RAZANDRY Oligico

IMPACTS SANITAIRES DES MESURES DE BIOSÉCURITÉ AU SEIN DES ÉLEVAGES PORCINS DU DISTRICT D’

Thèse pour l’obtention du Diplôme d’État de Docteur en Médecine Vétérinaire

UNIVERSITÉ D’ANTANANARIVO FACULTÉ DE MÉDECINE MENTION VÉTÉRINAIRE

Année : 2019 N° :

IMPACTS SANITAIRES DES MESURES DE BIOSÉCURITÉ AU SEIN DES ÉLEVAGES PORCINS DU DISTRICT D’AMBATOLAMPY

THÈSE

Par Monsieur RAZANDRY Oligico Né le 29 juin 1989 à Andapa

Pour obtenir le grade de DOCTEUR EN MÉDECINE VÉTÉRINAIRE (Diplôme d’État)

Directeur de Thèse : Professeur RATSIMBAZAFIMAHEFA RAHANTALALAO Henriette

MEMBRES DU JURY

Président : Professeur RATSIMBAZAFIMAHEFA RAHANTALALAO Henriette Juges : Professeur RATSIMBAZAFY Jonah Henrie

: Professeur RAKOTOARISOA Andriamihaja Jean Claude

Rapporteur : Docteur ANDRIANIRINARISON Jean Claude

DÉDICACES ET REMERCIEMENTS

DÉDICACES Je dédie cette thèse :

A « JÉHOVAH », pour avoir été mon guide tout au long de ma vie. «Voyez! Dieu est mon salut. J’aurai confiance et je ne serai pas dans l’effroi, car Jéhovah est ma force et [ma] puissance, et il est devenu pour moi le salut.» Isaïe 12:2

À ma mère BERSELINE, Tu as su me combler d’amour et de tendresse durant toute ma vie. Que Dieu te garde !

À mes frères et sœurs : Olivero, Olivier, Olivienot, Olivio, Olina, Olivia, Olidinot et Aurela. Votre soutien moral, encouragements, compréhension et surtout économique nous coute très cher. Des simples mots sont inappropriés pour exprimer mes intenses sentiments. « Sachez que mon succès est le vôtre ». Que Dieu vous bénisse !

À toute ma famille, Merci pour votre aide et soutien et que Dieu Tout Puissant puisse vous rendre à chacun votre bonté.

À ma moitié : Ny Aina Sikinabay Olive Pour ton amour et soutient durant tous ces moments, et pour tous les restes à venir.

À tous mes amis et surtout ceux de la promotion « VOLAVITA »,

Dans les bons et les mauvais moments, vous êtes toujours à mes côtés. Votre soutien et les aides que vous m’avez apporté me sont précieux. Merci infiniment !

À NOTRE MAITRE, DIRECTEUR ET PRÉSIDENT DE THÈSE

Madame le Docteur RATSIMBAZAFIMAHEFA RAHANTALALAO Henriette

 Professeur Titulaire d'Enseignement Supérieur et de Recherche en Santé Publique, Administration et Gestion Sanitaire à la Faculté de Médecine d’Antananarivo,  Ancien Ministre de la Santé Publique.

Nous avons été particulièrement émus par l’enthousiasme et la spontanéité avec lesquels vous avez accepté de présider notre jury de thèse malgré vos multiples occupations. Nous en sommes très honorés et vous assurons notre sincère gratitude.

À NOS MAÎTRES ET HONORABLES JUGES DE THÈSE Monsieur le Docteur RATSIMBAZAFY Jonah Henrie  Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Primatologie à la Faculté des Sciences d’Antananarivo ;  Secrétaire Général du Groupe d’Étude pour la Recherche sur les Primates. Monsieur le Docteur RAKOTOARISOA Andriamihaja Jean Claude  Professeur d’Enseignement Supérieur et de Recherche en Chirurgie Thoracique et Cardio- Vasculaire à la Faculté de Médecine d’Antananarivo. Je vous remercie d’avoir accepté de juger mon travail. Veuillez trouver ici l’expression de toute ma gratitude.

À NOTRE RAPPORTEUR DE THÈSE

Monsieur le Docteur ANDRIANIRINARISON Jean Claude

 Diplômé de Santé Publique et Communautaire;  Enseignant au sein du Mention vétérinaire;  Secrétaire Générale du ministère de la santé publique.

Je vous remercie de toute l’aide et de l’attention que vous m’avez apporté jusqu’à la réalisation de cette thèse. Veuillez trouver ici l’expression de toute ma gratitude et de ma grande reconnaissance.

À NOTRE MAITRE ET DOYEN DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE D’ANTANANARIVO.

Madame le Professeur VOLOLONTIANA Hanta Marie Danielle, Nos respectueuses considérations.

À NOTRE MAÎTRE ET CHEF RESPONSABLE DE LA MENTION VÉTÉRINAIRE.

Madame le Docteur RAHARIMALALA Edwige Marie Julie,

Toutes nos respectueuses considérations

À TOUS NOS MAITRES ET ENSEIGNANTS DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE D’ANTANANARIVO ET MENTION VÉTÉRINAIRE.

De nous avoir transmis leur savoir à travers les enseignements et les formations au cours de ces longues années. Sincère remerciement.

À TOUS LES PERSONNELS ADMINISTRATIFS ET TECHNIQUES DU MENTION VÉTÉRINAIRE ET DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE D’ANTANANARIVO

Pour les services et l’accueil durant nos études. Sincères gratitudes.

REMERCIEMENTS Nous adressons nos vifs remerciements : À Docteur RAFARALAHY Ratsimba Samuel et tous les équipes du cabinet vétérinaire « VETOPRATIK » d’Ambatolampy, Pour votre appui, vos conseils et votre encadrement technique. Sincère remerciement.

À Docteur TODISOA RAZANAPARANY Kaleba Seth, INJARA Julien, RAJAOFETRA Engeline et RAKOTOARIVELO Adolphe.

Je vous adresse mon profond remerciement pour votre aide et vos conseils.

À Mesdames et Messieurs les éleveurs, Ayant pris part à l’étude. Merci pour votre contribution et votre accueil toujours chaleureux.

À ANDONIAINA Rabemonjy et RAZAFIARISOLO Hoby Seheno Pour vos précieuses collaborations documentaires ainsi que votre bienveillance.

À tous ceux qui de près ou de loin, d’ici ou d’ailleurs, d’une manière ou d’une autre, d’un moment à l’autre, ont contribué à la réalisation de ce travail, Merci.

SOMMAIRE

SOMMAIRE Pages INTRODUCTION ...... 1 PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS I.GÉNÉRALITÉS ET RAPPELS THÉORIQUES ...... 3 I.1.Biosécurité en élevage porcin ...... 3 I.1.1.Définition ...... 3 I.1.2.Principes de base ...... 3 I.1.3.Composantes de la biosécurité ...... 3 I.1.3.1.Bio-exclusion ...... 4 I.1.3.2.Bio-gestion ...... 5 I.1.3.3.Bio-confinement ...... 6 I.2. Pathologies infectieuses porcines, voies de transmission et conséquences pour la biosécurité ...... 7 I.2.1.Pathologies infectieuses ...... 7 I.2.2.Quelques pathologies infectieuses rencontrées dans l’élevage porcin à Madagascar ...... 7 I.2.2.1.Pathologies infectieuses digestives ...... 7 I.2.2.2.Pathologies infectieuses respiratoires ...... 8 I.2.2.3.Pathologie infectieuse nerveuse ...... 9 I.2.2.4.Pathologie infectieuse cutanées ...... 9 I.2.2.5.Pathologie infectieuse de la reproduction ...... 10 I.2.2.6.Pathologie infectieuse polysystémique ...... 10 I.2.3.Voies de transmission de la maladie et implications pour la biosécurité ...... 12 DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODE ET RÉSULTATS I. METHODE ...... 17 I.1.Cadre de l’étude ...... 17 I.2.Type d’étude ...... 18 I.3.Durée d’étude ...... 18 I.4.Période d’étude ...... 18 I.5.Population d’étude ...... 18 I.6.Mode d’échantillonnage ...... 19 I.7.Taille de l’échantillon ...... 20 I.8.Variables étudiées ...... 21 I.9.Modes de collecte de données ...... 21 I.10.Saisie, traitement et analyse des données ...... 22 I.11.Considérations éthiques ...... 23 I.12.Limite de l’étude ...... 24 II. RÉSULTATS ...... 25 II.1.Description de l’échantillon ...... 25 II.2.Caractéristique des élevages ...... 26 II.3.Mesures de biosécurité...... 27 II.4.Impacts sanitaires ...... 31 II.5.Facteurs associés à l’application des mesures de biosécurité ...... 32 II.6.Facteurs associés sur les impacts sanitaires ...... 34 II.7.Récapitulation des faits saillants ...... 41 TROISIÈME PARTIE : DISCUSSION DISCUSSION ...... 43 CONCLUSION ...... 52 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ANNEXES

LISTE DES TABLEAUX

Pages Tableau I : Cheptel approximatif des animaux dans le district d’Ambatolampy en 2016……………………………………...... 18

Tableau II : Estimation du nombre des éleveurs par commune et le nombre des éleveurs enquêtés…………………………...... 20 Tableau III : Répartition des éleveurs porcins selon les communes………...... 25

Tableau IV : Répartition des éleveurs selon leurs classes d’âges……………..25

Tableau V : Répartition des éleveurs selon le genre…………………………25

Tableau VI : Répartition des éleveurs selon les niveaux d’instruction………..26

Tableau VII : Répartition des enquêtés selon les types d’élevage……………..26

Tableau VIII : Répartition des nombres de porcs élevés selon les communes…26

Tableau IX : Répartition des éleveurs selon le nombre de porcs élevés………27

Tableau X : Répartition des élevages selon l’application des mesures de bio-exclusion………………………………...... 28 Tableau XI : Répartition de l’application de mesures de bio-gestion au sein des élevages porcins…………………………………….29 Tableau XII : Répartition des éleveurs selon l’application de mesures de bio-confinement…………………………………………………30 Tableau XIII : Variation des nombres de mesures de biosécurité respectés au sein des élevages……………………………………………..30 Tableau XIV : Répartition des niveaux d’application de mesures de biosécurité……………………………………………………….30 Tableau XV : Variation de taux moyen de la morbidité des pathologies infectieuses selon le système atteint…………………………….31 Tableau XVI : Variation de taux moyen de la mortalité des pathologies infectieuses selon le système atteint………...... 31 Tableau XVII : Répartition des éleveurs selon les niveaux de mesures biosécurité et les caractères sociodémographiques (genre, âge et niveaux d’instruction)…………………………...33 Tableau XVIII : Répartition des éleveurs selon les niveaux d’application de mesures de biosécurité et les communes………………………..33 Tableau XIX : Répartition des éleveurs selon les niveaux de mesures biosécurité et les types d’élevage ....…………………………...34 Tableau XX : Répartition des éleveurs selon les niveaux de mesures de biosécurité et le nombre de porcs élevés..………………………34 Tableau XXI : Répartition des éleveurs selon le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses et le genre des éleveurs...…………35 Tableau XXII : Répartition des éleveurs selon le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses, la classe d’âge et les niveaux d’instruction des éleveurs.………………………………………36 Tableau XXIII : Répartition des éleveurs selon le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses et les Communes……36 Tableau XXIV : Répartition des éleveurs selon le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses et les caractéristiques d’élevage...... 37 Tableau XXV : Répartition des éleveurs selon le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses et le genre des éleveurs...…………37 Tableau XXVI : Répartition des éleveurs selon le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses, la classe d’âge et les niveaux d’instruction des éleveurs.………………………………………38 Tableau XXVII : Répartition des éleveurs selon le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses et les Communes.…………………39 Tableau XXVIII Répartition des éleveurs selon le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses les caractéristiques d’élevage……..40

Tableau XXIX : Répartition des éleveurs selon le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses et les niveaux de mesures de biosécurité.………………………………………………………41 Tableau XXX : Répartition des éleveurs selon le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses et les niveaux de mesures de biosécurité.……………....………………………………………41

LISTE DE FIGURES Pages Figure 1 : Voies de transmission des maladies dans un élevage………………12

Figure 2 : Risques d’introduction, de contamination des maladies et les mesures préventives associées……………………………………...16

LISTE DES ANNEXES Annexe 1 : Fiche d’enquête

Annexe 2 : Fiche d’observation directe

LISTE DES ABRÉVIATIONS ET SIGLE ADN : Acide Désoxyribo Nucléique

ANOVA : Analysis Of Variance

ARN : Acide Ribo Nucléique

DEP : Diarrhée Épidémique Porcine

ET : Écart-Type

GET : Gastro-Entérite Transmissible

IC : Intervalle de Confiance

MAP : Maladie d’Amaigrissement du Porcelet

Nb : Nombre

P : Probabilité de commettre une erreur alpha

PPA : Peste Porcine Africaine

PPC : Peste Porcine Classique

PPV : Porcin Parvovirus

SDRP : Syndrome Dysgénésique et Respiratoire du Porc

SMEDI : Stillbirths Mummified fetuses Embryonic Death Infertility

SRRP : Syndrome Reproducteur et Respiration Porcin

% : Pourcentage

INTRODUCTION 1

INTRODUCTION

La biosécurité désigne toute mesure visant à réduire le risque d’introduction, d’installation et de propagation des organismes pathogènes au sein d’un élevage [1]. De nombreuses études mettent en évidence l’importance des mesures de biosécurité, d’hygiène et de conduite d’élevage au sein d’une exploitation. Ces mesures de biosécurité constituent des facteurs de protection contre les maladies au sein des élevages [2]. Une étude sur l’épizootie de diarrhée épidémique porcine (DEP) aux États-Unis a montré que le virus responsable de cette maladie a été introduit probablement dans l’élevage par l’intermédiaire des porcs infectés, ou par des vecteurs mécaniques (botte, camion, etc.). Ce qui souligne l’importance des mesures de biosécurité et d’hygiène dans la prévention de l’introduction du virus de la DEP dans l’élevage [3]. Au Canada, des études ont montré que la probabilité accrue du syndrome reproducteur et respiratoire porcin et de la pneumonie à mycoplasme a été associée à une alimentation renversée sur des fumiers qui se sont accumulés dans les locaux de la ferme. Les probabilités accrues de la grippe porcine et de la dysenterie des porcs ont été associées aux fermes autorisant l’accès des véhicules en visite sans nettoyage ni désinfection [4]. En 2007, 44 foyers de syndrome dysgénésique et respiratoire du porc (SDRP) ont été déclarés au Vietnam. Parmi les 44 000 porcs atteints, 40 000 ont péri [5]. Le virus de la PPA a été introduit en Lettonie en juin 2014, entrainant 32 foyers chez les cochons domestiques et 217 décès chez les sangliers. Le fait de ne pas utiliser des mesures de biosécurité simples pour réduire les risques d’introduction du virus était la cause principale des épidémies dans ces exploitations [6] . En Ouganda, la peste porcine africaine est endémique avec des épidémies annuelles. L’évaluation de la biosécurité en élevage, les entrevues et les résultats des échantillons biologiques et environnementaux ont révélé que les atteintes et la non-conformité aux protocoles de biosécurité ont probablement entraîné l’introduction et la propagation entre élevages du virus de PPA dans ce pays [7]. Au Nigeria la peste porcine africaine a été introduite pour la première fois dans l’État de Lagos en 1997. La faiblesse des mesures de biosécurité au sein des fermes a conduit à une propagation de la maladie jusqu’à environ 16 États nigérians. [8]. À Madagascar, des études ont permis de mettre en évidence une circulation du circovirus porcin de type 2 dans 88% des élevages et chez 72% des porcs.

