Marseille, L'autre Capitale De France
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Marseille, l’autre capitale de France Un traitement médiatique centralisé depuis Paris Alexandre Plumey Mémoire de fin d’études Mastère 2 Journalisme de sports EDJ Nice Année scolaire 2018-2019 UNIVERSITÉ DE NICE-SOPHIA ANTIPOLIS ÉCOLE DU JOURNALISME DE NICE Alexandre PLUMEY M2 Sports Promotion 2019 Jean-Marc Michel Marseille, l’autre capitale de France, un traitement médiatique centralisé depuis Paris MÉMOIRE DE FIN D’ÉTUDES présenté pour l’obtention du Mastère de Journalisme Spécialisation Sports Ecrit rendu en septembre 2019 Oral déroulé en octobre 2019 Sous la direction de Madame Yasmina Touaibia Table des matières Table des matières 3 Résumé 4 Introduction 5 I. Marseille, une image controversée 10 1. Des stéréotypes, entre la belle ville et la cité rebelle 10 2. Des visions médiatiques, dont une parisienne et verticale 14 3. Des idées reçues, entre réalité imagée et imaginaire réel 20 II. Marseille, à un tournant 26 1. Un passé à digérer : industrie disparue et immigration apparue 26 2. Un présent à gérer : une population entre pauvreté et criminalité 30 3. Un futur à suggérer : Euroméditerranée, poursuivre le renouveau 37 III. Marseille, le football comme étendard 42 1. L’OM, une arme sportive de rébellion face à la capitale 42 2. L’OM, le football omniprésent dans la ville 48 3. L’OM, une France bleue et blanche pour ses fidèles 54 Conclusion 58 Marseille, l’autre capitale de France ? La réponse des participants 60 Annexes 66 Bibliographie 67 Interviews intégrales 72 Remerciements 165 Résumé Le supporter a choisi le sujet, L'étudiant a fait ses recherches, Le journaliste a interviewé et rédigé. De Marseille à Paris en passant par Nice, Villeranche-sur-Mer, Mandelieu-la-Napoule, Nancy, Mougins, Neuilly-sur-Seine : le match fut long, en voici le compte-rendu à travers ces pages. Bien que fil rouge de cet écrit est l’aspect médiatique que ce soit l’organisation des médias à diffusion nationale en France, le rôle des médias locaux, la conception et la réception des sujets d’informations, je me suis attaché à tenter d’expliquer pourquoi la ville de Marseille dispose de cette place, cette réputation dans les médias et par conséquent en France dans l’imaginaire collectif. De ses Quartiers-nord à son bord de mer, de la rue d’Aubagne à Notre-Dame-de-la-Garde, de la Canebière à la Corniche, Marseille alterne le beau et le moins beau. Et l’accent chantant ou le soleil n’y changent rien ou très peu. Son cosmopolitisme affiché se retrouve parfois critiqué et contrasté avec un maire d’arrondissement RN. A trois heures de Paris en TGV et pourtant si loin à la fois. Une balade dans la ville transporte le visiteur initié ou non d’un quartier à l’autre, d’une ruelle à l’autre, d’une vue sur la mer à l’autre, d’un marché à l’autre, voire d’une région à l’autre selon les étales et les habitants. Et d’une enclave de pauvreté à l’autre aussi. Ces paradoxes et clichés, la deuxième ville de France en population les subit et les entretient, reste à répondre à cette problématique et définir si effectivement « Marseille est l’autre capitale de France, un traitement médiatique centralisé depuis Paris » ? Un an de travail universitaire, quinze ans études à la poursuite d'un rêve journalistique et d'une volonté de compréhension de cette sphère médiatique, vingt-trois ans d'existence et presque autant d'amour pour le football et de fanatisme envers l'OM et ce, lié à un intérêt pour cette ville se retrouvent mêlés dans ce mémoire de fin d'études. Avec, et surtout, la participation et les explications de nombreux observateurs à cette réflexion sur cette ville fantasque, fantasmée et fantasmagorique : Marseille. *** The supporter chose the subject, The student did his research, The journalist interviewed and wrote. From Marseille to Paris via Nice, Villeranche-sur-Mer, Mandelieu-la-Napoule, Nancy, Neuilly-sur- Seine: the match was long, here is the report through these pages. Although the thread of this writing is the media aspect whether it be the organization of national broadcast media in France, the role of local media, the design and reception of news topics, I tried to explain why the city of Marseille has this place, this reputation in the media and therefore in France in the collective imagination. From its Quartiers-nord to its seaside, from the rue d'Aubagne to Notre-Dame-de-la-Garde, from La Canebière to la Corniche, Marseille alternates the beautiful and the less beautiful. And the singing accent or the sun change nothing or very little. Its displayed cosmopolitanism is sometimes criticized and contrasted with a RN borough mayor. Three