Juillet 2013
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LES ACQUIS DU PROJET DE RECHERCHE-ACTION “INTERFACE ENTRE PRESTATAIRES DE SOINS OFFICIELS ET TRADITIONNELS” DANS LA ZONE SANITAIRE DE KLOUÉKANMÈ-TOVIKLIN-LALO Juillet 2013 AUTEURS : Dr. Julien AISSAN, Médecin Coordonnateur Zone Sanitaire KTL Yves BOKOSSA, Major de Zone à KTL et Point Focal du projet Anaïs DRESSE, Assistante Junior PARZS (CTB Bénin) François ZINSOU, Point Focal (CTB Bénin) Table des matières 1. Contexte du projet et description des activités 1.1. Introduction 3 1.2. Le projet de recherche-action “interface” 4 1.2.2. Problématique de départ 4 1.2.1. Objectifs du projet 4 1.3. Cadre de mise en oeuvre du projet dans la ZS KTL 5 2. Etudes de cas 2.1. Collaboration avec les Tradipraticiens 2.1.1. Introduction 8 2.1.2. Avantages de la collaboration 9 2.1.3. Difficultés rencontrées 10 2.1.4. Conclusion 10 2.2. Sensibilisation par les pairs éducateurs 2.2.1. Introduction 11 2.2.2. Avantages de la sensibilisation par les pairs éducateurs 12 2.2.3. Difficultés rencontrées 12 2.2.4. Conclusion 13 3. Vers une interface durable entre prestataires de soins modernes et traditionnels 3.1. Acquis du projet 14 3.2. Perspectives 16 3.3. Conclusion 17 4. Abbréviations 18 5. Bibliographie 18 6. Annexes 6.1. Plan d’action du comité d’interface de la ZS KTL 19 6.2. Thématiques pour l’animation des séances d’IEC dans les maternités de la ZS KTL par les pairs éducateurs 20 6.3. Résultats de l’enquête auprès des tradipraticiens 21 6.4. Fiche de référence pour les tradipraticiens 23 6.5. Exemples de figurines de référence pour les tradipraticiens 24 6.6. Article de presse paru dans le journal “L’Autre Quotidien” 25 2 1. Contexte du projet et description des activités 1.1. Introduction L’utilisation d’un service de santé est, dans une large mesure, tributaire de l’organisation de l’offre et de la qualité de ce service. Il s’agit notamment des facilités d’accès en termes de proximité géographique, coûts abordables des soins et de la perception positive des utilisateurs par rapport aux soins qui leur sont offerts. De nombreuses autres composantes sociales ou socioculturelles liées de manière moins directe à l’offre entrent cependant en jeu dans le comportement du malade. Au Bénin, 80% de la population ont recours en première intension à la médecine traditionnelle en cas de problème de santé. 1Cette médecine, de même que l’automédication, sont également fort utilisées dans la Zone Sanitaire de Klouékanmè-Toviklin-Lalo (ZS KTL) en premiers recours en cas de problème de santé, en particulier au sein des populations les plus pauvres.2 Ainsi, dans la zone, la demande des services de santé est fortement influencée par les représentations sociales de la maladie qui est vue comme une fatalité, une conséquence de la violation des interdits ou des normes sociales, un mauvais sort jeté par des jaloux ou par des sorciers. De plus, il a été constaté que les représentants de la société civile ne sont pas organisés de manière efficace pour peser dans la planification de l’offre de soins de santé de la zone. Il faut donc tenir compte de telles réalités de terrain si l’on veut atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement en Santé, et c’est ce que le projet de recherche-action sur l’interface entre prestataires de soins modernes et traditionnels mis en oeuvre dans le cadre des accords Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) dans la Zone Sanitaire Klouékanmè-Toviklin-Lalo a compris. En effet, le recours aux soins dans la zone reste faible,3 et a de graves conséquences, en particulier pour la santé infantile et maternelle notamment le nombre élevé de décès maternels et néonatals.4 Pour remédier à cela et dans le cadre de ce projet, la ZS KTL a choisi de se focaliser sur deux aspects: la formation des tradithérapeutes aux pathologies prioritaires afin de les utiliser comme couloir de transfert précoce des malades vers les Centres de Santé, ainsi que dans la sensibilisation des mères et femmes enceintes par des pairs éducateurs. Dans le souci de mener à bien toutes les activités du projet, un comité d’interface a été mis en place pour prendre les décisions de manière concertée et par toutes les parties prenantes. Ce sont les bonnes pratiques et les leçons apprises à travers cette expérience que le présent document vise à capitaliser et à partager avec un large public. 1 OMS : Stratégie de l’OMS pour la médecine traditionnelle 2002-2005. 2 LEADD, 2004 : Etude des causes de la faible utilisation des services de santé dans la zone sanitaire KTL: Approche socio-anthropologique. 3 Rapport du monitoring des activités du second semestre 2012. 