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Une séroprévalence élevée était associée à la visite de personnel de soin dans l’élevage (OR = 2,66) ainsi qu’à une promiscuité des fermes. Ces résultats révèlent dans l’ensemble la forte association entre la faiblesse de l’application des mesures de biosécurité et le risque augmenté d’apparition de la Maladie de l’Amaigrissement du Porcelet (MAP) [9]. La séroprévalence du Parvovirus porcin semble élevée. En effet, 78,3% des élevages ont été touchés. L’étude des facteurs de risque montre que la forte prévalence de cette maladie est liée au nombre de porcs élevés dans les élevages ainsi qu’à l’absence de clôture autour des élevages [10]. La faiblesse d’application des mesures de biosécurité au sein d’un élevage accroit le risque d’introduction, d’installation et de propagation d'un foyer infectieux. La plupart des éleveurs porcins à Madagascar adoptent les mesures de biosécurité qui leur semblent, selon eux, le mieux adapté. La question se pose : quels sont les impacts sanitaires des différentes mesures de biosécurité adoptées par les éleveurs de porcs ? Cette question nous amène à poser l’hypothèse suivante : la bonne pratique de l’application des mesures de biosécurité réduit significativement le taux de morbidité et taux de mortalité au sein des élevages porcins. L’objectif général de cette étude est d’évaluer les impacts sanitaires des mesures de biosécurité adoptées par les éleveurs porcins. Pour atteindre cet objectif, nous allons choisir comme objectifs spécifiques : (i) évaluer le niveau d’application des mesures de biosécurité adoptées au sein des élevages porcins en mode semi-intensif, (ii) évaluer les morbidités et les mortalités des maladies porcines les plus fréquentes et (iii) proposer des suggestions pour améliorer l’adoption des mesures de biosécurité dans les élevages porcins. Cette étude nous permettra de disposer de connaissances pouvant être exploitées pour diminuer la prévalence des maladies et le risque d’introduction, d’installation et de propagation d’un foyer infectieux au sein des élevages porcins. Et du point de vue scientifique, elle apportera des nouvelles données sur l’application des mesures de biosécurité en élevage porcin à Madagascar afin d’améliorer les systèmes des mesures de biosécurité en élevage porcin. Sur le plan opérationnel, elle permettra d’améliorer les performances de productivité et la rentabilité des élevages porcins de type semi-intensif. Ce manuscrit se divise en trois grandes parties, dans l’ordre : les rappels, les méthodes et résultats ainsi que la discussion en vue des suggestions

PREMIÈRE PARTIE : RAPPELS

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I. GÉNÉRALITÉS ET RAPPELS THÉORIQUES

I.1. Biosécurité en élevage porcin

I.1.1. Définition

Au sens large, le mot « biosécurité » tire son origine de deux mots : « Bios » mot d’origine grecque qui veut dire « vie » et « sécurité » qui signifie être protégé ou exempt de dangers biologiques [11].

Au sens strict, la biosécurité définit l’ensemble des mesures prises pour éviter l’introduction d’un nouveau pathogène, pour réduire la propagation des microbes déjà présents dans l’élevage et pour prévenir la dissémination des microbes déjà présents dans l’élevage vers d’autres élevages [12].

I.1.2. Principes de base

Les mesures de biosécurité sont fondées sur trois principes généraux :

- Ségrégation : Elle correspond à la mise en place et au maintien de barrière visant à limiter les possibilités d’introduction d’animaux infectés ou d’objets contaminés dans une unité de production non infectée [13].

-Nettoyage : Elle consiste à nettoyer soigneusement les matériels (véhicules, équipements, etc.) entrant et sortant des unités de production afin d’éliminer toutes les souillures visibles [1].

-Désinfection : Elle met en œuvre les procédures destinées à détruire les agents infectieux ou parasitaires responsables des maladies animales, y compris les zoonoses. Elle s’applique aux locaux, véhicules et objets divers [14].

I.1.3. Composantes de la biosécurité

La biosécurité a pour objectifs d’assainir un élevage, d’améliorer la santé des animaux, et par conséquent, de limiter les risques de transmission de zoonoses à l’Homme. Il y a trois axes principaux dans la mise en place d’un plan de lutte contre les maladies des animaux d’élevage [1].

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I.1.3.1. Bio-exclusion

L’ensemble des mesures prises pour éviter l’introduction d’un nouveau pathogène au sein d’un élevage comprend les éléments suivants :

 Emplacement de l’exploitation et claustration La construction d’une nouvelle porcherie devra respecter une distance séparatrice à vol d’oiseau entre deux fermes porcines de 3 km. Une distance par rapport à la route principale supérieure de 250 à 500 mètres doit être respectée afin de réduire considérablement les risques d’introduction de maladies par voie aérienne [15].

Les unités de production de l’exploitation doivent être entourées d’une clôture assez solide pour empêcher les animaux sauvages (sangliers et cochons féraux notamment) ou domestiques (chiens et chats errants) d’y entrer et les porcs domestiques de s’en échapper.

Le contact avec les oiseaux doit également être évité, en fixant des filets de protection sur le toit et sur les côtés ouverts [1].

 Introduction de porcs sains Il est important d’éviter l’introduction de porcs en provenance de fermes, de marchés ou de villages extérieurs ; de réduire le nombre de sources d’approvisionnement en animaux de renouvellement et le nombre de fournisseurs. Idéalement, l’unité de production ne possède qu’un seul fournisseur et ne doit introduire qu’uniquement des animaux dont le statut sanitaire est connu. Et les animaux devront être vaccinés et vermifugés à leur arrivée [16].

Au cours de la reproduction, éviter l’introduction de verrat provenant d’autre exploitation d’élevage et la sortie de la truie de l’exploitation d’élevage pendant la saillie pour réduire l’introduction de maladie. Il est préférable de pratiquer l’insémination artificielle. En effet, il permet d’améliorer la génétique sans introduire des porcs vivants dans les fermes [1].

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 Quarantaine systématique des animaux entrants Les porcs de renouvellement qui entrent dans l’enceinte de la ferme doivent être mis en quarantaine au moins trente jours, dans un local séparé, situé à l’écart de l’exploitation [1].

 Gestion des flux de personnes ou de matériels - Hygiène du personnel

L’entrée dans la porcherie implique le changement de chaussures et de vêtements accompagné du lavage et de la désinfection des mains dans des espaces bien définis. En cas de visite, le propriétaire de la ferme doit demander à chaque visiteur (travailleur, technicien, vétérinaire, etc.) pénétrant dans son élevage de revêtir une tenue propre, spécifique à l’élevage (combinaison, chaussures ou bottes ou surbottes) et se laver les mains [17].

- Hygiène du matériel

Il est recommandé de n’utiliser que du matériel et des véhicules spécifiques à l’élevage. Les matériels d’élevage doivent être nettoyés et désinfectés après chaque usage. En cas d’introduction de matériels venant extérieurs à l’élevage, celui-ci doivent être nettoyés et désinfectés et/ou recouvert d’une housse de protection à usage unique [18].

I.1.3.2. Bio-gestion C’est la stratégie de biosécurité mise au point en vue de réduire la propagation des maladies des porcs logés dans des sites déjà contaminés par un agent pathogène [19].  Ségrégation selon l’âge Les ateliers de naissage et d’engraissement doivent être séparés pour éviter toute contamination croisée [14]. Il est recommandé de séparer les animaux par groupes en fonction de leur âge, de leur état physiologique et de leur statut sanitaire [16].

 Travailleurs et visiteurs

Tous les travailleurs et les visiteurs doivent changer de tenues propres et spécifiques à l’élevage (combinaison, chaussures ou bottes ou surbottes) et respecter le système de lavage des mains (eau, savon et torchon propre) [17]. 6

 Conception des bâtiments Le logement des porcs doit être très aéré pour permettre à l’air de circuler convenablement. Il est donc nécessaire d’orienter perpendiculairement aux vents dominants dans les espaces entretenus, exempts d’abri pour d’éventuel rongeur [20].

Il est aussi préférable de cimenter le sol, en inclinant légèrement ce dernier, pour permettre l’écoulement des eaux de nettoyage. Les murs du bâtiment et les murs séparant les loges sont construits avec du ciment, en bois dur, en brique, ou en bambou de chine de façon la plus étanche possible. Il est préférable que le toit soit construit en tuile ou en chaume, car ces toitures assurent une bonne isolation thermique [20].

 Lavage, désinfection et séchage Un programme de lavage, de désinfection et de séchage doit respecter fidèlement les quatre étapes suivantes :

- étape 1 : Éliminer tout le fumier, - étape 2 : Laver avec un détergent dégraisseur, - étape 3 : Appliquer la juste concentration et quantité de désinfectant, - étape 4 : sécher rapidement et complètement [21].

Un protocole de lavage, de désinfection et de séchage doit être réalisé dans chaque salle, après le départ des animaux en maternité, en post-sevrage et en engraissement [18].

 Gestion du lisier ou des fumiers Le stockage des lisiers ou des fumiers doit être couvert, situé dans la zone intermédiaire de l’élevage, le plus loin possible des bâtiments d’élevage et des entrées d’air, à l’écart des vents dominants. Empêcher le retour des lisiers ou des fumiers vers les bâtiments d’élevage ou zones de passage du personnel ou des animaux [22].

 Programme de contrôle des nuisibles L’éleveur doit disposer d’un plan de désinsectisation contre les mouches, moucherons et ténébrions et d’un plan d’élimination des rongeurs [18].

I.1.3.3. Bio-confinement

Il s’agit d’une stratégie de biosécurité mise au point en vue de prévenir la dissémination et la propagation des agents pathogènes présents sur un site d’élevage vers 7

d’autres populations animales (d’autres élevages) [13]. Dans les mesures de bio- confinement, les porcs doivent être confinés en permanence dans la porcherie. Tous les matériels sortant de l’exploitation doivent être lavés et désinfectés. Les personnes sortant de l’exploitation doivent procéder au lavage des mains et des chaussures [1].

I.2. Pathologies infectieuses porcines, voies de transmission et conséquences pour la biosécurité

I.2.1. Pathologies infectieuses

Les pathologies infectieuses sont causées par des microorganismes pathogènes, tels que les bactéries, les virus, les parasites ou les champignons. Ces maladies peuvent se transmettre, directement ou indirectement, d’un animal à l’autre.

I.2.2. Quelques pathologies infectieuses rencontrées dans l’élevage porcin à Madagascar

I.2.2.1. Pathologies infectieuses digestives

 Colibacillose L’entérite colibacillaire est une maladie fréquente chez les porcelets non sevrés ou à peine sevrés, provoquée par la colonisation de l’intestin grêle par des souches entérotoxigènes d’Escherichia coli. La bactérie Escherichia coli (E. coli) est présente dans le tube digestif des animaux. L’infection est souvent provoquée chez les nouveau- nés et les post-sevrés par une souche contenant les fimbriae K88. Une fois que la bactérie adhère aux villosités, elle produit une ou plusieurs entérotoxines. Ce qui provoque une hypersécrétion, elle-même suivie d’une diarrhée aqueuse profuse de couleur jaunâtre avec déshydratation rapide, acidose et souvent le décès de l’animal au moment de la naissance et une forme gastro-entéritique ou oedémateuse au moment du sevrage [23, 24].

 Gastro-entérite transmissible (GET) des porcs

La GET est une infection virale aiguë, hautement contagieuse, provoquant des diarrhées sévères chez les jeunes porcelets et liée à une mortalité élevée. Elle est due à un virus de la famille des Coronaviridae et du genre Alphacoronavirus. La GET se caractérise par une courte période d’incubation de 18 h à 3 jours et diffusion rapide dans tout le troupeau. L’image clinique varie selon l’âge de l’animal : le porcelet d’âge 8

inférieur à 7 jours présente des vomissements et de la diarrhée liquide et ces signes conduisent à une rapide déshydratation, avec une létalité proche de 100%. La létalité et la sévérité des symptômes cliniques diminuent avec l’âge des animaux [25]. Les porcs plus âgés sont susceptibles à cette infection, la mort est rarement observée chez ceux de plus de cinq semaines. Les signes cliniques se limitent généralement à une diminution de l’appétit et une diarrhée légère [26].

 Coccidiose La coccidiose intestinale à Isospora suis est une affection digestive fréquente chez le jeune porcelet. Il s’agit d’une pathologie d’élevage à évolution endémique, plus fréquente lors des mois d’été. La coccidiose se manifeste par une diarrhée non hémorragique, pâteuse jaunâtre (« diarrhée mayonnaise ») sur des porcelets le plus souvent âgés de 6 à 7 jours, mais également sur des animaux plus âgés (14-21 jours) [27]. Lors des formes graves, les diarrhées peuvent être hémorragiques. Dans tous les cas, les retards de croissance sont importants. Les porcs à l’engrais peuvent être atteints lors d’immunodépression (stress, carences alimentaires…) [28].

I.2.2.2. Pathologies infectieuses respiratoires

 Pasteurellose

La pasteurellose porcine est due à Pasteurella multocida, une bactérie Gram négatif, pathogène opportuniste retrouvé très fréquemment dans les élevages. L’infection est parfois inapparente, mais le plus souvent les Pasteurellas sont responsables de troubles respiratoires ou généralisés, de forme aigüe ou suraigüe. La mortalité est variable, pouvant atteindre 70 à 100%. Les signes cliniques de la pasteurellose sont très semblables à ceux de la pneumonie suppurée subaiguë à chronique : toux, dyspnée, coup de flanc, fièvre et amaigrissement [23].

