Reconnue d’utilité publique par décret du 5 mars 1993. Sous le Haut Patronage du Président de la République N° 45 - juin 2006 - 4,50 € NOUVELLES D’ARCHIVES

LES ARCHIVES NATIONALES ACCUEILLENT LES FONDS DE LA CONFÉDÉRATION NATIONALE DES COMBATTANTS VOLONTAIRES DE LA RÉSISTANCE ET DE L’ASSOCIATION NATIONALE DES RÉSISTANTS DE 1940

siers des congrès annuels, la démarche le Réseau du Souvenir, l’amicale du collection du bulletin L’Écho mouvement Résistance, l’association des anciens de la Résistance, le courrier, de Défense de la , l’amicale du réseau les registres de comptabilité Marco et bien d’autres. Ses archives, où ou les nombreux dossiers transparaît en filigrane le souvenir prégnant du d’affaires. réseau du Musée de l’Homme, constitueront Cette complétude fait tout elles aussi un matériau précieux pour la recher- l’intérêt des archives de la che historique. La collection du bulletin, Le CNCVR, car c’est à cette Résistant de 1940, mais aussi les dossiers indi- seule condition que pourra viduels et l’annuaire des membres de l’associa- s’écrire avec rigueur l’histoire tion, les comptes rendus d’assemblées généra- © Centre historique des Archives nationales de cette association, avec le les, les dossiers de l’aide sociale apportée aux souci de restituer à la fois son familles, toutes ces pièces seront désormais dispo- rôle singulier dans le monde nibles pour redonner vie à des actes de combattant et son influence Résistance qui ont ouvert la voie à la lutte contre dans la vie publique de la l’occupant mais n’ont pas toujours laissé de tra- seconde moitié du XXe siècle. ces dans la mémoire collective. Reflet de ses multiples activités, les archives de la CNCVR sont Confédération nationale, elle désormais conservées au Centre historique des Archives nationales. a toute sa place au cœur des Les Archives nationales, qui œuvrent depuis des Archives de la Nation, aux années à la sauvegarde du patrimoine archivis- En mars 2006, La Lettre de la Fondation de la côtés d’autres organismes de caractère analogue, tique des associations nationales de la Résistance, Résistance se faisait l’écho de l’émouvante tels que la Fédération des amicales de réseaux se réjouissent profondément d’accueillir ces cérémonie d’intégration à la Fondation de la « Renseignement » et « Évasions » de la France fonds emblématiques, préservés jusqu’à ce jour Confédération Nationale des Combattants combattante (FARREFC) ou l’Amicale des grâce à l’engagement sans faille des anciens résis- Volontaires de la Résistance (CNCVR) et de réseaux «Action» de la France combattante, qui tants. Si les services de l’État prennent désor- l’Association Nationale des Résistants de 1940. ont tenu à confier leurs dossiers au Centre his- mais le relais pour assurer leur pérennité, c’est Le don au Centre historique des Archives torique des Archives nationales au début des aussi pour garantir aux chercheurs l’accès à une nationales, en ce printemps 2006, des fonds années 2000. matière historique fondamentale, celle qu’ont de ces deux grandes associations est un gage Aux archives de la CNCVR s’ajoute l’important produite les acteurs de la Résistance revenus de supplémentaire de la pérennisation de leur fonds de l’Union interdépartementale des la clandestinité et résolus à jouer un rôle dans action au service de l’histoire et de la Combattants volontaires de la Résistance (Paris la vie de la cité. C’est ce rôle social et politique, mémoire de la Résistance. et région parisienne), lui aussi très fourni: fichiers cette œuvre de solidarité et de mémoire que des- et registres des adhérents, courrier, dossiers du sinent les archives de leurs associations et c’est eflet des multiples et incessantes activi- comité directeur et des assemblées générales, bul- pourquoi il est de notre devoir à tous de veiller tés de la Confédération depuis sa créa- letins, archives comptables, témoignages, dos- à leur préservation pour l’avenir. tion en 1953, les archives de la CNCVR, siers particuliers relatifs aux cérémonies, aux R longtemps abritées dans l’immeuble questions statutaires, ou encore au procès de Patricia Gillet historique de la rue des Pyramides, ont pu être Maurice Papon. Conservateur en chef au Centre historique préservées dans leur intégrité, sans dispersion, des Archives nationales, grâce aux solides principes réaffirmés par la cam- Quant à l’Association Nationale des Résistants responsable des fonds privés de la Seconde pagne nationale de sauvegarde des archives pri- de 1940, elle vient à son tour d’enrichir les fonds Guerre mondiale vées de la Seconde Guerre mondiale, opération des Archives nationales, rejoignant dans cette exemplaire menée depuis 2001 sous l’égide de Quelques la Fondation de la Résistance. Au fil de ses exemplaires du innombrables dossiers se lisent tour à tour les Résistant de 1940, débuts de la Confédération, les cérémonies qui bulletin de la marquèrent, l’action de ses dirigeants ou la l’Association part prise à la réflexion sur le statut des Nationale des Combattants volontaires de la Résistance. La Résistants de 1940. création et la mise en œuvre annuelle du Ce type d’archive Concours national de la Résistance et de la constitue une Déportation y occupent une place particulière, source d’information de même que les relations étroites entretenues très précieuse pour au jour le jour avec les Unions départementa- les chercheurs les des CVR. Des séries entières de documents travaillant sur sont heureusement restées quasi intactes : les l’histoire des fichiers des membres, les comptes rendus du associations issues de la Résistance.

conseil confédéral et du comité directeur, les dos- © Centre historique des Archives nationales

2 La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006 Éditorial

LE MOT DU PRÉSIDENT

e 14 juin dernier, par un appel suivi d’un vote unanime le conseil SOMMAIRE d’administration vient de me confier la présidence de la Fondation de la L Résistance. J’y suis d’autant plus sensible que j’ai été dès l’origine de la Fondation de la Résistance, il y a près de vingt ans, un de ceux qui voyaient dans Mémoire et réflexions l’existence de cette structure un moyen de lutter efficacement contre les - La sortie du Dictionnaire historique falsificateurs de l’histoire et de transmettre aux jeunes générations, après que les de la Résistance ...... p. 4 derniers témoins auraient disparu, les valeurs qui sous-tendaient notre combat.

Hommages Je tiens à saluer le travail fondateur du président Jean Mattéoli qui depuis 1993, - Alain de Boissieu ...... p. 7 inlassablement, a fait en sorte que la Fondation non seulement voit le jour mais DR - Les hommes qui ont fait la CNCVR prouve jour après jour son efficacité et sa raison d’être qui font qu’elle est Jean Ginas...... p. 8 maintenant reconnue par l’ensemble des pouvoirs publics et des milieux résistants. La tâche n’était pas aisée et je dois dire que le bilan des treize années d’activité de la Fondation de la - Edmond Pilat nous a quittés...... p. 9 Résistance a confirmé largement le bien fondé de ses buts statutaires par des actions concrètes, menées en L’activité des associations étroite liaison avec les associations filles Mémoire et Espoirs de la Résistance (MER) et l’Association pour des partenaires Études sur la Résistance Intérieure (AERI), qui sont entre autres : • l’aide à la recherche universitaire avec l’attribution de contrats de recherche à des étudiants en thèse sur - Mémoire et Espoirs de la Résistance p. 10 des sujets concernant la Résistance en France pendant la Seconde Guerre mondiale grâce au soutien financier de la Fondation Edmond de Rothschild et du Comité des Œuvres Sociales de la Résistance ; - AERI ...... p. 12 l’organisation de colloques , et plus récemment la participation à la réalisation du Dictionnaire historique Livres de la Résistance publié chez Robert Laffont ; - Vient de paraître ...... p. 14 • la mise à disposition d’une documentation sur cette période de notre histoire grâce aux sites Internet, aux diverses publications, à la réalisation d’expositions et au centre de documentation ; - À lire ...... p. 14 • la sauvegarde des archives de la Résistance et de la Déportation encore détenues par des particuliers ; La vie de la Fondation • la participation à la formation civique des jeunes par le biais du Concours National de la Résistance et de de la Résistance la Déportation et par l’action « Valeurs de la Résistance, Valeurs d’aujourd’hui » entreprise par l’AERI dans les établissements scolaires dont l’objectif est de susciter un « engagement d’action » de la part d’élèves ; - Le nouveau conseil d’administration • la réalisation de cédéroms sur l’histoire de la Résistance dans les départements (AERI) ; et le nouveau bureau de la Fondation • l’organisation de manifestations culturelles et civiques permettant de mieux faire connaître au grand public de la Résistance ...... p. 16 l’histoire de la Résistance (MER) ; - Première réunion du Comité • le recueil de témoignages essentiels de résistants, souvent méconnus, sur des DVD ( MER ) ; d’animation et de suivi et de son • l’accueil des associations d’anciens résistants souhaitant pérenniser leur mémoire au travers de la bureau ...... p. 16 Fondation de la Résistance,… - Remise des drapeaux de l’ADIR à la Fondation de la Résistance ...p.16 Je poursuivrai donc le travail accompli par mon prédécesseur et ami Jean Mattéoli au sein de la Fondation de la Résistance. Son esprit d’ouverture a permis à la Fondation d’être reconnue par tous. C’est cette volonté d’union, de dépassement des frontières idéologiques que nous devons laisser aux Éditeur: Fondation de la Résistance générations qui nous succéderont. Reconnue d’utilité publique par décret En effet, alors que la Nation était démembrée, en péril de mort, occupée qu’elle était par les troupes nazies, du 5 mars 1993. Sous le Haut Patronage du Président de la République des résistants d’horizons divers se sont unis et ont agi ensemble, rejoints peu à peu par d’autres. Ils ont ainsi 30, boulevard des Invalides - 75007 Paris montré que les différences idéologiques, politiques, philosophiques et religieuses qui les opposaient avant Téléphone : 01 47 05 73 69 guerre devaient être surmontées pour lutter contre les nazis et le régime de Vichy et libérer le territoire Télécopie : 01 53 59 95 85 national tout en rétablissant les libertés fondamentales de la République. Site internet : La mission de la Fondation est bien sûr de sauvegarder les messages de la Résistance mais désormais, plus www.fondationresistance.org Courriel : que jamais, elle doit aider les jeunes à faire face à l’avenir. [email protected] Face aux périls qui pèsent sur notre planète comme la menace terroriste, la gestion de l’arme atomique, les Directeur de la publication : Pierre Sudreau, problèmes écologiques, les générations d’aujourd’hui devraient se montrer capables de surmonter leurs Président de la Fondation de la Résistance particularismes et leur égoïsme pour que notre chère vieille terre puisse encore porter longtemps l’humanité ! Directeur délégué de la publication : François Archambault Rédacteur en chef : Frantz Malassis Rédaction : Victor Convert, Marc Fineltin, François Fouré, Bruno Leroux, Frantz Malassis, Jean Novosseloff, Nathalie O’ Reilly- Bonnand. Pierre Sudreau Maquette, photogravure et impression: Président de la Fondation de la Résistance SEPEG International, Paris XVe. Revue trimestrielle. Abonnement pour un an: 16 €. n° 45: 4,50 € L’exposition « Les cheminots dans la Résistance » est présentée du 17 juin au 3 septembre 2006 Commission paritaire n° 1110 A 07588 - ISSN 1263-5707 à la Cité du Train, à Mulhouse (2 rue Alfred de Glehn - 68200 Mulhouse - tél. : 03 89 42 83 33). Monument Jean Moulin, dit le glaive brisé à . Œuvre conçue et réalisée par sculpteur Marcel Courbier (DR)

La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006 3 Mémoire et réflexions

LA SORTIE DU DICTIONNAIRE HISTORIQUE DE LA RÉSISTANCE. L’ABOUTISSEMENT DE QUATRE ANNÉES DE TRAVAIL.

