Fontes Hist Oriæ Africanæ
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Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer J. VANDERLINDEN J. Koninklijke Academie voor Overzeese Wetenschappen Main-d’œuvre, Eglise, Capital et Administration dans le Congo des années trente – vol. I Jacques Vanderlinden FONTES HISTORIÆ HISTORIÆ FONTES AFRICANÆ Bruxelles | Brussel 2007 MAIN-D’ŒUVRE, EGLISE, CAPITAL ET ADMINISTRATION – VOL. I VOL. – ADMINISTRATION ET CAPITAL EGLISE, MAIN-D’ŒUVRE, 1009-08_Vanderlinden_wikkel.indd 1 22/04/15 11:57 Fontes Historiæ Africanæ MAIN-D’ŒUVRE, EGLISE, CAPITAL ET ADMINISTRATION J. VANDERLINDEN DANS LE CONGO DES ANNEES TRENTE – VOL. I DES S A CIENCES D CADEMIE Main-d’œuvre, Eglise,Administration Capitalet R ’O OYALE UTRE dans leCong Fontes Historiæ Africanæ Historiæ Fontes -M ER Jacques V o (V 2007 ANDERLINDEN des annéestr par ol. I) O VERZEESE K ente ONINKLIJKE W ETENSCHAPPEN A CADEMIE VOOR ACADEMIE ROYALE KONINKLIJKE ACADEMIE DES VOOR SCIENCES D’OUTRE-MER OVERZEESE WETENSCHAPPEN Fontes Historiæ Africanæ Main-d’œuvre, Eglise, Capital et Administration dans le Congo des années trente (Vol. I) par Jacques VANDERLINDEN 2007 Fontes Historiæ Africanæ/Sources of African History is an international public- ation project, initiated in 1962 under the general auspices of the “Union Académique Internationale” in Brussels to publish critical editions of sources for the history of sub-Saharan Africa. ACADEMIE ROYALE KONINKLIJKE ACADEMIE DES VOOR SCIENCES D’OUTRE-MER OVERZEESE WETENSCHAPPEN rue Defacqz 1 boîte 3 Defacqzstraat 1 bus 3 B-1000 Bruxelles (Belgique) B-1000 Brussel (België) ¤ (02)538.02.11 & 538.47.72 – Fax (02)539.23.53 E-mail: [email protected] Website: http://www.skynet.be/kaowarsom/ ISBN 978-90-7565-244-4 D/2007/0149/1 COMITE FONTES HISTORIÆ AFRICANÆ (Belgique/België) Coordonnateur — Coördinator Jacques VANDERLINDEN Membres — Leden John EVERAERT John JACOBS Pierre SALMON (†) Jan VANSINA Jean-Luc VELLUT Honoré VINCK Secrétaire perpétuelle — Vast Secretaris Danielle SWINNE TABLE DES MATIERES Préambule .................................................................................................... VII Introduction Correspondance de Pierre Ryckmans avec Madeleine Ryckmans (archives privées) .............................................................................. 1 1. Correspondance, documents et notes (archives de P. Ryckmans)......... 211 1.1. Correspondance .............................................................................. 211 1.2. Documents...................................................................................... 265 1.3. Notes prises par P. Ryckmans au cours d’entretiens..................... 296 Index ............................................................................................................ 313 A. Noms d’ethnies................................................................................. 313 B. Noms d’institutions et sociétés......................................................... 315 C. Noms de lieux................................................................................... 318 D. Noms de navires............................................................................... 324 E. Noms propres divers ......................................................................... 325 F. Noms de personnes ........................................................................... 326 Annexe Termes d’origines diverses utilisés par les Belges du Congo dans leur parler courant et apparaissant dans les documents................................ 331 PREAMBULE 1. LES ACTEURS Dans la mesure où l’entreprise coloniale européenne en Afrique à la fin du XIXe et au XXe siècle se caractérise principalement sur le plan économique par un souci des puissances coloniales d’administrer leurs colonies afin de maxima- liser le bénéfice retiré de l’exploitation au moindre coût des ressources naturel- les, assortie d’un investissement minimum en capital et de l’utilisation d’une main-d’œuvre le meilleur marché possible, elle met en présence les quatre acteurs qui se rencontrent dans le titre de cet ouvrage. De ceux-ci, les plus concernés sont indiscutablement les Africains. La main- d’œuvre, élément volontairement abstrait du calcul économique, ce sont eux. Les femmes et les hommes dont le mode de vie va être radicalement modifié sans qu’ils soient consultés, ce sont eux. Et toujours eux qui subiront les pres- sions de nature et d’intensité diverses des autres acteurs de cette histoire, qu’il s’agisse des représentants de l’Eglise, du Capital ou de l’Administration. Ce sont certains d’entre eux enfin qui, poussés à bout par un système dont ils ne perçoivent pas nécessairement la raison d’être, sinon qu’à leurs yeux il fonc- tionne à leur détriment, se lèveront dans un sursaut de refus. La dernière