ASSEMBLEE NATIONALE DEUXIÈME SESSION TRENTE-SIXIÈME LÉGISLATURE

Journal des débats

de la Commission permanente de l'aménagement du territoire

Le jeudi 3 mai 2001 — Vol. 37 N° 5

Étude des crédits du ministère des Régions (1)

Président de l'Assemblée nationale: M. Jean-Pierre Charbonneau

QUÉBEC Abonnement annuel (TPS et TVQ en sus): Débats de l'Assemblée 145,00 $ Débats des commissions parlementaires 500,00$ Pour une commission en particulier Commission de l’administration publique 75,00 $ Commission des affaires sociales 75,00 $ Commission de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation 25,00 $ Commission de l'aménagement du territoire 100,00 $ Commission de l'Assemblée nationale 5,00$ Commission de la culture 25,00 $ Commission de l'économie et du travail 100,00 $ Commission de l'éducation 75,00 $ Commission des finances publiques 75,00 $ Commission des institutions 100,00 $ Commission des transports et de l'environnement 100,00 $ Index (une session, Assemblée et commissions) 15,00 $ Achatà l'unité: prix variable selon le nombre de pages. Règlement par chèque à l'ordre du ministre des Finances et adressé comme suit Assemblée nationale du Québec Distribution des documents parlementaires 880, autoroute Dufferin-Montmorency, bureau 195 Québec, Qc G1R5P3 Téléphone: (418) 643-2754 Télécopieur: (418) 528-0381

Consultation des travaux parlementaires de l'Assemblée ou des commissions parlementaires sur Internet à l'adresse suivante: www.assnat.qc.ca Société canadienne des postes — Envoi de publications canadiennes Numéro de convention: 0592269 Dépôt légal: Bibliothèque nationale du Québec ISSN 0823-0102 Commission permanente de l'aménagement du territoire

Le jeudi 3 mai 2001

Table des matières

Organisation des travaux I

Remarques préliminaires 1 M. Gilles Baril I Mme Nathalie Normandeau 4 Mme 7 M. Norman MacMillan 10 M. Roger Paquin 10 Mme Danielle Doyer 12 M. Gabriel-Yvan Gagnon 14 M. Benoît Laprise 15

Discussion générale 16 Gestion de la politique de développement régional 16 Dépôt de la politique de la ruralité 19 Mesures favorisant l'enracinement dans les régions 23 Mise en valeur du potentiel touristique des régions _ 24 Situation économique de la région de la Gaspésie—îles-de-la-Madeleine 25 Crédits périmés pour l'exercice financier 2000-200I 30 Situation économique de la région de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine (suite) 30 Crédits périmés pour l'exercice financier 2000-2001 (suite) 31 Possibilité d'accorder des contrats d'impression en région 31 Frais de voyage encourus par certains fonctionnaires en France 32 Dépenses en publicité 34 Etudes commandées par le ministère 35 Ouverture d'un centre d'appels à Chandler 35 Soutien aux centres locaux de développement 37 Dépôt de la politique de la ruralité (suite) 38 Rémunération d'employés affectés à des organismes parapublics 38 Dépôt de la politique de la ruralité (suite) 38 Rémunération d'employés affectés à des organismes parapublics (suite) 38 Dépôt de la politique de la ruralité (suite) 39 Contrats de services de moins de 25 000 $ 39 Liste des abonnements 40 Crédits périmés du Fonds régional de développement 40 Frais de fonctionnement des conseils régionaux de développement 41 Etudes sur la mise en oeuvre de la politique de la ruralité 42 Mesures d'aide adaptées à chacune des régions 43

Autres intervenants

M. Yvon Vallières, président

M. Claude Béchard M. Rémy Désilets

Commission permanente de l'aménagement du territoire CAT-5 page 1

Le jeudi 3 mai 2001

Étude des crédits du ministère des Régions

(Neuf heures trente-six minutes) Remarques préliminaires

Le Président (M. Vallières): Alors, à l'ordre, Alors, étant donné... Pour débuter nos travaux, s'il vous plaît! La commission de l'aménagement du nous débuterons avec les remarques préliminaires du territoire entreprend ses travaux. Nous nous réunissons ministre d'Etat aux Régions. M. le ministre. aujourd'hui pour étudier les crédits du programme 1, les crédits budgétaires du ministère des Régions pour M. Gilles Baril l'année financière 2001-2002. M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplace­ M. Baril (Berthier): Bon matin, M. le Président. ments qui sont annoncés? Bon matin aux différents membres de la commission. Alors, d'abord, je voudrais vous présenter les gens qui Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Duguay m'accompagnent. M. Bernard Lauzon, qui est sous- (Duplessis) est remplacé par M. Désilets (Maskinongé) ministre en titre au ministère des Régions, est accom­ et M. Cholette (Hull) est remplacé par Mme pagné de M. Simon Chabot et de mon chef de cabinet, Normandeau (Bonaventure). M. Sylvain Dubé. Alors, j'ai le plaisir de m'adresser à vous Organisation des travaux aujourd'hui pour l'étude des crédits 2001-2002 du ministère des Régions que j'ai l'honneur de diriger Le Président (M. Vallières): Très bien. Alors, depuis le 8 mars dernier, et je voudrais profiter dès le à ce moment-ci de nos travaux, il convient de se choisir départ de l'occasion pour féliciter mon prédécesseur, M. un mode de fonctionnement. Il y a toujours la possibilité Jean-Pierre Jolivet, et toute son équipe du ministère des d'aller dans les crédits programme par programme, Régions qui ont travaillé très fort depuis l'adoption, en élément par élément, ou encore plutôt de passer à une décembre 1997, de la loi créant le ministère des discussion d'ordre général et d'adopter les crédits à la Régions. toute fin de nos travaux. Alors, j'en ai parlé un peu à ma Alors, comme vous le savez, en plus de cette gauche puis on me dit qu'on aimerait une discussion fonction de ministre d'État aux Régions, le premier d’ordre général et adoption des crédits à la fin des ministre m'a également confié celle de ministre de travaux. Alors, si ça satisfait tout le monde, on pourrait l'Industrie et du Commerce, deux fonctions qui se procéder de cette façon-là. M. le député de Saint-Jean. complètent admirablement bien, puisque la politique de soutien au développement local et régional repose M. Paquin: On pourrait peut-être utiliser une essentiellement sur le développement de l'économie et façon que vous aviez vous-même initiée au moment où de l'emploi des régions du Québec. vous étiez président de l'agriculture dans un autre cadre, Je vous propose un rapide survol de nos actions c'est-à-dire qu'un premier dossier est initié par la au cours des dernières années, suivi d'une présentation députée de l'opposition, et, si on a des questions sur le de nos priorités pour l'année 2001-2002 et, pour la suite, même sujet, on les pose, puis après ça on initie un je serai disponible, ainsi que l'équipe du ministère des dossier, si elle a des questions sur le même sujet, elle les Régions, pour répondre naturellement à vos questions. pose, et puis après ça elle initie le troisième sujet, et ainsi Rappelons d'abord que, depuis 1994, le de suite. Et comme ça, ça évite d'aller à hue et à dia. gouvernement a adopté une approche pragmatique en matière de développement local et régional. En 1997, il Le Président (M. Vallières): De revenir sur un s'est doté d’une politique de soutien au développement autre sujet une heure plus tard. local et régional axé en priorité sur le développement de l'économie et de l'emploi dans toutes les régions du M. Paquin: C'est ça. Ça donne la souplesse de Québec. Cette politique vise à doter toutes les régions la deuxième formule et ça permet de compléter des d'un coffre à outils leur permettant de mettre en oeuvre dossiers avant de passer aux suivants. des stratégies et des moyens d'intervention en fonction des priorités et des besoins définis en région. Le Président (M. Vallières): Très bien. • (9h40) • Toujours dans le respect d'un bloc maximal de 20 Le principe de base de cette politique repose sur minutes de chaque côté dans toute la mesure du la plus grande responsabilisation possible des commu­ possible. nautés locales et régionales dans la prise en charge de leur développement. Nous sommes en effet convaincus M. Paquin: Vous y allez avec souplesse, et puis que le développement d'une région passe d'abord et on laisse commencer tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. avant tout par le dynamisme et la mobilisation des populations qui y vivent. Cette mobilisation se traduit Le Président (M. Vallières): Très bien. Alors, sur le terrain, dans chacune des régions du Québec, par on souhaite la bienvenue à M. le ministre, à tous ces l'implication de plus de 3 000 administratrices et gens qui l'accompagnent, à nos collègues. administrateurs impliqués dans leur CLD ou leur CRD CAT-S page 2 Débats de l’Assemblée nationale 3 mai 2001 avec le même objectif, favoriser un Québec des régions Au-delà de ces faits saillants qui ont marqué la moderne et prospère, et, pour y arriver, nous avons mis dernière année, je voudrais préciser que la à la disposition des intervenants locaux et régionaux, régionalisation reste au coeur des préoccupations du depuis 1994, un nombre important d'outils et de mesures gouvernement. Et, au cours de l'année qui s'achève, pour leur permettre d'agir plus efficacement sur le soulignons que six régions ont procédé à la signature de développement économique de leur milieu. leur nouvelle entente-cadre de développement. C'est le D'abord, au niveau local, le réseau de 104 CLD premier exercice de renouvellement initié par les CRD sous ma responsabilité gère diverses mesures d'aide depuis l'adoption de la politique de soutien au financière aux PME, notamment dans le cadre des fonds développement local et régional, puis, jusqu'à locaux d'investissement, puis le gouvernement du maintenant, sept ententes-cadres ont été renouvelées et Québec y injecte 100 millions sur cinq ans. Et nous une autre, celle du Centre-du-Québec, est à l'étape de sommes d'ailleurs à réaliser le bilan triennal des actions l’approbation du Conseil des ministres. des CLD, et... des résultats préliminaires qui nous Mais notre action ne s'arrête pas là. En effet, on indiquent que, pour la seule année 1999, les CLD ont peut dire que toutes les régions ont bénéficié de la accordé 26 millions d'aide financière, soit 250 000 $ en croissance économique du Québec, certaines plus que moyenne par CLD. Alors, chaque CLD a ainsi contribué d'autres, il est vrai, mais nous notons de belles réussites à créer ou à maintenir 100 emplois, soit plus de 10 000 dans nos régions. On entend parfois dire qu'il n'y en a emplois pour l’ensemble des CLD en 1999. que pour Montréal, Pourtant, neuf régions du Québec, Un autre exemple d'outils au niveau local mérite M. le Président, neuf régions du Québec affichent des d'être souligné, celui des sociétés locales d'inves­ taux de chômage inférieurs ou égaux à ceux de la région tissement dans le développement de l'emploi, c'est-à- de Montréal. On parle de l'Outaouais, des Laurentides, dire les SOLIDE, un résultat d'un partenariat entre le Lanaudière, le Centre-du-Québec, Chaudière-Appalaches, gouvernement, la MRC et le Fonds de solidarité de la la Montérégie, Laval, l'Estrie, la Capitale-Nationale qui FTQ. Les SOLIDE financent des projets pour des ont un taux de chômage inférieur à 7,4 %. montants variant entre 5 000 et 50 000 $ et leur capacité Même si des améliorations substantielles se sont de financement atteint maintenant les 60 millions. produites dans les autres régions, le gouvernement était Au niveau régional, le ministère des Régions conscient que toutes ne profitaient pas au même rythme met à la disposition des CRD le Fonds de déve­ de la croissance économique actuelle. Alors, constatant loppement régional, le FDR, doté d'une enveloppe de la situation difficile pour certaines régions, le gouverne­ 90 millions sur cinq ans, et ce fonds sert à financer ment du Québec a décidé, lors du premier budget, de des projets s'inscrivant dans le cadre des projets préparer une stratégie de développement économique structurants issus des ententes-cadres et de déve­ des régions-ressources. Alors, quelle est cette stratégie loppement ou dans le cadre d'ententes spécifiques de en faveur des régions, en faveur des régions-ressources? régionalisation négociées avec les ministères et Déjà, nous avons mis au point des plans spécifiques organismes gouvernementaux. De plus, depuis 1995, d'intervention auprès des territoires en difficulté,_ en toutes les régions du Québec disposent d'un fonds privé particulier le plan de relance de la Gaspésie-Les îles, de capital de risque, les fonds régionaux de solidarité. 64 millions, et le plan de relance du Bas-Richelieu, L'implantation de ces fonds régionaux offrant du capital 21 millions. Je suis heureux de vous annoncer qu'au de risque aux PME découle largement d'un partenariat 30 avril 2001 le plan de relance de la Gaspésie—Îles-de- entre le gouvernement et le Fonds de solidarité de la la-Madeleine va permettre la réalisation d'investisse­ FTQ. ments totalisant 142 millions de dollars et la création de Les mesures du budget 2000-2001. Au cours de 4 041 emplois pour la zone spécifique des Îles-de-la- la dernière année, le budget 2000-2001 est venu bonifier Madeleine. Alors, nous aurons sûrement l'occasion d'y le coffre à outils mis à la disposition des régions. Qu'il revenir. me soit permis d'en donner quelques exemples: d'abord, Cette stratégie de développement des régions- la mise en place de la Société de diversification ressources totalise 800 millions sur trois ans, en plus économique des régions, qui aura été un fait marquant d'un montant de 23 millions pour les 20 MRC de l'année 2000. Dotée d'un budget de 50 millions pour défavorisées des régions centrales. Qu'il me soit permis favoriser la diversification économique dans 12 régions, toutefois d'indiquer ici qu'en donnant priorité à ces la Société s'est mise à l'ouvrage. Des comités aviseurs régions-ressources cela permet du même coup de ont été mis en place dans chacune de ces régions, puis couvrir la majorité des municipalités rurales en ils sont maintenant à l’oeuvre pour accueillir, analyser et difficulté. Globalement, plus de 200 millions contri­ entériner les projets qui émergent de leur milieu. Alors, bueront directement à stimuler l'économie des zones les régions de Montréal, Québec, Outaouais, Gaspésie, rurales des régions-ressources, en plus de mesures les îles-de-la-Madeleine disposaient déjà d'un tel fonds. d'appui spécifiques aux milieux ruraux en difficulté, de D'autres mesures issues du budget 2000-2001 11,2 millions de dollars. Nous reconnaissons ainsi le ont également été bénéfiques pour les régions. Pensons défi majeur de l'occupation dynamique de notre espace à la modernisation des industries des pâtes et papiers, à rural et de la diversification de son économie tel que l'extension du réseau du gaz naturel, à la reconduction nous nous sommes engagés à le faire. Cette stratégie en des mesures de soutien au développement rural, au faveur des régions-ressources constitue un coup de barre programme de relance de l'agglomération Sorel-Tracy et majeur pour le développement économique de ces à un soutien accru aux CLD, en particulier pour les régions. C'est une stratégie ambitieuse qui propose non entreprises d'économie sociale, et le suivi auprès des pas des solutions de court terme pour améliorer la jeunes promoteurs. création d'emplois dans ces régions, mais surtout met en 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 3

place des solutions de moyen et long terme pour changer réseau de gîtes du passant et favoriser la mise en valeur substantiellement leur environnement économique. des attraits touristiques. Globalement, le gouvernement met de l’avant • (9 h 50) • trois grands axes d'intervention. Le gouvernement A Blanc-Sablon, par exemple, j'étais là mardi intervient d'abord pour augmenter la valeur ajoutée et pour annoncer le fonds destiné à la Basse-Côte-Nord, accélérer la diversification de l'économie des régions- d’au-delà de 8 millions de dollars. Alors, nous encou­ ressources. Les mesures adoptées visent l’atteinte d'une rageons également la deuxième et la troisième masse critique plus importante en matière d'industries transformation du bois avec la création d'une brigade manufacturières. C'est plus de 350 millions que le qui aura comme tâche de susciter des projets et gouvernement compte investir au cours des trois d'accompagner des promoteurs de projets. Des sommes prochaines années. Parmi les mesures les plus seront enfin consacrées au développement de l'industrie importantes, on peut rappeler l'impôt zéro pour les PME des petits fruits, dont le chicouté. manufacturières existantes ou nouvelles des régions- Alors, le gouvernement entend aussi, M. le ressources. C'est près de 1 500 entreprises qui pourront Président, assurer la croissance du secteur des bénéficier, d'ici le 31 décembre 2010, de ce congé fiscal ressources naturelles, qui constitue la base de la applicable à l'impôt sur le revenu, à la taxe sur le capital structure économique de ces régions. Autrement dit, s'il et à la taxe générale sur la masse salariale. Cette mesure y a nécessité absolue d'assurer la plus grande diver­ touchera plus de 95 % des entreprises manufacturières sification possible des régions-ressources, cela ne doit des régions-ressources, un impact de 147 millions pour pas se faire au détriment de ce qui constitue l'épine les trois prochaines années, M. le Président. dorsale de ces régions, c'est-à-dire principalement les Le crédit d'impôt remboursable pour les ressources forestières et minières. Au total, c'est un activités de transformation, égal à 40 % des salaires des montant de 264 millions de dollars que le gouvernement nouveaux employés admissibles, est d'une durée de cinq entend consacrer à la consolidation de ces deux secteurs ans, un impact de 65 millions. Un ensemble de mesures d'activité dans un contexte mondial difficile et une forte budgétaires visant la diversification des économies concurrence. régionales et le développement de créneaux écono­ Pour reprendre nos exemples concrets^ de la miques d'excellence dans les régions, impact de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, la Gaspésie et Îles-de- 142 millions. Et, pour ces mesures, les entrepreneurs la-Madeleine recevra 26,8 millions pour assurer la seront ainsi encouragés à investir dans de nouvelles croissance économique du secteur des ressources. Cette avenues de développement. Cela se traduit, M. le somme permettra, entre autres, la mise en valeur des Président, bien sûr par des gestes concrets sur le milieux forestiers, la création d'emplois en forêt, le territoire, et nous avons eu l'occasion de présenter la soutien des sociétés juniors d'exploration minière. Et, semaine dernière les mesures spécifiques pour les pour la Côte-Nord, 28 millions sont réservés à la mise régions de la Gaspésie—îles-de-la-Madeleine et de la en valeur des ressources. Cela se traduira par le Côte-Nord. Non, pas la semaine dernière mais cette financement de travaux sylvicoles visant à accroître la semaine. production de bois et valoriser les habitats fauniques et Par exemple, pour la Gaspésie—îles-de-la- ses paysages. Nous voulons aussi encourager les coopé­ Madeleine, cela représente 19,1 millions: un fonds de ratives forestières et les autres organismes oeuvrant en soutien au développement des créneaux d'excellence de aménagement forestier et nous accélérerons aussi 4 millions pour des études et analyses, projets-pilotes, l'exploration minière pour la réalisation des travaux recherche et développement, aide aux investissements d'exploration de surface, par exemple, de forage profond jugés prioritaires; 4,4 millions pour développer l'éco­ et le creusage de galeries d'exploration afin d'aider au nomie liée au savoir dans les domaines des sciences et renouvellement des ressources minérales de la Côte- de la technologie marine, de l'énergie éolienne et la Nord. Enfin, nous soutiendrons les sociétés juniors protection de l'environnement; 1,4 pour le soutien aux d'exploration et les efforts d'innovation technologique investissements dans la deuxième et troisième transfor­ de producteurs miniers. mation des produits agricoles et du bois; 3 millions pour Finalement, le gouvernement met à la dispo­ le soutien au développement touristique des Iles-de-Ia- sition des régions-ressources un certain nombre d'outils Madeleine. Cela signifie également un soutien à la diver­ additionnels, notamment financiers, pour mieux sification de l'agriculture régionale et du programme répondre à leurs besoins. C'est un montant de 170 Forêt-Faune. millions que le gouvernement entend consacrer autour Pour la Côte-Nord, la région, entre autres, du des trois prochaines années pour faciliter le financement député de Saguenay, cet appui à la diversification totale, des PME et la création d'entreprises dans les régions- on parle de 18 millions de dollars. Cela se traduira par ressources. Alors, on parle d'un soutien accru pour le un soutien accru au secteur des pêches et de renforcement et la capacité d’actîon des CLD, la mise en l'aquaculture en Basse-Côte-Nord, par la création d'un place de Capital régional et coopératif Desjardins, tel fonds en recherche de développement en aquaculture, qu'il a été annoncé dans le budget de Mme Marois, par le soutien au laboratoire de recherche aquacole l'accent sur l'entrepreneuriat féminin et l'embauche des rattaché au MAPAQ et diverses autres mesures dans jeunes diplômés, l'augmentation du volume de prêts aux d'autres secteurs d'excellence. Des sommes seront PME en région par Garantie-Québec et l'amélioration du également consacrées au secteur de la faune et du Programme d'aide aux entreprises de gestion en matière tourisme pour l'ensemble de la région, avec un soutien résiduelle. particulier au développement touristique de la Basse- Les autres priorités, M. le Président, pour ce Côte-Nord, notamment pour faciliter la constitution d'un budget 2001-2002. Alors, le ministère des Régions CAT-5 page 4 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001 poursuivra la mobilisation des partenaires locaux et Alors, M. le Président, je pense qu'on a, à partir régionaux que sont les CLD et les CRD. Et, peut-être de ce nouveau budget et à partir d'une volonté pour terminer, M. le Président, dans le fond, ce qu'il faut gouvernementale claire en faveur des régions du regarder, c'est que, depuis 1994, l'ensemble de l'action Québec, en faveur des régions-ressources mais en et de la stratégie budgétaire et économique du faveur des autres régions aussi, nous avons, nous, au gouvernement du Québec a donné des résultats, a donné gouvernement, une action claire, une action qui est des résultats, M. le Président, dans l'ensemble des animée par une détermination, une volonté de faire régions du Québec. Et, si on regarde région par région, reculer le chômage dans l'ensemble des régions du par rapport au taux de chômage qui prévalait avant Québec, et j'ai la certitude qu'avec les instruments, les 1994, on se rend compte que, sur le plan national, le moyens et les outils que nous mettons à la disposition chômage a baissé d'une façon extrêmement importante, des communautés locales et régionales c’est qu'en- d'une façon tellement significative que c'est le taux de semble on va être en mesure de bâtir un Québec chômage le plus bas en 25 ans au Québec. Nous avons beaucoup plus prospère et un Québec meilleur. Merci, créé 400 000 nouveaux emplois, création nette M. le Président. d'emplois depuis 1994. Le taux de chômage a reculé dans l'ensemble des régions du Québec, et il y a 200 000 Le Président (M. Vallières): Merci, M. le ménages de moins à l’aide sociale. Et je pourrais, M. le ministre. Mme la députée de Bonaventure, vos Président, reprendre région par région pour démontrer remarques préliminaires. qu'effectiventent le chômage a baissé, il y a moins de ménages à l’aide sociale, il y a une création nette Mme Nathalie Normandeau d'emplois qui est très claire, qui est très évidente. Et, si on regarde au chapitre aussi des investisse­ Mme Normandeau: Merci beaucoup, M. le ments privés, on se rend compte qu'effectivement il y a Président. Vous me permettrez, d'entrée de jeu, de une croissance importante des investissements privés saluer l'ensemble des collaborateurs et collaboratrices dans chacune des régions du Québec. Il y avait même qui accompagnent le ministre ce matin et certainement, un article du Devoir hier qui démontrait pour une M. le Président, de souhaiter bonne chance au ministre deuxième année consécutive que la croissance des des Régions dans son mandat, parce que la barre est investissements privés va se faire d'abord et avant tout haute, la barre est très, très haute. Et je l'écoute depuis le dans les régions-ressources au Québec pour 2001-2002. dépôt du budget et je comprends mieux aujourd'hui Et, pour terminer, je voudrais parler, M. le pourquoi le ministre déploie tant d'énergie, tant de Président, d'un dossier extrêmement important pour le conviction à défendre la position qu'a prise son gouvernement du Parti québécois. Le budget en faveur gouvernement au niveau des régions. des régions-ressources a été la première pièce maîtresse, Il faut se rappeler que, depuis 1994, le la première action du gouvernement du Parti québécois gouvernement du Parti québécois n'a pas prêté une en faveur des régions, en faveur de la ruralité. grande attention aux régions au Québec, et la preuve, D'ailleurs, il y a beaucoup de mesures fiscales et c'est qu'aujourd'hui on arrive avec un budget qui budgétaires dans le budget de Mme Marois qui sont consacre près de 800 millions aux régions dites essentiellement des recommandations qui avaient été ressources. Alors, M. le Président, le constat est bien faites au niveau de Solidarité rurale, avec tous ceux et simple: si le gouvernement du Parti québécois avait celles qui ont travaillé justement à la mise en place de effectivement déployé tous les efforts et toutes les solutions en faveur des communautés rurales, et ce que énergies depuis 1994 à l'endroit des régions, il n’aurait je peux dire, M. le Président, ce matin à la commission, pas été justifié, il ne se serait pas senti obligé de c'est que, dans un avenir très rapproché, je serai en déposer, donc, je n'appelle même pas ça une stratégie, mesure, comme ministre d'Etat aux Régions, d'aller de mais déposer des crédits de 800 millions à l'endroit des l'avant avec une politique de la ruralité. Et je pense qu’il régions-ressources, des régions qui allaient être pendant faut se donner un peu le temps, là, je ne dis pas des sept ans, M. le Président, depuis 1994... Et je suis à années. même de le témoigner en Gaspésie et il y a des députés La première étape était effectivement de mettre ici qui sont de différentes régions, qui sont également, à la disposition des régions les plus mal prises des eux aussi, à même de le témoigner. instruments économiques, des instruments financiers Alors, la question qu'on peut se poser, c'est: importants pour qu'elles puissent déjà être en mesure Pourquoi avoir attendu si longtemps? Pourquoi avoir d'aller de l'avant avec certains projets économiques, et attendu si longtemps avant de réagir? Et notre tournée Dieu sait que le budget est bien accueilli dans des régions nous a permis de comprendre que le l'ensemble des régions du Québec, et avec un objectif gouvernement souvent attend qu'il y ait un climat de aussi, comme responsable ministériel, d'une action qui crise qui s'installe avant d'intervenir, hein? Je pense à est essentiellement économique mais tournée vers des Chibougamau-Chapais, je pense bien sûr à la Gaspésie, résultats. Nous voulons simplifier le travail des je pense à la Matapédia — on a la députée de Matapédia entrepreneurs en région, nous voulons simplifier avec nous. Alors, évidemment, ce qu'on constate, c'est justement l'effort qui est donné des régions en faveur de que ça dénote que le gouvernement n’a pas de vision à la réalisation de projets économiques qu'elles ont à l'endroit du développement régional, c'est-à-dire qu'on réaliser, mais nous voulons en même temps être en préfère réagir à la pièce, à la petite semaine. Et, si le mesure de suivre semaine à semaine, mois à mois le gouvernement a consacré, dans le cadre de son nouveau progrès économique important que nous allons faire budget, près de 800 millions, c'est qu'il sent, lui aussi, dans chacune des régions du Québec. que la pression est énorme sur le terrain. Et, si ça n'avait 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 5

