Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général

Mercredi 25 février Ensemble intercontemporain | François-Xavier Roth | Mercredi 25 février Dans le cadre du cycle 1913 Du mardi 24 au samedi 28 février 2009

Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.citedelamusique.fr Ensemble intercontemporain | François-Xavier Roth | François-Xavier Ensemble intercontemporain Cycle 1913

MARDI 24 FÉVRIER – 20H MERCREDI 25 FÉVRIER – 20H SAMEDI 28 FÉVRIER – 15H

Jacques de La Presle Alban Berg Forum Le dialogue des arts Odelette Quatre Pièces pour clarinette et piano à la naissance des avant-gardes Vœu op. 5 Dédette 15H : table ronde Nocturne Six Bagatelles pour quatuor à cordes Animée par Marcella Lista, Darius Milhaud op. 9 historienne de l’art Trois Poèmes en prose de Lucile de « Schmerz immer blick », op. posth. Avec Philippe Albèra, musicologue, Chateaubriand Pascal Rousseau, historien de l’art, Syrinx, pour lûte Daniel Dobbels, écrivain et À la manière de Borodine Charles Ives chorégraphe À la manière de Chabrier « The Call of the Mountains », extrait Prélude du Quatuor à cordes n° 2 17H30 : concert Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé Maurice Ravel Claude Debussy Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé Ferruccio Busoni Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé Arnold Schönberg Sonatina seconda K. 257 Lili Boulanger Pierrot lunaire Arnold Schönberg Quatre Mélodies extraites de Trois Pièces pour piano op. 11 Clairières dans le ciel Ensemble intercontemporain Alexandre Scriabine Gabriel Fauré François-Xavier Roth, direction Sonate n° 9 Nocturne n° 11 Ute Döring, mezzo-soprano Abel Decaux Louis Vierne Le cimetière Stances d’amour et de rêve Gabriel Fauré JEUDI 26 FÉVRIER – 20H Nocturne n° 11 Stéphanie d’Oustrac, Claude Debussy mezzo-soprano Anton Webern La Terrasse des audiences au clair Pascal Jourdan, piano Cinq Pièces op. 10 de lune Alban Berg Feux d’artiice Altenberg-Lieder Henry Cowel Claude Debussy Aeolian Harp Jeux Exultation Igor Stravinski Béla Bartók Le Sacre du printemps Danse orientale

Brussels Philharmonic – Hugues Leclère, piano Gaveau 1907 The Orchestra of Flanders Michel Tabachnik, direction Anna Radziejewska, mezzo-soprano Du MArDi 24 Au sAMeDi 28 féVrier 2009

un an avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale et la conlagration générale qui allait marquer le déclin de l’europe, la création artistique ne cesse de se renouveler et d’explorer des voies nouvelles, que ce soit en peinture, en littérature, en architecture ou en musique. en mars 1913, Mondrian expose à Paris ses toiles abstraites d’une « cérébralité sensible » selon Apollinaire, tandis que fernand Léger montre sa Femme en bleu et robert Delaunay son Équipe de Cardif « où chaque ton appelle et laisse s’illuminer toutes les autres couleurs du prisme » (Apollinaire). Ce dernier publie son recueil de poèmes Alcool en supprimant toute ponctuation, ce qui tisse des liens nouveaux entre le visuel et l’auditif, pendant que Proust fait paraître chez Grasset le premier volet d’À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, texte qui allait profondément bouleverser l’écriture romanesque, sans oublier Thomas Mann en Allemagne qui livre au public Tonio Kröger dont le héros est en proie aux tourments de la culpabilité.

À New York, l’architecte Cass Gilbert érige le Woolworth Building, le plus haut gratte-ciel jamais construit. si les manifestations architecturales parisiennes sont moins spectaculaires, elles n’en demeurent pas moins lamboyantes. en mars 1913 se déroule l’inauguration du Théâtre des Champs-élysées, qui a été conçu selon la technique nouvelle du béton armé par les frères Perret et dont la décoration a été coniée à des artistes de renom : Maurice Denis, édouard Vuillard, Ker-Xavier roussel et Antoine Bourdelle. s’y déploie dans un faste extraordinaire l’une des plus étincelantes saisons d’opéras et de ballets russes que Diaghilev ait présentée au public parisien, avec notamment le 15 mai la première de Jeux de Debussy puis, le 29 mai, celle du Sacre du printemps de stravinski, deux ballets que chorégraphia Nijinski.

La brièveté des formes sera l’une des manifestations de l’avant-garde musicale. Dans ses Six Bagatelles pour quatuor à cordes op. 9 commencées en 1911 et achevées en 1913, Anton Webern va concentrer son art en des pièces très courtes ain d’éviter toute répétition et toute structure tonale. Comme il déclara dans une conférence en 1932, il avait le sentiment qu’une fois les douze notes jouées, la pièce était terminée ! À la même période, Alban Berg expérimenta ces formes condensées avec les Quatre Pièces pour clarinette et piano op. 5 écrites au printemps 1913, que d’aucuns n’ont pas hésité à décrire comme les quatre mouvements d’une sonate en miniature. Comme le note Pierre Boulez, si Webern construit un microcosme parfait, Berg ofre un geste amorcé qu’il serait possible de poursuivre, de difuser, de multiplier…

De l’autre côté de l’Atlantique, le compositeur américain Charles ives expérimente des formes d’écriture nouvelles pour le quatuor. Libre d’écrire comme il l’entend, puisqu’il a fait fortune dans les assurances, il peut se livrer à toutes les approches possibles. Aussi en 1911, lorsqu’il s’attelle à la composition de son second quatuor, il explore toutes les ressources du chromatisme et pousse à l’extrême les combinaisons polyphoniques. son œuvre, qui déconcerta plus d’un musicien, n’allait être jouée qu’en novembre 1946.

Dans le prolongement de ces expériences instrumentales, schönberg, ravel et Debussy vont utiliser la voix d’une nouvelle manière. Pierrot lunaire, que schönberg compose en 1912, a été inspiré par des poèmes du symboliste belge Albert Giraud. sa nouveauté provient de l’utilisation du Sprechgesang (une sorte de « chant parlé » dont on note les hauteurs), la voix étant accompagnée d’un piano et d’une petite formation à géométrie variable allant parfois d’un instrument seul (la lûte dans la septième pièce) à des combinaisons multiples. Le climat théâtral de ce cycle change rapidement, passant du cabaret et de la commedia dell’arte viennoise à l’orientalisme, au théâtre d’ombres ou de l’efroi. stravinski avait écrit à ravel en novembre 1912 qu’il avait été fasciné par la « mélo-déclamation » de Pierrot lunaire accompagnée de petits ensembles et qu’il n’avait « rien entendu de pareil dans la musique ». il lui it si bien partager l’imaginaire sonore de cette œuvre que ravel, sans avoir entendu Pierrot lunaire, s’inspira de l’efectif employé par schönberg lorsqu’il composa ses Trois Poèmes de Mallarmé. Ainsi, ravel met en musique les trois poèmes de Mallarmé non comme des mélodies accompagnées, mais comme une œuvre de musique de chambre où l’écriture de la voix s’apparente plus à celle d’un instrument dont la couleur et le timbre se mêlent à la trame diaphane des lûtes, des clarinettes, du quatuor et du piano. il prolonge l’expérience mallarméenne de la musique du vers, au-delà du sens des mots, son « immatérielle poésie », selon ravel, « visions illimitées mais de dessins précis, enfermés dans un mystère de sombre abstraction ».

Tout comme ravel, Debussy redécouvrit la magie des œuvres de Mallarmé en lisant au début de l’année 1913 la première édition complète que publia la Nrf. Or, par « un phénomène d’autosuggestion digne d’une communication à l’Académie de médecine », selon les propres mots de Debussy, ce dernier choisit sans le savoir les mêmes poèmes que ravel pour deux d’entre eux. La mise en musique de Debussy se situe dans une veine diférente de celle de ravel : comme chez Webern ou Berg, mais sans aller jusqu’à leur brièveté, les mélodies ofrent une écriture plus resserrée et plus concentrée, belle manière de faire écho à la densité et au mystère de la poésie mallarméenne.

Denis Herlin MERCREDI 25 FÉVRIER – 20H salle des concerts

Alban Berg Quatre Pièces op. 5

Anton Webern Six Bagatelles op. 9 Schmerz immer blick, opus posthume

Claude Debussy Syrinx

Charles Ives Quatuor à cordes n° 2 (iiie mouvement : « The Call of the Mountains »)

Maurice Ravel Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé

entracte

Arnold Schönberg Pierrot lunaire op. 21

Ute Döring, mezzo-soprano Emmanuelle Ophèle, lûte Jérôme Comte, clarinette Sébastien Vichard, piano Odile Auboin, alto Hae-Sun Kang, violon Diégo Tosi, violon Éric-Maria Couturier, violoncelle Ensemble intercontemporain François-Xavier Roth, direction

Coproduction Cité de la musique, ensemble intercontemporain.

Fin du concert vers 21h50.

5 Alban Berg (1885-1935) Quatre Pièces op. 5, pour clarinette et piano i. Mässig [Modéré] ii. sehr langsam [Très lent] iii. sehr rash [Très rapide] iV. Langsam [Lent]

Composition : 1913-1919. Création : le 17 octobre 1919 à Vienne. Dédicace : « Diese Stücke sind dem Verein für Musikalische Privatauführungen in Wien - wo sie an 17. Oktober 1919 zum erstenmal gespielt wurden – und seinem Gründer und Präsidenten zugeeignet » [« Ces pièces sont dédiées à la société d’exécution musicale privée de Vienne – où elles furent créées le 17 octobre 1919, en hommage à Arnold schönberg, son fondateur et directeur. »] efectif : clarinette en si bémol, piano. éditeur : universal edition. Durée : environ 8 minutes.

