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DE PARIS .Bulletin de liaison et d'informa~ion ]N"281. )UILLET 1987 .,.------------:---.~.'" '" ~.,. ." ~~. ;':;;:.;J.-',. ..... ',' ', • .!o; ,':. r.~bulletir~ parait en fr;:.:nçais, aJiemand, êOgi:-;is, k\Jrde, itaHeri, e?;pa~nol et tl,. Prix au nl~méro: (r;ra~'!ce)2S FF, <Etranger) 30 FF Abonnement anr,tue1..(t 2 notnér9s~,i (franc~);2QQ :FF,,!(Etranger) 250 FF pJr1~ mensuel Directeur de to::pÛbJhlatt~.:Motmuxt HASSA.N , . , numéro 9' JaCOmmjss~... :Perj~jre ~ 659 15 AS. l$SN 0761 1285 . , INSTI lU l KURDE - 106, rue La Fayette - 7591 0 pAR IS - FRANC[ téI : (1 ) 48 24 64 64 Ma. .~ 8Ot1t1AIRE - YERS UN RAPPROCHEt1ENT SYRO- TURC? - LA PRESSE TURQUE DEt1ANDE UNE NOUYELLE APPROCHE DE LA QUESTION KURDE - ET ANKARA t1ET SUR PIED DES UNITES SPECIALES PORTANT LE .COSTUt1E LOCAL. - UN BILAN DE LA REPRESSION EN TURQUIE - A SIGNALER - PUBLICATIONS RECENTES - EN BREF. LA REYUE DE PRESSE - PUBLICATIONS EN YENTE YERS UN RAPPROCHEt1ENT SYRO- TURC? le 16 Jumet le Premier minlstre turc Turgut OZAL,accompagné d'une délégatlon de 110 responsables clvl1s et mjJlt81res de son P6YSs'est rendu à D8f1le5pour une vlslte officlelle de trols jours. Au cours de ce déplament annoncé comme Hhistorlque"(depuis son ŒC9SS1onà 1'1ndépendence c'est la première fols que la Syrle reçoit un chef de gouvernement turc) M. 0281 a eu de nombreux entretiens avec son homologue syrien Abdurraouf el-Q8ssem et un tête-à-tête de trois heures et demle avec le président Assad. D'après les lnformations parues dans la presse turque et internationale les entretiens syro-turcs ont porté sur deux questions prlnclP81es : le soutien de D8fTl8S8UX maquisards kurdes du PKK(Pertl des Travat11eurs du Kurdistan de Turquie) et le partage des eaux de l'Euphrate. Ankara reproche aux 8Utorités syriennes de fournir une aide matérielle multlforme au PKKQUldepuls ~t 1984 mène des actlons armées contre l'ermée turque et les m111œs 2 paysannes pro-~uvernementales. D'entrée de jeu M. Ozal aurait déclaré à ses interlocuteurs: " l'Iran et l'Irak se servent des Kurdes les uns contre les autres. Nous avons le sentiment que la Syrie est également tentée de jouer cette carte. Il s'agit d'une pollt1Que il court terme aux conséquences néfastes. En tm oe conwœ wu::> Id;;) 4u~Ü't:: Etats concernés(Turquie, Iran, Irak et Syrie) sortiront affaiblis et perdants dans cette affaire". En échange d'un engagement formel des Syriens de cesser toute aide au PKKet d'extrOOer son chef Abdullah Ocalan installé à Damas le ~uvernement turc s'est dit prêt il apurer son contentieux avec son voisin du Sud et il se montrer équitable dans le partage des eaux de l'Euphrate. Ce discours ne semble avoir convaincu M. Assad qu'à moitié. En guerre contre Israël. empêtré au Liban et faisant face il une grave crise économique la Syrie soupçonne la Turquie de "servir de tête de POrttaux Etats-Unis dans leurs visées contre la nation arabe", de favoriser, à tout le moins de tolérér les activités des Frères musulmans syriens sur son terr.itoire et de vouloir exercer un chantage permanent sur la question vitale du partage des eaux de l'Euphrate. Pour exercer des pressions sur son (relativement) puissant voisin du Nord et l'obliger il des concessions la Syrie, qui dénie tout droit spécifique à sa propre minorité kurde, s'emploie à se servir de certains groupes en guerre contre le régime d'Ankara. Cette po11tique vient de porter ses premiers fruits: la Turquie s'est officiellement engagée de laisser à la Syrie un débit d'eau importante 500 m3/seconde). En contre-partie Damas promet d'empêcher sur son territoire toute activité host1le au ~uvernement turc. d'exercer une plus grande vigilance sur la frontière turco-syrienne en vue de rendre impossible les inf1ltrations des groupes armés. Cependant les Syriens ont opposé une fin de non-recevoir aux demandes turques d'extradition de M. Ocalan( chef du PKK officiellement "réfugié politique en Syrie") et de fermeture des camps d'entrainement du PKK et d'Asala dans la Bekaa llbanaise, "ce territoire ne relevant pas de la souveraineté syrienne". la plupart des observateurs est1ment Que la visite de M. Ozal il Damas n'a été qU'un demi-succès. A l'instar de l'Iran, la Syrie, pour les raisons qui lui sont propres, ne semble pas pressée d'entrer dans une nouvelle Sainte Alliance anti-kurde sous la direction d'Ankara. Tout en engrangeant les gains provisoires de sa politique actuelle Damas attend la fin du conflit du Golfe pour reconsidérer éventuellement sa stratégie régionale. LA PRESSE TURQUE DEMANDE UNE NOUVELLE APPROCHE DE LA QUESTION KURDE la question kurde continue de susciter de nombreux reportages et éditoriaux dans la presse turque: Ce débat amorcé en mars dernier par l'hebltlmadalre Yeni Gündem se déroule désormais dans les colonnes des principaux quotidiens du pays. Il s'agit pour J'Instant d'une discussion turco-turque : la plupart des intellectuels kurdes se trouve enœre