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(ID Modèle = 454988)

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 17/02/2020

Interprétation des données issues de la campagne d'échantillonnage 2019 sur les potagers dans la vallée de l’Orbiel

Proposition de recommandations sanitaires

Agence Régionale de Santé PRÉAMBULE

Le présent document a été établi sur la base des informations transmises à l’Ineris. La responsabilité de l'Ineris ne peut pas être engagée, directement ou indirectement, du fait d’inexactitudes, d’omissions ou d’erreurs ou tous faits équivalents relatifs aux informations fournies.

L’exactitude de ce document doit être appréciée en fonction des connaissances disponibles et objectives et, le cas échéant, de la réglementation en vigueur à la date d’établissement du présent document. Par conséquent, l’Ineris ne peut pas être tenu responsable en raison de l’évolution de ces éléments postérieurement à cette date. La prestation ne comporte aucune obligation pour l’Ineris d’actualiser le document après cette date.

L’établissement du présent document et la prestation associée sont réalisés dans le cadre d’une obligation de moyens.

Au vu de la mission qui incombe à l'Ineris au titre de l’article R131-36 du Code de l’environnement, celui- ci n’est pas décideur. Ainsi, les avis, recommandations, préconisations ou équivalent qui seraient proposés par l’Ineris dans le cadre de cette prestation ont uniquement pour objectif de conseiller le décideur. Par conséquent la responsabilité de l'Ineris ne peut pas se substituer à celle du décideur qui est donc notamment seul responsable des interprétations qu’il pourrait réaliser sur la base de ce document. Tout destinataire du document utilisera les résultats qui y sont inclus intégralement ou sinon de manière objective. L’utilisation du présent document sous forme d'extraits ou de notes de synthèse s’effectuera également sous la seule et entière responsabilité de ce destinataire. Il en est de même pour toute autre modification qui y serait apportée. L'Ineris dégage également toute responsabilité pour toute utilisation du document en dehors de son objet.

En cas de contradiction entre les conditions générales de vente et les stipulations du présent préambule, les stipulations du présent préambule prévalent sur les stipulations des conditions générales de vente.

Nom de la Direction en charge du rapport : Direction des Risques Chroniques Rédaction : Laurence LETHIELLEUX Vérification : Nathalie VELLY Approbation : Document approuvé le 17/02/2020 par RAMEL MARTINE Liste des personnes ayant participé à l’étude : Aurélie DROISSART-LONG

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 2 sur 17 Table des matières

1 Contexte et objectifs de la mission de l’Ineris...... 6 2 Investigations réalisées par Antea Group sur les jardins potagers ...... 8 3 Interprétation des investigations...... 9 3.1 Sols de surface...... 9 3.2 Végétaux potagers...... 11 3.3 Evolution temporelle de la qualité des sols et des végétaux entre 2009 et 2019...... 14 4 Conclusion et recommandations ...... 16 5 Liste des annexes...... 17

Liste des tableaux

Tableau 1 : Concentrations en arsenic et en plomb mesurées dans les sols pour chaque jardin investigué en 2019 ...... 10 Tableau 2 : Concentrations en arsenic mesurées pour les végétaux prélevés dans les jardins investigués...... 13 Tableau 3 : Concentrations en plomb mesurées pour les végétaux prélevés dans les jardins investigués ...... 13 Tableau 4 : Comparaison des concentrations en arsenic mesurées dans les sols et dans les végétaux sur les jardins échantillonnés en 2009 et en 2019 ...... 15

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 3 sur 17 Résumé La vallée de l’Orbiel a fait l’objet d’une exploitation minière au cours du XXème siècle et jusqu’en 2004. Les sites miniers de cette vallée ont été exploités principalement pour la production d’or et d’argent ; l’arsenic étant le principal élément trace métallique présent dans le minerai. En octobre 2018, la vallée de l’Orbiel a subi de fortes inondations. En aval du district minier de , les communes de , , Conques-sur-Orbiel, , , et Trèbes ont été inondées. Par ailleurs, certaines communes situées en amont du district minier de Salsigne, comme Mas-Cabardès et les Ihles, ont été également touchées par la crue. Suite à ces inondations, l’arrêté préfectoral du 25 juin 2019 a prescrit par précaution la « suspension de la consommation de légumes racines, de légumes feuilles, de poireaux et du riz cultivés sur les parcelles inondables, irriguées ou arrosées par des eaux en provenance de l’Orbiel et de ses affluents, des champignons, des asperges, du thym et des escargots ramassés dans la vallée de l’Orbiel () ». Les communes concernées par cet arrêté sont les communes de Fournes-Cabardès, Villanière, Villardonel, Salsigne, Lastours, Limousis, Conques-sur-Orbiel, Sallèles-Cabardès, Villalier, Trèbes, , Bouilhonnac et . L’ARS Occitanie a souhaité faire réaliser une campagne de prélèvements en 2019 au droit des jardins potagers, afin de mesurer les concentrations en métaux lourds dans les sols et les végétaux au droit de jardins potagers. Cette campagne d’investigations a été mise en œuvre par Antea Group. Les objectifs de cette campagne étaient de « suivre l’évolution des concentrations en arsenic au regard de prélèvements réalisés précédemment, notamment au droit des jardins inondés ». A cette fin, des prélèvements de sol et de végétaux autoproduits ont été réalisés dans des jardins potagers. Cette étude a fait l’objet du rapport du A101924/C (20 décembre 2019) intitulé « Campagne d’échantillonnage de produits alimentaires dans la vallée de l’Orbiel (11) ». Dix-neuf jardins ont été échantillonnés dont quatre avaient déjà fait l’objet de prélèvements antérieurement (en 2009). Les investigations ont consisté en la réalisation de prélèvements de sols de surface composites et de végétaux consommables pour analyses en laboratoire. Dans le cadre de sa mission d’expertise conseil auprès de l’ARS Occitanie pour la gestion sanitaire de la vallée de l’Orbiel suite à la crue de 2018, l’Ineris a été sollicité afin de contribuer à l’actualisation des recommandations sanitaires sur la base de l’interprétation des données issues de la campagne d’échantillonnage des végétaux autoproduits issus des potagers de la vallée de l’Orbiel. Cette mission contribue à répondre à l’action n°36 du plan d’action « Vallée de l’Orbiel »1 présenté par la Préfecture le 14 novembre 2019. La démarche d’interprétation de l’Ineris a été suivie en cohérence avec la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués de 2017. Une comparaison des concentrations mesurées dans les différents milieux avec des référentiels pertinents (valeurs réglementaires si elles existent puis autres référentiels locaux ou nationaux et enfin l’environnement local témoin) a été réalisée et l’évolution temporelle de la qualité des sols et des végétaux a été mise en perspective. Globalement un faible nombre de jardins cultivés ont été étudiés sur l’ensemble du périmètre d’intervention, et l’échantillonnage a été contraint par les végétaux disponibles et à maturité lors de la campagne d’investigations. Sur les quatre jardins pour lesquels une comparaison a pu être effectuée entre 2009 et en 2019, il n’est pas constaté de variation de concentrations, suite aux inondations de 2018. Il n’est pas non plus identifié de différence significative entre les treize jardins inondés (dont onze par l’Orbiel ou l’un de ses affluents) et les six jardins non inondés en 2018. Les comparaisons des résultats obtenus sur les jardins investigués avec les référentiels retenus par l’Ineris conduisent aux principales conclusions et propositions de recommandations suivantes :  pour les sols, des dépassements des concentrations en arsenic de la borne haute de la gamme des « valeurs de référence dans les sols de la vallée de l’Orbiel »2 appelle une attention particulière sur 3 des parcelles investiguées (délimitation des zones préoccupantes, mesures