Le 6 avril dernier dans les salons d’honneur de l’Hôtel national des Invalides Le Dictionnaire historique de la Résistance a été présenté, le jour même de sa sortie en librairie, par MM. Pierre Sudreau, vice-président de la Fondation de la Résistance, Bruno Leroux, directeur historique de la Fondation de la Résistance, François Marcot, professeur à l’université de Franche-Comté, Daniel Rondeau, directeur de la collection « Bouquins » chez Robert Laffont et le préfet Victor Convert, directeur général de la Fondation de la Résistance. Nous reproduisons ici l’intervention de François Marcot, directeur de cet ouvrage, aboutissement de 4 années d’écriture ayant mobilisé 114 historiens. La Fondation de la Résistance, sollicitée dès l’origine par l’éditeur Robert Laffont, a largement contribué à cette initiative éditoriale, à double titre : d’une part par un soutien financier, mais aussi par la participation de son directeur historique, Bruno Leroux, à l’équipe de pilotage, et par celle des universitaires membres de son comité historique et pédagogique, présidé par René Rémond.

À l’origine de ce dictionnaire se sont rencontrées trois volontés

• La volonté de l’éditeur, Daniel Rondeau qui, arrivé à la direction de la collection «Bouquins» a voulu que celle-ci s’enrichisse d’un diction- naire de la Résistance. À notre première ren- contre, Daniel Rondeau nous a demandé, avec une sobriété non dépourvue de panache, d’écrire un ouvrage qui soit un livre de référence. • La volonté de la Fondation de la Résistance dont la vocation est de promouvoir la connais- sance historique. • La volonté d’un groupe d’historiens qui, depuis près de 15 ans, travaillent ensemble sur la Résistance. Depuis 1993, ils ont organisé 6 colloques sur le thème générique La Résistance et les Français. Ces colloques, diri- gés par un comité de pilotage, se sont dérou- lés dans 6 universités, avec l’aide de l’Institut d’histoire du temps présent, alors dirigé par Robert Frank. Le premier d’entre eux, qui a donné l’impulsion et la tonalité à tous les autres, a été organisé à Toulouse par Pierre Laborie et Jean-Marie Guillon; puis sont venus les colloques de Rennes, Bruxelles, Besançon, Paris-Cachan et Aix-en-Provence. Nous espérions donner un aboutissement à ces 6 colloques ; après diver- ses tentatives, le dictionnaire a été l’occasion de réaliser notre projet. Comment le dictionnaire a-t-il été fabriqué ?

L’équipe de pilotage des colloques La Résistance et les Français a constitué un comité scientifique élargi. Christine Levisse-Touzé, spécialiste de la France Libre, Bruno Leroux et moi-même avons assuré la direction du Dictionnaire.

La dimension collective de l’ouvrage est abso- lument essentielle. D’abord, et avant tout, parce que nous partageons une approche semblable de l’histoire de la Résistance et de la manière de l’écrire. Les 13 membres du comité scienti- fique ont assuré à eux seuls les trois cinquièmes

4 La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006 de la rédaction des articles. Leur proximité intel- Pour les acteurs qu’ils ont été, nous éprouvons lectuelle va plus loin, dans beaucoup d’articles, du respect et de l’admiration. Mais ce n’est pas nous sommes redevables les uns aux autres de à ce titre que nous les avons sollicités, c’est en connaissances et d’une pensée commune. tant qu’historiens de plein exercice scientifique. L’avant-propos, rédigé collectivement, exprime Citer tous les auteurs spécialistes de tel aspect de nos choix déontologiques et scientifiques. Il nous l’histoire de la Résistance et de la France Libre engage tous. reviendrait à citer au moins 100 noms, vous les reconnaîtrez en découvrant le générique. Qu’il Voici comment nous avons procédé tout au long me soit permis d’ajouter que nous avons eu plai- de l’année 2002. Nous avons soumis au comité sir à solliciter de très jeunes chercheurs parfois scientifique les grandes orientations, sur les- en cours de rédaction de leur thèse comme quelles je reviendrai, et un plan de l’ouvrage : Fabrice Bourrée, Julien Blanc, Philippe Souleau, sa structuration en trois parties, une hiérarchie Gaël Eismann ou Cécile Vast. des textes, articles de synthèses, grands articles L’équipe de direction a rédigé plusieurs cahiers et articles de base. Ce plan a été amendé et il des charges fixant les orientations générales. Ils faut le dire amélioré. Une bonne partie des dis- disaient notre conception des articles sur les bio- M. Pierre Sudreau lors de son allocution.

cussions a porté sur le volume et le choix des graphies, les groupes sociaux, les organisations, SNAPP Reportages. biographies. Nous étions partis d’un projet les territoires, les grands événements, etc. Nous d’environ 450 biographies qui a été réduit à 235 reconnaissons que, chemin faisant, nous avons • Les systèmes d’occupation en France, pour que chacune soit plus conséquente. dû modifier dans le détail un projet initial dont • Le rôle de la France Libre dans la recons- Puisque sont présents ici de nombreux anciens les lignes d’ensemble ont été toutefois respec- truction de la France et le développement résistants et Français Libres, c’est l’occasion de tées. Avec les auteurs, nous avons sans aucun de la Résistance, leur fournir quelques explications. Ce diction- doute été plus « interventionnistes » qu’il n’est • L’attitude de l’opinion française, naire n’est pas un annuaire de la Résistance, il d’usage dans les dictionnaires ou ouvrages col- • Les relations avec les Alliés, n’a pas la vocation de décerner des attestations lectifs. Nous avons parfois procédé à plusieurs • Les rapports entre la Résistance et Vichy, d’honorabilité. Dans notre choix des biogra- navettes et nous sommes très reconnaissants aux • Une approche sociale et culturelle de la phies, nous avons dû tenir compte des infor- auteurs d’avoir accepté cette contrainte. Il est Résistance, mations disponibles, nous avons voulu assurer vrai que nous ne sommes jamais intervenus dans • Les enjeux de la lutte politique et de la une représentativité des diverses formes d’en- le but de leur dicter ce qu’ils devaient écrire, lutte armée, gagement, dans la France Libre et dans la Résis- mais toujours dans celui de construire un livre • Les territoires de la France Libre et de la tance. Toutes les très grandes figures s’y retrou- véritablement collectif, en évitant les contra- Résistance, vent naturellement: de Gaulle, Moulin, Leclerc, dictions portant sur les faits, les chevauchements • La place de la Résistance dans le siècle. Brosset, Passy, Rémy, Frenay, d’Astier de la Vige- et les vides. Nous n’avons pas regretté notre rie, Pineau, Tillon… impossible de les citer tous. choix. Les auteurs nous ont beaucoup appris et Une troisième lecture, que je qualifierai de ver- Mais on y trouve aussi des moins connus voire nous ont souvent surpris. Nous espérons avoir ticale, balise l’itinéraire des curieux. Le dic- des inconnus, ces « soutiers de la gloire » dont contribué à proposer un véritable ouvrage et non tionnaire, pleinement historique en ce sens, est a parlé Pierre Brossolette avec la passion qui était pas un assemblage d’articles ; nous sommes cer- construit en trois parties : la sienne. Des civils et des militaires, officiers tains en tout cas que ce dictionnaire est l’œuvre • Acteurs et territoires, ou simples soldats des trois armes, des chefs de de 114 auteurs. • Actions et événements, mouvements et de réseaux, des chefs régionaux • Les résistants, leur temps et le nôtre. ou départementaux, des membres des réseaux La forme du dictionnaire Ces trois parties sont elles-mêmes structurées d’évasion ou de renseignements de toutes obé- en sous-parties. Pour ne prendre que cet exem- diences, des agents de liaison, des rédacteurs de Nous avons voulu réaliser un ouvrage qui puisse ple, le lecteur désireux de connaître l’histoire presse clandestine, des résistants de la base : à la fois rassembler les connaissances et propo- du maquis des Glière s, pourra remonter plus maquisards, famille de paysans, secrétaires de ser une vision synthétique. Ceci nous a haut à l’article générique Maquis pour en connaî- mairie, postière, gendarmes, policiers, passeurs, contraints à suivre une démarche originale. De tre les origines et l’organisation, plus haut encore hommes et femmes, français et étrangers. ce fait, le Dictionnaire historique de la Résis- il pourra connaître les enjeux de la lutte armée, Nous n’avons pas cherché à être complets, com- tance peut être parcouru selon trois lectures. plus loin dans l’article Vie au maquis il décou- ment aurions-nous pu l’être? Nous avons choisi vrira la vie quotidienne des maquisards, plus une approche représentative de la diversité des La première est celle du lecteur à la recherche avant, dans le chapitre Grands événements, il modes d’engagement et des manières de faire d’informations précises : 1 004 articles (et des prendra connaissance de la bataille radiopho- de la Résistance. Nous avons voulu que puis- annexes) qui mettent à la disposition du nique des Glière s… Il lui sera loisible, évidem- sent être suivis des destins individuels qui se sont curieux une somme de connaissances jamais ment, de suivre le chemin inverse, du général rencontrés dans une aventure collective. réunies jusqu’alors. Le lecteur pourra les trou- au particulier. Après avoir défini l’ensemble des articles, nous ver grâce à la liste alphabétique des entrées située les avons distribués entre les différents auteurs. à la fin de l’ouvrage ou au gré de ses vagabon- Le contenu Il était évident aux yeux des 13 membres du dages curieux. Tous les articles sont conçus pour conseil scientifique qu’ils ne pouvaient pas et sur- être lus indépendamment les uns des autres. Quelques mots, enfin, sur notre approche his- tout, pour des raisons scientifiques et déonto- torique. Je dirai très vite, parce que cela va de logiques, qu’ils ne devaient pas assurer seuls la La seconde lecture est horizontale. Elle est four- soi, que nous avons traité de tous les aspects de rédaction de l’ouvrage. Les historiens forment nie par les 22 grands articles de synthèse, appe- la Résistance. On y trouvera un historique de une communauté, il fallait donc les impliquer, lés vues d’ensemble. En effet, dans l’état actuel la Résistance dans les 22 régions françaises et chacun d’entre eux, comme auteurs, au plein sens de l’historiographie, manque une véritable du ralliement de tous les territoires de la France du terme. C’est la raison pour laquelle ce dic- approche synthétique de la Résistance intérieure Libre. On y trouvera évoqués les enjeux de légi- tionnaire est l’œuvre de 114 auteurs, de 6 natio- et de ses liens avec la France Libre. Ces articles, timité de la France Libre, ses organismes civils, nalités. Nous les avons sollicités en fonction de imprimés en pleine page, font le point sur les ses grandes unités de combat. Il en va de même leur compétence. Deux d’entre eux sont des grandes questions : pour la Résistance, ses organisations, la grande «anciens» de la Résistance ou de la France Libre, • Les grandes étapes de la Résistance, diversité de ses formes d’actions : propagande Jean-Louis Crémieux-Brilhac et Daniel Cordier. • Qu’est-ce que la Résistance ? et presse clandestine, renseignement, sauvetage

La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006 5 Mémoire et réflexions

de l’homme ; une fidélité à des convictions poli- tiques, religieuses ou identitaires. Enfin, à la société, l’acte résistant pose une question qui tout à la fois la conforte et la déstabilise : comment accepter que des hommes et des fem- mes refusent l’inacceptable et la soi-disant fata- lité en posant des actes libres, refondant la notion même de liberté ?

