THÉÂTRES AU PROGRAMME Données de catalogage avant publication David, Gilbert

Théâtres au programme : panorama des programmes de théâtre de langue française à Montréal au xxe siècle

« Catalogue de l'exposition organisée conjointement par la Bibliothègue nationale du Québec et la théâtrothèque du Centre d'études québécoises (CÉTUQ), de l'Université de Montréal, à l'édifice Saint-Sulpice de la Bibliothèque nationale du Québec du 23 novembre 2001 au 2 février 2002 ». Comprend des réf. bibliogr. Publ. en collab. avec : Centre d'études québécoises de l'Université de Montréal. ISBN 2-551-21462-9

1. Théâtre - Programmes - Québec (Province) - Montréal - Expositions. I. Schryburt, Sylvain. II. Bibliothèque nationale du Québec. III. Université de Montréal. Centre d'études québécoises. IV. Titre.

NC1002.P7D38 2002 792'.02'99 C2002-940084-8

Errata dans les planches en couleurs encartées

Le graphisme de La foire de la Saint-Barthélemy (cf. III i) de Ben Jonson (Théâtre du Rideau Vert) est de Desjardins Bibeau et non de Daniel Matte.

L'illustration des Plaideurs (cf. V c) de Jean Racine (Théâtre-Club) est de Robert La Palme et non de Normand Hudon.

Le présent catalogue a été tiré à 400 exemplaires, dont une centaine a été offerte gratuitement aux individus et aux compagnies théâtrales ayant appuyé notre initiative.

Illustration de la couverture : Alain Reno Graphisme de la page couverture du catalogue : Mathilde Hébert Conception graphique et numérisation : Louise Lecavalier, BNQ Photographie des planches en couleurs : Pierre Perrault, BNQ Correctrice : Sophie Lanctôt Impression : Impro Conseil A.V. Enr.

ISBN : 2-551-21462-9 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 2002 Bibliothèque nationale du Canada, 2002 THÉÂTRES AU PROGRAMME Panorama des programmes de théâtre de langue française h Montréal au XXe siècle

Catalogue de l'exposition organisée conjointement par la Bibliothèque nationale du Québec et la théâtrothèque du Centre d'études québécoises (CÉTUQ), de l'Université de Montréal, à l'édifice Saint-Sulpice de la Bibliothèque nationale du Québec du 23 novembre 2001 au 2 février 2002

Commissaires : Gilbert David et Sylvain Schryburt (CÉTUQ)

Bibliothèque nationale n n A/C looi, U J)3r3 Table des matières

Avant-propos

Remerciements 9

Définitions 11

Signes conventionnels et abréviations 12

I. Le programme de théâtre : un paratexte particulier 15 A. Définition(s) 15 B. Typologie 16 C. Anatomie 22 À propos du modèle 23 Un modèle construit 24-25

IL L'histoire du théâtre francophone à Montréal au XXe siècle par ses programmes 29 A. De 1900 à 1948 : ce que les programmes apprennent à l'historien 29 Signes de renouveau des pratiques scéniques 32 Les Compagnons de Saint-Laurent (1937-1952) 35 Revues et créations dramatiques dans la première moitié du XXE siècle 37 Visiteurs de renom (1916-1957) 41

ÉVOLUTION DU GRAPHISME DES PROGRAMMES DE THÉÂTRE AU XX1 SIÈCLE 44 Planches en couleurs encartées : I à VIII

B. De 1948 à nos jours : le programme dans tous ses états 47 Théâtres d'essai, autres programmes (1954-1968) 48 Vie et mort d'une compagnie : le Théâtre Populaire du Québec (1963-1996) 50

En guise d'épilogue : un amateur de théâtre et ses programmes 53

État des collections de programmes de théâtre à Montréal 55

Sources primaires 57

Bibliographie sélective 63

5

Avant-propos

e programme - simple feuille volante, brochure ou livret — accompagne l'événement Lthéâtral depuis plus de quatre siècles en Occident. Son origine, pour s'en tenir à la France, remonte en effet au XVIe siècle. A cette époque toutefois, le programme n'est pas encore une

pratique courante chez les troupes en activité : la plupart du temps l'affiche seule remplissait Pour en savoir davantage cette fonction, et partiellement encore — incidemment, le mot « programme » vient du grec sur les programmes du théâtre des Jésuites en programma, qui désigne une affiche. Loin des scènes officielles, le programme sous forme de France, voir l'article de livret fait son apparition dans les collèges des Jésuites, afin d'informer l'assistance sur la distri­ Françoise Pélisson-Karro, « Programme ! Program­ bution et l'argument de la pièce jouée par les élèves lors de fêtes ou à la fin de l'année académi­ mes. Notes sur la consti­

1 tution d'un corpus patri­ que . Encore au XVIIF siècle, le programme tel qu'on le connaît de nos jours reste une rareté monial de théâtre jé­ dans les théâtres français. Ce n'est vraiment qu'avec l'avènement de la grande presse au tour­ suite », Revue de la Bi­ bliothèque nationale de nant du XIXe siècle que l'usage du programme de théâtre commence à se généraliser en France. France, n* 5, « Archives, La démocratisation relative de l'espace public voit en effet se multiplier les lieux de représen­ patrimoine et spectacle tations théâtrales et, notons-le, elle est contemporaine de la naissance de la critique dramati­ vivant », juin 2000, p. 49- 52. L'usage du pro­ que au sens moderne. Pour leur part, les directions des théâtres chercheront de plus en plus à gramme à caractère di­ fidéliser leur public en se servant du programme pour mettre en valeur les pièces choisies et les dactique peut être ob­ servé dans les collèges artistes qui les défendent, sans négliger d'y annoncer les spectacles à venir. À partir des années montréalais dirigés par 1890, le programme fait partie intégrante de la production théâtrale et il est même pour les les Jésuites, par exemple au Collège Sainte-Marie théâtres d'Art un espace éditorial et pictural où s'exposent des conceptions innovatrices, indis­ où, dès la fin du XIXe siè­

2 cle, les spectacles des sociables de l'avènement de la mise en scène moderne . élèves donnent lieu à la production de program­ Au Québec, les plus anciens programmes en langue française qui nous soient parvenus datent mes.

du XIXe siècle. Leur nombre, dans les différentes collections existantes (voir infra), est très Voir le catalogue de l'ex­ faible pour cette période - ce qui s'explique autant par la raréfaction habituelle des documents position au Musée de plus anciens que par le faible nombre des productions théâtrales en français, peu abondantes Pully (Suisse), Artistes et théâtres d'avant-garde. en effet avant les années 1850. Par conséquent, il est apparu plus pertinent de concentrer nos Programmes de théâtre efforts sur le XXe siècle, qui a été fertile en troupes et en producteurs théâtraux, en particulier illustrés, Paris 1890-1900, par Geneviève AITKEN, à Montréal et dans sa proche banlieue où vivaient, en 1900, quelque 360 000 francophones - avec la collaboration de trente ans plus tard, ces derniers compteront pour 60 % de la population d'un million d'habi­ Samuel J0SEF0WITZ, Promédia, 1991, 108 p.. tants.

7 Le plan suivi pour ce catalogue vise deux objectifs : I. Donner les outils d'analyse élémentaires pour cerner l'objet « programme » en tant que paratexte théâtral, c'est-à-dire tout imprimé qui se situe à la jonction de la scène et de la salle ; ce volet proprement descriptif se subdivise en trois parties complémentaires : A. Définition(s) ; B. Typologie ; C. Anatomie.

II. Proposer un panorama des programmes au cours du XXe siècle, en cherchant à en dégager les principales tendances, tant sur le plan de leur forme qu'en ce qui concerne leur con­ tenu. Par commodité, mais sans trahir pour autant la dynamique de la production théâ­ trale à Montréal au XXe siècle, nous avons divisé ce volet historique en deux grandes parties : A. De 1900 à 1948 : ce que les programmes apprennent à l'historien ; B. De 1948 à nos jours : le programme dans tous ses états.

Mille neuf cent quarante-huit constitue en effet une véritable année charnière qui voit, entre autres, la fondation du Théâtre du Rideau Vert et la création de Tit-Coq de Gratien Gélinas. Cela dit, nous n'avions pas l'intention de présenter des spécimens de programmes de toutes les compagnies qui se sont manifestées depuis la fondation du Théâtre National Français, en 1900, jusqu'à nos jours. C'est ainsi que nous avons écarté d'emblée tous les programmes du théâtre enfance-jeunesse, dont l'intégration aurait nécessité une approche particulière, du simple fait de leur double destinataire (enfants ou adolescents/adultes). De même, nous n'avons pas voulu répertorier les programmes des théâtres montréalais de langue anglaise, parce que leur repérage aurait entraîné des recherches qui auraient largement débordé les moyens dont nous disposions. Notre échantillonnage compte néanmoins quelque 130 programmes - une quan­ La recherche que nous avons entreprise sur les tité qui, pour être modeste, est représentative à notre avis des manières successives et/ou con­ programmes de théâtre currentes de concevoir et de produire cette espèce de vade-mecum proposé au spectateur qu'est va se poursuivre au-delà e 1 de la présente publica­ le programme de théâtre en français à Montréal au XX siècle . tion. La banque de don­ nées que nous avons constituée permettra de Notre souhait le plus vif est que le catalogue réalisé d'après l'exposition Théâtres au programme faire un certain nombre — la première du genre à s'être tenue au Québec - soit une occasion d'examiner d'un peu plus d'études de cas - par exemple, sur les program­ près ces empreintes de l'histoire du théâtre montréalais, comme autant de marques qui disent mes d'une compagnie combien l'acte théâtral, se sachant éphémère, cherche toujours à se survivre. Aussi, les pro­ théâtrale qui est aujour­ d'hui disparue ou encore grammes sont-ils autant de lieux de mémoire qui, bien entendu, ne remplacent pas les repré­ des analyses comparées sentations elles-mêmes. Pourtant, après nous avoir servi de guides les soirs mêmes où les ac­ des programmes réalisés par différentes compa­ teurs jouent la comédie, ils sont encore là pour nous faire signe, longtemps après leur premier gnies toujours en activité usage. À nous de savoir y reconnaître les leçons de l'archive, avec ses limites, certes, mais - et d'approfondir plus particulièrement les stra­ toujours ouvertes sur l'interprétation des fins et des moyens de l'entreprise théâtrale. tégies discursives qui sont déployées pour mettre le spectateur « en condition «d'accueillirun Gilbert David spectacle théâtral. Sylvain Schryburt

8 Remerciements

a recherche préalable à la réalisation de en page du catalogue, sous la responsabilité de L l'exposition Théâtres au programme et du pré­ Mme Louise Lecavalier, graphiste. Les commissai­ sent catalogue qui en garde la trace, a été rendue res de l'exposition et coauteurs du catalogue tien­ possible grâce à une subvention du Conseil de re­ nent à remercier chaleureusement Mme Geneviève cherche en sciences humaines (CRSH) du Canada Dubuc, responsable des communications à la pour un projet intitulé Sociocritique du programme BNQ pour son appui indéfectible et le soutien de théâtre à Montréal au XX siècle, sous la direc­ financier appotté à la réalisation du projet. Nos tion de Gilbert David (professeur au Département remerciements vont également au personnel de la d'études françaises de l'Université de Montréal). BNQ qui travaille à la ptéservation du patrimoine À partir de l'été 1999, Sylvain Schryburt, assis­ québécois : MM. Michel Biron, Jacques Prince et tant de recherche pour ce projet, a travaillé à l'ar­ Richard Laplante. chivage de plusieurs centaines de programmes ainsi qu'à la préparation des documents nécessaires à Nous remercions les collectionneurs, MM. Guy leur classement et à la sélection en vue de l'exposi­ Delorme et Armand Laroche, ainsi que toutes les tion Théâtres au programme et du présent catalo­ directions des compagnies théâtrales et les ayants gue. droits dont les programmes ont servi à préparer l'exposition et le catalogue. Le Centre d'études québécoises (CETUQ) du Département d'études françaises de l'Université Nous remercions enfin Mmes Hélène Beauchamp de Montréal a mis sa théâtrothèque à la disposi­ et Micheline Cambron qui ont lu les premières tion des auxiliaires de recherche pour le travail do­ épreuves du présent catalogue. cumentaire qui a permis la constitution d'une banque de données informatisée sut plus de 500 programmes du théâtre francophone à Mont­ réal au XXe siècle. En outre, le CÉTUQ a parti­ cipé au financement de l'impression du catalogue. Nos remerciements les plus vifs vont à Mmt Micheline Cambron, directrice du CÉTUQ, à Mme Karine Cellard, son adjointe, et à AVERTISSEMENT Mrac Lucie Courchesne, auxiliaire de recherche. Dans la mesure du possible, avec la collabora­ tion des producteurs concernés, les responsables Nous remercions le vice-rectorat à la recherche, ont cherché à identifier le nom des personnes M. Alain Caillé, de la Faculté des arts et des (graphiste, dessinateur, photographe, etc.) qui ont sciences de l'Université de Montréal, qui a contri­ été mises à contribution dans la réalisation des bué financièrement à l'impression du catalogue. programmes sélectionnés. Nos excuses anticipées vont aux personnes qui, en dépit de nos efforts La Bibliothèque nationale du Québec s'est char­ pour identifier leur contribution ou pour les re­ gée du montage de l'exposition, suivant la con­ tracer, n'auraient pas été averties de nos inten­ ception de Mmc Johanne Roy, ainsi que de la mise tions.

Définitions

Folio Dans le texte, réfère à la pagi­ Planche Réfère à la partie encartée du nation du catalogue (en chif­ catalogue (reproductions en fres arabes). couleurs). Les planches sont numérotées en chiffres romains Page frontispice Première page ou page de cou­ de làVIII. verture du programme. La page frontispice d'un programme en Recto/verso Dans le cas d'un programme accordéon ou plié est celle que non broché ou d'un pro­ le spectateur voit lorsque le gramme en accordéon, le recto programme est replié. De ma­ représente le côté sur lequel se nière générale, cette page affi­ trouve la page frontispice où che le titre du spectacle. figure habituellement le titre du spectacle ; par conséquent, Pagination La pagination du programme le verso représente le côté sur est respectée lorsqu'elle est pré­ lequel ne se trouve pas la page sente. Si le programme n'est pas frontispice. paginé, la page frontispice sera identifiée comme la page 1 et ainsi de suite jusqu'à la page finale (et endos de la couver­ ture).

Panneau Section d'un programme- dépliant ou en accordéon, située entre deux plis. Les nu­ méros de panneaux sont don­ nés de gauche à droite ou, le cas échéant, de haut en bas.

1 1 Signes conventionnels et abréviations

BNQ : Bibliothèque nationale du Québec

CETUQ: Centre d'études québécoises, théâ- trothèque (Université de Montréal) n° : numérotation des programmes repro­ duits dans les pages du catalogue p. : page(s) s.a. : sans nom d'auteur s.d. : sans date s.l. : sans lieu

[...] : L'utilisation des crochets, dans une légende, veut signaler qu'une infor­ mation n'a pas été tirée du pro­ gramme lui-même, mais d'une autre source.

12 1 Samson d'Henry Bernstein. Octobre 1935. La Comédie Franco-Canadienne. Photographie : J. Picaro.

La reproduction à l'identique (mais en noir et blanc) de la page frontispice de ce programme n'a pu être la norme pour le présent catalogue. Toutes les indications de page(s) reproduite(s), de dimensions et de la provenance des programmes sont regroupées en fin de catalogue sous la rubrique « Sources primaires ».

I. Le programme de théâtre un paratexte particulier

A. Définition(s) vendu (sans qu'un prix soit nécessairement indiqué sur la publication) ; - avant une représentation théâtrale, le pro­ Qu'est-ce qu'un programme de théâtre ? Une pre­ gramme est assurément prospectif, car il pré­ mière définition serait de le considérer en tant que cède, pour le spectateur, la représentation document imprimé précisant le lieu, la date, le dont il fait état. Il peut également servir à se titre de la pièce, le nom de l'auteur, la distribution remémorer après coup des détails concernant et les artisans du spectacle, offert sur place1 aux la production vue. À plus long terme, le pro­ spectateurs, gratuitement ou non, avant une re­ gramme fait figure de « petit monument à présentation théâtrale. l'éphémère ».

Ainsi, les caractéristiques essentielles du pro­ Cette définition, bien qu'utile et techniquement gramme seraient : valable, ne tend pas suffisamment compte de ce qu'implique la production d'un programme de — Document imprimé, le programme ne com­ théâtre en termes communicationnels et elle ne porte pas obligatoirement des éléments visuels parvient pas non plus à faite appataître les enjeux autres que typographiques ; matériellement, artistiques, voire institutionnels, dont est toujours il peut s'agir du recto (et du verso) d'une porteut ce paratexte particulier. feuille volante comme d'un livtet de plusieurs pages, brochées ou simplement assemblées ; La notion de paratexte théâtral dérive des ana­ — précisant le lieu, la date, le titre, l'auteur, la lyses du paratexte littéraire, en particulier celles distribution et les artisans du spectacle : il s'agit de Gérard Genette dans Seuils. Ce dernier a étu­ en quelque sorte du noyau dur du pro­ dié tout l'appareil éditorial qui accompagne la gramme, de son assise proprement informa­ publication d'un texte littéraire : nom de l'auteur, tive. Notons ici que les informations four­ titre(s), dédicace(s), préface, notes, ptésentation nies peuvent parfois s'avérer lacunaires : une Il arrive que le programme de l'éditeur (le fameux quatrième de couverture), date sans millésime ou la seule mention de la soit expédié par la poste etc. Cette étude remarquable qui, toutefois, ignore (par exemple aux abon­ « saison », par exemple « Saison 1911-1912 » ; presque totalement les dimensions graphiques et nés d'un théâtre) quelque il peut arriver à l'occasion que le nom de temps avant le début des iconographiques de l'édition, nous autorise à voir l'auteur saute, mais jamais le titre de l'œuvre représentations. Cette le programme de spectacle comme un paratexte pratique n'affecte évi­ jouée ; théâtral, où se conjuguent, dans des proportions demment en rien la posi­ tion d'antériorité du pro­ — offert sur place aux spectateurs, gratuitement ou variables, des éléments proprement textuels et des gramme par rapport à non, le programme de théâtre est rattaché di­ éléments visuels. l'événement spectacu­ rectement à un événement spectaculaire. C'est laire, mais elle incite généralement une fois rendu à la salle de spec­ Le paratexte littéraire et le paratexte théâtral ont peut-être les destinatai­ res à mieux se préparera tacles que le public reçoit le programme (à en commun de constituer, comme le remarque leur sortie au théâtre. ne pas confondre avec le prospectus). Il est le Genette, « une zone non seulement de transition, plus souvent distribué gratuitement, mais, dès mais de transaction : lieu privilégié d'une pragma­ Gérard GENETTE, Seuils, Paris, Seuil, coll. « Poéti­ qu'il se fait plus copieux ou plus soigné dans tique et d'une stratégie, d'une action sur le public que », 1987, p. 8. C'est 2 sa présentation, il n'est pas rare qu'il soit alors (.. .) ». Entre la scène et la salle, entre l'ensemble l'auteur qui souligne.