1 Action n°36 : « Actualiser les recommandations sanitaires (contenu et périmètre géographique) en fonction de l’avis de l’INERIS suite aux analyses pratiquées sur les légumes cultivés et de celui ultérieur suite aux résultats de l’étude des risques sanitaires liés à l’inhalation de poussières, ainsi que de l’avis attendu de SPF ; (propositions 8 ANSP/SPF) ». 2 Ces valeurs sont issues d’une étude locale pour l’arsenic et varient entre 100 et 250 mg/kg de MS (hors filon). Antea Group a spécifié que ces données étaient issues d’une campagne d’analyses réalisée par le BRGM

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 4 sur 17 d’hygiène à respecter en particulier par des enfants fréquentant ces jardins potagers, éventuelles mesures de gestion) ;

 pour les cultures potagères, certaines concentrations sont significativement supérieures aux valeurs de l’Etude de l’Alimentation Totale menée par l’Anses (2011) représentatives des végétaux auxquels la population nationale est exposée. Sur l’ensemble de la vallée, des mesures simples peuvent être mises en œuvre pour limiter les transferts de métaux des sols vers les plantes potagères et réduire in fine l’exposition (par exemple, potagers hors sols avec des matériaux d’apport contrôlé, limitation de la fréquentation des enfants, lavage des mains…). Les recommandations sanitaires à retenir plus spécifiquement pour diminuer l’exposition via la consommation des végétaux potagers sont de : - diversifier sa consommation de fruits et de légumes et pas uniquement ceux du jardin potager, - éviter la culture de légumes feuilles (en particulier les salades), de légumes racines et de légumes tubercules, - laver soigneusement les légumes avant consommation.

Pour faire évoluer ces recommandations et les affiner pour chaque commune concernée, il serait nécessaire de définir et de mettre en œuvre une stratégie d’investigation sur le long terme, permettant d’obtenir des données représentatives sur le plan spatial (cartographie) et sur le plan temporel (suivis des évènements climatiques et des végétaux sur plusieurs saisons). Cette stratégie pourrait s’appuyer dans un premier temps, sur un recensement et une mutualisation de l’ensemble des données mesurées dans les milieux (sols et végétaux). L’étude des attentes initiée par Santé Publique pourrait permettre d’identifier si ce type d’étude correspond aux attentes de la population de la vallée de l’Orbiel.

Pour citer ce document : Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques, Interprétation des données issues de la campagne d'échantillonnage 2019 sur les potagers dans la vallée l’Orbiel – Proposition de recommandations sanitaires, Verneuil-en-Halatte : Ineris-20-181248-2015836-v1.0, 17/02/2020.

Mots-clés : Salsigne, arsenic, Orbiel, mines, inondations, potagers, végétaux.

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 5 sur 17 1 Contexte et objectifs de la mission de l’Ineris La vallée de l’Orbiel a fait l’objet d’une exploitation minière au cours du XXème siècle et jusqu’en 2004. Dans cette vallée, sont recensés des sites et anciennes installations liés à l’ancienne exploitation minière du district aurifère de Salsigne et à l’ancienne exploitation industrielle de la Combe du Saut ; l’arsenic étant le principal élément trace métallique présent dans le minerai. Depuis 2006, la majorité des installations a été confiée à la surveillance du département de prévention et sécurité minière (DPSM) du BRGM, par la convention Etat-BRGM du 4 mai 2006 et du décret 2006-402 du 4 avril 2006. Un plan de surveillance a été mis en œuvre entre 1997 et 2009 sur les fruits et les légumes des jardins de la vallée de l’Orbiel. Les premières recommandations sanitaires datent de 1998. Elles ont été prorogées en 2005 et 20073. A la suite d’une campagne d’échantillonnage des productions alimentaires de la vallée menée par ICF Environnement en 2009 [ICF Environnement 2010]4, il a été mis en évidence des teneurs en arsenic supérieures à 1 mg/kg pour 10% des végétaux autoproduits, pour 6 communes (Lastours, Salsigne, Villanière, , Conques-sur-Orbiel et Villalier). Compte-tenu des valeurs constatées dans certains produits, un arrêté préfectoral portant sur la « suspension de mise sur le marché des légumes feuilles, des légumes racines, des poireaux cultivés, du thym et des escargots ramassés dans la vallée de l’Orbiel, de ses environs et du site industriel de Salsigne » a été pris et renouvelé chaque année depuis et ce, jusqu’en 2016. En 2016, à la suite d’un recours, l’arrêté préfectoral renouvelé annuellement jusqu’alors a été annulé par le tribunal administratif. En octobre 2018, la vallée de l’Orbiel a subi de fortes inondations. En aval du district minier de Salsigne, les communes de Lastours, Limousis, Conques-sur-Orbiel, Villalier, Villedubert, Bouilhonnac et Trèbes ont été inondées par l’Orbiel et par son affluent, le Grésillou. Par ailleurs, certaines communes situées en amont du district minier de Salsigne, comme Mas-Cabardès et les Ihles, ont été également touchées par la crue. A la suite de ces inondations, l’arrêté préfectoral du 25 juin 2019 a prescrit par précaution la « suspension de la consommation de légumes racines, de légumes feuilles, de poireaux et du riz cultivés sur les parcelles inondables, irriguées ou arrosées par des eaux en provenance de l’Orbiel et de ses affluents, des champignons, des asperges, du thym et des escargots ramassés dans la vallée de l’Orbiel (Aude) ». Cet arrêté concerne les communes de Fournes-Cabardès, Villanière, Villardonel, Salsigne, Lastours, Limousis, Conques sur Orbiel, Sallèles-Cabardès, Villalier, Trèbes, Les Martys, Bouilhonnac et Villegly. Les recommandations sanitaires édictées par l’ARS5 en mars 2019 et rappelées à chaque crue de l’Orbiel invitent les habitants des communes qui ont été inondées par l’Orbiel et ses affluents :  à limiter la consommation des végétaux produits dans des jardins inondés, notamment les légumes feuilles (salades, choux, blettes) et les poireaux,  à ne pas consommer l’eau des puits privés puisqu’elle n’est pas surveillée et doit donc être considérée comme non potable (et ne pas l’utiliser pour remplir des piscines),  à ne pas consommer les produits recueillis dans la vallée de l’Orbiel (thym, escargots, champignons),  à prévoir des protections pour la peau et les voies respiratoires lors des travaux de terrassement et d’excavation des sols,  à diminuer la dissémination des poussières à l’intérieur des maisons par des lavages humides et fréquents des sols,  et surtout à effectuer un lavage soigneux des mains après avoir joué ou travaillé en extérieur, (pour limiter les risques dus à la gestuelle « main-bouche » chez les enfants).