L’autre regard qui nous tient à cœur relève de l’approche anthropologique. Nous n’avons garde d’oublier cette remarque de Jean Cassou, dans La mémoire courte: « Pour chaque résis- Vue de l’assistance parmi laquelle tant, la Résistance a été une façon de vivre, un se trouvaient notamment (de gauche à droite) style de vie, la vie inventée. » M. Georges Caïtucoli, secrétaire général de la Fondation de la France Libre, Ceci nous a conduit, tout au long de l’ouvrage, Mme Badaire, présidente de l’AERI à mettre l’accent sur les relations du résistant et Mme Marie-José Chombart de Lauwe, présidente avec son milieu géographique, familial et de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation. culturel. Nous avons consacré un chapitre entier SNAPP Reportages. à l’approche anthropologique : des juifs, lutte contre le travail en Allemagne, pas braquer le regard sur la seule minorité enga- • dimension matérielle avec des articles maquis, ses projets, ses programmes, ses valeurs, gée dans la Résistance, il faut aussi prendre en sur la vie quotidienne, l’argent, tractions la répression qu’elle a dû subir. Nous avons évi- compte tous ceux qui ont été avec la Résistance et bicyclettes, demment traité des questions d’organisation, et pour la Résistance. C’est autour de la • dimension civique: patriotisme, programme d’une histoire qui n’exclut ni sa dimension mili- Résistance, de son audace et de ses valeurs que de la Résistance, idée européenne, taire ni sa dimension politique, faite parfois de s’est reconstituée l’identité nationale et que s’est • dimension morale : honneur, doute, par- rivalités et de luttes pour le pouvoir. Mais l’his- reconstruit un horizon d’attente et un vouloir ler ou ne pas parler, torture, toire de la Résistance, comme celle de la France vivre ensemble qui ont marqué et qui marquent • dimension passionnelle : passion, amour, Libre ne saurait se réduire à ces problématiques. encore notre histoire. La Résistance nous haine, lettres de fusillés, mort, entraîne en permanence dans la dialectique de • dimension légendaire: peuple, révolution, Je voudrais insister sur deux approches qui nous l’individu et de la société. Chaque résistant s’y légendaire et mythe, Chant des partisans, tiennent à cœur. engage comme homme et comme femme, et, • dimension mémorielle : le dictionnaire se en même temps, il engage une part de son être conclut par une étude de l’écriture de Fidèles à notre approche La Résistance et les social : français, polonais, espagnol, juif, catho- l’histoire de la Résistance et l’évocation Français, nous avons voulu interroger les rela- lique, protestant, franc-maçon, conservateur, de ses lieux de mémoire. tions entre la Résistance et la société. Elles socialiste, communiste, ouvrier, paysan, intel- ne se résument pas à l’approche simpliste d’une lectuel, écrivain, poète, cheminot, patron, mili- Je souhaite terminer cette présentation en reve- minorité active coupée d’une masse attentiste. taire… tous ont une certaine manière de faire nant à mes considérations du début. À l’origine, Fait d’une minorité, au début isolée de la popu- de la Résistance et d’être dans la Résistance. il y a une demande de l’éditeur. Mais à la fin, lation, la Résistance a réussi à tisser avec les Chaque résistant participe de valeurs collecti- il y a un livre. Faire un livre, ce n’est pas qu’un Français des liens de solidarité. Elle a su gagner ves dont la diversité est un fait constitutif de la travail d’auteur, c’est aussi un travail d’éditeur. une légitimité qui était sa condition d’existence Résistance. Valeurs traditionnelles ou retrouvées: Les travailleurs de la collection «Bouquins» ont et de survie. Pour appréhender ce phénomène l’amour parfois redécouvert de la patrie ; la pleinement joué leur rôle d’éditeur. Daniel complexe dans sa dimension sociétale, il ne faut liberté réinventée des citoyens; une certaine idée Rondeau nous a suivi dans notre cheminement, plus que suivi, accompagné. Il nous a laissé une liberté à laquelle nous rendons hommage ; il nous a prodigué des conseils et des avis que nous avons suivis et dont nous mesurons la pertinence. Françoise Rosenthal, directrice adjointe de la col- lection, et toute son équipe ont contribué à régler nombre de problèmes éditoriaux. Je veux rendre justice à Christophe Parry, secrétaire d’édition, qui pendant huit mois a retravaillé le manuscrit. Avec autant de tact que de rigueur, il a repris tous les textes, nous sollicitant pour en fluidifier l’écriture et détecter les allusions peu accessibles au lecteur non spécialiste. Par dessus tout, il a su s’approprier la démarche du projet et œuvrer pour que son plan et sa struc- ture, complexes de prime abord, soient d’une grande clarté de présentation et d’accès. À tous les membres de la collection « Bouquins » de Robert Laffont, au-delà de notre gratitude, je Le public était venu nombreux assister à la sortie du Dictionnaire historique tiens à leur dire la reconnaissance de ce fait très de la Résistance. Au centre (de gauche à droite) M. Gilles de Lacaussade, directeur de cabinet simple: ce livre est aussi leur livre, parce que c’est du ministre délégué à la Défense chargé des Anciens Combattants, Mme Odette Christienne, aussi leur travail. adjointe au maire de Paris chargée de la mémoire, du monde combattant et des archives, François Marcot et M. Georges Caïtucoli, secrétaire général de la Fondation de la France Libre. SNAPP Reportages.

6 La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006 Hommage

ALAIN DE BOISSIEU (1914-2006) UNE VIE AU SERVICE DU GÉNÉRAL DE GAULLE

Le général Alain de Boissieu, un des découvre un exemplaire en allemand de Vers l’armée de métier annoté rares officiers français à s’être évadé de la main du führer. Malheureusement, un soldat américain de garde d’Allemagne par l’URSS pour rallier au Berghof lui empêche de conserver ce livre et le jette dans un le général de Gaulle, est décédé le brasero . 5 avril dernier. En juin 1945, Alain de Boissieu entre au cabinet militaire du général Gendre du général de Gaulle qu’il de Gaulle à Paris dont il devient le gendre en épousant le 3 janvier 1946 sauva lors de l’attentat du Petit sa fille Elisabeth et, le 18 janvier, devient compagnon de la Libération. Clamart, chancelier de l’Ordre de la Par la suite, il est, entre autres, affecté au secrétariat de la Défense natio- Le capitaine Alain de Boissieu Libération, Alain de Boissieu sié- nale en Afrique Équatoriale Française à Brazzaville (1947-1949) puis vers 1942-1943. geait au conseil d’administration de à l’État-major de la Zone stratégique d’Afrique centrale (1952-1953)

© Musée de l’Ordre la Libération-Paris-DR la Fondation de la Résistance. à Dakar. Ayant demandé un commandement en Algérie, il est placé, en juin 1956, Alain de Boissieu Dean de Luigné est né le 5 juillet 1914 à Chartres à la tête du 4e Chasseurs dans le Constantinois. (Eure-et-Loir). Promu colonel en septembre 1958, il devient directeur du cabinet mili- En octobre 1936, après des études classiques, il embrasse la carrière taire du délégué général du gouvernement de Paul Delouvrier et du militaire et entre à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr d’où il sort général Maurice Challe, commandant en chef en Algérie. dans la promotion « Soldat Inconnu ». En 1938, il poursuit sa forma- En octobre 1959 il rejoint à Paris l’Inspection générale de l’Arme blin- tion militaire à l’École d’application de la cavalerie de . dée et de la Cavalerie comme chef d’État-major. Lors de la déclaration de guerre, le sous-lieutenant de Boissieu sert au groupe de reconnaissance de la 10e division d’infanterie (15e GRDI). Chef de peloton de canons antichars, il arrête une attaque ennemie, le 11 juin 1940, au nord d’Époye (Marne), détruisant trois blindés. Encer- clé dans un bois par les Allemands, voulant sauver de la capture ses canons antichars, Alain de Boissieu décide de rassembler tous les cavaliers sous ses ordres et d’attaquer au sabre les Allemands qui surveillent les sor- ties en direction de la plaine. Il va alors mener avec succès une des ulti- mes charges de la cavalerie française. Fait prisonnier le 12 juin dans une embuscade allemande près du mont Cornillet, c’est en Belgique, le 19 juin, qu’au cours d’un transfert, il prend connaissance de l’Appel du général de Gaulle, « premier jalon sur une longue route… Celle de la revanche et du renouveau ». Il tente alors de s’évader du train qui le mène en Allemagne. Promu lieutenant en septembre 1940 pendant sa captivité, il s’évade de Poméranie en mars 1941 et gagne l’URSS où il est interné, après Le 14 novembre 1941, à Old Dean camp près de Camberley avoir demandé à rejoindre le général de Gaulle. (Angleterre). Le général de Gaulle remet la croix de guerre avec palme L’offensive allemande contre l’Union soviétique joue en sa faveur ainsi et la médaille des évadés au lieutenant Alain de Boissieu (au premier que celle d’autres internés français, rassemblés dans un camp à plan à droite). Mitchourine au sud de Moscou. Les Soviétiques maintenant alliés des © Musée de l’Ordre la Libération-Paris-DR Britanniques leur permettent enfin de rejoindre les Forces Françaises Le colonel de Boissieu commande alors la 2e Brigade blindée à Saint- Libres. Avec 185 camarades, emmenés par le capitaine Billotte, Alain Germain-en-Laye (1962-1964) et, promu général de brigade, reçoit de Boissieu parvient à rejoindre, par Arkhangelsk et le Spitzberg, le commandement de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr et de l’Angleterre où il signe son engagement dans les FFL en septembre 1941. l’École militaire interarmes de Coëtquidan (1964 -1967) comme lui Servant à l’État-major particulier du général de Gaulle à Londres, il avait prédit le général de Gaulle à Londres à l’automne 1941. suit un entraînement de parachutiste et de commando, le général de Le général de Boissieu commande ensuite pendant deux ans la 7e Divi- Gaulle ayant l’intention de l’envoyer en France pour chercher des sion mécanisée à Mulhouse avant d’être nommé Inspecteur de l’Arme cadres désirant servir dans les FFL. Puis il prend part aux opérations blindée-Cavalerie et membre du Conseil supérieur de la Guerre (1969- de Bayonne à Pâques 1942 et au raid sur Dieppe en août 1942. 1971). En décembre 1942, le capitaine de Boissieu est envoyé en mission dans Général d’armée en 1971, il exerce les fonctions de chef d’État-major l’Océan Indien. Il participe alors aux opérations du rétablissement de de l’Armée de Terre jusqu’en 1975. l’autorité française à Madagascar et à Djibouti. Grand chancelier de la Légion d’honneur et chancelier de l’Ordre natio- En mars 1943, sur sa demande, il rejoint, en Tunisie, le général Leclerc nal du Mérite de 1975 à 1981, le général d’armée Alain de Boissieu qu’il ne quittera plus jusqu’à la fin de la guerre. En février 1944, il est est nommé, en 2002, chancelier de l’Ordre de la Libération. affecté au commandement de l’escadron de protection du général Leclerc Le général Alain de Boissieu est inhumé à Colombey-les-Deux- et du PC avancé de la 2e Division blindée (2e DB). Églises (Haute-Marne) après qu’un hommage national lui fut rendu Débarqué en Normandie le 30 juillet 1944, blessé le 12 août, il se dis- aux Invalides en présence du Président de la République. tingue lors des combats de la forêt d’Écouves en réduisant une résis- Frantz Malassis tance blindée allemande. Il fait de même à Paris, le 25 août 1944, où, avec deux de ses pelotons de chars, il contient des blindés allemands Cet article a été établi d’après la biographie en ligne sur le site Internet du qui, retranchés dans les jardins du Luxembourg, devaient attaquer le musée de l’Ordre de la Libération dont nous tenons ici à remercier son PC du général Leclerc resté sans protection à Montparnasse. Il leur empê- conservateur M. Vladimir Trouplin. che toute sortie et obtient leur capitulation. Pour en savoir plus, nous vous conseillons la lecture des mémoires en deux Après les combats d’Alsace, avec la 2e DB, il entre au cœur du IIIe Reich volumes d’Alain de Boissieu : Pour combattre avec de Gaulle. 1940-1946 et et, le 4 mai 1945, atteint le nid d’aigle d’Hitler à Berchtesgaden où il Pour servir le Général. 1946-1970 parues chez Plon en 1981 et 1982.