15 THÉÂTRES AU PROGRAMME

des émetteurs du spectacle et les récepteurs, le pro­ B. Typologie gramme nomme, annonce, décrit, commente, il­

lustre un événement théâtral en s'efforçant d'en Pour distinguer les différents types de program­ façonner ni plus ni moins l'horizon d'attente. Cette mes que nous avons mis au jour grâce au dépouille­ consttuction peut être très schématique ou, au ment d'archives publiques et privées, nous ne pren­ contraire, hypertrophiée, mais, le plus souvent, le drons en compte ici que les paramètres touchant programme évite ces deux extrêmes. Nous dési­ la forme de l'imprimé et sa fonction informative, gnerons sa forme la plus courante comme reportant à la section suivante la présentation dé­ programme-type. taillée de son contenu.

Non seulement en périphérie du spectacle, mais Quels qu'en soient le format et la facture visuelle, aussi directement relié à lui par son contenu, le le programme-type est un livret de quatre pages programme peut encore être rapproché de la pré­ ou plus, dans lequel on trouve les données essen­ face dans le cas des œuvres publiées (littéraires ou tielles de l'événement spectaculaire (lieu, date, non). De la même manière qu'une préface, le pro­ auteut, titre, producteur, distribution). Plus le gramme, pris globalement, est un discours d'es­ nombre de pages augmente, plus le livret aura ten- corte. On se gardera bien, par conséquent, de con­ fondre ce que dit le programme avec ce que le spectacle a été concrètement. Pourquoi s'y inté­ resser alors ? Parce que le programme témoigne, de diverses manières, de ce qui « travaille » les créa­ DIPIIS FRERES Grand MAGASIN DEPARTEMENTAL de l'E*, teurs, pour ainsi dire en deçà et au-delà de l'acte I57I » '5^9 Rue Ste-Catherine, Coin St-Andre et St-Chrlstophe. théâtral en cause. Dès lors, on ne s'étonnera pas

que le programme soit très révélateur de la rela­ Détail da premiere classe en Nouveautés et Modes, (lardes faites. Mercer j Tapi.*, l'rélaiL-. MeuMc*. etc. tion que souhaite établir une compagnie théâtrale Notre Assortiment dan* toutes cm ligne* est très cotiipM et do preirii r non seulement avec le public le plus immédiat - •hoiz. et noire devise est toujours: " Les meilleur» valeurs, pour les plus has pri.\ * BCat-i.e public est prie de lire le» ai J. A. OAONON rf*- nonce* dans et Pnyr.immt, 1 les spectateurs réels —, mais aussi avec la société THEO. FOURNIER surtout Je les patroniser. MACHlMlSTS elle-même. Autrefois, avant l'apparition du pro­ Photographe gramme, cette relation était, comme on sait, assu­ 1329 rue Ste-Catherine. prograuraw '4L ne Sh CatNri*.. fa*rci

P,il,b«ii.-n,. HpmMitk l'..u.t.ur. Les Fiances.. , Lapone à 11 rée par le prologue. Discours de circonstance, mise MARCHAND DE V, un,»!..-. * Kmd i''h* o W* à V,|nr .. d'Àlbano iMcaia osQinrts. tais, 11 en gatde, avertissement, nouvelles de la troupe et H48 r Je STC-CATH ERl NE Ha* Rue Ontario I TU étt Itt.Nhimta -1» 1, . des artistes, anecdotes, coups de gueule, propos O. ST. JEAN Achetez M facétieux, diatribes, salutations aux commanditai­ HORLOGER rr Jos. Pelletier res et autres protecteurs, tous ces morceaux qui BIJOUTIER peuvent entrer dans la composition d'un prolo­ Nu. 144s Mue Ste-Catherlnc gue trouvent volontiers un écho dans les pages des 4 JtiUtbl SoMtCWt Bell Tel. 2795. programmes. C'est dire combien le programme ATTENTION ,H, JERVAS,. porte inévitablement la marque d'époques succes­ CONFISEUR DAME R. RICHARDSON ililride Fruit* « l.iqueun IX sives et de divers modes de fonctionnement du 1337 Ste-Catharine théâtre. Ce qu'il ptoclame ou tait, ce qu'il montre Uotla Iç temps froid ! \ H or'oc or, Bijoutier '„] ut Cmvour Opttelori ou cache, ce qu'il célèbre ou déplore, fait en sorte Camt'ile 9?eveu Glavet & Giuchereau HM. Sti-Citkiri» W qu'il déborde largement les fonctions informati- (437 Stts-Caifcerlnc. Sttixfartùni «n-mnli,.. iu.ûn d.wivr* tie lire '.'.'..^iï.'i.'^m.-' 301 A1HEKST 3M étant Aani, Unnd *t B,l .i—>. < 1 ves et de recommandation qu'on lui prête sponta­ men-. .1* l'wumra»'!* loutMwr- . .Pri» dr l> iw IXtV'mùgny,. 1, - . I.... n ,.• Uni»! nément. .).-.!. ptUW 1 r •

2 Les fiancés d'Albano [s.a.]. Décembre 1900. Théâtre National

Français.

16 THÉÂTRES AU PROGRAMME

SALLE DU CORPS DE MUSIQUE DE TEMPERANCE No. 1515 Rue Ste-Catherine.

GRANDE SOIREE PATRIOTIQUE ET MUSICALE Par ï*> Cercle Notre»Dame NARCISSE 80LDUC LUNDI, 22 JANVIER 1900 IOBS BUE BIE-CATHEHlne ..PROGRAMME.. BOUCHER

LE FORGERON DE 11, I II ON JOUERA ... Cltateaiiduii P'élix Poutre Grand draine historique en 4 actes

PERSONNAGES; FELIX POUTH

TOINON, paysan CAME!., un train DR. ARNOS.DI J.E SHÉRIF .... I.E GEOLIER. ...A. Bynrellc UN JUGE . A. Decellcs J, A, DUVAL 1ER CONJURE.. ..E. Marsouin - IvtiiM *• Farronnarias Jf&BSUSTEHIM KÏ ÔEAS1TE TUILE», PEISTOSBâ. VESNiS, %TSE9,.Ï,T0., STO. ' i-iiiii, a min.

FÉLIX FU -Ml/= -DEUXIEME ACTE. Félix Puulré. 3 Le forgeron de Chateaudun de Léon Beauvallet. Mars -MUSIQUE, bar le Corps de Musique. -TROISIEME ACTE. Félix Poutre. 1901. Théâtre de la Gaité Française [sic). Feuillet recto- -MUSIQUE, par le Corps de Musique. -QUATRIÈME ACTE. Félix Poutre. verso.

Admission - W cts. Sièges Réservés, 5 cts Extra Placées entre parenthè­ dance à incorporer des commentaires sur l'œuvre

17 THÉÂTRES AU PROGRAMME

m SOTKf.F. Dt CALA |

Soirée de gala offerte par les artistes de Montréal à Julien Daoust. 7 a Inès Pérée et Inat Tendu de Réjean Ducharme. Octobre 1976. Nouvelle Avril 1941. Présentée au Théâtre National. Programme souvenir. Compagnie Théâtrale. Illustration de la couverture : Ginette Bernard. Fridolinades de Gratien Gélinas. [1956]. [Gratien Gélinas et sa Programme-revue. troupe]. Photographie : Studio Gaby de Montréal. Programme 7 b Même programme que précédent. Pages intérieures. Esquisse : Michel souvenir. Demers.

plupart des cas, sert de prospectus d'abonnement prospectus publicitaire et programme fonr - ainsi que le programme-affiche (cf. nos 8 a et d'ailleurs souvent l'objet d'une conception inté­ 8 b) et le programme-dépliant ou en accordéon grée (cf. nos 14 a, 14 b et 14 c). Cependant, il (cf. n° 10) - qui ont en commun d'être envoyés serait réducteur de ne voir dans le programme par la poste, dans une enveloppe ou non, bien qu'une publication vouée à l'autogratification. avant le début des représentations, et qui sont aussi Encore une fois, le programme a une fonction on remis, bien entendu, aux spectateurs effectifs. Il ne peut plus utilitaire : les informations fournies existe par ailleurs des programmes qui se dédou­ au spectateur font en sorte que la source de l'évé­ blent, suivant des visées complémentaires (cf. nement théâtral est attribuée à un travail collectif nos 9 a et 9 b). Mentionnons aussi l'exemple du pour lequel les personnes et leurs rôles respectifs programme de grand format de chaque édition doivent être scrupuleusement énumérés. Il en va du Festival de Théâtre des Amériques, auquel ainsi de la nécessité de faire savoir clairement qui s'ajoute une simple feuille pliée en deux pour cha­ a été responsable de quoi. À cette couche de don­ cun des spectacles de la programmation (cf. nos 12 nées factuelles peut s'ajouter un discours d'escorte et 13). plus ou moins abondant et d'un intérêt variable sur le plan éditorial. Il n'en demeure pas moins À plus d'un égard, le programme s'inscrit dans une qu'en plus de son contenu spécifique ce discours campagne de promotion qui vise à mettre en va­ d'escorte est révélateur du type de rapport qu'une leur un produit et à fixer une image de marque. Il équipe théâtrale cherche à établir avec le specta­ est évident que le programme met en vedette les teur et, pour le dire en termes plus imagés, avec le responsables d'une production théâtrale donnée Theatrum Mundi. auprès du public. Affiche, carton d'invitation,

18 THÉÂTRES AU PROGRAMME

H l 1 ITI YO: iVKEKS , f î > 0- Y » - Jbn»,

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8 a if sot d'Ostie de Jean-Claude Germain. Septembre et octobre [1981]. 9 a Yonkers de Neil Simon. Décembre 1992, janvier et février 1993. Théâtre d'Aujourd'hui. Programme-affiche. Photographe inconnu. Compagnie Jean-Duceppe. Photographie : André Panneton. 8 b Même programme que précédent. Verso (détail). Photographe inconnu. Graphisme : Caféine Graphisme. 9 b Programme produit par la Place des Arts. Photographie : François Brunelle.

10 Si j'avais la seule possession dessus le jugement dernier d'Erik Charpentier. Janvier et février 1997. Théâtre d'Aujourd'hui, Cercle Vicieux et Momentum. Programme-dépliant.

11 Programme de la saison 2001 -2002 du Théâtre UBU. Couverture : sans titre, anonyme. Jaipur, collection privée.

SAISON 20O1-2003

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ufey Dsectwn artistique

19 THÉÂTRES au PROGRAMME

FESTIVAL L> K THÉÂTRE DES AMERIQUES

Thérèse, Tom et Simon... L'intégrale

12 Programme officiel du Festival de Théâtre des Amériques, édition de 1997. Détail du tableau L'hommage à Rosa Luxembourg de Jean-Paul Riopelle. ©Jean-Paul Riopelle /SODRAC<2001).

13 Thérèse, Tom et Simon... L'intégrale de Robert Gravel. Présentée au Festival de Théâtre des Amériques [ mai et juin 1997]. Nouveau Théâtre Expérimental. Photo­ graphie : Mario Viboux. Graphisme : Folio et Garetti.

20 THÉÂTRES AU PROGRAMME

\h n in ii In-kl i< m serçe oenoncourt t • 11 i 'i i i • de u • n 11 ' -< « i - Je suis une mouette

Je suis une mouette

Je suis une mouette [Non, ce n'est pos ça] Miiiiclt m•,'•<•.. m, ix:tiis i.<-, luc bow<;rtu-. |t ' i un .m - i iix ilKinrn'. SUZOnne i : L-J11. • 111. M ji le M.lltN Omnibus et l'Ecole de mime de Montréal •i •. Loui.v ciun|imu .likj. kckuriJ Hurrin uiLWcciiik: présentent Vf • o • Les voies du Mime

14 Je suis une mouette [non, ce n'est pas ça], d'après La mouette d'Anton Tchékhov. Janvier et février 1999. Théâtre de ï'Opsis et Théâtre de Quat'Sous. (a) Dépliant publicitaire, (b) programme et (c) carton d'invitation. Photographie : Eléanor Le Gresley. Graphisme : Zeste communications.

15 Les voies du mime. Mars 1999. Omnibus et l'École de mime de Montréal. Programme pour un événement spécial. Peinture : Jaber Lufti. du 13 au 20 mars 1999

21 THÉÂTRES AU PROGRAMME

C. Anatomie

Dans le tableau des folios 24 et 25, ont été identi­ fiés les éléments textuels et visuels qui peuvent se rettouver dans un ptogtamme de théâtre, en les illustrant par certaines occurrences tirées de notre échantillonnage. La construction du modèle per- met de saisir en un coup d'ceil l'éventail des possi­ bilités qui s'offrent à un producteur dans l'élabo­ ration du contenu et de la facture visuelle et gra­ phique du programme. Toute analyse d'un pro­ gramme particulier commence forcément par la description la plus exhaustive possible de ses élé­ ments constitutifs. La présence ou l'absence d'un Le Génie de la élément conduit naturellement à examiner la stra­ RUE 1 tégie éditoriale adoptée et à jauger l'économie d'en­ semble du programme. Notre but n'est pas ici de DROLET commenter par le menu chacun des éléments du modèle, mais de pointer les principaux choix qui sttucturent l'élaboration du contenu d'un RÉSERVATIONS : (514) 523-2246 programme-type, suivant deux grands axes : d'une part, les éléments visuels et, d'autre part, les élé­ ments textuels. Entre ces deux axes, se situent des éléments qui touchent à la fabrication matétielle du programme (format, pa­ pier, encrage, typographie, graphisme) ou à des éléments mixtes, à la fois tex­ tuels et visuels, par exemple une parti­ tion de chanson' ou un encan: publici­

e loin Saia et Claude Meunier. taire. *M«l«IMt». fie • tart par ie 4M grande» tournée» ou Rideau Vert et bu Théâtre au Wuvmu Monde en Europe, incluent fURSS

Un» furant Cap ma S M Sapnarae Mont de Guy Duneane et AI

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Aucafé de laParad«Mtitti *>, piece a un personnage aaite pou aie pat Roch Cerner et a e de Kado KosUer Trois grandi bonheur» dans ion travail da i de Show. L'étage Bl Le Souaar dm Satin de Claudel, au TNM, iron mows en scene de Jean lout. Hou Sea dernier» -

Cheat c Botho Strauss, n m scene de Serge 0 Avant les années 1950, il n'est pas rare de trouver 16 a Le génie de la rue Drolet de Larry e du Conaervatoir dans le programme la Tremblay. Janvier-février 1997. Théâtre 1 râles, p « ,1:1 (I partition d'une chanson Michel Tremblay le dirige dam Meta ai mortal de de la Manufacture. Photographie : Yves Serge Boudin» au Theatre da QuatSou* plu nuekquet tirée du spectacle. Était- mou pkis laid, à remonte aur cetta marne scene pour ton Renaud. Graphisme : Folio et Garetti. • I-• '»•. .'.i PttcMor* Oisnoy •• ce une invitation lancée Ridiey. mise en scène par Mane-Louise Leblanc. En IMS. on la varia 1 deui repnan tu> le. planctiea du aux spectateurs à partici­ Théâtre du Rideau Veil : dans Mire Courage de Benoli Brecht mue en scene par Andre Brassard • Le proma- per au spectacle ou à 16 b Même programme que précédent. •aato alas anal de Smon Form, map en «Orne par G 19M el i l'été 1995. André Montmorency tria appel » st prolonger le souvenir de Panneaux intérieurs. Photographie du de Jaecues r • >• la représentation lors de haut : Pierre Dionne ; photographie du soirées domestique ? bas : François Larivière. Graphisme : m interprélaoon de Probablement les deux. Folio et Garetti. t réalise par Pierre failli «mi

22 THÉÂTRES AU PROGRAMME

À propos du modèle

Eléments visuels Éléments textuels

Mis à part la couverture du programme, qui com­ Outre les informations touchant les responsables prend presque toujours une image (dessin, repro­ de la production théâtrale concernée1 - à com­ duction, photographie) sinon le nom de la com­ mencer par la distribution, principale liste parmi pagnie ou son logotype (cf. n° 36, L'Équipe) ou toutes les listes que peut contenir le program­ encore le titre de l'œuvre (cf. IV a, L'avare) calli­ me -, il faut constater que ce qui est le plus sus­ graphié en grosses lettres qui font « signature », ceptible de différencier les stratégies éditoriales est l'intérieur du programme ne contient pas obliga­ la part consacrée aux textes, du point de vue de toirement d'autres éléments visuels. Lorsque ces leur nature (commentaire ou entrevue, par exem­ derniers sont présents, ce sont les photographies, ple), de leur longueur et, bien entendu, de leur en noir et blanc, des interprètes qui ont nettement teneur. Il esr devenu pratique courante de nos jours la faveur - souvent combinées avec des notices bio­ de trouver dans le programme un « Mor du met­ graphiques. Viennent ensuite, par ordre décrois­ teur en scène », à cause de l'importance décisive sant, les photos des concepteurs, les photos prises de ce dernier dans la réalisation d'un spectacle en cours de répétitions ou lors de la générale, les théâtral. Lorsqu'une création est en cause, il n'est esquisses de décor et de costumes, le plan de la pas rare que le programme réserve une place au « salle, les photos d'anciennes productions et, fina­ Mot de l'auteur ». Dans certains cas, la direcrion lement, des photos qui relatent des événements artistique se donne également la parole afin de liés à la vie de la compagnie (remise de prix, préciser, entre autres, les orientations de la com­ soirée- bénéfice, anniversaire, décès d'un artiste, pagnie et de la programmation. Par ailleurs, les etc.). Notons que le thème visuel de la page fron­ organismes théâtraux confient souvent des tâches tispice peut se répéter, à des degrés divers, dans les rédactionnelles (interviews, commentaires, résu­ pages intérieures du programme par la reprise d'un més, etc.) à des collaborateurs qui ne font pas par­ dessin ou d'une photo, par une typographie simi­ tie de leur équipe régulière ou qui ont rempli le laire, etc. Ajourons enfin que les compagnies théâ­ rôle de conseiller dramaturgique auprès de l'auteur trales qui disposent d'un budget au-dessus de la ou du metteur en scène. Lorsqu'un spectacle est moyenne sont plus susceptibles de consacrer au l'objet d'une reprise ou d'une tournée, il est fré­ programme des moyens importants, ne serait-ce quent qu'aux textes du programme originel s'ajou­ qu'en termes quantitatifs (nombre de pages, ico­ tent des extraits de critiques. nographie abondante). En même temps, de tels investissements conduisent habituellement le pro­ En périphérie de ces textes d'accompagnement, ducteur à rechercher des commanditaires et à de­ on peut trouver un ensemble assez disparate de Quant aux crédits propres mander au spectateur de payer un certain mon­ au programme en tant courts articles sur les sujets les plus divers. À une tant pour acquérir le programme. que tel, il faut constater époque, le programme a pu contenir des histoires combien souvent l'iden­ drôles ou des anecdotes, des citations de célébri­ tité des photographes, des illustrateurs ou des tés du théâtre, des rubriques sur la vie de la troupe, graphistes est gommée des notes sur les arrivées et les départs de mem­ ou incomplète. Cette im­ bres de la direction. Parfois - autre trait distinc- prévoyance des produc­ teurs n'est pas sans occa­ tif —, le programme accueille une déclaration sionner des maux de tête solennelle, un appel, un hommage à un grand dis­ aux archivistes et aux paru, voire un écrit à caractère polémique qui dé­ historiens du théâtre, comme du reste l'absence nonce une situation ou une politique, ce qui est d'une datation précise susceptible de lancer un débat. des représentations dans le programme.

