapitre 2 - Notes (6) désormais limité à un tiers; elles ont pour tâche de "s'occuper de tout ce qui a rapport à l'amélioration et aux progrès de l'agriculture dans leurs provinces, de faire connaître au gouvernement leurs vues pour en augmenter la prospérité, de donner au pouvoir central et à l'administration provinciale les avis et renseigne ments demandés, de faire des expériences et des recherches pour découvrir les meilleurs procédés de culture, les engrais les plus avantageux, les instruments aratoires les plus perfectionnés ainsi que les animaux domestiques dont l'introduc tion ou la propagation pourrait être utile, de veiller enfin à l'exécution dés lois et règlements de police sanitaires" (Pasinomie, 1845, p.160).

(34) MOD, 12.2.1840.

(35) A.R. 3-5.1847 (Pasinomie, 1847, p.210.)

(36) A.R. 29.11.1834, 31-3-1845 et 30.8.1850 (Pasinomie, 1845, p.160 et I85O, p.254)

(37) CCM, RDP, 1857, p.293.

(38) P.LEFEVRE et E.GUBIN, "Lens, un canton rural...", op. cit., p.343; CCM, RDP, I859, p.258: "Il semble étonnant que le gouvernement ait tant de mal à organiser ces comices et que là où ils sont fondés, ils soient si peu fréquentés. C'est qu'il faut que celui qui doit en profiter soit convaincu de l'existence de l'avantage, et nos cultivateurs, il faut le dire, n'ont point cette conviction. Le peuple des campagnes est routinier par nature; il aime peu à se déranger, sinon dans l'espoir d'un lucre quelconque" (GAM,'3.2.1849). . 16

Chapitre 3 - Notes (1)

(1) La question sucrière n'est pas développée ici. Il s'agit d'un débat essentielle ment technique, qui n'implique dans l'arrondissement de Mons qu'une dizaine d'entre prises occupant vers 1870 un millier d'ouvriers. Mettant en cause les producteurs de sucre indigène, les raffineurs de sucre exotique et le commerce international anver- sois, il constitue un sujet distinct qu'il conviendrait d'aborder dans une perspecti ve large et approfondie, envisageant des démarches généralement orchestrées au niveau national. Voir surtout à ce propos: N.NAISSE,, La question des sucres dans les rela tions franco-belges sous le Second Empire (1850-1870), Mémoire de licence en histoire ULB, 1985. (2) P. LEFEVRE et E. GUBIN, "Lens, un canton...", op. cit., p.332.

(3) AGR, CC, 617, PV CCM, 23.4.1867.

(4) "Lors de la discussion de la loi des octrois, écrit F. Evrard, patron sucrier à Boussu, à la Gazette de Mons en 1870 (GAM, 13.6.1870), je fus chargé par le Comité

des fabricants de sucre d'aller trouver H. de Brouckere. Il a suffi de lui avoir fait indiquer ma qualité et mon domicile pour que nous fussions immédiatement introduits près de lui. Pendant tout le cours de la discussion, qui fut très longue, de Brouckere nous reçut tous les jours et souvent deux fois par jour. Avec quel talent, il défen dit nos intérêts dans cette discussion! La Chambre lui donna raison". Après avoir prononcé à la Chambre les 31-5, 5-6 et 13.6.1860 de longs discours favorables à l'in dustrie sucrière, de Brouckere dépose le 16.6.1860 en compagnie de Carlier, Lange et Laubry, les trois autres députés montois, un amendement que l'assemblée votera par 57 voix contre 32 ( HYMANS,t.III, p.566).

(5) 6.000 ouvriers, employés dans 25 sucreries établies dans les provinces du Hainaut, du Brabant, du Limbourg et de la Flandre occidentale pétitionnent en 1845 pour "que l'industrie toute nationale du sucre indigène ne soit pas sacrifiée aux exigences des raffineurs de sucre exotique". Un quart d'entre eux travaillent dans des sucreries situées dans l'arrondissement de Mons (AP, Sénat., 1844-1845, p.670. Rapport présenté le 1.2.1845 par de Renesse sur ces pétitions).

(6) F. Sigart - Capouillet, F. Evrard et H. Tellier représentent alternativement les patrons sucriers au sein de la Chambre de commerce. Celle-ci prend à de très nombreu ses reprises position en faveur de l'industrie de la betterave sucrière. Voir notam ment: AGR, CC, 609, CCM à MFi, 31-5.1833; AGR, CC, 612, CCM à Ch. R., 20.1.1837, CCM à MFi,, 20.1.1837; AGR, CC, 6l3, CCM à MI, 18.5.1839; AGR, CC, 614, CCM à MI, 23-5- 1841; AGR, CC, 615, CCM à MFi, 10.4.1842 et CCM à MI, 24.4.1842; AGR, CC, 616, CCM à 17

Chapitre 3 - Notes (2)

MI, 22.3.1846 et 31.3.1.848; AGR, CC, 6l8, CIM à GH, 17.12.1830; CCM, 1860, p.118; CCM, 1861, p.123 et CCM, 1864, p. 11.1.

(7) Les lignes qui suivent sont largement extraites de P. LEFEVRE et E. GUBIN, "Lens, un canton...", op. cit., pp. 341-349- Le journal catholique, L'Echo de Mons s'inté resse à l'agriculture, l'espace de quelques semaines en I856 (EM, 10.5, 15-5, 18.5, 28.5, 1.6, 19.6 et 27.6.I856): "Par la clarté, la simplicité avec lesquelles nous traiterons les faits agricoles, nous mettrons les curés à même de vulgariser parmi leurs paroissiens toute nouveauté en agriculture. Eux seuls sont en position de les faire connaître et accepter" (EM, 10.5-1856)

(8) L'arrondissement est généralement représenté au sein de cette commission par deux commissaires. Un des deux sièges est occupé par un notable de Saint-Symphorien; ban lieue de la ville de Mons: F. Marcq jusqu'en 18'5'2, A.de Sébille de 1852 à 1857, Putsage jusqu'en 1860, J. Gillion-Dupriez ensuite. L'autre est attribué à un gros agriculteur du Sud du Borinage: E. Bouvez de Blaugies jusqu'en 1847, N. Derbaix d'Havay ensuite. N. Derbaix est le premier montois associé à partir de 1853 aux acti vités du Conseil supérieur d'Agriculture.

(9) Nous n'avons identifié parmi les différents candidats qui se présentèrent aux élections législatives à Mons entre 1830 et 1870 quetrois candidats "agriculteurs": De melin - Zoude (Sirault)en 1847,(x )J.Gillion - Dupriez (Saint-Symphoriên) en I856 et en 1866. Gillion - Dupriez publie en 1857 une brochure assez agressive, intitulée De la prospérité publique en Belgique: "C'est presqu'exclusivement sur les grands noms de l'industrie que s'est porté le choix des électeurs pour la composition des conseils communaux, des assemblées provinciales et de la Chambre des Représentants,

écrit-il. Aussi les intérêts de l'industrie ont-ils toujours été défendus avec in telligence, avec zèle et la protection d'un gouvernement paternel ne lui a pas fait défaut. Le Sénat se compose de plusieurs grands propriétaires terriens. Mais il ne suffit pas de posséder des terres très étendues pour connaître et apprécier les vrais besoins de l'agriculture. L'agriculture n'est donc pas représentée comme elle devrait l'être... Nous demandons, nous, agriculteurs, qu'on nous donne le moyen de nous faire entendre et l'autorité nécessaire pour nous faire écouter... Il faut que chaque spécialité, agricole, commerciale, industrielle possède ses défenseurs dans la Cham bre législative. Le gouvernement représentatif est le plus parfait des gouvernements dans la mesure où il appelle au partage de l'autorité toutes les forces vives de la

(x) de Sébille (Saint-Symphorien) en 1849, 18

Chapitre 3 - Notes (3)

Nation, où il permet à tous les grands intérêts du pays de faire entendre librement leurs voix et d'obtenir ainsi la part des subsides et des faveurs qui leur est légi timement due ..." Demelin - Zoude, soutenu en 1847 par le Journal des propriétaires et des agricul teurs , est selon 1'Indépendance du 5-6.1847, "appuyé chaudement par l'évêque de . Tournai et inféodé au parti catholique par ses relations de famille" (MOD, 6.6. 1847 ).

(10) Ces conseillers provinciaux "agriculteurs" ne sont cependant pas très nombreux. N. Derbaix, agriculteur à Havay, membre à partir de 1852-1853 de la Commission pro vinciale d'agriculture et du Conseil supérieur d'Agriculture est désigné à la même époque par le canton de Pâturages comme membre du Conseil provincial, fonction qu'il occupe jusqu'après 1870. E. Bouvez, fermier à Blaugies, autre membre de la Commission provinciale d'Agriculture, représente le canton de Dour au sein de la même assemblée de I836 à 1840. J. Gillion - Dupriez, propriétaire à Saint Symphorien, est nommé en 1860 membre de la Commission provinciale d'Agriculture et élu conseiller provincial par le canton de Mons, qui lui adjoint, en 1870, L. Halbrecq, secrétaire de la même commission.

(1.1) Voir à ce sujet: J. PUISSANT, L'évolution,.., op. cit., p. 160,

(12) J. PUISSANT, L'évolution..., op. cit., pp. 15-17, 93-95, 102-105, 115-118 et 122-147. Apparue en 1868 dans la région, l'A.I.T. y organise des meetings et y favorise la création d'une dizaine de sections locales ainsi que celle d'une fédération. A peine constituée, cette fédération se scinde en deux associations concurrentes, à la suite d'un dissentiment. Etrangères au déclenchement de la grande grève d'avril I869, elles sont incapables de la récupérer, de la canaliser:, tout en étant elles-mêmes les premières victimes de la déception ouvrière ainsi que de la répression intransigeante des autorités.

(1.3) "Degorge-Legrand, maître de son affaire, exploitait avec économie, pouvait ven dre à bas prix et bénéficier encore. Presque tous les autres devaient suivre le 19

Chapitre 3 - Notes (4) mouvement quoiqu'il conduisît à leur ruine" (AEM, Mémoires de N. Descamps (1843), 6e cahier, folio 5)- Voir sur la Compagnie du Flénu: H. WATELET, Une industrialisation..., op. cit., pp. 218-219, 258-259 et 378.

(14) Appel à l'opinion publique en réponse au libellé intitulé: Appel au pouvoir exé cutif sur la corporation des bateliers qui a reparu à Saint-Ghislain sous la dénomi nation de Société d'Assurance et d'Affrètement sous la raison sociale Auguste Pillion, François Miroir et Compagnie, Mons, 1832, p.17.

(15) AEM, Grand Hornu, 438 et 440. Produits, Belle et Bonne et 12 Actions à Degorge- Legrand, 7.1.1830; Fontaine-Spitaels à Degorge-Legrand, 25-2, 2.3 et 9-3-1830.

(16) AGR, SG, 3154, Legrand-Gossart à Meeus, H.3.I836.

(17) AEM, Hornu et Wasmes, 13; PVCA, 22.10.1835-

(18) Revue, 29.lO.l836. Voir aussi: AGR, CC, 612, CCM à GH, 27.ll.l836 et IH, 6.12. 1836.

(19) AEM, Grand Hornu, 1228, PVAG, 15.7,, 9-9 et 6.10.1837-

(20) Pétition adressée à la représentation nationale par les propriétaires des houil lères du Couchant de Mons, Mons, 1837, 12 p. Les signataires: Grand Hornu (Rainbeaux), Grand Buisson (Legrand-Lecreps),- Hornu et Wasmes (Corbisier), Levant Flénu (Sainctelette), Produits (Colenbuén), Agrappe et Grisoeuil (Defontaine), Couchant Flénu (Thauvoye), Haut Flénu (Picquet), Nord du Bois de Boussu (Boissaij), Belle et Bonne (Plumât), Centre du Flénu (F.Sapin), Cossett.e (Urbain), Fosse du Bois (Tillier), Saint-Placide (Dessigny), Bonnet et Veine à Mou ches (Bureau), 24 Actions (Coppée), Sainte-Cécile (A. Pillion), Sainte Barbe (Lecreps), Midi du Bois de Boussu (Hazard), Grande Machine à feu de Pour (Nicodème), Sydia-Clayaux (Mahieu), Grande Veine sur Elouges (Harmegnies ), et Rieu du Coeur

(Watteau).

(21) Société charbonnière et de navigation française et belge. Acte constitutif 12.7-1837, Bruxelles, 1837- Legrand-Gossart écrit à Meeus le 11.3-1836 (AGR, SG, 20

Chapitre 3 -- Notes (5)

3154): "Ce sera le moyen de maîtriser le commerce. Cette force imposante bien ma- noéuvrée ne tardera pas à faire comprendre aux autres exploitants qu'il n'y a de salut pour eux qu'en créant une maison de commission pour la vente de tous les pro duits du Flénu".

(22) AEM, GH, 1228, PV.AG, 3.II.I838 et convention.

(23) AGR, SG, 3119, Ch. Sainctelette à Société de commerce, lO.ll.l838. Depuis juin I837, plusieurs appels ont été adressés à la Société de commerce pour solliciter son intervention. Voir notamment: AEM, HW, 13, PVCA HW 30-6-1837; AGR, SG, 3033, Ch, Sainctelette à Société de commerce, 6.7-1837; AGR, SG, 1841, Ch.Picquet à Société de commerce, 28.6.I838; AEM, GH, 1238, Ingénieur non identifié envoyé en mission en Angleterre à Société de commerce, octobre I838; AGR, SG, 2974, Ch. Picquet à F. de Meeus, I9.IO.I838.

(24) AGR, SG, 3208, G.Colenbuén à F. de Meeus, 29-12.1838; AGR, SG, 2975, Ch. Picquet à Société de commerce, 26.1.1839 et 28.3-1839; AEM, GH, 1228, Ch. Sainctelette à E.Rainbeaux, 28.3-1839..

(25) AGR, SG, 2975, Ch.Picquet à F. de Meeus, 28.3-1839-

(26) AGR, SG, 3208, G.Colenbuén à F. de Meeus, 29-12,1838.

(27) AEM, HW, 13, PVHW, 5.1.1839; AGR, SG, 2975, Ch.Picquet à Société de commerce, 21.1, 26.1 et 1.2.1839-

(28) AGR, SG, 1841, Ch. Sainctelette à Société de commerce, 20.5.1839; M.Tillier à Société de commerce, 23-5-1839- Le Grand Hornu n'observe pas davantage les condi tions convenues (AEM, GH, 1228, Ch.Sainctelette à E.Rainbeaux, 18.3-1839)

(29) Accompagnée d'H. Dolez, membre de la Chambre des Représentants, la députation est reçue par le Roi et par Nothomb, le 5-10.1839- La pétition est signée par 21 sociétés houillères. (MOD, 9-10, 11.10 et 20.10.1839; GAM, 14.12 et 19.12.1839; AGR, SG, 3519, Ch.Sainctelette à Société de commerce, 5.2.1840).

(30) Cfr. infra Ch. 9- Une pétition commune est aussi envoyée au Conseil provincial au début de juillet 1839- L'étude de la question de la création de la caisse de pré voyance est confiée en septembre 1839 à une commission composée de Sainctelette 21

Chapitre 3 - Notes (6)

(Levant du Flénu), Corbisier (Hornu et Wasmes), Quenon (Belle et Bonne ), Dessigny (Midi du Flénu), Accarain (Agrappe et Grisoeuil) et Lewillé (Grand Picquery). Plusieurs assemblées générales sont consacrées à ce sujet entre novembre 1839 et février 1841.

(31) AGR, SG, 3119, Ch.Sainctelette à Société de commerce, 3-5 et 5.9-1840.

(32) MOD, 6.10.1841.

(33) AGR, SG, 2971, Ch.Picquet à Société de commerce, 14.4.1840; AGR, SG, 3178, note SG, 11.8.1841.

(34) AGR, SG, 3119, Ch.Sainctelette à Société de commerce, 16.2.1840.

(35) AGR, SG, 3119, Ch.Sainctelette à Société de commerce, 3.5.1840.

(36) AGR, SG, 2976, Ch.Picquet à Société de commerce, 11.7-1840.

(37) AEM, GH, 1228, Ch.Sainctelette à E.Rainbeaux, 19.4.1840.

(38) MOD, 6.10.1841. Sainctelette proposait de mettre le Grand Hornu ainsi que Belle et Bonne sur le même pied que Produit et Haut Flénu: 2 millions d'hectolitres.

Un million et demi d'hectolitres était attribué à Hornu et Wasmes et au Levant du Flénu; un million au Couchant du Flénu, au Nord du Bois de Boussu, à l'Agrappe. et Grisoeuil, à la Fosse du Bois, au Centre du Flénu, au Grand Buisson, au Picquery et au Midi du Bois de Boussu; 600.000 hectolitres au Midi du Flénu, à Cossette, à l'Es- couffiaux et à Sainte Cécile; 500.000 hectolitres au Crachet, au Longterne, à Turlu- p_u et à Bonnet et Veine à Mouches.

(39) GAM, 1.10,1841.

(40) AEM, GH, 1228, E.Rainbeaux à F. de Meeus, 7.9.1841; MOD, 6.10,1841. Les primes complémentaires à la réduction de 10% accordée par le Grand Hornu: 5% à ceux qui n'attendent pas le terme prévu de 3 mois et paient dans un délai de 15 jours; 5% à ceux qui prennent des forges gailleteuses - mélange composé de 3/5e de fines, d'l/5e de gaillettes et d'l/5e de gailleteries; 1 à 7% à ceux dont les achats, même groupés atteignent annuellement un certain plafond: 1% = 10.000 F; 2% = 20.000 F; 37» = 30.000 F; 4% = 40.000 F; 5% = 60.000 F; 6% = 80,000 F; 7% = 100.000 F. 22

Chapitre 3 - Notes (7)

(41) AGR, SG, 3II9, PV Comité des Directeurs-Gérants des sociétés patronnées, 4.8.

1841.

(42) L'assemblée réunit, outre les sociétés patronnées, Belle et Bonne, Fosse du Bois, Centre du Flénu, Bonnet et Veine à Mouches, Sainte Cécile, Midi du Bois de

Boussu, Cossette, Pjcquery et Grande Machine à feu.

(43) Corbisier (Hornu et Wasmes), Sainctelette (Levant du Flénu), Quenon (Belle et Bonne), Urbain (Fosse du Bois ) et Dessigny (Midi du Flénu) sont chargés de faire rapport sur l'utilité de maintenir ou de baisser le prix des charbons.

(44) AEM, HW, 13, PVHW, 6.8.1842. La Société Générale accorde 13 au lieu de 10% et les mêmes primes complémentaires que le Grand Hornu. Elle ne consent cependant sur les paiements effectués dans la quinzaine qu'une remise de 1,5%, au lieu de celle de 5% du Grand Hornu, ce qui lui permet d'affirmer que ses concessions sont équiva lentes et qu'elle ne fait que suivre le mouvement sans prendre l'initiative d'une dépréciation.

(45) Le Grand Hornu s'aligne sur la réduction de 13% appliquée par la Société Géné rale tout en maintenant son escompte de 5%. Ensuite, la Générale accorde 15% et 1,5% d'escompte (MOD, 1.10.1841).

(46) AEM, HW, 13, PVHW, 6.8.1842.

(47) MOD, 7.11-1841,

(48) AEM, GH, 1228, Ch ..Sainctelette et F.Corbisier à E,Rainbeaux, 7-1-1842.

(49) AEM, GH, 1228, A.Bareau, Directeur-Gérant de Bonnet et Veine à Mouches, à E.Rainbeaux, 31.5-1842.

(50) AEM, GH, 1228, E.Rainbeaux à A.Bareau, 6.6.1842. A.Bareau lui avait écrit le 31.5: "Pour se soutenir contre la concurrence, celle de Charleroi, par exemple, il n'y a qu'un seul moyen, l'union. La première base de cette union est la répartition de l'extraction. Faisons d'abord tous les efforts possibles pour nous entendre sur cette base et extrayons ce que la consommation nous demandera ni plus ni moins. Etablissons ensuite des prix." 23

Chapitre 3 - Notes (8)

(5D GAM, 22.7-1842; MOD, 24.7.1842 (texte identique).

(.52) AEM, GH, 1228, Ch. Sainctelette à E.Rainbeaux, 22.8.1842.

(53) La vente pour compte commun évite toute possibilité de dissidence. Les acheteurs sont incapables d'arracher "grâce à la maladresse, l'incurie ou l'incapacité de quelques confrères mal avisés" à certains associés des faveurs plus ou moins occultes sur lesquelles l'association, à moins de capoter, doit progressivement s'aligner. Ce qui est vrai des acheteurs est aussi vrai des bateliers et des ouvriers (AEM, GH, 1228, De Haynin à Rainbeaux, 28.1.1843).

(54) AEM, GH, 1228, De Haynin à Rainbeaux, 7.5-1843.

(55) AEM, GH, 1228, PV Comité des Directeurs-Gérants des charbonnages patronnés, 14.5.1843.

(56) AEM, GH, 1228, De Haynin à Rainbeaux, 22.4.184-3.

(57) AEM, GH, 1228, Sainctelette à Rainbeaux, 7.5.1843. Belle et Bonne ne veut pas non plus entendre parler d'une seule agence commune (AEM, GH, 1228, Sainctelette à Rainbeaux, 15.6.1843 et Rainbeaux à Sainctelette, 16.10.1844).

(58) AEM, GH, 1228, Sainctelette à Rainbeaux, 22.8.1842.

(59) La convention ne mentionne pas 1'Agrappe et Grisoeuil et le Longterne, les deux sociétés patronnées restantes. Les chiffres des autres charbonnages: 1.100.000 hec tolitres à Centre du Flénu, 950.000 à Fosse du Bois, 800.000 à Grand Buisson et 24 Actions, 650,000 à Midi du Bois de Boussu et Midi du Flénu, 500.000 à Bonnet et Veine à Mouches, 400.000 à Bas Flénu et Cossette, 300.000 à Sainte Cécile et Hauts fourneaux du Nord (AEM, GH, 1228, convention du 3.9.1842).

(60) En ce qui concerne Hornu et Wasmes, par exemple, tout hectolitre produit au-delà du quota de 865.000 hectolitres qui lui est imparti.

(61) Seule subsiste la ristourne de 1,5% sur les paiements effectués dans la quin zaine plutôt qu'au terme du délai normal de trois mois. Les exploitants s'engagent aussi à ne pas jouer sur le fret, admettant comme principe que toute concession sur celui-ci équivaut à une réduction sur les prix. 24

Chapitre 3 - Notes (9)

(62) HornU et Wasmes (Legrand-Gossart et Ciè) avait été à l'origine de cette coali tion. (Appel au pouvoir exécutif..., op. cit., pp.19-20)

(63) AEM, GH, 1228, Ch, Sainctelette à E. Rainbeaux, 27.1.1845.

(64) AEM, GH, 1228, Ch, Sainctelette à E.Rainbeaux, 27-1.1845.

(65) Ce n'est pas le cas de Sainctelette. Influençant nécessairement les prix, toute convention relative à la limitation de l'extraction tombe, selon lui, sous le coup de l'article 419 du Code Pénal. (AEM, GH, 1228, Ch.Sainctelette à E.Rainbeaux, 27.1.1845 et à J.Bourlard, 5-2.1845).

(66) AEM, GH, 1228, E.Rainbeaux à J. Bourlard, 20.1.1845.

(67) AEM, GH, 1228, J.Bourlard à Ch.Sainctelette, 3-2.1845,

(68) GAM, 1.5.1847.

(69) AEM, GH, 1228, J.Bourlard à Ch.Sainctelette, 3-2.1845.

(70) AGR, CC, 615, CCM à MI, 24.3.1844; CCM dans: Enquête sur la condition des clas ses ouvrières et sur le travail des enfants, t.II, Bruxelles, 1846, p.111 (janvier 1844). J.Gonot, ingénieur en chef de l'Administration des Mines pour la province du Hainaut, est très critique à l'égard des patrons charbonniers (Enquête..., op. cit., pp.230- 231 [15.9.1843]; reproduit dans: RDP, 1844, pp.305-306). Il ne s'explique pas comment un salaire aussi peu élevé suffit à l'entretien d'une famille, bien loin qu'on puis se en détourner une partie. Les désordres, assez rares, sont imputables, selon lui,

à la mauvaise organisation du travail et aux exigences concertées des sociétés char bonnières. "Tantôt l'activité de l'extraction exige un grand nombre de bras, l'on se dispute les ouvriers, on leur accorde des salaires exagérés. Tantôt l'interruption delà navigation rend impossible les expéditions de combustibles, on renvoie alors en masse les ouvriers chez eux. Aujourd'hui, c'est le prix de la main-d'oeuvre qui semble trop élevé et que l'on veut immédiatement ramener à un taux normal. Demain ce sont les règlements de police sur les mines, l'usage des livrets, etc, etc.." Ces observations provoquent la colère des exploitants charbonniers: "Si nous avions lu dans quelque feuille radicale ce que nous avons lu dans le rapport de Gonot, nous n'en eussions pas été surpris. Mais ce n'est pas sans étonnement que nous avons ren- 25

Chapitre 3 - Notes (1Q) contré de pareilles idées dans un ouvrage émanant d'un ingénieur en chef des mines! Comment! Lui, qui par sa position, par les devoirs inhérents à son emploi, devrait plus que tout autre tenir à la stricte et rigoureuse observance de tous les règle ments! Ce sont là d'étranges doctrines. Leur place n'était pas dans un rapport éma nant de l'ingénieur en chef des mines publié par l'administration provinciale" (GAM, 3.7.1844).

(71) Les charbonnages associés: Produits (G.Colenbuén), Haut Flénu (M.Tillier), Hornu et Wasmes (F.Corbisier), Levant du Flénu (Ch.Sainctelette), Nord du Bois de Boussu (Boissau), Couchant du Flénu (H.Jordan), Grand Hornu (Veuve Degorge-Legrand ), Grand Buisson (A.Legrand-Lecreps ), Belle et Bonne (N.Quenon), Fosse du Bois (N.Urbain), Midi du Flénu (V.Dessigny), Centre du Flénu (Levainville ), Bonnet et Veine à Mouches (Lerouxeau de Saint-Pridan), 24 Actions (E.Coppée), Midi du Bois de Boussu (F.Petit), Sainte Cécile (E.Faidherbe), Cossette (H. Poullain), Haut Fourneaux du Nord (A. Pillion). Deux houillères refusent d'adhérer à l'entente: 1'Escouffiaux et la Grande Machine à feu de Pour. Le 6.9-1843, le Rieu du Coeur prend l'engagement de ne plus accorder de nouveaux forfaits.

(72) La commission se compose de Corbisier (Hornu et Wasmes), Sainctelette (Levant du Flénu), Colenbuén (Produits), Boissau (Nord du Bois de Boussu), Legrand-Lecreps (Grand Hornu), Quenon (Belle et Bonne) et Urbain (Fosse du Bois ).

(73 ) GAM., 1.5.1847.

(74) AEM, HW, 1.3, PV CAHW, 25.10.1843. Un hectolitre vendu à 0,9239 F, revient à 0,9178 F.

(75) AEM, HW, 224, PV CAHW, 25.1.1844.

(76) AEM, GH, 1228, E.Rainbeaux à Ch. Sainctelette, 16.10.1844.

(77) AEM, GH, 1228, Ch.Sainctelette à E.Rainbeaux, 27-1.1845. Cet ajournement provo que la colère de Rainbeaux, qui déclare n'avoir rien à faire de "leurs discussions de famille" (AEM, GH, 1228, E.Rainbeaux à M.Quenon, 13-2.1845).

(78) AEM, GH, 1228, Ch.Sainctelette à E.Rainbeaux, 29-6.1845.

(79) GH à MTP, 22.6, 24.6 et 29.6,1844, dans: H.WOUTERS, Dokumenten betreffende de 26

Chapitre 3 - Notes (11) geschiedenis der arbeidersbeweging: 1831-1853, Louvain-Paris, 1964, pp.321-324.

(80) AEM, GH, 1228, Ch. Sainctelette à E.Rainbeaux, 16.1.1843. Le Comité, constitué en avril 1842, compte F.Basse, F.Corbisier et A. Legrand-Gossart parmi ses membres fondateurs. Tercelin-Sigart en est le trésorier (GAM, 21.4.1842). La quote-part de chaque entréprise dans ce subside de 2.000 F est calculée sur la base de 10 F par 100.000 hectolitres octroyés par la convention du 3.9-1842. Voir aussi: ÀEM, GH, 1228, Convocations aux assemblées du 16.1, 8.2, 25.2, 17-3, 26.4, 10.5, 24.5 et 28.6.1843, et Ch.Sainctelette à E.Rainbeaux, 1.4.1843.

(81.) AEM, GH, 1228, PVAG Association, 21.12.1842; F.Corbisier et Ch. Sainctelette à E.Rainbeaux, 25.12.1842; AGR, SG, 248, Société de commerce à Comité des Directeurs- Gérants des sociétés patronnées, 15.2,1844. Mode indiqué en 1842 et en 1844 par

Corbisier et Sainctelette: la Société Générale avance les 4 millions nécessaires; les exploitants en assurent le remboursement en 10 ou 15 ans "au moyen d'un subside calculé à raison du nombre d'hectolitres envoyés au rivage"; le capital une fois restitué, les charbonnages deviennent propriétaires du chemin de fer et lui appli quent des tarifs à leur convenance. Deux des clauses projetées ne font cependant pas l'unanimité parmi les patrons charbonniers. On attend d'eux, en effet, qu'ils s'en gagent à "faire passer par la nouvelle voie pendant toute la durée de la concession le nombre de tonnes nécessaire pour assurer l'intérêt du capital engagé" ainsi qu'à verser une indemnité de 62 centimes par tonne à la Compagnie du Chemin de fer du haut et du bas Flénu pour la perte des transports qu'elle a effectué jusque là en direction des rivages du Canal de Condé. Voir aussi: B.GILLE, Lettres adressées à la maison Rothschild de Paris par son re présentant à Bruxelles (1843-1853), Louvain-Pàris, 1963, pp.105 et 130.

(82) AEM, GH, 1228, PVAG Exploitants, 16.4.1847; F.Corbisier et Ch.Sainctelette à E.Rainbeaux, 27.2.1848. Voir aussi: AGR, CC, 638, Commission des exploitants du bas sin houiller de Mons à CCM, 20.6.1846. Font partie de la Commission administrative en 1845-1849: F. Corbisier, président (Hornu et Wasmes), Ch.Sainctelette, secrétaire (Levant du Flénu), Legrand-Lecreps (Grand Hornu), V.Dessigny (Midi du Flénu), N .Quenon (Belle et Bonne ), Wautier (Rieu du Coeur), A.Boty (Haut-Flénu).

(83) AEM, GH, 1228, Sainctelette et Corbisier à Rainbeaux, 7-1.1847.

(84) AEM, GH, 1228, Sainctelette et Corbisier à Rainbeaux, 7-1.1847. 27

Chapitre 3 - Notes (12)

(85) GAM, 1.5.1847: "On a transigé. Tous ont signé. La réduction de l'extraction vient d'être arrêtée. C'est un pas de fait vers un meilleur avenir. Dommage qu'on n'a pu s'entendre sur la fixation des prix".

(86) AEM, GH, 1228, Corbisier et .Sainctelette à Rainbeaux, 22.5.1847.

(87) AEM, GH, 1228, PVAG Exploitants, 25.8.1847.

(88) AEM, HW, 14, PVCAHW, 5-1.1840 ; GAM, 23.8,1849 et MOD, 24.8.1849..L' Associa tion regroupe les charbonnages suivants (entre parenthèses le quota d'extraction assigné, en hectolitres): Belle et Bonne (1.640.000), Grand Hornu (1.600.000), Pro duits (1.600.000), Boussu, Sainte-Croix - Sainte-Claire (1.455.000), Haut Flénu (I.375.OOO), Levant du Flénu (1.300.000), Hornu et Wasmes (1.275-000), Couchant du Flénu (1.240.000), Houillères réunies (Bonnet et Veine à Mouches, Centre du Flénu et Turlupu)(1.000.000), Grand Buisson (900.000), Fosse du Bois (800.000), Midi du Flénu (800.000), Centre et Bas Flénu (600.000), Sainte Cécile (500.000), Seize Actions (450.000) et Cossette (400.000). Les Charbonnages belges, société patronnée par Rothschild, qui coordonne depuis 1846 les activités de 1'Agrappe et Grisoeuil et de l*Escouffiaux, n'en fait pas partie, ainsi que 24 Actions (E. Coppée ), Bonne Veine, Bonne Espérance, Petite Sorcière et

Nord du Flénu.

(89) AEM, HW, 226, V. Legrand, régisseur à CAHW, 30.1.1859-

(90) AEM, HW, 1229, Houillères du Couchant, Etat des dépenses communes, 1er semestre 1850, 2e semestre 1851, 3e et 4e semestre 1854, 1er semestre 1857- L'essentiel est constitué par les honoraires et les frais de voyage de Sainctelette, ainsi que par le coût d'impression de brochures et les "subsides" à la presse. Les dépenses commu nes s'élèvent au cours du 3e trimestre 1854 à 2.200 F. A deux reprises, la Commis sion des exploitants du Couchant de Mons s'associe à des comités plus larges regrou pant des représentants d'autres bassins: en I85O, à une Commission spéciale des trois bassins hainuyers constituée pour intervenir conjointement dans la question des zones douanières françaises (MAEB, 2304, Ch. Sainctelette à MAEB, 30.11.1851; la contribution montoise à ses frais de fonctionnement s'élève à plusieurs milliers de francs); en 1853-1854, à un Comité central des houillères belges, formé pour s'opposer à la suppression des droits douaniers belges sur l'importation des charbons anglais, suppression revendiquée par le mouvement libre échangiste (AEM, GH, 234, Corbisier et Sainctelette à Rainbeaux, 25-11.1853; GAM, 10.12,1853) 28

Chapitre 3 - Notes (13)

(91) A. Sadin à F. Corbisier, 12.10.1859 (Ph.MOTTEQUIN, Réunions du Comité des Di recteurs de travaux des charbonnages du Couchant de Mons patronnés par la Société Générale 1848-1876. Procès-verbaux, t.I, Louvain-Paris, 1973, pp.287-292). Voir aussi: PV des réunions du Comité des Directeurs des travaux des sociétés patronnées, 10.2 et 20.2.1859 dans: Ph.MOTTEQUIN, Réunions..., op. cit., pp.267-272.

(92) AEM, GH, 1228, Exploitations houillères du Couchant, PV Comité, 20.1.1862; AEM, GH, 1229, N. Quenon à de Maloteau, 30.10.1862. Ch. Sainctelette est envoyé en octo bre 1861 à Paris, en Champagne, en Lorraine et en Alsace, afin d'y étudier les moyens d'augmenter les relations du Couchant de Mons avec les nouveaux et imposants débouchés offerts par l'Est de la France.

(93) GAM, 28.3, 26.4 et 5-5-1863.

(94) C'est le cas notamment le 10.8.1863 (MAEF, Rouzé, Consul de France à Mons, à MAEF, 20.8.1863).

(95) AEM, HW, 15, PVCAHW, 5-2.1864; AEM, GH, 1229, F. Corbisier et Ch. Sainctelette à A. Quenon, 14.6.1864; 0M, 5.3-1864; Houilleur, 18.12.1864.

(96) Houilleur, 23.10.1864,

(97) 0M, 30.6.1865.

(98) L'Association houillère regroupe les charbonnages suivants: Charbonnages belges (Imbault), Belle et Bonne (E.Hardy), 24 Actions (J.Drion), Houillères réunies (H,Poullain), Fosse du Bois (Ch.Putsage ), Rieu du Coeur et La Boule (F. Daubresse ), Grande Machine à feu de Dour (A.Goebel), Bas Flénu (E. Daubresse), 16 Actions (E, Urbain), Midi du Flénu (A. Urbain), Longterne-Ferrand (J. Thierry), Chevalières du Midi de Pour (A. Hubert), Couteaux (A. Panneaux), Bonne Espérance et Bonne Veine (J.. Manigler), Saint Léon et Saint Michel (Stiller), Centre du Flénu (V.Pessigny ), Grand et Petit Tas (Lemier), Petite Sorcière (Leclercq), Turlupu (J. Thierry), Houilles grasses du Levant d'Elouges (Willamme) et Grand Bouillon et Chevalières du Bois de

Saint Ghislain (Willame). Le Grand Hornu reste neutre dans le conflit. Le Comité de l'Association houillère comprend Imbault (Charbonnages belges), E.Hardy (Belle et Bonne), V. Dessigny (Centre du Flénu), J. Drion (24 Actions), F.Daubresse (Rieu du Coeur) et A. Hubert (Chevalières du Midi de Dour). Joseph Montfort,juge de paix du canton de Dour en est le secrétaire. GAM, 26.5 et 7-6.1866; l'Association houillère 29

Chapitre 3 - Notes (14) du Couchant de Mons à la représentation nationale, Mons, 1866, ? p. - (26.1.1866). L'Organe de Mons écrit le 25-5-1866 "L'Union n'est durable que pour autant que les charbonniers indépendants consentent à se mettre à la remorque des sociétés patron nées par la féodalité financière que l'on sait, à marcher au gré des désirs et des passions de certains personnages, à servir d'instruments. Et d'une Union établie sur de telles bases, le Borinage ne veut plus, et il a bien raison".

(99) L'Association houillère combat, sans succès, la réélection de de Brouckere et de Carlier lors des élections législatives de juin 1866; elle parvient par contre à éliminer comme conseiller provincial, le 28 mai 1866, Albert Quenon, régisseur du Chemin de fer du haut et du bas Flénu et directeur-gérant du Couchant du Flénu. Le bras droit de Corbisier, Quenon, doit céder son siège à Emile Hardy, régisseur de

Belle et Bonne.

(ÎOO)GAM, 17 et 21.5.1869-

(ÎOI)GAM, 23.3.1869.

(102)Ph.MOTTEQUIN, Réunions ..., op. cit., p.29- Les registres des procès-verbaux de cette Association de directeurs des travaux des charbonnages du Couchant de Mons débutent par le compte rendu d'une réunion tenue le 7,8.1874. Le Comité de 1'Associ ation houillère du Couchant de Mons en approuve les statuts le 14.8.1874. Le Comité des directeurs de travaux des charbonnages patronnés par la Société Générale se réunit régulièrement depuis au moins le 2.9-1844; les comptes rendus de ses réunions sont conservés à partir du 5.10.1848 (Ph. MOTTEQUIN, Réunions..., op. cit., passim). Les directeurs de travaux ont la charge de tout ce qui a trait à l'extraction pro prement dite de la houille: aménagement et sécurité des travaux, organisation du personnel, équipement en machines, recherches de procédés nouveaux, etc.. "Les dé cisions prises et suivies au comité des ingénieurs des sociétés patronnées par la Société Générale sont généralement pratiquées par les autres charbonnages". (AEM, HW, 15, PVCAHW, 4.IO.I872).

(103 )Ph.MOTTEQUIN, Réunions..., op. cit., p.29; Association houillère du Couchant de Mons: Statuts, Mons, I876, 7 P- Les statuts définissent ainsi sa mission: "L'association a pour but la recherche et l'application des mesures qui peuvent con tribuer au développement et à la prospérité de l'industrie houillère du Couchant de Mons. Elle étudie les questions qui se rattachent au perfectionnement des moyens d'extraction, à la main d'oeuvre, à la création de voies nouvelles de communication, 30

Chapitre 3 - Notes (15)

à l'extension des débouchés, à la réduction des péages et des tarifs des Canaux et des chemins de fer, à la réduction et à la suppression des charges publiques qui grèvent l'industrie houillère et au commerce de la houille." 31

Chapitre 4 -Notes (1)

(1) Le droit d'entrée est de 7 FI 43 cents dé 1816 à 1819, de 6 FI 90 cents de 1819 à 1822, de 7 FI de 1822 à 1830 (H.HASQUIN, L'industrie, ... , op. cit., p.173).

(2) E.HUYTTENS de TERBECQ, Discussions du Congrès national de Belgique, 1830-1831, t.V, Bruxelles, 1845, p.247.

(3) F.LENTACKER, La frontière franco-belge, Paris, 1974, pp.101-102; P.LEFEVRE, "Le nord-ouest de la France de 1835 à 1865- Un marché charbonnier en pleine évolution pour le bassin du Couchant de Mons", dans : Recueil d'études d'Histoire hainuyère, op. cit., p. 703; H.HASQUIN, L'industrie. ..-, op. cit., pp. 175-176.

(4) Voir sur la question du réunionisme: J.STENGERS, "Sentiment orangiste et senti ment français à l'aube de notre indépendance", dans: Revue belge de Philologie et d'histoire, t.XXVIII, 1950, pp.993-1029 et t.XXIX, 1951, pp.61-92; F.DUMONT, L'irré-^ dentisme français en Wallonie de 1814 à 1,831, Couillet, 1938; A.CORDEWIENER, Organi sations politiques..., op. cit., pp.114-116, 141 et 151-154; E.WITTE, Politieke macht- strijd..., op. cit., t.I, p.73-75-

(5) Des pétitions sont adressées au Congrès par des habitants d'une quinzaine de communes en décembre 1830-janvier 1831. Si les pétitionnaires de Mons et de Jemappes envoyent des textes originaux, ceux des autres localités se contentent de signer une circulaire préimprimée. Cfr. F.DUMONT, L'irrédentisme..., op. cit., p.36-40 et M.A. ARNOULD, "La pétition réunioniste de Jemappes en 1830", dans: Revue du Nord, avril- juin 1954, t.XXXVI, p.351-354.

(6) AGR, CC, 618, CIM à GH, 17.12.1830, CIM à Congrès national, 19-12.1830.

(7) Notamment E. Claus, Ch. Blargnies et E. Pirmez (F. DUMONT, L'irrédentisme..., op. cit., .p.31). Fontaine-Spitaels écrit à Degorge-Legrand, le 10.1.1831 (AEM, GH, 443): "J'ai reçu hier une lettre de Claus, notre député au Congrès, qui recommande force de pétitions et qui persiste à espérer que tout finira au gré de nos voeux. Il me demande un travail relatif aux droits sur les fers".

(8) L'Eclaireur est publié à partir du 23.1.1831; il semble paraître pour la derniè re fois le 24.4.1831 (P.LEFEVRE, Répertoire des journaux et périodiques de l'arron dissement de Mons (1786-1940), Louvain-Paris, 1980, pp. 1,65-166). Fontaine-Spitaels écrit à Degorge-Legrand, le 7.1.1831 (AEM, GH, 443): "Un nouveau journal va paraître ici pour riposter à l'Observateur du Hainaut. Il fallait des finances pour faire 32

Chapitre 4 - Notes (2) plaider notre cause commune. J'ai pris dix actions de 20 F et j'ai promis que vous en prendriez autant".

(9) Degorge-Legrand, Fontaine-Spitaels, Ch. Taintenier. Ils sont appuyés (AGR, CC, 618, PVCIM, 19.12.1830) par Legrand-Gossart, Corbisier, Descamps et Destombes. Les exploitants charbonniers du Couchant de Mons n'ont pas de motifs d'être orangistes. Dès le 7 octobre, le Roi Guillaume a libéré l'entrée des houilles anglaises et alle mandes. Les maîtres de forges et propriétaires de hauts-fourneaux reprochent à l'ancien gouvernement de ne pas les avoir assez protégés de la concurrence anglaise.~~ "Le droit à l'entrée de la fonte anglaise a été longtemps maintenu à 25 cents malgré nos justes et souvent énergiques réclamations. La révolution de 1830 nous a libérés sinon des engagements secrets qui avaient pu être pris avec l'Angleterre au détriment de notre industrie, du moins des honteux ménagements envers cette puissance auxquels nous soumettait souvent la domination hollandaise"(AGR,CC,609,A.J. Destombes à CCM, 17.11.1.833). Le réunionisme n'était pas appuyé par l'ensemble des patrons houillers hainuyers. "Dans le Hainaut, vous n'avez de partisans que parmi les propriétaires des charbonnages du Couchant de Mons, écrivait R. Depuydt à un correspondant fran çais le 24.6.1831 (MRA, Papiers Depuydt, 234). Les charbonnages de Mariemont et de Charleroi ne demandent nullement à devenir français". Cette absence d'unanimité trouve probablement son explication dans la situation du réseau de voies de communi cation existant. Alors que Mons a par l'Escaut un accès direct aux différents mar chés français, le Centre et Charleroi n'ont encore de débouchés qu'en Belgique.

(10) Composé pour l'essentiel de jeunes juristes (Ch. Delecourt, C. Wins... ), il est aussi animé par R. Depuydt, ingénieur, dont les projets de travaux publics ont échoué en France sous la pression d'Anzin. Voir la collection de l'Observateur du Hainaut à la Bibliothèque de l'Université de Mons; les articles anti-réunionnistes sont signés au crayon des noms de leurs auteurs.

(11) OH, 4.1.1831.

(12) OH, I3.I.I83I.

(13) MRA, Papiers Depuydt, 234, R. Depuydt à un correspondant français, 24.6.1831.

(14) AGR, CC, 618, CIM à GH, 17.12.1830.

(15) OH, 6,1.1831. 33

Chapitre 4 - Notes (3)

(16) HUYTTENS, V, pp.245-247.

(17) Jottrand au Congrès, le 27-6 (HUYTTENS, V, p.247).

(18) La Revue indépendante rapporte le 1.11.1842 qu'en 1831 un général de l'Empire pressait Casimir Périer d'accepter les offres des francophiles belges et de réunir la Belgique à la France. Le banquier-ministre avait répondu: "Il me semble que vous voyez la question à travers la fumée de la gloire. Mais vous-même, aurait répliqué le militaire, ne la voyez-vous pas à travers la fumée des mines d'Anzin?" (H.PESCHAMPS, La Belgique devant la France de juillet. L'opinion et l'attitude fran çaises de 1830 à 1848, Paris, 1956, p.197). Quelques jours après le vote du décret par le Congrès, Anzin fit l'acquisition du Nord du Bois de Boussu: "Casimir Périer, président du Conseil, vient d'acheter la plus belle exploitation du Borinage, nota l'OH du 14.7.1831. Ce qui fait croire généralement à la diminution du droit qui frappe notre charbon à son entrée en France".

(19) Réclamation des marchands du charbon de Charleroy propre à cuire la chaux et la brique adressée au Congrès national de la Belgique contre la réduction du droit d'entrée en Belgique établi sur les charbons français, Bruxelles, 1831, 14 p. (8.7. I83D. Pepuis 1822, les charbons carolorégiens détenaient le marché des briqueteries et des fours à chaux du Tournaisis et des Flandres, marché évalué par les auteurs de la brochure à 75-000 t par an. Le décret devait provoquer, selon eux, l'anéantis sement d'une dizaine de houillères carolorégiennes.

(20) AGR, C.C, 616-, CCM au Roi, 24.2.1832. La demande porte également sur les fontes. Elle est appuyée également par la Commission supérieure de l'Industrie du Commerce, dont Corbisier est le secrétaire. Cette commission, constituée par le Gouvernement provisoire le 11.12.1830 et dont J. Engler et F. Basse étaient respectivement prési dent et vice-président, avait pour mission de conseiller, sur la base d'une synthèse des rapports des différentes chambres de commerce, la politique commerciale du mini stère; elle n'eut qu'une existence éphémère, disparaissant, semble-t-il, dès 1833 - Voir à propos de la politique douanière: CSIC au Roi, 20.12.1831 (AEM, Papiers Pescamps, annexes, t.II) et à MI, 22.12.1832 (MBAE, 2066).

(2-1) MBAE, 2304, Lehon à de Theux, 13.11.1837- MI écrit à GH, 26.1.1.1832 (MBAE, 2066): "Le ministre belge à Paris a fait par ordre du Roi des démarches pressantes auprès du gouvernement français pour obtenir une réduction du droit qui pèse sur les houilles belges à leur entrée en France". 34

Chapitre 4 - Notes (4)

(22) MBAE, 2304, Lehon à MAEB, 28.10.1832,

(23) MBAE, 2304, Lehon à MAEB, 28.10.1832. A.PICHAUT de LAMARTINIERE, Mémoire sur la nécessité de modifier la législation des douanes en général et en particulier les lois sur les houilles, Paris, 1832 (MBAE, 2219).

(24) MBAE, 2304, Lehon à MAEB, 28.10.1832.

(25) MBAE, 2066, Lehon à MI, 4.2.1833: "Nos adversaires les plus actifs ou du moins les plus patents ne sont plus à Anzin. Ils sont à Saint-Etienne, dans l'Aveyron, dans les houillères de l'Est et du Midi. Il a surgi de ce côté une opposition formi dable qui repousse toute réduction du droit d'entrée, en invoquant non seulement les capitaux engagés dans les travaux de recherche et d'extraction mais encore les en treprises commencées sous la foi du tarif actuel, telles que les canaux et les che mins de fer tendant à faciliter et multiplier les transports de charbon de l'Est et du Midi vers la capitale." Le point de vue belge appuyé principalement par les patrons textiles de la région lilloise, est favorablement accueilli par l'industrie rouennaise, non sollicitée, semble-t-il, encore par les exploitants charbonniers anglais. L'adversaire ne manque pas d'influence. "Parmi les ministres, dans les Chambres, dans la haute administra tion, dans le Conseil d'Etat, dans les Conseils généraux de l'Agriculture, du Com merce et des Manufactures, il se trouve partout des hommes dont les intérêts privés exigent le maintien du système prohibitif; ils ont formé une sorte de ligne pour repousser toutes les réclamations qu'élève contre leur privilège la masse des consom mateurs. Les producteurs obstruent toutes les avenues du pouvoir et dominent dans le sein de la représentation nationale".

(26) MBAE, 2304, Lehon à MAEB, 28.10.1832 et 13-11.1837-

(27) MBAE, 2066, MI à GH, 26.11.1832, Lehon à MI, 11.10.1833; MBAE, 2304, Lehon à MAEB, 28.10.1832.

(28) MBAE, 2066, Lehon à MAEB, 5-2 et 4.3.1833; MBAE, 2304, Lehon à MAEB, 25.1.1833. Lehon écrit le 5-2: "Nous ne devons pas espérer de sitôt une proposition de loi fa vorable à l'introduction des houilles belges. Tant que l'enquête n'est pas achevée et publiée, l'affaire est réputée en instruction. Tout le monde - ministres, admini strateurs, députés - renvoie à se prononcer après l'enquête. Lorsque l'enquête sera terminée, le Conseil général du Commerce et des Manufactures sera chargé d'émettre 35

Chapitre 4 - Notes (5) un avis. On ne pense pas que ce conseil, dont presque tous les membres font partie des chambres ou de l'administration puisse s'occuper promptement de cette affaire délicate. Après ses délibérations viendront celles du Ministère du Commerce qui se dit trop chargé de travail par la discussion des propositions de loi déjà présentées pour étudier suffisamment les actes de cette volumineuse instruction..."

(29) MBAE, 2066, Lehon à MAEB, 5-2.1833-

(30) MBAE, 2066, Lehon à MI, 7-2.1833-

(3D MBAE, 2066, Lehon à MAEB, 3.10.1.833.

(32) MBAE, 2066, Lehon à MAEB, 3-10.1833-

(33) MBAE, 2066, Lehon à MI, 8.3,1833- Voir aussi: Lecoq à MI, 24.1.1833;. Lehon à MI, 4.2.1833, 5.2.1833, 22.2.1833 et 26.2.I833. Grâce à ses contacts privilégiés avec le Ministère du Commerce, Lehon obtient copie de documents considérés comme confiden tiels, par exemple, les réponses données aux questions de l'enquête par les exploi tants charbonniers de Saint-Etienne.

(34) MBAE, 2304, Lehon à MAEB, 28.10.1832.

(35) MBAE, 2066, MI à Lehon, 31.12.1832.

(36) MBAE, 2066, note s.d. L'éditeur du Journal du Commerce contrôle également le

Messager des Chambres.

(37) MBAE, 2066, Lehon à MI, 22.2.1833- Pichaut de Lamartinière rédige ainsi un mémoire réfutant les arguments avancés par la Chambre de commerce de Saint-Etienne. Publié par le Journal de Commerce, il est également diffusé sous la forme d'une bro chure (Enquête sur les houilles. Réfutation du mémoire de la Chambre- de commerce de Saint-Etienne, Paris, 1833, ^0 p.) que Lehon fait tirer à 600 exemplaires et distri buer "aux membres les plus influents des deux Chambres, aux notabilités commerciales et industrielles, et aux principaux rédacteurs des journaux de la capitale" (MBAE, 2066, Lehon à MI, 28.3.1833).

(38) MBAE, 2066, Lehon à MI, 4.2.1833. Lehon cite comme journaux à approcher (MBAE, 2066, Lehon à MI, 7-2.1833) le Courrier français et le Temps - Le Constitutionnel et 36

Chapitre 4 - Notes (6) le Journal des Pébats lui apparaissent comme dominés par "des influences peu dispo sées à favoriser les améliorations du tarif".

(39) MBAE, 2066, MI à Lehon, 15.2.1833-

(40) MBAE, 2066, Lehon à MI, 27-2.1833.

(41) MBAE, 2066, Lehon à MI, 21.9.,1.833. Lehon alloue au rédacteur par article une somme "en rapport avec l'importance de ce qu'il parvient à faire insérer dans le journal". Il propose de faire quelques arrangements avec la direction des Pébats "dont l'appui est d'un grand prix et qui sera attaqué de tant de manières pendant les négociations pour qu'il se taise ou nous abandonne". Il suggère la formule de l'abonnement. L'éditeur du Temps est aussi venu lui offrir ses services. Lehon pro pose de traiter avec lui, insistant sur la "nécessité d'avoir des organes de diver ses couleurs et surtout de nombreux échos" (MBAE, 2066, Lehon à MI, 5-10.1833)- L'adversaire, c'est le Journal de Paris contrôlé par les Périer et proche des mini stres de l'Intérieur, du Commerce et des Travaux publics (MBAE, 2066, Lehon à MAE,

3.10.1833)-

(42) MBAE, 2066, MI à Lehon, 2.10.1833- Rogier demande à Lehon d'essayer d'obtenir également l'appui du Constitutionnel.

(43) MBAE, 2066, Lehon à MI, 11.10.1833.

(44) MBAE, 2066, MI à Lehon, 23.1.1-833.

(45) -MBAE, 2066, Commission supérieure de l'Industrie et du Commerce à MI, 1.2.1833, 19-3-1833.

(46) MBAE, 2066, Lehon à MI, 5.2.1833'.

(47) MBAE, 2066, Lehon à MI, 26.2.1833 et 8.3-1833- MI au Roi, 4.3.1833- Bowring et Williers sont deux des commissaires anglais; les commissaires français sont Gréterin, directeur de l'Administration des douanes, David, de Fréville et Duchâtel, conseil lers d'Etat.

(48) MBAE, 2066, Lecocq à MI, 24.1.1833-

(49) MBAE, 2066, Lecocq à Ml, 24.1.1833- 37

Chapitre 4 - Notes (7)

(50) A.R. 6.2.1833; MBAE, 2066, MI au Roi, 5-2.1833- Us perçoivent également chacun une indemnité journalière de 30 F.

(5D MBAE, 2066, Lecocq à MI, 24.1.1833-

(52) MBAE, 2066, Engler et Corbisier à MI, 1.2.1833-

(53) MBAE, 2066, MI à MîFi, 9-4-1833.

(54) MBAE, 2066, Lehon à MI, 8.3-1833-

(55) MBAE, 2066, Puissant à MI, s.d.

(56) MBAE, 2066, MI à Puissant, 26.2.1833; Lehon à MI, 8.3.1833-

(57) MBAE, 2066, Lehon à MI, 12.11.1833; Van Praet à MI, 11.7-1834. Le Roi, qui séjourne en juillet 1834 au château d'Eu, propriété de la famille d'Orléans située près de Dieppe, fait un bref voyage à Rouen.

(58) MBAE, 2066, Lehon à MI, 27-9-1833 et 5-10.1833-

(59) MBAE, 2066, MI à MFi, 9-4.1833-

(60) MBAE, 2066, note s.d.; A.R. 2.10.1833: 1) Smits, directeur du Commerce et de l'Industrie au MI, 2) F.Basse (Bruxelles, Société Générale), 3) F.Corbisier (Mons); A,R. 2,12,1833: G. de Muelenaere (Courtrai), Ch. de Brouckere (Bruxelles), Willemar (Charleroi), J. Davignon (Verviers).

(61) Les commissaires partent à Paris bien documentés. MI a fait rédiger et imprimer par MFi des documents statistiques (MBAE, 2066, MI à MFi, 9.4.1833) et recueilli les avis des chambres de commerce sur les modifications à apporter au tarif des ••"• douanes franco-belges (AGR, CC, 320, MI à CCC, 23.7.1833).

(62) MBAE, 2066, Lehon à MI, 12.11.1833- L'ultimatum est remis par Powlet-Tempson. "Cette démarche britannique vient seconder le penchant du ministre du Commerce à céder aux exigences des producteurs français".

(63) CCM, 1860, p.69. 38

Chapitre 4 - Notes (8)

(64) MBAE, 2066, Van Praet à MI, 11.7-1834.

(65) MBAE, 2066, MI à Van Praet, 20.7-1844.

(66) MBAE, 2066, note s.d,; MI au Roi: 8.11.1&35. Cette attitude prudente ne semble pas être adoptée par les milieux intéressés. L'Industriel du Hainaut publie dès ses premiers numéros (5-9, 8.9-1835) des articles réclamant avec insistance et sans nuance la suppression des privilèges douaniers

d'Anzin.

(67) MBAE, 2066, Lehon à MAEB, 23-4.1836.

(68) MBAE, 2066, MI au Roi, 8.11.1835; 2304, Lehon à MI, 13.11.1837- Voir aussi: F. LENTACKER, La frontière..., op. cit., p.105 et F.CR0UZET, "Le charbon anglais en France au XIXe siècle", dans: Charbon et Sciences humaines. Actes du Colloque orga nisé par la Faculté des Lettres de l'Université de Lille en mai 1963, Paris-La Haye, 1966, pp.173-176.

(69) MBAE, 2066, MI au Roi, 8.11.1835.

(70) IH, 10.12.1835 et 9.. 1.18-36.

(71) IH, 9-1-1836: "Comment se fait-il que le représentant de la Belgique à Paris n'ait pas cherché dans cette fâcheuse circonstance à contrebalancer la faveur accor dée aux houillères anglaises par des avantages proportionnés pour celles de la Belgique qu'il est bien temps de protéger". IH, I6.I.I836: "L'Union dit que nos

plaintes contre le ministre belge à Paris sont injustes. Nous ne sommes en position de juger des efforts de ce diplomate que par les résultats qu'ils produisent..."

(72) AGR, SG, 265, Les présidents des Conseils d'administration des sociétés anony mes Produits de Flénu, Hornu et Wasmes, et Levant du Flénu au Roi, 9-3-1836. • Meeus en transmet une copie à Lehon le 8.3 en précisant qu'il "n'a pas besoin de recommander à sa sollicitude les intérêts si importants dont traite le mémoire". Celui-ci est présenté par Meeus à Lehon comme émanant des "Sociétés charbonnières du Hainaut". C'est à notre connaissance une des premières prises de position commune adoptées par les sociétés anonymes patronnées par la Société Générale dans le Cou chant de Mons avec l'aval du gouverneur de la banque. 39

Chapitre 4 - Notes (9)

(73) MBAE, 2066, Lehon à MAE, 25.3-1836.

(74) AGR, CC, 256, MI à CCT, 28.6.1836.

(75) MBAE, 2066, Lehon à MAE, 25.3-1836, 18.4.1836 et 28.4.1836.

(76) Roi à Thiers, 28.4.1836, dans: L. de LANZAÇ de LABORIE, Correspondance du siè cle dernjer. Projet de mariage du duc d'Orléans (1836). Lettre de Léopold 1er de Belgique à Adolphe Thiers (1836-1864), Paris, 1918, p.238. "J'ai suivi avec la plus grande attention la discussion de la Chambre des députés en France. La question des houilles s'est montrée sous un aspect bien menaçant pour nous. Je vous la recommande. Si non seulement la France n'accorde aucun avantage commercial à la Belgique, mais

si, par des changements dans les lois de tarif, elle lui fait perdre le peu de faci lité dont elle a joui jusqu'à présent, les relations politiques en souffriront. Nécessairement et de plus en plus le pays jettera les yeux sur l'Allemagne". Lehon écrivait à MI, le 18.4.1836 (MBAE, 2066): "J'ai besoin de recourir chaque jour à la question politique pour sauver notre intérêt commercial".

(77) MBAE, 2066. Lehon à MAEB, 18,4.1836; MI (note s.d, à Lehon) précise: "Si les zones sont changées, le gouvernement reviendra sur ses propositions favorables à l'industrie française. Il ne verra pas d'un oeil impassible lui enlever un marché littoral déjà amoindri et en faveur de la conservation duquel il a fait des

sacrifices".

(78) Changement qui n'est pas sans déconcerter Lehon: "Ma position est difficile, écrit-il à MAEB, le 23.4.1836 (MBAE, 2066), obligé que je suis de confier notre

défense aux adversaires habituels de ma demande de réduction."

(79) MBAE, 2066, Lehon à MAEB, 25-3-1836. Le ministre déclare à la Chambre française, le 22.4.I836 (Moniteur universel, 23.4.1836): " Les manufacturiers de Rouen et de Caen objectent avec raison qu'ayant à payer le combustible plus cher que ceux des bords de la Loire et de la Garonne, ils ne travaillent pas à conditions égales. C'est vrai, j'en conviens. Mais il y aurait imprudence à livrer tout entier à un seul fournisseur étranger le marché de la partie la plus manufacturière de la France. Il faut assurer au littoral français et au bassin de la Seine, non pas un approvi sionnement unique tiré d'un seul pays, mais des approvisionnements venant de plusieurs points. Il faut que la houille belge continue de parvenir en Normandie à un prix qui lui permette de soutenir la concurrence anglaise. Au lieu de consentir 40

Chapitre 4 - Notes (10)

à l'abaissement du droit à 30 centimes, je préférerais demander à la Chambre le rétablissement de l'ancien droit".

(80) MAEB, 2304, Lehon à MAEB, 18.2.1837.

(81) MAEB, 2304, Lehon à MAEB, 13.11 et 18.11.1837-

(82) AGR, CC, 629, CCM à MI, 12.5-1839; MOD, 29-5-1838.

(83) AGR, CC, 629, CCM à MI, 12.5.1839; RDP, 1840, pp.132-135; Question des houil les. Observations adressées par la Chambre de commerce de Mons à la représentation nationale. Décembre 1837, Mons, 1837-.

(84) H.DESCHAMPS, La Belgique devant la France de juillet. L'opinion et l'attitude françaises de 1839 à 1848, Paris, 1956, pp.113-114.

(85) A.DE RIDDER, Les projets d'union douanière franco-belge et les puissances euro péennes (1836-1843), Bruxelles, 1932, p.25-

(86) AGR, CC, 614, PVCCM, 2.8.1840. Voir aussi: AGR, CC, 632, CCM à MI, 17.11.1841..

(87) Voir notamment: GAM, 7-10, 8.10, 10,10, 11.10, 12.10, 15-10 et 19-10,1840.

(88) GAM, 8.5-1841.

(89) MAEB, 2077, MAEB aux ministres belges à Vienne et à Berlin, 23.8.1841.

(90) GAM, 20.8.1841.

(91) H.DESCHAMPS, La Belgique..., op.cit., pp.200-209-

(92) MRA, Papiers Meeus, Van, Praet à Meeus, 20.4.1841.

(93) MRA, Papiers Meeus, Van Praet à Meeus, 9,9.1841.

(94) MAEB, 2080, Wilmar, ministre belge à Berlin à MAEB, 24.6.1841; Waller, Chargé d'affaires britannique à Bruxelles, à MAEB, 30.8.1841; Van de Weyer, ministre belge à Londres, à MAEB, 22.11, 30.11 et 30,12.1842. 41

Chapitre 4 - Notes (11)

(95) ANF, 109, PV Conseil de Régie d'Anzin, 9.4.1840.; MRA, Papiers Meeus, Van Praet à Meeus, 1.9-1841. Les maîtres de forges établissent en août 1841 à Paris un comité permanent "pour tâcher de conjurer l'orage qui gronde sur leurs têtes".

(96) MAEB, 2066, Lehon à MAEB, 16.10.1841.

(97) MOD, 25.7.1841.

(98) AGR, CC, 614, PVCCM, 20.7.1841.

(99) GAM, 23-7.1841.

(100) GAM, 28.7.1841. Voir aussi: GAM, 14.1, 22.1, 14.2, 26.2 et 27.2.1842.

(101) AGR, CC, 614, CCM à DP, 5-9-1841 et AGR, CC, 329, CC Charleroi à DP, 6.8.1841.

(102) AGR, CC, 614, CCM à DP, 5.9-1841.

(103) AGR, CC, 632, CCM à MI, 17.1.1841.

(104) Léopold 1er à MAEB, 10.9-1841, dans: R. de BRIEY, Un homme politique du XIXe siècle. Le Comte Camille de Briey (1799-1877), Virton, 1967, P-90. La lettre est tirée des archives de la famille de Briey. Camille de Briey, le ministre belge des Affaires étrangères, de nationalité française jusqu'en 1838 est lui-même maître de forges dans la région de Virton. Le contrat par lequel il a remis à forfait son entreprise, comprend une clause prévoyant l'augmentation de 5-000 F du loyer annuel, le jour de la conclusion d'un traité réduisant réduisant les droits douaniers fran çais sur la fonte et le fer (R. de Briey, Un homme..., op. cit., p.26). Camille de Briey bénéficie dans ses campagnes électorales de l'appui de Tesch et de 1'Echo du

Luxembourg.

(105) GAM, 22.8.1841. Voir aussi :. GAM;, 17-9, 6.10, 7-10, 11.10.1841, 14.1, 22.1, 14.2, 26.2 et 2-7.4.. 1842.

(106) MOD, 29.9-1841.

(107) H.DESCHAMPS, La Belgique..., op. cit., pp.105-107, 137 et 152-157- 42

Chapitre; 4 - Notes (12)

(108) GAM, 14.7.1842.

(109) Par la Chambre, le 2.8.1842, par 66 voix contre 11 et 9 abstentions ( HYMANS, II, p.76).

(110) Léopold 1er à MAEB, 5-10.1842, dans: R, de BRIEY, Un homme... , op. cit., p.100. (Archives de Briey). C. de Briey, MAEB, donne toutefois pour instruction à Van Praet de ne rien signer sans l'accord du Conseil des ministres (MAEB à Van Praet, 19.10. 1842, dans: R. de BRIEY, Un homme..., op. cit., p.101)

(111) Léopold 1er à MAEB, 14.10.1842, dans: R. de BRIEY, Un homme... , op. cit., p.102.

(112) "Le Roi croit qu'il est d'une extrême importance que votre présence à Paris ne soit pas connue" lui écrit Van Praet (R, de BRIEY, Un homme... , op. cit., p.104)

(113) GAM, 21.4.1842.

(114) AEM, GH, 1228, Ch. Sainctelette à E. Rainbeaux, 16.1.1843. Le subside est voté lors d'une assemblée générale le 16.1.1843. La quote-part de chaque entreprise est établie sur la base de 10 f par 100.000 hectolitres assignés dans la répartition de l'extraction effectuée par la convention du 3-9-1842.

(115) AEM, GH, 1228, Sainctelette à Rainbeaux, 24.7-1843.

(116) MAEB, 2066, Haury à Varlet, 3-11-1843-

(117) MAEB, 2066, Van Praet à Ligne, 10.10.184,5.

(118) MAEB, 2066, MAEB à Ligne, 24.11.1845. Voir aussi: MAEB, 2066, Ligne à MAEB, 12 et 18.10.1845; Guizot à Ligne, 3-11.1845; MAEB à Ligne, 24.11.1845.