La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006 7 Hommage

LES HOMMES QUI ONT FAIT LA CNCVR

Dans notre dernier numéro du mois de mars, nous avions rendu compte des conditions qui avaient amené la Confédération Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance (CNCVR) à fusionner avec la Fondation de la Résistance. Nous profiterons des prochains numéros de notre revue pour présenter les portraits des présidents et secrétaires généraux qui ont marqué l’histoire de la CNCVR et ainsi leur rendre hommage. JEAN GINAS. LE FONDATEUR DE LA CNCVR Jean Ginas est né le 19 mars 1892 à Grenoble. seignements qui lui a permis de faire connaître aux À 18 ans, il s’engage dans l’armée où il est affecté forces alliées le plan de bataille de la Luftwaffe en au 23e Régiment d’Artillerie (23e RA) puis au 5e RA. France. En 1941, il est contacté par le mouvement Durant la Grande Guerre il sert successivement aux «Ceux de la Libération» dont il devient rapidement 113e et 114e RA jusqu’en juillet 1917 où il est déta- membre du Comité directeur. Son fondateur ché à l’aviation de reconnais- Maurice Ripoche lui confie la mission sance comme observateur. d’organiser un service de transport Une délégation de la CNCVR menée par le e Il s’y distingue notamment du automobile devant être utilisé en cas général Ginas (2 en partant de la gauche) 15 juillet au 31 août 1918, exé- de débarquement allié. est reçue par le Président Vincent Auriol. cutant 3 reconnaissances et En février 1943, il est gravement acci- 9 missions photographiques à denté en voiture au cours d’une de En 1954, Jean Ginas fonde la Confédération Natio- plus de 40 kilomètres dans les ses missions. Dès sa convalescence, nale des Combattants Volontaires de la Résistance lignes ennemies en dépit de il monte à Paris où il est désigné par (CNCVR) dont il devient le premier président nombreuses patrouilles qui lui Roger Coquoin comme chef militaire jusqu’à son décès survenu en 1975. donnaient la chasse. Il termine pour la capitale dans le cadre de En décembre 1954 paraît le premier numéro de la guerre avec le grade de lieu- l’Armée secrète. l’Écho de la Résistance, journal de la CNCVR, où le tenant. En septembre 1943, le commandant général Ginas expose les motifs de la création et Breveté pilote dès 1919, le Ginas est désigné pour représenter le but de cette association. « D’abord, le nombre lieutenant Ginas est affecté au «Ceux de la Libération» à l’Assemblée d’amicales ou associations se réclamant à un titre Levant où il sert au 35e Régiment © Centre historique des Archives nationales consultative d’Alger. Mais l’arrestation quelconque de la Résistance était devenu consi- d’Aviation (1920-1922). On le retrouve ensuite au de Roger Coquoin successeur de Maurice Ripoche, dérable, sans que personne puisse savoir exacte- 33e Régiment d’Aviation de 1926 à 1929. Passé au l’empêche de rejoindre Alger puisqu’il est immé- ment ce que représentait un grand nombre d’en- 31e Régiment d’Aviation en 1930, puis au 32e Régi- diatement désigné pour lui succéder à la tête du tre elles. […] Ensuite, hormis les plus grandes et ment d’Aviation à la base aérienne de Dijon en mouvement dont il devient chef national. les mieux administrées d’entres elles, qui avaient 1932, il sert ensuite, de 1934 à 1939, à la 52e Esca- Arrêté par les Allemands le 19 janvier 1944 Jean su maintenir intacts les liens qui s’étaient formés dre à Nancy. Ginas est interné à Fresnes où il est longuement au cours des combats et qui, s’étaient gardées de De septembre 1939 jusqu’à l’armistice de juin 1940, interrogé et torturé par la Gestapo. Transféré au toute déviation dans un sens ou dans un autre, il le commandant, Jean Ginas dirige l’École de Chasse camp de Compiègne en mars 1944, il est finalement faut bien reconnaître que plusieurs associations trés n° 1 à Étampes. libéré par les Allemands le 26 août 1944 à l’arri- prometteuses au départ s’étaient morcelées sous Mis en congés d’Armistice en août 1940, il met en vée des troupes américaines. l’effet de dissensions internes ; leur représentati- place à Vichy un service de transport avec l’aide Compagnon de la Libération par décret du vité s’en trouvait forcément diminuée. Enfin, il n’exis- de la Croix Rouge avec laquelle il travaille au ravi- 17 novembre 1945, Jean Ginas est promu au grade tait pas d’organisme réellement représentatif des taillement des camps de prisonniers de zone sud. de général de brigade aérienne en décem- Combattants Volontaires de la Résistance considérés Dès octobre 1940, il organise un service de ren- bre 1946. dans leur ensemble, quels que soient le lieu ou la forme des luttes qu’ils avaient menées pour la Libé- ration. La lacune était évidente, et la résistance n’offrait plus le spectacle de l’union autour d’un idéal commun, qu’elle avait pu donner au moment des combats. ». Avec la loi de 1949 définissant le titre de Combattant Volontaire de la Résistance, les promoteurs de la CNCVR ont vu l’occasion de réali- ser leur dessein d’union en créant une grande association, sur la base de la possession du titre de Combattant Volontaire de la Résistance. Ainsi, Jean Ginas explique toujours dans cet article « certes, les combattants en uniforme qui pouvaient arbo- rer la Croix de Lorraine, les agents de réseaux dont l’action devait rester secrète vis-à-vis de tous, les membres des mouvements qui cherchaient à concrétiser l’aspiration politique du pays, les maqui- sards, se sentaient de bien des manières solidai- res les uns des autres. Mais cette solidarité ne pou- vait nulle part se donner carrière. Tel est le but de la confédération ». Sur le plan de l’organisation, ses fondateurs esti- ment que le désir d’union qui doit animer les À gauche, le capitaine Ginas devant son avion. Combattants Volontaires de la Résistance ne peut matériellement être mis en pratique que dans un DR

8 La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006 EDMOND PILAT NOUS A QUITTÉS

Moins de 6 mois après avoir fusionné à ton retour, ils avaient tenté leur chance tout l’Association Nationale des Résistants de seuls et avaient été arrêtés. 1940 avec la Fondation (cf. La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 44 de mars Revenu à Paris, tu es de nouveau chargé en jan- dernier) Edmond Pilat nous a quittés. vier 1941, d’une autre mission vers l’Espagne On trouvera, ci-dessous, des extraits de l’allo- dans les mêmes terribles conditions climatiques. cution que M. Elie Jacques Picard, résistant- Parvenu une fois de plus à Barcelone, le consul déporté, a prononcée à l’occasion de ses britannique que tu avais déjà sollicité en obsèques le 8 juin dernier en la Chapelle de décembre accepte de t’envoyer à Londres. Tu l’École militaire à Paris. te nommes alors Jimmy Stanhope, de nationa- lité anglaise. « […] Tu viens de nous quitter et nous som- mes réunis ici dans cette chapelle de l’École mili- Acheminé à Madrid en mars 1941, tu es mal- taire dédiée aux soldats. Là tu es bien à ta place. heureusement arrêté et transféré au camp de Miranda, de sinistre réputation, où de nombreux Tu l’étais aussi dans cette Maison de la France de nos compatriotes ont été internés. Mais tu © Centre historique des Archives nationales Libre quand j’ai eu la joie de te remettre, le es libéré avec un groupe d’Anglais, en août, par 20 octobre dernier, à toi, Français Libre, la l’Ambassade du Royaume-Uni en Espagne et cadre géographique limité au département. Le suc- rosette de la Légion d’honneur. en octobre, un convoi maritime t’emmène de cès est immédiat, en 6 mois 40 unions départe- Gibraltar à Liverpool. mentales se sont formées, ont déposé leurs sta- tuts et tiennent des réunions périodiques ! Dieu sait si tu la méritais, toi qui, dès le 24 juin En même temps les pouvoirs publics marquent 1940, tentais, avec un camarade (le fils de Louis Tu avais réussi. Enfin, en Angleterre et prêt pour d’emblée leur confiance dans cette toute jeune Blériot), de gagner l’Angleterre, en embarquant être engagé. confédération en confiant à la CNCVR le soin d’or- à Bayonne dans un cargo partant pour ganiser sur l’ensemble du territoire un nombre Casablanca. Arrivés en bon port, le 3 juillet, Comme tous les évadés de France tu es envoyé important de cérémonies commémoratives dans après avoir vu le consul britannique dont vous à Patriotic School, à Londres, où ton identité le cadre du 10e anniversaire de la Libération. obtenez un document officiel vous espérez par- et ton parcours sont sérieusement contrôlés. Le En novembre 1955, la Confédération Nationale des tir rapidement à Londres. Malheureusement rien 28 de ce même mois, tu es incorporé dans les Combattants Volontaires de la Résistance réunie ne venant, vous êtes contraints de passer en FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres) en Assemblée Générale Ordinaire, à Paris, adopte Algérie. Comme tous les soldats isolés depuis comme sous-lieutenant et détaché au BCRA une motion qui demande notamment « aux pou- la débâcle de juin, tu vas être démobilisé à Blida (Bureau Central de Renseignements et d’Action). voirs publics de prendre toutes les mesures néces- puis rapatrié en métropole, fin août. saires à la rénovation de l’enseignement civique Tu fais plusieurs stages de préparation à des mis- et moral à tous les degrés de I’Éducation natio- Dès le 1er septembre, toujours en quête d’un sions en France, entre autres, entraînement de nale » et appelle « toutes les Unions départe- moyen pour atteindre l’Angleterre, tu rencon- parachutiste près de Manchester. Malheureu- mentales à promouvoir l’organisation d’un prix de tres, à Paris, la bibliothécaire de l’Ambassade des sement tu vas être atteint d’une tuberculose pul- civisme et de morale devant récompenser les élè- États-Unis qui te fait connaître sa collègue du monaire bilatérale qui va t’empêcher de repar- ves des établissements scolaires qui se seront dis- Musée de l’Homme. Présenté à Boris Vildé, qui, tir sur le continent et te condamner à rester en tingués dans l’étude des questions civiques et avec le professeur Paul Rivet et Germaine Tillion, service en Grande Bretagne auprès du BCRA. morales. » avait créé le réseau du Musée de l’Homme, celui- […]. » Cette motion a été à l’origine de la création, dans un certain nombre de départements, du «Prix de ci te demande de ne pas partir à Londres, mais la Résistance». de rester travailler avec lui. En terminant nous tenons à rappeler l’humilité En mai 1958, lors du 3e Congrès national à Lyon, de cet homme qui n’a eut d’égal que son cou- le général Jean Ginas, constatant qu’il n’existait Chargé de faire franchir la ligne de démarcation rage. Ainsi, lors de son intervention du 8 décem- qu’une trentaine de prix départementaux, à des prisonniers évadés et à des aviateurs bri- bre dernier à la Fondation de la Résistance, le demande aux Unions départementales de géné- tanniques abattus au-dessus de la France et récu- souci d’Edmond Pilat a été de rendre hommage raliser, dans toute la France, l’organisation de ces pérés par des patriotes, tu vas accomplir de nom- à ses camarades fusillés au Mont Valérien. prix et réclame la création d’un «Prix National de breuses missions dans la région de Bourges que la Résistance» préfiguration de ce qui est devenu tu connais bien. aujourd’hui le Concours National de la Résistance et de la Déportation. Mais pour mieux connaître le jeune homme que Grand croix de la Légion d’Honneur, compagnon tu étais, il me semble bon de relater un des épi- de la Libération, Grand croix de l’Ordre national sodes de ta vie dangereuse d’alors. du Mérite, médaillé de la Résistance, Jean Ginas était titulaire de 9 citations à l’ordre de l’armée En décembre on te confie l’accompagnement tant pour sa conduite et sa bravoure exception- d’un groupe d’Anglais vers l’Espagne. Tu tra- nelle au cours de la Grande Guerre, qu’au cours verses les Pyrénées, ce qui n’est pas un mince de la campagne du Levant, et de la Seconde exploit, surtout en cette saison, (mais grâce à Guerre mondiale. ton entraînement de scout, tu es aguerri à la mar- Jean Ginas est décédé le 3 novembre 1975 et che et aux ascensions). Tu te rends auprès du repose au cimetière du Montparnasse à Paris. consul britannique à Barcelone qui te fournit des renseignements pour organiser leur passage. Frantz Malassis De retour à Perpignan où tu avais laissé le groupe, tu ne le retrouves plus. Ne croyant pas Photo DMPA - JP Le Padellec Photo DMPA