Les Quatre Pièces pour clarinette et piano représentent l’une des rares incursions de ce compositeur dans la « petite forme », plus cultivée par schönberg et surtout par Webern. Berg aborde cette technique dans un état d’esprit bien personnel, né de la volonté d’adapter les grandes formes classiques à ces dimensions réduites. On a même pu comparer ces quatre pièces au schéma de la sonate ou de la symphonie classique (allegro, mouvement lent, scherzo et inale). Cette conception, induisant la notion de geste dramatique, au premier abord peu compatible avec la brièveté des pièces, semble bien loin de la perfection des microcosmes weberniens, et on ne s’étonnera pas que, malgré l’incontestable beauté de ces quatre pièces, Berg se soit rapidement tourné vers des moyens d’expression de dimensions plus vastes.

J.-M. Longchampt

6 Anton Webern (1883-1945) Six Bagatelles op. 9, pour quatuor à cordes i. Mässig [Modéré] ii. Leicht bewegt [Légèrement agité] iii. Ziemlich fliessend [Plutôt luide] iV. sehr langsam [Très lent] V. Äusserst langsam [extrêment lent] Vi. fliessend [fluide]

Composition : 1911-1913. Création : le 19 juillet 1924 à Donaueschingen par le quatuor Amar. Dédicace : « non multa sed multum ». efectif : 2 violons, alto, violoncelle. éditeur : universal edition. Durée : environ 4 minutes.

Dans sa dédicace de l’Opus 9 à Berg, Webern écrit : « non multa sed multum, combien j’aimerais que cela puisse s’appliquer à ce que je t’ofre ici ». Ainsi apparaît chez lui de manière explicite ce souci de concentrer au maximum auquel il a été amené par le sentiment qu’une fois les douze sons énoncés, il n’était plus ni utile, ni même possible de recommencer. Les Bagatelles sont parmi les pièces les plus brèves de la musique occidentale et leur diiculté d’écoute en est rendue plus grande. L’œuvre est bâtie sur des motifs de deux ou trois notes, avec une prédilection pour la seconde mineure, et se maintient la plupart du temps dans une dynamique restreinte. schönberg a écrit une préface très signiicative de l’idéalisme de l’école de Vienne : « ces pièces ne seront comprises que par ceux qui croient qu’on ne peut exprimer avec des sons que ce qui peut être exprimé par des sons ».

Jean-Pierre Derrien

7 Schmerz immer blick, pour mezzo-soprano et quatuor à cordes, opus posthume

Composition : 1913. efectif : mezzo-soprano, 2 violons, alto, violoncelle. éditeur : fischer. Durée : environ 1 minute.

Durant l’été 1913, Anton von Webern [la particule ne disparaîtra qu’en 1919] compose un petit cycle intitulé Trois Pièces pour quatuor à cordes dont la deuxième convoque toutefois une voix de soprano, qui déclame un court poème que le compositeur a lui-même rédigé : « Schmerz immer Blick nach oben » (« Douleur toujours/regard vers le haut »), suite de mots elliptiques qui sonnent le retour à la douleur jamais éteinte de la mère disparue sept ans plus tôt. Le compositeur reléguera inalement cette courte pièce de treize mesures lorsque, dix ans plus tard (1924), il réunira les deux autres (après les avoir largement révisées) aux quatre mouvements d’un « Quatuor à cordes » composé durant l’été de 1911 pour former les Six Bagatelles op. 9.

D’après Alain Galliari (Anton von Webern, Éditions Fayard © 2007)

schmerz immer Douleur toujours Blick nach oben regard vers le haut Himmelstau rosée du ciel erinnerung souvenir schwarze Blüten floraisons noires Auf Herz sur un cœur Aus Mutter De mère

Claude Debussy (1862-1918) Syrinx, pour lûte

Composition : 1913. Création : 1er décembre 1913. efectif : lûte. éditeur : Jobert. Durée : environ 2 minutes.

Debussy a conçu cette mélodie pour lûte seule comme une musique de scène devant accompagner la mort du dieu Pan dans la pièce de son ami Gabriel Mourey : Psyché. Debussy et Mourey avaient échafaudé de nombreux projets théâtraux. Syrinx est le seul qui ait abouti, peut-être en raison de l’intérêt de Debussy pour une interprétation nouvelle des mythes grecs.

8 À propos de Psyché, l’amante d’eros, Debussy écrivait à Mourey : « Quel type de génie faut-il pour ressusciter ce vieux mythe duquel on a arraché toutes les plumes aux ailes de l’amour ! ». On ne peut s’empêcher de songer ici à la lûte qui ouvre le Prélude à l’après-midi d’un faune : les deux mélopées ont en commun la mélancolie du chromatisme descendant et cet équilibre unique que Debussy a toujours su réaliser entre répétition et diférence.

Peter Szendy

Charles Ives (1874-1954) Quatuor à cordes n° 2 – iiie mouvement : « The Call of the Mountains »

Composition : 1907-1913. Création : 11 mai 1946 par des musiciens de la Juilliard school. efectif : 2 violons, alto, violoncelle. éditeur : Peer. Durée : environ 12 minutes.

Charles ives demeure le plus controversé des compositeurs américains. en matière de musique orchestrale, chorale, pianistique ou vocale, il fut à l’origine de nombreuses innovations qui, dans leurs aspects techniques aussi bien que dans l’attitude et la personnalité de leur compositeur, ne doivent pratiquement rien aux contemporains européens. La musique de chambre d’ives est très révélatrice de ces caractéristiques et le Deuxième Quatuor, écrit entre 1907 et 1913, est l’une des œuvres majeures du compositeur. L’idée originale d’ives fut de traiter les instruments comme quatre personnalités individualisées, chacune exposant don propre point de vue (concept qui inluença plus tard elliott Carter). « Quatre hommes, écrivit ives, qui conversent, raisonnent… se disputent, se réconcilient, se taisent, puis gravissent ensemble la montage et vont admirer le irmament ! » Ceci décrit succintement les trois mouvements du quatuor où se combinent de façon caractéristique des musiques aussi variées que nombreuses, allant de citations d’hymnes religieux à des passages d’une extrême dissonance et à des rythmes d’une grande complexité. De nombreux éléments du quatuor, en particulier le troisième mouvement, l’adagio qui sert de inale (« L’Appel des montagnes ») et clôt l’œuvre dans un calme visionnaire, furent travaillés au cours des années précédentes dans plusieurs pièces courtes qui montrent bien l’esprit rebelle et novateur d’ives.

D’après Malcolm MacDonald ©1993

9 Maurice Ravel (1875-1937) Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé, pour mezzo-soprano et neuf musiciens i. soupir ii. Placet futile iii. surgi de la croupe et du bond

Composition : i. avril 1913 ; ii. mai 1913 ; iii. août 1913. Dédicataires : i. « À Igor Stravinsky » ; ii. « À Florent Schmitt » ; iii. « À ». Création : le 14 janvier 1914, à Paris, société Musicale indépendante, salle érard, par Jane Bathori (soprano) et un ensemble instrumental (piano, quatuor à cordes, deux lûtes, deux clarinettes) sous la direction de Désiré-émile inghelbrecht. efectif : mezzo-soprano solo, lûte, lûte/lûte piccolo, clarinette en si bémol/ clarinette en la, clarinette en si bémol/ clarinette basse/clarinette en la, piano, 2 violons, alto, violoncelle. éditeur : universal edition. Durée : environ 12 minutes.

Dans les premières années du XXe siècle, l’orchestre postromantique atteignit des proportions démesurées avec Arnold schönberg (Gurrelieder), Gustav Mahler (8e Symphonie) ou richard strauss (Elektra). une réaction très nette se produisit alors, privilégiant les formations de chambre. Le Pierrot lunaire (1912) s’inscrit dans ce mouvement de concentration des moyens musicaux. stravinski entendit l’œuvre révolutionnaire de schönberg à Berlin à la in de 1912 ; il en fut très impressionné et en parla à ravel quelques mois plus tard, durant un séjour commun à Clarens. De ces conversations naquirent les Trois Poèmes de la lyrique japonaise de stravinski et les Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé de ravel qui présentent la partie chantée dans un environnement instrumental subtil, très proche, quant à la formation choisie, de celui de Pierrot lunaire. Ces Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé comptent parmi les réussites absolues dans l’œuvre d’un musicien qui en fut coutumier. Les lignes vocales, le travail sur les timbres, le rainement de l’harmonie, parfois à la limite de l’atonalité, y atteignent une sorte de transparence, à la fois brûlante et glacée, à l’image même des sonnets de Mallarmé dont ravel goûtait, selon ses termes, « la préciosité pleine de profondeur ». Les splendeurs mélancoliques de l’automne (« soupir »), les amours impossibles d’un galant abbé, dans le style de Boucher (« Placet futile »), la béance d’un vase vierge de toute leur (« surgi de la coupe et du bond ») forment trois moments où poésie et musique se rejoignent avec un rare bonheur.

Jean-Michel Nectoux

10 Maurice Ravel Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé

Soupir Surgi de la croupe et du bond

Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sœur, surgi de la croupe et du bond un automne jonché de taches de rousseur, D’une verrerie éphémère et vers le ciel errant de ton œil angélique, sans leurir la veillée amère Monte, comme dans un jardin mélancolique, Le col ignoré s’interrompt. fidèle, un blanc jet d’eau soupire vers l’azur ! Je crois bien que deux bouches n’ont Vers l’azur attendri d’octobre pâle et pur Bu, ni son amant ni ma mère Qui mire aux grands bassins sa langueur ininie Jamais à la même chimère et laisse, sur l’eau morte où la fauve agonie Moi, sylphe de ce froid plafond ! Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon, se traîner le soleil jaune d’un long rayon. Le pur vase d’aucun breuvage Que l’inexhaustible veuvage Agonise mais ne consent, Placet futile Naïf baiser des plus funèbres ! Princesse ! à jalouser le destin d’une Hébé À rien expirer annonçant Qui point sur cette tasse au baiser de vos lèvres ; une rose dans les ténèbres. J’use mes feux mais n’ai rang discret que d’abbé et ne igurerai même nu sur le sèvres. stéphane Mallarmé

Comme je ne suis pas ton bichon embarbé Ni la pastille, ni jeux mièvres et que sur moi je sens ton regard clos tombé Blonde dont les coifeurs divins sont des orfèvres !