 Grippe porcine La grippe porcine est une maladie infectieuse, virale, très contagieuse, affectant les porcs de tout âge. Elle est due à des virus grippaux de type A. Ce sont des virus enveloppés à ARN appartenant à la sous-famille des Orthomyximivirinae, au genre Influenza virus. Il existe deux sous-types retrouvés fréquemment, le H1N1 et le H3N1. La maladie, qui se caractérise par une fièvre très marquée, une toux, de l’anorexie, un 9

jetage nasal, une conjonctivite et une respiration difficile, guérie spontanément en 7 à 10 jours. Les taux de morbidité peuvent atteindre 100%, cependant le taux de mortalité reste en général faible [29].

I.2.2.3. Pathologie infectieuse nerveuse

 Maladie de Teschen

La maladie de Teschen, aussi appelée encéphalomyélite à Teschovirus ou maladie de Talfan, est due à un virus de la famille des Picornaviridae, du genre Teschovirus, le Teschovirus porcin de sérotype 1 (PVT-1) [23]. C’est une maladie très contagieuse, touchant toutes les classes d’âge et causant environ 30 à 50% de mortalité. C’est une maladie qui est rarement observée dans la plupart du monde, elle sévit seulement dans certaines parties de l’Afrique, dont Madagascar. Les signes cliniques présents chez le porc lors de la manifestation de la maladie sont les suivants : hyperthermie jusqu’à 41,5°C, lassitude, anorexie, troubles locomoteurs. Ensuite peuvent apparaître un phénomène d’hypersensibilité, des tremblements, des spasmes, une paralysie flasque, un opisthotonos et un nystagmus. Des convulsions peuvent également être notées, chez les jeunes animaux principalement. En phase terminale, on observe une paralysie ascendante, qui conduit à la mort de l’animal par suffocation lors de l’atteinte des muscles respiratoires. La maladie est toutefois d’intensité variable, et peut conduire à la guérison comme à la mort en fonction des individus [24, 30].

I.2.2.4. Pathologie infectieuse cutanées

 Gale sarcoptique

La gale porcine (ou mite) est une maladie cutanée causée par un parasite spécifique du porc : Sarcoptes scabiei var. suis. Elle se transmet par contact étroit entre les animaux et, en particulier, les truies infestées contaminent leurs porcelets. Deux formes cliniques de la gale sarcoptique sont décrites. La première est la forme allergique ou érythémateuse qui affecte principalement les porcs d’élevage et d’engraissement, avec des signes cliniques caractéristiques comme le prurit et la présence de papules et de zones rougies sur la peau [23]. La seconde est la forme chronique ou hyperkératosique (également connu sous le nom « crasse ») qui affecte les animaux plus âgés, en particulier dans les élevages avec de mauvaises conditions de conduite. Les lésions typiques sont 10

des croûtes blanchâtres contenant des centaines d’acariens et situées à l’intérieur du pavillon de l’oreille, mais parfois aussi étendues sur tout le corps et les extrémités postérieures [24].

I.2.2.5. Pathologie infectieuse de la reproduction

 Parvovirose porcine

La parvovirose porcine est une maladie virale hautement contagieuse et pathogène caractérisée par des troubles de la reproduction dans les exploitations porcines : naisseurs, naisseur-engraisseurs [31, 32]. L’espèce Porcine parvovirus appartient à la famille de Parvoviridae, classifié dans le genre Parvovirus [33, 34]. La Parvovirose porcine est la cause du syndrome SMEDI (Stillbirths, Mummified fetuses, Embryonic Death, Infertility) : la présence de porcelets momifiés de différentes tailles, mortinatalités, mortalités embryonnaires et infertilité. Il y a d’autres troubles de la reproduction : retour en chaleur en pleine gestation et retard de retour en chaleur après l’avortement, la naissance de porcelets faibles, l’avortement, la viabilité réduite des nouveau-nés [35, 36]. La portée peut être aussi de petite taille. La présence de fœtus momifiés peut accroître la durée de la gestation. L’intervalle de gestation sera aussi augmenté [37]. La circonstance pathologique de la parvovirose porcine dépend principalement du moment où survient l’exposition de la truie au virus pendant la gestation. Avant le 30ème jour de gestation : l’infection provoque une mortalité embryonnaire précoce. Entre le 30 et le 70ème jour de gestation : l’infection entraine une momification de tous les fœtus. Chez les truies gravides infectées après le 70ème jour de gestation : on assiste à une survie des porcelets. La PPV peut entrainer aussi la diarrhée chez les porcelets. L’infection par la PPV n’altère ni la fertilité, ni la libido du verrat [38, 39].

I.2.2.6. Pathologie infectieuse polysystémique

 Salmonellose

Les Salmonelles sont des bactéries qui se multiplient dans l’intestin de toutes les espèces animales : mammifères, oiseaux. Il existe de nombreux sérotypes, mais deux seulement intéressent l’espèce porcine : Salmonella enterica sérovar Choleraesuis (responsable de la forme septicémique aiguë) et Salmonella enterica Typhimurium (responsable de la forme diarrhéique chronique et insidieuse) qui est transmissible à 11

l’homme [24]. Salmonella sérovar Choleraesuis se manifeste par une maladie généralisée aiguë avec mortalité subite et élevée, prostration, fièvre, anorexie, coloration violacée (peau, oreilles, groin, membres, poitrine, dos), diarrhée intense gris-jaune et malodorante. Salmonella enterica Typhimurium présente des troubles intestinaux à évolution lente, aiguë à subaiguë : amaigrissement, fièvre, diarrhée gris-jaune malodorante, avec des lambeaux de la muqueuse intestinale détruite, des symptômes respiratoires, des paralysies et des tremblements, dépérissement. Sa forme génitale se manifeste par des avortements et de la mortinatalité [40].

 Peste Porcine Africaine La peste porcine africaine est une maladie hémorragique hautement contagieuse qui touche les porcs comme les phacochères, les potamochères et les sangliers à toutes les classes d’âge. Elle est due à un virus à ADN (ASFV) de la famille des Asfaviridae, du genre Asfivirus. La peste porcine africaine se caractérise par une forte fièvre, une perte d’appétit, des hémorragies au niveau de la peau et des organes internes; la mort survient en 2 à 10 jours en moyenne. La mortalité peut atteindre 100% [41].

 Peste porcine classique

La peste porcine classique (PPC), appelée aussi choléra du porc (hog cholera), est une maladie virale contagieuse des suidés domestiques et sauvages. Elle est causée par un Pestivirus de la famille des Flaviviridae. [42]. Ce virus est relativement proche des Pestivirus des ruminants. L’infection peut être aiguë ou chronique et se présente sous diverses formes, allant de la forme grave, avec un taux de mortalité élevée, à bénigne, voire inapparente. La forme aiguë de la maladie touche les porcs de tout âge et se manifeste par une fièvre, une tendance à l’entassement des animaux malades, une perte d’appétit et de tonus, un affaiblissement, une conjonctivite, une constipation suivie de diarrhée et une démarche titubante [24]. Quelques jours après les premiers signes cliniques, les oreilles, l’abdomen et la partie proximale des membres peuvent prendre une coloration pourpre. Les animaux atteints d’une infection aiguë meurent en une ou deux semaines. Dans les formes graves, les manifestations cliniques ressemblent beaucoup à celles de la peste porcine africaine [26].

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I.2.3. Voies de transmission de la maladie et implications pour la biosécurité.

Les voies de transmission des maladies dans un élevage porcin sont multiples et varient selon les microbes. La figure 1 montre les voies de transmission des maladies.

Figure 1 : Voies de transmission des maladies dans un élevage porcin.

Source : International Federation for Information Processing. Mémento de l’éleveur de porc. 7ème édition. Paris : International Federation for Information Processing; 2013 [43].

 Contact direct de porc à porc

Le porc vivant constitue le risque majeur en termes d’introduction de nouveaux microbes dans un élevage. La majorité des maladies porcines se propagent par contact direct comme le virus du syndrome reproducteur et respiration porcin (SRRP), Haemophilus parasuis (maladie de Glässer) ou Streptococcus suis et le virus de la grippe porcine classique excrété par le nez [1, 15].

 Sperme La plupart des virus qui ont une diffusion systémique dans l’organisme peuvent être excrétés via le sperme. En effet, certains pathogènes tels que le virus de la maladie d’Aujeszky, de la parvovirose porcine, de la PPC et du syndrome dysgénésique et 13

respiratoire du porc (SDRP) peuvent se transmettre à partir du sperme. Ceci est aussi valable pour certaines bactéries pathogènes spécifiques, telles que Brucella spp et Leptospira spp [1].

 Transmission par voie aérienne

Plusieurs microbes ont la capacité de se transmettre par l’air sur des distances de plusieurs mètres ou de plusieurs kilomètres. Certains agents pathogènes sont transmis par voie aérienne sur de courtes distances comme Actinobacillus pleuropneumoniae, le virus de la grippe porcine et le virus du SDRP sur une distance de 1 à 3 m [15].

Une transmission aérienne d’organismes sur plus de 4-5 km pour le virus du SDRP et pour la bactérie Mycoplasma hyopneumoniae a été décrite. Certaines souches du virus de la fièvre aphteuse et du virus de la pseudo-rage peuvent être transportées sur une distance pouvant aller jusqu’à 20 km [1].

 Transmission par l’homme Les personnes peuvent transporter des germes sur leurs chaussures, leurs vêtements, leurs mains [1]. Par ailleurs, l’Homme joue le rôle de vecteur biologique potentiel pour plusieurs microbes. Ainsi, il peut être infecté par des microbes comme Streptococcus suis, Pasteurella multocida, les salmonelles, le virus de l’influenza, etc [15].

 Véhicules et autres vecteurs passifs

Les véhicules, les matériels et les équipements introduits dans un élevage sont considérés comme des vecteurs passifs. En particulier ceux qui ont servi dans d’autres élevages représentent un risque réel d’introduction de microbes dans la ferme. Il est démontré que la PPA, l’Actinobacillus pleuropneumoniae, la GET, et la bactérie Streptococcus suis peuvent être disséminés par des véhicules, des matériels et des équipements contaminés [15].

 Alimentation des porcs, notamment avec les eaux grasses Les moulées peuvent être contaminées par certains microbes comme les salmonelles. L’utilisation de déchets de restauration collective ou déchet de cuisine et eaux grasses contenant des produits d’origine animale constitue une pratique à risque pour 14

l’introduction de certains pathogènes comme les virus responsables de la fièvre aphteuse et la peste porcine [26].

 Fumier et litière des porcs

Le fumier de porcs infecté contient de grandes quantités de virus, de bactéries et/ou de parasites. Le fumier de porc infecté peut favoriser des infections à Ascaris, Taenia, Cryptosporidium, Yersinia et Salmonella, Campylobacter, coliformes fécaux, streptocoques fécaux et d’autres pathogènes comme le virus de l’hépatite E [1].

La litière est une source potentielle de microbes comme les salmonelles, les mycobactéries ou les agents de la dysenterie porcine (Brachyspira hyodysenteriae) [15].

 Oiseaux, chauve-souris, rongeurs, porcs féraux et sauvages et animaux errants ou domestiques Les oiseaux et les chauves-souris présentent un risque particulier de transmission de maladie, notamment dans les élevages de porcs. Les oiseaux peuvent être porteurs de la bordetellose, du rouget et de la tuberculose aviaire et aussi transmettre aux porcs les virus de la PPC, du SDRP, de l’influenza et de la GET [15].

Les rongeurs, en particulier les rats et les souris, vivent couramment en contact étroit avec des porcs et ils contribuent à propager des maladies endémiques dans les élevages. Les rongeurs peuvent couvrir un rayon de 3 à 4 km à partir des zones infectées où sont élevés les porcs, et causer des infections, telles que la rhinite atrophique, des diarrhées à E.coli, la leptospirose, des diarrhées à rotavirus, la salmonellose, le SDRP, des infections à Streptococcus suis et l’encéphalomyocardite [26].

Les animaux sauvages peuvent héberger des pathogènes responsables de la brucellose, de la leptospirose, de la trichinellose, de la pseudo-rage.

Les cochons féraux et suidés sauvages peuvent transmettre diverses maladies, dont la PPC, la PPA, la fièvre aphteuse et la pseudo-rage [1].

Les chiens errants peuvent propager les agents pathogènes de la GET, de la dysenterie porcine et de la brucellose, alors que les chats peuvent transmettre la toxoplasmose aux porcs par leurs matières fécales, et devenir des vecteurs mécaniques lorsqu’ils chassent des rongeurs [26]. 15

 Arthropodes

Les insectes, plus particulièrement les mouches, peuvent potentiellement être des vecteurs de pathogènes porcins dans les fermes. Les mouches peuvent voyager sur une distance de 1,5 kilomètre entre les fermes, et transporter certains germes infectieux [15]. La mouche domestique (Musca domestica) est impliquée dans la propagation des maladies virales comme la maladie d’Aujeszky, la peste porcine, la Gastro-entérite transmissible (GET), le Syndrome dysgénésique et respiratoire du Porc (SDRP), la Stomatite vésiculeuse ou maladie vésiculeuse et la Circovirose. Elle est aussi impliquée dans la transmission des maladies bactériennes comme: la Salmonellose, la Yersiniose, le rouget, la Staphylococcose (Staphylococcus aureus), la Tuberculose, le Charbon bactéridien ou l’anthrax et la Chlamydiose. Certaines maladies parasitaires comme la coccidiose (Isospora sp.), la trichurose (Trichuris suis) et l’ascaridiose sont aussi transmises par la mouche domestique [26].

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La figure 2 illustre les risques d’introduction, de contamination des maladies et les mesures préventives associées.

Figure 2 : Risques d’introduction, de contamination des maladies et les mesures préventives associées. Source : International Federation for Information Processing. Mémento de l’éleveur de porc. 7ème édition. Paris : International Federation for Information Processing; 2013 [43].

DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODE ET RÉSULTATS

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I. MÉTHODE I.1. Cadre de l’étude Cette étude a été menée dans le district d’Ambatolampy. I.1.1. Situation géographique Le District d’Ambatolampy est situé sur le massif des hauts plateaux de la Grande Ile, et est desservi du Nord vers le Sud par la route nationale N° 7 et de l’Ouest vers l’Est par la route inter provincial N° 72. Il fait partie de la région [44]. I.1.2. Délimitation Le District d’Ambatolampy est délimité :  Naturellement : - à l’Ouest par le massif d’Ankaratra - à l’Est par la forêt de Betsimisaraka - au Sud par la rivière Onive - au Nord, par des frontières artificielles.  Administrativement : - à l’Ouest par les Districts de et d’Arivonimamo - à l’Est par le District d’Anosibe An’ala - au Sud par le District d’ - au Nord par les Districts d’Andramasina et d’Antananarivo Atsimondrano [44]. I.1.3. Coordonnées Le District d’Ambatolampy se trouve au point géographique 19°23’00’’de latitude Sud et 47°26’00’’de longitude Est [44]. I.1.4. Superficie Le District d’Ambatolampy couvre une superficie de 1638 km². Le territoire est constitué d’un polygone irrégulier se rétrécissant vers le Nord et s’allongeant du Nord-Ouest au Sud-est. Il mesure approximativement 27 km à vol d’oiseau de l’Est à l’Ouest et 54 km du Nord au Sud [44].