pas été de la pression sur le terrain, bien, évidemment, aussi son lot de problèmes. Les gens qui doivent M. le Président, on serait encore à se demander si le parcourir plus de 140 km aller-retour pour se faire gouvernement, donc, aurait l'intention de donner un soigner, c'est ça, les réalités vécues sur le terrain. Et ce coup de pouce aux régions. qu'on aurait souhaité, c'est une stratégie permettant... • (10 heures) • une stratégie globale permettant de répondre à ces Lorsque je regarde le budget qui a été déposé problèmes vécus, parce que le ministre se sert dans son ensemble et les crédits qui sont dévolus au uniquement de l'indice des indicateurs de chômage pour ministère, je constate que c'est un budget qui manque de mesurer la vitalité des régions au Québec. C'est donc courage, et, j'ai déjà eu l'occasion de le dire, c'est un dire que le ministre, en utilisant uniquement les indices budget qui manque de courage parce qu'on ne s'attaque de chômage... On a là une vision, donc, très restrictive pas aux véritables problèmes que vivent les régions, on et très, je vous dirais, réductrice des problèmes qui sont ne s'attaque pas au coeur des problèmes, M. le vécus sur le terrain, parce qu'il y a d'autres choses que Président. Et là je pense notamment aux solutions qui les indicateurs de chômage pour mesurer la pourraient être mises en branle pour conjuguer dévitalisation d'une communauté, hein? Il y a, par l'effritement des services dans le domaine de la santé, exemple, l'accessibilité aux services publics comme la hein, les solutions, par exemple, qu'on peut mettre de santé, comme l'éducation, et tous les députés qui sont l'avant pour les écoles des villages, les petites écoles qui ici, qui représentent des comtés en région, je suis sont dans certaines petites municipalités au Québec, convaincue, ont été confrontés à un moment ou à un pour lesquelles les milieux doivent se mobiliser pour autre à cette dure réalité. trouver une solution pour permettre à leurs enfants de Pour ce qui est des commentaires sur le budget, continuer d'aller à l'école, sachant que l'école est le ministre nous dit que, de façon générale et comme le souvent le coeur du village. budget est bien accueilli dans les régions... Pour avoir Je pense notamment à tout le volet d'acces­ fait une tournée dans les régions, M. le Président, les sibilité des études supérieures pour les jeunes en région, gens sont sceptiques. C'est-à-dire, ce qu'ils nous disent: et là, bien sûr, je prends à témoin la Coalition, une Ecoutez, ça fait six ans, là, qu'on nous promet, là, des coalition qui a vu le jour dernièrement, qui s'appelle la choses pour nos régions, on va attendre de voir si ça se Coalition des syndicats d'enseignants de cégep en concrétise. C'est ça que les gens nous disent en région. région, qui a pris naissance à Rimouski et qui déplore le Alors, dans ce sens-là, il y a un certain scepticisme mode de financement actuel dans les établissements, un empreint d'un très grand réalisme, compte tenu que les mode de financement dans les cégeps, dans les collèges, gens dans les régions se battent depuis de nombreuses conjugué à une baisse démographique anticipée qui laisse années, donc, pour se faire entendre de la part du craindre le pire pour les collèges en région, et je dois gouvernement. vous dire que cette Coalition-là... Même l'instigateur de Des commentaires sur le budget, vous me la Coalition, M. Alain Dion, a même lui-même... surpris permettrez, M. le Président, de vous en livrer de de l'envergure que prend donc cette Coalition qui touche quelques organismes qui sont extrêmement crédibles. Je plus maintenant que les collèges en région, on parle de pense à l'Association des régions du Québec, par la voix collèges comme Victoriaville, Drummondville. de son président, M. Emilien Nadeau, qui, dans un Il y a un autre élément aussi extrêmement article qui est paru dans La Presse du 30 mars, nous a important, bien sûr, c'est tout l'aspect touchant les dit la chose suivante. II a souligné que le déve­ services, l'accessibilité de la population aux services loppement, ce n'est pas seulement les entreprises. «On publics, les services, là, qu'on dit, M. le Président, de aurait aussi aimé entendre parler de formation, de santé, proximité, et j'ai eu l'occasion de parcourir un ouvrage des créneaux extrêmement importants quand on parle de que je vous conseille de lire parce qu'il est fort développement régional.» M. Nadeau dit également intéressant, Gouvernance et territoires ruraux. C'est un trouver que les organismes socioéconomiques semblent collectif qui a été fait par plusieurs experts en un peu oubliés, eux qui sont collés aux réalités développement régional. Il y a une enquête, une étude régionales. qui a été faite auprès de la population de certaines Il y a également un autre organisme que le petites collectivités, et ce qu'on démontre à la page 90, ministre connaît très bien, Solidarité rurale, qui est ce qu'on démontre, c'est qu'il y a des services... on a l'organisme-conseil du gouvernement en matière de identifié des services qui sont plus importants pour les développement régional et rural. Dans son dernier gens de ces collectivités ou de ces petites communautés. bulletin, le président, M. Proulx, en fait, a fait deux On parle de la téléphonie, de l'eau, de l'électricité, de la lectures du budget. Sa première lecture, il a trouvé ça voirie, de la poste, on parle des services éducatifs pour intéressant, mais sa deuxième lecture, ça l'a laissé un le primaire, on parle des services sociosanitaires, peu pantois. Vous me permettrez de vous lire quelques médecins, infirmières, services à la petite enfance, c'est- extraits, donc, de ses commentaires. Il nous dit la chose à-dire garderies, on parle de personnes âgées, résidences suivante: «Le budget ne nous rassure pas sur le avec services, et tout ça. Et ce qui ressort le plus, je renouvellement de la gouvernance québécoise.» Ça vous dirais, c'est les services de santé qui sont le plus aussi, c'est un enjeu majeur dans un contexte, par importants, et on a la démonstration partout sur le exemple, où le gouvernement a choisi de favoriser territoire. On n'a qu'à penser aux gens de l'urbanité plutôt que la ruralité dans un contexte de L’Annonciation qui ont été obligés de se mobiliser, fusions municipales. Alors, ça aussi, ce serait intéressant descendre dans la rue pour se faire entendre. qu'on puisse aborder cette question-là, quelle est la J'ai eu l'occasion, cette semaine, de vous parler, vision du ministre dans un contexte de fusions à la période de questions, du CLSC de Pasbébiac qui a municipales, de renforcement des MRC, quelle est la CAT-5 page 6 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001 vision par rapport aux plus petites communautés qui, Hier, je suis allée commission des transports elles, ont des craintes qui ont été exprimées notamment plaider, au Québec, pour une politique intégrée et par la Fédération québécoise des municipalités. harmonieuse des transports, c'est-à-dire qu'on ait une Il rajoute la chose suivante: «Par exemple, que politique de transport maritime, aérien, ferroviaire et signifieront les sommes d'argent réservées aux groupes routier qui soit harmonisée, qui soit complémentaire. de médecine familiale à L'Annonciation où la Quelle est la première question qu'une entreprise pose population est déjà mobilisée pour tenter de sauver ses lorsqu'elle va dans une région pour s'établir? Quelle est services médicaux menacés à très court terme?» Hein, la première question? Les gens demandent au futur c'est bien beau, des groupes de médecine familiale, promoteur, demandent aux gens: Quelles sont les mais, comme je le disais cette semaine, quand il n'y a facilités qui me permettent d'expédier ma marchandise pas de médecin, bien, on a un sacré problème. Il conclut ou mon produit jusqu’à Montréal, par exemple? C'est ça, en disant: «Ma deuxième lecture du budget me laisse la question que les gens posent. Alors, s'ils se butent à pantois et en attente de lignes directrices que doit un réseau routier qui est déficient, à un réseau aérien clairement indiquer le nouveau ministre d'Etat aux qui, lui aussi, est déficient, bien, je peux dire qu'en Régions.» termes d'incitatifs permettant aux entreprises d'investir Fédération québécoise des municipalités, on va dans les régions, là, on a un chemin à faire. également dans la même veine. On dit que — c'est un Bon, évidemment, il fait référence aux liaisons communiqué de presse qui a été émis le 30 mars aériennes avec les régions qui se raréfient pendant que dernier — «la FQM déplore cependant que la mise en le coût des sièges défonce les nuages dans l'indifférence oeuvre de la stratégie de développement économique politique. Alors, évidemment, il cite Baie-Comeau. des régions-ressources ne soit pas davantage Baie-Comeau vient encore d'être amputée. Alors, ce décentralisée». Là, je vous rappelle, M. le Président, gouvernement doit revenir en mars avec un titulaire fort, qu'en 1995 le gouvernement du Parti québécois a possédant un profil économique et une politique des déposé un livre vert sur la décentralisation. Alors, on se régions cohérentes. Alors, M. le ministre, vous avez un serait attendu, compte tenu de tout l'exercice qui a été très grand défi devant vous, un très grand défi, mais, fait, que le ministre se positionne par rapport au dossier compte tenu qu'on a une espèce de croisée des chemins de la décentralisation. Aucun mot, M. le Président, sur au Québec... la décentralisation. Alors, ce qu'on constate, c'est que les La pression, on la sent sur le terrain. Quand on vieux réflexes du gouvernement du Parti québécois de rencontre les gens, ils nous disent: Écoutez, ça n'a plus tout centraliser, bien, sont encore, évidemment, font de bon sens, ce qui se passe. Et l'indicateur de chômage partie encore de la stratégie déployée par le que vous utilisez tant, M. le ministre, évacue les gouvernement du Parti québécois, et la FQM trouve problèmes démographiques auxquels sont confrontés regrettable que le gouvernement n’ait pas encore réussi à nos régions. C'est bien beau de dire que plus le taux de présenter une véritable politique de la ruralité. Alors, je chômage est moindre dans les régions., mais ce qu'on suis contente ce matin que le ministre ait abordé cette oublie, c'est que les gens quittent, qu'il y a un nouveau question-là dans ses remarques préliminaires parce phénomène qu'on constate dans les régions, c'est qu'il qu'on aura l'occasion peut-être d'y revenir plus en détail. n'y a pas seulement les jeunes qui quittent, il y a les Il y a un autre intervenant extrêmement crédible familles. Et il y a la SADC de Val-d'Or qui a fait une dans son milieu, qui est le recteur de l'Université du étude et qui constate que ses retraités, ceux qui ont un Québec en Abitibi-Témiscamingue, M. Jules Arsenault, peu de sous, là, pour investir dans l'économie locale, qui a la réputation de dire ce qu'il pense puis d'aller droit eux, ont décidé, donc... quittent de plus en plus les au but. Il nous dit: «On oublie parfois l'essentiel qui régions. n’est pas toujours une question de financement.» Alors, • (10 h 10) • l'essentiel auquel fait référence M. Jules Arsenault, c'est Alors, évidemment, on a devant nous, donc, un probablement cette vision que partagent la Fédération gouvernement, M. le Président, qui a choisi encore une québécoise des municipalités, l'Association des régions fois les créneaux traditionnels en termes d'implication du Québec, Solidarité rurale d'avoir une vision globale gouvernementale, et le ministre va en région, puis ce et de s'attaquer, donc, au coeur des problèmes que qu'il nous dit, c’est: Amenez-nous des projets, on va vivent nos communautés. créer des jobs. Mais ça, c'est intéressant, effectivement, Il y a également Jean-Jacques Samson, dans un puis il faut le faire. Mais, avec ça, il faut aussi faire éditorial qui a été publié il y a quelque temps, au début d'autres choses. 11 faut s'occuper, donc, de donner, janvier, un éditorial qui était assez éloquent sur les dispenser des services qui permettent effectivement difficultés que connaissent certaines régions. En fait, d'atteindre cet objectif-là et de combler des services qui son titre, le titre de l'éditorial est assez révélateur, Deux sont élémentaires. Québec dans un. Il déplorait le fait qu'il y ait certaines Alors, nous, on est allés dans plusieurs régions régions qui fassent partie des exclus. Et, dans un — je pense bien sûr à l'Abitibi-Témiscamingue, paragraphe que vous me permettrez de lire, M. le Mauricie — puis ce matin on apprenait avec regret le Président, je pense qu’il nous livre là une vision... et ce dur coup que va vivre la région, jplus de 600 emplois qui que souhaiterait voir les intervenants sur le terrain. Il seront perdus. Gaspésie—Les lies, Bas-Saint-Laurent, nous dit: «Les incitatifs traditionnels ne suffisent pas. La Côte-Nord, Nord-du-Québec, hein, le cri du coeur formation de la main-d'oeuvre, de bons services publics, qu'ont envoyé les maires de Chibougamau-Chapais... une vie culturelle dynamique sont d'autres composants Saguenay—Lac-Saint-Jean, les travaux qui ont été faits d'un développement équilibré du territoire. Les par un universitaire, M. Moussaly, je ne sais pas si, M. transports également sont primordiaux.» le ministre, vous avez eu l'occasion d'en prendre 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 7

connaissance. Bon, on peut être d'accord ou pas régions, à l'ensemble des régions du Québec de d'accord avec son hypothèse, mais, chose certaine, ses retrouver le chemin de la prospérité, et ça, c'est travaux trouvent un écho favorable dans les l'ensemble des Québécois, l'ensemble des Québécoises régions — Charlevoix, par exemple, les élus qui ont qui vont être gagnants si politiquement c'est le choix revendiqué, qui ont réclamé une aide d'urgence de la qu'on fait un jour au Québec. Et ce qu'on constate, c'est part du gouvernement. que le gouvernement du Parti québécois, qui a priorisé Et, M. le ministre, vous me permettrez peut-être des politiques... Puis ça, c'est les gens des régions qui de vous livrer certains constats qu'on a entendus dans nous disent ça, là. Parlez pas des interventions que votre les régions, et ces constats sont importants parce qu'ils gouvernement a faites dans Montréal quand on va en vont nous permettre de mieux comprendre les région, les gens viennent frustrés. Je vous le dis, là, le frustrations auxquelles sont confrontés les intervenants niveau de sensibilité est très grand. Les gens nous sur le terrain. Je vous en énumère peut-être quatre, cinq. disent: Bien, c'est ça, on a tout donné à Montréal, puis, Le premier constat, c'est: Les gens sont fatigués du mur- nous autres, bien, c'est comme... on a été laissés-pour- à-mur. Ça, ça revient constamment. Vous allez me dire: compte. C'est ça qu'on entend dans les régions. Et ce Ça revient depuis à peu près... depuis 20 ans, mais c'est qu'on constate, c'est que cette politique, ces politiques quand même une réalité, elle est là, le mur-à-mur, les ont favorisé Montréal. Et, soit dit en passant, c'est politiques qui ne sont pas adaptées, donc, aux réalités important de permettre à Montréal de retrouver, elle régionales. Trop de règlements, trop de bureaucratie. En aussi, le chemin de la prospérité, mais ce que nous Abitibi, les gens nous ont dit... un promoteur qui nous a déplorons, c'est que ça s'est fait, donc, au détriment des dit ça, un homme d'affaires, là. Vous me permettrez de régions, et ça, on le déplore. Et, dans les régions, je vous le citer: «Pour faire avancer un projet, il faut passer à le répète, les gens sont sceptiques. Il va y avoir des travers 20 ministères et remplir 140 formulaires. Ça n'a résultats... Les gens vont y croire quand il va y avoir des pas de bon sens.» Ça, on l'a entendu en Abitibi, moi, je résultats. l'entends en Gaspésie. Il faut alléger, donc, la On aura l'occasion, M. le Président, d'aborder un bureaucratie et tous les règlements. Il y a un rapport qui certain nombre d'éléments ce matin lors de l'étude des a été fait, rapport Lemaire, d'ailleurs qu'on aurait peut- crédits, mais, pour l'instant, M. le Président, j'aurais être intérêt à regarder d'un peu plus près. terminé au niveau de mes remarques préliminaires. Il y a un autre élément essentiel aussi. Les gens Merci. nous ont dit sur le terrain: On nous fait pas confiance, on fait pas confiance aux régions du Québec. C'est ça Le Président (M. Vallières): Merci, Mme la que les gens nous ont dit. Si on nous faisait confiance, députée de Bonaventure. Mme la députée de Rimouski, bien, peut-être qu'on nous laisserait un peu plus de à moins qu'elle ne soit précédée par le député de Saint- latitude pour déterminer nous-mêmes ce qu'on souhaite Jean, là? voir priorisé en termes d'orientation sur le plan régional. Pas d'harmonisation dans les interventions gouverne­ Mme Charest: Ah, je peux y aller aussi, hein? mentales. Ça aussi, c'est un autre point important. La main gauche sait pas ce que la main droite fait, et ça, ça Le Président (M. Vallières): Oui. pose évidemment d'énormes problèmes sur le terrain. Les gens sont fatigués de se battre. C'est ce Mme Charest: O.K. Alors... qu'ils nous ont dit, M. le ministre. Les gens sont fatigués de se battre contre la machine. Ils se cognent le nez sur Le Président (M. Vallières): À vous de choisir. des programmes qui ne sont toujours pas adaptés à la Mme la députée de Rimouski, vous aviez demandé en réalité régionale. Ils se cognent le nez, donc, sur des premier la parole. normes, et on aurait, au Québec, un exercice incroyable à faire pour adapter les véhicules financiers aux réalités Mme Solange Charest régionales. Alors, je suis convaincue qu'à peu près tous les députés ici ont été confrontés à un moment Mme Charest: O.K. Je vais y aller rapidement. donné à une demande, par exemple, d'aide financière Merci, M. le Président. M. le ministre, messieurs et d'investissement-Québec où tu dois te battre contre le mesdames du ministère des Régions, j'apprécie bureau-chef à Québec ou Montréal, alors que, dans la grandement les documents que vous nous avez préparés. région, évidemment, on sent une ouverture. Alors, la Je suis persuadée que ce sont des outils de travail qui révolution, je vous dirais, qu'on attendait avec ce peuvent nous servir tout au long de l'année pour budget-là, bien, elle n'est pas venue. Elle n'est pas transmettre à nos concitoyens et concitoyennes les venue. Le ministre a choisi des pistes traditionnelles, et informations pertinentes sur l'action gouvernementale ce qu'on déplore, c'est qu'on a bien beau annoncer des en regard des régions. Je pense que, sur le volet régions, millions puis des milliards pour les régions, tant et aussi le gouvernement actuel, ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il longtemps, M. le Président, qu'on n'aura pas une intervient. Et, si je me souviens bien, depuis 1994, entre politique, donc, cohérente, concertée, globale, c'est bien autres, nous avons adopté une multitude de... nous évident qu'on va être encore en train de parler des avons posé une multitude de gestes en faveur des problèmes de nos régions dans 1S ans, dans 20 ans. régions, et ce sont des gestes concrets qui ont un impact J'admets que la tâche est immense, mais on est dans la vie quotidienne des citoyens et des citoyennes. condamnés à le faire. On est condamnés à le faire, M. le Je rappellerais à l’opposition officielle que ministre, et c'est le mandat que vous avez à titre de ministre jamais auparavant il n'y a eu autant de gestes de posés des Régions, donc, pour permettre véritablement aux en faveur des régions et que, pour nous, ce n'est pas un CAT-5 page 8 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001 thème à la mode ou électoraliste, mais c'est quelque Mais, plutôt que de se lamenter sur la situation, on se chose sur lequel nous avons toujours travaillé et c'est donne des outils pour retenir nos jeunes et on travaille une orientation que nous avons toujours maintenue à avec nos jeunes pour que les jeunes trouvent un intérêt à l'intérieur de notre action politique. Il suffit de se se développer et à bâtir leur vie personnelle et rappeler que la création d'un ministère des Régions est professionnelle dans nos régions. Et je pense, entre un acte que nous avons posé pour s'assurer de la autres, au Carrefour jeunesse-emploi, au Fonds de présence à la fois gouvernementale mais en relation solidarité Jeunesse qui, dans la foulée du Sommet sur le étroite avec tous les partenaires locaux et régionaux Québec et les jeunes, a consacré des milliers de dollars, pour s'assurer que les politiques gouvernementales des millions de dollars pour s'assurer que les jeunes atterrissent bien, si je peux me permettre l'expression, puissent, oui, se développer, et pas à partir de n'importe sur le territoire, et ça, en conformité avec les attentes et quoi, mais à partir de ce qu'eux ont comme objets de les besoins de chacune des régions, parce que nous ne développement et ce qu'ils privilégient. favorisons pas du tout le mur-à-mur, hein? On s'est dit Alors, si je me souviens bien, dans le Fonds de que, région par région, il y a des besoins spécifiques, il solidarité Jeunesse du Bas-Saint-Laurent, les jeunes sont y a des attentes qui s'expriment de façon différente, et en train, avec un comité régional rattaché au CRCD, que, comme gouvernement à l'écoute de ses régions, d'analyser et d'accepter des projets, hein, montés et nous nous devions d'avoir des outils privilégiés pour soutenus par des organismes, des entreprises qui répondre le plus adéquatement aux besoins et aux trouvent important que les jeunes participent au attentes, et ça, c'en était un, moyen qui existe toujours et développement local et régional. Parce que, auparavant, qui fait un travail terrain avec tous les partenaires on ne voyait pas de jeunes dans les instances régionales locaux et régionaux. de développement, et maintenant, parce qu'on favorise Nous avons adopté également la politique de et qu'on a insisté, lors de la mise en application de la développement local et régional, la fameuse loi n° 171 loin” 171, pour s'assurer de la représentativité des qui mettait sur pied les CLD. C'est au-delà de 3 000 jeunes et des femmes à l'intérieur de ces instances-là, administrateurs qui régulièrement, sur une base maintenant il y en a. Mais c'est parce qu'il y avait une mensuelle, se rencontrent, collèges électoraux par volonté politique du gouvernement pour qu'il y en ait, et collèges électoraux, et ça a suscité, cette mise sur pied nous nous sommes assurés par des mesures concrètes des CLD, beaucoup de dynamisme et de concertation qu'il y ait une suite à ces choix politiques que nous des partenaires parce que les CLD ne regroupent pas avons faits. seulement un groupe d'intervenants, ils regroupent Vous savez, les régions, on parle surtout des l'ensemble des intervenants. 11 y a 23 collèges régions-ressources, et, les régions en général, oui, il électoraux à l’intérieur du CLD Rimouski-Neigette. Que existe un certain écart entre certaines régions-ressources ce soit de tourisme, de culture, de transport, peu et les grandes régions urbaines. Et, pour contrer cet importe, tous les secteurs d'activité, à la fois sociale et écart, à partir des portraits que les régions nous ont économique, sont présents à l'intérieur de ce forum, et, à fournis, nous avons, dans le dernier budget, consacré partir des outils aussi qu'on a confiés à chacun des CLD, des sommes importantes. Tout le monde sait que c'est nous sommes à même de pouvoir avoir une influence 800 millions, mais on peut regarder région par région directe, à partir des régions, sur notre développement. Et les impacts de ce choix politique, et je vous dirais que, je vous rappellerais que les CLD et les CRD, les dans la région du Bas-Saint-Laurent, ce choix politique conseils régionaux de développement, sont là pour tourne autour de quatre axes, hein, qui sont la demeurer, quoi qu'en dise le chef de l'opposition, parce valorisation et la diversification de l’économie. Et c'est qu'il faut se rappeler qu'à chaque fois que nous avons un 22 millions qui va être consacré, dans le Bas-Saint- posé des gestes en faveur des régions nous avons eu des Laurent, pour aider les entreprises, les entrepreneurs, les réactions négatives de la part de l'opposition officielle, partenaires sociaux et économiques à développer de alors que, sur le terrain, c'était très, très bien accueilli. nouveaux créneaux d'excellence, à s'assurer qu'il y ait • (10 h 20) • de nouveaux types d'activité économique qui vont être Je me souviens très bien que, il n'y a pas six structurants pour l'avenir, et je pense que là-dessus c'est mois encore, le chef de l'opposition déclarait, après un élément majeur pour la suite des choses. avoir fait une première tournée des régions — et je vous Naturellement, en région, on s'assure que nos dirais que c'est un élan subit de sympathie, là, par entreprises aient du soutien financier. Et, comme nous rapport aux régions — à la Gazette: «I think I've got the sommes des régions-ressources sur lesquelles... impression, touring the province, that in a lot of cases, l'économie traditionnelle a beaucoup été axée sur les we were introducing ourselves for the first time — for ressources naturelles, on veut inciter les entreprises dans the first time.» Et c'est The Gazette, le 5 octobre 2000, le domaine des ressources naturelles à se tourner vers la qui nous rapportait ces paroles. Alors, nous, nous deuxième et la troisième transformation, et là-dessus le croyons... Et nous avons des outils qui ont été mis sur gouvernement du Québec a prévu des crédits d'impôt place pour s'assurer du développement des régions, et ce très importants, qui n'ont jamais existé avant. On n'y n'est pas un engouement spontané et sporadique ad hoc avait même pas pensé, avant. Et les gens parlaient, oui, qui nous motive et nous alimente pour maintenir nos liens. qu'il fallait faire de la deuxième et de la troisième Je voudrais rappeler aussi que nous avons été transformation, mais il n’y avait pas de support, hein, de actifs au niveau des jeunes, parce que je pense que les levier pour aider à la deuxième et la troisième jeunes sont la force vive de nos régions. Nous transformation. Et, dans le Bas-Saint-Laurent, ce sera un connaissons, oui, dans toutes les régions du Québec, 38 millions pour la prochaine année financière. Je vous certains problèmes d'exode de jeunes qu'on ne nie pas. assure que des argents aussi importants, c'est apprécié. 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 9

Et d'ailleurs, lorsque, M. le ministre, vous êtes parce que les entreprises qui sont accréditées ont accès à venu en région, en mars dernier, nous parler du des crédits d'impôts majeurs. Quand on voit que ces 108 millions qui serait attribué globalement à notre entreprises-là peuvent aller chercher jusqu'à 15 000 $ de région pour notre développement, il y avait là déduction d'impôts ou 40 % sur chacun des emplois 250 personnes qui recevaient de façon très favorable ces créés, c'est un incitatif qui parie par lui-même. Et, quand mesures, parce qu'elles sont conscientes qu'on met à leur on sait aussi que les entreprises ont 40 % de crédit disposition des outils majeurs de développement et que d'impôts sur les investissements faits en termes la suite des choses leur appartient. Et, moi, je suis très d’équipement dans leurs entreprises, c'est un incitatif qui confiante parce que je suis convaincue que ma région, la parle par lui-même. Alors, je pense que là-dessus c'est région du Bas-Saint-Laurent, a une multitude de une autre mesure que le gouvernement du Québec s'était partenaires qui sont très dynamiques, qui bourdonnent engagé à favoriser dans chacune des régions du Québec. d'idées ingénieuses, et que ces argents vont être bien Et, là où il y a des projets, il y a des réussites, et je suis utilisés. Alors, il y a le financement des PME et le très fière de vous parler de celui de Rimouski. Il y en a soutien à la création d'entreprises. Je pense que ça, c'est d'autres, on pourrait faire la tournée du Québec, et, là où très important. il y a des carrefours de la nouvelle économie, on peut Et je voudrais vous parler d'une chose pour un faire un portrait très, très positif. peu faire contrepoids parce que je pense qu'il faut dire Puis je n'oublie pas non plus les autres éléments toute la vérité quand on avance des choses. Quand on qui font que, dans les régions, nous avons mis une parle du budget de cette année, et que l'on a consacré multitude d'outils qui favorisent le développement. Je 800 millions au régions, et que la critique de pense, entre autres, aux Innovatech. Innovatech l'opposition officielle nous dit que le président de ressources, ça existe, et ça existe pour les régions, et l'Association des régions du Québec se montre Innovatech ressources a supporté de nombreuses insatisfait, et qu'elle nous le présente à titre de président entreprises qui, sans cette aide, ne seraient peut-être pas des régions, il faudrait aussi qu'elle nous dise qu'il est le là aujourd'hui ou n'auraient pas pu voir le jour. Que l'on président de l'Association du Parti libéral de pense aussi aux SOLIDE, les SOLIDE qui existent un Kamouraska-Témiscouata et que cela aussi peut teinter peu partout par territoire de MRC, donc qui sont très, ses déclarations. Alors, je pense qu'il ne faut pas dire très près des citoyens et des citoyennes qui ont des juste la moitié de la vérité, mais il faut dire toute la besoins par rapport à ça. vérité. • (10 h 30) • Et, là-dessus, en ayant précisé ceci, je voudrais Et, moi, j'insiste aussi pour souligner notre revenir sur la diversification économique parce que, orientation qui est de favoriser l'exportation des dans la région Bas-Saint-Laurent... entreprises quel que soit leur lieu au Québec. Et je pense à la Corpex, la corporation qui favorise l'exportation. Et Une voix: ... je sais pertinemment que la Corpex du Bas-Saint- Laurent a favorisé le développement d'une multitude Mme Charest: M. le Président, c'est à moi, la d'entreprises dans notre région qui autrement ne seraient parole, et j'aimerais qu'on respecte mon droit de parole. pas allées sur les marchés extérieurs. Donc ça, ce sont des activités qui sont très structurantes pour l'avenir des Le Président (M. Vallières): Un petit moment, entreprises de la région et ce qui leur permet d'être, je s'il vous plaît. Alors, ceux qui peuvent s'exprimer sont vous dirais, sur un pied d'égalité ou, en tout cas, à partir ceux qu'on sait qu'ils ont obtenu le droit de parole. au même point de départ pour se faire valoir ailleurs que Alors, celle qui l'a présentement est Mme la députée de sur leurs marchés traditionnels qui sont les marchés Rimouski. locaux et régionaux. Alors, je voulais ainsi souligner, M. le Président, Mme Charest: Merci, M. le Président. Alors, je que le gouvernement du Québec a depuis très longtemps voudrais continuer à rappeler que la diversification cette préoccupation de travailler à l'essor économique et économique passe par plusieurs outils, et un des outils social de chacune des régions du Québec et que ce n'est dont nous avons profité, ça a été celui des carrefours de pas d'aujourd'hui que nous avons fait ces efforts. La la nouvelle économie. Vous savez, les carrefours de la preuve, nous avons également décentralisé toute la nouvelle économie, c'est un outil qui n'a pas de question des mesures pour l'emploi. Et la venue des frontières. Peu importe là où nous sommes, pour CLE en région nous a permis de constater que les développer, dans le secteur du multimédia, des mesures qui étaient mises de l'avant et que les priorités nouvelles technologies, si nous voulons, nous pouvons, qui étaient instaurées par chacun des CLE, par territoire parce que nous avons des outils qui le favorisent. Et je de MRC, avaient un impact majeur, puisque nous vous dirais que le Carrefour de la nouvelle économie de pouvons confirmer qu'il y a moins de gens à l'aide Rimouski a doublé son espace parce qu'il y avait sociale qu'il y en avait avant 1994, que le taux de tellement d'entreprises qui ont demandé leur chômage a diminué, et ça, dans le Bas-Saint-Laurent, je accréditation et qui étaient acceptables, compte tenu des peux vous dire qu'en 1994 le taux de chômage était de critères qui existent dans ce programme... En-delà d'un l'ordre de 16%. Aujourd'hui, au moment où on se parle, an, nous avons doublé non seulement le nombre il est de l'ordre de 10 % — 9,4, 9,6 %, mais il est à peu d'entreprises, mais la superficie du carrefour pour près aux alentours de 10 %. Et nous avons augmenté de pouvoir les accueillir. beaucoup le nombre d'investissements dans chacune des Mais pourquoi les entreprises sont si intéressées régions du Québec, et là-dessus je pense que c’est un aux carrefours de la nouvelle économie? Mais c'est plus parce que, s'il n'y a pas d'investissement, on ne peut CAT-5 page 10 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001 pas créer la richesse et on ne peut pas la répartir. Mais, 40 % des salaires versés, les maires de la MRC nous, nous sommes partis, je pense, du bon pied depuis Papineau demandent à Mme Marois... déjà plusieurs années, et les résultats de cela se font Mais, moi, j'ai dit aux maires: Je pense qu'on présentement sentir. devrait parler au ministre qui s'occupe des régions, qui Je vais terminer ici cette rétrospective des commence à connaître la région de l'Outaouais. actions qui ont été posées et je reviendrai, M. le D'ailleurs, il y a eu une visite la semaine passée, avec des Président, pour certaines questions un peu plus pointues annonces, dans mon comté, des annonces qui ont été bien vis-à-vis le ministre des Régions. Merci. reçues de la part du ministre, et je dois le remercier de sa visite. Je peux l'inviter à toutes les semaines avec ces Le Président (M. Vallières): Merci, Mme la chèques-là, ça ne me dérange pas du tout. Mais en même députée de Rimouski. Je veux peut-être indiquer au temps, peut-être dans un avenir rapproché, on pourrait... ministre, parce qu'il avait l'air brûlant de répondre à... J'aimerais ça que le ministre — et ça, je le sais, comme certaines... On fait un tour de remarques qu'on ne peut pas avoir de réponse ce matin — mais préliminaires, et, par la suite, on pourra passer aux demander au ministre, de la part des maires de la MRC échanges. Alors, j'ai plusieurs demandes d'intervention. Papineau, de regarder la possibilité de regarder Alors, en procédant par alternance, là je donnerais la directement... Parce qu'on classe la MRC Papineau parole au député de Papineau, en vous indiquant que, s'il souvent avec les statistiques totalement de l'Outaouais, y a questionnement, il y a pas d'échange avec le ministre M. le ministre, et c'est injuste, aux gens qui demeurent sur cette partie-là. Et on reviendra par la suite au député dans la Petite Nation, aux gens qui veulent développer, de Saint-Jean. M. le député de Papineau. aux gens qui veulent investir, de ne pas avoir ces crédits d'impôt — exemple, le 40 % des salaires versés pour M. Norman MacMillan tout nouvel emploi. Ces gens-là que je mentionnais tantôt, les donneurs de jobs du comté de Papineau, M. MacMillan: Merci, M. le Président. Il me sûrement avec des avantages fiscaux de cette ampleur-là fait plaisir de pouvoir pour la première fois parler qui sont donnés à d'autres régions-ressources... On directement au ministre des Régions, lui parler de ma pourrait sûrement profiter à aider à la création d'autres belle région du comté de Papineau. C'est un peu juste emplois dans la Petite Nation. une position que les maires de la MRC de Papineau ont Alors, c'est un peu ça, M. le Président, que je prise suite au budget de Mme Marois. M. le ministre, la voulais mentionner au ministre. C'est que, si c'est possible, région de la Petite Nation, qui couvre la MRC Papineau chez vous, à votre ministère, de regarder la possibilité, au au complet, veut avoir sa juste part dans le budget nom des maires de la MRC Papineau, dont son préfet, accordé aux régions-ressources. Ce n'est pas avec plaisir M. Desmond Murphy, de regarder la possibilité d'accorder que j'aime dire que la MRC Papineau est une des MRC à notre région, la Petite Nation, la même aide qui a été les plus pauvres du Québec, M. le ministre. J'aimerais accordée aux régions-ressources, qui a été mentionnée mieux être en position de dire que la MRC a pas besoin dans le budget, alors j’espère que... On me dit que le d'aide de la part du gouvernement pour nos industries. ministre des Régions a une écoute à tout le monde au Les maires de la MRC se sentent un peu lésés Québec. Alors, je lui demande d'écouter le député de face aux nouvelles dispositions prises par le Papineau et de regarder sincèrement pour voir s'il n’y aurait gouvernement du Québec suite au budget Marois, dans pas moyen d'accrocher la MRC Papineau. Et, comme je le sens que, on le sait, on voudrait être considéré au disais tantôt, ça me fait pas plaisir... que la MRC Papineau même titre que les régions-ressources. On sait que la est une des plus pauvres au Québec. J'aimerais bien Petite Nation, malgré son attachement avec l'Outaouais, mieux vous dire que la MRC de Papineau est la plus riche, l'Outaouais urbain, est une des régions que le taux mais c'est pas le cas. A cause des statistiques de notre d'assurance emploi est probablement le plus bas, à région, notre belle région de l'Outaouais, que l'urbain va très comparer à d'autres régions du Québec. Mais, attaché à bien, qu'il y a une assurance emploi plus basse que la ça, quand on parle de la Petite Nation, ces gens-là moyenne du Québec, mais c'est pas le cas dans la Petite voudraient absolument pouvoir avoir, bénéficier des Nation. Alors, je demande ici d'accorder à la MRC mêmes crédits d'impôt, les mêmes mesures que le Papineau, suite à la demande des maires, M. le ministre... ministre a données aux industries: exemple, les 10 ans et peut-être accrocher un peu — comment je dirais? — aux 1 500, là, petites et moyennes entreprises, un congé avoir une mention que ces gens-là pourraient avoir la fiscal de 10 ans. même aide qui est accordée aux régions-ressources. Chez nous, dans le comté de Papineau, M. le ministre, depuis, je dirais, une dizaine d'années, il y a Le Président (M. Vallières): Merci, M. le des gens comme... Sûrement que vous avez rencontré ou député de Papineau, en vous rappelant que, pendant ces vous allez sûrement rencontrer des gens comme David périodes de remarques préliminaires, il n'y a pas Lauzon, des gens comme Germain Turpin, des gens d'échange avec le ministre. Donc, plus on va procéder comme Gustave Brunet, des gens qui ont développé en rapidement dans les remarques préliminaires, plus on forêt depuis une dizaine d'années toutes sortes de pourra rapidement échanger avec le ministre. M. le créations. Moi, je les appelle les «donneurs de jobs», député de Saint-Jean. chez nous, des gens qui ont mis, qui ont investi beaucoup sans peut-être trop d'aide du gouvernement. M. Roger Paquin Alors, suite au budget de Mme Marois qui donne des congés fiscaux de 10 ans à plus de 1 500 petites et M. Paquin: Merci, M. le Président. Bonjour, M. moyennes entreprises, également des crédits d'impôt à le ministre. Je voudrais aussi saluer les personnes qui 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 11 vous accompagnent et en particulier saluer la députée de ponctuel — souvent des mesures, souvent des actions Prévost et secrétaire d'État au soutien des régions qui est qu'on a posées malgré la rareté des ressources — mais ici ce matin aussi. Je voudrais saluer l'ensemble des on s'apprête maintenant à investir, parce que, au députés qui sont à cette table et vous dire toute la bonne moment où on a fait l’examen en vue d'arriver à une humeur qu'on ressent, dans le milieu chez nous, au fait politique de développement des régions pour que ce soit vous qui soyez à la barre du ministère à ce coordonner notre vision d'ensemble, ce qu'on s'est moment-ci. aperçu, c'est qu'il y avait des objets criants, il y avait des • (10 h 40) • mesures qu'on pouvait partir tout de suite, et on les a Vous arrivez, M. le ministre, à un moment faites. On n'a pas attendu d'avoir peaufiné, parachevé la particulièrement exaltant à la barre de ce ministère-là. politique de la ruralité pour commencer à agir. Il y avait Voyez-vous, on est en train, sur le plan mondial, de des fenêtres d'opportunité, on les a ouvertes et on a réorganiser l'ensemble des communautés humaines, les donné de l'air aux régions. Et je pense que c'était réagencements de solidarité se façonnent partout, et, sur stratégiquement intéressant d'agir ainsi. le territoire du Québec, on est en passe de faire en sorte Donc, d'abord de l'action, mais on n'est, en que les régions s'épanouissent et que l'occupation du même temps, pas dans une action échevelée ou territoire ne soit pas qu'une occupation de personnes incoordonnée, elle répond à des objectifs qui sont en occupant des lieux dans la pauvreté ou dans le folklore, voie d'être peaufinés, si j'ai bien compris vos propos. Et dans des endroits qui deviennent reculés parce que tout on ne parle pas en termes d'années mais en termes peut- le monde s'en va vers les centres, mais une occupation être de semaines ou de mois, d'arriver avec une d'un territoire qui soit dynamique, qui soit prospère, qui politique, une vision d'ensemble, et de dégager de soit de qualité de vie, qui soit d'ouverture partout sur le l'ensemble de ces paramètres-là une politique de territoire, et ça devient possible avec les moyens développement des régions. Ça presse, M. le ministre, technologiques et dans la reconfiguration économique à parce que, effectivement, il y a eu, dans le décor, des laquelle nous assistons mondialement. Mais ça devient choses comme une envie de ce qui s'est fait, par aussi possible parce que le Québec, depuis les dernières exemple, pour Montréal au niveau des régions, et on a années, avec l'autre façon de gouverner, s'est donné les entendu beaucoup de récriminations à cet égard-là. moyens, s'est donné les assises, s'est donné la vision Peut-être parce qu'on perdait de vue un certain nombre nécessaire pour le faire. de choses. Peut-être parce que, nous, les députés, on n'a En redressant les finances publiques, on dégage pas assez dit qu'il y avait aussi des mesures qui les marges de manoeuvre qui nous permettent d'être s'adressaient à d'autres régions du Québec. Peut-être autant de leviers pour que nos communautés puissent se parce qu'on n'a pas assez dit que dans l'Outaouais, par prendre en main puis se diriger vers l'avenir. Et, en exemple — et je suis content d'avoir entendu le député faisant en sorte de les coordonner à ce moment-ci, pour de Papineau le dire tantôt — mais aussi dans les peu qu'il y ait une vision profonde, réelle, bien arrimée, Laurentides, dans Lanaudière, dans le Centre-du- bien ancrée, axée sur les gens, ça rend possible l'avenir Québec, Chaudière-Appalaches, Montérégie, Lavai, des régions d'une façon qui peut être enthousiasmante. Estrie, Capitale-Nationale, dans plusieurs régions du Et tantôt la députée de Bonaventure disait que la Québec, M. le ministre, le taux de chômage est barre était haute. Et c'est vrai, M. le ministre, c'est un maintenant plus bas qu'à Montréal, et ça, ça signifie une fait. Et c'est pour ça qu'il est important que l'on vous plus grande qualité de vie pour les gens. Mais peut-être soutienne dans votre vision pragmatique mais aussi qu'il y a... Il reste des choses à faire, et nous avons dans idéologique du développement des régions, parce que, le budget des mesures, qui ont été présentées tantôt par au bout du compte, ce qu'on sait de vous dans les la députée de Rimouski, qui vont dans ce sens-là. Mais fonctions que vous avez exercées jusqu'ici, c'est pas: Y il demeure que le contrepoids à la structuration, à a-tu un lobby là? Ce comté-là, c'est-u un comté libéral? l'organisation municipale, doit être aussi une vision des Est-ce que ces maires-là sont sur notre bord? Non, ce régions et une politique de la ruralité. n'est pas ça, les questions. La première et finalement la Je voudrais souligner aussi que, dans les actions question à laquelle vous harnachez l'ensemble des autres qui sont prises actuellement, moi, ce que je trouve considérations, c'est la suivante: C'est-u bon pour le intéressant, c'est que le budget a de la vision à cet égard- monde? Et ça, les gens le savent. Et voilà pourquoi on là, et les actions aussi parce qu'elles s'inscrivent comme se réjouit, dans une région comme la mienne, que vous autant de gestes convergents à l'intérieur d'une stratégie soyez, à ce moment-ci, à la barre de ce ministère-là. qui est systémique et qui prend en compte toutes les dimensions de la problématique. En fait, on pourrait dire Une voix:... que l'axe de la vision du gouvernement à cet égard-là, c'est celui de la consolidation des communautés M. Paquin: Ha, ha, ha! On me souffle à l'oreille — consolider les communautés, permettre aux gens un qu'il y a des députés qui sont contents des chèques que peu partout sur le territoire de mettre en valeur ce qui vous distribuez. Mais je pense qu'au-delà des chèques et les unit, ce qui les rend forts, ce qui les rattache à leurs des mesures ce qui est important, c'est la considération racines, et leur permettre de se projeter vers l'avenir — que vous portez aux gens, et j'y reviendrai. et, à cet égard-là, la vision s'est traduite d'abord par Vous partez d’une base qui est intéressante parce toute une série d'instrumentations qu'on a mises en que, évidemment, dans les années immédiatement place. passées, on a structuré, on a structuré l'État, on a restitué Plusieurs ont été évoquées: les CNE, CDTI, un bon état de situation pour notre État, mais aussi on a CLD, CRD, CLE. Ça, ça semble des sigles, mais c'est fait du rattrapage. On a fait du rattrapage souvent plus que ça. Ce sont autant de leviers que l'on a mis CAT-5 page 12 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001 dans chacune des régions et que l'on rend disponibles à Mme Danielle Doyer la mobilisation puis à la volonté des gens dans le milieu. Le point d'assise, c'est leur milieu, le levier, c'est ces Mme Doyer: Merci, M. le Président. Alors, instruments qu'on a mis à leur disposition, et on a moi, c'est sûr que, comme députée de Matapédia, j'ai favorisé qu'ils puissent s'organiser eux-mêmes autour de des félicitations à faire au ministère des Régions, j'ai des ces éléments-là. C'est les gens du milieu qui se mettent félicitations à faire aussi à mon gouvernement parce en contrôle de ces leviers dans les instruments que l'on que, dans le dernier budget, effectivement, pour la met à leur disposition. région Bas-Saint-Laurent, c'est 108 millions qui ont été Il en découle deux choses, M. le ministre: de la mis sur la table pour faire en sorte que, avec les régions- responsabilisation — les gens se sentent responsables, ressources, on ait des moyens, des mesures, et je nous outillés mais responsables — et le deuxième élément, réfère, tout le monde, à la page 100 de La force des c'est de la mobilisation. M. le ministre, c'est plus de régions où on retrouve une description de l'ensemble 3 000 administrateurs, par exemple, qui sont dans les des mesures qui ont été prises, des moyens pour aider CLD, les CLD qui, pour la seule année de 1999, ont nos régions-ressources. Et d'entrée de jeu, là, il faut dire créé pas moins de 10 000 emplois au net dans les aussi que c'est aux gens de nos communautés, tout ce secteurs d'intervention immédiats, et ça, c'est pas peu. qui a déjà été mis en place aussi, les CLD, les centres Alors, de cet ensemble de stratégies là, nous sommes locaux de développement, les centres locaux d'emploi. maintenant à un point charnière sur l'avenir, et ce point Tout ce qui est déjà là, et à travers tous les ministères, charnière, c'est le soutien de base, celui qui est partout, c'est un plus, c'est quelque chose qui est ajouté. celui dont on pourrait dire qu'il crée un plancher, un • (10 h 50) • plancher pour tout le monde, des instrumentations. Alors, moi, bon, si on parle de mines, dans un Au niveau financier, on a évoqué tantôt le Fonds comté comme le mien, de secteur minier, bon, ça a l'air de solidarité Jeunesse, mais on pourrait parler des FLI, que j'ai du pétrole à Val-Brillant, ça a l'air que j'ai de la des SOLIDE, des fonds de développement régionaux, chaux. J'ai même deux promoteurs qui veulent des fonds de solidarité régionaux, autant d'instruments développer en même temps. C'est même un beau qui sont là, en même temps qu'un certain nombre problème. De la chaux aussi dans mon comté, Saint- d'instruments organisationnels et institutionnels qui Cléophas, La Rédemption, Saint-Moïse, j'ai de l'or à deviennent le plancher. Ce n'est pas du mur-à-mur, ça, Sainte-Marguerite, bon. M. le ministre, c'est la base sur laquelle les gens peuvent La forêt. La forêt, effectivement... Et moi, je placer leur levier et se donner de l'énergie. veux... C'est pas d’hier que les régions-ressources qui Maintenant, il y a les soutiens particuliers, et ont été ciblées... Ça fait 10, 15 ans, moi, depuis le temps c'est pas du mur-à-mur. Dans les régions qui ont des que je suis ces questions-là, qu'en termes de difficultés et pour lesquelles la solidarité commande développement il y a des régions qui doivent prendre un qu'on puisse faire en sorte qu’ils rejoignent le peloton, virage de diversification, un virage de deuxième, on prend des mesures particulières. Plusieurs ont été troisième transformation. Au CRCD Bas-Saint-Laurent, évoquées par le député de Papineau, par la députée de ça fait 10 ans qu'on a un petit commerce de Bonaventure, la députée de Rimouski. J'insisterai pas. développement: la deuxième, troisième transformation, Et il y a tous les éléments de contexte, donc, qu'on met des produits dans le bioalimentaire, en agriculture, dans autour de ça. En somme, M. le ministre, je pense que, le secteur forestier, les mines aussi. On dit: Il faut grâce à la vision que l'on a déployée sur le territoire et diversifier, il faut faire davantage avec le bois qu'on a. qui est rattachée à cette volonté féroce de consolider les Alors ça, on est comme pris par la force des choses à communautés et de leur donner les moyens de se cause de la crise forestière qu'on vit, la baisse de prendre en main, ils ont quoi? Ils ont une bonne base, ils possibilité forestière. Et c'est toujours bien pas la faute ont des leviers, ils ont le contrôle. Et maintenant je du gouvernement si à un moment donné il y a moins de pense que la volonté qu'ils ont se manifeste de donner bois qu'on pensait qu'il y en avait. Alors, on peut bien de l'énergie là-dedans, et les mesures budgétaires courir après des bonshommes sept heures pour essayer viennent donner cette énergie nécessaire pour mettre les d'expliquer ça, mais, lorsque les personnes qu'on a en leviers en mouvement. face de nous étaient au pouvoir, dans le temps de M. M. le ministre, il y a un peu d'incrédulité sur le Albert Côté, ils ont pu se sortir de cette crise-là terrain. On voit pas ça souvent dans les régions, mais pourquoi? Parce qu'ils s'en allaient vers la Gaspésie. Le dans tous les domaines, autant de cohérence, de vision 15% de baisse de possibilité qui était prévu, ils sont et d'adéquation dans les mesures qui s'appliquent, dans allés se rabattre sur 7 % du bois de la possibilité les résultats qui s'obtiennent en chute de chômage, à forestière gaspésienne, et on a pu avoir une baisse qui a sortir des gens de l'aide sociale, en bonne humeur tourné autour de 7 %. C'est ça qui les a sauvés. locale, en relance, et les gens sont un peu incrédules, je Bon, donc, l'agriculture, tout ce qui est vous le dis. Mais il reste que, s'ils sont sceptiques, je bioalimentaire, on a commencé à faire des choses suis persuadé qu'avec vous à la barre on va donner un extrêmement intéressantes dans le Bas-Saint-Laurent. Il sens nouveau à l'expression de Nicolas Bonhomme: Les faut accentuer ça, tourisme, faune et parcs. Donc, c'est à sceptiques seront confondus. nos populations, nos promoteurs, nos leaders de saisir au vol tous ces moyens qui ont été mis à leur Des voix: Fia, ha, ha! disposition. Moi, je vous dis: Comme députée de Matapédia, quand j'entends des collègues de l'opposition Le Président (M. Vallières): Merci, M. le dire que ce qui a été fait en Gaspésie—Les îles, c'est pas député de Saint-Jean. Mme la députée de Matapédia. suffisant, les emplois... Tantôt, on disait: 4 041 emplois, 3 mai 2001 Commission permanente CAT-S page 13