23 UN MODÈLE CONSTRUIT

ÉLÉMENTS VISUELS FORMAT / PAPIER / ENCRAGE ©o

MONIQUE MILLER Monique Miller a joué pour toutes les grandes compa­ gnies théâtrales. Elle a été l'interprète de : Pirandello, Lorca, Claudel, Musset. Marivaux, Molière, Shakespeare, Corneille, Tchékhov. Ionesco. Pinter, Miller et O'Neill. Elle a aussi joué les auteurs québécois : elle a créé les pièces de Marcel Dubé au théâtre et à la télévision dont, De l'autre côté du mur. Zone, Chambre à louer, Florence, Bilan et Octobre; elle a aussi été de la créa- 'H tion des pièces de Louis Saïa et Claude Meunier, / Appelez-moi Stéphane et Les Voisins. Elle a fait par- | des grandes tournées du Rideau Vert et du Théâtre du Nouveau Monde en Europe, incluant l'URSS. À la télévision, elle a participé à une dizaine de téléromans dont Ses plus impor­ tants furent Cap aux Sorciers et Septième Nord de Guy Dufresne et Montréal P.Q. de Victor-Lévy Beauiieu, où elle incarnait le troublant personnage de Madame Félix. Elle fut Zoé Laurier dans la grande télésérie de Radio-Canada, Wilfrid Laurier. Au cinéma, elle tourna plusieurs longs-métrages dont Jésus de Montréal de Denys Arcand et Pour te meilleur et pour le pire de Claude Jutra. À son actif, on ajoute une cinquantaine de télé-théâtres, des téléfilms et récemment à Radio- Le Génie de la O Québec, deux dramatiques de Janette Bertrand dans la série "Avec un Grand A", Hélène et Alexis et Quand j'aurai 80. RUE I Au café de la Place des Arts, elle a créé Le Cirque noir, pièce à un personnage écrite pour elle par Roch Carrier et elle a aussi joué Trio de Kado Kostzer. Trois grands bonheurs dans son travail d'actrice : Pygmalion de Shaw, L'otage et Le DROLE 1 Soulier de Satin de Claudel, au TNM, trois mises en scène de Jean-Louis Roux. Ses derniers rôles les plus importants furent dans Qui a peur de Virginia Woolf? o d'Edward Albee avec Jean Besré, mise en scène d'Albert Miliaire au Théâtre du Bois- DU 28 JANVIER AU 15 FÉVRIER 1997 de-Coulonge, et dans 1A/ du pont d'Arthur Miller, mise en scène de Serge Denoncourt au TPQ et à la Compagnie . Puis, au TNM : Oreste dans RÉSERVATIONS : (514) 523-2246 o Andromaque de Racine, mise en scène de Lorraine Pintaî, et Le Temps et la Chambre de Botho Strauss, mise en scène de Serge Denoncourt.

o PIERRE RIVARD O Dès sa sortie du Conservatoire d'art dramatique de PAGE DE COUVERTURE Montréal, en 1993, Pierre Rivard a interprété plusieurs premiers rôles, passant du drame à la comédie, tant au théâtre, à la télévision, qu'au cinéma. Michel Tremblay le dirige dans Natures mortes de (â) Dessin, photo(-montage), illustration, caricature Serge Boucher au Théâtre de Qual'Sous puis, quelques mois plus tard, il remonte sur cette même scène pour son ^p Logotype du théâtre personnage de Presley dans Pitchfork Disney de Philip Ridley, mise en scène par Marie-Louise Leblanc. En 1995. on le verra à deux reprises sur les planches du ® PAGES INTÉRIEURES Théâtre du Rideau Vert : dans Mère Courage de Bertolt Brecht mise en scène par André Brassard et La prome­ nade des veuves de Simon Fortin mise en scène par Guillermo de Andrea. A l'été ^p Photos des interprètes et des concepteurs 1994 et à l'été 1995, André Montmorency fera appel à son talent pour Faux départ de Jacques Diamant. (J)* Signature(s) À la télévision, il se fait remarquer dans les télésêries les Grands Procès (Tuxedo Kid), Scoop IV (Rodger Lacroix] et dans les téléromans Watatatow (Gabriel Maquettes du décor, esquisses des costumes [photos]** Lang lois) et Le Retour (Julien Landry). Au cinéma, il se mérite en 1995 le Prix Guy-L'Écuyer pour son interprétation de Photos du spectacle en répétition [photos de la production] Pierre dans le long-métrage Octobre, réalisé par Pierre Falardeau. Photos d'anciennes productions Plan de la salle ® Sigles et logos des organismes de soutien, des comman­ ditaires Photos d'événements mondains [remise de prix, soirée- bénéfice, etc.]

* Les chiffres arabes, noir sur fond blanc ou blanc sur fond noir, renvoient aux programmes des folios 26 et 27. ** L'utilisation des crochets [...] dans ce modèle veut indiquer que les éléments ainsi isolés sont moins susceptibles que les autres de se retrouver dans un programme. *** Entre 1900 et 1940, il n'était pas rare que le programme contienne la partition d'une chanson tirée du spectacle. Écrit et mis en scène par LARRY TREMBLAY Extrait d'une page intérieure du programme du Génie de la rue Drolet, où figurait la distribution et qu'on ne retrouve pas sur les Avec MARKITA BOIES, MONIQUE MILLER et PIERRE RIVARD deux pages intérieures retenues pour notre modèle.

TYPOGRAPHIE / GRAPHISME ÉLÉMENTS TEXTUELS

I PAGE DE COUVERTURE

CONCEPTEURS Assistance à la mise en scène ^ Titre de l'œuvre [genre] et régie Hélène Gagnon Décor Claude Goyette ^ Auteur [traducteur] Éclairages Guy Slmard Costumes François St-Aubin Lieu des représentations [adresse civique] Maquillages Angelo Barsetti Musique Judith Gruber-Stitzer Date(s) et heure Musiciens: Synthétiseurs Judith Gruber-Stitzer Guitare Marc Vilmm- Numéro de téléphone pour les informations/réservations Chorégraphie de combat Huy Phong Doan ^ Nom du (des) (co)producteur(s) ÉQUIPE DE PRODUCTION Direction de production [coordonnées : adresse civique, téléphone, etc.] et direction technique Anne Plamondon Peinture scénique Manoeuvre Montréal Prix des places Coupeurs Gaétan Tyler Chapeau Danielle Perreau It Équipe de montage Charles de Lorimier Benoit Lecours. Stéphane Ross o PAGES INTÉRIEURES PUBLICITÉ ET PROMOTION © Développememt de public et communications Daryelle Belzile Distribution Relations de presse Communications Daniel Meyer Graphisme Folio at Garetti Photographies Yves Renaud Q Notices biographiques des acteurs Impression Imprimerie PL ^) Liste des concepteurs [notices biographiques des concepteurs] ÉQUIPE DU THÉÂTRE DE LA MANUFACTURE Direction générale et artistique Jean-Denis Leduc Crédits de la production Daniel Simard Développement de public Crédits des relations publiques et du marketing [publicité] et communications Daryelle Belzile Production et technique Anne Plamondon Administration Sylvie Gagné Q Mot de la direction [artistique et/ou générale] Secrétariat et guichet Danielle Ducharme Guichetières Geneviève Doucet. Angèle Langlais et Geneviève Neveu Mot de l'auteur [entrevue] / Notice biographique de l'auteur Accueil Justin Coulombe et Judith Houle Serveurs Mario Arsenauil Robert Babineau Mot du metteur en scène [entrevue] et Maryse Paquette. Autres textes [ou entrevues] de concepteurs [mot du traducteur] CONSEIL D'ADMINISTRATION Président Michel Dufour @ Résumé de l'intrigue [déroulement de la soirée] Vice-président Pierre Després Secrétaire-trésorier Jean-François Beaudry Commentaires [sur l'auteur, le texte, le travail de répétition, etc.] Administrateurs Suzanne Lalande, Jean-Denis Leduc, Marie-Andrée Roussel Témoignages divers [résultats de sondage auprès du public] © et Daniel Simard Nous tenons à remercier pour sa collaboration, Raymonde Gazaille de Montréal Danse

Le Théâtre de La Manufacture est membre de Théâtre Associés (TAI) et assure la gestion et la Q Composition de l'équipe permanente direction artistique du théâtre La Licorne et de La Petite Licorne. Il est subventionné pan ^ Membres du conseil d'administration Liste des organismes subventionnaires

Nos partenaires privilégiés C% Liste des commanditaires

Notes historiques [sur la compagnie, son rayonnement] Launn. Laplante G •3 \ cran. Dufault Avis divers au public [remerciement(s), reprise, prolongation, SNC-LAVAUN o tournée, etc.] Nouvelles et éphémérides [anecdotes, historiettes, etc.] o Extraits d'articles [de critiques] de journaux ou de revues [Partitions musicales***] / [Encarts publicitaires] o Crédits du programme [responsable, photographe, illustrateur, imprimeur, prix, etc.] Correctifs de dernière heure [papier collé ou agrafé] Ajout(s) [feuille volante insérée pour solliciter une appréciation, pour offrir un concours, etc.] I De nouvelles Belles-Soeurs, Pourquoi? et comment.

D'abord. La grosse raison: fuir la routine. Une pièce à succès, jouée pour la troisième fois de la même façon risque fort, sans que personne soit à blâmer, de tomber dans la rou­ tine et de perdre le "feu" qui fit une partie au moins de son succès. Aussi, l'opportunité que nous donne une telle reprise d'éclairer d'au­ tres aspects du texte qu'on a peut-être un peu négligés la première fois, et d'un peu négliger certains autres aspects du texte qu'on a peut-être un peu trop éclairés la première fois. Le comique anecdotique d'une part et l'insatisfaction d'autre part.

Comment? (ce qui suit ayant été écrit deux semaines avant la première est, comme on disait, "sujet à caution"). D'abord, aborder ce texte non plus comme une création, mais comme un classique (voilà le grand mot lâché! ). Ensuite, renouveler la distribution afin de pouvoir vraiment repartir à zéro, d'orienter l'interprétation dans un sens un peu différent: s'éloi­ gner du vérisme, du naturalisme et se rapprocher du "jeu". Que les actrices puissent jouer leur personnage et non plus ('"être" au premier degré. Essayer aussi de renouveler la mise en place, les jeux de scène. Là en­ core, réduire les anecdotes à certains moments et se concentrer sur les moments danses, sur les moments lyriques, sur les moments en "colère" (nous avons également pris le parti de replacer l'action de la pièce en 1965, année où elle a été écrite).

Enfin, dans les choeurs et dans certains numéros, utiliser des citations du folklore québécois. Nous nous inscrivons ainsi dans ce mouvement de redécouverte de notre folklore qui a été si bien amorcé par Jean- Claude Germain et les acteurs du Théâtre du Même Nom. C'était une tentative d'explication de ces nouvelles Belles-Soeurs. Ceux qui auront vu les deux mises en scène comprendront, sentiront, je l'espère ce que nous avons voulu faire.

© Les autres, qui voient le spectacle pour la première fois seront aussi

Chryiale. bou: geoii pur excel­ sensible à l'humour et à la misère des Belles-Soeurs. lence soumis à l'entière domina­ tion de •hilomintf». so femme, ie «tonne l'illusion de marier so fille, Hernie Vadiui, quo l'Epin ANDRE BRASSARD "... il Mt vélu d*> le d'un ton doux."

17 a Croquis pour le costume de Vadius dans Les femmes savantes. Robert Prévost, [s.d.].

17 b Les femmes savantes de Molière. Saison 1959-1960. Théâtre du Nouveau Monde. Maquettes : Robert Prévost.

18 Les belles-sœurs de Michel Tremblay. Mai [et juin] 1971. Théâtre du Rideau Vert.

26 ©

La pièce Les Ames mortes se situe dans to

"~ 'mm continuité esthétique de La forêt Construite

mode plus contemplatif que spectaculaire, cette

écriture scénique propose une réflexion sur le

sens du mot "âme' à travers quelques hypothèses

du dictionnaire:

11, Philosophie - Un des deux principes composanl l'homme. Principe de la

(• sensibilité et de ta pensée. " ie corps humain coche notre réalité, ta réalité c'est

I fame. ' (Hugo)

K Religion - Principe spîritul de I homme, conçu comme separable du corps,

| immortel et jugé par Dieu. Sauver, perdre son âme. Âme damnée, âme en paix. Les Âmes mortes

3. Être vivant, personne. Rendre /à/ne, mourir. I Une vieille maison déserte et pourtant pleine de vécu Elle abrite les souvenirs de ses anciens habitants qui. à différentes époques, ont tous aimé, souffert, mangé, ; 4. Partie essentielle, vitale dune chose. Centre, noyau. bu et. surtout, cherché à être heureux à l'intérieur de ses murs. Ici se croisent les

paysans du début du siècle, le couple des années cinquante, te jeune couple C'est en utilisant le langage des corps que j'ai voulu questionner le mot 'âme". Les d'aujourd'hui, le grand-père et sa petite-fille, ceux qui cherchent le bonheur dans Âmes mortes est un poème visuel, une réflexion par I image sur le cocoaning". la lamour et d'autres qui pensent le trouver dans la drogue De siècle en siècle, la tuile dans la drogue, la pollution. I inégalité sociale, les heurts des générations, la 0 maison offre protection à ceux qui y vivent, tel un témoin muet de leurs gestes course effrénée des temps modernes versus le rythme lent des temps anciens ta quotidiens, mais aussi de leurs tourments Intérieurs. La réalité reste d l'extérieur: elle maison comme rempart des violences extérieures et du regard des autres se bute contre la porte fermée et ne s'observe que par le trou de la serrure.

Voilà donc l'histoire des âmes mortes' de cette maison aujourd'hui déserte. 'Par une algèbre corporelle dont la grammaire de la danse et celle du théâtre, au

Bon spectacle Heu de cohabiter ou s'affronter, n'en font plus qu'une seule, Gilles Maheu signe avec HM Àmms mortes un puzzle métaphysique d'états de grace et de désarroi,

de douceur et d'effroi. d'Ivresse et de tristesse, autant d'Instants recréés dans ie

temps d'une représentation où apparaissent sous nos yeux - confrontés au pouvoir l engouffrant du noir - des personnages ineffables itlustront de leurs gestes banals et Gilles Mari eu essentiels un cauchemar Intemporel et constant, celui d'une condition humaine

sans espoir. Ce que disait Gogol au milieu du siècle dernier... '

"i have spread my dreams under your teet; R. Lèvesque. PARACHUTE, Montréal, octobre 96

Tread softly because you tread my dreams. "

W.B. Yeats

GAGNANT DU GALA DES MASQUES 96 I tu> lo DOg» couvwluf* KOtH CSngr* ' i usuyr j ii pdoio e1 vidéo ait itiKlprwnl ntncfl durant M ipvclocl* "Production de l'année' (Montréal) j '!•».« a etsirxk* vot lofsphones catiutooas »t wioovw'nieurt "Meilleurs éclairages G

27

II. L'histoire du théâtre francophone à Montréal au xxe siècle par ses programmes

A. De 1900 à 1948 : ce que les programmes apprennent à l'historien

Au début du XXe siècle, des propriétaires de salles, telles que le Théâtre National Français (cf. ..THEATRE NATIONAL FRANÇAIS.. n° 21), le Théâtre de la Renaissance (cf. n° 22) ou RUES STE-CATHEWNE ET BEAUDRY. le Théâtre des Variétés (cf. n° 23) proposent des s— tm. i» wm a4 ..PROGRAMMA. . programmes de une à quatre pages, dont la dispo­ sition graphique, généralement en colonnes, évo­ b tour du Monde fin 80 Joues > * PAR JULES VERNE J» * que celle d'un journal. Si ce n'est qu'ils indiquent DI9TBÎ B UTION le titre de la pièce, le nom de l'auteur, la distribu­ tion et le nom du théâtre, ces programmes n'of­ frent pas de textes sur les représentations en tant que telles. Lorsqu'ils dépassent le simple feuillet, l'espace supplémentaire est presque entièrement réservé aux encarts publicitaires, entre lesquels se perdent trop souvent les informations relatives à la pièce à l'affiche. •* Representations tous les Jours •* Apres-Midi et Soir. PRIX • SOIREES - tO, SO et 30 et» MATINEES .... 10 et aO.cts Les programmes du Théâtre des Nouveautés .W Apres- (1902-1908 ; cf. I a) constituent cependant un cas à part. Bien qu'abondante la publicité qu'ils CE SOIR contiennent est entièrement reléguée aux pages paires du programme, ce qui facilite grandement la lisibilité du document. Grâce à leur graphisme moderne et à leur ampleur peu commune pour Jeanne D'Arc l'époque (16 pages comprenant textes, photogra­ ^ Un *ofdai Maj, ' Paulin MUasi d'Arc Fount* MMk D'An, Mme MMhsl lou\- Exception faite des programmes du Théâtre des charte» VII * V-rl.„, Nouveautés, les programmes des productions col­ légiales ou amateurs présentées au Gesù (ancien­ «V.NOP8I8 ' nement la Salle académique du Collège Sainte- Sea* - ÏTr**" ™ h T*aa- Marie) se démarquent par l'usage fréquent d'il­ 21 Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne. Septembre 1900. Troupe perma­ lustrations en page frontispice et l'absence totale nente du Théâtre National Français. de publicité. Les spectacles étaient présentés à in­ 22 tervalles irréguliers (souvent en l'honneut d'un Jeanne d'Arc de Charles Desnoyers, [s.d., vers 1900]. Troupe permanente du ecclésiastique) et un soin particulier était apporté Théâtre de la Renaissance.