(119) MAEB, 2066, Ligne à MAEB, 29.11.1845.

(120) Confidence de Louis-Philippe à Léopold 1er (MAEB, 2066, MAEB à Ligne, 20.3-

1847).

(121) MAEB, 2066, Ligne à MAEB, s.d. 43

Chapitre 4- Notes (13)

(122) HYMANS , II, pp.428-439. Au cours du débat, Pechamps et de Theux soulignent combien selon eux une union douanière avec la France est impossible. Cette opinion est partagée à cette époque par les milieux charbonniers montois (AGR, CG, 6l6, CCM à CC Bruges, 1.4.6.1846).

(123) La GAM adopte à cette époque une position libre-échangiste, polémiquant notam ment avec l'Union de Charleroi, protectionniste. Voir p.ex. GAM, 22.2, 26.2, 14.3 7.8.1848.

(124) MAEB, 2066, MAEB à Ligne, 7.12.1846. "Vous savez combien la question du main tien des zones pour la houille et pour la fonte est importante pour nous, écrit MAEB à Ligne le 20.3.1847 (MAEB, 2066). Pendant la négociation du traité du 13-12.1845, nous avons obtenu une chose importante: la garantie formelle, plusieurs fois donnée par les plénipotentiaires français, que le système des zones pour la houille et pour la fonte ne serait pas altéré pendant la durée du traité. Cette garantie est consi gnée dans votre correspondance et dans celle de Van Praet. J'ai dû en faire part à la Chambre, en comité secret, pour vaincre la résistance que je rencontrais contre le traité". MAEB encore à Ligne, le 23.3-1847 (MAEB, 2066). "Si nos espérances ont été déçues pendant les négociations, nous reçûmes la promesse que le système des zones, qui forme la base de nos relations commerciales avec la France depuis l8l6 1822, serait maintenu pendant toute la durée du traité. Cette garantie du statu quo par rapport aux zones n'était que la reproduction d'une déclaration faite à la tri bune par Guizot". "Les privilèges nouveaux que Guizot mettait comme conditions au maintien des avantages spéciaux dont la Belgique jouissait, ont été concédés par le traité du 13.12.1845. Ce serait violer l'esprit du traité que de diminuer l'étendue de pri vilèges si chèrement achetés". "Récemment encore, pendant le séjour du Roi à Paris, la garantie de la conservation complète des zones a été donnée au Roi".

(125) MAEB, 2066, Ligne à MAEB, 14 et 24.12.1846. Cette position est confirmée par la.suite (MAEB, 2066, Ligne à MAEB, 17 et 22.3-1847).

(126) MAEB, 2066, Ligne à MAEB, 17-3-1848.

(127) C'est aussi l'avis de la GAM le 4.6.1848: "Le flot populaire, qui a emporté le trône et les institutions monarchiques, a balayé dans son cours les associations égoïstes, a brisé la ligne compacte que quelques centaines de propriétaires et d'in- 44

Chapitre 4 - Notes (14) dustriels français opposaient à chaque tentative ayant pour but des réductions de droit, la révision des tarifs douaniers, les intérêts de l'unanimité des consomma teurs. Dans les chambres françaises, dans les Conseils généraux des départements, dans la presse périodique, partout la résistance s'était organisée. On ne sait que trop dans le Hainaut de quel poids quelques intérêts cupides ont pesé en France sur le gouvernement déchu à l'égard des prohibitions douanières et des restrictions com merciales. Les hauts seigneurs d'Anzin ont pendant 18 ans nui aux consommateurs français, en empêchant entre la France et la Belgique des concessions mutuelles, des

traités de commerce et des réductions dans le tarif des douanes".

(128) MAEB, 2066, MAEB à Ligne, 8.3-1848. d'Hoffschmidt écarte l'éventualité d'une discussion sur la question de l'union douanière: "Il pourra se faire qu'on en émette l'idée. La seule présentation officielle d'un tel projet soulèverait les plus graves difficultés et ne manquerait pas de nous attirer une formidable opposition sur le plan politique". Selon la GAM du 7-8.1848, le gouvernement fait pression sur les conseils provinciaux des deux Flandres pour qu'ils n'y fassent pas allusion. Certains journaux (voir p.ex. GAM, 7-3, 14-3, 7-8 et 28,8.1848) font campagne en sa

faveur.

(129) AGR, CC, 643, F. Rogier à CCM, 29-9-1848: Le Conseil général du département de la Seine-Inférieure pétitionne notamment dans ce sens. Voir aussi: MAEB, 2070, MAEB à F. Rogier, 7-9.1849.

(130) MAEB, 2070, F. Rogier à MAEB, 3.9.1849.

(131) MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 5-10 et 26.11.1849. Ce que démentent catégori quement les patrons charbonniers montois. "L'abaissement du péage sur la navigation dans le Nord de la France a tourné au profit de la batellerie bien plus qu'à celui des -houillères. Il est à cet égard un fait de notoriété publique et absolument in contestable. Le fret de Mons à Paris était avant la réduction de 10 f par t. Il est depuis la réduction de 11 f 25!" (MAEB, 2304, Sainctelette à MAEB, 4.12.1849). MAEB écrit dans ce sens à F. Rogier le 7-12.1849 (MAEB, 2304).

(132) MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 13.10.1849.

(133) MAEB, 2304, S, Van de Weyer à MAEB, 24.10.1849.

(134) AGR, CC, 336, CCM à MAEB, 2-5.8.1849. "Il est à craindre que le changement de 45

Chapitre 4 - Notes (15) tarif sollicité avec tant d'impatience ne soit octroyé d'autant plus facilement qu'il offre un moyen sûr au président de la République de se concilier la bienveil lance d'une grande cité sans aucun sacrifice pécuniaire immédiat tout en posant un acte agréable à une puissance que la France a le plus vif intérêt à ménager".

(135) AGR, CC, 643, CCM à CC Charleroi, 31-8.1849; CC Charleroi à, CCM, 10.9-1849; CC Charleroi à MAEB, 10.9-1849.

(136) AGR, CC, 336, MAEB à CC Charleroi, 22.9-1849. "Le gouvernement sait tout le prix qui s'attache pour nous au maintien du système des zones appliquées en France à l'importation de la houille et de la fonte. Il n'a point jusqu'ici perdu un seul instant de vue cette question importante et vous pouvez compter que sa sollicitude ne faillira pas à l'avenir".

(137) MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 23-10.1849.

(138) MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 27-10,1849-

(139) AGR, CC, 336, CC Charleroi à MAEB, 21.7-1850.

(140) MAEB, 2304, CCM à MAEB, 21.7-1850.

(141) MAEB, 2304, MAEB à F. Rogier, 19-10.1849.

(142) MAEB, 2304, CCM à MAEB, 21.7.1850..

(143) MAEB, 2304, CCM à MAEB, 13.8.1850; F. Rogier à MAEB, 31.12,1850' et 16.1..185.1; MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, 4.5.1852.

(144) GAM, 10,1, 12.1, 16.1 et 20.1.1-85.1.

(145) MAEB, 2072, MAEB à F. Rogier, 13..1..1851; MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 26.10. I85I; MAEB à Ch. Sainctelette, 28.10.18-51. Ch. Sainctelette promet son concours ainsi que celui de son collègue carolorégien (MAEB, 2304, Ch. Sainctelette à MAEB, 8.11.

1851).

(146) MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 13-10.1849- 46

Chapitre 4- Notes (1.6)

(147) Le Roi à Thiers, 16.10.1849, dans: L. de LANZAC DE LABORIE, Correspondance..., op.cit., pp.299-300: "Je viens aujourd'hui un peu en qualité de solliciteur. Une rumeur s'est répandue que Normanby aurait présenté une note pour réclamer des modi fications aux droits de douane sur la houille anglaise. La France, pour ne pas dé truire ses intérêts houillers, avait établi des zones pour admettre sur certains points la houille anglaise, mais pour protéger sur d'autres la production indigène. Les intérêts houillers en France sont déjà en souffrance et seraient accablés par la mesure dont on parle. A ces intérêts positifs se joint encore la considération politique que la France s'est plu à accorder à la Belgique quelques avantages qui tout en faisant du bien à la Belgique n'allaient pas tellement loin que les intérêts français eussent à en souffrir.....Je pense que ces considérations continuent à mériter le bon vouloir de la France. J'ose recommander cette question très importan te à votre bienveillance".

(148) MAEB, 2304, F.Rogier à MAEB, 11.12 et 12.12,1849. Casimir Périer notamment. Rogier prend également contact avec des fonctionnaires, partiellement dans le but de les intoxiquer: "J'ai avec toute la circonspection nécessaire cherché à propager dans la haute administration française la circonstance que le cabinet anglais n'at tache pas une grande valeur au succès de la demande qu'il a fait faire par Normanby" (MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 3-11.1849).

(149) MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 23.10.1849; MAEB à CCM, 28.11.1849; Sainctelette à MAEB, 4.12.1849.

(150) La quote-part du Couchant de Mons au budget de cette commission, s'élève, en ce qui concerne la question des zones, à 1860 f pour le premier semestre de 1850 . (AEM, GH, 1229, Exploitations houillères du Couchant de Mons. Etats des dépenses communes, 1er semestre I85O).

(151) MAEB, 2304, Sainctelette à MAEB, 4,12.1849; AGR, CC, 640, Sainctelette à CCM, 5.12,1849.

(152) MAEB, 2304, Sainctelette à MAEB, 4,12.1849.

(153) MAEB, 2304, Van de Weyer à MAEB, 29-11.1849.

(154) MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 4.12.1849. "Le bill de navigation, adopté par la Chambre des communes en 1849, a une apparence fort libérale en ce qui concerne les 47

Chapitre 4 - Notes (17) droits de navigation perçus au profit du trésor public. Mais il laisse subsister une foule de droits de toutes espèces établis depuis un temps immémorial au profit des communes, des corporations, d'individus, etc..Voir aussi à ce sujet: AGR, CC, 616, CCM à MI, 15.4.1849; AGR, CC, 640, MAEB à CCM, 28.11.1849; MAEB, 2304, MAEB à Van de Weyer, 4.12.1849.

(155) MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 26.11,1849.

(156) MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 4.2,1850.

(157) AGR, CC, 616, PVCCM, 24.11.1850; MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 4.12.1849.

(158) F. Rogier fait état d'une somme de 100.000 f; Dieusy, consul belge à Rouen n'hésite pas à parler de 2 à 3 millions (MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 9.11-1850; MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, I6.I.I85O).

(159) MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 7.10.1850; MAEB, 2072, MAEB à F. Rogier, 13-1- 1851, F. Rogier à MAEB, I6.I.I85I, S. Van de Weyer à MAEB, 20.1.I85I; GAM, 10.1.1&51.

(160) MAEB, 2304, CCM à MAEB, 21,7-1850, F. Rogier à MAEB, 20.9.1850; AGR, CC, 616, PVCCM, 24.ll.l850. Les démarches rouennaises sont bien accueillies par de La Hille, ministre français des Affaires étrangères (MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, 21,1.1851)

(161) MAEB, 2304, Carolus à Lambermont, 9.H.I85O. Carolus et Lambermont sont liés d'amitié.

(162) En 1858, la Commission des exploitants du Couchant de Mons subsidie à concur rence de 1.200 f par an, par l'intermédiaire de Rainbeaux, qui est établi à Paris, le Moniteur de la Marine (AEM, GH, 235, F. Corbisier à E. Rainbeaux, 3.4.1858).

(163) MAEB, 2304, MAEB à F. Rogier, 27.11.1850; AGR, CC, 616, PVCCM, 24.11.1850.

(164) Comme Lehon jadis, Rogier se plaint de l'insuffisance de ses moyens financiers, regrettant "que le gouvernement ne le mette pas à même de défendre les intérêts na tionaux comme ils doivent l'être. Ma conviction intime, écrit-il, est qu'en ce mo ment je devrais être en position de réunir au moins une fois par semaine chez moi et à ma table les personnes appartenant au gouvernement, à la presse et à l'indus trie, dont le concours pourrait nous aider à traverser heureusement la passe si dan- 48

Chapitre 4- Notes (18) gereuse dans laquelle se trouve une de nos plus grandes industries. (MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 10.12.1850)

(165) MAEB, 2304, MAEB à F. Rogier, 27.11.1850,

(166) Le Roi écrit à Thiers une seconde lettre le 10.2.1851 (L, de LANZAC de LABORIE, Correspondance..., op. cit., pp.310-311 et 313-314).

(167) MAEB, 2072, MAEB à F. Rogier, 16,1.1851 et F. Rogier à MAEB, 16.1.1851. Pour Dumas, la législation douanière franco-belge constitue un tout indivisible. On ne peut toucher à un article isolé sans compromettre l'ensemble (AGR, CC, 616, PVCCM, 24.11,1850).

(168) MAEB, 2072, MAEB à F. Rogier, 7-2.1851-

(169) La Chambre de commerce de Lille est particulièrement agressive à l'égard de celle de Rouen (Chambre de commerce de Lille. Question des houilles, Lille, 1851, 18 p.); se joignent à elle celles d'Amiens, de Bordeaux, de Châlons-sur-Saône, de Dunkerque, de Montpellier, de Mulhouse, de Reims, de Strasbourg, de Toulon et de Toulouse (MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, 8.H.I85I; AGR, CC, 6l6, PVCCM, 24.11.1850).

(170) Chambré de commerce de Bordeaux. Houilles. Question des zones, 7 mars 1851, Mons, I85I, 12 p. Les frais d'impression sont pris en charge par la Commission spé ciale des trois bassins hainuyers. "Des renseignements certains que nous avons reçus de Belgique, écrit la Chambre de commerce de Bordeaux, nous donnent lieu de penser que si un changement sur le droit différentiel des houilles avait lieu, ce pays re tirerait à la France les avantages faits à nos vins et à nos soieries. Nous désirons le maintien de l'état actuel quant à nos relations avec la Belgique. Nous perdrions le débouché de nos vins, de nos soieries, de nos tissus de laine et de coton, de notre mercerie. Que nos relations avec la Belgique soient conservées sur le pied actuel!" Sainctelette père va. lui-même à Paris pour y organiser, conjointement avec

F. Rogier, la distribution de la brochure. Burat lui assure un large écho dans le Constitutionnel (MAEB, 2072, Sainctelette à F. Rogier, 18.4.1851 ). Le chef de la légation belge à Paris constate avec bonheur combien le revirement de la Chambre de commerce de Bordeaux "a causé une sensation réelle au sein de l'administration supé rieure" (MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, 20.3-.l851).

(171) MAEB, 2072, Ch. Sainctelette à MAEB, 27..3.1851; Guisard, Consul de Belgique à 49

Chapitre 4 - Notes (19)

Lyon à F. Rogier, 8.1.1851,

(172) MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, 16.1.1851. Voir aussi MAEB à F. Rogier, 20.1. 1851 et F. Rogier à MAEB, 21.1.1851=.

(173) MAEB, 2072, Dieusy, consul belge à Rouen, à F. Rogier, 25.3.I85I; F. Rogier à MAEB, 1.1.4.1851; MAEB, 2304, F. Rogier à MAEB, 31.3-1851; F. Rogier à MAEB, 5.4.1851; Ch. Sainctelette à F. Rogier, 18.4.1851-

(174) MAEB, 2072, MAEB à F. Rogier, 16.4.1851.

(175) MAEB, 2072, MAEB au Roi, 17-4.1851.

(176) MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, I9.3.I85I et MAEB au Roi, 17.4.1851- Baude-, président de la Compagnie des Charbonnages de l'Est et J. de Rothschild, alliés à la Belgique dans la question des zones, conseillent au gouvernement belge de concé der sans tarder l'abandon de la contrefaçon littéraire.

(177) MAEB, 2072,, MAEB à F. Rogier, 3.5-1851-

(178) MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, 19.5-1851- Cette argumentation est encore celle du gouvernement français en octobre 1851 (MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, 28.10.1851).

(179) MAEB, 2304, Carolus à Lambermont, 13.II.I85I. Voir aussi: MAEB, 2072, MAEB à F. Rogier, 8.H.I.85I et F. Rogier à MAEB, lO.ll.l85i.

(180) MAEB, 2304, Ch. Sainctelette à MAEB, 3O.ll.l85i.

(181) MAEB, 2072, Lambermont à MAEB, 27.6.1,852, Turgot déclare à Rogier: "Jusqu'ici le tarif des houilles a été vis-à-vis de la Belgique, comme des autres pays, laissé en dehors de toute stipulation conventionnelle. "Nous ne pouvons ni ne devons enchaîner notre liberté d'action. "Plus d'une fois, le Gouvernement a été sollicité. Tout dernièrement encore, des chambres de commerce, celles de Rouen et de Nantes entre autres, ont demandé la création d'un droit uniforme de 30 centimes sur les houilles étrangères de toute origine. "Nous avons résisté. Et nous résisterons aussi longtemps que les intérêts généraux du pays nous commanderont de ne pas toucher à ce qui existe. 50

Chapitre 4 - Notes (20)

"Je ne puis non plus vous garantir, en cas d'abaissement du tarif des houil les à leur entrée par mer, le maintien de la proportionnalité actuelle entre les différents droits. Vous garantir le statu quo ou vous promettre le maintien de la proportionnalité revient exactement au même".

(182) MAEB, 2072, Lambermont à MAEB, 27-6.1852. Lambermont déclare: "Je leur ai re commandé de ne rien céder sur la connexité des deux conventions".

(183) MAEB, 2072, PV de la lie conférence.

(184) MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, 1.7.1852•.

(185) MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, 10.7-1852.

(186) MAEB, 2072, MAEB à F. Rogier, 11.7.1852.

(187) MAEB, 2072, MAEB à F. Rogier, 25-7-1852

(188) MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, 26.7.1852.-

(189) MAEB, 2072, MAEB à F. Rogier, 29-7.1852 et MAEB au Roi, 29.7.1852.

(190) MAEB, copie MAEF, de Bassano à MAEF, 30.8.1852.

(1-91) MAEB, copie MAEF, de Bassano à MAEF, 12.7-1852 et 12.10.1852.

(192) MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, 8.9-1852. Carolus écrit (MAEB, 2072, Carolus à F. Rogier, 10.9.1852): " Si nous ne consentons pas à signer, on modifiera immédiate ment le régime des zones. On n'hésitera pas un instant!"

(193) Il n'est publié par le Moniteur universel français que le I.IO.I852.

(194) MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, 19-9-1852.

(195) AGR, CC, 617, PVCCM, 1.8.1852 et 10.10.1852; AGR, CC, 644, Commission des exploitants du Couchant de Mons à CCM, 8.10.1852; CCM à MAEB, 31.10.1852.

(196) GAM, 23.9, 26.9, 27-9 et 9-10.1&52; CONS, 12,10, 21.10, 23.10 et 25.10.1852. 51

Chapitre 4 - Notes (21)

Le Précurseur d'Anvers leur apporte son appui.

(197) Relations commerciales de la Belgique et de la France. Observations présentées au Parlement par le Comité des Houillères du Couchant de Mons, Mons, 1852, 41 p.

Ch. Sainctelette fils en est l'auteur.

(198) GAM, 23.9.1852.

(199) Verhaegen, président sortant, est éliminé au profit de Delehaye par 46 voix contre 54. \

(200) P.HYMANS, Frère-Orban, t.l, [Bruxelles, 1905], pp.421-423.

(201) Henri de Brouckere, qui sera quelques années plus tard député de Mons, ne sem ble pas encore avoir à cette époque de liens particuliers avec la région. E. Rainbeaux, l'un des dirigeants du Grand Hornu, lui adresse de Paris, le 2.11 et le 4.12.1852, deux lettres destinées à lui faire savoir que "si la Belgique persiste dans des dispositions hésitantes, par suite de la pression parlementaire, à s'enten dre avec la France, le gouvernement français entrera dans les voies de l'Angleterre par une diminution sur les houilles" (MAEB, 2072). de Brouckere note au crayon en marge de la seconde lettre: "Qu'est-ce que c'est que ce Rainbeaux". Oh lui répond: "Rainbeaux, administrateur du Grand Hornu, réside le plus souvent à Paris et a des rapports avec la légation pour la question des zones. C'est sa deuxième lettre. Il n'a pas été répondu à la première. Faut-il répondre à la seconde?" "Non", dit le

Ministre.

(202) HYMANS, III, PP-127 et 173-

(203) MAEB, copie MAEF, de Butenval à MAEF, 22.3-18.53; MAEB, 2073, MAEB à de Butenval, 24.3.1853 et MAEB à F. Rogier, 20.4.1853; MAEB, 2072, MAEB à F. Rogier, 14.6.1853-

(204) MAEB, 2072, MAEB à dé Butenval, 3-7-1853- MAEB, copie MAEF, de Sampayo à MAEF, 8.8 et 7.9.1853. H. de Brouckere déclare le 7-9 à de Sampayo, qui assure l'intérim à la légation française de Bruxelles, après le départ de de Butenval: "Personne plus que moi n'a à coeur de resserrer le plus possible, d'étendre et de multiplier les relations commerciales de la Belgique avec la France. Je ne suis pas de ceux qui voudraient se jeter dans les bras de l'Allemagne. Je ne négocie avec personne qu'avec 52

Chapitre 4- Notes (22)

la France. Entre la Prusse et nous, il n'y a absolument rien sur le tapis... Si je ne suis pas en mesure d'annoncer la conclusion d'un arrangement commercial définitif, je me verrai dans l'obligation de donner ma démission".

(205) AEM, GH, 334, F. Corbisier et Ch. Sainctelette à E. Rainbeaux, 25.11.1853; EM, 16.8.1853- . '

(206) Voir par exemple: Les deux conventions franco-belges du 22 août 1852 jugées au point de vue du droit et des principes économiques par un économiste belge, Verviers, 1852, 29 p.

(207) L'ensemble des journaux montois y participe.

(208) MAEB, 2073, MAEB à F. Rogier, 30.9-1853-

(209) MAEB, 2073, MAEB à F, Rogier, 30.9-1853•

(210) MAEB, 2072, MFi à MAEB, s.d.

(211) MAEB, 2072, F. Rogier à MAEB, 23.11.1853- Napoléon III suit un avis émis le 19.11.18.53 par le Conseil supérieur de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce.

(212) MAEB, copie MAEF, Barrot à MAEF, 29.11.1853.

(213) MAEB, 2072, MAEB à GH, 29.11.1853-

(214) AGR, CC, 617, PVCCM, 4.12.1853; AGR, CC, 646, CCM à GH, 4.12.1853; MAEB, 2073, CC Charleroi à GH, 8.12.1853-

(215) MAEB, 2072, GH à MAEB, 14.12.1853-

(216) HYMANS, III, pp.I96 et 234; MAEB, copie MAEF, Barrot à MAEF, 16.1, 28,2 et 16.3.1854.

(217) GAM, 12 et 19.12.1853 et 7.1.1854, Ce n'est pas la première fois que les industriels gantois tentent d'obtenir la libre entrée en Belgique des charbons étrangers. En I836-I837 déjà, une revendication identique avait été présentée par ceux-ci et combattue avec succès par les exploitants charbonniers montois. 53

Chapitre 4 - Notes (23)

Voir notamment à ce sujet: Pétition adressée à la Représentation nationale par les propriétaires des houillères du Couchant de Mons, Mons, 1837, 2 p. et Question des houilles. Observations adressées par la Chambre de commerce de Mons à la Représenta tion nationale. Décembre 1837, Mons, 1837, 23 p., ainsi que le débat du 9*12.1837 à la Chambre. Léopold 1er avait pris position en faveur du maintien des droits exis tants (AGR, CC, 612, PVCCM, 18.12.1836; AGR, de Theux, 20, du Roi à de Theux, 7.-12. 1836). Pour défendre leur point de vue et soutenir leur cause, les exploitants char bonniers montois avaient fait largement appel à la Chambre de commerce ainsi qu'à la presse locale (campagne menée par IH, puis par l'Eveil) : "en prêtant l'oreille à une proposition de diminution du droit d'entrée sur les houilles, le gouvernement belge se mettrait en contradiction avec lui-même vis-à-vis du Ministère français près duquel il fait instance; pour le maintien du système des zones" (AGR, CC, PVCCM, 18. 12.1836).

(218) Association belge pour la liberté commerciale. Première séance publique tenue en la salle de Philharmonie ,1e 11 octobre 1846, Bruxelles, 1846, 27 p.; GAM, 22.9, 24.9 et 13.10.1846; AGR, CC, 637, V. Faider, secrétaire de l'Association à CCM, 19- 9.1846; F. Corbisier à F. Basse, 13-10.1846; CCM à MAEB, 14.10.1846.

(219) Sur l'Economiste belge et le mouvement libre-échangiste en 1855-1857 voir: B.S.CHLEPNER, Cent ans d'Histoire sociale en Belgique, Bruxelles, 1972, pp.57-6l; A.VASSILAKIS, L'Economiste belge, Mémoire de licence en Sciences politiques et di plomatiques, ULB, 1964-1965; Association belge pour la réforme douanière. Meetings de Huy et de Charleroi, s.l.n.d..^Bruxelles, I857J, 19 p.; P.MICHOTTE, Etudes sur les théories économiques qui dominèrent en Belgique de 1830 à 1886, Louvain, 1904. L'Association belge pour la réforme douanière organise un congrès international à Bruxelles du 22 au 24.9-1856 ainsi que plusieurs grands meetings locaux, et patronne en janvier-mai 1857 un pétitionnement demandant la libre entrée dû fer et de la houille, qui recueille plus de 10.000 signatures (Economiste belge, 10.5-1857)- Quelques personnalités incarnent ce mouvement: G. de Molinari, G. Jottrand, A. Couvreur, E. de Laveleye, A. et Ch. Le Hardy de Beaulieu, J. Arrivabene, Corr-

Vandermaeren... '

(220) Voir notamment: GAM, 1.10, 20.11 et 6.12.1855, 22,3, 13-9, 20.9, 22.9, 2.10, 10.10, 14.10, 23.10, 11.11 et 16.12.1856. La plupart de ces articles sont rédigés par Ch. Le Hardy de Beaulieu.

(221) Sur Ch. Le Hardy de Beaulieu, voir: A.MARCHANT, Biographie nationale, t.XI, col.709-714. 54

Chapitre 4 - Notes (24)

(222) GAM, 20.11.1855, 22.3-1856 et 22.2.1858.

(223) HYMANS, III, pp.206-207, 239, 272, 299, 329-332, 360, 387, 428-429 et 488-489; AGR, CC, 617, PVCCM, 6.11.1853; CONS, 16.12.1853- Le droit d'1 f 40 par t, supprimé en 1856-1857, fut rétabli à partir de I858 par Frère-Orban (Economiste belge, 10.1. 1858).

(224) Constituée le 7.I2.I856, l'Association pour la Défense du travail national a pour principal animateur F.-J. Dupont, propriétaire d'un grand établissement métal lurgique .dans le bassin du Centre, auteur en septembre I856 d'une brochure intitulée: L'Industrie métallurgique et le libre-échange en Belgique. D'autres industriels de la région, Warocqué et Boch par exemple, gravitent dans son sillage. L'Echo de Mons et le Courrier de la Sambre participent à leur campagne contre les libres-échangistes. Dupont se présente sans succès comme candidat à la Chambre, lors d'une élection par tielle à Soignies, le 22.4.1857 (GAM, I3..9.I856; EM, 30.1.1857 et 24.4.1857).

(225) Behr, Elias et Braconnier le signent au nom des exploitants charbonniers liégeois.

(226) GAM, 9.I.I.854. L'article de Ch. Sainctelette fils répond à une attaque du

Journal de Liège.

(227) Journal de Charleroi, 27.11.1853- Voir aussi: AGR, CC, 317, PVCG Charleroi, 11,11.1853 et CC Charleroi à MFi, 2.1.2.185.3; AGR, CC, 649, CC Charleroi à CCM, 19- . 11.1853- '

(228) Mons délègue au sein de ce comité Sainctelette père, Rainbeaux et Tierce; le

Centre, Warocqué, De La Roche et Gravez. Warocqué est président; Sainctelette fils, secrétaire-trésorier (GAM, 19.12.1853). En ce qui concerne le Couchant de Mons, Sainctelette représente les société anonymes,, Tierce les sociétés civiles et Rainbeaux "les propriétaires particuliers" (AEM, GH, 234, F. Corbisier et Ch. Sainctelette à E. Rainbeaux, 25-11-1853)- Ce comité "central" publie un mémoire rédigé par Sainctelette fils: Observations du Comité des houillères belges relativement à l'abaissement des droits sur les houilles anglaises, Bruxelles, 1853 (publié par GAM, 20 et 22.12.1853). "La quote-part du Couchant dans les honoraires alloués par le "Comité central" pour rédaction de mé moires et articles sur la question du tarif des douanes quant aux houilles étrangè res s'élève à 600 f pour le premier semestre 1854" (AEM, GH, 1229, Houillères du Couchant, Etat des dépenses communes du 1.8 au 1-. 10.1854). 55

Chapitre 4- Notes (25)

(229) AGR, CC, 617, PVCCM, 30.10 et 6.11.1853; AGR, CC, 649, CCM à MFi, 24.11.1853 et 21.4.1854, CCM à MAE, 25-11.1853-

(230) Voir notamment: EM, 11.11 et 14.11.1853, 8.1 et 8.2.1854; CONS, 5-12 et 26.12. 1853 et 4.1.1854; GAM, 10.12, 15-12, 16.12, 17.-1.2, 19-12, 24.12 et 25-12.1853 ainsi que 2.1 et 9-1-1854.

(231) La suppression des octrois communaux est réclamée par l'ensemble des bassins charbonniers depuis plusieurs années. Là Chambre de commerce de Mons la réclame régulièrement à partir de 1842 (Voir notamment: AGR, CC, 615, CCM à MI, 24.4.1842 et AGR, CC, 617, CCM à MI, 29-4.1847). Le Comité des Houillères du Couchant de Mons charge en 1853 Charles Sainctelette fils, son secrétaire, de rédiger sur le sujet un mémoire qu'il diffuse sous la forme d'une brochure: Comité des Houillères du Cou chant de Mons. Des taxes communales sur la houille, Mons, 1853- Sainctelette avait déjà, quelques mois plus tôt, fait allusion à cette question dans: Relations commer ciales de la Belgique et de la France. Observations présentées au Parlement par le Comité des houillères du Couchant de Mons, Mons, 1852, pp.34-35- Les patrons char bonniers mettent en évidence le paradoxe suivant: plus une ville est éloignée des lieux de production de la houille, plus la taxe locale est, en dépit de l'augmenta tion des frais de transports, élevée: 64 centimes /ta Gand, 1 f 80 / t à Anvers, 3 f 30 / t à Bruges, 4 f 36 / t à Nieuport... Loin de chercher à compenser le coût du prix du transport par la réduction des droits d'octroi, certaines administrations locales croient devoir les élever, quand elles n'y ajoutent encore des taxes complé mentaires liées au pesage, au camionnage ou à l'accomplissement de formalités diver ses. On reproche aussi à l'octroi de frapper indistinctement la houille destinée à la consommation domestique et celle utilisée par l'industrie.

(232) GAM, 9.1.1854.

(233) Ch. Le Hardy de Beaulieu se rallie à ce point de vue (GAM, 19-12.1853)-

(234) AGR, CC, 649, CCM à MFi, 24.11.1853-

(235) MAEB, 2304, MAEB à J. Gonot, 9,7.1858 et J. Gonot à MAEB, 8.10 et 14.12.18.58.

(236) HYMANS, III, p.471. A. de Vrière, MAEB, écrit le 23.lO.l858 à Frère-Orban, MFi (MAEB, 2304): "Dans trois ans, la question des zones aura probablement disparu dû débat et l'émancipation de notre industrie linière sera près d'être achevée. 56

Chapitre 4 - Notes (26)

Nous serons alors plus à l'aise. Si nous refusons de renouveler le traité de 1854, nous devons être prêts à renoncer tant pour nos charbons que pour nos produits liniers à tout privilège sur le marché français".

(237) MAEB, 2304, E. Beyens à MAEB, 20.12.1863. Napoléon III décrète un droit uni forme de 1 f 50 par t valable sur toutes les frontières de la France à l'exception des départements des Ardennes et de la Moselle, où le droit reste fixé à 1 f. Un nouveau décret du 27.1.1864 nivelle le droit sur la base de ce dernier montant.

(238) MAEB, 2304, MAEB à F. Rogier, 25.1.1860.

(239) MAEB, 2073, MAEB à MI, 2.3-1860. 57

Chapitre 5 - Notes (1)

(1) AGR, CC, 618, CCM à GH, 17.12.1830.

(2) "Cette compagnie crie très haut qu'elle maintiendra ses prix. A l'aide du droit de 4 f 50 par t qu'elle a trouvé moyen de faire imposer de différentes manières entre Condé et Valeneiennes avant que les bateaux n'arrivent sur ses rivages, elle a pu ven dre constamment ses charbons 5 f 80 plus cher que les nôtres et maintenir sa mesure qui diffère de 10 à 12% en moins de celle en usage sur les bords du canal de Mons" (IH, 15.10.1836). Anzin semble avoir contribué à retarder à l'époque impériale la réalisation du canal de Condé. Entrepris en 1807, celui-ci est toujours inachevé en 1814. Il n'a été creusé en l'espace de 7 ans qu'une dizaine de kilomètres. Anzin est également accusée d'en avoir inspiré le tracé. Au parcours proche des houillères, qui a été projeté, est préférée une ligne droite joignant les clochers de Mons et de Condé. "C'est par dizaines, note encore la Chambre de commerce de Mons en 1862 (RACCM, 1862, p.85), qu'il faut compter les millions que coûte aux mines de Mons la faute de l'ingénieur qui, au lieu de placer le canal de Condé au pied et tout près de la monta gne du Flénu et de lui en faire suivre tous les contours, s'amusa à creuser une ligne droite entre Mons et Condé". Elle écrivait déjà en 1829 (AGR, CC, 608, CCM à GH, 11.10.1829): "Les frais énormes de conduite auxquels est assujettie la houille depuis les fosses jusqu'aux points d'embarcation eussent été infiniment moindres si le canal se fût rapproché des établissements charbonniers autant que le permettaient les acci dents du terrain qu'il avait à parcourir. On peut sans exagération évaluer à 40 cents par t l'économie que les extracteurs auraient alors pu faire sur les transports. Cette somme est plus considérable encore si l'on ajoute celle qu'ont coûtée depuis 15 ans la construction et l'entretien des diverses chaussées charbonnières qui aboutissent au canal et celle à laquelle s'élève la perte occasionnée chaque année aux extracteurs par la détérioration qu'éprouve naturellement une marchandise fort friable exposée pendant un long trajet à des cahots très violents",

(3) Construction d'écluses et établissement de remblais sur l'Escaut, colmatage du canal de Saint-Quentin. Ces travaux permettent une augmentation du tirant d'eau (25 cm au cours des seules années 1843 - 1848, par exemple) et un accroissement correspondant de la charge des bateaux (10 t par 10 cm supplémentaires d'enfoncement).

(4) AGR, CC, 626, GH à CCM, 31.3.1832.. A la sortie du canal de Condé, l'écluse de Goeulzin constitue un premier obstacle. "Il faut qu'un bien mauvais génie ait présidé à sa construction. Placée à la jonction du canal avec l'Escaut, elle réunit aux in convénients qui résultent de sa position, le désavantage d'être plus courte que les autres, en sorte que nos grands bateaux de Mons, de Saint-Ghislain et de Tournay sont 58

Chapitre 5- Notes (2) obligés, avant d'y entrer, de dépendre leur gouvernail et de le replacer en sortant, avant de s'exposer aux courants de l'Escaut et de l'Honneau. Ce qui occasionne à cha que bateau un retard de 40 minutes environ. Et quand les pluies grossissent l'Escaut et le Honneau, leurs courants réunis devant l'écluse de Goeulzin deviennent si rapides que les bateliers, n'osant s'hasarder à sortir du canal, restent souvent plusieurs jours en amont de cette écluse et y perdent un temps précieux". La traversée de Condé n'est pas plus facile: "On pouvait moyennant quelques milliers de francs opérer tous les déblais nécessaires pour assurer le passage de cette ville. On n'en a rien fait. On s'est contenté de creuser au milieu du lit de la rivière une rigole suffisante au plus pour un bateau et sur les bords de laquelle on ne peut manquer de toucher quand les eaux sont basses" (Dragon, 27.10.1825). Au-delà de Condé, les problèmes continuent "Le redressement du cours de l'Escaut permettrait d'effectuer avec des chevaux le ha- lage d'une grande partie du trajet entre Condé et Valérieiennes. Mais jusqu'à présent, l'autorité administrative a été impuissante pour protéger efficacement les bateliers qui ont tenté de faire usage de ce nouveau mode. Le prix du halage par chevaux coûte rait environ 1/3 de moins que le prix du halage actuel. Le batelier doit changer de haleurs de commune en commune. Ces ouvriers sont tirés de la lie du peuple; il ne rè gne parmi eux ni ordre, ni discipline, et le marinier doit sans murmurer laisser sta tionner son bateau le long de la rive, quand il convient aux haleurs de ne point se mettre à l'oeuvre, ils sont loin de se contenter d'un honnête salaire, multipliant leur nombre de manière à tripler les frais nécessaires pour faire convenablement le service". Les écluses de Thivencelles, de Goeulzin et de Fresnes sont tenues par des débitants de boissons, qui "ne se montrent disposés à presser la manoeuvre que dans la mesure où les bateliers font chez eux une dépense considérable". A Denain, en aval des rivages d'Anzin, les bateliers belges, déjà visités à Condé, sont soumis à un se cond contrôle douanier. Les bureaux sont fermés le dimanche. Les mariniers belges, qui ont le malheur d'y arriver le samedi, doivent stationner jusqu'au lundi et se laisser devancer (AGR, CC, 633, CCM à GH, 15.6.1832). Pour passer l'écluse d'Iwy, les péniches qui chargent à Fresnes, Anzin, Denain, Douchy et Bouchain, ont le pas sur celles de Mons: "Dès qu'ils sont chargés, les mariniers français peuvent prendre la tête de la navigation". Les écluses de l'Escaut n'autorisent, à la mauvaise saison, que la remon te chaque jour de 12 à 15 bateaux. "Si les rivages français en fournissent 10, les bateaux de Mons ne profitent que de l'excédent" (AGR, CC, 632, Pillion à CCM, 31.12. 1840). Lés retards accumulés entre la frontière et Valenciennes, portent à 4 mois le terme moyen des voyages de Jemappes à Chauny: "Chaque automne, les charbons que l'on commence à charger fin septembre pour Paris, n'y arrivent que fin janvier, quand les grandes eaux et les glaces ne les retiennent pas". Il ne faut par contre que 5 semai nes aux bateaux chargés à Denain pour rejoindre l'agglomération parisienne! (IH, 12.5- 59

Chapitre 5 - Notes (3)

1836; AGR, CC, 632, Pillion à CCM, 31.-12.l840).

(5) "La Compagnie d'Anzin, par son influence, a fait grever d'un droit onéreux qu'elle le passage de l'écluse de Fresnes, en compensation de travaux faits sur le haut Escaut dont elle se sert" (AGR, CC, 614, Pillion à CCM, 21.3.1841). Honnorez n'hésite pas à percevoir les droits de ces deux écluses en fonction du tirant d'eau autorisé (1 m 45) plutôt que de celui possible au-delà de Valenciennes (1 m 20) (IH, 12.5-1836). Le produit des cinq écluses de Thivencelles, Goeulzin, Rodignies, Fresnes et I.wy rap- ._ porte à Honnorez entre 1818 et 1832 une somme de 6.790.000 f pour une dépense évaluée à 1.000.000 f; celui du canal de Saint-Quentin 2.000.000 f de 1828 à 1832 (Pétition adressée à MM. les membres de la Chambre des députés par les bateliers du canal de Condé, Paris, 1832, pp. 9-10).

(6) J. DELROT, "Un problème politique, économique et diplomatique, le canal de l'Es- plerre (1825 - 1840)", dans: Mémoires de la Société royale d'Histoire et d'Archéologie de Tournai, t.III, Tournai, 1982, pp.165-187.

(7) Ces démarches sont surtout menées par A. Legrand-Gossart (Mons) et par Ch. Lecocq (Tournai). Elu contre son gré au Congrès national, Lecocq se console en se disant que "cela pourra être utile aux intérêts du projet" (AGR, CC, 847, Lecocq à Debrock, 16. 11.1830).

(8) AGR, CC, 847, Lecocq à Cordier, _5.ll.l83i; AGR, CC, 849, Cordier à Lecocq, 6.11. I83I. Charleroi n'est pas plus favorable que Courtrai à l'ouverture du canal de l'Es- pierre. Une députation qu'elle envoie au ministre de l'Intérieur demande la fin des travaux. La canalisation de la Sambre française conditionne celle-ci (AGR, CC, 849, Legrand-Gossart à Lecocq, 16.12.1831).

(9) AGR, CC, 849, Lecocq à Legrand-Gossart, 14-.11.1831.

(10) "Celle de Mons s'est déjà prononcée en faveur du projet. Il s'y trouve maintenant des adversaires qui sont tranquilles parce qu'ils croient avoir entravé l'affaire" (AGR, CC, 849, Legrand-Gossart à Lecocq, 9-11-1831 - Il fait allusion à Honnorez, concessionnaire des écluses de l'Escaut et des canaux de Saint-Quentin et de la Sensée ainsi qu'à Fontaine-Spitaels, dont la fille est la belle-soeur d'Honnorez). "Celle de Tournai est suspecte" (AGR, CC, 849, Lecocq à Legrand-Gossart, 14.11,1831).

(11) AGR, CC, 849, Legrand-Gossart à Lecocq, I6.ll.l83i. 60

Chapitre 5 - Notes (4)

(12) La régence de Tournai. Celle de Mons, dominée par Honnorez, est hostile au canal de 1'Espierre.

(13) Legrand-Gossart fait publier des articles par le Courrier et 1'Emancipation (AGR, CC, 849, Legrand-Gossart à Lecocq, 16.12.1831).

(14) AGR, CC, 849, Lecocq à Legrand-Gossart, 14.11.1831.

(15) AGR, CC, 849, Cordier à Lefebvre, 27.11.1831.

(16) Legrand-Gossart et Corbisier, reçus par le Roi, lui expliquent pendant une demi- heure, "dans un langage serré et ferme et à l'aidé d'une carte industrielle du dépar tement du Nord, les intrigues en jeu" (AGR, CC, 849, Legrand-Gossart à Lecocq, 22.12.

183D.

(17) Legrand-Gossart écrit le 16.12.1831 à Lecocq. (AGR, CC, 849): "J'espère que le mois ne se passera pas sans voir le canal de 1'Espierre en adjudication. Ou nos minis tres seront accusés devant la Chambre des représentants, et là leur incurie sera mise au grand jour!"

(18) MAEB, 2356, de Tallenay à MAEB, 2.1.1832: "Un journaliste français, qui est l'homme d'Anzin et des concessionnaires de la haute et de la basse Deûle" se démène à Bruxelles en décembre 1831, accompagnant notamment une députation courtraisienne que de Theux reçoit en audience (AGR, CC, 849, Legrand-Gossart à Lecocq, 16.12.1831).

(19) ANF, F.14, 7029. Observations de la Chambre consultative de Roubaix, 25.2.1833; Honnorez au préfet du département du Nord, 23-3-1836.

(20) AGR, CC, 849, Lecocq à Cordier, 26.5-1832. "Il existe encore, ajoute Lecocq, une autre solution. Se résigner à renoncer tout à fait à l'affaire. Car je suis assez fa tigué de tant de démarches si infructueuses faites depuis 5 ans!"

(21) IH, 9-1, 8.3, 7-4 et 9-6.1836.

(22) AGR, CC, 627, Mimerel, maire de Roubaix à CCM, 10.6-.l836.

(23) AGR, CC, 610, PVCCM, 31-3, 6.4.et 14.4.1834; HYMANS, I, P-289; OH, 19-8.1834; J. LAUREYSSENS, Industriële naamloze vénnootschappen..., op. cit., p.474. 61

Chapitre 5 - Notes (5)

(24) AH, 27.5 et 23.9.1838. Le Modérateur note le 25.9.1838: "En ce qui touche le con cessionnaire de la Deûle canalisée et des écluses de l'Escaut, il n'y a pas d'indemni té acquise".

(25) AGR, CC, 849, CCM à CCT, 22.8.1837-

(26) de Bassano, puis Serurier talonnent véritablement de Theux et Nothomb (MAEB, 2356, de Bassano à de Theux, 27-9-1837, 3-1.1838 et 26.I.I838; ANF, F 14, 7029, Serurier à MAEF, 4.1.1838 et 2-7-6.183.9; MAEF à MTPF, 18.4.1839).

(27) Revue, 23.3.1836. Voir aussi IH, 31-10.1835 et 29-3, 1-3-8 et 6.IO.I836. Le canal d'Eke à Deinze qui permet d'éviter le passage par Gand, rendu onéreux par le recours obligatoire à des pilotes et haleurs privilégiés, raccourcit le trajet de 40 km, soit 4 jours de voyage, et représente un gain sur le fret évalué à 1 f par t.

(28) AEM, PV Conseil communal de Mons, 11.5 et 21.5-183.5, 9-7, 3-10, 29-10 et 18.11. 1836; Eveil, 6.4.1837.

(29) MAEB, Copies MAEF, Serurier à MAEF, 4.1 et 7.8.I838.

(.30) MAEB, 2356, MTP à MAE, 31.1-1838. La manoeuvre est habile; elle enlève à l'Es pierre une partie de ses partisans tournaisiens. "Certains négociants s'imaginent que le canal ne se faisant pas, Tournai deviendra nécessairement l'entrepôt des charbons expédiés pour Lille, Roubaix et Tourcoing, qui, débarqués sur les rivages de l'Escaut,, seront ensuite transportés à destination par le chemin de fer ou par la route pavée-. Cette pensée de faire décharger à Tournai les bateaux est une vraie anomalie, suggérée par les agents d'Honnorez, qui l'ont inventée comme moyen d'opposition. Quelques hom mes ont cru à sa réalisation. C'est à l'aide de moyens aussi insidieux que l'on est parvenu' à paralyser jusqu'ici les communications les plus utiles pour conserver à Honnorez ses péages de la basse Deûle et du canal de Saint-Quentin. (AGR, CC, 629, CCM à MTP, 11.10.1839).

(3D Presse locale qui bénéficie de l'appui de l'Indépendant et du Courrier belge. L'Espierre est combattu à Mons par les Annales du Hainaut, journal créé dans ce but, par Honnorez en mars 1838.

(32) AGR, CC, 612, CCM au Roi, 9-12.1836; AGR, CC, 849, CCM à CCT, 22.8.1837; AGR, CC, 613, CCM à GH, 30.9.1838; AGR, CC, 629, CCM à MTP, 13.1.1839 et 11.10.1839. 62

Chapitre 5 - Notes (6)

(33) Adresses au Roi en février et avril 1837 (Eveil, 4.2 et 3-6.1837), au ministre de l'Intérieur en août 1837 (AGR, SG, 3124, Thauvoye à Société de Commerce, 6.10.1837) à la Députation permanente en mai 1838 (Réclamation des exploitants des charbonnages du Couchant de Mons à la Députation permanente de la province du Hainaut sur le re tard apporté à l'adjudication publique du canal de 1'Espierre, Mons, 1838, 6 p).

(34) IH, 20.10.1836.

(35) IH, 20.10.1836; Eveil, 11.2 et 3-6.1837.

(36) MOD, 26.10.1838.

(37) Nothomb désigne F. de Mérode comme président, auquel il adjoint un sénateur (de Haussy), quatre députés (A. Gendébien, Dubus, Desmaisières et Desmet), un Gantois (Roosman), deux Courtraisiens (Bethune et E. Vandenpeereboom), ainsi qu'un Ostendais (Devander). La Députation permanente du Hainaut délègue Emile Rainbeaux (Mons), Remy Depuydt (Mons) et Dumon-Dumortier (Tournai); celle de la Flandre orientale Gouthuyn (Gand), Desmet-Bossaert (Gand) et Reyntjens (Audenaerde), celle de la Flandre occiden tale Beke-Beke (Ypres), Vercruysse-Bruneel (Courtrai)... et Charles Rousselle, le fondé de pouvoirs d'Honnorez (AH, 26.8.1838).

(38) MOD, 11,9.1838. Voir aussi: Jonction de l'Escaut et de la Lys. Canal de Bossuyt à Courtrai et projets annexes. Enquête. Arrêté ministériel du 31 mai I838. Documents à consulter par la Commission d'enquête, Bruxelles, I838, 160 p.; Jonction de l'Escaut et de la Lys. Canal de Bossuyt à Courtrai et projets connexes. Enquête. Arrêtés minis tériels du 31 '.mai I838. Résultats de l'enquête, Bruxelles, 1839, 104 p.; Canaux de Bossuyt à Courtrai et de 1'Espierre. Cahiers des charges précédés de la convention entre la France et la Belgique, de l'arrêté royal qui décrète les deux canaux et de l'arrêté ministériel qui approuve les cahiers des charges, Bruxelles, 1839-

(39) Nothomb sera violemment attaqué à la Chambre pour avoir fixé le 22 octobre une adjudication devant se tenir le 9 novembre! Il obtient le 17-1-1840,. la confiance de cette assemblée, sur une motion déposée par Dumortier, par 44 voix contre 27- Le dis cours qu'il prononce le 26.12.1839 pour justifier son attitude, est diffusé sous la forme d'un brochure: Canal de Roubaix et de 1'Espierre. Discours prononcé par M. le Ministre des Travaux publics dans la séance de la Chambre des Représentants, le 26 décembre 1839, Bruxelles, 1839. Voir à ce sujet: Hymans, I, pp. 740-746; MOD, 8,12. 1839; Canaux de Bossuyt à Courtrai et de 1'Espierre. Recueil des derniers articles 63

Chapitre 5- Notes (7) publiés par les Annales du Hainaut, Mons, 1840; Canaux de Bossuyt à Courtrai et de 1'Espierre. Cahiers des charges précédés de la convention entre la France et la Belgi que de l'arrêté royal qui décrète les deux canaux et de l'arrêté ministériel qui ap prouve le cahier des charges, Bruxelles, 1839•

(40) Le coût du tunnel est évalué en 1850 à 3-500.000 f (AGR, CC, 641, CCM à GH, 22. 12.1850). Le concessionnaire est incapable de le financer. C'est aussi le cas de la ville de Roubaix, qui reprend la concession en 1855- L'Etat français substitue en 1864 au projet de tunnel un canal à ciel ouvert passant dans les environs de Tourcoing (CCM, 1864, p.143).

(41) MAEB, 2356, Exploitants charbonniers du Couchant de Mons au Roi, 24.5.1843; AGR, CC, 634, CCM à MI, 24.4.1843; AGR, CC, 615, CCM à MI, 24.3.1844 et 24.3-1845; AGR, CC, 616, CCM à MI, 22.3-1846, 28.3-1847 et 31.3-1848; AGR, CC, 641, CCM à GH, 22.12.1850; AGR, CC, 617, CCM à MAE, 27.4.1851, 4.4.1852, 10.4.1853, 7-9-1854; AGR, CC, 656, CCM à MAE, 5.12.1860 et 27.4.1864.

(42) H. GALLE, "Les canaux de la Sambre au XIXe siècle. Problèmes posés par la réduc tion des péages sur cette ligne en 1840", dans, Contributions à l'histoire économique et sociale, t.V, Bruxelles, 1968-1969, P-90 - 122; J. RASSEL-LEBRUN, "La créance de la Société Générale sur la Société du canal de la Sambre belge", dans: Mémoires et publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, t.LXXXVI, 1975, p.41-46.

(43) Rogier, ministre de l'Intérieur, est tout à fait hostile à l'idée de concéder la moindre portion du chemin de fer à la Société Générale, de Theux, qui lui succède en août 1834, adopte une attitude ambiguë lui valant la méfiance de la Chambre. Le sus pectant d'attendre le moment propice pour concéder sans recourir à la législature l'embranchement vers le Hainaut, elle s'attache à obtenir des garanties à ce sujet, à l'occasion du vote en décembre 1835 de la prorogation de la loi du 19-7-1832 sur les concessions de voies navigables (HYMANS, I, pp.210-215, 281, 314-315, 390-392).

(44) 0H, 4.3.1835; Considérations sur deux nouvelles communications qu'on propose d'établir entre la Sambre et le canal de Mons à l'Escaut ou observations sur le canal de Mons à la Sambre projeté par M, V. J. Vander Elst, ingénieur civil à Cuesmes, et le projet de chemin de fer de la Sambre au Flénu, dressé par M. J. B. Vifquain, ins pecteur divisionnaire des Ponts et Chaussées et demandé en concession par M. Frédéric Basse, directeur de la Société Générale pour favoriser l'industrie nationale, Mons, 1835, PP-3-4. 64

Chapitre 5 - Notes (8)

(45) La Société Générale s'associe, ici, comme dans l'affaire de la Sambre, aux Rothschild. Ch. Davilliers, qui leur est lié, demande lé 31.8.1835 la concession de la partie française du chemin de fer. On retrouve également dans le sillage de la Générale A. et J.B. Vifquain, A. Legrand-Gossart, F. Corbisier, A. Destombes, Ch. Picquet, A. Moreau, Ch, et G. Legrand-Bachy (Revue, 3.2 et 25-6.1836; AGR, SG, 315, note s.d.).

(46) IH, 14.5-1836.

(47) "On est bien convaincu que le canal de la Trouille n'a été proposé qu'à l'insti gation des propriétaires de la ligne concédée de Saint-Quentin afin de retarder par un schisme la construction du chemin de fer du Flénu à Hautmont, d'un établissement très facile et qui devait produire des résultats immédiats" (AGR, CC, 615, Pillion à CCM, 28.3.1842).

(48) A l'Observateur du Hainaut et à la Revue, qui paraissent à Mons, se joignent le Courrier belge, le Libéral et le Mercure belge.

(49) La principale de ces brochures: Considérations sur deux nouvelles communications qu'on propose d'établir entre la Sambre et le canal de Mons à l'Escaut ou observations sur le canal de Mons à la Sambre, projeté par V. J. Vander Elst, ingénieur civil à Cuesmes et le projet de de chemin de fer de la Sambre au Flénu dressé par M, J. B. Vifquain, inspecteur divisionnaire des Ponts et Chaussées et demandé en concession par M. Frédéric Basse, directeur de la Société Générale, Mons, 1835- Voir aussi: Canal de la Sambre au Canal de Mons à Condé. Opinion de N.J- Descamps, négociant à Mons, membre de la commission d'enquête, Mons, 1836, 6 p; Note de la Régence de la ville de Mons en faveur de l'ouverture du canal destiné à joindre la Sambre à l'Escaut, Mons, 1836, 7 p.; V. et A. VANDER ELST, De l'utilité publique du chemin de fer du Vallon de la Haine comparée à celle du chemin de fer de Charleroy à Mons, Mons, I836, 13 P-

(50) L'Industriel du Hainaut et 1'Indépendant.

(51) L'enquête sur le chemin de fer dure du 15.9.1835 au I6.I.I836; celle sur le canal du 20.3 au 27.4.1836. Pendant un mois, le dossier est dépose à l'hôtel du gouvernement provincial à l'intention des intéressés, qui peuvent y joindre leurs commentaires. Avis est aussi demandé aux Chambres de commerce et à la Députation des Etats provin ciaux, ainsi qu'à une commission composée de 10 membres et présidée par un député per manent. Le tout est ensuite transmis par le gouverneur au ministre de l'Intérieur

(Revue, 16.4.1836) 65

Chapitre 5 - Notes (9)

(52) Le Conseil communal de Mons s'est prononcé en avril 1836 en faveur du canal (AEM, PV Conseil communal de Mons, 24.4.1836). A. Honnorez, Ch. Rousselle, son fondé de pou voirs et E. Claus, son avocat, sont conseillers communaux. Claus détient un échevinat.

Le fils de Ch. Rousselle est secrétaire communal.

(53) AH, 20.9.1838; AEM, PV Conseil communal de Mons, 29.lO.l836. "Sans les difficul tés suscitées depuis I836 par les intéressés dans le projet de chemin de fer du Flénu à Hautmont, le canal serait actuellement livré à la navigation. On se demande si l'ad ministration de la ville de Mons continuera toujours ses manoeuvres sourdes, insidi euses pour empêcher son exécution" (MOD, 5-7-1843).

(54) Nothomb fait part en avril I838 à Richtenberger, représentant des Rothschild à Bruxelles, de sa préférence pour le canal. L'enquête lui a été très favorable; il se trouve entièrement en Belgique, tandis que le chemin de fer est partagé entre ce pays et la France (B, GILLE, Lettres... , op. cit., t.I, p.39)

(55) AEM, PV Conseil communal de Mons, 6.IO.I838.

(56) AGR, SG, 161, J. de Rothschild à SG, 19-9.1838. Les Annales du Hainaut annoncent le 2O.9.I838 l'abandon du chemin de fer que justifie la Société générale, quelques années plus tard, par la crise financière de I838 (AGR, SG, 248, SG au Comité des di- - recteurs-gérants des sociétés patronnées, 15.2.1844; AGR, CC, 632, CCM à MTP, 17-1. 1841).

(57) Critiqué pour sa conduite, le Collège échevinal publie le 8.IO.I838 la correspon dance relative à l'affaire (Administration communale de Mons. Correspondance relative au canal projeté de Mons à la Sambre, Mons, I838).

(58) AEM, PV Conseil communal de Mons, 20.10 et 22.11.1838; 16.2 et 7-10.1839.

(59) Des pétitions sont adressées au Parlement par le Conseil charbonnier et la Cham bre de commerce de Charleroi ainsi que par plusieurs administrations communales des

environs.

(60) Interventions à la Chambre le 9.12.1839 et les 15 et 18.1.1840, ainsi qu'au Sénat le 12.2.1840, à l'occasion de la discussion des budgets des Travaux publics et des voies et Moyens. Richtenberger écrit à Rothschild, le 13.2.1840 (B. GILLE, Lettres..., op. cit., t. I, pp.233-234): "Les sénateurs qui ont parlé en faveur de la diminution 66

Chapitre 5 - Notés (10) me sont tous particulièrement connus. Je compte les voir tous en temps et lieu pour les engager à persévérer pour la réussite de cette affaire".

(61) H. GALLE, "Les canaux...", op. cit., p.127-129. "Le gouvernement a examiné s'il avait les pouvoirs suffisants pour trancher seul la question, note La Gazette de Mons le 27.2.1840. Il rie l'a pas pensé et a présenté un projet de loi". Voir aussi: La navigation de la Belgique vers Paris. Etudes faites pour effectuer en Belgique la jonction des bassins de la Meuse et de l'Escaut par un canal de Mons à la Sambre. Rapport-présente aux Chambres législatives le 24 février 1840 par le Ministre des Travaux publics, Bruxelles, 1840, et Exposé des motifs accom pagnant le projet de loi ayant pour objet d'autoriser le gouvernement à réduire le tarif de la Sambre, avec un rapport spécial sur la navigation charbonnière de la Bel gique vers Paris. Documents parlementaires. Chambre, session 1839-1840, n'81.

(62) Richtenberger à Rothschild, 25, 27 et 28.2.1840, 2 et 25-4.1840 (B. GILLE, Lettres..., op. cit., p.238-240 et 252-257-)

(63) Richtenberger à Rothschild, 25, 26 et 28.4.1840 (B. GILLE, Lettres..., op. cit., p.257 et 259); HYMANS,I, pp.747 et 770.

(64) J. B. VIFQUAIN, Des voies navigables en Belgique. Considérations historiques sui vies de propositions diverses ayant pour objet l'amélioration et l'extension de la na vigation, Bruxelles, 1842, pp.334-

(65.) Richtenberger à Rothschild, 22.6.1840 (B. GILLE, Lettres. .., op. cit., t.I, p.290).

(66) J. B. VIFQUAIN, Des voies navigables..., op. cit., pp.335-336.

(67) Richtenberger à Rothschild, 23 et 26;6.l840 (B. GILLE, Lettres. .., op. cit., t.I, pp. 290 et 293.) "...M'entendre avec de Bavay, écrit Richtenberger. Vous comprendrez ce que cela veut dire, et je désirerais avoir deux mots avec vous à ce sujet".

(68) J. B. VIFQUAIN, La navigation de la Belgique vers Paris. Rapport fait à M. le Ministre des Travaux publics le 14 juillet 1840, Bruxelles, 1840.

(69) J. B. VIFQUAIN, Des voies navigables..., op. cit., p.344, La réduction est pro clamée par un arrêté royal du 1.9-1840. 67

Chapitre 5 - Notes (11)

(70) AGR, CC, 614, CCM à MI, 17.5-1840.

(7D AGR, CC, 632, CCM à MTP, 17..1.1.841.

(72) MOD. 12.6.1843: "Il y a pour nous des motifs bien puissants pour voir arriver Ch. Rousselle à la représentation nationale. Dans sa prochaine session, la législature devra s'occuper de la question du chemin de fer d'Haumont. A coup sûr, Ch. Rousselle appuiera de toutes ses forces l'exécution du canal de la Trouille. Sa candidature est attaquée avec un acharnement inouï par les hommes qui sont les plus hostiles aux véri-~ tables intérêts charbonniers de notre arrondissement, par ceux qui voudraient mettre tout le district houiller de Mons sous la domination des grandes sociétés anonymes".

(73) MOD. 7-6-1843. Voir aussi: MOD, 12,6 et 5.7-1843.

(74) Voir sur la question des chemins de fer industriels borains le chapitre 7, et AGR, SG, 248, F. Corbisier à SG, 21.12.1843. Voir aussi: AEM, GH, 1228, F. Cor bisier et Ch. Sainctelette à E. Rainbeaux, 25.12.1842; AGR, SG, 248, Société de com merce à Comité des directeurs-gérants des sociétés patronnées, 15.2.1844; AGR, SG, 1724, Samson-Davillier à Rothschild, 11.9-1844 et Rothschild à Meeus, 13-9-1844; Richtenberger à Rothschild, 17,9 et 23-12.1844 (B. GILLE, Lettres... , op. cit., t.I, pp.105 et 130.

(75) Avant-projet d'un canal de jonction de la Sambre à Mons par la Haine, Bruxelles, 1841; GAM, 16 et 24.1.1841; MOD, 17.1.1841; AGR, SG, 3119, F- Corbisier à Comité des directeurs-gérants des sociétés patronnées, 28.10.1841; AGR, CC, 615, PV CCM, 28.3-

1842. Sur les embranchements qui joignent depuis 1839 le bassin du Centre au canal de Char leroi à Bruxelles, voir: J. LAUREYSSENS, Industriële naamloze vennootschappen.•-.. , op. cit., pp.462-463 et P, LANDUYT, La SA des embranchements du canal de Charleroi, Mémoi re de licence en histoire U.L.B., 1977-1978, passim. "Il est dérisoire, note la Cham bre de commerce de Mons, de prétendre que le canal de la Haine ouvrira à notre bassin houiller une route vers le canal de Charleroi, Comment notre marine, qui compte des embarcations jaugeant plus de 210 t franchirait-elle le canal dont la petite section admet tout au plus des bateaux de 70 t (AGR, CC, 634, CCM à GH, 28.3-1842). L'inverse est évidemment possible! Dubois-Nihoul n'est pas le premier à envisager de joindre les embranchements au canal de Condé. Une demande de concession d'un chemin de fer de la vallée de la Haine a été introduite le 29.1.1836 par V. Vander Elst, l'auteur du pro jet de canal de la Trouille (Revue, 12.3-1836).

(76) AGR, CC, 634, GH à CCM, 24.2,1842. 68

Chapitre 5~ Notes (12)

(77) AGR, CC, 615, PV CCM, 28.3-1842; AGR, CC, 634, CCM à GH, 28.3-184.2..

(78) La Chambre de commerce de Mons y fait pour la première fois allusion le 22.12. 1844 (AGR, CC, 638, CCM à D. Siraut et A. de Royer, 22.12.1844).

(79) MOD, 12.2.1845. Voir aussi: AGR, CC, 636, CCM à H, Dolez, 9-4.1845.

(80) AGR, CC, 636, CCM à H. Dolez, 9.4.1845. La Chambre de commerce écrit au ministre (AGR, CC, 636, CCM à MTP, 9.4.1845: "Depuis quelques temps, l'attention du public est"~ fixée sur un projet de chemin de fer Manage - Mons qui doit faire avec d'autres bran ches du railway l'objet d'une loi qui sera prochainement proposée à la législature. Ces travaux devant être exécutés par voie de concession de péages, nous vous prions de soumettre les plans et devis à l'enquête prescrite par les dispositions en vigueur en la matière. Il importe que les intéressés soient consultés sur la meilleure direc tion à suivre et sur la hauteur du péage. Quant à la hauteur du péage, il faut qu'elle soit telle qu'il ne puisse en résulter aucune perturbation dans les relations commer ciales existantes". ^

(81) Ch. Rogier fait part à la Chambre, le 19-4.1845, de son sentiment de révolte (AP, 1844 - 1845, p.1,405): "Depuis un certain temps, le pays est inondé de demandes de concessions. La fureur est telle qu'avant même que les concessions soient accordées, . avant même que les projets aient pour ainsi dire paru, les actions sont déjà négociées et cotées à la Bourse de Londres. Il y a autre chose que l'utilité publique dans tou tes ces demandes de concessions. Il y a là agiotage. On nous a présenté un grand nom bre de projets de loi. La section centrale a été directement et d'urgence saisie de l'examen de ces projets qui ont à peine été étudiés. Nous n'en avons ni les plans, ni les devis, ni même le profil pour plusieurs. Je me demande si nous pouvons encore don ner autant de latitude au gouvernement".

(82) d'Harcour représente la Banque de l'Union , des compagnies ferroviaires (Churnet Valley, Lynn et Ely...), ainsi que des capitalistes londoniens (R. M. Bâtes, E. Furst- Carver, J. Gurney-Fry,...) (AP, , 1844-1845, p.1566).

(83) AGR, CC, 615, PV CCM, 26.4.1845. La Chambre de commerce adresse le jour même une synthèse de cette résolution au ministre des Travaux publics (AGR, CC, 615, CCM à MTP, 26.4.1845).

(84) GAM, 2, 14, 17, 20, 23, 24, 26, 27 et 30.4.1845; 1.5-1845. 69

Chapitre 5- Notes (13)

(85) MOD, 20, 25, 27, 30.4.1845; 2 et 4.5.1845. "Est-ce que l'espérance de revendre aux Anglais le chemin de fer du Flénu ou d'en voir monter les actions fermera les bou ches?" (MOD, 2.5.1845). Voir aussi les brochures: [v. VANDER ELST], Réponse à quelques objections concernant la concession du Canal de Mons à la Sambre, Mons, 1845, 19 P-', [H. ROUSSELLE^, Lé chemin de fer de Manage à Mons, Mons, 1845.

(86) HYMANS, II, P-339; AP, 1844-1845, pp. 1701-1702.

(87) AGR, CC, 615, PV CCM, 4.5.1845.

(88) AGR, CC, 615, PV CCM, 6.5.1845. A. de Royer déclare au Sénat le 1.8.3-1846 (AP, 1845-1846, p. 1008 : "Ce n'est qu'à leur qualité de Belge et à de hautes influences que Bisschoffsheim et Oppenheim doivent que la concession leur a été accordée". Et la Chambre de commerce (AGR, CC, 637, CCM à MTP, 20.11.1845): "On n'a pas oublié ni par quelle influence, ni au moyen de quelle insistance, Bisschoffsheim a arraché au minis tre des Travaux publics une concession qu'il avait déjà, sauf la sanction des Chambres, accordée à une autre compagnie",

(89) Richtenberger à Rothschild, 14,5,1845 (B. GILLE, Lettres..., op. cit., t.II, p.160). La compagnie anglaise envisage d'exiger de Bisschoffsheim une indemnité de 300.000 f que Richtenberger lui conseille d'élever à 1.000.000 f. Le MOD du 13.5.1845 écrit: "Cette compagnie s'intitule belge bien que ses représentants soient des ban quiers juifs allemands".