4 Base SNIGS de la zone KTL. 2 1.2. Le projet de recherche-action “interface”1 Le projet de recherche-action “Interface entre prestataires de soins modernes Les OMD Santé: et traditionnels” est un projet de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) financé par l’Union Européenne (UE). Il est mis en œuvre au Bénin, au Mali, et au Burkina Faso. Au Bénin, le projet est mis en œuvre par l’Institut Régional de Santé Publique (IRSP) de Ouidah, à travers deux Zones Sanitaires (ZS) pilotes: la ZS de Comé-Bopa-Grand-Popo-Houéyogbé et la ZS de Klouékanmè-Toviklin-Lalo. Ces deux zones constituent en effet les zones d’intervention test de l’IRSP. 1.2.1. Problématique de départ Le constat de départ du projet était qu’il existait un manque d’ancrage des politiques internationales dans les réalités du terrain. Ainsi, alors que les politiques internationales se focalisent sur les aspects biomédicaux du problème pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) Santé en Afrique de l’Ouest (voir ci-contre), les populations les plus pauvres recourent le plus souvent à l’automédication et aux tradithérapeutes, et ne se rendent au centre de santé qu’en dernier recours, lorsque toutes les autres options avaient été épuisées. Or, pour certaines maladies, ce délai de recours à la médecine moderne peut s’avérer critique pour le patient comme le paludisme, les pneumonies et les complications de la grossesse par exemple. Le projet a opté en faveur d’une approche systémique pour régler ce décalage entre l’offre et les attentes en matière de soins, afin de “repenser les modalités de prise en charge jusqu’ici centrées sur le système sanitaire officiel et sur les aspects biomédicaux, pour impliquer efficacement les centres de santé les plus proches des populations ainsi que les autres contributeurs potentiels aux soins”. Le projet mis en oeuvre a donc été conçu de manière a permettre de développer les connaissances de ces acteurs en matière de santé afin de susciter chez eux des comportements appropriés lorsqu’ils seraient confrontés à certains cas de pathologies identifiées comme prioritaires par les OMD Santé. L’une des actions du projet était la mise en place d’un comité d’interface au niveau local pour renforcer les capacités institutionnelles et la collaboration entre tous les prestataires de soins et autres contributeurs à la santé des populations (organisations à base communautaire). Ce projet visait aussi renforcer les capacités des acteurs sur le terrain, y compris la société civile (responsables communautaires, tradithérapeutes, etc.), en matière de participation à l’organisation des services et soins de santé et à la définition du contenu des politiques de santé. 1.2.2. Objectifs du projet Le but de cette action est, au travers de l’implication de l’ensemble des acteurs de la santé, de renforcer la capacité des malades à gérer leurs problèmes de santé, d’améliorer le fonctionnement et la qualité des services de santé et la qualité de la prise en charge de ces pathologies prioritaires. L’objectif général de du projet est donc de “contribuer à l’atteinte des OMD Santé en Afrique de l’Ouest, à savoir la réduction de la mortalité et de la morbidité maternelles et infantiles et la lutte contre les pathologies prioritaires“. Son objectif spécifique est « de promouvoir une intervention concertée pour renforcer les capacités institutionnelles et l’interface entre prestataires de soins sur le terrain et autres acteurs chargés de la promotion de la santé auprès des populations, en vue d’améliorer la qualité et l’efficience des services et soins de santé. 1 Les informations qui suivent sont issues de: Ecole de Santé Publique / Université Libre de Bruxelles, 2009 : Formulaire de demande de subvention du Programme ACP Science et Technologie. 4 Domaines de résultat du projet • R1. Mise en place d’un mécanisme de concertation au niveau local et un réseau sous-régional • R2. Identification des attentes et besoins spécifiques en matière de prise en charge des patients • R3. Mise en place d’un dispositif novateur de prise en charge globale basée sur les attentes des bénéficiaires et les besoins non-couverts • R4. Amélioration des indicateurs de la prise en charge médicale des problèmes de santé prioritaires • R5. La documentation, la capitalisation et la diffusion de l’expérience sont réalisées • R6. Plaidoyer pour influencer les politiques nationales et internatio- nales depuis le terrain (processus bottom-up) et mise en place d’un processus de pérennisation des acquis du dispositif. 1.3. Cadre de mise en oeuvre du projet dans la ZS KTL La zone sanitaire KTL est une des 34 zones sanitaires du Bénin. Crée par arrêté ministériel en 2002, elle chevauche trois communes qui portent son nom à savoir Klouékanmè, Toviklin et Lalo pour une superficie totale de 824 Km² couvrant 26 arrondissements et 171 villages ou quartiers de ville.