Faut-Il Croire À Tout ?
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Faut-il croire à tout ? Le comment du pourquoi des parasciences Elie Volf, Benjamin Lisan, Antoine Thivel Préface de Daniel Kunth Tous nos livres sont imprimés dans les règles environnementales les plus strictes Il est interdit de reproduire intégralement ou partiellement la présente publication sans autorisation du Centre Français d’exploitation du droit de Copie (CFC) – 20 rue des Grands-Augustins – 75006 PARIS – Tél. : 01 44 07 47 70 / Fax : 01 46 34 67 19. © Éditions Edilivre – Collection Universitaire – 2008 ISBN : 978-2-8121-0034-5 Dépôt légal : Novembre 2008 Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays. 1 2 Faut-il croire à tout ? Le comment du pourquoi des parasciences 3 4 Élie Volf Benjamin Lisan Antoine Thivel Préface de Daniel Kunth Faut-il croire à tout ? Le comment du pourquoi des parasciences Éditions EDILIVRE APARIS Collection Universitaire – ISSN : 1962-1434 75008 Paris – 2009 5 www.edilivre.com Edilivre Éditions APARIS 56, rue de Londres – 75008 Paris Tel : 01 44 90 91 10 – Fax : 01 53 04 90 76 – mail : mailto:[email protected] @edilivre.com Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction, intégrale ou partielle réservés pour tous pays. ISBN : 978-2-8121-0034-5 6 Dépôt légal : Février 2009 © Edilivre Éditions APARIS, 2009 Éditions EDILIVRE APARIS Collection Universitaire – ISSN : 1962-1434 75008 Paris – 2009 7 8 En hommage à Michel Rouzé (1910-2004) Michel Rouzé créa les premières émissions scientifiques à la radio publique et fut rédacteur en chef du magazine des sciences à l’ancienne ORTF de 1964 à 1966. Démystificateur des sciences dès 1960, il fut le fondateur de l’Agence Française pour l’information scientifique en 1968 qui deviendra l’Association Française pour l’information scientifique en 1985. En 1968, ce fut la création des « Cahiers de l’agence française d’information scientifique », qui devinrent en 1985 la revue « Science et Pseudo-sciences ». « La grande presse et les périodiques de vulgarisation sont sollicités par des expériences diverses, nécessité d’insérer une information surabondante laquelle faute de place est insuffisamment expliquée, quête commerciale de la sensation ne reculant pas toujours devant la désinformation ou la complaisance pour l’irrationnel. D’où une certaine déshumanisation des nouvelles scientifiques ». Michel Rouzé, Cahiers de l’agence française d’information scientifique, N° 1, Novembre 1968. 9 10 Remerciements : Nous tenons à remercier vivement Daniel Kunth directeur de recherche à l’Institut d’Astrophysique de Paris, pour la préface de cet ouvrage qu’il a eu la gentillesse de rédiger. Nous remercions également pour leurs encouragements et conseils. Eric Lowen : Docteur en histoire des sciences et directeur du centre Aldéran – Maison de la Philosophie de Toulouse Jocelyn Bézécourt : Docteur en astrophysique et informaticien. Gérard Majax : Célèbre illusionniste , pour sa contribution importante sur les chapitres « Pouvoirs magiques » et médiumnité. Gérald Bronner : Maître de conférence en sociologie, pour sa contribution importante sur les chapitres relatifs à la sociologie. Ernest Emile Lopez Sanson de Longval : Docteur en archéologie de l’université de Mexico Nous remercions les éditions EDILIVRE et en particulier Maxime Borrat d’avoir publié l’ouvrage ci-présent. D’autre part, nous remercions Corinne Bougé-Noël et Odile Volf pour la lecture et la correction du texte. 11 12 PREFACE Cet ouvrage est unique en ce qu’il tente pour la première fois dans un esprit volontairement encyclopédique de recenser les pratiques alternatives rencontrées dans des domaines aussi variés que la médecine, la thérapie, la divination, la psychologie, la communication interrelationnelle etc. Alternatif est le mot qui convient puisque la plupart des croyances non rationnelles que ces approches sous tendent ont pour contrepoint de prodigieux progrès, tant sur le plan scientifique que technique, engrangés depuis des siècles et plus particulièrement depuis le XVII e siècle. Pour autant ces lumineux progrès ne semblent pas détourner nos contemporains de ces autres formes de savoir. Malgré la virulence des hommes de science à récuser ces croyances et superstitions en tant que science, elles semblent s’adresser à une société qui s’abandonne à bien des crédulités. « La Vérité est toujours nouvelle » écrivait Apollinaire. Dans sa quête de vérité, l’homme s’est peu à peu dégagé des carcans imposés par les croyances en un savoir révélé qu’il soit de nature religieuse, ésotérique ou fondé sur la persistance de mythes. Son insatiable curiosité et le besoin de maîtriser son environnement l’ont élevé au dessus des dogmes, de parcours intellectuels imposés et du principe d’autorité. Cette autonomie ne s’est pas acquise en un jour. En Europe, l’héliocentrisme introduit par Copernic fut un pas décisif sur les bases desquelles Galilée légua les outils de la révolution scientifique alliant avec bonheur théorie et expérimentation. Quatre cents ans plus tard, nous vivons dans un monde hautement dominé par la techno-science, fille de la pensée scientifique. Nous en tirons des bénéfices considérables mais aussi en subissons les effets dangereusement pervers. La science est de plus en plus souvent appelée au banc des accusés et le scientifique fait figure d’apprenti sorcier. Le public semble oublier que « science sans conscience n’est que ruine de l’âme . » Car si la science est l’apanage des « sachant » la conscience sou tend une mise en œuvre collective. Or, ce à quoi l’être humain aspire depuis toujours est éternel. Woody Allen dans Hannah et ses sœurs lâche cette série de questionnements : D’où venons nous, qui sommes nous, où allons nous… et qu’allons nous bien manger ce soir ? 