142 millions d'investissement. Il y a eu environ 58 personnes, de familles, ça faisait 1 000 personnes de millions et même davantage de mis du gouvernement du moins à l'aide sociale, puis pas parce qu'elles étaient Québec. Bien, je vous dis que, dans mon comté, là, on parties pour Montréal, ou Québec, ou ailleurs, parce était contents de ce budget-ci, parce qu'on commençait à qu'elles s'étaient intégrées en emploi. être passablement jaloux. Il y a des choses qui fonctionnent en deuxième, Alors, aussi, qui a défendu les Gaspésiens, qui a troisième transformation: Fene-Tech, à Amqui, des défendu les gens du Québec au niveau du chômage? ateliers de soudure qui vendent sur les pays latinos, à Parce que nos régions-ressources aussi, malheureuse­ l'exportation. Des gens qui se sont tournés vers la ment, sont... Souvent, nos populations, les personnes, là, deuxième, troisième transformation, Temboard, Uniboard, qui travaillent... C'est des emplois saisonniers, hein, ça fonctionne. Alors, des produits manufacturiers sur les dans les pépinières, en forêt, partout. Et qui a défendu marchés d'exportation, ça fonctionne. Alors, moi, je ces gens-là? C'est les gens du Bloc à Ottawa, ce sont les continue. leaders socioéconomiques, les gens des syndicats qui les Bon, tantôt, ma collègue de l'opposition disait ont défendus. Alors, moi, là... qu'on n'a pas de vision: gouvernement qui n'a pas de vision, qui n'a pas de vision. Je veux vous faire Une voix: Et nous. remarquer qu'on en avait une, vision. Moi, j'ai passé deux ans de ma vie à comparer les programmes du Parti Mme Doyer: Et nous. Et nous. Quand je parle libéral et les programmes du Parti québécois et nos de leaders socioéconomiques, j'inclus les députés du politiques lorsque nous sommes au pouvoir. Parti québécois, bien sûr. Une voix: ...deux ans, il n'en avait pas, de Une voix: ... programme.

Mme Doyer: Oui. L’assurance emploi? C'est ça. Mme Doyer: Bien là c'est ça, c’était pas trop Bien, c'est ça que je veux... Et j'aimerais ça continuer de épais à étudier, les programmes du Parti libéral et les parler sans être interrompue, M. le Président. politiques. Mais, quand même, je dois donner à César ce qui appartient à César et je vous dirais que mes Le Président (M. Vallières): Oui. Oui. S'il conclusions il y a quelques années, c'était que ça se vous plaît! ressemblait beaucoup. Ça se ressemble beaucoup parce qu'on n'a pas le choix. Sauf que là où c'est extrêmement Une voix: L'union fait la force. différent, c'est la souveraineté. Parce que, dites, qui n'a pas de vision? On n'a pas de vision... On en avait une, Mme Doyer: C'est ça, l'union fait la force, vision. En 1995, on a déposé un livre vert sur la justement. décentralisation. On a travaillé à faire... à ce que l'État du Québec devienne un pays. Au Sommet des Le Président (M. Vallières): S'il vous plaît! Amériques, dernièrement, il y avait des petites îles Mme la députée de Matapédia, la parole est à vous. d'Amérique, 100 000 de population, la population de la Gaspésie et des Iles-de-la-Madeleine. Le Bas-Saint- Mme Doyer: Les Gaspésiens, les... bon. Et je Laurent, on a le double de ça, et on n'était pas là pour se voulais vous parler d'une aberration justement parce représenter nous-mêmes, on n'était pas là dans ce qu'on qu'on ne contrôle pas tous nos outils, justement. Les appelle le «concert des nations». Je trouve que ça a joué Gaspésiens, les Matapédiens, les Matanais ont été inclus croche, des fois, mais en tout cas. Ça fait qu'on avait le dans ces mesures, le nouveau découpage des territoires concert en haut puis le concert en bas, le Sommet des au niveau de l'assurance chômage, mais les Mitissiens et peuples. le restant du Bas-Saint-Laurent, les personnes, non. Une Alors, moi, je vous dis: Si on n’est pas là comme aberration quand on contrôle pas tous nos outils. pays, si on n'est pas là... Parce que là elle nous a parlé Moi, je veux... la perspective aussi du de décentralisation. On n'en parle plus, de ça. Six ans développement de la Gaspésie. En 1989, là, j'étais plus tard, on n'en parle plus, comme si c'était réglé. candidate dans Gaspé, et on parlait de fermeture de la C'est pas réglé, parce que, nous, on continue de faire la Gaspésia, à ce moment-là, s'il n'y avait pas promotion de la souveraineté du Québec et, eux, ils ont modernisation. Il y a eu fermeture, effectivement. Alors, travaillé à ce qu'on ne l'ait pas, et ils nous parlent de à un moment donné... Murdochville, quand il y a eu décentralisation. Que voulez-vous qu'on décentralise? l'incendie, j'étais là aussi, en Gaspésie, et tout ça, là, On a des demi-outils, on n'a pas le contrôle de tout notre c'était très prévisible, la crise qui a été vécue en argent. Donc, par rapport à ce qu'on a, je trouve qu'on Gaspésie. Et, moi, mon gouvernement, s'il n'avait pas en fait pas mal puis on en fait de façon assez cohérente. pris les choses en main, là, s'il n’avait pas pris des Alors, on nous parlait de politique cohérente, actions, des mesures extrêmement fortes, ce serait concertée, globale. Comment faire? Et on a aussi... Je encore pire. trouve ça incroyable de se faire parler de la problé­ Dans le comté de Matapédia, je veux vous dire matique des transports alors que, l'aéroport régional de qu'il y a des choses qui fonctionnent. Malheureusement, Mont-Joli, le fédéral, ils sont en train de nous le nous sommes... On avait fait beaucoup, on avait redonner. Ça fait quatre, cinq ans... Ça fait sept ans que travaillé avec acharnement. En 1998, on avait réduit au je suis députée, ça fait cinq, sept ans qu'on essaie de niveau de l'aide sociale, il y avait au-delà de 1 500 regarder qu'est-ce qu'on pourrait faire avec ça avec très personnes de moins à l'aide sociale. Si on parle de peu de moyens. Ils se désengagent. Ils se désengagent CAT-5 page 14 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001 des ports, p-o-r-t-s, hein, ils se désengagent des capitularde par rapport aux événements que nous vivons aéroports. Pour aller chercher et avoir quelque chose qui en région. Au début des années quatre-vingt-dix, je aurait de l'allure pour travailler nos routes au Québec, pense que c'est un M. Tremblay qui avait écrit un on est toujours... ouvrage sur la désintégration économique des régions. Puis là les aqueducs, les égouts. Vous parlez des Ce qu'il avait fait observer, c'est que, depuis trois services de proximité. On est toujours obligé d'attendre décennies, l'ensemble des régions dites périphériques des programmes où est-ce que les provinces, les étaient sur le déclin, décroissaient. Nos jeunes quittent provinces sont obligées de s'asseoir avec le fédéral pour nos régions. Et, pendant tout ce temps-là, qu'est-ce que essayer d'aller chercher des programmes, puis là chaque l'administration précédente a fait? Absolument rien, pas province a pas nécessairement la même vision des d’action pour corriger le tir. choses, et pendant un an, deux ans on attend que les Elle mentionne que nous n'aurions pas de vision. gens se décident avec un programme Canada-Québec- Par contre, ce qu'il faut constater, c'est que, avant municipalités. Si on les avait, tous ces outils-là, si on d'arriver avec le budget de ce printemps, il y a eu un contrôlait tout notre argent, si on les faisait justement grand nombre d'actions qui ont été posées. D'abord, la chez nous, ici, pour les gens de chez nous, nos outils mise en place du ministère des Régions, et ça, c'est le financiers — on voit qu'est-ce qu'on fait quand on en premier outil dont on a besoin pour coordonner a — on aurait des politiques de développement régional, l'ensemble de l'action gouvernementale qui est rural, local faites pour nous, pour notre monde d'ici, nécessaire pour amener des réalisations dans nos avec notre argent. C'est notre argent, alors que là on a régions. Par la suite, il a fallu, je dirais, raffiner les SADC dans le décor, on essaie de faire des stratégies davantage, et, dans la même foulée, il y a eu l'adoption, de développement en milieu rural, eux autres ont la leur, la création des CLD. Pourquoi les CLD? Pour avoir une et notre monde sur le terrain court après toutes les seule porte d'entrée pour toutes les personnes qui opportunités. C'est ça. Ils n'ont pas le choix, il faut qu'ils désirent développer des projets en région ou consolider jouent ce jeu-là. Alors, moi, je vous dis, les problèmes des organisations qui existent. Auparavant, ce qui restent entiers. Et, malgré que je vous dirais qu'on fait existait, c'était la fragmentation territoriale, une notre possible avec l'argent qu'on a, les problèmes approche échevelée, et aucune ligne directrice quant à restent entiers, et, en l'an 2001, c’est pressant plus que l'action qui doit être posée. Parallèlement, il y a eu une jamais qu'on fasse la souveraineté du Québec. Qu'on la correction de tir qui a été apportée avec les CRD. Avec fasse une fois pour toutes. les CRD, il y a une planification qui se fait avec les gens J'avais honte, j'avais honte, l'autre fois. J'étais au en région par les ententes-cadres et, par la suite, des Sommet des peuples, j'ai fait la marche avec les ententes spécifiques. Ça, évidemment, lorsqu'on est syndicats de ma région, les organismes commu­ dans des travaux préparatoires, ce n'est pas quelque nautaires. Il y a des milliards à Ottawa. On nous parle chose qui est, je dirais, très flamboyant, mais, avec les de services de proximité en santé et services sociaux. gens dans le milieu, sur le terrain, des actions se Voyons donc! Tout ce qu'on a fait durement, durement préparent, des actions se concertent pour assurer que le au niveau de ramener les finances publiques là, si on développement se fasse. avait fait la souveraineté en 1995, ça aurait été pas mal Mais qu’est-ce qu'il faut observer? Non seule­ moins douloureux que ça et on serait pas mal plus en ment le Parti libéral était contre la création du ministère voiture, comme on dit, pour travailler justement avec des Régions, mais il est également contre la création des notre monde sur le terrain, avec tous nos outils. Merci. CLD, et à plusieurs reprises ils ont mentionné qu'ils • (11 heures) • voulaient se défaire, se départir des CLD. Bien, moi, je Le Président (M. Vallières): Oui. Merci, Mme trouve que c'est manquer de vision et c'est de faire en la députée de Matapédia. M. le député de Saguenay. sorte que nos régions ne puissent se développer. Faire confiance aux régions, c'est la marque de notre M. Gabriel-Yvan Gagnon gouvernement et c'est ce que nous sommes à faire, et, moi, je dois vous dire que, dans le budget qui a été M. Gagnon: M. le Président, je vous remercie déposé, personnellement, j ’en étais évidemment très de me donner la parole à ce stade-ci pour qu'on puisse satisfait—je me reconnais, moi, dans ce budget- émettre quelques commentaires concernant les propos là — des mesures spécifiques qui sont apportées pour qui ont été livrés par le ministre responsable des soutenir nos entreprises chez nous. Régions. D'abord, moi, je tiens à remercier M. le Quand je regarde toute la question des 1 500 ministre de cette vision d'ensemble, de ce plan d'en­ entreprises qui vont bénéficier de l'impôt zéro, bien, semble qu'on voit, qui est esquissé dans la présentation moi, dans un autre domaine, lorsqu'on a abordé toute la qu'il a faite tantôt, un plan d'ensemble, une vision question des redevances forestières, des difficultés de globale, mais en même temps aussi une série d'actions moduler ce mécanisme de redevances forestières pour utiles qui peuvent être posées dès maintenant. Ça, c'est soutenir davantage nos entreprises dont plusieurs... les la marque qui, je pense, caractérise aussi notre gouver­ parterres de coupe sont éloignés de l'usine de nement, ces actions pratiques qui sont nécessaires pour sciage — et, étant éloignés également des marchés, ça satisfaire les besoins de la population. affecte la compétitivité de nos entreprises — je disais au D'un autre côté, j’ai entendu, après ça, la critique ministre des Ressources naturelles et je disais à la de l'opposition, la députée de Bonaventure, nous faire personne qui était titulaire du ministère des Finances à état, je dirais, d'une vision parcellaire de la réalité, et ça, l'époque, qui est devenue par la suite le premier c'est, je pense, aussi à l'image des administrations qui ministre: A ce moment-là, nous aurions intérêt à avoir nous ont précédés, une approche que je qualifierais de des mesures budgétaires, des mesures fiscales pour 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 15

appuyer les entreprises qui nous accompagnent dans le La question, la véritable question qu'on a à se développement des régions. Bien, c'est ce que nous poser: Avons-nous les moyens de demeurer un État avons dans ce budget-là. Ça, ce sont des actions utiles, provincial? C'est ça, la question de fond. Et, moi, je dis immédiates qui sont posées, et on continue, je dirais, qu'il faut, à ce moment-là, récupérer l'ensemble de nos d'organiser comment on doit répondre aux défis de outils. Moi, je remarque que souvent — c'est juste une l'avenir. petite anecdote là-dessus — nos opposants préfèrent se Un des défis, pour ne pas dire le défi majeur complaire dans les expressions qui gravitent autour du auquel nous sommes confrontés en région: notre terme «provincial». Pourquoi? Je pense que ça reflète décroissance démographique, la perte dramatique de nos bien la mentalité qui les anime. «Province», ça vient de jeunes qui quittent nos régions. C'est angoissant de l'expression «pro vince», en faveur des vaincus, des constater ces faits et de voir... Quelles mesures administrations en faveur des vaincus. Bien, moi, là, pouvons-nous apporter pour corriger le tir? Quand on personnellement, je trouve toujours que c'est agressant s'intéresse véritablement au développement des d'entendre une telle façon d'envisager la communauté, la régions, on sait que des situations semblables, ça ne se collectivité québécoise. Au contraire, nous devons tout corrige pas en se tournant rapidement sur un dix-cents. faire pour assurer que nous aurons l'ensemble des Ça prend, selon certaines... des personnes qui ont leviers qui sont nécessaires pour notre développement. réfléchi davantage à toutes ces questions-là... Il faut Quand je vois le document qui a été déposé par s'attendre que, sur un horizon de huit, 10 ans, on puisse Mme Marais, par la ministre des Finances, La force des modifier, je dirais, une culture entrepreneuriale pour régions: un maillon essentiel de notre économie, moi, permettre à un milieu de se doter des infrastructures quand j'ai lu ce titre-là, ça m'a rappelé une expression qui leur sont nécessaires, qui sont nécessaires au que j'ai souvent utilisée en région: le Québec sera aussi milieu pour se développer. C'est à ça qu’on est fort que la plus faible de ses régions, et c'est là-dessus confronté. que nous avons à travailler. Des actions sont posées. Je Lorsqu'on planifie, c'est sûr, je l'indique, ce ne regarde qu'est-ce qui a été fait chez nous dans la région sont pas des gestes flamboyants. Par contre, l'action est de la Manicouagan, dans mon comté, avec la mise en concrète, elle permet au milieu de se prendre en main. place de la Fondation de l'économie de la Manicouagan. Ce que je constate avec le dernier budget: la balle est C'est un modèle intéressant. C'est le milieu qui met des dans notre camp, nous, les régionaux. C'est à nous sous dans cette Fondation-là, le milieu, par la MRC de maintenant à saisir les outils qui sont mis à notre la Manicouagan, également avec l'entreprise Alcoa. Ces disposition pour développer davantage nos milieux. deux partenaires mettent ensemble 6,S millions, et le Mais en même temps il s'agit de faire confiance aux gouvernement met la différence, accote chaque dollar régions, et c'est ça que l'on observe. que le milieu met. Cette Fondation permet de créer... de J'entendais la critique de l'opposition faire état, générer par les intérêts certains revenus, permet à la indiquer que, dans des domaines tel le transport, elle dit Fondation de conclure avec le CLD, parce que le milieu qu'il n'y a pas de vision intégrée. Au contraire, qu'est-ce fait confiance au CLD... La Fondation confie un contrat qui s'est passé avec notre gouvernement? On a constaté au CLD pour s'assurer de... pour avoir les outils pour qu'en matière de transport l'administration précédente faire davantage de promotion parce que, malheureuse­ n'avait rien fait, et, dans des régions comme la mienne, ment, ce que l'on constate aussi: malgré plusieurs en Côte-Nord, nous sommes actuellement à compléter le programmes qui existent dans différents ministères, il y plan intégré de transport. Mais qu'est-ce qu'on constate a toujours une portion qui doit être mise de l'avant par aussi là-dedans, dans ce domaine-là? Dans des un promoteur. Bien souvent, on a besoin, il faut être en domaines tel le maritime, tel l'aérien, où c'est de aval de ces décisions-là pour amener un promoteur à juridiction fédérale, qu'est-ce qui se passe? Ils se investir. Il y a certaines recherches que nous avons délaissent de leurs responsabilités, envoient les besoin de faire, et, ainsi, on dote le milieu des outils qui problèmes en région. C'est la politique du désengage­ vont permettre de faire la promotion ou la prospection ment, du dessaisissement par le fédéral pour aggraver la dans ces matières. pression sur nos milieux. Et, devant ça, que faisons- Aussi, moi, ce qui m'anime quand je regarde nous? Nous mettons en place une vision d'ensemble toutes les actions que nous posons, c'est la décroissance pour voir la complémentarité et arriver avec un plan que nos milieux ont connue au fil des récentes intégré qui soit satisfaisant. décennies. Je dis «des récentes décennies», mais, en fait, C'est l'action qui est également posée du côté... c'est bien maintenant quasiment depuis bientôt 40 ans, Parce qu'elle a fait référence au réseau de la santé. C'est et il faut, à ce moment-là, au contraire, soutenir les aussi dans cette perspective que nous avons à agir. Mais actions de notre gouvernement qui a décidé de poser les ce que j'observe, c'est que la réflexion de la députée de bons gestes. Ça fait le tour, à ce moment-ci, des l'opposition, la critique en cette matière, est incomplète. commentaires que j'ai à faire. Elle devrait poursuivre davantage sa réflexion pour constater avec nous que les outils que nous avons sont Le Président (M. Vallières): Bien. Merci, M. le insuffisants. Il nous en manque. Avec nos impôts qui député de Saguenay. M. le député de Roberval. sont versés au gouvernement fédéral, on constate que des outils nous manquent, et il y a des actions qui M. Benoît Laprise manquent de coordination pour avoir un effet véritable dans nos régions ou plus accrues que ce qu'on M. Laprise: Merci beaucoup, M. le Président. souhaiterait. Ça va être très bref, c'est seulement une opinion que • (11 h 10) • j'émets sur ce printemps nouveau que vont connaître les CAT-5 page 16 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001 régions. Je pense que le printemps, c'est une saison où il préliminaires, ce qui va faire en sorte qu'on procède y a beaucoup d'espoir dans l'air, et je crois que le maintenant à une période d'échange avec le ministre sur ministre des Régions aurait certainement été un bon les crédits. Le premier à prendre la parole là-dessus, agriculteur, il a su bien préparer la terre, il a su se c’est le député de Kamouraska-Témiscouata. procurer une semence de qualité et qui est engrangée dans ses entrepôts. Maintenant, c'est bien évident que Gestion de la politique toute bonne semence, si elle reste dans l'entrepôt, ça ne de développement régional produit pas, et je pense que le défi, le grand défi qui est proposé par le ministre des Régions actuellement, c'est M. Béchard: Oui. Merci beaucoup. Bonjour, de lancer justement aux gens des régions, au capital tout le monde. Bonjour, M. le ministre. Oui, première humain des régions... C'est le plus beau défi que vous question. Peut-être juste avant de commencer de façon pouviez donner à la génération qui est en train de formelle toute la période de questions, je pense faire prendre la relève, et je crois que ça fait partie de votre quelques petites mises au point sur la façon dont génération un peu, et je crois que les jeunes vont être fonctionnent le ministère des Régions et le ministre des enthousiasmés sans doute par l'opportunité que nous Régions aussi. Tantôt, j'entendais la collègue de donnons de donner un nouveau visage à nos régions, un Rimouski parler de certains commentaires du président nouveau souffle de vie par la diversification de de l'Association des régions du Québec et mentionner l'ensemble des projets qu'on peut mettre en place. que peut-être un des problèmes qu'il avait, c'est qu'il Peut-être que la rural ité qui est au coeur de ce était libéral en même temps, qu'il était président d'une projet-là va certainement permettre de combler certaines association libérale, la mienne. Je voulais voir avec faiblesses qu'on avait au niveau du retour à certaines vous, M. le ministre... parce qu'il y a certaines gens qui productions artisanales au niveau agricole, et je pense disent: Ah! mais là il faut que les gens fassent un choix, qu'avec le ministère de l’Agriculture, qui est en train de tu sais, on est d'un bord ou de l'autre. Mais, pour moi, le mettre en place La Financière agricole qui va permettre développement des régions, ça va au-delà de ça. du développement agroalimentaire, du développement Je vous connais depuis un petit bout de temps, également de nouvelles productions agricoles... Je vois M. le ministre. D'ailleurs, vous êtes venu déjà ravauder que, dans son exposé, le ministre des Régions a souligné dans mon comté il y a quelques années et vous quand même aussi qu'il était prêt à s'impliquer dans du continuez de le faire — et c'est pas un défaut, je pense développement agroalimentaire, dans du développement qu'on vous accueille toujours bien — mais surtout qu'il également agricole. Alors, je crois que ce défi-là, il y a plusieurs personnes qui disent que vous êtes appartient à l'ensemble de la population des régions, et l'organisateur en chef du Parti québécois, et tout ça. il reste maintenant aux gens des régions à s'animer et à Moi, je voulais juste, avant qu’on commence la période utiliser les instruments de développement qu'on s'est de questions... Parce que, entre autres, sur la forêt, je me donnés, les infrastructures administratives qu'on s'est souviens très bien, l'année passée — quand j'entends la données au niveau des CLD. députée de Matapédia dire que, dans le temps d'Albert Moi, chez nous, dans ma région, je peux vous Côté, c'était ci, c'était ça — moi, je me souviens que M. dire qu'on a 18 ententes spécifiques de signées, à date. Brassard lui-même avait dit, à Rimouski, qu'il n'était pas On en a 12 qui sont à l'étude encore actuellement. Alors, question de blâmer qui que ce soit dans le passé pour la dans les prochains mois, dans les prochaines semaines, façon dont a été gérée la forêt, on a des problèmes x même, on aura sûrement des projets nouveaux qui aujourd'hui qui sont différents, et M. Brassard le répète seront annoncés lors de la visite du ministre dans la régulièrement d'ailleurs devant plusieurs groupes qu'au région. En tout cas, vous pouvez compter sur notre niveau de la forêt c'est dur de faire de la politique là- appui et notre fidélité à servir à vos côtés pour vraiment dessus. relancer le dynamisme de nos régions, que nos régions Mais j'aimerais juste, M. le ministre, que vous ont déjà connu, parce que, quand même, notre collègue nous confirmiez, là, que, vous, dans votre façon de faire de l'opposition soulignait tout à l'heure le manque de les choses, dans votre façon de voir le développement services. Mais, s'il n'y a pas de population... régional... qu'on soit libéral, qu’on soit péquiste, on est Quand il y a de la population, des services, ça d’abord et avant tout des citoyens qui demeurent dans vient automatiquement. Alors, si on n'a plus de familles les régions du Québec et que le but n'est pas de favoriser dans nos régions, je pense qu'on n'aura pas besoin l'un au lieu de l'autre, mais le but est beaucoup plus également des services. On va fermer des écoles d'aider l'ensemble des citoyens et des citoyennes qui également. Et je crois que conserver la clientèle, le demeurent dans les régions du Québec, qui, libéraux ou capital humain dans les régions, c'est conserver la péquistes, vivent à peu près des problématiques vitalité des régions, et je suis persuadé que l'ensemble semblables un peu partout. Je veux juste me faire des services de qualité à laquelle on s'attend sera présent confirmer, M. le ministre, que, peu importe la couleur lorsque le monde seront en mesure de bien gagner leur politique des intervenants partout dans les régions du vie dans la dignité puis dans la fierté de donner à nos Québec, finalement, le développement régional, bien, régions cette nouvelle vitalité. Merci beaucoup, M. le c'est pour tout le monde, puis c'est pas parce que t'es ministre. d'un bord que tu vas avoir plus ou que tu vas avoir moins, parce que, dans ces cas-là, ce serait vraiment Discussion générale un drôle de message à envoyer aux gens dans les régions. Le Président (M. Vallières): Merci, M. le député de Roberval. Ceci mettra fin à nos remarques Le Président (M. Vallières): M. le ministre. 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 17