Nommez-nous… toi de qui tant de ris framboisés se joignent en troupeaux d’agneaux apprivoisés Chez tous broutant les vœux et bêlant aux délires, Nommez-nous… pour qu’Amour ailé d’un éventail M’y peigne lûte aux doigts endormant ce bercail, Princesse, nommez-nous berger de vos sourires.

11 Arnold Schönberg (1874-1951) Pierrot lunaire op. 20, pour mezzo-soprano et cinq musiciens i. Mondestrunken [ivre de lune] Colombine [Colombine] Der Dandy [Le Dandy] eine blasse Wäscherin [une pâle lavandière] Valse de Chopin [Valse de Chopin] Madonna [Madone] Der kranke Mond [Lune malade] ii. Nacht [Nuit] Gebet an Pierrot [supplique à Pierrot] raub [Vol] rote Messe [Messe rouge] Galgenlied [Chanson de potence] enthauptung [Décollation] Die Kreuze [Les Croix] iii. Heimweh [Nostalgie] Gemeinheit [Vilenie] Parodie [Parodie] Der Mondleck [La Tache de lune] serenade [sérénade] Heimfahrt [retour] O alter Duft [Ô vieux parfum]

Composition : 1912. Textes : Albert Giraud/Otto Erich Hartleben. Création : le 16 octobre 1912 à Berlin, Choralionsaal, par Albertine Zehme (voix), eduard steuermann (piano), Jakob Malinjak (violon/alto), Hans Kindler (violoncelle), H.W. de Vries (lûte), C. essberger (clarinette/clarinette basse). Dédicace : à la première interprète Albertine Zehme en chaleureuse amitié. efectif : récitante solo, lûte/lûte piccolo, clarinette en si bémol/clarinette basse, piano, 2 violons/alto, violoncelle. éditeur : universal edition. Durée : environ 36 minutes.

1212 Le Pierrot lunaire est sans doute l’œuvre de schönberg la plus célèbre. Œuvre au parfum de scandale, œuvre-phare, comme l’a reconnu stravinski : « la puissance réelle de Pierrot (...) me dépassait alors, comme elle nous dépassait tous à cette époque ». Le Pierrot lunaire fut écrit à la demande d’Albertine Zehme, ancienne actrice qui récitait des mélodrames. schönberg a mis en musique vingt et un poèmes d’Albert Giraud, dans leur traduction allemande par Otto erich Hartleben, qui prend avec l’original de nombreuses libertés. un Pierrot in-de-siècle hérité de la comédie italienne en est le protagoniste, dans un décor symboliste décadent : la Lune, avec ses connotations nostalgiques et maladives, le sang – celui des phtisiques et des condamnés. Pourtant, schönberg a conçu son œuvre sur un « ton léger, ironique et satirique ». et l’intention caricaturale n’est pas toujours absente des iguralismes qui viennent souligner le texte : lorsque Pierrot, « d’un grotesque archet dissonant agaçant sa viole plate », donne sa « sérénade », le violoncelle fait étalage d’une virtuosité moqueuse.

Dans sa préface à la partition, le compositeur demande à ses interprètes de faire preuve d’un certain détachement vis-à-vis du texte : l’atmosphère, le caractère de chaque pièce doit être le fait de la musique et non du sens des mots. schönberg cherche en efet de nouveaux terrains d’entente entre son et verbe, comme il l’écrit dans un article de 1912 – contemporain de la genèse du Pierrot : « les relations apparentes entre musique et texte, telles qu’on les marque dans la déclamation, le tempo, les nuances dynamiques, n’ont pas grand-chose à voir avec leurs correspondances profondes et ne vont pas plus loin que, par exemple, cette imitation primitive de la nature qui consiste à copier un modèle ». Car, de même que Kandinsky avait abandonné toute référence à l’objet réel, la musique de schönberg s’est détournée du thème et de la tonalité : la convergence avec la poésie doit désormais dépendre elle aussi de l’unique « nécessité intérieure ».

De fait, en regard de son prétexte littéraire, le texte musical présente une grande mobilité d’expression, mobilité directement sensible dans l’instrumentation : d’une pièce à l’autre, l’efectif est constamment variable. Pierre Boulez a rendu hommage à la modernité d’une telle polyvalence en s’y référant explicitement pour Le Marteau sans maître. Dans le Pierrot lunaire, l’ensemble instrumental connaît diférents régimes, avec des états minimaux – la lûte seule accompagnant la voix dans « La lune malade ». Mais l’univers labile de l’œuvre doit surtout sa nouveauté à l’écriture vocale inédite : le Sprechgesang, qui a suscité bien des controverses quant à son interprétation. schönberg a tenté d’intégrer le timbre de la voix parlée au tissu instrumental. Cependant, la Sprechstimme n’échappe pas à certaines ambiguïtés. en efet, la voix est notée comme une mélodie parlée dont les hauteurs sont parfaitement déinies, sans considération pour la diférence de registre entre le chant et la parole ; de plus, pour obtenir l’efet parlé, ces hauteurs doivent être simplement eleurées et aussitôt quittées – ce qui n’est pas sans contredire la minutie avec laquelle certains contrepoints sollicitent la Sprechmelodie. sans doute faut-il en rester à ce que schönberg écrivait dans une lettre de 1931 : « le Pierrot lunaire n’est pas à chanter ! »

Au-delà de ces diicultés, reste la volonté de prendre en compte la totalité du phénomène vocal : bien qu’essentiellement parlée, la ligne vocale du Pierrot lunaire comprend certaines notes chantées, ainsi que des syllabes chuchotées ou non-voisées que Pierre Boulez a comparées

1313 à un « bruit blanc ». La voix libérée des hauteurs ixes découvre des techniques hétérodoxes promises à un grand avenir. et surtout, en n’étant plus exclusivement liée au chant, elle peut devenir contrechant, voix secondaire – Nebenstimme : elle connaît désormais diférents degrés d’immersion dans la texture ; elle permet diverses émergences du texte. Autre forme de mobilité dont Le Marteau sans maître revendiquera expressément l’héritage.

Peter Szendy

1414 Arnold Schoenberg Pierrot lunaire

I. I.

1. Mondestrunken 1. Ivre de lune Den Wein, den man mit Augen trinkt, Le vin, celui qu’on boit des yeux, Gießt Nachts der Mond in Wogen nieder, nuitamment la lune le verse à lots, und eine springlut überschwemmt et un raz-de-marée submerge Den stillen Horizont. le calme horizon.

Gelüste, schauerlich und süß, Des désirs, terribles et tendres, Durchschwimmen ohne Zahl die fluten! nagent, innombrables, dans ces lots ! Den Wein, den man mit Augen trinkt, Le vin, celui qu’on boit des yeux, Gießt Nachts der Mond in Wogen nieder. nuitamment la lune le verse à lots.

Der Dichter, den die Andacht treibt, Le poète, mû par la piété, Berauscht sich an dem heilgen Tranke, s’enivre de ce saint breuvage, Gen Himmel wendet er verzückt vers le ciel il tourne, extasié, Das Haupt und taumelnd saugt und schlürft er la tête et, chancelant, il lampe et lape Den Wein, den man mit Augen trinkt. le vin, celui qu’on boit des yeux.

2. Colombine 2. Colombine Des Mondlichts bleiche Blüten, Du clair de lune les pâles leurs, Die weißen Wunderrosen, blanches roses merveilleuses, Blühn in den Julinächten leurissent durant les nuits de juillet – O bräch ich eine nur! Oh, si j’en cueillais une !

Mein banges Leid zu lindern, Pour apaiser mon mal funeste, such ich am dunklen strome je cherche sur les bords de la rivière sombre Des Mondlichts bleiche Blüten, du clair de lune les pâles leurs, Die weißen Wunderrosen. les blanches roses merveilleuses.

Gestillt wär all mein sehnen, Tout mon désir serait apaisé, Dürft ich so märchenheimlich, si je pouvais imperceptiblement ainsi que dans les contes, so selig leis – entblättern tout doucement, heureux – efeuiller Auf deine braunen Haare sur ta brune chevelure Des Mondlichts bleiche Blüten! du clair de lune les pâles leurs !

15 3. Der Dandy 3. Le Dandy Mit einem phantastischen Lichtstrahl D’un fantastique rayon de lumière erleuchtet der Mond die krystallnen flacons la lune éclaire les lacons cristallins Auf dem schwarzen, hochheiligen Waschtisch sur la noire, la sacro-sainte table de toilette Des schweigenden Dandys von Bergamo. du silencieux dandy de Bergame. in tönender, bronzener schale Dans la sonore vasque de bronze Lacht hell die fontäne, metallischen Klangs. rit très haut la fontaine, d’un son métallique. Mit einem phantastischen Lichtstrahl D’un fantasque rayon de lumière erleuchtet der Mond die krystallnen flacons. la lune éclaire les lacons cristallins.

Pierrot mit dem wächsernen Antlitz Pierrot, le visage de cire, steht sinnend und denkt: wie er heute se tient là, pensif, et songe : comment se fardera-t-il [sich schminkt? [aujourd’hui ? fort schiebt er das rot und des Orients Grün il écarte le rouge et le vert d’orient und bemalt sein Gesicht in erhabenem stil et peint son visage d’un style solennel Mit einem phantastischen Mondstrahl. d’un fantastique rayon de lune.