(90) Le même jour, Dechamps signe une autre convention avec A. H, Neville, représen tant un groupe associant des Belges (de Haussy, Tercelin-Sigart et G. Lebon) à des Anglais (Ch. Graham, J. Walmsley) et à des Français (L. Cordier, H. de Dion, V.Kysaens. Ch. de Formignies, Ch. Delvigne du Roizel et L. Muzias) lui concédant la ligrie de Marchienne à Erquelinnes contre remise d'un cautionnement et aux mêmes conditions ta rifaires que celles de la voie Namur - Liège. Annonçant la constitution en France d'une société au capital de 30.000.000 f décidée à demander la concession de la ligne Saint-Quentin - Erquelinnes, embranchement du Paris-Lille, la Gazette de Mons note le 11.6.184-5: " La ligne de Charleroi à Erquelinnes est une de celles qui ont été intro duites par amendement dans un des derniers projets de loi, discutés et votés à la fin de la session, à une époque où la Chambre, pressée de se séparer, accélérait outre me sure la marche de ses travaux, à ce point qu'il n'y a pas d'exagération à dire que la majeure partie de ses membres ignoraient au fond ce qu'était cette ligne et surtout en appréciait l'importance". 70

Chapitre 5- Notes (14)

('91 ) Représentée à Bruxelles par W. Reynolds, patronnée par la banque Straham, Pauls and Bâtes de Londres, la Société anonyme des chemins de fer de Namur à Liège et de Mons à Manage, constituée le 2.8.1845 a un capital de 25.000.000 f (E. HARDY, Guide du voyageur sur le chemin de fer de Mons à Manage et de Namur à Liège, Bruxelles, 1852; J. LAUREYSSENS, Industriële naamloze vennootschappen..., op. cit., pp.400-401).

(92) HYMANS, II, pp. 340 et 384; AP, 1844-1845, pp.1738-1739.

(93) E. HARDY, Guide du voyageur..., op. cit., p,2; Hymans, II, pp.624 et 679- Entre pris par Dubois-Nihoul, les travaux, quelque peu retardés par la crise financière, ont coûté 9.450.000 f.

(94) AP, 1845-1846, p.26.

(95) AP, 1845-1846, p.99. La Gazette de Mons note le 27.11: "Notre appel a été entendu. Les inquiétudes doivent se calmer. Le gouvernement a pris un engagement solennel qu'il saura remplir malgré les puissantes influences engagées dans l'affaire".

(96) AGR, CC, 637, CCM à MTP, 20.11.1845. Voir aussi: AGR, CC, 616, CCM à MI, 22.3- 1846 et 637, CCM à de Royer, 29-3.1846.

(97) MOD, 23.1.1846.

(98) GAM, 22.11.1845.

(99) MOD, 21.12.1845.

(100) MOP, 12.11.1845.

(101) A. LE HARPY de BEAULIEU, Notice sur le canal de Mons à la Sambre et observations sur le cahier des charges et les pièces à l'appui de la demande en concession, Bruxel les, 1846, 42 p. Voir sur la campagne menée par 1'Indépendance : MOP, 7 et 17.12.1845; GAM, 11.12.1845. Selon Le Hardy de Beaulieu et l'Indépendance, le canal est inexécuta ble. Son alimentation est impossible dans les saisons sèches (sables et rochers à Grand-Reny et Rouveroy). Le seul projet de détournement ou de l'absorption de la ri vière de la Trouille soulève des réclamations extrêmement sérieuses de la part du gou vernement français. Les travaux coûteront 4 ou 5-000.000 f au-dessus de l'évaluation présentée à la compagnie. Pans la pensée de maintenir l'équilibre entre les bassins 71

Chapitre 5- Notes (15) houillers, les péages demandés par Vander Elst ont été abaissés de 40%. Il en résulte que la recette ne serait plus que de 392.000 f au lieu de 525-000 f, desquels, retran chant les dépenses nécessaires pour l'entretien annuel, la consommation des machines, les salaires des employés (évalués à 75-000 f), il resterait 317-000 f à distribuer aux actionnaires, ce qui leur donnerait environ 3%- Cette situation ne pourrait pas s'améliorer par la suite. Le nombre et la disposition des écluses (à triple sas) s'op poseraient toujours à un passage de bateaux plus élevé que la moyenne trouvée. Pès le premier jour, les actionnaires seraient certains de ne jamais amortir le capital en gagé, quelque longue que puisse être la concession. Et tout abaissement ultérieur du _ tarif serait à jamais interdit. 10.000.000 f employés à la construction d'une voie ferrée, entièrement sur le territoire belge avec des embranchements convenables se raient incontestablement préférables à un canal.

(102) La Gazette de Mons accuse le 15.1.1846 le gouvernement de vouloir gagner du temps, éterniser l'affaire par le renvoi du dossier à l'Administration des Ponts et Chaussées. "Faut-il ajouter foi aux bruits qui circulent et qui compromettent des per sonnages influents, se demande-t-elle. Le Modérateur et le Journal de Charleroi aussi soupçonnent le ministère de connivence et de collusion (MOP, 1.2.1846). Le ministre des Travaux publics répondra le 18.3-1846 à la Chambre à ces incriminations en expli quant avec raison l'arrêt des travaux par le procès existant plutôt que par les études en cours (AP, 1845-1846, p. 1001 )• Voir aussi: AGR, CC, 637, de Royer à CCM, 27.4. 1846; GAM, 28.4.1846 et MOP, 1,5.1846.

(103) Siraut déclare notamment regretter que le gouvernement n'ait pas pris l'initia tive dans cette affaire. Lorsque les concessionnaires ont annoncé qu'ils ne se consi déraient pas comme engagés, il devait immédiatement intenter devant les tribunaux une action en exécution du contrat" (AP, 1845-1846, p.1050). "Pourquoi le ministre des Travaux publics a-t-il attendu d'être assigné devant les tribunaux par la Société Bisschoffsheim?, écrit la Gazette de Mons le 24.3.1846. N'était-ce pas à lui de pren dre l'initiative aussitôt que cette société manifestait son refus de construire le canal de Mons à la Sambre? Aujourd'hui que la question est pendante devant les tribu naux quelle diligence le gouvernement fait-il pour hâter le solution? Aucune. Il lais se traîner cette affaire comme un procès ordinaire si bien que la cause pourrait enco re bien être en instruction lorsque le chemin de fer de Manage à Mons sera achevé. Le gouvernement aurait dû et devrait encore demander que la cause fût plaidée d'urgence. La conduite du gouvernement laisse malheureusement accréditer le bruit que, dans la société Bisschoffsheim, il se trouve des membres dont la haute influence saura empê cher l'exécution du canal." 72

Chapitre 5- Notes (16)

(104) AEM, PV Conseil communal de Mons, 2 et 9.5.1846. Cette députation est envoyée à l'initiative de Ch. Picquet. Voir aussi: MOD, 10.5.1846.

(1.05) MOD, 24.6,1846. Bisschoffsheim et Oppenheim ont fait usage, dans la procédure portée devant le Tribunal de Bruxelles, d'une lettre que leur a adressée le ministre des Travaux publics, les déliant, semble-t-il, de l'obligation d'exécuter les travaux, "Pourquoi nos députés ne se fontrils pas représenter cette lettre? s'exclame la Gazet te de Mons (GAM, 30.4.1847). Quelles sont les raisons qui ont pu engager le ministre des Travaux publics à l'écrire? De quel droit un ministre a-t-il pu de son autorité privée délier les concessionnaires des engagements qu'ils ont contractés".

(106) En dépit des interpellations à la Chambre de Sigart (12.4.1847) et de Dolez (4. 5.1847) ainsi que de celle au Sénat de de Royer (5-5-1847) . Dolez est particulière ment dur pour le ministre: "Le chemin de fer de Mons à Manage, qui menace de la maniè re la plus grave l'industrie montoise, est sur le point d'être terminé, et le canal d'Erquelinnes est livré aux hasards d'un procès. Et d'un procès que l'on dirige, sa- vez-vous de quelle activité? Il y a bientôt un an que le jugement de Première Instance a été rendu et on n'a pas encore plaidé devant la Cour d'Appel! Et cela dans une af faire dont l'urgence n'eût pas manqué d'être reconnue par la Cour si on l'avait provo quée. Mais le gouvernement est resté inactif. S'il avait apporté dans cette question le quart du zèle et de l'activité qu'il a mis à soigner les intérêts de Charleroi, il y a longtemps que l'arrêt de la Cour d'appel serait rendu" (HYMANS, II, PP-571 et 597; MOD, 16.4.1847). Pourcouper court à toute discussion, le gouverneur du Hainaut décla re le 6.7.1847 dans son discours d'ouverture de la session dû Conseil provincial avoir

reçu une dépêché du ministre des Travaux publics lui faisant espérer un arrêt de la Cour d'Appel dans le courant du mois de juillet (GAM, 8.7.1847). Bisschoffsheim fait publier à la veille du passage de l'affaire une seconde brochure par A. LE HARDY de BEAULIEU, Mémoire sur le projet de chemin de fer de Mons vers la Sambre avec deux em branchements vers les charbonnages du Couchant et du Centre, Bruxelles, 1847, 63 p.

(107) AGR, CC, 638, GH à CCM, 1.9-1847; AGR, CC, 616, PV CCM, 23-7-18.48; MOD, 18.12. 1847; GAM, 10.2.1848,

(108) AGR, CC, 616, PV CCM 27-2 ET 23.7.1848; AGR, GC, 643, CCM à MTP, 19-3-1848; AGR, CC, 640, CCM à MTP, 18.8.1848 et CCM à GH, 11,11.1848. Sur proposition de Blanchart, régisseur du Chemin de fer de Saint-Ghislain et membre de l'assemblée, le Conseil pro vincial émet le 4.8.1848, malgré les protestations de Wautelet, représentant caroloré- gien, le voeu que le gouvernement intensifie ses efforts pour obtenir la réalisation du canal (MOD, 6.8.1848). 73

Chapitre 5- Notes (17)

(109) AGR, CC, 640, CCM à Ch. Rousselle, H. Polez et A. de Royer, 1.7.1849.

(110) AGR, CC, 640, Ch. Rousselle à CCM, .5.7.184.9, H. Dolez à CCM, 5.7-1849 et A. de Royer à CCM, 7.-7.1849-

(111) GAM, 21.6.1846; Itinéraire historique du chemin de fer du Nord, Lille, 1849. Voir surtout à son sujet: F. CARON, Histoire de l'exploitation d'un grand réseau. La Compagnie du chemin de fer du Nord. 1846 - 1937, Paris - La Haye, 1974. Les lignes qui suivent sont basées pour l'essentiel sur: ANF, 48 AQ, 10, PV CA NORD, 7-5 et 10.9- 1847; 11, PV CA NORD, 9.1, 25.6, 10,8 et 7-10.1852., 11.2 et 11.11.1853, 10.2, 3-5 et 10.11.1854; 12, PV CA NORD, 7-9 et 5.10.,185.5, 10.10.1856, 7-3 et 8.5-1857; 13,PV CA NORD, 17.2.1860; 2838, NORD à MTPB, 12.3-1849; 2839, NORD à MTPB, 16.12.1851-

(112) Des locomotives spécialement conçues pour la traction de trains de wagons houil lers de 6 puis de 10 t. Le Nord acquiert environ 2.500 wagons de 10 t entre 1852 et 1855!

(113) La différence entre Anzin et Quiévrain n'est que de 50 centimes par t. Le par cours des lignes belges entre Quiévrain et Saint-Ghislain ou Jemappes revient à plus d'1 f par t.

(114) Le Nord demande en 1846 pour le parcours d'une t de houille de Quiévrain à Paris 18 f 5.0. Ce chiffre tombe à 17 f 50 en 1847, à 16 f 50 en 1848, à 14 f en 1849 et à 9 f 50 en 1852. Relevé à 10 f 50 en I865, il est ramené à 7 f 80 en 1863, puis à 7 f 40 en I867. Le tarif de 1849 correspond à un péage de 6 centimes par t/km, sans les frais fixes; celui de 1852 à 4,5 centimes par t/km; celui de 1863 à un peu plus de 3 centimes par t/km. Les bases du calcul du péage varient. Jusqu'à la suppression des abonnements en 1855, le péage requis par km est officiellement uniforme, quel que soit le nombre de km parcourus sur la ligne ; de 1855 à 1863, on compte 6 centimes par t/km pour les 100 premiers km, 3 centimes ensuite; à partir de 186-3, 6 centimes par t/km pour les distances de 10 à 73 km, soit 4 f 40 pour cette dernière distance ; au-delà et jusqu'à 190 km, il est ajouté un supplément de 3 centimes par t/km, et à partir de 190 km, la taxe reste uniformément fixée à 7 f 80 pour les houilles de toutes prove nances à destination ou passant par Paris.

(115) Le Nord supprime le système des abonnements à partir du 1.10.1855- Les négoci ants qui s'engagent pour une durée déterminée à effectuer des transports réguliers - au moins 10 wagons par an - aussi bien l'été que l'hiver, à l'aide de wagons 74

Chapitre 5 - Notes (18)

"complets" de 10 t, bénéficient à partir de 1852 d'un tarif de faveur d'environ 3,5 centimes par t. Ils ont en plus l'avantage de pouvoir charger gratuitement "un fort poids" de 3P0 kilos, ce qui représente pour un wagon de 10 t une prime supplémentaire de 3%- Ceux qui s'engagent à prendre 25 wagons par an ont encore 2% de ristourne, 50 wagons 3%, 75 wagons 4%, 100 wagons 5%--- Les grandes compagnies profitent abondamment du système. Petiet, directeur de l'exploitation du Nord se rend à plusieurs reprisés en Belgique dans le but d'engager les exploitants charbonniers du Borinage et du Cen tre à signer des contrats avec sa société; cette mission de prospection commerciale est confiée à un agent permanent dans ce pays, après l'ouverture en I856 des lignes du Nord aux bassins de Charleroi et de Liège. Le Nord met une vaste aire de déchargement à la disposition des expéditeurs à la gare de La Chapelle à Paris ; il assure en 1855 au départ de celle-ci un service de camionnage qui l'autorise à pra tiquer des réductions plus ou moins occultes non envisagées par le tarif officiel de ses lignes.

(116) Le Nord transporte 81.000 t de houille en I85I, 129.000 t en 1852, 278.000 t en 1853, 443.000 t en 1854, 652.000 t en 1855, 631.000 t en I856, 1.393-000 en I858, 1.508.000 t en 1859- Vers 1852 - 1855, les houilles belges provenant des bassins de Mons et du Centre représentent une bonne moitié du trafic; en I858 - 1859, avec l'ap port de celles de Charleroi et de Liège, plus des 2/3 de celui-ci.

(117) ANF, 48 AQ 570, AG NORD, 26.4.1864.

(118) Décrets de Napoléon III du 22.8.1860 et du 9-2.1867. Les droits entre Mons et La Villette chutent de 3 f 48 à 1 f 88 par t en 1860, d'1 f 88 à i f 46 par t en 1867. De Charleroi à La Villette, la réduction est beaucoup moins sensible, la ligne étant largement aux mains de concessionnaires privés: de 4 f 96 à 4 f 38 par t en 1860, de 4 f 38 à 4 f 19 en 1867 (ANF, 48 AQ 16, PV CA NORD, 2.8.1867; AGR, CC, 656, CCM à MAE, 12.9.1860; GAM, 10.3.1867). Le 4.9.1849 déjà , le gouvernement français avait réduit les péages des canaux de Saint-Quentin et du Crozat lors de leur reprise par l'Etat; se considérant comme désavantagés, les exploitants charbonniers carolorégiens avaient obtenu, le 11.11,1849, à titre de dédommagement du ministère belge, la diminution de 10 à 5 centimes par t/lieue des droits perçus sur la Sambre belge canalisée (AGR, CC, 346, CC Charleroi à MAEB, 5-10.1849; GAM, I6.5.I85D.

(119) Décision du ministre français des Travaux publics du 25.1.1860. "Les combinai sons des compagnies ont jeté l'inquiétude et le désordre dans les opérations commer ciales, note la Chambre de commerce de Mons. Elles ont soulevé en France une très vive 75

Chapitre 5 - Notes (19) opposition. Elles ne se bornaient pas aux tarifs différentiels, dans lesquels le prix moyen du transport varie avec l'importance des poids et de la longueur du parcours. Elles avaient imaginé de plus des tarifs conditionnels, qui imposaient à l'expéditeur l'obligation de ne plus jamais s'adresser à la navigation, des abonnements par lesquels l'expéditeur s'engageait à maintenir un minimum de transports, des traités particu liers et secrets qui modifiaient les prix au-delà de toute vraisemblance" (RACCM, 1860. pp.106-107).

(120) ANF, 49 AQ 10, PV CA NORD, 2.2.1850 (Convention entre Nord et MTPF du 2.2,1850); Richtenberger à Rothschild, 16.6.1850 (B. GILLE, Lettres. .., op. cit., t. II, p..291).

(121) Le bail est signé à Paris le 17.6.1853- La société concessionnaire, très endet tée, a proposé initialement au Nord le rachat de la ligne Charleroi - Erquelinnes, solution qui a été écartée par les juristes de la Compagnie en faveur de la formule de la location. Lés dettes à rembourser s'élèvent à 3-150.000 f; les travaux encore à faire à 1.100.000 f... (Compagnie du chemin de fer du Nord. Assemblée générale extra ordinaire du 29 octobre 1853- Rapport présenté au nom du Conseil d'administration par M. Delebecque, vice-président, Paris, 1853, 8p.)

(122) ANF, 48 AQ 11., PV CA NORD, 28.6.1854.

(123) ANF, 48 AQ H, PV CA NORD, 5-1-1855-

(124) ANF, 48 AQll, PV CA NORD, 7-9-1855- Il n'est pas impossible que le Nord ait à cette époque partie liée avec les demandeurs en concession des lignes Saint-Ghislain - Gand - Terneuzen, (de Laveleye et Moucheron) et Marchienne-au-Pont - Jurbise (de Haussy, Rasquin et Cie). Un communiqué publié par EM et par GAM le 5-11-1854 fait état de leur entente avec de Rothschild, ainsi que de la souscription d'un important capi tal à Paris. Voir au sujet des débuts du Nord belge: G. KURGAN-VAN HENTENRIJK, Rail , finances..., op. cit., p.11.

(125) ANF, 48 AQ 12, PV CA NORD, 37, 21.11 et 5-12.1856; G. KURGAN-VAN HENTENRIJK, Rail , finances..., op. cit., p.11. Delebecque, vice-président du Nord attribue le 21. 11 ce refus à une intervention de la Société Générale. Il dément le 5.12: "Il paraît à peu près établi qu'il n'a été exercé auprès du gouvernement belge aucune influence hostile aux intérêts de la Compagnie. La crainte de voir sa puissance prendre en Belgique de trop grands développements a été la seule cause de la résolution prise par le-gouvernement. Jusqu'à présent, il n'a été mis en avant comme motif de refus 76

Chapitre 5 - Notes (20)

qu'une certaine crainte inspirée par le développement de notre société en Belgique qui lui est attribuée gratuitement de vouloir faire concurrence au chemin de fer de

l'Etat".

(126) ANF, 48 AG 12, PV CA NORD, 8.5 et 27.10.1857, I8.6.I858; ANF, 48 14, PV CA NORD, 7.11.1862.

(127) Le développement de la sidérurgie de la Haute-Marne va de pair avec l'abandon par celle-ci du charbon de bois au profit de la houille. La libéralisation de l'entrée des fers étrangers en France accélère cette transformation (HOUILLEUR, 16.10.1864). Il y a là, écrit la Chambre de commerce de Mons, un grand débouché. Le seul départe ment de la Haute-Marne produit plus de 100.000 t de fonte, qu'il affine lui-même pour les 4/5e" (CCM, 1861, p.88). "Mons ne peut espérer rencontrer ailleurs que dans l'Est français l'équivalent des marchés dont la clientèle lui échappe au Nord et à l'Ouest. Ce sont les pays producteurs de fer qui doivent désormais attirer surtout notre atten tion" (CCM, 1862, p.83). Ch. Sainctelette est chargé en 1860 - 1862, par le Comité des exploitants charbonniers du Couchant de Mons, de se rendre en Champagne, en Lorraine et en Alsace dans le but d'y nouer des relations commerciales (AEM, GH, 1229, PV Comi té des Exploitations houillères du Couchant de Mons, 20.1.1862).

(128) CCM, 1860, pp.70-78, 1861, pp.88-89 et 1862, pp.70-8l.

(129) "Vivement alarmées du partage d'un marché qu'elles étaient en possession de des servir exclusivement, les houillères de la Sarre et la Compagnie de l'Est se sont rap prochées et ont concerté leurs efforts pour anéantir à son début la concurrence des houilles du Nord. En mai 1862, la Compagnie de l'Est n'a fait aucune difficulté pour s'entendre avec l'administration prussienne. Les mines ont réduit d'environ 1 f par t la cote des qualités les plus spécialement recherchées par les usines de la Marne; le chemin de fer a diminué son tarif de 3 f en moyenne, en prenant garde de restreindre le bénéfice de cet abaissement aux transports dirigés de la frontière prussienne vers Paris et certaines parties de son réseau. En sorte qu'aujourd'hui, 1 t expédiée de Forbach sur Joinville (287 km) ne paie que 11 f 50 contre 15 f pour 1 t envoyée de Quévy vers le même point (326 km)" (CCM, 1862, pp.83-84). Ch. Sainctelette échoue dans les démarches qu'il fait en 1861 à Paris pour obtenir de la Compagnie de l'Est des conditions tarifaires avantageuses aux produits du Borinage.(AEM, GH, 1229, PV Comité des exploitations houillères du Couchant de Mons, 20.1.1862).

(130) HOUILLEUR, 20.12.1868; G. KURGAN-VAN HENTENRIJK, Rail , finances..., op. cit., P-47- 77

Chapitre 5 - Notes (21)

(131) Demande introduite par Imbault, Dessigny et Poissât (GAM, 19-8, 14.11 et 21.11. 1852).

(132) Demande introduite par Letoret (GAM, 20.11.1852).

(133) EM, 13 et 17.11.1852; GAM, 29-11.1852.

(134) EM, 13.11.1852.

(135) J. LAUREYSSENS, Industriële naamloze..., op. cit., pp.173-174, 213-216 et 313- 316. La Banque de Belgique est aussi liée aux Hauts Fourneaux de Monceau-sur-Sambre dans la région carolorégienne. Voir sur la Compagnie générale de Matériel de Chemin de fer: G. KURGAN-VAN HENTENRIJK, Rails, finances..., op. cit., pp,19-20, et M. DUMOULIN, Italie - Belgique, 1861 - 1915. Relations diplomatiques, culturelles et économiques, Thèse de doctorat U.C.L., 198.1, pp.1036-1038.

(136) GAM, 29.ll.l852.

(137) GAM, 2i.ll.l852.

(138) EM, i3.ll.l852. Voir aussi: EM, 18.1.1 et 1.9.1i.l852.

(139) GAM, 16.11.1842. Voir aussi EM, 13.11.1852.

(140) AGR, CC, 617, PV CCM, 14.1-1..1852; AGR, CC, 645, CCM à Ch, R. , 14.11.1852; AEM, PV. Conseil communal de Mons, 17-11.1852.

(141) EM, 13.11.1852.

(142) "Pour créer des ressources à ses protégés, le ministre des Travaux publics a voulu imposer une fusion à la Compagnie Imbault; celle-ci n'accepte pas la fusion

parce que la double opération du chemin de fer de Manage et de celui de Mons compro

met l'excellence de l'affaire circonscrite dans l'exécution du seul chemin de Mons. L'allégation du ministre est dépourvue de fondement. Toute tentative de fusion entre les deux compagnies est et sera inutile" (EM, 18.11.1852). Imbault et Davigny confir ment dans une lettre qu'ils adressent à la Chambre de commerce dé Mons le 19-11.1852 (AGR, CC, 845): "Ne vous laissez pas aller à l'idée que notre compagnie se fusionnera avec celle de Wyckerslooth. C'est un leurre que le ministre a.donné aux exploitants dans l'audience qu'il leur a accordée. Nous lui avons écrit pour le désillusionner à 78

Chapitre 5 - Notes (22)

cet égard, en renouvelant l'affirmation que nous lui avons donnée verbalement que ja mais notre Compagnie ne se fusionnera avec celle de Wyckerslooth".

(143) EM, 19.11,1852; GAM, 27-11-1852.

(144) GAM, 21.11.1852. "On a vu, écrit Ch. Sainctelette (AGR, CC, 645, CCM à Ch..- R. , 27.ll.l852), d'un côté la Société Générale , d'un autre J. de Rothschild demander con curremment par personnes interposées la concession d'un chemin de fer de Mons à la Sambre. On connaît les relations qui existent entre ces deux puissances financières. On a pensé que ces deux intérêts identiques ne seraient pas longtemps hostiles et qu'ils finiraient par s'entendre. C'est en effet ce résultat qu'a amené l'apparence seule du danger. Le dépôt du projet de loi a fait cesser toute concurrence".

(145) "Pour que le chemin de fer de Mons à Haumont puisse desservir les charbonnages du Couchant, il ne suffit pas que la ligne principale soit faite. Il faut qu'elle soit raccordée avec les divers embranchements qui conduiront les charbons des diverses ex ploitations à la ligne principale. Des traités sont faits. Leur existence sera un em pêchement pour la rivale de la Compagnie Imbault" (EM, I9.ll.l852).

(146) GAM, 29.11.1852.

(147) GAM, I7.i2.l852.

(148) Chemin de fer de Mons à Maubeuge. Nouvelles requêtes adressées à la Chambre des Représentants par les exploitants des houillères du Couchant de Mons et par la Cham bre de commerce de Mons, les 22 et 27 novembre 1852, Mons, 1852, 4 p.; AGR, CC, 617, PV CCM, 21.11.185.2.; AEM, PV Conseil communal de Mons, 28.11.1852; EM, 24.11.1852; GAM, 26.11,1852; CONS, 26.ll.l852.

(149) GAM, 5-12 et 23-12.1852..

(150) HYMANS, IH, P-135; J- LAUREYSSENS, Industriële naamloze vennootschappen, .., op. cit., pp.440-442.

(151) J. LAUREYSSENS, Industriële naamloze vennootschappen..., op. cit., pp.430-432; G. KURGAN-VAN HENTENRIJK, Rail, finances..., op. cit., pp.15-17. Le réseau du Centre, bénéficiant de plusieurs extensions de concessions, est relié aux Ecaussines. en 1859 et à Marchienne-au-Pont par Piéton et Fontaine-L'Evâque en 1865. On retrouve en I856 le Prince de Chimay et le Comte L. de Robiano parmi les principaux promoteurs de la 79

Chapitre 5 -. Notes (23)

Société du Chemin de fer de Chimay, qui exploite à partir de 1859 une ligne reliant le Chemin de fer de 1'Entre-Sambre-et-Meuse au réseau de la Compagnie des Ardenries (J. LAUREYSSENS, Industriële naamloze vennootschappen..., op. cit., p.454-456). Un certain E. Dupré obtient en 1862 la concession provisoire d'une voie joignant celle- ci à Frameries. Dans quelle mesure le Prince de Chimay, le Comte de Robiano et E. Dupré ne furent-ils pas vers 1860 dés intermédiaires en Belgique de la Compagnie de 1'Est? Annonçant en janvier 1865 le rachat de la concession du Frameries - Chimay par une société anglaise, l'International Contract Company, le journal Le Hainaut, conclut citant le Moniteur des intérêts matériels: "Son exécution donnera un magnifique debout ché sur la Belgique à la Compagnie de l'Est et des Ardennes au capital de 980.000.000 (HAINAUT, 18.1.1865). Prenant la défense de la Compagnie du Nord, la Gazette de Mons s'était opposée, contre l'avis de la Chambre de commerce à l'octroi de la concession provisoire du Frameries - Chimay à Dupré (GAM, 24 ET 26.7-1862; AGR, CC, 659, CCM à MTP, 30.12.l86l). Le rachat par la société anglaise de la ligne Frameries - Chimay n'a finalement pas lieu, le gouvernement préférant la concéder à titre définitif, le 29. 4.1865, à S. Philippart et à la Banque de Belgique, qui prennent le contrôle vers la même époque de la Compagnie du chemin de fer du Centre (GAM, 5.5.1865; HOUILLEUR, 1.4.

1866). 80

Chapitre 6 - Notes (1)

(1) Un long débat précède l'établissement de la ligne joignant Bruxelles à Mons et à la frontière dans la direction de Valenciennes. Deux projets concurrents sont succes sivement conçus par les Ponts et Chaussées. Le premier, dû à Dé Moor, Vifquain et Noël, propose de relier Tubize à Mons en passant par les filatures de Braine-le Comte et les carrières de Soignies et de Quenast; le second, avancé par Simons et De Ridder, préconise, au détriment de Soignies et de Braine-le-Comte, un crochet par les carriè res des Ecaussines et les charbonnages de Bracquegnies dans la région du Centre. La commission d'enquête constituée par Nothomb, se prononce par 7 voix contre 5 en sep tembre 1837 en faveur du tracé Simons - De Ridder. Suivent au cours de l'hiver 1837- I838 des démarches nombreuses et divergentes pour que le Cabinet adopte l'un des deux projets: campagnes de presse, pétitionnement, envoi d'adresses et de députations au près du Roi, du Ministère et des Chambres, interventions parlementaires. La discussion est clôturée par l'émission en juillet I838 d'un voeu du Conseil provincial favorable au tracé de Soignies, auquel se range Nothomb à la fin du mois d'août. Milite en fa veur de cette direction, tout à l'avantage du Couchant de Mons, le fait que le Centre est déjà privilégié par la perspective de l'ouverture prochaine des embranchements du canal de Charleroi. Ouvert en août 1842 entre le Borinage et Bruxelles, le chemin de fer de l'Etat est longtemps peu utilisé pour les transports charbonniers montois. Pour des motifs tarifaires: il ne peut concurrencer les routes navigables. Mais aussi parce que la ligne est à voie unique, ce qui provoque le ralentissement des convois. En dépit des revendications montoises, son doublement n'est accordé en décembre 1844 - par Dechamps qu'entre Tubize et Jurbise, en vue de la construction prochaine des li gnes Manage - Mons et Jurbise - Ath - Tournai, destinées à faciliter les expéditions charbonnières du Centre et de Charleroi vers le Tournaisis, la Flandre occidentale et la région lilloise. Le gouvernement' invoque des problèmes de trésorerie pour ajourner le doublement de la voie entre la frontière et Jurbise. Favoritisme délibéré de Dechamps et de ses successeurs à l'égard du Centre et de Charleroi du tout simplement volonté du Ministère, en butte à des difficultés financières passagères, d'attendre l'inauguration de la ligne Paris - Qiévrain pour convaincre J. de Rothschild d'avancer, sous la forme de bons du Trésor, les fonds nécessaires au doublement de la voie? En tout cas, à peine le chemin de fer Paris - Bruxelles est-il ouvert que J.de Rothschild, contrarié par son non doublement sur une vingtaine de kilomètres, charge Richtenberger. son fondé de pouvoirs à Bruxelles, de multiplier les démarches pour en obtenir la réa lisation. Après six semaines de pourparlers entre Richtenberger, Van Praet, Dechamps, Malou et de Bavay, le ministre des Finances dépose le 6.8.1846 à la Chambre un projet de loi accordant au gouvernement les quatre millions nécessaires à l'achèvement de la voie entre la frontière et Jurbise (AGR, CC, 628, CCM à GH, 24.6.1838; AGR, CC, 616, CCM à MI, 22.3-1846; Eveil, 25-4, 14.9, 28.9, 26.10, 9.11, 18.11 et 9-12.1837; AH, 81

Chapitre 6 - Notes (2)

25.3 et 5.8.1838; GAM, 13.4.1845; Richtenberger à Rothschild, 26.6, 29-6, 2.7 et 3-7- 1846 (B. GILLE, Lettres..., op. cit., II, p.204-207); HYMANS, II, pp.383, 442, 504, 576, 577 et 615).

(2) Par cette garantie le gouvernement s'engage à suppléer les produits nets du péage chaque fois que ceux-ci descendront au-dessous d'un certain pourcentage. Inusitée avant 1844 en Belgique, la panacée a déjà tiré d'embarras des chemins de fer prussiens. En butte, en I838, à d'inextricables difficultés financières, les concessionnaires du __ chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse ont tout tenté pour obtenir en faveur de leur projet cette garantie du gouvernement; leurs démarches et pétitions ont bénéficié du soutien le plus actif des industriels, de la Chambre de commerce, de l'administration communale, des parlementaires et du Journal de Charleroi. Acculés par le refus de comprendre du ministère, ils ont suscité le dépôt le 11.6.1840 par Puissant, Zoude et Séron d'une proposition de loi tendant à autoriser le gouvernement à accorder jusqu'à concurrence de 700.000 f par an, une garantie d'intérêt de 3% à toute compagnie qui se chargerait d'exécuter un canal ou un chemin de fer déclaré d'utilité publique. Accueillie sans enthousiasme par le Cabinet, la proposition a traîné pendant deux ans en sections jusqu'à la présentation le 12.6.1842 par Dechamps, au nom de la Section centrale, d'un rapport favorable à son adoption par les Chambres. Aussitôt des péti tionnaires, des parlementaires et plusieurs journaux, - le Mémorial de la Sambre et la Gazette de Mons notamment -, en ont exigé la discussion immédiate. Initialement réticente, la Chambre de commerce de Mons s'est jointe au mouvement en octobre 1843. Dechamps, qui a succédé à Desmaisières comme ministre des Travaux publics en août 1943 clôt le débat en présentant le 16.12.1844 un projet de loi accordant la garantie d'in

térêt de l'Etat au chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse, après que ses promoteurs lui aient fourni la preuve de la réunion et de la disponibilité des capitaux nécessai res à leur entreprise (AGR, C.C, 638, CCM à Dubois-Nihoul, 28.9 et 18.10.1843, Dubois- Nihoul à CCM, 3.10.1843; HYMANS, I, PP-714, 748 et 759 et, II, pp. 97, 132, 159, 223 et 227; GAM, 6.6,1840; 15.-8, 20.8 et 26.8.1842).

(3) Le gouvernement désigne Dubois-Nihoul comme concessionnaire sans l'intervention des Chambres. En vertu de la loi du 19-7.1832, la législature doit être consultée pour

la concession de la canalisation des fleuves et des rivières, non pour celle des canaux qui leur sont latéraux. Estimant sa confiance mal placée, le Parlement votera le 21.4.1845 une proposition de loi du député tournaisien Dumortier, limitant l'autonomie du ministère aux voies navigables de moins de 10 km (AGR, CC, 638, Dubois-Nihoul à CCM, 20.8.1842, CCM à CC Termonde, 2.8.1843; AGR, CC, 634, Le grand-Gossart à Corbisier, 23-11-1843; CCM à MTP, 19-12.1.844 et à MI, 24.3-1845; AEM, 82

Chapitre 6 - Notes (3)

GH, 1228, AG Exploitants charbonniers du Couchant de Mons, 8.1.1845 (envoi d'une dépu tation à Dechamps); HYMANS, t.II, p.367-368; GAM, 22.10, 27-10, 4.11, 7.11, 9-11, 11- 11, 8.12, 10.12, 25.12 et 26.12.1842; 15.11 et 2.12.1843; 1.8.2, 22.2, 28.2, 30.3, 4.4, 28.4, 14.7, 15-7, 17.7, 18,7, .19-7, 20.7, 21.7 et 24.7.1844; 3-2, 5-2, 10.2, 12.2, 16.2, 20.2, 24.2, 27,2, 28.2, 1.3, 2.3, 5-3, 7-3-1845-

(4) AGR, CC, 615, CCM à H. Dolez, 22.12,1844; HYMANS, II, p.367; MOD, 21.1, 26.1, 30.1, 13.3 et 9-9-1842; 23.2 et 2.3-1845.

(5) GAM, 23.7.1845 et 17.9-1845; MOD, 5-9-1-845; AGR, CC, 615, PV CCM, 18.9-1845-

(6) J. LAUREYSSENS, Industriële naamloze vennootschappen..., op. cit., pp.399 et 403.

(7) La mésentente concerne le partage des bénéfices d'exploitation escomptés. Confron té à l'opposition formelle de Dubois-Nihoul et d'H, Dolez, son conseil, à la ratifica tion par arrêté royal de la constitution de la Société Dechamps, ministre des Affai res étrangères, leur "donnant légalement et convenablement raison" laisse dormir le dossier. Se considérant comme déliés de leurs obligations, les Anglais réclament le 27.4.1846 la restitution de leur cautionnement au Tribunal de commerce de Bruxelles. Plutôt que d'autoriser cette restitution, les juges contraignent le gouvernement à ratifier la constitution de la société. Ravi de cette solution, Dechamps s'abstient d'interjeter appel. (AGR, MTP, VH, 80, MAE à R. Jenkins, 19.3.1846, R. Jenkins à A. Dubois-Nihoul, 24.3 et 30,3.1846, MTP à MAE, 8.4.1846 et MAE à MTP, 25.4.1846; GAM, 9.6.1846).

(8) AP, Sénat, 1846-1847, pp.1773-1774; HYMANS, II, p.598.

(9) AGR, CC, 638, CCM à MTP, 24.8.1847. AGR, CC, 616, CCM à GH, 11.2.1849; AEM, PV Conseil communal Mons, 16.6.1849; Conseil communal Mons à MTP, 16.6.184-9.

(10) AGR, VH, 80, Conseil communal d'Ath à MTP, 11.5;1847; Mémoire adressé à la Cham bre des représentants par le Conseil communal d'Ath le 28.11.1848 sur la canalisation de la Dendre d'Ath à Alost, Ath, s.d., 8 p.; MOD, 15-9, 19-10 et 12.12.1847; 1.10.1848 19-3, 21.3, 26.3 et 26.4.1851-

(11) Le Comité houiller du Couchant de Mons publie le 30.4 et le 24.6 des mémoires que s'empresse de reproduire la Gazette de Mons (GAM, 16 et 17-5; 28, 29 et 30.6.1851).- 83

Chapitre 6 - Notes (4)

Le représentant borain des Rothschild (intéressés dans le projet ferroviaire ?) est le seul exploitant charbonnier à ne pas s'y associer. Les frais et hono raires de Ch. Sainctelette, qui multiplie à cette époque les voyages à Bruxelles, s'élèvent "relativement à l'affaire du canal d'Alost" à 1.300 f pour le second semes tre de 1851 (AEM, GH, 1229, Etats des dépenses communes des houillères du Couchant de Mons pour le second semestre de I85D.

(12) AGR, CC, 616, CCM à MAE, 27.4 et 24.6.1851. La Chambre de commerce d'Anvers lui apporte son appui,

(13) AEM, PV Conseil communal de Mons, 6.5-1851: Conseil communal de Mons à MTP, 6.5-

1851.

(14) GAM, 5.4, 8.4, 17.4, 20.4, 2.5, 5-5, 16-5, 12.6, 17-6, 28.6, 29-6, 30.6, 3-7, 5.7, 6.7, 8.7, 17.7, 19-7, 1-8, 11.8, 23.8 et 25-8.185.1 ; MOP, 16.3, 19-3, 21.3, 22.3, 26,3, 4.4, 6.4, 13.4, 2.7 et 9.7.I85I. Le Précurseur d'Anvers et l'Emancipation sou tiennent leur campagne; 1'Indépendance appuie le chemin de fer.

(15) GAM, II.8.I85I.

(16) GAM, 23.8.1851.

(17) GAM, 19.7.1851.

(1.8) GAM, 19.7.1851.

(19) GAM, 20.7.1851. (20) GAM, 19.7.1851. Le Gouverneur reproche à la Commission dont Corbisier et Rousselle sont les porte-paroles "d'abandonner à la législature le soin de faire un choix en faveur du travail d'utilité publique qui im porte le plus à la province, faisant ainsi le triste aveu des discordes et des rivali tés qui divisent le Conseil". Rousselle lui répond que "la question de savoir s'il était convenable d'articuler des voeux précis a été agitée, que l'on est tombé d'ac cord pour qu'en raison des divergences d'intérêts qui peuvent exister dans la province ces voeux ne soient pas exprimés. S'il n'y a pas d'unanimité quant à la désignation des travaux à exécuter, c'est parce qu'il y a dans la province des intérêts différents parce qu'il y a dans la province pour ainsi dire trois provinces différentes". "Il y a dans le Hainaut, écrivait la Gazette de Mons le 23.8.1851, trois bassins houillers 84

Chapitre 6- Notes (5) tandis que la province de Liège n'en compte qu'un seul. Chaque fois que l'on désire faire quelque/chose pour accroître la prospérité du bassin de Liège, on offre un mince avantage à l'un des trois bassins du Hainaut, en l'invitant à combattre les deux au tres. Et l'on peut en se basant sur une division purement géographique dire que l'on a fait quelque chose pour les deux provinces, tout en enrichissant le bassin de Liège dés dépouilles des bassins du Hainaut".

(21) GAM, 31.7, 1.8 et 25.8.I85I. "Un intérêt particulier a inspiré seul la conduite de Rousselle" (GAM, 2.6.1852). Les Carolorégiens se sont opposés de toutes leurs for- "~ ces à l'octroi d'une garantie d'intérêt en faveur du canal de Jemappes à Alost, adres sant notamment au ministre des Travaux publics et aux Chambres une pétition à laquelle le Journal de Charleroi a réservé un large écho.

(22) "Proposée seule, la dérivation de la Meuse n'aurait pas eu 20 voix! Parce que les localités qu'ils représentent sont satisfaites de la part qu'elles ont eue dans les largesses du gouvernement, les députés votent des travaux qu'ils combattraient de tou tes leurs forces dans d'autres circonstances." (GAM, 11.8.18.51).

(23) MOP,-6.6.1852; HYMANS, III, pp.53-56 et 121.

(24) J. LAUREYSSENS, Industriële naamloze vennootschappen..., op. cit., pp.420-421.

(25) GAM, 15.3.1855-

(26) Le projet Pelaveleye-Moucheron est mentionné pour la première fois dans la Gazette de Mons du 2.4.1853- La Gazette et l'Echo de Mons font à plusieurs reprises allusion à l'appui que lui apporte Imbault, le représentant des Rothschild dans le Borinage ainsi qu'à l'entente qui existe entre le Nord et "Pelavëleye et Cie". S'asso cient à la campagne menée par la Gazette et l'Echo de Mons: le Courrier de l'Escaut, l'Echo de Bruxelles, l'Echo de la Pendre, l'Emancipation, le Jourrial de Bruges, le Messager de Gand, l'Observateur et le Précurseur d'Anvers. Les Chambres de commerce de Gand et de Bruges, les conseils communaux de Ath, Blankenberge, Flùbecq, Gand, Grammont, Nederbrakel, Ostende, Saint-Ghislain et Zottegem, ainsi que des habitants de Bruges pétitionnent en faveur.du projet Pelaveleye-Moucheron. Voir: Mémoire sur le chemin de fer commercial belge de Saint-Ghislain - lez - Mons à Gand par Ath, avec em branchement sur Grammont par M. A. Pelavëleye et V. Moucheron à Messieurs les Membres de la Commission d'enquête, Bruxelles, 1854, 26 p.; GAM, 2.4, 17.5, 11-6 et 23-12.1853 3,1,. 1.9-1,. 24.1, 27-.1, 28.1, 30.1, 6.2, 10.2, 13.2-, 17-2, 18.2, 27.2, 3-3, 5-3, 6,3, 85

Chapitre 6 - Notes (6)

11.3, 18,3, 25-3, 8.5, 2.9, 10.9, 11-9 et 2.11.1854; 19..I, 1.6.2, 12.3, 6.4, 19.4, 20.4, 27.4, .8.-5, 14.5 et 21.6.1855; EM, 23-1 et 16.3--1854.

(27) "Cette malheureuse ligne de Thulin, écrit la Gazette de Mons le 31.1.1854, part de l'extrémité de notre bassin houiller fait six lieues inutiles en traversant des montagnes et n'aboutit au tronçon d'Audenaerde à simple voie que pour avoir deux lieues encore à faire sur le chemin de l'Etat. Ces détours amènent une augmentation par t de plus de 2 f". Appuyé par le Producteur de Leuze et la Gazette van Audenaerde ainsi que par les administrations communales concernées par son tracé, le projet Hoyois-Hertogs bénéficie au sein de la Chambre du soutien particulièrement actif de I. Magherman, avocat et député à Renaix, commissaire en I856 de Hainaut - Flandres. Voir à ce sujet: Projet Hoyois. Chemin de fer de jonction de Leuze à Thulin passant par Péruwelz avec embranchement sur Elouges et Pour, Mons, 1853, 44 p.; MOP, 16.10. 1846 et 21.1.1852; CONS, 14.3.1853; GAM, 6.2.1854, 10.2.1854 et 4.3-1856. Hertogs obtient en octobre 1853 la concession de la partie de la voie située entre De Pinte et Audenaerde; une Société du chemin de fer d'Audenaerde à Gand est constituée le 15- 5.1854; elle sera plus tard absorbée par Hainaut - Flandres (J. LAUREYSSENS, Indus triële naamloze vennootschappen..., op. cit., p.439).

(28) Le projet Maertens remonte à 1845. Il est question à cette époque de le prolonger dans deux directions: Nieuport et Terneuzen (AGR, CC, 636, PV CCM, 17-11.1845; B. GILLE, Lettres. .., op. cit., t.I, pp. 170-176 ).-

(29) Pelavëleye et Moucheron vont notamment le trouver en compagnie des députés Lesoinne et Van Cromphaut. En I856, le charbonnage du Val Benoît, propriété de la fa mille Lesoinne, sera transformé en société anonyme avec la collaboration des Roth schild. Michel Poisat, administrateur des Charbonnages belges, siégera dans son con seil d'administration (J. LAUREYSSENS, Industriële naamloze vennootschappen..., op. cit., pp. 152-154; GAM, 11.1 et 6.4.1855)-

(30) "L'enquête: un moyen dilatoire pour retarder l'exécution du projet en empêchant la Chambre d'en être saisie au cours de cette session" note l'Echo de Mons le 19-1- 1854. Voir sur la lenteur de cette enquête: GAM, 11.1.18-55•

(31) HYMANS, III, pp.326-327 et 360. En juillet I855, Maertens a essayé sans succès d'obtenir du Conseil provincial un voeu favorable à son projet (CONS, 8.7.1855.) • Celui-ci bénéficie de l'appui de 1'Indépendance et du Bien Public, ainsi que de celui de quelques journaux locaux comme le Constitutionnel de Mons, la Feuille de Renaix, 86

Chapitre 6 - Notes (7) la Gazette d'Audenaerde et le Producteur de Leuze. Voir à son sujet: Chemin de fer de Saint-Ghislain à Gand par Leuze, Renaix et Audenaerde. Projet de M. Maertens. Dévelop pements nouveaux, Bruxelles, 1855, 42 p.

(32) "(Dendre et Waes) avait rêvé le monopole des transports vers Gand. C'est elle qui par ses patrons fait la plus rude opposition à la ligne directe. Elle devrait raison nablement combattre aussi celui de Thulin, Et pourtant ce projet, battu en brèche, a trouvé pour premiers défenseurs, ses ennemis mortels. Le projet de Thulin est pour ceux-ci une entrave. On l'appuie pour n'avoir qu'une concurrence moins redoutable" (EM, 16.3.1854).

(33) "Par des insinuations malveillantes, écrivent-ils à Ch. Rousselle le 26.5-1852 (MOD, 7.6.I852), on cherche à déverser le blâme sur la manière dont vous avez rempli vos devoirs de représentants. Un vif sentiment de gratitude pour des services impor tants nous impose l'obligation de protester énergiquement contre ces attaques injustes. Nous vous avons vu avec bonheur chaque fois que l'occasion s'en est présentée, défen dre nos intérêts avec sollicitude, zèle et dévouement. Nous espérons que les électeurs vont bientôt vous conférer un nouveau mandat. Nous réunirons nos efforts pour faire triompher votre candidature". N. Quenon, régisseur de Belle-et-Bonne, est l'un des signataires.

(34) AGR, CC, 647, PV CCM, 22.10.1854; AEM, PV Conseil communal de Mons, 4.3 et 8.7- 1854; GAM, 6.3.I854.

(35) A. Delaveleye et V. Moucheron à GAM, 15-3-1856 (GAM, 18.3-1856). "Il y a une division réelle entre nos divers charbonnages, note la Gazette de Mons, précisément parce que celles de nos exploitations qui appartiennent à la Société Générale ont à subir une contrainte qui les oblige parfois à sacrifier l'intérêt commun de nos houil lères à des intérêts étrangers. L'affaire de la ligne de Saint-Ghislain à Gand le prouve surabondamment".

(36) GAM, 5.11-1854; EM, 5.1-1.1854.

(37) HYMANS, III, p.528.

(38) GAM, 5, 14 et 24.7-1862; CONS, 16 et 30.7-1862; AEM, GH, 1229, N. Quenon à G, de Maloteau, 30.12.1862. Réunis en assemblée générale le 12.7.1862, les exploitants char bonniers montois adoptent une adresse aux Chambres et au ministre des Travaux publics, 87

Chapitre 6 - Notes (8) proposée par Sadin (Produits du Flénu), Hardy (Belle-et-Bonne ) et Plumât (Couchant du Flénu); ils chargent aussi une députation composée de sept d'entre eux d'aller appuyer activement à Bruxelles la demande de garantie d'intérêt formulée par Riche frères. Séjournant à l'Hôtel des Flandres, cette députation multiplie pendant une quinzaine de jours dans la capitale démarches et invitations à dîner. A l'instigation des char bonnages, les conseils communaux de Cuesmes, Dour, Elouges, Jemappes, La Bouverie, Saint-Ghislain et Quaregrion ainsi que quelques conseillers communaux de Pâturages et de Wasmes pétitionnent.

(39) GAM, 10, 13 et 19.1 1863 et 12.2.1864; CONS, 11.1.1863; AGR, MTP, VH, 80-, Fortamps, directeur de la Banque de Belgique, à MTP, 16.2.1864; GAM, 10, 13 et 19-1 et 24.3.1863; 12.2.1864; CONS, 11.1.1863; HOUILLEUR, 8.9.1867, 29-3, 3-5 et 18.10.1868; 13-6 et 8.8.I869. Le Constitutionnel, qui trouvait sa principale raison d'être dans la défense du projet de canal de Blaton à Ath, disparaît après l'adjudication des tra vaux. "La société de Blaton à Ath, écrit le Houilleur le 8-9-1867, se trouve conces sionnaire d'une ligne de navigation d'une longueur de 85 km, dont 20 seulement ont été faits à ses frais! C'est exactement comme si le gouvernement avait accordé un subside de 14.000.000 f sur les 22.000.000 f nécessaires pour l'exécution entière de la voie navigable". La nouvelle voie n'est pas dépourvue de tout avantage puisqu'elle réduit d'une centaine de kilomètres, par rapport à l'Escaut, le parcours des bateaux entre

Saint-Ghislain et Gand. La durée des voyages est diminuée de 5 jours.

(40) Hainaut - Flandres est constituée le 14.7.1856 dans le but d'exécuter et d'ex ploiter la ligne Sàint-Ghislain - Gand ainsi que ses embranchements dirigés au départ de Saint-Ghislain vers Ath et Tournai. Ses capitaux sont en partie français: M. de Beauveau, G. de Buissière et C. de Reyer sont administrateurs. Les Princes de Ligne et de Croy ainsi qu'E. Grenier-Lefebvre et H. Rolin, deux personnalités liées à l'in dustrie textile gantoise, comptent parmi ses principaux actionnaires belges (J, LAUREYSSENS, Industriële naamloze vennootschappen..., op. cit., pp.439 et 452-453; G. KURGAN-VAN HENTENRYK, Rail,, finances..., op. cit., p.20)

(41) CCM, 1863, p.96 et 104-105.

(42) Sur S. Philippart et ses sociétés, que nous n'évoquons volontairement qu'incidem ment ici, voir l'ouvrage fondamental que leur a consacré G. KURGAN-VAN HENTENRYK: Rail, finances..., op. cit., passim. Les cartes reprises aux pages 46 et 109 de ce volume illustrent plus qu'un long commentaire le caractère gigantesque de ses entre prises . 88

Chapitre 6 - Notes (9)

(43) Une pétition, signée par les représentants de 32 charbonnages, est envoyée le 30. 11.1864 au ministre des Travaux publics (GAM, 6.12.1864); plusieurs députations lui sont adressées par le Comité houiller (GAM, 26.6.1865).

(44) Voir notamment: GAM, 12.5, 12.6 et 8.12.1864; 14.2, 20.5 et 26.5-1865.

(4.5) Baudour, Cuesmes, Jemappes, Quaregnon et Wasmuel.

(46) Un certain Dincq propose en mai 1864 de relier Ath au Borinage par une ligne pas sant par Chièvres et Baudour avant d'aboutir à la fois à Saint-Ghislain et à Jemappes. Il promet des conditions tarifaires avantageuses ainsi qu'un embarquement facile des charbons montois sur les rivages de la Dendre. Il demande sans succès en juillet 1865 l'appui du Conseil provincial à son projet. Sa requête est repoussée a la suite d'un long discours prononcé par A. Hubert, président de cette assemblée et... vice-prési dent d'Hainaut-Flandres. (OM, 115, 1864; GAM, 12.5-1864 et 24.7.1865).

(47) "A l'annonce de la modification de tracé proposée par la Société Générale d'Ex ploitation, les exploitants du Couchant s'émurent, une opposition formidable s'éleva" (HOUILLEUR, 16.5.1869). Défendue cette fois par la Gazette de Mons, la Société généra le d'Exploitation est violemment attaquée par le Houilleur; plusieurs communes borai- nes - Jemappes, Hornu, Quaregnon, Saint-Ghislain, Wasmes... - pétitionnent.

(48) Voir notamment la lettre adressée par Jamar à Philippart, le 14.4.1869 (GAM, 25- 4.1869). Le chemin de fer Hainaut-Flandres et le réseau de la Société Générale d'Ex ploitation ne sont-ils pas conçus - comme le canal de Blaton - en fonction d'intérêts charbonniers essentiellement français? Ne visent-ils pas principalement à assurer par des voies autonomes, concurrentes de celles de la Compagnie du Nord et de l'Etat Bel ge le transport de produits houillers français dans la direction des villes manufactu rières du Tournaisis et des Flaridres, des régions sidérurgiques en expansion du nord- est de la France, ainsi que des ports de Boulogne, Calais, Dunkerque et Breskens? Ne faut-il pas chercher l'origine de certains projets de chemins de fer ou de canaux bel ges dans l'expansion de plus en plus menaçante pour ses rivaux du bassin du Pas-de- Calais, d'exploitation encore récente à cette époque?

(49) Justifiée par une volonté d'assurer l'unité administrative des voies de communi cation du pays, cette politique gouvernementale est parfois mal acceptée par les popu lations concernées. La reprise par l'Etat du canal de Condé est ainsi considérée par la Gazette de Mons (GAM, 17.12.1843) comme "une forfaiture, un rapt, une spoliation. 89

Chapitre 6 - Notes (10)

Au lieu d'être consacré à des travaux d'utilité provinciale, le péage doit servir à défricher la Campine, à améliorer la navigation de la Meuse, à ouvrir quelque nouveau chemin dans les Flandres".

(50) Cette argumentation est avancée, par exemple, au sujet des canaux d'Antoing et de Condé (AGR, CC, 613, CCM à Ch.R. , 17.12.1837; AGR, CC, 627, CCM à GH, 24.11.1837; AGR, CC, 615, CCM à Sigart, 1.10.1843; AGR, CC, 615* CCM à Ch.R., 10.12.1843; AGR, CC, 615, CCM à MI, 24.3.1844; Question des houilles. Observations adressées par la Chambre de commerce de Mons à_la représentation nationale. Décembre 1837, Mons, 1837, PP-4-5; - IH, 6.10.1836; GAM, 17, 27 et 31.12.1843 et 21.7.1844.

(51) Cette position théorique est notamment défendue pour faire barrage aux revendica tions relatives au canal de Charleroi. (AGR, CC, 629, CCM à GH, 31.10.1-839-î AGR, CC, 616, CCM à MAE, 28..3-1847; AGR, CC, 632, Sainctelette à CCM, 20.3-1841; AGR, CC, 640, Sainctelette à CCM, 8,1.1847).

(52) AGR, CC, 625, J.B. Vifquain au Gouvernement provisoire, 31.10.1830.. "Une révolu tion ne doit pas servir de prétexte à une demande de baisse de droits presque totale, note Vifquain. Elle ne doit pas détruire les sources de revenus de l'Etat au profit d'un district et au détriment des autres. Liège demandera une diminution semblable sur la Meuse et le canal de Maestricht à Bois-le-Duc; Charleroi, Mariemont et Hôudeng re vendiqueront l'abaissement du tarif du canal de Charleroi. La demande de réduction ne pourrait être accueillie qu'à la condition que la même s'étende à tous les canaux, ce qui est impossiblej surtout à un moment où le Trésor a le plus urgent besoin de ses revenus".

(53) AGR, CC, 608, CCM à GH, 8.10.1830; AGR, CC, 625, CCM à GH, 9.12.1-830; AGR, CC, 618, CIM à GH, 17.12.1830; Pasinomie, 3e série, t.I, Bruxelles, 1833, .p. 14.2. La Com mission supérieure d'Industrie et de Commerce, dont... Corbisier était le secrétaire, avait émis un avis favorable à la diminution.

(5'4) Cfr. supra, Chapitre 5.

(55) La Gazette de Mons appuieles revendications du Centre en engageant notamment à leur sujet une polémique avec le Journal de Charleroi. Défendues au sein du Conseil provincial par Daminet, de Bocarmé, Dequanter et Dupont, elles sont présentées à plu sieurs reprises au Sénat, après l'élection en 1843 de Daminet à cette assemblée (MOD, 17 et 24.7.1840; GAM, 15-8.1840;HYMANS, II, pp.218 et 400). 90

Chapitre 6 - Notes (11)

(56) Liégeois et Verviétois se remuent beaucoup à partir du début de 1841: envoi d'a dresses au Roi et aux Chambrés, interventions parlementaires (AGR, CC, 634, CCM à GH, 20.8.1842; HYMANS, II, pp.42 et 86.

(57) Les Chambres de commerce de Mons et de Charleroi qui sont sensées représenter conjointement les intérêts du Centre, s'opposent à une modification du mode de péage sur le canal de Charleroi. Corbisier et Puissant, leurs secrétaires, se sont préala blement concertés (AGR, CC, 632, Puissant à Corbisier, 24.6.1841). Basse essaie sans succès d'obtenir un avis similaire de la Chambre de commerce de Bruxelles (AGR, CC, 631, Basse à CCM, 10.2.1841). Seul P. Delneufcour défend le point de vue du Centre au sein de la Chambre de commerce de Mons (AGR, CC, 632, PV CCM, 21.3.1841).

(58) AGR, CC, 634, MTP à CCM, 25.10 et 19.11.1842. Alors que Mons, par exemple, n'ob tient qu'une réduction d'1 f 90 par t pour ses expéditions sur Anvers, Liège voit ré duire ses péages, par t, de 2 f 10 pour Malines, de 2 f 30 pour Bruxelles, de 2 f 50 pour Anvers et de 3 f 10 pour Gand, Le marché constitué par les fours à coke qui ali mentent, à Malines, les locomotives de l'Etat constituent l'un des enjeux de la modi fication tarifaire.

(59) D'accord avec A. Warocqué, J. Frison écrit le 11.1.1843 à F. Corbisier (AGR, CC, 634): "Dans cette circonstance, rien ne nous divise. Nous avons les mêmes intérêts. Nous agirons dans le même sens que vous". Le Mémorial de la Sambre s'associe à la cam pagne menée par la Gazette de Mons.

(60) AGR, CC, 615, CCM à MTP, 14.11.1842. Voir aussi: CCM à Sigart, 1.10.1843 et GAM, 22 et 27.12.1842,

(61) HYMANS, II, p. 187; AGR, CC, 634, CCM à MTP, 15.. 6.1843; AGR, CC, 615, CCM à MI, 24.3.1844.

(62) "Les exploitants de mines et industriels du bassin de Charleroi" adressent le 30. 11.1846 aux Chambres une pétition tendant "à obtenir une réduction équitable des péa ges exorbitants qui grèvent les transports sur le canal de Charleroi et la Sambre ca nalisée" (MOD, 30.11.1846). Son envoi précède de peu la discussion par la Chambre du budget des Voies et Moyens. Pirmez ne manque pas d'appuyer au cours de celle-ci les voeux des pétitionnaires. Même manoeuvre au Sénat à la fin du mois de décembre: publi cation d'un Mémoire touchant la question de réduction des péages sur le canal de Char leroi et la Sambre canalisée et l'établissement d'un système de péage uniforme et par 91

Chapitre 6 - Notes (12)

distance sur toutes les voies navigables de la Belgique appartenant à l'Etat, Charleroi, 1847, 54 p, et intervention le 22.12.1846 de de Macar et de Haussy (HYMANS,

II, pp.572 et 599-

(63) Le projet de loi est voté le 5-5-1847 par la Chambre par 48 voix contre 14, le 11.5.1847 par la Sénat par 24 voix contre 4, (HYMANS, II, p.571)

(64) Nouvelles pétitions du conseil charbonnier de Charleroi, nouvelles interventions parlementaires en décembre 1847, en janvier et en décembre 1848 (HYMANS, II, p.663).

(65) La Société concessionnaire des embranchements applique une réduction similaire.

(66) La réduction de 35% des péages du canal de Charleroi est votée par la Chambre le 23.3.I&49 par 70 voix contre 9 et 5 abstentions, par le Sénat le 29-3-1849 par 37 voix et 2 abstentions. (HYMANS, II, pp.775 et 806).

(67) Le tarif diminue de 50 à 30 centimes par lieue le transport d'une t dé charbon sur le chemin de fer de l'Etat. S'y ajoute un droit fixe d'1 f par t. Les fractions de lieue sont comptabilisées comme une lieue. Le transport d'une t de houille liégeoi se subit de ce fait une réduction de 2 f daris la direction de Louvain,, de 2 f 40 dans celle de Malines, de 3 f 40 dans celle d'Anvers; ainsi est assurée au bassin de Liège 92

Chapitre 6- Notes (13) une position dominante dans ces trois localités. Le Centre, qui doit être incessamment relié au réseau de l'Etat par la ligne de Manage à Mons bénéficie de cette manière de l'ouverture d'un chemin de fer expédiant ses produits vers la capitale à un taux de 30% inférieur à celui du fret par eau ainsi qu'à celui du transport par voie ferrée des charbons de Mons et de Charleroi vers Bruxelles (AGR, CC, 639, MTP à CCM, 7-6. 1848; AGR, CC, 616, PV CCM, 26.11.1848). Après avoir essayé pendant quelques années un tarif houiller de 20 centimes par t/lieue, le gouvernement applique à partir de mai 1864 des tarifs différentiels établis en fonction des distances parcourues. Le prix du transport chute ainsi, par exemple, à 5 centimes par t/lieue au-delà de 75 km. On espère de cette façon attirer vers les chemins de fer des expéditions loin taines assurées jusque-là par les voies navigables. Des tarifs spéciaux pour les ex portations maritimes et la conclusion avec les sociétés privées de conventions de ser vice mixte complètent le système. Voir à ce sujet: G. KURGAN-VAN HENTENRIJK, Rail, ' finances..., op. cit., p.88, et la rétrospective des modifications tarifaires reprise dans l'exposé des motifs de la loi du 1,7-1865 (Documents parlementaires, Chambre, 1864-1865, 7.3.1865, pp.473-475). D'une manière générale, les charbonniers montois sont favorables à l'exploitation du réseau ferroviaire par l'Etat, et donc à la re prise par celui-ci des lignes concédées. Celui-ci, estiment-ils, est plus apte que les compagnies à donner les transports à bon marché. Le Trésor public sera toujours, di sent-ils, un bailleur de fonds moins exigeant que des actionnaires. Le commerce et l'industrie ont besoin de voies de communication nombreuses et faciles avec des tarifs aussi réduits que possible. Aucune portion du territoire ne peut être privée de chemin de fer. Jamais, concluent-ils, les compagnies n'accorderont pareils avantages. Pour elles, l'essentiel, c'est qu'à la fin de l'année elles donnent des dividendes à leurs actionnaires. La spéculation reste étrangère aux préoccupations de l'Etat. Il n'a d'autres mobiles que l'intérêt général, d'autre but à satisfaire que les exigences du service public. L'unité d'exploitation, des règles uniformes rétabliraient l'égalité de sort entre toutes les parties du pays! (RACCM, I865, pp.99-102, 1867, p.175 et 1868, p.176; HOUILLEUR, 10.12.1865, 23.8, 13.9 et 27-9.1868-, 11.10.1-869) -

(68) Les Carolorégiens en conviennent: "réduire de 75% les péages du canal de Charle roi,, c'est enlever à Mons les marchés de Gand et d'Anvers" (AGR, CC, 344, CC Charleroi à des fabricants gantois, s.d. [juin 1846J).

(69) La thèse défendue par les Montois, à l'initiative de Sainctelette, consiste à dire que la "surtaxe" contre laquelle s'élèvent les exploitants de Charleroi et du Centre n'a pas été établie pour favoriser le bassin de Mons à leur détriment. L'unique but de cette combinaison a été de conserver à celui-ci une position acquise à laquelle 93

Chapitre 6 - Notes (14) on rie pourrait porter atteinte sans blesser à la fois l'intérêt publie et une masse importante d'intérêts privés. Les tarifs de péages adoptés respectivement à l'époque hollandaise pour les canaux d'Antoing et de Charleroi ne l'ont pas été d'une manière arbitraire. En effet, dit Sainctelette, le système ordinaire des concessions consiste à régler la hauteur des droits de navigation de manière à couvrir dans un temps donné les frais d'entretien et d'exploitation, l'intérêt des sommes affectées à l'exécution des travaux et le remboursement de ces sommes. D'après ce système, plus la durée des concessions est longue, moins les péages sont élevés. Le gouvernement hollandais, poursuit Sainctelette, a adopté une méthode inverse. Voulant maintenir entre les dif férents bassins houillers du Hainaut l'équilibre qui existait avant l'ouverture de ces deux voies nouvelles, il a fixé les péages de l'une et de l'autre d'une manière immuable. Ainsi, l'enquête publique ayant démontré que pour laisser les producteurs de ces différents bassins dans la position qui leur était respectivement acquise sur les marchés communs entre eux ou pouvant devenir tels, il fallait que le parcours du canal d'Antoing ne fût soumis qu'à un droit de 56 cents par t tandis qu'un droit d'I florin 72 cents devait être établi sur le canal de Charleroi. Ce principe posé d'une manière absolue reçut une application immédiate car lés Concessions furent adjugées non au rabais sur le taux des péages mais au rabais sur le nombre d'années de jouis sance. Il en résulte que, pour maintenir un équilibre constant entre les houillères de Mons d'une part et celles du Centre et de Charleroi d'autre part, ces dernières devraient toujours subir en faveur des autres, une surtaxe d'I florin 16 cents. C'est dans le même but et pour conserver entre les trois bassins houillers hainuyers un équilibre nécessaire à l'existence de chacun d'eux qu'on a imposé, conclut Saincte lette, les houilles du Centre sur le canal de Charleroi d'un droit égal à celui qui frappe les charbons de Charleroi, en dépit du fait que le parcours de ces derniers sur le canal était de 74 km, tandis que celui des autres n'était que de 42 km (AGR, CC, 640, Sainctelette à CCM, 8.1.1847).

(70) AGR, CC, 616, CCM à MAE, 28.3-1847; AGR, CC, 640, CCM à MTP, 11.1.1.84.9; AGR, CC, 616, CCM à MI, 15.4.1849; AGR, CC, 616, CCM à MTP, 20,1.1850 et CCM à MAE, 27.4.1851.