M. Baril (Berthier): M. le Président, je suis pour tout le monde, qu'on habite... que ce soit pour les tellement content de recevoir cette question-là. intervenants à la fois régionaux, que ce soit pour les Tantôt d'ailleurs je pourrais dire au député de gens des communautés locales ou que ce soit pour les Kamouraska-Témiscouata: Il a manqué une sacrée belle gens des communautés rurales. Alors, encore une fois, intervention du député de Saint-Jean. Je pense que tout M. le Président, je réitère mon engagement envers le monde connaît assez bien l'engagement envers la l'ensemble de la population du Québec et envers tout le population du Québec, mon engagement envers tous les monde pour faire avancer les choses, pour progresser en citoyens, de quelque origine qu'ils soient. Je l'ai mode action, comme on l'a dit tantôt. démontré dans les deux dernières années alors que On peut placoter pendant longtemps, sauf que, j'étais à la Protection de la jeunesse. Et un fait tout à fait pour moi, le budget en faveur des régions-ressources, inusité que je veux... Je sais que le député Vallières, le c’est un budget d'action. C'est ça que les gens veulent. président de cette commission et député de Richmond, Les citoyens puis les citoyennes, là, c'est ça qu'ils est un député fort engagé dans sa communauté. veulent. Ils veulent de l'action, ils veulent qu'on change D'ailleurs, je peux dire qu'il a été le premier à s'adresser les choses, ils veulent de la prospérité. Le meilleur à moi pour un coup de pouce pour un projet moyen d'endiguer le chômage, c'est la prospérité. Alors, communautaire, et ça a été d'emblée naturellement que on pourra placoter pendant longtemps sur la ruralité, je lui ai dit oui. mais, s’il n'y a pas de prospérité dans les communautés • (11 h 20) • rurales, bien, hein, on va avoir un sérieux problème. Ce que la députée de Rimouski a dit, c'est tout Alors, pour moi, la première étape, la première simplement une vérité. Alors, ça n'enlève rien à M. démarche dans le sens justement d'une construction Nadeau, qui est un chic bonhomme que je connais bien, meilleure en faveur des communautés rurales, dans une qui a dans sa communauté des anciens compatriotes de action qui va changer le cours des choses, ça commence Rouyn-Noranda avec qui il fait justement avancer les d'abord et avant tout par une démarche qui va être en choses sur le plan économique pour essayer de donner mesure de générer de la prospérité puis de la richesse, un peu plus d'espoir aux gens de ville Dégelis. Alors, donc de la création d'emplois durables dans l'ensemble moi, ça n'a aucune espèce d'importance, et, je le répète des communautés du Québec. Pour moi, ça, c’est la encore une fois, je suis là pour tout le monde, je suis là, première étape et non l'inverse. Alors, c'est pour ça que dans le fond, pour l'ensemble des citoyens et des ce budget-là est un budget exceptionnel dans l'histoire citoyennes du Québec. C'est le sens de mon engagement du Québec en faveur des régions. depuis 20 ans, et je pense qu'on peut juger sur les faits. On m'a demandé, tantôt: Oui, mais pourquoi Et je vais aller plus loin. Les gens connaissent vous ne l'avez pas fait avant? Moi, j'aimerais vous dire mon amitié envers l'ancien ministre des Régions, M. que le Québec était à la ruine budgétaire et financière et Picotte, qui fut aussi ministre de l'Agriculture. 11 préside à la banqueroute. Les vraies choses, là, c'est que le actuellement un groupe de travail extrêmement Québec... Quand nous avons pris le pouvoir en 1994, important pour le Québec, pour toutes les questions qui nous avons hérité d'une des situations financières... la interpellent les problématiques d'alcoolisme et de plus lamentable dans l'histoire du gouvernement du toxicomanie. Il est président d'un comité de certification Québec. Alors, on a été précédés par un des et d'accréditation pour les centres de traitement à travers gouvernements les plus gaspilleux et dépensiers de le Québec, et fait partie de son comité un ancien député l'histoire du Québec. Dix milliards d'augmentation de libéral, M. André Harvey, qui a servi les couleurs du taxes et d'impôts, un des taux de chômage les plus Parti libéral dans le comté de Charlesbourg. J'ai fait élevés... appel à eux pourquoi? À cause de leur expérience, à Tantôt, ça semblait chicoter les gens parce que cause de leur expertise, à cause de la crédibilité qu'ils je cite souvent — eh oui, parce que c'est là-dessus que ont dans leur milieu. Alors, je voudrais tout simplement les gens vont juger — je cite le taux de chômage puis je continuer un peu plus loin parce que je trouve cette dis qu'il y a eu du progrès économique dans telle ou question-là fort importante, au-delà des partis politiques. telle région, il y a moins de ménages à l'aide sociale, on Au-delà des partis politiques, comme a créé plus d'emplois. M. Bourassa a fait ça pendant responsable titulaire des Régions, je suis là pour le toutes ces années alors qu'il était premier ministre du monde, je suis là pour les gens. Je veux être le ministre Québec. On se rappelle que M. Bourassa arrivait à de l'espoir mais le ministre de l'ensemble des citoyens et l'Assemblée nationale — il aimait beaucoup l'Assemblée des citoyennes du Québec, et je pense que le budget qui nationale — il se référait souvent à la chose écono­ a été annoncé au courant du mois de mars est un budget mique, au chômage, aux investissements privés, aux justement qui est porteur d'espoir, est un budget qui va baisses des ménages à l'aide sociale. Des fois, il n'avait changer le cours des choses dans l'ensemble des régions pas nécessairement des bonnes nouvelles. Là, parce qu'il du Québec. Et, encore une fois, je pense que c'est un y a des bonnes nouvelles, on dit: Il ne faut plus parler de budget qui est en faveur des régions. ça. Alors, moi, je m'excuse, c'est là-dessus que les Si on avait eu à l'étendre pour l'ensemble des citoyens puis les citoyennes vont nous juger, pas sur le régions du Québec, on parlerait d'une intervention placotage, hein, pas sur nos tournées, sur les résultats financière et budgétaire de 5 milliards de dollars, donc concrets. 800 millions ciblés dans les régions éprouvées par un Il y a un an, en Gaspésie, c'était difficile, c'était problème de chômage. Moi, je pense que c’est une tough, c'était dur. Le vice-premier ministre de l'époque, bonne nouvelle. C'est une bonne nouvelle à la fois pour M. Landry, qui est devenu premier ministre, a décidé de les familles, c'est une bonne nouvelle à la fois pour les prendre le taureau par les cornes, hein, puis de dire: On citoyens puis c'est une bonne nouvelle, dans le fond, va changer le cours des choses. Il aurait pu placoter CAT-5 page 18 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001 pendant longtemps, mais c'est pas ça qu'il a fait. Il s'est parce que retrouver sa cote financière, M. le Président, mis en mode action, avec la détermination qu'on lui ça a une incidence sur tous les emprunts des gens au connaît, la persévérance, et il a décidé de mobiliser la Québec, que ce soient les entreprises, les commissions communauté. Puis je vous dis que la première réunion scolaires, les municipalités, le gouvernement. C'est un n'a pas été facile, mais ça a donné des résultats. Ça a plus, M. le Président. Alors, je pense qu'on construit donné des résultats. Et aujourd'hui — quand même, les dans la bonne direction. gens vont comprendre que c'est pas un mouvement qui J'étais heureux aussi d'entendre tantôt le député est élogieux envers les élus, le fameux mouvement des de Papineau. Le député de Papineau, qui est un homme patriotes — bien, maintenant on applaudit puis on de terrain puis que je respecte beaucoup, qui est très félicite justement l'action du gouvernement Landry, les engagé dans sa communauté, dans le fond, ce qu'il nous résultats qu'on a obtenus justement dans la région de la a dit, c'est: Le budget des régions-ressources est Gaspésie et des îles. tellement bon qu'on voudrait avoir toutes les mesures Alors, je ne vous dis pas que tout est fini; au pour chez nous. Je me rappelle, moi, quand M. Parizeau, contraire, tout reste à faire encore. Mais on est dans la à l'époque, avait lancé l'idée des carrefours emploi- bonne voie, on est dans la bonne direction. On a mis en jeunesse. Il y a eu quelques dénonciations à l'Assemblée place justement des instruments financiers et nationale, puis là tout le monde s'est mis en ligne, y budgétaires à la disposition des communautés locales et compris les députés libéraux, ont pris leur ticket pour régionales. Les gens se sont retroussé les manches, se avoir leur carrefour emploi-jeunesse le plus rapidement sont craché dans les mains parce qu'il y a de possible dans leur comté. Alors, le budget en faveur des l'entrepreneurship, puis il y en a, de la détermination, régions-ressources, c'est un budget qui est bien accueilli puis iî y en a, de la volonté, dans les communautés des régions. Les gens vont relever le défi. C'est-à-dire, locales et régionales. Alors, les gens ont répondu oui, maintenant, on a des instruments pour travailler. ont répondu présents au défi qui leur a été lancé, et • (11 h 30) • aujourd'hui on connaît les résultats, on commence à voir Il ne faudrait pas tomber non plus dans le effectivement les résultats intéressants suite à cette discours misérabilisme en disant: Bah, ça va-tu se faire action qui a été portée en dedans de 12 mois: 100 à Québec? Au contraire, pensez-vous que tout ce qu'on millions de dollars et quelques investis, près de 4 000 a annoncé dans le budget des régions-ressources a été emplois créés, et c'est pas terminé. écrit à Québec? Non, ça a été longtemps cogité en Alors, cette semaine, on était effectivement à région, à travers les acteurs locaux et régionaux, les Cap-aux-Meules. Nous sommes allés à Bonaventure CRD, les CLD. On va aller annoncer la semaine pour voir qu'effectivement, oui, il y a des projets, oui, il prochaine, pour la région du Bas-Saint-Laurent, avec les y a de l'entrepreneurship — il y a des entrepreneurships députées de Matapédia puis de Rimouski, une entente industriels, il y a des entrepreneurships sociaux, il y a spécifique dans le secteur de la forêt, une entente des entrepreneurships ruraux — et, avec les moyens extrêmement importante. Ça a été concocté, ça a été qu'on met à la disposition des gens, on va être en écrit sur les planches à dessin, le travail a été fait... mesure justement de faire éclore le génie et de faire D'abord et avant tout, ça a émergé du terrain, atterrir des projets importants pour faire reculer les puis l'essentiel des actions posées en faveur des régions- frontières du chômage dans chacune des communautés. ressources, c'est des projets qui ont émergé du milieu. Alors, encore une fois, il faut voir puis il faut avoir Ce sont les gens eux-mêmes qui ont dessiné, analysé ce qui s'est passé au Québec au cours des effectivement, le genre de projets, le genre d'objectifs dernières années. qu'il fallait se donner à l'intérieur des régions pour être Le gouvernement du Parti québécois a présenté, en mesure d'aller plus loin dans leur développement, la dernière fois, son quatrième budget à déficit zéro. dans le développement économique essentiellement. C'est une bonne nouvelle. Alors, les libéraux nous ont Alors, dans ce sens-là, les régions ont été au premier critiqués pendant quelques semaines parce qu'ils plan, ont été des partenaires de choix, ont été les dénoncent... parce que le gouvernement du Parti premiers partenaires à être impliqués dans l'élaboration québécois a réussi à faire des surplus puis se constituer de cette politique-là en faveur des régions-ressources, et des marges de manoeuvre. Des marges de manoeuvre et je pense que maintenant ce qu'on peut dire, c'est que des surplus pour faire quoi, justement? Pour réinvestir maintenant il faut suivre ça. en santé, en éducation et, dans le dernier budget, Et d'ailleurs, dans chaque région, les projets fortement en faveur des régions-ressources. Alors, c'est vont être portés par ce qu'on appelle la CAR ça que ça a donné, notre stratégie budgétaire et économique régionale. Donc, ça va se faire en région, ça financière. va être dynamisé par les régions, animé par les régions, La cote financière du Québec, on a perdu ça en où on retrouve justement les représentants des CRD et quelques secondes. Quand les libéraux ont laissé les des CLD à l'intérieur de cette CAR économique, et je finances publiques quasi à la ruine budgétaire et suis convaincu que, avec l'expérience qu'on a vue en financière, on a perdu notre cote financière. On la Gaspésie et dans les îles — parce qu'on a repris un peu retrouve. Cette semaine, on va faire un pas de plus mais l'exemple de cette région-là — ça va donner les mêmes vers le haut. Alors, ça a pris quasiment sept ans pour la résultats, des résultats qui sont excellents, des résultats retrouver puis ça a pris quelques secondes pour la qui changent le cours des choses, qui changent le visage perdre. Ça aussi, c'est une fierté, ça aussi, c'est une autre économique et social d'une région donnée. réalisation de notre gouvernement d’avoir redonné les Alors, moi, je pense que l'intervention du député lettres de noblesse financière à la population du Québec de Papineau, tantôt, elle est extrêmement révélatrice. Et vis-à-vis les marchés étrangers, et ça, c'était important ce que je dis, c'est que, encore une fois, on nous amène 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 19 toutes sortes de discours qui infantilisent, à mon point alternance et avec la possibilité de quitter le sujet, parce de vue, le débat politique puis public. Si on veut tout que, autrement, on risquerait peut-être de n'avoir qu’un régler en même temps, là t'es sûr de ne rien faire. Si tu seul sujet au cours de nos travaux. veux régler tous les problèmes de ta vie en même temps Alors, j'ai d'autres demandes d'intervention. puis si tu ne les fais pas un par un, tu aboutis sur rien. Mme la députée de Bonaventure. De ce côté-ci? Alors, Tu fais plaisir à tout le monde, puis, quand tu Mme la députée de Bonaventure, vous avez la parole. commences à faire plaisir à tout le monde, là tu peux commencer à te poser des questions. Nous autres, on a Mme Normandeau: Merci beaucoup, M. le dit: Le premier geste en faveur des régions les plus Président. Alors, on a tous écouté très attentivement le éprouvées par le chômage, par la détresse sociale, c'est plaidoyer du ministre qui nous confirme son rôle un budget puissant en faveur des régions. Ça, c'est le d'organisateur politique. On croirait que le ministre est premier geste qu'on a posé, et je suis fier du geste que en élection. On se croirait en campagne électorale. Des nous avons posé, parce que le geste est bien accueilli surplus pour quoi, M. le Président? Pour investir en dans toutes les régions du Québec. Ça, c'est la première santé, en éducation puis surtout en élection. Ça, étape. Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'autres problèmes, évidemment, ça va être le prochain slogan des péquistes mais, quand tu veux tout mêler, t'aboutis pas, t'avances pour la prochaine campagne électorale. Ce n'est même pas, tu ne règles rien et tu fais du surplace. Tu pètes de pas subtil, M. le Président, c'est clair comme de l'eau de la broue, et ça, le Parti libéral est bon pour en péter. roche. J'ai un article — parce que vu qu’on a commencé Puis j'ai dit déjà en Chambre: Le ministre des à citer des articles de journaux tantôt — Le Soleil, Régions, ses annonces, hein, il va les faire, il va les vendredi 6 octobre 2000, éditorial de Jean-Jacques refaire, il va les rerefaire, à tel point, M. le Président, Samson. L'éditorial, intitulé Congrès gaspillé, met en que les gens des régions vont venir mêlés parce qu'on va lumière l'absence de vision du chef de l'opposition à avoir l'impression... Parce que c'est une stratégie, l'égard du développement régional. L’analyse est un peu ça. Plus on fait les annonces trois, quatre fois, plus on a courte, le manque de créativité, c'est désolant. Puis, l'impression qu'on en donne, qu'on en donne, qu'on en après la tenue de 17 colloques régionaux puis une donne toujours plus. tournée qui l'a mené dans tous les recoins du Québec, M. le Président, j'aimerais peut-être, avant bien, on se rend compte que le Parti libéral du Québec d'aborder la première question comme telle, faire un n'a toujours pas de vision en matière de développement rappel au ministre des Régions et lui dire, lui qui profite économique régional. Alors, on peut crier contre les de toutes les tribunes pour nous vanter les performances CLD, puis contre les CLE, puis contre ci, puis contre ça, économiques de son gouvernement, lui rappeler que le puis contre les carrefours, puis contre tout, mais, si on Québec, les Québécois sont encore au 56e rang au veut effectivement constituer une alternative politique chapitre du niveau de vie en Amérique du Nord, et lui au gouvernement qui est en place, il faudrait rappeler également que le revenu personnel par habitant commencer à dire, avoir au moins un minimum d'une dans les régions du Québec, dans plusieurs régions, a idée sur le développement économique des régions. crû de façon bien inférieure à l'ensemble du Québec. On Alors, nous, nous avons une vision claire, puis je n'ai avait donc, entre 1995 et 2000, une moyenne pas peur de dire que le vrai tribunal, c'est la population. provinciale de 16,8 %. Pour la Gaspésie, le revenu La population des régions, c'est un tribunal important, moyen a crû de 9 %; Bas-Saint-Laurent, 8,2 %; très sévère, même, et je suis convaincu qu'on se fera Saguenay—Lac-Saint-Jean, 8,8%; Mauricie, 10,4%; juger non pas sur nos paroles mais sur nos gestes puis Abitibi-Témiscamingue, 12,7 %; et Côte-Nord, 12,1 %. sur nos actes, et, les actes que nous avons posés, les Alors, M. le Président, j'aimerais dire au ministre que gestes importants en faveur des régions-ressources que ça, c'est un autre indicateur. Il n'y a pas seulement nous avons posés, bien, moi, je suis convaincu que ce l'indice du chômage, là, c'est un autre indicateur qui sont des actions qui vont changer le cours des choses. nous confirme qu'il y a des populations en région, donc, Alors, ce sont des gestes qui sont porteurs d'espoir pour dont le niveau de vie n'augmente pas nécessairement au l'ensemble des communautés au Québec, et je pense même rythme que d'autres régions de Québec et qui qu'on a là, effectivement... s'appauvrissent. Les gens l'ont évoqué tantôt, mes collègues des différents comtés, c'est le début d'un temps nouveau. Dépôt de la politique de la ruralité Puis, à partir de ça, on a ce qu'il faut pour bâtir, pour faire un pas de plus d'une façon importante. Il y aura Mais, M. le Président, j'aimerais ça qu'on puisse d'autres budgets au Québec, j'en suis convaincu, puis, si aborder, comme première question, tout l'aspect de la on gère comme on a fait depuis les dernières années, je ruralité. C'est un dossier extrêmement important pour suis convaincu qu'on aura encore des surplus puis que lequel le gouvernement du Parti québécois s'est engagé ça nous permettra probablement de faire un autre pas de déjà il y a quelques années. Alors, quelques années, ça plus en faveur des régions du Québec. date déjà depuis, bof! maintenant quatre ans, presque cinq ans. Le ministre des Régions nous a répété à Le Président (M. Vallières): Merci, M. le plusieurs reprises que son gouvernement allait ministre. Alors, tantôt le député de Saint-Jean me accoucher d'une politique de la ruralité. Alors, M. le proposait de procéder toujours sur le même sujet. Je Président, la période de gestation est plutôt longue. On pense que, pour le bon fonctionnement de nos travaux, souhaite que le gouvernement n'accouche pas d'un mort- j'ai l'intention, comme président, là, de maintenir... à né, en fait, et on a bien hâte de connaître les orientations passer le droit de parole, dans la mesure du possible, par du gouvernement en matière de ruralité. CAT-S page 20 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001

Mais, pour bien nous situer dans le contexte, là, orientations-objectifs de la politique de la ruralité, des je souhaiterais souligner que la population, le contexte nouveaux programmes et politiques que l'État met en démographique — et le député de Roberval y a fait place dans divers secteurs d'activité. référence tout à l'heure — est un élément extrêmement Et là j'ai trouvé ça intéressant parce que ça m'a important qui nous interpelle pour revitaliser les petites conduite... parce que j'ai fait le parallèle entre ce qui est communautés. Vous rappeler simplement certaines proposé comme stratégie à déployer et ce qui est statistiques de l'Institut de la statistique du Québec. contenu dans le volume III des crédits, page 246, sur les Migrations interrégionales, entre 1996 et 2000, on priorités pour votre ministère pour 2001-2002. J'ai été constate qu'il y a plusieurs régions qui ont perdu du fort surprise d'apprendre, justement dans le volet terrain de façon importante: Bas-Saint-Laurent, par harmonisation et arrimage des organismes gouverne­ exemple, plus de 5 000 personnes en moins; mentaux qui ont des incidences sur le développement Saguenay—Lac-Saint-Jean, plus de 7 000 personnes en local et régional, bien, j'ai été surprise d'apprendre qu'au moins; Mauricie, 2 528; Abitibi-Témiscamingue, 7 000 niveau des actions la case est vide. La case est vide. personnes en moins; Côte-Nord, presque 6 000; Nord du Pourtant, c'est une orientation majeure qui a été Québec, plus de 2 000; Gaspésie—îles-de-la-Madeleine, soulevée dans toutes les régions du Québec. Absence 6 500 personnes en moins. Et, bien sûr, lorsqu'on parle d'harmonisation des interventions. Alors là on regarde de politique de la ruralité et de la nécessité, donc, de ça, la case est vide. Tu dis: Oui, ça augure bien pour la redonner une plus grande vie à nos petites stratégie qu'entend se doter le ministère des Régions communautés, bien, on pense à nos jeunes, évidemment. pour justement répondre à cette préoccupation qui est On pense à nos jeunes, on pense à nos jeunes qui entre exprimée par l'ensemble des gens qu’on rencontre. zéro et 14 ans. Et là le constat, je vais vous dire, sur le Alors, M. le ministre, j'aimerais vous entendre là- plan démographique est plutôt alarmant. C'est plus dessus. C'est quoi, le problème avec la politique de la qu'inquiétant, c'est alarmant. ruralité? Pourquoi c'est si long, déposer une politique de Entre 1996 et 2026, les projections démo­ la ruralité? 11 y a un cadre de référence qui a été fourni, graphiques nous confirment qu'il y a plus de 40 % des Solidarité rurale vous a fourni un avis aussi très jeunes dans six régions du Québec, donc, de zéro à 14 éloquent, très élaboré sur les pistes qui peuvent être ans, qui vont s'inscrire en diminution. Donc, six régions: mises de l'avant. C'est quoi, le problème? Gaspésie—Les îles, là, 1996-2026, zéro à 14 ans, -57 %. Le 25 mars dernier, à Causapscal, devant le Ça, là, c'est les forces vives de nos milieux qu'on est en Ralliement... avec le Ralliement matapédien, à notre train de perdre. Côte-Nord, -45 %; Bas-Saint-Laurent, - grande surprise — et Jacques Proulx était présent; on 44%; Saguenay—Lac-Saint-Jean, -44; Mauricie, -41; s'est regardés, on a eu la même réaction — la députée de Abitibi-Témiscamingue, -40 %. Alors, évidemment, Matapédia nous a dit: La politique de la ruralité, elle est face à des projections aussi inquiétantes, bien, il faut prête. Elle est prête, la politique de la ruralité. Alors, M. absolument tout de suite déployer des mécanismes pour le Président, si elle est prête, est-ce que vous pouvez conjuguer et tenter de contrer cet effet, et la politique de aujourd'hui vous engager à la déposer? Et sinon, bien, la ruralité, enfin on souhaite, on ose croire qu'elle nous est-ce qu'on doit comprendre que la députée de permettra de répondre à ces nouvelles conditions qui Matapédia s'est avancée sur un terrain un peu glissant, émergent sur le plan démographique. nous dire c’est quoi, le problème avec la politique de la • (Il h 40) • ruralité au Québec? M. le ministre, j'ai lu, à plusieurs reprises même, le fameux cadre de référence qui a été préparé par votre M. Baril (Berthier): Bien, d'abord, M. le gouvernement et qui s'intitule Politique de la ruralité: Président, on aborde un sujet extrêmement important pour une occupation dynamique du territoire rural. En pour l'avenir des communautés au Québec. Et, quand la fait, il y a six grands défis qui interpellent votre gouver­ députée faisait référence tantôt aux régions les plus nement dans la ruralité, et l'occupation du territoire, touchées par les problèmes à la fois d'exode mais comme le député de Roberval l'a justement à juste titre démographiques, on parle de la Gaspésie, Côte-Nord, souligné, est probablement le défi le plus important. Et Bas-Saint-Laurent, Saguenay—Lac-Saint-Jean, Mauricie, il y a un constat quand même assez, je vous dirais, Abitibi-Témiscamingue. Ça a été les régions qui ont été cinglant qui a été fait dans le cadre de ce cadre de ciblées dans le dernier budget justement pour... et j'en ai référence, à la page 3. On peut lire que le gouvernement la conviction, M. le Président. Si on veut être en mesure ne s'est véritablement pas donné, jusqu'à maintenant, de relancer ces régions... Il y a eu un certain élan depuis une compréhension globale de la réalité rurale du quelques années, il faut le constater. Mais, si on veut Québec, l'idée politique dédiée à ces milieux qui aller plus loin, il faut faire naître la prospérité pour que recouvrent la très grande majorité du territoire les gens puissent, à partir de leur communauté, trouver québécois, et on souligne bien sûr le fait d'adapter les du travail, de l'emploi, hein, pour assurer la vie, leur vie, interventions gouvernementales face aux problématiques la vie familiale et occuper le territoire. complexes que vivent les plus petites communautés. Et, La première des choses, c'est prospérité, M. le à la page 39, on donne des exemples de stratégies qui Président, c'est création de la richesse pour être en pourraient être déployées pour justement favoriser une mesure d'occuper le territoire. Ça, c'est la première des revitalisation de ces petites communautés. On pense à la choses, et c'est pour ça que nous l'avons ciblée. Le modulation de l'intervention gouvernementale en budget, le dernier budget de Mme Marois, le plan région, simplification de l'accès aux services gouverne­ d'intervention en fonction des régions-ressources cible mentaux et aussi — et ça, c'est important — une effectivement ces six régions-là, sept régions, puisqu'il y préoccupation concernant l'harmonisation des principes a naturellement le Nord-du-Québec. 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 21