3 En 2007, le préfet de l’Aude a mis en place un comité scientifique composé d’experts chargés de lui apporter une aide en matière d’évaluation et de gestion du risque sanitaire dans la vallée de l’Orbiel. A la demande de ce comité, une campagne d’échantillonnage de produits alimentaires dans la vallée de l’Orbiel a été réalisée par ICF Environnement en 2009. Des prélèvements de sol et de végétaux ont ainsi été effectués dans les jardins potagers de la vallée de l’Orbiel. Ces prélèvements ont mis en évidence des dépassements en arsenic sur plusieurs végétaux. 4 [ICF Environnement 2010] : rapport ICF Environnement référencé AIX09050V1 du 01/02/2010 5 https://www.occitanie.ars.sante.fr/

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 6 sur 17 Ces prescriptions ont été étendues à la commune de Trèbes, fortement touchée par la dernière inondation de 2018. Parallèlement, l’ARS Occitanie a souhaité en 2019, faire réaliser une nouvelle campagne de prélèvements au droit des jardins potagers, afin de mesurer les concentrations en métaux lourds dans les sols et les végétaux au droit des jardins potagers. Cette campagne d’investigations a été mise en œuvre par Antea Group. Les objectifs de cette étude étaient de « suivre l’évolution des concentrations en arsenic au regard de prélèvements réalisés précédemment, notamment au droit des jardins inondés ». A cette fin, des prélèvements de sol et de végétaux autoproduits ont été réalisés dans des jardins potagers. Une carte présentant le périmètre de l’étude et la localisation des communes est donnée en Annexe 1. Cette étude a fait l’objet du rapport du A101924/C6 (20 décembre 2019) intitulé « Campagne d’échantillonnage de produits alimentaires dans la vallée de l’Orbiel (11) ». Dans le cadre de sa mission d’expertise conseil auprès de l’ARS Occitanie pour la gestion sanitaire de la vallée de l’Orbiel suite à la crue de 2018, l’Ineris a été sollicité afin de contribuer à l’actualisation des recommandations sanitaires sur la base de l’interprétation des données issues de la campagne d’échantillonnage des végétaux autoproduits issus des potagers de la vallée de l’Orbiel. Cette mission contribue à répondre à l’action n°36 du plan d’action « Vallée de l’Orbiel »7 présenté par la Préfecture le 14 novembre 2019.

6 Nommé [Antea Group 2019] dans la suite du document 7 Action n°36 : « Actualiser les recommandations sanitaires (contenu et périmètre géographique) en fonction de l’avis de l’INERIS suite aux analyses pratiquées sur les légumes cultivés et de celui ultérieur suite aux résultats de l’étude des risques sanitaires liés à l’inhalation de poussières, ainsi que de l’avis attendu de SPF ; (propositions 8 ANSP/SPF) ».

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 7 sur 17 2 Investigations réalisées par Antea Group sur les jardins potagers Le périmètre de l’intervention a été défini par l’ARS Occitanie après une prise de contact avec les mairies des communes concernées de la vallée de l’Orbiel concernées : Villanière, Salsigne, Villardonnel, Lastours, Conques-sur-Orbiel, Villalier et Trèbes). Les communes de Bouilhonnac et de Mas Cabardès ont été intégrées au périmètre initial d’intervention en raison des fortes inondations d’octobre 2018 qui ont affecté les communes (périmètre de l’étude donné en Annexe 1). L’ARS Occitanie a défini le nombre de jardins à échantillonner par commune. La sélection a été réalisée en considérant les zones inondées en octobre 2018 ainsi que l’état de culture des potagers (abandon ou reprise après les inondations, type de végétaux cultivés, …). Dix-neuf jardins ont été échantillonnés dont quatre avaient déjà fait l’objet de prélèvements en 2009 (jardin n°28 à Villalier, jardin n°19 à Salsigne, jardins n° 8 et n°14 à Conques-sur-Orbiel). Un jardin « témoin » localisé en zone non inondée (jardin n°40 à Conques-sur-Orbiel) a également fait l’objet d’investigations. Parmi les jardins échantillonnés, treize ont été inondés lors de la crue d’octobre 2018 (dont onze par l’Orbiel et les autres par l’un de ses affluents). Le jardin témoin n’a pas fait l’objet d’inondation. Les investigations ont été réalisées du 3 septembre au 2 octobre 2019 par Antea Group. Elles ont consisté en la réalisation de prélèvements de sols de surface et de végétaux potagers pour analyses en laboratoire. Les prélèvements de sol sont des échantillons composites réalisés à partir de 10 échantillons unitaires de sol prélevés à l’aide d’une tarière manuelle sur une profondeur 30 cm. L’échantillon composite a ensuite fait l’objet d’une homogénéisation par quartage avant l’envoi au laboratoire pour analyses (arsenic, cadmium, chrome, cuivre, mercure, nickel, plomb et zinc). Cinquante-neuf échantillons de végétaux potagers cueillis à maturité ont été prélevés, cinquante-huit ont été échantillonnés8. La commune de Lastours n’a pas fait l’objet d’investigations en 2019.

8 Un des échantillons de tomate n’a pas pu être analysé par le laboratoire (cf rapport [Antea 2019]).

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 8 sur 17 3 Interprétation des investigations La démarche d’interprétation des données par l’Ineris a été conduite en cohérence avec la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués de 20179. En particulier, une comparaison des concentrations mesurées dans les différents milieux avec des référentiels pertinents (valeurs réglementaires si elles existent puis autres référentiels locaux ou nationaux et enfin l’environnement local témoin10 (cf. 3.1)) a été réalisée et l’évolution temporelle de la qualité des sols et des végétaux a été mise en perspective. Les résultats ont ensuite été interprétés et d’éventuelles recommandations sanitaires ont été proposées si cela était pertinent.

3.1 Sols de surface L’objectif est d’évaluer l’état potentiel de dégradation des sols des jardins potagers en lien avec les inondations. Aucune valeur réglementaire n’existe pour les sols en France. Dans les territoires ayant accueilli des sites miniers et étant donc marqués par des anomalies géochimiques naturelles, la difficulté est de pouvoir différencier les pollutions anthropiques de ces anomalies. Les données issues des investigations doivent être mises en perspective de préférence avec des données locales : échantillons témoins, référentiels locaux, bases de données nationales déclinées localement (comme le RMQS11) sous réserve de la pertinence des référentiels retenus.