La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006 9 L’activité des associations partenaires

Mémoire et Espoirs de la Résistance (MER) RÉCITAL DE POÉSIE ET DE CHANSON DE LA RÉSISTANCE Dans le cadre de ses activités pédagogiques, nistrateur François Fouré, Mémoire et Espoirs de la Résistance a eu le plai- s’est déplacée le vendredi sir d’organiser son Récital de Poésie et de 7 avril après-midi au lycée Chanson de la Résistance le jeudi 23 mars 2006 Blomet pour les rencontrer. de 14 heures à 16 h 30, salle des rencontres de C’est donc dans la salle de l’Institution nationale des Invalides, Paris VII e. conférence de ce lycée que Ce récital est traditionnellement placé sous le les élèves ont pu présenter haut patronage du ministre de l’Éducation le travail qu’ils avaient pré- nationale, de l’Enseignement supérieur et de la paré. Jean-Pierre Levert et Recherche, du ministre de la Culture et de la François Archambault ont Communication, du ministre délégué aux présenté la mission de anciens Combattants et de la Fondation de la « MER » et la place des jeu- Résistance. Il était animé par le professeur Jean- nes dans le nécessaire relais Pierre Levert avec la participation du Club des des valeurs portées par les poètes. Collégiens, lycéens, comédiens, chanteurs résistants. Puis ils ont invité qui devaient déclamer les œuvres de poètes célè- l’auditoire à écouter debout bres, de résistants ou déportés méconnus. Le chant des partisans. Au lycée Blomet, l’assistance a été séduite par la sincérité de la voix Mais la date choisie pour le récital a été également Dirigés par leurs professeurs de Mme Agnès Pinaqui, du club des poètes et par la beauté des celle choisie par les étudiants pour manifester de français, les élèves ont textes récités avec émotion par les élèves de cet établissement. contre le Contrat Première Embauche. Aussi, afin ensuite déclamé les textes de garantir la sécurité des élèves devant partici- qu’ils avaient préparés pour Photos : François Fouré per au Récital, il a été décidé que ceux-ci ne se l’Institution nationale des Invalides. Il est à sou- s’approprier cette période sombre de l’histoire déplaceraient pas aux Invalides. En conséquence, ligner la parfaite complémentarité des cours de à l’âge où, bien heureusement, la sensibilité privé du plus grand nombre de ses acteurs, le Réci- français et d’histoire. L’alliance de ces matières s’éveille. tal s’est principalement reposé sur Mmes Marcelle permet de rendre concrets les risques, la dange- À l’issue un goûter organisé à la cafétéria de l’éta- Rosnay et Agnès Pinaqui du club des poètes, et rosité et l’issue souvent tragique de la Résistance blissement a permis un contact chaleureux entre Marc Fineltin qui ont déclamé et lu poèmes et tex- dont les élèves ont vu la souffrance sur des photos, élèves, professeurs et dirigeants de « MER ». tes des résistants devant une assemblée réduite. des films ou entendu les témoignages. Le fait de Cependant, afin de saluer les élèves et marquer déclamer eux-mêmes des textes de femmes et François Fouré son intérêt pour leur travail, « MER », avec d’hommes, qui étaient souvent à peine plus âgés Administrateur, son président François Archambault et son admi- qu’eux lorsqu’ils les ont écrits, leur permet de secrétaire général adjoint de «MER»

PARCOURS DE RÉSISTANTS Jeudi 27 avril 2006, Mémoire et Espoirs de la les sauver de la déportation. Agent de liaison Cécile Rol-Tanguy qui fut l’épouse de l’un des Résistance et le Mémorial du maréchal Leclerc à 9 ans dans le réseau monté par son père, il principaux acteurs de la libération de Paris, est de Hauteclocque - Musée Jean Moulin, ont témoigne « que la France profonde des cam- aussi une résistante de la première heure. Enfant organisé une rencontre entre des témoins- pagnes fut accueillante […], parcourant les rou- elle accompagnait ses parents dans les réunions acteurs de la Résistance et des élèves du col- tes à vélo, combien de fois de généreux pay- antifascistes du milieu des années 1930. Dès le lège Daniel Mayer, de Paris XVIIIe, accompa- sans, m’ont offert de la nourriture et un toit ». 19 août 1940 elle tape des tracts et divers tex- gnés de leurs professeurs, et toujours un très Ses parents sont arrêtés et déportés en octo- tes pour les militants du Syndicat des Métaux fidèle public. Cet après-midi, deux femmes et bre 1943, sa mère est morte à Auschwitz, son devenus clandestins. Puis, elle accompagne son trois hommes évoquent leur «parcours de Résis- père a survécu à « l’indicible avec à jamais un mari dans la lutte clandestine. « Je suis deve- tants ». Tous les cinq après la débâcle de juin terrible regard d’ailleurs ». nue son agent de liaison, sa secrétaire […] et 1940, ont fait partie de ces « NON » du pre- Pour Charlotte Nadel la méfiance, puis le rejet c’est ainsi que j’ai vécu, aux premières loges ! mier jour qui n’ont pas accepté la défaite, l’oc- que lui inspire le nazisme lui ont été, dès 1934, […], la semaine de la Libération de Paris : dans cupant et ses lois raciales, l’État français du maré- communiqués par son professeur d’allemand. les catacombes où était le PC des FFI de Paris». chal Pétain avec sa soumission. Ils ont donc « Donc en 1940 c’est congénitalement que je Résistante discrète « Ce n’était pas un temps «tout naturellement» relevé la tête et choisi «la suis contre le nazisme », dit-elle et immédia- facile, mais je n’ai jamais eu peur […] durant Résistance ». tement accepte la proposition que lui font ces années […] j’ai malgré tout mis au monde Dès 1940 la famille de Jean Raphaël Hirsch Hélène Mordkovitch, Philippe Viannay et deux enfants ! », avouant avec malice que leur entre en Résistance, « pour l’enfant que j’étais, Robert Salmon, étudiants à la Sorbonne, d’en- poussette transportait des armes et son cabas 1940 fut, un choc intense, devant le désarroi trer en Résistance et de créer un « vrai jour- des tracts. des adultes et de la soumission de beaucoup nal d’informations ». Elle deviendra l’âme de Diversité des parcours, Robert Pestiaux et d’entre eux ». Paris occupé est dangereux pour la fabrication de ce journal et fondera l’ate- Christian Roy n’ont pas compris, en juin les familles juives, arrestations, rafles se succè- lier de typographie de Défense de la France 1940, comment un maréchal de France ait pu dent. Ses parents décident de passer en zone avec l’aide de Jacques Grou-Radenez, impri- demander de déposer les armes « c’était une dite libre début 1942. C’est allongé sous le ven- meur, et d’Alain Radiguer, un gérant de fon- honte infinie et une peine totale ». Ils répon- tre d’une locomotive qu’il rejoint avec sa mère derie. Recherchée par la Gestapo ? «Le risque! dent en rejoignant en Angleterre le général de le Tarn-et-Garonne, où son père médecin juif nous n’y pensions pas, […] convaincus qu’il Gaulle et vont faire partie des premiers de organise le regroupement d’enfants juifs pour fallait se battre […] c’était une certitude ». Français Libres qui défilent le 14 juillet à

10 La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006 CONSEIL D’ADMINISTRATION DE «MER» Depuis l’Assemblée Générale Mme Rose de Beaufort Mme Elizabeth Helfer-Aubrac. Londres. Puis ils racontent, à l’appui d’anec- Ordinaire annuelle de « MER » du d’Estienne d’Orves. M. Thierry Jallerat, trésorier adjoint. dotes originales et passionnantes ce que 15 juin dernier, le conseil d’ad- Mme Jeanne Boucourechliev. M. Jean-Pierre Levert, furent leurs premiers pas en Grande-Bretagne, ministration et le bureau Mme Jeannine Calba. vice-président. l’accueil qu’ils reçurent, la méfiance aussi à leur de l’association sont composés M. François-René Cristiani-Fassin. M. le bâtonnier égard et enfin la découverte d’un général comme suit, après des élections M. Jean-Philippe Desmoulières. François-Xavier Mattéoli, « immense » qui après qu’il eut parlé « nous unanimes : Mme Claude Du Granrut. vice-président délégué. avons compris que nous n’étions pas une sorte Mme le docteur Françoise Eagleton. Le colonel Michel Morin. de légion étrangère […] mais des Français M. Michel Ambault. M. Marc Fineltin, M. Jean Novosseloff, Libres qui voulaient continuer le combat avec M. François Archambault, conseiller du président. secrétaire général. les Anglais ». Ils seront de tous les combats président de l’association. M. François Fouré, M. Jean-Pierre Renouard, trésorier. M. Jacques Vistel. menés par la 1ère DFL pendant les campagnes M. Robert Badinier. secrétaire général adjoint. d’Erythrée, de Tripolitaine, de Tunisie, d’Italie et enfin le débarquement d’août 1944 en Provence. L’aventure, leur aventure va durer demandant de dédicacer leurs cahiers, on peut cinq ans : « Cinq ans que nous avons vécu à penser que ces récits resteront dans la mémoire l’air libre ! ». des élèves de cette classe du collège Daniel Calendrier des prochaines Aux nombreuses questions posées et puis Mayer. en voyant tous les jeunes filles et jeunes gens Jean Novosseloff manifestations de MER se précipiter en fin d’après-midi vers nos Administrateur, Troisièmes « rencontres et dédicaces du livre cinq amis « Résistants-témoins », en leur secrétaire général de « MER » résistant », le samedi 21 octobre de 14 heures à 19 heures à la Fondation de la Résistance - 30, boulevard des Invalides - Paris VIIe. CÉRÉMONIE À LA MÉMOIRE DES ÉTUDIANTS RÉSISTANTS, Exposition de peintures sur la Résistance, fin LE 11 MAI, DANS LES JARDINS DU LUXEMBOURG 2006 à la Mairie du XVe et à celle du VIIe, ainsi qu’à la Base Aérienne d’Issy-les-Moulineaux. « MER » s’est engagée en juin 2004 à péren- niser avec Mme Jeanne Boucourechliev, Colloque annuel sur la création littéraire ancienne présidente de l’association «Mémoire comme héritage de la Résistance, le jeudi des Étudiants Résistants », l’émouvante céré- 16 novembre de 9 heures à midi dans la salle monie tenue depuis de nombreuses années sous Colbert de l’Assemblée nationale sous le patro- l’égide du président du Sénat, M. Christian nage du président Jean-Louis Debré. Poncelet, et du recteur de l’Académie de Paris, Présidé par M. Maurice Druon de l’Académie M. Maurice Quénet. française, ce colloque réunira de nombreux par- ticipants dont Mme Edmonde Charles-Roux,