L'autre chose, M. le Président, concernant... il y de ce dernier budget était destinée, d'une façon ciblée il a, dans le budget, des éléments puissants, des faut l'avouer, envers les communautés les plus instruments financiers puissants mis à la disposition des éprouvées par le chômage. Donc, il y a une logique, et communautés rurales pour effectivement casser la cette logique-là, pour moi... D'abord et avant tout, problématique du chômage et générer un peu plus, comme je l'ai évoqué, puis je pense que... De toute encore une fois, de richesse. Alors, le dernier budget, façon j'en ai la certitude, fallait poser des gestes c'est un soutien concret au milieu rural. Globalement, on concrets. Les gestes concrets, c’est des moyens parle de 200 millions qui vont contribuer directement à financiers que nous avons mis en place pour permettre à stimuler l'économie des zones rurales en région- ces communautés locales et régionales de mieux s'en ressource. sortir. Et qu'est-ce qu'on retrouve comme activités L'autre élément, M. le Président... économiques surtout dans les régions rurales? On retrouve de l'agriculture, hein? Alors, il y a tout un coup Mme Normandeau: ...M. le ministre, l'élément de pouce qui est donné pour la transformation, qui porte sur la politique de la ruralité. Mais j'aimerais deuxième ou troisième transformation, pour les produits peut-être demander — si vous permettez, M. le du terroir, par exemple. Il y a le secteur des forêts, c'est Président — votre collaboration, M. le ministre. C'est un autre élément d'activité économique extrêmement que, si... Dans vos réponses, pour qu'on puisse avoir le important au niveau des différentes communautés maximum de temps pour qu’on puisse échanger sur rurales au Québec, le secteur des mines aussi, alors on a différents sujets... Je comprends que vous êtes fier de tout un programme de mise en valeur pour le secteur des votre budget, mais, ce que vous nous dites là, vous mines, secteur des pêches, secteur de la faune, secteur l'avez répété déjà dans vos remarques préliminaires. touristique, donc on parle de 200 millions d'argent neuf, Alors, pour que les collègues, vos collègues minis­ d’instruments financiers, d'instruments fiscaux et tériels, notre côté, on ait le temps de poser certaines budgétaires mis à la disposition des communautés pour questions, on vous demanderait peut-être de... être en mesure de relancer l'espoir chez eux. L'autre élément extrêmement important, M. le Une voix:... Président, qui a été annoncé dans le dernier budget, c'est l'impôt zéro pour les PME manufacturières pour les Mme Normandeau: Bien, c'est ça. régions-ressources. Alors, il y a 1 500 PME qui, pour les 10 prochaines années, ne paieront plus d'impôts, plus Le Président (M. Vallières): Oui. Alors, M. le de taxes sur la masse salariale, sur le capital et sur les ministre, le message est lancé. fameuses cotisations sociales, alors plus 40 % d'exemptions fiscales pour les nouveaux emplois créés Mme Normandeau: C'est assez clair. Ha, ha, dans le secteur de la deuxième et troisième transfor­ ha! mation. Pour l'impôt zéro, on parle environ de 2 000 $ par emploi, mais, quand on ajoute le crédit fiscal pour la Le Président (M. Vallières): Sur la politique de création des nouveaux emplois, on parle de 16 000 $ par la ruralité, M. le ministre. emploi. • (11 h 50) • Tu sais, tantôt on semblait accuser... Je ne sais M. Baril (Berthier): Bon, sur la politique de la pas, mais on avait un discours assez contre Montréal, ruralité, j'aimerais revenir sur toute la question de la contre ce qui s'est passé à Montréal. Tant mieux pour les démographie. Quand j'étais titulaire du ministère de la gens de Montréal. La prospérité, dans le fond, moi, je Protection de la jeunesse, j'ai fait faire une étude MRC veux qu'il y ait 17 locomotives économiques au Québec, par MRC au Québec sur la situation démographique hein? Alors, c'est plus que tout ce qu'on a donné sur les pour les moins de 18 ans pour les 10 prochaines années. avantages fiscaux sur l'île de Montréal pour le Alors, moi, je pense qu'on a dit pendant longtemps développement de la Cité du multimédia, par exemple. — puis ce n'est pas juste nous autres, là, c'est l'ensemble Alors, ça, c'est du concret pour le monde, M. le de la société: Le Québec sera confronté tantôt à un Président. Pour les citoyens et les citoyennes qui problème important qui interpelle nos valeurs comme habitent, qui occupent des territoires ruraux au Québec, peuple, comme citoyens puis comme citoyennes, qui c'est du concret, 200 millions de plus d'argent pour interpelle toutes sortes de choses comme collectivité, et essayer de revitaliser leur économie, consolider leur là c'est en train de... ça va nous frapper: c’est la question économie dans le domaine de la forêt, des mines, de la démographie. J'entends souvent le Parti libéral du l'agriculture, les pêches, dans le secteur de la faune, Québec parler d'exode, mais le plus gros problème qui dans le secteur touristique aussi. C'est quand même un nous confronte pour les années qui vont venir, c'est le pas dans la bonne direction. Et on ajoute à ça l'impôt problème démographique. Alors, si on veut vraiment zéro pour les PME manufacturières. mettre de l'avant une politique de la ruralité... Je l'ai dit On a vu tantôt mon collègue le député de tantôt dans mes remarques préliminaires, nous allons Papineau. Cette mesure-là est tellement une bonne aller de l'avant avec une politique de la ruralité. mesure que tout le monde veut l'avoir maintenant dans Ça fait 30 jours que je suis arrivé comme sa MRC. Alors, d'abord, l'impôt zéro sur les PME ministre, alors... Là, je me suis occupé du budget. Je manufacturières, ça s'adresse à des régions. Donc, vous l'ai dit, ma première étape, ma première priorité, comme je l'ai dit tantôt, c'est pas le dernier budget du c’était le budget en fonction des régions-ressources qui gouvernement du Parti québécois, j'en suis convaincu, il avaient été ciblées par le gouvernement. Et, dans un y en aura d'autres. Là, la première priorité d'intervention deuxième temps, oui, effectivement... Et je rejoins... Il y CAT-5 page 22 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001

a beaucoup de députés d'ailleurs de notre formation qui résumé de la politique de la ruralité. Bon, bref, il y a l'ont dit, pour faire contrepoids un peu à l'urbanité, nous plus de 3 000 $ qui ont été donnés en contrats pour la allons déposer une stratégie. Appelez ça une stratégie, politique de la ruralité. Bon. Alors, évidemment, si elle appelez ça une politique, on peut appeler ça bien des est prête, la politique de la ruralité, est-ce que le choses, mais, oui, il y aura quelque chose. La première ministre peut s'engager à la déposer très rapidement étape a été le budget, puis il y en aura une deuxième qui, plutôt que de nous dire: Bien là on va continuer de là, pourra englober davantage tout le questionnement réfléchir, on va continuer de cogiter? Alors, comment qui se fait: Qu'est-ce qui arrive avec l'école de village? on doit interpréter à la fois les propos de la députée qui Qu'est-ce qui arrive avec les services de santé? Qu'est- nous a confirmé que la politique était prête, à ce qui arrive avec la démographie? C'est important, ça. Causapscal, et les informations qui sont contenues dans Alors, ça nous interpelle. le cahier des crédits? Mais, encore une fois, sur toutes ces questions- là, ce qui est drôle, ce qui est drôle... Parce que, quand Le Président (M. Vallières): M. le ministre. on parle... Quand on parle d'occupation du territoire, quand on parle de réponse qu'il faut donner aux citoyens M. Baril (Berthier): M. le Président, il y a une et aux citoyennes du Québec, on parle toujours avec la bonne partie de la politique de la ruralité qu'on a trouvée moitié des instruments, hein? Moi, j'aurais aimé ça voir en actions concrètes dans le budget de Mme Marois. le gouvernement fédéral, dans le plan d'action qu'on Alors, elle est là. La force des régions, là, une bonne vient de déposer en faveur des régions-ressources, d'être partie de ce qui était suggéré, recommandé par les gens aussi vite comme il l'est sur la propagande et la publicité qui ont travaillé autour de ça, on le retrouve dans le puis dire: Je lève la main puis j'accompagnerai le budget en faveur des régions-ressources. Pour l'autre gouvernement du Québec dans les régions-ressources, bout, je l'ai évoqué tantôt, puis, si on veut passer plus de hein, pour un montant équivalent en matière de temps à questionner sur d'autres éléments... développement régional. _ Je l'ai dit tantôt, pour l'autre bout, l'autre défi On le voit en Oaspésie puis les îles, actuelle­ important qui nous interpelle comme société, comme ment, le gouvernement du Québec a été présent dans 75 peuple, sur toute la question de la démographie où des projets; les fédéraux ont été présents à peine dans 12 solutions beaucoup plus complexes doivent être mise de projets. C'est le cas de la Gaspésia, par exemple. Notre l'avant — les écoles de village, la question des soins de offre financière est sur la table depuis un an. On n'a pas santé, la question des infrastructures, les services de vu l'ombre d'une lettre du gouvernement fédéral en proximité, etc. — comme je l'ai dit d'entrée de jeu sur matière de soutien financier pour dire: Ma part, là, ma les remarques préliminaires tantôt, je ferai connaître la responsabilité, m'a la prendre, parce qu'il y a quand position du gouvernement dans un avenir, dans un même 50 % des impôts puis des taxes des Québécois horizon qui n’est pas lointain. qu'on envoie toujours là-bas, pour un montant global, bon an, mal an, de 35 milliards de dollars. Alors, tant Mme Normandeau: Mais, M. le ministre, ma qu'on n'aura pas réglé cette question-là, on fera toujours question est bien simple: Est-ce que, oui ou non, la le travail à moitié. Et, si on ne veut pas reconnaître ça au politique de la ruralité est prête? départ, moi, je pense qu'on manque notre coup. Mais, au-delà de ça, le gouvernement va prendre ses M. Baril (Berthier): Je vous ai dit et je vais responsabilités. On va agir et on sera en mesure de faire répéter encore ce que je viens de dire, c'est qu'il y a une quelque chose dans ce sens-là dans un horizon partie de la politique de la ruralité qu'on retrouve dans le rapproché. budget de Mme Marois. Et, encore une fois, vous dites que j'aime parler du budget, mais vous me forcez à Mme Normandeau: M. le Président. parler du budget, parce que je vais reparler des mesures qui ont été annoncées concernant justement les Le Président (M. Vallières): Mme la députée communautés rurales. de Bonaventure. On parle d’appui à la transformation et à la valorisation des produits agricoles en région, hein? Mme Normandeau: Merci. Dans le dossier de Alors l'agriculture, ça, ça se retrouve pas mal dans les la politique de la ruralité, là ça fait des années qu'on communautés rurales. Modernisation d'abattoirs de nous dit: On va prendre nos responsabilités, on va agir. proximité, hein, ça, on ne retrouve pas ça quand même Là, je comprends deux choses: la politique de la ruralité au coin de Peel et Sainte-Catherine. Brigade de la n'est pas prête. Alors, dans ce sens-là, comment se fait-il deuxième et troisième transformation du bois, hein, on que la députée de Matapédia, à Causapscal, le 25 mars ne retrouve pas ça sur la Grande Allée à Québec. dernier, nous déclarait qu'elle est prête? Et, si elle n'est Soutien à la diversification de l'agriculture régionale, pas prête, comment se fait-il que, dans le cahier n° 1, plan de consolidation des pourvoiries, on retrouve ça document 7, question 7 des crédits, il y a plusieurs dans les régions-ressources, particulièrement dans les contrats qui ont été accordés justement pour procéder à communautés rurales. Programme Forêt-Faune, pro­ la révision linguistique du document intégral de la gramme important, programme Faune et Parcs pour politique de la ruralité? les zecs, travaux d'aménagement dans les réserves Il y a un autre contrat qui a été accordé, donc, fauniques, ententes spécifiques en tourisme, ce que nous pour procéder à la réalisation puis conception info- avons annoncé lundi en compagnie de mon collègue graphique pour la page couverture de la politique de la , ministre délégué au Tourisme, en com­ ruralité, un autre contrat pour la révision linguistique du pagnie du premier ministre, aux îles-de-la-Madeleine, 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 23 avec et , donc c'est quand que je crois aussi qu'une politique qui est déposée par même toute la question de la croissance du secteur des un ministre doit également refléter sa propre lecture, sa ressources qu'on retrouve dans le monde rural. propre vision, sa compréhension du domaine, et je pense Programme de mise en valeur des ressources du qu'il est dans l'ordre que vous preniez le temps milieu forestier, Programme de création d'emplois en nécessaire pour livrer cette réflexion-là. Mais, concur­ forêt, Fonds de diversification de l'exploration minière, remment, je le répète, il y a des actions qui devaient être soutien aux sociétés juniors d'exploration en difficulté, posées, et elles ont été posées. Elles sont posées. Et, je soutien financier au développement minier, assistance l'indiquais aussi tantôt, il nous appartient à nous, les financière à l'exploration minière, modernisation des régionaux, maintenant, là, de prendre au vol l'ensemble bateaux de pêche, mesures additionnelles pour appuyer des mesures qui sont contenues dans le dernier budget le développement des ressources naturelles, et on ajoute pour assurer un développement de nos divers projets à ça une intervention plus ciblée dans 20 MRC qu'on que nous avons sur le terrain. retrouve dans ce qu'on appelle les «régions-centres». Alors, mesures d'appui aux milieux ruraux en difficulté. Mesures favorisant Et elle sont éligibles aussi, les 20 MRC, au fameux l'enracinement dans les régions programme qu'on appelle le FAIRE junior qui a démontré un succès important dans la région de la Mais, sur la question de la politique de la Gaspésie et des îles. C'est pour tout projet d'inves­ ruralité, je vous entends utiliser à l'occasion l'expression tissement entre 500 000 et 10 millions de dollars. Bien, «l'occupation du territoire». Je veux juste vous les régions-ressources disposent de cet instrument souligner, là, bien amicalement que, personnellement, je financier important mis à la disposition des entre­ pense plutôt qu'il faut parler d'occupation dynamique du preneurs, mais les 20 MRC aussi qui ont été ciblées territoire, et c'est ça qui est nécessaire à nos commu­ pour extensionner notre stratégie et notre intervention nautés. Et, dans cette perspective-là, je souhaite qu'on importante en faveur du développement économique puisse voir davantage, dans les mesures qui seront auront accès à ce programme extrêmement important préconisées, des actions qui vont favoriser aussi ce que qui sera géré localement et régionalement. j'appellerais l'entrepreneuriat collectif qui assure l'enracinement dans nos villages. On regarde des Le Président (M. Vallières): Merci, M. le situations qui vont moins bien, mais il y a des endroits ministre. J'irai maintenant au député de Saguenay. où il y a des communautés qui ont pu se prendre en main et qui fonctionnent correctement. M. Gagnon: Merci, M. le Président. Toujours Moi, je suis plutôt, par nature, partisan, là, de sur le thème de la politique de la ruralité, d'abord, je vouloir répéter ce qui marche, vous savez. Et, quand je tiens à rappeler: moi, j'ai eu le plaisir et le privilège, regarde dans une localité chez moi, Sacré-Coeur, quand, avec d'autres collègues, de travailler sur le document qui en 1985, suite justement à des actions qui avaient été s'est appelé le cadre de référence qui va permettre posées par M. Jolivet. alors qu'il avait d'autres fonctions d'aboutir avec une véritable politique de la ruralité. En dans le gouvernement qui était là à l'époque... Il a aidé même temps, parce que j'ai eu l'occasion de travailler la communauté de Sacré-Coeur à prendre en main avec d’autres collègues sur ce document en compagnie l'usine de sciage, qui avait connu de nombreuses faillites de votre prédécesseur, je le répète, quand on regarde le dans le passé, et cette usjne-là, maintenant, elle document La force des régions, on se retrouve, dans ce appartient véritablement au milieu. Il y a trois... document-là. Ce sont des actions immédiates, concrètes, l'actionnariat, bien, c'est deux coopératives plus une pratiques qui pouvaient être mises en application, On n'a SPEQ qui s’en occupent. Et on a vu qu'avec une gestion pas attendu que le document final soit mis en place. prudente ils ont pu mettre certains avoirs de côté et • (12 heures) • développer d'autres projets comme celui-là qu'on Je dois aussi rappeler que, dès votre nomination connaît actuellement, là, avec la fabrication de le 8 mars, je vous ai dès ce moment-là interpellé sur ce panneaux de portes, avec l'usine de Sacopan. document-là en faisant référence à des cas que je vis, Moi, ce que je m'attends, ce que je voudrais moi, dans mon comté et qui sont en lien avec des vérifier aussi auprès de vous... Je veux nous assurer, je décisions prises par d'autres institutions, telle la veux également pouvoir le transmettre aux gens de chez commission scolaire, dont les effets peuvent être moi: Quelles mesures, là, à court terme on peut déstructurants pour nos communautés locales, entre envisager afin de s'assurer que ce que j'appelle, moi, des autres lorsque la commission scolaire adopte une effets déstructurants de certains de nos partenaires, là, politique de fermeture ou de maintien des écoles. Dès ce n'aient pas les effets que l'on peut anticiper sur le moment-là puis à plusieurs reprises depuis ce premier milieu? Et je réfère au cas plus spécifique, la question échange, j'ai saisi, j'ai compris de votre part que vous de la fermeture d'écoles, puis ça, je l'ai à Baie-Trinité, je anticipiez ce que je pourrais appeler la collision l'ai à Godbout, je l'ai à Tadoussac, on l'a dans plusieurs démographique qui s'en vient au fil de la prochaine localités. 11 y a une inquiétude. Mais je comprends ce décennie, tant et si bien que vous voulez vous assurer, à que vous m'avez dit, c'est lié avec la question de la ce que je comprenais, que la politique réponde aussi à collision démographique. Ça fait que, à ce moment-là, cette lecture-là que vous faites et à la connaissance plus quelle action peut être envisagée à court terme pour y pointue que vous avez de ce domaine-là, connaissance répondre? qui vous vient de vos fonctions antérieures. Quand on aborde... Je comprends bien, là, cette Le Président (M. Vallières): Oui. Alors, M. le réserve et cette approche prudente que vous avez parce ministre. CAT-5 page 24 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001

M. Baril (Berthier): Il y en a une, c'est ma le reconnaître, je l'entends régulièrement. Encore hier conviction, c'est ma conviction profonde, c'est de soir, je faisais des appels à des personnes chez moi. Il y relancer la prospérité dans nos communautés. Vous avez a, depuis le dépôt du budget, entre autres avec la mesure dit «des communautés dynamiques», des communautés impôt zéro, une effervescence, une ébullition du côté dynamiques engagées dans le développement écono­ des entrepreneurs, des promoteurs. Le commentaire que mique. Je suis allé, avec votre collègue Normand j'entends, là, vraiment, c'est: C'est à nous autres Duguay, à Blanc-Sablon, mardi matin. On a annoncé maintenant à prendre la balle au vol pour être capables une série de mesures justement pour cette communauté- de réaliser ces projets-là de telle sorte que nos jeunes là qui est éprouvée un certain temps de l'année par le pourront demeurer en région. Parce que c'est aussi la chômage. Alors, ils ont un potentiel. C'est la seule préoccupation qui est partagée par un grand nombre de communauté au Québec qui a réussi à commercialiser personnes. Je dois le souligner, effectivement, la mesure un produit unique qui est acheté essentiellement par la impôt zéro est accueillie avec une grande satisfaction. Société des alcools au Québec. Écoutez, alors, je pense que là il y a un créneau Le Président (M. Vallières): Très bien. Merci. intéressant, c'est un créneau de développement qui est M. le ministre, un commentaire. porteur. Puis, avec un minimum d'infrastructures puis avec une stratégie de mise en valeur de ce potentiel-là, M. Baril (Berthier): L'autre élément important je pense que les gens, ils ont quelque chose d'inté­ pour les communautés rurales, on en parle, on a jasé ressant. Alors, moi, je le dis, à court terme, c'est la longtemps autour de ça, c'est les deuxième et troisième prospérité. C'était le premier geste qu'on devait poser, transformations. Moi-même, j'ai grandi dans une d'ailleurs, concret en faveur de ces régions-là, c'était de communauté rurale, Saint-Eugène-de-Guigues, village mettre à leur disposition des outils financiers, des outils agricole prospère du Témiscamingue, j'ai grandi sur une budgétaires pour être en mesure de s'en sortir. ferme laitière. Le Témiscamingue, actuellement, il est à L'autre chose importante aussi qui est quand moins de 8 % de chômage. Savez-vous pourquoi? Les même... Les gens... L'impôt zéro pour les PME, ça va deuxième et troisième transformations. Le monde avoir un phénomène d'attraction, ça aussi, pour vos agricole du Témiscamingue s'est lancé dans cette régions, pour vos communautés rurales. Alors, il est offensive-là depuis quelques années. Ça a donné des clair que c'est un phénomène d'attraction intéressant qui résultats. Moi, je vous le dis, l'avenir des communautés peut agir puissamment pour amener du développement locales et régionales passe par du potentiel. On a été un économique dans vos communautés. Alors, moi, ma peu drogués par les richesses naturelles au Québec, conviction première, c'est que la première étape qu'il hein, faut se le dire entre nous. Ça nous passe devant le fallait faire — et, je le répète, on le voit dans le nez puis ça s'en va ailleurs. Mais là on a le potentiel document La force des régions, on le voit dans les qu'il faut. Puis il y en a, du génie, dans les régions du mesures spécifiques qui s'adressent à chacune des Québec, il y en a, du potentiel, il y en a, des patenteux, régions du Québec — c'est le passage obligé, c'est la puis il y en a, du savoir-faire. Bien là le défi qui nous première étape pour être en mesure de mettre en place interpelle, à l'aube du nouveau siècle puis du nouveau une stratégie de développement économique dans ces millénaire, c'est les deuxième et troisième transfor­ communautés, de faire naître la prospérité puis la mations. création d'emplois puis la richesse. Ça, c'est la première Alors, plus l'impôt zéro, on met une mesure des choses. Si, les gens, il y a de la richesse, il y a du fiscale puissante, 40 % d'exemptions fiscales, crédits travail, s'il y a des emplois, on va être en mesure de d'impôt remboursables pour les nouveaux emplois créés consolider justement son tissu économique, son tissu dans ce secteur-là. Alors, oui, il y a un défi, le défi des social, puis on va habiter une communauté qui va être deuxième et troisième transformations. Moi, je pense plus porteuse d'espoir pour les générations qui vont que ça va passer par ça aussi, le renforcement des suivre. communautés locales et régionales et particulièrement Quant au deuxième élément, je le répète, je des communautés rurales. Alors, il y a un défi qui reconnais effectivement qu'il y a des problèmes, des interpelle ces gens-là. Et on a mis à leur disposition des problèmes importants, mais qui doivent aller au-delà de moyens importants pour être en mesure de faire avancer la baguette magique, si on peut dire, parce qu’il y a des et de réaliser leurs projets. gens qui pensent que, parce qu'on va mettre un • (12 h 10) • document sur la table, on va tout régler les problèmes. C'est plus sérieux que ça. Et, je l'ai dit tantôt, il faut en Mise en valeur arriver à déposer une politique de la ruralité qui va faire du potentiel touristique des régions le contrepoids à ce que j'ai appelé le phénomène de l'urbanité mais qui va prendre en compte d'une façon M. Gagnon: Dans cette perspective d’occu­ très importante — parce qu’il est là, l’enjeu — le pation dynamique du territoire, vous avez aussi fait problème démographique. Si on écarte ça, on manque référence récemment au volet des investissements en notre coup. matière de tourisme qui vont bénéficier à des régions comme les nôtres particulièrement. Je veux juste vous Le Président (M. Vallières): M. le député de signaler quelque chose là-dessus. Les programmes qui Saint-Jean... Saguenay, pardon. existent là-dessus, à venir jusqu'à maintenant — vous corrigerez ma compréhension si elle est inexacte — les M. Gagnon: Je vous remercie de ces commen­ annonces qui ont été faites... ou plutôt les programmes taires. Je dois aussi vous le mentionner parce que, il faut qui existaient, plutôt, favorisent le développement de 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 25 certains produits touristiques. Il existe d'autres qu'il y a beaucoup de mesures... Les programmes qui programmes maintenant pour, je dirais, commercialiser existent permettent de développer des produits à l'extérieur du Québec le produit ou l'offre touristique touristiques. Nos localités le long du fleuve Saint- québécoise. Laurent, il y a plein de petites entreprises qui ont Je veux vous signaler cependant qu'il me semble développé le kayak sur mer ou aller faire la visite aux qu'il y a quelque chose qui nous manque. Puis je veux baleines avec des moyens d'accès plus doux comme le savoir si, dans le budget qui a été déposé, nous avons kayak, toutes ces choses là. Cependant, je dirais, des... on s'est arrêté plus particulièrement à cet aspect- l’organisation, la structuration de l'ensemble de ces là. C’est ce que j'appellerais la mise en forme, la mise en produits-là afin justement d'attirer les gens chez nous, valeur de nos produits qui sont déjà développés, être ça, il faut s'assurer que c'est bien présent et qu'on pourra capable d'organiser ça en termes de forfaits pour le faire. favoriser la vente de nos produits touristiques ou cette promotion-là par la suite à l'extérieur du Québec. On M. Baril (Berthier): Oui. est, je dirais, aux deux bouts de la scène. Il nous manque quelque chose, là, entre ces deux aspects-là, soit celle de Le Président (M. Vallières): Bien, merci, M. le la mise en forme, de la mise en valeur pour la diffusion ministre. La parole est maintenant à Mme la députée de de ces produits-là. Papineau... ah! Papineau, excusez, de Bonaventure. C'est que le député de Papineau me demandait tantôt si M. Baril (Berthier): Donc, pour la promotion? le ministre avait répondu à sa question. Il était venu pour ça, mais il est reparti. Il va revenir. Mme la M. Gagnon: Pas uniquement pour la promotion. députée de Bonaventure maintenant. L'organisation de l'offre, ça serait beaucoup plus sous ce thème-là. Situation économique de la région de la Gaspésie—Iles-de-la-Madeleine M. Baril (Berthier): C'est dans le budget, qui prévoit effectivement des soutiens financiers, des appuis Mme Normandeau: Merci, M. le Président. Je financiers, des montants d’argent pour effectivement me permettrais de faire une suggestion au ministre, l'organisation de l'offre et la mise en valeur du potentiel. peut-être d'aller souper de temps en temps avec ses collègues, il pourrait se permettre... il pourrait parler un M. Gagnon: Je le mentionne tout de suite parce petit peu du budget, hein, parce qu'il y en a plusieurs, de qu'on sait que, bon, le budget étant déposé, avant que toute évidence, qui n'ont pas lu le budget. l'ensemble des programmes soient bien figés, avant que Mais j'aimerais qu'on puisse aborder la question le jello soit pris, là, je voudrais qu'on tienne compte de du plan de relance de la Gaspésie après la politique de la cette particularité-là. ruralité. Et je vous écoutais tantôt dire que, le 30 avril 2001, 4 041 emplois créés pour la Gaspésie. Ah, le bel M. Baril (Berthier): On va le lire, on va le lire exercice de propagande qu'on vient de faire là! Moi, j'ai directement dans le budget, à la page 97: Ententes fait mes petits... mon exercice hier avec le cahier no 2, spécifiques en tourisme. «Une somme de 18 millions de page 26, on vous a posé des questions sur les résultats. dollars sera mise à la disposition de Tourisme Québec J'ai comparé vos communiqués, les outils que vous sur une période de trois ans pour la signature d'ententes mettez — de promotion et de propagande, il faut le spécifiques en tourisme avec les régions. Ces ententes dire — à la disposition de la population, sur votre bilan. permettront d'appuyer les initiatives locales visant Puis là, M. le ministre, je suis très mêlée, là, je suis très notamment à améliorer l'offre touristique. Elles devront mélangée, très mélangée parce que... s'inscrire dans la démarche de mise en oeuvre des On va commencer par le début, là, peut-être ententes-cadres de développement conclues entre le vous dire que, à la page... La question et la réponse gouvernement et les CRD.» Et, si on va à la page 95, là, qu'on a demandée sur le bilan du plan de relance, vous on est beaucoup plus explicite pour la mise en valeur du nous répondez que, au 16 février 2001, il y a 2 556 potentiel touristique des régions. emplois temporaires de créés, 145 emplois permanents Alors, dans votre région, mardi, avec votre puis 254 emplois permanents saisonniers. Là, vous nous collègue le député de Duplessis, on a fait des annonces avez dit tantôt: Au 30 avril 2001, 4 041 emplois. Là, justement, par exemple, pour consolider puis mettre en entre le 16 février puis le 30 avril, on aurait, quoi, 2 000 place une infrastructure de gîtes du passant à Blanc- emplois qui ont été créés? A un moment donné, il ne Sablon. Alors, les gens vont coucher de l'autre bord de faut quand même pas prendre les gens pour des valises. la frontière. Alors, on veut... On a un appui important, Et je suis très sceptique quand je regarde ça. Parce que un appui musclé pour mettre en place toute une même les Gaspésiens, ils disent: Coudon, ils sont où, les infrastructure de gîtes du passant à Blanc-Sablon pour emplois qui ont été créés? être en mesure d'accueillir des touristes non seulement Et, je vous dis, vos communiqués sont tellement du Québec, mais d'ailleurs aussi. truffés de chiffres qu'à un moment donné je pense que même vous, comme ministre, vous avez sûrement de la M. Gagnon: Oui, je comprends bien ce que difficulté à vous y retrouver. Un communiqué qui date vous me dites, C'est très bien. C'est que je veux juste du 20 juin 2000, qui dit: Près de 3 000 emplois de créés qu'on s'assure... Est-ce que ça serait par le biais des à ce jour. Ha, ha, ha! Trois mille emplois. Après ça, un ententes spécifiques? Il s'agirait de voir davantage de ce premier petit carton: Au 31 mars 2000, 572 emplois. côté-là. Mais tout ce que je veux vous signaler, c'est Après ça, les perspectives pour 2000-2001: 1 352 CAT-5 page 26 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001

emplois. Dans le tableau aussi, on a 2 556 emplois Puis, de la part de la députée de Bonaventure, je temporaires, 4 041 emplois. trouve un peu drôle, parce que: Bon, les emplois, tu sais, À un moment donné, là, on a besoin vraiment temporaires... C'est important pour le monde, travailler. d'éclaircissements, M. le ministre, parce qu'on a Travailler quatre mois, c'est mieux que de travailler vraiment la démonstration qu'il y a une logique zéro, puis travailler six mois c'est mieux que de inflationniste qui vous anime. Si vous tentez de faire travailler zéro, hein? Alors, du mépris pour les emplois croire aux Gaspésiens qu'on crée de l'emploi, on crée de temporaires... Il y a bien du monde qui sont contents l’emploi, on crée de l'emploi... Pourtant le taux de d'avoir fait ça, puis on l'a vu quand on s’est promené sur chômage n'a pas diminué, puis les gens, là, bien, le terrain, alors il faut faire attention. Ça a été peut-être évidemment, iis ne travaillent pas plus, eux. Alors, une occasion assez particulière pour permettre justement j'aimerais savoir, qu'on puisse essayer de se démêler un d'acheter du linge aux enfants puis de passer quatre petit peu avec les minutes qu'il nous reste d'ici 12 h 30. mois plus décents qu'être chez eux. Alors, je n'aimerais Et vous allez nous expliquer ça, là, 2 550... pas qu'on commence à dire: Les bons puis les mauvais... Puis on a fait déjà un autre exercice également. les bons emplois puis les mauvais emplois. Je pense que 11 y a 53 municipalités en Gaspésie, ça inclut les Iles-de- c'est un coup de pouce remarquable, remarquable pour la-Madeleine. Les emplois temporaires qui ont été créés: cette région-là. Et la preuve, c'est que les gens nous le 2 556, dans le cadre du Fonds de création d'emplois disent. municipaux, je suppose. Bien, alors, chaque muni­ cipalité, à partir de ce chiffre-là, aurait créé 48 emplois, Mme Normandeau: M. le député... M. le 48 emplois, pour atteindre ce chiffre. J’ai été mairesse Président, j'aimerais ça avoir peut-être un point de de la municipalité de Maria pendant trois ans, j'ai fait règlement... appel au Fonds de création d'emplois municipaux, on n'a jamais réussi à créer 48 emplois dans le cadre de ce Le Président (M. Vallières): Mme la députée fonds-là. Ça fait que, là, évidemment, on essaie de nous de Bonaventure, oui. embarquer dans un beau grand bateau. Et j'aimerais vraiment avoir des précisions là-dessus. Mme Normandeau: ...parce que, là, le ministre Et les chiffres qui sont là confirment qu’effec- nous prête des intentions. Jamais on n'a méprisé le fait tivement les mesures qui sont déployées ont réussi à que des emplois temporaires... créer des emplois temporaires. Et ce qui est le plus surprenant aussi — en fait, pas nécessairement si M. Baril (Berthier): J'espère. surprenant que ça — c'est qu'il y a des emplois dans le • (12 h 20) • cadre du budget régulier qui ont été carrément, là, mis Mme Normandeau: ...ce soit important. Mais dans ces tableaux-là. Donc, le plan de relance, j'aimerais vous dire une chose, par exemple, c’est que maintenant, c'est devenu un fourre-tout pour votre vous allez nous éclairer sur les chiffres qui sont là parce gouvernement pour nous faire croire qu'effectivement que, là, on a l'impression que vous en beurrez épais. on crée des emplois. Je pense notamment à tous les C'est rendu qu'on va ouvrir un Subway à Paspébiac puis emplois qui sont liés aux travaux routiers. C'est des ça va faire partie du plan de relance. Bien, c’est ça, votre budgets qui reviennent à chaque année, ça, ce n'est pas stratégie. Je souhaiterais être éclairée là-dessus, M. le des budgets nouveaux. Ça fait partie de la poutine qu'on ministre. Parce que les gens attendent des emplois, mais retrouve à chaque année dans notre région. il ne faut quand même pas prendre les Gaspésiens pour Alors, M. le ministre, vous allez peut-être des imbéciles. Parce que c'est ça aussi que les gens m'éclairer là-dessus, s'il vous plaît, de grâce. On va pensent sur le terrain. Vous vous êtes même installé des partir peut-être... on va commencer par le début, partir pancartes sur le bord du chemin pour faire votre du cahier qui nous a été fourni: 2 556 emplois propagande au niveau des argents qui seront consacrés temporaires — j'aimerais qu'on puisse me donner des pour la réfection du réseau routier, hein? Bien, à un détails là-dessus — et 250 emplois permanents moment donné, il faudrait peut-être faire son travail plus saisonniers. Ça, j'imagine que c'est tous les emplois sérieusement. reliés au ministère des Transports, à la SEPAQ. On parle d'emplois reliés à la restauration d'établissements Une voix: Franchement! de plein air. Bon, ça, encore une fois, ce n'est pas des emplois qui s'inscrivent dans le cadre du plan de Mme Normandeau: Bien, franchement, c'est... relance. Puis peut-être nous donner des précisions sur C'est la stratégie de votre gouvernement, chère Mme la les 145 emplois permanents qui ont été créés. députée. Alors donc, j'aimerais peut-être apporter cette précision-là, M. le Président. Merci. Le Président (M. Vallières): Très bien. Alors, M. le ministre, en réponse. Le Président (M. Vallières): M. le ministre, en réponse. Vous avez la parole. M. Baril (Berthier): M. le Président, il y a une affaire que je peux dire, d'entrée de jeu, c'est que, si on M. Baril (Berthier): On a décidé de peser sur n'avait rien fait, la situation aurait été pire. C'est ça qu'il l'accélérateur, M. le Président, en Gaspésie—Les Iles; faut comprendre. Nous avons reconnu qu'il y avait un c'est ça qu'on a fait. On a accéléré les investissements, problème, on s'est retroussé les manches, on s'est craché on a accéléré les travaux, et ça a donné des résultats: dans les mains puis on a décidé de faire quelque chose. projet économique, lien maritime Gaspésie—Les îles- On n'a pas placoté. de-la-Madeleine, investissement — lien maritime, hôtel 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 27