grande rébellion populaire de l’histoire de la colonisation belge — celle des Pende du Kwango — suit de peu le retour en Europe d’une mission envoyée par le gou- vernement belge pour se pencher sur certains abus dénoncés en matière de recru- tement et d’utilisation de la main-d’œuvre par certaines sociétés commerciales, et ce, particulièrement dans la province du Congo-Kasaï. Ces pages, émanant exclusivement d’Européens, doivent donc être lues en conservant constamment à l’esprit cette prémisse fondamentale du fait colonial et l’écart qui peut sépa- rer la perception qu’en a le colonisateur de celle, souvent fort différente, du colonisé. Malheureusement, de celle-ci, nous n’avons, en l’occurrence, pas de trace. Vient ensuite l’Eglise catholique, outil privilégié de la «mission civilisatrice» du colonisateur belge. Pour reprendre un texte datant de la fin de la colonisa- tion, «par leur but spécifique qui consiste dans la conversion des infidèles et l’implantation d’une Eglise stable et organisée, les missions devaient éminem- ment contribuer au relèvement moral et social des peuplades africaines. Mais leur action ne s’est pas limitée à l’évangélisation proprement dite. Elle s’est étendue à tous les aspects de la civilisation. Car la constitution d’une Eglise permanente et le développement normal de la vie chrétienne exigent des condi- tions matérielles, culturelles et sociales que les missions, en collaboration avec — VIII — les pouvoirs publics, se sont appliquées à promouvoir»1. Tout est dit en quel- ques lignes d’une grande sincérité à la fois dans la pensée et les termes. C’est dire que les missions catholiques — qui comptaient en 1930 davantage de mem- bres au Congo que l’administration y comptait de fonctionnaires — sont omni- présentes dans les documents. Dans la mesure où la colonisation belge s’inscrit dans le cadre de l’expansion du capitalisme européen caractéristique de la seconde moitié du XIXe siècle, il est normal que la présence de ses agents en Afrique soit l’un des moteurs des transformations de la vie locale. Pour produire, le Capital a besoin de ressources naturelles — ce seront celles des Africains dont le pouvoir colonial disposera généreusement au bénéfice des sociétés ou des groupes financiers — et de main- d’œuvre, dont j’ai déjà dit qu’elle est au centre de mon propos et des documents contenus dans cet ouvrage. Soulignons seulement l’aspect international de ce capital puisqu’il s’agira en l’occurrence d’un groupe britannique, celui créé par les frères Lever qui aujourd’hui encore, sous le nom d’Unilever, constitue l’un des acteurs notables de la vie économique à travers le monde même s’il s’est pratiquement retiré du Congo. Enfin, vient l’Administration. On pourrait s’étonner qu’elle apparaisse ainsi au dernier rang. Mais la nature socio-économique des problèmes traités dans les documents l’y relègue presque nécessairement. On se rendra compte que, face au Capital et à l’Eglise, elle est particulièrement démunie à la fois en effectifs et en moyens d’action. Il en résulte que, si un véritable conflit surgit, il se pose immé- diatement à un échelon relativement élevé par-dessus la tête des acteurs de terrain. Le Vicaire apostolique saisit le Gouverneur général et la controverse s’enlise le plus souvent à ce niveau relativement lointain de la réalité quotidienne des rap- ports entre individus. Quant à la Métropole, elle est bien loin. Il faut une inter- vention exceptionnelle du type de celle de C. Dupont auprès de l’administration centrale du groupe Lever pour que parvienne aux oreilles du président de son conseil d’administration, Lord Lugard, un faible écho de la situation au Congo. Ce bruit assourdi, qui arrive de même aux oreilles d’Emile Vandervelde et justifie son intervention de 1929, entraîne la création de la commission Main-d’œuvre; mais de là à dire que le Congo, et surtout la condition des Africains, soit au premier plan des préoccupations des autorités belges, il y a de la marge. 2. LE TEMPS Les documents sont rédigés, à titre principal, dans les années trente. Or, du point de vue chronologique, le déroulement de la colonisation du Congo par la Belgique peut être divisé en trois parties. Ce sont: 1 M. Storme, «Missions catholiques», in Livre Blanc: Apport scientifique de la Belgique au dévelop- pement de l’Afrique centrale (3 vol.), Bruxelles, Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer, 1962, I, pp. 342-343. — IX — — Celle qui s’étend de la reprise de l’Etat Indépendant du Congo en 1908 à la fin de la Première Guerre mondiale en 1918, qui comprend une dizaine d’années; — Celle qui sépare la fin de la Première Guerre mondiale du début de la seconde en 1940, qui s’étend sur un peu plus de vingt ans; — Celle qui sépare 1940 de 1960, année marquant l’accession de la colonie du Congo belge à l’indépendance sous le nom de