Saint Vincent De Paul / Correspondance, Entretiens, Documents II / Correspondance Tome 2 (Janvier 1640-Juillet 1646)
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DePaul University Via Sapientiae Saint Vincent de Paul / Correspondance, Correspondence, Conferences, and Documents Entretiens, Documents (French/Français) of St. Vincent de Paul 1921 Saint Vincent de Paul / Correspondance, Entretiens, Documents II / Correspondance Tome 2 (Janvier 1640-Juillet 1646) Vincent de Paul Pierre Coste C.M. Follow this and additional works at: https://via.library.depaul.edu/coste_fr Recommended Citation Vincent de Paul. Correspondance, Entretiens, Documents. Tom. 2. Paris, Librarie LeCoffre, 1921. This Article is brought to you for free and open access by the Correspondence, Conferences, and Documents of St. Vincent de Paul at Via Sapientiae. It has been accepted for inclusion in Saint Vincent de Paul / Correspondance, Entretiens, Documents (French/Français) by an authorized administrator of Via Sapientiae. For more information, please contact [email protected]. Saint Vincent 1 - 1 - SAINT VINCENT DE PAUL CORRESPONDANCE Tome II 417. — A LOUISE DE MARILLAC, A ANGERS De Paris, ce 11 janvier 1640. Mademoiselle, J’ai reçu trois de vos lettres cette semaine, dont j’ai une consolation qu’il n’y a que Dieu seul qui le puisse exprimer, qui est le seul qui me la puisse donner ; mais cette consolation souffre par-ci par-là quelque intervalle, par ce que vous me dites de l’état de votre mal. Je vous prie, Mademoiselle, de le faire toujours, et, quand vous serez en état, qu’on vous envoie une litière pour vous en venir, et de faire tout votre possible pour vous bien guérir. Vu que ces Messieurs (1) veulent traiter par écrit, vous le ferez, in domine Domini, et ferez faire le traité à votre nom comme directrice des Filles de la Charité, servantes des pauvres malades des hôpitaux et des paroisses, sous le bon plaisir du supérieur général de la congrégation des prêtres de la Mission, directeur desdites Filles de la Charité. Et là où il est fait mention, dans leur petit règlement, qu’elles dépendront, [en ce qui n’est pas] (2) de l’hôpital, des supérieurs de Paris, vous pourrez exprimer ledit supérieur. Que si l’on vous Lettre 417. — Manuscrit Saint-Paul, p. 60. 1). Les administrateurs de l’hôpital d’Angers. 2). Le manuscrit Saint-Paul a évidemment omis quelques mots ; ceux que nous ajoutons donnent un sens à la phrase. Au reste, voici Saint Vincent 2 - 2 - demande les lettres de l’érection de ce corps, vous direz qu’on n’en a point d’autre que celle du pouvoir qui a été donné audit supérieur, directeur des confréries de la Charité, comme l’on fait partout, notamment en ce diocèse-là, à Bourgneuf (3), aux terres de Madame Goussault, ce me semble, toutefois je n’en suis pas bien assuré, [et] à Richelieu, dans le diocèse de Poitiers. Vous ferez bien d’envoyer quérir les filles de Richelieu (4) et cela au plus tôt, pource que, la contagion y allant cesser, elles recommenceront à travailler. L’on prie Dieu pour vous en bien des endroits de Paris ; chacun s’intéresse à votre santé ; vous ne sauriez croire à quel point cela va. 418. — A LOUIS ABELLY, VICAIRE GÉNÉRAL DE BAYONNE 14 janvier 1640. La grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ soit avec vous pour jamais ! Je rends grâces à Dieu de toutes celles que je vois, par la vôtre du 10 décembre, que sa bonté fait à Monseigneur de Bayonne, et le prie qu’il les lui continue. O Monsieur, que ce peuple-là est étonné, à mon avis, de voir son prélat vivre en vrai évêque, en suite de tant de l’article du règlement : «Elles obéiront à leurs supérieurs d’ici pour La discipline et conduite intérieure, et à Messieurs les administrateurs pour l’extérieure qui regarde leurs règlements de l’hôpital pour l’assistance des pauvres, et à la supérieure d’entre elles pour l’exécution desdits règlements, et généralement en tout ce qu’elle leur ordonnera». 