En présence de nombreuses personnalités, dont Photo Marc Fineltin le sénateur M. Didier Boulaud, membre du présidente de l’Académie Goncourt, M. Daniel Rondeau, écrivain et éditeur de livres sur la bureau de la haute assemblée, M. Philippe Liberté. Quatre porte-drapeaux étaient de me Coquebert, directeur de cabinet du recteur, service. Résistance, M Brigitte Friang, écrivaine, résis- tante et déportée, et d’autres personnalités M. Pierre Levaye, directeur adjoint du Dépôt de gerbes suivi du Chant des partisans, attendues. cabinet du ministre délégué aux Anciens interprété par les chorales du collège Pierre Places limitées, inscription obligatoire. Combattants et Mme Odette Christienne, Alviset et du collège-lycée Voltaire, et adjointe au maire de Paris, le vice-président de vibrante Marseillaise ont donné une dimen- Présentation du thème du Concours National «MER», le bâtonnier François-Xavier Mattéoli sion touchante à cette commémoration de la Résistance et de la Déportation « le travail et maître Claude Ducreux, secrétaire géné- indispensable pour que le souvenir du sacri- dans le système concentrationnaire nazi », mi- ral du CAR, ancien résistant étudiant, ont fice de ces jeunes patriotes ne s’efface pas. décembre au Palais des Arts et des Congrès rendu un hommage émouvant à ces jeunes d’Issy-les-Moulineaux (Hauts de Seine). résistants qui ont tout sacrifié pour notre Natalie O’Reilly-Bonnand (MER) Exposition de peintures sur la Résistance, jan- vier- février 2007 à l’École militaire, sous le patronage de Mme Michèle Alliot-Marie, MÉMOIRES LIBRES ministre de la Défense, et de M. Maurice Druon, de l’Académie française, président « MER » a à cœur de faire vivre la Mémoire et administrateur de « MER », s’est réuni à Mau- d’honneur de la Fondation de la Résistance. les Valeurs laissées par la Résistance sous des for- repas pour sélectionner une trentaine d’œuvres mes variées et novatrices. Parmi celles-ci, l’art avec les critères de sélection suivants : plastique est une forme nouvelle d’expression 1.- Respect du thème proposé Adhésion : de la Mémoire. 2.- Qualité plastique de l’œuvre Si vous voulez donner un avenir au C’est ainsi que le dimanche 17 octobre 2004 3.- Cohérence/Unité par rapport à l’ensemble devoir de mémoire, adhérez à s’est ouvert officiellement le cycle « Résistance » de la sélection. «Mémoire et Espoirs de la Résistance»! à l’atelier d’art plastique de Maurepas en Cotisation 25 € (incluant l’abonnement à présence de l’amabassadeur Stéphane Hessel et Une première série d’expositions est en cours de «Résistance et Avenir»). de François Archambault, président de «MER», montage avec les autorités de l’École militaire et Chèque à libeller à «Mémoire et qu’étaient venus rencontrer une vingtaine celles des Mairies du VIIe et du XVe arron- Espoirs de la Résistance», Place Marie- d’artistes. Le concours était lancé. dissement de Paris. Une première approche Madeleine Fourcade, 16-18 place Un an et quelques mois plus tard, un jury permet de les situer à la fin de l’année 2006 Dupleix, 75015 Paris composé d’Alain Campos, artiste peintre, Frantz ou début 2007. Tél./Fax : 0145669232 Malassis, responsable archives et documentation François Fouré Courriel : [email protected] de la Fondation de la Résistance, Marie Delaleu, Administrateur, site internet : www.memoresist.org chargée du projet à «MER» et de François Fouré, secrétaire général adjoint de «MER»

La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006 11 L’activité des associations partenaires Association pour des Études sur la Résista LA RÉSISTANCE DANS L’ORNE

Le 20 juin 1944, tous les mouvements s’uni- fient sous l’autorité d’André Mazeline nommé chef des FFI. L’Orne occupe alors une position stratégique car point de passage obligé d’abord pour l’acheminement des renforts allemands vers le front, puis, à partir du mois d’août, pour la retraite. En ce sens l’action menée dans le cadre du plan Tortue s’avère décisive: attaques de véhi- cules et de dépôt, coupures de lignes télépho- niques, arrachage de fléchages, etc. La Résistance ornaise, c’est aussi les maquis : Lonlay- l’Abbaye, Lignières-la-Doucelle, Francheville- Boucé, Courcerault ou encore Saint-Cyr-la- Rosière. L’été 1944 marque aussi l’intensifica- tion de la répression. Les opérations brutales se multiplient : Lignières-la-Doucelle, Les Riaux, L’Hôme-Chamondot…

Fin août, l’Orne est libéré. De nombreux résis- tants et volontaires s’engagent dans les armées britannique ou américaine, dans la 2e DB de Leclerc ou rejoignent le 2e Bataillon de Marche de Normandie sous le commandement d’André Mazeline. © AERI

Le projet AERI dans l’Orne est mené par l’asso- encore Cohors-Asturies, CND-Castille, Satirist, ciation Résistance et Mémoire créée en 1998. le BOA ou encore Action Plan Tortue. Présidée par Jacques Vico, ancien résistant et pré- À partir d’avril 1942, les premiers groupes FTP sident de l’Union départementale des Com- se créent à Flers autour de Paul Saniez puis à battants Volontaires de la Résistance du Calva- Argentan, sous l’impulsion de Jean Soubabère dos, cette association regroupe bénévoles, et Albert Giroux. Les FTP ont également résistants et historiens dont l’objectif commun organisé un maquis à Vrigny avec les frères est de faire découvrir aux jeunes générations l’his- Gagnaire, démantelé en mars 1944. toire des combattants de l’ombre. Elle bénéfi- Fin 1942, la Résistance prend une nouvelle cie du concours de nombreux partenaires : uni- ampleur dans le département. Le mouvement versité de Caen par l’intermédiaire du Centre Libération-Nord s’établit en janvier 1943 de Recherche d’Histoire Quantitative ; Service dans la région de Flers, sous l’impulsion Départemental de l’Office National des Anciens d’Henri Laforest. L’OCM, le principal mou- Combattants et Victimes de Guerre de l’Orne ; vement, s’implante en juillet 1942 grâce à Robert Conseil régional de Basse-Normandie ; mairie Aubin et son adjoint Joseph Onfray. Le mou- de Caen ; Assemblée nationale et Conseil vement Vengeance se développe autour de la général de l’Orne. Le cédérom de l’Orne est famille Sénaque à Trun. le dernier volet d’une série de 3 cédéroms La Résistance ornaise se caractérise par la très retraçant l’histoire de la Résistance en Basse- grande diversité de ses actions : renseignement, Normandie, après ceux du Calvados et de la parachutages d’armes (100 tonnes d’armes en Manche. Le travail dans l’Orne a été piloté par 50 opérations), évasions d’aviateurs (une petite deux historiens, Gérard Bourdin, professeur de centaine au total), presse clandestine dont les lycée et Stéphane Robine, spécialiste de la journaux Résistance et son supplément régio- Résistance. Ce projet comprend près de nal La Flamme, fabrication de faux papiers. La 660 fiches, illustrées par 530 images. lutte armée n’est pas en reste. Les FTP procè- La Résistance dans l’Orne se caractérise par sa dent ainsi à de nombreux sabotages ferroviai- précocité et sa diversité. Parmi les premières res, notamment la destruction de locomotives organisations, les réseaux sont très nombreux au dépôt d’Argentan à la Noël 1943. (au moins 30). Dès le mois d’octobre 1940, le La répression allemande s’accroît à partir réseau Hector se constitue autour du docteur d’octobre 1943, avec l’installation de la Gestapo, Planchais et d’Octave Colombet ; il est déman- et est efficace grâce à la trop célèbre bande à telé au printemps et, à l’été 1942, suite à la tra- Jardin. On recense plus de 150 arrestations avant hison de l’agent britannique Davies. Citons le 6 juin. © AERI

12 La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006 nce Intérieure (AERI) Actualités de l’AERI Dans la collection « Histoire en Mémoire, 1939-1945 », vont paraître de nouveaux cédéroms. Le cédérom sur la Résistance VALEURS DE LA RÉSISTANCE, en Lozère est en cours d’édition : la pré- sentation aura lieu le 30 juin à Mende. VALEURS D’AUJOURD’HUI: UNE RÉUNION Le cédérom de la Haute-Savoie paraîtra à l’automne, puis celui de la Drôme TRÈS POSITIVE DANS LES LOCAUX et du Vercors… L’AERI participe au projet européen DE LA FONDATION DE LA RÉSISTANCE « Mémoire des Alpes », piloté, pour la France, par Jean-William Dereymez, La réunion du 11 mai a été pour l’AERI très riche à la fois pour son action passée mais aussi enseignant à l’Institut d’Études Politiques pour son développement futur en direction des valeurs des jeunes d’aujourd’hui, reliées aux de Grenoble. valeurs de la Résistance. Suite au décès d’Anna Marly, le 15 février 2006, un hommage lui a été rendu grâce En introduction, M. Serge Ravanel a présenté importante pour la pérennisation de la mémoire au Centre culturel de Russie le bilan du travail effectué depuis 4 ans et lancé résistante. (61, rue Boissière à Paris 16e) qui a bien le développement quantitatif de cette activité, voulu nous accueillir, le jeudi 30 mars. en direction d’un plus grand nombre d’éta- M. Jean Gavard rappelle que dans le cadre de Le spectacle présenté par Veronika et blissements scolaires. l’enseignement, ce type d’intervention péda- Anatoliy Perevcrzev a retracé la vie gogique facilite l’esprit critique et permet une d’Anna Marly et nous a permis de réen- Les enseignants invités ont ensuite exposé les nouvelle manière d’appréhender l’histoire tout tendre ses plus beaux chants : en particu- lier, Le chant des partisans dont elle a résultats très positifs dans leurs lycées respec- en en pratiquant des éléments fondateurs de composé la musique à Londres en 1942, tifs au niveau de l’action collective des élèves l’éducation (transmission, respect, apprentissage, avec des paroles russes, suite à la bataille et de leurs propres classes. expérimentation…) et ceci d’une manière de Smolensk. Appelée initialement me M Marie-Ange Layer, de Château-Thierry, a vécue et dynamisante pour les élèves. La marche des partisans, cette chanson me constaté les améliorations des relations entre les M Anne-Sophie Pottier de l’ONAC pense pro- est interprétée en russe par son auteur élèves dans des classes difficiles et la pérennité poser ce protocole de travail à des équipes de jusqu’à ce que Joseph Kessel s’exclame des activités prises en charge par les élèves eux- province comme activité à développer, en lien en l’entendant pour la première fois mêmes tout au long de l’année et parfois des avec leur propre travail sur la mémoire. « Voilà ce qu’il faut pour la France ! » années suivantes, indépendamment des profes- Monsieur Le Pimpec, de «Mémoire citoyenne», et qu’il en écrive la version française seurs eux-mêmes. relie notre travail à sa propre action et aux valeurs avec son neveu Maurice Druon. Notre action a fonctionné dans le cadre de la défendues par l’Armée en direction de la Un autre chant, La complainte du partisan classe elle-même, mais aussi d’une manière plus jeunesse. Il évoque la possibilité de travailler est composée à la même époque. large en impliquant par exemple 2 000 élèves ensemble et de trouver un financement cor- Emmanuel d’Astier de la Vigerie, dans la réussite d’un festival sur le thème de respondant à notre action grâce à des entreprises « Bernard », chef du mouvement l’égalité des femmes. citoyennes. Libération-Sud, en signe les paroles. Mme Françoise Bolzan, proviseur de la cité sco- M. Patrice Rézeau, des «Gueules Cassées», après Et bien d’autres, moins connus, mais tout laire d’Hazebrouck, a évoqué l’influence avoir affirmé son admiration pour la qualité des aussi émouvants… citoyenne de notre action sur l’ensemble des clas- cédéroms, se dit très intéressé par notre action ses participantes et son impact auprès des parents sur les Valeurs et estime qu’il est dans la juste lors des journées portes ouvertes. L’année pro- continuité du travail effectué par cette associa- Renseignements chaine, l’action Valeurs doit être utilisée comme tion. Pour toute information, contacter l’AERI projet d’établissement. Elle a ensuite insisté sur M. Ezio Monsellato, de la Ligue de l’Ensei- (association loi 1901d’intérêt général) la conscience nouvelle de l’histoire de leurs gnement, après avoir relaté les premières Association pour des Études sur la Résis- anciens que les élèves des classes ont acquis en actions effectuées en lien avec l’AERI en pro- participant à notre action. vince, nous informe qu’il intègre notre activité tance Intérieure, affiliée à la Fondation de la Christophe Romain, conseiller d’éducation dans son projet national d’action pédagogique. Résistance d’un collège de Villeneuve d’Ascq, a regretté M. Guy Crété, après avoir repris différents élé- Siège social et bureaux: de n’avoir pas pu commencer l’action avant le ments du protocole d’intervention qui permet 16-18 place Dupleix 75015 Paris 2e trimestre et prépare la suite de notre inter- de reproduire notre expérience d’une manière vention pour l’année prochaine. Il s’engage à systématique et facilitée, cite quelques exemples Tél.: 0145666272 être un relais de l’AERI dans son établissement de résultats obtenus dans les LEP qui sont pour Fax: 0145676424 et aussi avec d’autres lycées de la ville. l’AERI des cibles prioritaires. Courriel: [email protected] Le niveau des élèves est moins important que Site internet : www.aeri-resistance.com Ensuite, parmi les participants présents, plusieurs le fait de progresser : il faut que les moyens leur expriment leur intérêt réel pour cette action soient donnés pour le faire. auprès des jeunes, et le désir d’aider à développer À travers les différents types de classes et de Il conclut sur l’obligation de créer de nouveaux ce projet. populations d’élèves abordés, on peut exprimer liens avec de nouvelles associations sous peine la conviction suivante : ce que chacun recher- de ne pouvoir développer le travail de l’AERI Le préfet Victor Convert fait le lien avec la che dans son être le plus profond c’est la vérité, alors que de nombreux pédagogues et respon- Fondation de la Résistance et apporte tous ses la connaissance objective de ses liens avec le sables d’établissement sont en demande de nos encouragements à notre action qu’il estime très monde. interventions.