29 THÉÂTRES AU PROGRAMME

"Les veillées du bon vieux temps" LUOBOSEGUIN 4ICIE, 1324 Bte CB.ltiart.xi» PROGRAMME UN CHAPEAU DE PAILLE D'ITALIE »««• I. ,.,«•„.(,...«• ci. M Ludf» Grâ.4 —«Plr.Mï'SlL.S LES SUCRES

Dir«t>.. MM t ARIHUR LA PI tR RE Mini, l" vll'.MKH i FKI.IX 1|- 'I- r«*n—li a M* m il™.— A. f-. • ••

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La Chasse aux Corbeaux Comédie en 5 actes LA TROUPE DES ANCIENS DU GESU de Eugene Leoiche offre à tous leurs nombreux amis leurs souhaits MM. Louis Lapointe l« plus sincères Bernard Hogue i l'occasion du Nouvel An Georges Bouvier L.-Ph. Mercure Hector Crwrland PaJ Guévremont Ov.U L*s.re Le samedi, 1S janvier 1935 (en matinée) AJfred Arr-irau't Le jeudi, 1 7 janvier 1935 (ert soirée) Peu) Prenderçéit P.-E Le pane »» ptn |WtH— —T.,m \irtw à rivai* >(<-• r-j." —-ni • r »<< Directeur Artistique Joffre Mor.sset Oaude Sutton EmiinoB radiophoniqat, le rjirtunch* 1 3 janvier, m Porte CHLP i 7.30 p.m.

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r Zéphirirt Monté Légère Conrad Gauthie

30 THÉÂTRES AU PROGRAMME

CERCLE DRAMATIQUE Soirée de Gala LA PRÉSIDENCE PWONNEUIt L'HON. SIR LOMER GOUIN, K.C., M.G. ijfir Jr ."( nia*mit

Monument *~| mardi, _ _ , . , 17 NOVEMBRE à la conception graphique du programme, qui National 1925 changeait de facture et de forme en fonction des Drmlra, wlHiom HF.CTOR CHARLAND pièces à l'affiche (cf. n° 26), certains programmes allant jusqu'à inclure la totalité du texte joué. Sou­ B lignons également, cas rarissime, le programme de Le diet de l'homme qui Les vivacités type postal utilisé par la Troupe des Anciens du aurait vu saint Nicolas du Capitaine Tic CaaWdar en T™ Acte. Gesù pour les représentations de La chasse aux cor­ beaux, en 1935, et sur lequel on peut encore voir DRAMATIS PERSONAF.

os le timbre-poste (cf. n 25 a et 25 b). DRAMATIS Pt\R50NAF. Hwetr Tic l«m-Ph.lnTpr lirVrt i >-.jr • -,.. Claadc Sultan CrlrUm M.p. L -Charif» Tranajx Brma/d Rofrt Paaard Baplwr _ P | Bute». Vmknchrt w I - KirlkaMi Lorsqu'un théâtre ne finançait pas une troupe per­ DufKMKl» Carton Arthambaaull l»*"« 1 Chtaa.il manente, la production du programme était lais­ 5a.ii) Nicoiaa Cfcailea Cou, * -Ml... \ 'J,. I. ,,.1 Mme de Guy Robert MM* Frmandr JW. „.•«, sée à la discrétion des compagnies en location. Les Leale Mlle Lucile ['wan programmes du Monument-National illustrent cet état de fait. Notons l'illustration d'Edmond J. Massicotte pour Les sucres (1923 ; cf. n° 24) et le format de journal utilisé pour le programme du Diet de l'homme qui aurait vu saint Nicolas et des Vivacités du Capitaine Tic, pièces présentées en 23 Un chapeau de paille d'Italie d'Eugène Labiche et Marc Michel. Décembre [s.d., vers 1900]. Présentée au 1925 (cf. n° 27). Théâtre des Variétés. 24 Les sucres de Conrad Gauthier et Arthur Lapierre. Avril 1923. Présentée au Monument-National. Illustration : Les nombreuses revues et autres spectacles burles­ Edmond J. Massicotte. ques présentés sur les scènes montréalaises de la 25 a La chasse aux corbeaux à^ix^nt Labiche. Janvier 1935. première moitié du XXe siècle ont également mar­ La Troupe des Anciens du Gesù. Première occurrence connue d'un programme postal. qué de leur empreinte l'anatomie du programme 25 b Même programme que précédent. Pages intérieures. de théâtre. Abondamment illustrés par des carica­ Photographes inconnus. tures ou des photographies (cf. I c), la plupart des 26 Le combat de Georges Duhamel. Décembre 1932. Présentée à la Salle académique du Collège Sainte- programmes de revues comprenaient également Marie. Illustrateur inconnu. de courtes histoires drôles à lire « pendant l'en­ 27 Le diet de l'homme qui aurait vu saint Nicolas d'Henri tracte » ainsi que les partitions musicales de cer­ Ghéon ; Les vivacités du Capitaine Tic d'Eugène Labiche. Novembre 1925. Présentée au Monument- taines des chansonnettes tirées du spectacle. National. Photographe inconnu.

31 THÉÂTRES AU PROGRAMME

Signes de renouveau des pratiques scéniques

Exception faite des programmes réalisés par le Théâtre des Nouveautés (1902-1908) et ceux qui Font été par des institutions d'enseignement (Col­ lège Sainte-Marie et Collège Saint-Laurent, entre autres), les programmes qui ont vu le jour entre 1900 et 1930 sont fort peu diserts et très pauvres sur le plan de l'iconographie. Dans la grande ma­ jorité des cas, on n'y trouve que des informations de base - et encore, souvent lacunaires - sur le titre de la pièce ou du spectacle et sur l'auteur, sur le lieu et les dates des représentations ainsi que sur la distribution.

À partir des années 1930, le programme s'enrichit de nouvelles dimensions, tant textuelles qu'iconographiques. Certes, les programmes de la troupe Barry-Duquesne-Deyglun, qui installe ses quartiers au théâtre Stella en 1930, perpétuent la tradition d'une couverture qui met en vedette une comédienne ou un comédien (cf. nos 28 et 29), un choix qui sera encore la règle au théâtre Arcade dans les années 1940 (cf. nos 30, 32 et 33). L'Ar­ cade et la Comédie de Montréal, producteurs aux 28 Le prof d'anglais de Régis Gignoux. Octobre 1934. visées avant tout commerciales, ont quand même Union Artistique Canadienne. [Troupe du Théâtre senti le besoin d'offrir aux spectateurs des textes Stella]. Photographe inconnu. sur les pièces et sur les auteurs joués ainsi que de 29 La Rolls-Royce de Mario Duliani et Jean Refroigney. Novembre 1931. [Compagnie Barry-Duquesne]. faire connaître les orientations de leur program­ Photographe inconnu. mation par le biais d'un court texte la plupart du 30 Leopold le bien-aimé de Jean Sarment. Février [ 1945]. temps signé « La direction » (cf. nos 31 et 34). Troupe du Théâtre Arcade. Photographe inconnu. THÉÂTRES au PROGRAMME

FRANCE-FILM t DE PRESENTEH

Ill 31 Les jours heureux de Claude-André Puget. Mai 1942. La Comédie de Montréal. Photographes in­ connus. 32 La Rafale d'Henry Bernstein. Septembre 1940. Les Comédiens Associés [Troupe du Théâtre Arcade]. Photographe inconnu. 33 Fabienne de Claude Socorri. Octobre 1943. Troupe du Théâtre Arcade. Photographe inconnu.

France-Film M A COMEDIE- DC- MONTH WÎ

SAISON DE COMEDIE

34 Son mari de Paul Géraldy et Robert Spitzer. Septembre 1943. Troupe du Théâtre Arcade. Photographes inconnus. 35 Domino de Marcel Achard. Octobre 1941. La Comédie de Montréal.

33 THÉÂTRES AU PROGRAMME

À une époque où le théâtre n'est pas du tout sou­ tenu par les gouvernements, le M.R.T. français, sous la direction de Mario Duliani à compter du milieu des années 1930 (cf. n° 37), puis L'Équipe, dirigée par Pierre Dagenais dans les années 1940, Mm vont apporter des changements au programme qui sont le reflet d'évidentes préoccupations artisti­ ques. Les programmes de L'Équipe - dont le nom, aux amples lettres écrites à main levée, figure en T TTYT couverture, tel un signe de ralliement (cf. n° 36) - sont remplis de photos (cf. n° 38), de croquis et de textes - parmi lesquels le cinglant « Avant-pro­

UN SONGE DE NUIT D'ETE pos » de Dagenais lui-même sur la situation du

A MIDSUMMER NIGHT'S DREAM théâtre à Montréal, paru dans le programme des Fiancés du Havre, en mai 1947, mérite d'être mieux

"ALTITUDE 3200' de JIU.1KN LUCIIAIKK Entre 1945 et 1955, le paysage théâtral sera bou­ leversé de fond en comble à Montréal. Le vénéra­ ble M.R.T. français, les vieux routiers des Comé­ PREMIERE REALISATION DE L'EQUIPE diens Associés, la Comédie de Montréal, L'Équipe AU MONUMENT NATIONAL A MONTREAL de Dagenais et même les fameux Compagnons, LE 14 JANVIER 1943 qui avaient opté pour la professionnalisation en 1948, doivent à tour de rôle déclarer forfair er fer­ mer leurs portes définitivement. Le théâtre a hor­ reur du vide, la chose est bien connue. À partir de HRIM>\WOl M 1948, les initiatives des Gratien Gélinas, Yvette Nioi MTRAND Brind'Amour, , Monique Lepage, Jac­ ques Létourneau et Paul Buissonneau allaient ainsi tmM <;i ii.BAii.T ouvrir la voie à toute une nouvelle générarion d'ar­ tistes de la scène. <;i.*i,- xfiMtiir

IMWMM LTMf

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HUI,».I MUM H 36 Un songe de nuit d'été de William Shakespeare. Août

JrHt-IWr HMM 1945. L'Équipe.

Hn».. PARABM

lM RAT AM 37 Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand. Août 1939. M.R.T. français.

38 Tessa, la nymphe au cœur fidèle de Margaret Kennedy. Septembre 1943. L'Equipe. Page intérieure. Photo­ graphe inconnu.

34 THÉÂTRES AU PROGRAMME

Les Compagnons de Saint-Laurent (1937-1952)

On attribue souvent aux Compagnons de Saint- Laurent des mérites qui tiennent davantage de la volonté de leur conférer le statut de mythe fonda­ teur de la modernité théâtrale au Québec plutôt que de l'examen objectif des faits. En effet, l'his­ toire réelle de l'activité théâtrale à Montréal de 1930 à 1950 reste à faire, et ce n'est pas le lieu d'en analyser ici les tensions structurantes. On ne peut avoir aucun doute, cependant, quant à l'en­ gagement dont a fait preuve le père Emile Legault (1906-1983), fondateur et principal animateur des Compagnons, pour soustraire le théâtre (amateur et professionnel) des années 1940 à ses pratiques routinières.

Les programmes des Compagnons gardent la trace des efforts répétés pour revaloriser les liens entre la recherche artistique et la conscience éthique chez les comédiens et les spectateurs, au moment où la 39 Le mystère de la messe d'Henri Ghéon. [1940]. Deuxième Guerre mondiale faisait rage, dans la Compagnons de Saint-Laurent. Pièce présentée au foulée de la Crise des années 1930. Adeptes du Festival de Théâtre Chrétien. renouveau chrétien, les jeunes gens recrutés par le père Legault se reconnaissaient volontiers une mission - au départ étroitement édifiante (cf. n° 39), puis franchement culturelle-, dont le maî­ tre à penser fut le célèbre homme de théâtre fran­ çais Jacques Copeau. La collection complète des BRITANNICUS programmes des Compagnons constitue une source précieuse pour comprendre l'approche pé­ M A R ANTOW dagogique qui en sous-tend les productions. Par exemple, la contribution du photographe Jean Marantow, qui, à l'occasion du programme de Briser la statue, a proposé une série remarquable de clichés sur les acteurs (anonymes) dans leur rôle pour Britannicus (cf. n° 40) - est unique dans l'his­ toire du théâtre montréalais. D'autres program­ !»:•! K ! A STATUE. mes accueillent, pour notre plaisir, des dessins ori­ du Lhil.i. mai eu wo Il pl» • « El jMirur.i la* 1i. 1 m «hl« ilra-J" ginaux de décorateurs qui collaborent à la pro­ m ncut nvytMiMH une aum Hfmrvat Jt loua iotaun, * dwi j '• ri! «plu. .tt lui ABTKTM O aam fv nom .. "< IV ,- duction de spectacles, par exemple, Alfred Pellan (cf. II b), Jean-Paul Ladouceur (cf. n° 41) ou Robert Prévost (cf. n° 42). 40 Briser la statue de Gilbert Cesbron. Mars et avril 1949. Compagnons de Saint-Laurent. Photographie du personnage de Néron dans Britannicus [Louis-Georges Carrier] : Jean Marantow.

35 THÉÂTRES AU PROGRAMME

D n

COMEDIE Eh DFUX ACTES

Trygée un paysan, Le Coryphée

Premier esclave Le choeur parlant Poienos, dieu de la guerre Second esclave Le choeur chantant

Hermès Le Devin Paniaj^ ' La déesse de la Paix Le Fabricant d armures Deio fillettes, enfants de Trygée Théoria, déesse des Fêtes Le Fabricant de piques Pre«er p tir gars Opôra, déesse de l'Abondance et des Moi DeuBeme o tit gars Le Fabricant de casques

41 La paix d'Aristophane. Avril et mai 1949. Compagnons de Saint-Laurent. Illustration : Jean-Paul Ladouceur. n

DISTRIBUTION PAR ORDRE D'ENTRÉE EN SCÈNE:

OLIVIA THÉRÈSE CADORÉTTE Palais de Federico à Flore-nce. MARKUS. DOMESTIQUE DE FEDERIGO . . GEORGES GROULX 1er tableau de l'acte II. FEDERlGO JEAN COUTU

LE PRINCE BLANC PAUL DUPUIS

DONNA BiANCA DENISE PELLETIER

GIUSEPPE ROGER GARCEAU

DON ESTEBAN ANDRÉ CAILLOUX

LE LIEUTENANT SOOERlNI PAUL COLBERT

LE MOINE LIONEL VILLENEUVE

L OFFICIER JEAN-MARIE LEFEBVRE

PREMIER SOLDAT JEAN FAUCHER

DEUXIÈME SOLDAT GUY BÉLANGER

• in titan In n*«»ii an» M M* par Robert prevost, • L« rftcc'i .«...ru*, dai» .„ MMMN p- GEORGES CAMREAU .t ERNEST BROC KEN. •art ft B» p*' JEAN-CLAUDE RINFRET al GABRIEL CONTANT. • La. cmttimn màmâkâ ont ••• a.àtutai p.r MADAME AMIRO&I tl kaj coitum» I*- •W*J par MADAME BLAIN.

• l« ilntHu M . • p*. MLLE CARMEN TREMBLAY • Mu*i*jM a. OTTO JOAKIM p.... >< !',,->.• M' DOROTHY WILOEN ai MARIO DUSCHESNES .-•.,„-.. STUDIO MARCO

• 4. M. AKOS FARKAS «Max te**. JEAN COUTU

42 Federigo de René Laporte. Février et mars 1952. Compagnons de Saint-Laurent. Esquisses : Robert Prévost.

36 THÉÂTRES AU PROGRAMME

Par ailleurs, il y aurait intérêt à examiner de près l'ensemble des textes - souvent signés par des auteurs étrangers - qui ont eu pour but d'explici­ ter les intentions des Compagnons et, bien en­ tendu, de valider leur démarche par l'enttemise de signatures prestigieuses. Le père Legault lui- même n'hésite pas à y faire régulièrement état de la vie de la troupe - un programme nous informe même, photographies à l'appui, du mariage de Georges Groulx et de Lucille Cousineau, sans tou­ tefois les nommer (la règle de l'anonymat s'appli- quant alors dans toute sa rigueur). En fait, le pro­ LAILI. I) H M,N I9IS gramme tel que le concevait le père Legault, déjà si empreint de valeurs humanistes d'inspiration INSTITUT ' LIMBOURG mwaiaxn, U2 STK-r ATIIKHINK OUEST chrétienne, allait tout naturellement connaître un TtiEATRE prolongement sous la forme d'une revue aux am­ DELVILLE bitions éminemment éducatives : les Cahiers des Compagnons (1944-1947) auront été en effet le PROGRAMME DE CETTE SEMAINE premier périodique théâttal au Québec, conçu et réalisé par un groupe de praticiens francophones. Que les Compagnons n'aient été à cette époque Montreal que de simples « amateurs » en dit long sur les E^ A LA difficultés qui attendaient ceux qui ambitionnaient de défendre au Québec l'existence d'un théâtre Cloche d'Art... GRUTT IHM UTUA TI RULTIMII H I ITLIT fc CL DILIILLS SCENES ET TYPES NOUVEAUX.^ Revues et créations dramatiques dans SPECTACLE DE FAMILLE la première moitié du XXE siècle COMEDIE et OPERETTE REPRESENTATION* TÔT» ta» TOTN * B HR*. DIMANCHE COTNPRUV MATINÉE TOUS LES JOURS A : HEURES, EXCEPTÉ 1« SAMEDI.