I.1.5. Climatologie

Le District d’Ambatolampy est dominé par : - une saison fraîche et froide du mois de mai au mois d’octobre, 18

- une saison semi-chaude et pluvieuse du mois de novembre au mois d’avril. Ce District est doté d’un climat tropical d’altitude. La température minimale est de 0°C au mois de juin et de 26°C au mois de décembre. La pluviométrie est à 1200 mm/an [44]. I.1.6. Situation démographique Le nombre d’habitants s’élève à 317 962 (situation en 2016) [44]. I.1.7. Élevage Le district est favorable à l’élevage des bœufs, porcs et volailles. Les races importées sont nombreuses. Le service vétérinaire assure :  l’appui à l’intensification de la production animale,  la production et le suivi de l’hygiène alimentaire,  la surveillance épidémiologique [44]. Cheptel des animaux Nous avons collecté au sein du cabinet vétérinaire d’Ambatolampy, le cheptel animal durant l’année 2016. Le tableau I représente cheptel approximatif des animaux dans le district d’Ambatolampy en 2016. Tableau I : Cheptel approximatif des animaux dans le district d’Ambatolampy en 2016 Bovin Porcin Ovin Caprin Volailles Équins Canine Félins Lapin 24 768 2 920 1 042 28 77 224 39 3 384 3 338 4 885

I.2. Type d’étude Il s’agit d’une étude descriptive transversale et rétrospective. I.3. Durée d’étude La rédaction du protocole a débuté le 23 Novembre 2016 et les résultats sont restitués au mois de Septembre 2019. I.4. Période d’étude La période étudiée s’est étendue du mois de janvier 2017 jusqu’au mois de mai 2018. I.5. Population d’étude La population d’étude a été constituée par :  unité d’échantillonnage : élevage porcin ;  unité déclarante : éleveur de porcin ; 19

I.5.1. Unités d’échantillonnages : élevages porcins - Critères d’inclusion Ont été inclus dans l’étude : - les élevages porcins dont les porcs de race métis ou de race exotique ont été confinés dans un enclos, - les porcs qui n’ont été pas entièrement nourris avec les provendes, - les élevages porcins dont la taille du cheptel a été entre 02 à 100 têtes de porcs ; - les élevages porcins qui ont duré au moins 12 mois ; - les élevages porcins situés dans les Communes d’Ambatolampy, de , d’ et de . - Critères d’exclusion Tous les élevages de porc en divagation et les élevages de production à grande échelle de porc confiné. I.5.2. Unité déclarante : éleveurs porcs - Critères d’inclusion Ont été inclus les éleveurs de porc: - Âgés de 18 à 60 ans. - Habitant dans les Communes d’Ambatolampy, de Behenjy, d’Ambatondrakalavao et de Sabotsy Namatoana. - Critères d’exclusion Ont été exclus de l’étude les éleveurs ivres, les handicapés mentaux, ceux qui ont été absents au moment de l’enquête et ceux non coopératifs au cours de l’interview.

I.6. Mode d’échantillonnage Le sondage stratifié a été choisi pour que l’échantillon ait pu bien représenter la population d’étude. Le nombre d’éleveurs par Commune a été calculé proportionnellement au nombre total des éleveurs de la Commune considérée. Les Communes d’Ambatolampy, de Behenjy, d’Ambatondrakalavao et de Sabotsy Namatoana ont représentées les strates et chaque strate a été composée de plusieurs fokontany. Le tableau II montre l’estimation du nombre des éleveurs par commune et le nombre des éleveurs enquêtés. 20

Tableau II : Estimation du nombre des éleveurs par commune et le nombre des éleveurs enquêtés Source : Ministère de l’intérieur et de la décentralisation. Monographie du District d’Ambatolampy. Antananarivo: Institut National de la Statistique (INSTAT); 2016. Disponible à la bibliothèque de l’Institut National de la Statistique, consulté le 14 Mars 2018 [44].

Communes Nb d’élevage estimatif Taille d’Échantillons n=476 n=126 Ambatolampy 58 15

Behenjy 210 56

Sabotsy Namatoana 92 24

Ambatondrakalavao 116 31

I.7. Taille de l’échantillon La formule suivante permet de calculer la taille de l’échantillon. 푡2 × 푝(1 − 푝) 푛 = 푒2 n = taille de l’échantillon attendue. t = niveau de confiance déduit du taux de confiance (1,96 pour un taux de confiance de 95%) e = marge d'erreur (fixée à 5%). p= proportion estimative d’élevage porcin qui néglige les mesures de bio-confinement (91%, selon Rarivo MI [45]) 1,962 × 0,91(1 − 0,91) 푛 = 0,052 3,8416 × 0,91 × 0,09 = = 125,85 ≈ 126 éleveurs 0,0025 n = 126 éleveurs

En effet, la taille de l’échantillon a été 126 éleveurs porcin.

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I.8. Variables étudiées Les variables étudiées ont été : - Variables indépendantes :  âge des éleveurs  Genre des éleveurs  Niveau d’instruction des éleveurs  Lieu d’élevages  Type d’élevages  Nombre de porcs élevés  Communes - Variables dépendantes :  Niveaux des mesures de biosécurité  Taux de morbidité  Taux de mortalité I.9. Modes de collecte de données Les données ont été collectées via des questionnaires menés sous forme d’interview avec les éleveurs du porc et des grilles d’observation directe au sein des exploitations d’élevage. Les questionnaires ont été testés chez 20 éleveurs porcins dans le district d’Arivonimamo avant la descente sur le terrain pour évaluer la compréhension des questions de la fiche d’enquête. Les questions mal compris par les éleveurs ont été corrigées après le pré-test jusqu’à ce que les éleveurs aient répondu de la même manière à toutes les questions. La fiche d’enquête a été subdivisée en 4 parties :  Informations générales sur l’éleveur,  Informations sur l’élevage,  Informations sur l’application des mesures de biosécurité,  Informations sur les morbidités et les mortalités des maladies porcines les plus fréquentes au sein de l’élevage. L’évaluation des niveaux des mesures de biosécurité dans l’exploitation a été basée sur les sommes des réponses positives.

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Les niveaux de mesure de biosécurité sont divisés en trois catégories :  Si les mesures appliquées sont inférieures à 50% : le niveau de mesure est vulnérable  Si les mesures appliquées sont comprises entre 50% et 80% : le niveau de mesure est acceptable  Si les mesures appliquées sont supérieures 80% le niveau de mesure est convenable. I.10. Saisie, traitement et analyse des données Les données collectées ont été saisies à l’aide de Microsoft Office Excel 2013® puis traitées et analysées avec le logiciel Epi Info version 3.5.4®. Le test chi-deux et le test ANOVA ont été respectivement utilisés pour déterminer une dépendance statistique entre deux proportions et comparer plusieurs moyens du taux de morbidité et/ou du taux moyen du taux de mortalité. I.10.1. Test chi-deux -Principe et choix du test : Pour mettre en évidence de relation potentielle entre deux variables, il est indispensable de réaliser des tests statistiques. Il consiste à tester la dépendance statistique entre deux variables (variable indépendante et dépendante), ce qui mène à choisir le test dit « test du khi carré ». -Hypothèse statistiques :

- H0 : hypothèse nulle si les 2 proportions n’a pas eu une différence statistique significative.

- H1 : hypothèse alternative si les 2 proportions ont eu une différence statistique significative. -Interprétation du test La conclusion du test permet de donner une signification à la valeur de p : - Si la valeur de p-value est inférieure ou égal à 5%, ce qui signifie qu’il y a une liaison significative entre deux proportions. - Si la valeur de p-value est supérieure à 5%, donc il n’y a pas de liaison significative entre les deux proportions analysées.

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I.10.2. Test ANOVA -Principe Comparer une série de plusieurs moyennes des taux moyens de morbidité et la mortalité des pathologies infectieuses digestives, respiratoires, nerveuses, cutanées, reproductives et polysystémiques. -Hypothèses statistiques

- H0 : hypothèse nulle si la série de plusieurs moyennes de morbidité et mortalité des pathologies infectieuses n’a pas eu une différence statistique significative.

- H1 : hypothèse alternative si la série de plusieurs moyennes de morbidité et mortalité des pathologies infectieuses a eu une différence statistique significative. -Interprétations des résultats

- Si la valeur de p a été supérieure à 0,05, H0 a été retenue car la série de plusieurs moyennes de morbidité et mortalité des pathologies infectieuses n’a pas eu une différence statistique significative.

- Si la valeur de p a été inférieure ou égale à 0,05, H0 a été rejetée car la série de plusieurs moyennes de morbidité et mortalité des pathologies infectieuses a eu une différence statistique significative. I.11. Considérations éthiques Les objectifs de l’étude, les modalités de collecte des données et les résultats attendus ont été expliqués clairement aux autorités responsables (Maire, Vétérinaire sanitaire, les agents d’élevage du ministère, les techniciens vétérinaires, vaccinateurs, les chefs de Fokontany) et aux éleveurs. Les propriétaires et/ou les éleveurs ont été libres d’exprimer leur opinion, c’est - à- dire qu’aucune pression ni contrainte n’a été faite. Les vies privées des éleveurs ont été ténues confidentielles. Les outils de collecte des données utilisés ont été codifiés afin que personne ne puisse parvenir à identifier les éleveurs sources des informations. Concernant la sécurité de l’intervention, l’investigateur a respecté les règles des mesures de biosécurité instaurées par les éleveurs. Pour cela, ont été prises toutes les dispositions pour :  respecter les mesures de biosécurité qui ont été appliquées au sein des élevages porcins ; 24

 éviter les risques de contamination d’un élevage à un autre (comme le port de blouse ou de combinaison propre, le port de bottes propres et bien désinfectées pour éviter la contamination venant de l’extérieur).

I.12. Limite de l’étude Cette étude a été limitée par 02 types de biais : Biais de sélection qui sont dus : - à la méconnaissance de l’âge exact de certains éleveurs: quelques-uns, surtout en zone rurale, ne connaissent pas leur âge - à la non-déclaration de leur exploitation au niveau du chef de fokontany par certains éleveurs. Biais d’information dus à : - la mauvaise interprétation des questions, non-sincérité des réponses collectées auprès des personnes enquêtées - au problème de mémorisation, c’est-à-dire que l’éleveur peut parfois confondre les signes des différentes maladies qui ont eu lieu au sein de l’élevage. 25

II. RÉSULTATS

II.1. Description de l’échantillon

Le tableau III montre la répartition des éleveurs porcins selon les communes. Presque la moitié (45,2%, n=126) des enquêtés se trouve dans la Commune Rurale de Behenjy. Tableau III : Répartition des éleveurs porcins selon les communes

Communes Effectif (n=126) Pourcentage (%) IC 95% Ambatolampy 15 11,9 6,8-18,9 Behenjy 57 45,2 36,4-54,3 Sabotsy Namatoana 23 18,3 11,9-26,1 Ambatondrakalavao 31 24,6 17,4-33,1 II.1.1. Âge des éleveurs Le tableau IV représente la classe d’âge des éleveurs. Plus d’un tiers (34,1%, n=126) des éleveurs sont âgés de 30 à 40 ans. Tableau IV: Répartition des éleveurs selon leurs classes d’âges

Classe d’âges (ans) Effectif (n=126) Pourcentage (%) IC 95% [20-30[ 37 29,4 21,6-38,1 [30-40[ 43 34,1 25,9-43,1 [40-50[ 29 23,0 16,0-31,4 ≥50 17 13,5 8,1-20,7

II.1.2. Genre des éleveurs Le tableau V montre le genre des éleveurs. Le genre masculin est majoritaire (84,1%, n=106) avec une sex-ratio M /F de 5,3. Tableau V : Répartition des éleveurs selon le genre Genre Effectif (n=126) Pourcentage (%) IC 95%

Masculin 106 84,1 76,6-90,0 Féminin 20 15,9 10,0-23,4

II.1.3. Niveaux d’instruction des éleveurs Le tableau VI donne la répartition des éleveurs selon leur niveau d’instruction. La plupart des éleveurs (73,8%, n=93) ont effectué des études secondaires. 26

Tableau VI: Répartition des éleveurs selon les niveaux d’instruction Niveaux d’instruction Effectif (n=126) Pourcentages (%) IC 95%

Primaire 27 21,4 14,6-29,6

Secondaire 93 73,8 65,2-81,2

Universitaire 6 4,8 1,8-10,1

II.2. Caractéristique des élevages II.2.1. Types d’élevage Le tableau VII montre la répartition des éleveurs selon le type d’élevage pratiqué. Un peu plus de la moitié (51,6%, n=65) des éleveurs font engraisser leurs porcs. Tableau VII: Répartition des enquêtés selon les types d’élevage Type d’élevage Effectif (n=126) Pourcentage (%) IC 95%

Naisseur 10 7,9 3,9-14,1

Engraisseur 65 51,6 42,5-60,6

Mixte 51 40,5 31,8-49,6

II.2.2. Variation du nombre de porcs selon les Communes Le tableau VIII représente la variation des nombres de porcs élevés selon les Communes. Dans la Commune de Sabotsy Namatoana, le nombre de porcs élevés par éleveur est plus faible, variant de 8 à 52 (têtes) et avec une moyenne de 18 ± 9 (têtes) par éleveurs. Tableau VIII: Répartition des nombres de porcs élevés selon les communes

Nombre des porcs élevés (Têtes) Communes Têtes = 3817 Min Moy Méd Mod Max ET Ambatolampy 666 14 44 33 14 119 31 Behenjy 1937 14 34 32 30 100 17 Amatondrakalavao 799 9 26 18 13 67 16 Sabotsy Namatoana 415 8 18 15 18 52 9

*Min : Minimum, Moy : Moyen, Méd: Médian, Mod: Mode, Max: Maximum

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II.2.3. Nombre de porcs par éleveur Le tableau IX montre la répartition des éleveurs selon le nombre de porcs élevés. Plus de trois quarts des éleveurs (76,2%, n=96) possèdent moins de 40 têtes de porcs. Tableau IX: Répartition des éleveurs selon le nombre de porcs élevés Classe nb porcs (têtes) Effectif (n=126) Pourcentage (%) IC 95%

<40 96 76,2 67,8-83,3 [40-80[ 26 20,6 13,9-28,8

≥80 4 3,2 0,9-7,9

II.3. Mesures de biosécurité. II.3.1. Mesure de bio-exclusion Le tableau X décrit l’application de l’ensemble des mesures prises pour éviter l’introduction d’un nouveau pathogène au sein d’un élevage. Aucun des éleveurs ne pratique l’insémination artificielle, n’utilise de pédiluve, ne pratique le lavage des chaussures en entrant dans l’exploitation et n’utilise des filets contre les oiseaux. II.3.2. Description de mesures de bio-gestion Le tableau XI décrit l’application des mesures de bio-gestion au sein des élevages porcins. Aucun éleveur n’utilise des vêtements spéciaux réservés à l’exploitation d’élevage. II.3.3. Mesures de bio-confinement Le tableau XII décrit l’application de mesures de bio-confinement au sein des élevages porcins. Aucun éleveur ne pratique la désinfection des matériels et le lavage des chaussures des personnes sortant de l’exploitation. II.3.4. Variation du nombre d’application de mesures de biosécurité Le tableau XIII récapitule l’application des trois groupes de mesures de biosécurité : bio-exclusion, bio-gestion et bio-confinement. Le nombre de mesures de biosécurité appliqué par les éleveurs varie de 6 à 26 mesures avec une moyenne de 12,26 ± 4,16 mesures.