4. Eine blasse Wäscherin 4. Une pâle lavandière eine blasse Wäscherin une pâle lavandière Wäscht zur Nachtzeit bleiche Tücher, lave, de nuit, des linges blancs ; Nackte, silberweiße Arme ses bras nus, blancs comme argent, streckt sie nieder in die flut. elle les plonge dans les lots.

Durch die Lichtung schleichen Winde, À travers la clairière passent des vents, Leis bewegen sie den strom. doucement ils agitent le lot. eine blasse Wäscherin une pâle lavandière Wäscht zur Nachtzeit bleiche Tücher. lave, de nuit, des linges blancs. und die sanfte Magd des Himmels, et la douce servante du ciel, Von den Zweigen zart umschmeichelt, par les branches délicatement caressée, Breitet auf die dunklen Wiesen étale sur les prairies ombreuses ihre lichtgewobenen Linnen – son linge tissé de lumière – eine blasse Wäscherin. pâle lavandière.

5. Valse de Chopin 5. Valse de Chopin Wie ein blasser Tropfen Bluts Comme une pâle goutte de sang färbt die Lippen einer Kranken, colore les lèvres d’une malade, Also ruht auf diesen Tönen ainsi repose sur cette musique ein vernichtungssüchtger reiz. un charme morbide.

16 Wilder Lust Akkorde stören Des accords d’une joie sauvage dérangent Der Verzweilung eisgen Traum – le rêve glacé du désespoir – Wie ein blasser Tropfen Bluts comme une pâle goutte de sang färbt die Lippen einer Kranken. colore les lèvres d’une malade.

Heiß und jauchzend, süß und schmachtend, Chaleureuse et jubilante, douce et languissante, Melancholisch düstrer Walzer, valse mélancoliquement sombre, Kommst mir nimmer aus den sinnen! tu ne quittes pas mon esprit ! Haftest mir an den Gedanken, tu fais corps avec mes pensées Wie ein blasser Tropfen Bluts! comme une pâle goutte de sang !

6. Madonna 6. Madone steig, o Mutter aller schmerzen, Monte, ô mère de toutes les douleurs Auf den Altar meiner Verse! sur l’autel de mes vers ! Blut aus deinen magren Brüsten Le sang de tes maigres seins Hat des schwertes Wut vergossen. la rage du glaive l’a versé.

Deine ewig frischen Wunden Tes plaies éternellement béantes Gleichen Augen, rot und ofen. semblent des yeux rouges et ouverts. steig, o Mutter aller schmerzen, Monte, ô mère de toutes les douleurs Auf den Altar meiner Verse! sur l’autel de mes vers ! in den abgezehrten Händen Dans tes mains décharnées Hältst du deines sohnes Leiche, tu tiens le cadavre de ton ils ihn zu zeigen aller Menschheit – pour le montrer à l’humanité entière – Doch der Blick der Menschen meidet mais le regard des hommes t’évite, Dich, o Mutter aller schmerzen! toi, ô mère de toutes les douleurs !

7. Der kranke Mond 7. Lune malade Du nächtig todeskranker Mond Toi lune, malade condamnée au terme de la nuit Dort auf des Himmels schwarzem Pfühl, là sur la couche sombre du ciel, Dein Blick, so iebernd übergroß, ton regard si iévreux, immense, Bannt mich wie fremde Melodie. me captive comme une étrange mélodie.

An unstillbarem Liebesleid D’un insatiable mal d’amour stirbst du, an sechnsucht, tief erstickt, tu meurs, de nostalgie, étoufée, Du nächtig todeskranker Mond toi lune, malade condamnée au terme de la nuit Dort auf des Himmels schwarzem Pfühl. là sur la couche sombre du ciel.

17 Den Liebsten, der im sinnenrausch L’amant qui, dans l’ivresse des sens, Gedankenlos zur Liebsten schleicht, insouciant se rend chez son aimée, Belustigt deiner strahlen spiel – s’amuse du jeu de tes rayons – Dein bleiches, qualgebornes Blut, ton pâle sang, issu de ta soufrance, Du nächtig todeskranker Mond. lune, malade condamnée au terme de la nuit.

II. II.

8. Nacht 8. Nuit finstre, schwarze riesenfalter De sinistres, de noirs papillons géants Töteten der sonne Glanz. tuent l’éclat du soleil. ein geschloßnes Zauberbuch, Tel un grimoire fermé, ruht der Horizont – verschwiegen. repose l’horizon – muet.

Aus dem Qualm verlorner Tiefen D’une fumée venue d’ininies profondeurs steigt ein Duft, erinnrung mordend! se dégage un parfum, meurtrier de la mémoire ! finstre, schwarze riesenfalter De sinistres, de noirs papillons géants Töteten der sonne Glanz. tuent l’éclat du soleil. und vom Himmel erdenwärts et du ciel vers la terre senken sich mit schweren schwingen s’abattent de leurs lourdes ailes, unsichtbar die ungetüme invisibles, ces monstres Auf die Menschenherzen nieder... sur le cœur des hommes... finstre, schwarze riesenfalter. De sinistres, de noirs papillons géants.

9. Gebet an Pierrot 9. Supplique à Pierrot Pierrot! Mein Lachen Pierrot ! Mon rire Hab ich verlernt! je l’ai désappris ! Das Bild des Glanzes L’image resplendissante Zerloß – Zerloß! s’est dissipée – dissipée ! schwarz weht die flagge Noir est le pavillon Mir nun vom Mast. qui lotte à présent à mon mât. Pierrot! Mein Lachen Pierrot ! Mon rire Hab ich verlernt! je l’ai désappris !

O gieb mir wieder, Ô rends-moi, roßarzt der seele, guérisseur de l’âme, schneemann der Lyrik, bonhomme de neige de la poésie, Durchlaucht vom Monde, prince de la lune, Pierrot – mein Lachen! Pierrot – mon rire !

18 10. Raub 10. Vol rote, fürstliche rubine, rouges, princiers, des rubis, Blutge Tropfen alten ruhmes, gouttes de sang de l’antique gloire, schlummern in den Totenschreinen, sommeillent dans les cercueils, Drunten in den Grabgewölben. là-bas dans les caveaux.

Nachts, mit seinen Zechkumpanen, De nuit, avec ses compagnons de beuverie, steigt Pierrot hinab – Zu rauben Pierrot descend – pour voler rote, fürstliche rubine, les rouges rubis princiers, Blutge Tropfen alten ruhmes. gouttes de sang de l’antique gloire.

Doch da – sträuben sich die Haare, Mais là – leurs cheveux se hérissent, Bleiche furcht bannt sie am Platze: la peur les ige, blêmes sur place : Durch die finsternis – wie Augen! – À travers l’obscurité – comme des yeux ! – stieren aus den Totenschreinen fixent, du fond des cercueils, rote, fürstliche rubine. les rouges rubis princiers.

11. Rote Messe 11. Messe Rouge Zu grausem Abendmahle, Pour l’horrible eucharistie, Beim Blendeglanz des Goldes, à la clarté aveuglante des ors, Beim flackerschein der Kerzen, à la lueur vacillante des cierges, Naht dem Altar – Pierrot! s’approche de l’autel – Pierrot !

Die Hand, die gottgeweihte, sa main, sa main vouée à Dieu, Zerreißt die Priesterkleider déchire ses ornements sacerdotaux Zu grausem Abendmahle, pour l’horrible eucharistie Beim Blendeglanz des Goldes. à la clarté aveuglante des ors.

Mit segnender Gebärde Dans un geste de consécration Zeigt er den banden seelen il montre aux âmes apeurées Die triefend rote Hostie: la rouge et sanguinolente hostie : sein Herz – in blutgen fingern – son cœur – entre ses doigts ensanglantés – Zu grausem Abendmahle! pour l’horrible eucharistie.

12. Galgenlied 12. Chanson de Potence Die dürre Dirne La maigre ille Mit langem Halse au long cou Wird seine letzte sera sa dernière Geliebte sein. maîtresse.

19 in seinem Hirne Dans son crâne steckt wie ein Nagel elle est plantée comme un clou Die dürre Dirne la maigre ille Mit langem Halfe. au long cou. schlank wie die Pinie, svelte comme le pin, Am Hals ein Zöpfchen – au cou une petite natte – Wollüstig wird sie voluptueusement elle enlacera Den schelm umbalsen, le coquin, Die dürre Dirne! la maigre ille.

13. Enthauptung 13. Décollation Der Mond, ein blankes Türkenschwert La lune, blanc cimeterre Auf einem schwarzen seidenkissen, sur un noir coussin de soie, Gespenstisch groß – dräut er hinab fantastiquement agrandi – menace d’en haut Durch schmerzensdunkle Nacht. à travers la nuit, obscure de douleurs.

Pierrot irrt ohne rast umher Pierrot erre sans trêve und starrt empor in Todesängsten et ixe dans une mortelle angoisse Zum Mond, dem blanken Türkenschwert la lune, blanc cimeterre Auf einem schwarzen seidenkissen. sur un noir coussin de soie. es schlottern unter ihm die Knie, sous lui, ses genoux lageolent ; Ohnmächtig bricht er jäh zusammen. sans connaissance, il s’afaisse soudain. er wähnt: es sause strafend schon il imagine qu’en châtiment déjà Auf seinen sünderhals hernieder sur son cou de pêcheur tombe Der Mond, das blanke Türkenschwert. la lune, blanc cimeterre.

14. Die Kreuze 14. Les Croix Heilge Kreuze sind die Verse, saintes croix sont les vers Dran die Dichter stumm verbluten, dont meurent les poètes, muets et exsangues, Blindgeschlagen von der Geier aveuglés par des vautours flatterndem Gespensterschwarme! qui battent des ailes dans un fantastique vol ! in den Leibern schwelgten schwerter, Dans les corps plongent avec ivresse les glaives, Prunkend in des Blutes scharlach! se complaisant dans l’écarlate du sang ! Heilge Kreuze sind die Verse, saintes croix sont les vers Dran die Dichter stumm verbluten. dont meurent les poètes, muets et exsangues.