(71) Réunis en assemblées générales, les exploitants charbonniers montois adressent des pétitions aux Chambres ou au ministre des Travaux publics les 18.3-1847, 15.3-1848 15.2.1849 -et 13.1.1850, Celle du 13.1.1850 fait l'objet d'une publication (AEM, GH, 1228, PV AG Exploitants, 16.4.1847, et Corbisier et Sainctelette à Rainbeaux, 27-2. 1848; GAM, 17.2.1849; AGR, CC, 641, PV CCM, 20.1.1.850).

(72) Six délégués - Corbisier, Dessigny, Legrand, Quenon, Sainctelette et Wautier - 94

Chapitre 6 - Notes (15)

sont reçus le 16.4.1847 par Dechamps, ministre des Affaires étrangères. Corbisier, Quenon et Sainctelette, accompagnés de Letoret, rencontrent le 1.3-1849, Rolin, ministre des Travaux publics. Emile Sainctelette fait au cours du premier semestre 1849, pour le compte des charbonnages borains, cinq voyages à Bruxelles relatifs au canal de Charleroi (AEM, GH, 1228, PV AG Exploitants, 16.4.1847; AGR, CC, 616, PV CCM, 28.2,1849; AEM, GH.,- 1229, Houillères du Couchant de Mons. Etat des dépenses du premier semestre 1849).

(73) Dolez a menacé Frère-Orban de démissionner s'il n'acceptait pas de porter à 60% ^ la réduction des péages sur les canaux de Condé et d'Antoing. "L'accord a été conclu dans le cabinet du ministre, écrit la Gazette de Mons le 7-6.1852. Personne.à Mons n'ignorait, quinze jours avant la discussion à la Chambre, que Rousselle dût réclamer l'abaissement de 80% et que le gouvernement n'en accorderait que 60%, sur les énergi ques instances de Dolez". Cette diminution de 60% sur les canaux de Condé et d'Antoing ne dimiriue le fret de Mons à Gand que de 50 centimes par t alors que la réduction con sentie deux ans plus tôt sur le canal de Charleroi avait fait baisser d'I f par t le fret de cette ville vers Bruxelles (GAM, 6.7.1851). Horrifiant la Gazette de Mons, Spitaels essaie sans succès le 27-11.1851 de la faire rejeter par le Sénat: "Cette réduction, réparation insuffisante du dommage causé aux houillères du Couchant de Mons par la protection exclusive et partiale accordée aux bassins rivaux, n'était qu'une dette arriérée, soldée par le gouvernement, la seule grâce que la Chambre ait bien voulu nous accorder depuis des années. Et maintenant le Sénat viendrait nous en lever cette fiche de consolation dérisoire, ce dernier et très mince dédommagement. C'est odieux!" (GAM, 28.11,1851).

(74) HYMANS, III, p.349, 350, 426, 446, 447, 473, 498-499, 528, 568-569 et 586. 95

Chapitre 7 - Notes (1)

(1) Parmi les bassins aménagés le long du canal de Condé, celui de Saint-Ghislain convient le mieux aux expéditions. Ceux de Jemappes et de Quaregnon, qui obligent les bateliers à effectuer un plus long parcours sur le canal et à écluser plus qu'ailleurs sont moins recherchés. Limités en superficie, les rivages de Saint- Ghislain appartiennent à quelques grandes maisons de commerce, détentrices également de routes pavées, qui les cèderit pour de longs termes, à des conditions .exorbitantes, formulées sous forme de loyer, de remise d'une partie de l'extraction ou d'une par ticipation dans les bénéfices (AGR, CC, 625, PVCCM,19-8.1830; AGR, CC, 609, Legrand- Gossart à CCM, 27-10.1833; AGR, CC, 610, Letoret à CCM, 9.11-1834; AGR, CC, 3104, Picquet à Société de Commerce, 20.1.1837; H.WATELET, Une industrialisation..., op. cit., pp.328-331- )

(2) AGR, CC, 618, CIM à GH, 6.11 et 28.11.1830, CIM à Congrès national, 19-12.1830; AEM, TCM, 1830, 246 et 266 ainsi que 1831, 33, 246, 255, 264, 268 et 275; AEM, Jemappes, II, 638, correspondance échangée entre divers charbonnages et le bourgmes tre, 29-1 au 12.2.1831 ; CH.ROUSSELLE, Mons pendant la révolution de 1830, Bruxelles, 1882, pp.28-29.

(3) H.WATELET, Une industrialisation... , op.cit., pp.358-359; AEM, TCM, 1830, 268. Voir aussi le résumé détaillé que fait Staedtler d'une lettre qui lui a été envoyée de Mons, le 20, vers 21 h (C. BUFFIN, Documents inédits..., op. cit., pp.325-326).

(4) Rogier au Gouvernement provisoire, 25-10.1830 (C.BUFFIN, Documents inédits..., op. cit., pp.328-329).

(5) "Dégorge, écrit E. Lochtman, commandant la compagnie liégeoise qui accompagne Rogier lors de sa visite du Borinage, avait fait pratiquer une voie ferrée condui sant au canal de Mons à Condé au moyen de laquelle un cheval suffisait pour conduire la houille dont auparavant le chargement demandait au moins 10 chevaux. La route était mise en activité depuis une dizaine de jours quand les charretiers, qui fai saient autrefois le service et qui se voyaient privés de ce travail par suite de la mesure de Dégorge, saisirent un moment de fermentation pour se venger. Ils excitè

rent les ouvriers à briser les machines et dans leur aveugle fureur détruisirent l'établissement tout entier" (C.BUFFIN, Documents inédits..., op. cit., p.325)

(6) J.GARSOU, Alexandre Gendebien..., op. cit., pp.328-329; H.WATELET, Une industri alisation. .., op. cit., pp.357-360. Les troubles du Borinage d'octobre 1830 sont également attribués à un complot orangiste. La femme de Don Juan Van Halen séjourne 96

Chapitre 7 - Notes (2)

à Mons depuis le 1er octobre. Son mari lui rend visite à l'époque des émeutes. Dési gné par la rumeur publique comme le responsable de l'agitation, il est arrêté le 21 octobre et relâché le 19 novembre à la suite d'un non-lieu rendu par le Tribunal de Mons. Voir sur cette affaire, le mémoire justificatif de Van Halen: Les quatre jour nées de Bruxelles par le général Van Halen, suivies de son procès et d'autres pièces importantes pour faire suite à ses mémoires, Bruxelles, 1831, qui comprend la plu part des pièces du dossier constitué par le Tribunal de Mons, qu'a consulté égale ment R.WELLENS, "L'arrestation et le procès de Don Juan Van Halen à Mons (octobre- novembre I83O)", dans: Annales du cercle archéologique du canton de Soignies, t.20, 1960-1961, pp.6-16. Cfr. aussi: C.BUFFIN, Documents inédits..., op. cit., pp.327-329 et J.GARSOU, Alexandre Gendebien.,., op. cit., pp.320-321.

(7) Cette opposition est animée par les grandes maisons de commerce liées à Belle et Bonne et au Rieu du Coeur: Richebé et Fauvel, Guillochin, Dessigny... Elle béné ficie au sein de la Chambre de commerce de Mons de l'appui de A. Honnorez et de N. Descamps (AGR, CC, 609, Legrand-Gossart à CCM, 27.10.1833; OH, 24.8, 4.9 et 18.9- 1832; Observations par les sociétés charbonnières du Buisson, des Douze Actions, de Sidia, de Garde de Dieu, de Cossette, de Bonnet et Veine à Mouches sur Quaregnon, de Belle et Bonne, de Vingt Actions, de Bonnet Roi, de l'Auflette, de Horiau, du Bois et de Mr. Degorge-Legrand exploitant à Hornu contre le sieur A. Vlfquin deman dant l'autorisation de construire un canal à travers les territoires des communes de Wasmuël, Quaregnon et Wasmes, Mons, 1.830, 17 p.)

(8) OH, 4.9.1832.

(9) Revue, 2.9-1835.

(10) AGR, CC, 609, PVCCM, 11.10.1832.

(11) AGR, CC, 2971, note du 26.2.1841. AGR, SG, 1792, Theumen, ingénieur, à Société nationale, 12.4.1837; AGR, CC, 615, CCM à MI, 24.3,1841; AGR, CC, 6l6, CCM à MAEB, 28.3-1847-

(12) Belle et Bonne propose d'effectuer le transport d'un muid de 600 kilos pour 25 centimes. Le Flénu demande 34 centimes pour tout transport sur 3-400 m, plus 1 cen time par 100 m supplémentaires, avec un maximum de 40 centimes, quelle que soit la longueur du parcours. Ce péage de 34-40 centimes par muid, qui équivaut à 57-67 cen times par t est très élevé par rapport à ceux pratiqués dans les bassins voisins. 97

Chapitre 7 - Notes (3)

Voir au sujet de l'opposition menée à la Compagnie du Flénu: Note à l'appui de la demande d'un chemin de fer formé par les sociétés charbonnières de Belle et Bonne, Saint Placide et Sainte Thérèse, Mons, 1833, 16 p.; Résumé par le sieur A.Vifquain, concessionnaire du chemin de fer du haut et du bas Flénu et réponse aux deux notes anonymes publiées dans l'intérêt des deux sociétés charbonnières de Belle et Bonne, Saint Placide et Sainte Thérèse, demanderesses en concession d'un chemin de fer, Mons, 1833, 16 p. (IO.IO.I833); Note additionnelle en réponse aux oppositions à la demande en concession d'un chemin de fer formée par les sociétés charbonnières de Belle et Bonne, Saint Placide et Sainte Thérèse, Mons, 1833, 11 P- (12.10.1833); Réfutation du résumé publié par Mr. A.Vifquain en opposition à la demande en conces sion d'un chemin de fer pour le bas Flénu, Mons, 1833, 43 p.; Complainte de la Socié té Belle et Bonne et de la Société Saint Placide contre la Compagnie Vifquain, Mons, 1835 (8.2.1835); A la Chambre des représentants. De Mr. Alex. Vifquain, concession naire du chemin de fer du haut et du bas Flénu, Mons, 1835, 25 p.

(13) Revue, 4..9.18-35.

(14) AGR, CC, 609 PVCCM, 27.10.1833- Voir aussi: PVCCM, 13-7, 9-H et 3-12.1834.

(15) Une convention est signée le 21.8.1835 par V. Dessigny avec A. Vifquain, F. Corbisier, A. Legrand-Gossart, Ch. Lecocq, F. Sacqueleu et P. Meeus-Brion, Une socié-_. té anonyme est substituée le 9-12.1842 à la société civile constituée le 24.12.1836. Ouvert le 23.6.1840, le réseau de Saint-Ghislain a un développement de 11 km (AGR, SG, 3577, Note Société Nationale, 28.ll.l836; Acte constitutif de la Société civile, 24.I2.I836; J.LAUREYSSENS, Industriële naamloze vennootschappen..., op. cit., pp.375-

379).

(16) Le lobby des sociétés des chemins de fer du haut et du bas Flénu s'assure l'ap pui des sociétés charbonnières du Couchant (à l'exception de Belle et Bonne et de la Fosse du Bois) ainsi que celui de la Chambre de commercé et du Conseil communal de Mons. Tous pétitionnent en sa faveur et soulignent de concert avec la presse lo cale, la facilité et l'économie d'exécution du projet Vifquain, Demoor et Noël: absence de plan incliné et de passage souterrain, parcours plus court, épargne des frais de traversée du réseau du Flénu, de création de nouveaux dépôts et de destruc tion d'habitations à Jemappes, Saint-Ghislain et Boussu. S'oppose à lui, par une défense active du tracé Simons - De Ridder, un groupe de personnes, auquel s'associe Belle et Bonne et qui patronne un chemin de fer concurrent du réseau de Saint-Ghislain dans la région de Dour et de Boussu. (A. et Ch. Colmant, Ch. de Royer, F. de Mecklembourg...) 98

Chapitre 7- Notes (4)

Il bénéficie en outre du soutien de 1'Indépendant et de l'Emancipation, deux jour naux bruxellois, ainsi que d'une vingtaine de communes du sud-ouest de l'arrondisse ment. La commission d'enquête émet le 8.9-1837 un avis favorable au projet Vifquain; le Conseil provincial fait de même le 15-7-1838. Lors des élections législatives partielles de décembre 1836 et d'octobre 1837, H. Dolez et L. Lecreps ont successi vement battu A. Colmant, l'un des principaux défenseurs du projet Simons - De Ridder, à l'issue de campagnes électorales fondées essentiellement sur la question du chemin de fer. Voir sur cette affaire la collection complète de l'Industriel du Hainaut, de l'Eveil et des Annales du Hainaut qui militent en 1&36 - I838 en faveur du tracé

Vifquain.

(17) AGR, CC, 616, V. Dessigny à CCM, 19.9-1850.

(18) AGR, CC, 616, PV, 19-9-1850 et 1.6.1851; B.GILLE, Lettres adressées à la Maison Rothschild de Paris par son représentant à Bruxelles (1843 - 1853), Louvain-Paris, 1963, pp.168 et 299-300.

(19) En février I856, le chemin de fer de Saint-Ghislain est apporté par les Char - bonnages belges à la SA du Chemin de fer de Mons à Haumont et de Saint-Ghislain, société exploitée par un consortium associant Rothschild à la Société Générale ainsi qu'à un groupe de capitalistes belges proches de la Banque de Belgique (E. Brugmann en particulier). Résultat d'une laborieuse négociation, la reprise à bail de l'ex ploitation par le Nord est signée à Paris le 4.6.1858 (ANF, 48, AQ 12, PVCANORD, 27. 10.1857 et 4.6.1858; Compagnie du chemin de fer du Nord. Assemblée générale extraor dinaire du 20 juillet I858. Rapport présenté au nom du Conseil d'Administration par M. Delebecque, vice-président, Paris, I858).

(20) Ch. Sainctelette (Levant du Flénu), V. Legrand (Hornu et Wasmes ) et Ch. Letoret (Longterne). Ceux-ci sont quelque peu déforcés par la présentation par la Société

Générale d'une demande de concession concurrente du réseau de Saint-Ghislain dans la partie occidentale du bassin. Desfossés et Ledoux, de toute évidence des prête-noms, proposent à la fin de 1846, peu de temps après la cession du réseau de Saint-Ghislain aux Rothschild, de relier par un chemin de fer les charbonnages de Belle Vue et du Longterne de Pour, deux entreprises patronnées par la Générale, au canal ainsi qu'aux hauts-fourneaux de Pommeroeul. Soutenant leur projet à la Chambre de commerce, Sainctelette souligne l'économie dans les frais de transport, la difficulté d'obtenir des rivages à Saint-Ghislain, l'encombrement du canal entre Jemappes et Les Herbieres, etc., plaidant une thèse qui peut facilement être retournée au Flénu: "Le chemin de 99

Chapitre 7 -Notes (5) fer de Saint-Ghislain s'oppose à la construction du chemin de fer Desfossés parce que ce chemin vient lui enlever des produits qui, selon lui, lui appartiennent et sur lesquels, dit-il, il est en droit de compter puisqu'ils proviennent de charbon nages dans le périmètre de sa concession. Une concession de chemin de fer est un tracé et non pas un périmètre! Il est des bornes au droit d'écarter des lignes paral lèles. On ne doit pas forcer.les charbonnages de Dour et d'Elouges à se relier oné- reusement au chemin de fer de Saint-Ghislain, on doit autoriser la création du che min de fer dont la concession est demandée pour les faire rentrer dans la concurrence générale du bassin dont ils sont aujourd'hui exclus" (AGR, CC, 616, Ch. Sainctelette à CCM, 6.6.1847). Le projet Desfossés est rejeté par la Chambre de commerce de Mons le 6.6.1847 par 5 voix contre 3; N. Quenon, régisseur de Belle et Bonne, s'est abs tenu. En 1855, la Compagnie des Houilles grasses du Levant d'Elouges demande la con cession d'une ligne joignant Elouges à Thulin, projet similaire à celui présenté quelques années plus tôt par Desfossés; elle l'obtient assez étonnamént en dépit de l'avis négatif de la Chambre de commerce et de l'opposition concertée du groupe Rothschild, de la Société Générale et du Grand Hornu., Rapidement construit, ce petit chemin de fer est repris dès décembre I856 par le réseau de Saint-Ghislain (Houilleur, 23.9-1866).

(21) Houilleur, 4.2.1866.

(22) Houilleur, 14.4.1867-

(23) Hainaut-Flandres s'engage à transporter les charbons au canal et aux stations de Saint-Ghislain et de Frameries pour 6 centimes / t km, avec un maximum de 50 cen times et un minimum de 35 centimes. Le péage moyen sur le Flénu est à ce moment d'environ 75 centimes par t : 55 à 66 centimes / t, suivant que la distance à par courir reste en deçà ou excède 4.800 m, somme à laquelle il faut ajouter entre 10 et 20 centimes / t pour la location des wagons. A Charleroi et dans le Centre, la même opération revient à environ 35 centimes / t. L'Organe de Mons entame sa campagne en faveur de Hainaut-Flandres le 27-11.1864; Le Houilleur assure sa défense, dès son premier numéro, le 18.9-1864 (Houilleur, 9-10, 16.10, 23.10 et 30.10.1864; 26.3 et

3O.4.I865).

(24) 50 à 60 centimes / t, suivant les distances, au lieu de 56 à 66 centimes / t. Cette proposition formulée dans une lettre adressée au ministre des Travaux publics à la fin du mois d'août, est diffusée le 12.9-1864 par le canal d'une brochure:

Industrie houillère du bassin de Mons. Chemins de fer industriels. Observations de 100

Chapitre 7 -Notes (6) la Société du chemin de fer du Haut et du Bas Flénu sur la lettre adressée le 23-8, 1864 à Mr. le Ministre des Travaux publics par la Compagnie Hainaut et Flandres, Mons, 1864, 16 p.

(25) 0M, 18.5, 19-5, 23-5, 25-5, 28.5, 29-5, 31-5, 1-6, 12.6, 17.6, 20.6, 21.6, 23-6, 27.6, 30.6.1865.

(26) Houilleur, 21.5, 22.5, 11.6, 25-6.I865.

(27) 0M, 23.5 et 31.7.1865. La Vérité et 1'Economie de Tournai, l'Echo de Renaix, l'Echo de la frontière de Péruwelz... La presse favorable à Hainaut - Flandres ré serve un large écho aux avis donnés par plusieurs avocats des barreaux de Gand, Tournai et Mons. Parmi ceux-ci, H. Rolin, ancien ministre des Travaux publics.

(28) Le voeu que le Conseil communal de Mons émet le 8.7-1865 en faveur de la compa gnie offrant les conditions les plus avantageuses, est voté sur la proposition de J. Drion, régisseur du charbonnage des 24 Actions, l'un des principaux adversaires de la Compagnie du Flénu. J. Bourlard et I. Lescarts, deux autres conseillers com munaux, consultés comme avocats par Hainaut - Flandres, l'ont appuyé (AEM, PV conseil communal de Mons, 1 et 8.7.1865 et Houilleur, 11.6.I865).

(29) Les charbonnages non patronnés par la Société Générale constituent à la mi-juin 1865 un comité composé de Imbault (Charbonnages belges - groupe Rothschild), Hardy (Belle et Bonne), Pessigny (Centre du Flénu), Drion (24 Actions) et Daubresse (Rieu du Coeur ). Se joignent à eux: Poullain (Houillères réunies), Putsage (Fosse du Bois ), Goebel (Grande Machine à feu de Pour), Paubresse (Bas Flénu), Urbain (16 Actions et Midi du Flénu), Thierry (Longterne-Ferrand), Villet (Chevalières du Midi de Pour), Panneaux (Couteaux ), Manigleer (Bonne Espérance et Bonne Veine ), Stiller (Saint-Léon et Saint-Michel), Lemier (Grand et Petit Tas), Leclercq (Petite Sorcière), Thierry (Turlupu). (0M, 21.6.1865 et Houilleur, 21.5, 30.6 et 6.8..I865).

(30) 0M, 27.6 et 28.7.1865; Houilleur, 25.6.I865. La Chambre de commerce de Mons reste également muette, "Il est vrai, déclare l'Organe de Mons, le 23.6.1865, que Corbisier, son président, est aussi président de la Compagnie du Flénu!" "On ne sait se soustraire à un sentiment d'indignation, on se sent pris du plus profond dégoût, quand on considère, écrit le Houilleur le 25.6,1865, comment on est parvenu à induire le gouvernement en erreur. On a étouffé les voix qui devaient l'instruire".

(3D 0M, 12.6, 21.6, 2.9 et 3.9-186.5; GAM, 2.9-1865- 101

Chapitre 7 - Notes (7)

(32) 0M, 27.7.1865.

(33) "Pendant plus de deux heures, Hubert a plaidé pro domo. Jugeant la situation de l'industrie houillère d'après celle de quelques charbonnages dont il est actionnaire et administrateur, il a, soutenant dans un long discours les conclusions du rapport, attaqué vigoureusement les péages du Flénu" (GAM, 23.7-1865).

(34) OM, 27-7.1865-

(35) GAM, 23.7-1865-

(36) Hymans, IV, p.255; OM, 2.8.1865-

(37) OM, 2.8.I865.

(38) OM, 1.8 et 19.9-1865-

(39) OM, I.8.I865.

(40) OM, 24.8.1865; GAM, 29.8, 7-9, 9-9, 12.9, 17.9, 2-2.9, 23-9 et 30.9-1865.

(41) Houilleur, 22.10.1865-

(42) Houilleur, 22,10.1865.

(43) Houilleur, 25.lO.l865. Voir aussi: Houilleur, 29.10,1865 et OM, 27.10.186.5-

(44) OM, 5.11.1865; Houilleur, 5-11-1865-

(45) La direction de la Société Générale justifie dans son rapport annuel présenté lors de l'assemblée générale du 20.12.1866 (ULB, Séminaire d'Histoire contemporaine, copie dactylographiée) la signature de cette convention de la manière suivante: "La valeur des actions des chemins de fer du haut et du bas Flénu est désormais assurée contre toute chance aléatoire. Un projet de loi, soumis aux Chambres pendant la der nière session, tendait à autoriser la Société du Flénu à construire un embranchement jusqu'à la station du chemin de fer de l'Etat à Saint-Ghislain. Ce projet de loi rencontra une vive opposition au sein du Parlement et dans la presse. On voulait que le gouvernement mît en adjudication publique la concession d'une nouvelle ligne de Saint-Ghislain à Frameries, à travers le réseau du Flénu, au grand préjudice de ce 102

Chapitre 7 - Notes (8)

dernier. L'administration du Flénu conservait l'espoir de triompher de cette opposi tion en faisant un rabais considérable sur ses péages, lorsqu'un nouveau projet de chemin de fer vint changer complètement l'état des choses. En effet, les concession naires de la ligne Frameries - Chimay, au nom d'une compagnie patronnée par la Ban

que de Belgique, demandèrent la concession d'une sorte de chemin de ceinture du bas sin houiller de Mons, contournant à'l'est et au sud les réseaux du Flénu et de Saint- Ghislain. L'exécution de ces embranchements aurait porté un coup funeste au chemin de fer du Flénu, en lui enlevant une partie de ses transports. Toutes les autorités s'entendaient à dire que cette nouvelle concession serait inévitablement accordée. P'autre part le réseau du Flénu, en possession exclusive du trafic, était pour les nouvelles lignes projetées un concurrent redoutable. Adjoindre ce réseau aux nouvel les lignes, c'était évidemment accroître la valeur de celles-ci. L'intérêt des deux parties conseillait donc une entente. Elle se conclut à la suite de longues et nom breuses conférences". Voir aussi G.KURGAN-VAN HENTENRIJK, Rail, finances... , op. cit. , pp.15 et 34-36.

(46) La convention est ratifiée par une assemblée générale des actionnaires du Flénu, le 20.12.1865. L'exploitation est reprise jusqu'au 6.3.1926 sur la base d'un loyer annuel de 460.000 f assurant à chaque actionnaire un revenu - 110 f par an - équiva lant à la moyenne des trois dernières années, qui ont été particulièrement rentables. Un "magnifique revenu", selon le Houilleur. Le Flénu doit en outre doubler en 1926, son capital social, en laissant grossir son fonds de réserve par le cumul des inté rêts. La Bourse sanctionne l'opération. Cotée en novembre à 1545 f, l'action Flénu passe en janvier à 1900 f (Houilleur, 12.1/1.1865, 7.1 et 28.1.186.6). La reprise par Philippart du réseau du Flénu est loin de constituer une opération isolée. Elle s'inscrit dans le cadre d'un projet très ambitieux visant à établir dans le Nord de la France comme dans l'Ouest de la Belgique une rude concurrence aux grandes lignes ferroviaires existantes- Concessionnaire depuis le 29.4.1865 des chemins de fer Frameries-Chimay et Thuin-Beaumont, Philippart, au moment où il reprend le Flénu et sollicite la concession des lignes Frameries - Saint-Ghislain / Quiévrain, négocie avec succès le contrôle de Hainaut-Flandres, qui lui assure le prolongement de son réseau jusqu'à Gand et Tournai. L'action Hainaut-Flandres bénéficie également d'une importante plus-value: 305 au lieu de 260 f. L'opération est ratifiée par une assem blée générale de Hainaut-Flandres le 31,12,1.865, en dépit des protestations d'A. Hubert, son vice-président (GAM, 12.6.1866).

(47) Houilleur, 2-8.1.1866. 103

Chapitre 7 - Notes (9)

(48) Houilleur, 4.2.1866. Cette pétition est diffusée sous la forme d'une brochure: L'Association houillère du Couchant de Mons à la représentation nationale, Mons, 1866, 7 P- La signent: Imbault (Charbonnages belges), V. Dessigny (Centre du Flénu), J. Drion (24 Actions), E. Hardy (Belle et Bonne), Ch. Putsage (Fosse du Bois), E. Daubresse (Bas Flénu), H. Poullain (Houillères réunies ), F. Daubresse (Rieu du Coeur et La Boule), E. Urbain (16 Actions), J. Thierry (Turlupu), A. Urbain (Midi du Flénu), J. Manigler (Bonne Espérance et Bonne Veine), J. Alardin (Couteaux ), A. Hubert et Ch. Léman (Chevalières du_Midi de Dour), H. Willamme (Houilles grasses du Levant d'Elouges, Grand Bouillon du Bois de Saint-Ghislain), Brassart - Gauthier (Longterne - Ferrand d'Elouges) et A. Goebel (Grande Machine à feu de Pour).

(49) Fortamps et Philippart à MTP, 22.2,1866 (OM, 3-3-1866; Houilleur, 4.3.1866; GAM, 3.3-1866). Une circulaire rédigée par A. Quenon, repris comme régisseur par la Banque de Belgique, les porte à la connaissance des exploitants.

(50) Houilleur, 11,3-1866. L'Association s'adresse encore le 16.3 au ministre des Travaux publics (L'Association houillère du Couchant de Mons à Mr. le Ministre des Travaux publics. Réponse à la lettre adressée le 26 février dernier par les charbon nages patronnés par la Société Générale en faveur de l'extension des chemins de fer du Flénu,, Mons, 1866, 9 p.) et le 28.4. au Sénat (L'Association houillère du Couchant de Mons à Messieurs le président et membres du Sénat, Mons, 1866, 5 P-

(5D Houilleur, 15-4.1866.

(52.) GAM, 21.4.1866. Voir aussi: GAM, 3-3-1866.

(53) Article reproduit dans GAM, 20,4.1866.

(54) OM, 16, 21 et 22.4.1866; Houilleur, 15.12.1867; HYMANS, IV, pp.325 et 363- Loi du 9.5-1866, A.R. du 1.8.1866, AM. 13.11.1867.

(.55) RACCM, 1866, pp. 103-105. "On peut s'étonner à bon droit, lit-on dans le Houilleur du 27.1.1867, de ce que la Chambre de commerce de Mons vienne parler au jourd'hui de la question. Elle s'est tue lorsque son concours pouvait être utile, lorsqu'il était de son devoir de s'expliquer. Pourquoi se montre-t-elle maintenant que le débat est clos? Elle ne parviendra jamais à justifier l'attitude en apparence passive qu'elle a tenue dans cette grave et regrettable affaire".

(56.) Houilleur, 16.9-1.866; 0M, 21.-9-1866; ANF, 48 AQ 570, AG NORD, 24.4.1867; ANF, 104

Chapitre 7 - Notes (10)

48 AQ 15, PV CA NORD, 16.10.1866. La reprise est fixée au 1.1.1867. L'exploitation du réseau est cédée pour un loyer annuel de 350.000 f. Philippart s'engage à conser ver aux Charbonnages belges les tarifs préférentiels dont ils jouissent sur les lignes de Saint-Ghislain. Félix Vernes, administrateur du Nord, justifie le 16.10. 1866, la décision de sa compagnie par son désir de ne pas engager une concurrence ruineuse avec Philippart: "La Banque de Belgique a préside à la formation d'une so ciété qui s'engage à transporter à 50 centimes ce que nous transportons à 70! Pour lui faire concurrence, il aurait fallu commencer par diminuer de 150.000 f environ le produit net de 350.000 f environ que nous donne la ligne industrielle de Frameries

à Saint-Ghislain!"

(57) S. Philippart à GH, 15,7-1867 (GAM, 23-7-1867); Houilleur, 28.4.1867.

(58) Association houillère du Couchant de Mons à MTP, 12.4.1867 (Houilleur,28.7-1867).

(59) Voir par exemple: Houilleur, 7-7, 21.7, 28.7, 4.8, 9-8, 25-8 et 1.5.12.1867 ainsi que 3-5-1868; 0M, 22.7, 2-5-7, 30.7, 10.8, 28.8, 15-9, 16.9, 26.9, 3-10, 22.10.1867; 4.2, .13.5 et 14.5.1868; HAI, 25-8.1867', 8.1, 13-5, 15-5 et 7-6.1868 ; GAM, 23-7 et 1.8.1867, 2.1.1868.

(60) OM, 25.7.1867; Houilleur, 28.7-1867.

(61) OM, I3.5.I868; GAM, I2.5.I868.

(62) GAM, 25.4.1869.

(63) GAM, 25.4.I869. Voir aussi: OM, 9-5-1869 et Revue, 25,4.1869.

(64) Carlier, lié aux Bassins houillers ainsi que Lange, très âgé et malade, ne s'as socient pas à eux.

(65) GAM, 21.5-1869-

(66) H. Dolez à GAM, I8.5.I869 (GAM, 21.5-1869)-

(67) HYMANS, IV, pp. 562 et 593; GAM, 2.10,1869; Revue, 26.9-1869; Houilleur, 3-10. 1869- 105

Chapitre 8 - Notes (1)

(1) AEM, GH, 439, Legrand-Gossart à Degorge-Legrand, 18.4.1830. Au cours de la premi ère moitié du XIXe siècle, les ouvriers mineurs cessent progressivement d'être asso ciés au capital des entreprises houillères. L'évolution varie d'un charbonnage à l'au tre. Elle est dans certains cas fort lente. Belle-et-Bonne et Fosse du Bois, deux so ciétés houillères importantes, sont encore en 1841, aux mains d'ouvriers actionnaires (MOD, 6.10.1841). "(Ceux-ci), explique Paridaens en 18.19 (F. PARIPAENS, Mons sous les rapports historiques, statistiques, de moeurs, usages, littérature et beaux-arts, Mons, 1819, pp.285-286) reçoivent dans plusieurs établissements un salaire plus fort, outre la prérogative d'être employés de préférence à d'autres. Pour se procurer ces avantages, les ouvriers achètent dés qu'ils le peuvent, une petite part d'intérêt dans la société. Mais chaque fois que l'extraction est suspendue, ils revendent pour sub sister. L'embarras de trouver de suite un acheteur les force à donner à vil prix ce qu'ils ont chèrement acquis. Des malheureux en grand nombre font chaque année cette opération ruineuse qui semble devoir tourner au profit du monopole et de l'agiotage". La constitution dans le bassin en 1835-1838 d'une dizaine de sociétés anonymes boule verse les conditions d'emploi de la main-d'oeuvre. La formation du seul Haut-Flénu entraîne la fusion de sept petites entreprises et la disparition en leur sein de toute forme d'actionnariat ouvrier. Les sociétés patronnées par la Société Générale convien nent d'une politique salariale commune. En 1837, Belle-et-Bonne décide de supprimer les privilèges des ouvriers actionnaires. Certains de conserver leurs emplois, ils se mettaient plus facilement en grève que les autres pour obtenir une augmentation du prix de leur travail (Ch. LE HARDY de BEAULIEU, Pu mode de concession des mines le plus conforme à l'intérêt public, Mons, 186 9., p. 47 ).

(2) AGR, CC, 609, GH à CCM, 10.6.1833 et CCM à GH, 30.6.1833- Voir aussi: R, MAUCHARP, Les livrets d'ouvriers, et leur application dans le Borinage 183Q-1893, Mémoire de li cence en histoire, U.L.B., 1971, passim, et J. PUISSANT, L'évolution..., op. cit., p.91.

(3) AGR, SG, 2974, Picquet à Meeus, 19-10.1837- Voir aussi: CC, 612, CCM à GH, 27-11. 1836; CC, 627, CCM à MI, 1.1.6.1837;• CC, 613, CCM à MI, 18.5-1839; SG, 2973, Picquet à Soc. Corn., 10.3-1837; SG, 3033, Sainctelette à Soc. Corn,, 8.-4.1837, 6.7-1837; IH, 15- 10.1836 et 6.12.1836; Revue, 22.1.0.1836 et 5.II.I836; Eveil, 11.2.1837; MOP, 30.1.1842

(4) "La seule cause est le bien-être de l'ouvrier. Les denrées étant aussi bon marché que le prix de la journée est élevé, l'ouvrier annonce hautement qu'il lui suffit de quelques jours de travail pour vivre une semaine et il se refuse à travailler sous le plus léger prétexte" (AGR, SG, 3033, Sainctelette à Société de Commerce, 6.7.1837). 106

Chapitre 8 - Notes (2)

(5) "A mesure que le prix de la tâche s'accroît, l'importance du travail journalier décroît. Tel mineur qui autrefois exploitait une toise carrée de veine par jour, n'en exploite plus aujourd'hui que les 2/3- Il arrive de là que pour obtenir une production égale à ce qu'elle était jadis, il faut employer un nombre plus grand d'ouvriers" AGR, CC, 613, CCM à MI, 18.3-1838).

(6) L'affichage d'Hornu et Wasmes, provoque une grève au Flénu. Pes bandes d'ouvriers, armés notamment de perches, arrêtent le 17.10.1836 le travail des houillères encore en activité. Celui-ci n'est repris que le 1er novembre. Pour la première fois, avec l'approbation du Roi, l'armée est intervenue. Sur place, dès le 17 octobre, la gendar merie s'est rapidement révélée incapable de maintenir l'ordre. Menacée par la foule, elle a dû relâcher les prisonniers qu'elle se disposait à conduire à Mons. Le vendredi 21 octobre, sur réquisition du gouverneur, quatre compagnies d'infanterie patrouillent pendant la journée dans le Borinage. Le lundi 24 octobre, l'armée se déplace en force: deux escadrons de cavalerie et une dizaine de compagnies d'infanterie cantonnent pen dant toute la semaine à proximité des charbonnages. Au moment où le ministre de la Guerre se dispose à appeler en renfort de Ath, de Charleroi et de Tournai trois esca drons de cavalerie et douze compagnies d'infanterie, la fin de la grève met un terme au déploiement militaire. Celui-ci n'a pas eu lieu sans incident sanglant. Le mercredi 26, un détachement composé d'une dizaine de gendarmes et d'une vingtaine de soldats d'infanterie, qui menait à Mons quelques ouvriers arrêtés dans la nuit du 24 au 25 octobre, est accueilli à coups de pierre lors de sa traversée de Jemappes. Après les sommations d'usage et une charge de gendarmes à cheval, le lieutenant, commandant le détachement, donne l'ordre de tirer, d'abord en l'air, puis sur la foule, tuant deux ouvriers et en blessant plusieurs autres (MRA, Officiers 2924: MG au Roi, 23-10 et 29- 10.1836; Général Puval, commandant militaire provincial, à MG, 29.10.1836; lieutenant Angenot, commandant le détachement de Jemappes à Colonel Peyns, commandant le 3e régi ment de Ligne, 28.10.1836; P.Pelneufcour, ingénieur chef de district à J. Gonot;, in génieur chef de division de l'Administration des Mines, 20 et 22.10.18.36, dans: H. WOUTERS, Pokumenten bettreffende de geschiedenis der arbeidersbeweging, 1831-1853, Louvain-Paris, 1964, p.177; IH, 22, 24 et 29-1.0, 3-11-1836; Revue, 26.10 et 5-11-1836; J. PUISSANT, L'évolution..., op. cit., pp.95-97 ).

(7) "Le chef d'une troupe d'ouvriers en taille, de hiercheurs ou de bouveleurs est gé néralement seul connu du maître et figure seul sur les feuilles de paiement. Grâce aux livrets, l'exploitant possédera un contrôle exact et complet des mineurs qui se trou vent employés dans sa houillère" (AGR, CC, 613, CCM à MTP, 22.9-1839)- L'identifica tion des ouvriers permet aussi de faire un tri entre les "bons" et les "mauvais" 107

Chapitre 8 - Notes (3)

éléments ainsi que de contrôler le montant de leur salaire: "Lors d'une réunion des directeurs-gérants et des directeurs de travaux des sociétés anonymes patronnées par la Société de Commerce, l'énonciation de tous les noms des ouvriers associés pour les travaux à la tâche a été unanimement adoptée, de manière à éviter qu'un même ouvrier employé à diverses catégories de travaux ne gagne d'une manière inaperçue un salaire trop élevé. Ce système déjà suivi au Nord du Bois de Boussu et à 1'Agrappe sera doré navant suivi par toutes nos sociétés, qui prendront en outre la précaution de faire écrire à l'encre rouge les noms des ouvriers portés sur les feuilles une seconde fois" (AEM, GH, 1238, Sainctelette à Rainbeaux, 7.6.1845).

(8) AGR, CC, 663, CCM à GH, 14.9.1867-

(9) AGR, C.C, 663, Pétition des charbonnages borains à la Ch. R, , 18.3.1869-

(10) HOUILLEUR, 7-3-1869-

(11) CCM, 1868, p.163.

(12) AGR, CC, 663, CCM à MI, 14.9.1867-

(13) CCM, 1868, p.163.

(14) AGR, CC, 663, Pétition des charbonnages borains à la Ch. R., 18.3.1869.

(15) Ch. de Royer, bourgmestre de Pour à la GAM, 12.2.1841 (GAM, 13.2.1841).

(16) RPP, 1840, pp.140-142. "Aucune loi ne détermine comment l'ouvrier peut obtenir son congé, écrit le bourgmestre d'Elouges au commissaire d'arrondissement en février 1841. Le charbonnier n'est fixé ni sur le temps nécessaire pour dénoncer sa sortie, ni sur le mode de dénonciation, ni sur les peines encourues par le maître qui après avoir eu avis de la sortie, la méconnaît. Ici l'on fixe 8 jours, là 15, ailleurs un mois et plus. Partout l'exploitant dispose à son gré suivant ses besoins et ses capri ces. L'ouvrier est entré sous la foi de pouvoir sortir en prévenant 8 jours. Bientôt le besoin de retenir pour augmentation fait' porter un règlement qui ordonne de préve nir un mois à l'avance. Entretemps, on diminue son salaire en même temps qu'on augmen te sa tâche. L'ouvrier qui ne travaille que machinalement, est invité à se rendre adjudicataire de certains travaux. Si le maître est injuste, ce qui est fréquent, il le trompera en laissant apparaître un terrain avantageux sur lequel le pauvre forfai- 108

Chapitre 8 - Notes (4) teur établira ses données de manière à pouvoir obtenir un gain honnête. Mais, bientôt, il voit ses espérances déçues par un terrain tout autre. Au lieu d'avoir pu assurer l'existence de sa famille, il comprend qu'il est condamné à un travail sans presque d'autres compensations que la fatigue et les sueurs. Le directeur-gérant exigera l'accomplissement de l'engagement. L'ouvrier de son côté travaillera 8 à 15 jours et ensuite, livré au découragement, il préférera (reprendre) son livret (en) renonçant à tout salaire" (GAM, 15.2.1841). La Gazette de Mons publie cette correspondance sans l'accord du bourgmestre. "C'est par une indiscrétion inqualifiable, lui écrit-il le — 19-2, dont je rejette toute responsabilité, que ce rapport confidentiel a été livré à la publicité".

(17) AGR, CC, 612, CCM à GH, 27.11.1836; AGR, CC, 627, CCM à Ml, 11.6.1837; CCM à Ch. R., 17.12.1837; AGR, CC, 613, CCM à ML, 18.5-1839.

(18) AEM, PV Conseil communal de Mons, 18.12,1837- Adresse au Roi.

(19) IH, 29.lO.l836; MOP, 26.10.1838.

(20) AEM, GH, 1238. Rapport d'un ingénieur envoyé par la Société de commerce en Angle terre, octobre 1838.

(21) AGR, SG, 2973, Ch. Picquet à Société de commerce, 2.3.1837".

(22) MOP, 12.7-1839-

(23) MOP, 12.7 et 14.7.1839; RDP, 1840, pp.140-142.

(24) J. PUISSANT, L'évolution..., op. cit., p.152.

(25) IH, 17.11-1835-

(26) AGR, CC, 613, CCM à GH, 1.12.1844.

(27) AEM, PV Conseil communal de Mons, 3-10.1842. Rapport annuel du collège échevinal.

(28) GAM, 6.12.1844.

(29) MOP, 4.9.1839. 109

Chapitre 8 - Notes (5)

(30) GAM, 6.2.1849.

(31) RDP, 1838, p.51.

(32) RPP, 1840, p.62.

(33) IH, 24.11.1835-

(34) RPP, 1848, p.139.

(35) AGR, CC, 635, CCM à GH, 1.12.1844.

(36) AEM, GH, 1228, Ch. Sainctelette à E. Rainbeaux, 10.1.1845.

(37) MOP, 4.9.1839.

(38) AGR, CC, 612, CCM à GH, 27.11-1836.

(39) RDP, 1837, pp.17-22.

(40) AGR, CC, 614, CCM à MI, 17.5-1840.

(41) AGR, CC, 635, CCM à GH, 11.12.1844.

(42) La Caisse générale se fait remettre annuellement par les charbonnages associés une somme équivalente à 1%, puis à 3% à partir de 1848, des salaires versés par eux à leurs ouvriers, La moitié de cette somme est fournie par les ouvriers sous la forme de retenues salariales obligatoires. Péductlon faite des subsides gouvernementaux et provinciaux, les recettes de la caisse s'élèvent à plus de 350-000 f en 1870! Elle accorde à partir de 1855 des pensions de retraite aux ouvriers âgés de plus de 70 ans. Voir à son sujet, la collection complète de ses rapports annuels imprimés.

(43) Peux ou trois charbonnages seulement, dont Belle-et-Bonne, refuseront de s'y af filier. Il est question en 1850 de la présentation d'un projet de loi rendant obliga toire l'adhésion des charbonnages aux caisses de prévoyance générales constituées dans les diférents bassins. Consultés dans le cadre de l'enquête en tant que vice- président et secrétaire de la caisse montoise, Sainctelette et Corbisier font part de leur opposition au projet: "La loi ne peut faire peser sur l'exploitation des houil- 110

Chapitre 8 - Notes (6) lères des charges qu'elle n'exige pas d'autres industries qui, au point de vue de la sécurité et de la santé des ouvriers, présentent autant que celle-là des chances de danger ou des causes constantes d'insalubrité. L'idée de rendre l'affiliation obligatoire se concilie difficilement avec le respect dû à la propriété et à la liberté individuelle. Il existe aujourd'hui une tendance à faire passer dans les masses une plus forte part d'influence, à leur conférer des droits nouveaux. Il est d'autant plus dangereux de céder à cet entraînement que les fauteurs de troubles,que ceux qui veulent bouleverser l'ordre social n'ont point d'autre cri de ralliement que l'amélioration du sort des travailleurs. Rendre l'adhésion obligatoire c'est ôter aux exploitants le mérite d'un acte de bien faisance posé spontanément, c'est détruire l'action salutaire du patronage". (RACPM, 1851, p.7-8).

(44) AGR, CC, 613, CCM à MTP, 22.9 et 29.12.1839. Caisse de prévoyance établie en fa veur des ouvriers mineurs du bassin de Mons. Statuts, s.l., s.d., [Mons, 1841J , p.I- VII; MOP, 4.9, 22.9, 4.1-2 et 22.12,1839; GAM, 28.9-1839; Province de Hainaut. Caisse de prévoyance pour les ouvriers mineurs de l'arrondissement de Mons. Rapport sur l'u tilité de cette institution en assemblée générale des exploitants de cet arrondisse ment le 29 novembre 1839 Projet de règlement, Mons, 1839, 22 p. Ce rapport est rédigé par une commission présidée par de Boearmé, député permanent, et composée de F. Corbisier (Hornu et Wasmes), Ch. Sainctelette (Levant du Flénu), N. Quenon (Belle-et- Bonne ), V. Pessigny (Midi du Flénu), A. Accarain (Agrappe et Grisoeuil) et E. Lewillé (Grand Picquery).

(45) AGR, CC, 613, CCM à MTP, 22.9,1839- Voir aussi: CCM à GH, 10.10.1.839, CCM à MI, 13-10.1839 et CCM à MTP, 5.1.1840.

(46) RPP, 1840, pp.140-141.

(47) Les exploitants houillers montois considèrent qu'en ce qui concerne le maintien de la police des livrets et l'exécution des conventions arrêtées entre ouvriers et patrons charbonniers, l'action des jugés de paix satisfait à tous les besoins et à toutes les exigences: promptitude des décisions, économie de frais de procédure... "Vrais curés laïques, magistrats du peuple, ceux-ci savent mieux que quiconque, esti ment-ils, concilier les parties et maintenir la paix et le bon ordre dans leur circon scription. Les décisions des prud'hommes, majoritairement des patrons, ne seraient jamais accueillies avec autant de respect que celles d'un fonctionnaire dont on ne 111

Chapitre 8 - Notes (7) peut suspecter la partialité (GAM, 3.11.1842; AGR, CC, 615, CCM à MI, 24.4,1842; AGR, CC, 638, CCM à GH, 20.11.1845, 31.7.1846 et 25-9.1847; Comité houiller du Couchant de Mons à CCM, 20.6.1846). Ce qu'ils ne disent pas, c'est que le juge de paix, très mal payé, est souvent placé sous leur complète dépendance. Plusieurs servent de prête-noms à Picquet lorsque celui-ci rassemble en 1835-1836 des actions charbonnières pour le compte de la Société de commerce.

(48) Les Conseils de prud'hommes sont appelés à se prononcer sur les litiges qui portent sur des sommes peu élevées ainsi que sur les délits qui visent à troubler l'ordre dans les ateliers. Institués en 1809-1810, ils n'existent en Belgique qu'à Bruges et à Gand. Paris les autres localités, les affaires doivent être théoriquement portées, en vertu d'une loi du 22 germinal an XI, devant le "Maire ou un de ses adjoints" autorisés à édicter sans appel les peines prévues par les règlements muni cipaux. La législation belge, qui ne reconnaît pas de pouvoir judiciaire au bourg mestre, s'oppose à cette possibilité de juger sans appel.

(49) AGR, CC, 630, GH à CCM, 9-2.1840; RPP, 1840, pp.142-154. "Il faut se borner, écrivait la Chambre de commerce, à réglementer les dispositions relatives aux livrets, en s'abstenant de recourir à la législature, ce qui ne ferait que prolonger pour un terme très long peut-être l'état actuel des choses. Si le gouvernement voulait réviser cette partie de la législation avec le concours de la représentation nationale, il nous exposerait à rester bien longtemps encore et pour un terme dont on ne pourrait prévoir la durée dans l'état extralégal où nous nous trouvons aujourd'hui". (AGR, CC, 613, CCM à MTP, 22.9-1839)..

(50) Sur ordre de Meeus, les sociétés patronnées par la Société Générale s'abstiennent de participer à une réunion organisée par la Députation permanente le 4.12.1840, provoquant par leur absence son ajournement au 18.12.1840. Le gouverneur de la banque ne donne son accord que le 10.12.1840. (AGR, SG, 2971, Picquet à Société de Commerce, 10.11, 4.12, 9.12 et 11.12.1840; AGR, SG, 3119, Sainctelette à Meeus, 9-12.1840; AGR, SG, 298, Corbisier à Meeus, 18.12.1840. MOD, 13-12 et 23-12.1840. "Le gouverneur de la Société Générale est l'objet de propos désobligeants" écrit Picquet le 4.12.1840).

(5D MOD, 3-1 et 17-1-1841.

(52) GH à Visschers, 9.1-1841, dans: H. W0UTERS, Documenten..., op. cit., p.905- 112

Chapitre 8 - Notes (8)

(53) "Si l'ouvrier savait lire et écrire, déclare Rogier, il stipulerait par écrit avec son maître les conditions de son engagement. Lorsqu'il ne sait ni lire ni écrire, lé livret est la seule garantie que le maître puisse obtenir quant à l'exécution du contrat qu'il a passé avec son ouvrier. Pendant que le livret est confié à l'exploi tant ou au moment de la sortie de l'ouvrier, il ne doit pas être loisible au maître, même en donnant un congé d'acquit, de porter atteinte par des notes injurieuses à la réputation de l'ouvrier. Les observations désavantageuses que le maître se permettrait auraient des résultats souvent très funestes à l'ouvrier puisqu'elles lui ôteraient la possibilité de trouver de l'ouvrage. Le règlement actuel a rappelé la défense trop souvent perdue de vue que l'autorité française avait faite dès 1809- L'exploitant ne fera ainsi mention en général dans le livret de l'ouvrier que des dates d'entrée et de sortie, de la teneur des engagements, du congé d'acquit et des dettes" (GAM, 7-1- 1841; MOD, 17-1-1841). Rogier n'a pas retenu l'idée du double livret proposé par la Chambre de commerce de Mons, lui préférant celle d'un récépissé reprenant les indica tions principales du livret et les conditions de l'engagement, délivré obligatoirement à la demande de l'ouvrier (RDP, 1842, p.234).

(.54) AEM, TCM:, 1841, 154; GH à MTP, 25-1 et 29-1.184.1, dans: H. WOUTERS, Documenten. ., op. cit., p.893 et 907-

(55) AEM, TCM, 1840, 139, 140, 154, 156., 171, 231 et 232; GH à MTP, 3, 6, 8 et 11.2. - 1841; Pelneufcour à Gonot, 12,2.1841 et Visschers à MTP, 14.2.1841, dans H. WOUTERS, Pocumenten. .., op. cit.,, pp.911-918; AGR, SG, 3105, Boissau à Société de commerce, 2. 2.1841; GAM, 3, 5, 6, 13 et 14.2.1841; MOP, 3, 7, 12, 14 et 17-2.1841.

(56) Les députations que les ouvriers adressent au gouverneur de la province ainsi qu'au Roi dans l'espoir de les convaincre du bien fondé de leurs doléances, reçues "avec bienveillance',' sont éconduites. Tout en leur disant "qu'ils n'ont rien à crain dre de la mesure d'ordre", le Roi leur donne le 26.2.1841 l'assurance "qu'il veille avec une sollicitude constante sur toutes lés classes de la population du royaume". Accompagnés des bourgmestres de Jemappes et de Frameries, les ouvriers sont introduits chez Thorn le 15.12,1841, par Pefuisseaux, avocat montois, membre comme le gouverneur de la loge La Parfaite Union. Pefuisseaux est d'abord reçu sans les ouvriers qui l'ac compagnent. Visschers, haut fonctionnaire du ministère des Travaux publics, est pré sent ainsi que Gonot, chef de division à l'Administration des Mines. "J'ai demandé (à Pefuisseaux) de préciser, d'articuler des faits, écrit Visschers à Rogier. Coup sur coup, j'abattais ses arguments. Avant un quart d'heure, il s'est mis à protester de ses intentions, à déclarer qu'il ne partageait pas les opinions des ouvriers". 113

Chapitre 8 - Notes (9)

Pefuisseaux rend alors compte à ceux-ci de la manière dont il s'est acquitté de sa mission, des réponses qui lui ont été faites et de la conformité de ses opinions à celles de Visschers. Monté sur une chaise, Visschers répond "en ami" aux observations des mineurs. Thorn s'absente à plusieurs reprises pour recevoir des visiteurs. Au terme de l'audience, qui dure une bonne heure, le gouverneur publie sur les conseils de Visschers la proclamation suivante: "Une députation dé vos camarades s'est présen tée chez moi. Je leur ai démontré que le gouvernement a satisfait aux objections fon dées des ouvriers par son arrêté du 30.12.1840. Je leur ai dit qu'il a résolu de faire exécuter au Couchant de Mons la loi sur les livrets. Je leur ai expliqué les bienfaits" de la Caisse de prévoyance. Vos femmes et vos enfants manquent de pain dans cette sai son rigoureuse. Retournez au travail". (Visschers à MTP, 15.2.1841, dans, H. WOUTERS, Pocumenten.. ., op. cit., p.919; GAM, 17-2.1841; GAM:, 17-2.1841; MOP, 3-3-1841).

(57) AGR, SG, 2971, Picquet à Société de commerce, 2.3.1841.

(58) HYMANS, II, pp.751, 850-852. Les dispositions des lois du 9-4.1842 et du 4.6.1&50 sur les conseils de prud'hommes sont complétées par celles de la loi du 7-2-1859, proposée également par Rogier, le 19.-2.1.8 5'8 (HYMANS, II, pp. 751, 85O-852 et III, 511.). Les conseils de prud'hommes de Pour et de Pâturages, élus en octobre 1851, fonctionnent à partir de juin 1852. H. Jordan, C. Plumât et A. Sadin, ingénieurs dans des sociétés patronnées par la Société Générale y jouent un rôle actif. Le dépôt par_ Rogier d'un projet de loi en novembre 1848 doit être mis en relation avec l'agitation suscitée au Borinage en avril 1848 par la question des livrets (GAM, 8.4.1848; MOP,

•5 et 9-4.1848).

(59) Rogier soumet en mai 1859 à la Chambre de commerce un avant-projet de loi impo sant aux exploitarits l'obligation d'inscrire dans les livrets les engagements interve nus avec leurs ouvriers lorsque ceux-ci s'écartent des conditions ordinaires, limitant à 8 jours la durée des préavis et accordant aux ouvriers le droit de rompre leurs obligations contractuelles en cas de non paiement du salaire annoncé, de manque d'ou vrage ou de "toute autre cause indépendante de sa volonté" (AGR, CC, 615, MI à CCM, 7.5.1859). A plusieurs reprises depuis 1841, les pouvoirs publics ont insisté auprès des chefs d'établissements charbonniers pour qu'ils mettent par écrit; par la voie d'une publication ou par des ajouts aux livrets, l'obligation pour les maîtres de pré venir leurs ouvriers au moins 8 jours à l'avance de toute cessation du travail de même que de tout changement dans le taux du salaire, exceptés les cas de force majeu re (Visschers à MTP, 18,2.1841, Pelneufcour à GH, 15-6.1845, GH à MTP, 3.10.. 1845, dans: H. WOUTERS, Pocumenten..., op. cit., pp.923, 948 et 956; AGR, CC, 638, CCM à GH, 114

Chapitre 8 - Notes (10)

31.7-1846). L'idée de Rogier de mentionner dans les livrets les engagements contrac tés n'est guère appréciée des patrons charbonniers: "Dans une contrée comme le Bori nage où l'on compte 7 à 8 houillères dans une même commune, où l'ouvrier change d'âte- liër 3 ou 4 fois par an, il faudrait des livrets du format d'un grand livre et une armée d'expéditionnaires" (AGR, CC, 655, CCM à MI, 29-8.1859).

(60) La Commission des exploitants charbonniers du Couchant de Mons s'oppose encore en juin 1846 à l'adoption d'un règlement commun à l'ensemble des houillères du bassin (AGR, CC, 638, Commission des exploitants charbonniers du Couchant de Mons à CCM, 20. 6,1846). La Chambre de commerce émet un avis différent à la fin du mois suivant (AGR, CC, 638, CCM à GH, 31.7-1846).

(61) Projet établi par Corbisier et approuvé par Veydt, directeur à la Société Géné rale , en mai I85O. (PV Comité des directeurs de travaux des sociétés patronnées par Société Générale, 27-7.1850 et 18.3, 4.11 et 20.12.18.52, dans: Ph. MOTTEQUIN, Réu nions..., op.cit., pp.83-85, 117, 131-132 et 138; AEM, HW, 14, PV CA HW, 21.5-1850; CONS, 13.12.1852).

(62) MAEF, Consulat de France à Mons, E. Rouzé, consul de France à Mons, à MAEF, 9-7. 1861; Toilliez à Gonot, 8,7.1861 et Gonot à MTP, 29-7-1861, dans: H. WOUTERS, Pocumen ten betreffende de geschiedenis der arbeidersbeweging, 1853-1865, Louvain-Paris, 1966, op. cit., pp.120-121 et 132-134; GAM, 5-7-1861. Voir aussi: L. HENNEAUX-DEPOOTER, Misères et luttes sociales dans le Hainaut, Bruxelles, 1954, pp.287-291 et J. PUISSANT L'évolution,.., op. cit., pp.98-102.

(63) AGR, CC, 655, Comité houiller du Couchant de Mons à CCM, 15.11.1859, CCM à MAE, 28.ll.l859, CCM a MJ, 1.12.1859. Les exploitants charbonniers montois font appel à la Gazette de Mons et diffusent une brochure (Révision de la législation sur les coali tions , Mons, 1860, 12 p.) pour faire connaître leur opinion en la matière. Proposée par Rogier en décembre 1859, la révision du Code pénal n'est réalisée qu'en I867. Bien accueilli par la Chambre, son projet de loi plutôt répressif à l'égard des coali tions patronales, a été amendé par le Sénat de manière à ne plus pénaliser que les coalitions accompagnées de violences, d'injures, de menaces, de rassemblements desti nés à impressionner ceux qui travaillent ou font travailler. Pe nombreux ouvriers

1 borains sont condamnés sur cette nouvelle base juridique lors de la grève d'avril 1869 (GAM, 20.2.1860, 26,4.1869; OM, 20.5-1866; HOUILLEUR, 27-5-1866). L'A.I.T., qui fait son apparition en août 1868 au Borinage, n'est guère poursuivie en dépit des "tendances subversives" (HOUILLEUR, 25.10,1868) et des "buts criminels" (OM, 22.4. 115

Chapitre 8 - Notes (11)

1868) qu'on affecte de lui attribuer. Considérés comme des "agitateurs poussant au renversement des institutions, au désordre, à l'anarchie et à la révolution" (HOUIL LEUR, 25.4.1869), Coudroy, Hins et Splingard, ses responsables arrêtés dans la région montoise les 18 et 19-4.1869, sont relâchés en vertu d'un non-lieu au début du mois de mai, après la fin de la grève (J. PUISSANT, L'évolution..., op. cit., pp.131-136).

(64) Nous soulignons. Considérant sans doute qu'il est injuste de ne prévoir de cas de force majeure qu'à l'avantage des patrons, Rogier propose dans l'avant-projet de loi sur les livrets qu'il soumet à la Chambre de commerce de Mons en mai 1859, d'au toriser l'ouvrier à "rompre son engagement en cas de non paiement du salaire annoncé, de manque d'ouvrage ou de toute autre cause indépendante de sa volonté". "Nous consi dérons, lui répondent Corbisier et Sainctelette, la formule "pour toute autre cause indépendante de sa volonté" comme beaucoup trop vague. Si par là on entend les cas de force majeure et les cas fortuits, pourquoi ne pas employer ces expressions auxquelles le langage des lois attribue une portée exactement déterminée. Pourquoi même exprimer une cause de résolution qui est de droit? Et si l'on veut autoriser l'ouvrier à rom pre l'engagement contracté par lui par suite de circonstances autres que les événe ments de force majeure ou de cas fortuits, il faut au moins spécifier nettement ces circonstances. Autrement, au moindre changement dans les conditions naturelles du tra vail, à la moindre variation des allures de la couche de houille, par exemple, l'ou vrier viendra invoquer cet article" (AGR, CC, 655, MI à CCM, 7-5-1859; CCM à MI, 29.8.

1859).

(65) cfr. note 63.

(66) cfr. note 63.

(67) MAEF, Consulat de France à Mons, E. Rouzé, consul de France à Mons, à MAEF, 9-7- 1861; CONS, 4.7.1861.

(68) GH à MI, 4.7.1861 (H. WOUTERS, Pocumenten..., op. cit., p.114)

(69) MAEF, Consulat de France à Mons, E. Rouzé, Consul de France à Mons à MAEF, 9 et 10.7-1861; CONS, 7 et 10.7.1861; GH à MI, 4.7.1861, dans: H. WOUTERS, Pocumenten.. ., op. cit., p.114. Corbisier et Sainctelette écrivent à Troye, au nom du Comité houil ler le 9.7-1861 (H. WOUTERS, Pocumenten..., op. cit., p.119): "En présence de l'inter prétation erronnée que les ouvriers mineurs persistent à attribuer à un règlement nouveau élaboré dans le seul but de faciliter la tâche des conseils de prud'hommes, 116

Chapitre 8 - Notes (12) les exploitants des mines du Couchant de Mons, tant ceux qui l'avaient déjà publié que ceux qui se disposaient à l'adopter, se décident pour ôter tout prétexte au désor dre, à le retirer. Il est donc loisible aux ouvriers de reprendre demain leur travail aux conditions habituelles". Selon E. Rouzé, consul de France à Mons, Rogier n'a pas attendu la réponse des patrons charbonniers pour faire annoncer le lundi 8.7 au matin le retrait du règlement, par un capitaine de gendarmerie sur les grands-places des communes du Borinage.

(70) Gonot à MTP, 29.7-1861; MTP à MI, 20.1.1.1861, dans: H. WOUTERS, Pocumenten. .., op. cit., pp.133-138; GAM, 21.11.1862. 117

Chapitre 9 - Notes (1)

(1) Le thème de l'anticléricalisme et du cléricalisme a déjà fait l'objet de nombreu ses études. Notre propos se limite à évoquer ici, en les situant dans leur contexte, les relations entre libéraux et catholiques montois. Voir sur la question les exposés généraux de J. STENGERS ("L'Eglise en Belgique: doctrine et pratique", dans: Histoire de la laïcité, Bruxelles, 1981, pp.59-77) et de R. AUBERT ("L'Eglise et l'Etat en Belgique au XIXe siècle", dans: Res publica, X, 1968, pp.9-15)- Les deux ouvrages suivants recèlent, outre leurs mérites intrinsèques, une mine de renseigne-- ments: A. SIMON, Le Cardinal Sterekx et son temps (1792-1867), 2 vol., Wetteren, 195°- et J. LORY, Libéralisme et instruction primaire. 1842-1879- Introduction à l'étude de la lutte scolaire en Belgique, 2 vol., Louvain, 1979-

(2) AEM, SW, 354, Mandement de l'évêque de Tournai, 21.2.1840.

(3) AEM, SW, 354, Lettre pastorale adressée par l'épiscopat belge au clergé des dif férents diocèses, 26.1.1843.

(4) AEM, SW, 354, Mandement de l'évêque de Tournai, 21.2.1840.

(5) AEM, SW, 354, Lettre pastorale adressée par l'épiscopat belge au clergé des dif férents diocèses, mai 1835-

(6) AEM, SW, 354, Mandement de l'évêque de Tournai, 21.1.1845.

(7) J. LORY, Libéralisme..., op. cit., pp.5-7, 38-44, 46-49, 54-63, 70 et 766.

(8.) OH, 8.2, 12.2, 15.2 et 12.3-1833; F. HABETS, Histoire de l'enseignement à Mons de 1830 à 1842. Mémoire de licence en histoire U.C.L., 1965, pp.III-V et p. 5-

(9) AEM, PV Conseil communal de Mons, 1,10.1836, 18.2 et 2.10.183.7, 22.11, 28.11 et 7.12.1838, 5-10.1840, 4.10.1841.

(10) AEM, PV Conseil communal de Mons, 8.7 et 11,11.1843, 20.1.1844, 6.12.1845, 16.4 et 30.5.1846, 27-12.1847.

(11) "Convaincus que les corporations religieuses, qui se livrent à l'éducation de la jeunesse apportent généralement dans ce ministère plus de zèle, de dévouement et d'abnégation de tout intérêt personnel que beaucoup d'instituteurs laïcs, nous nous sommes efforcés et avons heureusement réussi, écrivent F. Corbisier et Ch. Saincte- 118

Chapitre 9 - Notés (2) lette à Meeus le 14.8.1849 (AGR, SG,V3119), à faire, au moyen de subsides, admettre comme instituteurs communaux les Frères de la Doctrine chrétienne... Des raisons de politique et de convenance n'ont pas permis à la commission administrative (de la Caisse de prévoyance) de refuser tout appui aux instituteurs laïcs. Mais toujours elle a tâché de faire prévaloir l'enseignement donné par des communautés religieuses. Les propositions qu'elle a faites à cet effet aux autorités locales ont été souvent repoussées soit par esprit de parti, soit par des considérations d'économie. Il en coûte moins pour placer dans une école communale un instituteur laïc que pour la fai re diriger par plusieurs personnes appartenant à une congrégation religieuse. Aussi la préférence donnée à celle-ci serait impossible dans les communes du Borinage, sans l'aide de la Caisse de prévoyance". "Instruire la classe ouvrière en lui inspirant des idées de religion, c'est évidemment agir dans le véritable intérêt de l'industrie" estime Corbisier (AGR, CC, 614, CCM à MI, 17-5.1840), tandis que Picquet souligne combien les "Frères sont particulièrement propres, par leurs exemples, à inculquer à chacun l'amour de son état et à apprendre à supporter les privations" (MOD, 15-12. 1844). L'épiscopat en tout cas ne déçoit pas les patrons charbonniers qui désirent voir le clergé combiner ses efforts avec ceux des propriétaires de houillères pour "prêcher le respect dû à la propriété" (AGR, CC, 613, CCM à MI, 18.5-1839)- Labis rappelle aux ouvriers dans ses mandements de carême que "Pieu a créé parmi les hommes divers degrés de subordination et de dépendance, soumettant le serviteur au maître et toute la société des fidèles aux pasteurs de l'Eglise" et qu'ils ont à res pecter et à obéir à leurs supérieurs. "Le partage des biens et la différence de for tune sont, estime le prélat, un de ces desseins de la Providence qu'il faut adorer avec soumission et non scruter avec orgueil, embrasser avec amour et non envisager avec chagrin. Le riche et le pauvre se sont rencontrés dans le monde. Et c'est Dieu qui a fait la condition de l'un et de l'autre. Il est le maître. Qui serait assez téméraire pour blâmer sa conduite et assez insensé pour vouloir la réformer?" (AEM, SW, 354, Mandements de l'évêque de Tournai, 10.2.1841 et 2.2.1844). "Aux pauvres à s'armer de patience et de résignation, à se jeter avec confiance entre les bras de la Providence, en se rappelant les douleurs et le dénuement de Jésus-Christ et en songeant aux récompenses qu'il leur promet" (AEM, SW, 354, Mandement de l'évêque de Tournai, 2.2.1847). "La religion est la base et l'appui le plus ferme du bon ordre" écrit Labis (AEM, SW, 354, Mandement de l'évêque de Tournai, 21.1.1845). "La situation nouvelle faite par l'industrie à la classe pauvre a créé des dangers nouveaux. Plus que jamais, il est nécessaire de rendre à la religion tout son empire parmi les populations ouvrières, d'encourager de tout son pouvoir toutes les sources par lesquelles les principes vivifiants de la religion peuvent arriver jusqu'à l'âme du pauvre pour la nourrir et la préserver des ravages dé la corruption" (AEM, SW, 354, 119

Chapitre 9 - Notes (3)

Mandement de l'évêque de Tournai, 2.2.1847). Les charbonnages patronnés par la Socié té Générale, qui contrôle la Caisse de prévoyance en la faisant bénéficier d'un sub side annuel de 5-000 f destiné à l'enseignement primaire, contribuent aussi directe ment aux frais de premier établissement d'écoles tenues par des religieux. Leur adop tion est facilitée par la présence de ses directeurs-gérants au sein de certains col lèges échevinaux (AEM, HW, 14, PV CAHW, 28.. 12.1852 et 27-2.1857; AEM, Jemappes, II, PV Coriseil communal de Jemappes, 23-10 et 18.12.185.3, 24.5.1856; EM, 26.10.1853; Journal de Jemappes, 4.2 et 25-2.1855). Les Frères de la Doctrine chrétienne s'instal^ lent à Frameries, en 1844, à Hornu en 1849, à Boussu, à Jemappes et à La Bouverie en 1852, à Dour et à Quaregnon en 1854. Voir au sujet des instructions données par Meeus à Corbisier en 1840: AGR, SG, 298, Corbisier à Meeus, 18.12.1840.