derrière les barreaux ou en exil, et dans le contexte très répressif des lois turques seuls journalistes et hommes publics turcs jouissant d'une certaine notoriété peuvent traiter de cette question sans risquer de comparaHre devant des cours de sûreté de l'Etat. A titre d'exemple nous publions dans ce numéro du bulletin de larges extraits d'un éditorial de M. Ali Birand paru dans le quotidien d'Istanbul M111iyetdu 22 ju1l1et( Cf. revue de presse p.90). Appelant à "une nouvelle approche de la question kurde" M. Birand constate d'abord que "le bilan des 8 années de l'état de siège dans 3 J'Anatolle du Sud- Est( NDLR.Lire le Kurdistan turc) est négatlf; II n'a fait qU'ouvrir œ nouvelles plaies, Les membres des forees armées turques se sont battus d6ns des CûÏluit:vlI.;) O"~' ';IIIUIIIVII~ ~;;;;-:,;;~. ôii mettant Sii péîl; ;':';",-,:.:.,~,:,~,.. ;:-,~,,:v"::':"::' , :..::.:-.'.~_ fait qu'ils étaient "mal orientés", En effet: 1) les po11tiques à suivre. les apprœhes œ la question n'ont jamais été définies d'une manière suffisante, Au contraire. œ nombreux oomaines ont été confiés 8 l'initiative des autorités provinciales. aux commandants lœaux, voire parfois aux caporaux de gend6rmerie. c'est-a-dire à des autorités oont on ne peut attendre qu'elles appréhendent toutes les dimensions de cette questlonO:urœ), Or cette question n'était pas une simple questlon œ "sécurité", C'est une question qui concerne quatre Etats qui touche aux équi11bres polltico-militaires et internatlonaux extrêmement comp11qéset qui. en même temps, nécessitent des mesures tœnomiques, sœiales et psychol~iQues, 2) Dans le passé, nous l'appe11ons "la Question de J'Est" et nous nous sommes trompés nous-mêmes, Puis, nous avons fourré notre tête dans le sable avec cette expression de "groupes séparatistes" venant on ne sait d'où et nous avons feint de ne pas voir J'existence d'une question kurde, 3)Depuis des années le peuple de cette région n'a pas pu avoir sa "part équitable" sur le plan ~nomlque et 11 a été méprisé, Le langage utilisé par nos gendarmes. ayant pour tout b~( InteIJectueJ) un certicat d'études, d6ns les villages oont ils étaient chargés de la protection, leurs méthodes brutales basées sur la peur et l'intimidation. ont fini par nous rendre étranger le peuplee de cette région), Aqui la faute? Au gendarmes incultes ou aux dirigeants dépêchant ees gend6rmes incultes dans ees provinces?" "Une nouvelle péricx1e commence désormais, Notre plus grand espoir est que l'on ne répétera pas les erreurs du passé et Quel'on apportera au peup le œ la région en même temps QUe"la sécurité véritable". de la chaleur, de J'amitié, que l'on ~rœra la priorité aux mesures susceptibles de "gagner" la confiance de ce peuple, Il est ftr::11eœ vaincre le PKK, mals à long terme la seule solution est de traiter humainement le peuple de cette région, d'assurer ses besoins de base, bref de le conquérir, Le PKKpeut disparaître aujourd'hui) une autre organisation surgira pour prendre sa plt:l:e. le moment n'est-Il pas arrivé de faire dans cette nouvelle période une nouvelle et courageuse apprœhe de cette question et de briser certains tabous? Jusqu'à ce jour nous avons considéré les évènements du Sud-Est comme une simple question œ "sécurité" consistant il mettre hors d'état de nuire Quelques terroristes, Or, comme l'on ne peut pas résoudre ce prOblème par les simples mesures de sécurité, n'est-il pas nécessaire d'~rder aux gens de cette région certains de leurs droits fond6mentaux ? Pourquoi les sanctionnons-nous lorsqu'ils veulent parler leur langue(d'ailleurs comme l1s ne connaissent pas une autre langue ils parlent entre uex constamment leur langue), lorsqu'ils veulent tr::Quérir leur culture? De quoi avons-nous peur? Làoù 11 se sentira en sécurité et en paix, là où 11mangera a sa faim un peuple se sentira chez lui I dans son pays, Tant que l'on ne leur assurera pas cela on aura beau faire la chasse aux terroristes 11 se cherchera d'autres alternatlves, Même Inconsciemment 11 penchera du côté de ceux qui lui proposent un autre mode de vie, la Turquie est assez puissante pour ne pas craindre la l~lque "si l'on leur oonne cela. 11svont demanœr d'autres choses et un jour l1s réclameront des territoires", Pour notre part. nous considérons que c'est bien les apprœhes effectuées à partir de cette l~ique- là qui sont dangereuses. Nous formons le voeu que d6ns cette nouvelle période l'on se préœcupe non seulement de le sécurité malS aussl du peuple, de ses besoins fond6mentaux, de ses droits fondamentaux", ET ANKARA MET SUR PIED DES UNITES SPECIALES PORTANT LE -COSTUME LOCAL- 4 Le ~uvernement turc met progressivement sur pied des "unités spéciales" de lutte ant1-guér111a.Relevant de la Direction de la lutte contre la terreur du Ministère de l'Intérieur, ces unités sont mises à la disposition du "super-préfet" turc de Diyarbakir I doté des pouvoirs exceptionnels et chargé œ l'aclmlnlstrat1on extroordinaire des provinces kurdes.