Tot das Haupt – erstarrt die Locken – Morte la tête – igées les boucles – fern, verweht der Lärm des Pöbels. au loin, dissipé le vacarme de la foule. Langsam sinkt die sonne nieder, Lentement descend le soleil, eine rote Königskrone – rouge couronne royale, – Heilge Kreuze sind die Verse! saintes croix sont les vers. 20 III. III.

15. Heimweh 15. Nostalgie Lieblich klagend – ein krystallnes seufzen Doucement plaintif – soupir cristallin, Aus italiens alter Pantomime, venu de vieilles pantomimes italiennes, Klingts herüber: wie Pierrot so hölzern, l’écho nous revient : comme Pierrot, tellement de bois, so modern sentimental geworden. devenu si sentimental à la façon moderne. und es tönt durch seines Herzens Wüste, et cela résonne à travers le désert de son cœur, Tönt gedämpft durch alle sinne wieder, résonne sourdement encore à travers tous ses sens, Lieblich klagend – ein krystallnes seufzen doucement plaintif - soupir cristallin, Aus italiens alter Pantomime. venu de vieilles pantomimes italiennes.

Da vergisst Pierrot die Trauermienen! Alors Pierrot oublie les mines attristées ! Durch den bleichen feuerschein des Mondes, À travers les pâles lueurs de la lune, Durch des Lichtmeers fluten – schweift à travers les lots de la mer de lumière – s’élance [die sehnsucht [hardiment, Kühn hinauf, empor zum Heimathimmel, à l’assaut du ciel natal, Lieblich klagend – ein krystallnes seufzen! doucement plaintif – soupir cristallin !

16. Gemeinheit 16. Vilenie in den blanken Kopf Cassanders, Dans le chef poli de Cassandre, Dessen schrein die Luft durchzetert, dont les cris percent l’air, Bohrt Pierrot mit Heuchlermienen, Pierrot enfonce avec une mine hypocrite, Zärtlich – einen schädelbohrer! tendrement – un trépan !

Darauf stopft er mit dem Daumen Là-dessus il bourre, avec son pouce, seinen echten türkschen Taback son véritable tabac de Turquie in den blanken Kopf Cassanders, dans le chef poli de Cassandre Dessen schrein die Luft durchzetert! dont les cris percent l’air !

Dann dreht er ein rohr von Weichsel Puis il vrille un tube de merisier Hinten in die glatte Glatze à l’arrière du crâne lisse und behäbig schmaucht und paft er et confortablement il aspire une boufée et fume seinen echten türkschen Taback son véritable tabac de Turquie Aus dem blanken Kopf Cassanders! du chef poli de Cassandre.

17. Parodie 17. Parodie stricknadeln, blank und blinkend, Des aiguilles à tricoter, nues et étincelantes in ihrem grauen Haar, dans ses cheveux gris, sitzt die Duenna murmelnd, la duègne est assise, marmottant im roten röckchen da. en rouge casaquin.

21 sie wartet in der Laube, elle attend sous la treille, sie liebt Pierrot mit schmerzen, elle aime douloureusement Pierrot, stricknadeln, blank und blinkend, des aiguilles à tricoter, nues et étincelantes, in ihrem grauen Haar. dans ses cheveux gris.

Da plötzlich – horch! – ein Wispern! soudain – écoute ! – un murmure ! ein Windhauch kichert leise: un soule de vent ricane doucement : Der Mond, der böse spötter, La lune, méchante railleuse, Äft nach mit seinen strahlen – imite de ses rayons stricknadein, blink und blank. les aiguilles à tricoter, nues et étincelantes.

18. Der Mondleck 18. La Tache de lune einen weißen fleck des hellen Mondes une blanche tache de clair de lune Auf dem rücken seines schwarzen rockes, sur le dos de son habit noir, so spaziert Pierrot im lauen Abend, ainsi déambule Pierrot par une tiède soirée, Aufzusuchen Glück und Abenteuer. en quête de bonheur et d’aventure.

Plötzlich stört ihn was an seinem Anzug, soudain quelque chose le dérange dans sa mise, er beschaut sich rings und indet richtig – il s’examine alentour et découvre, il est vrai, einen weißen fleck des hellen Mondes une blanche tache de clair de lune Auf dem rücken seines schwarzen rockes. sur le dos de son habit noir.

Warte! denkt er: das ist so ein Gipsleck! Attends ! pense-t-il, c’est une tache de plâtre ! Wischt und wischt, doch – bringt ihn nicht herunter! il essuie, essuie, mais – ne peut l’enlever ! und so geht er, giftgeschwollen, weiter, Alors, il poursuit son chemin, gonlé de bile, reibt und reibt bis an den frühen Morgen – frotte et frotte jusqu’au petit matin – einen weißen fleck des hellen Mondes. une blanche tache de clair de lune.

19. Serenade 19. Sérénade Mit groteskem riesenbogen D’un grotesque archet géant Kratz Pierrot auf seiner Bratsche, Pierrot racle sur sa viole, Wie der storch auf einem Beine, ainsi que le héron sur sa patte ; Knipst er trüb ein Pizzicato. il joue tristement un pizzicato.

Plötzlich naht Cassander – wütend soudain s’approche Cassandre – furieux Ob des nächtgen Virtuosen – contre ce virtuose nocturne – Mit groteskem riesenbogen d’un grotesque archet géant Kratzt Pierrot auf seiner Bratsche. Pierrot racle sur sa viole.

22 Von sich wirft er jetzt die Bratsche: il rejette à présent la viole ; Mit der delikaten Linken de sa délicate main gauche faßt den Kahlkopf er am Kragen il saisit la tête lisse par le collet – Träumend spielt er auf der Glatze en rêvant il joue sur le crâne Mit groteskem riesenbogen. de son grotesque archet géant.

20. Heimfahrt 20. Retour Der Mondstrahl ist das ruder, Le rayon de lune est la rame, seerose dient als Boot: un nénuphar sert de nacelle ; Drauf fährt Pierrot gen süden Là-dessus Pierrot vogue vers le sud Mit gutem reisewind. avec bon vent.

Der strom summt tiefe skalen Le lot murmure des gammes graves und wiegt den leichten Kahn. et berce le frêle esquif. Der Mondstrahl ist das ruder, Le rayon de lune est la rame, seerose dient als Boot. un nénuphar sert de nacelle.

Nach Bergamo, zur Heimat, À Bergame, au pays natal, Kehrt nun Pierrot zurück; retourne à présent Pierrot ; schwach dämmert schon im Osten faiblement s’éclaire déjà à l’est Der grüne Horizont. le vert horizon. Der Mondstrahl ist das ruder. Le rayon de lune est la rame.

21. O alter Duft 21. Ô vieux parfum O alter Duft aus Märchenzeit, Ô vieux parfum du temps des contes, Berauschest wieder meine sinne! tu enivres à nouveau mes sens ! ein närrisch Heer von schelmerein une boufonne cohorte d’espiègleries Durchschwirrt die leichte Luft. tourne dans l’air léger. ein glückhaft Wünschen macht mich froh un heureux désir me rend joyeux Nach freuden, die ich lang verachtet: à la perspective des plaisirs que j’ai longtemps O alter Duft aus Märchenzeit; [méprisés : Berauschest wieder mich! Ô vieux parfum du temps des contes, tu m’enivres à nouveau.

All meinen unmut gab ich preis, Toute mon humeur maussade je l’ai quittée ; Aus meinem sonnumrahmten fenster de ma fenêtre ensoleillée Beschau ich frei die liebe Welt je regarde librement le monde chéri und träum hinaus in selge Weiten... et en rêve m’élance vers de bienheureux lointains... O alter Duft aus Märchenzeit! Ô vieux parfum – du temps des contes !

Otto Erich Hartleben Traduction française © Malbos, 1978 pour le disque 33t CBs 76720 (Albert Giraud/Otto erich Hartleben)