28

II.3.5. Niveau d’application des mesures de biosécurité Le tableau XIV illustre les niveaux d’application de mesures de biosécurité. Les 15,1% (n=19) des éleveurs appliquent des mesures de biosécurité de façon acceptable. Tableau X: Répartition des élevages selon l’application des mesures de bio-exclusion Mesures de bio-exclusion Pourcentage (%) Oui Non 1. Respect de la source d’approvisionnement des porcs 65,9 34,1 2. Fidélisation d’élevage lors de l’approvisionnement 38,1 61,9 3. Pratique de la quarantaine des nouveaux animaux 7,9 92,1 4. Sortie des truies pour la saillie 75,4 24,6 5. Respect de la provenance du verrat pour la saillie 23 77 6. Pratique de l’Insémination artificielle (IA) 0 100 7. Respect de la distance de la ferme par rapport à la route 10,3 89,7 principale 8. Respect du nombre des élevages dans un rayon de 46,0 54,0 200 m 9. Exploitation clôturée 81,0 19,0 10. Existence du Pédiluve à l’entrée dans l’exploitation 0 100 11. Lavage des chaussures des personnes entrant dans 0 100 l’exploitation 12. Lavage des mains des personnes entrant dans 2,4 97,6 l’exploitation 13. Existence des Filets contre les oiseaux 0 100 14. Désinfection des matériels entrant dans l'exploitation 3,2 96,8 15. Accès de l’exploitation à d’autres animaux errants 70,6 29,4 16. Respect du lien des éleveurs avec d’autres fermes 44 55,6 porcines 17. Apport de l’eau potable aux porcs 58,7 41,3 29

Tableau XI: Répartition de l’application de mesures de bio-gestion au sein des élevages porcins Pourcentage (%) Mesures de bio-gestion Oui Non 1. Protection contre les rongeurs 40,5 59,5 2. Traitement contre les parasites 99,2 0,8 3. Sectorisation des espèces animales selon leur état 4 96 de santé 4. Utilisation de vêtements spéciaux réservés 0 100 à l'exploitation 5. Utilisation de chaussures spéciales réservées 0,8 99,2 à l'exploitation 6. Respect de la matière de construction du mur 52,4 47,6 de la porcherie 7. Étanchéité des murs entre les cases de la porcherie 30,2 69,8 8. Respect de la matière de construction du sol de la 51,6 48,4 porcherie 9. Respect de la matière de construction de la toiture de 57,1 42,9 la porcherie 10. Existence de séparation selon les stades physiologiques 86,5 13,5 des animaux 11. Respect le stockage du lisier 4,8 95,2 12. Balayage et /ou lavage des matériels d’élevage avant 59,5 40,5 l’arrivée d’un nouveau lot 13. Balayage et /ou lavage de la porcherie avant l’arrivée 68,3 31,7 d'un nouveau lot 14. Désinfection des porcheries avant l’arrivée 21,4 78,6 d’un nouveau lot 30

Tableau XII: Répartition des éleveurs selon l’application de mesures de bio- confinement Mesures de bio-confinement Pourcentage (%) Oui Non 1. Confinement permanent des porcs 100 0 2. Lavage des matériels sortant de l'exploitation 23 77 3. Désinfection des matériels sortant de l'exploitation 0 100 4. Lavage des chaussures des personnes sortant de 0 100 l'exploitation 5. Lavage des mains des personnes sortant de l'exploitation 10,3 89,7

Tableau XIII: Variation des nombres de mesures de biosécurité respectés au sein des élevages Nombres de mesures de biosécurité respectés

Mesures de Nb total à Min Moy Mod Méd Max ET biosécurité respecter Bio-exclusion 17 2 4,4 3 4 11 2,1

Bio-gestion 15 3 6,3 6 6 12 2,3

Bio-confinement 5 1 1,4 1 1 3 0,7

Biosécurité 37 6 12,2 9 11 26 4,2

Tableau XIV: Répartition des niveaux d’application des mesures de biosécurité Niveaux d’application de mesures de biosécurité Convenable Acceptable Vulnérable Total Mesures de Nb % Nb % Nb % Nb % Bio-exclusion 2 1,6 7 5,5 117 92,9 126 100 Bio-gestion 4 3,2 60 47,6 62 49,2 126 100 Bio-confinement 0 0 18 14,3 108 85,7 126 100

Biosécurité 0 0 19 15,1 107 84,9 126 100

31

II.4. Impacts sanitaires II.4.1. Taux moyen de la morbidité Le tableau XV illustre le taux moyen de la morbidité des pathologies infectieuses selon le système atteint. Le taux moyen de morbidité le plus élevé est rencontré dans les cas des pathologies polysystémiques (21,9%). II.4.2. Taux moyen de la mortalité Le tableau XVI présente le taux moyen de la mortalité des pathologies infectieuses selon le système atteint. Les pathologies infectieuses polysystémiques sont celles qui engendrent le taux moyen de mortalité le plus élevé (58,7%).

Tableau XV: Variation de taux moyen de la morbidité des pathologies infectieuses selon le système atteint

Taux moyens de la morbidité(%) Pathologies infectieuses Min Moy Max ET Digestif 0 15,6 86 24,1 Respiratoire 0 0,9 40 5,0 Nerveux 0 1,1 70 6,9 Cutané 0 0,9 22,2 3,8 Reproducteur 0 0,8 18,1 2,8 Polysystémique 0 21,9 85,7 25,9

Tableau XVI: Variation de taux moyen de la mortalité des pathologies infectieuses selon le système atteint

Taux moyen de la mortalité(%) Pathologies infectieuses Min Moy Max ET Digestives 0 4,1 53,8 9,9 Respiratoires 0 4,7 100 21,3 Nerveuses 0 3,1 100 17,6 Cutanées 0 1,5 100 12,5 Reproduction 0 0 0 0 Polysystémiques 0 58,7 100 48,9 32

II.5. Facteurs associés à l’application des mesures de biosécurité

II.5.1. Corrélation entre les caractères (genre, âge et niveaux d’instruction) et les niveaux de mesures de biosécurité Le tableau XVII indique la relation entre les niveaux de mesures de biosécurité et les caractères sociodémographiques (genre, âge et niveaux d’instruction). Seul les 1/5 des éleveurs de sexe féminin (20%, n=4) appliquent de façon acceptable les mesures de biosécurité. Mais les différences ne sont pas statistiquement significatives (p=0,35). Plus de ¼ des éleveurs (27,6%, n=8) âgés de [40-50[ans appliquent des mesures de biosécurité acceptable. Les différences sont statistiquement significatives (p=0,04). La proportion des éleveurs appliquant des niveaux de mesures de biosécurité vulnérable diminue avec l’augmentation du niveau d’instruction des éleveurs. Les différences sont statistiquement significatives (p=0,00).

II.5.2. Corrélation entre les communes et les niveaux de mesures de biosécurité Le tableau XVIII indique la relation entre les niveaux d’application de mesures de biosécurité et les Communes. Les 2/5 des éleveurs (40%, n=6) dans la commune d’Ambatolampy appliquent des mesures de biosécurité acceptable. Les différences sont statistiquement significatives avec une p=0,02.

II.5.3. Corrélation entre les niveaux de mesures de biosécurité et les types d’élevage. Le tableau XIX montre la relation entre les niveaux de mesures de biosécurité et les caractéristiques de l’élevage. Plus de 1/5 des éleveurs (23,5%, n=12) pratiquant l’élevage de type mixte applique de façon acceptable un niveau de mesures de biosécurité. Les différences sont statistiquement significatives (p=0,03).

33

Tableau XVII: Répartition des éleveurs selon les niveaux de mesures de biosécurité et les caractères sociodémographiques (genre, âge et niveaux d’instruction) Niveaux de mesures de biosécurité acceptable vulnérable Total p Caractères n=19 % n=107 % n=126 % Genre Masculin 15 14,2 91 85,8 106 100 0,35 Féminin 4 20 16 80 20 100 Classe d’âges (ans)

[20-30[ 2 5,4 35 94,6 37 100 [30-40[ 5 11,6 38 88,4 43 100 [40-50[ 8 27,6 21 72,4 29 100 0,04 ≥50 4 23,5 13 76,5 17 100 Niveaux d’instruction

Primaire 2 7,4 25 92,6 27 100 Secondaire 11 11,8 82 88,2 93 100 0,00 Universitaire 6 100 0 0 6 100

Tableau XVIII: Répartition des éleveurs selon les niveaux d’application de mesures de biosécurité et les communes

Niveau d’application de mesures de biosécurité

Total Acceptable Vulnérable Communes n=19 % n=107 % Nb % p Ambatolampy 6 40 9 60 15 100 Behenjy 8 14 49 86 57 100 0,02 Ambatondrakalavao 4 12,9 27 87,1 31 100

23 100 Sabotsy Namatoana 1 4,3 22 95,7

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Tableau XIX: Répartition des éleveurs selon les niveaux de mesures biosécurité et les types d’élevage. Niveaux de mesures biosécurité Acceptable vulnérable Total p Types d’élevage n=18 % n=107 % n=126 %

Naisseur 2 20 8 80 10 100

Engraisseur 5 7,7 60 92,3 65 100 0,03 Mixte 12 23,5 39 76,5 51 100 II.5.4. Corrélation entre les niveaux de mesures de biosécurité et le. nombre de porcs élevés Le tableau XX montre la relation entre les niveaux de mesures de biosécurité et le nombre de porcs élevés. Plus le nombre de porcs élevés augmente, plus la proportion des éleveurs dont le niveau d’application de mesures de biosécurité est vulnérable diminue. Les différences sont statistiquement significatives (p=0,04). Tableau XX : Répartition des éleveurs selon les niveaux de mesures biosécurité et le nombre de porcs élevés. Niveaux de mesures biosécurité Nombre de porcs élevés Acceptable vulnérable Total p (têtes) n=18 % n=107 % n=126 % <40 11 11,5 85 88,5 96 100 [40-80[ 6 23,1 20 76,9 26 100 0,04 ≥80 2 50 2 50 4 100

II.6. Facteurs associés sur les impacts sanitaires II.6.1. Corrélation entre le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuse et le genre des éleveurs. Le tableau XXI donne la relation entre le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses et le genre des éleveurs. Le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses ne diffère pas significativement selon le genre des éleveurs.

35

Tableau XXI : Répartition des éleveurs selon le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses et le genre des éleveurs. Taux moyen des morbidités des pathologies infectieuses

Genre Dig Resp Nerv Cut Repro Pôly

Masculin 15 1,1 1,2 0,7 0,9 20,2 Féminin 18,7 0,2 0,7 1,7 0,2 31

P 0,53 0,47 0,79 0,83 0,35 0,08

*Dig : Digestives ; Resp : Respiratoire ; Nerv : Nerveuses ; Cut : Cutanées *Repro : Réproductives ; Poly : polysystémique II.6.2. Corrélation entre le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuse, la classe d’âge et les niveaux d’instruction des éleveurs. Le tableau XXII représente la répartition des éleveurs selon le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses, la classe d’âge et les niveaux d’instruction des éleveurs. Le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses ne diffère pas significativement selon la classe d’âge et les niveaux d’instruction des éleveurs. II.6.3. Corrélation entre le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuse et les Communes. Le tableau XXIII illustre la relation entre les taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses et les Communes. Le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses digestives dans la Commune d’Ambatolampy (25,4%) est 4 fois plus élevé que celle de la Commune de Sabotsy Namatoana (6,1%). Les différences sont statistiquement significatives (p= 0,03). II.6.4. Corrélation entre le taux moyen de morbidité et les caractéristiques d’élevage Le tableau XXIV montre la relation entre le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses et les caractéristiques d’élevage. Le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses digestives dans l’élevage de type Naisseur (28,4%) est 5,4 fois plus élevé que celle dans l’élevage de type Engraisseur (5,2%). Les différences sont statistiquement significatives avec p= 0,00 36

Le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses digestives dont l’élevage ayant un nombre de porcs entre 40 à 80 têtes (27%) est presque 2 fois plus élevé que celle d’élevage ayant le nombre de porcs inférieures à 40 têtes (12,5%). Les différences sont statistiquement significatives avec p=0,02. Tableau XXII : Répartition des éleveurs selon le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses, la classe d’âge et les niveaux d’instruction des éleveurs. Taux moyen des morbidités des pathologies infectieuses

Classe d’âge (ans) Dig Resp Nerv Cut Repro Pôly

[20-30[ 10,8 2,4 1,8 0,5 0,5 17,9

[30-40[ 18 0,5 1,1 1,4 0,9 19,9

[40-50[ 17,5 0 0,3 0,7 1,1 22,8

≥50 16,9 0,4 0,8 0 0,6 25,2

P 0,55 0,22 0,84 0,56 0,86 0,58

Niveaux d’instruction Primaire 7,3 1,7 0 1,5 0,2 13,7

Secondaire 17,6 0,7 1,5 0,6 0,9 24,5

Universitaire 21,6 1,2 0 0 0,8 18,4

P 0,12 0,67 0,55 0,49 0,45 0,15

Tableau XXIII: Répartition des éleveurs selon les taux moyens de morbidité des pathologies infectieuses et les communes Taux moyens des morbidités des pathologies infectieuses (%) Communes Dig Resp Nerv Cut Repro Pôly

Ambatolampy 25,4 0 1 0,4 0,3 24

Behenjy 19,3 0,8 1,8 0,3 1,2 18,5

Ambatondrakalavao 11,2 0,2 0,7 0,7 0,3 27,5

Sabotsy Namatoana 6,1 2,7 0 2,4 0,7 22,2

P 0,037 0,294 0,731 0,180 0,497 0,451 37

Tableau XXIV : Répartition des éleveurs selon le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses et les caractéristiques d’élevage Taux moyen des morbidités des pathologies infectieuses caractéristiques Dig Resp Nerv Cut Repro Pôly d’élevage

Type d’élevage

Naisseur 28,4 0 0,7 0 4,9 20,4 Engraisseur 5,2 1,6 0,5 1,6 0 22,4 Mixte 26,5 0,3 1,7 0 16,8 21,5 P 0,00 0,34 0,70 - 1 0,96 Nombre de porcs élevés <40 12,5 1,1 1,2 1,01 0,9 22 [40-80[ 27 0,4 0,1 0,27 0,2 22,2 ≥80 16,3 0 3,7 0 1,2 17,3 P 0,02 0,77 0,57 0,63 0,52 0,93

II.6.5. Corrélation entre le taux moyen des mortalités des pathologies infectieuse et le genre des éleveurs. Le tableau XXV représente la relation entre le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses et le genre des éleveurs. Le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses ne diffère pas significativement selon le genre des éleveurs. Tableau XXV : Répartition des éleveurs selon le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses et le genre des éleveurs.