hours from Paris by TGV and yet so far at the same time. A stroll through the city transports the initiated visitor from one neighbourhood to another, from one street to another, from one view of the sea to another, from one market to another, and even from one region to another depending on the stalls and the inhabitants. And also from one pocket of poverty to another. These paradoxes and clichés, the second largest city in France in population suffers and maintains them, remains to answer this question and define if effectively : “ Marseille is the other capital of France, a centralized media treatment from Paris”? One year of university work, fifteen years of study in pursuit of a journalistic dream and a desire to understand this media sphere, twenty-three years of existence and almost as much love for football and fanaticism towards OM, linked to an interest in this city are mixed up in this thesis of graduation. With, and above all, the participation and explanations of many observers in this reflection on this capricious city, fantasized and phantasmagorical: Marseille. Introduction « Je pense que l’on n’a rien à perdre. La deuxième chose, c’est que je pense que vous avez beaucoup gagné. Vous avez d’abord gagné, ce que moi j’appelle ‘’le match du cœur‘’. Pour moi c’est aussi important qu’un titre 1», insiste le Président de l’Olympique de Marseille. C’est par ces mots que Jacques-Henri Eyraud motive ses joueurs à quelques heures de la finale d’Europa League contre l’Atletico Madrid en mai 2018 dans un hôtel de la banlieue lyonnaise. Depuis un mois, toute une ville vibre grâce au retour du club, de son club sur le devant de la scène continentale après quelques années loin du gratin européen. Certes durant ce printemps olympien, l’OM pour les intimes a évolué avec honneur et réussite dans la petite sœur des compétitions européennes, mais le retentissement sur la ville, le pays n’a que faire de l’échelon européen. En mai, Marseille et la France en grande partie ont replongé dans une ferveur issue du football. Comme pour l’Euro 2016 de football et en guise d’apéritif avant la Coupe du Monde de football 2018 prochainement remportée. « Ce qui se passe à Marseille est incroyable. Ce qui est beau aussi, et c’est pour ça que vous avez gagné ce match du cœur, c’est que ça dépasse de très loin la ville, développe le président devant ses joueurs. Je l’ai déjà dit, car je le pense au plus profond de moi, vous êtes l’autre Equipe de France. Il n’y a pas d’autres équipes qui suscitent, qui génèrent un engouement comme celui que vous avez réussi à générer en France. » En parlant de l’autre Equipe de France, Jacques-Henri Eyraud évoque évidemment le football mais ses propos renvoient également à une toute autre dimension. Marseille passionne, Marseille fait fantasmer, Marseille attire l’œil. Plus que n’importe quelle autre ville de province. Voire même par moment et sur certains domaines tient la dragée haute à la capitale de France, la vraie, l’institutionnelle et institutionnalisée : Paris. Si la rivalité footballistique entre Marseille et Paris date des années 1990 et un besoin pour l’attractivité du championnat de France de football, du diffuseur (et nouveau propriétaire du Paris-Saint-Germain) Canal + d’avoir une vraie opposition pour promouvoir son produit (le championnat de France de D1), un match phare comme nos voisins européens en disposent, le choix de Marseille n’est pas tout à fait le fruit du hasard. Evidemment, durant les années 1990, Marseille et son président Bernard Tapie dominent le football hexagonal donc la chaine cryptée avait tout intérêt à opposer ces deux clubs. Mais alors, pourquoi à l’époque choisir Marseille ? Pourquoi cette rivalité a si bien prise au point d’exister encore aujourd’hui alors que les deux entités ont chacune vécu des péripéties sportives. Pourquoi encore aujourd’hui ce match passionne les médias toujours prêts à faire monter la mayonnaise - très - pimentée de cette rencontre ? Sûrement parce que ces deux villes avaient déjà de quoi être opposées. L’accent chantant du minot marseillais s’oppose à la gouaille de l’accent du titi parisien, l’OM s’oppose au PSG, le Nord s’oppose au Sud, la province s’oppose à la capitale, le soleil s’oppose à la pluie, Tapie s’oppose à Borelli, et par extension TF1 s’oppose à Canal +, la deuxième ville de France en termes de population s’oppose à la première. En d’autres termes la guerre entre Paris et Marseille ne date ni des années 1990, ni ne se résume au football. Les racines de cet antagonisme sont extérieures au football. Et sont multiples. Il y a eu en quelque sorte un basculement d’une opposition identitaire à une opposition sur rectangle vert.