(12.) A. SIMON, Le Cardinal. .,, op. cit., t.I, pp.340-342.

(13) Le Collège de Mons compte 300 élèves, dont une centaine de pensionnaires vers 1840. (AEM, PV Conseil communal de Mons, 22.9-1831, 10.10 et 25.10.1831, 5-3.1833, 15.1 et 7.7.1838; IH, I2.7.I836; GAM, 19.12.1841, 13.10.1842 et 29-11.1845; MOD, 30.11, 21.12 et 31.12.1845. Voir aussi: A. SIMON, Le Cardinal..., op. cit., t.I, pp. 443-455; R. ROBERT, L'Athénée royal de Mons (1845-1950), Mons, 1951; J- BECKER, Un établissement d'enseignement moyen à Mons depuis 1545, Mons, 1913; E. WARNY, "Du col lège de Houdain à l'Athénée royal. Quatre cent trente ans d'enseignement secondaire à Mons", dans : Mémoires et publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettress du Hainaut, LXXXVI, 1975, pp.27-39; Souvenirs du cinquantenaire (1851-1901) de la fondation du Collège Saint-Stanislas à Mons, Mons, 1851; Collège Saint-Stanislas (I85I-I95I ), Mons, 1951. Et sur les démêlés de Labis avec l'administration communale de Tournai: J. STENGERS, "L'Eglise en Belgique..., op. cit. , pp.66-67.

(14) AEM, SW, 354, Lettre adressée par l'évêque de Tournai au clergé de son diocèse, 3.11.1845.

(15) En vertu d'un règlement voté par le Conseil communal de Mons en 1846, les curés font de droit partie des comités chargés localement de la distribution des secours, exerçant ainsi en tant que visiteurs des pauvres une fonction qui les assimile léga lement à des "fonctionnaires de l'ordre administratif" (AEM, PV Conseil communal de Mons, 17.10.1846). Aucun ecclésiastique ne fait partie, à l'exception du Chanoine Mauroy qui en est membre jusqu'à son décès en 1839, de la Commission centrale du

Bureau de bienfaisance de Mons. 120

Chapitre 9 - Notes (4)

(16) AEM, PV Conseil communal de Mons, 27-4.1842.

(17) AEM, PV Conseil communal de Mons, 2.10.1837-

(18) AEM, PV Conseil communal de Mons, 5.10.1840, 27-4, 3-10 et 1.5.10.1842, 27-4,1844.

(19) A. SIMON, Le Cardinal..•, op. cit., t.I, p.320-327; A. CORDEWIENER, Organisa tions politiques.. ., op. cit., p.415. Voir au sujet du fractionnement électoral et du choix du bourgmestre en dehors des conseils communaux: E. WITTE, Politjek.e macht- strijd..., op. cit., t.I, pp.307-309- La loi du 30.6.1842, qui vise à assurer par un découpage des quartiers électoraux la prépondérance catholique dans les villes de plus de 12.000 habitants, est annihilée à Mons à la suite de l'adoption par les élec teurs d'une tactique proposée par le journal le Modérateur: porter dans les trois sections de la ville les trois mêmes candidats au Conseil, avant de désigner lors d'un second tour les autres conseillers (MOD, 19-10, 23-10, 28.10 et 2,11.1842, 26.3- 1843). La condamnation de la franc-maçonnerie par l'épiscopat (Cfr. J. BARTIER,"La condamnation de la franc-maçonnerie par les évêques belges en 1837", dans: Laïcité et franc-maçonnerie, Bruxelles, 1981, pp. 225-232) est mal acceptée par la presse montoise. L'Eveil (23,1.1838) et le Modérateur (25.11.1838) protestent contre l'ana- thème lancé à l'égard d'une association présentée par eux comme inoffensive. "Le Saint-Siège, écrit, la Gazette de Mons le 16.4.1.840, a attaché trop d'importance à une société qui ne lui était hostile en aucune manière". Les francs-maçons tirent parti de l'occasion pour se présenter aux profanes: "Ils reconnaissent, disent-ils, un être suprême qu'ils nomment le Grand Architecte de l'Univers. Mais ils ne lui ren dent aucun culte. Leur catéchisme ne porte que sur des recommandations morales. Ils laissent à chacun d'eux le droit d'adorer Dieu à sa manière. Jamais la religion n'est mêlée à leurs discours ni à leurs rites, La théologie et les controverses religieuses sont bannies de leurs assemblées et de leurs discours. Ils ne sont qu'une secte de philosophes étrangers à toute polémique sacrée" (GAM, 16.4.1840). "L'institution maçonnique représente un édifice harmonieux et imposant fondé sur la charité universelle, ouvrant ses portiques en dehors des préjugés et des distinctions du monde à tous ceux qui professent dignement les vérités essentielles de la religion naturelle, rattachant ses nombreux adeptes à des dogmes simples, dépouillés de tous les points de controverse, qui divisent les sociétés profanes et s'appuyant sur les préceptes de morale universellement adoptés par toutes les nations du monde civilisé- Ce n'est pas une fausse science qui trouble l'esprit, 1'éblouit ou l'aveugle. Mais une institution qui renferme de solennelles vérités. Le vrai maçon cherche la vérité en tout et partout. La maçonnerie tend à réchauffer les coeurs, à fortifier l'ente a-. 121

Chapitre 9 - Notes (5) dément, à resserrer et à rendre plus forts les liens qui unissent le genre humain" (MOD, 15.10.1845). N. CUVELLIER (Deux siècles de maçonnerie montoise, Mons, 1959) a retracé l'historique de la loge de Mons. Elle compte en 1839-1843 environ 150 membres. L'animent surtout à cette époque: N. Defuisseaux, L. Doutremer, E. Laisné, J. Sigart, A. Cordier, I. Lescart, E, Wauquier, A. Clesse et F. Sigart - Capouillet. En font notamment partie: E. Rainbeaux, G. Colenbuén, F. Defontaine, D. Capouillet, J. Cousin- Delnest, V. Cousin-Duchâteau, A. de Royer de Herchies, Ch. de Royer de Dour, H. Lange, G. Boulenger, Ch. de Bagenrieux, G. Visart de Bocarmé, A. Dequanter, G. d'Auxy, E. Defacqz, A. Castiau, V. Mangin, A. Laurent et F. Marcq. La Loge contrôle en 1843 la Société des Sciences, des Lettres et des Arts du Hainaut: Defuisseaux et Castiau en assument respectivement la présidence et la vice-présidence; Waucquier en est le se crétaire annuel (MOD, 30.7-1843).

(20) AEM, Mémoires de N. Descamps, 7e cahier, folio 8.

(21) MOD, 10.8,1842.

(22) MOD, 8.3.1843. Voir aussi: MOD, 22.2, 21.4, 30.4 et 7-6.1843.

(23) A. CORDEWIENER, Organisation..., op. cit., pp.289-301; P. HYMANS, Frère-Orban, Bruxelles, t.I, s.d.[l905J, pp.82-122 et 227-300.

(24) MOP, 22.7.1842, 22.12.1842 et 21.-4.l843. "Avec un esprit d'association semblable, écrit; la Gazette de Mons, le 14.4.1842, nous devons nous attendre à voir la guerre . civile organisée dans le pays, ni plus, ni moins-" Elle' note encore, le 31-5-1845: "Ce sont des minorités, d'infimes minorités qui veulent disposer de la majorité. Nous n'avons pas la prétention d'imposer nos convictions aux électeurs pas plus que nous ne reconnaissons aux sociétés soi-disant libérales, le droit de leur dicter des lois". Elle ne change d'avis que le 6.2,1846, "convenant qu'il s'agit d'organiser plus soli dement la phalange libérale et d'en rallier les éléments épars dans un congrès tenu ad hoc".

(25) La Loge ne peut s'entendre "sur le principe fondamental en vertu duquel la mino rité des voix doit obéir à la majorité" (Archives de la Parfaite Union de Mons, PV des réunions du 19-8, 2.9, 16.9, 7-10 et 4.11.1842; 21.4.1843).

(26) GAM, 10.4 et 31.5.1846; MOD, 12.4 et 20.5-1846. Sur la division des libéraux liégeois: A. CORDEWIENER, Organisations..., op. cit., pp.311.318 et P. HYMANS, Frère- 122

Chapitre 9 - Notes (6)

Orban..., op. cit., t.I, pp.82-122 et 227-230.

(27) L. Doutremer, vénérable, mène le jeu. S'associent à lui J. Bourlard, E. Laisné, E. Wauquier, F, Defacqz, V. Cousin-Duchâteau, J. Cousin-Delnest, A. Mathieu et G, Raingo. S'ajoutent à eux quelques personnalités montoises non liées, semble-t-il, à la Loge: G. Abrassart, F. Dolez, A. et P, Pécher, H. Rousselle (GAM, 26.6.1846),

(28) GAM, 26.6.1846.

(29) MOD, 15.5.1846.

(30) GAM, 30.5-1846.

(3D GAM, 8.6.1846.

(32) GAM, 7-11-1856. L. Doutremer déclare lors de l'assemblée qui suit le 26 juin le Congrès libéral de Bruxelles: "Le Comité s'est fait jusqu'ici une loi de ne pas trop

étendre le nombre des associés par cette considération que le succès de pareilles

associations tient moins au nombre qu'au caractère des individus. Si le Comité avait besoin de justifier les choix qu'il a faits, il lui suffirait d'appeler les regards

sur cette nombreuse assemblée et il s'applaudirait d'être parvenu à réunir ici tant

de sages libéraux." (GAM, 2-8.6.1846) Il est à un certain moment question de la constitution à Mons d'un cercle progressiste. Il est en tout cas rapidement dissous. La Gazette annonce le 30 mai que "les regrets que pouvait inspirer la possibilité de voir s'établir plusieurs

comités à Mons peut disparaître".

(33) GAM, 5 et 28.6.1846. Sont désignés comme députés au Congrès: J. Bourlard (Mons), V. Cousin - Duchâteau (Mons), D. Dethuin (Mons), F. Dolez (Mons), L. Doutremer (Mons), E. Laisné (Mons), A. Pécher (Mons), C. Wins (Mons), Ch. de Royer (Dour), Gerbaix (Erbaut), N. Derbaix (Havay), A. Beumier (Jemappes), A. Criquelion (Jurbise), J. Marousé (Lens), F. Goffinet (Pâturages), E. Macau (Saint-Ghislain), F. Marcq (Saint- Symphorien), T. Degardin (Thulin), L. Lecocq (Thulin) et L. Mathieu (Wasmes). Ils font presque tous partie de la Loge. Le bureau formé par l'assemblée du 26 juin se compose de: L. Doutremer, président, E. Laisné, vice-président, E. Wauquier secré taire, A. Pécher, secrétaire-adjoint, J. Cousin - Delnest, trésorier, G. Abrassart, J. Bourlard, A. Criquelion, Ch. de Royer, F. Polez, E. Macau, A. Mathieu, G. Raingo, et C. Wins, membres. Bourlard et Polez refusèrent d'en faire partie. 123

Chapitre 9 - Notes (7)

(34) Ceux qui payent le minimum de cens électoral exigé par la Constitution à la con dition qu'ils exercent une profession libérale pour laquelle la loi demande une capa cité ou soient portés sur les listes destinées à composer les jurys (MOD, 19-8.1846)

(35) MOD, 18.9 et 4.11.1846. La situation se complique à Bruxelles par la constitu tion en octobre 1846 de l'Association pour la liberté commerciale, dont le président, Ch. de Brouckere, est combattu lors des élections communales par les doctrinaires. A la veille des élections législatives de juin 1847, doctrinaires et progressistes bruxellois et liégeois se rapprochent, soutenant conjointement certaines candidatures. La victoire s'accompagne à Liège d'une fusion dés deux associations. La réconcilia tion est favorisée par l'organisation à Bruxelles, le 28.3-1847, à l'initiative de l'Alliance, d'un deuxième Congrès. (A. CORDEWIENER, Organisations.,. , op. cit., pp.

354-357)-

(36) MOD, 7-8.1846.

(37) MOD, 19.8.1846.

(38) MOD, 13.11.1846.

(39) MOD, 8.1.1847.

(40) MOD, 19.8.1846.

(41) Sur proposition de N. Defuisseaux, la Loge félicite le 2.10.1846, E. Defacqz, président de l'Alliance et Grand-Maître du Grand-Orient pour "la conduite ferme et énergique" qu'il a tenue à l'égard des exigences doctrinaires. Elle rédige le même jour "une lettre conçue de manière à faire ressortir la nécessité et la justice de l'admission au sein des sociétés libérales de tout citoyen capable par ses principes, peu importe sa qualité d'électeur" (Archives de la Parfaite Union de Mons, PV Réunion du 2.10.1846). L. Doutremer, président de l'Association libérale de Mons, démissionne à cette époque en tant que député de la Loge auprès du Grand-Orient. H. Lange le rem

place dans cette fonction.

(42) OH, 7.11..1834.

(43) OH, 4.3.1834,

(44) OH, 24.1 et 28.1.1835- 124

Chapitre 9 - Notes (8)

(45) OH, 15.2.1833. "Que les personnes indépendantes par la fortune et par le carac tère forment entre elles une association, écrit le journal le 21.6.1833, qu'elles prennent l'engagement dé ne laisser vendre aucun détaillant dont les enfants auraient quitté nos écoles primaires pour entrer chez les Frères, de n'employer comme ouvriers des individus qui auraient retiré leurs enfants de l'école des pauvres pour les met tre chez les ignorantins. Que ces personnes aient soin de s'entendre avec les maîtres, artisans et artistes à l'effet d'écarter de leurs ateliers les parents trop faciles qui se seraient laissés influencer par le clergé, qu'elles se concertent avec les maîtres des pauvres afin de refuser les secours aux familles dont les membres se raient en relations avec les Frères. Nous publierons dans notre journal la liste des parents qui auraient abandonné les écoles de la ville pour cette institution théo- cratique".

(46) MOD, 2.12.1840.

(47) GAM, 10.8, 21.8 et 2.9-1842. "Aux prêtres la morale et la religion et la surveil lance des études dans ce sens: il n'y a rien à objecter!" (GAM, 21.8.1842), Il faut attendre le 26.7.1847 pour que la Gazette écrive que la "loi est à refaire, n'ayant nullement répondu à l'attente des hommes de bonne foi".

(48) HYMANS, op. cit., -II, pp.110-116. Dolez absent lors du vote, s'est montré favo rable à la loi lors de la discussion.

(49) MOD, 5-10.1842. Voir aussi: MOD, 10.8, 17.8, 30.8 et 31-8.1842.

(50) MOD, 14.10.1842.

(51) MOD., 12.10.1.845, Article diffusé également sous la forme d'une brochure: Appel à l'opinion publique sur la nécessité de modifier l'administration de la ville de Mons, Mons, 1845, 21 p.

(52) MOP, 31.12.1845. Pans un même ordre d'idées, le Modérateur critique l'aide ap portée par la Caisse de prévoyance dès ouvriers mineurs du Couchant de Mons à l'ins tallation de Frères dans le Borinage, considérant "qu'elle pourrait utiliser d'une manière plus efficace les fonds à sa disposition" (MOD, 24.1.1844). Voir aussi: MOD, 27.10.1847-

(53) AEM, PV Conseil communal de Mons, 17.8.1844. 125

Chapitre 9 - Notes (9)

(54) MOD, 18.10.1844. Le débat dépasse la simple question de l'ouverture d'une seconde école communale. Campion, le dernier instituteur laïque à être subsidié par la caisse communale, vient de décéder. Il s'agit de savoir si on va le remplacer par un nouvel instituteur laïque ou confier son école aux Frères de la Doctrine chrétienne. "La motion de Rousselle, si elle ne fut point accueillie par la majorité, eut pour résul tat le maintien du statu quo" (MOD, 12.10.1845)

(55) Le Conseil communal désigne pour en faire partie Rousselle (7 voix), Carlier (6 voix), Masquelier (6 voix) et Picquet (6 voix), Cousin - Puchâteaù, Dethuin, Doutremer et Laisné, qui ont soutenu Rousselle lors de la discussion, ne recueillent qu'une ou deux voix. Le bourgmestre Siraut préside de droit la Commission. Rousselle est seul au sein de celle-ci à défendre sa proposition (MOD, 15.12.1844; AEM, PV Conseil communal de Mons, 17.8.1844).

(56) Par 9 voix contre 5- Votent contre: Rousselle, Cousin - Duchâteaù, Dethuin, Doutremer et Laisné. Approuvent l'avis de la Commission: Carlier, de Hérissem, de Rasse, Fontaine de Fromentel, Guillochin, Masquelier, Picquet, Siraut et Tercelin - Sigart. (AEM, PV Conseil communal de Mons, 15-12.1844). Voir aussi à ce sujet: E. WITTE, Politieke machtstrijd..., op. cit., t.I, pp.342-343.

(57) AEM, PV Conseil communal de Mons, 23-9-1851. En 1849, le Conseil communal décide la création d'une école primaire pour filles (AEM, PV Conseil communal de Mons, 17. 11.1849).

(58) MOP, 5-5, 10.5.et 7-6.1844; AEM, PV Conseil Communal de Mons, 15-10.1842 et 17- 10.1846. "Nous protesterons toujours de toutes nos forces, écrit le Modérateur le 7- 6.1844, contre le funeste système qui paraît avoir été adopté par la Commission admi nistrative des hospices d'encourager par des subsides les corporations de main-morte

à venir se fixer à Mons".

(59) Un exemple parmi beaucoup d'autres pour illustrer cette politique: en 1843-1845, une veuve Fosselart lègue à la fabrique de la Paroisse de Sainte-Elisabeth de Mons une rente annuelle de 500 f, à charge pour elle d'en faire profiter le curé de maniè re à lui permettre d'organiser une école pour filles pauvres; ratifiée par le Conseil communal de Mons, la donation est rejetée par le ministre de la Justice (AEM, PV Con seil communal de Mons, 7-9-1849).

(60) CONS, 12.10.1852. "En octobre 1852, écrit encore le Constitutionnel le 12.6.1854, 126

Chapitre 9 - Notes (10) le pays a condamné le système intolérant qui sous la pression des sociétés secrètes et des clubs politiques tendait à faire des libéraux des hommes sans indépendance, des espèces d'esclaves obéissant à un mot d'ordre".

(61) "Sans secousses, sans désordre, sans collision, nous avons obtenu la plupart des améliorations inscrites dans le programme du Congrès libéral: a) indépendance du pou voir civil; b) retrait des lois réactionnaires; c) réforme électorale par l'abaisse ment du cens jusqu'aux limites fixées par la Constitution" (Association de l'opinion libérale de l'Arrondissement de Mons. Assemblée générale du 7 mai 1848, Mons, 1848. Voir aussi: Manifestation des principes et des voeux de l'Association de l'opinion libérale de l'arrondissement de Mons, Mons, 1848). Pes changements ont été apportés à la composition du comité après le décès en octobre 1847 de L. Poutremer, son pré sident. E. Laisné, vice-président, et E. Wauquier , secrétaire, deux membres de la Loge ont été remplacés par Ch. de Royer de Pour et G. Abrassart. A quelle occasion et pour quel motif la Loge perd-t-elle le contrôle de l'Association? Nous l'ignorons. Probablement sur la question du mandat impératif qui divise à cette époque le libéra lisme. La Loge n'est en tout cas pas dominée à ce moment par un courant démocratique.

Les démocrates, tout à fait marginaux à Mons, y apparaissent tardivement, après les élections de juin 1848 (Liberté! Egalité! Fraternité! Association démocratique de Mons. Déclaration de principes. Règlement arrêté unanimement en assemblée générale dés membres fondateurs, le 25 juin 1848, Mons, s.d.£l848j, 4p.; Séance du 1er octobre 1848. Extrait du compte-rendu, Mons, s.d..£l848J ,8 p.; Publications de l'Association démocratique, de Mons. N°2. Liberté! Egalité! Fraternité! Discours prononcé par le ci toyen Gérard Péruset, vice-président de l'Association démocratique dé Mons dans la séance du 19 novembre 1848, Mons, s.d.[l848j, 8 p.). Il faut noter la présence parmi ces démocrates montois partisans du suffrage universel et du droit au travail et à l'instruction, de J. Brouez, l'un des principaux propagateurs après 1852 du rationa lisme colinsien (I. RENS et W. OSSIPOW, Histoire d'un autre socialisme. L'école co- linsienne 1840-1940, Neuchâtel, 1979, PP•33-34). Les idées de Colins sont débattues au sein de la Loge montoise à partir de 1854, à la faveur de la réforme maçonnique qui est décidée à cette époque,

(62) "Les collèges doivent être éminemment religieux, écrit Labis en 1852. On se tromperait étrangement si l'on croyait qu'il suffit pour cela qu'un prêtre aille à des heures déterminées donner la leçon de religion, demeurant pour le reste complète ment étranger à l'établissement. Aussi en dehors des heures assignées à son enseigne ment , son action doit être soutenue par la surveillance et les leçons des maîtres et 127

Chapitre 9 - Notes (11) et surtout par leurs exemples, de telle sorte que l'élève rencontre partout le même esprit religieux, les mêmes tendances, respire le même air et se sente porté à l'a mour et à la pratique de la religion par toutes les influences qui l'entourent. Ce ne sont donc pas des garanties partielles que l'on doit exiger mais des garanties complètes qui embrassent l'ensemble des personnes et des choses et ne laissent aucun doute que l'esprit qui régne dans ces établissements est l'esprit religieux." (AEM, SW, 355, Mandement de l'évêque de Tournai, 12.2.1852).

(63) A. SIMON, Le Cardinal...... op. cit., t.I, pp. 474-483; P. HYMANS, Frère-Orban. .., op. cit., t.I, pp.463-467 et 506-520. Voir aussi: H. FASSBENDER, "L'épiscopat belge et le projet de loi sur l'enseignement moyen de 1850. Attitudes et opinions", dans: Bulletin de l'Institut historique belge de Rome, t.XL, 1969, pp.469-520.

(64) AEM, PV Conseil communal de Mons, 7.9.1849. "On voit le gouvernement, déclare Picquet, refuser comme contraire à la loi ce qu'il a admis pendant de longues années comme y étant conforme et proscrire en quelque sorte, par un refus absolu d'autorisa tion, d'accepter toutes les dispositions bienfaisantes dont les fondateurs auraient confié l'exécution à un ministre du culte, alors qu'il est certain que, dans tous les temps, la majeure partie de ces dispositions sont dictées par le sentiment religieux. Si les personnes bienfaisantes ont à craindre d'avoir à soutenir ou de laisser soute nir à leurs héritiers des procès pour en obtenir l'exécution de leurs volontés, on tarira immanquablement la source de la bienfaisance".

(65) V. WERY, Mémoire sur l'organisation de l'assistance en réponse à la question suivante proposée par l'Académie royale de Belgique: quelle est dans l'organisation de l'assistance à accorder aux classes souffrantes de la société la part légitime de la charité privée et de la bienveillance publique?, Bruxelles, 1852. Wéry publie à Mons en 1854 un volume de la même eau intitulé Sur les fondations de charité. "Fondre toutes les institutions charitables en la seule administration publique de la bien faisance de la commune, c'est, écrit-il, ressusciter l'oeuvre de la Convention natio nale en France". (Mémoire..., op. cit., p.122).

(66) Voir les notices consacrées par A. Simon aux deux évêques tournaisiens dans le tome XXX de la Biographie nationale (Delplaricq, col. 327-328; Labis, col. 493-496). Omnipotent dans son diocèse, Labis ne dépend en fait que du Pape, les pouvoirs de l'archevêque se limitant en définitive à la présidence du Conseil épiscopal. Labis y participe activement jusqu'en 1854 (A. SIMON, Réunions des évêques de Belgique 1.8 30- 1867. Procès-verbaux, Louvain-Paris, i960 et Réunions des évêques de Belgique 1868- 128

Chapitre 9 - Notes (12)

1883. Procès-Verbaux, Louvain-Paris, 1964).

(67) Voir surtout sur le clergé belge de cette époque: A. SIMON, Le Cardinal..., op. cit., t.II, pp. 15-16, 37, 225-227 et 252 et J. ART, Kerkelijke structure en pastora le werking in het bisdom Gent tussen I83O en 1914, Kortrijk-Heule, 1977, pp.15-20, 89-95, 105^106 et 115-147, ainsi qu'à titre documentaire: J. VOS, Le clergé du diocè se de Tournai depuis le Concordat de 1.801 jusqu'à nos jours, Braine-le-Comte, I887- I893 (5 vol. ). Les évêques recommandent à leurs prêtres d'agir discrètement, (E. WITTE,"Les évêques belges et les élections de 1830 à 1847. Etat de la question", dans: L'Eglise et l'Etat à l'époque contemporaine. Mélanges dédiés à la mémoire de Mgr. Aloîs Simon, Bruxelles, 1975, pp.577-603). Delplancq écrit à son clergé le H.8.I83I (AEM, SW, 354; cité par K. VAN ISACKER, Herderlijke brieven over politiek, Antwerpen, 1969, p.18): "Je suis persuadé qu'il suffira de vous signaler un devoir important que vous impose ... le bien de la Religion et de l'Etat, pour vous porter à le remplir avec tout le zèle et toute la prudence convenables. Je veux parler des élections... et la part active que vous devez prendre, si non par vos suffrages du moins par les conseils et les lumières que vous communiquerez à vos paroissiens. Les opérations électorales peuvent avoir les plus grands résultats pour les destinées de la Belgique... Des lois qui seront établies dans la suite pour nous régir dépendra en grande partie notre bonheur. Il est donc de la plus haute importance que le pouvoir législatif ne soit confié qu'à des hommes dignes d'être chargés du dépôt de nos libertés religieuses... Nous avons, il est vrai, des droits garantis par une Constitution. Mais cette Consti tution n'est pas immuable. Le même pouvoir qui a donné naissance à notre Constitution pourrait la modifier considérablement... Il y a danger pour nous, non seulement du côté des Chambres si elles étaient mal composées, mais encore du côté des hommes du pouvoir qui pourraient aisément se laisser entraîner à l'arbitraire. On connaît les prétentions mal fondées de certains hommes contre le clergé... On connaît combien, pour éluder la force des lois qui nous étaient favorables, des passions haineuses ont su faire imaginer d'interprétations fausses et directement opposées à ces mêmes lois. Nous pourrons trouver une barrière contre les abus du pouvoir... dans nos Cham bres si l'on a 'soin de n'y envoyer que des hommes de bien... Vous vous abstiendrez de lire cette circulaire au prône, d'entrer même dans le détail de tout ce qui y est contenu, surtout de vous livrer à des déclarations passionnées... Vous ferez un de voir à vos paroissiens de bien voter".

(68) Defuisseaux, vénérable de Loge, déclare eh 1845, lors d'un procès au Tribunal correctionnel de Mons: "Nous nous garderons bien d'envelopper tout le clergé dans la 129

Chapitre 9 - Notes (13)

censure... Nous accordons le juste tribut de nos respects aux ministres du culte qui n'acceptent d'autres missions ici bas que celle de porter partout la concorde et la paix, qui ont des allégements pour toutes les infortunes, des consolations pour tou tes les douleurs et appellent à eux les hommes en leur parlant au nom de la charité. Ceux-là savent qu'après avoir rempli les devoirs sacrés de l'humanité et s'être li vrés à des exercices pieux, il reste à la fin de la journée peu de place aux préoc

cupations de la politique... Félicitons-nous de voir dans notre arrondissement un bon nombre de ces hommes de paix. C'est à leur modération, au soin qu'ils prennent de: fuir de fâcheux conflits pour se renfermer dans le sanctuaire, c'est à leur pru dence... que Mons doit le bonheur de ne pas voir deux partis s'agiter dans son sein. Aussi, quand nous sommes aux jours des orages politiques, nous ne voyons pas la pres se locale aiguiser ses traits contre eux, nous ne les voyons pas aux combats électo raux recevoir les meurtrissures réservées aux assaillants. Ils gagnent en considéra

tion et en véritable influence tout ce que les autres perdent aux froissements et aux collisions des partis" (MOD, 31.3-1845). Le Modérateur loue également à plusieurs reprises la modération des prêtres montois (MOD, 15-6, 4.9 et 2.11.1842; 1.2.1843; 9-6 et 11.6.1847). Le curé-doyen de Pâturages est le seul à se distinguer par son agressivité (MOD, 4.11.1842, 1.2.1843).

(69) Le clergé n'est guère favorable aux Jésuites et aux Rédemptoristes, qui savent attirer vers leurs chapelles les fidèles les plus fortunés. Certaines fondations de

messe, par exemple, représentent des sommes très importantes. Une dame Dumont-Ricart remet ainsi au supérieur des Rédemptoristes de Mons, le 30.9-1854, 20.000 f, à charge pour la Congrégation de célébrer à perpétuité une messe chaque jour de l'année à son intention, pendant sa vie et après sa mort pour le repos de son âme. La Congrégation

bénéficie chaque année de dons similaires s'élevant également à plusieurs milliers

de francs. Pescamps, vicaire-général et ancien curé-doyen de Sainte-Waudru, déclare en 1848 à un rédemptoriste venu aux nouvelles: "Le clergé de Mons ne comprend pas l'action des réguliers et regarde même les Jésuites comme une espèce d'ennemis'.' Tous les ecclésiastiques montois souscrivent la même année, à l'exception du curé de Saint-Nicolas-en-Bertaimont, un ancien religieux, une requête adressée à Labis pour le dissuader d'autoriser l'installation des Rédemptoristes à Mons (Archives des Ré demptoristes, Couvent du Très-Saint-Rédempteur à Mons, Chronique intérieure).

(70) Voir au sujet des Jésuites de Mons: Cinquantenaire de la fondation du Collège Saint-Stanislas à Mons. 24-27 mai 1901, Mons, 1901 ; Collège Saint-Stanislas (I.85I- I95I), Mons, 1951 ; H. WATTIER, Le Collège Saint-Stanislas (1851-1979), Mons, 1979- Peux collèges catholiques sont encore ouverts à Pour et à Boussu en 1854-1855- 130

Chapitre 9 - Notes (14)

Tandis que celui de Pour dispense essentiellement une formation latine, celui de Boussu s'attache presqu'exclusivement à l'enseignement des sciences commerciales et mathématiques, du français et des langues vivantes (Indicateur du Borinage, 2.9 et

30.9.1855).

(7D "La fondation de notre Maison avait rencontré de grands obstacles, surtout de la part du clergé séculier. Vu cette opposition, l'évêque avait recommandé aux supé rieurs de notre Congrégation de procéder lentement et avec prudence. Pour ce motif, la communauté de Mons demeura pendant quelques années à l'état d'hospice, avec un personnel peu nombreux et dont la plupart étaient ou infirmes ou peu formés aux tra vaux apostoliques. On n'en demeura pas pour cela, les bras croisés. Sans parler des exercices du Saint Ministère que nos pères exerçaient dans notre chapelle, ils s'em ployaient aussi à donner des retraites spirituelles dans divers monastères et dans d'autres établissements soit de la ville, soit du diocèse et même quelquefois hors du diocèse. C'est dans ce genre d'exercice que notre maison de Mons s'est toujours particulièrement distinguée depuis. Aucune des Maisons de notre province n'a donné annuellement autant de retraites que la nôtre dans les collèges, les pensionnats, les hospices. Beaucoup de jeunes gens et de jeunes personnes ont jeté dans ces re traites les fondements solides d'une vie exemplaire et vraiment chrétienne, y ont trouvé les moyens de connaître et la force de suivre leur vocation soit à l'état ec clésiastique soit à la vie religieuse. Pans les Maisons religieuses, nos frères ont fait disparaître bien des abus et rétabli bien des usages conformes aux règles res-•- pectives de ces instituts que le relâchement avait fait tomber en désuétude. Quant aux missions et renouvellements de missions, les pères de cette Maison ne pouvaient s'y appliquer dans les premières années qu'en assistant les missionnaires des autres Maisons, vu leur petit nombre. Mais dès que la communauté fut suffisamment formée, on s'appliqua à l'oeuvre des missions avec tant de zèle qu'au bout de peu d'années la Maison de Mons tint un des premiers rangs". Le Couvent des Rédemptoristes de Mons compte 10 religieux en 1850, 20 en 1870. A l'inverse des Jésuites qui n'organisent pas de missions paroissiales dans l'arrondissement à l'exception de l'une ou l'autre à Sainte-Waudru en 1863 et en 1864 (JH, 16.2.1863 et 26.3-1864), les Rédemptoristes y déploient en la matière une réelle activité: 1849: Quaregnon; 1851: Pommeroeul et Masnuy-Saint-Pierre; 1853: Sirault; 1854: Nimy; 1855: Cambron - Casteau et Roisin; 1858: Ciply, Erbisoeul, Nouvelles et Saint-Ghislain; 1861: Erbisoeul; 1862: Frameries et La Bouverie; 1863 : Frameries, La Bouverie et Sirault; 1864: Lens, Pâturages et Wasmes; 1865: Erbisoeul, Eugies, Givry, Hainin, Jurbise, Lombise, Neufmaisori, Obourg, Quiévrain, Tertre; 1866: Harvengt, Maisières, Nimy, Tertre, Warquignies et Wihéries; 1867: Quévy-le-Petit et Wihéries; 1868: Harvengt et Lens; 1869: Bauffe et Masnuy- 131

Chapitre 9 - Notes (15)

Saint-Jean; 1870: Frameries et Hyon. (Archives des Rédemptoristes. Couvent du Très- Saint-Rédempteur de Mons. Chronique des travaux extérieurs). Voir sur l'ériorme impact de ces missions: A. SIMON, Le Cardinal,.., op. cit., t.II, p.253-256 et J. ART, Ker- kelijke,.., op. cit., pp. 199-237-

(72) La Société de Saint-Vincent-de-Paul montoise est officiellement formée le 30.12, 1849. Son comité se compose de X. de Patoul, G. Gigault, A. de Béhault, A. Marsigny, A. Mathieu et C. Périn. Périn est remplacé à son décès en 1853 par B. Quinet. Son local est situé au numéro 33 de la rue des Gades. Collectant les vieux vêtements et organisant des tombolas, elle vient en aide, vers 1854, à quelques trois cents ména ges, qu'elle entreprend de "former moralement" par l'organisation d'une école domini cale pour adultes (Ecole Saint-Joseph) et d'une bibliothèque populaire, ainsi que par la diffusion de publications comme les Petites Lectures, "véritable journal du pau vre" (Règlement de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, Mons, 1850; H. ROUSSELLE, Pe la charité à Mons, Mons, 1854, pp.18-19; EM, 1.9-1854). La constitution de la Société de Saint-Vincent-de-Paul de Mons suit de peu celle, en mars 1849, à l'initiative d' A. Marsigny, l'un de ses fondateurs, d'une section montoise de la Sodalité de la Sainte Famille, association assez similaire établie à Liège depuis 1844. La Société de Saint-Vincent-de-Paul a à Mons, à partir de 1854, un pendant féminin: l'Associa tion des Pâmes de la Miséricorde, animée par un comité où l'on retrouve notamment les épouses de Ch. Picquet et de B. Quinet (JH, 20.1.1863). C'est aussi le cas de la Sainte Famille, dotée depuis I852, d'une section féminine prise en charge par "quel ques jeunes personnes et dames dé bonne famille". (Archives des Rédemptoristes. Cou vent du Très-Saint-Rédempteur de Mons. Chronique des travaux extérieurs). Pe nombreu ses confréries (de Notre-Pame-de-la-Salette, du Saint-Nom de Jésus, du Rosaire...)

voient le jour à la même époque.

(73) "Cette société a pour toute occupation de soulager les malheureux et pour unique but de faire refleurir la vertu et la religion parmi les pauvres et de les dégager peu à peu des liens qui les retiennent captifs dans l'ignorance et la misère" (EM, 9.I.I854). "La presse cléricale a toujours prétendu que les sociétés de Saint-Vincent- de-Paul ne remplissent qu'une mission de charité, qu'elles n'ont été créées, propa gées en Belgique qu'en vuëVsoulager les malheureux et de répandre, avec les consola tions de la religion, dans tous les taudis où la misère se cache les bienfaits de la charité chrétienne, que fondées pour rapprocher les hommes, elles écartent de leur programme la politique comme un élément de discorde et ne prêchent que la loi d'a mour" (GAM, 8.3.1857).

(74) GAM, 8.3.1857. 132

Chapitre 9 - Notes (16)

(75) GAM, 7.8.1857-

(76) GAM, 25-7-1857-

(77) GAM, 9-4.1858: Voir aussi à ce sujet: J. ART, Kerkelijke... , op. cit., pp.279 et 346.

(78) Voir sur l'Echo de Mons: P. LEFEVRE, Répertoire..., op. cit., pp.l60-l6l et GAM, I7.I.I854 et 1.7.1856. L'Echo est présenté en 1854 par la Gazette de Mons comme un succédané de la Patrie de Bruges. Si la Patrie est souvent reproduite, la feuille publie aussi de larges extraits de l'Ami de 1'Ordre, du Bien Public, de l'Emancipation, du Journal d'Anvers et du Journal de Bruxelles.

(79) "Pu temps passé, in armonaque servait tout unimirit à marquer lés dates du mois, lés noms dés à chaque date dépuis 1'nouvel an ch'qu'au jour Saint Silvesse, lés grandes fiettes de l'année qu'arrivient intrtemps; i nos disai quand c'qué les carnévails, el carême et lés quatre-temps deviont arriver; il annonçai lés farces dé la lune et les éclisses qu'elle aloi pati, et 1'soleil avec; par après i racontai deux - tois histoires dé maisons brûlées l'année d'avant, oubé dés malheurs oubé dés batailles arrivées dins in pays ou l'aute, ou bé 'fois in assazin qui ferai ve- ni tout l'monde éié s'fênie à char-dé-pouille, quand on Usai c'à au soir au culot du feu. Et puis, c'étai toute, l'Armonaque es'bornai là. In p'tit peu à l'fois, on a stiqué brâmmint d'z'autes affaires dins ces p'tits lifes-là. D'puis n'trintaine d'an nées, on fait c'qui s'appelle in français d'ia politique avé 1'z'armonaques. Il a dé gas qu'on dit intré eusses par in biau jour: tout 1'monde n'a nié l'moyé d's'abonner à les gazettes; tout 1'monde n'a nié 1'temps d'ies lire. Mais tout 1'monde ara bé l'moyé d'acater in armonaque, et tout 1'monde trouvera bé 1'temps di lire. Allons vite à l'ouvrage. Nos avons dés nouvelles idées à faire mousser, dés nouvieaux plans à faire accepter par lés lourdauds ; i nos faut dès yaerds, i nos faut dés bonnes pla ces. Parler au peûpe, à 1'z'ouvriers, nos n'oserions nié, la police est là pour nos mette el'main au collet. Mais nos avons in aute moyé qu'ça. Fourrons nos idées. Ex pliquons tous nos plans dins d'z'armonaques, avé d'z'histoires , dés cansons, et d'z' autes artiques appeitissants. On mordera à l'hameçon in p'tit peu à l'fois, et à l'fin dés fins tout le monde gobera nos pilures, in lés trouvant si bié-dorées. P'puis c'temps-là, on voit d'z'armonaques dé tous lés noms et d'tous lés couleurs. Il a 1'armonaque pour rire, de la République, comique, drolatique, maçonnique, démo cratique, phalanstérien, proudhonnien... D'aucuns armonaques sont dév'nus dés pré-

A 133

Chapitre 9 - Notes (17) cheurs de révolution et d'tout ce qu'il a d'pu mauvais; in voulant faire rire, i broûgent - té l'esprit et i gâtent - té l'coeur... L'Armonaque dé Mons tachera d'faire rire, in rapelant leurs devoirs" (Armonaque dé Mons pour l'année 1863, Mons, 1862, .pp.. 5-6). L'Armonaque fut notamment rédigé par Ch. Letellier et B. Quinet. Voir à son sujet: D. LEVECQ, Charles Letellier. Essais de littérature montoise, Mémoire de licence en Philologie romane, UCL, 1976; M.-A. ARNOULD, "Le centenaire de l'Armonaque de Mons", dans: La Vie wallonne, t.XXI, 1947, p.63; G. TALAUPE, "Le curé Letellier, humoriste et chansonnier montois", dans: Wallo- nia, 1909, t.XVII, pp.265-281 et 316-320; M. PIRON, "Un écrivain montois: L'oeuvre de Charles Letellier et sa place dans l'histoire littéraire", dans: Annales du Cercle archéologique de Mons, t.60, 1946-1947, pp.235-249; G. SOHIER, "Charles Letellier, curé de Bernissart et l'Armonaque de Mons, 1867-1870", dans: 1er Congrès internatio nal de régionalisme, Ath, 1937, pp.366-381.

(80) A. SIMON, Le Cardinal,. ... op. cit., t.I, pp.504-518 et 534-538; P. HYMANS, Frère- Orban, op. cit., t.I, pp.468-470; J. STENGERS, "L'Eglise en Belgique...", op. cit.,

pp.70-72.

(81) A la séance du. 8.2.1854 (HYMANS, op. cit., t.III, pp.241-242.)

(82) GAM, I5.7.I854.

(83) "Ce système, écrit la Gazette, conduit à chasser du corps enseignant tous les professeurs d'une religion autre que la religion favorisée. Il est certain qu'un pro fesseur par exemple protestant ne se conduira pas comme l'abbé voudrait qu'il se . conduisit, c'est-à-dire qu'il n'ira pas à confesse, ni à la messe, ni au sermon, qu'il ne portera pas le dais de la procession, n'ira pas chanter les cantiques en l'honneur de N.-D. de la Salette et ne s'affiliera pas à la Sainte Famille" (GAM, 28. 7.1854). Voir aussi: GAM, 7-7, 15-7 et 21.10.1853; 24,7, 28.7 et 30.7-1854, 4.8.1854; 1.9 et 30.9, 6.11, 23.11 et 24.11.1856; 29.1 et 21.9-1857-

(84) GAM, 7.7, 15.7 et 28.7.I854. Selon la Gazette du 28;7.l854, Labis a mis pour condition à la conclusion d'une convention l'expulsion de dix professeurs de l'athé née. Rien n'indique que des négociations aient été ouvertes par l'Administration com munale avec l'évêché. N. Considérant et L, Wyvekens, deux membres du corps professo ral, font partie de la Loge. Considérant est attaqué par 1'Echo de Mons (GAM, 6.6. 1853) pour avoir publié un ouvrage dans lequel il a vanté - comme le fera Brasseur un peu plus tard à l'Université de Gand - les mérites de la Réforme (Etudes sur la 134

Chapitre 9 - Notes (18) révolution du XVIe siècle dans les Pays-Bas espagnols, Mons, 1851, 232 p.). Le cours de religion est donné à l'athénée par A. Marsigny, préfet des études, une des princi pales personnalités cléricales de la ville, qui n'hésite pas à s'afficher comme por teur de dais à l'occasion des processions. Ce qui permet à la Gazette d'écrire: "Si un fidèle assez zélé pour remplir dans une procession un office confié le plus sou vent à des mains mercenaires consent à instruire la jeunesse dans un établissement vide de Dieu, à enseigner une morale payenne dans un athénée de l'Etat, c'est que les athénées de l'Etat sont tout aussi religieux que les collèges du clergé, que la _ morale qu'on y enseigne est tout aussi pure". (GAM, 12.6.1853)-

(.85) GAM, 28.7-1854.

(86) CONS, 21.10.1852.

(87) CONS, 21,10.1852; EM, 2-5.10.1.852.

(88) EM, 23.lO.l852.

(89) GAM, 31..3.1853.

(90) GAM, 31.3, 1.4 et 18.4.1853. D'autres affaires de captation d'héritages bénéfi cient de la publicité de la presse anticléricale. Chasselet, ancien échevin de Mons, décède au début de juillet 1854. "Il était, il y a quelques années encore, écrit la Gazette, possesseur d'une fortune de 15-000 f de rente, dont la majeure partie était placée en biens fonds. Tout le monde a connu Chasselet. Tout le monde sait combien ses goûts étaient modestes et combien ses dépenses étaient peu considérables. Eh bien! de cette fortune de 15,000 f de rente, il n'est rien resté que le mobilier gar nissant la maison et la maison elle-même, hypothéquée pour sa valeur, Chasselet ne faisait pas d'affaires . La seule perte d'argent qu'il ait subie, est celle d'une somme de 60.000 f engloutie dans la faillite d'un banquier. Où donc est passé le reste de ce capital d'environ 400.000 f ? Lhoir fréquentait fort assidûment la maison de Chasselet. Depuis 2 ou 3 ans, Chasselet aliénait ses propriétés foncières sans qu'on put en deviner le motif. Lhoir allait chez Chasselet et Chasselet est mort ruiné. Et les héritiers n'ont pas un centime!" (GAM, 15-7.1854).

(91) GAM, 1.4.1853.

(92) GAM, 9-5-1857- Voir sur le même thème: GAM, 25-5, 26.5 et 30,5-1857- 135

Chapitre 9 - Notes (19)

(93) A, SIMON, Le Cardinal..., op. cit., t.I, pp.546-550; J. LORY, Libéralisme..., op. cit., pp.161-162; P. HYMANS, Frère-Orban.,., op. cit., t.I, pp.521-523 et 547- 548.

(94) GAM, 1,6, 6.6 et 30.8.1857; AEM, PV Conseil communal de Mons, 4.7.1857- Un ba taillon d'infanterie passe la nuit du 30 au 31 mai sur la Grand'place. De la cavale rie est envoyée le 31 mai en renfort de Tournai. L'artillerie de la forteresse est braquée sur le centre ville. Les Chasseurs éclaireurs de la Garde civique sont ras- _ semblés à la Maison communale. Les religieux ont vécu les événements avec effroi: "La troupe effrénée, au milieu d'hurlements affreux, lançait des pierres de toutes dimensions contre la porte de la maison et dans les fenêtres de l'étage pendant l'es pace d'une demi-heure. La consternation régnait parmi nous. Les coups, les cris, les hurlements...au milieu de la nuit glaçaient tous les coeurs d'épouvante et chacun croyait sa dernière heure arrivée. Vers 10 h, le calme se rétablit mais comme person ne ne savait pourquoi, on passa la nuit dans les angoisses... Le lendemain, ...des amis vinrent nous rapporter de temps en temps ce qui se passait en ville. Ils nous conseillèrent de ne pas demeurer dans la maison, .. Des voix féroces ne cessaient de crier que, pour l'exemple, il fallait achever quelques uns des nôtres" (Archives des Rédemptoristes, Chronique des travaux intérieurs). Sur proposition de Gautier-Lessines le Conseil communal de Mons vote le 4.6.1857 une adresse au Roi hostile au projet de loi Nothomb, Picquet et de Hérissem sont seuls à s'y opposer (AEM, PV Conseil commu nal de Mons, 1 et 4.6.1857).

(95) D. DERECK, "Le sac du Couvent des Frères des Ecoles chrétiennes de Jemappes (31 mai I857)", dans: Annales du Cercle d'Histoire et d'Archéologie de Saint-Ghislain, 1978, pp.239-300.; GAM, 23.6.I857; AEM, Jemappes, II, 638, Administration Communale de Jemappes au Commissaire d'arrondissement, 1.6.1857 et Conseil communal de Jemappes au Roi, 3O.ll.l857. La politique scolaire de la Caisse de prévoyance est critiquée,à partir de 1854 à l'instigation notamment de la Loge (Archives de la Parfaite Union de Mons. PV. de la réunion du 4.8.1854), par la presse anticléricale (GAM, 8.6.1854, 4.6.1855 et 5-6.

1857).

(96) En fait, surtout par E. Dumoulin - Gressin, qui en est largement l'auteur depuis I854. Fils du rédacteur en chef du Précurseur d'Anvers, Dumoulin - Gressin est membre de la Loge. A partir d'octobre I856, la Gazette pousse à la réorganisation à Mons d'une association libérale fondée sur le programme de 1846 complété par la question de la Charité (GAM, 27.10 et 7.11.1856-, 29-10 et 5.". 11.18.57). 136

Chapitre 9 - Notes (20)

(97) La Loge ne joué plus en 1857 le rôle de catalyseur qu'elle a exercé en 1847. Ses réunions ne sont plus guère fréquentées depuis, semble-t-il, qu'elle a abordé en I856, sous l'impulsion de J. Bourlard et des Colinsiens, la question du suffrage, à la faveur de la réforme maçonnique qui l'a autorisée en 1854 à traiter les matières politiques et religieuses. Bourlard, député de la Loge auprès du Grand^Orient, a été l'un, des principaux artisans de cette réforme, prononçant notamment à l'occasiori de la fête solsticiale du 24.6.1854 un discours qui a puissamment contribué à son adop tion. (Archives de la Parfaite Union de Mons, PV des réunions, 23.10 et 3.11-1854.; 29-2 et 7.3.1856; 20.7, 4.9, 21.9 et 2.10.1857; EM, 23 et 24.9-1854; J. LORY, Libé ralisme, op. cit., pp,265, 267, 273, 276 et 301)

(9-8) La reconstitution de l'Association libérale de Mons est annoncée par la Gazette le I7.ll.l857. Une première assemblée, tenue le 20.11.1857 à l'hôtel de ville, avali se un comité provisoire qui désigne à son tour le 23-11 un bureau composé de G. Boulenger, président, A. Masquelier et E. Macau, vice-présidents, Ch. Carlier, se crétaire et A. Pêcher, trésorier. Le règlement porte que seuls les électeurs peuvent participer à la désignation des candidats, auxquels ne peut être imposée la moindre profession de foi (GAM, 20 et 26. IL. 18.57.) • 137

Chapitre 10 - Notes (1)

(1) A. SIMON, Le Cardinal..., op. cit., t.I, pp.171-603; J. LORY, Libéralisme et ins truction primaire. 1842-1879- Introduction à l'étude de la lutte scolaire en Belgi que, Louvain, 1979, t.I, pp.127-128; 203-209; 222-225 et 251.

(2) Sa disparition suit de peu l'échec qu'elle rencontre lors des élections provin ciales de 1860. Elle a tenté sans succès de s'opposer à la réélection d'H. Rousselle. Elle a tenu en I858, 1859 et 1860 ses assemblées annuelles statutaires. Il est ques tion en mars 1870 de sa reconstitution (GAM, 9.5.I858, 6.6.1859 et 30.5.I86O; OM, 1.4.1870). La Société de l'Harmonie, un cercle privé animé en 1860 par F. Sigart et L. Huart, deux des dignitaires de la Logé, fait parfois figure d'association libérale. "La plus grande animation a régné hier en ville, note 1'Organe de Mons en août 1864. Non point par suite de l'intérêt qu'on portait aux élections locales mais par celui qui s'attachait aux élections s'accomplissant dans certains arrondissements où l'on savait la lutte ardente. Cette animation se remarquait surtout à la Société de l'Har monie où chaque dépêche annonçant le succès de notre opinion était saluée par les plus vigoureux applaudissements. Le soir, une aubade a été donnée aux Jésuites. Plus de 500 personnes se trouvaient dans la rue des Dominicains. Par mesure de prudence, la police avait pris le frais vis-à-vis du Collège Saint-Stanislas." (OM, 12.8.1864)

(3) "Pepuis longtemps les travaux sont déserts, déclare J. Bourlard, le 5-12.1860. On a essayé par tous les moyens de réveiller l'atelier. Les conférences ont dû être abandonnées. Le temple n'est plus fréquenté". Archives de la loge La Parfaite Union de Mons, PV de la réunion du 5-12.1860. Voir aussi les séances du 1.6 et du 7-12.1859, du 27.5.1860. Le registre s'interrompt du 5-12.1860 au l8.ll.l863.

(4) Entrent à la loge entre septembre 1863 et mars 1864: A. Pethuin, Ch. Pelnest, A, Boulenger, E. Bourlard, P. et L. Cambier, A. Grimard, A. Lescarts et J. Lebrun.

(5) La loge bénéficie de l'appui bienveillant d'E. Gressin - Pumoulin, rédacteur en chef de la Gazette de Mons. Gravement malade, celui-ci quitte Mons pour Bruxelles au début de janvier I865. Il est remplacé: à la tête du journal par Ch. de Bettignies qui, lui, n'a aucun lien avec la loge. Elle décide en mai 1865, à l'instigation d'A. Dethuin, de créer une feuille destinée à "pousser en avant le libéralisme modéré". Un accord est conclu à la veille des élections législatives de juin 1866 avec l'im primeur Clerbaut - Gossez. Après avoir imprimé pour le compte des catholiques en 1865 le Journal du Hainaut, celui-ci a lancé au début de 1866 son propre trihebdomadaire, le Phare du Hainaut. Pes difficultés financières - la Loge a à sa charge les appoin tements du rédacteur, soit 1.200 f par an - mettent rapidement fin à leur collabora- 138

Chapitre 10 - Notes (2) tion. (Archives de la loge La Parfaite Union de Mons, PV des réunions du 26.4, 3-5, 15-11 et 20.12.1865, du 7.2, 21.2, 18.4, 2.5 et 16.5-1866; GAM, 10.6.1866; P. LEFEVRE, Répertoire... , op. cit., pp.302-303).

(6) CONS, 23.1 , 13-3, 30.5, 9-6 et lO.ll.l858.

(7) CONS, 2-9-6, 30.6, 1.7, 2,7, 9-7, 11.7-1858.

(8) CONS, 2.7 et 9.7.1858.

(9) CONS, 14.4, 15.4, 20,4.1858 et 9.6.I8.58.

(10) CONS, 14.4.1858.

(il) cons, 13.3.1858, 13.5.1858.

(12) Le Constitutionnel est à partir de 1859 un journal sans grande consistance, composé pour l'essentiel de nouvelles étrangères et de faits divers. Le débauchage dé son personnel par Clerbaut, qui vient imprimer à Mons la feuille catholique Le Journal du Hainaut, contribue à sa disparition (P. LEFEVRE, Répertoire.. ., op. cit., pp. 133-134.).

(13) GAM, 8.1.1861. Voir aussi GAM, 14.8 et i3.ll.l858-, 31-5, 11--6., 18.6, 20.6 et 11. 11.1859, 20,5.1860, 8.1, 17.1, 29.10, 2.11, 5-11 et 14.11.1861, 12.10, 4.12 et 8.12.

1862.

(14) GAM, 6.10.1862.

(15) OM, 14.8, 26.8, 14.10 et 23.10.1864, 27.2.1866, 1.8.1867, 6.1, .10.3, H-5, 19-5, 31-7 et 26.12.1868, 12.1, 9-4, 4.9 et 5.9-1869, 17-6, 27-6 et 18,6.I87O. Voir aussi sur l'Organe: P. LEFEVRE, Répertoire..., op. cit., pp.290-292.

(16) CONS, 29-6.1858.

(17) La construction des fortifications d'Anvers s'accompagne de la démolition de celles de Mons. Celle-ci entraîne la ville dans des dépenses nouvelles de voirie, de canalisation d'eau, d'éclairage, de police... qui ont leur répercussion sur les cen times additionnels acquittés par le petit commerce. (AEM, PV des réunions du Conseil 139

Chapitre 10 - Notes (3) communal de Mons, 30.10.1865 et 18.12,1869).

(18) GAM, 17.4, 27.9 et 8.IO.I858, 14.1, 24.1 et 2-2.4.18.59, 14.7, 15-7, 18.7, 22.7 et 1,11.1861, 28.2, 6.7, 10.7, 24.8 et 28.8.1862; OM, 2-5-7 et 31-7-1863, 14.10 et 23- 12.1864, 8.5, 28.9, 30.9 et 6.10.1866; 18.6, 27-7, 1.8, 2.8, 15.8, 3-9, 1--10, 27-12, 29 et 3O.i2.l867, 21.1, 2.2 et 21.3.1868; 1.7 et 12.7-1-870.. La Gazette ne change pas d'avis après 1862; mais se rangeant à l'avis des doctrinaires, elle considère désor- • mais celle-ci comme inopportune (GAM, 29-3, 6.4 et 25.4.1868). Pans ses brochures, Ch. Le Hardy de Beaulieu réclame aussi la révision de la loi de 1842, n'hésitant pas à prôner à son sujet l'introduction du mandat impératif. "Il faut que tous les élec teurs libéraux s'entendent entre eux, pour ne déléguer de fonctions électives qu'à des mandataires qui auront pris l'engagement formel d'agir dans la mesure de leurs attributions de manière à faire disparaître le plus tôt possible la loi de 1842 de notre législation comme incompatible avec la liberté de conscience et dès lors in constitutionnelle. A ceux qui protesteraient contre le mandat impératif qu'une telle condition implique, on peut réportdre que si ce mandat n'est pas conciliable avec la liberté et la dignité lorsqu'il s'agit d'un principe encore indécis et controversable, il ne l'est plus dès qu'il s'agit d'une question nettement définie et qui ne peut se résoudre que par l'affirmative ou la négative" ("L'enseignement de l'histoire sainte dans les écoles primaires et ses conséquences", dans: Revue trimestrielle, t.54, avril 1867, p.237-238; voir aussi: L'éducation de la femme, Paris, 1867, p.178-179). La demande de suppression du cours de religion du programme officiel, formulée dès 1862 par la Gazette, implique la révision de la loi de 1850 sur l'enseignement moyen; celle-ci n'est toutefois, pour ainsi dire, jamais revendiquée explicitement-

(19) OM, 20.8 et 2I.8.I865.

(20) OM, 26.11.1865, 25.1, 19.2, 2.3, 4.3, 7-3, 8.3, 9-3, 10.3, 11-3, 13.3, 15-3, 17.3, 20.3, 21.3, 25.3,. 2,4, 3-4, 24.11, 25.11, 26.11, 30.11, 2.12, 4 et 5-12.1866; 27.7 et 28,8.1867. La Gazette donne pour sa part raison à Vandenpeereboom (GAM, 19-2, 27.2, 1.3, 3-3, 14-3 et 27-3-1867).

(21) GAM, 25.11.1867. T. Massart, bourgmestre de Nimy était l'auteur des articles publiés en août I865 par l'Organe. Toute l'affaire trouvait, selon La Revue du 20.12. 1868, son origine dans une brouille du maîeur avec le curé. C'est sur les ordres de Massart que Lagache, jeune instituteur récemment nommé par la commune, se serait ab stenu de répondre aux injonctions du clergé. Une pétition vantant les mérites de l'inspection civile circula parmi les instituteurs de l'arrondissement; elle recueil- 140

Chapitre 10 - Notes (4) lit une cinquantaine de signatures (GAM, 19 et 24.3-1867).

(22) GAM, 14.7, 18.7 et 20.7.1861; GAM, 6.7.1862. La Gazette demande en 1862 la mise à l'ordre du jour de la proposition Boulenger. Choquet, Pevroede, Pewandre et Lebrun l'avaient contresignée en 1861.

(23) Comme le note E. Bourlard, qui la présente à la Loge lé 20.4.1864, "le but es sentiel de la Libre Pensée est de propager l'enterrement civil" (Archives de la loge "~ Parfaite Union à Mons, PV de la réunion du 20.4.1864). Cette société, constituée à Bruxelles le 19-1-1863, dispose à partir de janvier 1864 d'un organe de presse, Le libre examen (J.LORY, Libéralisme et. .., op. cit., t.I, p.304 et 311 ). Ses activités dépassent rapidement le cadre qu'elle s'était fixé initialement, englobant notamment dès 1866 la défense de l'enseignement officiel laïc. Elle n'a pas de section montoise, seulement quelques membres affiliés à titre individuel, auxquels il lui arrive de prêter du matériel, comme son char funèbre à la famille Pelnest en octobre 1868 (OM, 15.10.1868). La démarché est exceptionnelle. Il est généralement fait appel pour les enterrements civils à La Civilisation, une société similaire établie à Jemappes, la seule du genre à exister dans l'arrondissement (OM, 19-1, 22.2, 2.6 et 13-8.1870), Voir sur la Libre Pensée et les autres associations laïques: E. WITTE, "Pe Belgische Vrijdenkersorganisaties (1854-1914). Onstaan, ontwikkeling en roi", dans : Tijdschrift voor de studie van de Verlichting, 1977, pp.127-286 et J. BARTIER,"La franc-maçonnerie et les associations laïques en Belgique", dans: Histoire de la laïcité, Bruxelles, 1981, pp.I9O-I9I. (24) AEM, Wasmes, 663, H. Berge, président et L. Labarre, secrétaire de la Libre Pen sée , aux administrations communales belges, 20.12.1866.

(25) Sa proposition a été contresignée par Brébart, Pelye, Isaac, Simon et Tacquenier. "Le but de ma proposition, déclare Boulenger, sera que les écoles d'adultes soumises à la loi de 1842 auront un subside de l'Etat, tandis que celles qui ne le seront pas en auront un de la province. Nous mettrons ainsi le gouvernement dans l'obligation de rediscuter la question devant le pays." (OM, 20;7-1867)

(26) GAM, 20.7.1867; OM, 27.7-1867.

(27) AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 23-3-1867. Il s'agit de la première séance à laquelle assiste Wyvekens, fraîchement élu.

(28) AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 22.9.1867- Refusent également de souscrire aux dispositions ministérielles dans l'arrondissement les communes de: 141

Chapitre 10 - Notes (5)

Autreppe Erbisoeul Heusies Noirchain

Baisieux Eugies Hornu Quévy-le-Petit

Baudour Fayt-le-Franc Hyon Quiévrain

Bauffe Givry Jemappes St-Ghislain

Bougnies Goegnies-Chaussée Jurbise Sars-la-Bruyère

Casteau Hainin Lombise Thulin

Ciply Harmegnies Montroeul-sur-Haine Villerot

Cuesmes Hautrage Neufmaison Wasmes

Elouges Havre Neufvilles Wasmuël

Wihéries AEM, PV des réunions du Coriseil communal de Mons, 4.4,1868.

(29) A Mons, mais aussi à Boussu, à Elouges, à Lens, à Nimy, à Pâturages... (OM, 26. 12, 27-12, 2-9.12- et 30.12.1867, 28.2 et 2.4.1868; Voir aussi: J. LORY, Libéralisme. . op. cit. , p.320.

(30) AEM, PV réunions du Conseil communal de Mons, 7-3-1868. Sainctelette ajoute dans une lettre qu'il adresse à Degouy, le directeur de l'Organe: "Montrez-moi en dehors de notre arrondissement et de quelques grandes villes des signes certains de l'opi nion et quels que soient les sentiments de la majorité parlementaire, je dirai alors que le moment opportun est venu. Mais tant que le corps électoral par des pétitions, les conseils communaux et les conseils provinciaux dans des délibérations réfléchies n'auront pas déclaré que la loi de 1842 doit être révisée, qu'ils ne l'auront pas fait en nombre tel qu'on puisse compter que nos écoles seront soutenues et notre- majorité réélue, il y aura lieu d'être retenu par cette considération qu'en défini tive il vaut mieux pour l'opinion voir un ministère libéral aux affaires, sauf à su bir quelques temps encore la loi de 1842, que de réviser cette loi tout de suite et de provoquer une réaction qui fera négliger nos écoles et rendra le pouvoir aux clé ricaux. Quelqu'ait pu être en 1848 le sentiment du Conseil provincial sur la question d'opportunité, il est certain qu'en 1849 il envoyait aux Chambres une adresse dans laquelle il ne réclamait la révision de la loi de 1842 qu'au point de vue des charges qu'elle faisait peser sur les provinces. Vous n'y trouverez pas un mot qui ait trait à l'abrogation immédiate des dispositions organiques de l'intervention du clergé à titre d'autorité. De 1848 à 1861, personne au Conseil provincial n'a rappelé l'atten tion sur l'adresse oubliée de 1848, N. Defuisseaux, l'auteur de cette requête, a fait partie du Sénat de 1852 à 1854. Pas plus au Sénat qu'au Conseil provincial, il n'a jugé opportun de revenir sur la question. Il faut attendre que les écoles de l'Etat aient mieux fait encore leurs preuves, que la différence de population ait amplement 142

Chapitre 10 - Notes (6) prouvé leur supériorité sur les écoles libres, que les chefs de famille soient en plus grand nombre mis en disposition de comprendre que l'instruction religieuse se donnant en dehors des classes, l'école laïque ne devient pas pour cela un lieu de perdition." (GAM, 27-3 et 29-3-1868)

(31) HYMANS, op. cit., t.IV, pp.470-471; OM, 19-4 et 28.4.1868.

(32) OM, 6.4.1868.

(33) GAM, 6.4.1868.

(34) AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 4,4.1868.

(35) GAM, 12.7 et 23.7-1868; OM, 23.7-1868. Ont notamment voté, outre Sainctelette, contre la proposition de Boulenger: Colmant, Defacqz, Drion, Fontaine, Gillion, Hardy, Hubert, Paternostre, Pêcher et Wattecamps. Ont voté pour, outre Boulenger: Bonet, De Dondre, Dupret, Hanoteau, Houtart, Isaac, Lebrun, Lescarts, Liénard, Mahieu.Masque lier, Simon, Wanderpepen et Vienne.

(36) AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 17.12.1858. Ont voté pour la suppression: Boulenger, Dolez, Gautier - Lessines, Grenier, Laisné, Lebrun, Masque lier, Paternostre - Guillochin, Pêcher et Sigart - Capouillet. Ont voté contre: Carlier, de Hérissem, Demoulin, Dethuin, Fontaine de Fromentel, Papin - Dupont et Van Miert. Masquelier est le seul membre du collège échevinal à soutenir la proposition de suppression.

(37) AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 22.12.1860,

(38) AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 20.1.1860.

(39) AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 11.1.1868.

(40.) AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 11.1 et 12.12.1868, 5-1 et 3.12.18-70.

(41) AR du 9-3-1870 (Hainaut, 7-10.1870).