Arsenic L’arsenic ne fait pas partie des métaux analysés par le RMQS. Cependant, le rapport [Antea Group 2019] indique que les « Valeurs de référence dans les sols de la vallée de l’Orbiel » issues d’une étude locale pour l’arsenic varient entre 100 et 250 mg/kg de MS (hors filon). Bien que le calcul de la « valeur de référence dans les sols de la Vallée de l’Orbiel en mg/kg de MS » ne soit pas documenté, il ressort de nos échanges avec Antea Group que cette gamme de valeurs est issue d’une étude locale permettant de considérer qu’elle correspond bien à l’ELT et est cohérente avec la nature des sols rencontrés dans la région. En effet, la détermination de cette gamme a suivi les recommandations de la norme PR NF ISO 19258, qui consiste en l’analyse statistique d’un grand nombre de données. Antea Group a spécifié que ces données étaient issues d’une campagne d’analyses réalisée par le BRGM. Par ailleurs, les teneurs moyennes en arsenic obtenues dans les communes investiguées en 2009 par ICF Environnement (résultats présentés dans le rapport [ICF Environnement 2010]) sont données dans le tableau fourni en Annexe 3. Ces valeurs restent indicatives : certaines d’entre elles sont des moyennes calculées sur peu d’échantillons, d’autres valeurs sont issues d’un seul échantillon12. Le milieu sol étant très hétérogène, ces valeurs ne peuvent pas représenter la qualité des sols pour toute la commune concernée.

Métaux autres que l’arsenic Antea Group a réalisé une comparaison avec les valeurs de fond géochimique fournies par le Réseau de Mesure de la Qualité des Sols (RMQS – échelle locale – cellules 2156, 2195 et 2196 - INDIQUASOL)11. Le RMQS présente le fond géochimique local par cellule carrée de 16 kilomètres de côté. Le périmètre de la zone d’étude s’étendant sur 3 cellules différentes, une valeur moyenne a été retenue pour chacun des métaux dans le rapport [Antea Group 2019]. Pour effectuer les comparaisons,

9 MTES 2017 : Méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués, 2017 10 La détermination d’un environnement local témoin (ou ELT) consiste à identifier un site ou un ensemble de sites, comprenant les mêmes milieux d’exposition (par exemple des sols issus des mêmes formations géologiques) mais dont l’étude historique a démontré l’absence d’influence du site étudié ou d’un autre contributeur [MTES 2017]. 11 RMQS : Réseau de Mesures de la Qualité des Sols - https://www.gissol.fr/le-gis/programmes/rmqs-34 12 Il est recommandé d’acquérir un nombre suffisant de données de terrain (par horizon étudié) pour déterminer les valeurs de fond autour d’un site : un minimum de 3, et un nombre de 8 à 10 est souhaitable. Le nombre de points est, bien entendu, à adapter selon la configuration des sites pour obtenir une bonne représentation de la zone.

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 9 sur 17 l’Ineris préfère présenter les valeurs des cellules propres à chaque commune (rappelées dans le tableau donné en Annexe 2), celles-ci étant plus spécifiques.

Cas particulier du plomb Il existe depuis juillet 2014, une valeur d’alerte pour le plomb proposée par le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP). Les modalités de gestion spécifiques sont présentées dans une publication du HCSP intitulée « avis du HCSP en juillet 2014, expositions au plomb : détermination de nouveaux objectifs de gestion »13..Ces modalités, présentées en Annexe 4, sont également reprises au sein de l’instruction n°DGS/EA1/EA2/EA3/EA4/2016/283 du 21 septembre 2016 relative au dispositif de lutte contre le saturnisme infantile et de réduction des expositions au plomb. Le Tableau 1 suivant récapitule les concentrations en arsenic et en plomb mesurées pour chaque jardin investigué. Les dépassements observés pour les autres métaux restent sporadiques ; les concentrations mesurées étant généralement du même ordre de grandeur que les valeurs de référence considérées.

Tableau 1 : Concentrations en arsenic et en plomb mesurées dans les sols pour chaque jardin investigué en 2019

Commune Jardin Jardin inondé SOL (mg/kg) (Oui/Non) Arsenic Plomb Conques-sur-Orbiel Jardin N°8 Oui (Orbiel) 170 110 Jardin N°38 Oui (Orbiel) 180 69 Jardin N°39 Oui (Orbiel) 140 79 Jardin N°40 Non 18 26 Témoin Jardin N°14 Oui (Orbiel) 210 34 Salsigne Jardin N°19 Non 1400 110 Villanière Jardin N°41 Non 610 150 Villardonnel Jardin N°42 Non 70 66 Trèbes Jardin N°43 Oui (Orbiel) 75 35 Jardin N°44 Oui (Orbiel) 74 46 Jardin N°45 Oui (Orbiel) 81 38 Villalier Jardin N°46 Oui (Orbiel) 360 75 Jardin N°28 Oui (Orbiel) 240 100 Jardin N°47 Oui (Orbiel) 160 60 Bouilhonnac Jardin N°48 Oui (Clamoux) 15 20 Jardin N°49 Oui (Villepeyrous) 21 23 Jardin N°50 Oui (Clamoux+Orbiel) 24 54 Mas Cabardès Jardin N°51 Non 55 47 Jardin N°52 Non 61 85

Les concentrations présentées en gras sont les concentrations en plomb supérieures à la valeur d’alerte de 100 mg/kg du HCSP et les concentrations en arsenic supérieures à la borne supérieures des « valeurs de référence dans les sols de la Vallée de l’Orbiel en mg/kg de MS ». Les concentrations mesurées en 2009 dans les communes sont présentées en Annexe 3. Les résultats présentés ne tiennent pas compte des incertitudes analytiques du laboratoire qui peuvent faire varier les résultats de quelques pourcents.

Sur les communes de Salsigne, de Villanière, de Villalier et de Conques-sur-Orbiel, les concentrations en arsenic et en plomb dans les sols sont supérieures à la gamme de concentrations naturelles moyennes rencontrées sur ces communes. Les concentrations rencontrées dans les sols des jardins

13 http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=444

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 10 sur 17 potagers des autres communes sont inférieures ou de l’ordre de grandeur de la gamme de concentrations naturelles moyennes.

Pour ce qui concerne les autres métaux, la comparaison des mesures avec les valeurs de fond géochimique présente huit dépassements principalement pour le cadmium, et dans une moindre mesure pour le zinc et le cuivre.

L’Ineris considère tous les jardins sans faire de distinction par rapport à l’inondation d’octobre 2018. En effet, depuis les mesures de 2009 dans les jardins potagers, il est possible que d’autres crues aient eu lieu. In fine, il apparait qu’il n’y a pas de différence notable entre les jardins inondés par la crue d’octobre 2018 et ceux non inondés par cette crue.

Conformément à la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués, des mesures de gestion doivent être proposées en particulier pour les jardins dont les concentrations sont nettement supérieures à la borne haute des « valeurs de référence dans les sols de la vallée de l’Orbiel ». Il s’agit, pour l’arsenic, des jardins n°19 (1 400 mg/kg, Salsigne), n°41 (610 mg/kg, Villanière) et n°46 (360 mg/kg, Villalier).