13 La boutade renvoie à notre responsabilité vis à vis des ressources limitées de la planète. Manger ce soir, chacun le sait n’est pas un problème majeur en Occident mais en sera-t-il ainsi longtemps ? Quant aux autres questions, celles qui touchent aux « causes dites premières » la science n’y répond pas. Elle renvoie la question des origines dans le champ du religieux. Elle esquisse seulement celle de notre descendance tandis que l’astrophysique par la théorie du Big Bang trace l’évolution de l’Univers et de son devenir dans lequel notre histoire s’ancre perpétuellement. Pourtant depuis des millénaires, la volonté de connaître à l’avance les lendemains qui chantent ne s’est pas démentie… Ce besoin essentiel est relayé par toute une série de pratiques pseudo scientifiques et de rituels fondés sur la tradition ou le rite initiatique. L’astrologie fait dans ce contexte figure de doctrine mère. Lorsque l’espace social ne rassure plus et que la science est perçue comme une menace, le ciel reste par excellence le lieu de la transcendance. Quête de la vérité objective et croyance font rarement bon ménage. S’opposer à une croyance est un acte vain. Trois notions fondent l’esprit de croyance et sont cause de l’erreur de jugement : l’autorité, le consentement et l’habitude. Si vaincre l’ignorance requiert l’apport d’une simple information, vaincre un préjugé relève d’une remise en cause plus radicale. Fontenelle fustigeait déjà la tendance naturelle à dissimuler l’ignorance ou l’erreur sous le prestige du mystère. Le besoin de croire reste fondamental. Il existe des scientifiques profondément croyants et pratiquants qui délimitent parfaitement leurs pratiques dans des champs séparés. La religion questionne le non démontrable, le divin et elle reste immanente et atemporelle. Mais la science se place en aval dans son questionnement du réel et ne revendique aucune adhésion psychique préalable à la connaissance du monde. Le bat blesse dès que les pseudo sciences entrent en action sur le terrain même de la science moderne. Elles récupèrent alors les préjugés favorables qui actent les réussites scientifiques tout en se positionnant là où la science trébuche ou pis encore cherchent à la devancer sur les avancées périphériques ou elle continue à tâtonner. Des raccourcis commodes. Soigner le cancer par des tours de passe- passe « magnétiques » là ou les chercheurs en médecine exigent des crédits et de longues années de patientes recherches en laboratoire ! Le savoir ancestral se donne alors une place de choix dans une société qui réduit notre historicité à une immédiateté jetable. Les anciens « savaient » pense volontiers le public, ils respectaient la nature et permettaient à chacun de s’inscrire dans un devenir. Aujourd’hui, l’anonymat et la précarité entraînent une déperdition des valeurs collectives. Pour une grande part, la perte des valeurs traditionnelles autrefois incarnées par les valeurs religieuses et l’autorité de l’état ou de la famille fait place à une angoisse qui jette l’individu à la recherche de substituts rassurants. Paradoxalement, ce ne sont pas les « pauvres gens ignorants » qui accordent le plus de crédit aux sciences occultes et aux parasciences. Le sociologue Théodor W. Adorno relève que ces formes de croyances caractérisent la semi-érudition, état d’esprit par lequel une connaissance partielle de la pensée scientifique abouti à un sentiment de défiance vis à vis du « tout objectif ». 14 Ce n’est pas une des moindres qualités de cet ouvrage que de délimiter les champs. La science encore souvent mal perçue du public exige que l’on donne une définition précise de ses méthodes, de ses pratiques tant sur le plan individuel que collectif et il est nécessaire de constamment en rappeler les fondements. Il est d’ailleurs frappant de constater que plus de 53 % des personnes interrogées pensent que l’astrologie est une science (Enquête de 1982, Boy D. et Michelat G.). Hélas, une technique aussi sophistiquée qu’elle puisse apparaitre ne fonde pas une science. A cet égard, cet ouvrage donne au lecteur un outil nouveau et précieux. Les auteurs ont poursuivi un double but. D’une part préciser, en quoi consiste la méthodologie scientifique tant sur le plan historique que sur ses ambitions actuelles et les limites que la science se pose (par exemple, la notion essentielle de reproductibilité des phénomènes étudiés dans laquelle aucune étude sérieuse ne peut s’appuyer).