Les revues, proches de l'esprit satirique, pat le ton IN MMIIUE, TOITIAÉE» ET MTRÉW, 10 30 ET 2 DIMANCHES A; FOTEI. 10 U, 80 ET 40C sinon par la langue, des spectacles apparentés d'ori­ m US PLUESTA * /'I'..-. V f I.- FA* lût «ME AÛPFA L'EWI I*K gine française, les soirées burlesques, dominées par les emprunts aux recueils de sketches américains traduits tant bien que mal et les récitals composi­ tes (poèmes de circonstance, contes populaires, PSS'T! ON Y VA T'Y? chansons et danses folkloriques) dominent la pro­

duction théâtrale à Montréal de 1900 à 1950 Si je suis si bien portant, c'est que je bois de la BIERE (cf. n°s 43, 44 et 45). Tous ces « petits genres » sont en vogue, alors que la censure cléricale et 43 Prends su' toé ! de Ch. E. Gauthier et G. Legrand. Mars 1919. Revue l'autocensure des gens de théâtre, conditionnés présentée au Théâtre Canadien- qu'ils étaient par les multiples menaces d'inter­ Français. Photographe inconnu. diction, exetcent une pression indéniable sur l'en­ semble de la création scénique. Gratien Gélinas, 44 Montréal h la cloche de [Charles] de 1938 à 1946, saura tirer habilement profit de Delville. [s.d., vers 1901]. [Troupe du cette tradition revuiste, avec sa série annuelle des Théâtre Delville]. Fridolinons (cf. II a), en imposant un style mi- EUl ti\ KUSHSE, PERIME HTGIEHIQJE IL NUTRITIVE. 45 Pss't ! on y va t'y ? de Paul Gury. naïf mi-gouailleur qui lui vaudra d'être reconnu Novembre 1919. Revue présentée au comme l'un des précurseurs de la dramaturgie Théâtre National Français. Photo­ « nationale et populaire » au Québec. graphe inconnu.

37 THÉÂTRES AU PROGRAMME

Qu'en est-il parallèlement de la création dramati­ THEATRE que proprement dite ? Pour s'en tenir aux pro­ grammes, les créations nationales de la période sont CANADIEN fRANCAIS

plutôt sous-représentées dans les fonds publics. Par -.M \I\K IM 'MAI exemple, les programmes des pièces de Leopold Houle - et, en particulier, Le presbytère en fleurs LE MORTEL (1929), l'un des grands succès de l'époque -, res­ tent introuvables... De même, il n'y a nulle trace BAISER DISTRIBUTION

dans les fonds d'archives de la création à'Aurore Le docteur Monroy MM. Albert Derbii Raymond Lavery Paul Gury Abbe Testier - - .... - - F. Dhavrol l'enfant martyre ( 1921 ), et il faut se contenter d'un Maximilien Desbiens J. Girard in Theophraste Lavery - - A. Valeur programme qui fait état d'une des nombreuses Vernet Hervé Edouard Guimond Mire "... DauvilHer reprises ultérieures, au début des années 1940 Jimmy, valet ...... Un jeune homme - • - . . x... Cécile Desbiens Mmes Antoinette Giroux (cf. n° 49), pour attester son statut de pièce culte. Mme Desbiens Jane Dalbieu

Aline Laroche, garde malade .... jine Costa Heureusement, les programmes ont sauvé de Mme Lavery Noiiere Rose Vemet. Simone Roberval

Blanche Revna l'oubli l'avènement de pièces importantes dans Jane Yvette l'histoire du théâtre québécois, dont La Passion Clara, femme de chambre - . - - - - Fériel SYNOPSIS ( 1902) de Julien Daoust (cf. n° 48), Le mortel baiser 1er acte. — La plage de Petite Baie. Gaspesie. en 101S. 2e acte. — Le cabinet du docteur Monroy à Montréal deux ans après. os •le acte. — Chez les Desbiens, te lendemain. (1921) (cf. n 46 et 47) de Paul Gury (pseudo­ 3e acte. Le cabinut du docteur Monroy (autre local) deux nyme de Loïc le Gouriadec), Coktail (1935)

(cf. n° 51) d'Yvette Ollivier Mercier-Gouin, les atuice DIMANCHE, 29 MAI 1921 Soir. « paysanneries » d'Un homme et son péché de Claude-Henri Grignon dans les années 1940 LE MORTEL BAISER' (cf. n° 52), Maluron (1947) de Félix Leclerc au bénéfice de M. ALBERT DERBIL (cf. n° 65), Tit-Coq (1948) de Gratien Gélinas (cf. n° 50), La cathédrale... (1949) de Jean Despréz (pseudonyme de Laurette Larocque-Auger) et enfin, Polichinelle (1950) de Lomer Gouin (cf. II c).

Les programmes de ces créations ont une facture et un contenu très divers. Pour l'historien, ils se­ ront toujours des archives essentielles, en tant qu'inscriptions historiques de la quête fascinante d'une identité théâtrale, qui, pour l'essentiel, était encore ignorante des avancées de la modernité.

46 Le mortel baiser de Paul Gury. Mai 1921. Présentée au Théâtre Canadien-Français.

47 Le mortel baiser de Paul Gury. [Avril 1946]. [Présentée à la Salle St-Stanislas]. Photographe inconnu.

48 La Passion de Julien Daoust. Mars 1902. Théâtre National Français.

49 Aurore l'enfant martyre d'Henri Rollin et Léon Petitjean. PAUL GURY k'AUTEUR Avril [1941]. [Troupe Rollin-Nohcor]. Photographes inconnus.

38 THÉÂTRES AU PROGRAMME

JEU

Les Pianos.... MONTJMENT "KARN" NATIONAL. JULIEN DAOUST, O'RrOT.UR au sommet. Exposition de Paris 19C», Diplôme d'honneur, Grand Prix donné pour supériorité de construction, durahi- Hté et richesse,de son. Seconda Semaine, 7/fars 1902 Les pianos " Checkering " re­ commandés par les* plus- grands artistes de l'univers. Toujours en mains plusieurs autres marques de pianos des plus célèbres manufactures, vendus à des prix spéciaux, pour du comp­ "LA PASSION" tant ou avec conditions pour con­ Tirée de l'couvre sublime, représentée à OBIik venir aux acheteurs. AMMERGAU, en BAVIÈRE, The D. W. KARN CO., Ltd. 5 [acte» et 7 tableaux. . -Mil KARN RUE STE-CATHEKINE OUEST. La roi» it (arte sera ten par Ht REID-BEDJRD

J. A. HT'RTE AII * CIE.,

1680 Rue Ste-Calhertn*. Lee PIANOB eboilb!«péckltneBt par ]*• arliitei it celTheîlie'ioirt ftar- •ia par U .. liioi BUBTEAD MO. 1680 m-;;-., 0 Hberii• I

39 THÉÂTRES AU PROGRAMME

Yvette Mercier-Gouin

JL*"auteur de "Cocktail" n'a pax besoin d'être présentée au public. Elle est connue non seulement pour se* activité* sociale» et charitable*, mai* aussi pour U distinction de son talent littéraire. Le théâ­ tre l'a toujours vivement in­ téressée, tout d'abord comme interprète dans de» cercles d'amateurs, puis comme au­ teur dramatique. Cast au Montreal Repertory Theatre qu'elle a commencé à faire re­ présenter ses pieees dont l'ori­ ginalité et la tenue littéraire furent remarquées par le pu­ Y»Mlc MKIM-|KK-(,Ot'!N blic et la critique. "Cocktail" est le premier ouvrage aussi important de Mme Mercier-Gouin. I • l'accueillant, le Théùtre Stella désire mani­ fester son désir d'être favorable aux auteurs canadiens. La série est commencée.

50 Tit-Coq de Gratien Gélinas. [Octobre 1948]. [Gratien Gélinas et sa troupe]. [Photographie : Henri Paul].

51 Cocktail d'Yvette Ollivier Mercier-Gouin. Avril 1935. [Académie Canadienne d'Art Dramatique]. Photographe

ème 52 Un homme et son péché (3' paysannerie) de Claude- Henri Grignon. Mars 1946. Présentée au Monument- National. Photographe inconnu.

40 THÉÂTRES AU PROGRAMME

Visiteurs de renom (1916-1957)

Le Québec et, en premier lieu, Montréal ont été une terre d'accueil pour les artistes francophones d'origine européenne tout au long du XXe siècle. Les nombreuses tournées de Sarah Bernhardt, entre 1880 et 1916 (cf. I b), n'ont pas été sans engendrer des chocs salutaires sur l'activité théâ­ trale encore sous la coupe d'une pudibonderie ul- tramontaine.

Toute vie théâtrale doit, pour se développer, se mettre à l'école de la liberté. De nombreux artis­ tes de renom viendront régulièrement le rappeler artistes bu Œljéatrc bt la à une collectivité canadienne-française encore fri­ Çorte ftt-iflartin leuse et passablement sous-instruite avant les en représenta années 1960.

Après la Divine Sarah - dont la dernière visite à Montréal remonte àl9l6-,ily eut, en 1922, la troupe de Cécile Sorel, parée du titre de sociétaire de la Comédie-Française. En 1924, le théâtre Orpheum mit à l'affiche une production du Théâ­ 53 Gringoireâe Théodore de Banville. Décembre 1924. tre de la Porte Saint-Martin (cf. n° 53), puis, en Théâtre de la Porte Saint-Martin. 1927, le théâtre Princess programma un Mozart défendu par Sacha Guitry et Yvonne Printemps - grands mondains de la scène parisienne, qui n'auront guère impressionné les coloniaux, même si la presse quotidienne et les magazines, tels que LUDMILLA PITOËFF La Revue Populaire et La Revue Moderne, en firent ET SA COMPAGNIE leurs choux gras. présentent

Dans les années 1940, Ludmilla Pitoëff, ancienne compagne de Georges Pitoëff, viendra, à l'invita­ tion de Jean Gascon et de Jean-Louis Roux, mon­ ter et jouer quelques pièces, notamment L'otage (cf. n° 54). Il faut toutefois attendre les années 1950 pour que des artistes français d'envergure viennent en quelque sorte apporter une caution indirecte à des démarches locales tournées vers le théâtre d'Art. Ce fut le cas lors de la venue de Louis L'OTAGE Jouvet au His Majesty's, en mars 1951, dont la de Paul Claudel mise en scène de L'école des femmes et le jeu n scène et décors de Madame Ludmilla Pitoëff (Arnolphe), dans le célèbre décor de Bérard, A LA SALLE DU GESU. LES 3-4-7 et 11 DECEMBRE furent encensés par la critique et le public 1943 54 L'otage de Paul Claudel. (cf. n° 55). Décembre 1943. Ludmilla Pitoëff et sa compagnie.

41 THÉÂTRES AU PROGRAMME

En 1952, ce fut au tour de la toute récente Com­ son répertoire de classiques (Molière, Marivaux, pagnie Renaud-Barrault de présenter un répertoire Beaumarchais, Musset), au moment où le Théâ­ composé de pièces de Shakespeare, de Molière, de tre du Nouveau Monde n'avait encore que quatre Marivaux et d'Anouilh (cf. n° 56). Les deux artis­ ans d'existence et le Théâtre-Club, tout juste un tes français allaient par la suite revenir souvent, an. Pour clore cette série de tournées, presque ex­ ensemble ou séparément, à Montréal. En 1954, clusivement consacrées au grand répertoire, on doit Jean Vilar et son Théâtre National Populaire pro­ mentionner la présentation, en 1957, par la com­ posèrent au théâtre Saint-Denis Dom Juan, L'avare pagnie Edwidge Feuillère, de La dame aux camé­ (cf. n° 57) et Ruy Bias (avec, dans le rôle-titre, lias, célèbre mélodrame qui, comme pour boucler Gérard Philipe). En 1955, la Comédie-Française, la boucle, renouait avec l'une des pièces fétiches toujours au Théâtre Sainr-Denis, vint présenter de Sarah Bernhardt.

Jfiuii jouicl a M-onttéal JÇpuii jouret 7 her grand Louis T°uvet, gr he visit to Montreal of Louis louvet, the distin­ C'est à vous, s'il vous plaît, que ce discours guished French comedian, in a production of "L'Ecole s'adresse .. . Vous avez failli nous faire attendre . . . des Femmes", the moet sparkling of Molière's come­ cette visite au Canada français. Oublions le passé... dies, is an event in the theatrical life of the Canadian Vous êtes là. Nous vous connaissons déjà fort theatre the importance of which commands attention. bien, par vos films. Et puis vous avez ce soir au Ever since the closing of the Theatre des Nouveautés parterre des amis, des admirateurs, qui ont gardé we have had no regular professional French com­ intact le souvenir de vos prestigieuses incarnations, de vos étonnantes mises en scène à l'Athénée, à la pany playing here, though we have been given Comédie des Champs-Elysées et même au Vieux- some notable occasional performances of the classic Colombier, Peut-être s'en trouve-t-il même qui vous French drama by Les Compagnons. We cannot even ont vu quelque part en province, jouant un mélo­ rely upon a visit by any French company coming to drame bien tassé ! Oublions le passé.. . the United States for a tour. Mais vous, nous connaissez-vous bien ? . . . Savez- vous même un peu dans quel brillant sillage vous M, Jouvet has toured in the United States before vous avancez vers nous 7 Que vous suivez ici, dans la grande, l'illustre famille des comédiens français now. New York got to know him very well during que vous représentez à votre tour parmi nous, Sarah the eighteen months of the famous Vieux Colombier et lu die, Coquelin, Mounei-Sully, Mme Segond- Theatre's stay in the American metropolis, when WBber, Réiane, Joubé, de Max, Francen, de Féraudy, he was Jacques Copeau's producer and right-hand Sorel, Lambert, Gémier et Magnier, Guitry (Sacha) et (alors!) Yvonne, Dorziat et Morlay, tant d'autres man. Jouvet's greatest success was "L'Ecole des Femmes", in which he played the role of Arnolphe. With that role his name will always be associated. Ce beau temps des tournées de comédie fran­ He Is regarded as one of the most brilliant inter­ çaise esl hélas I passé. Venez-vous, cette première fois, renouer une belle tradition r Ah I rallumez les preters of Molière the French stage has ever known. lustres, même si vous devez, comme Giraudoux peut-être vous en a donné l'Idée, les suspendre du ciel au-dessus de cette place de ville de "L'Ecole The play "L'Ecole des Femmes" brought down des Femmes" I upon Molière's head vicious attacks by his many C'est que Molière, voyez-vous, est pour nous de enemies both within and outside his own profession. ces hommes trop connus que l'on ne connaît pas Molière sought to show in "L'Ecole des Femmes" assez. .. Dans toutes ces années de fournées fran­ what happens when people's natural tendencies are çaises au Canada, seuls l'ont joué Coquelin (Les ignored, so he portrayed a girl brought up in com­ Précieuses et Tartuffe), Lambert (Tartuffe), Mauloy- Doniat (Les Femmes Savantes), de Féraudy (L'Avare plete ignorance of the facts of life until she Is of et Le Médecin Malgré Lui), Gémier (Le Bourgeois marriageable age, when the man who has planned Gentilhomme), Sorel (Le Misanthrope). Vous allez so to wed her discovers that her own youthful ins­ maintenant nous présenter Arnolphe, Chrysalde, tincts have led her to fall in love with a youth nearer Agnès, pardon I votre Arnolphe, votre Chrysalde, votre Agnès, qui se trouvent être en même temps her own age. ceux de Molière, par-dessus le Mur des Lamentations érigé par le Romantisme. The theme intrigued all the theatre world and its ntends Toinette s brilliant handling by Molière won him public acclaim Vivent les collèges d'où l'on sort si habile hom- that never faded during his lifetime. Its popularity remains undimmed to the present day. LOUIS JOUVET Oui, tout de même, il faut vous dire que nous For English-speaking theatregoers the opportunity dans le rôW d'Amolphe de "L'ECOLE DES FEMMES", savons fort bien que "le mariage n'est pas un badi­ presented of following French dialogue spoken in de Molière. nage'' et que nous avons appris "la mort du petit such a play by a company of gifted contemporary chat" ... Mais Molière, joué par vous et par vos artists should not missed. Not only are they assured excellents camarades, instruit... et divertit mieux, à coup sûr, "que ne fait aucun livre" .. . of a delightful evening's entertainment, but of an educational experience the value of which cannot Nous voici donc, cher maître, à l'Ecole de louvet... be overestimated.

lean BERAUD S. MORGAN - POWELL

Pag* i

55 L'école des femmes de Molière. Mars 1951. Compagnie Louis Jouvet.

42 THÉÂTRES AU PROGRAMME THÉÂTRES AU PROGRAMME

ÉVOLUTION DU GRAPHISME DES PROGRAMMES DE THÉÂTRE AU XXE SIÈCLE

Les planches en couleurs encartées dans le présent entre la manière traditionnelle - centrée sur catalogue et paginées en chiffres romains (de I à l'acteur-vedette - et le souci évident de « faire VIII) mettent en relief l'évolution du graphisme image ». Un très bon exemple dans cette veine est de la page frontispice des programmes de théâtre le programme de 1939 de la revue Fridolinons de langue française à Montréal au XXe siècle. (cf. II a) de Gratien Gélinas, qui exprime la jovia­ L'échantillonnage proposé n'a pas exclu pour lité la plus franche via l'exubérance du dessin très autant certaines couvertures en noir et blanc, qui coloré de Jacques Gagnier. côtoient ainsi une cinquantaine de pages frontis­ pices qui ont utilisé la couleur à des degrés divers. Même si le recto et le verso du programme des Compagnons de Saint-Laurent pour Le soir des rois, Planche I en 1946 (cf. II b), a dû, probablement par mesure Les pages frontispices de cette planche sont révé­ d'économie, renoncer à la couleur (mais pas au latrices de ce qui gouverne la vie théâtrale de 1900 gris), on y reconnaît aisément la manière d'Alfred à 1930. Le Théâtre des Nouveautés (1902-1908) Pellan, qui signait également le décor et les costu­ se distingue pour l'époque par le soin apporté à la mes, multicolores quant à eux, de ce spectacle conception graphique et au contenu de ses pro­ marquant dans l'histoire de la scénographie qué­ 1 grammes hebdomadaires . Datant de 1902, le pro­ bécoise. Sans aucune inscription pour désigner ne gramme de Francillon (cf. I a) utilise, quant à lui, serait-ce que le titre de la pièce, la couverture du une encre bleue et le dessin d'une tête de femme programme s'offre en tant que signe purement enturbannée ainsi que des enjolivures dans le style plastique qui laisse anticiper la découverte d'un Art Nouveau. objet hors de l'ordinaire.