3.2 Végétaux potagers Le choix des végétaux échantillonnés ne semble pas guidé par la capacité des espèces potagères à accumuler des éléments traces selon les familles de végétaux. Le guide d’échantillonnage des plantes potagères dans le cadre des diagnostics environnementaux [Ademe 2014]14 précise toutefois que même si de multiples facteurs influent sur le transfert des substances dans les végétaux, une sélection a priori des espèces en fonction des polluants potentiellement présents permet d’apprécier a posteriori si les espèces échantillonnées ont plutôt tendance à sous-estimer ou à surestimer les transferts. Par ailleurs, le mode de préparation des végétaux doit correspondre à la façon dont ils sont le plus couramment consommés (lavage, épluchage…). Concernant l’interprétation des résultats pour les végétaux potagers, la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués recommande une comparaison avec : - des concentrations mesurées sur des végétaux témoins prélevés hors zone inondée, si cela est pertinent, - des valeurs réglementaires, - ou en l’absence de valeur règlementaire aux valeurs disponibles dans les Etudes de l'Alimentation Totale (EAT) réalisées par l’Anses15.

Le jardin potager « témoin » (jardin n°40) est situé sur la commune de Conques-sur-Orbiel. Les prélèvements réalisés sur ce jardin (salade, aubergine et courgette) constituent des échantillons témoins pour les prélèvements de végétaux réalisés sur cette couche géologique. Ces prélèvements sont des indicateurs pour les autres comparaisons effectuées par Antea Group mais ils ne peuvent être considérés comme des environnement locaux témoins (couches géologiques différentes) pour tous les prélèvements. Pour le plomb et le cadmium, le rapport [Antea Group 2019] présente une comparaison aux valeurs réglementaires en vigueur issues du règlement européen (CE) n°1881/2006 qui définit des teneurs maximales autorisées pour les contaminants les plus courants pour la commercialisation de certaines denrées alimentaires. Lorsque ces teneurs maximales sont dépassées, le règlement interdit la commercialisation des produits. Le règlement vise explicitement les produits « mis sur le marché » pour « le bon fonctionnement du marché commun » et « la libre circulation des marchandises ». Ce règlement cible donc les cultures maraîchères et tous les produits issus d’élevage, de pêche ou de cueillette commercialisés. Les denrées autoconsommées ne sont pas citées dans ce règlement. Ces valeurs constituent un référentiel de premier ordre. Néanmoins, cette réglementation ne s’appuie pas

14 [Ademe 2014] : Guide d’échantillonnage des plantes potagères dans le cadre des diagnostics environnementaux, Ademe et autres organismes, 2014. L’annexe 8 du guide [Ademe 2014] s’intitule « Capacité des espèces potagères à l’accumulation d’éléments traces par transfert racinaire » et présente deux tableaux issus de recherches bibliographiques. 15 Étude de l’alimentation totale française 2 (EAT 2), Tome 1 et Tome 2, juin 2011

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 11 sur 17 sur des considérations exclusivement sanitaires16. A ce jour, aucun règlement n’encadre la qualité des végétaux auto-produits. Concernant l’arsenic, il n’existe pas de valeurs réglementaires dans les produits alimentaires à l’exception du riz. A titre d’information, le rapport [Antea Group 2019] à l’instar du rapport d’ICF Environnement de 2009, a utilisé la valeur du Codex Alimentarius17 de 1984 qui préconise des concentrations maximales en arsenic de 1 mg/kg de matière brute quels que soient les produits alimentaires. La comparaison n’a pas été effectuée dans le présent document. Il n’est en effet, pas d’usage d’utiliser une valeur lorsqu’elle a été supprimée d’une version postérieure d’un document par une instance. L’Ineris a consulté les Études de l'Alimentation Totale (EAT) de l’Anses, réalisées à l'échelle nationale. Elles reposent sur une méthodologie standardisée et recommandée par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les études EAT ont pour objectif de rechercher la présence de substances chimiques dans des aliments sur un ensemble de paniers représentatifs des consommations alimentaires de la population française, afin de dresser un bilan de son exposition à ces substances via l’alimentation. Cette comparaison permet ainsi de situer les concentrations mesurées dans les légumes aux gammes de concentrations couramment rencontrées à l’échelle de la population française. Ces valeurs sont des concentrations observées dans les aliments ou dans l’alimentation des individus. Il ne s’agit pas de valeurs correspondant à des seuils sanitaires garantissant l’absence de risques sanitaires mais de valeurs observées pour une population générale sans source de contamination particulière identifiée. A titre de comparaison, la concentration maximale en arsenic mesurée dans le panier alimentaire français est de 0,08 mg/kg18. Les tableaux suivants présentent les résultats des analyses réalisées sur les végétaux pour l’arsenic et pour le plomb ainsi que les valeurs règlementaires, si elles existent et les valeurs de référence choisies. Les végétaux sont regroupés par famille (légumes feuilles, légumes racines, etc…), afin de mettre en évidence, le cas échéant, des relations par grande famille. Il convient de noter que les limites de quantification ont été améliorées entre les deux campagnes de prélèvements de septembre et d’octobre 2019. Par exemple, pour l’arsenic, la limite de quantification est de 0,1 mg/kg en septembre, et de 0,05 mg/kg en octobre, et pour le plomb, la limite de quantification est de 0,1 mg/kg en septembre, et de 0,02 mg/kg en octobre. L’arsenic est détecté pour 20 échantillons sur 58 échantillons analysés. La concentration est supérieure à la concentration maximale de l’étude EAT pour 14 échantillons. Le plomb est détecté sur 8 échantillons et présente 2 dépassements de la valeur issue du règlement européen (CE) n°1881/2006 concernant la commercialisation de certaines denrées alimentaires.

16 En outre, à ces valeurs réglementaires sont aussi attachés des modes de prélèvement, d'analyse et même d'interprétation des résultats qui, par ailleurs, sont souvent peu adaptés à une démarche transposable à l’autoconsommation. Par exemple, au moins 3 échantillons élémentaires sont à prélever (pour chaque espèce). Si cela est facile à appliquer à partir d’une production conséquente (étals de marché, champs…), cela est plus difficile à mettre en œuvre à l’échelle des jardins potagers, alors même que la variabilité des résultats est souvent plus marquée. 17 Le Codex Alimentarius correspond à un ensemble documents établis par des commissions dépendant de la FAO (organisation mondiale de la santé) qui travaillent sur différentes thématiques. La thématique de l’alimentation comprend 16 commissions différentes qui travaillent et établissent des documents de référence, 6 commissions coordonnent les travaux par continent, et un task force intergouvernemental travaille sur les résistances antimicrobiennes. 18 Sur 269 échantillons de végétaux analysés (à l’exception des pommes de terre), 117 présentent des concentrations supérieures à la limite de quantification. La moyenne et la médiane se situent à 0,02 mg/kg MF et la valeur maximale est de 0,08 mg/kg MF.

