Cap2015 Anc – Cdpa – Psr – Uds-Togo
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CAP2015 ANC – CDPA – PSR – UDS-TOGO 367, rue Koutimé, Quartier Bè-Kamalodo 06 BP 6123 Lomé 06 Tél. : 22 41 20 89 Lomé, Togo www.anctogo.com Email : [email protected] CAP 2015 MEMORANDUM SUR LE COUP DE FORCE ELECTORAL D’AVRIL 2015 AU TOGO Août 2015 2 Sommaire I - INTRODUCTION 3 II – LES INSTITUTIONS ET AUTRES ENTITES IMPLIQUEES DANS LE PROCESSUS ELECTORAL 5 1. La CENI 5 2. La Cour Constitutionnelle 9 3. La HAAC 11 4. Le gouvernement et le parti au pouvoir, RPT/ UNIR 12 5. La société civile 14 6. La communauté internationale 16 III – LES CELI LES PLUS CONCERNEES PAR LES FRAUDES ET IRREGULARITES 18 1. Cinkassé 18 2. Tône 19 3. Kpendjal 20 4. Tandjoaré 22 5. Oti 22 6. Kéran 24 7. Doufelgou 24 8. Binah 26 9. Dankpen 28 10. Bassar 29 11. Kozah 29 12. Assoli 31 13. Tchamba 32 14. Sotouboua 33 15. Plaine de Mô 35 16. Blitta 37 17. Tchaoudjo 39 18. Wawa 39 IV - CONCLUSION 42 V - ANNEXES 43 3 I - INTRODUCTION L’élection présidentielle du 25 avril 2015 au Togo est sortie de son cadre légal dès lors que seuls les procès-verbaux de 14 Commissions Electorales Locales Indépendantes (CELI) sur un total de 42 ont été examinés en assemblée plénière de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) sans être dûment validés, avant la proclamation des résultats provisoires. La prétendue victoire du candidat du parti au pouvoir, proclamée unilatéralement par le président de la CENI, le 28 avril 2015 et entérinée par la Cour Constitutionnelle, le 03 mai 2015, constitue donc un énième coup de force électoral perpétré comme à son habitude, par le régime RPT/UNIR qui régente ce pays de père en fils, depuis plus de 50 ans. En effet, trois jours après le scrutin, le 28 avril 2015 au soir, le président de la CENI, qui est manifestement à la solde du régime, s’est empressé de publier unilatéralement à la télévision publique TVT, des résultats provisoires incohérents, dont lui seul connait la provenance. Dans la foulée, les 5 représentants des partis membres de la coalition CAP 2015 à la CENI, sont interdits d’accès à la CENI et des mesures arbitraires d’exclusion et de représailles sont engagées contre eux, en violation de la loi. La publication de tels résultats viole la loi électorale ainsi que la directive interne de la CENI relative au recensement général des votes. Elle viole également l’accord du 24 avril 2015 (cf. Annexe 1, p. 44) conclu entre les acteurs politiques togolais, sous l’égide des missions d’observation et d’information électorales internationales, accord aux termes duquel un Comité d’accompagnement, présidé par le Chef de la mission d’Experts de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le Général Siaka Sangaré, est mis sur pied. Ce Comité a pour mandat, ‘’de suivre de façon pointue et soutenue, toutes les opérations de remontée, de traitement et de publication des résultats.’’ A cet effet, l’accord précise que ‘’seuls les procès- verbaux des bureaux de vote, dûment vérifiés par la CENI, en présence du Comité d’accompagnement, font foi pour le traitement et la publication des résultats.’’ En outre, la mise à l’écart des représentants de CAP 2015 qui ne sont plus convoqués aux assemblées plénières amplifie le déséquilibre inhérent à la composition de la CENI mais surtout, elle invalide ipso facto, les décisions prises dans une assemblée plénière convoquée en violation des articles 14 et 15 du règlement intérieur de la CENI. La Cour Constitutionnelle qui, comme toujours, prend le parti du régime RPT/UNIR, a validé le coup de force en entérinant des résultats provisoires comportant des chiffres faux et incohérents établis et transmis par des membres pourtant assermentés de la CENI. De plus, seuls 12 des 17 membres de l’institution ont signé les résultats provisoires ainsi transmis. L’organisation et le déroulement de ce scrutin ainsi que la proclamation des résultats montrent, une fois encore, que les consultations électorales au Togo sont toujours marquées par de graves irrégularités et des fraudes massives, planifiées et méthodiquement exécutées à chaque élection par le 4 parti au pouvoir, le RPT/UNIR, soutenu de diverses manières, non seulement par les institutions en charge du scrutin mais aussi par des acteurs de la communauté internationale et de prétendues organisations de la société civile. Si pratiquement tout l’ensemble du territoire national est concerné par les irrégularités et fraudes, les régions de la partie septentrionale du pays demeurent constamment le théâtre privilégié de ces pratiques illégales, antidémocratiques et anticonstitutionnelles. En particulier, les régions Centrale, de la Kara et des Savanes sont les zones de prédilection des intimidations, achats de votes, bourrages d’urnes, utilisations abusives de votes par procuration et par