La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006 13 Livres

de la Résistance n° 35 de décem- Dans cet ouvrage, l’auteur corrigée et augmentée de VIENT DE bre 2003 (p. 4, 5 et 13). retrace le parcours de 23 résis- nouveaux documents) tants azuréens, bas-alpins et Janko Tisler PARAÎTRE De Gaulle et la Russie. varois fusillés les 22 juillet et le et Christian Tessier. Sous la direction de Maurice 15 août 1944 à l’Ariane. Préface du général La présence de ces titres dans Vaïsse. Pierre Saint-Macary. « vient de paraître » ne saurait CNRS éditions La vie à en mourir. Lettres de L’Harmattan, 455 p., 36 €. constituer un conseil de lecture (15, rue Malebranche – 75 005 fusillés 1941-1944. (Édition de mais a pour but de tenir informé Paris), 295 p., 29 €. poche revue et enrichie de Amboise sous l’Occupation. les abonnés de « La Lettre », des nouvelles lettres). Thierry Vivier. derniers ouvrages que nous avons La Résistance dans le canton Lettres choisies et présentées Monographie publiée par reçus au cours du trimestre. de La Ferté-Saint-Aubin par Guy Krivopissko. M. Thierry Vivier, docteur La Fondation serait reconnais- 1940-1945. De l’occupation Introduction de François Marcot. en Histoire, professeur au lycée sante à ses lecteurs de lui commu- à la Libération des témoins Avant-propos de Jean-Jacques de cette ville d’Indre-et-Loire. niquer, le cas échéant, leur senti- racontent… Goldman. ment sur le contenu de ces Michel Clergeau et Henri Seuil, coll.Points Histoire, ouvrages, afin de pouvoir en Rivière assistés de Catherine 334 p., 6 €. A LIRE recommander la lecture. Kennel, Claude Noël et Michel Petit. Ceux du 10 juillet 1940. Parmi les livres reçus nous choi- Des braises sous la cendre Association pour la connaissance Le vote des quatre-vingts. sissons quelques titres qui nous (2e édition 2003). et la sauvegarde du patrimoine Anny Malroux. ont particulièrement intéressés René Amarger. fertésien (bibliothèque munici- L’Harmattan, 220 p., 19.50 €. et dont nous vous conseillons la Préface du général Gilles Levy. pale – rue Aristide Briand – lecture. Association des maquis et cadets 45 240 La Ferté-Saint-Aubin), Soubizergues. Terre de sang Vous pouvez retrouver d’autres de la Résistance du Cantal, 203 p., 15 €. (3e édition, 2004). comptes rendus de lecture sur 143 p. Pour se procurer cet Frère Gérard Mayet. notre site www.fondationresis- ouvrage contacter M. Paul Esbrat L’aurore vient du fond du ciel. Préface de Maurice Rolland, tance.org à la rubrique « Nous 29 avenue de la Fontlong – Maurice Druon, préfet du Cantal. avons lu ». 15 100 Saint-Flour. de l’Académie française. Association des maquis et cadets Souvenirs d’un résistant Plon, éditions de Fallois, de la Résistance du Cantal, du Cantal qui fut chef de 300 p., 22 €. 196 p., 20 €. l’arrondissement de Saint-Flour Cet important ouvrage est Cet ouvrage peut être du mouvement Franc tireur puis le premier tome des mémoires commandé auprès de M. Paul des MUR. de Français Libre qui porte sur Esbrat – 29 avenue de la Font- l’avant-guerre. long – 15 100 Saint-Flour. La Joconde dans le maquis. Janine Andrieu. Suisse et nazisme. L’incorporation L’Harmattan, 251 p., 21.50 €. Thierry Feral. de force en Moselle. Postface du docteur Hanania Les Malgré-Nous. Salins les Bains Alain Amar. Une jeunesse sacrifiée. à l’heure allemande. L’Harmattan, 196 p., 17.50 €. Service départemental William Billaud. de l’ONAC de Moselle. Compte d’auteur, 97 p., 20 €. Écrire ou combattre. Vous pouvez commander Pour commander cet ouvrage Des intellectuels prennent ce fascicule de 36 pages en écrire à l’auteur 89, rue Armand les armes (1942-1944). contactant le service départe- Dutreix – 87 000 Limoges. Fabienne Federini. mental de l’ONAC de la Moselle Itinéraire d’un méhariste. De la Éditions la Découverte, 313 p., au 03 87 34 78 91. Mauritanie à l’Afrique Française Les résistances, miroirs 28.50 €. Libre. Lettres présentées par des régimes d’oppression. Paris insurgé, Paris libéré. Marie-Clotilde Génin-Jacquey. Allemagne, Italie, France. « Double mètre ». Mémorial du maréchal René Génin. sous la direction de François Vie et mort d’un syndicaliste. Leclerc de Hauteclocque Éditions Sepia (6 avenue du gou- Marcot et Didier Musiedlak. Alfred Lemaire. 1901-1945. et de la libération de Paris- verneur général Binger – 94 100 Presses universitaires Pierre Gastineau. musée Jean Moulin. Saint-Maur-des-Fossés – Tél. : de Franche-Comté, 470 p., Publibook (Tél. : 01 53 69 65 55), Préface de Bertrand Delanoë, 01 43 97 22 14), 2004, 380 p. 22 € franco de port. 228 p., 29.50 €. maire de Paris. Les actes du colloque internatio- Paris Musées, 144 p., 29 €. Les correspondances et journaux nal de Besançon organisé du Résistance. personnels des Français Libres 24 au 26 septembre 2003 par Les fusillés de l’Ariane. L’Anjou pendant la Seconde sont trop rares pour qu’on ne le Musée de la Résistance et 50e anniversaire de la Guerre mondiale. salue pas cette remarquable édi- de la Déportation de Besançon, Libération 1944-1994. Service départemental de tion des lettres à sa famille et à l’université de Franche-Comté Robert Girod. l’ONAC de Maine-et-Loire. ses proches du premier officier et l’université de Paris X Préface de Jean-Louis Panicacci, Pour se procurer cet opuscule de supérieur à rallier l’Afrique fran- peuvent être commandés au maître de conférences à l’univer- 40 pages vous pouvez contacter çaise libre depuis la métropole en Musée de la Résistance et de la sité de Nice. le service départemental 1940, tué pendant la guerre de Déportation – La Citadelle – Artephis (association de recher- de l’ONAC de Maine-et-Loire Syrie, compagnon de la Libéra- 25 000 Besançon. che de témoignages pour la au 02 41 47 82 91. tion. Outre des notes et des Rappelons qu’un compte rendu pérennité historique 20, avenue documents biographiques très de ce colloque avait été publié Auguste Galtier – 06 230 Ville- De Mauthausen au Ljubelj – utiles, la fille du colonel Génin a dans La Lettre de la Fondation franche-sur-Mer), 1994, 58 p. Loibl-Pass – (éd. revue, voulu en effet éclairer avec un