Baker, GDS, là; GDS, vous connaissez ça, hein, c'est bien nous faire une description jusqu'à 3 heures cet dans votre région, ça, Guildo: 24,3 millions, 70 emplois; après-midi... Centre d'assistance du ministère du Revenu, 20 emplois qui ont été annoncés — tout le monde était content — M. Baril (Berthier): Je ne sais pas pourquoi les par mon collègue le ministre du Revenu; Fonds de gens s'attristent dans l'opposition officielle... diversification économique, neuf projets, sept emplois, ex-travailleurs de la Gaspésia, pour 225 personnes, Mme Normandeau: On ne s'attriste pas, M. le 2,5 millions. Puis les projets qui ont été annoncés entre ministre... novembre 1999 puis le 16 février 2001, c'était 114 millions, pour 3 719 emplois, pour un total de M. Baril (Berthier): ...quand on annonce des 4 041. bonnes nouvelles puis on crée de l'espoir, puis on crée Alors, d'autres... On peut aller d'une façon de la richesse, puis on crée des emplois dans le comté de beaucoup plus explicite, M. le Président. Fonds de Bonaventure, à Gaspé puis aux îles. diversification économique, Science et technologie maritime, Madelipèche, projet-pilote de valorisation du Le Président (M. Vallières): S'il vous plaît! loup marin, investissement de 815 800$ pour... emplois créés, 80, permanents et saisonniers. Mars Mme Normandeau: M. le ministre... 2000, Fonds de diversification économique, Science et technologie marine, la SODIM, évaluation en vue de la M. Baril (Berthier):... mise en valeur des zones coquillières, c'est un investissement... Ensuite on parle, mai 2000, dans le Le Président (M. Vallières): S'il vous plaît, un secteur agroalimentaire, production expérimentale des petit moment! On va se calmer un peu. Ne prendront la crucifères, 800 000, pour 40 emplois permanents et parole que ceux à qui je l'aurai donnée. C'est pas saisonniers. Juin 2000, Science et technologie marine, compliqué, là, quand vous prenez la parole et je ne l'ai Pêcheries Marinard, production commerciale de pas donnée, il n'y a pas de microphone. Alors, c'est vite chitosane à partir de résidus de crevettes, 1 300 000 réglé. Pour l'instant, Mme la députée de Bonaventure pour 25 emplois permanents. On peut parler de pose les questions et, quand, M. le ministre, je vous septembre 2000, Science et technologie marine, aurai donné la parole, vous aurez tout le temps requis projet commercial d'ensemencement de pétoncles, pour répondre adéquatement à la question qui sera 6 258 000 $, pour 38 emplois permanents. On peut posée. Mme la députée de Bonaventure. parler de septembre 2000, produits forestiers à valeur ajoutée, plan de commercialisation de leurs produits, Mme Normandeau: Alors, M. le Président, je 34 000 $, pour 25 emplois permanents. On pourrait souhaiterais dire au ministre que, dans le fond, ils ont continuer. Fonds de diversification, Science et une stratégie qui tente de faire croire aux Gaspésiens technologie, ...de chair de crabe commun, 159 000$, que des emplois, il y en a, en veux-tu, en voilà. Le lien pour 20 emplois permanents. Fonds de diversification maritime auquel il faisait référence, c'est un projet qui économique, toujours en septembre 2000, bio­ va voir le jour en 2002. Le centre d'appels annoncé par technologie végétale, développement de nouveaux le ministère du Revenu, ça va voir le jour, en marchés- principe — tout le monde l'espère — en 2002. Alors, évidemment, là, il ne m'a pas donné de réponse sur... En Mme Normandeau: ...de toutes ces juin 2000, on annonce 3 000 emplois; les perspectives descriptions-là. pour 2000-2001, on parle de 1 352 emplois. Dans le tableau, on a 2 556 emplois temporaires, 4 041 emplois M. Baril (Berthier): ...40000 $, pour 21 emplois au 30 avril 2001. Là, à un moment donné, là, c'est permanents et saisonniers, M. le Président. Alors... comme... Ça ne marche pas, ça ne fonctionne pas, votre Oui? affaire, M. le ministre. Les chiffres ne concordent pas et me confirment que le plan de relance est définitivement Mme Normandeau: Bien, M. le ministre... devenu un fourre-tout où on peut mettre à peu près n'importe quoi pour faire croire aux Gaspésiens Le Président (M. Vallières): Mme la députée qu'effectivement il y a de l'emploi qui se crée. de Bonaventure. Mais, M. le ministre, être respectueux des Gaspésiens aussi, là, c'est pas les prendre pour des Mme Normandeau: M. le ministre, merci pour imbéciles. Parce que ces gens-là, quand ils nous votre description, on a tout ça dans nos beaux tableaux regardent, là, ils nous disent: Écoutez, on les cherche qui nous ont été déposés. D'ailleurs, je vous remercie toujours, les emplois, on les cherche toujours, les pour votre personnel. Mais là vous incluez dans votre emplois. Alors, évidemment, j'aimerais que le ministre stratégie des emplois qui ne sont pas encore créés. soit un peu sérieux et puisse donc peut-être nous dire, J'imagine que vous mettez les 450 emplois du centre s'il retire tous les emplois dans son bilan qui n'ont pas d'appels, hein, les fameux emplois promis qu'on n'a pas encore été créés, bien, ça donne quoi, comme résultat, encore vus, là. Mais les emplois en forêt, ça fait 20 ans les 450 emplois du centre d'appels, les 40 emplois du qu'on crée des emplois en Gaspésie dans le domaine lien maritime qui ne sont pas encore créés. Ça donne forestier, là, vous nous mettez ça dans le plan de quoi, ça, comme bilan? Je suis convaincue que le bilan relance. Mais vos chiffres concordent même pas, M. le n'est pas aussi florissant et flamboyant que prétend nous ministre, entre eux. Alors, à un moment donné, on peut le faire croire le ministre. CAT-5 page 28 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001

Le Président (M. Vallières): Bien. Alors, M. le responsable des Régions, c'était de rencontrer les gens, ministre. parce que je trouve que c’est un dossier qui est porteur, qui est structurant, qui est déterminant pour l'avenir de M. Baril (Berthier): Encore une fois, M. le cette communauté-là. Alors, ce qui est très, très Président, c'est des projets annoncés, c'est des projets malheureux aujourd'hui, c'est qu'après un an que le qui sont en cours. On va travailler à... Les gens gouvernement du Québec a signifié son appui financier travaillent pour faire aboutir les projets. Donc, c'est pour faire redémarrer l'entreprise le gouvernement annoncé, les investissements sont annoncés. Et je ne sais fédéral ne nous a toujours pas fait savoir quelles étaient pas pourquoi on sursaute aujourd'hui parce que, ses intentions pour appuyer financièrement le projet. effectivement, on a annoncé... Depuis 18 mois, on a été Alors, moi, je m'excuse, là, on peut s'attrister, très actifs dans la région Gaspésie—Iles-de-la- mais j'aimerais qu'on s'attriste parce qu'on a voulu avoir Madeleine, et, effectivement, si on n'avait rien fait, si on un système avec deux types d'interventions, qu'on s'était tourné les pouces, hein, comme le veut la doctrine questionne aussi du côté... qu'on pousse égal sur les libérale du laisser-faire, bien, on aurait peut-être un taux deux bords, hein? Mais je trouve ça triste, je trouve ça de chômage beaucoup plus élevé en Gaspésie triste qu'une formation politique qui se dit à la défense aujourd'hui. C'est ça, la réalité. des intérêts du Québec n'est pas capable de prendre Mais j'aimerais aussi dire à la députée de position, n'est pas capable de se lever debout en faveur Bonaventure, et là-dessus, on ne l'entend pas souvent, des citoyens et des citoyennes qu'on représente, surtout puis même ses compatriotes ne l'entendent pas souvent: qu'elle vient de cette région-là, pour interpeller le Comment ça se fait qu'on n'interpelle jamais le gouver­ gouvernement d'Ottawa dans l'intervention économique nement fédéral, dont le député des Iles est de cette que le gouvernement du Parti québécois a mis de l'avant région-là, qui siège à Ottawa, hein? Comment ça se fait dans la région de la Gaspésie et des îles-de-la- qu'on n'intervient pas auprès du gouvernement fédéral Madeleine. pour qu'il puisse accélérer son appui pour appuyer les projets d'investissement, les projets de création Le Président (M. Vallières): Bien. Alors, il est d'emplois dans lesquels le gouvernement du Québec a 12 h 30. À moins d'un consentement pour qu'on été interpellé? Comment ça se fait que ces gens-là déborde, la commission devra ajourner ses travaux sine n'interviennent jamais? On envoie 50 % de nos taxes et die. de nos impôts à Ottawa et on ne leur pose jamais, jamais... Comment ça se fait que cette formation Mme Normandeau: ... politique là ne pose jamais, jamais une question, n'interpelle jamais, jamais le grand frère d’Ottawa pour Le Président (M. Vallières): Bon. Si Mme la dire: Qu’est-ce que vous avez fait? Qu'est-ce que vous députée de Bonaventure avait une intervention, alors, faites dans le projet de la Gaspésia? Qu'est-ce que vous nous débuterons, j'imagine, nos travaux après la période faites dans les autres projets que j'ai énumérés tantôt? de questions de cet après-midi. La commission ajourne Pourquoi vous n'êtes pas là comme acteur important du donc ses travaux sine die. développement économique local et régional en Gaspésie—Iles-de-la-Madeleine? J'aimerais ça qu'on la (Suspension de la séance à 12 h 30) pose, cette question-là. Nous, on a fait un sacré bout de chemin. Puis je pense que la population de la Gaspésie et des îles-de-la- (Reprise à 15 h 31) Madeleine est assez grande pour juger, pour évaluer, pour analyser puis dire effectivement qu'il y a un Le Président (M. Vallières): À l'ordre, s'il vous gouvernement qui a répondu présent à l'appel^ qui avait plaît! La commission de l'aménagement du territoire été lancé par nos amis de la Gaspésie et des îles-de-la- reprend ses travaux. Nous allons continuer les échanges Madeleine. Nous avons répondu présent et nous avons avec le ministre et souligner la présence d'un nouveau fait un bout de chemin important, depuis 18 mois, dans collègue, le député de Maskinongé, qui se joint à nous cette région-là, puis nous allons continuer de le faire. La cet après-midi pour nos travaux. Mme la députée de preuve, c'est que nous avons annoncé des mesures Bonaventure. budgétaires et fiscales supplémentaires, dont 160 millions de dollars, hein, pour appuyer le déve­ Mme Normandeau: Merci beaucoup, M. le loppement économique des Iles-de-la-Madeleine et de la Président. Alors, on s'est quitté ce midi lors d'un Gaspésie. échange assez animé. Et le ministre me permettra Puis j'aimerais revenir sur l’intervention du évidemment de répondre à ses nombreuses inter­ fédéral dans des dossiers importants dans votre région. pellations. On parlait, pour les fins de la transcription, Que fait le gouvernement d'Ottawa dans le dossier de la de la situation économique de la Gaspésie, et j'ai tenté Gaspésia? Que fait le gouvernement d'Ottawa dans le ce matin de comprendre un peu plus combien d'emplois port de Chandler, hein? Qu'est-ce qu'il fait? C'est une le gouvernement du Québec a créés en Gaspésie depuis bande de fantômes? Le Centre de production puis de la fameuse annonce du plan de relance, compte tenu qu'il diffusion de Carleton, il est où, le gouvernement fédéral, y a une espèce d'imbroglio incroyable entre les chiffres là-dedans? Il n'est pas là. Il n'est pas là. officiels que le gouvernement lui-même fait circuler. Alors, premièrement, le dossier de la Gaspésia, Et, M. le Président, j'aimerais peut-être répondre c'est un dossier sacrément important. C'est une des au ministre des Régions, qui, ce matin... — puis premières rencontres que j'ai eues comme ministre d'ailleurs, il l'a fait depuis 9 h 30 ce matin — s'enflamme 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 29

à chaque fois qu'il a l'occasion de le faire contre le reprises; il n'y a toujours rien de fait. Et un autre fédéral, et lui rappeler que, dans le dossier du exemple concret, Gaspésia. Vous parliez de la développement régional, effectivement le fédéral est Gaspésia, ce matin. Gaspésia. Le ministre des interpellé, et, plutôt que d’avoir un climat de confron­ Ressources naturelles, votre collègue, est venu à tation, comme le PQ nous y a habitués depuis 1994 et Carleton il y a deux semaines nous annoncer la même pendant qu'il a été au pouvoir bien avant 1994, si reprise des activités via la machine numéro 2. Alors, on pouvait une fois pour toutes, surtout en matière de il a fait naître un espoir en soulignant que le développement régional et rural... Ce serait drôlement redémarrage de la machine numéro 2, redémarrage important que tous les intervenants, tous les paliers de qui serait assuré par une alimentation en pâtes de gouvernement se concertent, tout ça dans le bénéfice l'usine de Port-Cartier, permettrait de créer entre 100 d'améliorer la qualité de vie, la situation économique et et 125 emplois. Trois jours plus tard, on a appris par l'emploi qu'on vit chez nous et dans les différentes la voie évidemment des journaux qu'Uniforêt s’est régions du Québec. mise sous la protection de la loi de la faillite et Et j'aimerais, M. le Président, lui rappeler connaissait des difficultés financières qui, de toute que la venue du nouveau député fédéral de évidence, viennent aujourd'hui hypothéquer la relance Bonaventure—Gaspé—Les îles—Pabok chez nous, c'est de la machine numéro 2. vraiment une véritable bouffée de fraîcheur, je vais vous Alors, ce que je trouve scandaleux, c'est que le dire, parce que, moi, comme députée libérale du votre collègue vienne en Gaspésie, fasse naître, comté de Bonaventure, depuis qu'il est en place, bien je suscite de l'espoir auprès des gens de Chandler — et dois vous dire puis vous assurer que c'est beaucoup plus Dieu sait qu'ils ont besoin d'être rassurés, ces gens-là, facile pour moi de travailler, contrairement au député compte tenu des difficultés qu'ils vivent — trois jours qui le précédait, qui représentait une formation politique après avoir fait cette annonce-là, bien, le ministre que vous connaissez bien, qui est votre bras à Ottawa, nous dit... on apprend que ce projet-là est hypothéqué. qui est le Bloc québécois. Et je peux vous assurer que Alors, de deux choses l'une, M. le Président, ou soit le M. Farah est très sensible à la situation, à la réalité ministre des Ressources naturelles n'était pas au gaspésienne, et qu'il partage totalement les inquiétudes courant de la situation, ce qui m'étonnerait beaucoup qui sont manifestées par les Gaspésiens, qu'il est compte tenu de ses responsabilités et compte tenu solidaire avec eux. qu'il doit être en mesure de connaître la situation Mais j'insiste beaucoup sur ce point-là, M. le financière de toutes les grandes papetières au Québec... Président, parce que le gouvernement péquiste nous a Alors, ce que j'en conclus, c'est que c'est une habitués à des chicanes de drapeaux. Puis faites un annonce qui a été irresponsable parce que, aujour­ sondage à travers toutes les régions du Québec puis les d'hui, le PQ est incapable de livrer la marchandise gens vont vous dire que ça, là, ils sont fatigués de ça. Ce pour ce qui est précisément d'un engagement comme qu'ils veulent, c'est qu'on passe à l'action et, en se celui-là. concertant avec le fédéral, qu'on puisse donc avoir des Et je pourrais évidemment vous en nommer résultats qui soient bénéfiques pour nos communautés. d'autres. Je pense aux centres d'appels. Aux centres Mais, M. le ministre, je dois vous dire une chose d'appels, à l'heure où on se parle, il y a 208 personnes cependant, c'est que le fédéral, dans certains secteurs sur 450 qui ont été sélectionnées pour suivre une d’activité — puis le dossier de la réforme de l'assurance formation. Les gens sont inquiets, attendent toujours. Ça emploi est assez éloquent de ce côté-là — a fait des fait un an que le premier ministre est venu en Gaspésie, erreurs. Je n’ai pas eu peur de le dire, j'ai pris des à côté de Joe Norton, pour nous parler, donc, de la positions, puis c'est des positions que je continue de création de 450 emplois. Et qu'est-ce qu'on a à dire maintenir. J'ai pris part activement à ce dossier-là pour aujourd'hui à ces gens-là, à ces 208 personnes qui effectivement démontrer au gouvernement fédéral à attendent toujours, M. le Président? Alors, évidemment, quel point la réforme avait causé un préjudice aux c'est un débat ici qu'on peut lancer. On pourrait passer Gaspésiens. A chaque fois que, comme députée, j'ai l'après-midi à discourir sur les chiffres, on ne sera l'occasion de défendre les intérêts des Gaspésiens, que jamais d'accord, M. le Président, sur les chiffres qui sont ce soit auprès du gouvernement fédéral ou auprès du avancés. Chose certaine, les Gaspésiens sont des gens gouvernement provincial, je profite de toutes les qui sont fiers. tribunes pour le faire, M. le Président. Contrairement à ce que le premier ministre Et ce matin le ministre nous parlait du laisser- annonçait... Et là, j’ai été heureuse d'apprendre ce faire du gouvernement fédéral. En termes de laisser- matin... de voir le ministre des Régions vanter l'esprit faire, j'aimerais lui rappeler qu'en Gaspésie demain d'entrepreneurship de la Gaspésie, alors que le premier matin, si on réussissait à relancer l'usine de Newport, ministre actuel, lorsqu'il est venu en Gaspésie — c'est Gaspésia, et si on réussissait à démarrer la cimenterie de l'an passé — avait souligné que le problème en Port-Daniel, qui a été promise par votre gouvernement à Gaspésie, c'était justement l'entrepreneurship. Et je de nombreuses reprises — c'est l'ancien premier dois vous dire que ça a été reçu vraiment comme une ministre, Jacques Parizeau, qui est venu en faire insulte, compte tenu de toute l'énergie qui est déployée l'annonce à plusieurs reprises — bien évidemment on par les Gaspésiens pour s'en sortir. Et la Gaspésie a des aurait réglé la moitié, je vous dirais, presque la moitié forces sur lesquelles on doit miser, on doit miser. Et il des problèmes en Gaspésie et là on pourrait parler d'une y a un travail colossal qui doit se faire, mais je pense véritable relance. qu'il doit toujours se faire, M. le Président, et le Et le dossier de Newport, c'est la même chose. ministre en conviendra avec moi, en respect avec les La réouverture a été annoncée à des dizaines de Gaspésiens. CAT-5 page 30 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001

Crédits périmés pour M. Baril (Berthier): C'est vrai que des fois c'est l'exercice financier 2000-2001 très lourd.

Alors, M. le Président, je n'ai pas le goût Mme Normandeau: Oui. Puis, à tous les nécessairement d'aller plus en détail dans le dossier de paliers, quand c'est lourd, il faut le dénoncer. la relance de la Gaspésie, parce que, effectivement, là, c'est presque un langage de sourds, dans le fond, dans M. Baril (Berthier): Oui. Mais ça, il faut aller lequel on est engagé depuis ce matin. Ce que je plus loin que ça, si on est vraiment sérieux. Il faut souhaiterais, ce que je proposerais au ministre, peut- prendre les projets un à un et, là, mettre tout son poids être, c'est revenir aux cahiers des crédits qui nous ont politique pour questionner les autorités fédérales. Alors, été déposés. Et je lui poserais évidemment quelques moi, je pense que, si on veut vraiment être crédible, questions entourant les informations qui sont contenues hein, ou être assis sur une certaine crédibilité politique, dans le cahier. Et je l'inviterais peut-être tout de suite, il faut être en mesure de questionner le gouvernement M. le Président... Et on peut procéder, là, s'il est fédéral, qui se traîne les pieds dans le développement d'accord, de façon très rapide. J'ai soulevé un certain économique régional en Gaspésie et aux îles. Et on peut nombre de questionnements dans les cahiers qui nous passer dossier par dossier et je peux réexpliquer ce que ont été proposés et je l'amènerais peut-être tout de suite nous avons annoncé dans les dernières semaines en au premier cahier, au document 20, où on fait référence faveur des régions-ressources. L'impôt zéro pour les aux crédits périmés pour l'exercice 2000-2001. PME manufacturières, c'est un sacré bon coup de pouce On nous indique donc, pour les transactions se pour les gens, les entrepreneurs de la région de la terminant le 27 avril 2001, que le ministère des Régions Gaspésie puis des îles. Pourquoi le gouvernement ne peut pas fournir le montant des crédits périmés. Alors, fédéral fait pas la même chose, hein, s'il est si bon puis évidemment, on sait, M. le Président, que, pour l'exercice s'il est si fin? financier qui vient de nous précéder, les différents Moi, je trouve que la formation libérale actuelle ministères avaient jusqu'au 27 avril pour engager des s'éloigne énormément de la grande pensée politique montants, mais j’aimerais souligner au ministre que la puissante de Georges-Émile Lapalme puis de Jean note qui nous a été fournie a été rédigée le 2 avril. Alors, Lesage, puis même de Robert Bourassa. Je veux dire, on évidemment, là, à l'heure où on se parle, nous sommes ne questionne plus le gouvernement fédéral, on n'ose le... On est quoi aujourd'hui? Le 4 mai? Le 5 mai? plus questionner le gouvernement d'Ottawa en matière de responsabilité économique, par exemple, pour les Une voix: Le 3 mai. régions du Québec. Alors, c'est important, on envoie encore 50... Mme Normandeau: Ha, ha, ha! Le 3 mai. Puis ce n'est pas une question de drapeaux, c'est J'aimerais que le ministre puisse nous dire combien, une question d'avenir économique, social, c'est une quels ont été les montants de crédits périmés dans son question d'intérêt public. C'est l'opposition qui arrête ça ministère pour 2000-2001. strictement à une guerre de drapeaux. C'est pas ça. C'est • (15 h 40) • un enjeu important pour l'avenir des communautés Le Président (M. Vallières): Merci, Mme la locales et régionales. Le gouvernement fédéral, en députée de Bonaventure. M. le ministre. matière de participation financière en matière de projets, ne fait pas sa part, y est pas là, c'est pas un partenaire. Situation économique de la région Le gouvernement fédéral, j'aimerais qu'il se comporte de la Gaspésie—îles-de-la-Madeleine (suite) au Québec comme un partenaire, un partenaire, qu'on puisse ensemble faire avancer les choses. Du moment M. Baril (Berthier): Oui. M. le Président, je qu'on dit ça, on dit que c'est une guerre de drapeaux. voudrais quand même revenir sur le préambule de ma Alors, moi, je leur dis, je tends la main au vis-à-vis la députée de Bonaventure, sur la Gaspésie. gouvernement d'Ottawa pour dire: Pourquoi vous ne Moi, je respecte beaucoup le nouveau député des îles au nous suivez pas? Accompagnez-nous justement pour qu’on fédéral, c'est un ancien confrère de classe à l'université. soit en mesure de renforcir le soutien aux communautés D'ailleurs, ça vaut la peine que je raconte la petite locales et régionales au Québec, et particulièrement histoire. Le 15 novembre 1976, j'étais dans sa chambre dans les régions les plus éprouvées. Mais ça, ça a l'air pour célébrer la victoire du PQ. On était avec des gens d'être un scandale, quand on pose la question. Alors, j'ai du Québec à l'Université de Moncton, avec un des petites nouvelles pour l'opposition officielle, moi, dénommé Paul Arseneau d'ailleurs, que j'ai revu, après parce que je pense que les citoyens puis les citoyennes 20 ans, à l'aéroport de Cap-aux-Meules, en début de d'abord de votre région puis du reste des régions du semaine. Je pense que Paul a ses qualités... je veux dire Québec vont poser un jugement sévère sur la résignation Georges, mais j'aimerais... Il a fait une déclaration politique qu'incarne actuellement la formation politique quand même assez importante, il y a un mois, dans Le libérale de Jean Charest, sur la démission économique. Soleil, pour dire qu'effectivement la bureaucratie C'est bien beau, critiquer, vous avez pas de solutions. fédérale était trop lourde en matière d'interventions au Vous avez pas de solutions. niveau du développement régional. J'ai bien aimé sa On va parler de Newport. Puis c'est vrai que ça déclaration. Mais ce que j'aimerais... Hein? fait longtemps qu'on parle de ce dossier-là, ça remonte dans le temps des guerres épiques entre Jean Garon puis Mme Normandeau: Que je partage d'ailleurs, Pierre De Bané. On me dit qu'actuellement il y a un M. le ministre. Je pense que... dossier très sérieux qui est étudié au MAPAQ, un projet 3 mai 2001 Commission permanente CAT-S page 31

sérieux de culture et de transformation du bleuet Le Président (M. Vallières): Oui. Parce que j'ai sauvage qui est présentement à l'étude. Puis, selon les eu ce problème y a pas longtemps... promoteurs, la démonstration préliminaire de la faisabilité est démontrée. Alors, il y a actuellement des M. Baril (Berthier): Ah! vous êtes un expert. gens qui se penchent très sérieusement pour trouver une solution économique à l'avenir de l'usine de Newport et Le Président (M. Vallières): ...et on m'a dit on regarde ça d'une façon très attentionnée. Mon d'éliminer le café, de prendre de l'eau. collègue Maxime Arseneau est très interpellé dans le dossier comme ministre responsable de l'Agriculture, M. Baril (Berthier): Bon. des Pêcheries et de l'Alimentation. Et on va tout faire, on déploie tous les efforts, M. le Président, on est actifs Le Président (M. Vallières): De l'eau, beaucoup dans l'ensemble des communautés du Québec justement d'eau. pour être en mesure de supporter l'ensemble des entrepreneurships locaux et régionaux. M. Baril (Berthier): Alors, je reçois les Je voudrais revenir sur Uniforêt. J'étais sur la conseils... Côte-Nord, pour une troisième fois en un mois avec le collègue de notre ami le député de Saguenay, le député Le Président (M. Vallières): Oui, ça agresse de Duplessis, et j'apprenais la journée même qu'Uniforêt vos cordes vocales. venait d'ouvrir un nouveau quart de travail en troisième chiffre de travail. Alors, il y a quand même de l'espoir Crédits périmés pour au niveau d'Uniforêt. l'exercice financier 2000-2001 (suite) Mais, en ce qui concerne la Gaspésia, la volonté du gouvernement puis des acteurs locaux puis des M. Baril (Berthier): ...de mon expert en santé, partenaires, c'est de rouvrir l'usine, c'est de trouver le M. le Président. Maintenant, pour la question précise de bon partenaire, le bon opérateur. Et je pense la députée de Bonaventure, la fermeture des crédits a été qu'actuellement on est, depuis quelques semaines, dans reportée au 4 mai. Alors, on peut faire une une action extrêmement intense pour réunir toutes les approximation de 100 000 $. conditions et pour rouvrir l'usine. Mais, encore une fois, j'ai hâte d'entendre Mme Normandeau: L'an passé, les crédits l'opposition officielle puis les députés du coin, les périmés étaient de combien? députés à la fois fédéraux, le député fédéral puis la députée de Bonaventure, qu'on questionne le (Consultation) gouvernement d'Ottawa: Pourquoi n'a-t-il pas déposé sa lettre d'engagement, sa lettre d'engagement quant à la M. Baril (Berthier): L'année passée, Mme la relance de la Gaspésia? Le gouvernement du Québec députée, près de 1 million. s'est commis, par l'entremise du vice-premier ministre, d'une façon écrite, il y a un an, pour 100 millions. Qu'a Mme Normandeau: De crédits périmés? fait le gouvernement fédéral... Excusez! Je ne sais pas si je vais être bon pour finir l'après-midi. Malheureuse­ M. Baril (Berthier): Oui. ment pour l'opposition. Mme Normandeau: Oh! vous conviendrez Des voix: Ha, ha, ha! avec moi que c'est quand même beaucoup d'argent, M. le ministre, 1 million de crédits périmés. M. Baril (Berthier): Mais je trouve ça éton­ nant, je trouve ça bouleversant, parce que, dans le fond, M. Baril (Berthier): Un million sur 125 millions, on est là pour l'intérêt public, on est là pour l'intérêt l’année passée. commun, et, moi, je serai le premier à applaudir si le gouvernement fédéral fait sa part dans le dossier de la Mme Normandeau: D'accord, mais 1 million, Gaspésia comme dans l'ensemble des autres dossiers c'est quand même pas négligeable. Effectivement, c'est d'importance économique pour la région de la Gaspésie quand même beaucoup de sous. Si vous voulez bien, et des îles. Je pense que je vais me prendre un verre M. le ministre, on va y aller de façon... compte tenu du d'eau. temps qu'on a devant nous, peut-être en séquences.

Le Président (M. Vallières): Oui, alors... Possibilité d'accorder des contrats d'impression en région M. Baril (Berthier): Vous me permettez? Je vais répondre à la question, mais je voulais répondre au Je commencerais donc, comme je vous l'ai préambule. indiqué, à partir du cahier 1, les publications du ministère des Régions. Alors, on fait une énumération Le Président (M. Vallières): Oui. M. le pour que les ententes-cadres qui ont été... Évidemment, ministre, je constate que vous prenez du café. Du café, y on fait référence à toutes les impressions qui ont été a rien de pire! faites pour les différentes ententes-cadres...

M. Baril (Berthier): C'est-u vrai? Une voix: Quel numéro madame? CAT-5 page 32 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001

Mme Normandeau: Premier cahier, page 1, M. Baril (Berthier): Bien, je vais vous parler Publications du ministère des Régions. du mien. Je vais vous parler du mien, hein?

Le Président (M. Vallières): Dans les rensei­ Mme Normandeau: O.K., c'est ça, que vous gnements particuliers? connaissez. Peut-être votre précédent ministère aussi?

Mme Normandeau: Pardon? M. Baril (Berthier): Bien, on a essayé d'éliminer pas mal de choses, de réduire les listes Le Président (M. Vallières): Dans les rensei­ d'attente puis rendre ça plus simple, puis les gens qui gnement particuliers ou les renseignements généraux? avaient des problèmes d'alcoolisme, essayer de les rentrer la journée même. On a même fait, dans votre Mme Normandeau: Renseignements généraux, région d'ailleurs, un projet ensemble. pardon. Mme Normandeau: Tout à fait. Le Président (M. Vallières): Bien. M. Baril (Berthier): Il faudrait qu'on passe, à Mme Normandeau: Alors, pour moi, c'est le 1 un moment donné, les saluer. et le 2. J'aimerais que vous puissiez nous dire... Puis la chose qui me frappe — ça va peut-être vous sembler Mme Normandeau: Tout à fait. anodin comme question, mais comme ministre des Régions, j ’imagine que vous êtes préoccupé par cet M. Baril (Berthier): Mais, vous avez raison, il aspect-là — on constate que toutes les ententes-cadres y aurait moyen de regarder ça plus à fond et voir s'il y a ont été... l'impression s'est faite à partir d'un seul possibilité de faire appel à des imprimeurs locaux ou imprimeur. Et vous savez qu'il y a des imprimeries qui régionaux. existent dans nos régions. Alors, pourquoi ne pas avoir choisi de prioriser des imprimeurs en région? Et on Mme Normandeau: Bien. parle de tirage de 2 000 exemplaires, pour une distribution de 1 500. Alors, à qui sont envoyés les M. Baril (Berthier): Et, d'autre part, bon, exemplaires en question? comme je viens de l'évoquer, oui, effectivement il y a beaucoup de paperasse. Je ne sais pas pourquoi il faut Le Président (M. Vallières): Bien. Alors, M. le que je signe en neuf exemplaires le contrat d'un agent ministre. rural dans un CLD. Ça devient lourd, ça devient compliqué, ça devient complexe. Alors, mon objectif... (Consultation) Puis on pourra l'évaluer lors de la prochaine commission parlementaire, l'année prochaine, si je suis M. Baril (Berthier): D'abord, on me dit qu'il y encore là et si vous êtes encore là, on pourra évaluer a toujours eu trois soumissionnaires. Il y a un appel effectivement si on a réussi à simplifier davantage le d'offres, puis là on prend le plus bas. travail puis les contrats entre le ministère et les intervenants locaux et régionaux. Parce que c'est quand (Consultation) même... c'est le prix aussi de la concertation puis du partenariat. Parce que souvent on signe des ententes à la M. Baril (Berthier): Alors, c'est l'imprimeur du fois avec les CRD, les CLD, le ministère des Régions, gouvernement. donc ça fait effectivement pas mal de contrats pour tout le monde. Mme Normandeau: L'imprimeur officiel du gouvernement. Est-ce que vous avez pensé peut-être Le Président (M. Vallières): Mme la députée favoriser les impressions, compte tenu des ententes- de Bonaventure. cadres dans chacune des régions, favoriser l'impression... Il y a des imprimeurs qui seraient Frais de voyage encourus par contents, en région, d'avoir une impression... certains fonctionnaires en France • (15 h 50) • M. Baril (Berthier): Il faudrait regarder ça. Mme Normandeau: Bien. Merci. Dans un autre ordre d'idées, puisqu'on va passer, là, d'un sujet à l'autre Mme Normandeau: Oui? dans le document au niveau des crédits généraux, les dépenses de voyage. On a regardé ça, de notre côté, et, M. Baril (Berthier): Puis, vu qu'on est sur le ce qu'on a remarqué, c'est qu'il y a un voyage qui a été papier, je veux vous parler de... je vais vous faire une fait à Cannes, en France, par M. Dufour — M. Yves confidence, je trouve qu'il y en a trop de papier dans ce «Bob» Dufour, hein, évidemment, que vous connaissez ministère-là. Je suis obligé de signer des affaires en huit, tous très bien, qu'on connaît tous très bien. En fait, les neuf exemplaires pour le monde. C'est une bonne dépenses s'élèvent à 5 297$ pour un voyage de 10 question. jours, alors qu'il y a un voyage précédent qui a été fait, toujours en France, C.T. 007062, huit jours, deux Mme Normandeau: Juste dans ce ministère-là, personnes, 4 521 $. Alors, ça me semble être beaucoup, M. le ministre? Ha, ha, ha! là, 5 297 $ pour 10 jours, pour une personne. Est-ce que 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 33

c'est possible de nous donner des justifications, M. le Mme Normandeau: Là, on ne parle pas du ministre, là-dessus? même voyage, M. le ministre, on ne parle pas de la même chose. Le Président (M. Vallières): Alors, M. le ministre des Régions. M. Baril (Berthier): Oui, mais me parlez-vous...