(42) Hainaut, 6.10, 7.10, 12.10, 23-10.1870, L'arrêté royal ratifiant la décision 143

Chapitre 10 - Notes (7) du conseil date dû 9-3-1870. Le conseil est saisi à la même époque d'un dossier assez similaire. En 1865, une demoiselle Boulengé de la Hainière a légué au Bureau de bien faisance des biens évalués à 900.000 f, représentant un revenu annuel de 30,000 f. A charge pour ce bureau d'améliorer les écoles gardiennes qu'il a déjà établies dans la ville en leur annexant des crèches. Ces écoles gardiennes sont confiées depuis une vingtaine d'années à des religieuses, les Filles de la Sagesse. Sur proposition du collège échevinal, le conseil approuve le 18.8.1866 la remise du produit de cette fondation au Bureau de bienfaisance. Il se heurte le 12.4.1867 au refus du Ministre de la Justice, qui déclare le Bureau de bienfaisance incompétent pour administrer des établissements de l'espèce. Les écoles gardiennes formant selon lui une division de l'enseignement primaire, c'est la commune et non le Bureau de bienfaisance qui doit accepter le legs. Le conseil maintient le 27.4.1867, son avis, considérant que les écoles gardiennes ne sont pas des établissements d'enseignement mais des institutions de bienfaisance. Le Ministre persiste le 2.7.1867 dans son refus, auquel se résigne, le 20.9.1867, le conseil communal. Alors que le gouvernement tarde finalement à met tre la ville en possession du legs, les héritiers légaux ainsi que le Bureau de bien faisance manifestent leur mécontentement dans des pétitions qui font en décembre 1869 et en mars 1870 l'objet de discussions parlementaires, au cours desquelles, Bar a, ministre de la Justice est pressé de prendre une décision, qu'il finit par prendre au début d'avril 1870. Mise en possession du legs Boulengé de la Hainière, la ville se voit intenter par les héritiers un procès qu'elle gagne en I876. La pétition du Bureau de bienfaisance n'a guère été goûtée par le gouvernement. Soumis à réélection, V. Wéry, président et membre depuis 1853 du Bureau de bienfaisance, est éliminé le 8.I.I87O, par 9 voix contre 6 et 3 abstentions, par le conseil communal au profit de Th. Rouvez, second candidat. (AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 18. 8.1866, 20.9-1867, 24.10.1867, 3-8 et 24.10.1868; HYMANS, t..IV, p.570; Hainaut, 8.1 et 11.1.1870.; 0M, I3.I.I87O; GAM, I6.8.I87O).

(43) Voir notamment: GAM, 1.7, 4.7, 6.7 et 12.7-1861, 14.7.1862; 0M, 25-1-1863, 12.2 et 14.2.1865, 12.6,1866. Ch. Le Hardy de Beaulieu condamne également la politique scolaire de la Caisse de prévoyance ("Les grèves d'ouvriers mineurs au Borinage. Re cherches sur leurs causes et les moyens de les prévenir", dans: Revue trimestrielle, t.XIII, 1861, pp.55-56; Houilleur, 5-2.1865)

(44 ) Caisse de prévoyance établie en faveur des ouvriers mineurs du bassin de Mons. Rapports annuels (I858-I866), Mons, 1859-1867; Houilleur, 29.1.1865-

(45) Houilleur, 29-1, 5-2 et 6.8.I865. 144

Chapitre 10 - Notes (8)

(46) Il est avéré, ajoute l'Organe (OM, 12.6.1866) que les maigres subsides accordés aux instituteurs communaux ont pour condition formelle et pour résultat d'aliéner l'indépendance de l'instituteur."

(47) Houilleur, 29.1.1865. "Quelles tristes réflexions, note 1'Organe (OM, 14.2.1865), doivent faire les braves et courageux invalides du travail en voyant diminuer leurs secours alors que frères et religieuses touchent de gros subsides pour gâter l'esprit et le coeur de nos populations enfantines."

(48) F. Corbisier et A. Quenon, démissionnaires, sont remplacés à la tête de la caisse de prévoyance par H. Jordan et V. Legrand, deux autres hommes de la Société Générale. La même assemblée approuve la proposition de Sainctelette de distribuer annuellement sous forme de prix un millier de francs aux instituteurs laïcs les plus méritants. L'Organe écrivait après le décès de Meeus en 1861 (OM, 25.1,1863): "Espérons que la Société Générale, placée maintenant sous une direction plus libérale, reconnaîtra la nécessité d'écarter les vertueux disciples dé La Salle. Il appartient à Liedts, qu'on représente comme un enfant du libéralisme, d'employer tous ses efforts à évincer des établissements d'instruction primaire les protégés de feu le Comte Meeus. C'est son devoir comme libéral." En 1866, la Gazette convenant que la Société Générale avait fait donner des subsides assez importants aux écoles tenues par des Frères de la Doc trine chrétienne et qu'une fois entrée dans cette voie, elle y avait persévéré trop longtemps, concluait: "Les choses ont changé. Sauf un seul, tous les directeurs de la Société Générale appartiennent à l'opinion libérale. Les subsides accordés aux frères sont progressivement diminués et diverses mesures sont prises pour encourager l'enseignement laïque." (GAM, 23.5.1866). Voir aussi à ce sujet: J. PUISSANT, L'évolution..., op. cit., p.125 et L. HENNEAUX - DE POOTER, Misères et luttes sociales dans le Hainaut (1860-1869), Bruxelles, 1959, pp. 97-98. Notons enfin qu'une loi du 28.3-1868, introduite à la Chambre le IO.5.I867, interdit aux caisses de prévoyance toute forme d'aide à l'instruction publique.

(49) Archives de la loge La Parfaite Union de Mons, PV de la réunion du 6.9-1851. L'intérêt manifesté par certains membres de la loge pour l'enseignement féminin est assez précoce, le sujet n'étant guère abordé à cette époque. Voir notamment à ce propos: J. BARTIER, "Un siècle d'enseignement féminin. Le lycée royal Gatti de Gamond et sa fondatrice", dans: Laïcité et franc-maçonnerie, Bruxelles, 1981, pp.162-190.

(50) A. CORDIER, Histoire de l'ordre maçonnique en Belgique, Mons, 1854, pp.585-589- "Chaque communauté (religieuse), écrit-il, a une école de jeunes filles. C'est de là 145

Chapitre 10 - Notes (9) que sortent les idées étroites et dangereuses. Les élèves en sont les propagatrices ... La mère de famille est constamment travaillée par les conseils du confesseur ou du jésuite. Le chef de famille s'opposerait-il à la détermination de son épouse? La division éclate au foyer, et il se voit obligé de sacrifier les appréhensions pater nelles à la nécessité de la paix. En supposant que son influence s'oit déterminante, il ne trouve pas autour de lui des établissements assez fortement organisés pour y perfectionner l'éducation d'une jeune fille. Il existe sous ce rapport dans notre pays une lacune importante. On ne devrait pas hésiter à faire pour la femme les sacrifices devant lesquels on n'a pas reculé en faveur de la génération mâle..."

(51) GAM, 1.9.1&57, 15.12.1859, 8.9-1861, 6 et 12.12.1.862, 8.5-1864, 8.1.1865.

(52) OM, 30.1.1863, 16.4.1864, 14.8.1865, 31-8.1868. "Le parti rationnaliste doit s'occuper tout particulièrement de l'instruction et de l'éducation de la femme, écrit l'Organe en 1868. Il faut qu'elle déserte le confessionnal où on lui fait jouer le rôle dégradant d'espion. Tant que les femmes subiront le joug du prêtre, tant qu'elles resteront imbues d'idées superstitieuses, nos efforts à nous rationalistes seront frappés de stérilité. Le catholicisme nous dispute énergiquement la possession de la femme. Qu'à côté des pensionnats dirigés par les congréganistes s'ouvrent des insti tutions semblables à celle que dirige Melle Gatti de Gamond et la femme nous appar tiendra. Et par la femme: l'enfant!"

(53) Ch. Le Hardy de Beaulieu consacre au sujet plusieurs colonnes de la Gazette et • du Houilleur (voir par exemple: GAM, 8.5-1864 et Houilleur, 16.4.1865) ainsi qu'une étude publiée en avril 1865 par la Revue Trimestrielle (t.46, pp.102-164). Remaniée, celle-ci paraît sous la formé d'un livre en 1867 en France, où la Revue Trimestrielle était frappée d'interdiction en raison du radicalisme prêté à une partie de ses au teurs. (L'éducation de la femme, Paris, 1867, 240 p).

(54) AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 17.12.1859, 6.8.1860, 17.11. 1860, 1.12.1860, 29.1,1861, 5.9.1863, 9-1-1864, 1.10.1866, 18.12,1869, 5-1 et 3-12. 1870. M. Grenier, commissaire d'arrondissement, engage plusieurs administrations com munales du Borinage à faire de même (AEM, Jemappes, I, 3, PV des réunions du Conseil communal, 19-8 et 16.10.1862, 27.6.1863, 9-4 et 11.6.1.864, 2.12.1865).

(55) AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 29.12.1866 et 6.9.I869. 146

Chapitre 10 - Notes (10)

(56) OM, 28.10.1860. Le conseil provincial votera le 14.7.1870 un subside de lO.OOOf destiné à encourager l'établissement dans la province d'écoles moyennes pour filles, conditionné par leur non soumission à la loi de ,18.50. Evoquant la liberté de cons cience garantie par la Constitution, une majorité des conseillers provinciaux se re fusent à contribuer par une aide financière à l'érection d'écoles intégrant le cours de religion dans leur programme (GAM, 15.7-1870).

(.57) AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 15-2.1868. Nationalisé par la loi du 5 frimaire an VI, l'immeuble occupé par les Ursulines est en vertu d'un décret de 1811, une propriété communale. C'est du moins le point de vue de Ch. Sainctelette,

échevin de la ville de Mons.

(58) AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 9-5, 5-9 et 3-12.1863- A con tre-coeur, la ville se voit forcée de payer aux Dames du Sacré-Coeur une indemnité de 6.000 f pour des travaux qu'elles y ont fait faire et qu'elles considèrent comme ayant apporté une plus-value au bâtiment occupé désormais par l'Ecole moyenne de l'Etat. "En I8l2, ironise J. Bourlard au conseil le 3-12.1863, la corporation dont il s'agit s'appelait très modestement les Filles de Charité du Sacré-Coeur de Jésus; elles étaient protégées par toutes les autorités. A ce point qu'elles ont obtenu en I8I.6 un décret impérial qui leur a donné la personnification civile. C'est qu'à cette époque, l'institution était une oeuvre essentiellement de bienfaisance. Mais depuis les idées et les tendances ont bien changé. Les Fille de la Charité sont devenues les Dames du Sacré-Coeur. En I838, lorsqu'il s'est agi de la vente aux religieuses de l'ancien refuge de Saint-Ghislain (proposition d'acquisition qui n'a pas eu de suite) elles ne pouvaient acheter la propriété de la ville au prix de 12.000 f sans devoir le constituer en rente. Aujourd'hui elles élèvent un grand et magnifique hôtel qui a coûté près de 500.000 f. Ce sont des enseignements."

(59) La Gazette et 1'Organe ne mènent en aucun moment une campagne pour obtenir une laïcisation des hospices de la ville; leurs mouvements d'humeur ne sont qu'occasion nels (GAM, 14.3.1861, 2.11 et 4.11.1864, 10.1 et 19-2.1865; 0M, 8.1, 10.1, 12.1, 17-- 2 et 26.2.I865). Administré par la Commission des Hospices, l'asile d'aliénés est placé, en vertu d'une loi de 1850, sous la compétence de la province et de l'Etat, et échappe au contrôle du pouvoir communal, qui ne peut intervenir qu'en refusant d'approuver le budget des hospices, ce qui lui est conseillé par la Gazette et 1'Or gane ainsi que par Sigart et Lescarts, deux conseillers communaux. Le Conseil refuse de les suivre sur cette voie. "Les étrangers qui se sont faits une opinion de Mons d'après les élections doivent être singulièrement surpris en voyant ce qui s'y passe, écrit la Gazette. Les catholiques n'osent pas lutter. Mais grâce à l'inconcevable 147

Chapitre 10 - Notes (11) apathie de leurs adversaires, ils ont su se maintenir dans la plupart des administra tions et, poursuivant leur oeuvre de domination, ont introduit leurs créatures par tout. Tandis que dans d'autres villes les administrations des hospices ont enlevé aux corporations religieuses la direction de leurs établissements pour les confier à des laïcs, ici le contraire se produit. Les couvents ont pris à Mons une extension que les catholiques les plus fervents n'auraient jamais osé espérer. Nous demandons à tout homme consciencieux ce que pourrait faire de mieux ici une administration catho lique pour favoriser davantage ces établissements." (GAM, 2.11.1864). "On représente toujours Mons comme une forteresse du libéralisme, écrit l'Organe. Mais si l'on con tinue à garder aussi nonchalamment cette citadelle, l'ennemi sera bientôt dans la place et Mons deviendra un bourg pourri à la dévotion de l'épiscopat." (OM, 26.2. 1865).

(60) GAM, 13.7.1862, 27.1 et 14.2.1864, 4.2.1865 et 13.1.1868.; OM, 6.5 et 14.5.1865, 12.1 et 24.7.1869. Engagée vers 1855, la polémique sur les cimetières démarre vrai ment en 1860 avec la publication par J.-B. Malou, évêque de Bruges, d'une brochure qui suscite une vive réaction anticléricale. La question est abordée à plusieurs re prises par les Chambres en 1862-1870, à la suite notamment de l'affaire Pe Moor, dans laquelle H. Polez,, député de Mons, est directement impliqué en tant que bourgmestre d'Uccle. C'est sur son ordre que Pe Moor a été inhumé en terre bénite en dépit du fait qu'il avait abjuré la religion catholique. Voir surtout à ce sujet: R. PESMEP, "La question des cimetières et les francs-maçons bruxellois (I.86I-I87I )", dans: Pro blèmes d'Histoire du Christianisme, 9, 1980, pp.135-154.

(61) OM, 12.5.1865, Hainaut, IO.I.I869. Agrandi en 1839, le cimetière de Mons avait conservé ses trois sections: la première destinée aux catholiques, la seconde aux protestants assez nombreux dans la garnison, la troisième à la dizaine d'israélites que compte le ville.

(62) OM, 6.5, 9-5, 12.5, 15-5 et 19,5-1865; GAM, 30-5-1865; Hainaut, 17-5 et 31.5. I865. Par exemple à Pâturages en septembre I865, à Maisières en juillet 1866, à Bau dour en janvier 1868, à Elouges en mai I869... La plupart de ces incidents sont pro voqués par l'inhumation de protestants dans la partie du cimetière considérée comme catholique (Hainaut, 12.7-1866 et 14.5.1869; GAM, 13.1.1868). Le protestantisme, qui compte à cette époque environ un millier d'adeptes dans l'arrondissement (688 selon R.P.P, 1843, p.156) n'est solidement implanté que dans quatre localités boraines: Pour, Pâturages, La Bouverie et Cuesmes. Malmené par l'Eglise catholique, dont il' est le concurrent direct, il s'y confond avec l'anticléricalisme. Il y détient au 147 bis

Chapitre 10 - Notes (11) bis

niveau communal une certaine influence politique. Voir à ce sujet: J. PUISSANT, "Foi et engagement politique. Quelques réflexions sur la signification sociale du réveil protestant dans le Borinage", dans: Problèmes d'Histoire du christianisme, 11, 1982, pp.9-26 ; E.M. BRAEKMAN, Histoire de l'Egli^ se protestante de Pour, Bruxelles, 1977 (Société d'Histoire du protestantisme belge, Etudes historiques, 5); B. JOURET, "L'influerice du protestantisme dans l'économie douroisé", dans: Revue belge de géographie, 1968, 1-2, pp.61-74 ; J. VERLINPEN, • Histoire de l'Eglise protestante de Pâturages, Bruxelles, 1982. (Société d'Histoire du protestantisme belge, Etudes historiques, 7).

(63) Hainaut, 25.7.1869; GAM, 24.7.1869. Sainctelette s'abstient; Pefacqz, Prion, Hubert et Wattecamps, quatre autres conseillers montois votent contre la proposi tion Boulenger. Sainctelette se déclare opposé à la division des cimetières. En présence -- suite p. 148. 148

Chapitre 10 - Notes (12) des principes consacrés par la Constitution, l'Etat n'a pas, dit-il, à reconnaître la prédominance de l'Eglise catholique sur les autres cultes, à favoriser par le maintien du décret les prétentions exorbitantes du clergé. Tout citoyen a selon lui le droit, d'être inhumé sans distinction dans le cimetière commun. Il est donc d'ac cord avec Boulenger sur la question de principe. Mais il considère aussi qu'il serait regrettable de mettre les communes dans l'alternative ou de se soumettre aux volontés du Conseil ou de se voir refuser tout subside. Il se refuse à arracher leur vote de cette manière. "Sainctelette s'est conduit en vrai doctrinaire, ironise l'Organe. Il louvoie, il n'a que des paroles au service de son opinion. Il ne suffit pas de pen ser. Il faut aussi agir... (OM, 24.7.1869).

(64) La question avait déjà été brièvement évoquée par l'assemblée le 2.2.1856 (AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 2.2.1856, 21.11 et 5.12.1863, 16.7.1866 et 6.9.1869; OM, 6.12.1863, 6,5.1865, 10.8.1868, 19.1.1870; Hainaut, 10 et 11-9-1869) de Hérissem et Pemoulin s'abstiennent d'assister à la séance du 5-12.1863, de manière à ne pas avoir à se prononcer au sujet d'un règlement qu'ils désapprouvent (OM, 6.12. 1863).

(65) GAM, 24.1 et 28.2.1868; OM, 30.12.1867 et 12.17.1870; Revue, 31.5-1868; Hainaut, 27 et 29.5, 5.6.1866. L'Organe va plus loin, demandant la cessation dés exemptions accordées en matière de milice et pour la garde civique aux ministres du culte et aux

étudiants en théologie, ainsi que le retrait dés traitements versés par l'Etat au clergé. Voir sur la question des honneurs militaires: A. MIROIR, "Le sabre, le gou pillon et la Constitution. Réflexions sur le concours des autorités civiles et mili taires aux cérémonies religieuses", dans: Problèmes d'Histoire du Christianisme:i 8,

Bruxelles, 1979, pp.107-137.

(66) Il faut attendre le 12.7.1870 pour que l'Organe, rallié depuis 1866 à l'abandon du régime censitaire, définisse la capacité électorale par le "savoir lire et écrire" complété d'une connaissance élémentaire de la Constitution. Sur la proposition de J. Bourlard, le Conseil communal de Mons émet le 28.4.1866 un voeu en faveur d'une ré forme électorale basée sur la réduction du cens et l'adjonction des capacités, dans "les limites possibles eu égard aux circonstances de l'époque". Ces limites ne sont pas davantage expliquées. "S'il est vrai que nous ne sommes pas saisis de pétitions, déclarait Bourlard, ce n'est pas pour cela que la question soit indifférente aux ha bitants de notre ville. Elle fait l'objet d'incessantes conversations'.'(AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 28.4.1866). Bourlard est contrairement à ce que l'on pourrait attendre, plutôt partisan du maintien de l'exigence d'un minimum de 149

Chapitre 10 - Notes (13) cens. "Vous ne pouvez pas, dit-il, décréter que la richesse, que la fortune, que les biens matériels perdent tout prestige, toute leur autorité." (AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 21.4.1866).

(.67) OM, 27-5.1869.

(68) OM, 5.4.1866,

(69) OM, 4.3.1870. La loge est du même avis (Archives de la loge Parfaite Union de Mons, PV de la réunion du 6,4.1870).

(70) Péclaration de J. Bourlard (AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 2-1.4.1866).

(71) OM, 15.10.1864. J. Puissant ("Le bon ouvrier. Mythe ou réalité au XIXe siècle. Pe l'utilité d'une biographie: J.F.J. Pâuby (1824-1899)", dans: Revue belge de Philo logie et d'Histoire, LVI, 1978, 4, pp.878-880) souligne avec raison que le XIXe siè cle consacre tout autant le triomphe de la morale que la suprématie politique et éco nomique de la bourgeoisie. Voir aussi à ce sujet: B.S. CHLEPNER, Cent ans d'Histoire sociale en Belgique, Bruxelles, 1956, p.41)

(72) GAM, 16.4.1870. "Beaucoup, conclut la Gazette, pensent que tout ceci tombera sous le ridicule. P'autres pensent au contraire que nous marchons vers l'anarchie et la révolution."

(73) Houilleur, 3-4.187Q.

i (74) Houilleur, I6.5.I869.

(75) AEM, HW, 15, PV des réunions du Conseil d!administration, du 6.5 et du 22.12. 1870.

(76) Houilleur, 21.2.1869.

(77) Houilleur, 25-4.1869.

(78) GAM, 28.9.I858, 13.5.1.864,- 18.4, 20.4 et 23.4, 24.7.1869, 4.2, 8.2 et 11.2,1870; OM, 10.4.1866, 20.4, 21.4, 23.4 et 27.4.1869, 8.2.1870; Houilleur, 22.11.1868, 21.3, 150

Chapitre 10 - Notes (14)

2.5 et 10.5.1869. Ch. LE HARPY de BEAULIEU, Pu salaire. Exposé des lois économiques qui régisserit la rémunération du travail et des causes qui modifient l'action de ces lois, Bruxelles-Paris, 1862, pp.9-10.

(79) La presse libérale locale - la Gazette, 1'Organe et le Constitutionnel - est unanime à la recommander au gouvernement. C'est aussi le cas en 1865 du Houilleur, organe de l'Association houillère. La loge lui est également acquise (PV des réunions de la loge La Parfaite Union de Mons, 21.12.18.58, 19.1-1859, 6.2.1.870) Voir sur la question de l'instruction obligatoire: E. GUBIN et P.. LEFEVRE, "Obligation scolaire et société en Belgique au XIXe siècle. Réflexions à propos du premier projet de loi sur l'enseignement obligatoire (1883)", dans: Revue belge de Philologie et d'Histoi- re, LXIII, 1985, 2 et 4, pp.324-376 et 731-782. Par la persuasion, on entend surtout pour les parents qui s'abstiennent d'envoyer leurs enfants aux écoles, le retrait des secours des bureaux de bienfaisance (un règlement est voté dans ce sens par le Conseil communal de Mons le 16.1.1847). Les statuts de la Caisse de prévoyance pour ouvriers mineurs stipulent que tout enfant âgé de moins de 12 ans perd ses droits à la pension temporaire s'il ne fréquente pas régulièrement un des établissements sco laires de sa commune dès que son âge le lui permet (AEM, PV des réunions du Conseil communal de Mons, 22.9-1848, 25-1.1851 et 7.2.1852; OM, 20.8.1868). Partisan de l'instruction primaire obligatoire, Ch. Le Hardy de Beaulieu est tout à fait hostile à sa gratuité, qui cache selon lui "un principe communiste". Il estime pour sa part que l'enseignement doit être payé par ceux qui en profitent directement. La gratuité offre aussi, dit-il, le grave inconvénient de porter atteinte à la liberté de l'en seignement, en réservant inévitablement à l'Etat, le monopole de celui-ci, ce qu'il se refuse à admettre. (Articles dans GAM, 16.3-1863; Houilleur, 16.4.1865 et 16.12. 1866; "Ce que coûte l'oppression et ce que vaut la liberté", dans: Revue trimestriel le, t.24, octobre 1859, pp.140-141; Traité élémentaire d'économie politique, Bruxel les, 1861, pp.376-379- "L'enseignement de l'Histoire sainte dans les écoles primaires et ses conséquences", dans: Revue trimestrielle, t.54, avril 1867, pp.223-224. "L'é ducation de la classe ouvrière", dans: Revue trimestrielle, t.53» janvier 1866, pp.30-34.)

(80) La Chambre de commerce de Mons participe à l'enquête organisée en 1843 par Nothomb, Ministre de l'Intérieur (AGR, CC, 6-15, CCM à GH, 18.2.1844; Enquête sur la condition des classes ouvrières et sur le travail des enfants, t. II, Bruxelles, 1846, pp.120-121). Elle confirme en 1850 et en 1859 dans les réponses qu'elle fait à de nouvelles investigations ministérielles ainsi que régulièrement dans ses rapports annuels la position adoptée en 1844 (AGR, CC, 638, CCM à MI, 20.1.1850; Bulletin du 151

Chapitre 10 - Notes (15)

Conseil supérieur de l'Industrie et du Commerce, t.I, I86O-I86I, pp.476-513 et 518- 540). Elle refuse de s'associer à la grande enquête de 1870, renvoyant le question naire à l'Administration des Mines, en invoquant son incompétence. Le Houilleur fait aussi connaître, à partir de 1864, l'opposition patronale à toute idée de réglementa tion du travail des enfants. Voir à ce sujet: E. GUBIN et P. LEFEVRE, "Obligation scolaire...", op. cit., pp.368-369 et 745-748; Ch. , Le travail des femmes et des enfants dans les mines du Hainaut, 1830-1914, Mémoire de licence en Histoire ULB, 1974-1975; B.S. CHLEPNER, Cent ans..., op. cit., pp.98-104.

(81) OM, 12,7.1870. "Intéressés dans une foule d'industries charbonnières, écrivait l'Organe le 23.1.186.9, Frère-Orban et Pirmez qui ont des raisons de trouver excellent qu'on exploite les enfants dans les travaux souterrains des mines, s'acharnent à fai re ajourner aux calendes grecques la discussion de la réglementation du travail des enfants. Il y a bien 25 ans que l'enquête se poursuit. Elle peut bien se poursuivre

25 ans encore."

(82) Articles publiés par la Gazette de Mons (GAM, 15-9, 16.9, 18.9 et 20.9-1862) et par le Houilleur (16.12.18.66:, 20.1.1867 et 22.12.1867"). Voir aussi: Ch. LE HARPY de BEAULIEU, L'industrie minière et métallurgique dans le Hainaut. Son passé, son présent et son avenir, Mons, 1866, pp.35~36, et Du travail des enfants dans les manufactures. Rapport au Conseil général de la Ligue de l'Enseignement, Bruxelles, 1868, 16 p. La loge, où J. Bourlard recommande encore eri I87O de préférer la persuasion à la ré glementation, semble divisée sur la question (Archives de la loge Parfaite Union de Mons, PV de la réunion du 6.4.1870).

(83) La commission déclare par l'organe d'Isaac, son rapporteur, qu'un voeu du Con seil n'ajouterait rien aux observations présentées par les Chambres de commerce et par l'Académie royale de Médecine. (Hainaut, 17.7.1869; OM, 19-7-1869; J. LORY, Libéralisme..., op. cit., t.I, pp.424-425).

(84) Constituée à Bruxelles en décembre 1864, la Ligue de l'Enseignement compte une section montoise depuis juillet I865. Celle-ci guère active, s'identifie pour l'es sentiel à deux ou trois personnalités plus ou moins loquaces: Ch. Le Hardy de Beau- lieu, A. Houzeau de Lehaie, A. Devillez... S'y ajoutent quelques "contacts" locaux: M. Goebel à Dour, P. Laduron à Saint-Ghislain, Hanssens à Quaregnon. Le Hardy de Beaulieu et Devillez sont professeurs à l'Ecole des Mines, Laduron est directeur de l'Ecole moyenne de Saint-Ghislain. Ch. Buis vient en décembre 1868 à Dour, à l'invi tation de Goebel (OM, 9-7 et 11.12.1865, 10.10.1867, 18.3 et 21.12.1868; GAM, 9.7, 152

Chapitre 10 - Notes (16)

13,8 et 10.12.1865, 17.1 et 18.2 1868; Houilleur, 24.11.1867 et 12.4.1868; J. LORY, Libéralisme .. ,., Vôp. cit., t.I, pp.326-339, 345, 348 et 353 et J. LORY, "Les sociétés d'éducation po pulaire à tendance libérale, 1860-1880", dans: Revue belge d'Histoire contemporaine, X, 1979, 1-2, pp.221-226.

(85) Essentiellement à Dour et à Quaregnon où les conférences sont suivies par plu sieurs centaines d'auditeurs, probablement attirés par les intermèdes musicaux agré

mentant les exposés. Deux sujets sont généralement traités. Le premier, instructif, porte sur l'astronomie, 1'aérostation, les animaux des campagnes, la houille... Le second, moralisateur, parle des avantages de l'instruction, des droits et des devoirs des citoyens, de l'égalité entre les hommes, du capital et du travail, de la "propa gande communiste de l'Internationale"... (GAM, 11.4.1868, 18.2.1869; OM, 12,4 et 8.5. 1868, 18.3.1869; Houilleur, 24.11, 15.12 et 22.12.1867, 12.4, 26.4, 29-11 et 27.1.2. 1868).

(86) Ch. Le Hardy de Beaulieu publie en février 1869 une brochure de 4 pages intitu lée Capital et intérêt. Proposée aux charbonnages au prix de 10 f les cent, elle est diffusée dans le Borinage, selon le Houilleur à plus de 10.000 exemplaires (Houil leur, 21.2, 23.3 et 16.5.1869). Le concours financier apporté par les houillères à la propagation de cet écrit ne constitue pas une nouveauté. Déjà en 1857, la Caisse de prévoyance avait assuré la distribution au Couchant de Mons de 1200 exemplaires du Livre de l'ouvrier ou conseils d'un compagnon de J. F. J. Dauby (AEM, GH, 235, P- Corbisier à E. Rainbeaux, 21.11.1857; Caisse de prévoyance établie à Mons en faveur des ouvriers mineurs. Rapport annuel 1857, Mons, I858, p.25; J. PUISSANT, "Le bon. ouvrier....", op. cit. , pp.895-896); et en juillet 1861, la Commission des exploi tants charbonniers borains avait souscrit 60 abonnements du Journal de l'Ouvrier, édité par le même Dauby, un investissement qui représentait 800 f par an (AEM, GH, 1229, PV de la réunion de la Commission des exploitants houillers du Couchant de Mons 20.1.1862). Voir au sujet du Journal de l'Ouvrier: J. PUISSANT, "Le bon ouvrier...", op. cit. , p.908 et P. GERIN, Presse populaire catholique et presse démocrate chré tienne en Wallonie et à Bruxelles, 1830-1914, Louvain-Paris , 1975, p.74.

(87) Des cercles catholiques n'existent avant 1863 que dans quatre ou cinq villes. Voir le compte-rendu des différents congrès dans: Assemblée générale des catholiques en Belgique. Première session à Malines, 18-22 août 1863, Bruxelles, 1864 (2 vol.); Assemblée générale des catholiques en Belgique. Troisième session à Malines, 2-7 sep tembre 1867, Bruxelles, 1868 (2 vol.). Sur ces réunions et les débuts du parti catho lique: A. SIMON, Le cardinal..., op. cit., t.II, p.112-118 et 128-131; G. GUYOT de 153

Chapitre 10 - Notes (17)

MISHAEGEN, Le parti catholique belge de 1830 à 1884, Bruxelles, 1946, pp.113, 123- 124 et 133-146; G. LEBLICQ, "Les premières interventions de l'Association constitu tionnelle conservatrice de Bruxelles dans les luttes électorales de la capitale (1863- 1868)", dans : Revue belge d'Histoire contemporaine, IX, 1978, 1-2, pp. 215-258.

(88) OM, 7-8.1864; Hainaut, 22.4.1865; Cercle de l'Emulation de Mons. Règlement, Bruxelles, 1864, 8 p. Quelques personnalités dynamiques, liées antérieurement, sem ble-t-il à la Société de Saint-Vincent-de-Paul, sont à l'origine de la constitution du cercle catholique montois: M. Depréz, A. Letellier, L. Mabille et Ch. Rousselle, avocats au barreau de la ville; E. Latteur, agent à Mons de la compagnie d'assurances La Belgique; B. Quinet, directeur de la succursale montoise du Crédit foncier inter national, une des sociétés de Langrand - Dumonceau. Peuvent être identifiés, comme des sympathisants, à l'aide des listes établies à l'occasion des étrennes pontifica les: Ch. et 0. Carez, F. Coquelle, J.-F. Decq, Ch. de Harveng, C.,G.,L. et P. delà

Roche, A. et P. de Patoul, Ch. Guillochin - Defontaine, F. Hachez, A. Marsigny, A., Ch. et G. Quinet et V. Wéry. De nombreuses femmes seules aussi, parmi lesquelles se distinguent par leur générosité P. de Biseau de Bougnies, D. et M. Gigault, Ch. Evrard, D. et N. Vanderstocken, F. Mélis, A. de Watremont, E. de Harveng, P. Guillo chin, M. Quinet, D. Chevalier, A. et E. Chasselet, A. de la Roche... (L'oeuvre du Denier de Saint-Pierre a été organisée dans le diocèse en février 1860; les listes des personnes contribuant aux étrennes pontificales sont publiées par le Hainaut à partir de 1867; celles-ci rapportent à Mons entre 4.000 et 7-500 f par an. Hainaut, 4.1 et 27.10.1867, 4.4.1869, 9.1-1870).

(89) JH, 18.10.1864; Hainaut, 21.2 et 26.7-1865, 7-1-1866. L'ouverture de la biblio thèque est une initiative du comité local de la Société Saint-Charles-Borromée. Cons tituée à Tournai en 1857, cette société s'est donnée pour tâche d'encourager la dif fusion de la "bonne presse", en particulier de celle destinée aux classes populaires: almanachs, brochures, revues (Petites Lectures, La Semaine des Familles, L'Ouvrier.. ), Elle peut compter en ce qui concerne les almanachs sur une production locale, 1'Armo naque de Mons de l'Abbé Letellier, édité en 1860-1865 à plus de 3-000 exemplaires (Assemblée générale des catholiques... 1864, op. cit., t.II, pp.115-222, et ...1868, op. cit., t.I, pp.205-206 et 445; P. GERIN, Presse populaire.. ., op. cit., pp.24-25 et 52; BUM, Manuscrits, 1011, Documents comptables relatifs à l'Armonaque de Mons).

(90) HAINAUT, 16.9, 30.9, 7.10.1-868 et 8.3-1-869-

(9D HAINAUT, 12.5.1869. - 154

Chapitre 10 - Notes (18)

(92) HAINAUT, 7-10 et 6.12.1868, 12.5, 24.5 et 26.12.1869, 16.1, 9-5 et 6.6.1870. Voir sur les sociétés ouvrières catholiques les travaux de P. Gérin (Catholiques lié geois et question sociale, 1833-1914, Bruxelles, 1959 et "Aspects éducatifs de l'ac tion des sociétés ouvrières catholiques avant 1914" dans: Revue belge d'Histoire con temporaine , X, 1979, 1-2, pp.189-216) et de R. Rezsohasy (Histoire du mouvement mutu aliste chrétien en Belgique, Paris-Bruxelles, 1957 et Origines et formation du catho licisme social en Belgique (1842-1909), Louvain, 1958).

(93) HAINAUT, 19.11 et 22.11.1869, .3-2 et -2.12.1870. Sujets des conférences: Lacordaire, Lamartine, Lincoln, La Suisse, La vie des Abeil les... "Ce qui explique la vogue dont jouissent les cercles catholiques écrit le Hainaut le 16.7-1869, ce sont les délicieux divertissements, les charmantes récréa tions qu'ils procurent à leurs membres; les beaux-arts, l'art musical surtout sont largement mis à contribution. Ce ne sont pas tant les magnifiques et éloquents dis cours qu'on demande que les agréables et charmantes causeries, que les entretiens familiers-"

(94) HAINAUT, 18.3-1.865, 30.3, 26.4 et 6.5-1866; 19.8.1870.

(95) La résolution votée par le Congrès constitue un véritable plan de bataille "L'assemblée est d'avis qu'il est indispensable de créer des journaux, des revues ou de les soutenir là où ils existent et de propager les bonries publications partout où - le besoin s'en fait sentir, que les prix d'abonnement doivent être fixés de manière à faire pénétrer les bons journaux dans toutes les classes de la société, non seule ment dans les familles mais encore dans les lieux de réunion, les sociétés, les ca fés, les estaminets, qu'il importe de créer des feuilles qui soient distribuées gra tuitement là où il n'y aurait pas d'autres moyens de leur procurer des lecteurs... qu'il est nécessaire de constituer un fonds spécial destiné à favoriser et à étendre les boris journaux et particulièrement ceux qui sont destinés aux classes les plus nombreuses et les moins favorisées de la fortune... L'assemblée recommande spéciale ment la publication d'écrits populaires, de journaux, de petites revues, de recueils illustrés, d'almanachs empreints de la pensée religieuse et catholique dont le prix soit mis à la portée des fortunes les plus modestes et dont la propagation soit orga nisée sur l'échelle la plus large au moyen du colportage et de la distribution gra tuite..." (Assemblée générale..., 1865, op. cit., t.I, pp.466-467). En ce qui concer ne les almariachs, les catholiques montois ont, avec 1'Armonaque de Mons, diffusé à plus de 3-000 exemplaires en I86O-I865, une longueur d'avance (BUM, Manuscrits, 1011, Documents comptables relatifs à l'Armonaque de Mons). 155

Chapitre 10 - Notes (19)

(96) Voir sur le Journal de Bruxelles: M. BLANPAIN, Le "Journal de Bruxelles". His toire interne de 1863 à 1871, Louvain-Paris, 1965; P. GERIN, Presse populaire..., op. cit. , p.50-51-

(97) JH., 4.8, 6.8 et 14.8.1864; OM, 6.8 et 8,8.1864.

(98) JH, 30.9 et 2.12.1864; HAINAUT, 23.1.1865-

(99) HAINAUT, 10.1.1865; CONS, 30.12.1864. Le Constitutionnel ne survit pas au débau chage de son personnel.

(100) On cite B. Quinet, A- Letellier, M. Deprez, L. Mabille... ,

(101) P. LEFEVRE, Répertoire. .., op. cit., p.207; HAINAUT, 30.12.1866, 18,1.1-867, 31- 5-1868 et 6.6.1869; REVUE, 1.8,1869. Quotidien: c'est-à-dire paraissant tous les jours sauf le lundi, en raison de la fermeture des ateliers le dimanche. La distri bution du journal est assurée en ville vers midi par trois porteurs.

(102) HAINAUT, 27-4.1866.

(103) HAINAUT, 8.3.1865.

(104) HAINAUT, 6.2,1.870.

(105) HAINAUT, 18.10.1865.

(106) HAINAUT, 8,3.1865- Voir aussi: JH, 18.4.1863, 1.8.1864, 3-3, 8.3, 16.3, 11-5, 18.10 et 30.11.1865, 21.2, 19.5, 20.6 et 3-11.1866, 24.1, 6.2 et 20.6-.1870.

(107) JH, 14.7.1864. Voir aussi: JH, 1.8.1864; HAINAUT, 25-2, 17-5 et 20.9-1865, 21. 7 et 26.8.1868; 28.7, 10.9 et 12.9.1869. Des pétitions catholiques circulent à Mons en janvier-février 1864 (OM, 23-1.1864'; GAM, 27-1.1864).

(108) JH, 14.7-.1864.

(109) HAINAUT, 17.5.1865. Le Hainaut réserve un large écho aux cérémonies expiatoires organisées dans divers cimetières de la région (HAINAUT, 20.9.1865, 12,7,1866 et 19. >5.1869). Il combat le règlement adopté par l'administration communale montoise rela- 156

Chapitre 10 - Notes (20) tivement aux transports funéraires (HAINAUT, 28.7,.10.9 et 12.9.1869).

(110) Voir sur l'encyclique Quanta Cura et le Syllabus: les travaux de R. AUBERT ("Les catholiques constitutionnels belges face au Syllabus", dans: Scrinium lôvanien- se. Mélanges historiques Etienne Van Cauwenbergh, Louvain, i960, pp.543-560 et "Un centenaire. Le Syllabus de décembre 1864. Préparation et réactions", dans: La Revue nouvelle, XL, Bruxelles, 1964, pp.369-384 et 481-499).

(111) HAINAUT, 4.1.1865. Voir aussi: HAINAUT, 18.1, 21.1 et 22.1.1865-

(112) HAINAUT, 12.7.1866. Voir aussi: HAINAUT, 3-4, 5-7 et 22.12.1865, 12.7, 13-7 et 23.9-1866, 25.1, 14.4, 6.7, 23.7, 31.7, 25-9, 4.10, 9-10, 11.10.1867, 1.4, 18.4, 24. 4.1868, I5.I, 17.2, 31.7, 18.9, 2.10 et 22.10.1870.

(113) HAINAUT, 5.7.1865.

(114) HAINAUT, 12.7.1866.

(115) J. LORY, Libéralisme , op. cit., p.253-

(116) HAINAUT, 5-7-1865, 19.10.1866, 19.3 et 21.3-1869, 17.2.1870.

(117) HAINAUT, 5.7.I865. Les Frères de la Poctrine chrétienne s'installent en 1857 au Flénu, en 1860 à Saint-Ghislain et à Pâturages, en I865 à Wasmes, en 1867 à La Bouverie. Ceux de Jemappes en 1867, ceux de Mons en 1870 s'installent dans des bâti ments plus vastes construits à leur intention. Les Filles de la Charité de Saint- Vincent-de-Paul ouvrent un vaste pensionnat à Pâturages en 1864. Les Pâmes du Sacré- Coeur font établir un grand collège à Mons en I863... (HAINAUT, 23.4.1865, 3.10.1866, 2.10.1870)

(118) HAINAUT, 19,3.1869

(119) HAINAUT, 21.3.1869. Voir aussi: HAINAUT, 4.10.1.865, 19-10.1866, '2,12.1868 et 17.2.1870.

(120) HAINAUT, 22.1, 5-3, 5-4 et 4.10.1865, 3.1, .19.4. , 21.4, 1.9.10, 26.10 et 16.11. 1866; 20.3, 23.6, 13,10, 29.11, 18.12 et 2.7.12.1867; 1.1, 3.1, 15-1, 24.1, 29.1, 14. 2, 23.2, 26.4, 27.9 et 2.12.1868; 19.3, 21.3, 16,6 et 23-10.1869; 17.2.1870. 157

Chapitre 10 - Notes (21)

Le Hainaut considère les dépenses militaires, en particulier celles causées par la construction des fortifications d'Anvers, comme inutiles en présence des garanties données par les Puissances à la neutralité belge.

(121) HAINAUT, 22.1 et 24.6.1865, 19-4 et 21.6.1866, 20.3 et 30.3.1867, 29-11-1869- Le Hainaut ne propose pas de solution quant au service militaire, se contentant de souligner en termes généraux la nécessité d'une réforme.

(122) HAINAUT, 19.10.1866, 27.12.1868, 19-3 et 21.3.1869, 17-2.1.870.

(123) HAINAUT, 25.1.1868.

(124) HAINAUT, 21.4.1866,

(12.5) HAINAUT, 31-5.1868.

(126) Dechamps n'est suivi que par une partie des catholiques. Nombreux sont encore ceux qui sont opposés à une réduction significative du cens électoral. Une Associa tion pour la réforme électorale est constituée en janvier 1870 à Bruxelles. Animée par A. Pelmer, elle propose un programme gouvernemental plus radical que celui avancé par Dechamps en 1864: réduction à 15 f du cens pour les élections provinciales, à 10 f de celui pour les élections communales dans les agglomérations de plus de 2000 ha bitants, à 5 f de celui pour les élections communales dans les autres localités. Cette association réunit à Bruxelles des catholiques venus des différentes régions du pays. L, Mabille représente lors de ses assemblées les catholiques montois (HAI NAUT, 2I.3.I87O). Une fois au pouvoir les catholiques feront voter une loi (loi du 12.6.187D abaissant à 20 f le cens pour les élections provinciales, à 10 f celui pour les élections communales.

(127) "L'Impérialisme ou la Convention, voilà ses conséquences pratiques!" (HAINAUT, 2.5.1868).

(128) L'adjonction des capacitaires est, selon lui, défavorable à la population rura le. "Des campagnards parfaitement capables de justifier de leur aptitude seront dé chus du privilège électoral par cela seul qu'il leur aur-a été impossible de fréquen ter une école". (HAINAUT, 1,3.1866). "L'adjonction des soi-disant capacités ne serait qu'un instrument de corruption électoral entre les mains du pouvoir. L'arbitraire seul présiderait à la constatation de la capacité" (HAINAUT, 28-7.1870). 158

Chapitre 10 - Notes (22)

(129) HAINAUT, 3.4.1865, 15-6 et 13-7-1866, 24.3 et 14.8.1867, 28.7 et 31-7-1870. Le Hainaut considère l'instruction obligatoire comme une abomination une fois que celle- ci est liée par les libéraux à la révision de la loi de 1842 sur l'enseignement pri maire .

(130) HAINAUT, 24,6.1865, 3.1, 19.1, 1-3, 9.3, 11.3 et 27-3, 2.5 et 16.5-1866, 23.4. 1869, 21.3, 23.6, 25-6 et 28.7-1870.

(13D HAINAUT, 24.5.1865, 19-1 et 11.3.1866. "Les électeurs campagnards.sont obligés de parcourir 10 et 15 lieues pour se rendre au scrutin. Ils ont regagné leurs foyers lors des scrutins de ballotage. Les uns n'ont que la rue à traverser, les autres doi vent s'imposer une corvée dispendieuse et perdre un jour, quelquefois deux de tra vail." (HAINAUT, 24.5.1865). A deux reprises, en janvier 1853 et en janvier I.8.58, les catholiques ont organisé avec l'appui local de l'Echo de Mons de vastes pétitionne- ments motivés par l'espoir d'obtenir le "vote à la commune". Rares ont été ceux qui y ont souscrit dans l'arrondissement. Voir aussi à ce propos: Ch. SAINCTELETTE, Con sidérations sur la nouvelle question électorale, Bruxelles, 1853-

(132) "Le socialisme, voilà le suprême danger" (HAINAUT, 1.9-1870). Voir aussi: JH, 11.7.1864, HAINAUT, 2.7.1, 10.8 et 17.8.I.865, 14.10.1866, 15.2.1867; 15-7.1868, 16.4, et 23.4.1869, 7-2, 13.4 et I.9.I87O.

(133) HAINAUT, 16.4.1869.

(134) HAINAUT, 23.4.I869.

(135) HAINAUT, 16.6.1869.

(136) HAINAUT, I9.I.I87O.

(137) HAINAUT, 9-9-1870.

(138) HAINAUT, 27.11.1867.

(139) HAINAUT, 15-4.1868.

(140) HAINAUT, 9-9-1870.

(141) HAINAUT, 7-2.1866. 159

Chapitre 10 - Notes (22)

(142) HAINAUT, 25.2.1865.

(143) HAINAUT, 10.2.1866.

(144) HAINAUT, 11.7-1869.

(145) HAINAUT, 27.11-1867. 160

Chapitre 11 - Notes (1)

(1) P. LEFEVRE, Répertoire..., op. cit., pp. 288-290.

(2) "La propagation des principes libéraux et l'anéantissement de la domination clé ricale seront constamment notre but" (OH, 9-7.1833) - "Le clergé n'a pas oublié, écrit l'Industriel en 1836, qu'il a été l'objet des attaques quotidiennes de ce journal" (IH, 7-7-1836). Voir par ex.: OH, 21.6.1833, 4.3 et 7.11.1834, 24 et 28.1.1835-

(3) "Nous espérons que les nombreux amis de cette institution destinée à contrebalan cer l'influence cléricale s'empresseront de s'y faire inscrire" (OH, 12.9.1834).

(4) OH, 21.6.1833.

(5) "L'Observateur passait pour être l'organe du parti dominant de la régence" (IH, 7.7.1836).

(6) "Défiez-vous des coteries, des hommes lancés dans lés affaires où le gouvernement à un mot à dire" (OH, 9-6.1835).

(7) OH, 18.4.1835.

(8) OH, 24.8 et 18.9-1832-

(9) L'Eclaireur est publié du 23.1 au 24.4.1831. Voir à son sujet: J. STENGERS, Senti ment. .. , op. cit., pp.993-1029 et P. LEFEVRE, Répertoire..., op. cit., pp.165-166.

(10) "Le Roi s'ennuie! Il a toujours l'air ennuyé. Il s'est mis sur les bras pour cha que nuit entière une moitié jeune, vive, ardente, qui s'amuse à lutiner dans son mari la lourdeur anglaise, le sang froid germanique et la taciturnité saxonne. Pour éviter la lutinerie conjugale, il doit se retirer au fin fond de son palais, songer à sa pre mière épouse, à sa dernière maîtresse" (OH, 29.7.-1835). L'Observateur paraît pour la dernière fois le 8.8.1.8.35: "L'innocente plaisanterie a causé un scandale épouvantable. Plusieurs membres d'un club politico-littéraire (L'Amitié ?) ont rejeté avec un pro fond dégoût le libelle, qualifié d'infamie, de monstruosité et en ont fait un expia

toire autodafé".

(11) L'enquête sur le chemin de fer est organisée du 15.9.1835 au I6.I.I836, celle sur le canal du 20.3 au 24.7-1836. 1.61

Chapitre 11 - Notes (2)

(12) P. LEFEVRE, Répertoire..., op. cit., pp.321-322.

(13) P.LEFEVRE, Répertoire... , op. cit., pp.221-222.

(14) Revue, 23.4.1836.

(15) IH, 12.7-1836.

(16) "Pour le district de Mons, écrit l'Industriel, les questions politiques ne sont plus que d'un intérêt secondaire. Des hommes purement politiques ne répondent plus à ses besoins. Il y a à défendre chez nous des intérêts positifs bien plus que des prin cipes. Des exploitations et une industrie immense, qui réclament chaque jour des voies nouvelles. Tout cela exige d'être activement représenté" (IH, 1-9.1835) •

(17) Revue, 16.9-1835.

(18) Revue, 27.2.1836. Meeus est particulièrement visé.

(19) Revue, 4.9.1835, 22.6, 22 et 29.lO.l836.

(20) L'Industriel publie une vingtaine d'articles en faveur du canal de l'Espierre entre octobre 1835 et juin 1836.

(21) "Des industriels doués d'une longue vue se sont empressés de couvrir la Belgique de vastes associations, d'y verser à pleines mains les capitaux, de s'intéresser à de grands établissements dont les produits n'étaient faibles que parce qu'ils manquaient de ressources suffisantes et d'en fonder de nouveaux que les besoins réclamaient. Ce mouvement imprimé à l'industrie, des esprits mal faits veulent le faire passer pour de l'agiotage, pour une espèce de tripotage destiné à faire des dupes. A qui fera-t-on croire que ces hommes les plus distingués dans le commerce, dans les finances et dans la législature, descendent à la criminelle entreprise de spéculer sur la crédulité publique et de jouer ainsi le rôle d'escrocs" (IH, 3.12.1836). Voir aussi: IH, 28.11, 3.12 et 12.12.1835, 27.9 et 6.12.1836.

(22) IH, 29.10 et 10.12.1836. F. Corbisier et V. Legrand sont les auteurs de l'article du 29.10.1836.

(.23) IH, 15-10 - 6.I2.I836. 162

Chapitre 11 - Notes (3)

(24) IH, 1-9..12.1835 et I9.I.I836. L'Industriel reproche à Lehon son incompétence.

(25) Voir par exemple: Revue, 5-11-1835•

(26) P. LEFEVRE, Répertoire..., op. cit., p.174.

(27) "Chaque propriétaire était chargé de la rédaction d'une spécialité. Celui qui fournissait un article devait en accepter par écrit la responsabilité". H. Gérard et 0. Desfossez font notamment partie de l'équipe rédactionnelle (MOD, 20.3.1838).

(28) Voir par exemple: Eveil, 23.I.I838. L'Eveil ne soutient pas R. Chalon, le candi dat de la loge et de l'Observateur lors des élections législatives d'octobre 1837-

(29) "La Société de commerce formée récemment donne aux spéculations industrielles un élan prodigieux. Des hommes à intelligence forte et élevée, que les obstacles ne rebu tent pas, qui osent dire la vérité au pouvoir sont à la tête du mouvement. On peut bien prédire les plus beaux succès. Déjà des établissements qui languissaient sont devenus la propriété de cette société. Loin de vouloir s'en faire un moyen de monopole ou de despotisme, elle ne refuse à personne ni ses conseils, ni son argent" (Eveil, 2.5.1837).

(30) "Les magnificences du Grand Hornu arrachent d'abord un cri d'admiration. Mais la réflexion ne tarde pas à montrer que le propriétaire, dont la concession est bornée et cernée de toutes parts a sacrifié à sa vanité des capitaux énormes, sans rien fon der pour l'avenir. Lorsque les mines d'Hornu seront épuisées, que faire de cette vil le élégante sans habitants, de ce somptueux atelier déserté, de ces immenses écuries veuves de leurs chevaux. Ce n'est pas ainsi que calcule l'industriel éclairé. Tout pour l'utilité, rien pour le luxe. Un capital devenu improductif est un vol fait au travailleur" (Eveil, 2.5..1837).

(31) P. LEFEVRE, Répertoire..., op. cit., pp.80-8l. Théoriquement hebdomadaire, leur parution est très irrégulière. "Personne ne doute, écrit le Modérateur, qu'Honnorez soit un des créateurs et des soutiens des Annales"( MOD, 24.5.1838). "Distribuées gra tis et fourrées jusque sur les fenêtres, elles ne comptent selon lui, pas un seul abonné" (MOD, 27.10.1839).

(32) Ses derniers articles consacrés à 1'Espierre sont réunis sous la forme d'une brochure : Canaux de Bossuyt et de Courtrai. Recueil des derriiers articles publiés par les Annales du Hainaut, Mons, 1840. 163

Chapitre 11 - Notes (4)

(33) "Les Annales du Hainaut, un nouveau journal, parut, ayant pour principale mission d'attaquer dans ses actes l'administration communale. Il était naturel que quelques membres de celle-ci, propriétaires de l'Eveil bien que pour une fraction très minime, désirassent qu'on répondit à l'agression. Déjà deux articles avaient été insérés. On est venu faire observer au directeur-gérant que des articles de ce genre ne devaient plus être acceptés, d'après une récente convention réglementaire de l'Eveil sans l'im primatur de celui des propriétaires chargé de la partie administrative de la ville. Or, celui-ci, qui, pas plus que la grande majorité de ses coassociés n'avait pensé lors de la création de l'Eveil qu'une autre feuille périodique viendrait tirer à bou lets rouges sur nos administrateurs, jugea convenable de déposer ses fonctions. La rédaction de l'Eveil se trouvait donc paralysée en ce qui concerne l'administration de la commune. Une assemblée de fondateurs fut convoquée pour changer cet état de choses. Ceux qui s'y rendirent et la presque totalité des autres abandonnèrent un journal désormais sans puissance qui par cela même cessa d'exister. Le Modérateur lui succéda sans qu'il put pour cela en être considéré comme la continuation. S'il en rem plit les obligations, c'est que la Société de l'Eveil n'a pas jugé convenable jusqu'à ce jour d'en reprendre la rédaction et d'en réclamer la propriété qui, du reste, lui est incontestée." (MOD, 20.3-1838). Voir aussi à ce sujet: AH, 18.3-1838.

(34) P. LEFEVRE, Répertoire. .... op. cit., pp. 270-271-

(35) MOD, 10..3.1838. En 1843, le journal compte 250 abonnés selon Mathieu, 45 abonnés selon la Gazette (GAM, 7-6.1843).

(36) "Notre Patrie, écrit-il, est une vache à lait que le clergé de tous les coins du globe est d'accord à pressurer et à traire" (MOD, 7.6.1843).

(37) "Une des grandes singularités de l'époque actuelle est la tolérance de quelques sommités industrielles pour le parti qui s'efforce aujourd'hui de relever l'absolutis me théocratique sur les débris des institutions modernes et dont les envahissements livrent le pays à des agitations qui ont pour effet d'ébranler la confiance publique . Le langage matériel, ambigu, parfois carressant de la presse qui vit sous leur patro nage, certaines démarches électorales, un mépris souvent mal déguisé pour les grandes questions soulevées au sein de la législature, sembleraient même accuser des disposi tions réelles à réunir sous une même bannière des associations diamétralement oppo sées dans leur essence. Si l'industrie et le libéralisme peuvent et doivent être inti mement liés, l'industrie et la théocratie ne sauraient jamais vivre ensemble. Peut- être viendra-t-on objecter que si le clergé trouve bon de descendre dans l'arène brû- 164

Chapitre 11 - Notes (5) lante de la politique pour préparer la fusion du pouvoir civil et du pouvoir sacerdo tal, il est loin de songer à paralyser l'industrie et qu'il s'en montre au contraire le protecteur. Le propre de la théocratie est d'étouffer les progrès dans les scien ces, d'anéantir la pensée, de persécuter le génie, de livrer aux commotions révolu tionnaires les pays où elle a résolu de s'implanter par la force et par la ruse. Là où règne la liberté fleurissent l'industrie, les arts et les sciences, tandis qu'au contraire, on les voit s'éteindre là où la théocratie parvient à dominer. La théocra tie est donc l'ennemie naturelle de l'industrie. Au lieu de faire pacte avec une riva le si dangereuse, les hauts industriels doivent la repousser de toutes leurs forces et se montrer les premiers sur la brèche où l'on combat pour la liberté" (MOD, 2.4. 1843).

(38) MOD, 7-7-1844 .

(39) MOD, 26,4.1843.

(40) "Banque qui a fait tant de mal à l'industrie houillère" (MOD, 19-5-1844). Voir aussi: MOD, 21.4 et 14.6.1843.

(41) Sigart et Siraut.

(42) Picquet (à Mons, puis à Pâturages).

(43) A Mons en 1843, à Soignies en 1846.

(44) P. LEFEVRE, Répertoire..., op. cit., pp.196-200. Voir le contrat de société con servé à la bibliothèque de l'université de Mons (Manuscrits, 623, R-3 A). Le salaire du rédacteur en chef est fixé à 800 f par an. On prévoit le tirage d'une centaine d'exemplaires.

(45) A. WARZEE, Essai historique et critique sur les journaux belges, Gand, 1845, p.348.

(46) Les premiers collaborateurs de la Gazette sont des Français, qui ne font généra lement que passer par Mons, "abandonnant successivement à défaut de foin au râtelier" (AEM, Mémoires de N. Descamps, 1843). "Espèces de Suisses pseudo-littéraires, nomades obligés, écrit le Modérateur, qui s'en viennent défendre des actes qu'ils ne connais sent pas et des intérêts qu'ils ne peuvent apprécier, vendant au plus offrant un ta- 165

Chapitre 11 - Notes (6) lent et des convictions qu'ils n'ont pas" (MOD, 24.7.1839). Sont notamment rédacteurs à la Gazette en 1839-1847: M. de Brialmont, Genêts, E. Josset, E. Manchon et F,

Gibory.

(47) GAM, 23.1.1842,

(48) GAM, 4.3-1841.

(49) GAM, 23.1.1842.

(50) GAM, 27.4.1844.

(5D GAM, 5.12.1841.

(52) GAM, 1.2.1845.

(53) GAM, 27-4.1844.

(54) GAM, 7.8.1842.

(55) GAM, 25.5-1843.

(56) GAM, 16.5-1841.

(57) GAM, 5.5-1840.

(58) GAM, 16.5.1841.

(59) GAM, 18.3-1843.

(60) GAM, 21.3.1840.

(61) GAM, 2.9.1842. "Il faut à toute force constituer un troisième parti, écrit la Gazette, celui des travailleurs. Demandez, dit-elle, à un industriel, ce qu'est le libéralisme ou le catholicisme. Il vous répondra qu'il n'en sait franchement rien. Si vous lui demandez pour qui il vote, il vous répondra qu'il lui arrive quelquefois de ne pas voter du tout mais que quand cela lui arrive, c'est pour celui qui lui promet de s'occuper le plus des affaires commerciales et industrielles de la Belgique et le 166

Chapitre 11 - Notes (7) moins des affaires de la politique" (GAM, 7.8.1842).

(62) GAM, 6.10.1842.

(63) GAM, 28-5-1840.

(64) GAM, 13-11.1840.

(6.5.) GAM, 25.5-1841.

(66) La Gazette s'était déjà permis en 1840 de regretter la condamnation de la franc- maçonnerie par le Saint-Siège (GAM, 16.4.1840). "Le Cardinal a confondu, écrit-elle en 1841, la religion et l'administration civile, deux choses qui doivent rester sépa rées. Que la religion emploie les formes sacrées pour agir sur les affaires publiques, c'est ce qui nous paraît anormal, dans un gouvernement constitutionnel" (GAM, 27-5- 1841). Voir à propos de 1' "excommunication" de la Gazette par l'évêque: GAM, 13.1-

1842.

(67) "Le parti qui s'arroge exclusivement la qualification de catholique a commis coup sur coup tant et de si lourdes fautes, a si clairement laissé voir les arrières- pensées de ses chefs qu'il a déposé dans l'esprit public des germes de réaction telle ment actifs que le temps des transactions est passé, écrit-elle en septembre 1842 (GAM, 12.9-1842). "Le pays repousse de toutes ses forces, dit-elle, l'intronisation d'un pouvoir vénérable quand il agit dans sa sphère sacrée, mais qui se dégrade et se déconsidère alors qu'il prétend s'arroger une puissance temporelle à laquelle il n'a aucun droit. Ce que le pays ne veut pas, déclare-t-elle, ce sont des ministres qui soient les agents, les commis d'une faction en dehors de la Constitution" (GAM, 31-10. 1842).

(68) "La Société Générale est, selon la Gazette, une des colonnes de l'Etat, son an cre de salut dans les dangers et les crises" (GAM, 2-5.1.1840). "Sur elle repose pour ainsi dire tout le bien-être matériel de la Belgique" (GAM, 4.8.1842). "La voyant, non sans peine, en butte à des attaques sournoises", le journal espère que "ses adver saires seront réduits au silence" (GAM, 17.1.1844). Voir aussi: GAM, 30.5 et 9-12- 1841, 31.5 et 12.6.1845 .

(69) GAM, 1, 3 et 4.6.1843-

(70) GAM, 29.5.1843. 167

Chapitre 11 - Notes (8)

(71) GAM, 4.6.1843. Elle recommande sans succès la candidature à Mons de Picquet lors des élections provinciales de 1844 et des élections communales de 1840 et de 1842.

(72) Vantant la franc-maçonnerie (GAM, 4.11.1845), elle s'indigne désormais de voir "la Belgique n'être qu'un vaste séminaire régenté par une tourbe d'ambitieux théocra- tes" (GAM, 2.3.1846). Applaudissant à la réunion du Congrès libéral, elle s'abstient de prendre position dans le conflit qui oppose en 1845-1846 les doctrinaires aux pro

gressistes.

(73) L. Hymaris est en 1849 son rédacteur pendant une vingtaine de jours. "Je fis con naissance en 1849 de Louis Labarre, qui rédigeait la Nation, rapporte-t-il dans ses Notes et Souvenirs (Bruxelles, I876, pp.24-26). C'est à lui que je dus après quelques mois passés au Politique d'obtenir la rédaction de la Gazette de Mons. Je constatai bientôt qu'il valait mieux être correcteur à Bruxelles que rédacteur en chef en pro vince. La Gazette de Mons avait pour directeur une vieille et respectable dame, Mada me Le Louchier et un comité de rédaction dans lequel figurait Wéry, actuellement clé rical. Et pour unique rédacteur celui qu'on appelait le rédacteur en chef. Il devait faire tout le journal depuis le titre jusqu'aux annonces, le bulletin politique, l'article de fond, les petites nouvelles, l'étranger, la critique théâtrale, tout enfin. Les appointements étaient de 150 f par mois et les satisfactions morales abso lument nulles. J'étais très jeune. Je restai trois semaines et donnai ma démission". "Notre devise est religion, liberté et progrès, écrit la Gazette en 1849. Nous admet tons le dogme et la morale catholiques, et les injures ne nous empêcheront jamais de les exalter et de les défendre. Nous combattrons ce libéralisme qui n'est pas en res te de simagrées en public à l'endroit du culte, mais qui dans l'intimité fait de la religion une muselière pour le peuple, un joujou pour les grands enfants, inutile pour vivre et bonne tout au plus pour mourir" (GAM, 3-6.1849).

(74) La Gazette lui reproche de préférer la concession d'un chemin de fer Ath-Termonde à l'octroi d'une garantie d'intérêt en faveur du canal de Jemappes à Alost. "Aucun ministère catholique, aucune combinaison mixte n'aurait traité Mons de cette façon", écrit-elle le 2-3.8.1851.

(75) L' "état des dépensés communes des houillères du Couchant de Mons pour le second semestre de I85I" conservé dans les archives du Grand Hornu (AEM, GH, 1229) mentionne un versement de 76 f destiné à couvrir l'impression de quelques numéros relatifs au

canal d'Alost.

(76) Le Comité subsidie à concurrence de 1200 f jusqu'en 1861, de 1600 f ensuite le 168

Chapitre 11 - Notes (9)

Moniteur de la Marine, organe parisien de la batellerie française (AEM, GH, 1229. Houillères du Couchant de Mons. Etat des dépenses communes 1849-1861). Il prend aus si à sa charge les frais d'impression du rapport de la Chambre de commerce de Mons, qui dépassent de beaucoup les ressources très restreintes de cette institution (AEM, GH, 1229, Oh. Sainctelette à A. Quenon, 14.6.1864).

(77) On a conservé le contrat qui unit en 1848 pour cinq ans, relativement à la près- se, les différents charbonnages du bassin (AEM, GH, 1228). "Voulant former entre eux une société en participation à l'effet de pourvoir aux moyens de faire les démarches nécessaires pour appuyer par la voie des journaux ou de toute autre manière les pro jets favorables à leurs intérêts et notamment l'exécution des canaux de Mons à la Sambre et de Jemappes à Alost et du chemin de fer du Flénu à Haumont comme pour com battre les projets qui leur seraient contraires et entre autres toute réduction de péa ges sur les lignes concurrentes si le bassin de Mons n'obtient une juste compensation, les soussignés s'engagent au nom des exploitations qu'ils représentent à verser par an dans une caisse commune pendant toute la durée de l'association une somme de

19.500 f répartie entre eux comme suit:

Grand Hornu: 1990 Produits: 1760

Levant du Flénu: 1700

Hornu et Wasmes: 1640

Belle et Bonne: 1680

Nord et Midi du Bois de Boussu: 1520

Haut Flénu: 1400

Couchant du Flénu: 1280 Agrappe et Grisoeuil: 1250 Escouffiaux: 885

Buisson: 860 Fosse du Bois : 650 Midi du Flénu: 690

Rieu du Coeur: 420 Sainte Cécile et Saint Séraphin: 400 Centre du Flénu: 385

Belle Vue et Baisieux: 350

Seize Actions: 310 Turlupu: 180 Bonne Espérance: 150 Les paiements se feront trimestriellement entre les mains de F. Corbisier, régisseur 169

Chapitre 11 - Notes (10) de la société des chemins de fer du haut et du bas Flénu. Les versements seront ce pendant ajournés chaque fois que la somme effectivement en caisse aura atteint 10.000 f". Le budget "subvention à la presse" du comité houiller s'élève en 1862 à 4400 francs (AEM, GH, 1229, Etat des dépenses communes); près de la moitié de cette somme est alors versée à la Gazette de Mons (1600 f selon 1'Organe - OM, 23.6.1865, 2000 f selon Delnest, qui a fait des démarches auprès du journal au nom de la loge - Archives de la Parfaite Union, PV de la réunion du 7.2.1866). L'Association houillère, publie à partir du 18.9-1864 l'hebdomadaire Le Houilleur dont la rédaction est con fiée à J. Montfort, son secrétaire. Partisan du maintien du livret ouvrier obligatoi re et hostile à toute idée de réglementation du travail des enfants, le Houilleur a pour principale raison d'existence le combat mené par les charbonnages indépendants de la Générale dans l'affaire du chemin du Flénu.

(78) P. LEFEVRE, Répertoire..., op. cit., pp.133-134.

(79) "Le Constitutionnel représente un homme et non l'opinion d'un parti, écrit la Gazette" (GAM, 6.11.1854). "Il a été mis au monde à condition d'être une nullité per manente et seulement un pied-à-terre pour les batailles électorales. Jusque-là, il doit se tenir dans un juste milieu, qui ne soit ni chair, ni poisson et se livrer exclusivement à l'éducation des chiens errants et des canards automates" (GAM, 4.12. 1854).

(80) "Des principes, on ne peut pas dire que le Constitutionnel en ait, note l'Echo de Mons. Il ne représente que des intérêts". (EM, 21.8.1853).

(81) "Institution d'une autre époque, écrit-il, qui a fait son temps et qui n'est plus qu'un anachronisme dans notre ère de liberté. Il n'y a pas de libéralisme sans l'indépendance des caractères, avec l'obligation d'obéir à des mots d'ordre". (CONS, 6.6.1854). Apportant son appui à Corbisier, après avoir recommandé de Bagenrieux, il combat en 1854 la candidature sénatoriale de Boulenger, un des dignitaires de la loge.

(82) "Il importe, note-t-il le 28.10.1854, de faire trêve à des luttes déplorables qui fractionnent et divisent les enfants d'une même patrie". Il s'abstient en 1857 de prendre position à propos du projet de loi sur le temporel des cultes, se contentant de publier à son sujet quelques extraits des Annales parlementaires.