Au milieu, en médaillon, une photo de Sarah Enfin, le programme du Polichinelle de Lomer Bernhardt (1844-1923) ne cache pas son âge, dès Gouin - auteur de la pièce et de la conception lors que la Divine eût atteint le statut de mythe. graphique (dessin et lettrage) de la couverture -, C'est encore pour entendre sa « voix d'or » que le lors de la création de la pièce au Gesù, en 1950, public de 1916 s'est déplacé en grand nombre, est d'une superbe simplicité graphique, tout en lors de ce qui allait être sa dernière tournée en connotant une mélancolie certaine. Ce programme terre américaine - ce qu'atteste le programme du existe en deux versions : trait noir sur fond blanc théâtre His Majesty King George the Fifth et, comme ici, trait blanc sur fond noir (cf. II c). (cf. I b). Par exemple, les pro­ grammes hebdomadaires La force expressive de ces trois programmes mon­ du Théâtre National Fran­ Enfin, le programme de 1930 du Théâtre Natio­ tre jusqu'à quel point le théâtre et la planche à çais, de 1900 à 1914, nal (cf. I c), où se produisaient depuis plusieurs comptent habituellement dessin sont en résonance, marqués qu'ils sont par années les artistes du burlesque, donne à voir « en quatre pages, submer­ une même foi dans le savoir-faire de l'artisan. Le gées par des encarts pu­ situation » l'inénarrable Tizoune (Olivier recours à des dessinateurs ou, plus rarement, à des blicitaires, où l'on ne Guimond, père), le premier comique de la troupe. trouve que des informa­ peintres pour illustrer la page frontispice du pro­ Chaque semaine, une photo de l'un ou l'autre des tions factuelles (titre de la gramme se manifeste avec éclat à compter des pièce, auteur, distribu­ membres de la troupe était ainsi placée en couver­ années 1930 à Montréal, une période qui prépare tion). Contrairement aux ture. programmes du Théâtre des bouleversements multiples dans la manière de des Nouveautés, on n'y travailler des gens de théâtre. trouve pas non plus des Planche II textes sur la pièce à l'af­ Trois couvertures de programmes de la période fiche ou sur les artistes qui les défendent. 1930-1950 témoignent d'une tension nouvelle

44 THÉÂTRES AU PROGRAMME

Planches III à VI de marque, tout en conférant à une saison don­ Dépliées, les quatre planches intérieures font voir née une unité visuelle qui s'étend à tout le des programmes de quatre compagnies mont­ discours promotionnel (affiche, annonce dans les réalaises qui furent fondées entre 1948 et 1955, médias, carton d'invitation, etc.). soit: III.le Théâtre du Rideau Vert fondé en 1948 ; IV. le Théâtre du Nouveau Monde fondé en Planche VII 1951 ; V. le Théâtre-Club (1954M966) ; VI. le Pour la période 1960-1990, les trois programmes Théâtre de Quat'Sous fondé en 1955. choisis présentent quelques solutions graphiques pratiquées par des compagnies théâtrales quand Il est intéressant d'observer au fil du temps non elles optent pour la couleur. Cela élimine d'em­ seulement les mutations qu'a connues la concep­ blée la photo - car c'est alors le noir et blanc qui a tion visuelle de la page frontispice du programme généralement la faveur - et fait pencher la con­ au sein de chacune de ces compagnies, mais aussi ception du côté de la fantasmagorie ou du gra­ leur assez grande parenté conceptuelle. Longtemps, phisme pur. le programme va privilégier un graphisme qui met en valeur le logotype de la compagnie (avec des Une fois ouverte sur ses deux faces (recto et verso), résultats divers) et qui fait appel à une illustration la couverture du programme « aveugle » (sans iden­ ancienne ou à un dessin original. Parmi les dessi­ tification de titre de pièce et d'auteur) des nateurs les plus actifs dans les années 1950 et 1960, Apprentis-Sorciers (1954-1969) pour la création il faut certainement mentionner Robert La Palme d'Au cœur de la rose de Pierre Perrault (cf. VII a) (cf. V c) et Normand Hudon (1929-1997), dont annonce un spectacle d'inspiration poétique. Il le style piquant et plein d'invention rappelle vo­ faut savoir que cette troupe d'amateurs, reconnue lontiers le caractère festif du théâtre (cf. Ill d ; pour son répertoire avant-gardiste, pratiquait IV b ; V b et V d). Notons, pour le regrettet, que l'anonymat. Nous savons aujourd'hui que c'est les compagnies théâtrales n'utilisent presque ja­ Claude Sabourin, également responsable des mais les croquis des concepteurs de décors et de décors de cette création, qui a réalisé le dessin re­ costumes pour la page couverture de leurs pro­ produit sur cette planche. grammes - une exception notable est la silhouette de dos, dessinée par Robert Prévost, pour La Reine Pour sa part, la couverture d'Akara, premier spec­ morte (cf. III c). tacle des Saltimbanques (1962-1969), propose un format longiligne et un solide graphisme, marqué À partir des années 1970, le graphisme du pro­ par des réminiscences constructivistes, sous la si­ gramme s'en est beaucoup remis à la photogra­ gnature de Pierre Moretti (cf. VII b). phie en noir et blanc (ou au photomontage) comme élément nodal à partir duquel se construit Par contraste, la reprise, en 1983, de la « gigue le message essentiel, c'est-à-dire l'exhibition d'un épique » Un pays dont la devise est je m'oublie de ou de plusieurs personnages qui réfèrent directe­ Jean-Claude Germain, au Théâtre Populaire du ment ou métaphoriquement à la représentation. Québec (1963-1996), renoue avec l'esprit de la Ce faisant, le programme risque peut-être d'em­ revue et le dessin caricatural (cf. VII c), en mon­ Fondée en 1953, par brouiller la frontière qui sépare le théâtre du trant deux histrions, à bord d'une malle fabuleuse, Monique Lepage et Jac­ ques Létourneau, la Com- cinéma, de la télévision, voire du clip publicitaire, dévalant à toute allure l'un des rubans blancs du pagnie canadienne du tous médias où l'acteur est une image plutôt qu'une drapeau de « la Belle Province ». Théâtre-Club (son nom « présence réelle ». En même temps, il est très clair légal) a présenté son pre­ mier spectacle en janvier que l'on assiste depuis une vingtaine d'années à Planche VIII 1954 - c'est le choix qui une accentuation de la sérialité du programme par Dans les années 1990, à Montréal, les compagnies a été adopté dans le ca­ les compagnies théâtrales, qui visent certainement talogue pour identifier le théâtrales ne sont guère portées à utiliser de la cou­ début des activités d'un par là à soigner leur identité propre et leur image leur dans leurs programmes, sinon pour mettre producteur théâtral.

45 THÉÂTRES AU PROGRAMME

en valeur le titre de l'œuvre jouée ou par le choix d'un papier qui permet d'éviter le blanc.

La reprise du spectacle de Carbone 14, Les âmes mortes, a entraîné la production d'un nouveau programme (cf. VIII a), où se combinent une photo d'Yves Dubé prise à contre-jour - saisissant sur le vif un mouvement clé de la représentation - et une calligraphie du titre du spectacle d'un rouge vif en surimpression. Il n'est absolument pas né­ cessaire d'avoir vu le spectacle pour que cette cou­ verture dise l'urgence d'une jeune femme en fuite.

Comme le programme précédent, le format tout en hauteur du programme du Triomphe de l'amour de Marivaux, pièce présentée à l'Espace GO en 1995 (cf. VIII b), impose une lecture verticale. Cette fois, les concepteurs ont utilisé un photo­ montage - la photo d'un Amour sculpté et l'image d'un serpent à la gueule ouverte -, avec une typo­ graphie minimaliste (titre de la pièce, auteur, da­ tes), le tout dominé par l'imposant logotype, tout en rondeur, de GO, comme pour signifier un es­ pace de tension entre l'ancien et le moderne.

Finalement, la couverture à'Audience et Vernissage de Vaclàv Havel, pour la production du Théâtre de la Récidive en 1993, utilise l'effet de la gravure sur bois, affichant une facture artisanale, voire plé­ béienne, tout en se donnant pour une allégorie de la société administrée (cf. VIII c). L'illustration faussement naïve de François Caillé a servi égale­ ment à la production de l'affiche, qui, pour sa part, fait apparaître de petites touches de rouge, de bleu et de blanc - aux couleurs du drapeau tchèque.

46 JJ 1900-1930

J o His Majestys Theatre Montreal

Heme < Semaine

SEMAINE DU -U 3 NOVEMBRE 1902

" FRAINCILLOIN " 9*ar Alexandre Dumas, :7ih

la Mme. SARAH BERNHARDT

Mappin & Webb Limited Theatre National SILVERSMITHS TO His Majesty King George the Fifth

SEMAINE II 1C NOVCMDCC 193C 353 ST. CATHERINE ST. WEST

la Francillon d'Alexandre Dumas, fils. Novembre 1902. Theatre des Nouveautés. Dessin : J. Charlebois. lb Sarah Bernhardt et sa compagnie. [1916.] La Divine devait présenter des extraits de : La mort de Cléopâtre ; Du théâtre I'izuunr lisant k> rapport» dv la Bourse au Champ d'Honneur ; Hécube ; La dame aux camélias ; Le procès de Jeanne d'Arc ; L'Aiglon ; Adrienne Lecouvreur ; Le marchand de Venise. Revue. Novembre 1930. Théâtre National. Légende : « Tizoune lisant les rapports de la Bourse ». 1930-1950

LDMER GDUIN

LIB

II a Fridolinons 39 de Gratien Gélinas. Février 1939. [Gratien Gélinas et sa troupe]. Caricature : Jacques Gagnier. II b Le soir des rois de William Shakespeare. Mars 1946. Les Compagnons de Saint-Laurent. Couverture recto et verso : œuvre d'Alfred Pellan. © succession Alfred Pellan / SODRAC (Montréal) 2001. II c Polichinelle de Lomer Gouin. Gesù. Février 1950. [Dessin et graphisme de l'auteur.] Théâtre du Rideau Vert 1948-

III a KMX Labrador de H.W. Reed. Juin 1949. \y THÉÂTRE DU RIDEAU VERT 45* Annlviwrir* III b Ondine de Jean Giraudoux. [Février 1951.] Photographie : Henri Paul. III c La reine morte d'Henry de Montherlant. [Saison 1958- 1959]. [Dessin : Robert Prévost.] III d Des enfants de cœur de François Campaux. Septembre 1964. Illustration : Normand Hudon. Ill e L'oiseau bleu de Maurice Maeterlinck. Décembre 1967 et «REN JONSON janvier 1968. Illustration : Vittorio. •,•.„,»,„-, ANTONINE MAILLET Ill f La dame aux camélias d'Alexandre Dumas, fils. Novembre 1973. III g Le vrai monde? de Michel Tremblay. Avril [et mai] 1987. Graphisme : Gérald Zahnd. III h 5nô modernes de Yukio Mishima. Janvier [et février] 1992. [Reproduction de l'affiche du spectacle.] III i La foire de la Saint-Barthélémy de Ben Jonson. Avril et mai 1994. [Détail du tableau Le portement de croix de Jérôme Bosch]. Graphisme : Des Bonnes Nouvelles - Daniel Matte. Ill j Grace et Gloria de Tom Ziegler. Avril et mai 1998. [Photographie : Pierre Desjardins.]

III Théâtre du Nouveau Monde 1951-

IV: rvd rvb IV c

théâtre du nouveau monde

rV a L'avare de Molière. Saison 1951-1952. IV b Le malade imaginaire de Molière. Saison 1956-1957. Caricature : Normand Hudon. IV c Le temps des lilas de Marcel Dubé. Saison 1957-1958. [Graphisme : Gilles Robert.] IV d Oreste ou les Choéphores d'Eschyle. Saison 1960-1961. Illustration : Gilles Robert. IV e Mère Courage de Bertolt Brecht. Saison 1965-1966. Conception et réalisation graphique : Jacques Languirand, Renald Savoie et Roland Giguère. IV f Les oranges sont vertes de Claude Gauvreau. Janvier et février 1972. [Graphisme : David Feist.] IV g La Médée d'Euripide de Marie Cardinal. Novembre et décembre 1986. Photographie : Robert Etcheverry. Graphisme : Luc Mondou. IV h En attendant Godot de Samuel Beckett. Janvier et février 1992. Graphisme : André Lajoie Communications Ltée. IV i Le prince travesti (ou l'illustre aventurier) de Marivaux. Novembre et décembre 1992. Photographie : Monic IVi Richard. Graphisme : Folio et Garetti. rvj IV j Tartuffe de Molière. Janvier et février 1997. Photographie : Micheal Slobodian. Graphisme : Folio et Garetti.

IV Théâtre-Club 1954-1966

LUS PLAIDEURS une joyeuse comédie

Beau sang de Jules Roy. Janvier 1954. Le barrage de Marcel Dubé. Octobre et novembre 1955. Graphisme : Normand Hudon. Les plaideurs de Jean Racine. Saison 1958-1959. Illustration : Normand Hudon. Topaze de Marcel Pagnol. Saison 1957-1958. Illustration : Normand Hudon. L'heure éblouissante d'Anna Bonacci et Henri Jeanson, Cinna de Pierre Corneille et Les trois désirs de Coquelicot de Luan Asslani. Octobre et novembre 1961. Graphisme : Pierre Garneau. Vf Le marchand de Venise de William Shakespeare. Février et mars 1963.

V îELVIRE

VI f

Vlh Vie

VI a À toi, pour toujours, ta Marie-Lou de Michel Tremblay. Avril [1971]. VI b Orion le tueur de Maurice Fombeurre et Jean-Pierre Grenier. Octobre 1975. Deuxième production du premier spectacle joué en 1955 par le Théâtre de Quat'Sous. VI c La tour Eiffel qui tue de Guillaume Hanoteau. Juillet 1976. VI d Circulations de . Novembre et décembre 1984. Production du Théâtre Repère. Conception : Robert Lepage et Jean-François Couture. Graphisme : Jean-François Couture. VI e Anaïs, dans la queue de la comète de Jovette Marchessault. Septembre et octobre 1985. VI f Les filles du 5-10-15 t d'Abla Farhoud. Novembre et décembre 1986. Graphisme : Yves Paquin. VI g L'éveil du printemps de Frank Wedekind. [1989]. Photographie : Jean Biais. Graphisme : Christine Lajeunesse. VI h Elvire Jouvet 40 de Brigitte Jaques, d'après les notes sténographiques du cours de Louis Jouvet au Conservatoire de Paris. Mai et juin 1991. Photographie : Christine Vli Thibaudeau. Graphisme : Marie-José Chagnon. VI i La fin de la civilisation de George F. Walker. Octobre et novembre 1999. Photographie : Yanick Macdonald, © 1999. Graphisme : Orangetango. VI j Novecento d'Alessandro Barico. Avril à juin 2001. Illustration : Lino. Graphisme : Orangetango.

VI 1960-1990

VII a

VII b

"... sjour-là. \ois-tu. y vont srendde compte à leu grande VII a Au cœur de la rose de Pierre Perrault. [Saison 1962-1963]. surprise qu'y-z-avaient djà toute squ'y faut... Les Apprentis-Sorciers. Couverture recto et verso. [Dessin : ... des héros dlégende. des gran-;-homnies. une histuuère pis une culture!" Claude Sabourin.] Louis Cyr, Un pays dont la VII b Akara de Romain Weingarten. Saison 1962-1963. devise est je m'oublie Les Saltimbanques. Graphisme : Pierre Moretti. VII c Un pays dont la devise est je m'oublie de Jean-Claude Germain. [Janvier 1983]. Théâtre Populaire du Québec. VII c Illustration : Alain Massicotte et Claude Cloutier.