M. Baril (Berthier): Bon. On me dit que, dans Mme Normandeau: Je vous compare le voyage un cas, les frais étaient assumés entièrement, dans le cas qui a été fait entre... Le voyage de Mme Poirier et M. de M. Dufour, par le ministère. Et, dans l'autre cas, Lamontagne, C.T. 007062, et je le compare à celui de effectivement c’était un voyage, si on peut dire, à frais M. Dufour, C.T. 103010. Alors, si le voyage de Mme partagés avec l'Office ffanco-québécois sur la jeunesse. Poirier et de M. Lamontagne a été financé en partie par l'Office franco-québécois de la jeunesse, bien... C'est Mme Normandeau: Là, on parle évidemment parce que ce n'était pas tellement clair, dans le but du du voyage C.T. 007062, c'est ça? voyage qui est exposé ici. Il n'y a pas de lien avec la jeunesse, là. M. Baril (Berthier): Voyage en Cannes, en France. M. Baril (Berthier): Elle a participé à ces conférences-là, puis j'imagine qu'il y avait un enjeu sur Mme Normandeau: Ça, c'est pour M. Dufour. la jeunesse,

M. Baril (Berthier): Voyage à Lyon, Chantale Une voix:... Poirier, Robert Lamontagne. C'est ça. M. Baril (Berthier): Oui, mais il devait y avoir Mme Normandeau: Alors, le but du voyage un enjeu autour de ça. pour... La comparaison que je faisais, M. le ministre, entre la dépense qui a été engendrée pour... engagée pour Mme Normandeau: Bien. Autre question, à M. Dufour et l'autre voyage, c'est pour Mme Poirier et moins que vous ayez un complément d'information, M. M. Lamontagne, alors 4 521 $ pour deux personnes, huit le ministre, sur les voyages qui ont été faits. Autre... jours, alors que M. Dufour, une personne, 10 jours, 5 297 $, ça me semble être beaucoup pour 10 jours. M. Baril (Berthier): Une autre affaire sur les voyages. M. Baril (Berthier): Ça vous semble beau­ coup? Mme Normandeau: Oui.

Mme Normandeau: Oui, si je le compare avec M. Baril (Berthier): Il ne faut jamais oublier celui de Mme Poirier ou de M. Lamontagne, ils étaient une chose, que le Québec a une des économies les plus deux. ouvertes du monde. On n’est pas passé d'une économie exportatrice autour de 40 % de notre PIB en 1988 à M. Baril (Berthier): Oui, il y en a un, c'est le 61 % aujourd'hui sans rien faire à l'étranger. Et, moi, je ministère qui paie tout, puis l'autre, c'est à frais partagés. pense que s'il y a un axe auquel il faut effectivement... En France, naturellement, pour des liens culturels, pour Mme Normandeau: Office québécois... des liens sur la question du tourisme, je pense que c’est évident. Et ça a donné des résultats. La stratégie de M. Baril (Berthier): L'Office franco-québécois commercialisation des produits québécois à l'étranger et de la jeunesse. tout particulièrement de l'offre touristique a donné des résultats. Et je pense qu'on va continuer à consolider ça Mme Normandeau: J'imagine qu'il y avait un et à faire en sorte qu'on puisse vendre davantage les lien. Le voyage de Mme Poirier et de M. Lamontagne atouts québécois à l'étranger. Il y a des régions du avait un lien avec la jeunesse? Québec qui dépendent de ça. Alors, oui, pour le tourisme local d'abord, mais oui aussi pour attirer des M. Baril (Berthier): Oui. gens du monde entier chez nous. Et je pense que la France, tout le monde en conviendra, est un pays Mme Normandeau: O.K. Ça ne semble pas très privilégié pour qu'on puisse renforcir nos liens. clair, dans le but qui est exposé ici. Et l'autre chose, donc... Puis il est nécessaire, à mes yeux, de faire des relations commerciales à M. Baril (Berthier): C'est ça. Conférence: Les l'extérieur. Donc, pour moi, il est clair que, si on a modèles de décentralisation au sein des pays membres progressé sur le plan économique, en matière de nos de l'Union européenne, ou comparative, conférence: exportations et de nos échanges commerciaux, et Définition des éléments constitutifs du caractère inter­ commercial, c'est parce qu'on a mis les efforts, on a mis national d'une métropole, une région. Puis l'autre, c'est: les moyens en place pour permettre l'atteinte de ces Participation à une conférence sur la décentralisation de objectifs-là. l'Union européenne, interaction entre les régions de l'Union européenne pour le développement des régions Mme Normandeau: Merci. Si vous permettez, et des villes. M. le Président... CAT-5 page 34 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001

Le Président (M. Vallières): Oui, Mme la Mme Normandeau: Oui. députée de Bonaventure. M. Baril (Berthier): O.K. Dépenses en publicité Mme Normandeau: Absolument. Et, M. le Mme Normandeau: ...oui, j'ai une autre ministre, le budget de publicité pour 2001-2002, ça peut question, toujours sur les renseignements généraux, ressembler à quoi? document 4, concernant les dépenses liées à la publicité. Alors, pour 2000-2001, bon, on constate qu'il y a M. Baril (Berthier): Ah! c'est peut-être une presque 150 000 qui a été engagé pour la publicité. augmentation de 4 % avec cette année. Vous utilisez l'agence Cossette Communication pour vos placements. J'aurais deux questions. On nous (Consultation) indique, là, dans les notes, que le budget de publicité n'est pas déterminé pour 2001-2002. Alors, c'est un peu M. Baril (Berthier): On va établir ça au cours surprenant. J'imagine qu'à l'heure où on se parle vous des prochaines semaines. avez une idée, là, de quel sera votre budget au niveau de la publicité. Et, dans le contrat que vous avez avec Mme Normandeau: C'est pas encore déterminé. l'agence Cossette Communication, est-ce qu'il y a une politique au niveau des placements médias qui sont M. Baril (Berthier): On part avec ça, oui. effectués dans les hebdos anglophones? Mme Normandeau: O.K. Ça va ressembler à M. Baril (Berthier): C'est une bonne question, peu près à ce qui a été dépensé l'an passé. madame. Je ne pourrais pas vous répondre. M. Baril (Berthier): Oui. (Consultation) Mme Normandeau: Bien. Qu'est-ce que vous Mme Normandeau: C'est parce que... Je faites dans ce type de placements publicitaires là? C'est soulève ça parce qu'il y a un hebdo, chez nous, qui pour annoncer les programmes du ministère des déplore le fait que... Régions? Qu'est-ce qu'on fait dans les placements publicitaires? M. Baril (Berthier): Il faudrait regarder ça. M. Baril (Berthier): Bien, il y a eu la politique Mme Normandeau: ...le gouvernement, les de soutien au développement local et régional. Alors différents ministères du gouvernement souvent les donc, il y a eu une publicité qu'on retrouve dans négligent, lorsqu'ils se comparent aux hebdos l'ensemble des CLD et CRD au Québec, fascicules, francophones. Et on m'a amené ça, là, de mon côté, dépliants ou autres. Et il y a — on va donner un puis... Donc, voir, de votre côté, s'il y a quelque chose exemple — Ensemble, relançons la Gaspésie, il y a eu qui se fait de ce côté-là. un fascicule qui a été fait sur le plan de relance.

M. Baril (Berthier): Oui. O.K. On va regarder Mme Normandeau: C'est bien fait, hein? ça. M. Baril (Berthier): Hein? Mme Normandeau: Bien. Mme Normandeau: C'est très bien fait. M. Baril (Berthier): O.K.? M. Baril (Berthier): Qui est très bien fait. Mme Normandeau: Je vous donne le nom de l'hebdo, peut-être? Mme Normandeau: C'est Médialog qui a fait ça.

M. Baril (Berthier): Oui. M. Baril (Berthier): Hein?

Mme Normandeau: Le Spec, qui est à New Mme Normandeau: Médialog. Carlisle. M. Baril (Berthier): Oui? M. Baril (Berthier): Est-ce qu'il appartient à la * (16 heures) • filière Québécor? Mme Normandeau: Une entreprise du comté de Bonaventure, que je représente. Mme Normandeau: Non. M. Baril (Berthier): Ah bon! M. Baril (Berthier): Transcontinental? Mme Normandeau: C'est un très beau travail Mme Normandeau: Non. qui a été effectué.

M. Baril (Berthier): C'est un indépendant ça? M. Baril (Berthier): Ah bon! 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 35

Mme Normandeau: Très, très beau. possibles du centre hospitalier, en vue de réaliser le projet. M. Baril (Berthier): Non, mais c'est vrai, c'est bien fait. Mme Normandeau: Quelles ont été, M. le ministre — si vous permettez, M. le Président — les Mme Normandeau: Bien, il faut le dire. On a un conclusions de l'étude pour le centre d'appels au exemple, M. le ministre, d'une entreprise qui est en région... pavillon Mgr-Ross? Positif? Négatif? Ça laissait quoi? M. Baril (Berthier): Vous avez raison. M. Baril (Berthier): Honnêtement, il faudrait Mme Normandeau: ...qui, sur le plan de la vérifier. On va vous revenir. conception graphique et de l'infographie, fait un excellent travail, peut très bien se positionner par Mme Normandeau: Bien. Société Équitel? rapport à une entreprise située à Québec ou Montréal. Alors donc, d'où l'importance de les soutenir quand on M. Baril (Berthier): Bon, Société Equitel, c'est peut le faire. normal que, dans un dossier aussi important que celui de la Gaspésia, il est clair qu'au préalable, ça nécessite une M. Baril (Berthier): Vous avez raison. C'est étude approfondie sur la capacité financière d'un vrai que c'est très, très bien fait. partenaire éventuel. Alors, on est en train de vérifier, Mme la députée, si on peut vous déposer oui ou non Mme Normandeau: Absolument. Bien. Alors, l'étude, parce que, là, là-dessus, c'est quand même un votre budget va être déterminé plus tard, c'est ce qu'on peu plus touchy, si on peut dire, compte tenu que ça comprend? interpelle, là, des motifs qui sont d'ordre stratégique pour la réouverture de l'usine. Études commandées par le ministère Mme Normandeau: Monsieur... Autre question, document 6, concernant les fameuses études qui ont été commandées par votre Le Président (M. Vallières): Oui, peut-être une ministère en 2000-2001. Alors, évidemment, là, j'ai été dernière question avant de passer à Mme la députée de surprise d'apprendre qu'il y a certaines études qui ont été Rimouski. On reviendra par la suite, Mme la députée effectuées notamment pour l'implantation d'un centre Bonaventure. d'appels au pavillon Mgr-Ross. Ça, c'est un dossier qui a fait l'objet de certaines discussions dans la région. Là, M. Baril (Berthier): ...sur la question de la on n'en entend plus parler, alors j'imagine que c'est un conclusion de l'étude. dossier qui est mort. Des montants importants, quand même, hein? On parle de presque 20 000 $ pour deux Le Président (M. Vallières): Conclusion de études sur la faisabilité d'implanter un centre d'appels au l'étude, oui. Tout à l'heure, M. le ministre? pavillon Mgr-Ross, en centre hospitalier de Gaspé. J'aimerais peut-être, si possible, pouvoir nous Mme Normandeau: Bien... déposer l'étude en question qui a été faite et avoir des précisions sur l'autre étude qui a été faite par KPMG M. Baril (Berthier): Oui. Oui, on est en train dans le cadre de la réouverture de l'usine Gaspésia, et de fouiller. nous dire... En fait, vous avez donné un mandat à KPMG pour effectuer une étude sur la capacité Mme Normandeau: O.K., bien, parfait. financière de la Société Equitel. C'est quoi, ça, la Société Equitel? Et fournir des renseignements relatifs à Le Président (M. Vallières): Oui. O.K. ses sources de financement. Alors, est-ce que c'est un promoteur qui cherchait à se positionner? Et on Ouverture d'un centre d'appels à Chandler demanderait le dépôt des études, s'il vous plaît, si c'est possible, dans le cadre de cette commission. Mme Normandeau: Bien, je trouve ça inté­ ressant. Puis, dans un même ordre d'idées, M. le M. Baril (Berthier): Sur la question si on peut ministre, j'aimerais savoir si votre ministère a procédé à déposer ou non, on va vérifier. Mais, sur la première une étude d'évaluation de faisabilité sur le projet du question, il est clair que, si on veut aller de l'avant avec centre d'appels de Tinett RainBeau, à Chandler, qui a un projet d'importance comme l'implantation d'un centre été annoncé. Et, deuxièmement, est-ce qu'il y a une d'appels, ça prend au départ une étude, alors, un local, étude qui a été réalisée sur la capacité financière de quelles sont les infrastructures, quel est l'environnement Tinett RainBeau justement dans le projet du centre qu'on va créer, l'entreprise. Alors, ils sont allés de d'appels de Chandler, et, si oui, est-ce que c'est possible l'avant avec cette étude-là. de nous déposer les études en question?

(Consultation) M. Baril (Berthier): Bon, sur la question du dépôt, je vais vous revenir pour l'ensemble tantôt. M. Baril (Berthier): Il y avait aussi... Les gens étaient motivés aussi en termes de modifications Mme Normandeau: O.K. CAT-5 page 36 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001

M. Baril (Berthier): Oui, il y a eu une étude pour réaménager le bâtiment. Ça fait plus de trois mois qui a été faite par Investissement-Québec. que le loyer n'a pas été payé. Le promoteur... L'entrepreneur local qui a fait les travaux a reçu, sur Mme Normandeau: Sur? 16 000 $ de travaux, un versement de 5 000 $ uniquement, alors... C'est un entrepreneur, là, un petit M. Baril (Berthier): Sur le projet de RainBeau. entrepreneur qui a quelques employés à son actif, à son emploi, et puis qui a besoin de son argent pour vivre, Mme Normandeau: Sur la capacité finan­ carrément. cière... Et là les gens s'inquiètent. Et, quand vous nous dites que ça s'en vient... Eh bien, ça fait six mois que les M. Baril (Berthier): Oui, oui. gens entendent ça, sur le terrain. Vraiment, les gens sont découragés. Ils nous disent: Au moins, on avait une Mme Normandeau: ...du promoteur... salle de quilles, avant, puis là on n'a plus de salle de quilles puis on n'a pas de centre d'appels. Alors, ils ont M. Baril (Berthier): Les deux. perdu à tous les niveaux, hein?

Mme Normandeau: ...ou sur la faisabilité du M. Baril (Berthier): Moi, je reconnais leur projet? impatience, là. Je veux dire, c’est clair qu'à un moment donné il va falloir que le projet aboutisse. Alors, moi, je M. Baril (Berthier): Les deux. peux vous dire que c'est un dossier qu’on suit de jour en jour, de semaine en semaine et qu'effectivement on y Mme Normandeau: Les deux. met tout notre poids pour être en mesure de connaître un dénouement dans ce dossier-là. Alors donc, moi, ce que M. Baril (Berthier): M. Lauzon me dit que j'avais à dire, je l'ai évoqué tantôt. Donc, on va laisser même sur l'évaluation des contrats comme tels. Donc, encore un peu de temps au promoteur. Et on est aussi tout avait été vérifié et contre-vérifié par l'étude mise de impatients que la députée puis probablement que les l'avant par Investissement-Québec. anciens joueurs de bowling. Et, dans le fond, ce que je veux, c'est que ces travailleurs de ce coin-là deviennent Mme Normandeau: Ce serait intéressant des travailleurs dans le futur centre d'appels, puis peut- évidemment, M. le ministre, puisque vous avez évalué être qu'ils seront en mesure plus tard de se rebâtir un la possibilité de déposer des études, d'en savoir un peu centre de bowling. Mais notre première priorité, c'est de plus, parce que, là, on se demande s'il y a pas un lien à tout mettre en place pour qu'on puisse connaître très faire entre le fait que vous nous confirmez qu'il y a des rapidement un dénouement dans ce dossier-là, qui nous études et le fait que ce projet de loi ne redémarre pas, préoccupe aussi, comme la députée de Bonaventure. malgré le fait qu'il a été annoncé depuis un an. En mai dernier, en fait, il devait être en opération. Ce centre-là Mme Normandeau: Compte tenu de votre devait être en opération en octobre. Est-ce qu'on doit implication dans ce dossier-là — parce que, là, on sent comprendre, donc, que les conclusions de l'étude sont vraiment que vous le suivez de jour en jour — est-ce négatives, autant au niveau de la faisabilité du projet que vous êtes en mesure de nous dire très concrètement, qu'au niveau de la capacité financière du promoteur? Et compte tenu que l'ouverture devait se faire en octobre est-ce que ces études-là ont été réalisées avant l'annonce dernier, de nous donner un délai? Ça va-tu être dans qui a été faite par le premier ministre, qui était à deux semaines, dans un mois, dans six mois, dans un l'époque le vice-premier ministre et le ministre des an? On peut-u savoir une précision en termes Finances? d'échéancier, cet après-midi?

M. Baril (Berthier): Les études qui ont été M. Baril (Berthier): Non, non, ça ne se fera pas réalisées avant. Peut-être pour clarifier un peu l’état de dans un an, c'est clair. situation du dossier du centre d'appels RainBeau, selon M. Jean-Guy Rhéaume, représentant de la société qui Mme Normandeau: J'espère! finance le projet, la U.S. Réservation Bank & Trust... alors, il nous dit qu'il y a quelques formalités bancaires M. Baril (Berthier): Alors là on arrive dans ce qui doivent être réglées. M. Rhéaume se dit confiant que que j'appelle... dans une phase qui va être déterminante. cela se fera d'ici deux semaines au maximum. Et, cette Alors, moi, ce que je peux vous dire, c'est qu'on suit le étape franchie, les fonds découlant de ce montage dossier, on y met tous les efforts puis on fait le suivi financier seront à la disposition du promoteur dans un nécessaire pour s'assurer que tout va être fait pour la délai maximal de 60 jours. réalisation du projet.

Mme Normandeau: Je comprends, M. le Mme Normandeau: Donc, vous n'êtes pas en Président — puis c'est vraiment la dernière mesure de statuer sur un échéancier aujourd'hui, mais question — ce que le ministre nous explique, mais, si vous nous dites d'ici un an. Dans le fond, c'est ce que je vous parlez au propriétaire du bâtiment... Vous savez, il comprends. y avait une salle de quilles, avant, qui était opérationnelle, dans le bâtiment en question, et ces M. Baril (Berthier): Non, pas d'ici un an, gens-là ont été vraiment... ils ont eu un délai très court quand même; le plus tôt possible. 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 37

Mme Normandeau: O.K. Pour vous, c'est quoi, Mme Charest: Plus de prospection. c'est un mois, c'est trois mois, c'est deux semaines? M. Baril (Berthier): Plus de visites aux M. Baril (Berthier): Bien là, si je vous dis trois entreprises en vue de leur faire connaître les mesures mois, puis là, bien... Le promoteur... qu'on met à leur disposition, connues dans le dernier budget; c'est important. Mais, encore une fois, un Mme Normandeau: Parce que, M. le ministre, encadrement plus serré pour supporter le développement les gens sont inquiets. économique à partir d'une entreprise, tout spécialement dans le secteur industriel. M. Baril (Berthier): Le promoteur nous a dit Deuxième élément important au niveau des que, d'ici deux semaines, il devrait avoir une réponse CLD, alors, c’est des mesures de bonification pour définitive quant à la question de son financement. rehausser les FLI, les SOLIDE, les fonds de capitaux • (16 h 10) • de risque, dans le fond, un coup de pouce, là, qu'on Le Président (M. Vallières): Bon. Merci, M. le donne sur des projets entre cinq et 50 000 $. Donc, ministre. Nous passons maintenant à Mme la députée de c'est quand même une mesure importante. Bon an mal Rimouski. an, on va avoir à peu près 100 000 $ pour les projets, pour supporter l'émergence de la nouvelle économie Soutien aux centres locaux de développement rurale. C'en est une, ça, une mesure, une demande qui avait été faite par les gens qui avaient travaillé autour Mme Charest: Merci, M. le Président. Dans un de la politique de la ruralité, c'est d'avoir une mesure autre ordre d'idées, M. le ministre, j’aimerais revenir sur spécifique pour supporter les projets émergents dans la situation des CLD. Nous avons annoncé, dans le cadre ce qu'on appelle l'économie du terroir, par exemple. du budget, des sommes d'argent pour aider à supporter Bon. les CLD encore plus que ce que nous faisions. Et il me Et l'autre mesure, c'est 9 000 $ par année, pour semble qu'il y avait aussi des sommes qui doivent être trois ans, pour permettre aux CLD de renouveler leur consacrées pour toute la question de l'informatisation parc informatique. Donc, c'est eux qui avaient demandé des CLD. J'aimerais avoir plus de détails sur ce projet ça, c'était attendu depuis un certain temps donc pour d'informatisation des CLD. 11 s’agit de quoi, au juste, là? qu'ils puissent disposer, dans le fond, d'outils C'est-u d'acheter des appareils ou s'il y a... technologiques importants pour être plus efficaces et simplifier davantage leur travail, et tout particulièrement M. Baril (Berthier): Un parc informatique. pour simplifier le service à la clientèle. C'était attendu depuis longtemps. Mme Charest: Est-ce que, au niveau infor­ Le Président (M. Vallières): M. le ministre, en matique... réponse. M. Baril (Berthier): Ah! Une autre? Oui, allez-y. M. Baril (Berthier): Bon. C'est une bonne question, M. le Président, parce que, dans le budget en Mme Charest: Ils sont déjà équipés, il me faveur des régions-ressources, il y a quatre mesures semble. C'est pour compléter ou si c'est pour importantes pour les CLD, entre autres, 100 000 $ pour «upgrader»? Excusez le terme. C'est quoi, exactement? supporter davantage leur fonctionnement, qui visent Est-ce que c'est pour permettre une gestion plus intégrée essentiellement aussi à peut-être mettre en place une en termes de réseau des CLD ou... ressource à la disposition du secteur industriel du territoire donné. M. Baril (Berthier): Oui. Il y en a, c'est pour modifier leur parc, mais essentiellement, c'est pour se Mme Charest: Donc, c'est un volet qu'on va mettre en réseau entre eux et avec nous. Je pense que renforcir? c'est important. Et de plus en plus on regarde ce qui se fait ailleurs. Moi, je pense que, encore une fois, les M. Baril (Berthier): C'est un volet qu'on va CLD, c'est une réussite au Québec. C'est devenu renforcir. véritablement la porte d'entrée pour tous ceux et celles qui veulent partir une entreprise dans la communauté ou Mme Charest: O.K. avoir tout simplement besoin de conseils importants pour être en mesure d'accroître ou de développer leur M. Baril (Berthier): Qui était demandé par les PME ou leur entreprise. Alors, je pense qu'avec le coup CLD. Alors, trouver une sorte de commissaire — on de pouce qu'on vient de leur donner, ça va leur l'appelait dans le temps le commissaire industriel — permettre de se mettre à jour et de mettre le pied mais un agent de développement plus orienté sur véritablement dans ce qu'on appelle un défi qui est l'accompagnement aux industries du territoire, de la important, celui du «networking», puis de se mettre en communauté ou de la région. réseau puis d'être branchés avec nous. Donc, pour moi, c'est un plus. Mme Charest: Donc, plus de démarchage. L'autre élément que j'ai oublié d'évoquer tantôt mais qui est un succès en Gaspésie et les îles-de-la- M. Baril (Berthier): Plus de démarchage, oui, Madeleine, c'est le FAIRE junior. Et ça, les CLD ont... mais... Parce que, dans le fond, les entrepreneurs, là, tant qu'ils CAT-5 page 38 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001

ont un projet, ils vont au CLD puis le CLD faire le dépôt très, très prochainement. Et, à la première effectivement est branché avec les différents sectoriels page de la liste des contrats, on parle de révision économiques du gouvernement du Québec en région. linguistique du document intégral de la politique de la C'est le FAIRE junior, ce qu'on appelle le DSPE. C'est ruralité. Bon. Alors, c'est une précision, M. le Président. un programme pour les projets économiques entre 500 000 et 10 millions de dollars. Donc, c'est une aide Rémunération d'employés financière à l'immobilisation. Alors donc, c’est vraiment, affectés à des organismes parapublics à mes yeux, un instrument d'appui important qui peut faire la différence entre un projet qui va démarrer et un Je souhaiterais, par contre, qu'on puisse passer... projet qui va demeurer sur les planches à dessin. Alors, À moins que le ministre ait le goût de réagir là-dessus encore une fois, le CLD a un rôle important à jouer dans puis de nous confirmer effectivement que la politique la mise en place de cet appui. est prête et qu'il aura le goût de la déposer dans quelques jours, je souhaiterais peut-être poser une Mme Charest: Est-ce que l'ajout des agents de question au niveau du document 24 — il n'y a pas de développement ruraux, c'est quelque chose en plus ou si page, donc je fais toujours référence au document c'est intégré à l'intérieur du 100 000 prévu pour 24 — au niveau de la rémunération qui est accordée à soutenir... certaines personnes. En fait, on parle de liste du personnel qui est rémunéré par le ministère puis affecté M. Baril (Berthier): Le 100 000... Les agents à des organismes parapublics non gouvernementaux et ruraux sont déjà là. On a renouvelé des contrats pour... autres. Alors, on retrouve deux noms: M. Yvon Leclerc, de l'Université du Québec, alors une rémunération qu’il Mme Charest: Vous allez en rajouter? a reçue pendant un an; et M. Nelson D'Amours, du Musée du Québec. M. Baril (Berthier): Le 100 000, c'est carré­ Alors, j'aimerais savoir, bon, puisqu'on a ment pour des projets. demandé certains détails au niveau de l'assignation initiale, actuelle, salaire et période... Bien, il y a Mme Charest: O.K. quelques informations qui manquent. Est-ce que c'est possible de nous donner le montant du salaire qui a été M. Baril (Berthier): C'est pour des projets. versé et quelles ont été les assignations respectives pour MM. Leclerc et D'Amours? Mme Charest: Et non pas pour du personnel. Le Président (M. Vallières): M. le ministre. M. Baril (Berthier): Non. Dépôt de la politique de la ruralité (suite) Mme Charest: O.K. C'est beau. Alors, merci, M. le ministre. M. Baril (Berthier): J'aimerais quand même revenir sur le préambule de la députée pour lui dire que Le Président (M. Vallières): Merci, Mme la les travaux sur la politique de la ruralité n’ont pas été députée de Rimouski. Mme la députée de Bonaventure. vains, puisqu'on les retrouve en bonne partie dans le plan d'action budgétaire en faveur des régions- Mme Normandeau: Merci beaucoup, M. le ressources, on retrouve une bonne partie de ce qui avait Président. Alors, juste rappeler au ministre, pour les été demandé dans la politique de la ruralité en matière études auxquelles je faisais référence il y a quelques d'actions, en matière de stratégie et support aux minutes, de ne pas nous oublier. communautés locales et régionales. On trouve ça dans le document La force des régions, qui a été une pièce Dépôt de la politique de la ruralité (suite) maîtresse du dernier budget de ma collègue Mme Marois. Alors donc, les travaux n'ont pas été vains, puis, Autre question, M. le Président. Bien, en fait, au contraire, si on regarde un peu partout au Québec juste... parce qu'on en a parlé ce matin au niveau de la actuellement, ce qui s'est passé depuis un mois, autour politique de la ruralité. Au document 7, toujours du de ça, ça a été très bien accueilli partout, dans toutes les même document au niveau des renseignements régions du Québec. généraux, il y a une liste de contrats qui ont été accordés, et là le ministre ce matin a eu beaucoup de Rémunération d'employés difficultés à nous dire si effectivement la politique de la affectés à des organismes parapublics (suite) ruralité était prête. Mais, lorsqu'on regarde tous les contrats qui ont été accordés de façon détaillée, bien, on Concernant la deuxième question... D'abord, M. se rend compte qu'il y a à peu près 3 400 $ qui ont été Leclerc a été prêté à l'Université du Québec pour faire donnés en contrats pour la révision de la politique de la un travail de recherche sur le développement local et ruralité, pour la conception et la réalisation info- régional. M. D'Amours a été prêté au Musée du Québec graphique d'un visuel représentant la page couverture de pour la période du 6 novembre 2000 au 5 novembre la politique de la ruralité. 2001. Bref, il y a plusieurs contrats comme ça qui nous confirment que la politique de la ruralité est prête. Mme Normandeau: On s'arrête, M. le ministre, Alors, si elle est prête, j'imagine que le ministre doit en à leur rémunération respective? 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 39

(Consultation) Le Président (M. Vallières): Oui, M. le ministre. M. Baril (Berthier): Alors, M. Leclerc, 76 578, et l'autre on me dit... C'est un professionnel, donc, à M. Baril (Berthier): Écoutez, c'est dispensé au cause des lois, on ne peut pas le divulguer. personnel du ministère des Régions et des 15 bureaux régionaux, des cours de formation spécifiques, adaptés Mme Normandeau: Bien. Est-ce qu'ils ont aux activités et interventions du ministère conformé­ droit à certains avantages autres que la rémunération? ment à la Loi sur l'accès aux documents des organismes Non, aucun avantage? publics et sur la protection des renseignements personnels. M. Baril (Berthier): Non. Mme Normandeau: Oui, c'est clair. Mais quel Mme Normandeau: M. Leclerc est aussi était l'objectif? Parce que, évidemment, lorsqu'on lit ça, président de l'Association des CLD, c'est le même M. on se dit: Est-ce que, dans le fond, c'était une formation Leclerc dont on parle ici? pour restreindre l'accès aux documents des organismes publics? Alors, quel était le but, très précisément, là? M. Baril (Berthier): Oui. C'est ça. Qu'est-ce qu'on recherchait comme objectif?

Dépôt de la politique de la ruralité (suite) M. Baril (Berthier): ...de la loi. Tu sais, il faut informer le monde, il faut former le monde. Ça a fait Mme Normandeau: Bien. O.K. Merci. Peut- tellement de... être revenir un petit peu avant, document... Mais juste vous souligner, M. le ministre, est-ce qu'on doit Mme Normandeau:... comprendre que la politique de la ruralité qui sera déposée, est-ce que l'essentiel, donc, se retrouve dans le M. Baril (Berthier): Hein? On a passé des budget? C'est ça que vous nous expliquez, là, que semaines à faire de... Alors, je pense que c'est normal l'essentiel de la politique se retrouve dans le budget? que les gens puissent avoir la formation requise et C'est ça? nécessaire pour être en mesure de bien appliquer la loi. • (16 h 20) • M. Baril (Berthier): Moi, ce que je dis, c'est Mme Normandeau: Bien. Alors, un autre qu'il y a une bonne partie de ce qui était demandé contrat qui a été accordé à M. Denis Boulet de par tous ceux et celles qui ont cogité autour de Montréal, 24 700 $. Bon, ça, c'est intéressant parce que l'avenir du Québec, autour de la ruralité, qu'on M. Boulet est responsable de la rédaction de la politique retrouve dans le budget. Alors, je l'ai dit, je pense, de développement du Nord-du-Québec. En fait, c'est assez clairement ce matin, c'est le point de départ. probablement un expert en développement régional, Alors, c'est pas une fin, ça, c'est le point de départ. puisqu'il a eu un contrat pour le développement... Et, en fonction des enjeux qui nous interpellent, des Politique de développement du Nord-du-Québec. On enjeux importants, on fera un bout, on fera un autre parle de politique québécoise de la ruralité, même pas en avant important. Et ça, bien, je veux quand rédaction d'un sommaire sur la politique québécoise de même, comme je l'ai évoqué ce matin, on veut se la ruralité. donner un peu de temps pour s'assurer que les Puisqu'on parle du Nord-du-Québec, M. le ingrédients vont être là pour qu'on soit en mesure, ministre, est-ce que c'est possible de nous dire, compte avec cette politique, de répondre adéquatement au tenu du mandat qui a été confié à M. Boulet: Est-ce que questionnement des gens qui habitent les commu­ la politique effectivement a été déposée? Est-ce que le nautés rurales au Québec. mandat est complété? Est-ce que le travail est terminé du côté de la rédaction d'une politique pour le Nord-du- Contrats de services de moins de 25 000 $ Québec?