(83) Voir par exemple: GAM, 4 et 8.6.1855-

(84) GAM, 16 et 21.11.1852. 170

Chapitre 11 - Notes (11)

(85) GAM, 3 - 25.IO.I852. "Laissons faire de Brouckere, écrit-elle encore le 6.11. Les intérêts du Hainaut sont trop intimement liés aux questions de politique commer ciale aujourd'hui en litige pour que nos populations industrielles ne prêtent leur appui au ministère qui se chargera de les mener à bonne fin".

(86) GAM, 1.10.1855 - 16.12.1856.

(87) GAM, 4 et 6.11.1854.

(88) Voir par ex.: GAM, 7-5-1853, 8.6, 7-7 et 15-7-1854, 4.6.1855, 5.6 et 21.9-1857-' La Gazette est très hostile à la Convention d'Anvers ainsi qu'à la politique scolaire de la Caisse de prévoyance pour ouvriers mineurs.

(89) Voir par ex.: GAM, 1.4.1853, 15-7.1854, 9-5, 25.5, 26.5 et 30.5-1857. Réunis à Malines au début du mois d'août 1857, les évêques se communiquent une liste de jour naux, dont l'abonnement et la lecture sont défendus sub gravi dans leur diocèse. La Gazette est du nombre. La liste ne doit pas être publiée, mais portée à la connaissan ce des confesseurs par l'intermédiaire des doyens (A, SIMON, Réunions des évêques de Belgique. 1830-1867- Procès-verbaux, Paris-Louvain, i960, p.124)

(90) Elle combat aussi la réélection de Rousselle, auquel elle reproche son clérica lisme.

(91) P. LEFEVRE, Répertoire..., op. cit., pp.160-161; H. ROUSSELLE, Bibliographie mon toise. Annales de l'imprimerie à Mons depuis 1580 jusqu'à nos jours, Mons, I858, p.738. Après avoir confié jusqu'en décembre 1852 l'impression du journal à la veuve Asmon, le comité catholique établit son propre atelier typographique, en faisant prendre une patente d'imprimeur par L.F. Manet.

(92) GAM, 1.7.1856.

(93) Soutenant en 1852-1853 le Cabinet de Brouckere, l'Echo écrit: "Plus de partis en Belgique, conciliation de tous les citoyens sur le terrain des intérêts moraux et ma tériels, voilà le salut! Un gouvernement ne devrait rien avoir de commun avec les par tis. Le jour où il n'y aura plus ni parti libéral, ni parti catholique, où il n'y aura plus que des Belges, ce jour-là tous les intérêts matériels et moraux de la Belgique seront sauvegardés et nous n'aurons plus à nous occuper d'aucun péril" (EM, 5.11.1852). 171

Chapitre 11 - Notes (12)

(94) La veuve Le Louchier décède le 7-4.1869 à l'âge de 75 ans. Elle lègue la proprié té de sa Gazette à Ch. de Bettignies, E. Prud'homme et M.: Lemye, trois de ses rédac teurs. Entré au journal en I856, de Bettignies en assure la direction depuis I865. La feuille a pour correspondant à Bruxelles, E. Lhoest, journaliste à 1'Indépendance.

(95) Philippart s'attache aussi les services de la Revue, un hebdomadaire publié sem ble-t-il, à partir du I.7.I866 par F. Levert (P. LEFEVRE, Répertoire..., op.,cit., pp.326-327).

(96) "L'expérience a démontré plus que suffisamment que son adjonction à notre rédac tion avait une influence déplorable sur la popularité de notre journal. Pour le con server comme rédacteur, il aurait fallu lui interdire complètement toute discussion, toute polémique. On aurait dû le prier de se borner à écrire des articles n'attaquant personne et n'offrant qu'un intérêt pour ainsi dire scientifique. Mais c'était impos sible vu son manque complet d'instruction. Degouy est parfaitement à même de conduire un atelier. Il s'y connaît parfaitement en typographie. Ne pouvant utiliser Degouy comme rédacteur et ne pouvant le charger des seules fonctions de surveillance de no tre personnel, force nous a été de le congédier" (GAM, 6.10.1862). Degouy a 21 ans à cette époque.

(97) P. LEFEVRE, Répertoire..., op. cit., pp.290-292.

(98) L'Organe est encore en 1866 très hostile aux progressistes (OM, 31-3, 5-4, 6.4, 10.4 et 16.4.1866).

(99) "Nous n'avons pas voulu embrasser tel ou tel parti dans les luttes qui se livrent chaque jour à propos des questions financières, économiques ou industrielles", écrit le Hainaut le 10.11.1865. Voir à son sujet: P. LEFEVRE, Répertoire... , op. cit., p.206-212. 172

Chapitre 12 - Notes (1)

(1) Nous avions initialement l'ambition de consacrer aux conseillers communaux un pa ragraphe fondé sur une mise en parallèle des situations de trois localités devant ser vir d'exemples: l'une urbaine (Mons), la deuxième "charbonnière" (Jemappes), le troi sième rurale avec une industrialisation agricole (Bauffe). Nous y avons rapidement renoncé. Pour avoir un sens, une telle approche aurait dû être vraiment approfondie, menée en quelque sorte au ras du sol. Elle nous aurait mené trop loin. En ce qui' con cerne Bauffe et Jemappes de 1830 à 1870, nos sources,uniquement des documents d'archi ves en l'absence d'une presse locale non urbaine, se révélèrent par ailleurs insuffi santes: elles n'apportaient, par leur forme comme par leur contenu, que peu d'informa tions sur les rivalités politiques sous-jacentes. Aussi préférons-nous distiller dans nos différents chapitres nos renseignements sur les conseillers communaux montois en nous réservant de revenir sur eux dans nos conclusions .--

(2) La bibliothèque administrative des Archives générales du Royaume à Bruxelles con serve une collection complète du Mémorial. Guère plus loquace que le Mémorial, la presse locale n'est pas d'un grand secours.

(3) A une exception près. Le 22.7-1869, le Conseil décide sur la proposition de M. Boulenger et dans le but d'inciter le gouvernement à réviser la législation de l'an XII, d'accorder des subsides destinés à l'aménagement des cimetières aux seules commu nes y ayant supprimé toute démarcation entre les différents cultes (HAINAUT, 25.7- 1869, GAM, 24.7.1869 et OM, 24.7-1869; voir aussi, dans le Mémorial, les procès-ver baux de cette séance, pp.90-91, 202 et 229). En 1867 et en 1868, l'assemblée avait refusé de suivre le même Boulenger qui lui proposait de conditionner son aide finan cière à la création d'écoles d'adultes par la non soumission en ce qui les concernait des communes à la loi de 1842 sur l'enseignement primaire (OM, 20.7, 27.7-1867 et 23. 7.1868; GAM, 20,7.186.7, 12,7 et 23-7-1868). Boulenger s'est heurté principalement, au sein du Conseil, à Bourlard et à Sainctelette. Bourlard a émis la crainte que sa pro position n'entraîne "une diminution considérable du nombre, voire l'anéantissement de l'idée même des écoles d'adultes. Je préfère, déclare-t-il, avoir des établissements soumis au régime de la loi de 1842 que de ne point en avoir du tout. J'ai toujours pensé, dit-il, qu'il vaut mieux une instruction quelconque donnée par n'importe qui que l'absence complète de toute instruction parce que je sais que lorsque les enfants sauront lire, leurs intelligences sauront s'affranchir des erreurs qu'on leur aura in culquées et les armes que les frères ignorantins leur auront données serviront bien tôt la cause du progrès et de la civilisation". Mettant en relief les conséquences néfastes d'un refus d'approbation par le gouverne ment du budget provincial, Sainctelette a dénié au Conseil le droit d'encourager les 173

Chapitre 12 - Notes (2) communes à désobéir à une loi toujours en vigueur et selon lui applicable aux écoles d'adultes. "Je ne veux pas, a-t-il ajouté, qu'on puisse accuser notre opinion d'avoir cherché à arracher une solution par des mesures de coercitiori et de violence. On ne manquerait pas de nous dire que ne pouvant faire accepter nos doctrines, nous nous voyons contraints de les imposer." (Voir dans le Mémorial, les procès-verbaux des séances du 1.8.7-1867, pp.272-289, et du 22.7-1868, pp.261-277)- La proposition Boulenger est votée en 1868 par A. Lebrun, A. Lescarts, A. Mahieu et E. Masquelier et rejetée par J. Colmant, F. Defacqz, J. Gillion, E. Hardy, A. Hubert, A. Pêcher et Ch.

Sainctelette.

(4) Le Conseil se refuse à émettre en 1869 un voeu en faveur d'une réglementation du travail des enfants, considérant n'avoir rien à ajouter à ce qui avait déjà été dit par les Chambres de commerce et l'Académie de Médecine (PV séance du 15-7-1869, Mémo rial, pp. 47 et 113). Il ajourne, sur proposition d'A. Lebrun en 1870, la discussion de celui que M. Boulenger lui proposait de faire relativement à l'instruction obliga toire (PV séance du 1.4.7.1870, Mémorial, pp.55, 85-86, 136 et 21.1).

(5) Il ne prend position sur la question douanière qu'en 1841 et en 1842. Il émet en 1841, sur proposition de Defuisseaux, un voeu sans portée réelle en faveur "de la sup pression ou tout au moins l'abaissement des droits qui grèvent les produits belges à leur entrée en pays étranger"; il demande en 1842 que la Belgique négocie avec la France des avantages liniers non préjudiciables aux intérêts des autres branches d'in dustrie du Hainaut. Le Conseil ne fait en aucun moment explicitement allusion au dos sier des zones (voir, dans le Mémorial, les procès-verbaux des séances des 22 et 23-7- 1841 et des 12.7-1842, ainsi que GAM, 23 et 28.7-1841 et 14.7-184-2.).

(6) Il se prononce en I838 par 45 voix contre 8 en faveur de la direction de Soignies pour le chemin de fer de l'Etat et exige avec insistance en 1848, 1849 et I85O la jonction navigable du canal de Condé à la Sambre. Hostile en I85O à l'émission d'un voeu favorable à la perception des péages en fonction des distances effectivement par courues sur le canal de Charleroi, il se refuse à prendre position en 1844 sur la ga rantie d'intérêt sollicitée par les concessionnaires du canal de Jemappes à Alost, en I85I sur le projet Mouton de chemin de fer Mons-Erquelinnes, en 1855 sur le projet Maertens de chemin de fer Saint-Ghislain-Gand et en 1865 sur le projet Dincq de chemin de fer Saint-Ghislain-Ath. Dans l'affaire du Flénu, il réclame en 1865, à la quasi unanimité (Sainctelette est absent, Quenon et Defacqz votent contre) et après un long discours d'Hubert, la misé en adjudication publique, avec rabais sur le taux des péa ges de la ligne Saint-Ghislain-Frameries. Tout en insistant, à la suite d'interven tions de J. Colmant, N. Duquesne, E. Hardy et A. Mahieu, sur l'obligation qu'ont se- 174

Chapitre 12 - Notes (3)

Ion lui, les Bassins houillers du Hainaut d'organiser un service de voyageurs dans le Borinage, il prie en 1867 et en 1868, le gouvernement de leur concéder le chemin de fer Dour-Quiévrain.

(7) PV de la séance du 21.7.1863 (Mémorial, pp.251-253). Cette position est à nouveau défendue par Sainctelette le 8.7-1864 (Mémorial, pp.265-270).

(8) Combattant à Mons, l'élection de Rousselle, l'Industriel du Hainaut soutient sans succès le candidature à Pâturages de Ch. Picquet, un avocat lié à la Société Générale.

(9) GAM, 23 et 25.5.1844; MOD, 19, 29 et 31-5-1844. Picquet se représente sans plus de succès en 1846 à Pâturages et en 1852 à Mons. "Cette déconfiture est, écrit le Mo dérateur en 1846 (MOD, 27.5.1846), la plus forte preuve que les sociétés anonymes ont fait leur temps et que l'inféodation à la banque n'est plus qu'un titre négatif à la confiance de tous les hommes sincèrement dévoués a nos institutions même dans un pays industriel où les hauts barons de la finance semblaient jusqu'ici avoir dû conserver le plus d'influence occulte".

(10) Quenon (358 voix), Choquet (356 voix), Daubresse (264 voix) et Colmant (200 voix)

(11) GAM, 13 et 26.5-1860 .

(12) "Chef de file de nos adversaires, écrit l'Organe, Quenon est l'âme damnée d'une féodalité financière. Se vantant à Bruxelles de faire la pluie et le beau temps dans le Borinage, il passe effectivement depuis de longues années pour le faiseur des élec tions dans l'arrondissement. Il a méconnu l'an dernier au Conseil provincial les inté rêts du Couchant de Mons en proclamant par son vote et en faisant proclamer par son ami Defacqz que tout était pour le mieux sous le régime du haut et du bas Flénu." (OM, 20.5-1866).

(13) "Il ne s'agit plus que d'une rancune à satisfaire, écrit la Gazette. La question a été définitivement vidée à la presqu'unanimité des voix par la Chambre... Ceci n'est pas une lutte politique. Les actionnaires de Belle et Bonne, qui ont un intérêt con traire à celui des actionnaires du Chemin de fer du Flénu, veulent remplacer au Con seil provincial le régisseur du Chemin de fer du Flénu par le régisseur de Belle et Bonne. Si Hardy avait administré le Chemin de fer du Flénu au lieu de Belle et Bonne, il n'eût pas agi autrement que Quenon. Il eût dit, écrit et. fait tout ce que Quenon a dit, écrit et fait. Les amis de Hardy sont des administrateurs et directeurs de char- 175

Chapitre 12 - Notes (4)

bonnages exactement comme les amis de Quenon. Les administrateurs et directeurs amis de Hardy ont des actionnaires, des fournisseurs, des collaborateurs absolument' comme les amis de Quenon. Ils ont des banquiers comme les amis de Quenon. Et si certains des amis de Quenon administrent ou dirigent des sociétés patronées par un grand établisse ment financier belge, certains des amis de Hardy sont patronés par une puissance fi nancière bien plus considérable et étrangère... On parle de la pression exercée par la Société Générale sur ses agents. Mais ose-t-on nier la pression qu'exercent sur leurs collaborateurs belges les directeurs français des compagnies françaises? Ils posent en dictateurs et traitent avec une hauteur toute préfectorale quiconque se re fuse à partager leurs colères. Les Charbonnages belges interviennent dans les élec tions aux Chambres, dans les élections provinciales du canton de Pâturages, dans les élections communales de Frameries, La Bouverie et Pâturages... Jamais la Société Géné rale ne s'est occupée des élections de l'arrondissement, jamais elle n'a, soit par voie de recommandation, soit par voie d'exclusion cherché à exercer la moindre influ ence sur le vote de qui que ce soit. Chaque fois que les exploitants ont jugé utile aux intérêts matériels du Couchant de Mons d'appuyer l'une plutôt que l'autre candida ture, ils l'ont fait de l'accord commun de presque tous...Le corps électoral borain n'a pas plus accepté dans le passé le joug d'une féodalité industrielle belge qu'il n'est enclin dans l'avenir à subir le joug d'une féodalité industrielle française." (GAM, 19, 20, 23 et 27.5-1866).

(14) Sont présidents du Conseil provincial: D. Siraut de I836 à 1844, Ch Rousselle de 1844 à 1848, F. Corbisier de 1848 à 1852 et A. Hubert de 1852 à I869. Ils dirigent à ce titre la plupart des commissions. Ch. Rousselle l'emporte en 1844 par 30 voix con tre 16 à S. Pirmez, A. Hubert en 1852 par 32 voix contre 18 à J. Wautelet. Les prési

dents sortants sont reconduits sans lutte.

(15) Voir dans NOORDZIEK, les discours prononcés par F. de Sécus les 13-12.1825 (1825- 1826, pp.49-50), 27.10.1828, 28.11.1828 et 27.2.1829 (I828-I829, pp.14-15, 57 et 353- 354), 17.12.1829 et 18.5:1830 (182.9-1830, pp. 179-180 et 496). Il reproche surtout au gouvernement de vouloir imposer son programme scolaire, en fermant les portes de l'u niversité ainsi que les emplois officiels à ceux qui, pour s'y soustraire, ont pour suivi leurs études à l'étranger.

(16) OH, 12.7.1829 et 14.3.1830.

(17) Alors que F. de Sécus est élu avec 724 voix, R.-Ph. de Bousies n'en obtient que 268 au premier tour et 142 au second. Il est désigné comme premier suppléant avec 274 176

Chapitre 12 - Notes (5)

voix. Seulement candidat, semble-t-il, à une suppléance, Ch. Taintenier est proclamé

quatrième suppléant avec 201 voix.

(18) D. du Val de Beaulieu obtient 622 voix, A. Gendebien 597 et Ch. Blargnies 526. Claus n'obtient en cinquième position que 331 voix.

(19) "J'ai été l'avocat des 3/5e des sociétés charbonnières", dit-il à la Chambre le 22.3.I834 (MB). Ses affaires semblent prospères. "Ma clientèle m'a toujours permis de me tenir dans une assez belle position, y déclare-t-il le 28.9.1831 (M.B) ...Lebeau m'a dit que tandis qu'il s'était contenté d'une place d'avocat-général à Liège, je m'étais adjugé moi une place de premier président à la Cour de Bruxelles...Sous le rapport pécuniaire, ma clientèle me rapportait davantage. Je donnai bientôt ma démis

sion."

(20) L'Amitié est un cercle privé auquel il est de bon ton d'appartenir. En faire par tie, écrit Defuisseaux dans ses mémoires (Baudour, archives Greyson) est un signe "qu'on est reçu dans le monde, qu'on commence à faire carrière". Il fait l'objet des sarcasmes de F. Paridaens (Mons sous les rapports historiques, statistiques, de moeurs, usages, littérature et beaux-arts, Mons, 1819, p.260): "Jusqu'à ces dernières années, nous n'avions pas imaginé de nous soumettre à des scrutins, qui conférassent le droit d'aller respirer le tabac dans un local inaccessible à d'autres qu'aux élus. Tout se perfectionne. Il existe maintenant sous le titre de société de l'Amitié une agrégation de citadins qui, louant une maison, possédant des meubles, salariant des concierges et des domestiques, peuvent se flatter d'être à l'estaminet comme chez eux. Beaucoup de papas y font recevoir leur fils à peine sorti du collège." Environ 120 personnes y participent à la fin octobre 1830 à un scrutin préparatoire organisé en prévision des élections pour le Congrès national. En voici les résultats: F. de Sécus (90), Ch. Blargnies (86), A. Gendebien (82), P. Fontaine-Spitaels (81), E. Claus (80), Ph. de Bousies (75), D, du Val de Beaulieu (73), Ch. Taintenier (70), J.F. Gendebien (57), "P. Goffint (44), F. Corbisier (37), G. Buzen (35), A. Letellier (29), Ch. Picquet (29) (BUM, Manuscrits, 623, R 3 A, note s.d.)

(21) P. Fontaine-Spitaels est lui-même candidat. E. Claus obtient 331 voix au premier tour, 292 au second; P. Fontaine-Spitaels 206 au premier tour, 162 au second et 222 lors de la désignation des suppléants, de Sécus, du Val, Gendebien et Blargnies sont appuyés aussi bien par les "réunionistes" que par les "patriotes". Rappelons que le lobby "réunioniste" qui s'appuie sur quelques personnalités liées aux charbonnages du Couchant de Mons et au développement récent de l'industrie métallurgique de la vallée 177

Chapitre 12 - Notes (6) de la Sambre a pour objectif essentiel la réalisation de l'union douanière franco- belge. Claus est aussi l'avocat d'Honnorez, gendre de Fontaine-Spitaels et concession naire de voies navigables dans le Nord de la France.

(22) L'Observateur (qui polémiquera quelques mois plus tard avec le journal réunionis te l'Eclaireur) ainsi que des "patriotes" regroupés au sein d'une "Société patrioti que" affiliée à la Réunion centrale et fréquentée par plusieurs officiers de la garni son, appuient, outre de Sécus, du Val, Gendebien et Blargnies, P. Goffint et G. Buzen, colonel commandant la place-forte de Mons. Goffint obtient 315 voix au premier tour, 240 au second; Buzen 127 lors de la désignation des suppléants. L'Observateur déplore le 4.11 l'élection de Claus. D'autres noms ont été avancés: R. De Puydt, J.F. Goffint, A, Letellier, V. François, Ph. Van der Hèyden à Hauzeur, Ch. Picquet. Picquet est désigné avec 211 voix comme troisième suppléant derrière de Bousies (274) et Fontaine- Spitaels (222).

(23) Les lignes qui suivent sont basées sur E. NUYTTENS, passim et sur F. NEVEN, La représentation..., op. cit., pp.69-120.

(24) "Nous n'avons plus qu'un seul débouché: la France, déclare-t-il au Congrès (HUYTTENS, t.II, p.101). On exporte d'une superficie de deux lieues et demie sur trois quarts de lieue 4000 bateaux dont la valeur s'élève à 8.000.000 f. Si on pouvait dimi nuer le prix de la suppression de la douane, on en livrerait pour 10.000.000 f en France". Voir aussi les discours prononcés en faveur de Nemours par Blargnies le 29.1, par Claus et par Gendebien le 12.1.1831,

(25) Il est remplacé au Congrès par Ph.-R. de Bousies, premier suppléant. L'ensemble de la députation montoise préfère le 24.2 Surlet de Chokier à Mérode comme régent de Belgique. Le choix du prince Léopold est ratifié le 4.6 par de Sécus, du Val et Pic quet. Alors que de Bousies est absent et que Blargnies fait connaître sa préférence pour Surlet de Chokier, Gendebien émet un vote négatif.

(26) Le Congrès n'est, par exemple, pas consulté lorsque le,Gouvernement provisoire abaisse le 9.1.1831 de 50% les péages sur le canal d'Antoing.

(27) J. STENGERS (dir.), Index..., op. cit., pp.9-137- Voir aussi: N. CAULIER-MATHY et P. GERIN, "Les sénateurs élus dans la province de Liège durant le régime censitai re (1831-1893)", dans: Tijdschrift voor geschiedenis, 92, 1979, pp.413-425- 178

Chapitre 12 - Notes (7)

(28) Un siège en 1835-1843, deux sièges en 1831-1835 et en 1843-1866, trois sièges ensuite.

(29) Il n'est pas étonnant qu'Hubert, notoirement fortuné, atteigne en 1869 le cens électoral exigé pour être sénateur. On peut toutefois se demander dans quelle mesure certains notaires liés aux grandes familles nobiliaires, comme l'est Hubert au prince de Ligne, président du Sénat et propriétaire du château de Béloeil tout proche, ne firent pas état pour accéder à la Chambre haute de biens fonciers dont ils n'étaient que fictivement les détenteurs.

(30) Avec P. Defontaine-Spitaels (1779-1833), qui s'efface en 1831 et en 1832 au pro fit de Degorge-Legrand et de Destombes. Banquier comme son beau-père, Ch. Guillochin- Defontaine (I8O8-I867) n'est jamais candidat. C'est aussi le cas de L. Hennekinne- Briard (1793-1852) autre banquier montois repris sur la liste des éligibles, et d'A. Tercelin-Sigart (1793-1859), un de ses collègues peu préoccupé, semble-t-il, de se faire inscrire sur celle-ci. Sollicité dès 1869, V. Tercelin (1824-1891 ), son fils, n'accepte qu'en I87I d'être candidat. A noter aussi l'absence de candidature au Sénat d'A. Honnorez (1770-1840), qui dépasse largement le cens d'éligibilité requis. Ch. Rousselle (1787-1867) n'est pas éligible. Rappelons enfin qu'E. Rainbeaux (1828-1861), qui succède à Degorge-Legrand à la tête du Grand Hornu, est de nationalité française.

(31) Voir à ce propos: N. CAULIER-MATHY, "La redevance proportionnelle payée par les charbonnages belges à l'Etat de 1810 à I85O", dans: Revue belge de Philologie et d'Histoire, t.XLVI, 1968, pp.437-441; R. WELLENS, Inventaire du Conseil des Mines, Bruxelles, 1976, p.6.

(32) Les impôts directs attribués à Corbisier: 2061 f en 1855, 1605 f en I856, I787 f en 1859, 2041 f en 1860, 1679 f en 1868, 1434 f en 1870 (J. STENGERS (dir.), Index..., op. cit., p.50). Propriétaire à Mons et à Frameries, où son frère est notaire depuis 1834, Corbisier est surtout un homme d'affaires, intéressé comme régisseur ou comme administrateur dans de nombreuses sociétés anonymes charbonnières et ferroviaires. Il ne peut pas, théoriquement, recourir pour le calcul de son cens, aux impôts directs (redevances minières, portes et fenêtres, chevaux, foyers...) acquittés par les socié tés anonymes dont il fait partie. Les actionnaires de sociétés houillères de type an cien sont seuls habilités à le faire. Mais est-ce bien toujours le cas? Comment imagi ner que Boulenger, notable et notaire à Mons, battu au premier tour par Corbisier par I237 voix contre 725, administrateur comme lui d'un charbonnage et n'atteignant pas davantage que lui le cens d'éligibilité, aurait pu exiger la vérification des contri- 179

Chapitre 12 - Notes (8) butions versées par un concurrent, secrétaire depuis vingt ans de la Chambre de com merce locale, ancien député, président du Conseil provincial et se présentant de sur croît comme libéral. L'exemple d'invalidation cité par les Pandectes et par J. STENGERS (Index..., op. cit., pp.28-30: A. de la Roche, directeur-gérant du charbonna ge de Strépy-Bracquegnies, candidat dans l'arrondissement de Soignies), date de 1877 et se situe dans un contexte politique autrement agité que celui de 1854. La question est abordée incidemment par le Modérateur en 1843 (MOD, 28.5-1843) à propos d'une ins cription comme électeur à Pâturages d'A. Quenon, basée sur la présentation d'actions du Chemin de fer du Flénu, dont il est le comptable. "On se demande, écrit le journal, combien, avec un tel procédé, la Société Générale pourra former d'électeurs dans le pays."

(33) C'est aussi le cas du comte Ch. d'Andelot (1788-1854), châtelain et propriétaire foncier à Cambron-Saint-Vincent, notable à Bruxelles et membre du Sénat pour l'arron dissement d'Alost. On ne sait pour ainsi dire rien des campagnes électorales sénato riales de 1831, 1832, 1835 et 1836. En 18-31, l'Observateur du Hainaut soutient l'élec tion de de Sécus et de du Val, en s'abstenant de faire allusion à la candidature de Degorge-Legrand. On sait simplement qu'une société - probablement l'Amitié - organise une réunion préélectorale favorable aux candidats d' "une coterie",selon nous,ceux du lobby industriel animé par Degorge-Legrand et Fontaine-Spitaels. En 1832, Destombes, candidat, est combattu par l'Observateur, qui appuie l'élection de du Val au Sénat. Sur les 300 électeurs participant au scrutin, 192 se prononcent en faveur de du Val tandis que, Destombes n'obtient, selon le journal,que 32 voix, ce qui semble assez improbable. Un troisième candidat, Ph. Vander Heyden à Hauzeur, bourgmestre et pro priétaire à Ciply et commandant en 1823-1830 de la gendarmerie du Hainaut, recueille, selon la même source, 35 voix. En 1836, l'Industriel du Hainaut, organe de Legrand- Gossart, ne s'oppose pas à l'élection de du Val en remplacement de de Sécus décédé.

(34) Degorge-Legrand, qui intervient les 23 et 25.5.1832, propose, en tant que rappor teur de commission, le rejet du projet de loi attribuant au Conseil des ministres les pouvoirs miniers du Conseil d'Etat (MB).

(35) "Nous cesserons, déclare-t-il, de nous trouver sous le régime du bon plaisir du gouvernement précédent, nous ne verrons plus l'intrigue s'emparer de presque toutes les entreprises de ce genre" (MB, Sénat, 17-7-1832).

(36) MB, Sénat, 3-11-1831-

(37) MB, Sénat, 19, 20, 22 et 29-12.183.8; 2.2, 22.3 et 26.3-1839- "En persistant sans 180

Chapitre 12 - Notes (9)

espoir de vaincre ou même de combattre..., nous avons tout à perdre et rien à gagner", déclare du Val en 1839~"L.' indépendance, nous l'aurons lorsqu'un traité constatera

riotre nationalité reconnue de tous... Je ne nommerais point courage parlementaire ces paroles qui, du haut de la tribune, appellent inopinément des combats qui ne se feront qu'avec l'argent de ceux qui ne disent pas ou ne peuvent dire leur façon de penser. Cet élan peut être beau, peut être vrai, mais doit-il entraîner?... Ce n'est qu'au théâtre que les applaudissements ont une véritable valeur, qu'ils sont utilement exci tés par celui qui les provoque et qui leur devra une existence théâtrale à laquelle il s'est voué. Tout est basé sur l'impression du moment. Quel, que soit l'élan, il suf fit qu'il ait été excité et, la toile baissée, il ne reste que des émotions agréables qui, payées à l'avance, n'entraînent rien après elles. Mais en est-il ainsi sur la scène parlementaire? C'est l'avenir qui est en jeu. On s'exprime souvent ici, dans l'oubli des vrais intérêts qui sont confiés,dans l'oubli des larmes amères que pour ront compter à d'autres des phrases à effets..."

(38) MB, Sénat, 29-4.1834. La perspective de l'ouverture à travers champs de nouveaux grands axes de communication est mal accueillie par les propriétaires fonciers qui re doutent non sans raison une dépréciation des terres accompagnée d'embarras multiples. L'anecdote suivante illustre davantage qu'un long développement l'importance de la question. Le plan primitif adopté pour le canal de Jemappes à Alost prévoyait le pas sage de la voie d'eau sur le côté gauche de la chaussée de Mons à Ath. Ce qui l'ame nait à scinder en deux les terrains de chasse du baron Frédéric de Sécus, fils de l'ancien sénateur de Mons. Furieux, de Sécus, député catholique de l'arrondissement d'Ath "fait mouvoir tous les ressorts, employé toute son influence, a recours même aux intrigues pour empêcher un morcellement si fatal à ses plaisirs. Ses efforts sont cou ronnés de succès. Grâce à son dévouement sans bornes au clergé dont les partisans oc cupent le pouvoir, grâce au séjour prolongé que Dechamps, ministre des Travaux publics son ami politique, fait chez lui à l'occasion d'une excursion motivée par le choix d'un emplacement pour la station d'Ath sur la ligne de Jurbise à Tournai, la confec tion d'un plan nouveau, faisant passer le canal non plus sur la gauche mais sur la droite de la chaussée de Mons à Ath est décidée" (MOD, 22.11.1846). Ruinés par ce projet, les fermiers de Cambron-Casteau et de Brugelette concernés par le changement de direction protestent par des pétitions qu'ils adressent au ministre des Travaux publics, au gouverneur de la province ainsi qu'aux Chambres législatives, où ils sont appuyés le 16.5.1846 par de Royer au Sénat, les 23.12.1846 et 12.1.1847 par Lange à la Chambre (MOD, 27.12.1846 et 15.1.1847). L'inexécution du canal de Je mappes à Alost permettra au baron de garder sa chasse, aux fermiers de conserver leurs terres. 181

Chapitre 12 - Notes (10)

(39) La symbiose des propriétaires et des locataires est quelque peu artificielle. "Chaque commune a son château et son seigneur, écrit le Modérateur (MÙD, 11.9-1846). Il n'est presque pas de commune où le seigneur soit véritablement aimé. Les électeurs, qui craignent de se voir retirer leurs terres, détestent généralement l'homme pour qui ils votent. Ici, on vous dira que c'est un arrogant, là que c'est un tracassier, par tout que c'est un égoïste...Le seigneur méprise les villageois s'il s'agit de la déli mitation d'un terrain, souvent on le verra tracasser le fermier dont les quelques pro priétés touchent à ses immenses domaines. Il contestera l'emplacement d'une borne, il procédera pour un pied de terre. A l'approche de l'hiver, quand les pauvres commencent à venir en foulé assaillir les fermes pour demander du pain, le seigneur se hâte de regagner la ville où, dans un palais magnifique, il se livre à toutes les jouissances possibles pendant que le pauvre grelottant aux portes de son château tend une main tremblante que repousse un valet plus impitoyable que son maître. Alors les pauvres demeurent pendant quatre à cinq mois à la charge des fermiers et le cultivateur peu aisé se voit obligé de sacrifier une partie du fruit de ses sueurs, afin d'empêcher l'exécution des menaces que le pauvre excité par la misère lui adresse chaque jour."

(40) M.B., Sénat, 18.3, 19-3, 21.3, 25-3, 26.3, 27.3, 28.12, 29-12, 30.12 et 31-12. 1833, 25.7.1834. "L'industrie souffre et se plaint, déclare du Val le 29.12.1833- L'agriculture ne souffre-t-elle pas aussi quoiqu'elle n'élève pas autant la voix... Depuis l'année dernière la dépréciation des blés a été de 80$...Au moment où la baisse des grains est excessive, où le prix du froment présente une telle différence avec les mercuriales de l'année dernière, vous ne devriez plus demander des additionnels... J'appellerai une attention spéciale de la part du gouvernement sur les besoins de l'agriculture... La situation politique a permis des économies considérables. Et ce pendant l'impôt foncier est encore grevé de 25 centimes additionnels par franc...T'En 1822, ces discussions existaient déjà entre ce qu'on appelait l'intérêt du haut com merce et l'intérêt de l'agriculture... On vit alors une division marquée dans les vo tes des Chambres. Les députés hollandais, représentant le haut commerce, voulaient conserver une liberté entière, tandis que les députés belges représentant la propriété foncière se prononçaient d'une manière contraire dans le but de maintenir la valeur de leurs produits... Dès cette époque, on reconnut généralement la nécessité de limi ter la liberté du commerce des grains."

(41) "Les mots catholiques et libéraux n'auraient jamais dû être prononcés... Pourquoi entretenir une querelle de mots, qui introduit dans le pays des animosités et peut occasionner des désordres mettant fin à notre situation prospère" (M.B., Sénat, 17.3- 1841). "Abstenons-nous des débats politiques et faisons les affaires du pays" (Sénat, M.B., 27-12.18.41). 182

Chapitre 12 - Notes (11)

(42) "Les gens de bonne foi ne peuvent attribuer la scission qui existe qu'à un véri table malentendu. Les opinions modérées du parti libéral et les opinions modérées du parti catholique ne tendent-elles pas au même but?...Je suis opposé à toute exagéra tion et je les combattrai toutes, de quelque côté qu'elles se montrent; je m'opposerai toujours à tout empiétement, aux empiétements des libéraux comme aux empiétements des catholiques; je vénère, je professe le catholicisme, mais je désire qu'il reste dans ses limites; je n'aime pas à le voir transformé en drapeau politique et à le voir traîné dans l'arène des partis" (Sénat, 13.3-1841). En reproduisant ce discours, le Modérateur se réjouit le 17-3-1841 de voir le comte du Val "toujours sur la brèche, lorsque les véritables intérêts du pays sont menacés", du Val, absent lors de la dis cussion et du vote sur l'enseignement primaire, combat en 1842, la loi sur le frac tionnement des collèges électoraux communaux. Il se joint en 1834 à de Haussy pour repousser la proposition émise par de Sécus d'interdire la construction le dimanche du chemin de fer de l'Etat (M.B., Sénat, 30.4.1834, 25.6 et 21.9-1842).

(43) MOD, 12 et 21.5, 7-6 et 11.6.1843. "On allègue, écrit le 7-6 le Modérateur, que le canal de Mons à la Sambre n'a été imaginé que pour empêcher l'exécution du chemin de fer d'Haumont. C'est un mensonge. On sait que la question du chemin de fer d'Hau- mont doit être bientôt remise sur le tapis. Les auteurs de ce projet, les éternels agioteurs qui, depuis 25 ans, spéculent sur la sueur des Borains, savent bien qu'ils trouveront un auxiliaire favorable à leur entreprise dans Siraut".

(44) MOD, 12 et 21.5, 7.6 et 11.6.1843. "Les brasseurs, écrit le 11.6, H. Rousselle dans le Modérateur, trouveront dans mon père, comme ils ont trouvé en moi, un défen seur de leurs intérêts", de Royer atteint largement le cens d'éligibilité. Ce qui n'a rien d'étonnant. Utilisant des chevaux pour leurs livraisons, les brasseurs borains sont généralement propriétaires des maisons dans lesquelles sont organisés les débits de boissons. Les années de prospérité de l'industrie houillère leur ont été très pro fitables. "Le prix des céréales était à un taux excessivement élevé, rappelle de Royer. Mais la consommation était aussi très considérable. Ce qui a occasionné à cette époque la grande consommation de la bière, c'était la richesse des capitaux introduits dans notre pays, qui se trouvait alors dans une position tout à fait exceptionnelle. Il existait une fièvre qui s'était emparée de tous les esprits et qui les portait à faire une spéculation dans les houillères. Les ouvriers gagnaient 6 et 7 f et travail laient 6 jours par semaine" (M.B., Sénat, 26.12.1845, AP, 1845-1846, p.353).

(45) Les résultats:

Mons Boussu Dour Lens Pâturages

Siraut 360 97 42 66 132

de Royer 206 98 131 176 30 183

Chapitre 12 - Notes (12)

R.-Ph. de Bousies, l'ancien député à la Seconde Chambre des Etats généraux et au Con grès, recueille 59 voix. Etait-il bien candidat?

(46) GAM, 13-3-1844; Archives de la Parfaite Union, PV de la séance du 1.4.1844. Nous avons fait allusion à la note 33 à l'appui apporté par certains patrons charbonniers

à la candidature de Visart.

(47) Ancien commandant militaire de la province, le comte du Val, châtelain à Havre, séjourrie généralement à Bruxelles. Il recueille 361 voix contre 997 à Siraut, auquel la Gazette et les houillères sont restées fidèles. Il n'est pas fait mention d'un ap pui que lui aurait apporté le gouvernement. Au poil organisé le 5-6 par l'Association libérale, 60 électeurs ont voté pour de Royer, 17 pour du Val, 16 seulement pour

Siraut.

(48) Sénat, 29.6.1848 (AP, 1848, pp.10-11).

(49) Sénat, 26.12.1845 (AP, 1845-1846, p.35D. Voir aussi: M.B., Sénat, 24.10.1844, 7. 3.1845 (AP, 1844-1845, pp.7 et 351) et 21.12.1847 (AP, 1847-1848, pp.372). Il est le premier toutefois à reconnaître des circonstances atténuantes au ministère libéral: "La véritable situation de l'état financier du pays, l'augmentation qu'avait subie la dette flottante, les dépenses énormes dans lesquelles le pays était engagé.., la fâcheuse position dans laquelle nous nous trouvions...ne furent mises à jour qu'au mois d'août 1847, lors de l'accès au pouvoir du cabinet actuel...A son entrée en fonc tions, le ministère a trouvé les budgets pour 1848 déjà formés. Il avait trop peu de temps pour les modifier. Et le temps ne lui eût-il pas fait défaut qu'il eût été impossible d'en réduire les chiffres d'une manière bien sensible, les allocations de mandées devant en grande partie servir à payer les intérêts et à l'amortissement de la dette publique, à continuer ou à parachever des travaux qui avaient absorbé des ca pitaux qui eussent été perdus si on n'avait pas alloué les fonds nécessaires pour les rendre un jour productifs et enfin au service de l'armée, dont la réduction eût été une grave imprudence... Des événements qu'il n'était donné à personne de prévoir sont venus changer la face des choses. La révolution française a forcé le gouvernement à rappeler sous les armes une partie de nos miliciens. Ces armements extraordinaires ont nécessité une dépense de 9-000.000 f. Après la tourmente révolutionnaire est arri vée la crise financière et industrielle... Le gouvernement a dû proposer aux Chambres des projets de loi pour encouragement au commerce et à l'industrie, 9-000.000 f de travaux publics sont venus s'ajouter aux 9-000.000 f déjà déboursés pour la guerre. Enfin, ayant 14.000.000 f de bons du trésor à rembourser, l'Etat ne pouvait manquer à ses engagements sans ruiner le crédit public et sans empirer encore la situation des 184

Chapitre 12 - Notes (13) contribuables porteurs de ses obligations" (Sénat, 4.5.1848; AP, 1847-1848, pp.1546-

1547).

(50) "Il existe des brasseurs qui ont pour 50 et même pour 100.000 f de tonneaux!" (Sénat, 16.12.1844, AP, 1844-1845, p.395)-

(51) Sénat 12, 13 et 16.12.1844 (AP, 1844-1845, pp.334, 352 et 395-396), 26.12.1845 (AP, 1845-1846, p.353), 30 et 31-12.. 1847 (AP, 1847-1848, pp.492-493 et 509), 27-12. 1848 (AP, 1848-1849, p.38). "Est-il juste, déclare-t-il le 26.12,1845, de soumettre au même droit fixe de 20 f le malheureux qui aura une maison écartée le long d'un che min que celui qui a son débit sur une placé publique au milieu d'une population nom breuse, vis-à-vis d'une église?" A propos de la fraude, de Royer n'hésite pas à s'em barquer, en certaines occasions, dans des considérations très techniques.

(52) Sénat, 26,12.1844 (AP, 1844-1845, p.467).

(53) "Dans les villes, on n'éprouve pas toutes les craintes qu'on éprouve à la campa gne parce que là les ressources de la charité sont puissantes et nombreuses. Les bu reaux de bienfaisance et les hospices disposent de ressources qu'on n'a pas à la cam pagne où il n'y a que quelques personnes riches qui puissent faire la charité" (Sénat, 13-11.1845, AP, 1845-1846, p.26).

(54) Sénat, 26.12.1844 (AP, 1844-1845, p.467).

(55) Sénat, 18.2.1850 (AP, 1849-1850, pp.162-163).

(56) Sénat, 27.12.1844 (AP, 1844-1845, p.477).

(57) Sénat, 27-3.1844 (AP, 1843-1844, p.555)-

(58) Sénat, 9-4.1845 (AP, 1844-1845, p.1302). En 1848, de Royer s'oppose à ce que le gouvernement mette le cautionnement déposé pour le canal latéral à la Dendre à la dis position du chemin de fer de Jurbise à Tournai. "Si le canal qui doit rejoindre les charbonnages du Couchant de Mons à Alost, ne pouvait pas être exécuté par la société concessionnaire, il faudrait voir, dit-il, si nous n'aurions pas le droit de demander que la cautionnement qui a été déposé pour l'entreprise de ce grand travail, puisse être employé soit comme subside à une autre société concessionnaire, soit comme devant servir à une garantie du minimum" (Sénat, 20.4.1848, 1847-1848, p.1410). 185

Chapitre 12 - Notes (14)

(59) A. de Royer semble être lié comme Ch. Rousselle à V. Vander Elst, auteur du pro jet du canal de la Trouille. Il insiste le 16.5-1845 pour qu'on fixe "d'une manière positive" le montant de ses indemnités avant de procéder à la concession définitive de la voie d'eau à Bisschoffsheim et Cie (AP, 1844-1845, p.173,9). Voir aussi l'éloge dithyrambique qu'il fait, le 18.3.1846, de cet ingénieur (AP, 1845-1846, p.1007).

(60) Liée au Chemin de fer du Flénu, la Société Générale tient à entreprendre elle- même la ligne d'Haumont.

(61) Sénat, 13.11-1845 et 18.3- 1846 (AP, 1845-1846, pp.26, 1007 et 1009). Se présen tant comme"l'organe des extracteurs et des négociants de Mons", Siraut reproche au gouvernement de ne pas avoir pris l'initiative du procès. "Lorsque les concessionnai res ont annoncé qu'ils ne se considéraient pas comme engagés, il devait immédiatement

intenter devant les tribunaux une action en exécution du contrat. Il est fâcheux, dé- clare-t-il, que l'on ait perdu beaucoup de temps en discussions inutiles. Nous serions dans une position beaucoup meilleure si, au lieu de devoir formuler contre lui une action en restitution de cautionnement, le gouvernement eût d'abord intenté son ac tion". Voir aussi: Sénat, 6.5-1847 (AP, 1846-1847, p.1752).

(62) de Royer s'abstient, le 29-3-1849, "ne voulant pas d'une part refuser son vote à une loi qui tend à réparer une injustice, et d'un autre côté sanctionner une loi qui aura pour résultat de priver de travail 60.000 ouvriers charbonniers". Gravement mala de, il décédera le 9-4. Siraut est absent (AP, 1848-1849, pp.236-237). Voir: Sénat, 9 et 10.4.1845 (AP, 1844-1845, pp.1300 et 1417); 31-3, 6.5 et 11.5-1847 (AP, 1846-1847, pp.1376, 1750-1752, 1800-1803; 28.3.1848 (AP, 1847-1848, p.1147) et 29.12.1848 (AP, 1848-1849, pp.57-58). de Royer et Siraut assurent en 1847 et en 1848 au Sénat la dis tribution des pétitions imprimées par les exploitants houillers borains.

(63) Sénat, 7-3-1845 (AP, 1844-1845, p.977).

(64) "Je m'étais parfois posé la question. Mais en admettant la qualification de libé ral, en me permettant de faire partie de cette association qui est répandue dans le pays, ai-je bien choisi la bonne voie? Pourquoi ne me suis-je pas jeté dans le parti catholique?" (Sénat, 8.5-1846, AP, 1845-1846, p.1263). de Royer est absent lors du vote le 4.4.1844 sur les jurys universitaires.

(65) "Depuis plusieurs années, on a donné, estime-t-il, une extension funeste à la signification des mots "libéral" et "catholique", qui sont à peu près synonymes" (Sé nat, 8.5-1846, AP, 1845-1846, p.1270). 186

Chapitre 12 - Notes (15)

(66) "Je préférerais un cabinet mixte, offrant des garanties aux deux opinions modé rées en présence'! (Sénat, 8.5-1846, AP, 1845-1846, p. 1270).

(67) S'associant aux catholiques poussés par l'épiscopat, Siraut rejette le 4.4.1844 le projet de loi Nothomb réservant au Roi et au gouvernement la composition des jurys universitaires. Dechamps, ministre des Travaux publics, a démissionné le 19-3-1844 en

guise de protestation. Félicité par le Journal de Bruxelles, Siraut est violemment pris à partie par le Modérateur, qui lui reproche d'avoir émis "une opinion et un vo te en opposition flagrante avec l'esprit public de l'arrondissement de Mons". (MOD, 5, 7 et 10.4.1844).

(68) "de Theux, homme honorable et dévoué, a accepté et accompli la difficile mission de recomposer le cabinet...Cette combinaison, il faut bien le reconnaître, était iné vitable et la seule possible en présence des faits accomplis... Le programme du (mi nistère) libéral homogène ne pouvait être accepté... Le (gouvernement) peut compter sur mon concours" (Sénat, 8.5-1846, AP, 1845-1846, p.1270).

(69) La combinaison Dechamps-Malou a survécu au naufrage en mars 1846 de Van de Weyer. Le traité du 13-12.1845 gèle théoriquement la question des zones jusqu'au 10.8.1852.

(70) Sénat, 8.5-1846, AP, 1845-1846, p.1270. Le Modérateur crie à la trahison (MOD, 10, 13 et 15.5.1846).

(71.) MOD, 27 et 30.12.1846. Voir aussi la violente satire, diffusée sous forme de brochure et intitulée: Te de Theux laudamus.

(72) Sénat, 10.3-1848 (AP, 1847-1848, p.1116). Voir aussi: Sénat, 29-3.1848 (AP, 1847- 1848, pp.II72-II73).

(73) MOD, 2 et 11.5.1849. L'Association libérale s'est réunie le 29.4 en assemblée gé nérale .

(74) La Gazette annonce le 22.4 qu'elle se contentera d'enregistrer les noms des can didats. Elle présente le 5-5 de Bagenrieux comme propriétaire à Mozet dans la province de Namur. "Acte d'hostilité perfide destiné, selon le Modérateur (MOD, 11.5.1849), à faire croire aux électeurs des campagnes que de Bagenrieux n'était pas du Hainaut et n'avait point de propriétés dans la province... La Gazette, conclut le Modérateur, ne donnera le change à personne sur ses tendances antilibérales et sur sa connivence avec le parti libéral". Dans la nuit du 3 au 4 mai, un billet imprimé, sans nom d'au- 187

Chapitre 12 - Notes (16)

teur ni d'éditeur, est distribué à Mons représentant de Bagenrieux comme étranger aux intérêts de l'arrondissement (MOD, 11.5.1849)

(75) "Je me décide à courir les chances de l'élection, écrit de Bagenrieux à Van Praet le 26.4.1849. Une lettre de Meeus adressée à Corbisier, gérant de la Société Générale à Mons, assurerait sans doute mon succès. J'ai pensé que si vous vouliez demander cette lettre, elle vous serait accordée avec plaisir. Urie assemblée générale du Comité se réunit demain. Il serait urgent d'avoir cette lettre avant l'heure de cette réu nion. Je pars à l'instant pour le Borinage où l'on m'assure que du Val a travaillé (en 1848) sans succès". "Il voudrait que ce fût dès demain matin, dit Van Praet à Meeus. Ce n'est pas moi qui suis pressé, c'est lui! Je connais Bagenrieux pour un ex cellent homme et très convenable comme sénateur. Si vous écrivez cette lettre, soyez assez bon pour faire cette réserve qu'il ne fisse pas concurrence à un candidat du gouvernement." (MRA, Papiers Meeus).

(76) de Sécus l'a emporté sur de Bagenrieux à Lens par 141 voix contre 16 au premier tour, par 144 voix contre 17 au second.

(77) "Je reconnais que l'enseignement religieux est urie des nécessités de la société, qu'il doit faire la base de l'instruction publique, qu'autant se faire se peut le clergé doit être appelé à donner l'enseignement moral et religieux parce que cette mission lui vient de là-haut..." (Sénat, 27.5-1850, AP, 1849-1850, pp.436-437).

(78) "Par l'art. 8, l'enseignement de la religion est inscrit en tête du programme des études, le clergé est invité à donner l'instruction religieuse dans les établisse ments de l'Etat. Cela ne suffit-il pas pour donner une entière sécurité aux ministres du culte et aux pères de famille" (Sénat, 27.5-1850, AP, 1849-1850, pp.436-437).

(79) "L'Etat demande l'établissement de 10 athénées et de 50 écoles moyennes. On trou ve un nombre à peu près égal d'établissements tenus exclusivement par le clergé ou par des corporations religieuses, sur lesquels le gouvernement n'exerce aucune espèce de pouvoir. Le nombre des élèves qui fréquentent les écoles tenues exclusivement par le clergé s'élève à 7000. Les élèves qui fréquentent aujourd'hui les écoles dirigées par l'Etat, par les provinces et par les particuliers sont au nombre de 5000. Vous le voyez: le monopole est tout-à-fait à l'avantage des établissements du clergé" (Sénat, 27.5.1850, AP, 1849-1850, pp.436-437).

(80) "Depuis plusieurs années, que fait le clergé? Il refuse son concours et se fait 188

Chapitre 12 - Notes (17) en quelque sorte entrepreneur d'écoles pour faire concurrence aux établissements qui lui déplaisent. Chaque fois que les autorités communales ont voulu s'entendre avec le clergé pour lui demander sa collaboration, le clergé leur a imposé des conditions ab solues auxquelles son concours était attaché. Lorsque les administrations communales ont eu assez de fermeté pour ne pas faillir à leur mission, qu'a fait le clergé? Il a créé établissement contre établissement. C'est ce qui est arrivé à Tournai, à Mons, à Gand..." (Sénat, 29.5-1850, AP, 1849-1850, pp.456-457). Voir aussi l'intervention le 28.5 de de Bagenrieux (AP, 1849-1850, pp.446-447).

(81) "Le pays éprouve une inquiétude, un malaise. L'équilibre n'existe plus entre nos recettes et nos dépenses. D'année en année, le déficit va s'augmentant. S'il n'était en 1849 de plus de 35-000.000 f, il n'est malheureusement que trop certain qu'il at teindra le chiffre déjà assez effrayant de 40.000.000 f à la fin de l'exercice de 1850. Cet état de choses est déplorable. Il faut remédier le plus tôt possible au mal, s'ar rêter dans la voie du déficit, si l'on ne veut marcher vers la banqueroute. Pour réta blir l'équilibre financier, il est évident pour tous qu'il faut faire des économies. Car peu de mandataires de la Nation consentiront à ajouter de nouveaux impôts à ceux déjà trop lourds qui pèsent sur le pays." (Sénat, 12.2.1850, AP, 1849-1850, p.112)

(82) Sénat, 30.8.1851 (I85O-I85I, p.432).

(83) Sénat, 29-8.1851 (1850-1851, p.419).

(84) "Je ne suis pas chargé ni par mes commettants, ni par les brasseurs de l'arron dissement que je représente, de venir ici demander des réductions sur les droits pro posés. J'ai demandé la parole pour vous faire connaître le véritable état de la bras serie belge, pour vous prouver qu'elle n'a pas été jusqu'ici, comme on a pu le croire, exempte de tout sacrifice." (Sénat, 19.-8.1851, AP, I85O-I85I, p.324).

(85) Sénat, 1,9.8.1851 (AP, I85O-I85I, p-324).

(86) Sénat, 29.8.1851 (AP, I85O-I85I, p.419). Voir aussi: Sénat, 20.12.1850 et 14.8. 1851 (AP, 1850-1851, pp.11 et 315).

(87) Sénat, 29.8.1851 (AP, I85O-I85I, p.419).

(88) Sénat, 30.8.1851 (AP, I85O-I85I, p.432). Rousselle, auquel de Bagenrieux est lié a mis fin en juillet à la coalition formée 189

Chapitre 12 - Notes (18)

avec les patrons charbonniers pour s'opposer à la concession, autorisée par la loi de travaux publics, du chemin de fer Ath-Termonde (Dendre-et-Waes ) à Demot et Cie, en torpillant au sein de la Section centrale la demande de garantie d'intérêt sollicitée par Dubois-Nihoul en faveur du canal de Jemappes à Alost. Partisan du canal de Blaton, Rousselle a fait inscrire dans le projet de loi un subside de 500.000 f en faveur de

la canalisation de la Dendre.

(89) MOD, 17, 19, 21, 24 et 26.9-1851. Il n'est plus fait mention de l'Association

libérale.

(90) GAM, 22 et 26,9.1851-

(9D GAM, 12, 18 et 23-9-1851; MOD, 17 et 19.9-1851- "Dethuin, rentré d'une absence de plusieurs jours résiste aux sollicitations et persiste à refuser, écrit la Gazette le 23-9- Un grand nombre d'électeurs se proposent de s'abstenir. D'autres ont l'inten tion de déposer des bulletins blancs dans l'urne. Ce sont là deux mauvais moyens. Il y a nécessité pour les électeurs libéraux de voter pour Dethuin.

(92) Soumis à réélection suite à sa nomination dans l'ordre de Léopold, Dethuin est confirmé le 3.11 par 834 voix contre 22 à de Bagenrieux.

(93) Sénat, 27 et 29.ll.l85i (AP, I85I-I852, pp.92, 97 et 122). Les patrons charbonniers borains acceptent de se contenter momentanément de la réduc tion de 60% accordée par le ministère sur les péages du canal d'Antoing. Lorsque celle-ci est combattue par de Robiano (Centre), Spitaels et de Dorlodot (Charleroi), de Royer menace de déposer, au cas où son rejet serait prononcé, un amendement autori sant le Cabinet à concéder un canal "mettant le Couchant de Mons en relation directe avec les Flandres et le port d'Anvers. Si les exploitants montois ne se sont pas arrê tés à ce projet, précise-t-il, c'est qu'ils n'ont pas voulu créer des embarras pour le gouvernement".

(94) Defuisseaux défend la franc-maçonnerie, le 3.1.12.1852 au Sénat (AP, 1852-1853, p.96). "J'ai depuis longtemps eu l'honneur d'en faire partie, dit-il. Comment répudie rais-je une telle participation? Pourquoi souffririons-nous que l'on vienne ici faire le procès à ces sociétés, alors que leur institution a pour base les principes les plus avouables et qu'elles se bornent à conseiller la conciliation et la paix? Car, je le dirai une bonne fois, apprenez donc enfin en quoi consiste le secret de ces so ciétés. Ce que tous leurs efforts cherchent à réaliser, c'est la conciliation parmi 190

Chapitre 12 - Notes (19) parmi les hommes, la concorde entre les hommes, quelles que soient leurs convictions religieuses. Car toute question de dogme en est rigoureusement et impitoyablement é- cartée. Ce qu'elles exigent seulement, c'est qu'on soit honnête homme et à cette seule condition elles donnent le titre de frère à tout homme qui se présente à elles".

(95) Sénat, 28.12.1852 (AP, 1852-1853, p.78).

(96) Invoquant comme ses collègues montois à la Chambre la nécessité de ne pas porter indirectement atteinte, par un abaissement des droits en Belgique, au régime des zo nes douanières en vigueur en France, Defuisseaux dénie l'existence d'une pénurie houillère dans le pays. Présentant comme une chimère les "bénéfices fabuleux" réalisés par les exploitants charbonniers, il rappelle "le martyrologe des fortunes qui, depuif le commencement du siècle sont allées s'engouffrer dans les mines. Qu'on ne porte pas envie, conclut-il, à une prospérité éphémère, achetée souvent au prix de tant de chan ces et de mauvais jours". Dethuin et Defuisseaux votent le rejet du projet de loi en compagnie de Daminet et de Robiano, sénateurs représentant le Centre (Sénat, 29.12. 1853, AP, 1853-1854, p.70).

(97) GAM, 8.5.1854.

(98) Boulenger, soutenu par la Gazette en tant que candidat anticlérical, ne bénéfici( pas, semble-t-il, de l'appui du groupe Rothschild, apparemment absent des assemblées charbonnières des 2 et 6.6 et inactif le jour de l'élection. Boulenger ne recueille que 5 voix dans le canton de Pâturages.

(99) GAM, 6.6.I854. "Boulenger a accepté, écrit le Constitutionnel, une candidature sortie de la loge, ou plutôt née dans un petit comité de meneurs de cette loge, créé in extremis pour combattre de Bagenrieux, qui semblait devoir réunir les sympathies des libéraux indépendants" (CONS, 6.6.1854).

(100) GAM, 8.6.1854. Les procès-verbaux des deux assemblées générales sont aussi dif fusés sous la forme d'un tract publié par Masquillier et Lamir.

(101) GAM, 8.6.1854. Soulignant le manque de disponibilité de Corbisier, la Gazette écrit: "Il a quitté la Chambre à cause des travaux trop nombreux auxquels il devait se livrer pour les intérêts spéciaux qu'il administre. Président du Conseil provincial il a donné sa démission pour la même cause. Membre du Conseil communal, il n'assiste presque jamais aux séances..." 1.91

Chapitre 12 - Notes (20)

(102) Tellier est le seul patron sucrier montois à siéger au Sénat. Eligibles, F. Sigart - Capouillet et F. Evrard, ses collègues à la Chambre de commerce, ne sont jamais candidats, de Sécus (Sénat, 16.12.1831), Siraut (Sénat, 16 et 17-7-1846, AP, 1845-1846, pp.1914 ,1930) et de Royer (Sénat, 17.7-1846, AP, 1845-1846, p.1928 et 27.12.1848, AP, 1848-1849, pp.39-40), sont intervenus en faveur de l'industrie de la betterave sucrière. Tellier ne prend qu'une seule fois sa défense, à propos d'une convention internationale relative aux accises sur les sucrés (Sénat, 22.4.1865, AP, 1864-1865, pp.372-373).

(103) "Plusieurs électeurs se sont rendus aujourd'hui, de Mons à Elouges, écrit le 31.5 la Gazette, pour offrir à Tellier une candidature", combattue par le Journal du Hainaut, qui conseille le 4.6 aux catholiques de voter pour A. de Hérissem, qui n'est pas candidat. Sa recommandation est suivie par 94 électeurs.

(104) OM, 25 et 26.10.1869. "L'élection doit se faire actuellement sur le terrain des principes" estime l'Organe, qui reproche à Hubert ses entraves aux propositions émises au Conseil provincial par M. Boulenger à propos des écoles d'adultes et des cimetiè res ainsi que son appui en tant que bourgmestre au maintien de religieuses à la direc tion de l'école communale pour filles de Baudour.

(105) HAINAUT, 25, 27, 28 et 30.10.1869- "On nous assure, écrit l'Organe, le 27.10, qu'ordre a été donné par 1'évêché à tous les curés de l'arrondissement de voter et de faire voter pour Hubert". En soutenant ce dernier, le Hainaut s'abstient d'adopter un ton agressif à l'égard de Wéry. "Industriel actif et intelligent, artisan modeste, il est parvenu, écrit-il, à s'amasser par le travail et par l'économie une fortune consi dérable. Mais il avoue lui-même qu'il n'a fait aucune étude. Comment, conclut le Hainaut, pourra-t-il jamais défendre les intérêts importants de notre bassin houil ler".

(106) Wéry, en faveur duquel les artilleurs de la Garde civique de Mons se sont pro noncés lors d'une assemblée préélectorale (GAM, 23-10.1869) n'enregistre de bons ré sultats que dans le canton de Mons.

(107) Le Sénat n'eut pas à se prononcer en 1857 sur le projet de loi relatif au tempo rel des cultes; Corbisier et Dethuin votèrent en 1859 la révision de l'art. 84 de la loi communale. (Sénat, 25.5-1859, AP, 1858-1859, p.215).

(108) "Une société de Mons (probablement l'Amitié) s'est formée en réunion électora- 192

Chapitre 12 - Notes (21)

le... (dont) les résultats ont confirmé les craintes de ceux qui redoutent l'esprit de coterie", écrit l'Observateur (OH, 27.8.1831).

(109) "Les curés des villages ont tout mis en oeuvre pour empêcher la nomination de Defacqz et y ont réussi, écrit le 3.4.1832, H. Delmotte dans son journal (BUM, Manus crits, 568, R 2 B). "Tout le monde convient, ajoute-t-il, que Taintenier est un très bon choix quant aux capacités, aux connaissances, au talent. Mais aussi chacun redou te son inertie et sa paresse".

(110) Laubry et de Bagenrieux recueillent respectivement 154 et 132 suffrages.

(111) "De Puydt, un homme à qui les hautes questions d'économie sociale, d'industrie et de travaux publics sont familières. Pour le district de Mons, les questions politi ques ne sont plus que d'un intérêt secondaire. Des hommes purement politiques ne ré pondent plus à ses besoins. Il y a à défendre chez nous des intérêts positifs bien plus que des principes. Des exploitants et une industrie immense qui réclament chaque jour des voies nouvelles. Tout cela exige d'être activement représenté" (IH, 1.9.18.35)

(112) "Quand on voit des intrigants vouloir porter des individus à la Chambre, c'est pour y avoir des appuis et y faire protéger leurs intérêts. De Puydt est chaudement appuyé par une maison dont les intérêts sont déjà si bien défendus et soignés auprès du gouvernement. Nous ne savons pas assez nous prémunir contre l'intérêt privé" (Revue, 4.9.1835).

(113) Pour la Revue (9-9-1835),"la lutte n'a été décidée que par les électeurs des campagnes et par ceux des communes du Borinage, qui ont voté par une instigation que tout le monde connaît, dont ils ne peuvent s'affranchir".

(114) L'Industriel a débuté le 10.10.1835, dans la prévision du renouvellement com plet du Conseil, consécutif à la nouvelle loi communale, une campagne hostile à "la puissance Honnorez-Rousselle" fondée sur la nécessité de réformer les taxes communa les, de procéder à certaines améliorations locales (éclairage au gaz, déplacement des marchés, révision des fontaines publiques...) ainsi qu'à la construction d'une caser ne de cavalerie.

(115) "Dolez n'est propre qu'à remplir à la Chambre le rôle industriel que sa famille et ses intérêts personnels réclament de lui, écrit La Revue. Il est le gendre de Legrand-Gossart, le beau-frère de Destombes, l'alter ego de Corbisier... Nommer Dolez, 193

Chapitre 12 - Notes (22) c'est nommer le représentant d'un parti industriel qui n'a déjà que trop d'influence. Nommer Dolez, c'est nommer Legrand-Gossart, son beau-père...Joly n'a lui à soutenir aucun intérêt privé" (Revue, 3-12.1836).

(116) "En vous remerciant de vos suffrages passés, écrit De Puydt, à l'Eveil le 21.10. 1837, il me reste à faire des voeux pour que vous les reportiez aujourd'hui sur un industriel plutôt que sur tout autre candidat. Dans le district de Mons, les intérêts matériels dominent trop.pour que ce voeu de ma part ne soit pas l'expression d'un be soin senti par la majorité de ceux qui veulent réellement la prospérité du pays."

(117) Colmant est présenté par l'Eveil (24 et 28.10.1837) comme le "protégé officiel de 1'évêché, le candidat du Courrier de l'Escaut et de la Feuille de Tournay..."

(118) Nous ignorons le motif de la candidature de Lecreps. Le Grand Hornu, qui a son propre chemin de fer industriel, ne semble pas et n'a pas de raison d'être hostile au tracé Vifquain. Saluant la défaite de Colmant, l'Eveil écrit le 2.11.1837, "La ques tion de la direction du chemin de fer de Bruxelles à Mons a ainsi été résolue par la majorité des électeurs du district de Mons. Le projet Simons-De Ridder dont Colmant est le plus ardent partisan n'a pu réunir que 173 voix". Rainbeaux, régisseur du Grand Hornu, "qui n'est pas électeur, qui n'est pas Montois, qui n'est même pas Belge" se démène pendant la campagne, "parcourant toutes les maisons de la ville pour colpor ter à domicile la candidature de Lecreps, qu'il a pris sous sa chaude protection" (Eveil, 24.10.1837).

(119) Rainbeaux fait partie de la loge. "Gérard n'était le candidat d'aucune doctrine exclusive. Il n'a été vaincu lors du ballotage que parce qu'une coterie rancunière a reporté l'après-midi sur Lecreps les voix qu'elle avait octroyées le matin à Chalon (Eveil, 2.II.I837). On s'est dans chaque camp donné beaucoup de peine pour amener à Mons un grand nombre d'électeurs. "Des mesures avaient été prises à Jemappes, Boussu, Saint-Ghislain, Pâturages et Quiévrain pour faire transporter en voiture et en cha riot sur la place des élections, les électeurs. On dit même que des souscriptions avaient été offertes pour soutenir à grand renfort de jus de houblon le zèle des fi dèles" (Eveil, 31-10.1837).

(120) AEM, PV Conseil communal de Mons, 28.2,1839- L'adresse est envoyée sur la propo sition de F. Dolez, frère du député.

(121) MOD, 27-2.1839- 194

Chapitre 12 - Notes (23)

(122) AGR, CC, 614, CCM à Ch. R., 22.2.1839.

(123) "On maudit, on exècre, on flétrit le ministère", écrit le Modérateur, qui ap pelle Nothomb "le Judas du Luxembourg" (MOD, 24.2.1839).

(124) Gendebien recommande Lange dans une lettre qu'il adresse au Modérateur (MOD, 15.

4.1839).

(125) MOD, 5-4.1839.

(126) MOD, 17.4.1839; AH, 16.4.1839-

(127) "Delebecque n'était en 1830 qu'un de nos jeunes avocats, écrit le Modérateur... Forcé par sa propre impuissance de renoncer à la carrière du barreau, qui ne lui of frait aucune chance d'avenir, débouté après cela de ses prétentions comme notaire, il fut porté par la révolution malgré son insignifiance personnelle et grâce au crédit de son parent à une des plus hautes dignités de l'ordre judiciaire" (MOD, 17.4.1839).