23 Biographies des compositeurs composition de son second opéra, (Passacaglia op. 1, Enlieht auf leichten Lulu, qui restera inachevé (et dont Kähnen op. 2). À partir de 1907-1908 Alban Berg friedrich Cerha terminera le troisième (Fünf Lieder op. 3), il se libère Compositeur autrichien né à Vienne acte), œuvre pleinement progressivement du fonctionnalisme en 1885, Alban Berg joue du piano et dodécaphonique, où il expérimente de la tonalité post-romantique. entre compose des mélodies dès l’enfance, des méthodes de permutation 1914 et 1927, il donne naissance à des sans avoir reçu d’éducation musicale de la série de douze sons qui lui cycles d’œuvres vocales dans lesquels formelle. il se passionne pour la permettent d’engendrer de nouvelles il expérimente des ensembles littérature. De 1904 à 1910, il est séries. en 1929, il compose instrumentaux diférents : la voix régit l’élève d’Arnold schönberg à qui il la cantate Der Wein, d’après des la distribution des timbres. doit toute sa formation musicale. poèmes de Baudelaire. en 1935, en 1924, il adopte la technique Avec Anton Webern, ils sont à l’origine Berg écrit son ultime œuvre dodécaphonique nouvellement d’un mouvement créateur essentiel : dodécaphonique, le Concerto pour découverte par schönberg dans la seconde école de Vienne, berceau violon « À la mémoire d’un ange », Geistliche Volkslieder op. 17. du dodécaphonisme. La Sonate pour dont le titre évoque la mort de la il perfectionne ses méthodes de piano op. 1 est sa première œuvre jeune Manon, ille de Walter Gropius composition à partir de la série de importante. Avec le Quatuor à et d’Alma Mahler. Partition tendue, douze sons, assimilant les techniques cordes op. 3, Berg expérimente déjà la passionnée, expressionniste, polyphoniques rigoureuses aux suspension de la tonalité, tandis que le Concerto tente de réconcilier ancien formes sérielles fondamentales et aux des œuvres comme les Altenberg- et nouveau langage. Durant la nuit de schémas formels relativement Lieder op. 4, les Pièces pour clarinette et Noël 1935, Berg est emporté par conventionnels (Symphonie op. 21, piano op. 5, les Pièces pour orchestre op. 6 une septicémie. Variationen für Orchester op. 30, relètent l’inluence du romantisme Kantate op. 29, Kantate op. 31). de Wagner, Hugo Wolf et Mahler. Anton Webern il expérimente le principe de la en 1921, il achève son opéra Wozzeck, Né en 1883 à Vienne, Anton Webern Klangfarbenmelodie appliqué par d’après la pièce de Georg Büchner. fait des études de musicologie sous la schönberg (principe de travail sériel synthèse ingénieuse des formes direction de G. Adler, et une thèse de au niveau des timbres instrumentaux- classiques et des techniques doctorat à l’université de Vienne sur vocaux). il meurt à Mittelsill nouvelles, notamment dans l’œuvre du compositeur lamand du (salzbourg), en 1945, tué par une l’utilisation de la voix, l’œuvre est XVe-XVie siècle H. isaac. De 1904 à sentinelle américaine après l’heure créée à l’Opéra de Berlin en 1925. 1910, il est l’élève de schönberg. Chef du couvre-feu. Berg fait coexister composition libre d’orchestre en Allemagne et à Prague, et système dodécaphonique dans des il est le collaborateur de schönberg Claude Debussy pièces comme le Concerto de chambre pour des concerts organisés à Vienne. Né à saint-Germain-en-Laye en 1862, et la Suite lyrique pour quatuor à en 1923, il dirige le chœur d’une Claude Debussy entre à onze ans au cordes. en 1925, il devient membre de association symphonique ouvrière Conservatoire de Paris où il étudie la nouvelle société internationale de créée à Vienne par la municipalité successivement le piano, l’harmonie Musique Contemporaine (siMC) qui socialiste. ses premières œuvres et la composition. son professeur de poursuit la promotion des idées témoignent de son attachement à la piano, le célèbre Marmontel, le fait musicales nouvelles. en 1927, tradition post-romantique, agréer comme pianiste par Mme de un contrat signé avec universal spécialement à Mahler, et de son Meck, égérie de Tchaïkovski ; avec elle, edition le délivre de tout souci intérêt pour les techniques il voyage à travers l’europe jusqu’en matériel. en 1928, il entame la polyphoniques rigoureuses russie. en 1884, il obtient le Premier

24 Grand Prix de rome avec la cantate en 1930 à un état de semi-invalidité. Durant cette période, il avait composé L’Enfant prodigue. il part pour rome son œuvre – qui a principalement des œuvres qui contribuèrent à le où il découvre la polyphonie des été écrite entre 1900 et 1918 et qui faire connaître : Jeux d’eau (1901), le maîtres de la renaissance, tout en comporte une centaine de mélodies, Quatuor (1903) et Shéhérazade (1904). dédaignant l’opéra italien et les efets quatre symphonies, deux sonates Puis vinrent une série de pièces faciles du bel canto. en 1899, après pour piano, deux quatuors à cordes pour piano : la Sonatine (1905), les son retour en , l’exposition et un grand nombre de pièces Miroirs (1906) et Gaspard de la nuit universelle lui révèle les rythmes et instrumentales pour des formations (1908). esprit libre et indépendant, les gammes de l’Orient ; puis, deux diverses – n’a guère été jouée avant admirateur de Chabrier, de satie et voyages à Bayreuth le conduisent les années 1950. de Debussy, lecteur de Mallarmé, de l’enthousiasme le plus grand à Poe et Baudelaire, ravel fut l’un des la déception la plus profonde. Le Maurice Ravel membres actifs de la toute nouvelle langage musical de Debussy, qui « Je suis né à Ciboure, commune des société Musicale indépendante se révèle dans les mélodies et les Basses-Pyrénées, voisine de Saint- (sMi) créée en 1910 en réaction au pièces pour piano, s’épanouit dans Jean-de-Luz, le 7 mars 1875. Mon conservatisme de la société Nationale les œuvres symphoniques. en 1893, père, originaire de Versoix, sur la rive de Musique. son opéra L’Heure il s’enthousiasme pour le drame de du Léman, était ingénieur civil. Ma espagnole, représenté en 1911 à Maeterlinck Pelléas et Mélisande, dont mère appartenait à une ancienne l’Opéra-Comique, fut accueilli avec la première représentation a lieu famille basquaise. À l’âge de trois mois, réserve. en revanche, la création en 1902. Le ballet Jeux est créé en je quittai Ciboure pour Paris, où j’ai de Daphnis et Chloé par les Ballets 1912 par les Ballets russes, sur une toujours demeuré depuis. Tout enfant, russes de Diaghilev en 1912 et la chorégraphie de Nijinski. en 1914, j’étais sensible à la musique – métamorphose de Ma mère l’Oye – un voyage en russie lui apporte la à toute espèce de musique. Mon père, à l’origine un recueil de pièces pour consécration. Claude Debussy meurt beaucoup plus instruit dans cet art piano à quatre mains – en un ballet à Paris en 1918. que ne le sont la plupart des amateurs, pour le Théâtre des Arts que dirigeait sut développer mes goûts et de bonne Jacques rouché révélèrent au public Charles Ives heure stimuler mon zèle. À défaut parisien la splendeur de sa palette Né en 1874 à Danburry (Connecticut) de solfège, dont je n’ai jamais appris orchestrale. L’achèvement de son et mort en 1954 à New York. la théorie, je commençai à étudier Trio pour violon, violoncelle et piano il apprend la musique auprès de son le piano à l’âge de six ans environ » coïncida avec le déclenchement père et est organiste de sa ville natale (Esquisse autobiographique, 1928). de la Première Guerre mondiale ; dès l’âge de quatorze ans. il étudie, Maurice ravel entra au Conservatoire malgré sa faible constitution, ravel entre 1894 et 1898, à l’université de Paris en 1879 dans la classe de parvint à se faire engager en 1916 de Yale. en 1898, il décide d’entrer piano de Charles de Bériot, puis dans comme conducteur de camion, dans les afaires, et devient ainsi, en celle de composition de Gabriel avant d’être déinitivement réformé toute indépendance, un « musicien fauré. Parallèlement il prit des en 1917. Durant ce conlit dont la du dimanche » qui se consacre à la cours particuliers de contrepoint violence et la barbarie l’afectèrent composition lors de ses week-ends avec André Gedalge. À quatre profondément, il composa un recueil et ses vacances. en 1989, il fonde, reprises (1901, 1902, 1903 et 1905), de six pièces pour piano, Le Tombeau avec Julius Myrick, une compagnie il tenta d’obtenir le Prix de rome. de Couperin, qu’il orchestrera en d’assurances qui devient l’une des son échec en 1905 it scandale et 1919. Après la guerre, il s’installa à plus importantes des états-unis. provoqua la démission du directeur Montfort-l’Amaury où il vécut entouré une déicience cardiaque le réduit du Conservatoire, Théodore Dubois. de ses chats au milieu d’objets

25 miniatures, de boîtes à musique à l’Académie de musique de Vienne, et de chinoiseries. son poème il retourne à Berlin (1911-1914), où chorégraphique La Valse, évocation naît Pierrot lunaire, première partition musicale de l’anéantissement de la à intégrer le Sprechgesang. ii fonde civilisation par la guerre, fut refusé en 1918 la société d’exécutions par Diaghilev. Malgré des moments musicales privées et parfait, dès 1923, de désarroi, il composa une série sa technique du dodécaphonisme d’œuvres majeures dont sa fantaisie sériel : Serenade op. 24, Variations lyrique L’Enfant et les Sortilèges (1925), pour orchestre op. 31, Moïse et Aaron… le Boléro (1928), les deux concertos succédant à Busoni à l’Académie pour piano (1929-1931), ainsi que des Arts de Berlin (1925-1933), son orchestration des Tableaux d’une il est contraint de quitter l’Allemagne exposition de Moussorgski (1922). pour Paris, puis pour Boston et New 1928 fut une année de consécration York. installé à Los Angeles, où il pour le compositeur qui entreprit donne des leçons à titre privé, il est une tournée aux états-unis et au nommé professeur à l’université de Canada. en 1933, frappé d’une Los Angeles en 1936, avant d’ultimes soudaine inirmité cérébrale, il ne put conférences à Chicago et Princeton : continuerà composer. il s’éteignit le 28 Concerto pour piano, Trio à cordes, décembre 1937 à l’âge de 62 ans. Un survivant de Varsovie. Arnold Denis Herlin schönberg est également l’auteur de plusieurs ouvrages théoriques Arnold Schönberg fondamentaux parmi lesquels son Après ses premières leçons de violon Traité d’harmonie (1911) et Le Style et de violoncelle, Arnold schönberg et l’idée (1950). compose en s’inscrivant dans la lignée du chromatisme wagnérien et du symphonisme brahmsien, tandis que Zemlinsky l’initie aux règles du contrepoint : La Nuit transigurée, Pelléas et Mélisande, Gurrelieder… De retour à Vienne où l’attendent Berg et Webern, après un premier séjour berlinois (1901-1903), il étudie la théorie musicale et commence à peindre : période de suspension de la tonalité et de maturation pantonale jalonnée par la Symphonie de chambre op. 9, le Quatuor à cordes op. 10, les Pièces pour piano op. 11, les Cinq Pièces pour orchestre op. 16 avec leur Klangfarbenmelodie… Nommé Privatdozent (chargé de cours)