3). * Hameau de la commune de la Chapelle-Saint-Laud, arrondissement de Baugé (Maine-et-loire). Barbe et Louise. Lettre 418. — Dossier de Turin, copie du XVIIIe siècle prise sur l’original. Cet original fut envoyé au grand-duc de Toscane le 20 janvier 1704 par François Watel, supérieur général de la Mission. Saint Vincent 3 - 3 - siècles qu’ils ont été privés d’un pareil bonheur ! Certes, Monsieur, j’ai une parfaite confiance en la bonté de Dieu, qui a appelé Monseigneur au ministère d’une manière si éloignée d’apparence, qu’il lui donnera toutes les grâces requises pour continuer et se perfectionner en la manière de vie qu’il a commencée, et que les bons anges corporels qu’il a mis auprès de lui en feront de même. Hélas ! Monsieur, que ne doit-on pas espérer en faveur d’un prélat qui a si bien réglé sa vie, celle de ses domestiques, qui fait tant d’aumônes corporelles et spirituelles dans son diocèse, qui a tant de soin des pauvres prisonniers, qui a bénédiction à la conversion des hérétiques, qui n’admet point les femmes en sa maison, ni ad proximiora sacri altaris, qui a composé son conseil du mieux qu’il a pu et veut agir avec son avis ? Que ne doit-on pas espérer, dis- je, de grâces et de bénédictions sur un tel prélat et sur ceux quos vocavit in sortem operis ejus ? Certes, il n’y a point de bien ni de concours, du côté de Notre- Seigneur, que lui et vous ne deviez espérer. Hélas ! Monsieur, que vous faites confus le fils d’un pauvre laboureur, qui a gardé les brebis et les pourceaux, qui est encore dans l’ignorance et dans le vice, de lui demander ses avis ! Je vous obéirai néanmoins dans le sentiment de ce pauvre âne (1) qui a d’autre fois parlé par l’obéissance qu’il devait à celui qui lui commandait, à condition que, comme l’on ne fait point état de ce que disent les fols, pour ce qu’ils disent, qu’aussi mondit seigneur ni vous n’aurez aucun égard à ce que je vous dirai, sinon autant que mondit seigneur le trouvera rapportant à ses meilleurs avis et aux vôtres. Je vous dirai donc premièrement, à l’égard des religieux 1) âne ou plutôt l’ânesse de Balaam. (Livre des Nombres XXII, 28) Saint Vincent 4 - 4 - en général, que je pense qu’on ferait bien de traiter avec eux comme Notre- Seigneur avec ceux de son temps, qui est de leur montrer premièrement, comme lui, par exemple, comme ils doivent vivre ; car un prêtre doit être plus parfait qu’un religieux comme tel, et beaucoup plus un évêque. Et après leur avoir parlé par exemple, un temps notable (Notre-Seigneur leur parla ce langage trente ans durant), après cela il leur parla doucement et charitablement et enfin fermement, sans pourtant user contre eux de suspension, d’interdiction, d’excommunication et sans les priver de leur exercice. Voilà, Monsieur, comme Notre-Seigneur en a usé. Or, j’ai une parfaite confiance qu’un prélat qui en usera de la sorte profitera plus à ces sortes de personnes que toutes les censures ecclésiastiques ensemble. Notre-Seigneur et les saints ont plus fait en souffrant qu’en agissant, et c’est ainsi que le bienheureux évêque de Genève (2) et, à son exemple, feu M. de Comminges (3) se sont sanctifiés et ont été la cause de la sanctification de tant de milliers d’âmes. Ce que je vous dis, Monsieur, vous paraîtra rude ; mais que voulez-vous ? J’ai de si grands sentiments des vérités que Notre-Seigneur nous a enseignées de parole et d’exemple que je ne puis que je ne voie que tout ce qu’on fait selon cela réussit toujours parfaitement bien, et les pratiques contraires tout au contraire. Oui, mais ils mépriseront un prélat qui en usera de la sorte. Il est vrai, et il le faut pour honorer la vie du Fils de Dieu en tous ses états par nos personnes, comme nous faisons par nos conditions ; mais il est vrai aussi qu’après avoir souffert 2 Saint François de Sales. 3). Barthélémy Donadieu de Griet, évêque de Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne), mort le 12 novembre 1637. (La vie de messire Barthélémy de Donadieu de Griet, évêque de Comenge, par E. Molinier, Paris, 1639, in- 8.) Saint Vincent 5 - 5 - quelque temps et autant qu’il plaît à Notre-Seigneur et avec Notre-Seigneur, il fait que nous faisons plus de bien en trois années de vie que nous n’en ferions en trente. Mais que dis-je ? Certes, Monsieur, je ne pense pas qu’on en puisse faire pour tout autrement. L’on fera bien des règlements ; l’on usera de censures ; l’on privera de confesser, de prêcher et de quêter ; mais pour tout cela l’on ne s’amendera jamais ; et jamais l’empire de Jésus-Christ ne s’étendra ni conservera dans les âmes par là. Dieu a d’autres fois armé le ciel et la terre contre l’homme. Hélas ! qu’y a-t-il avancé ? Et n’a-t-il pas fallu enfin qu’il se soit abaissé et humilié devant l’homme pour lui faire agréer le doux joug de son empire et de sa conduite ? Et ce qu’un Dieu n’a pu faire avec toute sa puissance, comment le fera un prélat avec la sienne ? Selon cela, Monsieur, j’estime que mondit seigneur a raison de ne pas fulminer excommunication contre ces religieux propriétaires, ni même d’empêcher si tôt ceux qu’il a examinés et approuvés une fois d’aller prêcher les carêmes et les avents ès paroisses des champs auxquelles il n’y a point de station désignée, pource que cela leur paraîtrait rigide et au delà.