Taux moyen des mortalités des pathologies infectieuses

Genre Dig Resp Nerv Cut Repro Pôly Masculin 4,4 4,7 5 0,9 0 57,9 Féminin 2,3 5 2,8 0 0 63,1 P 0,33 0,95 0,61 - - 0,66 38

II.6.6. Corrélation entre le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses, la classe d’âge et les niveaux d’instruction des éleveurs. Le tableau XXVI présente la relation entre le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses, la classe d’âge et les niveaux d’instruction des éleveurs. Le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses ne diffère pas significativement selon la classe d’âge et les niveaux d’instruction des éleveurs Tableau XXVI : Répartition des éleveurs selon le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses, la classe d’âge et les niveaux d’instruction des éleveurs. Taux moyen des mortalités des pathologies infectieuses

Classe d’âge (ans) Dig Resp Nerv Cut Repro Pôly

[20-30[ 3,1 10,8 0 2,7 0 59

[30-40[ 4,5 2,3 4,6 2,3 0 51,1

[40-50[ 3,3 0 3,4 0 0 66,2

≥50 6,2 5,8 5,8 0 0 64,7

P 0,71 0,16 0,59 0,76 - 0,58

Niveaux d’instruction

Primaire 0,5 7,4 0 3,70 0 44,4

Secondaire 4,8 3,2 4,3 1 0 63,8

Universitaire 7,7 16,6 0 0 0 50

P 0,08 0,25 - 0,76 - 0,18

II.6.7. Corrélation entre le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses selon les communes Le tableau XXVII illustre la relation entre les taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses et les communes. Le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses respiratoires dans la commune de Sabotsy Namatoana (8,6%) est 2,6 fois plus élevé que celle de la commune d’Ambatondrakalavao (3,2%). Mais les différences ne sont pas statistiquement significatives avec p= 0,98. 39

Tableau XXVII : Répartition des éleveurs selon les taux moyens des mortalités des pathologies infectieuses et les communes Taux moyen des mortalités des pathologies infectieuses

Communes Dig Resp Nerv Cut Repro Pôly

Ambatolampy 8,5 0 6,6 0 0 60

Behenjy 4,4 5,2 5,2 0 0 57,6

Ambatondrakalavao 4 3,2 0 0 0 61,2

Sabotsy Namatoana 0 8,6 8,6 0 0 57,3

P 0,06 0,63 0,38 - - 0,98

II.6.8. Corrélation entre taux moyen de mortalité et les caractéristiques d’élevage Le tableau XXVIII donne la relation entre le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses et les caractéristiques d’élevage. Le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses digestives dans l’élevage de type Mixte (9,1%) est presque 2 fois plus élevé que celle dans l’élevage de type Naisseur (5%). Les différences sont statistiquement significatives avec p= 0,00. Le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses nerveuses dont l’élevage ayant un nombre de porcs plus de 80 têtes (25%) est presque 13 fois plus élevé que celle d’élevage ayant un nombre de porcs inférieurs à 40 têtes (2%). Les différences sont statistiquement significatives avec p= 0,03.

II.6.9. Corrélation entre le taux moyen de la morbidité et les niveaux de mesures de biosécurité

Le tableau XXIX indique la relation entre le taux moyen de la morbidité et les niveaux de mesures de biosécurité.

Le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses polysystémiques dont les niveaux des mesures biosécurité vulnérable (24,4%) est presque 3 fois plus élevé que celle des niveaux des mesures biosécurité acceptable (9,9%) avec p=0,02.

40

II.6.10. Corrélation entre le taux moyen de la mortalité et les niveaux de mesures de biosécurité

Le tableau XXX indique la relation entre le taux moyen de la mortalité et les niveaux de mesures de biosécurité. Le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses polysystémiques dans les élevages présentant des niveaux de mesures de biosécurité vulnérable (31,57%) est presque 2 fois plus élevé que celle des élevages présentant des niveaux de mesures de biosécurité acceptable (63,59%). Et les différences sont statistiquement significatives avec p= 0,01. Tableau XXVIII: Répartition des éleveurs selon le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses et les caractéristiques d’élevage Taux moyens des mortalités des pathologies infectieuses

caractéristiques Dig Resp Nerv Cut Repro Pôly d’élevage

Type d’élevage

Naisseur 5 0 10 0 0 51,3 Engraisseur 0 6,1 3 0 0 70

Mixte 9,1 3,9 1,9 0 0 62,8

P 0,00 0,68 0,42 - - 0,34

Nombre de porcs élevés <40 1,8 4,1 2 0 0 53,5

[40-80[ 12,5 7,6 3,8 0 0 75,5

≥80 3,4 0 25 0 0 75

P 0,87 0,68 0,03 - - 0,10

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Tableau XXIX: Répartition des éleveurs selon le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses et les niveaux de mesures de biosécurité. Taux moyen des morbidités des pathologies infectieuses Niveaux de mesures Dig Resp Nerv Cut Repro Pôly Biosécurité

Acceptable 9,5 0,4 0 0,3 0,2 9,9 Vulnérable 16,7 1 1 0,9 0,9 24,4 P 0,23 0,60 0,44 0,58 0,35 0,02

Tableau XXX: Répartition des éleveurs selon le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses et les niveaux de mesures de biosécurité Taux moyen des mortalités des pathologies infectieuses Niveaux de mesures Dig Resp Nerv Cut Repro Pôly Biosécurité

Acceptable 2,43 5,26 0 0 0 31,57 Vulnérable 4,40 4,67 1,86 3,73 0 63,59 P 0,42 0,91 - - - 0,01

II.7. Récapitulation des faits saillants

Le niveau de mesure de biosécurité au sein des élevages porcins est presque vulnérable. En effet, aucun éleveur ne pratique l’insémination artificielle, n’utilise de pédiluve, ne pratique le lavage des chaussures en entrant dans l’exploitation et n’utilise des filets contre les oiseaux. La totalité (100%) des éleveurs n’utilise pas de vêtements spéciaux réservés à l’exploitation d’élevage. Et ne font pas la désinfection des matériels et le lavage des chaussures des personnes sortant de l’exploitation. Les 15,1% (n=19) des éleveurs appliquent les mesures de biosécurité de façon acceptable.

Le taux moyen de morbidité et mortalité des pathologies infectieuses polysystémiques sont respectivement de 21,96% et de 58,76% au sein de l’élevage porcin dans le district d’Ambatolampy.

Plus de ¼ des éleveurs (27,6%, n=8) âgés de 40 à 50 ans appliquent de mesures de biosécurité acceptable avec p=0,04. La proportion des éleveurs appliquant des niveaux de mesures de biosécurité vulnérable diminue avec l’augmentation du niveau d’instruction 42

des éleveurs avec p=0,00. Plus de 1/5 des éleveurs (23,5%, n=12) pratiquant l’élevage de type mixte applique de façon acceptable un niveau de mesures de biosécurité avec p=0,03. Plus le nombre de porcs élevés augmente, plus la proportion des éleveurs dont le niveau d’application de mesures de biosécurité est vulnérable diminue avec p=0,04.

Le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses polysystémiques dont les niveaux des mesures biosécurité vulnérable (24,4%) est presque 3 fois plus élevé que celle des niveaux des mesures biosécurité acceptable (9,9%) avec p=0,02. Le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses polysystémiques ayant des niveaux de mesures de biosécurité vulnérable (31,57%) est presque 2 fois plus élevé que celle des niveaux des mesures biosécurité acceptable (63,59%) avec p=0,01.

TROISIÈME PARTIE : DISCUSSION 43

DISCUSSION

I. Réflexions sur la méthodologie

Le fait que le choix des élevages se porte sur les élevages du porc n’est pas un hasard. En effet, ces élevages sont les plus nombreux et les mesures de biosécurité sont presque absentes comme l’ont montré d’autres auteurs (Rarivo MI, 2013) et (Franco S, 2007) [45, 46] Notre choix est porté sur les élevages porcins de divers types de production (naisseurs, engraisseur et mixte). L’intérêt de ce choix est qu’il permet de connaitre la complexité de l’application des mesures de biosécurité dans ces fermes.

Le choix de la zone d’étude est un choix raisonné. Le district d’Ambatolampy occupe la grande partie de la zone production porcine à Madagascar [47].

L’approche méthodologique est classique et se base sur l’aspect sociodémographique des éleveurs, caractéristique d’élevage et des paramètres essentiels de la biosécurité dans les élevages porcins afin d’apprécier les pratiques mises en œuvre et les impacts sanitaires dans les élevages. Ces méthodes utilisées pour cette étude consistent à observer les exploitations porcines et de poser des questions aux éleveurs de porcs dans le district d’Ambatolampy.

Lors de cette étude, les biais principalement rencontrés sont de 2 ordres : le biais de sélection survenu lors de l’échantillonnage et le biais d’information dû à la possibilité de non sincérité des réponses, la mauvaise interprétation des questions et au problème de mémorisation. En effet, sur ce dernier point, il a été particulièrement difficile de distinguer les nombres exacts de porcs malades et morts. De plus, beaucoup des éleveurs confondent les signes des différentes maladies. Certains éleveurs par exemple pensent qu’un taux de mortalité élevé signifie le passage de la peste porcine.

II. Application de mesures de biosécurité en élevages porcins.

II.1. Application de mesures de bio-exclusion

Dans cette étude, aucun des éleveurs pratiquent l’insémination artificielle. Ce résultat est distinct de ceux rapportés par Sylviane B et Brigitte B, (Europe en 2001 à 2006). Ils ont montré que la quasi-totalité des éleveurs (98 %) pratiquent l’insémination 44

artificielle [48]. La dissimilitude entre les deux résultats serait due à la mauvaise connaissance, à la moindre existence de l’encadrement technique et de formation, au différent problème financier et commercial de la semence. Aucun éleveur n’utilise de pédiluve. Ce résultat est presque similaire au résultat rapporté par Elise O au Sénégal en 2010. Il a montré que seulement 4% des fermes avicoles possèdent le pédiluve à l’entrée des bâtiments [49]. Par contre, notre résultat discorde de celui effectué par Hémonic A, Corrégé I et Lanneshoa M dans les régions Poitou- Charentes, Alsace-Lorraine, Bourgogne et Champagne-Ardenne en 2010. Ils ont affirmé que plus de la moitié des éleveurs (58 %) ont installé des pédiluves à l’entrée des élevages [50]. D’après les résultats des enquêtes, aucun éleveur ne pratique le lavage des chaussures en entrant dans l’exploitation. Ce résultat est divergent de celui obtenu par Hémonic A, Corrégé I et Lanneshoa M dans les régions Poitou-Charentes, Alsace- Lorraine, Bourgogne et Champagne-Ardenne en 2010. Ils ont montré que les 21 % des éleveurs lavent leurs bottes en entrant dans l’exploitation de l’élevage porcin [50]. Les résultats des enquêtes montrent qu’aucun éleveur n’utilise des filets contre les oiseaux. Ce résultat est différent de celui Poljak Z et al. Ils ont affirmé que la plupart des fermes avaient des filets aux fenêtres pour éviter l’entrée des oiseaux [51]. Nos résultats pourraient s’expliquer par le manque de connaissance, le faible niveau financier et le nombre restreint des porcs élevés.

II.2. Application de mesures de bio-gestion et bio-confinement

Cette étude affirme qu’aucun éleveur n’utilise des vêtements spéciaux réservés à l’exploitation. Une étude effectuée par Nöremark M Frössling J et Lewerin SS, en Suède en 2010, ils ont montré que moins des 40% des éleveurs utilisent des vêtements de protection pour les visiteurs [52]. Aucun éleveur n’utilise la désinfection des matériels et le lavage des chaussures des personnes qui sortent de l’exploitation. Ce résultat est différent de celui obtenu par Hémonic A, Corrégé I et Lanneshoa M dans les régions Poitou-Charentes, Alsace-Lorraine, Bourgogne et Champagne-Ardenne en 2010. Ils ont déclaré que les 62% des éleveurs font la désinfection et le lavage de chaussures avec des petits matériels en sortant de l’élevage [50]. Ces résultats pourraient s’expliquer par le fait que les éleveurs des porcs ne sont pas encore sensibilisés à l’importance de la biosécurité. Par conséquent, les éleveurs négligent l’application de ces mesures. Les 45

pratiques de la biosécurité sont souvent perçues comme couteuses et nécessitent beaucoup d’investissements.

II.3. Niveau de mesures de biosécurité

D’après les résultats des enquêtes, 5,5% des éleveurs (n= 7) appliquent une mesure de bio-exclusion de façon acceptable. Ce résultat est contraire de celui Pandolfi F et al. Ils ont indiqué que la mesure de biosécurité externe est plus pratiquée [53]. Ce résultat s’expliquerait selon le fait que les éleveurs ont des mauvaises perceptions sur l’application de mesure de biosécurité. Alors que les éleveurs pensent que seule la contamination inter-porcherie favorise la transmission des maladies. Dans ce cas, les mesures de biosécurité interne sont plus respectées par rapport à la biosécurité externe.