26 Biographies des interprètes sieglinde, Leonore/fidelio et enin aux créations contemporaines, du Thirza dans l’opéra d’ethel smyth répertoire symphonique ou lyrique Ute Döring Les Naufrageurs. elle a travaillé avec à la musique d’ensemble. en accord Née à Berlin, ute Döring a étudié à la des metteurs en scène tels que avec cette démarche, il crée en 2003 Hochschule de Berlin la pédagogie Johannes schaaf, Karoline Gruber, Les siècles, orchestre d’un genre du piano puis le chant auprès de Günter Krämer, Markus Bothe ou nouveau, utilisant un très large Peter Maus, Dietrich fischer-Dieskau Torsten fischer, et chanté sous la instrumentarium et jouant sur les et Peter iljunas, ainsi que Norma direction de chefs d’orchestre comme instruments de chaque époque. Avec enns (à Hanovre) et Gisela rohmert riccardo Muti, James Conlon, Lothar cet orchestre, il obtient un Diapason (à Lichtenberg). À l’âge de 16 ans, Königs, sir Jefrey Tate, Donald Découverte en novembre 2007 elle obtient un prix et une bourse runnicles et Julia Jones. Au cours de (CD Bizet/Chabrier paru chez Mirare). au Concours National de Chant la saison 2008/2009, elle interprète, il se produit en france, en Angleterre, (Bundeswettbewerb Gesang) pour entre autres, Charlotte dans Werther au Portugal, au Japon et apparaît la chanson, l’interprétation de lieder de Massenet au staatstheater de chaque semaine depuis septembre et le jazz. ute Döring s’est produite Wiesbaden, le rôle-titre de Carmen 2007 à la télévision nationale sur les scènes d’ulm, de Cologne et de Bizet, Giulietta dans Les Contes française (france 2) dans l’émission de Dortmund au sein d’un ensemble d’Hofmann ou la Comtesse Geschwitz « Presto ! » qui popularise la musique lyrique, elle a été invitée à chanter dans Lulu d’Alban Berg. classique. Parmi ses prochains à Bielefeld, Bonn, Osnabrück, engagements, signalons des concerts Mannheim, Cologne, Kassel, francfort, François-Xavier Roth ou productions lyriques avec le au Maifestspielen de Wiesbaden, Le chef d’orchestre françois- BBC National Orchestra of Wales, à Wuppertal, Gießen, Greifswald, Xavier roth est né en 1971. il vient le London symphony Orchestra, Oldenbourg, Karlsruhe, Düsseldorf- d’être nommé directeur musical l’Orchestre symphonique de Navarra, Duisbourg, ainsi qu’au festival de de l’Orchestre Philharmonique de l’Orchestre Philharmonique de Liège, Bayreuth, à la scala de Milan, au Liège pour trois saisons à compter l’Orchestre de l’Opéra-Comique festival Klangbogen de Vienne, au de septembre 2009. il est en outre de Berlin, l’Orchestre de la radio Nederlandse Opera d’Amsterdam, à chef invité associé du BBC National finlandaise, le sWr sinfonieorchester Klagenfurt et au san francisco Opera. Orchestra of Wales pour trois ans à Baden-Baden und freiburg et elle est actuellement membre de la compter de septembre 2008, mais l’ensemble intercontemporain. troupe du Théâtre National de Hesse également chef associé de l’Orchestre à Wiesbaden. son interprétation Philharmonique de radio france et Emmanuelle Ophèle de la Muse/Nicklausse des Contes chef principal invité de l’Orchestre emmanuelle Ophèle débute ses d’Hofmann, dans la mise en scène symphonique de Navarra en espagne études musicales à l’école de musique de Günter Krämer à Cologne, a été pour les saisons 2008/2009 et d’Angoulême. Dès l’âge de 13 ans, particulièrement remarquée, ainsi 2009/2010. Depuis plusieurs années, elle étudie auprès de Patrick Gallois que sa Varvara dans Katia Kabanova il a bâti des relations privilégiées et ida ribera, puis de Michel Debost en 2002 au san francisco Opera, dans avec le London symphony Orchestra, au Conservatoire de Paris (CNsMDP), la mise en scène de Johannes schaaf, l’ensemble intercontemporain et où elle obtient un premier prix de sous la direction de Donald runnicles. le BBC National Orchestra of Wales, lûte. emmanuelle Ophèle entre à elle a également chanté Marie dans formations qu’il dirige plusieurs l’ensemble intercontemporain en Wozzeck ainsi qu’Octavian, Giulio fois par saison. Le répertoire de 1987. Attentive au développement Cesare, Cenerentola, Cherubino, françois-Xavier roth est très étendu du répertoire et aux nouveaux idamante, mais aussi Gutrune, et varié, de la musique du XViie siècle terrains d’expression oferts par la

27 technologie, elle prend rapidement membre en 2005 à l’âge de 25 ans. en 1995. Passionnée par le traitement part aux créations recourant aux Jérôme Comte est invité par de électronique des instruments, elle techniques les plus récentes : nombreux festivals en france comme crée L’Orizzonte di Elettra pour alto et La Partition du ciel et de l’enfer pour à l’étranger et se produit avec des ensemble d’ivan fedele et, en 2005, lûte Midi et piano Midi de Philippe artistes tels que Bertrand Chamayou, Traces II, pour alto et électronique Manoury (enregistré chez Adès) ou Jérôme Pernoo, le Quatuor ebène, le en temps réel, de Martin Matalon, …explosante-ixe… pour lûte Midi, quatuor Psophos. œuvre composée sur le ilm de Luis deux lûtes et ensemble instrumental Buñuel Las Hurdes. Parmi les autres de Pierre Boulez (enregistré chez Sébastien Vichard œuvres qu’elle crée igurent les Deutsche Grammophon). Titulaire du Né en 1979, sébastien Vichard a concertos pour alto et ensemble de Certiicat d’Aptitude à l’enseignement étudié au Conservatoire de Paris Martin Matalon et Walter feldmann, artistique, elle est professeur au (CNsMDP) dans les classes de … Some leaves II… de Michael Jarrell Conservatoire de Montreuil-sous-Bois. Michel Bérof (piano), Jean Koerner et Little Italy de Bruno Mantovani L’ouverture sur un large répertoire, du (accompagnement), Patrick Cohen pour alto seul. Très impliquée dans le baroque au contemporain en passant (pianoforte), Pierre-Laurent Aimard domaine de la musique de chambre, par le jazz et l’improvisation, est un (musique de chambre). C’est au sein elle donne les premières exécutions axe majeur de son enseignement. des ensembles Alternance (Jen-Luc des trios de Marco stroppa et de Menet) et Court-circuit (Philippe Bruno Mantovani. elle joue sur un alto Jérôme Comte Hurel et Pierre-André Valade) qu’il stephan von Baehr. Après ses études auprès de Thomas découvre la musique d’aujourd’hui. friedli, Pascal Moraguès, Michel il s’associe au collectif Multilatérale Hae-Sun Kang Arrignon et Maurice Bourgue, Jérôme (jeunes créateurs) et à l’ensemble Hae-sun Kang débute le violon en Comte obtient successivement le Quarendo invenietis et intègre en Corée à l’âge de 3 ans et obtient prix de virtuosité du Conservatoire 2006 l’ensemble intercontemporain. ses premiers prix au Conservatoire de Genève et le prix à l’unanimité du il enseigne la lecture à vue et la de Paris (CNsMDP) dans les classes Conservatoire de Paris (CNsMDP). musique de chambre au CNsMDP. de Christian ferras (violon) et Jean Lauréat de la fondation Meyer pour le Hubeau (musique de chambre). elle développement culturel et artistique, Odile Auboin se perfectionne ensuite auprès de de la fondation d’entreprise Groupe Odile Auboin obtient deux premiers felix Galimir, Joseph J. Gingold et Banque Populaire, il est illeul 2003 prix au Conservatoire de Paris Yehudi Menuhin. elle est lauréate des de l’Académie Charles-Cros. Jérôme (CNsMDP) – alto et musique de concours internationaux rodolfo- Comte est lauréat de plusieurs chambre – en 1991. elle reçoit une Lipizer (italie), Carl-flesch (Londres), concours internationaux (ArD bourse de recherche Lavoisier du Yehudi-Menuhin (Paris), ainsi que Munich 1998, Jean-françaix Paris ministère des afaires étrangères ainsi des concours de Munich et de 1999, Printemps de Prague 2002). qu’une bourse de perfectionnement Montréal. Hae-sun Kang est nommée il se produit dans des formations du ministère de la culture puis part premier violon solo de l’Orchestre de de musique de chambre ou au sein étudier sous la direction de Jesse Paris en 1993 et entre à l’ensemble d’ensembles ou de grands orchestres Levine à l’université de Yale et se intercontemporain en 1994. elle tels que l’Orchestre de l’Opéra de perfectionne avec Bruno Giuranna à la enseigne également au Conservatoire Paris, l’Orchestre de Paris, l’Orchestre fondation staufer de Crémone. Odile de Paris. en 1997, Hae-sun Kang crée National de france, le London Auboin est lauréate du Concours Quad, pour violon et ensemble, de symphony Orchestra et l’ensemble international de rome (Bucchi). elle Pascal Dusapin et Anthèmes 2, pour intercontemporain, dont il devient entre à l’ensemble intercontemporain violon seul et dispositif électronique,