14 La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006 souci de distanciation exemplaire C’est l’histoire de faire confiance et ne (47, rue Auguste Lançon – le comportement et la mentalité Radio Londres et pas camoufler la 75013 Paris de son père en tant que méha- de ces hommes vérité. Dans cette Tél. 01 45 89 73 04) 2005, riste, puis que « dissident » de qu’Aurélie Luneau guerre des ondes, 158 p., 14.50 €. 1940, et enfin en tant qu’officier a écrite aux édi- les armes étaient : français libre. Pour ce faire, elle a tions des mots où l’hu- C’est le 12 avril 1945 que les inclus des entretiens avec une Perrin dans un mour corrosif d’un reporters attachés aux armées ethnologue (Sophie Caratini), livre qu’accompa- Pierre Dac faisait américaines vont tourner, dans le des historiens (Renée Bédarida et gne un CD qui merveille, des slo- camp de Buchenwald libéré la Alfred Grosser) et un ancien FFL fait revivre ces gans comme ceux veille, des images qui resteront (). voix, les infos de imaginés autour du gravées à jamais dans nos Multiplier les points de vue per- la BBC, les signe « rayonnant » mémoires. Quelques jours plus met ainsi de toucher à l’évolu- fameux messages que signifiait le tôt, une avant-garde de l’armée tion d’un homme. Avant guerre, codés et person- « V », des croisades Patton entrant dans la ville la lutte contre des Maures qu’il nels que rece- comme celle contre d’Ohrdruf en Thuringe avait ne comprend pas ne rassasie pas vaient les résis- « la relève ». En découvert, dans un camp situé son envie de se battre. Mais bien tants, en un mot : ces années là. France la réponse des Allemands au nord de cette ville, « des cada- plus que cette frustration, c’est La Seconde Guerre mondiale et de Vichy fut le brouillage, la vres à la tête trouée alignés dans sa faculté d’analyse personnelle voit naître un nouveau champ de confiscation des postes, des pro- les allées, les uns sont nus, les peu commune, développée sans bataille : celui des ondes hert- grammes radio qui combinaient autres recouverts l’oripeaux ». doute durant ces années de soli- ziennes. « En période de guerre propagande et divertissement Elle venait de pénétrer dans le tude en Mauritanie, qui l’amè- les mots sont des armes » avait servis par quelques talents dernier camp d’extermination nent à rompre en 1940 avec prophétisé Hitler, si pendant la dévoyés, comme celui de Phi- ouvert par les SS, fin octobre l’attitude de son milieu conserva- « drôle de guerre » l’Allemagne lippe Henriot exécuté par la 1944, le Kommando III, qu’un teur. Cinq jours avant l’appel du avait montré son efficacité à se Résistance en juin 1944, et une survivant Marcel Lanoiselée a 18 juin, il énonce dans une lettre servir de cette arme radiopho- omniprésente répression. Au appelé « Ohrdruf, le camp oublié à sa femme des motifs remarqua- nique, tout au long du conflit, rythme des relations, des désac- de Buchenwald » dans son livre blement similaires à ceux la BBC saura se transformer en cords, voir des susceptibilités témoignage qui vient de paraître employés par de Gaulle pour une « radio de combat » et entre le chef de la France Libre aux éditions Jean Picollec. refuser toute capitulation. gagner la bataille des ondes. et les anglo-américains des ten- Convaincu dès l’automne 1940 Pour les Français de Londres sions se firent jour pour le que « le boche viole chaque jour, tout avait commencé le 18 juin contrôle et l’utilisation de la en ricanant, les conditions où comme l’écrira plus tard BBC par les Français, plusieurs d’armistice », il quitte la métro- « La première allocutions du Général furent pole pour l’Afrique où, après un chose à faire était de hisser les interdites, heureusement à périple à travers le Sahara et couleurs. La radio s’offrait pour chaque fois la confiance revenait. l’AOF, il passe au Nigeria britan- cela ». Le Général, « une voix L’auteur rappelle aussi que nique et arrive en janvier 1941 à sans visage », pour l’immense d’autres « voix de la Liberté » se Brazzaville. Il y prononce aussi- majorité des Français et une faisaient entendre depuis la très tôt une conférence où il fustige petite communauté d’hommes gaulliste Radio Brazzaville, puis la collaboration prônée par Vichy déterminés à se battre aux côtés après juin 1943 sur Radio Alger, (« c’est la collaboration du beefs- des Anglais, vont de 1940 à surtout quand l’atmosphère de la teak et du consommateur »). 1944 maintenir le lien avec la capitale anglaise se faisait L’auteur en 1943 est un jeune Engagé en Érythrée, puis en population française, pour qui pesante. Fin 1943 trois auditeurs résistant du mouvement Syrie, il est tué le 17 juin 1941. écouter la BBC allait faire partie français sur quatre étaient deve- Combat, arrêté en décembre et Selon Pierre Messmer, il aurait du quotidien. Deux équipes nus « BBCistes » c’est dire le rôle déporté à Buchenwald en sans doute reçu le commande- s’attelèrent à cette tâche : celle considérable que jouèrent dans janvier 1944 puis transféré au ment d’une des deux brigades dirigée par Jacques Duchesne, la Résistance et la Libération de kommando d’Ohrdruf. Il est l’un FFL formées après la campagne. sous contrôle britannique, dont la France « ces voix de Radio des trois survivants français le programme « Les Français par- Londre s». d’Ohrdruf. Dans la préface qu’il Bruno Leroux lent aux Français » devint rapide- Août 1944, pour Radio Paris et vient de consacrer à ce livre- ment célèbre, et celle relevant du Radio Vichy c’est la fin de l’his- témoignage Renaud Donnedieu Radio Londres 1940-1944. général de Gaulle, qui n’interve- toire, tandis que tout simple- de Vabres écrit : « Le récit de Les voix de la liberté. nait, que dans les grandes occa- ment la BBC y fait son entrée, Marcel Lanoiselée est tout de Aurélie Luneau sions (67 fois) et dont son que son mythe prend forme, « et force et de simplicité […] Et ce Éd. Perrin, 2005, 354 p. , porte-parole, Maurice avec lui, l’image et le souvenir qui domine dans ce récit à la 22.50 €. Schumann, qui parla plus de sublimés d’une radio de la première personne, c’est bien mille fois, prit les rênes de liberté. » l’humanité. Il est tout entier Ils s’appelaient Pierre Bourdan, l’émission « Honneur et patrie ». dédié à l’amitié, à celle, notam- Jacques Duchesne, Jean Marin, L’auteur nous montre comment Jean Novosseloff ment que l’auteur voue à un Jean Oberlé. Ce sont eux et cette « arme radiophonique » que anarchiste espagnol Dorotheo quelques autres, qui avec fut la BBC sut pénétrer les foyers Ohrdruf, […] ». C’est cette amitié qui per- Maurice Schumann soutiendront français grâce aux équipes de le camp oublié de Buchenwald. mit à l’auteur d’affronter l’hor- le moral des Français, s’élèveront Londres qui apportaient, avec Un survivant témoigne. reur et de survivre, lui qui contre la propagande allemande leurs « voix affectueuses », du Marcel Lanoiselée. achève son récit par ces mots et informeront leurs compatrio- baume au cœur à ces foyers en Préface de Renaud Donnedieu « J’ai acquis une certitude : on tes à partir de Londres où pen- fustigeant la collaboration, les de Vabres, ministre de la Culture n’oublie rien ». dant quatre longues années ils traîtres et en la tenant informée et de la Communication. seront « les voix de la Liberté ». des combats, avec pour règle : lui Éd. Jean Picollec Jean Novosseloff

La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006 15 La vie de la Fondation de la Résistance

LE NOUVEAU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA FONDATION DE LA RÉSISTANCE ous sommes heureux de porter • Jean-Paul Bodin, directeur au à la connaissance de nos lecteurs ministère de la Défense, représen- Nl’ensemble des membres du tant le ministre délégué à la Défense conseil d’administration de la Fon- chargé des anciens combattants. dation de la Résistance tels qu’ils ont • Odette Christienne, adjointe au été élus à l’unanimité par les 3 collè- Maire de Paris, chargée de la ges de ce Conseil le 14 juin dernier. Mémoire, du Monde Combattant M. Jean Mattéoli, qui ne demandait et des Archives, représentant le De gauche à droite : Mme Jeannie de Clarens, M.Pierre Sudreau, pas le renouvellement de son mandat Maire de Paris. Mme Jacqueline Fleury, Mme Marie Zamansky, M. le docteur Pierre Morel et M. François Archambault.

de président, a été élu unanimement • Jacques Godfrain, député de Photo Frantz Malassis. fondateur-président d’honneur. l’Aveyron, représentant le président de l’Assemblée nationale. REMISE DES DRAPEAUX DE L’ADIR Administrateurs désignés • Jean Le Naire, préfet (ER) repré- À LA FONDATION DE LA RÉSISTANCE par l’Assemblée des Fondateurs sentant le ministre de l’Intérieur. (premier collège). • Pierre Messmer, chancelier de Le 16 janvier dernier, Mme Jacqueline Fleury, présidente de l’Asso- • Claude Hallouin. l’Ordre de la Libération. ciation nationale des anciennes Déportées et internées de la Résis- • Jean Mattéoli. • Serge Vinçon, sénateur du Cher, tance (ADIR), accompagnée de Mmes Marie Zamansky et Jeannie de • Docteur Pierre Morel. président de la commission des Clarens, respectivement vice-présidente et membre du conseil de • Serge Ravanel. Affaires étrangères, de la Défense et l’ADIR, a remis symboliquement les drapeaux de son association et • Marie-Claire Scamaroni. des Forces armées, représentant le de certaines de ses sections locales à la Fondation de la Résistance • Pierre Sudreau. président du Sénat. représentée par deux de ses vice-présidents M. Pierre Sudreau et M. le docteur Pierre Morel et par son secrétaire général M.François Administrateurs désignés Administrateurs cooptés Archambault. par la Puissance Publique (troisième collège). Cette cérémonie symbolique marquait la fin des activités de l’ADIR, (deuxième collège). • François Archambault. association qui naquit en 1944 avant même le retour des survivan- • Laurent Bazin, chef de bureau au • Marie-José Chombart de Lauwe. tes des camps de concentration nazis. ministère de l’Éducation nationale • Jean Gavard. À côté de l’aide sociale apportée à ses membres et à leurs familles, représentant le ministre de l’Édu- • Gilles-Pierre Levy. l’ADIR a joué un rôle fondamental dans la transmission de la mémoire cation nationale, de l’enseignement • Ervin Rosenberg. de cette période et, à ce titre, dès juin 1946, elle publie un journal et de la recherche. • Jacques Vistel. Voix et Visages, dont l’intégralité de la collection est conservée dans le centre de documentation de la Fondation. LE NOUVEAU BUREAU DE LA FONDATION L’ADIR assuma aussi un rôle civique en soutenant dès son origine le Concours National de la Résistance et de la Déportation et en deve- DE LA RÉSISTANCE (ÉLU AUSSI À L’UNANIMITÉ) nant membre de son jury national en 1982. Président Secrétaire général Désormais le drapeau national de l’ADIR sera porté, chaque année, • Pierre Sudreau, résistant-déporté, • François Archambault, président par les descendants des membres de l’ADIR lors du ravivage de la ancien ministre de l’association Mémoire et Espoirs Flamme sous l’Arc de triomphe. C’est ainsi que le 27 mai dernier il de la Résistance. fut porté par Melle Pauline Gaggini, petite fille de Mme Geneviève Vice-présidents de Gaulle-Anthonioz qui fut présidente de l’ADIR de 1958 à 2002. • Pierre Morel, président du Comité Trésorier Nous avons été heureux d’apprendre que Mme Jacqueline Fleury venait d’Action de la Résistance. • Ervin Rosenberg, conseiller d’être élevée à la dignité de Grand officier de la Légion d’honneur • Jean Gavard, inspecteur général du président du directoire de la et nous lui présentons nos plus vives félicitations. (ER) de l’administration de l’Édu- Compagnie financière Edmond de FM cation nationale. Rothschild. • Jacques Vistel, conseiller d’État (ER). PREMIÈRE RÉUNION DU COMITÉ D’ANIMATION ET DE SUIVI ET DE SON BUREAU Le Comité d’animation et de suivi des associations conventionnées avec Ceux qui seraient prêts à accueillir une telle manifestation en 2007 sont la Fondation de la Résistance s’est réuni pour la première fois le 6 avril priés de se faire connaître dès maintenant en adressant leur candidature 2006. Il a élu un bureau qui a porté à sa présidence M. Didier au secrétariat du Comité d’animation et de suivi à la Fondation – Laffeach. 30 boulevard des Invalides – 75007 Paris. Ce bureau s’est lui-même réuni pour la première fois le 11 mai dernier. Sur le fond le comité a proposé à la Fondation de contribuer à l’étude Il a d’abord fixé le rythme de ses réunions, à raison d’une par trimes- d’un répertoire informatisé et statistiquement exploitable de personnes tre. Il a ensuite décidé que le comité plénier tiendrait lui-même deux d’Alsace-Moselle traquées par les polices allemandes. sessions, préalablement aux deux réunions annuelles du conseil d’ad- Il a suggéré également à celle-ci de soutenir une proposition de loi insti- ministration de la Fondation, qui ont traditionnellement lieu en automne tuant une servitude d’utilité publique permettant aux communes d’en- et au printemps. tretenir les stèles commémoratives de la Seconde Guerre mondiale implan- La réunion d’automne du comité plénier consistera essentiellement en tées sur un terrain privé. une séance de travail se tenant à Paris. Il a abordé enfin la question des thèmes annuels du Concours National Celle de printemps pourrait avoir lieu en dehors de la capitale et se dérou- de la Résistance et de la Déportation, de telle sorte qu’il y ait la meilleure ler sur une journée entière à laquelle seraient conviés conjoints et amis adéquation possible entre ces thèmes, le calendrier et le contenu des pro- sur invitation des membres du Comité. grammes de l’Éducation nationale.

En couverture : Le Dictionnaire historique de la Résistance. © Robert Laffont.

16 La Lettre de la Fondation de la Résistance n° 45 - juin 2006