D’après les réponses aux questionnaires, le nombre de mesures de biosécurité appliquée par les éleveurs varie de 6 à 26 mesures avec une moyenne de 12,26 ± 4,16 mesures. Une étude réalisée par Raricot au Québec dans la ferme avicole en 2011, a montré que parmi les dix mesures, seulement deux sont appliquées par tous les éleveurs sondés [54]. Ainsi, les 15,1% (n=19) des éleveurs appliquent les mesures biosécurité de façon acceptable. Ce résultat est presque similaire à celui effectué par Rabenindrina RN dans la commune rurale Mahitsy, Imerintsiatosika, Talata Volonondry et les Communes aux alentours d’Antananarivo en 2012, il a illustré que les 12% des éleveurs ont appliqué de mesures de biosécurité acceptable [9]. Ce résultat admettrait que la majorité des éleveurs ont une faible connaissance sur l’application des mesures de biosécurité et un faible moyen financier.

III. Impact sanitaire

Cette étude révèle que, le taux moyen de la morbidité liée aux pathologies infectieuses polysystémiques est la plus élevée (21,96%). Ce résultat est différent de celui observer par Abdallah E à Bangui en 1997, où la pathologie infectieuse digestive (31,70%) et respiratoire (5,7%) sont les plus rencontrées [55]. Dans la présente étude, les pathologies infectieuses polysystémiques entrainent un taux moyen de mortalité de 58,76% de porcs. Ce résultat est différent à celui obtenu par Vincent P en Afrique de l’Ouest en 2009, dans lequel il a affirmé que les pathologies infectieuses polysystémiques provoquent un taux de mortalité près de 100% dans les troupeaux porcins [56]. Ce résultat 46

pourrait s’expliquer par la présence pérenne des pestes porcines en élevage porcin. Les pestes porcines se sont propagées dans presque toute l’île (Madagascar) et ont décimé plus de 50% du cheptel porcin [57]. Elles sont des maladies polysystémiques caractérisées par une fièvre, une succession de la constipation et de la diarrhée, des rougeurs cutanées et des conjonctivites. La mortalité peut atteindre 100%. Cette situation est aggravée par le non pratique de vaccination contre les maladies des pestes porcines [46].

III.1. Corrélation entre les caractères sociodémographiques et de mesures de biosécurité

Cette étude montre que plus d’un-quart des éleveurs (27,6%, n=8) âgés de 40 à 50 ans appliquent des mesures de biosécurité acceptable. Ainsi, il y a une corrélation significative entre l’âge des éleveurs et l’application des mesures de biosécurité (p=0,05). D’autre part, l’application des mesures de biosécurité est proportionnelle aux niveaux d’instruction des éleveurs. Plus le niveau d’instruction augmente plus le niveau d’application des mesures de biosécurité s’améliore. En effet, il existe une dépendance statistique significative (p=0,00) entre les niveaux d’instruction des éleveurs et l’application des mesures de biosécurité. Ces résultats sont différents de celui rapporté par Kouam MK et Moussala JO, où ils ont montré que l’âge et le niveau d’éducation des éleveurs n’ont pas d’incidence sur le niveau de biosécurité [58]. De ce fait, nous admettrions que les éleveurs plus âgés ont beaucoup d’expérience en élevage, de même que les éleveurs de bon niveau d’instruction connaissent mieux l’importance de l’application des mesures de biosécurité.

Selon notre étude, les 2/5 des éleveurs (40%, n=6) dans la commune d’Ambatolampy appliquent une mesure de biosécurité acceptable. Mais, il y a une différence statistique significative (p=0,02) entre les niveaux d’application des mesures de biosécurité dans les 4 communes. Postma et al ont également rapporté qu’il y a une différence statistique significative (P <0,01) entre les niveaux d’application des mesures de biosécurité dans les élevages porcins en Allemagne, en France, en Suède et en Belgique [59]. Comme il y a un cabinet et pharmacie vétérinaire installé dans la commune urbaine d’Ambatolampy, le docteur vétérinaire responsable donne des encadrements et des conseils techniques aux éleveurs. De plus, des matériels ainsi que des intrants vétérinaires sont disponibles au sein 47

de cette pharmacie vétérinaire, facilitant ainsi la mise en œuvre de la pratique et de l’application des mesures de biosécurité.

III.2. Corrélation entre les niveaux de mesures de biosécurité et les caractéristiques de l’élevage.

Plus de 1/5 des éleveurs (23,5%, n=23) pratiquant l’élevage de type mixte appliquent les mesures de biosécurité de façon acceptable. L’application des mesures de biosécurité est significativement différente (p=0,03) entre les types d’élevage. En revanche, dans leur étude, Casal et al. (2007) ont montré que l’application des mesures de biosécurité est plus importante dans les élevages spécialisés (engraisseur ou naisseur) que dans les élevages à activité mixte (naisseur-engraisseur) [60]. De l’autre côté, plus le nombre de porcs augmente, plus la proportion des éleveurs dont le niveau d’application de mesure de biosécurité vulnérable diminue. Tout de même, les différences sont statistiquement significatives (p=0,04) selon le nombre de porcs. Ce résultat contredit celui rapporté par Kouam MK et Moussala JO. Ils ont mentionné que la taille du troupeau de l’agriculteur n’a pas d’incidence sur le niveau de biosécurité [58].

Comme la taille du cheptel est parfois plus grande dans les élevages de type mixte et qu’il y a plusieurs catégorie d’animaux (truie gestante, truie allaitante, porcelet pré- sevrage et post sevrage, engraissé), les éleveurs se méfient bien aux pertes économiques dues aux passages des maladies infectieuses transmissibles. Dans ce cas, les éleveurs font tous les moyens pour éviter l’entrée et la propagation des maladies porcines dans leurs exploitations tout en respectant les bonnes pratiques de l’application des mesures de biosécurité.

III.3. Impact sanitaire selon les caractères sociodémographiques

Cette étude affirme que le taux moyen de morbidité due aux pathologies infectieuses digestives dans la commune d’Ambatolampy (25,4%) est 4 fois plus élevé que celui dans la commune de Sabotsy Namatoana (6,1%). Les différences sont statistiquement significatives (p= 0,03). Ce résultat est différent de celui observé par Rabenindrina RN qui a étudié les pathologies infectieuses polysystémiques du porc. Rabenindrina a montré que le taux moyen de morbidité due aux pathologies infectieuses pôlysystémique dans la commune d’Imerintsiatosika (32%) est presque 2 fois plus élevé 48

que dans la commune de Mahitsy (13%) [9]. Ce résultat peut être expliqué par le fait que dans la commune urbaine d’Ambatolampy, la pratique des élevages de type naisseur est prépondérante comparée aux autres communes périphériques. Alors que les porcelets sont plus sensibles aux pathologies infectieuses digestives par rapport aux porcs en engraissement.

III.4. Impact sanitaire selon les caractéristiques d’élevage

Selon notre étude, le taux moyen de morbidité due aux pathologies infectieuses digestives dans l’élevage de type Naisseur (28,4%) est 5 fois plus élevé que celui dans l’élevage de type Engraisseur (5,2%). Les différences sont statistiquement significatives avec p= 0,00. Ce résultat est différent du taux observé par Rossel R et al qui ont montré que le taux moyen de morbidité due aux pathologies infectieuses digestives dans les élevages de types Naisseur (52,7%) est 2 fois plus élevé que celui observé dans les élevages de type Engraisseur (22,3%) [61]. Il semblerait que les porcelets sont facilement atteints par les pathologies infectieuse digestives par rapport aux porcs en engraissement. Cela peut être dû au climat froid dans le site d’étude et la mauvaise hygiène des porcheries.

Cette étude montre que le taux moyen de morbidité due aux pathologies infectieuses digestives, dont les élevages ont un nombre de porcs entre 40 à 80 têtes (27%), est presque 2 fois plus élevé par rapport à ceux des élevages ayant un nombre de porcs inférieur à 40 têtes (12,5%). Le taux moyen de morbidité due aux pathologies infectieuses digestives diffère significativement (p=0,02) selon le nombre de porc. Ce résultat est différent de celui observé par Abdallah E. Il a montré que le taux moyen de morbidité due aux pathologies infectieuses digestives dans les élevages ayant un nombre de porcs inférieur à 15 têtes (36,8 %) est 2/3 à ceux des élevages qui ont un nombre de porcs supérieur à 15 têtes (26,3%) [55]. Ce résultat peut être expliqué par le fait que le nombre de porcs augmente, l’hygiène de la porcherie serait difficilement respectée alors que la mauvaise hygiène constitue un facteur de risque de pathologie infectieuse digestive chez le porc. Dans cette étude, le taux moyen de mortalité due aux pathologies infectieuses digestives dans les élevages de type Mixte (9,1%) est presque 2 fois plus élevé que celui dans les élevages de type Naisseur (5%). Ainsi, les taux moyens de mortalité due aux 49

pathologies infectieuses digestives ont une différence statistique significative (p= 0,00) entre les types d’élevage. Ce résultat est différent de celui observé par IFIP en France en 2014. L’IFIP a montré que le taux de mortalité due aux pathologies infectieuses digestives dans les élevages de type Mixte (6,3%) est presque similaire au taux observé dans les élevages de type Naisseur (5,8%) [62]. Ce résultat peut être expliqué dans les élevages de type mixte par le fait que les animaux sont de plusieurs catégories. Ce qui fait que dans l’exploitation, les lots sont hétérogènes, favorisant ainsi la transmission des maladies. En effet, la réceptivité et la sensibilité des animaux à une maladie sont différentes selon les catégories d’âges et selon les états physiologiques des animaux. Certains animaux sont plus sensibles à un agent infectieux mais moins réceptifs alors que d’autres sont plus réceptifs mais moins sensibles. Il se pourrait donc que ce phénomène explique les fortes mortalités dans les élevages de type mixte.

Le taux moyen de mortalité due aux pathologies infectieuses nerveuses dans les élevages renfermant un nombre de porc de plus de 80 têtes (25%) est presque 13 fois plus élevé que le taux observé dans les élevages possédant un nombre de porcs inférieur à 40 têtes (2%). Les différences sont statistiquement significatives (p=0,03). Ce résultat est différent de celui observé par Abdallah E. Il a montré que le taux moyen de la mortalité due aux pathologies infectieuses nerveuses dans les élevages ayant un nombre de porcs entre 8 à 14 têtes (100%) est largement supérieur à celui observé dans les élevages ayant un nombre de porc inférieur à 7 têtes et supérieur 15 têtes (0,00%) [55].Ce grand écart entre le taux moyen de mortalité due aux pathologies infectieuses nerveuses selon le nombre de têtes de porc peut être expliqué par le fait que la majorité des éleveurs possédant un cheptel élevé pratique des élevages de type Engraisseur. Hors, dans notre étude, la majorité des éleveurs Engraisseurs n’approfondissent nullement sur l’état sanitaire des animaux lors de l’achat des porcs, ni ne font la mise en quarantaine des nouveaux animaux.

IV. Impact sanitaires selon les niveaux des mesures de biosécurité

D’après cette étude, le taux moyen de morbidité des pathologies infectieuses polysystémiques au sein des élevages présentant des niveaux de mesures de biosécurité vulnérable (24,4%) est presque 3 fois plus élevé que celle des élevages présentant des niveaux de mesures de biosécurité acceptable (9,9%). Et les différences sont 50

statistiquement significatives avec p= 0,02. Le taux moyen de mortalité des pathologies infectieuses polysystémiques dans les élevages présentant des niveaux de mesures de biosécurité vulnérable (31,57%) est presque 2 fois plus élevé que celle des élevages présentant des niveaux de mesures de biosécurité acceptable (63,59%). Et les différences sont statistiquement significatives avec p= 0,01. Ce résultat est différent de celui observé par Thilmant P. Il a montré que le taux moyen de morbidité due aux pathologies infectieuses polysystémiques d’une exploitation présentant un niveau de mesure de biosécurité faible (80 %) est presque 2 fois plus élevé que celui d’un élevage dont de niveau de mesure biosécurité est moyen (50%). Thilmant P a aussi montré que le taux moyen de la mortalité due aux pathologies infectieuses polysystémiques, d’une exploitation présentant un niveau de mesure de biosécurité faible (95,7%) est presque 22 fois plus élevé que celui d’un élevage dont de niveau de mesure de biosécurité est moyen (4,3%) [63]. Ces résultats pourraient être expliqués par le fait que les salmonelloses et les pestes porcines sont les pathologies infectieuses polysystémiques les plus facilement transmissibles et contagieuses en élevage porcine. D’ailleurs, leurs incidences sont fréquentes et, les modes de transmission peuvent être verticales et/ou horizontale. Ainsi, la mauvaise application des mesures de biosécurité favorise la multiplication de ces maladies.

51

V. Suggestions pour améliorer les mesures de biosécurité dans les élevages porcins.

Les analyses factorielles montrent qu’il y a une corrélation statistique significative entre le niveau de mesure de biosécurité et : l’âge des éleveurs, les niveaux d’instruction, les communes, le type d’élevage et les nombres de porcs élevés. En effet, sensibiliser les jeunes éleveurs ayant moins d’expérience en élevage porcin et leur expliquer l’importance de l’application de la mesure de biosécurité seront un atout dans l’amélioration de l’élevage. Il faudra, conscientiser fortement les éleveurs pour qu’ils éduquent leurs enfants afin qu’ils aient un niveau de scolarisation plus élevé, sensibiliser les éleveurs à faible niveau de scolarisation et expliquer aux éleveurs les avantages d’application de mesure de biosécurité et les inconvénients du non application de ces mesures. Améliorer la connaissance des éleveurs sur l’application des mesures de biosécurité à l’aide d’une formation, d’une sensibilisation, de l’amélioration de l’accessibilité aux informations et à l’aide des conseils des vétérinaires praticiens. Dans ce cas, les formateurs peuvent descendre sur terrain où ils donnent les connaissances requises sur l’application des mesures de biosécurité. Il est aussi envisageable de programmer localement des émissions télévisées ou radiodiffusées afin de sensibiliser les éleveurs. Les échanges des expériences entre les éleveurs, lors de formation, de groupes de travail ou via des témoignages dans la presse professionnelle ou sur internet sont à développer. Il faudra, améliorer fortement l’accès des éleveurs aux services de santé animale. Il faudrait installer le technicien d’élevage dans chaque commune. Puis sensibiliser et éduquer les éleveurs de se renseigner auprès des médecins vétérinaires ou des services de santé animale lorsqu’il y aura une mise en place d’une exploitation porcine ou en cas d’un problème d’élevage. Il faudra, conscientiser fortement les éleveurs sur l’importance de l’application des mesures de biosécurité quel que soit le type d’élevage et le nombre de porcs élevés.

