Une Revue Critique De L'histoire Et De La Littérature Sur L'institutionnalisation
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Mémoire Projet ÉTIC Une revue critique de l’histoire et de la littérature sur l’institutionnalisation d’Internet Nicolas Adam Centre Études internationales et Mondialisation JUIN 2008 Institut d’études internationales de Montréal Université du Québec à Montréal C.P. 8888, succ. Centre-ville, Montréal, H3C 3P8 Tel : (514) 987 3000 # 3910 http://www.ceim.uqam.ca Adam, Nicolas (2008), Normativités et Institutionnalisation d’internet, Mémoire soumis à Michèle Rioux en tant qu’exigence partielle pour l’obtention d’une Maîtrise en Relation Internationale (UQAM) 2 Table des matières Une revue critique de l’histoire et de la littérature sur l’institutionnalisation d’Internet................................................................................1 Une revue critique de l’histoire et de la littérature sur l’institutionnalisation d’Internet................................................................................3 Institutionnalisation et Internet comme objet d’étude............ 14 Sujet divisé : Institutionnalisation et revue critique de la littérature et de l’histoire politique d’Internet...................................................28 Chapitre 2― Internet : L’objet Technologique....................... 33 Internet..................................................................36 DNS et WWW ..........................................................40 Internet: La technologie et ses principes normatifs.............. 46 Chapitre 3 ― Objet Politique 1.0 : Coordination et Standards.... 53 Un « Conseil des aînés », un « grassroot movement », et un dinosaure international.....................................................................54 Institutionnalisation 1.0: Internet SOCiety (ISOC) ................59 Chapitre 4 ― Internet: Objet d’Économie Politique................. 62 Zone racine (pré-ICANN) : autorité diffuse........................ 65 DNS et relations internationales : ccTLDs .........................67 Gestion de l’allocation de l’espace nominal, deux « autorités » : IANA et InterNIC..........................................................................68 Noms de domaines : Objet commercial............................70 Noms de domaines: Source de revenus...........................72 “DNS Wars” ............................................................74 Chapitre 5 ― Internet : L’objet légal...................................79 Cyberespace ..........................................................80 Cyber-libertarianisme ................................................81 Territorialité et Cyberespace : « Traditionnalisme » et « cyber- séparatisme »...................................................................85 Chapitre 6 ― Objet politique 2.0: Conflits sur les arrangements institutionnels, Innovations institutionnelles et controverses............... 95 Négociations d’un arrangement institutionnel : appropriation de la Zone Racine............................................................................96 Des prescriptions d’arrangements institutionnels : le temps des coalitions.......................................................................105 Green Paper, White paper, IFWP et l’élargissement du dialogue114 Chapitre 7 ― Conclusion: L’objet (d’étude) politique 3.0......... 132 “Commons school of thought” et “Decentralised school of thought” ...................................................................................135 Cultures techno-politiques..........................................139 Bibliographie............................................................ 146 Brousseau, Éric (2005), “Multilevel Governance of the Digital Space: Does a “second ranK” Institutional FrameworK exist?”, in Éric Brousseau & Nicolas Curien (dir), Internet and Digital Economics : Principles, Methods and Applications, Cambridge University Press, pp. 617-649......................................149 Adam, Nicolas (2008), Normativités et Institutionnalisation d’internet, Mémoire 3 Une revue critique de l’histoire et de la littérature sur l’institutionnalisation d’Internet Résumé Ce mémoire est une revue historique critique de la formation d’ICANN, dont l’aspect critique a trait à l’identification des normativités agissantes dans les processus d’institutionnalisation. En refusant de considérer la gouvernance d’Internet comme un mode de coordination spécifique ― basé sur la continuité du dialogue entre agents indépendants, l’allocation des ressources pour le développement de projets mutuels bénéfiques, et la gestion des conflits qui y sont inévitables ― l’on découvre dans la sphère politique conflictuelle autour de la formation de ICANN que les systèmes de justification liés aux institutions possibles sont les protagonistes