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 12 sur 17 Tableau 2 : Concentrations en arsenic mesurées pour les végétaux prélevés dans les jardins investigués

Sol (mg/kg) Légumes racines (As mg/kg MF) Légumes feuilles (As mg/kg MF) Légumes fruits (As mg/kg MF) Légumes autres Commune Jardin (As mg/kg MF) pomme de Arsenic carotte betterave ail radis blette salade oseille choux persil chicorée aubergine tomate courgette poivron concombre courge citrouille poireau oignon terre Conques-sur- Jardin N°8 170 <0,10 <0,10 0,34 <0,10 <0,10 Orbiel Jardin N°38 180 <0,10 0,14 0,16 <0,10 Jardin N°39 140 <0,10 <0,10 <0,10 0,15 <0,10 <0,10 Jardin N°40 18 <0,05 <0,05 <0,05 Jardin N°14 210 0,069 0,067 <0,10 Salsigne Jardin N°19 1400 0,52 0,055 <0,05 Villanière Jardin N°41 610 0,32 1,7 0,074 <0,05 0,39 Villardonnel Jardin N°42 70 <0,05 <0,05 <0,05 Trèbes Jardin N°43 75 <0,05 <0,05 Jardin N°44 74 0,051 <0,05 Jardin N°45 81 0,89 <0,05 <0,05 Villalier Jardin N°46 360 0,34 0,94 0,13 <0,05 Jardin N°28 240 <0,05 0,13 Jardin N°47 160 0,38 0,052 <0,05 <0,05 Bouilhonnac Jardin N°48 15 <0,05 <0,05 Jardin N°49 21 <0,05 <0,05 Jardin N°50 24 <0,05 Mas Cabardès Jardin N°51 55 <0,05 <0,05 <0,05 Jardin N°52 61 <0,05 Les cellules en gras sont les concentrations quantifiées, les cellules en bleu sont supérieures à la valeur maximale de l’EAT Tableau 3 : Concentrations en plomb mesurées pour les végétaux prélevés dans les jardins investigués

Sol (mg/kg) Légumes racines (Pb mg/kg MF) Légumes feuilles (Pb mg/kg MF) Légumes fruits (Pb mg/kg MF) Légumes autres Commune Jardin (Pb mg/kg MF) pomme de Plomb carotte betterave ail radis blette salade oseille choux persil chicorée aubergine tomate courgette poivron concombre courge citrouille poireau oignon terre Conques-sur- Jardin N°8 110 <0,10 <0,10 <0,10 <0,10 <0,10 Orbiel Jardin N°38 69 <0,10 <0,10 <0,10 <0,10 Jardin N°39 79 <0,10 <0,10 <0,10 <0,10 <0,10 <0,10 Jardin N°40 26 <0,02 <0,02 <0,02 Jardin N°14 34 0,08 <0,02 <0,02 Salsigne Jardin N°19 110 <0,02 <0,02 <0,02 Villanière Jardin N°41 150 0,03 0,41 <0,02 <0,02 <0,02 Villardonnel Jardin N°42 66 <0,02 0,03 <0,02 Trèbes Jardin N°43 35 <0,02 <0,02 Jardin N°44 46 0,02 <0,02 Jardin N°45 38 0,21 <0,02 <0,02 Villalier Jardin N°46 75 0,06 0,14 <0,02 <0,02 Jardin N°28 100 <0,02 <0,02 Jardin N°47 60 0,06 <0,02 <0,02 <0,02 Bouilhonnac Jardin N°48 20 <0,02 <0,02 Jardin N°49 23 <0,02 <0,02 Jardin N°50 54 <0,02 Mas Cabardès Jardin N°51 47 <0,02 <0,02 <0,02 Jardin N°52 85 <0,02 Valeur réglementaire 0,1 0,1 0,1 0,1 0,1 0,3 0,3 0,3 0,3 0,3 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,05 0,1 0,1

Les cellules en gras sont les concentrations quantifiées, les cellules en bleu sont supérieures aux valeurs réglementaires

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 13 sur 17 Les facteurs de bioconcentration (BCF pour bioconcentration factor) ont été calculés. Ces BCF expriment la capacité d’une substance à migrer du sol vers le végétal cultivé, et dans le cas présent vers les parties réellement consommées par l’Homme. Ainsi, le BCF est un paramètre adimensionnel étant le rapport entre la concentration dans le végétal (partie consommée) et la concentration dans le sol d’une même substance. Les unités sont exprimées en mg/kg MS pour le sol et en mg/kg MS pour les végétaux tenant compte du taux de matière sèche du végétal (paramètre ici fourni dans les bulletins d’analyse). Il s’agit d’un BCF global considérant d’une part la voie d’absorption et/ou d’adsorption à partir du sol (transfert racinaire) et de l’eau d’arrosage, et d’autre part, la voie par dépôt de poussières sur les feuilles avec une éventuelle diffusion via la cuticule19 pour les métaux non volatils. Le BCF global calculé ici pour chaque végétal et présenté en Annexe 5 prend en compte les sources de pollution issues du sol ou de l’eau d’arrosage sans distinction.

[Concentration végétal] en mg/kg MF x 100 BCF = Teneur en matière sèche du végétal x [Concentration sol]en mg/kg MS

Si la substance n’est pas quantifiée dans la matrice biologique, la valeur du BCF n’est pas calculée, signifiant qu’aucun transfert n’a été observé. Les BCF calculés ici sont faibles à très faibles, ce qui est cohérent avec le retour d’expérience de l’Ineris sur différents travaux qui montrent que le plomb et l’arsenic ont les valeurs de BCF plus faibles que les autres métaux pour l’ensemble des espèces végétales.

En raison du faible nombre d’échantillons prélevés sur chaque commune, il n’est pas possible de réaliser une extrapolation de l’ensemble des résultats à l’échelle de chaque commune ou de la vallée de l’Orbiel.

3.3 Evolution temporelle de la qualité des sols et des végétaux entre 2009 et 2019 Quatre jardins potagers ont été échantillonnés à la fois en 2009 et en 2019, à savoir les jardins n°8, 14 et 19. Seul le jardin n° 19 n’a pas été inondé lors de la crue de 2018. Les concentrations mesurées dans les sols (présentées dans le Tableau 4) restent globalement du même ordre de grandeur : - jardin n°8 : 140 mg/kg / 170 mg/kg, - jardin n°14 : 360 mg/kg / 210 mg/kg, - jardin n°19 (non inondé en 2018) : 970 mg/kg / 1400 mg/kg. Ces légères variations peuvent être liées à une hétérogénéité des sols de surface, à des mouvements de culture des sols de surface ou même aux incertitudes analytiques (non présentées par le laboratoire dans les bulletins du rapport [Antea Group 2019]). Il n’y a pas de différence significative constatée entre les campagnes de 2009 et de 2019. Ainsi, dans la synthèse présentée dans le rapport [Antea Group 2019], il apparait difficile de conclure quant à l’« augmentation des niveaux de concentrations au regard de l’état des lieux de 2009 de la commune » sur la base d’un seul jardin échantillonné sur les communes de Villanière et de Salsigne.

Les tableaux suivants présentent une comparaison des concentrations en arsenic mesurées dans les sols et dans les végétaux sur les jardins échantillonnés en 2009 et en 2019.