CONCLUSION

52

CONCLUSION

Cette étude a permis d’évaluer les impacts sanitaires des mesures de biosécurité adoptées par les éleveurs porcins. En effet, seul 15,1% (n=19) des éleveurs appliquent les mesures de biosécurité de façon acceptable. Par conséquent, les pathologies infectieuses polysystémiques sont les plus fréquentes avec un taux moyen de morbidité et de mortalité respectif de 21,96% et 58,76%. La limite de cette étude réside sur la taille restreinte de l’échantillon et sur le fait que notre recherche ne concerne qu’uniquement les élevages porcins de type semi-intensif. Toutefois, cette étude apporte de nouvelles connaissances sur l’application des mesures de biosécurité et sur leurs impacts sanitaires en élevage porcin. Ainsi, les éleveurs porcins pourront ajuster les mesures de biosécurité afin de diminuer les risques de pathologies infectieuses au sein de leur élevage.

Dans une perspective de recherche, des études à grande échelle et périodique sembleraient nécessaires afin de disposer des données complètes et à jour sur l’élevage des porcs. Il serait également envisageable d’évaluer les impacts sanitaires des mesures de biosécurité sur les espèces bovines et aviaires.

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59. Postma M, Backhans A, Collineau L, Loesken S, Sjölund M, Belloc C et al. The biosecurity status and its associations with production and management characteristics in farrow-to-finish pig herds. Animal. 2016; 10(3):478-89.

60. Casal J, De Manuel A, Mateu E, Martín M. Biosecurity measures on swine farms in Spain: perceptions by farmers and their relationship to current on-farm measures. Preventive Veterinary Medecine. 2007; 15;82(1-2):138-50.

61. Rossel R, Rouillier J, Beloeil PA, Chauvin C, Basta F, Crabos JP et al. Salmonella en élevages de porcs du Sud-Ouest de la France : séroprévalence en fin d’engraissement et facteurs de risque associés. Journées Recherche Porcine. 2006; 38:371-378.

62. International Federation for Information Processing. Résultats techniques des élevages porcins bio en France 2014. International Federation for Information Processing. 2016.

63. Thilmant P, Tona TA, Ntoto MR, Okitayela OF. Appréciation du niveau de biosécurité des élevages porcins périurbains de Kinshasa, République Démocratique du Congo. Afrique Science. 2019; 15(2): 197-210.

ANNEXES

Code :…………………… Date: /__/__/__ /

Annexe 1:

Fiche d’enquête

Information générale sur l’éleveur

1) Kaominina :………………………

2) Lahy Vavy

3) Firy taona ianao ?/___/___/ Taona

4) Kilasy fahafiry anao izao/ no niala nianatra?

ambaratonga fototra

ambaratonga faharoa

ambaratonga ambony

Information sur l’élevage depuis janvier 2017 jusqu’au moment de la collecte des informations

5) Firy ny isany kisoa ompinareo nanomboka taona 2017 ka atramin’izao? /__/__/ __ /

6) Inona ny fiompina kisoa ataonareo?

Mampiteraka Manatavy Mampiteraka sady manatavy

Information sur l’application des mesures de biosécurité

Application des mesures bio-exclusion

7) Aiza avy no mamatsy kisoa ompinareo?

……………………………………………………………………………………………

8) Firy ny isan'ny fiompiana niavian’ny kisoa ompinareo? /__/ __/

9) Atokanareo ve ireo kisoa vao tonga alohany ampidiran'azy ao anatiny fiompinareo?

Eny Tsia

10). Aona fomba fampanarahanareo kisoa?

Fampanarahana ara-tanana

Famindrana atody foy

Fampanarahana amin’ny lahin-kisoa

Raha lahin-kisoa ampiasainareo dia avy aiza?

Ato anatiny valan-kisoa

Amin’ny fiompina hafa

Amin’ny fiompina maro samihafa

Raha lahin-kisoa ampiasainareo, mivoaka ivelany fiompina ve ny kisoa vavy anareo rehefa mampanaraka?

Eny Tsia

11). Mampiasa fanafody famonoana mikraoba na “désinfectant” amin’ny fitaovana izay miditra amin’ny toerana fiompina ve ianareo?

Eny Tsia

12). Misy biby hafa mirenireny ve ato amin’ny toerana fiompinareo?

Eny Tsia

13). Matetika mitsidika fiompin’olona hafa ve ianareo?

Eny Tsia

14). Omenareo ranondolana na ambin-tsakafo avy antrano ve ireo kisoanareo ireo?

Eny Tsia

Application des mesures bio-gestion

15). Mamono voalavo amin’ny tranon-kisoa ve ianareo ? Eny Tsia

16). Manome ody kankana hoan'ny kisoa ve ianareo? Eny Tsia

17). Mampiasa ody biby kely amin’ny vatan’ny kisoa ve ianareo ianareo?

Eny Tsia

18). Manadio tranon-kisoa ve ianareo rehefa hampiditra kisoa vaovao hompiana?

Eny Tsia

19). Manadio fitaovana nampisaina tamin’ny kisoa teo aloha ve ianareo rehefa hampiditra kisoa vaovao hompiana?

Eny Tsia

20). Mampiasa fanafody famonoana mikraoba tranon-kisoa ve ianareo rehefa hampiditra kisoa vaovao hompiana?

Eny Tsia

21). Mampiasa fanafody famonoana mikraoba amin’ny fitaonana teo aloha ve ianareo rehefa hampiditra kisoa vaovao hompiana?

Eny Tsia

22). Aiza asinareo kisoa marary?

Afindra toerana hafa

Avela miraka amin’ny namany foana

Hafa

Application des mesures du bio-confinement

23). Anaty trano mandrakariva ve ny kisoanareo?

Eny Tsia

24). Mampiasa fanafody famonoana mikraoba amin’ny fitaovana izay mivoaka avy ato amin’ny fiompianareo ve ianareo ?

Eny Tsia

25). Manasa fitaovana izay mivoaka avy ato amin’ny fiompianareo ve ianareo?

Eny Tsia

26). Manasa kiraro ve ny olona rehetra mivoaka avy ato amin’ny fiompianareo?

Eny Tsia

27). Manasa tanana ve ny olona rehetra mivoaka avy ato amin’ny fiompianareo?

Eny Tsia

Information sur les morbidités, et les mortalités des maladies porcines les plus fréquentes au sein élevage.

28). Firy tamin’ireo kisoanareo no efa 29). Firy tamin’ ireo kisoanareo no efa nahitana soritra matin'ny a). aretin-kibo?:/__/__/ a). aretin-kibo?:/__/__/ b). aretina taovam-pisefoana? /__/__/ b). aretina taovam-pisefoana? /__/__/ c). aretin-koditra? /__/__/ c). aretin-koditra? /__/__/ d). aretin-kozatra? /__/__/ d). aretin-kozatra? /__/__/ e). aretin’ny taova-pananahana? /__/__/ e). aretin’ny taova-pananahana? /__/__/ f).aretina amin’ny taovasamihafa? /__/__/ f). aretina amin’ny taovasamihafa? /__/__/

Annexe 2:

Fiche d’observation directe

Application des mesures de bio-exclusion

1) Respect la distance entre la ferme et la route principale.

Oui Non

2) Respect du nombre des élevages dans un rayon de 200 m

Oui Non

3) Existence de clôture Oui Non 4) Existence de pédiluve à l’entrée de la porcherie Oui Non 5) Pratique de lavage des chaussures des personnes entrant dans l'exploitation

Oui Non

6) Pratique de lavage des mains des personnes entrant dans l'exploitation

Oui Non

7) Existence de filet contre les oiseaux Oui Non

Application des mesures de bio-gestion

8) Existence de vêtements spéciaux réservés à l'exploitation

Oui Non

9) Existence de chaussures spéciales réservées à l'exploitation

Oui Non

10) Respect de la matière de construction du mur de la porcherie

Oui Non

11) Étanchéité des murs entre les cases de la porcherie

Étanche

Moins étanche

12) Respect de la matière de construction du sol de la porcherie

Oui Non

13) Respect de la matière de construction de la toiture de la porcherie

Oui Non

14) Existence de séparation selon les stades physiologiques des animaux

Oui Non

15) Respect le Stockage du lisier

Oui Non

Application des mesures du bio-confinement

16) Existence de pédiluve à la sortie de la porcherie

Oui Non

17) Pratique du lavage des chaussures des personnes sortant de l'exploitation

Oui Non

18) Pratique lavage des mains des personnes sortant de l'exploitation

Oui Non

Remarques sur les réponses des enquêtés

N° de Q Remarques

VELIRANO “Eto anatrehan’i Zanahary, eto anoloan’ireo mpikambana ao amin’ny Holafitra Nasionalin’ny Dokotera Veterinera Malagasy sy ireo mpampianatra ahy, mianiana aho fa hitandro lalandava ary hitaiza ny haja amam-boninahitry ny Dokotera Veterinera sy ny asa. Noho izany dia manome toky ary mianiana aho fa : a. Hanatanteraka ny asako eo ambany fifehezan’ny fitsipika misy ary hanaja ny rariny sy ny hitsiny ; b. Tsy hivadi-belirano amin’ny lalàn’ny voninahitra, ny fahamendrehana, ny fanajana ny rariny sy ny fitsipim-pitondran-tena eo am-panatanterahana ny asa maha Dokotera Veterinera ; c. Hanaja ireo nampianatra ahy, ny fitsipiky ny haikanto. Hampiseho ny sitraka sy fankatelemana amin’izy ireo ka tsy hivaona amin’ny soa nampianarin’izy ireo ahy; d. Hanaja ny ain’ny biby, hijoro ho toy ny andry iankinan’ny fiarovana ny fahasalaman’izy ireo sy ho fanatsarana ny fiainany ary hikatsaka ny fivoaran’ny fahasalaman’ny olombelona sy ny toe-piainany; e. Hitazona ho ahy samirery ny tsiambaratelon’ny asako; f. Hiasa ho an’ny fiarovana ny tontolo iainana sy hiezaka ho an’ny fisian’ny fiainana mirindra ho an’ny zava-manan’aina rehetra ary hikatsaka ny fanatanterahana ny fisian’ny rehetra ilaina eo amin’ny fiaraha-monina tsy misy raoraon’ny olombelona sy ny biby; g. Hiezaka hahafehy ireo fahalalana vaovao sy haitao momba ny fitsaboana biby ary hampita izany amin’ny hafa ao anatin’ny fitandroana ny fifanakalozana amin’ny hairaha mifandray amin’izany mba hitondra fivoarana ho azy; h. Na oviana na oviana aho tsy hampiasa ny fahalalako sy ny toerana misy ahy hitondra ho amin’ny fahalovana sy hitarika fihetsika tsy mendrika. Ho toavin’ny mpiara-belona amiko anie aho raha mahatanteraka ny velirano nataoko. Ho rakotry ny henatra sy ho rabirabian’ny mpiray asa amiko kosa aho raha mivadika amin’izany”.

PERMIS D’IMPRIMER LU ET APPROUVÉ Le Directeur de Thèse, Signé : Professeur RATSIMBAZAFIMAHEFA RAHANTALALAO Henriette

VU ET PERMIS D’IMPRIMER Le Doyen de la Faculté de Médecine d’Antananarivo, Signé: Professeur VOLOLONTIANA Hanta Marie Danielle

Name and first name : RAZANDRY Oligico Thesis title : HEALTH IMPACTS OF BIOSECURITY MEASURES IN PIG FARMS IN AMBATOLAMPY DISTRICT. Heading : Animal Husbandry Number of pages : 51 Number of références bibliographical : 63 Number of tables : 30 Number of appendices : 02 Number of figures : 02 ABSTRACT

Introduction: Weak application of biosecurity measures increases the risk of introducing, installing and spreading an infectious outbreak in a farm. Our study aims to evaluate the health impacts of biosecurity measures adopted by pig farmers.

Methods: We performed a descriptive, retrospective and cross-sectional study from a survey of pig farmers in the 4 communes of Ambatolampy district. The study period extended from January 2017 until May 2018 to 126 pig farmers.

Results: This study has shown that only 15.1% (n = 19) of farmers apply biosecurity measures in an acceptable manner. Indeed, among the diseases found in pig farms, the morbidities and mortalities of polysystemic infectious diseases are the most frequent with a respective average rate of 21.96% and 58.76%.

Conclusion: The application of biosecurity measures is far from satisfactory. This implies the morbidity and high mortality of polysystemic infectious diseases in pig farming.

Key words : Biosecurity; Farm; Morbidity; Mortality; Swine.

Director of thesis : Professeur RATSIMBAZAFIMAHEFA RAHANTALALAO Henriette Reporter of thesis: Docteur ANDRIANIRINARISON Jean Claude Author’s address : [email protected]

Nom et prénom : RAZANDRY Oligico Titre de la thèse : IMPACTS SANITAIRES DES MESURES DE BIOSÉCURITÉ AU SEIN DES ÉLEVAGES PORCINS DU DISTRICT D’AMBATOLAMPY. Rubrique : Zootechnie Nombre de pages : 51 Nombre de références bibliographiques : 63 Nombre de tableaux : 30 Nombre des annexes : 02 Nombre de figures : 02 RÉSUMÉ

Introduction : La faiblesse d’application des mesures de biosécurité accroit le risque d’introduction, d’installation et de propagation d’un foyer infectieux au sein d’un élevage. Alors, notre étude vise à évaluer les impacts sanitaires des mesures de biosécurité adoptées par les éleveurs porcins. Méthodes : Nous avons mené une étude descriptive, rétrospective et transversale à partir d’une enquête auprès des éleveurs de porcs dans les 4 communes du district d’Ambatolampy. La période d’étude s’est étendue entre janvier 2017 jusqu’ en mai 2018 sur 126 éleveurs porcins. Résultats : Cette étude a prouvé que seulement 15,1% (n=19) des éleveurs appliquent les mesures de biosécurité de façon acceptable. En effet, par rapport aux pathologies infectieuses rencontrées au sein des élevages porcins, les morbidités et les mortalités dues aux pathologies infectieuses polysystémiques sont les plus fréquentes avec un taux moyen respectif de 21,96% et 58,76%. Conclusion : L’application des mesures de biosécurité est loin d’être satisfaisante. Ce qui implique la morbidité et la mortalité élevé des pathologies infectieuses polysystémiques en élevage porcine. Mots clés : Biosécurité; Ferme; Morbidité; Mortalité; Porcine.

Directeur de thèse : Professeur RATSIMBAZAFIMAHEFA RAHANTALALAO Henriette Rapporteur de thèse : Docteur ANDRIANIRINARISON Jean Claude Adresse de l’auteur : [email protected]