véritables de l’histoire. Bien que les sciences sociales ne disposent d’aucune théorie politique générale des normativités qui expliquerait quelques-unes des continuités et transformations de la société politique en représentant la manière dont les principes normatifs influent sur (ou sont instrumentalisés par) les agents, la revue historique découvre à travers la littérature que des visions normatives, concurrentes sur plusieurs dimensions, informent les conflits et tensions de la négociation globale (permanente) pour l’établissement d’un arrangement institutionnel pour Internet. Puisant support dans les positions ontologiques des institutionnalismes dits « hybride » (rationaliste/cognitiviste), cette revue historique concentre son attention sur les éléments constitutifs des visions normatives concurrentes. C'est-à-dire que les principes normatifs promus et contestés par les agents de même que par la technologie informent la recherche et la narration historique. Le parcours est thématique ce qui permet de rendre compte de la globalité de l’espace social et politique Internet. Internet comme objet technologique, objet d’économie politique et objet légal suscite diverses dimensions normatives conflictuelles qui témoignent de l’élargissement des parties prenantes impliquées et informent les luttes qui s’y déploient en tant qu’objet politique. Bien que la narration ne soit pas analytique, elle éclaire la période conflictuelle de formation de ICANN sous un angle novateur, tout en contribuant à la mise sur pied de données normatives desquelles pourront se développer des avenues d’agrégation au sein d’une théorie générale. Elle ouvre notamment la possibilité de lier analytiquement les principes normatifs aux processus dynamiques et stratégiques de formation de coalitions dans un modèle spatial multidimensionnel caractérisé par l’incertitude cognitive. Mots clés : visions normatives de gouvernance ― institutionnalisation ― principes normatifs ― gouvernance d’Internet ― politique globale ― ICANN ― DNS ― Adam, Nicolas (2008), Normativités et Institutionnalisation d’internet, Mémoire 4 Chapitre 1 ― Introduction Au moins depuis Thomas Hobbes, si ce n’est encore plus loin, le « problème » de l’ordre social fut une préoccupation majeure des théoriciens. L’explication des choix sociaux, des structures sociales et de leurs transformations, peut en effet être considérée comme une tâche fondamentale des sciences sociales. Bâtissant sur une tradition théorique éclectique comprenant notoirement les divers « Institutionnalismes », la discipline des Relations Internationales est devenue un riche terreau où s’articule une large part de l’étude sur les structures sociales. À cet égard, les traditions institutionnalistes issues des sciences politiques, économiques et sociologiques se rejoignent et se recoupent au sein des RI pour faire de cette discipline une des plus intéressantes des sciences sociales. Il est coutume toutefois d’y distinguer trois grandes orientations « institutionnalistes », c’est-à-dire trois écoles de pensée relativement indépendantes qui font de 1) l’étude des impacts des institutions sur les comportements politiques des agents, d’une part, et de 2) l’étude de la genèse des institutions, d’autre part, leur focus analytique au premier chef. Ceci sans compter l’épineuse problématique de 3) la définition des institutions. St- Augustin a fameusement déclaré du « temps » qu’il croyait savoir ce que c’était, sauf lorsqu’il tentait de le définir. « Institution » est similairement problématique. D’une manière générale, les analystes institutionnalistes ne peuvent répondre à l’une ou l’autre des questions mentionnées ci-haut sans être en mesure d’offrir une réponse à toutes (impact, genèse, définition). Évidemment, ceci est dû à l’interrelation entre ces divers aspects des institutions. Ce fait établi offre pourtant, paradoxalement, le début d’une piste de réflexion, sous la forme d’une définition partielle du phénomène : l’on doit considérer comme établi que celles-ci naissent et se transforment, de même qu’elles ont des impacts sur les comportements des agents. Hall & Taylor (1998), dans un essai hautement instructif1, dégagent les racines des divers institutionnalismes en utilisant les catégories analytiques 1 Cet essai, le premier chapitre de Soltan, Uslaner & Haufler (dir.) (1998), a grandement influencé le sommaire ci-après proposé. Adam, Nicolas (2008), Normativités et Institutionnalisation d’internet, Mémoire 5 d’institutionnalisme historique, institutionnalisme du choix rationnel et institutionnalisme sociologique, lesquelles se sont développées de manière relativement indépendante quoiqu’en abordant sensiblement le même ensemble de questionnement. Avant de présenter et diviser davantage le sujet, il est nécessaire d’établir déjà une courte parenthèse théorique pour justifier cette