(128) "Arrière ceux qui, se constituant les représentants d'une coterie, n'arrive raient à la Chambre qu'avec un intérêt contraire à l'intérêt général, écrit le Modé rateur le 14.4. Ce qui ne l'empêche pas de considérer le 19.4 que "l'élection de Sigart est un triomphe pour le parti libéral, une leçon donnée à l'aristocratie de l'argent, au gouvernement et à la coterie cléricale. Nous préférons dit-il, des in dustriels même à des ministériels. La houille peut se flatter d'être représentée à la Chambre. Nos trois députés n'ont pas d'autre mission. Il suffit pour être agréé de certains électeurs du district, de se présenter à leurs suffrages avec une gaillette en poche. Gaudeant bene nati!"

(129) P. Surmont de Volsberghe, neveu de Th. Tahon de la Motte, est également son candidat. Il obtient 303 voix contre 188 à Delebecque au premier tour.

(130) Au cours des réunions préélectorales tenues le 24.5 "chez un des principaux ban quiers de la ville" (Tercelin-Sigart ?) et le 28.5 "chez un étranger qui n'est pas électeur" (au Grand Hornu ?), Rainbeaux a proposé sans succès la candidature d'I. Hauman, un des propriétaires de la corderie d'Hornu, présenté par le Modérateur (5-6) comme un "banquier israélite". De Puydt défendra activement en janvier 1840, le canal de 1'Espierre à la Chambre, en tant que député luxembourgeois (voir surtout son long discours du 15.1.1840). 195

Chapitre 12 - Notes (24)

(13D Le Modérateur reproche à Dolez "sa conduite dans la question du morcellement" (7-6). "De Puydt a été depuis 1833, dit-il, un des organes de l'industrie. Son assi duité constante au travail et la spécialité de ses lumières lui ont valu à la Chambre de l'influence. C'est à lui et à Corbisier que l'on doit la création d'un embranche ment du chemin de fer vers la frontière de France par Mons et le renversement du mo nopole que le premier projet ferroviaire tendait à établir en faveur de Liège" (5.6).

(132) Ch. de Royer, conseiller provincial et bourgmestre de Dour, lié un an plus tôt au lobby favorable au tracé Simons-De Ridder ainsi qu'à certains brasseurs borains, présente également sa candidature. Mieux classé que Lange au premier tour (371 voix contre 358), il échoue en quatrième position (394 voix) au second tour. A noter aussi la candidature du clérical X. de Patoul, qui réunit 176 suffrages au premier tour. En octobre 1839, le "clan Rousselle" tente d'éliminer la "coterie Legrand-Gossart" de l'administration de la ville de Mons, appelée à émettre son avis sur la question de 1'Espierre. Invoquant l'accroissement des dépenses et des contributions communales, il oppose, sans succès, Ch. Rousselle, E. Claus, Ph. de Bagenrieux, L. de La Roche et B. Petit à A. Legrand-Gossart, Ch. Fontaine de Fromentel, Tercelin-Sigart, J, Defon taine et A. Masquelier. Très hostiles au "clan Rousselle", qui combat la réélection d'E. Laisné, la loge et le Modérateur appuient le pouvoir en place, défendu depuis l'été par un nouveau journal, la Gazette de Mons (AH, 21.9-1839; GAM, 29-10.1839; MOD, 25.9 et 20.10.1839). "Mon crime est à leurs yeux, écrit Legrand-Gossart à la Gazette (GAM, 29.lO.l839) d'avoir défendu en toutes circonstances avec chaleur et ténacité les intérêts de la ville et du commerce contre les prétentions injustes et réitérées de l'intérêt privé. J'ai constamment soutenu les intérêts du commerce du Couchant de Mons auxquels la prospérité de notre ville est étroitement liée, contre les préten tions exorbitantes de certaines concessions et j'ai exigé l'accomplissement de toutes les conditions imposées au concessionnaire qui cherchait à s'en affranchir. Je n'ai pas caché au gouvernement les véritables causes qui ont fait surgir les pro jets des canaux de la Trouille et de Bossuyt à Courtrai et je lui ai démontré qu'ils n'étaient de la part de leurs auteurs que des leurres au moyen desquels ils espé raient empêcher l'exécution de communications réellement utiles au pays, mais dont leur intérêt privé devait avoir à souffrir. J'ai sollicité pendant nombre d'années, avec une persévérance dont on doit me tenir compte, la construction du canal de l'Espierres. J'ai le premier vivement réclamé et obtenu une réduction de moitié sur les droits de navigation perçus sur le canal de Pommeroeul à Antoing..."

(133) "Les brasseurs trouveront dans mon père comme ils ont trouvé en moi un défenseur 196

Chapitre 12 - Notes (25) de leurs intérêts", écrit H..Rousselle au Modérateur (MOD, 11.6.1843). Manifestement appuyé par les de Royer, Rousselle l'emporte sur Sigart dans les cantons de Dour et de Lens. Le Modérateur reproche aux sociétés anonymes d'avoir provoqué une baisse du pouvoir d'achat ouvrier préjudiciable "aux braseurs, aux cabaretiers, aux épiciers.." Il faut, dit-il, "à la représentation des hommes capables d'arrêter les causes du mal", "C'est vous les coupables, déclare le journal aux charbonnages patronnés par la Géné rale. Les ouvriers sont malheureux parce que depuis 1836 l'agiotage est venu exploi ter le Couchant de Mons. Les spéculateurs, après avoir acheté des charbonnages à des prix exorbitants et les avoir constitués en S.A. à un capital souvent double du prix d'achat, après avoir organisé un personnel d'administration ruineux, se sont trouvés dans l'impossibilité de remplir leurs engagements envers les actionnaires. Il a donc fallu chercher à tout prix à faire des économies et c'est sur l'ouvrier qu'elles sont directement tombées. Ainsi pour fonder la fortune scandaleuse des hauts barons de la Finance, pour distribuer quelques dividendes aux actionnaires, on a eu recours à des moyens qui laissent à peine à l'ouvrier le nécessaire pour sustenter sa famille et le privent de cette espèce d'aisance à laquelle il s'était accoutumé avant la formation des grandes S.A. De là la souffrance de toutes les industries et des branches de commerce qui gravi tent autour des charbonnages du Couchant" (MOD, 12.6.1843). La candidature de Rousselle est également appuyée par certains propriétaires de riva ges du canal de Condé, favorables au canal de la Trouille et hostiles au chemin de fer d'Haumont, qui doit provoquer un détournement de trafic.

(134) MOD, 4, 7, 12 et 14.6.184.3. Pour la Gazette, le canal de la Trouille n'a été imaginé que pour faire obstacle au chemin de fer d'Haumont. Répondant à la Gazette, qui lui reproche ses liens avec Honnorez, Rousselle écrit. "Feu Honnorez m'accordait une amitié dont je suis fier. Je l'ai aidé plusieurs années de mes conseils. Il m'a récompensé dignement... Je suis actionnaire dans certains ca naux. A cet égard, je me trouve dans la même position que ceux qui ont des intérêts dans des entreprises industrielles" (MOD, 4.6.1843). Tentant de se faire élire en juillet 1846 dans l'arrondissement de Soignies, Rousselle, appuyé par le Modérateur et par l'Indépendance et bénéficiant du désistement de J.J. Bricourt, président de l'Association libérale de Charleroi, échoue face à G. de Lannoy, candidat catholique appuyé par le gouvernement, la Gazette de Mons, Daminet, Dechamps père et les famil les de Croy et d'Arenberg. (GAM, 20 et 23.7-1846).

(135) Blargnies, Corbisier, de Bousies, Lange, Lecreps, Sigart et Taintenier ne pren nent qu'exceptionnellement la parole. "La probité politique de Dolez, Sigart et Lange 197

Chapitre 12 - Notes (26)

est incontestable écrit la Gazette (11.5-1847). Leurs intentions sont excellentes et la modération de leur caractère convient parfaitement à l'esprit calme et réfléchi des Montois. Mais ces qualités sont souvent neutralisées par un excès de réserve et de timidité, dès qu'il s'agit de défendre les intérêts matériels du district. Ils ont le tort de ne pas revendiquer assez résolument les droits de leurs commettants".

(136) Gendebien, qui affectionne de poser, à n'importe quelle occasion en "ancien combattant" de la Révolution, intervient à tort et à travers sur toutes les matières qui se présentent. F. Neven (La représentation..., op. cit., p.l9D a dénombré pas moins de...mille interventions en neuf ans! Il n'a, semble-t-il, qu'un crédit très limité. "Qu'a-t-il donc fait depuis quatre ans? se demande 1'Indépendant le 8.6.1835, un journal proche par moment des milieux charbonniers montois. Il a perdu son temps à faire une opposition tellement déraisonnable que, dans les questions de toute nature, il s'est toujours trouvé seul à soutenir une opinion extrême. Dans quelle occasion importante a-t-il empêché une loi d'être adoptée? On serait fort embarrassé de le di re. Nous, au contraire, nous pourrions citer cent lois adoptées à une immense majori té malgré l'opposition du député de Mons et quelques-unes peut-être même à cause de cette opposition".

(137) "Le cens électoral pour la composition des conseils communaux (peut être) moins élevé que pour la composition des conseils provinciaux, (parce) que les affaires qu'on traite dans un conseil communal... sont d'une moindre importance que celles dont on s'occupe dans un Conseil provincial...Nous élevons outre mesure le cens électoral dans les communes... S'il est vrai que la fortune puisse être regardée comme une pré somption légale de capacité politique, je ne comprends pas comment un cens de 20 f réputé suffisant pour représenter la capacité politique dans une commune de 1.000 ha bitants deviendrait insuffisant dans une grande ville, je ne comprends pas que la pré somption de capacité ne soit pas la même. Il y a plus de chance d'instruction dans les agglomérations que dans les petites communes... (M.B., Chambre, 15.2.1836).

(138) Chambre, 11.3-1847 (AP, 1846-1847, pp.1112-1113)- Dolez avait fait part un an plus tôt à la Chambre de ses appréhensions concernant les associations politiques. "Toujours pures, toujours dévouées aux principes d'ordre et de paix publique à leur point de départ, toujours destinées à rester telles dans la pensée de ceux qui les forment, (elles sont) souvent exposées à de dangereuses éventualités... Vous verrez ces associations se multiplier, étendre leur action, appelant aux agitations de la vie politique des hommes qui, par leurs études, par leur position devaient y rester étrangers. Vous les verrez appeler avec le temps à ces luttes une jeunesse qui ne trouvera point dans l'expérience du passé, dans la connaissance des hommes et des 198

Chapitre 12 - Notes (27)

choses des éléments modérateurs de la vivacité de ses sentiments et des élans de son coeur" (Chambre, 22.4.1846, AP, 1845-1846, p.1070).

(139) "...Quand on arrive au moment de faire un testament, on cède facilement à des obsessions, on est très susceptible de captation...Ordinairement, on n'oserait obséder un mourant pour se faire donner directement une partie de son bien, on préfère au moyen de conditions détournées, indirectes, obtenir les revenus d'un legs sous le pré texte d'un acte de bienfaisance...Tel individu qui. n'aurait pu obtenir directement 50 f obtient un legs de 50.000 f sous le prétexte d'un établissement de bienfaisance dont il se fait désigner l'administrateur... et qu'il administrera en mettant le legs en poche...Il est tel établissement où il y a tout juste de quoi nourrir et héberger

l'administrateur et sa famille... tel autre établissement où l'administration coûte quatre fois plus qu'il ne faut pour atteindre le but de l'institution...Ailleurs, on a vu les administrateurs gérer admirablement daris les commencements, puis absorber pour eux-mêmes tous les revenus" (M.B., Chambre, 25, 26 et 29.11.1834).

(140) "(Lorsque) toutes les institutions particulières ou publique de bienfaisance ont été confondues et placées sous le même régime, les revenus des hospices ont tri plé de valeur et les frais d'administration ont été réduits d'un quart, les malheureux ont pu recevoir plus de secours... Pourquoi les biens ne seraient-ils pas administrés par les administrateurs ordinaires? A quoi bon multiplier les frais d'administration? Quels moyens aurez-vous pour contraindre l'administrateur particulier à verser les revenus dans la caisse des pauvres?" (M.B,, Chambre, 25, 26 et 29.11.1834).

(141) M.B. , Chambre, 29.11.1834. Gendebien propose avec le même insuccès en 1836 la... soumission des budgets des fabriques à l'approbation des conseils communaux (M.B., Chambre, 2.3-1836.).

(142) M.B., Chambre, 27-2.1841, 4.6, 16.6, 8.8 et 30.8.1842, 17.3.184.3, 20.1.1844, 31-1 et 22.11.1845, 2-2.4, 23.4 et 20.11.1846.

(14-3) "Je dis au ministère: la confiance que vous me demandez -, je suis disposé à vous l'accorder. J'espère que votre politique sera telle qu'il me sera permis d'applaudir à votre existence et à votre marche. Mais en présence des éléments divers qui vous constituent, je dois attendre vos actes... Il est douteux que l'opinion libérale ait aujourd'hui la majorité numérique au sein de la Chambre...11 était difficile qu'un cabinet exclusivement libéral se présentât devant les Chambres telles qu'elles étaient composées...Un cabinet mixte ou de transaction n'était point en dehors des nécessités 199

Chapitre 12 - Notes (28) du moment...Je n'entrerai pas dans une discussion inutile à mon sens sur la convenan ce des cabinets homogènes ou des cabinets mixtes...Je crois qu'aucune théorie absolue ne peut être défendue en la matière. Tout dépend des circonstances... Dès sa naissan ce , j'ai cru que la composition du Cabinet n'était pas ce qu'il eût été juste et dési rable qu'elle fût pour répondre aux besoins de la situation qui avait amené la disso lution du cabinet précédent. J'estime les hommes qui siègent au banc ministériel. J'ai avec plusieurs d'entre eux des relations amies, des relations qui me sont chères (A. Dechamps... ). Je dis que la formation du Cabinet n'a pas donné à l'opinion libé rale l'apaisement des noms" (Chambre, 22.11.1845, AP, 1845-1846, pp.82-84).

(144) En compagnie de Corbisier, Dolez, Sigart et Taintenier, par exemple pour souli gner 1'irrévocabilité des droits des anciens concessionnaires, justifier les prix charbonniers, réclamer une réduction de la redevance sur les mines ou s'opposer à la libre entrée des houilles anglaises (M.B., Chambre, 16.5-1832, 19-1 et 21.1.1833, 21. 3.1834, 5-4 et 9-12.1837-- -)

(145) M.B., Chambre, 22, 25, 26, 27, 28, 29-4, 7, 9-10 et 14.5.1836. Son amendement, confiant les attributions conférées au Conseil d'Etat par la loi de 1810 aux tribu naux ordinaires, est rejeté. Blargnies n'intervient pas dans la discussion du projet de loi qui est voté le 14.5 par 48 voix contre 10. De Puydt approuve l'institution du

Conseil des Mines.

(146) M.B, Chambre, 11.1 et 21.2.1834, 28.2.1835, .3-11-1837, 20.3 et 27-12.18-39, 8.5- 1844. "On peut nous faire plus de mal encore, déclare Gendebien le 2.5-1837-•-Aussi longtemps que la France croira devoir ménager l'Angleterre, que le ministère français cajolera le ministère anglais, gardons-nous de parler de nos houilles car tout change ment du statu quo sera nuisible à nos intérêts et favorable aux intérêts anglais".

(147) M.B., Chambre, 11.3-1834.

(148) M.B, Chambre, 13-3.1834. "Si jamais une province a eu intérêt à la réunion à la France, poursuit Gendebien, c'est le Hainaut... Les houillères, les hauts fourneaux, les forges, les capitaux...tripleraient de valeur. Les affections du Hainaut n'ont jamais changé. Elles ont toujours été pour la France, pour la gloire qui s'attache au nom français. Il fallut pour les affaiblir un gouvernement juste milieu, qui est venu ternir cette gloire et abaisser cette grande Nation aux yeux de l'Europe. Mais les intérêts matériels sont restés les mêmes".

(149) M.B., Chambre, 11.3-1834. 200

Chapitre 12 - Notes (29)

(150) M.B., Chambre, 13-3-1834.

(151) M.B., Chambre, 25-3-1834.

(152) M.B., Chambre, 17-2, 11.3, 21.3, 22.3 et 25.3-1834. De Puydt et Gendebien proposent sans succès le 6.4.1835 la remise de l'exploitation du chemin de fer construit par l'Etat au secteur privé.

(153) Les termes de l'amendement que dépose Gendebien le 24.3, sont volontairement vagues ("au midi sur Bruxelles et vers la frontière de France par le Hainaut") pour éviter toute dissension entre les députés hainuyers. "Le Hainaut aura un embranche ment, déclarait-il le 22.3. Mais ce n'est pas un seul, c'est trois ou quatre embran chements qu'il faudrait pour être juste envers tout le monde. Savez-vous comment on agira? On mettra en opposition Tournai, Mons, Nivelles et Charleroi. Après avoir exci té adroitement les jalousies, on leur dira: maintenant, mettez-vous d'accord, comme g s'il était possible de les mettre d'accord sur une question de vie ou de mort pour leur industrie, et le gouvernement, profitant habilement de ces divisions déclarera qu'il n'y aura pas d'embranchement".

(154) Amendement déposé le 22.3 et voté le 27-3-1834.

(155) M.B.., Chambre, 24.1.1835, 6.6.1836, 5-4, 29-5, 19-10, 20.10, 23-10, 24.10, 25- 10, 30.10, 3-11, 6.11, 11.11 et 15.12,1837, 8.5 et 9-5-1838, -19-12, 20.12 et 27.12. 1839. Dolez menace en 1837 de conditionner le vote du budget des Travaux publics par

l'exécution de l'embranchement hainuyer.

(156) En compagnie de De Puydt, qui n'est plus député de Mons, Lange s'abstient pour sa part d'intervenir dans le débat (M.B., Chambre, 27-12.1839, 16.1 et 17-1-1840. Voir aussi: 19 et 20.2.1841).

(157) Chambre, 9-5.1845 (AP, 1844-1845, p.1669). Combirié au réseau de l'Etat, le che min de fer de Manage à Mons, ouvrant une nouvelle route vers Bruxelles aux houilles du Centre, :porte préjudice aux embranchements ainsi qu'au canal de Charleroi. Meeus vote avec Lange et Sigart en faveur de sa réalisation.

(158) Dolez demande le 9.5.1845 qu'on ajoute au dernier paragraphe de l'art.1 du ca hier des charges relatif à la construction du canal de Mons à la Sambre, ainsi formu lé. "Il se dirigera sur le canal de Mons à Condé, soit par Cuesmes, soit en traversant 201

Chapitre 12 - Notes (30) la ville de Mons", les mots "au choix du gouvernement" afin, dit-il, que l'alternati ve de la direction soit laissée à la décision du ministère et non des concessionnai res (AP, 1844-1845, p.1676).

(159) Le Comité de l'Association libérale n'a présenté aucune candidature. Se levant lors de l'assemblée, un des participants a proposé la réélection des trois sortants ainsi que la désignation de Rousselle pour le nouveau siège. L'assistance a avalisé la proposition à la presqu'unanimité (MOD, 16.5-1847).

(1.60) Des ecclésiastiques campagnards viennent appuyer à Mons la candidature de Deme- lin-Zoude. "C'est la première fois, note le Modérateur (9.6.1847), que le clergé est descendu chez nous ouvertement dans la lice, que des prêtres sont entrés dans nos cafés pour écrire et distribuer des bulletins. L'indignation a été générale en voyant ces ministres de l'autel oublier à ce point leur sainte mission pour se mêler à des débats et des luttes politiques. Hâtons-nous de dire, précise-t-il, que le clergé de notre ville, comprenant mieux ses devoirs s'est généralement abstenu de toute manifes tation. Il a su lui, se montrer sage et prudent. Nos reproches ne s'adressent qu'aux prêtres des campagnes qui sont venus se donner ridiculement en spectacle parmi nous,

à eux seuls".

(161) GAM, 27-5, 29.5, 1-6, 3-6, 5-6 et 6.6.1847. Voir aussi: MOD, 6.6 et 9.6,1847.

(162) GAM, 7-6.1848. Les résultats du poil: Rousselle: 58, Sigart: 51; Lange: 51; Dolez: 37 et de Royer: 33-

(163) MOD, 7-6.1848.

(164) MOD, 9.6.1848.

(165) GAM, 8.6.1848. "Les autres électeurs doivent-ils partager l'avis des membres présents à la séance de l'Association libérale, déférer au voeu manifesté par le vote de 62 membres seulement". La Gazette appuie aussi, à partir du 13.6.1848, la candida ture d'E. Laubry, avocat à Bruxelles et propriétaire dans les environs de Mons. Laubry rassemble 206 suffrages.

(166) "C'est la première fois que le prends la parole dans cette enceinte, déclare de Royer le 5.7.1848 (AP, 1848-1849, p.4l). Je pense devoir faire connaître mon opi nion au ministère en ce qui concerne les économies si vivement réclamées par le pays 202.

Chapitre 12 - Notes (3D tout entier. De larges réductions sont indispensables sur les budgets de l'Etat. J'ai l'espoir que les traitements évidemment trop élevés seront ramenés à un taux normal équitable, que le tarif et la loi des pensions seront justement modifiés, que les lois de l'impôt personnel seront révisées de manière à faire subir l'impôt par celui qui possède et à soulager le petit contribuable, que l'impôt foncier sera débarrassé des centimes additionnels qui en augmentent si fortement le montant, que les accises sur la bière, qui est la seule boisson de la classe ouvrière seront diminuées sensi blement , que la loi et le tarif des patentes seront modifiés dans un sens avantageux au commerce de détail qui a eu tant à souffrir depuis plusieurs années, que les tarifs des douanes seront révisés dans un sens encourageant pour les relations internationa les avec les puissances étrangères, que les frais de représentation, les cumuls, les sinécures et tous les autres abus plus ou moins déplorables cesseront aussi de peser désormais sur les contribuables. Si j'étais déçu dans mon attente, si les économies promises n'étaient pas réalisées aux budgets de l'année 1849, je refuserais mon appui au cabinet, je voterais contre tous les budgets de l'exercice prochain".

(167) AP, 1849-1850, p.509-

(168) AP, 1849-1850, pp.1195-1197. Le projet de loi sur l'enseignement moyen est voté le 4.5.1850 par les quatre députés montois (AP, 1849-1850, p.1389).

(169) "La charité testamentaire est sans frein, déclare Sigart à la Chambre le 18.1. 1848 (AP, 1847-1848, p.542). Quand quelqu'un voudra pendant sa vie donner tout ou partie de ses biens aux pauvres, ce sera son affaire, je ne m'y opposerai pas. Mais c'est tout autre chose quand on donne par testament. L'avarice n'est plus là pour met tre un point d'arrêt. L'usage que le ministre de la Justice a fait récemment du pou voir que la loi lui attribue me fait penser qu'il comprend ses devoirs. Je l'encoura ge à s'avancer résolument dans la voie où il est entré. Qu'il ne donne pas facilement son approbation à certaines donations. Il réjouira les familles...La Constitution donne aux Belges le droit de s'associer. Mais il faut empêcher que les associations de certaine espèce ne deviennent ce qu'elles étaient autrefois, de puissants suçoirs qui pompent en peu de temps toute la substance d'un pays et le réduisent à une affreu se misère. Si des Belges ayant des ressources acquises veulent consacrer leur temps à la prière, si ensuite, pour le faire plus commodément, ils veulent se réunir, rien de mieux. Mais qu'ils vivent uniquement des ressources qu'ils apportent dans leur commu nauté et non de celles qu'ils pourraient soutirer de populations sur lesquelles ils vivraient en parasites". 203

Chapitre 12 - Notes (32)

(170) Dolez combat victorieusement le 22.12.1847 un amendement au budget des Voies et moyens visant à augmenter la redevance sur les mines (AP, 1847-1848, pp.385-386). Son argumentation s'appuie sur deux idées majeures: 1) la redevance sur les mines a pour

seule finalité de couvrir les frais de l'administration des mines. Elle donne déjà plus que ce qui est nécessaire; 2) l'industrie houillère est moins riche qu'on ne le croit généralement. "Il est quelques positions exceptionnelles, quelques positions fortunées qui, par leur grande prospérité, frappent les regards de ceux qui n'interro gent que la superficie des choses. Mais à côté de quelques industriels qui prospèrent, il en est un beaucoup plus grand nombre qui ne prospèrent pas. La propriété des mines, il faut la conquérir au prix de périls très graves. Les premiers entrepreneurs se sont toujours ruinés. Ce n'est souvent qu'à la troisième génération que les exploitants arrivent à retirer quelques profits. Dans le Hainaut, presque tous les fondateurs de l'industrie minérale s'en sont complètement retirés avec perte. Toutes les familles qui ont eu leur fortune engagée dans cette industrie diront que le plus beau jour de leur vie a été celui où elles en sont complètement sorties". La suppression en 1849 du Conseil des Mines - son maintien risque d'entraîner une aggravation des charges fiscales pesant sur l'industrie minière - est approuvée par les parlementaires mon tois (AP, 1848-1849, séance du 2.3-1849, p.896) sur base d'instructions que leur ont adressées les industriels borains. Quelle n'est pas leur surprise quand Dumortier leur présente le 5-3-1849 une pétition signée par tous les exploitants du Borinage demandant le maintien de 1' institution contestée! "J'avoue que je m'y perds, déclare de Royer. Plusieurs exploitants du Couchant de Mons m'ont écrit les 3, 4 et 7 janvier pour demander tout l'opposé de ce que contient la pétition. J'ai reçu aussi la visite de quelques administrateurs des charbonnages de Mons qui m'ont engagé à appuyer la suppression du Conseil des Mines. Voilà maintenant une pétition qui surgit et qui de mande tout le contraire! On ne peut mettre ainsi des représentants sur la sellette et les ridiculiser en présence du pays, en les engageant à voter en faveur d'un projet pour venir ensuite demander le contraire dans une pétition" (AP, 1848-1849, p.909)

(171) AP, 1848-1849, séance du 20.12.1848, p.314. Cette doctrine avait déjà été défen due par Dolez en 1840 (M.B., Chambre, 28,4.1840), en 1846 (Chambre, 8.12.1846, AP, 1846-1847, p.226) et en 1847 (Chambre, 4.5.1847, AP, 1846-1847, p.1713).

(172) AP, 1848-1849, séance du 20,12.1848, p.314.

(173) AP, 1850-1851, pp.1976-1977.

(174) AP, 1850-1851, séance du 28.8.1851, pp.2093-2094. 204

Chapitre 12 - Notes (33)

(175) GAM, 31-7, 1-8 et 2-5.8.1851. de Royer, Dolez et Lange votent le 30.8.1851 le projet de travaux publics; Rousselle s'abstient refusant de donner son approbation à un ensemble qui renferme des dispositions auxquelles il est hostile. (AP, 1850-1851, p.2114).

(176) GAM, 30.5, 2.6, 3.6, 6.6 et 7.6.1852.

(177) GAM, 7.6.1852. Norbert Quenon (Belle-et-Bonne) s'est associé à l'hommage rendu

à Ch. Rousselle.

(178) Rousselle intervient à la Chambre le 19-2, le 25.4, le 11.5-1853 ainsi que le I5.4.I856; Laubry le 25-4 et le 15.12.1853, ainsi que le 20.12.1855; Lange le 25-4 et le 15-12.1853; de Royer ne prend jamais la parole. Les députés montois approuvent en 1853 la solution donnée à l'affaire de la ligne Manage-Erquelinnes, ainsiVla libérali sation de l'entrée des houilles étrangères en Belgique. Laubry, le 20.12.1855 et Rousselle le 15.4.1856 demandent sans se prononcer sur le tracé à adopter, la connexi- té d'ouverture des lignes Luttre - Denderleeuw et Saint-Ghislain - Gand. Laubry est seul à se plaindre avec une certaine conviction des lenteurs apportées par le ministre des Travaux publics au traitement du dossier. "Il y a plus de 10 ans, déclare-t-il, que la concession d'un chemin de fer de Saint-Ghislain à Gand est demandée. Son uti lité a été reconnue. Le gouvernement l'a admis en principe et a promis de présenter un projet qui le consacre. Il n'a pas tenu sa promesse. Il y a trop longtemps que cette affaire est en instruction. Le ministre aura égard aux nom breuses pétitions qui lui ont été adressées. Il connaît les voeux des nombreux péti tionnaires et notamment des négociants de Gand, de Saint-Ghislain et d'une grande par tie des extracteurs du bassin de Mons. Il a dit qu'il n'était pas encore parfaitement édifié sur le projet qui intéresse le Couchant de Mons. L'instruction est terminée depuis longtemps. Il y a longtemps que le gouvernement a un parti-pris. S'il ne l'ex plique pas aujourd'hui, c'est qu'il ne le veut pas" (AP, 1852-1853, pp.676, 1139-1141 et 1356; 1853-1854, p.374; 1855-1856, pp.283-286 et 1088-1089).

(179) "La droite a voulu faire acte de conciliation en portant un libéral au bureau. Ce libéral de bonne volonté, qui put convenir à Malou et à de Theux, ne pouvait être que Rousselle. Il était le seul qui fît assez bon marché des principes et des devoirs du parti, dont on savait que l'on n'avait aucun refus à redouter. Quarante voix catho liques ont appuyé sa candidature" (GAM, 16.11.1855)•

(180) GAM, 12.6.1856. 205

Chapitre 12 - Notes (34)

(181) GAM, 1.6.1856 et 8.6.1866.

(182) EM, 8. et 11.6.I856.

(183) GAM, 23.5 et 8.6.1866.

(184) GAM, 9.6.I856. La Gazette notait dix ans plus tard (9-6.1866): "Le principal

promoteur de la candidature de de Brouckere a été Verhaegen qui, dans une lettre adressée à ses amis politiques de Mons l'a chaudement appuyée. Cette lettre a été lue dans une réunion. Nous croyons savoir qu'elle existe dans les archives secrètes de cette société". "Le mot d'ordre de l'attaque contre Rousselle est parti de Bruxelles, écrivait le 9.6.I856, le Constitutionnel. Il a été donné par le Grand-Orient maçonni que et répété par l'Indépendance et l'Observateur." Il n'est-Yrait allusion dans le re gistre des procès-verbaux des séances de la loge montoise à une correspondance de ce genre. Le 16.5, "Wyvekens prend la parole en qualité de président du comité électoral. En ce qui concerne les élections à la Chambre, le comité n'a pris, dit-il, aucune dé cision. Aucun des candidats en présence ne paraît réunir les conditions désirables pour lui mériter l'appui de la loge. On ne peut que regretter, poursuit-il, la posi tion dans laquelle se trouve aujourd'hui l'arrondissement de Mons qui, bien qu'affi chant généralement des opinions libérales, ne peut trouver des représentants convena bles. Le nom de Joseph Sigart a été prononcé. Mais tout en éprouvant pour ce frère les sentiments de la plus vive sympathie, on ne peut se permettre de l'engager à en trer dans l'arène pour l'y faire lutter sans avoir la certitude ou au moins de très fortes présomptions de succès" (Archives de la Parfaite Union de Mons).

(185) GAM, 9.-6.1856.

(186) GAM, 10.6.1856.

(187) CONS, 30.5.1856.

(188) EM, 8.6.I856.

(189) Sigart se rend en personne dans les divers bureaux électoraux pour annoncer qu'il retire sa candidature (GAM, II.6.I856). Une certaine confusion règne cependant en raison de la division de la loge quant au parti à suivre. Dans l'intervalle de trois heures qui s'écoule, entre le premier tour et le ballotage, une vingtaine de ses membres se réunissent dans un des cafés de la place à l'effet de délibérer sur la question de savoir "si le frère Sigart soutiendrait la lutte contre le frère Lange ou 206

Chapitre 12 - Notes (35) bien se retirerait pour laisser la place libre à ce dernier". La poursuite de la lut te est décidée par 16 voix contre 3- Lange l'emporte par 928 voix contre 289 sur Sigart, qui n'est plus candidat.

(190) "La question des houilles, déclare de Brouckere à la Chambre le 21.3-1857 (AP, I856-I857, pp.1114, 1115 et II63) est une de celles dont j'ai eu le plus à m'occuper lorsque je dirigeais le département des Affaires étrangères. Alors, on me criait de toutes parts et d'une commune voix: prenez garde à une chose, tâchez d'obtenir le maintien de la taxe de faveur que la France nous a accordée pour l'introduction de nos houilles, ne compromettez cet intérêt sous aucun rapport et pour quelque considération que ce soit! Et c'est dans cette voie que j'ai constamment marché. Les houilles an glaises payent à l'entrée en France 3 f 50 / t; les houilles belges, 1 f 65 / t. Voilà l'état des choses actuel, voilà l'état des choses que nous avons un très grand intérêt à maintenir; car il est bien évident qu'un nivellement des droits rendrait l'exporta tion des houilles belges presque impossible. Que répondrions-nous maintenant si l'on nous disait: vous tenez au droit de faveur que vous avez réclamé dans le temps et ce pendant vous favorisez l'importation des houilles étrangères dans votre pays... Nous poserions un acte imprudent si nous nous lancions dès aujourd'hui dans la voie de la liberté commerciale parce que cette liberté n'existe nulle part. Le système que nous ayons, que nous défendons, ressemble beaucoup à celui de l'Angleterre. Tout en étant partisans de la liberté de commerce, nous y introduisons les restrictions que nous re gardons comme conformes aux intérêts du pays... Il y aurait une imprudence extrême à supprimer dès aujourd'hui tous les droits qui figurent dans le tarif des douanes. Il ne faut abandonner à elles-mêmes que les industries assez fortes pour pouvoir défier la lutte et sûres de triompher par leurs propres forces. On est impressionné par des circonstances tout accidentelles. L'industrie houillère est, dit-on, extrêmement pros père. Voyez la cote de la bourse, à quel taux sont arrivées les actions de charbonna ges. J'ai fait ce matin le calcul du nombre de charbonnages qui sont cotés. Ce nombre s'élève à quinze pour le Hainaut. Que signifie la prospérité de quinze charbonnages sur le grand nombre de ceux qui existent dans le Hainaut. Ces quinze charbonnages, tout le monde le sait, ce sont des exploitations en dehors des conditions ordinaires, ce sont des charbonnages très riches par eux-mêmes, des charbonnages dans lesquels on a englouti des millions pour les rendre productifs et surtout pour leur faire produire immédiatement le plus possible. Ce sont des charbonnages qui se trouvent sous la pro tection de sociétés qui leur fournissent autant de capitaux qu'ils en réclament. Je conjure, dit-il, la Chambre de ne pas juger la situation actuelle des charbonnages par les quelques exceptions qui figurent sur la cote de la Bourse. Sur cent charbonnages, il y en a soixante qui gagnent de l'argent. De ces soixante, il n'y en a pas plus de 207

Chapitre 12 - Notes (36)

trente qui touchent plus que l'intérêt de leurs capitaux. Les quarante autres ne font aucun bénéfice. Depuis que la Belgique s'est constituée en nation, l'industrie char bonnière n'a compté que sept ou huit années de prospérité. Les autres années ont été des années de souffrance. 1857 sera fort peu satisfaisant; la période décroissante continue;., la prospérité était le résultat de circonstances tout à fait exceptionnelles, la guerre étant finie, les grandes exportations vers l'Orient n'ayant plus lieu, il n'y a pas de raison pour que les faits ne retombent pas à ce qu'ils étaient, il y a quelques années". Voir le discours assez similaire prononcé par Laubry le 20.3-1857- (AP, 1856-1857, pp.1105-1106).

(191) AP, 1856-1857, p.1684. Voir les discours prononcés par de Brouckere le 30.4 et le 23.5.1857 (AP, I856-I.857, pp.1413-1415 et 1649-1650).

(192) AP, 1856-1857, pp.1663 et 1684. "Je suis, déclare Rousselle le 26 mal, partisan de l'institution à côté des administrations publiques d'administrateurs, collateurs et distributeurs spéciaux, pour les fondations ayant un caractère exclusivement chari table. La liberté de la charité ne résidé pas seulement dans le droit pour les bien faiteurs des pauvres d'indiquer celles des souffrances humaines qu'ils désirent soula ger. Elle consiste aussi dans le choix des administrateurs, collateurs ou distribu teurs de leurs libéralités."

(193) GAM, 19.10.1857. Voir aussi: GAM, 2.10 et 20.10.I857-

(194) GAM, 19.IO.I857.

(195) GAM, 29.lO.l857.

(196) La loge combat activement la réélection de Picquet (Archives de la Parfaite Union de Mons, PV de la réunion du 6.11.1857).

(197) "Ch. Rousselle eût subi la même condamnation que Ch, Picquet s'il ne s'y était soustrait par la fuite... Qu'il ne se fasse pas d'illusions. S'il n'a osé affronter les comices, il se trouve impliqué dans le blâme énergique que vient d'atteindre Picquet" (GAM, 29.10.1857).

(198) GAM, 26.10.1857. Le Constitutionnel, journal du "clan Rousselle" appuie la réé lection de Picquet. 208

Chapitre 12 - Notes (37)

(199) La Gazette recommande sans succès en octobre 1860 l'exclusion de G. Demoulin et de A. de Hérissem du Conseil communal, reprochant au premier "ses accointances avec le parti catholique" et au second "d'avoir parlé et voté en 1857 contre la présenta tion de l'adresse au Roi pour le retrait de la loi des Couvents, en la comparant à un pronunciamento insurrectionnel espagnol" (GAM, 20.10.1860).

(200) "Homme de modération, écrit Ch. Rousselle, le 17.11-1857, dans la circulaire qu'il adresse aux électeurs, je désire me tenir en dehors des partis extrêmes. Au sein de ces partis ne se trouve point de place pour un homme de mon âge et de mon caractère. Je rentre désormais dans la vie privée et fais des voeux ardents pour que le calme et l'union ne soient pas plus longtemps troublés par les passions politiques" (GAM, 20. 11.1857)- " C'est le chant du cygne, commente la Gazette, Rousselle se retire de la vie publique, Rousselle est mort politiquement. Nous le laisserons s'effacer dans l'ou bli, poursuivi par les cris de la conscience publique devant lesquels il recule. Ren tré dans la vie privée, il échappe à notre critique. Que le naufrage de cette fortune, si redoutable jadis, venant aujourd'hui pitoyablement échouer devant le scrutin, serve d'enseignement à ceux qui seraient tentés de faillir à leurs convictions." (GAM, 20.

11.1857).

(201) CONS, 18.11.1857; GAM, 6.6 et 13-6.1859- Degouy, rédacteur à la Gazette, puis à l'Organe s'offusque de l'indifférence que lui témoignent des députés sortants. "Ils ne croient même pas devoir s'adresser aux élec teurs soit par circulaires, soit par la voie des journaux" (GAM, 13.6.1861). "Dans au cun district, les représentants n'usent de procédés aussi étranges à l'égard de leurs commettants. Partout, ils ont la politesse de solliciter le renouvellement de leur mandat. A Mons, il n'en est rien. On ne fait pas la moindre démarche auprès du corps électoral, pas plus qu'auprès de la presse. Une telle impolitesse est passée ici dans les usages!" (0M, 13-8.1864).

(202) AP, 1865-1866, pp .-38-39-

(203) "Il y a parmi les électeurs, déclare de Brouckere à la Chambre le 11.12.1863 (AP, 1863-1864, p.70), bon nombre de gens qui s'occupent fort peu du catholique et du libéral et à qui il est bien indifférent qui vient siéger dans cette enceinte. Il y a une foule d'électeurs qui, si vous leur faisiez cette question "Etes-vous catholique? Etes-vous libéral?" répondraient ce que répondait un pénitent à son confesseur qui lui faisait cette question: "Etes-vous janséniste ou moliniste? Non, mon Père, je suis ébéniste". Il existe en Belgique un grand nombre d'ébénistes de ce genre. Ce sont de 209

Chapitre 12 - Notes (38) très honnêtes gens, mais qui ne s'occupent pas de politique. Ils s'occupent de leur état, de leur métier, et ils font très bien de ne s'occuper que de leur métier ou de leur état".

(204) Voir sur l'affaire De Moor: R. DESMED, "La question des cimetières...", op. cit., pp.135-154. Pour Carlier (AP, 1861-1862, séance du. 23,7-1862, p.1859), l'autorité pu blique locale est seule habilitée à juger la façon selon laquelle les inhumations doi vent avoir lieu. Le Conseil de fabrique ne peut pas disposer à son gré du cimetière dont il se prétend le propriétaire. De Moor avait obtenu dans l'armée le grade de Co lonel, il était officier de l'Ordre de Léopold et décoré de la Croix de fer. Il ne pouvait être question de l'enterrer dans un coin "exigu, très peu convenable et très peu digne" du cimetière. D'ailleurs, conclut Carlier, De Moor était catholique aux yeux de son bourgmestre. "Il n'était pas permis à celui-ci de s'enquérir si De Moor avait satisfait aux prescriptions de la religion. Il lui suffisait que De Moor fût catholique pour qu'une tombe lui fût assurée dans le cimetière catholique"

(205) "Je ne veux point, pour le moment, déclare Dolez, discuter à fond la question qui s'élève incidentellement. Il y a inopportunité à la traiter. Je comprends que quand un cimetière entier est béni, certaines susceptibilités s'élèvent chez les mem bres du clergé quand on donne la sépulture dans ce cimetière à un catholique qui a ré pudié pendant sa vie les doctrines catholiques. N'admettant pas pour ma part ces sus- t ceptibilités, je les comprends. Du jour où le cimetière ne sera plus qu'un lieu de sépulture civil, où le clergé se bornera à bénir les tombeaux au moment de l'inhuma tion, ce jour-là aucune susceptibilité ne pourra plus naître de la part du clergé par ce qu'à côté d'une fosse bénite on viendra enterrer un individu qui n'est pas mort pur dans le sein de l'Eglise" (AP, I858-I859, séance du 2.4.1859, PP-854-855)-

(206) AP, I858-I859, séance du 25. i. 185.9, P-386.

(207) AP, 1865-1866, séance du 25-11.1865, P-39- Dechamps a perdu le 10.8.1864 son siège carolorégien. Dolez a contribué à son échec. "J'ai eu pendant presque toute ma vie des relations d'amitié avec Dechamps. J'admirais son talent oratoire, non pas son talent d'homme d'Etat. Pour moi, Dechamps, orateur éminent, n'est pas un homme d'Etat illustre, A titre de ces rapports d'amitié, à titre du respect que m'inspire toujours le talent, j'avais dans toutes nos élections, fait des voeux pour que Dechamps restât parmi nous. Plusieurs fols même j'avais dit à des amis qui pouvaient exercer de l'in fluence sur l'élection de Dechamps, que, suivant moi, les partis s'honoreraient en ne cherchant pas à éloigner du parlement des hommes qui en font l'ornement. Eh bien! 210

Chapitre 12 - Notes (39)

après le programme d'expédients que Dechamps avait eu l'imprudence de produire, j'ai pris vis-à-vis de lui, devant ceux de mes amis qui pouvaient influer sur l'élection,

une position différente. Je les ai engagés à voter contre lui. La désapprobation dont le corps électoral l'a frappé a été profondément méritée". Dechamps vient à Mons au début d'août 1864, "pas pour le roi de Prusse, note la Gazette, mais pour se recomman der à la bienveillance de plusieurs propriétaires de Mons appartenant à l'opinion li bérale et les prier d'user de leur influence en faveur de sa candidature sur leurs fermiers, amis et connaissances habitant le district de Charleroi" (GAM, 13.8.1864).

(208) AP, 1863-1864,, séance du 1.3-1864, p.293.

(209) Intervention de Dolez les 31.7-1858 et 24.12.1863, de de Brouckere les 24.12. 1863 et 20.1.1865. "J'aime beaucoup mieux voter, déclare de Brouckere, 34 et même 40 millions tous les ans que d'exposer la Belgique à une humiliante et ruineuse défaite et peut-être à la perte de notre nationalité" (AP, 1857-1858, p.1341; 1863-1864, p.177; 1864-1865, p.330).

(210) "J'ai voté contre les travaux gigantesques d'Anvers, déclare Laubry à la Chambre le 4.8.1859, parce que je les considère comme un danger pour la Belgique et comme de vant entraîner le trésor dans des dépenses très considérables. J'ai repoussé des tra

vaux que je considère comme un paratonnerre destiné à attirer la foudre sur notre pa trie. Je les ai repoussés parce que notre Belgique neutre à perpétuité et garantie par l'es grandes puissances qui ont intérêt à la conserver, doit rester modeste. Sa modéra tion fait sa force. Elle ne doit pas donner à son appareil militaire une importance ou une signification qui pourrait compromettre les bonnes relations que nous devons vouloir conserver avec tous nos voisins. J'ai voté contre parce que nos dépenses mili taires sont déjà lourdes, très lourdes et il faudrait encore les augmenter si l'on adoptait le nouveau système défensif". (AP, session extraordinaire de 1859, p.285).

(211) Carlier défend à la Chambre, le 24.3-1860 par exemple (AP, 1859-1860, pp.1018- 1019) le point de vue du patronat houiller montois. "Il faut, tout en autorisant les coalitions simples, frapper toute atteinte, toute entrave apportée par la violence ou par la menace à la liberté des maîtres et des ouvriers, frapper les coalitions qui ont pour but de rompre les contrats et de faire cesser le travail... N'y-a-t-il pas un fait d'une flagrante injustice, d'une flagrante immoralité dans le fait de l'ouvrier se coalisant pour manquer aux engagements qu'il a pris, alors surtout qu'il à pu dé battre, qu'il a pu régler à l'avance ces engagements vis-à-vis du maître dans la plus entière liberté!" 211

Chapitre 12 - Notes (40)

(212) Intervention de Dolez les 24.12.1857, de de Brouckere, Dolez et Laubry le 9-3- 1858 (AP, 1857-1858, p.43, 414-415 et 423).

(213) "J'éprouve, déclare Dolez, le 24.3.1863, une fatigue profonde à revenir chaque année défendre avec mes collègues de Mons nos commettants contre de nouvelles attaques. La question a déjà été agitée tant de fois devant la Chambre qu'il est probable que tous ses membres en connaissent tout autant que nous tous les éléments" (AP, 1862-1863, p.635)- Non sans désintéressement, précisera-t-il. Directement impliqué par Legrand- Gossart, son beau-père dans la Société des Embranchements, il ne peut que profiter d'une augmentation du trafic sur le canal de Charleroi. (214) AP, 1859-1860, séance du 17.11-1859, pp.4-1-43. Voir aussi l'intervention dans le même sens de de Brouckere, le 18.11.1859 (AP, 1859-1860, pp.55-56). Les députés montois ont affaire, avec Dechamps et surtout Sabatier, à des adversaires redoutables.

(215) de Brouckere, Dolez et Laubry défendent le même discours, (AP, 1859-1860, séan ces du 17.11.1859 et du 19.6.1860, pp.41-43 et I58I; 1861-1862, séances du 26.3, du 2.9.7 et du 1.8.1862, pp.1023, 1915-1918 et 1952-1953).

(216) AP, 1861-1862, pp.1915-1918 et 1952-1953- "Le gouvernement a concédé, il y a quelques temps, à une compagnie le canal de Blaton à Ath, déclare Dolez à la Chambre le 21.3.1863 (AP, 1862-1863, p.623). Ce canal n'était pas tout à fait ce que l'indus trie montoise désirait. Cette industrie préférait le canal de Jemappes à Ath. Il n'est pas moins vrai cependant qu'il sera éminemment utile. Remerciant le ministre des Tra vaux publics d'en avoir décidé l'exécution, je le prie de tenir énergiquement la main à sa prompte réalisation", de Brouckere a longuement plaidé le 29-7-1862 la cause de la garantie d'un minimum d'intérêt. "Nous demandons qu'on assure une rente de 500,000 f. Si le canal ne produit pas 500.000 f, il produira toujours bien 350.000 f. La con séquence, c'est que vous voterez pour un certain nombre d'années une somme de 150.000 f. Une pareille dépense ne saurait altérer en aucune façon l'équilibre budgétaire. De nombreuses applications du principe du minimum d'intérêt ont déjà été faites. En fait de chemin de fer, nous avons accordé un minimum d'intérêt au chemin de fer du Grand- Luxembourg, au chemin de fer de Manage à Wavre, au chemin de fer de la Flandre occi dentale, au chemin de fer de l'Entre-Sambre-et-Meuse, au chemin de fer de Charleroi à la frontière, au chemin de fer de Charleroi à Louvain...11 y a des bassins qui ont été mieux traites que celui de Mons! Le même principe a été appliqué à un canal, celui de Bossuyt à Courtrai. Pourquoi ne pas le faire pour le canal de Jemappes à Ath qui est plus utile et rendra plus de services. Tous les canaux en Belgique, sauf le canal de Charleroi, qui se trouve dans des conditions exceptionnelles, ont été construits par l'Etat ou à l'aide du minimum d'intérêt". Lange n'intervient pas dans le débat. 212

Chapitre 12 - Notes (41)

(217) Dolez, absent lors des votes importants, est, écrit 1'Organe (OM, 7-6.1866), celui de nos députés qui a fait preuve dans l'affaire du Flénu de l'esprit le plus conciliateur, qui a été le premier à tenter un arrangement entre les parties en pré sence ...Lange a, suivant l'impulsion de sa conscience, voté aux profits des exploi tants".

(218) Se plaignant de la non exécution en l'espace de huit ans du chemin de fer Saint- Ghislain - Ath par cette société, il demande le 7-12.1864 au gouvernement de lui en retirer la concession au profit de Dincq, dont la candidature vient d'être repoussée au Conseil provincial par A. Hubert, vice-président d'Hainaut-Flandres (AP, 1864-1865,

P-157).

(219) AP, 1864-1865, séance du 7.12.1864, p.158 .

(220) AP, 1864-1865, séance du 1.8.1865, pp.1579-1581.

(221) AP, 1864-1865, séance du 1.8.1865, pp.1580-1581.

(222) AP, 1864-1865, pp.1599-1560,

(223) AP, 1865-1866, pp.,641-643-

(224) Gendebien (M.B., Chambre, 22.12.1831, 19-12.1836, 27.12, 28.12 et 30.12.1837) et Sigart (M.B., Chambre, 8.5-1844) ont également pris la parole au Parlement en fa veur de l'industrie de la betterave sucrière.

(225) Interventions de de Brouckere les 31-5, 5-6, 15-6, et 16.6.1860, le 18.5.1861 et les 30.3 et 31-3.I865. L'amendement qu'il propose en 1860 à la loi sur les octrois n'est voté que par 57 voix contre 52! Une brochure favorable à la réunion de la Belgi que à la France, diffusée à la fin mai par le Comité des fabricants de sucre a mis à un certain moment de Brouckere en mauvaise posture. "On nous a distribué hier un écrit qui a produit sur nous tous la plus fâcheuse impression, déclare-t-il le 31 mai. J'ignore par qui cette pièce antipatriotique a été rédigée. Mais je suis certain que beaucoup de ceux qui l'ont signée, n'en ont pas compris la portée, que s'ils l'avaient comprise, ils n'y auraient pas apposé leur signature'.' Le 5 juin, de Brouckere déposait sur le bureau de la Chambre une adresse des fabricants de sucre destinée à détruire l'effet dommageable provoqué par la pétition du 30 mai. Dolez est le seul des parle mentaires montois à ne pas contresigner les amendements proposés par de Brouckere. 213

Chapitre 12 - Notes (42)

(AP, 1859-1860, pp.1413, 1424-1425, 1458, 1555-1557, 1566; 1860-1861, pp.1688-1689; 1864-1865, pp.673, 723 et 735)-

(226) "Adresse décidée dans une des ténébreuses et vaporeuses assemblées de la loge maçonnique de Mons.'..On a même été jusqu'à s'engager en cas d'élection de Rogier à apporter des modifications au régime des droits d'accises sur les sucres". (JH, 4.9. 1863).

(227) JH, 4.9 et 9.9.1863. Voir au sujet des péripéties tournaisiennes: M.Th. DELMER, "Une élection à Tournai en 1863. Récit d'un journaliste", dans: Mémoires de la Société royale d'Histoire et d'Archéologie de Tournai, t.I, 1980, pp.33-66.

(228) GAM, 8.6.1866."Nous le proposons pour succéder à Laubry, écrit la Gazette, sa chant qu'il ne se posera pas en adversaire des députés sortants. Il appartient fran chement à l'opinion libérale. Nous n'ignorons pas qu'il est actuellement à l'avant- garde de l'opinion. Mais il suffit de quelques escarmouches pour faire comprendre aux plus fougueux combattants l'utilité de la discipline". "Il jouit, note 1'Organe (OM, - 7.6.1866) d'une position sociale qui nous assure un député complètement indépendant. Il est intelligent, studieux, affable."

(229) OM, 7.6.1866.

(230) GAM, 4 et 5-6.1866.

(231) OM, 8.6 et 10.6.1866.

(232) OM, 3 et 4.6.1866

(233) La loge a conclu au début du mois de mai un accord avec Clerbaut, l'éditeur du Phare du Hainaut. Des difficultés financières mettront rapidement fin à leur collabo ration (P. LEFEVRE, Répertoire..., op. cit., pp.302-303; Archives de la Parfaite Union de Mons, PV des séances des 7-2, 2.5 et 16.5.1866; nous n'avons connaissance que de la conservation de trois numéros du Phare : 12.1, 8.6 et 1.7.1866). Le journal catholi que Le Hainaut le présente le 10.6.1866 comme "le moniteur officiel de la loge maçon nique de Mons". "Depuis quelque temps, écrit la Gazette (2.7.1866), certaine fraction de la loge composée de 25 ou 26 pointus a rêvé la prétention de diriger les élections. Cette petite coterie a décidé l'élimination de de Brouckere et le renversement de

Dolez". 214

Chapitre 12 - Notes (43)

(234) GAM, 5-6.1866.

(235) "En inscrivant le nom de Hubert sur sa liste, la loge a signé, écrit le 10.6 le Hainaut, sa déchéance. A propos de cette candidature, des protestations très vives se sont élevées dans la loge. Le vénérable n'est pas content du tout. A l'heure qu'il est, la Parfaite Union n'existe plus."

(236) GAM, 10.6.1866; OM, 12.6.1866. Un troisième meeting - "industriel", celui-ci - est organisé le 10.6 à Saint-Ghislain par l'Association houillère. Carlier et Dolez, qui y assistent, s'en prennent assez violemment à V. Dessigny, l'accusant de n'avoir créé la compagnie Hainaut-Flandres qu'à titre spéculatif (GAM, 11.6.1866).

(237) OM, 2.6.1866; GAM, 27.10.1866.

(238) GAM, 10 et 11.6.1866. La Gazette republie une ancienne annonce insérée jadis en faveur de la Société du Crédit foncier international, une des entreprises de Langrand- Dumonceau. Le nom d'Hubert est repris sur celle-ci en tant que membre de sa succursale montoise. La manoeuvre est dénoncée par l'Organe (10.6) qui souligne que bien des li béraux ont pris part aux affaires du financier catholique.

(239) GAM, 9, 11, 12.6.1866. "Les Charbonnages belges, écrit la Gazette, exerçant sur leurs employés et sur leurs fournisseurs une pression que jamais aucune société patron née par la Société Générale n'a songé à exercer sur personne, ont à plusieurs reprises cherché à éliminer certains hommes du Conseil provincial et du Conseil communal de

Frameries."

(240) HAINAUT, 12.6.1866. "Les cléricaux de Mons, écrira la Gazette le 13-6, n'ont pas manqué de porter leurs bulletins dans les urnes électorales, profitant des divisions des libéraux pour voter pour les candidats antiministériels".

(241) L'Organe mentionne à plusieurs reprises des interventions gouvernementales (7, 8, 14, 15, 17.6). Le chemin de fer vicinal doit relier Jurbise à Quévy par Herchies, Baudour, Hautrage, Pommeroeul, Quiévrain, Audregnies, Wihéries, Warquignies, Pâturages

La Bouverie, Eugies et Sars-la-Bruyère.

(242) "Le Borinage, écrit, le journal catholique le Hainaut le 10.4.1867, garde ran cune à Mons qui a décidé de la lutte électorale. La ville n'aurait pas dû avoir la prétention de dicter seule le choix". - 215

Chapitre 12 - Notes (44)

(243) HAINAUT, 30.1 et 1.2.1867, 20.3.1868 et 24.6.1869.

(244) Membre du Conseil de surveillance de la Société Générale d'Exploitation, Carlier intervient toutefois le 9-5.1868 à la Chambre pour engager le gouvernement à accorder sans tarder la concession sollicitée par Philippart (AP, 1867-1868, p.1215).

(245) Chambre, 20.4.1869 (AP, 1868-1869), p.746-748.

(246) Chambre, 2.2, 12.2, 16.2, 17.2, 18.2, 19.2, 7-4 et 8.4.1870 (AP, 1869-1870, pp. 394, 463, 465, 483-485, 488-490, 494-495, 506-507, 509, 512, 727, 735-736, 738 et 743-745.

(247) Chambre, 14.5.1870 (AP, I869-I87O, pp.926-930).

(248) Chambre, 3-5.1870 (AP, I869-I870, pp,826-828).

(249) Dethuin, qui défend comme ses collègues les budgets militaires (Chambre, 13•3• 1867, AP, 1866-1867, p.618), n'intervient qu'une seule fois en faveur d'une revendica tion "progressiste", la révision de la loi de 1842 sur l'instruction primaire (Cham bre, 28.3-1868, AP, 1867-1868, p..952).

(250) Defuisseaux a confirmé la nouvelle publiée par la Chronique dans une lettre adressée à 1'Organe (0M, 25.6.1869; HAINAUT, 24.6.1869).

(25D Janson n'est pas un inconnu à Mons, où il a plaidé avec succès en 1868 l'acquit tement de 29 mineurs accusés d'une tentative d'assassinat sur un officier de gendarme rie lors des troubles de Châtelineau.

(252) Les liens de certains avocats bruxellois (Arnould, Splingard...) avec 1'Interna tionale ainsi que le programme plus radical que socialiste défendu par Coudroy et la Fédération boraine contribuent à susciter une confusion qui est exploitée en 1870 par les adversaires de Defuisseaux. Dans une lettre publiée par 1'Organe le 4.6.1870, celui-ci démentira avoir jamais appartenu à 1'Internationale. "Il est, écrit le Hai naut le 3.4.1865, le type du bel orateur, à la parole facile, éloquente et pleine de généreux mouvements. Il a le geste magnifique, le port superbe et la voix vibrante, qui remue jusqu'au fond de l'âme".

(253) "La cause réelle du départ précipité de Carlier n'est pas exactement connue, 216

Chapitre 12 - Notes (45)

écrit la Gazette. On a parlé d'un désastre financier considérable. Les affaires du député montois ne sont pas dans une aussi mauvaise situation que le ferait supposer son départ" (GAM, 16.4.1870). "Il a quitté le pays, dit l'Organe, Nous n'avons point à nous faire l'écho de toutes les rumeurs mises en circulation à propos de ce brusque départ. La vérité des faits n'est pas encore établie. Par convenance de même que par respect pour une famille malheureuse, il faut repousser toutes les histoires brodées par des commères" (OM, 15.4.1870).

(254) GAM, 26.10.1866; HAINAUT, 26.10.1866.

(255) OM, 19.2.1868.

(256) OM, 18.2.1868.

(257) "Le parti conservateur a abandonné les doctrinaires. Sans notre appui, ils ont été vaincus. Qu'ils sachent que, livrés à eux-mêmes, ils sont impuissants et que s'ils continuent à vexer le parti conservateur, celui-ci saura s'organiser et user de repré sailles" (HAINAUT, 23.2.1868).

(258) OM, 19.2.1868.

(259) Alors que A. Hubert et J. Drion apportent ostensiblement leur appui à de Brou ckere (GAM, 12 et 13.6.1870), la Gazette publie le 13.6 la lettre suivante adressée au nom de l'Association houillère par Drion à de Brouckere qui avait sollicité son concours: "Les membres de l'Association se sont réunis hier en assemblée générale. En leur communiquant la lettre que vous avez fait l'honneur de nous adresser le 19.5, nous leur avons rappelé les affaires de haut intérêt pour le Couchant de Mons dont nous avons eu à nous occuper depuis 4 ans et l'empressement que vous avez mis à nous prêter votre appui toutes les fois que nous y avons eu recours dans nos rapports avec le gouvernement. Ils ont été unanimes à reconnaître la part qui vous revient dans les résultats obtenus et tous ont promis d'intervenir en votre faveur le 14.6". A cette réunion "n'étaient présents que les représentants de neuf houillères, note 1'Organe : 1) DESSIGNY (Centre et Turlupu) 2) HARDY (Charbonnages belges) 3) POULLAIN (Houillères réunies) 4) J. DRION (24 Actions) 5) WILLAME (Houilles grasses Levant d'Elouges) 6) GOEBEL (Grande machine à feu Dour) 7) J. THIERY (Longue-Veine) 217

Chapitre 12 - Notes (46)

8) A. URBAIN (Midi Flénu) 9) E. URBAIN (16 Actions) Aucun engagement n'a été pris après la communication faite par Drion de la lettre de de Brouckere. Seuls Drion et Willame ont émis l'avis qu'on devait voter pour de Brouckere" (OM, 14.6.1870).

(260) F. Evrard à H, de Brouckere, 11.6.1870 (GAM, 13.6.1870).

(261) Bara, ministre de la Justice, intervient, selon l'Organe, auprès de candidats- notaires (OM, 7.6.1870).

(262) HAINAUT, 8.6,1870. Voir aussi: HAINAUT, 12.6.1870.

(263) GAM, 12 et 14.6.1870.

(264) HAINAUT, 12.6.I87O. Voir aussi: HAINAUT, 8.6.1870. Le brillant résultat de De fuisseaux dans le canton de Lens donne à penser qu'il y bénéficia de l'appui des grands propriétaires catholiques locaux.

(265) OM, 12.7.1870. Voir aussi: OM, 17 et 19.6, 4.7 et 10.7-1870. L'Organe considère comme suffisamment instruits pour exercer des droits électoraux, "tous les diplômés ainsi que ceux qui justifieraient devant un jury savoir lire et écrire et avoir une connaissance élémentaire des principes qui dominent dans la Constitution".

(266) J. LORY, Libéralisme..., op. cit., pp.465-469-

(267) GAM, 19.7-1870; OM, 31.7.1870. "A Mons, écrit Bara à Frère-Orban, le 21.7-1870, la liste se doctrinarise et se fait progressiste tout à la fois. Defuisseaux et Sainc telette se donnent la main" (AGR, Frère-Orban, 163). Dolez est élu le 30.9-1870 comme sénateur à Bruxelles. Selon l'Organe, "Boulenger a menacé Defuisseaux de lui jeter dans les jambes un concurrent s'il ne se prêtait gracieusement à la combinaison. Defuisseaux doutant du corps électoral, a eu la faiblesse de céder" (OM, 26.7-1870).

(268) OM, 25,7.1870.

(269) Bockstael adresse le 15-. 7, une lettre aux électeurs dans laquelle il se présente comme un "fils d'artisan, aîné de famille nombreuse, parvenu seul à se créer au bar reau de Mons une position lucrative". Partisan de l'instruction gratuite et obligatoi- 218

Chapitre 12 - Notes (47) . re et de la réglementation du travail des enfants, il n'a, dit-il, "à satisfaire aucun groupe industriel, aucune société de chemin de fer, aucun protecteur influent" (OM, 16.7.1870). "Je n'ai pas, dit-il lors du meeting du 30.7 à demander des concessions. Je ne me trouverai jamais dans la nécessité, siégeant à la Chambre, d'abandonner la cause de mes mandants pour épouser celle des compagnies de chemins de fer" (OM, 31-7. 1870).

(270) "Boulenger, qui touche plus de 48.000 f, a beaucoup trop de choses à faire pour s'occuper de nos intérêts, écrit l'Organe. Il sera bien plus le représentant de Philippart que le nôtre. Comment pourra-t-il trouver le temps de défendre nos intérêts en étant commissaire ou membre du Conseil de surveillance des Bassins Houillers. de la Société Générale d'Exploitation, des Chemins de fer du Centre, Hainaut-Flandres, Jonction dé l'Est, Blankenberghe-Bruges, Tournai-Landen, Manage-Piéton, Ouest de la Belgique, Ceinture de Charleroi, Réseau brabançon, Zelzaete-Gand, Nord-Est français, Dûnkerque-Furnes, Orléans et Lyon-Sathonay" (OM, 29.7-1870). Bockstael va plus loin en déclarant dans une circulaire diffusée le 31-7 à plusieurs milliers d'exemplaires, et publiée le 1.8 par l'Organe que "plusieurs chemins de fer figurant au bilan des Bassins Houillers n'existent pas. Non seulement, dit-il, les rails ne sont pas placés. Mais les terrains ne sont pas expropriés. Il y a 15 jours, poursuit-il, les Bassins Houillers annonçaient l'émission de 20.000 actions de capital, ensemble 10.000.000 f. Dans les réclames qui escortaient l'annonce, on faisait valoir que les Bassins houillers prenaient l'engagement de ne pas émettre d'obligation. Or 19,392.000 f d'obligations ont déjà été émises, dont 7-541.000 f sont remboursables en 1870. Je demande, conclut-il, à M. Boulenger, administrateur des Bassins Houillers s'il s'engage à reprendre à terme pour 15.000.000 f le portefeuille estimé à 34.000.000 f". Répondant à .1 'Organe par la Gazette du 2.8 "qu'il est faux qu'il y ait dans le portefeuille des Bassins houillers des actions de chemins de fer qui n'exis tent pas, et qu'il est tout aussi faux que les Bassins Houillers aient jamais émis des obligations", Boulenger intente à Bockstael une action en dommages-intérêts (100.000 f) plaidée sans succès en octobre-novembre 1870, par Ch. Halbrecq devant le tribunal de 1ère instance de Mons. (GAM, 26.10.1870; HAINAUT, 27.10 et 28.11.18.70).

(271) OM, 31.7.1870; GÀM, 31-7-1870; HAINAUT, 31-7-1870.

(272) GAM, 2.8.1870.

(273) - Mons Mons Boussu Dour Lens Pâturages ville rural Boulenger 407 156 348 413 138 167 Bockstael 468 169 205 62 187 188 219

Chapitre 12 - Notes (48)

(274) "Il faut surtout, écrit le Hainaut, que nous puissions dire par nos votes que nous avons fait disparaître à Mons tout ce qui peut rester encore du doctrinarisme" (HAINAUT, 1.8.1870).

(275) "Il est vrai, déclare Dolez à la Chambre le 18.11,1845 (AP, 1845-1846, pp.48-49), que le Roi m'a fait l'honneur de me mander auprès de lui lors de la dissolution de l'ancien Cabinet. Sa Majesté me rappella que j'avais pris une part active aux atta ques de l'opposition qui avait combattu le cabinet qui se retirait et qu'en conséquen ce c'était pour moi une sorte de devoir de me mettre à la disposition de la Couronne pour former un cabinet nouveau. Plus d'un motif me commandait de ne point me charger de la haute mission que Sa Majesté daignait m'offrir. Le principal se trouvait dans ma position personnelle, dans mes obligations de chef de famille qui ne me permettent pas de renoncer à mes traveaux du barreau. Je dus donc décliner complètement. J'ai la ferme résolution, dit Dolez, de ne pas entrer dans la vie politique plus avant que ne le comporte le mandat de simple député. On m'a blâmé, on a prétendu qu'un député qui prenait une part plus ou moins active à l'opposition parlementaire contractait par cela même l'obligation de prendre le pouvoir en mains si la confiance royale voulait l'en investir. Je crois fermement que c'est là une doctrine mal fondée, je dirai même une doctrine dangereuse pour l'indépendance parlementaire. Il importe qu'il y ait au sein des Chambres des hommes qui veulent rester étrangers au pouvoir. Lorsqu'il y a bientôt dix ans, je fus appelé à siéger dans cette Chambre, je n'y entrai qu'avec la résolution de borner mon ambition à me rendre digne du mandat de député. Je n'ai point contracté l'obligation d'accepter un jour le pouvoir. Je crois donc en cette occasion né pas avoir manqué aux conséquences du mandat dont m'honore la capitale de l'une de nos principales provinces".