19 Cuticule : Membrane imperméable, souvent présente à la face supérieure des feuilles

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 14 sur 17 Tableau 4 : Comparaison des concentrations en arsenic mesurées dans les sols et dans les végétaux sur les jardins échantillonnés en 2009 et en 2019

Sol (mg/kg) Légumes feuilles (As mg/kg MF) Légumes autres (As Commune Jardin Date mg/kg MF) Arsenic blette salade Endive choux Céléri chicorée poireau oignon

Conques-sur 2009 140 0,1 0,3 0,3 0,25 Orbiel Jardin N°8 2019 170 0,34 <0,10 2009 360 0,11 0,25 5,9 Jardin N°14 2019 210 Salsigne 2009 970 <0,1 0,13 1,1 Jardin N°19 2019 1400 Villalier 2009 200 0,6 0,52 1,4 0,12 Jardin N°28 2019 240 Tableau 4 : Comparaison des concentrations en arsenic mesurées dans les sols et dans les végétaux sur les jardins échantillonnés en 2009 et en 2019 (suite)

Sol (mg/kg) Légumes racines (As mg/kg MF) Légumes fruits (As mg/kg MF) Commune Jardin Date pomme de Arsenic carotte navet betterave ail aubergine tomate courgette poivron terre Conques-sur 2009 140 0,65 0,34 Orbiel Jardin N°8 2019 170 <0,10 <0,10 <0,10 2009 360 2 0,16 Jardin N°14 2019 210 0,069 0,067 <0,10 Salsigne 2009 970 2,3 1,4 Jardin N°19 2019 1400 0,52 0,055 <0,05 Villalier 2009 200 0,26 0,2 Jardin N°28 2019 240 <0,05 0,13

Cette comparaison présente néanmoins quelques limites associées notamment à : ­ L’existence de jardins potagers cultivés, ­ la présence d’espèces échantillonnables à maturité dans ces jardins, ­ la capacité des espèces potagères à accumuler des éléments traces par transfert racinaire, ­ le niveau de concentration du métal dans le sol, ­ le type d’arrosage et d’amendements, ­ la nature physicochimique des sols des jardins potagers, le pH, COT20, CEC21 ; ­ la spéciation du métal dans le sol.

Ainsi, entre 1 et 6 espèces végétales ont été échantillonnées par jardin et aucune des 4 familles types (légumes-feuilles, légumes-racines, légumes-fruit et tubercules) n’a été systématiquement disponible pour chacun des jardins investigués ; les légumes-racines et les tubercules sont les familles les moins représentées (familles disponibles pour respectivement 8 et 6 jardins sur les 19 échantillonnés). Le rapport [ICF Environnement 2010] recommandait de conserver d’une année sur l’autre la même espèce prélevée dans chaque jardin afin de pouvoir réaliser des suivis en fonction du temps. Probablement en raison des végétaux disponibles sur les sites, seules deux espèces de végétaux semblables ont pu être échantillonnées en 2009 et en 2019. Il s’agit des carottes du jardin n°8 et des betteraves du jardin n°19. Une baisse des concentrations est constatée sur ces deux espèces échantillonnées :  carottes : 0,65 mg/kg en 2009 et < 0,1 mg/kg en 2019  betteraves : 1,4 mg/kg en 2009 et 0,52 mg/kg en 2019. Les autres végétaux ont fait l’objet d’un échantillonnage soit en 2009, soit en 2019 et ne peuvent être comparés entre eux.

20 COT : Carbone Organique Total 21 CEC : Capacité d’Echange Cationique

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 15 sur 17 4 Conclusion et recommandations En octobre 2018, la vallée de l’Orbiel a subi de fortes inondations. Dans ce contexte, Antea Group a conduit une étude dont les objectifs étaient de « suivre l’évolution des concentrations en arsenic au regard des prélèvements réalisés précédemment, notamment au droit des jardins inondés ». Dix-neuf jardins ont été échantillonnés sur huit communes, dont quatre jardins ayant déjà été échantillonnés en 2009 (jardin n°28 à Villalier, jardin n° 19 à Salsigne, jardins n° 8 et n°14 à Conques- sur-Orbiel). Cinquante-huit échantillons de végétaux potagers ont été analysés. L’Ineris a été sollicité pour réaliser l’interprétation des données issues de cette campagne d’échantillonnage des végétaux autoproduits dans des potagers privés de la vallée de l’Orbiel en vue de proposer des recommandations en termes d’évolution des prescriptions sanitaires associées au plan d’actions. La démarche mise en œuvre repose sur une comparaison des concentrations mesurées dans les sols et végétaux avec des référentiels pertinents et l’évolution temporelle de leur qualité est mise en perspective. Végétaux La voie d’exposition potentielle considérée dans cette étude est l’exposition par ingestion de végétaux potagers autoproduits. Les concentrations mesurées sont comparées aux référentiels existants : valeurs réglementaires lorsqu’elles existent ou valeurs issues des études de l’alimentation totale réalisées par l’Anses en 2011. Des dépassements de ces valeurs sont constatés sur certaines cultures. Le faible nombre de jardins préalablement cultivés et inondés ayant pu être échantillonnés ne permet pas de couvrir de manière représentative l’ensemble du périmètre d’intervention De plus, l’échantillonnage a été contraint par les végétaux disponibles et à maturité lors de la campagne d’investigations. Sur les quatre jardins pour lesquels une comparaison a pu être effectuée entre 2009 et en 2019, il n’est pas constaté de variation de concentrations, suite aux inondations de 2018. Il n’est pas non plus identifié de différence significative entre les treize jardins inondés (dont onze par l’Orbiel ou l’un de ses affluents) et les six jardins non inondés en 2018. Même si les premiers retours d’expérience de l’Ineris sur d’autres études peuvent montrer une faible capacité de bioaccumulation dans les végétaux cultivés sur des sols riches en en arsenic et en plomb notamment, les végétaux prélevés dans les jardins potagers échantillonnés, sont impactés par ces éléments (20 échantillons supérieurs à la limite de quantification pour l’arsenic (entre 0,05 et 1,7 mg/kg MF), 8 échantillons supérieurs à la limite de quantification pour le plomb (entre 0,02 et 0,41 mg/kg MF) sur les 58 échantillons analysés), les données ne sont toutefois pas assez nombreuses tant par la quantité et la variété des végétaux échantillonnés par jardin et par commune, pour être considérées comme représentatives de la qualité des milieux d’exposition intrinsèquement hétérogènes. Dans ce contexte, il n’est pas possible d’extrapoler ces nouveaux résultats aussi bien à l’échelle de la vallée de l’Orbiel, qu’à l’échelle d’une commune. Sols Des concentrations en arsenic supérieures à la borne haute de 250 mg/kg de la gamme des « valeurs de référence dans les sols de la vallée de l’Orbiel » ont été mesurées dans les sols de 3 jardins des communes suivantes : - Salsigne (jardin n°19 avec 1400 mg/kg d’arsenic), - Villanière (jardin n°41 avec 610 mg/kg d’arsenic), - Villalier (jardin n°46 avec 360 mg/kg d’arsenic).