dérogation, etc., mis en œuvre impunément par les membres du gouvernement, les directeurs des sociétés publiques, des cadres de l’administration publique, des agents des forces de défense et de sécurité, les « points focaux » d’UNIR et surtout les préfets, les chefs de délégations spéciales, et les chefs traditionnels. Au cours de l’élection présidentielle du 25 avril 2015, les CELI de ces régions se sont essentiellement distinguées par des bourrages d’urnes avec la complicité active des présidents des CELI, magistrats choisis à cet effet par le régime RPT/UNIR. Ainsi, pour un taux de participation moyen d’environ 61%, on relève des taux extrêmes qui dépassent les 80% et culminent à 109,1%, notamment dans les bureaux de vote où les représentants de CAP 2015 ont été chassés manu militari. Le même phénomène est observé dans les bureaux de vote installés dans les camps militaires et de gendarmerie. La planification et l’exécution méthodique du coup de force électoral d’avril 2015 sont manifestes lorsqu’on sait que dans la soirée, au moment de la proclamation des résultats frauduleux par le président de la CENI, une escouade de militaires cagoulés et puissamment armés s’est déployée dans l’enceinte de la CENI, créant une panique générale autour et dans la salle qui devait abriter l’assemblée plénière élargie aux membres du Comité d’accompagnement. Sous les menaces d’agression et de représailles, ces derniers ont dû quitter précipitamment les lieux, abandonnant des effets personnels. Le présent mémorandum expose les irrégularités et les fraudes ainsi que les manquements et les dysfonctionnements les plus flagrants relevés : 1) au niveau des institutions en charge du scrutin, au niveau du gouvernement ainsi que des partenaires de la communauté internationale et de la ‘’société civile’’, d’une part, 2) sur le terrain, notamment dans les CELI les plus concernées, d’autre part. 5 II – LES INSTITUTIONS ET AUTRES ENTITES IMPLIQUEES DANS LE PROCESSUS ELECTORAL Les principales institutions impliquées dans les processus électoraux au Togo sont notamment, la CENI, la HAAC et la Cour Constitutionnelle. En dépit de l’indépendance et de l’autonomie que leur confèrent la Constitution et les lois, leur composition et leur mode de fonctionnement les placent sous la surveillance étroite et l’encadrement implacable du gouvernement et du parti RPT/UNIR qui inspirent leurs décisions. Elles font ainsi partie de l’arsenal des moyens de fraudes électorales entretenu par le RPT/UNIR. D’autres entités, essentiellement les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Togo, généralement désignés sous l’appellation de communauté internationale, s’impliquent également à divers titres et de diverses manières, dans les processus électoraux au Togo. Il en est de même des organisations de la société civile. Ce chapitre présente une évaluation critique du rôle joué par chaque partie dans la préparation et le déroulement de la présidentielle d’avril 2015. 1. La CENI La CENI, qui est l’organe principal de l’organisation et de la supervision des scrutins, du recensement général des votes et de la proclamation des résultats provisoires tels que sortis des urnes, n’a manifestement ni l’indépendance ni l’autonomie nécessaires à l’accomplissement de sa mission. Du fait de son instrumentalisation par le pouvoir en place, la CENI continue de ramer à contre-courant de ses attributions légales et réglementaires en s’évertuant à assurer la pérennisation du régime RPT/UNIR. C’est le sens de son incapacité à respecter la loi électorale, les règlements, procédures et directives internes ainsi que les accords politiques sur les élections. C’est également le sens de ses nombreux manquements et dysfonctionnements. C’est enfin le sens de sa propension à l’opacité, à la fraude et aux irrégularités, notamment par : l’établissement d’un fichier électoral frauduleux avec des milliers de doublons, des inscriptions fictives, des inscriptions de mineurs et d’étrangers, occasionnant des taux d’inscription avoisinant ou même dépassant 100% dans la plupart des CELI des régions Centrale, Kara et des Savanes. Le Graphique ci-après, illustre ces fraudes dans les CELI concernées. On note en particulier, les taux d’inscription anormaux dans les CELI suivantes : Binah 137%, Cinkassé 126%, Bassar 121%, Dankpen et Doufelgou 117%, Kozah 114%, Kéran 109%, Kpendjal et Tchamba 108%, Assoli et Sotouboua 106%, Oti 102%, Blitta 101%, Tchaoudjo 96%, Tandjoaré 95%, Tône 94% ; 6 7 A défaut d’un audit en bonne et due forme, la mission d’experts de l’OIF dépêchée en mars 2015, s’est contentée d’une ‘’consolidation’’ du fichier électoral en en soulignant les graves faiblesses, avec notamment, des recommandations censées limiter les effets sur le scrutin de 2015. l’omission d’électeurs sur les listes électorales ou leur réaffectation sur d’autres