VII CARBONE U

VITI a VIII b

VIII a Les âmes mortes de Gilles Maheu. [s.d.]. Carbone 14. Photographie : Yves Dubé. Graphisme : Simon Dupuis. VIII b Le triomphe de l'amour de Marivaux. Avril et mai 1995. Espace Go. Affiche et couverture du programme : Nelu Wolfensohn. Graphisme : Stéphane Parent. VIII c Audiences. Vernissage de Vaclàv Havel. Février 1993. VIII, Théâtre de la Récidive. [Illustration : François Caillé.] THÉÂTRES AU PROGRAMME

B. De 1948 à nos jours : le programme dans tous ses états

Les programmes du Théâtre du Rideau Vert se ture de ses programmes. Jouant la carte du ludisme, distinguent par leur constance graphique. À par­ les programmes des premières années de la com­ tir des années 1960, le logotype de la compagnie, pagnie (cf. V a ; V b ; V c et V d) rappellent par en forme de TRV stylisé, sera utilisé presque sans leur format certains programmes du TNM, dont interruption pendant près de 20 ans (cf. Ill f et celui des représentations du Malade imaginaire III g). Durant cette période, des variantes de for­ (cf. IV b), également illustré par Hudon. Dans les mes ou de légères modifications graphiques sur­ années 1960, le Théâtre-Club produira des pro­ viendront à chacune des saisons. Les différents grammes de plus grand format qui utiliseront spectacles d'une même saison seront, quant à eux, volontiers la photographie, fait assez rare pour marqués par des changements dans le choix des l'époque. C'est entre autres le cas pour l'imposant couleurs. Cet usage sera complètement abandonné programme souvenir du Marchand de Venise, qui au début des années 1990 au profit des affiches de commémore les 10 ans de la compagnie (cf. V f). spectacles qui illustrent désormais la page frontis­ pice des programmes du Théâtre du Rideau Vert Sous la direction de Paul Buissonneau, cofondateur (cf. Ill h ; III i et III j). Les années 1990 marquent du Théâtre de Quat'Sous, les premiers program­ également le retour de la photographie, délaissée mes de la compagnie opteront pour la forme lon­ depuis le programme à'Ondine, en 1951 giligne et la sobriété graphique. Se dépliant en trois (cf. III b). Notons par ailleurs le travail de l'artiste panneaux, la couverture des programmes de cette Vittorio, qui a collaboré avec le Rideau Vert à l'oc­ période n'affichait pour seule information que le casion des représentations de L'Oiseau bleu de titre de la pièce (cf. VI b). Le programme des re­ Maeterlinck, la compagnie ayant pris le parti de présentations d'A toi, pour toujours, ta Marie-Lou, l'illustration pour ce spectacle jeune public en 1971, fait figure d'exception (cf. VI a). L'usage (cf. III e). de la photographie et du photomontage caracté­ risera les années Pierre Bernard (cf. VI g et VI h). Les programmes du Théâtre du Nouveau Monde La venue de Wajdi Mouawad à la tête de la com­ (TNM) ont subi de nombreuses modifications au pagnie, en 2000, marquera un tournant en faveur cours des 50 ans de la compagnie. Tantôt impri­ d'une facture de type livre de poche et de l'illus­ més sur du papier journal, tantôt simple feuillet tration, comme en fait foi le travail de Lino pour (cf. IV f), ils se distinguent par leur constante Novecento (cf. VI j). diversité formelle et iconographique (caricature [cf. IV b], dessin [cf. IV c ; IV d ; IV e] ou photo­ graphie [cf. IV g ; IV i ; IV j]). Soulignons le programme de Mire Courage, cas unique, qui était inséré dans une pochette (cf. IV e). La venue de Lorraine Pintal à la tête du TNM, en 1992, coïn­ cidera avec la stabilisation du format des program­ mes de la compagnie et l'usage répété des photo­ graphies en noir et blanc, qui sont en elles-mêmes de véritables œuvres d'art (cf. IV i et IV j).

Pendant ses 12 ans d'existence, le Théâtre-Club a eu recours, à plusieurs reprises, au talent du dessi­ nateur Normand Hudon pour illustrer la couver­

47 THÉÂTRES AU PROGRAMME

Théâtres d'essai, autres programmes Ballade pour un révolutionnaire — qui se lit tête- (1954-1968) bêche (cf. n° 58) - demeure le plus représentatif des autres programmes de l'Egrégore, celui de Fin

Les théâtres d'essai de la finde s années 1950 et du de partie faisant figure d'exception (cf. n° 59). début des années 1960 furent les premiers à pro­ poser au public d'ici non seulement des œuvres Plus audacieux, les programmes des Apprentis- contemporaines d'auteurs aujourd'hui célébrés, Sorciers et des Saltimbanques marquent la volonté tels que Brecht, Beckett, Ionesco, Gatti ou Genet, de ces deux troupes d'associer à l'avant-gardisme mais aussi des pièces importantes de dramatutges de leur répertoire une modernité graphique qui québécois, tels que Robert Gurik ou Pierre tranche nettement avec la plupart des program­ Perrault. mes de la même époque (cf. n° 60). Soulignons, entre autres, l'œuvre sans titte de Claude Sabourin Privilégiant la sobriété, les programmes de qui illustre la page frontispice d'Au cœur de la rose l'Egrégore accordent une place importante au lo­ (cf. VII a) et la forme longiligne du programme gotype de la compagnie, comme l'avait fait d'Akara, réalisé par Pierre Moretti, un format pour­ L'Equipe de Pierre Dagenais quelque 20 ans plus tant obtenu pat le pliage sur la longueur d'une tôt. À ce titre, le programme d'Api 2967 et de simple feuille 21,5 x 28 cm (cf. VII b).

ejo6aj6d/i API ajjajdujoQ sioôubj-) ap anbjsnui jai^jneg îjaqoy ap

de Robert Gurik

M UNOD LOVUVA L'egregore

58 Api2967Robert Gurik \ Ballade pour un révolutionnairede Robert Gauthier et François Dompierre. [1967]. L'Egrégore.

48 THÉÂTRES AU PROGRAMME THÉÂTRES AU PROGRAMME

THÉÂTRE POPULAIRE DU QUEBEC Vie et mort d'une compagnie : le Théâtre Populaire du Québec (1963-1996) PRÉSENTE

C'est en 1966 que le Centre dramatique du Con­ servatoire, fondé en 1963 par Jean Valcourt, adopte ON le nom de Théâtre Populaire du Québec (TPQ). NE À ses débuts, cette troupe de tournée proposait un répertoire essentiellement classique (cf. n° 61) IB A DINE avant qu'Albert Millaire, puis Jean-Guy Sabourin, n'assument la direction de la compagnie respecti­ PAS vement en 1969 et 1972. Le programme de Chile Vencera illustre cette période du TPQ, marquée par la création collective et le militantisme de ses animateurs (cf. n° 62). Cette pièce fut présentée à l'ajv iOUR la salle Saint-Sulpice de la Bibliothèque nationale du Québec en mars 1976.

PROVERBE Un retour à un répertoire plus conventionnel s'ef­ D'ALFRED DE MUSSET fectuera dès 1976, sous la direction artistique de Jean-Yves Gaudreault. En 1979, à l'occasion du 9 FÉVRIER AU e 15 AVRIL 1966 25 anniversaire de la compagnie, trois spectacles seront présentés à la Place des Arts de Montréal. Paul Buissonneau, caricaturé ici par le dessinateur Yvan Adam, en signait les mises en scène (cf. nos 63 a et 63 b).

JUAN LETHEKRE FOIMDON Le Théâtre Populaire du Québec fut également POPULAIRE un grand défenseur de la dramaturgie québécoise, DUQUEBBD Ci comme en témoigne le programme de la reprise d'Un pays dont la devise est je m'oublie, où l'exubé­ rance du graphisme n'a d'égale que celle de l'auteur M** de la pièce, Jean-Claude Germain (cf. VII c).

Lorsque la compagnie mit fin à ses activités, après la saison 1995-1996 (cf. n° 64), un million de spectateurs avaient vu l'une ou l'autre de ses quel­ que 100 productions.

61 On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Musset. Février à avril 1966. Théâtre Populaire du Québec.

62 Chile Vencera de Juan Fondon. Mars [1976]. Théâtre Populaire du Québec. Graphiste inconnu.

50 THÉÂTRES AU PROGRAMME

ACE DES ARTS"*

é ^ .LE TEMPS D'UNE VIE

E DES CHÈVRES FEYDEAl

!" • • SALLE MAISONNEUVE

Thi-àlrt! popithÙM' du (Juche»

SCENES DE LA VIE

CONJUGALE

63 a ZÉ* temps d'une vie de Roland Lepage ; L'île des chèvres d'Ugo Betti ; Feu la mère et Mais n'te promène donc pas de Ingmar Bergman toute nue de Georges Feydeau. Mars et avril [1979]. Théâtre Populaire du Québec. Page arrière. Caricature : Yvan Adam.

63 b Même programme que précédent. Page frontispice. Dessin : Yvan Adam.

64 Scènes de la vie conjugale d'Ingmar Bergman. [Septembre] 1995. Théâtre Populaire du Québec. Photographie : Claude Michaud. CL' 1 gfe BANQUE : HP NATIONALE | '-'»• han»* rauawlr Ht r

En guise d'épilogue Un amateur de théâtre et ses programmes

*\ln dïamatwujs. s.±t,

LOUIS-MARCEL RAYMOND

La création par Les Compagnons d'une pièce de Félix Leclerc est un événement artistique important en même temps qu'un signe des CHALUMIAU, CULTIVATEUR JL~*T* Jl*-"^ temps. Voici un savoureux conteur canadien, en pleine possession de ses dons, déjà par ses livres aimé d'un public qu'il agrandit constamment par MALURON, SON LILS T"1—•/R"**' le véhicule de la radio, et qui en même temps apprend ie métier de dra­ maturge dans la plus vivante des écoles. Félix Leclerc, ce < compagnon » qui ne joue pas, est mieux qu'un acteur: un créateur. Il a la chance de vivre dans un milieu de choix. RUCHETTE, S. FILLE tfM'jkiM e^JU^tjXt. Jeune, il vit avec de jeunes acteurs, groupés dans la plus fraternelle des confréries, où l'actrice abandonne volontiers le cothurne et !e masque pour se muer en mère aimante et en épouse fidèle. Entre deux répé­ MARCHEGLOTTE, CINÉASTE Jl~y Û&r~r**-, titions, la tête encore pleine des idées que ce monde en création lui sug­ gère, Leclerc se retire pour écrire. M se délasse ensuite en se mêlant aux travaux et aux jeux communs de ces fortunés comédiens qui vivent au grand air des champs, en contact constant avec les êtres et les choses, YSABAN, COMÉDIEN A*/ [LU.*. tout comme autrefois, les Copiaus, d'où sortit Chancerel, se joignaient aux vendangeurs bourguignons. Pour le créateur comme pour 1 acteur, la grande école reste la vie.

MERLICO, CORNÉDIEN^£A«W^&^,«--1 Les Compagnons ont davantage: un style. Et c'est là que l'expé­ rience de Leclerc est intéressante. Il arrive, il y a quelques années, de la Maurice, sans aucune expérience de la scène, mats vaguement attiré par elle. Il plante sa tente tout près des tréteaux, il observe. Il em­ BRICAILLE, UN VOISIN y,~tA N/^"L- magasine. If voit les < compagnons • au travail, qui, cousant un cos­ tume, qui moulant un masque, ajoutant du rafla à une perruque, plan­ tant un décor, apprenant un rôle, étudiant un geste, dessinant une mise en scène. Il assiste à leurs spectacles: il voit le résultat de tant d'obscurs BAZAR, »WCH«ND DU

Dernière étape: Félix Leclerc écrit pour être joué par eux. En jetant UNE FILLETTE //c°'/f'^? /r±4*J& . sur le papier les répliques de Maluron, en inscrivant en marge les didas- calies, il songe à ce que les « Compagnons • peuvent faire de sa pièce. Guitry aussi écrit pour des acteurs qu'il connaît. Mais ce travail MARIE-HELENE, COMÉDIENNE/LI'C"^-^

65 Maluron de Félix Leclerc. 1947. Compagnons de Saint-Laurent. Noms ajoutés à la main : Guy Delorme.

Il n'est pas rare qu'un programme conservé en ar­ document. L'exemple le plus fréquent demeure chive porte la trace écrite de son propriétaire passé. l'inscription manuscrite de la date par le specta­ Si l'archiviste et le collectionneur peuvent voir dans teur, marque minime dont la présence n altère le ces altérations une détérioration regrettable, l'his­ document que superficiellement. Cependant, les torien y verra parfois une plus-value documentaire, ajouts du spectateur peuvent prendre plusieurs dans la mesure où ces ajouts viennent éventuelle­ autres formes et n'ont d'autres limites que celles ment compenser les lacunes informationnelles du de son imagination. Les documents de la collec-

53 THÉÂTRES AU PROGRAMME

tion de M. Guy Delorme témoignent de cet usage plus personnel du programme.

Spectateur assidu des scènes théâtrales mont­ réalaises depuis plus de 50 ans, M. Delorme a con­ servé les programmes de toutes les représentations auxquelles il a assisté, depuis les premiers specta­ cles des Compagnons de Saint-Laurent jusqu'aux plus récentes productions présentées dans le cadre du Festival de Théâtre des Amériques. Tant par plaisir que par souci documentaire, M. Delorme a modifié la plupart de ses documents en collant, sur toutes les pages de publicité, des criti­ ques et des photographies tirées de journaux ou de revues et portant sur le spectacle auquel le pro­ gramme renvoie. Cet usage dévoile une appropria­ tion du programme par le spectateur, qui choisit les informations à conserver et recouvre celles qu'il juge de moindre importance. Partant, le pro­ gramme devient, aux yeux de l'amateur, une source documentaire d'autant plus complète et pertinente qu'il en a modifié le contenu pout y inclute des informations postérieures à la représentation.

Outre les coupures de journaux, certains program­ mes de cette collection portent une marque plus personnelle de leur propriétaite, comme des com­ mentaires manuscrits sous forme de critiques ou d'appréciations générales de la pièce. L'exemple sans doute le plus amusant de ce genre d'ajout concerne les premiers programmes des Compa­ gnons de Saint-Laurent. À l'époque où la troupe du père Emile Legault pratiquait encore l'anony­ mat et que leur programme n'affichait que le nom des personnages, M. Delorme y a ajouté à la main le nom des acteurs (cf. n° 65) à côté de leur rôle respectif !

54 Etat des collections de programmes de théâtre à Montréal

V l'heure actuelle, au Québec, le programme de théâtres plus anciens, tel que le Théâtre Natio­ Ade théâtre n'est pas soumis au dépôt légal. nal Français (1900), dont l'importance historique n'est pas reflétée par la collection de la BNQ. Cet Cet état de fait, qu'il faut déplorer, explique en état de fait s'explique en partie par un mode d'ac­ partie la faible proportion de programmes récents quisition qui dépend exclusivement de la généro­ dans les archives publiques. L'absence de législa­ sité des donateurs privés. tion en ce domaine a également pour conséquence la dissémination des programmes de théâtre au sein Sont également classés à la Bibliothèque nationale de collections plus larges qui regroupent des do­ du Québec plusieurs fonds d'archives qui contien­ cuments de natures diverses. À cet égard, le fonds nent, entre autres documents, des programmes de de programmes de théâtre de la Bibliothèque na­ théâtre. Parmi ceux-ci, soulignons le fonds Julien- tionale du Québec (édifice de la rue Holt, à Mont­ Daoust (MSS-103 ; 40 cm de documents), le fonds réal) est l'exception qui confirme la règle. Cette Henri-Poitras (MSS-056 ; 4,25 m), l'imposant collection est la seule qui soit exclusivement con­ fonds de la Comédie-Canadienne (MSS-461 ; sacrée à ce type de document. Elle constitue sans 9.7 m), le fonds Paul-Buissonneau (MSS-465 ; aucun doute la source documentaire la plus riche 3.8 m), le fonds du Théâtre International de Mont­ et la plus variée de tout le Québec, du moins en ce réal (MSS-027 ; 6, 95 m) et le fonds du Théâtre qui concerne le théâtre montréalais de langue fran­ Populaire du Québec (MSS-462 ; 4,05 m). Pour çaise. Classée par ordre alphabétique, elle contient chacun de ces fonds d'archives, la BNQ a élaboré plus de 2 000 programmes qui témoignent de un catalogue sommaire qui en facilite grandement 180 ans d'activité théâtrale, le plus ancien datant la consultation, tant pour l'amateur que pour l'his­ de 1825 (Théâtre Royal). Les programmes du torien du théâtre. XIXe siècle y sont les moins nombreux. On y trou­ vera par contre un nombre important de program­ Outre la Bibliothèque nationale du Québec, plu­ mes du XXe siècle, dont la plupart des program­ sieurs organismes publics conservent des program­ mes du Théâtre du Rideau Vert et du Théâtre du mes de théâtre dans leurs collections. Le Musée Nouveau Monde ; la part consacrée, par ailleurs, McCord est une source documentaire importante à des théâtres plus anciens (Salle académique du pour le théâtre anglophone montréalais (Théâtre Gesù, Théâtre des Nouveautés, Théâtre Arcade, Royal, Montreal Repertory Theatre, His/Her Théâtre Stella) n'est pas négligeable. Ce fonds com­ Majesty's, Mountain Playhouse). Les programmes prend également, quoique en moins grand de théâtre y sont répartis à peu près également nombre, des programmes du Monument- entre deux collections : les Sally Starke Papers et National, du Théâtre des Variétés (au tournant du le fonds Rosanna-Todd-Seaborn. Sont également XXe siècle), du Théâtre Orpheum, du Théâtre Im­ conservés à la théâtrothèque du Centre d'études périal, de plusieurs troupes étrangères en tournée québécoises de l'Université de Montréal plus de au Québec ainsi que de nombreuses compagnies, 300 programmes contemporains (1970-2000). amateurs ou professionnelles, installées à Montréal Ces derniers font partie des dossiers consacrés aux ou ailleurs au Québec. On peut cependant regret­ compagnies et aux salles de théâtre. Un registre ter la faible proportion de programmes récents ou informatisé facilite la localisation des documents.

55 THÉÂTRES AU PROGRAMME

La théâtrothèque du CÉTUQ possède en outre quelques programmes du début du siècle, le plus ancien datant de 1917. L'Université du Québec à Montréal (UQÀM) et l'Université McGill sont dépositaires d'archives de plusieurs compagnies théâtrales, aujourd'hui disparues, où l'on trouve des programmes de théâtre.

Dans le domaine privé, les compagnies théâtrales en activité possèdent des archives où le chercheur découvrira des programmes absents des collections publiques. Des archivistes amateurs, praticiens de longue date ou collectionneurs fréquentant les librairies spécialisées en livres anciens, peuvent éga­ lement avoit en leur possession des programmes d'une extrême rareté, voire des exemplaires uni­ ques, d'un intérêt indéniable pour l'historien. Dans tous ces cas de figure, ces documents sont diffici­ les d'accès. L'exposition Théâtres au programme a pu bénéficier de la collaboration de compagnies et de collectionneurs dont l'apport documentaire a permis de combler certaines lacunes que présen­ taient les archives publiques.

La principale caractéristique des collections de programmes de théâtre au Québec est d'être frag­ mentaire. Constituées au hasard des dons privés, qui ne remplaceront jamais une politique gouver­ nementale de dépôt légal, elles n'en demeurent pas moins une importante source documentaire pour l'historien du théâtre, source certainement sous- exploitée parce que trop peu connue.