Propositions de recommandations

Les comparaisons des résultats obtenus sur les jardins investigués avec les référentiels retenus par l’Ineris conduisent aux principales conclusions et propositions de recommandations suivantes :  pour les sols, des dépassements des concentrations en arsenic de la borne haute de la gamme des « valeurs de référence dans les sols de la vallée de l’Orbiel »22 appelle une attention particulière sur 3 des parcelles investiguées (délimitation des zones préoccupantes, mesures

22 Ces valeurs sont issues d’une étude locale pour l’arsenic et varient entre 100 et 250 mg/kg de MS (hors filon). Antea Group a spécifié que ces données étaient issues d’une campagne d’analyses réalisée par le BRGM

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Page 16 sur 17 d’hygiène à respecter en particulier par des enfants fréquentant ces jardins potagers, éventuelles mesures de gestion) ;

 pour les cultures potagères, certaines concentrations sont significativement supérieures aux valeurs de l’Etude de l’Alimentation Totale menée par l’Anses (2011) représentatives des végétaux auxquels la population nationale est exposée. Sur l’ensemble de la vallée, des mesures simples peuvent être mises en œuvre pour limiter les transferts de métaux des sols vers les plantes potagères et réduire in fine l’exposition (par exemple, potagers hors sols avec des matériaux d’apport contrôlé, limitation de la fréquentation des enfants, lavage des mains…). Les recommandations sanitaires à retenir plus spécifiquement pour diminuer l’exposition via la consommation des végétaux potagers sont de : - diversifier sa consommation de fruits et de légumes et pas uniquement ceux du jardin potager, - éviter la culture de légumes feuilles (en particulier les salades), de légumes racines et de légumes tubercules, - laver soigneusement les légumes avant consommation.

Pour faire évoluer ces recommandations et les affiner pour chaque commune concernée, il serait nécessaire de définir et de mettre en œuvre une stratégie d’investigation sur le long terme, permettant d’obtenir des données représentatives sur le plan spatial (cartographie) et sur le plan temporel (suivis des évènements climatiques et des végétaux sur plusieurs saisons). Cette stratégie pourrait s’appuyer dans un premier temps, sur un recensement et une mutualisation de l’ensemble des données mesurées dans les milieux (sols et végétaux). L’étude des attentes initiée par Santé Publique France pourrait permettre d’identifier si ce type d’étude correspond aux attentes de la population de la vallée de l’Orbiel.

5 Liste des annexes

Annexe 1 : Périmètre d’étude – Vallée de l’Orbiel Annexe 2 : Valeurs de fond géochimique local issues du RMQS Annexe 3: Concentrations moyennes en arsenic dans les jardins potagers en 2009 Annexe 4 : Modalités de gestion associées au plomb Annexe 5 : Facteurs de bioconcentration calculés

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Annexe 1 : Périmètre d’étude – Vallée de l’Orbiel

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Périmètre d’étude – Vallée de l’Orbiel (source : [Antea Group 2019, figure 1])

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Annexe 2 : Valeurs de fond géochimique local issues du RMQS

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Valeurs de fond géochimique local issues du RMQS (source : [d’après Antea Group 2019])

Tableau : Valeurs de référence – valeurs de fond géochimique local issues du RMQS - valeurs de concentrations moyennes pour les métaux (hors mercure et arsenic) retenues sur le périmètre d’étude (en mg/kg M.S.)

Communes Mas Cabardès Conques Villalier Bouilhonnac Villanière Trèbes Villardonnel Salsigne N° Cellule 2156 2195 2196 RMQS Cadmium 0,68 0,70 0,63 Chrome 141,4 114,4 142,8 Cuivre 118,8 174,3 277,3 Nickel 66,88 63,40 63,30 Plomb 93,87 80,40 94,25 Zinc 214,4 133,3 194,7

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Annexe 3: Concentrations moyennes en arsenic dans les jardins potagers en 2009

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Concentrations moyennes en arsenic dans les jardins potagers en 2009 (source : [Antea Group 2019])

Tableau : Concentrations moyennes en arsenic dans les jardins potagers en 2009 (étude ICF Environnement23) en mg/kg de MS

Communes Nombre de jardins Concentration Concentration Concentration échantillonnés minimale mg/kg de maximale mg/kg de moyenne mg/kg de MS MS MS Conques-sur-Orbiel 18 130 510 211 ± 99 Salsigne 2 250 970 610 ± 509 Villanière 1 - - 400 Villalier 5 14 260 145,2 ± 118 Trèbes 4 38 110 79,75 ± 31 Villardonnel 1 - - 56 Mas Cabardès 1 - - 110 Valeur de référence dans les sols de la Vallée de l’Orbiel en mg/kg de MS 100 - 250

23 [ICF Environnement 2010] : rapport ICF Environnement référencé AIX09050V1 du 01/02/2010

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Annexe 4 : Modalités de gestion associées au plomb

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Modalités de gestion associées au plomb (sources : [HCSP, 2014] et [DGS, 2016])

Selon les concentrations en plomb dans les sols, les recommandations du Haut conseil de la santé publique sont les suivantes : • concentrations (moyenne arithmétique24) < 100 mg/kg :  pas de préconisation particulière, • concentrations (moyenne arithmétique) > 100 mg/kg :  mise en place d’un suivi et de conseils : nécessité d’informer les populations de la contamination des sols, de les informer sur les risques liés au plomb, de leur fournir des conseils adéquats permettant de réduire leur exposition et de leur proposer, le cas échéant un accompagnement social.  pour des espaces collectifs régulièrement fréquentés par les enfants, réalisation d’une évaluation des risques tenant compte des conditions locales d’exposition avec la VTR de l’EFSA et analyse technico-économique pour déterminer les mesures de gestion adéquates, • concentrations > 300 mg/kg :  suivi des recommandations, dépistage du saturnisme préconisé dans la zone à considérer chez les enfants de moins de 7 ans, les femmes enceintes ou envisageant une grossesse dans les 6 mois, étude de risque.

24 A défaut de pouvoir calculer une valeur moyenne en la pondérant par la durée d’exposition, l’utilisation de la moyenne arithmétique revient à attribuer une durée d’exposition équivalente pour chacun des lieux fréquentés par les enfants.

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Annexe 5 : Facteurs de bioconcentration calculés

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Facteurs de bioconcentration calculés

Tableau : BCF calculés pour les légumes racines et les légumes feuilles

Légumes racines Légumes feuilles Commune Jardin pomme de terre carotte betterave ail radis blette salade oseille choux persil chicorée Conques-sur- Jardin N°8

Tableau : BCF calculés pour les légumes fruits et les autres légumes

Légumes fruits Légumes autres Commune Jardin aubergine tomate courgette poivron concombre courge citrouille poireau oignon Conques-sur- Jardin N°8

Légende : < LQ : concentration mesurée dans le végétal inférieure à la limite de quantification du laboratoire Cellule en jaune : BCF compris entre 0,1 et 0,01 Cellule en vert : BCF compris entre 0,01 et 0,001 Cellule en gris : BCF compris entre 0,001 et 0,0001

Ineris-20-181248-2015836-v1.0 Institut national de l’environnement industriel et des risques Parc technologique Alata • BP 2 • F-60550 Verneuil-en-Halatte 03 44 55 66 77 • [email protected] • www.ineris.fr