Transformation De La Chanson À Texte(S), De La Chanson Des Vieux Amants (Brel, 1967) À Sache Que Je (Goldman, 1997)
Transformation de la chanson à texte(s), de La Chanson des vieux amants (Brel, 1967) à Sache que je (Goldman, 1997) Joël JULY Université d'Aix-Marseille EA 4235, CIELAM (Centre Interdisciplinaire des Études en littérature d’Aix-Marseille) 1 Transformation de la chanson à texte(s), de La Chanson des vieux amants (Brel, 1967) à Sache que je (Goldman, 1997) « La notion de littérarité s'applique-t-elle à la poésie orale ? Peu importe le terme ; j'entends l'idée qu'il existe un discours marqué, socialement reconnaissable, de façon immédiate, comme tel. J'écarte pour son excès d'imprécision, et en dépit d'une certaine tendance actuelle, le critère de qualité. Est poésie, est littérature, ce que le public, lecteurs ou auditeurs, reçoit pour tel, y percevant une intention non exclusivement pragmatique […]. Des signaux souvent le jalonnent ou l'accom- pagnent, révélant sa nature figurale : ainsi le chant par rapport au texte de chanson. » Paul ZUMTHOR, Introduction à la poésie orale, Seuil « Poétique », 1983, p. 38-39. A quel lexicomètre scrupuleux, à quel académiste autoritaire devrons-nous un jour la délimitation d'une jauge pour nous dire ce qu'est une chanson à texte ? Y a-t-il un nombre de mots au-delà duquel le parolier satisfait aux critères quantitatifs ? Et si l'on place un tamis qualitatif, est- ce le niveau élaboré du lexique qui fera ligne de partage entre une chanson savante et une chansonnette ? Bien sûr que non. Ne peuvent servir de fossé de démarcation ni l'argument quantitatif – qui valoriserait bien des chansons interminables, une chanson pop qui éternise son refrain, un rap qui s'épuise en flow descriptif -, ni l'argument qualitatif – puisqu'à trop ressembler à une pièce d'orfèvrerie la chanson perdrait sa vocation populaire1 et certainement lucrative.
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