56 Sources primaires

1 Samson d'Henry Bernstein. Page fron­ 9 b Yonkers de Neil Simon. Page frontispice. tispice. 15 x 22,5 cm. BNQ, 5.5. 13,5 x 19 cm. Collection de la théâtro­ thèque du CÉTUQ. 2 Les fiancés d'Albano [s.a.]. Recto. 22,5 x 31 cm. BNQ, 9.19. 10 Si j'avais la seule possession dessus le jugement dernier d'Erik Charpentier. Verso. 26,5 x 3 Le forgeron de Chateaudun de Léon 45 cm. Collection de la théâtrothèque du Beauvallet. Verso. 22,5 x 31 cm. BNQ, CÉTUQ. 5.26. 11 Programme de la saison 2000-2001 du 4 Félix Poutre [de Louis Frechette]. Page Théâtre UBU. Page frontispice. 12,5 x frontispice. 14,5 x 28,5 cm. BNQ, 15.1. 19 cm. Collection de la théâtrothèque du CÉTUQ 5 Soirée de gala offerte par les artistes de Montréal à Julien Daoust. Page frontispice. 12 Programme officiel du Festival de Théâtre 15x23,5 cm. BNQ 9.18. des Amériques, édition de 1997. Page frontispice. 27,5 x 42,5 cm. Collection de 6 Fridolinades de Gratien Gélinas. Page la théâtrothèque du CÉTUQ. frontispice. 23 x 30,5 cm. BNQ 13.21. 13 Thérèse, Tom et Simon... L'intégrale de 7 a Lnes Pérée et Inat Tendu de Réjean Robert Gravel. Page frontispice. 17,5 x Ducharme. Page frontispice. 21 x 31 cm. 21,5 cm. Collection de la théâtrothèque du Collection de la théâtrothèque du CÉTUQ CÉTUQ. 14 a Je suis une mouette [non, ce n'est pas ça], 7 b Inès Pérée et Inat Tendu de Réjean d'après La mouette d'Anton Tchékhov. Page Ducharme. Pages 14 et 15. 27,5 x 41 cm. frontispice. Dépliant publicitaire. 21,5 x Collection de la théâtrothèque du 33 cm. Collection de la théâtrothèque du CÉTUQ CÉTUQ.

8 a Le sot d'Ostie de Jean-Claude Germain. 14 b Je suis une mouette [non, ce n'est pas ça], Recto. 43 x 55,5 cm. Collection de la d'après La mouette d'Anton Tchékhov. Page théâtrothèque du CETUQ frontispice. Programme. 21,5 x 28 cm. Collection de la théâtrothèque du 8 b Le sot d'Ostie de Jean-Claude Germain. CÉTUQ. Verso (1/4). 21,5 x 28 cm. Collection de la théâtrothèque du CETUQ 14 c Je suis une mouette [non, ce n'est pas ça], d'après La mouette d'Anton Tchékhov. Page 9 a Yonkers de Neil Simon. Page frontispice. frontispice. Carton d'invitation. 10 x 13,5 x 20,5 cm. Collection de la théâtro­ 15,5 cm. Collection de la théâtrothèque du thèque du CÉTUQ. CÉTUQ.

57 THÉÂTRES AU PROGRAMME

15 Les voies du mime. Page frontispice. 17,5 x 25 b La chasse aux corbeaux d'Eugène Labiche. 21 cm. Collection de la théâtrothèque du Pages 2 et 3. 22 x 14 cm. BNQ 15.18. CÉTUQ. 26 Le combat de Georges Duhamel. Page 16 a Le génie de la rue Drolet. Recto. 14,5 x frontispice. 15 x 18,5 cm. BNQ, 15.25. 28 cm. Collection de la théâtrothèque du CÉTUQ. 27 Le diet de l'homme qui aurait vu saint Nicolas d'Henri Ghéon ; Les vivacités du capitaine 16b Le génie de la rue Drolet. Verso, panneaux Tic d'Eugène Labiche. Page frontispice. 2 et 3. 29 x 28 cm. Collection de la 31,5x45,5 cm. BNQ 15.46. théâtrothèque du CÉTUQ. 28 Le prof d'anglais de Régis Gignoux. Page 17a Croquis pour le costume de Vadius dans frontispice. 14 x 21,5 cm. BNQ, 5.4. Les femmes savantes de Molière. 23,5 x 30 cm. BNQ, fonds François-Barbeau, 29 La Rolls-Royce de Mario Duliani et Jean cartable n° 393. Refroigney. Page frontispice. 10x21 cm. BNQ, 5.1. 17 b Les femmes savantes de Molière. Page 27. 15,5x23 cm. BNQ, 7.9. 30 Leopold le bien-aimé de Jean Sarment. Page frontispice. 17,5 x 25 cm. BNQ, 1.4. 18 Les belles-sœurs de Michel Tremblay. Pages 4 et 5. 13x18,5 cm. BNQ,4b.l6. 31 Les jours heureux de Claude-André Puget. Page 5. 17 x 25 cm. BNQ, 10.20. 19 Les âmes mortes de Gilles Maheu. Pages 2 et 3. 28 x 28 cm. Collection de la théâtro­ 32 La Rafale d'Henry Bernstein. Page thèque du CÉTUQ. frontispice. 18 x 25 cm. BNQ, 10.26.

20 Les démons de Dostoïevski. Pages 6 et 7. 33 Fabienne de Claude Socorri. Page frontis­ 35,5 x 21 cm. Collection de la théâtro­ pice. 17,5x25 cm. BNQ 1.3. thèque du CÉTUQ. 34 Son mari de Paul Géraldy et Robert Spitzer. 21 Le tour du monde en 80 jours de Jules Verne. Pages 2 et 3. 35 x 25 cm. BNQ, 1.3. Page frontispice. 17 x 26 cm. BNQ 9.19. 35 Domino de Marcel Achard. Page fron­ 22 Jeanne d'Arc de Charles Desnoyers. Page tispice. 17,5 x 25,5 cm. BNQ, 3.7. frontispice. 10 x 22 cm. BNQ, 5.28. 36 Un songe de nuit d'été de William 23 Un chapeau de paille d'Italie d'Eugène Shakespeare. Page frontispice. 21,5 x Labiche et Marc Michel. Page arrière et 28 cm. Collection Guy Delorme. page frontispice. 34 x 25 cm. BNQ, 6.7. 37 Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand. 24 Les sucres de Conrad Gauthier et Arthur Page frontispice. 15,5 x 23,5 cm. Collec­ Lapierre. Page frontispice. 15 x 22,5 cm. tion Armand Laroche. BNQ, 3.8. 38 Tessa, la nymphe au cœurfidèle de Margaret 25 a La chasse aux corbeaux d'Eugène Labiche. Kennedy. Page 5. 22,5 x 30 cm. BNQ, Page frontispice. 14x11 cm. BNQ, 15.18. 13.2.

58 THÉÂTRES AU PROGRAMME

39 Le mystère de la messe d'Henri Ghéon. Page 53 Gringoire de Théodore de Banville. Page frontispice. 23 x 30,5 cm. BNQ 12.3. frontispice. 15 x 22,5 cm. BNQ, 3.12.

40 Briser la statue de Gilbert Cesbron. Page 15. 54 L'otage de Paul Claudel. Page frontispice. 23x30,5 cm. BNQ, 12.10. 13 x 20,5 cm. Collection Armand Laroche.

41 La paix d'Aristophane. Pages 12 et 13. 55 L'école des femmes de Molière. Page 4 et 5. 46x30,5 cm. BNQ, 12.10. 45 x 30 cm. BNQ 2.28.

42 Federigo de René Laporte. Page 13. 23 x 56 La répétition ou l'amour puni de Jean 30,5 cm. BNQ, 12.13. Anouilh. Page frontispice. 22,5 x 30,5 cm. BNQ 11.19. 43 Prends su toé ! de Ch. E. Gauthier et G. Legrand. Page frontispice. 23 x 29,5 cm. 57 L'avare de Molière. Page frontispice. 23 x BNQ, 5.9. 30 cm. BNQ, 14.4b.

44 Montréal à la cloche de [Charles] Delville. PLANCHES EN COULEURS Page frontispice. 15 x22,5 cm. BNQ 5.40. Planche l : 45 Pss't ! on y va t'y ? de Paul Gury. Page I a Francillon d'Alexandre Dumas, fils. Page frontispice. 23 x 30 cm. Collection de la frontispice. 13 x 21 cm. BNQ, 6.1. théâtrothèque du CETUQ. I b Sarah Bernhardt et sa compagnie. Page 46 Le mortel baiser de Paul Gury. Page fron­ frontispice. 15 x 22,5 cm. BNQ, MIC tispice. 15 x 21 cm. BNQ, 15.56. D2531 GEN.

47 Le mortel baiser de Paul Gury. Page I c Revue. Page frontispice. 20,5 x 29 cm. frontispice. 23,5 x 31 cm. BNQ, 15.56. BNQ 9.17.

48 La Passion de Julien Daoust. Page arrière et Planche IL : page frontispice. 26 x 18 cm. BNQ, fonds II a Fridolinons 39 de Gratien Gélinas. Page Julien-Daoust, MSS-103. frontispice. 17,5 x 26 cm. BNQ 13.14.

49 Aurore l'enfant martyre d'Henri Rollin et II b Le soir des rois de William Shakespeare. Page Léon Petitjean. Page arrière et page arrière et page frontispice. 46 x 30,5 cm. frontispice. 30 x 23 cm. BNQ 9.18. BNQ, 12.7.

50 Tit-Coq de Gratien Gélinas. Page fron­ II c Polichinelle de Lomer Gouin. Page fron­ tispice. 20 x 27,5 cm. BNQ, 13.17. tispice. 22,5 x 30,5 cm. BNQ, 1.40.

51 Cocktail d'Yvette Ollivier Mercier-Gouin. Planche ILL : Page 3. 13 x 19,5 cm. BNQ, 5.4. III a KMX Labrador de H.W. Reed. Page frontispice. 13x14 cm. Collection Armand 52 Un homme et son péché (3""" paysannerie) Laroche. de Claude-Henri Grignon. Page frontispice. 16,5 x 25,5 cm. Collection III b Ondine de Jean Giraudoux. Page fron­ Armand Laroche. tispice. 15 x 23 cm. BNQ, 4.2.

59 THÉÂTRES AU PROGRAMME

III c La reine morte d'Henry de Montherlant. IV h En attendant Godot de Samuel Beckett. Page frontispice. 15 x 23 cm. BNQ, 4.5. Page frontispice. 13,5 x 18,5 cm. BNQ, 8b.28. III d Des enfants de cœur de François Campaux. Page frontispice. 13x18 cm. BNQ, 4.10. IV i Le prince travesti (ou l'illustre aventurier) de Marivaux. Page frontispice. 21,5 x 28 cm. III e. L'oiseau bleu de Maurice Maeterlinck. Page BNQ, 8b.29. frontispice. 12,5 x 18,5 cm. BNQ, 4.13. IV j Tartuffe de Molière. Page frontispice. 21,5 x III f La dame aux camélias d'Alexandre Dumas, 28 cm. BNQ, 8.33. fils. Page frontispice. 19,5 x 13,5 cm. BNQ, 4.19. Planche V : V a Beau sang de Jules Roy. Page frontispice. III g Le vrai monde ? de Michel Tremblay. Page 15,5 x 23 cm. Collection Monique Lepage. frontispice. 14 x 20 cm. BNQ 4.31. Vb Le barrage de Marcel Dubé. Page III h 5 nô modernes de Yukio Mishima. Page frontispice. 15,5 x 23 cm. Collection de la frontispice. 14 x 22 cm. BNQ 4.36. théâtrothèque du CETUQ

III i La foire de la Saint-Barthélemy de Ben Vc Les plaideurs de Jean Racine. Page Jonson. Page frontispice. 14 x 22 cm. frontispice. 15,5 x 23 cm. Collection BNQ, 4.38. Monique Lepage.

III j Grace et Gloria de Tom Ziegler. Page V d Topaze de Marcel Pagnol. Page frontispice. frontispice. 14 x 22 cm. BNQ, 4.42. 15,5 x 23 cm. Collection de la théâtrothèque du CETUQ Planche LV: IV a L'avare de Molière. Page frontispice. 15 x V e L'heure éblouissante d'Anna Bonacci et 23 cm. BNQ 7.1. Henri Jeanson. Page frontispice. 21,5 x 28 cm. Collection de la théâtrothèque du IV b Le malade imaginaire de Molière. Page CÉTUQ. frontispice. 15 x 23 cm. BNQ 7.6. Vf Le marchand de Venise de William IV c Le temps des lilas de Marcel Dubé. Page Shakespeare. Page frontispice. 21,5 x frontispice. 15 x 23 cm. BNQ, 7.7. 28 cm. Collection de la théâtrothèque du CÉTUQ. IV d Oreste ou les Choéphores d'Eschyle. Page frontispice. 15 x 23 cm. BNQ 7.10. Planche VJ : VI a À toi, pour toujours, ta Marie-Lou de Michel IV e Mère Courage de Bertolt Brecht. Page Tremblay. Page frontispice. 14 x 21,5 cm. frontispice. 12,5 x 21,5 cm. BNQ, 8.3. BNQ 3.22.

IV f Les oranges sont vertes de Claude Gauvreau. VI b Orion le tueur de Maurice Fombeurre et Page frontispice. 28 x 12,5 cm. BNQ 8.9. Jean-Pierre Grenier. Page frontispice. 9,5 x 21,5 cm. Collection du Théâtre de IV g La Médée d'Euripide de Marie Cardinal. Quat'Sous. Page frontispice. 13x21 cm. BNQ, 8b.22.

60 A THÉÂTRES AU PROGRAMME

VI c La tour Eiffel qui tue de Guillaume VIII b Le triomphe de l'amour de Marivaux. Page Hannoteau. Page frontispice. 21 x 30 cm. frontispice. 14 x 28 cm. Collection de la BNQ, 3.25. théâtrothèque du CÉTUQ.

VI d Circulations de Robert Lepage. Page VIII c Audience a. Vernissage de Vaclàv Havel. Page frontispice. 20 x 20 cm. Collection du frontispice. 20 x 26,5 cm. Collection de la Théâtre de Quat'Sous. théâtrothèque du CÉTUQ.

VI e Anaïs, dans la queue de la comète de Jovette FIN DES PLANCHES EN COULEURS Marchessault. Page frontispice. 20 x 20 cm. Collection du Théâtre de Quat'Sous. 58 Api 2967 de Robert Gurik ; Ballade pour un révolutionnaire de Robert Gauthier et VI f Lesfilles du 5-10-15

59 Fin de partie de Samuel Beckett. Page VI g L'éveil du printemps de Frank Wedekind. frontispice. 14 x 21 cm. Collection de la Page frontispice. 28 x 19 cm. Collection théâtrothèque du CÉTUQ. du Théâtre de Quat'Sous.

60 L'enfant-rat d'Armand Gatti. Page VI h Elvire Jouvet 40 de Brigitte Jaques. Page frontispice. 10,5 x 28 cm. Collection de la frontispice. 21,5 x 29 cm. Collection du théâtrothèque du CÉTUQ. Théâtre de Quat'Sous.

VI i La fin de la civilisation de Georges F. Walker. 61 On ne badine pas avec l'amour d'Alfred de Page frontispice. 21,5 x 29 cm. Collection Musset. Page frontispice. 13,5 x 21 cm. du Théâtre de Quat'Sous. BNQ, fonds du Théâtre Populaire du Québec, MSS 462/012/008. VI j Novecento d'Alessandro Barico. Page frontispice. 11 x 17,5 cm. Collection du 62 Chile Vencera de Juan Fondon. Page Théâtre de Quat'Sous. frontispice. 22 x 28 cm. BNQ, fonds du Théâtre Populaire du Québec, MSS 462/ Planche VII: 012/031. VII a Au cœur de la rose de Pierre Perrault. Page arrière et page frontispice. 26,5 x 21 cm. 63 Le temps d'une vie de Roland Lepage ; L'île BNQ, 10.8. des chèvres d'Ugo Betti ; Feu la mère et Mais n'te promène donc pas toute nue de Georges VII b Akara de Romain Weingarten. Page Feydeau. Page arrière et page frontispice. frontispice. 10,5 x 27,5 cm. Collection de 42 x 27,5 cm. BNQ fonds du Théâtre la théâtrothèque du CETUQ. Populaire du Québec, MSS 462/013/001.

VII c Un pays dont la devise est je m'oublie de Jean- 64 Scènes de la vie conjugale d'Ingmar Claude Germain. Page frontispice. 14 x Bergman. Page frontispice. 15,5 x 22 cm. 25,5 cm. BNQ, fonds du Théâtre Populaire BNQ, fonds du Théâtre Populaire du du Québec, MSS 462/014/035. Québec, MSS 462/018/007.

PlancheVIII: 65 Maluron de Félix Leclerc. Pages 12 et 13. VIII a Les âmes mortes de Gilles Maheu. Page 46 x 30,5 cm. Collection Guy Delorme. frontispice. 14 x 27,5 cm. Collection de la théâtrothèque du CÉTUQ.

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Bibliographie sélective

Instruments de travail Études

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HUTHWOHL, Joël, « "Demandez le pro­ gramme" », Revue de la Bibliothèque nationale de France, n° 5, « Archives, patrimoine et spectacle vivant », juin 2000, p. 53-57.

JUBINVILLE, Yves, « Mot de passe. Éléments pour une étude du programme », Veilleurs de nuit, n°3. Bilan de la saison théâtrale 1990-1991, Mont­ réal, Les herbes rouges, 1991, p. 198-203.

63 THÉÂTRES AU PROGRAMME

LAPON, Dominique (dir.), Le théâtre québécois 1975-1995, Montréal, Fides, tome X des « Archi­ ves des lettres canadiennes », 2001, 527 p., ill.

LEGRIS, Renée, André G. BOURASSA, Jean- Marc LARRUE et Gilbert DAVID, Le théâtre au Québec 1825-1980, Montréal, VLB-BNQ- SHTQ, 1988,208 p., ill.

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VEINSTEIN, André, Du Théâtre Libre au Théâ­ tre de Louis Jouvet : les théâtres d'art à travers leurs périodiques (1887-1934), Paris, Éditions Billaudot, 1955, 282 p., ill.

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