Mme Normandeau: Bien. Document 8, M. le M. Baril (Berthier): C'est une question fort ministre. On a la liste des contrats de services de moins pertinente, M. le Président, puisque, s'il y a un député de de 25 000 $. Un, deux, le troisième contrat, première notre gouvernement qui s'est activé autour de la page, fait référence à un contrat qui a été donné à la politique du Nord-du-Québec, c'est notre collègue firme Audit Informationnel Lavery, de Billy concernant Michel Létoumeau, député d'Ungava. Et je serai en une formation spécifique et adaptée aux activités et mesure d'annoncer cette politique du Nord-du-Québec interventions du ministère conformément à la Loi sur en compagnie du député, naturellement, et d'autres l'accès aux documents des organismes publics et sur la collègues ministériels importants, dont Mme Marois et protection des renseignements personnels, alors 8 000 $ M. Chevrette, une politique qui a été guidée par trois de contrat. Ce n'est pas tant le montant qui m'intéresse principes, c'est-à-dire: le développement du Nord passe mais plutôt l'objectif qui était visé avec une formation par une approche de développement durable; la comme celle-là et quel genre de formation effective­ responsabilisation des habitants du territoire face à tous ment a été dispensée. Et on parle auprès de 15 bureaux les aspects de leur développement assure une meilleure régionaux. réponse aux besoins de la population; et l'État québécois doit reconnaître et intégrer dans ses interventions et (Consultation) rapports avec la population les particularités du CAT-5 page 40 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001

Nord-du-Québec et les conditions de son que la proportion... C'est beaucoup d'argent, développement. Donc, je pense que c'est au mois de 841 000, comparé à des dépenses de 3 122 300 $. M. le mai... Mai, début juin, je serai en mesure de faire ministre, on ne peut pas s'empêcher, quand on voit des connaître publiquement la politique à cet égard. chiffres comme ceux-là, de se dire: Mais comment se fait-il, compte tenu des nombreux besoins qui sont Mme Normandeau: Bien. exprimés en région, qu'on a dû périmer autant de crédits dans le cadre du Fonds régional de développement? Le Président (M. Vallières): Mme la députée Parce que, dans le fond, j'imagine qu'il y a eu un de Bonaventure, toujours. problème. Est-ce que c'est possible d'avoir des précisions là-dessus? Liste des abonnements (Consultation) Mme Normandeau: Je vais poursuivre, M. le Président. Document 32, la liste de tous les Le Président (M. Vallières): M. le ministre. abonnements de votre ministère. En fait, on vous a demandé la liste des abonnements, les gens, chez vous, M. Baril (Berthier): Oui. Alors, on avait estimé ont préféré, peut-être pensant nous faciliter les choses, des paiements, des paiements quand même assez nous donner, là, les... importants. Sauf qu'en retour les promoteurs n'ont pas été capables de livrer leur projet. Donc, la réalisation du M. Baril (Berthier):... projet ne s'est pas faite.

Mme Normandeau: Oui. Bien, ce qu'on Mme Normandeau: Est-ce que c'est possible aimerait avoir, parce qu'on l'a eue dans d'autres de nous fournir une liste, de nous donner davantage de ministères, la liste des publications, dans le fond, détails concernant... Vous faites référence à des auxquelles votre ministère est abonné. Bon. On parlait... promoteurs qui n'ont pas pu réaliser leur projet. Est-ce Evidemment, on vous avez vu ce qu'on demandait: que c'est possible d'avoir plus de précisions là-dessus? livres, journaux, magazines, bulletins électroniques ou papier, clubs privés ou autres, billets de saison, etc., (Consultation) bon, bref, tous les abonnements auxquels votre... M. Baril (Berthier): Ça rejoint un peu votre M. Baril (Berthier): Ça va vous permettre de questionnement de tantôt, quand vous parliez des voir si on est abonné à La Terre de chez nous puis au périmés de l'autre année, on retrouve essentielle­ Bulletin des agriculteurs. ment... c'est ceux-là. Une bonne partie du million, c'est ça? Des voix: Ha, ha, ha! Une voix: C'est ça. Mme Normandeau: Bien, j'espère bien que vous êtes abonné à La Terre de chez nous, M. le M. Baril (Berthier): 841 000. ministre. C'est un très bon journal, très bon journal. Mme Normandeau: D'accord. Donc, il y a des M. Baril (Berthier): Oui, Le Bulletin des projets qui ont été identifiés, mais les promoteurs n'ont agriculteurs. Parce que Onésime, il vient de Saint-Jean- pas été en mesure de livrer la marchandise. de-Matha, alors, vous comprenez, M. Chartier, qui a 82 ans puis qui fait encore des caricatures... Mais je M. Baril (Berthier): Exactement. m'engage à vous faire parvenir la liste des abonnements et je vais la regarder moi de même de très près. Mme Normandeau: Bien. Mais, si c'est possible d'avoir plus d'information là-dessus, j'appré­ Crédits périmés du Fonds régional cierais beaucoup, compte tenu des montants qui sont de développement assez appréciables, qui sont très élevés, compte tenu du niveau de dépenses qui a été effectué. Et peut-être nous Mme Normandeau: Bien. Alors, on va toujours dire à quel moment, M. le ministre, vous allez faire poursuivre, M. le ministre — M. le Président, c'est-à- connaître votre répartition des budgets qui seront dire — dans nos crédits. Alors, moi, j'aurais complété alloués au Fonds régional de développement par région avec les renseignements généraux, à moins que je bien sûr pour 2001-2002. Parce que ce qu'on nous trouve d'autres choses plus tard. Et on passerait peut- indique là-dedans, c'est que la répartition est pas encore être aux renseignements particuliers. Document 2, connue. Est-ce qu'il y a une raison à ça? À moins que crédits périmés dans le cadre du Fonds régional de vous ayez une bonne nouvelle à nous apprendre cet développement, en 1999-2000 et en 2000-2001, par après-midi. région et par programme. Et on avait également demandé les crédits prévus en 2001-2002. M. Baril (Berthier): Pour revenir sur la Ce qu'on nous répond, c'est que, pour 1999-2000, question des entreprises où il n'y a pas eu de projet et dans le cadre du Fonds régional de développement, il y est-ce qu'on peut émettre la liste, on va regarder a eu des crédits périmés de 841 000 $, pour des toujours en conformité avec la Loi d'accès à dépenses qui se sont élevées à 3 122 000. Là, je trouve l'information. Mme la députée... 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 41

Une voix: Vous parlez de quel fonds... bénéficier dans le cadre du fonds de développement, du Fonds régional de développement? M. Baril (Berthier): De quel fonds, exacte­ ment? Parce qu'il y en a plusieurs. (Consultation)

Mme Normandeau: Là, on parle — oui, Le Président (M. Vallières): Bien, alors, M. le effectivement — du Fonds régional de développement. ministre.

(Consultation) M. Baril (Berthier): Pour le 412 000... Je pourrais revenir tantôt pour ne pas vous faire perdre M. Baril (Berthier): C'est un programme qui..., votre temps, là. ça, le FRD. Le Fonds régional de développement, c'est un programme qui tire à sa fin. Donc, on me dit qu'il Mme Normandeau: Bien. reste 412 000 $. • (16 h 30) • , Le Président (M. Vallières): Si j'ai bien Mme Normandeau: A l'heure où on se parle? compris, M. le ministre, les documents que...

M. Baril (Berthier): Oui. M. Baril (Berthier): On les donne.

Mme Normandeau: C'est-à-dire... Donc, O.K., Le Président (M. Vallières): ...vous donnez, pour l'année 2000-2001. C'est ça? Là, dans votre cahier, que vous allez nous faire parvenir pourraient l'être à la on nous indique que, pour l'année 2000-2001, le commission, de telle sorte que nous pourrons redis­ ministère a versé la somme de 669 000. Si vous nous tribuer les documents à l'ensemble des membres de la dites qu'il reste encore, je crois, 400 quelques mille... commission.

M. Baril (Berthier): 2000-2001? M. Baril (Berthier): Oui.

Mme Normandeau: C'est-à-dire, la question Le Président (M. Vallières): Ça va? Très bien. que j'ai posée, la dernière question fait référence au fait Mme la députée de Bonaventure. que votre ministère, à l'heure où il a produit le document, n'était pas en mesure de nous dire quelles Frais de fonctionnement étaient les enveloppes régionales qui allaient être des conseils régionaux de développement dévolues dans le cadre de ce Fonds régional de développement pour 2000-2001. Mme Normandeau: Oui. M. le Président, alors, dans un autre ordre d'idées, maintenant on pourrait (Consultation) procéder avec le document 4, document 4 qui fait référence aux frais de fonctionnement dévolus aux M. Baril (Berthier): On peut vous donner ça, différents conseils régionaux de développement. Ma Mme la députée. C'est un estimé, on va vous donner ça. question est bien simple. On constate qu'il y a — un, On va vous faire parvenir ça, Mme la députée. deux, trois, quatre — quatre fonds, quatre CRD, en fait, quatre conseils régionaux de développement où les frais Mme Normandeau: Excusez-moi. de fonctionnement ont diminué, donc Bas-Saint- Laurent, Québec, Outaouais et Montérégie. Et j'aimerais M. Baril (Berthier): Pour le 412 000 sur ce que savoir pourquoi les frais de fonctionnement, pourquoi vous appelez la répartition régionale, je ne peux pas ces coûts-là ont diminué. Vous savez, les organismes en vous le donner aujourd'hui, mais je pourrais vous faire région, on nous dit souvent qu'ils auraient besoin parvenir la répartition. davantage d'outils. Et là j'aimerais avoir des précisions là-dessus, s'il vous plaît. Mme Normandeau: O.K. C'est parce qu'il y a comme trois années, là. Il y a 1999-2000, 2000-2001, (Consultation) 2001-2002. Bon. Trois années. Ce qu'on apprend, c'est que, pour 1999-2000, il y a eu des crédits périmés de M. Baril (Berthier): C'est les CRD qui gèrent 841 700 $ sur des dépenses de 3 122 000. Moi, je vous leur budget, alors, s'ils ont décidé de baisser de 10, dis, ça me semble beaucoup, hein? Ça me semble 15 000 ou de 12 000 ou de 8 500 dans leur fonctionne­ beaucoup. Pour 2000-2001, votre ministère a versé ment, bien, ils sont autonomes. 669 899,13 $, très précisément, en date du 26 mars 2001. Et vous ajoutez que, compte tenu que les Mme Normandeau: Mais, à ce moment-là, M. dépenses... votre ministère peut engager des dépenses le ministre, s'ils décident de baisser leur budget de jusqu'au 27 avril, ce n'était pas possible de connaître, fonctionnement, est-ce qu'ils ont ce qu'on appelle... est- donc, le niveau de crédits qui était... donc, le niveau de ce qu'ils peuvent fonctionner en vases communicants? dépenses au niveau des crédits qui sont périmés pour le C'est-à-dire que, s'ils estiment qu'ils ont trop de crédits dernier exercice financier. Et, troisième question, c'est pour les frais de fonctionnement, est-ce qu'ils peuvent pour l'exercice financier présent, 2001-2002: Quels les affecter ailleurs ou sur les autres programmes qu'ils sont, donc, les niveaux de crédits dont les régions vont gèrent? CAT-5 page 42 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001

M. Baril (Berthier): Non. M. Baril (Berthier): Vous êtes rendue dans les bas de laine des CRD? Alors... Mme Normandeau: Non? Des voix:... M. Baril (Berthier): Us n'ont pas de programmes. M. Baril (Berthier): Hein? Non, mais c'est un Mme Normandeau: O.K. Bon. Bien, alors peu ça, là. Je ne sais pas. Alors, vous voulez connaître j'imagine que ces argents-là se sont ramassés à quelque ça? part. Prenons l'exemple du Bas-Saint-Laurent, 701 000 à 681 000; la Montérégie, 828 000 à 801 000. Mme Normandeau: Bien, ça serait intéressant.

M. Baril (Berthier): C'est en caisse pour eux M. Baril (Berthier): Pourquoi? autres, pour l'année suivante. Mme Normandeau: Bien, ça serait intéressant Mme Normandeau: O.K. Alors, c'est cumulé de savoir comment se portent nos CRD en région. Ça ne dans une espèce de caisse, de cagnotte, si je comprends vous intéresse pas, vous, M. le ministre? bien. C'est ça? M. Baril (Berthier): Oui, oui. Si vous le M. Baril (Berthier): Dans leur compte. demandez.

Mme Normandeau: Des surplus. C'est ça? Mme Normandeau: Si c'est une information qu'on peut avoir, pourquoi pas? (Consultation) M. Baril (Berthier): Si vous le demandez. Si M. Baril (Berthier): C'est pas dans notre vous voulez connaître les bas de laine des CRD... périmètre comptable. Mme Normandeau: Hein, si c'est une Mme Normandeau: O.K. Alors, de quelle information qu'on peut avoir, pourquoi pas? façon, M. le ministre, à ce moment-là, ils peuvent disposer de leurs surplus, compte tenu qu'il n'y a pas le M. Baril (Berthier): ...dans chacune des régions principe du vase communicant... des vases commu­ du Québec, hein? nicants dans les CRD? Mme Normandeau: Plus on en sait, plus on en M. Baril (Berthier): ...le compte de banque. connaît sur nos organismes qui travaillent au niveau de la concertation et du développement, mieux on les Mme Normandeau: Oui? On fait quoi avec cet connaît, mieux c'est. argent-là? M. Baril (Berthier): Oui. (Consultation) Mme Normandeau: Bien. Alors... M. Baril (Berthier): Ils se font une réserve puis, l'année suivante, s'ils ont besoin de cet argent-là Le Président (M. Vallières): Est-ce qu'on pour rehausser, je ne sais pas, moi, l'addition d'une comprend là-dessus, M. le ministre, que l'information va ressource, je ne sais pas, l'embauche d’une personne parvenir ultérieurement à la commission? pour le fonctionnement, ils le font. M. Baril (Berthier): On va le demander Mme Normandeau: Est-ce que votre ministère d'abord. On va leur dire qu'on a eu une demande en a une idée, à l'heure où on se parle, des surplus qu'on commission parlementaire là-dessus puis qu'on voudrait retrouve dans chacun des CRD? Avez-vous des indices avoir des informations plus précises, CRD par CRD, ou des chiffres? Est-ce qu'on a des CRD en bonne santé hein? financière, c'est-à-dire comme les anciens... parler, avec un bon surplus, un bon bas de laine accumulé? Mme Normandeau: Sur l'état de l'encaisse, des surplus, et tout ça, ça peut ressembler à quoi, là. M. Baril (Berthier): On connaît les encaisses de chacun des CRD. Études sur la mise en oeuvre de la politique de la ruralité Mme Normandeau: Oui? Autre question, M. le ministre, sur le document 8, M. Baril (Berthier): Oui. toujours dans le même document sur les rensei­ gnements spécifiques. Au niveau du cadre de référence, Mme Normandeau: Bien. Est-ce que c’est en fait, nous, ce qu'on voulait savoir, c'est la liste des possible... est-ce que ça serait possible d'avoir une idée études puis des analyses qui ont été faites, là, pour la de l'encaisse de chacun des CRD, en déposant, sur une mise en oeuvre de la politique de la ruralité puis des feuille, là, un petit document... coûts qui y sont rattachés. Vous allez trouver que ça 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 43 nous intéresse, M. le ministre, la politique de la ruralité, que vous avez rencontré des problèmes? Est-ce que hein? Mais ce qu'on a eu comme réponse, c'est qu'il y a vous avez évalué des difficultés, des obstacles auxquels un cadre de référence sur la ruralité qui a déjà été fait. votre ministère pourrait faire face dans la mise en On le connaît tous. 11 n'y a aucune étude, aucun rapport oeuvre d'une politique comme celle-là? ou analyse qui a été commandé à l'externe quant à sa mise en oeuvre. M. Baril (Berthier): Ecoutez, concernant À l'interne, est-ce qu'il y a des études qui ont été votre... Si on veut redébattre encore de la politique de la faites? J'imagine que vous êtes entouré d'hommes et de ruralité... femmes qui sont des experts en matière de développement régional et rural. Est-ce qu'à l'interne il y Mme Normandeau: Non, non, loin de moi a eu des documents qui ont été demandés peut-être par l'idée d'en redébattre, M. le ministre, vous avez été clair. différents ministères, des analyses interministérielles, Là, je fais référence aux études qui ont été faites par entre les ministères, sur les impacts, par exemple, liés à votre ministère, vous venez de le souligner. Alors, juste l'adoption d'une politique de la ruralité? Peut-être au avoir plus de précisions: Est-ce qu'il y a des choses qui niveau du ministère des Finances, sur les coûts que posent problème? Est-ce qu'on peut avoir une idée de ce pourrait impliquer l'adoption d'une politique de la qui s'est fait? ruralité, combien ça nous coûterait, par exemple, combien ça coûterait aux contribuables. M. Baril (Berthier): O.K. On s'est penché, le ministère s'est penché définitivement sur les enjeux puis (Consultation) le questionnement soulevés sur ce débat, alors, que ce soit au niveau des écoles, que ce soit au niveau des M. Baril (Berthier): Dans le cadre de nos services de santé, que ce soit au niveau des services de activités régulières, ministérielles? Alors, il n'y a aucune proximité, que ce soit au niveau aussi des questions plus étude et aucun rapport qui a été demandé à l'externe. économiques comme telles. Mais est-ce qu'il y a eu un rapport précis, interne, sur cette question-là? Moi, je Mme Normandeau: Bien. Est-ce que les études suis sûr qu'il y a eu une réflexion, il y a des notes, il y a qui ont été faites, M. le ministre, dans le cadre... sur le eu... l'ensemble du ministère a été mis à contribution sur plan ministériel sont des documents que vous pouvez cette question-là. Alors, quand je parle du ministère, rendre publics? Est-ce que c'est possible qu'on puisse c'est bien sûr le ministère et toutes ses composantes regarder ça? régionales. Alors, dans ce sens-là, oui, le ministère a passé pas mal de temps sur la question de la ruralité M. Baril (Berthier): ...de fait, il y a eu des avec les autres partenaires. Mais est-ce qu'il a... — ce recherches, mais- que j'ai répondu tantôt — est-ce qu'il a fait appel à une firme extérieure pour accoucher d'une étude particulière Mme Normandeau: Sur quoi? Est-ce que c'est sur ça? Non. possible de nous donner plus de détails? Sur la démographie peut-être? Le Président (M. Vallières): Alors, M. le ministre. Est-ce que l'étude démographique à laquelle M. Baril (Berthier): Bien, sur la démographie, vous avez fait allusion tantôt, dans votre autre ministère, j'aimerais bien vous déposer la belle étude que, moi, j'ai vous avez indiqué votre intention de la déposer? commandée, qui est une des meilleures au Québec, à mes yeux, la plus sérieuse, la plus étoffée, MRC par M. Baril (Berthier): Là, c'est à la Santé de... MRC, sur l'évolution démographique des gens sur tout J'ai laissé l'étude à... Il faut que ça reste au ministère de le territoire du Québec pour les 25 prochaines années, la Santé. Mais je suis convaincu que Mme Maltais, qui par CLSC, en plus. C'est assez intéressant. possède l'étude actuellement... puis qui est un document de travail, de toute façon, il n'y a rien à cacher, là. Mme Normandeau: Elle n'est pas prête, M. le L'évolution démographique pour chacune de nos ministre, cette étude-là? Non? communautés, c'est quelque chose qui interpelle tout le monde. Alors, moi, je peux faire les démarches M. Baril (Berthier): Bien oui, je l'ai faite quand nécessaires auprès de ma collègue pour que ça puisse j’étais responsable...—je l'ai dit ce matin — comme être... hein, faciliter l'accès de ces travaux importants ministre responsable de la protection de la jeunesse. qui ont été faits par l'équipe d'André Lebon.

Mme Normandeau: C'est une étude qui Le Président (M. Vallières): Bien. M. le concerne, j'imagine, tout ce qu'on a dit ce matin au député de Maskinongé. niveau des projections démographiques? Mesures d'aide adaptées M. Baril (Berthier): Exactement, oui. à chacune des régions • (16 h 40) • Mme Normandeau: Bien. Alors, ça peut M. Désilets: Merci beaucoup, M. le Président. ressembler à quoi, les études qui ont été faites chez vous M. le ministre, j'aimerais ça vous entretenir sur les pour la mise en oeuvre de la politique de la ruralité? régions-ressources, mais plus spécifiquement sur un Quel genre de questions vous ont préoccupé, vous ont autre projet, mais un peu dans la vision quand même de interpellé pour la mise en oeuvre de la politique? Est-ce la façon dont les régions-ressources... le document et le CAT-5 page 44 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001

travail consciencieux qui a été fait pour élaborer des spécifique dans chacune — parce que ça peut être régions-ressources, trouver la problématique, cibler différent dans une place comme une autre — mais avec d'une façon spécifique chacun des secteurs bien une attention plus particulière, plus pointue? Mais je déterminés. Moi, j’ai trouvé la problématique des sais que c'est pas dans la politique de la région- régions-ressources tellement bien expliquée, tellement ressource comme telle présentement. On va y répondre bien visualisée que c'est facile à comprendre pour le possiblement par la bande. Il y a sûrement, dans d'autres commun des mortels. régions... Parce que je vous ai pas parlé de Montréal, avec Hochelaga-Maisonneuve, parce que c'est connu, Une voix: Mais de quoi tu parles? mais il y a sûrement dans d'autres régions... ou la région de Drummond, il y a sûrement une municipalité qui a M. Désilets: Je parle des régions-ressources et plus de difficultés que les autres. Comment est-ce qu'on de la problématique reliée aux régions-ressources, que, peut arriver avec une politique pour venir en aide d'une dans le document qu'on a reçu lors du budget... Le façon plus spécifique à ce secteur-là? document est facilement comprenable. Remarque, ça n'empêche pas le bon coup puis Quand on regarde, depuis 1994, depuis qu’on les belles réalisations ou les belles choses concernant les est... depuis que le Parti québécois a pris le pouvoir, on régions-ressources présentement, là. Ça ne l’empêche s'est attardé à bâtir des structures de développement pas. Au contraire, ça nous le prenait, les régions- économique, on n'a pas regardé passer le train, regardé ressources. Et puis on va être capables d'aller de l'avant juste... Supposément parce que ça allait bien aux et diminuer les écarts d'une façon remarquable, avec États-Unis, la croissance économique allait bien, on cette politique-là. Mais est-ce qu'on est capable aussi de ne s'est pas assis sur nos lauriers et laissé le libre revoir ça avec une loupe pour les villes qui se trouvent à recours des investisseurs et laissé aller les choses par la grandeur du Québec dans une problématique plus elles-mêmes. Au contraire, on a mis en place les particulière? CLD, on a mis en place les carrefours de la nouvelle économie, on a mis en place une foule de moyens, de Le Président (M. Vallières): Bien. Question... leviers économiques pour donner la chance aux gens Vous avez terminé, M. le député de Maskinongé? des régions de se prendre en main et s'approprier leur développement. M. Désilets: Oui. La problématique des régions-ressources vient, encore une fois, dans un autre moment donné, au lieu Le Président (M. Vallières): Question posée. de... Maintenant que la plupart des structures sont en M. le ministre? place, on se rend compte, dans l'analyse, qu'il y a une différence entre 5 et 10 % d'écart ou de richesse moins M. Baril (Berthier): Bien, c'est une bonne grande entre certaines régions ou d'autres. Ça fait que question, M. le Président, parce que, dans le fond, le l'écart de 5 à 10%, les régions-ressources, la problé­ budget qu'on a annoncé il y a un mois, c'est un budget matique des régions-ressources et ce qui a été ciblé, on extrêmement ciblé. Et, comme je l'évoquais ce matin, si espère, va venir combler cet écart-là. on avait eu à étendre l'ensemble des mesures pour toutes Mais ma question porte plus sur peut-être le les régions du Québec, on aurait parlé d'un budget de 5 troisième volet, un autre projet qui pourrait venir. Parce milliards de dollars. Donc, c'est un budget très ciblé, que, à l'intérieur des régions, que ce soit des régions- d'abord, ces fameuses sept régions-ressources. Et on a ressources ou des régions où ça va bien présentement, il fait un pas plus important en supportant 20 MRC, des se trouve à y avoir des poches ou des trous ou il y a un régions-centres, qui sont le plus éprouvées par le maillage qui nous échappe. Exemple, Montréal, même chômage. si l'économie est rendue à peine à 6 %, 6,9 % — ça va Alors, je serai en mesure d'ici quelques bien Montréal — il y a... Je prends ma collègue, ou semaines de retourner en Mauricie, de retourner sans notre collègue Louise Harel, Hochelaga-Maisonneuve, aucun doute dans votre comté, retourner dans le nord de il y a un problème majeur au niveau de la croissance la Mauricie pour faire connaître les mesures du dernier économique et de richesse dans son secteur. Je me dis, budget, des mesures qui sont spécialement destinées à quand on regarde à la loupe — à la loupe, parce qu'on votre région, parce que, bon, encore une fois, il y a des est rendu maintenant à la loupe, avec des politiques de caractéristiques économiques qui sont particulières à la plus en plus en plus ciblées pour les problèmes — est-ce région de la Mauricie. qu'il va y avoir un troisième tome? Exemple, on a eu le • (16 h 50) • premier tome, les CLD, création des CLD puis des D'ailleurs, puisqu'on en parle, demain, je serai, CNE. Et puis on a mis en place... Là, maintenant, on en compagnie du premier ministre, dans votre région, à vient de créer les régions-ressources, puis c'est Trois-Rivières, pour annoncer un investissement excessivement important, la politique est en place. important, encore une fois, le deuxième cette semaine, 11 y a un autre problème qu'on voit venir, les avec la SGF, la Société générale de financement, poches, exemple. Puis ça pourrait être chez nous, à puisqu'on en a fait un mardi à Montréal, une Trois-Rivières, hein, à Trois-Rivières, même si on est participation de 30 millions dans Olymel, qui est une une région-ressource. Est-ce qu'on va un jour arriver filière agroalimentaire extrêmement importante au avec des politiques ou des mesures vraiment spécifiques Québec. Mais, encore une fois, en ce qui concerne le à des endroits, des municipalités ou des régions, pour budget, le budget est un budget très, très ciblé. Alors, ce toutes sortes de raisons qu'on peut essayer de cibler et n'est pas un budget, là, de saupoudrage. On n'est loin de répondre à une problématique qui est vraiment ça. Le dernier budget du gouvernement Landry est un 3 mai 2001 Commission permanente CAT-5 page 45

budget extrêmement ciblé et qui a priorisé effectivement Alors, pour la région de la Mauricie, j'ai été de les communautés, comme on le dit tantôt. passage là il y a quelques semaines avec Mme Marois et Et j'aimerais vous rappeler, M. le député de je serai en mesure de revenir pour expliquer d'une façon Maskinongé, qu'il y a quand même neuf régions au beaucoup plus ponctuelle le type d'interventions que Québec qui ont un taux de chômage plus bas qu'à nous allons effectuer avec les partenaires locaux et Montréal. Ça, c'est important. Mais, malheureusement, régionaux en faveur des communautés de votre région. il y en a d'autres qui, pour toutes sortes de raisons, sont aux prises avec des problèmes un peu plus coriaces, Le Président (M. Vallières): Merci, M. le hein? Alors, avec ce budget, on va être en mesure de ministre. M. le député de Maskinongé. prendre à bras-le-corps ces problèmes et de mettre un pied véritablement dans les défis que nous commande M. Désilets: Merci, M. le ministre, des l'arrivée du nouveau siècle, un défi qui tourne explications. Mais ce que je trouve agréable dans la essentiellement pour les petites communautés, soit politique des régions-ressources, c'est justement un peu rurales ou plus régionales, autour de la deuxième et ce que vous avez décrit, dans le sens que c'est pas des troisième transformation. Alors, il y a des potentiels, il y mesures saupoudrées ou garrochées à tout vent. Elles a des entrepreneurships locaux. Donc, le budget va être sont vraiment bien ciblées, les mesures. Et les en mesure d'appuyer d’une façon efficace, d’une façon orientations, les principes, les philosophies qui sous- puissante aussi l'émergence de ces entrepreneurships. tendent les mesures vont de pair un peu avec notre Une autre mesure extrêmement importante, c'est mission, avec nos philosophies puis nos valeurs, nous l'impôt zéro pour les PME manufacturières, pour 1 500 autres, au niveau du Parti québécois. Et vous l'avez, à entreprises au Québec, plus le congé fiscal pour la plusieurs reprises dans nos caucus nationaux, mentionné création de nouveaux emplois autour de ces entreprises l'importance... ou des nouvelles entreprises qui vont venir s'établir dans ces régions. Alors, on parle quand même d'un appui Des voix:... financier, en moyenne, quand on calcule l’impôt plus le crédit fiscal, on parle d'un appui d'au-delà de 16 000 $ M. Désilets: Non, non, mais ça, c'est connu. par emploi. Donc, ça devient sacrément intéressant pour Vous avez mentionné à plusieurs reprises l'importance les entreprises de votre milieu. de diminuer les écarts entre les riches et les pauvres. Et Si je regarde la région de la Mauricie, par la mesure des régions-ressources vient justement exemple, en termes de mesures budgétaires, on parle de combler cette problématique-là. 64 millions. On parle de mesures budgétaires comme Je vous invitais plus à la réflexion et au telles. Et, sur la question des mesures fiscales, on parle troisième volet, dans un temps ultérieur. Autant je me de 43 millions, pour un total de 107 millions. dis que c'est important de regarder les écarts entre les Alors, ça tourne autour de quoi, dans le fond? différentes régions, mais maintenant on est peut-être Le premier axe, c'est d'augmenter la valeur ajoutée, rendu à dire, dans un territoire de CLD ou de MRC, comme je l'évoquais tantôt, et accélérer la diversifi­ quel est l'écart entre la ville ou la région ou le... à cation de l'économie. Le deuxième axe, c'est d'assurer la l'intérieur d'un territoire de CLD, la différence de la croissance du secteur des ressources. On parle de 264 richesse entre un groupe et un autre et un autre, pour millions de dollars pour l'ensemble du Québec. Et le diminuer autant que possible les écarts, ou entre... troisième axe, c'est faciliter le financement des PME et parmi, exemple, une région, nous autres, les cinq CLD la création d'entreprises. qui forment la Mauricie, quel est l'écart, une fois que les Mais je reconnais qu'à travers ça il faudra faire mesures du budget actuel vont être efficaces puis on va un autre bout de chemin. Et, moi, je suis convaincu que sentir le vent arriver, après ça, y aller, là, au... c'est tout déjà les gens des régions s'approprient le budget, et déjà le temps sur le même principe des écarts, y aller on se met au travail, on est sur les planches à dessin ponctuellement au niveau, là, des trous ou des poches, pour faire naître des projets. Et, dans ce sens-là, là, qu'on aura décelées. C'était là-dessus. actuellement on l'a vu, puis même en commission, ce matin, dans le fond, les députés demandent que les Le Président (M. Vallières): Bien. M. le mesures que nous avons annoncées pour les sept ministre, peut-être en terminant, puisque nous régions-ressources puissent être étendues dans les autres approchons du 17 heures et qu'une autre commission régions du Québec ou auprès de communautés un peu parlementaire devra se servir du même local. Et je plus en difficulté. constate aussi qu'on approche du 17 heures. Il nous Donc, comme je l'ai dit ce matin, c'est un point restera quelque 40 minutes de temps à utiliser, et, donc, de départ important, c'est un signal clair qui démontre la la commission devra continuer ses travaux préoccupation du gouvernement du Québec en faveur ultérieurement. Alors, peut-être en conclusion sur cette des régions-ressources, en faveur des régions qui sont question du député de Maskinongé, M. le ministre. aux prises avec un certain nombre de problèmes. Même si on a fait beaucoup de progrès depuis 1994 dans ces M. Baril (Berthier): On ajourne? régions-là, moi, j'ai la conviction qu'avec le budget de Mme Marois en faveur des régions-ressources on va être Le Président (M. Vallières): À 17 heures. en mesure justement d'endiguer puis d'enrayer ces problèmes intrarégionaux, être en mesure, dans le fond, M. Baril (Berthier): On ne finit pas les... de faire naître un peu plus d'espoir dans nos commu­ nautés. Une voix:... CAT-5 page 46 Débats de l'Assemblée nationale 3 mai 2001

Le Président (M. Vallières): On ne peut prolonger, il y a une autre commission qui s'installe à 17 heures.

M. Baril (Berthier): Oui, oui, c'est pour ça que je trouvais ça drôle tantôt. J'adore le député de Verdun, mais je me disais...

Une voix: ...

M. Baril (Berthier): Non, non, mais qui est un homme coriace, puis, bon, quelqu'un de très aguerri à la chose parlementaire. Moi, je me disais: Il s'intéresse aux régions, alors bienvenue. Mais je viens de comprendre.

Le Président (M. Vallières): Oui.

Des voix: ...

M. Baril (Berthier): Hein?

Le Président (M. Vallières): Alors, compte tenu de l'heure, à moins que vous réserviez, M. le ministre, votre réponse au député de Maskinongé pour la prochaine séance, là, c'est à votre discrétion. A moins que ça soit très court comme réponse.

M. Baril (Berthier): Ça va être très court, parce que la voix commence à s'envoler. Je voudrais dire au député de Maskinongé, dans le fond, le budget est une autre étape, un pas en avant important qui va dans les attentes du député de Maskinongé, c'est-à-dire, mainte­ nant on connaît bien le territoire, on connaît bien nos communautés, on sait exactement où effectivement, dans telle localité ou dans telle communauté, on est plus confronté à des problèmes de chômage. Donc, oui, on peut agir d'une façon plus ciblée. On l'a fait avec le budget, et il y aura sans aucun doute une autre étape par la suite. Mais je pense que le défi actuellement que nous avons tous et toutes, c'est de bien faire atterrir ce budget avec ses outils puis ses moyens dans toutes les communautés concernées au Québec. Merci.

Le Président (M. Vallières): Bien. Alors, merci, M. le ministre. Alors, la commission, quant à elle, ajourne maintenant ses travaux à lundi, le 7 mai, à 16 heures, où nous verrons, pour une période de deux heures, les crédits budgétaires dévolus au développe­ ment de la capitale nationale. La commission ajourne donc ses travaux.

(Fin de la séance à 17 heures)