28 de Pierre Boulez (festival de présente au CNr de Paris où il obtient Ballif (5 Diapasons de la revue du Donaueschingen, puis ircam, un premier prix avec mention très même nom, 4 étoiles du Monde de la Concertgebouw d’Amsterdam, Cité bien à l’unanimité et, l’année suivante, musique) et, en 2006, un CD consacré de la musique, salzbourg, Helsinki, un prix de perfectionnement. à l’œuvre pour violon de Maurice Carnegie Hall et enregistrement chez en 1998, il entre au Conservatoire ravel. en 2007, il a enregistré un Deutsche Grammophon en 1999). elle de Paris (CNsMDP) dans la classe CD dédié à l’œuvre pour violon de crée en 1998 le Concerto de Michael de Jean-Jacques Kantorow et obtient Giacinto scelsi. Diégo Tosi est membre Jarrell …prisme/incidences…, qu’elle son diplôme supérieur avec de l’ensemble intercontemporain reprend ensuite à radio france avec mention très bien à l’unanimité. depuis octobre 2006. l’Orchestre Philharmonique de radio il suit également les master-classes france, puis au Musikverein de Vienne d’Alexandre Benderski avant d’aller Éric-Maria Couturier avec l’Orchestre de la radio viennoise, se perfectionner aux états-unis grâce Né en 1972, éric-Maria Couturier et assure la création du Concerto pour à une Bourse Lavoisier. il suit alors les remporte deux Premiers Prix à violon et orchestre d’ivan fedele. Au cours de Miriam fried à l’université l’unanimité au Conservatoire de cours de l’année 2005, Hae-sun Kang de Bloomington et obtient le Paris (CNsMDP) – violoncelle et a notamment interprété le Concerto performer diploma. il remporte musique de chambre –, se distingue pour violon et orchestre d’unsuk Chin successivement un 2e prix au dans plusieurs compétitions avec l’Orchestre Philharmonique de Concours international de Barcelone internationales (il est lauréat des stockholm. en 2007, Hae-sun Kang Germans Claret, un 3e prix au concours rostropovitch, de Trapani, a enregistré le concerto de Michael Concours international des Jeunes de Trieste, de florence) et reçoit Jarrell … Prisme/Incidences… avec solistes de Wattrelos, un 1er prix au le soutien des fondations Natexis l’Orchestre de la suisse romande Concours international de Canet, un et Pendleton. il intègre l’Orchestre sous la direction de Pascal rophé 1er prix au Concours international de de Paris puis devient violoncelle solo (Aeon), interprété le concerto de Beat Moscou. Après deux ans aux états- de l’Orchestre National de Bordeaux- furrer avec le Deutsches symphonie- unis, Diégo Tosi réintègre le CNsMDP Aquitaine avant de rejoindre Orchester sous la direction de sylvain en cycle de perfectionnement et l’ensemble intercontemporain Cambreling, ainsi que les concertos remporte, en 2004, le Concours en 2002. il partage sa quête de Matthias Pintscher, György Ligeti des Avant-scènes. Dernièrement, d’expressions nouvelles avec et unsuk Chin. La même année, elle il a été lauréat de grands concours des ensembles tels que Arcema, crée une œuvre de Beat furrer pour internationaux – Joachim rodrigo Carpediem, Multilatérale. éric-Maria violon solo, Double Bind? pour violon de Madrid et Paganini de Gênes Couturier se produit en musique et électronique d’unsuk Chin et – et a obtenu le premier prix de de chambre aux côtés de Tabea The Only Line de Georges Aperghis. violon au Concours international Zimmermann, Pierre-Laurent Valentino Bucchi de rome. Au plan Aimard, Jean-Claude Pennetier, Diégo Tosi discographique, il participe en 2001 Christian ivaldi, Gérard Caussé, régis Né en 1981, Diégo Tosi étudie le à l’enregistrement d’un disque Pasquier et Jean-Guihen Queyras. piano et le violon dès l’âge de consacré à édith Canat de Chizy. ses rencontres avec Pierre Boulez, 5 ans. il poursuit ses études au il réalise en 2003 un CD en soliste Wolfgang sawallish, Carlo Maria Conservatoire d’Aulnay sous Bois et avec la Camerata de france sur Pablo Giulini, György Kurtág, Peter eötvös, au CNr de Perpignan dans les master- de sarasate (r de la revue Répertoire, ainsi que son travail sur l’œuvre de classes de Jean Lénert. il y obtient le 4 étoiles du Monde de la musique), iannis Xenakis, Luciano Berio, franco diplôme d’études musicales, mention en 2005, un CD avec des œuvres de Donatoni, marquent profondément très bien à l’unanimité. À 13 ans, il se Boulez, Berio, Canat de Chizy, Xenakis, son évolution. son étude de la

29 musique indienne avec Patrick france et à l’étranger où il est invité Moutal le conduit à une rélexion sur par de grands festivals internationaux. le rapport ente création musicale Financé par le ministère de la Culture contemporaine et improvisation. ses et de la Communication, l’Ensemble recherches dans le domaine musical intercontemporain reçoit également le s’étendent également à celui du soutien de la Ville de Paris. cirque. Flûtes Ensemble intercontemporain sophie Cherrier Créé par Pierre Boulez en 1976 avec emmanuelle Ophèle l’appui de Michel Guy, alors secrétaire d’état à la Culture, l’ensemble Clarinette intercontemporain réunit 31 solistes Jérôme Comte partageant une même passion pour la musique du XXe siècle à Clarinette basse aujourd’hui. Constitués en groupe Alain Billard permanent, ils participent aux missions de difusion, de transmission Piano et de création ixées dans les sébastien Vichard statuts de l’ensemble. Placés sous la direction musicale de susanna Violons Mälkki, ils collaborent, au côté des Hae-sun Kang compositeurs, à l’exploration des Diégo Tosi techniques instrumentales ainsi qu’à des projets associant musique, Alto danse, théâtre, cinéma, vidéo et arts Odile Auboin plastiques. Chaque année, l’ensemble commande et joue de nouvelles Violoncelle œuvres, qui viennent enrichir son éric-Maria Couturier répertoire et s’ajouter aux chefs- d’œuvre du XXe siècle. Les spectacles musicaux pour le jeune public, les activités de formation des jeunes instrumentistes, chefs d’orchestre et compositeurs ainsi que les nombreuses actions de sensibilisation des publics traduisent un engagement profond et internationalement reconnu au service de la transmission et de l’éducation musicale. en résidence à la Cité de la musique depuis 1995, l’ensemble se produit et enregistre en

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Et aussi…

> CONCERTS MARDI 24 MARS, 20H > LA SÉLECTION DE LA MÉDIATHÈQUE

JEUDI 12 MARS, 20H Pierre Boulez En écho à ce concert, nous vous Incises, pour piano proposons… Dave Liebman Sur Incises, pour trois pianos, trois The Tree : Roots, Limbs, Branches harpes et trois percussions/claviers … de consulter en ligne dans les Colors : Red, Gray, Yellow Elliott Carter « Dossiers pédagogiques » : Commandes de l’ensemble Concerto pour clarinette Pièce op. 6 n° 6 d’Anton Webern dans les intercontemporain réalisées à partir « Guides d’écoute » des œuvres de Dave Liebman Ensemble intercontemporain Christophe Dal Sasso Pierre Boulez, direction … d’écouter en lisant la partition : L’Arbre et Couleurs Jérôme Comte, clarinette Trois Poèmes de Stéphane Mallarmé de Timo Hietala Hidéki Nagano, piano Maurice Ravel par le Quatuor Capuçon PlayPlayPlay et Sandrine Piau (soprano), concert Riccardo Del Fra enregistré à la Cité de la musique le 12 Sky Changes et Tree Thrills mai 2007 • Syrinx, de Claude Debussy, > CONCERT ÉDUCATIF par Philippe Bernold (lûte), concert Ensemble intercontemporain enregistré à la Cité de la musique le Susanna Mälkki, direction SAMEDI 14 MARS, 11H 12 juin 2007 • Quatuor à cordes n° 2, de Dave Liebman, saxophone Charles Ives, par le Quatuor Blair Catherine Verheyde, lumières Sax et compagnie, autour de Dave Liebman … de regarder : Pierrot lunaire, d’Arnold Schönberg, DIMANCHE 15 MARS, 16H30 Ensemble intercontemporain par Anja Silja (soprano), l’Ensemble Susanna Mälkki, direction intercontemporain, Pierre Boulez Steve Reich Dave Liebman, saxophone (direction), concert enregistré à la Cité Nagoya Marimbas, pour deux de la musique le 4 décembre 2001 marimbas Pour les enfants à partir de 10 ans. Music for pieces of wood, pour cinq … de lire : joueurs de claves Anton Webern, par Alain Galliari • Tom Johnson > DOMAINE PRIVÉ PASCAL DUSAPIN Charles Ives et l’utopie sonore américaine, Tilework, pour tuba par Gianfranco Vinay Philippe Hurel Du 27 mars au 11 avril, le Domaine Loops II, pour vibraphone privé Pascal Dusapin présente Loops III, pour deux lûtes les œuvres d’un des compositeurs > MUSÉE Dmitri Kourliandski français les plus marquants de sa Broken Memory, pour violon, génération. réouverture des collections violoncelle et piano permanentes pour les individuels et Gérard Grisey les groupes le mardi 3 mars. Stèle, pour deux percussionnistes 1014849, 1013248, 1013252 > ÉDITIONS SAMEDI 7 ET DIMANCHE 8 MARS, o Solistes de l’Ensemble s n DE 14H30 À 17H30 intercontemporain Musique, sacré et profane Collectif • 128 pages • 2007 • 19 € Concert-promenade > ZOOM SUR UNE œUVRE Musiques du XXe siècle. Musiques, Étudiants au Musée une encyclopédie pour le XXIe siècle MARDI 24 MARS, 18H30 Collectif • 1492 pages • 2003 • 55 € Les musiciens issus des départements de musique ancienne et des Incises de Pierre Boulez Bartók et le folklore imaginaire disciplines instrumentales du Pierre Albert Castanet, musicologue Jean-François Boukobza • 143 pages • Conservatoire de Paris investissent 2005 • 20€ imprimeurViNCeNT | imprimeur france repro | Licence le Musée et jouent certains instruments des collections.

éditeur : Hugues de saint simon | rédacteur en chef : Pascal Huynh | rédactrices : Gaëlle Plasseraud et Véronique Brindeau | Maquettiste : elza Gibus | stagiaires : Marie Laviéville et romain Pangaud